N°13 - Mars-Avril 2007 - 4,50

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N°13 - Mars-Avril 2007 - 4,50
N°13 - Mars-Avril 2007 - 4,50 €
Le Canard A-MP - N°13 - 1
AQUITAINE - MIDI-PYRÉNÉES
2 - Le Canard A-MP - N°13
Sommaire
L’événement
Agriculture : six candidats à la présidentielle se positionnent face à
l’agriculture, les OGM, le bio... Royal, Sarkozy, Bayrou, Le Pen, Voynet,
Lepage -Page 5
Enquête
Combien gagnent vraiment les agriculteurs ? Page 15
Dossier Habitat
Habitat durable dans le Sud-Ouest Page 17
Les matériaux écologiques Page 18
Quel chauffage choisir ? Page 21
Construire en bois Page 24
L’énergie Box Page 26
Les normes HQE Page 27
Reportages
A la découverte des bistrots du Sud-Ouest Page 28
le Bistrot de l’Auzoue (Gers) Page 30
Le Relais de la Vère (Tarn) Page 31
Le café Tortoré (Landes) Page 32
Le Bistro du sommelier à Bordeaux (Gironde) Page 33
Artisans du Sud-Ouest
Souffleur de verre de Pissos (Landes) Page 36
L’art et la vannière (Lot-et-Garonne) Page 38
Bien manger et bien boire
Une bière germano-gasconne Page 43
Histoire du roquefort Page 44
La confrérie de la dive bouteille de Gaillac Page 46
Les fêtes de Saint-Mont Page 49
Jardinage
Les sauges : des plantes à adopter Page 52
Bien choisir son taille-haie Page 55
Patrimoine
Les vieilles portes de Bordeaux Page 58
Agen : le musée des Beaux-Arts Page 60
La saga des couteaux de Laguiole Page 62
Littérature
Le sang de la vigne Page 66
Livres, cd, dvd Page 69
Pages franco anglaises
Regards croisés sur l’état de la planète Page 70
Bio
Les fruits oubliés Page 72
L’Agenda du Grand Sud-Ouest
L’actualité culturelle en Aquitaine et Midi-Pyrénées :
13 départements ! Page 75
Abonnez-vous !
Bulletin page 82
1 an, 6 numéros, 23 €
Le Sud-Ouest comme on l’aime !
L
Population
Surface - km2
es deux régions Aquitaine et Midi-Pyrénées
136 800
4 910
Ariège
représentent 13 départements et un peu
273 600
8 735
Aveyron
plus de cinq millions de personnes réparties sur
377 500
9 243
86 887 km² (voir tableau ci-contre). Soit environ
Dordogne
8 % de la population française (63,4 millions
178 800
6 301
Gers
de français début 2007) occupant 16 % du ter1 162 300
10 000
Gironde
ritoire. Nous avons donc la chance d’être peu
223 400
4 460
Haute-Pyrénées
nombreux sur une grande surface. Dans ce petit
844 700
6 309
Haute-Garonne
quart Sud-Ouest de la France, les grandes villes et
302 500
9 243
Landes
les gros bourgs se trouvent plutôt en périphérie :
172 600
5 230
Lot
Bordeaux, Toulouse, Biarritz, Périgueux, Agen,
306 600
5 360
Lot-et-Garonne
Pau, Tarbes, Millau, Marmande, Foix, etc. Le
560 400
7 645
Pyrénées
Atlantiques
reste est une vaste zone rurale qui concentre une
331 000
5 751
Tarn
incroyable variété de paysages : la somptueuse
191 500
3 700
Tarn-et-Garonne
chaîne des Pyrénées, la côte atlantique et ses pla5 061 700
86 887
ges immenses, la forêt des Landes, les collines
vallonnées du Gers, les gorges du Tarn, les grottes
de la Dordogne, les plateaux de l’Aveyron... Et où que l’on se trouve à l’intérieur de ce périmètre, tout
est accessible à deux ou trois heures de route au maximum.
La barrière des Pyrénées retient les nuages et là où le Sud-Est est balayé et asséché par le Mistral et la
Tramontane, le Sud-Ouest bénéficie d’un taux d’humidité qui permet à la végétation de se développer
généreusement. Les bois, les forêts, les cultures sont d’une grande diversité, nous apportent de la fraîcheur et nous aident à supporter le soleil du midi. D’ailleurs pas mal de retraités de la Côte d’Azur
plient bagage pour venir s’installer ici : plus calme, moins cher, moins sec…
Pas le Paradis
On pourrait se croire au Paradis, mais tout n’est pas rose : les campagnes se désertifient (et pourtant on
n’a jamais autant construit de maisons). L’arrivée des néo-ruraux et leur cohabitation avec les agriculteurs posent parfois problème. L’agriculture elle-même se cherche un avenir. C’est ce point précis que
nous avons voulu aborder avec les grands candidats à l’élection présidentielle. Quel sera l’avenir de ce
Sud-Ouest qui est de très forte tradition rurale ? Peut-on continuer l’agriculture intensive au détriment
de la diversité ? Comment continuer à gagner sa vie quand on est paysan ? Notre enquête sur les revenus
des agriculteurs montre que deux tiers d’entre eux vivent carrément dans la précarité (ou à la limite.)
A nos nouveaux lecteurs
La beauté, les richesses, le patrimoine, mais aussi les difficultés économiques, l’environnement, la qualité de la vie sont notre terrain d’investigation dans cette région que nous aimons. Alors bienvenue à
nos nouveaux lecteurs. Ecrivez-nous pour nous faire découvrir les merveilles
du coin où vous habitez ou pour nous parler des problèmes de votre secteur.
Nous tâcherons de nous en faire l’écho dans ces colonnes et ainsi aider à
mieux connaître ce qui est à portée de notre main.
Jean-Louis Le Breton
Le Canard Gascon Aquitaine & Midi-Pyrénées 2, avenue du Général Leclerc - 32110 - Nogaro. Tél. : 05 62 09 03 61 - Fax : 05 62 69 03 69.
Web : www.le-canard-gascon.com. Mail : [email protected]
Rédaction : Directeur de la publication et rédacteur en chef : Jean-Louis Le Breton.
Maquette et conception graphique : Pierre Giès.
Ont collaboré à ce numéro : Jean-Paul Amic, Héloïse Boursinhac, Pierre Giès, Jacques Furlan, Sophie Lefloch, Agnès Maillard, Nina de Voogd. Le personnage du Canard Gascon est de Elger.
Impression : Imprimé en Europe par Edipro (Levallois-Perret) - Publicité et diffusion : Caroline Le Breton (06 81 84 29 24) et André Tauzin (06 80 43 00 76).
Crédit Photos : Jean-Louis Le Breton, Jean-Paul Amic, Jacques Furlan, Fotolia. Photos de couverture © Vlad Mereuta (agriculture) et © Alex Max (habitat) - Fotolia
Editeur Anyware sarl, 2, av. du Général Leclerc - 32110 - Nogaro. Dépôt légal, 1er trimestre 2007.
Service des ventes au journal (05 62 09 03 61) Numéro de commission paritaire : 0207 I 86098. ISSN 1772-6573.
Abonnement : 23 euros pour 6 numéros – France métropolitaine. Autres régions, nous consulter.
Toute reproduction sans accord de l’éditeur est interdite conformément à la loi sur le copyright. D’habitude ici, je fais un édito bis où j’écris plein de bêtises. Je dis ça pour les nouveaux lecteurs qui ne sont pas au courant. Bon mais là, avec la nouvelle maquette, je
manque un peu de place, va falloir me reserrer tout ça, non mais des fois. Un bon coup de compresseur et j’arriverai à faire rentrer un max de texte. Par exemple je peux déjà vous dire qui sera le prochain Président de la République : c’est ... ah merde, plus de place !
Le Canard A-MP - N°13 - 3
4 - Le Canard A-MP - N°13
Six candidats à la présidentielle
face à l’avenir de l’agriculture !
L
’écologie est l’un des thèmes majeurs de la campagne présidentielle. La France qui est la plus grande nation agricole de l’Europe s’interroge sur son avenir. A la veille d’un profond bouleversement de la Politique Agricole Commune, il nous a semblé important de demander à six candidats à l’élection présidentielle leur positionnement sur cette question. Nous avons accordé à chacun d’entre eux une page du
magazine*, à l’exception de Corinne Lepage que nous sommes allés personnellement rencontrer parce que nous étions déjà sensibilisés à
son approche à la fois écologique et économique du problème.
Il manque évidemment certains candidats dans notre dossier, car au moment où nous mettions sous presse tous n’étaient pas déclarés et de
toute manière il nous était impossible de consacrer près de trente pages sur le sujet…
Nous avons donc fait le choix de donner la parole à ceux qui nous paraissaient les plus susceptibles de figurer au second tour ou à ceux
dont les convictions sont les plus proches de celles de notre sensibilité, à savoir un engagement pour la préservation de l’environnement et
de la qualité de la vie, sans étiquette politique.
Jean-Louis Le Breton
© Wojciech Gajda - FOTOLIA
*Nous leur avons demandé de s’exprimer dans un texte d’une longueur d’environ 3000 signes. Tous ont joué le jeu sauf le Front National qui, emporté par sa verve, nous a envoyé un texte de
plus 10 0000 signes que nous avons du réduire de plus de la moitié en conservant l’essentiel.
Le Canard A-MP - N°13 - 5
Ségolène Royal (PS)
« L’agriculture, telle que je la vois dans vingt ans, c’est une agriculture de qualité, davantage
respectueuse de l’environnement et de l’aménagement de l’espace rural. »
constamment tous les maires de Poitou-Charentes qui prenaient des
arrêtés en ce sens. Aujourd’hui, personne ne maîtrise l’impact (sur
les autres cultures mais également sur la santé publique) de la dissémination des OGM. Le principe de précaution, qui figure désormais
dans notre Constitution, puisqu’il est inclus dans la Charte de l’environnement, et qui est réaffirmé dans plusieurs textes européens, n’est
en réalité pas appliqué dans notre droit interne. Cette situation est
inacceptable. C’est l’opacité et l’absence d’information qui prévalent.
Pour préserver l’agriculture conventionnelle et le développement de
Le Canard Gascon : Comment voyez-vous l’évolution de l’agriculture l’agriculture biologique, nous devons généraliser l’interdiction des
OGM de plein champ. Je propose également que soit mis en place
en France à l’échelle d’une génération ?
Ségolène Royal : L’agriculture, telle que je la vois dans vingt ans, c’est un plan sur l’autonomie protéique pour que nous ne soyons plus esune agriculture de qualité, davantage respectueuse de l’environnement sentiellement dépendants de l’importation de soja OGM d’Amérique
et de l’aménagement de l’espace rural. Cette agriculture permettra de du Nord ou du Sud pour l’alimentation des animaux. Un tel plan a
garder des agriculteurs nombreux, répartis sur tout le territoire et non été lancé dans la région Poitou-Charentes dès mars 2005.
pas concentrés sur un nombre réduit d’exploitations. Mais une telle
Le Canard Gascon : Souhaitez-vous prendre des mesures pour aider
vision doit se construire par des mesures concrètes.
Si je suis élue, je mettrai fin à une situation où 30% des agriculteurs au développement de l’agriculture biologique ?
les plus productivistes touchent 70% des aides PAC. Je propose aux Ségolène Royal : C’est l’une de mes priorités. Notre pays est très en
Français une réorientation de la PAC actuelle, dès 2007. Les aides retard dans ce domaine. Le modèle d’agriculture intensive provoque,
seront régionalisées et davantage ciblées sur les agriculteurs qui en nous le savons, des dégâts pour l’environnement, qu’il s’agisse d’utiliont le plus besoin. Un programme de soutien à la promotion, à la sation excessive de la ressource en eau, de la pollution des sols et des
structuration et à la distribution de l’agriculture de qualité sera mis nappes par les pesticides ou les nitrates. La mauvaise répartition des
en œuvre. Un plan de développement du pâturage des animaux et aides est en grande partie responsable de cette situation. Aujourd’hui,
d’aide à l’implantation des prairies sera lancé. La réforme de la loi les agriculteurs citoyens, ceux qui font de l’agriculture biologique en
d’orientation agricole devra permettre notamment de mieux répartir veillant à limiter le nombre d’intrants chimiques dans leur producet de mieux maîtriser le foncier pour favoriser l’installation des jeu- tion ou ceux qui maintiennent les prairies, bénéficient de subvennes agriculteurs. La protection sociale, et notamment les retraites des tions moindres. Il faut sortir d’une agriculture subventionnée sur des
petits agriculteurs sera améliorée. La réforme de l’agriculture devra critères de productivité. La réorientation des aides en faveur de l’agripermettre de mieux respecter l’environnement. Les filières courtes se- culture de qualité devra se faire dès 2008, au moment de la présidence
ront privilégiées, ainsi que le développement des agroénergies en agri- française de l’Union européenne. Si je suis élue, je mettrai en place un
culture. Un plan d’urgence de réduction des pesticides en agriculture plan pluriannuel de développement de l’agriculture biologique afin
sera adopté afin de mettre fin à une situation qui fait de la France le de passer à l’horizon 2012 à 10% des surfaces agricoles en agriculture
biologique. Cette réforme est à associer à la régionalisation des aides
deuxième utilisateur de pesticides dans le monde.
qui permettra une approche plus fine de ces soutiens, mieux adaptée
Le Canard Gascon : Quelle est votre position face au problème des OGM ? aux enjeux économiques locaux, et qui favorisera les circuits courts
Ségolène Royal : Ma position a toujours été claire sur ce problème : entre producteurs, transformateurs et consommateurs.
je suis opposée aux cultures d’OGM de plein champ et j’ai soutenu
6 - Le Canard A-MP - N°13
Photos Parti Socialiste
Nicolas Sarkozy (UMP)
« Je veux qu’en moins d’une génération, nous ayons en France des hommes et des femmes
qui vivent de leur travail et de leurs productions au lieu des aides et des subventions, même
si celles-ci resteront nécessaires. »
ces risques et je suis donc réservé. Cela étant, rien ne nous permet
d’affirmer que les OGM ne seront pas demain une technique maîtrisée et capable de procurer d’immenses avantages, pour limiter les
atteintes à l’environnement en matière agricole ou pour améliorer la
santé humaine. C’est pourquoi je souhaite que la recherche se poursuive et que nous conservions notre indépendance scientifique. Cette
recherche doit associer davantage l’ensemble des parties prenantes,
depuis les représentants du monde agricole jusqu’aux associations de
protection de l’environnement.
Le Canard Gascon : Comment voyez-vous l’évolution de l’agriculture
en France à l’échelle d’une génération ?
Nicolas Sarkozy : L’agriculture française a un grand avenir : fondamentale pour assurer l’indépendance et la sécurité alimentaires
de l’Union Européenne, mais aussi, dans une certaine mesure, son
indépendance énergétique, je vois l’agriculture de demain comme
un secteur essentiel de l’économie de la France, de l’aménagement
de notre territoire, et de la préservation de l’équilibre écologique de
notre pays. Mais surtout, je veux qu’en moins d’une génération, nous
ayons en France des hommes et des femmes qui vivent de leur travail
et de leurs productions au lieu des aides et des subventions, même
si celles-ci resteront nécessaires. Je veux que l’agriculture française,
qui a toujours été une force, soit un secteur de pointe, qu’elle ait des
rapports équilibrés et apaisés avec la grande distribution, que son
régime de retraites soit amélioré.
Le Canard Gascon : Souhaitez-vous prendre des mesures pour aider
au développement de l’agriculture biologique ?
Nicolas Sarkozy : Il existe une forte demande en faveur des produits bio. Mais la France importe 70 % de sa consommation. C’est
tout simplement aberrant. Je souhaite donc investir dans cette forme
d’agriculture (qui n’est pas exclusive d’autres formes de production
agricole compatibles avec la protection de l’environnement comme
l’agriculture raisonnée) : d’une part, en dynamisant le marché par
une politique d’achats publics orientés vers les produits bio chaque
fois que c’est possible. C’est ce que j’ai fait pour les cantines du département des Hauts-de-Seine ; d’autre part, en aidant les agriculteurs
à franchir le cap du passage à l’agriculture biologique, comme le font,
par exemple, des pays comme l’Allemagne.
Photos UMP
Le Canard Gascon : Quelle est votre position face au problème des
OGM ?
Nicolas Sarkozy : L’état des connaissances scientifiques sur les OGM
n’est pas suffisamment avancé pour nous permettre de mesurer exactement les risques. Par suite, seuls des avantages majeurs, notamment
en termes de santé humaine, pourraient justifier les risques encourus.
Je considère qu’aujourd’hui, le service rendu par les OGM, principalement utilisés par les grands semenciers, n’est pas à la hauteur de
Le Canard A-MP - N°13 - 7
François Bayrou (UDF)
« Le modèle que je défends, c’est une politique agricole fondée sur les prix et non plus sur les
primes, qui effondrent les prix. Une politique fondée sur une démarche économique saine. »
veau débouché pour l’agriculture française, celui des biocarburants :
un continent d’emplois et une possibilité nouvelle de développement
économique et technologique.
Le Canard Gascon : Quelle est votre position face au problème des OGM ?
François Bayrou : La question des OGM est aujourd’hui une question
scientifique. Nous avons besoin de connaître l’effet réel des OGM. Je
propose donc une conférence scientifique générale sur cette question,
afin que les Français sachent à quoi s’en tenir sur cette question.
Le Canard Gascon : Comment voyez-vous l’évolution de l’agriculture
en France à l’échelle d’une génération ?
François Bayrou : Une nouvelle politique agricole est nécessaire
pour défendre et promouvoir la présence d’exploitations familiales
suffisamment nombreuses pour que notre modèle français puisse se
transmettre et être respecté.
Le modèle que je défends, c’est une politique agricole fondée sur les
prix et non plus sur les primes, qui effondrent les prix. Une politique
fondée sur une démarche économique saine.
Je veux défendre la diversité de l’agriculture française. Chacun doit
garder sa spécificité, de la grande exploitation à la ferme biologique.
Il faut organiser et gérer les risques agricoles, par exemple en fixant
un prix plancher ou en mettant en place des assurances récoltes, pour
permettre de lisser le revenu dans le temps et de prémunir l’agriculteur de fluctuations parfois dramatiques.
Une démarche économique saine, c’est également une simplification
considérable des règles administratives qui étouffent les agriculteurs.
C’est enfin une meilleure organisation des professions et des interprofessions, pour améliorer les conditions de marché et équilibrer la
puissance oligopolistique des centrales d’achat. Enfin, il y a un nou8 - Le Canard A-MP - N°13
Le Canard Gascon : Souhaitez-vous prendre des mesures pour aider
au développement de l’agriculture biologique ?
François Bayrou : Absolument. Il faut organiser une clarification des
fonctions non productives de l’agriculture. A terme, en effet, il faudra
d’ailleurs probablement réorienter les aides publiques vers ce type
d’activités. On redonnera ainsi à l’agriculture la place centrale qu’elle
doit avoir dans la protection de l’environnement et du paysage, dans
le maintien de la biodiversité, la préservation de l’écosystème et de
l’espace rural. C’est dans ce cadre que s’inscrit l’aide à l’agriculture
biologique. Je suis favorable à un « Plan agriculture écologique » qui
encouragera notamment une diminution de l’utilisation des engrais
azotés par notre agriculture et facilitera le développement de productions économiquement viables par l’utilisation de technologies
nouvelles plus favorables à l’environnement.
Jean-Marie Le Pen (FN)
« Un marché planétaire va s’ouvrir pour les vins, les fruits, les légumes, les viandes et notre agriculture de qualité. ()
C’est ce défi que la nouvelle génération de jeunes paysans français peut relever de 2020 à 2040. Voilà l’avenir agricole
que je veux préparer. »
Le Canard Gascon : Comment voyez-vous
l’évolution de l’agriculture en France à
l’échelle d’une génération ?
Jean-Marie Le Pen : Il y a deux évolutions.
Celle qui est programmée à Bruxelles et
celle que je propose à l’Elysée.
Bruxelles a programmé, pour 2013-2014,
la fin de la budgétisation des crédits
agricoles, la fin des quotas laitiers, la fin
de la protection douanière du marché
européen à l’OMC, la fin de ce qui nous
reste de nos restitutions aux exportations
de fruits, légumes, viandes, la fin de nos OCM vin, céréales, sucre, etc… et tout
simplement la fin de notre agriculture exportatrice échangée, dans le grand « deal »
commercial planétaire, contre des marchés, en Amérique latine notamment, en
faveur de l’industrie des services (téléphonie mobile, adductions d’eau, assurances,
banques, grande distribution), de l’industrie automobile, aviation, etc…
L’évolution que je propose part d’un constat en Inde et en Chine. À partir de 2020,
ces deux « pays continents » vont lancer un appel d’offre alimentaire planétaire. La
Chine parce que son urbanisation galopante « mange » les terres arables et a mangé
déjà 300 millions de paysans. Parce que aussi son niveau de vie s’élève. L’Inde parce
qu’elle va rajouter 600 millions de consommateurs sur des nappes phréatiques déjà
épuisées dans l’Etat de Gujarat par exemple.
Un matin des paysans arrive donc. Un marché planétaire va s’ouvrir pour les vins,
les fruits, les légumes, les viandes et notre agriculture de qualité. Qui va répondre
à cet appel d’offre alimentaire ? Le Brésil ferme du monde ou la France puissance
agricole ? C’est ce défi que la nouvelle génération de jeunes paysans français peut
relever de 2020 à 2040. Voilà l’avenir agricole que je veux préparer.
Le Canard Gascon : Quelle est votre position face au problème des OGM ?
Jean-Marie Le Pen : Quand on entend OGM, on entend souvent contamination,
Monsanto, pollution, cancer, insécurité alimentaire, mal bouffe, agro-industrie.
Tout cela mis dans le même sac, avec les pesticides, les herbicides, les nitrates,
les rivières bretonnes polluées et la demande d’un principe de précaution pour
respecter le consommateur.
Les OGM, c’est donc le résumé, le symbole de tout ce que nous ne voulons pas.
Avec José Bové Robin des bois et ses faucheurs de maïs transgénique comme une armée de résistants à l’envahisseur des multinationales de l’alchimie et des Etats-Unis
de l’agro-industrie. Bien entendu, comme toujours, il y a du vrai et du pas vrai.
Surtout, il faut que les dirigeants politiques soient cohérents. Notamment du côté
des verts. Pourquoi les verts, le PS et l’UMP sont-ils pour les importations de sojas
OGM et de bovins nourris aux OGM ? On ne peut pas être contre les OGM en
France et pour l’importation de produits OGM. Il faut choisir.
Là où je ne suis pas d’accord, c’est sur la philosophie malthusienne et obscurantiste
qui se cache derrière certains discours. N’oubliez pas que les nitrates ont permis
aussi la révolution verte qui a permis à l’humanité de passer de 1 milliard d’habitants à plus de 6 milliards. De même qu’il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du
bain, il ne faut pas jeter le miracle alimentaire que nos paysans ont été capables
de réaliser en vingt ans, avec des peurs entretenues par des intérêts économiques
d’outre-Atlantique, voulant garder le monopole des biotechnologies et voulant régner sur l’arme alimentaire. Car, c’est de cela qu’il s’agit. Qui nourrira le monde ?
Les paysans de France et d’Europe qui en ont la capacité ? Ou les multinationales
de l’agro-business brésilien et anglo-saxon ?
Prenons des précautions sur les OGM mais ne faisons pas de névrose obsessionnelle sur les découvertes de nos savants. D’ailleurs, à ceux qui ont peur, je leur
rafraîchis la mémoire : pourquoi, de 1989 à 1996, les mères françaises ont-elles
donné du ris de veau et de la cervelle à leurs enfants, alors que c’était le vecteur de
transmission n°1 de l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) et que le député
européen Jean-Claude Martinez avait alerté, dès 1989, au Parlement européen, sur
la contamination de l’homme par les produits bovins ? Parce qu’elles ne savaient
pas ? Mais au nom du principe de précaution, ont-elles depuis stoppé de voter pour
les candidats UDF, verts, PS et UMP qui, eux, ne pouvaient pas ne pas savoir ce que
Jean-Claude Martinez avait dénoncé de 1989 à 1996 ?
Le Canard Gascon : Souhaitez-vous prendre des mesures pour aider au développement de l’agriculture biologique ?
Jean-Marie Le Pen : Oui ! Bien sûr ! On est tous pour le bio qui est entendu comme
la bonne nourriture des grand-mères. Sous réserve de ne pas oublier que les bonnes
conserves bio d’avant pouvaient donner le botulisme et que les bons cochons nourris dans les souvenirs de nos grand-mères allaient aussi de pair avec le ver solitaire et
une espérance de vie qui était limitée à 45 ans. La nourriture n’est peut-être pas bio
mais la vie des femmes d’aujourd’hui dépasse 80 ans et la vie des hommes dépasse
77 ans. On n’est peut-être plus bio mais, apparemment, on est plus costaud.
Ceci étant, au Géant Casino, le poulet jaune en barquette est à 2 euros le kilo. Le
poulet marque Casino est à 4 euros, le poulet fermier du Gers ou des Landes à
6,80 euros. Et le poulet bio entre 8,50 et 9,50 euros le kilo.
Ensuite, quand on est pour le bio, il ne faut pas être aussi pour la suppression des
frontières qui déversent un tsunami d’anti-bio. Par exemple, les poulets du Brésil,
1er producteur mondial de poulets, sont-ils bio ? Non ! Alors pourquoi la gauche,
les verts et l’UMP soutiennent-ils à l’OMC de Genève la proposition européenne
de baisse de 54 % de nos droits de douane protecteurs, provoquant un tsunami de
poulets qui va emporter nos élevages du Gers, des Landes ou de Bretagne ?
En termes clairs, aujourd’hui, les verts du PS et de l’UMP, champions soi-disant du
bio, sont les champions de la politique attrape-gogos. Ils détruisent l’avenir de nos
jeunes agriculteurs. Ils abandonnent à Genève, à l’OMC, notre marché alimentaire,
nos protections au profit de nos concurrents de l’hémisphère sud et ils veulent
nous consoler avec une filière bio sympathique, agréable, mais ne donnant pas à
nos producteurs la puissance exportatrice.
Photo FN
Le Canard A-MP - N°13 - 9
10 - Le Canard A-MP - N°13
Dominique Voynet (LES VERTS)
« ... il y aura à affronter les défis du siècle : le changement climatique, les prix de l’énergie,
la ressource en eau... L’agriculture, pas plus qu’aucun autre secteur d’activité, ne pourra
échapper à ces questions. A l’échelle d’une génération, c’est évidemment cela qui me frappe
le plus. »
Dominique Voynet : La position des Verts est connue. Nous sommes
extrêmement méfiants face à la main-mise de quelques grandes entreprises semencières sur ces technologies, accentuant la dépendance des
paysans à l’égard de ces nouveaux «intégrateurs», qui leur vendent
d’un même mouvement semences et intrants. Nous sommes par
ailleurs opposés aux cultures en plein champ de plantes génétiquement modifiées, considérant qu’aucun des risques avancés n’a pu à ce
jour être valablement écarté. Là où les cultures OGM existent depuis
dix ans, les craintes se vérifient, tant sur les risques pour la biodiversité que sur l’usage accru de pesticides. Pour cette raison, nous sommes
favorables à un moratoire intégral sur la mise en culture et la commercialisation des OGM. Faut-il une loi ? Oui, pour transposer la
directive 2001-18 ; elle devra reprendre les principes énoncés dans la
directive : précaution, prévention, réparation des dommages. J’ajoute
qu’une loi n’est pas incompatible avec un moratoire, comme le montre par exemple l’Autriche. Le moratoire autrichien est la meilleure
Le Canard Gascon : Comment voyez-vous l’évolution de l’agriculture preuve qu’on peut, aujourd’hui, interdire les OGM en Europe.
en France à l’échelle d’une génération ?
Dominique Voynet : Tout sera question de ce que la politique vou- Le Canard Gascon : Souhaitez-vous prendre des mesures pour aider
dra engager comme force pour orienter l’agriculture. Soit on laisse au développement de l’agriculture biologique ?
faire et on prolonge les tendances actuelles, et on va inévitablement Dominique Voynet : Les Verts, je crois, ont largement contribué – et
vers la concentration et l’élimination de nombreuses petites fermes, contribuent encore, dans les conseils régionaux où ils sont présents
sans même parler des impacts environnementaux ; soit on change – à la reconnaissance institutionnelle de l’agriculture biologique. Il
radicalement, et on commence par tirer les leçons de ce qui n’a pas faut poursuivre l’effort et surtout l’amplifier. Car, vu l’ampleur des
fonctionné et a produit quelques unes des catastrophes sanitaires les dommages à l’environnement, qui s’aggravent chaque jour, il est plus
plus lourdes des trente dernières années (pollutions de l’eau, vache que temps de changer d’’échelle : on ne peut plus se contenter d’une
folle...). Quoi qu’il en soit, il y aura à affronter les défis du siècle : petite cuiller de protection dans un océan de gaspillage ! Dans le
le changement climatique, les prix de l’énergie, la ressource en eau... Contrat écologique que je vais porter dans la campagne, je propose
L’agriculture, pas plus qu’aucun autre secteur d’activité, ne pourra de passer à 15 % de bio en 2012. C’est tout à fait possible, et cela
échapper à ces questions. A l’échelle d’une génération, c’est évidem- n’est ni un problème technique ni un problème financier. C’est une
question de courage et de capacité à rompre avec les mauvaises hament cela qui me frappe le plus.
bitudes.
Le Canard Gascon : Quelle est votre position face au problème des
OGM ?
(Photos Yann Arthus Bertrand)
Le Canard A-MP - N°13 - 11
Rencontre avec Corinne Lepage (CAP21)
Avocate, Corinne Lepage est spécialisée dans les questions environnementales. Elle est appelée par
Alain Juppé au ministère de l’environnement de 1995 à 1997. Depuis elle a transformé son club de
réflexion CAP21 en parti politique et s’est présentée aux élections présidentielles en 2002 sans étiquette de droite ou de gauche. Elle est à nouveau candidate en 2007. Peu exposée médiatiquement
comme beaucoup de candidats, nous avons voulu mieux connaître sa vision originale.
Corinne Lepage, candidate écolo à la présidentielle... et lectrice du Canard Gascon !
Le Canard Gascon : Quelle est votre vision de
l’agriculture à long terme ?
Corinne Lepage : Je crois qu’on va assister à un
nouvel intérêt massif pour l’agriculture. J’ai noté
qu’aujourd’hui elle ne représente plus que 2% du PIB
français, ce qui est très peu et avec de moins en moins
d’agriculteurs. C’est catastrophique, mais la France a
la chance de posséder un grand territoire en Europe
et le monde de demain va valoriser les ressources naturelles. Nous allons vers un système d’inversion des
raretés. Ce qui existait en grande quantité va devenir
extrêmement rare : l’eau, le sol propre, l’air propre.
Cela signifie que la terre à usage agricole va reprendre beaucoup de valeur par rapport a ce qu’elle est
aujourd’hui parce qu’actuellement nous avons assisté
à un mitage (1) considérable de l’espace. Les agriculteurs ont tout intérêt, et on ne peut pas le leur reprocher, à vendre des terres agricoles pour en faire des
terres constructibles et réaliser des plus-values qui leur
permettent de se rattraper sur leurs revenus. Malheureusement trop souvent aujourd’hui on ne gagne plus
12 - Le Canard A-MP - N°13
sa vie en travaillant mais en faisant des opérations
immobilières. Je pense que nous irons vers une vraie
révolution car on va prendre conscience que la terre
est ce que nous avons de plus précieux. Elle va être
notre base alimentaire, énergétique et chimique.
L.C.G. : Pensez-vous que le phénomène de la disparition des agriculteurs puisse s’inverser ?
Corinne Lepage : Oui, complètement ! Je suis assez
optimiste à ce sujet. Bien entendu, il faut régler le problème de la PAC. Je crois qu’on a commis une grande
erreur dans l’application des règles de la PAC. Au lieu
de prévoir une période provisoire jusqu’en 2013, on
est resté sur un système maintenant les subventions
au niveau auquel elles étaient antérieurement. Ce qui
est une catastrophe tant pour ceux qui sont dans une
agriculture extensive que pour ceux qui sont dans une
agriculture biologique et qui n’ont rien du tout. D’où
le mouvement, particulièrement en Bretagne et Normandie, de grève de la faim de certains agriculteurs
bio. On n’a pas du tout encouragé le changement
de mode agricultural alors qu’un rapport de l’INRA
de l’an passé mettait en lumière le fait que le monde
agricole n’avait aucun intérêt à développer une agriculture intensive et une utilisation des intrants (2)
comme elle existe aujourd’hui.
Je pense donc qu’on ira vers une agriculture de plus
en plus extensive et qu’on donnera de l’importance à
la valeur collective des biens : l’eau, les terres, l’air. On
va payer de plus en plus cher pour les pesticides. Il y
a une grande résistance là dessus en France, mais on
y passera comme les autres, le plus tôt sera le mieux.
J’observe sur ce point que les agriculteurs sont tout de
même les premières victimes des pesticides. J’attends
avec un grand intérêt l’étude de la MSA (3) qui est en
cours et qui trouvera sans doute des résultats comparables aux études menées aux Etats-Unis. Les produits
phytosanitaires sont responsables de nombreux cas de
maladie de Parkinson chez les agriculteurs. Ce qui est
accablant c’est que l’expérience ne sert à rien. On a
vécu l’amiante, on a vécu le prion, les hormones de
croissance… Il y a des choses dont on connaît l’impact
sanitaire et je suis éberluée que les décideurs qui le
savent font comme si ça n’existait pas ! Il y a douze
ans j’ai montré les résultats des analyses américaines
au Président de la FNSEA de l’époque. Je lui ai dit :
« Monsieur le Président ce sont les gens de chez vous
qui ont une augmentation des cancers de la prostate,
de la vessie, des cancers hormonaux-dépendants, les
chiffres sont accablants, c’est à vous de changer ! » Si
la FNSEA avait accepté qu’il y ait une évolution des
subventions en favorisant d’autres types de culture,
en aidant davantage ceux qui utilisent moins de phytosanitaires comme l’ont fait les Suédois, tout aurait
été différent.
«On va prendre conscience que la terre est ce que nous
avons de plus précieux...»
Ecoresp 2 : un ouvrage sous la conduite de Corinne Lepage
contenant plus de 300 propositions pour un «new deal
écologique» (éditions Atelier de Presse )
De nouvelles filières
grâce à la chimie
verte !
Corinne Lepage : Je suis pour la détaxation totale
des huiles végétales brutes à usage du monde agricole. C’est une manière d’aider les agriculteurs, et par
ailleurs les tourteaux sont utilisables pour nourrir les
animaux. Il y a aussi toute la filière des pailles et des
fibres qui peuvent servir à la fois comme biomasse et
générer de l’énergie ou entrer dans une filière chimique. Par ailleurs, du fait de l’augmentation du coût
des transports, il faut donner un coup de fouet à
l’agriculture de proximité.
Pour revenir à l’avenir de l’agriculture, je crois qu’il est
indispensable de sortir de ce modèle hyper-intensif. Il
faut donner des aides communautaires avec beaucoup
« d’éco-conditionnalités », disjoindre la production et
la subvention, donner l’aide à l’agriculteur lui-même
avec la notion de reconnaissance des services qui sont
rendus à la collectivité. Non pas pour faire des agriculteurs des paysagers de l’espace, mais simplement parce
qu’en changeant de méthode agriculturale on capture
du carbone, on redécouvre l’avantage des haies, on
protège les puits, on rend des services à la collectivité
et c’est normal que ces services soient payés.
L.C.G. : Mais aujourd’hui les agriculteurs voient
leurs revenus baisser…
Corinne Lepage : Oui, c’est fondamental et on peut
comprendre qu’ils soient extrêmement angoissés. Cela
veut dire qu’on doit aussi encourager l’agriculture
dont on a besoin. Ce qui me préoccupe par exemple
c’est qu’on encourage les agriculteurs à aller vers le
bio-carburant et en particulier le bio-éthanol. Je pense
que c’est une hérésie totale. Ecologiquement et économiquement, ça ne tient pas la route. C’est un choix
qui sera obligatoirement de courte durée car il coûte
trop cher à la collectivité et n’a pas d’intérêt. Il y a
d’autres filières longues beaucoup plus intéressantes à
explorer grâce au développement de la chimie verte :
l’amidon, les filières ligno-cellulosiques, tout ça va se
développer. Nous n’en sommes qu’au début. En 2020,
la chimie verte représentera 20% de la chimie et 90%
à la fin du siècle ! Il y a donc un véritable espoir si
on oriente le monde agricole vers les filières d’avenir.
Mais penser que les subventions vont continuer comme aujourd’hui est un rêve. Elles vont encore baisser
car nous sommes de plus en plus nombreux dans
l’Union Européenne et par ailleurs au 21ème siècle
il va falloir investir massivement dans la recherche, le
développement et l’éducation.
L.C.G. : Revenons aux biocarburants. Vous avez
critiqué le bio-éthanol. Et le bio-diesel ?
L.C.G. : Vous allez totalement à l’encontre de la
politique de la FNSEA…
Corinne Lepage : Ce n’est pas mon problème. Je
me bats pour ce qui paraît être bon. Si d’autres ne
sont pas d’accord, il faut discuter. La FNSEA a du
pouvoir mais c’est tout de même l’Union Européenne
qui distribue les subventions. Et d’autres syndicats
agricoles commencent à bouger sur ces questions.
Ca fait aussi partie du problème français que d’avoir
des grands lobbies qui prennent des décisions à la
place des pouvoirs publics… Dans le monde agricole
comme ailleurs. Vous pensez que l’agro-chimie n’a pas
son mot à dire dans l’usage délirant des pesticides en
France ?
L.C.G. : N’est-il pas trop tard pour aider l’agriculture bio ?
Corinne Lepage : Pas du tout. Je suis toujours
optimiste. Nous étions bien placés en bio il y a 25
ans. Nous sommes aujourd’hui en queue, avec une
importation de plus de 60% de nos produits bio alors
que c’est un secteur alimentaire qui se développe beaucoup. Je pense qu’il faut encourager cette agriculture
et qu’il faut commencer par reconquérir le marché
français, mais dans ce secteur les agriculteurs ne sont
pas aidés. Il ne faut pas que des réglementations trop
complexes soient un obstacle à la reconversion des
agriculteurs. Il doit y avoir un peu de souplesse dans
ce domaine sans aller vers l’abandon de ce qui fait la
qualité du bio.
L.C.G. : Etes-vous pour ou contre les OGM et
que pensez-vous de la question fondamentale des
brevets sur le vivant ?
Corinne Lepage : Je suis contre les OGM à usage
alimentaire. Je n’ai pas changé depuis douze ans. Je
suis le ministre qui a fait interdire la culture des OGM
en France en 1997. Mais un an plus tard, le gouvernement Jospin a pris la décision contraire. J’ai créé en
1998 le CRIIGEN (Commission de Recherche et d’Information Indépendante sur le Génie Génétique) avec
Gilles-Eric Séralini et Jean-Marie Pelt. Nous travaillons
sur la connaissance des effets des OGM. Nous menons
un combat sur leurs effets sur la santé : les études ne
sont pas faites ou elles sont menées secrètement et les
quelques résultats qui ont « fuités » sont extrêmement
inquiétants et les pouvoirs publics se refusent à faire
des études, c’est un scandale total ! Je ne condamne
pas la technologie OGM mais au regard des OGM
qui existent, pesticides ou tolérants aux herbicides, je
ne vois aucun intérêt pour les consommateurs et peu
d’intérêts pour les agriculteurs. Sur ce dernier point il
faut être nuancé : il y a une meilleure production pour
le coton, mais pour le reste c’est moins évident. Et
quoique raconte Monsanto il y a une augmentation
d’utilisation des herbicides. Les effets environnementaux apparaissent de plus en plus inquiétants. Quant
à l’impact sur la santé, c’est la bouteille à l’encre. Je ne
vois pas pourquoi on favoriserait cette technologie.
Le Gers a un peu pris la tête de la bagarre sur ce sujet
avec Philippe Martin. Je ne comprends pas qu’un état
se permette de ne pas appliquer une réglementation
communautaire et en toute connaissance de cause de
délivrer des autorisations qu’il sait illégales.
Vous parliez des brevets sur le vivant. C’est une question centrale car si ces brevets n’existaient pas, il n’y
aurait pas d’OGM. C’est un arrêt de la Cour Suprême
américaine en 1975 sur une bactérie qui a déclenché le
processus. Il y a à ce sujet une hypocrisie européenne
également, puisque le premier article d’une directive
dit que le brevet sur le vivant est interdit et l’article
deux vous explique comment on le prend… On ne
brevète pas le vivant, mais ce qui a été modifié à l’intérieur du vivant !
L.C.G. : En tant qu’avocate, seriez-vous prête à
vous battre devant un tribunal contre le dépôt
de brevets sur le vivant ?
Corinne Lepage : Complètement. Et derrière tout ça
il y a aussi le problème du clonage des animaux. C’est
fondamental, mais c’est un combat qui est déjà très
largement perdu puisqu’on en est au clonage humain.
Il y a seulement dix ans il y a eu une déclaration Clinton-Chirac-Blair-Shroeder pour dire qu’il n’y aurait
jamais de clonage humain. Mais voyez où on en est
aujourd’hui… Dans notre société le poids économique
est devenu tel que les considérations éthiques passent
cul par dessus tête ! C’est lamentable, mais il faut mener le combat.
Propos recueillis à Paris par Jean-Louis Le Breton
(1) Mitage : prolifération non maîtrisée de constructions en
milieu rural ou périurbain.
(2) Les intrants sont les produits apportés aux terres et aux
cultures : engrais, amendements, produits phytosanitaires, activateurs et retardateurs de croissances, pesticides, herbicides
etc. Au sens large on inclut dans les intrants le carburant pour
travailler la terre, les aliments pour animaux, etc.
(3) Mutuelle Sociale Agricole
Le Canard A-MP - N°13 - 13
Combien gagnent les agriculteurs ?
Cette question, qui relève presque du tabou, beaucoup se la posent. Au moment où le monde agricole est à la veille d’une profonde mutation, nous avons voulu savoir quel était le revenu actuel réel
des agriculteurs.
© paulprescott72 - FOTOLIA
des agriculteurs une fois que tout a été comptabilisé
(achats, ventes, aides de la PAC, revenus annexes, déductions, etc.).
De ce tableau, il apparaît que 33% des agriculteurs
déclarent un revenu de moins de 5 400 € par an, ce
qui est carrément une situation d’extrême précarité.
19% déclarent entre 5 400 € et 11 000 €, 21% entre
11 000 € et 18 000 € et 28% au dessus de 18 000 €.
On voit donc bien qu’il existe trois catégories : 1/3
dans la pauvreté, 1/3 qui gagnent peu (on commence
à être imposé aux alentours de 15 000 € de revenus)
et 1/3 qui gagnent correctement leur vie.
A
utant le dire tout de suite : il n’a pas été facile
d’obtenir des informations sur le revenu réel des
agriculteurs. D’abord parce qu’une sorte « d’omerta »
à la française fait que rare sont ceux qui veulent vraiment faire état de leurs gains. Ensuite parce que les
situations sont multiples et varient d’un agriculteur
à l’autre : est-il propriétaire de sa terre, combien possède-t-il d’hectares, quel est son niveau d’endettement,
a-t-il plusieurs activités ? Les questions se bousculent
de sorte qu’il est quasiment impossible de dresser un
portrait type.
Des années de galère
Nous sommes donc allés directement à la source
auprès d’un grand centre de conseil* qui gère les
comptabilités de plus de 4 000 agriculteurs dans le
Gers, au cœur du sud-ouest. Ce département est intéressant car il est emblématique de la ruralité avec une
importante surface cultivée et de nombreux élevages.
Nous avons été reçus par Michel Lagahé, responsable
du conseil qui nous a fourni des chiffres très intéressants et qui nous semblent assez représentatifs de
la profession. « Avant toute chose, il faut savoir que
les années de 2003 à 2005 ont été très mauvaises »
rappelle Michel Lagahé. « La sécheresse de 2003 a fait
baisser les revenus d’environ 25%. En 2004 et 2005,
les cours mondiaux sont descendus très bas. Depuis
2006 les cours remontent et les revenus également.
La demande importante des marchés asiatiques et du
Maghreb qui sont en pleine expansion sont une explication parmi d’autres de cette remontée des cours. »
On pourrait croire que ce tableau qui englobe tous
les systèmes (culture et élevage) ne soit pas un bon
reflet de la réalité. Il n’en est rien car si l’on prend
chaque activité séparément le même schéma se reproduit. La surface de terre exploitée n’est pas non plus
responsable de cet état de fait puisque dans le tiers
des pauvres la moyenne des exploitations est de 75 ha
et dans le tiers des riches de 95 ha. Cette différence
de 20 ha n’explique pas le fossé des revenus. Faut-il
donc penser que certains sont « bons » et d’autres «
mauvais » ? Michel Lagahé avance quelques explications : « les mauvais résultats peuvent être dus à un
manque de technicité, à un plus faible potentiel des
terres, à l’absence de moyens financiers mais aussi à
l’endettement. »
Les ravages de l’endettement
Lorsque l’on étudie la marge brute d’exploitation (Excédent Brut d’Exploitation ou EBE), c’est-à-dire le gâteau qui reste avant que l’agriculteur ne se rétribue, on
constate qu’en moyenne 40% vont au remboursement
des annuités (crédits, etc.), 55% aux prélèvements pri-
Le tiers-état de l’agriculture
Michel Lagahé, responsable conseil au CCGA.
14 - Le Canard A-MP - N°13
L’agriculture se divise en plusieurs activités dans ce département : la production céréalière sèche ou irriguée,
la vigne, l’élevage des bovins et celui des volailles. Les
premiers chiffres qui nous ont intéressés concernent
les revenus déclarés auprès des impôts, toutes activités confondues. Ils représentent la réalité des revenus
Les revenus moyens déclarés de plus de 4000 agriculteurs
du Gers. Source CCGA.
33% déclarent
moins de 5400 €
de revenus par an !
vés (la rétribution de l’agriculteur) et les 5% restant
à l’auto-financement. « Ce dernier poste devrait être
d’au moins 20% pour permettre des investissements »
commente Michel Lagahé. Ceci est une moyenne globale mais dans la tranche des 33% d’agriculteurs en
difficulté le montant des annuités représente 80% du
gâteau alors qu’il n’est que de 27% chez les riches ! On
comprend mieux dans quelle spirale infernale sont pris
ceux qui se situent dans la partie basse des revenus.
Quelle que soit l’activité, les revenus ont considérablement baissé ces dernières années. En voici des
exemples. Pour les cultures sèches (blé, tournesol), les
revenus moyens déclarés d’un agriculteur étaient de
17 000 € pour la période 2000-2002 et sont tombés à
9 000 € pour la période 2003-2005. A périodes équivalentes, on est tombé pour les cultures irriguées de
23 000 € à 16 000 €, pour la viticulture de 25 000 €
à 17 000 €, pour les bovins de 20 000 € à 15 000 €
et pour les volailles et palmipèdes de 21 000 € à
19 000 €. (Pour cette dernière catégorie, on constate
que la grippe aviaire n’a pas eu un effet aussi catastrophique qu’on aurait pu le croire).
Et la PAC dans tout ça ?
© Stephen Mcsweeny - FOTOLIA
Les cours mondiaux des produits de l’agriculture (blé,
maïs, etc.) sont principalement fixés à Chicago et à
Paris (Euronext). Ils sont toujours trop bas pour faire
vivre les agriculteurs européens. Auparavant, la PAC
leur versait des aides à l’exportation et à la production. Mais ce système a été considéré comme contraire
aux règles mondiales du commerce. Désormais c’est
une aide à la terre qui est versée aux agriculteurs sous
le vocable de DPU (Droit à Paiement Unique). Elle est
calculée sur l’historique du montant des aides perçues
© Fotoplaner - FOTOLIA
Baisse générale des revenus
Revenus en baisse : deux tiers des agriculteurs presque... sur la paille !
par l’agriculteur pour la période 2000-2002. Un système de calcul qui paraît inique à beaucoup car il se
base sur la productivité sans tenir compte des charges.
Ce montant ne bougera pas jusqu’en 2013.
Le DPU est lié à des contraintes environnementales :
18 textes que les agriculteurs s’engagent à respecter
pour toucher leur aide. 25% du montant des DPU
sont liés au travail. Autrement dit, un agriculteur qui
n’exploite pas sa terre mais l’entretient en une friche
respectueuse de l’environnement touchera 75% de
ses DPU ! Ce qui peut paraître aberrant (être payé à
ne rien faire) correspond à une volonté de Bruxelles.
Michel Lagahé l’explique ainsi : « Généralement les
pauvres ont trop de charges courantes pour arrêter la
production. Quant à ceux qui gagnent bien leur vie,
ils n’ont pas non plus intérêt à arrêter de travailler.
Bruxelles a pensé que des terres non productives devaient plutôt rester en prairies entretenues car pour
toucher ces aides sans exploiter la terre il faut tout de
même l’entretenir. Au bout du compte, ils sont assez
peu nombreux à s’arrêter. Ca concerne plutôt ceux
qui veulent se mettre à la retraite. »
Après 2013…
Aujourd’hui, pour un agriculteur déclarant 15 000 €
de revenus, le chiffre d’affaires moyen de son exploitation est évalué à 141 000 € dont 31 000 € d’aides
(PAC et grêle). Ces aides représentent donc 30% du
chiffre d’affaires mais surtout 200 % du revenu ! Or
on annonce déjà qu’en 2013 les aides vont baisser
de 30%. Il risque d’y avoir une hécatombe chez les
plus petits et, mécaniquement, un accroissement des
grandes surfaces. Dans le Gers, de 1988 à 2000, 29%
des agriculteurs ont disparu. D’après Michel Lagahé,
Bruxelles table désormais sur une baisse d’environ
21% des agriculteurs sur les 7 années à venir, mais
aussi sur une augmentation de la productivité de 1%
par an.
On se dirige donc clairement vers de plus grandes
exploitations dont les charges (carburants, assurances,
etc.) vont augmenter alors que l’évolution des cours
reste une grande inconnue. Bien sûr la consommation
des produits agricoles va grimper comme on l’a vu
avec la demande croissante des pays en fort développement. Les biocarburants vont aussi jouer un rôle
important dans l’avenir des agriculteurs. Il n’empêche
que dans ce métier, ils sont plus de 60% à ramer pour
gagner leur existence et que, de plus en plus, ils vivent
soit comme les salariés des coopératives, des semenciers ou de la grande distribution sans avoir bien sûr
aucun des avantages d’un salarié. Douce France…
Jean-Louis Le Breton
* Le Centre Conseil Gascogne Adour
Revenus des agriculteurs : une affaire de... blé !
Le Canard A-MP - N°13 - 15
16 - Le Canard A-MP - N°13
Habitat durable
O
© AlexMax - FOTOLIA
ui, c’est vrai, le mot «durable» est à la mode et on nous le sert à toutes les sauces. Alors l’habitat durable, c’est quoi ? Dans notre esprit,
c’est le souci de construire avec des matériaux résistants mais aussi facilement recyclables. Le Sud-Ouest connaît un formidable boum
de la construction car de plus en plus de terrains agricoles se libèrent... Alors que choisir pour construire ? La brique et le parpaing restent
des valeurs sûres et il faut reconnaître que les constructeurs font des efforts tant pour la qualité des logements que pour leur isolation.
Qu’en est-il des matériaux dits «écologiques» ou du bois ? Nous avons voulu en savoir plus. Vous trouverez dans ce dossier quelques pistes
pour construire, rénover et même vous chauffer... durablement !
Le Canard A-MP - N°13 - 17
Matériaux écologiques : bien, mais plus cher !
Le terme « durable » est à la mode. Il s’applique également à l’habitat et les constructeurs cherchent
de plus en plus à utiliser des matériaux en accord avec les désirs de leurs clients
Guy Verlach : des matériaux qui ne nuisent pas à la santé !
L
es préoccupations écologiques ne sont
pas seulement au cœur de l’élection présidentielle. Elles touchent chacun d’entre
nous et dans les domaines les plus variés.
L’environnement et l’alimentation en sont
les deux secteurs les plus évidents. Dans le
domaine de la construction, on s’intéresse
aussi à la qualité des matériaux et surtout à
leur dangerosité. L’exemple de l’amiante utilisée à tour de bras dans les années soixante
dix a fait prendre conscience que l’habitation
pouvait cacher des pièges pour la santé. Il
en va de même pour les tuyaux en plomb,
responsables du saturnisme chez les enfants
et désormais bannis de la plomberie. On se
La fameuse brique monomur
18 - Le Canard A-MP - N°13
rend compte qu’il existe un véritable déca- peintures mais aussi des équipements de rélage entre la connaissance d’un risque et l’in- cupération des eaux pluviales, des panneaux
photovoltaïques ou des chauffe-eau solaires,
terdiction d’un produit dans les faits.
ou encore des équipements d’économie d’eau
dans la maison. »
Matériaux et pathologies
Au delà des allergies liées à la présence d’acariens dans une habitation, il existe différents Ces matériaux coûtent-ils plus chers ?
types de pathologies selon les matériaux uti- La plupart de ces produits coûtent plus chers
lisés pour la construction et la rénovation. que les produits traditionnels du marché. Un
Dans le cas de l’amiante, c’est la respiration cumulus solaire vaut deux à trois fois le prix
des fibres qui peut provoquer des cancers. d’un cumulus électrique. Mais à terme on s’y
La peinture au plomb est source d’anémie retrouve puisque pour le premier l’énergie est
et d’encéphalopathies. Il y a un doute sur gratuite. « Quand on fait le calcul global du
l’utilisation de la laine de roche et il est re- coût d’une maison bio-climatique, on s’apercommandé de bien se protéger au moment çoit qu’on est environ 15 à 20 % plus cher
de la pose, puis de séparer de façon étanche qu’une construction traditionnelle » comla laine de l’intérieur de l’habitation. Le PVC mente Guy Verlach.
en vieillissant libère des phtalates irritants et
allergisants et, en cas d’incendie, il dégage Ont-ils les mêmes qualités ?
de la dioxine. Enfin certaines colles peuvent Ces matériaux posent moins de problèmes
s’avérer dangereuses pour la santé. Il ne s’agit au niveau de l’environnement, mais surtout
pas ici d’être inutilement alarmiste mais si ils sont censés ne pas nuire à la santé des hal’on peut utiliser des produits dont on est sûr bitants, ce qui est sans doute leur point fort.
qu’ils ne vont pas nuire à la santé, pourquoi « Pour les isolants, nous proposons différents
produits qui vont de la laine de mouton à la
se gêner ?
cellulose, en passant par le lin, le chanvre, le
liège… » Pour Guy Verlach ils sont « soit aussi
Les matériaux écologiques
Que signifie l’expression « matériaux éco- performants, soit plus performants que les
logiques » ? Selon Guy Verlach, responsable matériaux traditionnels. Pour se positionner
technique chez un important distributeur sur ce marché, les fabricants ont dû soigner
de ces matériaux, ils doivent répondre à la qualité de leurs produits. Mais à l’origine,
trois critères : « Leur production ne doit pas par exemple, c’est la qualité de la fibre de
consommer trop d’énergie, leur durée de vie laine de mouton qui fait sa valeur. Les madoit être longue et ils doivent se recycler fa- rins bretons le savent très bien et l’utilisent
cilement. Maintenant il existe pratiquement pour leurs pulls : cette laine prend l’eau mais
tous les matériaux écologiques pour aller de- la rejette très facilement, et on conserve toupuis la construction des fondations jusqu’à jours un isolant en très bon état. ! » L’une
la clé dans la serrure : produits de structure, des critiques envers ces laines isolantes natud’isolation, panneaux d’habillage, enduits, relles est que les rongeurs s’y installent facile-
ment. Guy Verlach retourne l’argument : « ça
prouve bien qu’elles ne sont pas dangereuses.
Et d’ailleurs s’il y a des rongeurs dans une
maison c’est le plus souvent parce qu’elle est
mal entretenue… » Le lecteur jugera.
L’éco-conception
Concevoir une maison écologique n’est plus
aujourd’hui le privilège des baba-cools (même
s’ils ont bien défriché ce terrain…) Utiliser des
matériaux adaptés au climat permet à l’enveloppe de la maison de réguler elle-même les
températures. Le rayonnement des parois est
également à prendre en compte. Plus cellesci sont froides et inertes et plus on dépensera
d’énergie à chauffer l’air. L’innocuité des matériaux écologiques est un facteur important
pour la santé. Leur durabilité qui limite les
produits d’entretien ou de maintenance et le
fait qu’ils soient recyclables participent de
cette conception intelligente.
Il existe de très nombreuses solutions écologiques pour l’isolation
quement inerte et très performant sur le plan
thermique. Ses qualités sont beaucoup moins
évidentes sur le plan phonique. La brique
monomur est très à la mode. Sa structure alvéolaire ralentit le parcours du froid ou de la
chaleur. On la trouve en terre cuite, en argile
expansée ou en béton mélangé à des billes de
verre. C’est l’un des matériaux de construction les plus efficaces et qui ne nécessite pas
de doublage de paroi. Pour la décoration, on
choisira des peintures à la chaux et à la caséïne. Entièrement naturelles elles sont lavables à l’eau et au savon. On peut les recouvrir
d’un glacis à la cire pour un aspect satiné ou
à l’huile pour un aspect semi-brillant.
Quels produits utiliser ?
Pour l’isolation aussi bien thermique
qu’acoustique, on se tournera vers les laines que nous avons déjà évoquées, d’autant
que leur prix commence à baisser. Pour la
construction, le béton cellulaire est un choix D’autres astuces
intéressant. Ce matériau minéral est chimi- Pour les fenêtres, le double vitrage à basse
émissivité est beaucoup plus isolant qu’un
vitrage classique. L’inclusion d’un film d’argent dans le verre améliore l’isolation thermique d’un facteur trois. Côté chauffage, les
dalles chauffantes alimentées par des capteurs
solaires sur la toiture couvrent une partie des
besoins thermiques de la maison. Enfin le
linoléum revient en force : fabriqué à base
d’huile de lin et de résine de pin il s’avère un
excellent revêtement de sol , sans émanations
et facilement recyclable.
On le voit : construire ou rénover de façon
écologique n’est plus l’apanage de quelques
uns. Utiliser des produits naturels et nondangereux témoigne d’une envie légitime de
mieux connaître son environnement et son
influence sur notre santé. Une démarche de
citoyen et de consommateur qui n’a pas besoin de justification idéologique.
Jean-Louis Le Breton
Quelques fournisseurs de matériaux écologiques
dans le Sud-Ouest :
Domus
1 rue Dewoitine 31700 Cornebarrieu
Tél. : 05 61 85 43 06 - fax : 05 61 85 48 93
Mail : [email protected]
Eco-logis
Cantemerle - Berge du Taurou - 81110
Tél. 05 63 50 24 81 ou 06 11 57 05 54
Mail : [email protected]
Eco-logis
Lieudit Le Berdot - 31370 Le Pin-Murelet
Tél. 05 61 76 51 06 ou 06 60 37 40 58
Mail : [email protected]
La laine de mouton : un produit naturel et agréable à travailler !
L’ Uni-Vert
ZA Larrousset - route de Condom
47600 Nérac
Le Canard A-MP - N°13 - 19
20 - Le Canard A-MP - N°13
Se chauffer autrement !
P
our Paul Gee, spécialiste des appareils de chauffage à bois et des
systèmes respectant au mieux la nature : « Les modes de chauffage ont globalement évolué dans le sens de l’écologie. Toutefois,
certains n’offrent que des solutions imparfaites car s’appuyant, pour
fonctionner, sur des sources d’énergies traditionnelles. Tel est le cas
des pompes à chaleur » !
marché (notamment pour les producteurs) mais il faut du carburant
(et des rejets de gaz carbonique) pour faire tourner le tracteur, des pesticides pour le développement de la culture et ce n’est pas vraiment
éthique de brûler un produit qui peut être aussi un aliment alors que
des gens meurent encore de faim !
Beaucoup plus écologiques sont les chaudières à « biogaz ». Ce gaz
(du méthane) est produit à la campagne avec le lisier de vache et de
cochon qui est mis sous bâche pour fermentation et récupération,
ce qui évite par ailleurs son expansion dans l’atmosphère. En ville,
on peut obtenir le même résultat avec la décomposition des déchets
ménagers et humains. Mais ces systèmes ne sont pas envisageables
par des particuliers. Il faut une installation assez lourde qui n’est
applicable que par des villes, des communautés de communes et il
faut une volonté politique nationale. Mais c’est un système en voie
de développement.
Selon le principe du réfrigérateur
Une pompe à chaleur capte les calories naturellement présentes dans
le sol, l’air ambiant ou l’eau d’une nappe souterraine. Cette chaleur
est transférée à un fluide dit frigorigène qui réagit en se vaporisant.
Ce gaz est alors compressé, ce qui a pour résultat d’élever sa température. Il cède alors sa chaleur à un circuit d’eau du système de
chauffage . C’est le principe du réfrigérateur, mais à l’envers.
« Ce n’est pas vraiment un chauffage écologique » ajoute Paul Gee
« car on utilise l’électricité pour faire fonctionner le système. Evidemment, la consommation d’électricité est modérée par rapport
à un chauffage électrique traditionnel. L’économie d’énergie est de
l’ordre de 60 % mais il faut néanmoins consommer de l’électricité
nucléaire, voire thermique avec les nuisances qui se rattachent à cette
production. ». Avec le même principe, on peut faire de la climatisation réversible produisant du froid l’été et du chaud l’hiver.
La géothermie captant des sources de forte chaleur dans le sol ? Ce
n’est pas possible partout et cela peut poser des problèmes de pollution par rapport à la nappe phréatique.
Les chaudières dites à biomasse ou à biogaz
C’est un autre système avec une chaudière traditionnelle brûlant des
céréales (du maïs, généralement). Bien sûr, le grain peut être très bon
Les systèmes solaires sont de magnifiques appoints
Et l’énergie solaire dans tout
cela ? Il n’y a pas plus propre.
Mais il faut distinguer tout
d’abord le solaire passif et le
solaire actif.
Le solaire passif, c’est une
maison avec de vastes baies
bien isolées, orientées plein
sud. Par ce système, on peut
gagner jusqu’à 40 % du
chauffage d’une maison.
Le solaire actif se divise en
panneaux photo-voltaïques
produisant de l’électricité par
action du soleil (mais il faut 10 mètres-carrés de panneaux pour produire 1 kilowatt/heure, ce qui peut assurer l’éclairage ou faire tourner un moteur mais insuffisant pour le chauffage) et en panneaux
thermiques (à fluide caliporteur). Ces derniers ne peuvent assurer
un chauffage à eux seuls mais ils peuvent fort bien venir en appoint
d’un chauffage au bois, par exemple. L’investissement de départ est
relativement important mais cela peut s’amortir très vite. Ce système
Le Canard A-MP - N°13 - 21
© Yali Shi - FOTOLIA
Les techniques de chauffage ont énormément progressé ces dernières années, notamment en raison
de la forte augmentation des prix du pétrole, du fioul et du gaz. Par ailleurs, les consommateurs, de
plus en plus concernés par les problèmes d’écologie, sont à la recherche de solutions toujours plus
propres, toujours moins polluantes à tous les niveaux.
22 - Le Canard A-MP - N°13
Se chauffer autrement…(suite)
© rmarinello - FOTOLIA
nipulations humaines et ramène le temps de séchage à 6 mois. Donc
un prix très bas, probablement le plus bas de tous les combustibles
quand la technique sera bien en place. Ce produit sera livrable par
camions entiers ou par grands sacs. Pour le reste, même principe et
même besoin de stockage que le bois-granulés.
Les granulés de bois
double s’entend très bien dans une maison neuve, parfaitement isolée, avec un plancher ou un mur chauffant.
Le retour au bois, écologique sous toutes ses formes
Mais combiné ou non au solaire, le
système le plus économique, le plus
porteur d’avenir et le plus écologique reste le bois qui peut se présenter sous 3 formes : Le bois-bûche, le
bois-granulés ou le bois déchiqueté.
Le bois-bûche est très joli, très
agréable à regarder quand il brûle
mais son prix reste assez élevé car
il faut plusieurs années de séchage
Le bois : un chauffage...au poële !
et de nombreuses manipulations
humaines pour arriver à des bûches
calibrées. Il y a aussi les bûches de bois densifié à partir de copeaux
de récupération ; c’est plus économique. Ce type de bois, combiné à
des poêles « à double combustion » assure un rendement de l’ordre
de 90%. Le gros inconvénient, c’est qu’il faut être là en permanence
pour « recharger le feu ».
Le bois-granulés (de la taille de gélules pharmaceutiques aussi appelés
« pellets ») est une solution en plein développement car il ne possède
que des avantages à l’exception d’un inconvénient majeur : La nécessité de stockage du combustible à proximité de l’appareil, donc un
certain volume doit être disponible à cet effet ; sans trop de problème
dans une maison de campagne mais presque insoluble dans un appartement à la ville. Les granulés de bois sont amenés au poêle ou
à la chaudière par une vis sans fin. La répartition de la chaleur peut
ensuite se faire par chauffage central à eau ou par plancher (ou mur)
chauffant à basse température.
Reste le bois dit « déchiqueté ». « C’est un produit de grand avenir »
assure Paul Gee « mais il n’en est encore qu’à ses débuts ». Les arbres
entiers sont mis en copeaux par une machine, ce qui réduit les ma-
Le nec plus ultra de l’écologie : le poêle de masse
Ce sont les gros poêles en céramique que l’on peut voir dans les
auberges alsaciennes, allemandes ou autrichiennes (en Russie également) et qui chauffent toute la maison, construite littéralement
autour du poêle. La formule a été améliorée par les Finlandais et la
marque Tulikivi propose de vraies merveilles en « stéatite », une pierre
qui accumule parfaitement la chaleur. Le rêve ! Deux à trois heures
de chauffe avec n’importe quel bois et la masse du poêle rayonne la
chaleur durant 24 heures !
Inconvénients : Le plus « petit » pèse près de 3 tonnes et
coûte 10000 € Il ne s’adapte
pas non plus à tous les styles de maison (cela dépend
de la configuration et de la
distribution des pièces). Mais
quand cela est possible, c’est
magnifique ! Et sachez que
vous pouvez récupérer 50%
de votre achat sous forme de
crédit d’impôts au titre des
économies d’énergie.
Un poêle de masse
Mais n’oublions pas que des
appareils traditionnels en fonte dits « à haut rendement », généralement d’origine britannique ou scandinave, tels que poêles ou cuisinières au look assez « rétro » peuvent permettre à la fois de faire la
cuisine, de chauffer l’eau sanitaire et de faire fonctionner le chauffage
central de toute la maison. Ce sont de merveilleux instruments pour
une maison de campagne, peu envisageables en milieu urbain pour
les plus gros. Combinés à un chauffe-eau solaire pour l’été, ils offrent
un confort écologique remarquable. Comme quoi les solutions d’habitat douillet viennent souvent du Nord !
Jean-Paul Amic
Quelques sites à visiter :
Chaudières à granulés de bois : www.okofen.fr
Panneaux solaires : www.technosolar.fr
Poêles-masses : www.tulikivi.com
Le Canard A-MP - N°13 - 23
Habitat durable : construire en bois !
Construire en bois mobilise peu d’énergie et de matière. C’est aussi choisir un habitat sain et faire
le pari du confort thermique. Enfin le bois est un matériau naturel facilement renouvelable et qu’on
peut désormais traiter avec des produits non toxiques.
Il résiste au feu !
L’intérêt d’une maison en bois réside aussi dans le fait qu’on peut
facilement lui adjoindre des extensions en hauteur ou de plain pied.
On peut donc commencer son « sweet home » par une surface raisonnable et s’agrandir au fur et à mesure des possibilités financières.
A l’intérieur, cet avantage se traduit par la possibilité de créer ou
déplacer des cloisons très facilement.
Le bois est un excellent isolant thermique avec des performances dix
fois supérieures à celles du béton et 350 fois supérieures à l’acier.
Le froid ne rayonnant pas par les parois, on peut donc réaliser des
économies de chauffage avantageuses.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, une construction en bois
résiste bien au feu. Ce matériau se consume lentement, ne dégage
pas de fumée toxique, ne se dilate pas et n’éclate pas à la chaleur. Il
répond donc à de sévères exigences en matière de sécurité.
Le bois : des qualités esthétiques et mécaniques intéressantes
Si la France est le pays d’Europe possédant la plus grande surface
forestière, c’est aussi l’un de ceux où la construction en bois est la
moins importante. La construction traditionnelle en brique ou béton
offre de nombreux avantages dont celui du prix. Mais le bois possède
des atouts qui lui sont propres. Ses qualités esthétiques et mécaniques
lui permettent de s’adapter à des terrains pentus ou difficiles et de
s’intégrer dans des sites variés et plus particulièrement dans le paysage
rural.
Sa légèreté facilite une mise en œuvre ne nécessitant pas de gros engins, pas d’eau et donc des chantiers peu bruyants et peu polluants.
Les déchets sont facilement recyclables. La préfabrication en usine des
différentes parties de la structure limite encore la durée du chantier
en plein air. Enfin sa souplesse permet la plus grande liberté architecturale aussi bien pour l’aspect extérieur du bâti que pour la décora24 - Le Canard A-MP - N°13
Les parements en bois
Le bois offre une grande diversité d’éléments : planches, tasseaux ou
panneaux. Dès lors, les parements extérieurs peuvent prendre une
infinie variété d’aspect et font la joie des architectes qui peuvent créer
sans contrainte. Les essences prendront toutes les teintes suivant le
© Jim Parkin - FOTOLIA
© Justin Thornton - FOTOLIA
tion intérieure : la charpente, les escaliers, les poutres apparentes, etc.
On notera au passage qu’une maison en bois n’aura pas forcément
l’allure d’un chalet et que de très nombreux types de revêtements et
de parements sont utilisables pour ceux qui souhaitent profiter d’une
ossature bois tout en ayant un « look » traditionnel.
Une grande liberté architectuale !
Contrairement aux idées reçues, le bois résiste bien au feu !
travail. Des chercheurs de l’INRA et l’équipe de recherche et développement de la société Lapeyre ont mis au point le procédé breveté
« Wood protect » qui protège le bois contre les agressions extérieures
en utilisant des réactifs naturels non toxiques. D’ailleurs, dès 2008 un
nouveau règlement européen REACH (réglementation des substances chimiques) va interdire les produits les plus toxiques.
Le bois ne dégage pas de poussière, de gaz ou d’électricité statique. Il
respire et beaucoup de personnes qui connaissent des problèmes de
santé (asthme, etc.) apprécient les constructions en bois. Sa structure
résiste bien au temps, ne connaît pas les fissures ou l’humidité.
© Tammy Mcallister - FOTOLIA
© mr_funkenstien - FOTOLIA
Combien coûte une maison en bois ?
Le prix d’une construction en bois dépend de nombreux facteurs : le
terrain, la proximité d’un constructeur, le choix d’un modèle sur catalogue ou sur mesure, le choix des essences et des prestations d’aménagement. Le prix variera selon que le bois est traité ou non, selon
qu’il contient des nœuds ou non… Certains constructeurs vous proposent des maisons en kit, d’autres des constructions clés en mains et
on comprend aisément que dans les deux cas les tarifs au mètre carré
ne sont pas comparables. Enfin les assurances peuvent aussi avoir
une influence sur le prix final.
Une maison en bois n’est généralement pas moins chère qu’une maigoût du propriétaire : soit des coloris naturels bruns qui deviennent son traditionnelle. Et malgré les différents facteurs de variation, il
gris avec le temps et la lumière, soit la gamme sans limite des peintu- est rare de trouver des maisons en bois, clés en main, dont le tarif
res, la transparence des lasures ou l’aspect noir des goudrons.
au mètre carré est inférieur à 1000 euros. Cela peut toutefois arriver
pour des modèles très simples.
Vers une chimie verte
Sophie Lefloch
Certaines essences de bois sont imputrescibles comme le mélèze ou
le red cedar. Pour d’autres un traitement est nécessaire. Dans tous Un constructeur près de chez vous ?
notre site internet à l’adresse ci-dessous pour trouver un constructeur de maison en
les cas il faudra protéger le matériau contre l’attaque des insectes et Consultez
bois dans le Sud-Ouest : www.le-canard-gascon.com/bois
des champignons. Il existe aujourd’hui des produits naturels pour ce Sites à consulter : www.cogebois.com , www.revonsbois.com
Le Canard A-MP - N°13 - 25
L’énergie box : gérer ses consommations…
Sous l’impulsion de Jacques Allard, Edelia - une filiale d’EDF et du Crédit Mutuel - propose des solutions de maîtrise des consommations d’énergie : eau, gaz, électricité. Avec l’Energie Box, c’est un
« compteur intelligent » que vous placez chez vous pour faire des économies.
de chauffer telle ou telle pièce. La plateforme Edelia lui fait suivre
un bilan mensuel avec des conseils. En cas de problème, elle envoie
des alertes par téléphone, par SMS ou par Email. Toute fuite d’eau ou
une consommation anormale d’électricité est immédiatement signalée évitant ainsi des dégâts pendant votre absence, voire des dépenses
inutiles. Il est intéressant de savoir qu’un filet d’eau dans les toilettes
peut vous coûter plus de 150 € à l’année…
Trois modèles
Trois modèles d’Energie Box sont proposés : une version Ethernet
pour ceux qui possèdent l’ADSL, une version RTC pour la connexion
au réseau téléphonique et une version GSM/GPRS pour les sites très
isolés.
P
our profiter de l’Energie Box, il faut être abonné à Internet. En
effet, ce compteur intelligent est équipé de capteurs et il transmet
à la société Edelia, via le réseau, des informations sur votre consommation d’énergie. Il n’est pas question ici de s’immiscer dans votre
vie privée, mais simplement d’analyser ces données pour gérer au
plus près vos dépenses et vous alerter en cas de surconsommation ou
de présomption de fuites d’eau ou de gaz par exemple.
C’est donc une promesse de tranquillité qu’Edelia propose à ses clients,
et celle-ci repose sur cinq points : prévoir, collecter, suivre, analyser et
alerter. Concrètement, l’analyse des données de l’Energie Box donne
au client la maîtrise de ses consommations avec un
outil simple qui associe électronique et intelligence. Jour après
jour, sur un site internet
sécurisé, il peut visualiser l’évolution de
sa consommation
et voir par exemple qu’il est inutile
26 - Le Canard A-MP - N°13
Un coût et des économies
Les services de l’Energie Box sont facturés 5 € par mois pour un
service (Tranquil’élec, Tranquil’eau ou Tranquil’gaz) 8 € pour deux
ou 11 € pour les trois services. Le coût de la mise en service de l’appareil et ses capteurs est de 24 €. Ainsi équipé, le client peut voir
sa consommation d’électricité ou d’eau baisser de 5 à 10 %, voire
plus selon Edelia. Avec en prime la satisfaction d’une démarche écocitoyenne.
Pierre Giès
www.edelia.fr
JACQUES ALLARD
Jacques Allard, Président
d’Edelia est diplômé de
l’Ecole Centrale de Lyon et
titulaire d’un DEA d’énergétique de l’Université Paris
VII. Il a longtemps animé
le laboratoire de recherche
autour de nouveaux services d’EDF. En 2002 il a cofondé EDF Business Innovation avant d’être nommé
PDG d’Edelia en 2005.
HQE : la Haute Qualité Environnementale
© Tobias Kammerer - FOTOLIA
On parle de plus en plus de bâtiments aux normes « HQE », c’est-à-dire de « Haute Qualité Environnementale ». Ce label est décerné par une association mais il ne concerne, à ce jour, que des constructions à usage public. Pourtant, indiscutablement, un pas est fait dans le « bon sens » !
L
a démarche HQE est une dynamique : Elle entraîne tous les acteurs du cadre de vie bâti à la recherche , à la fois, d’une meilleure
qualité de vie et de la préservation de la planète. Elle répond aux deux
grands défis de ce début du XXIème siècle : une aspiration croissante
de chacun à plus de confort et de sécurité d’une part, et la maîtrise de
nos prélèvements de ressources naturelles et d’énergie d’autre part.
Telle est la définition que se donne l’Association pour la Haute Qualité Environnementale, créée en 1996 et reconnue d’utilité publique
par décret du 5 janvier 2004.
L’association n’est à ce jour qu’un organe consultatif
L’Association HQE regroupe les acteurs du bâtiment dans le but de
développer la qualité environnementale des constructions. Elle est
un lieu d’échanges, de concertation, d’information, de formation et
d’action. Elle met en réseau les compétences et les expériences des
membres au service des projets individuels et collectifs.
L’association HQE a deux missions essentielles,
- Créer, approfondir, et faire progresser la démarche HQE, en fournissant aux acteurs du bâtiment des référentiels et des méthodes opérationnelles
- Accompagner le développement de la HQE, en assurer la promotion et la reconnaissance en particulier par la formation et la certification.
Elle est composée d’organismes publics ou collectifs (associations,
syndicats) représentant l’ensemble des acteurs du bâtiment : maîtrise
d’ouvrage, maîtrise d’œuvre, entreprises, fabricants de produits de
construction, experts, réseaux d’acteurs régionaux, etc., regroupés en
cinq collèges assurant la pluralité des points de vue au sein du conseil
d’administration.
Elle fonctionne grâce à des groupes de travail animés par ses membres, qui élaborent les référentiels, produisent des états thématiques
des connaissances, organisent des séances de travail. Elle organise à
intervalle régulier des journées ou des séances d’information sur le
thème de la HQE.
L’association HQE s’appuie également sur un réseau d’organismes
spécialisés, qui prennent en charge des missions très spécifiques,
comme la certification ou la formation.
Ainsi formée, un des premiers buts de l’association HQE a été la mise
au point d’un langage commun afin que tous les acteurs impliqués
puissent se comprendre entre eux. Ainsi ont été mis noir sur blanc
des tas de critères concernant 14 points principaux parmi lesquels
on peut citer
- la relation harmonieuse des bâtiments avec leur environnement
immédiat
- la gestion de l’énergie, de l’eau, des déchets d’activité
- le confort hygrothermique, acoustique, visuel, olfactif
- la qualité sanitaire de l’air, des espaces, de l’eau,
- etc.
Vers une certification des bâtiments privés
La démarche HQE propose une méthodologie pour mener un projet. Elle est aujourd’hui complétée par un système d’évaluation, la
certification. Celle-ci s’appliquera progressivement à tous les types de
bâtiments, neufs ou en réhabilitation. Elle concerne dans un premier
temps les bâtiments publics. Mais il est fort probable que cette norme
sera applicable, dans un avenir plus ou moins proche à tous les styles
de construction et notamment l’habitat privé.
On peut affirmer que dans un futur pas très lointain, adjoindre sur
un nouvel immeuble d’habitation le label « conformes aux normes
HQE » sera, pour un promoteur, un sérieux
atout de vente !
Jean-Paul Amic
Plus d’info sur http://www.assohqe.org/
Le Canard A-MP - N°13 - 27
28 - Le Canard A-MP - N°13
Bistrots du Sud-Ouest
O
n fait remonter l’origine du mot « bistrot » à l’occupation de Paris par les Russes en 1814, après la défaite de Waterloo. Les cosaques qui
n’avaient – en théorie – pas le droit de boire, se faisaient servir rapidement dans les estaminets en disant « byistro » ce qui signifie « vite »
en Russe. De nos jours, le bistrot est devenu une institution bien française, symbole de détente et de convivialité. Mais la désertification des
campagnes a provoqué la fermeture de quantité d’établissements. C’est pour lutter contre ce mouvement que des associations comme les « Bistrots de Pays » en Midi-Pyrénées ou les « Cafés de Pays » en Aquitaine ont vu le jour. Elles produisent un effort de communication, établissent
des chartes de qualité afin que ces lieux puissent redonner vie à des villages ou des quartiers. Au fil des numéros du Canard Gascon, nous
aurons le plaisir de vous en présenter quelques uns en détail. En espérant que vous irez pousser leurs portes !
Bonnes adresses sur Internet :
© Tom Schmucker - FOTOLIA
www.bistrotdepays.com
http://assiettecafedepays.com
Le Canard A-MP - N°13 - 29
Sympa : le bistrot de l’Auzoue à Courrensan (Gers)
Entre Eauze et Vic-Fezensac, au cœur de l’Armagnac le village de Courrensan est perché sur une
butte et domine les alentours. Depuis deux ans le Bistrot de l’Auzoue - qui respecte la charte des Bistrots de Pays - a redonné vie à ce lieu magique et pittoresque.
Gracia trouve que « pour les gens du coin, c’est fabuleux de pouvoir
disposer des services de la Poste jusqu’à 20 h ! ».
Animations festives
Le Bistrot de l’Auzoue organise des animations festives environ toutes les cinq semaines. « Des fois ce sont des journées à thème autour
de la cuisine, mais aussi des concerts, des spectacles. Cet été on a fait
une soirée jazz en partenariat avec le Festival de Marciac. Plus récemment un dîner spectacle avec magicien, une journée ‘côte à l’os’. Les
gens sont heureux. Ils restent après le repas pour faire des parties de
belote… » En novembre, le Bistrot a organisé une soirée Gaillac avec
Courrensan est perché sur une des collines du Gers. Ici le château.
dégustation de carcasses de canards…
orsque l’on arrive à Courrensan par la route de la vallée, on est Le restaurant peut accueillir cinquante couverts, ce qui garde une
frappé par la beauté et le prestige du lieu. Le château, aujourd’hui atmosphère conviviale et familiale. Une autre règle de la charte depropriété d’un homme politique en vue, en impose par son architec- mande aux adhérents de promouvoir les produits du terroir. « Nous
ture. Et à l’intérieur du village on se sent baigné dans une ambiance sélectionnons des producteurs locaux de Floc, d’Armagnac, de Côte
à la fois historique et contemporaine. Car ici les vieilles pierres font de Gascogne et nous présentons leurs produits sans les vendre mais
bon ménage avec l’esprit festif.
en renvoyant les personnes intéressées chez les uns ou les autres. »
L’une des raisons qui rend cet endroit si vivant, c’est la présence du
Bistrot de l’Auzoue animé depuis deux ans par Patrick Lassalle et Une cuisine régionale
Marie-Isabelle Gracia. Elle est native du village et lui est originaire de Marie-Isabelle assure la cuisine. Elle propose un menu-type à base
Panjas. L’établissement appartient à la commune et se compose d’un de canard. « J’ai aussi quelques spécialités que les clients apprécient
bar, d’un restaurant et d’une épicerie.
particulièrement dont la brochette de lotte au foie gras sauce orange.
Patrick et Marie-Isabelle, restaurateurs de profession, ont trouvé ici C’était un pari que d’allier un poisson avec du foie et d’ajouter un
l’opportunité de monter un véritable projet. « L’Auzoue est la petite
rivière qui sépare le Bas-Armagnac de la Ténarèze », explique Patrick
Lassalle. « Et comme je suis Gascon, je défend les valeurs de l’Armagnac, c’est pourquoi j’ai choisi ce nom ! ».
L
Les bistrots de Pays
Les Bistrots de Pays ont formé une association qui aide à faire revivre
les villages en donnant un coup de pouce à ceux qui acceptent d’animer ou de réanimer un commerce tombé en désuétude ou disparu.
Une charte a été définie que les adhérents s’engagent à respecter. Elle
stipule de nombreux points intéressants. « Nous devons être ouverts
toute l’année et proposer les services de base qui manquent dans le
village : dépôt de pain et de gaz, tabac, épicerie et point Poste. Notre
épicerie multi-services propose déjà 400 références. » Marie-Isabelle
30 - Le Canard A-MP - N°13
Marie-Isabelle Gracia et patrick Lassalle : ils donnent de la vie au village !
bons rouges sur les régions du Condomois et du Vicois comme le Domaine de Ouardère à Lannepax, de Josiane et Didier Loss , le Domaine
de Pellehaut à Montréal-du-Gers et également le Domaine de Laguille,
Guy Vignoli à Saint-Amand qui a un très bon rouge et un blanc en
Gros-Manseng vraiment excellent. En vin blanc, mon coup de cœur
c’est la Cuvée Saint-André du Domaine de Joÿ à Panjas.»
Au coeur du village : un bar, un restaurant et une épicerie dans un seul lieu !
fruit par dessus ! C’est succulent…» Le restaurant fonctionne midi
et soir et ne ferme que le mercredi. « Il y a beaucoup de monde le
week-end » ajoute Patrick. « Ici les gens aiment sortir au restaurant le
week-end. Marie-Isabelle adore faire la cuisine. Tout est fait maison,
même les pâtisseries. Et moi je m’éclate à faire le service et à recevoir.
Nous sommes des épicuriens dans l’âme ».
Les petits vins régionaux
Patrick Lassalle est traditionaliste et il aime conseiller les vins du coin :
« Je propose à mes clients des Côtes de Gascogne. Nous avons de très
Le coup de pouce du Pays d’Armagnac
Les petits bistrots de province étant l’âme des villages, de nombreuses
structures associatives ou officielles se mobilisent pour les soutenir
et les faire connaître. « Nous avons des partenariats très intéressants
pour nous aider avec les syndicats d’initiative, les offices de tourisme,
la maison de pays, la maison de la région à Toulouse et bien sûr, l’association de Pays d’Armagnac. »
Enfin si l’envie vous prend de séjourner dans ce magnifique coin du
Sud-Ouest, Patrick et Marie-Isabelle sauront vous conseiller pour vous
loger dans des chambres d’hôtes aux alentours, chez des amis qui savent ce que bien vivre veut dire !
Jean-Louis Le Breton
Le Bistrot de l’Auzoue – 32330 Courrensan
Tél. : 05 62 06 84 45
Le Canard A-MP - N°13 - 31
Le relais de La Vère à Le Verdier (Tarn)
Ouvrir un bistrot à bière au pays du vignoble de Gaillac, c’est le pari engagé par Anne Depelchin, une
« Chti » (elle est d’Hazebrouck dans le Nord) émigrée dans le Tarn et installée dans le petit village
appelé Le Verdier, dans la vallée de la Vère, au nord de Gaillac.
inscrits sur leur site internet. Toute une aide promotionnelle non
négligeable . Et puisque je venais du Nord, j’ai eu l’idée de créer un
bistrot de style nordiste, ce que l’on appelle chez nous un estaminet.
Ce n’était pas évident en plein pays cathare » !
Des dizaines de bières à la carte
Le Relais de la Vère propose les boissons traditionnelles à sa clientèle
(sans oublier le vin de Gaillac) mais le bar est fort bien pourvu
en bières du Nord de la France (des petites marques pas toujours
connues dans le Sud comme la « Goudale » ou les « Trois Monts »)
L’ambiance des estaminets des Flandres !
et il propose en outre la totalité des bières artisanales produites par
ette petite région a pris pour nom « Vignoble Gaillacois, Basti- les micro-brasseries du Tarn. Connaissez-vous la « Clandestine », la
des et Val Dadou » autour de Graulhet, Labastide de Levis, Albi, « Tarnea », la « Tolosa », la « Karland », « l’Oxit » ou encore la bière
Cordes sur Ciel, Puycelsi. Une zone très fréquentée par les touristes, des « Frères Brasseurs de Carmaux » ?
l’été . Anne travaillait dans le commerce de parfumerie dans le Nord Côté restauration, on trouve normalement les plats de chez nous,
de la France. Un jour, elle décida de venir vers le sud et son soleil. mais de temps en temps –ou sur commande- vous pouvez déguster
Elle était attirée par l’idée d’ouvrir un bistrot de village qui pourrait une carbonade flamande ou un « potjevleisch » (un plat en gelée avec
être aussi un lieu de rencontre pour les habitants et les touristes, du lapin, du poulet, du veau et du porc), servi évidemment avec des
un lieu d’animation. Elle aboutit d’abord dans le Comminges et fit frites !
alors la connaissance du réseau des « Bistrots de Pays » dont les buts
correspondaient tout à fait à ses aspirations. Puis une opportunité
se fit jour dans le village du Verdier et elle décida de venir s’installer
à temps complet dans le Tarn, accompagnée de sa «mascotte », son
setter irlandais « Sunny ».
C
Un estaminet nordiste en pays cathare
Elle reprit alors le Relais de la Vère, bar-restaurant et station-service
à la fin de l’année 2004 et adhéra à la chaîne des « Bistrots de Pays ».
« Pour nous installer » précise Anne Depelchin, « nous ne touchons
aucune subvention, aucune
aide financière. Par contre,
l’établissement est référencé
dans des plaquettes touristiques éditées par l’association
. Nous recevons des sets de
table au nom des « Bistrots de
Pays », des panneaux à apposer
sur le bâtiment. Nous sommes
Anne Depelchin et «sunny» !
32 - Le Canard A-MP - N°13
« Régulièrement, j’organise des soirées moules-frites » précise Anne
Depelchin. « Cela plaît bien à tout le monde » ! La décoration de
l’établissement respecte le style des estaminets des Flandres avec des
vieux meubles, des collections de bouteilles et de chopes de bières,
toutes sortes d’objets chinés ça et là dans diverses brocantes.
Alors, vous cherchez un peu de dépaysement ? Rendez donc visite
pour un verre de bière ou un dîner au Relais de la Vère au Verdier
(Tarn). Avec le sourire, les cheveux blonds et les yeux bleus de la patronne, vous pourrez vous croire, quelques instants, du côté de Lille
ou de Saint-Omer. Un voyage pour le prix d’un demi de bière !
Jean-Paul Amic
Le Relais de la Vère
81140 Le Verdier
Tel 05 63 33 95 87 (fermé le samedi)
www.lerelaisdelavere.com
Le café Tortoré à Labastide d’Armagnac (Landes)
Ici on sert le canon de mère en fille, dans un bistrot qui n’a pratiquement pas bougé depuis l’avènement des congés payés. Un décor dans son jus pour déguster un « p’tit noir » que Colette Tortoré vous
sert dans un verre, tandis qu’accoudés au zinc, les conteurs de comptoirs y vont de leurs histoires. De
quoi enthousiasmer un Jean-Marie Gourio qui, pour le coup, pourrait être tenté de nous remettre une
tournée de ses brèves. Allez santé !
D
e la place Royale, qui dit-on
ici, inspira la place des Vosges de Paris, vous allez jusqu’à la
salle des fêtes, là fermez les yeux
pour ne pas trop la voir (elle est
sinistre) mais rouvrez les en arrivant dans la venelle pompeusement
baptisée rue Bataille. Vous y êtes ! Au fond, jouxtant une maison à
la façade de carreaux de ciment superbement décorée, deux enseignes
vous renseignent. Sur la plus récente, inscrite en rouge sous une marque de bière on peut lire « Café Tortoré ». La seconde a de la bouteille.
Elle indique sur une plaque de fer dont la peinture jaune s’écaille,
« Tortoré aubergiste ». On est prié d’entrer dans le café par l’ouverture
située sur le côté, donnant sur une charmante petite cour où quelques
tables s’étalent sous la treille. On pousse la porte et…coup de cœur
garanti pour les amateurs d’authenticité. Avec l’enfilade des deux salles, séparées par une marche on en prend plein les yeux. Des murs
en camaïeu recouverts d’affiches de corrida, de publicités d’apéritif
(à admirer la superbe vantant les mérites de la Suze) et de tableaux
donnent l’ambiance. A droite le vieux comptoir derrière lequel s’alignent les verres, les bouteilles, les mesures d’étain et les casseroles en
cuivre. A gauche les joueurs de belotes sont installés autour des tables
et chaises de bistro, juste à côté d’une superbe comtoise qui n’en finit
pas de compter le temps qui passe mais qui pourtant ici semble s’être
arrêté.
Christophe Lefébure l’auteur du
très beau livre « La France des
cafés et bistrots » publié aux
éditions Privat ne s’y est pas
trompé en consacrant un texte
et de nombreuses photos à l’établissement.
Colette bien à l’aise derrière son bar !
L’âme populaire
Comme ses parents et grands
parents, Colette, une bouteille
à la main virevolte du zinc aux
tables. Elle sert et récupère la
Dans la salle joueurs de belote et touristes se cotoient dans une bonne ambiance !
monnaie qu’elle range dans les boîtes de sardines qui font office
de caisse dans le tiroir du comptoir. Une idée du grand-père, Pierre,
forgeron par ailleurs, qui créa la maison Tortoré en 1885. Sa femme
Marie tenait le café qui faisait hôtel restaurant et lui, allait chercher
les clients à la gare en calèche. A l’époque, Labastide était une station
thermale prisée où il y avait un train, un casino et dix-huit cafés…
C’est tout naturellement que le fils, Henri, et son épouse Hélène,
prirent la relève jusqu’au tour des petits enfants. Aujourd’hui il n’y a
plus qu’un seul café à Labastide. Et c’est Colette qui perpétue l’institution. A 75 ans elle a toujours bon pied, bon œil. Pour servir et faire
le taxi, ce qui est aussi une tradition dans la famille.
Depuis la parution du livre de Christophe Lefébure, la maison Tortoré est devenue un lieu « branché ». On y vient d’un peu partout
l’appareil photo en bandoulière. Des touristes et des curistes côtoient
les habitués ce qui ne perturbent ni les joueurs de belote, ni Colette
qui veut garder à son bistrot son caractère populaire. Comme en
témoigne le tarif des consommations : 0,80 € pour un café, 0,90 €
le petit blanc. Pour le floc, un autre apéro ou la bière comptez de
1,25 €à 1,50 € « Si je ne suis pas riche maintenant, c’est que je ne le
serai jamais » dit avec philosophie Colette qui met un point d’honneur à ne pas augmenter ses prix.
Une jolie façon de mettre la tournée générale au service de la convivialité.
Jacques Furlan
Café Tortoré - 40240 Labastide d’Armagnac
Le Canard A-MP - N°13 - 33
Le bistro du sommelier (à Bordeaux)
(1)
C’est l’un des restaurants les plus courus de Bordeaux. Hervé Valverde, personnage haut en couleurs, en a fait un
lieu convivial. Et dans une salle isolée, il reçoit également le Bordeaux Havane Club : les irréductibles du cigare !
Coup de pouce aux appellations
La carte des vins est à 80% Bordelaise. « Nous avons décidé de travailler les appellations. Pendant un mois, on en présente une à fond.
Ca peut être les Pessac-Léognan ou les premières Côtes de Bordeaux
et on reste dans une gamme de prix raisonnable. La majorité de notre
clientèle achète ici un vin entre 18 et 40 euros. »
Dans le quartier Meriadeck, une ambiance conviviale...
V
oilà vingt ans qu’Hervé Valverde a créé le Bistro(1) du Sommelier
à Bordeaux. « J’ai d’abord été sommelier chez Dubern, un restaurant étoilé de Bordeaux pendant quinze ans. Puis j’ai voulu monter
mon affaire. Dans les grands restaurants il y a des brigades avec en
cuisine des sauciers, des poissonniers, des maîtres d’hôtel en salle, des
chefs de rang, etc. J’ai voulu démocratiser les grands vins en créant
mon restaurant bistrot, ce qui ne se faisait pas à l’époque. Depuis j’ai
évolué en mettant plutôt l’accent sur la convivialité. »
Cuisine de tradition
Il a complètement relooké son établissement avec l’architecte Claude
Marty. Pour son projet, il a reçu
le soutien financier de nombreux
châteaux, les banquiers traînant
les pieds (comme trop souvent).
Avec une équipe d’une vingtaine
de personnes il propose une cuisine du sud-ouest. Le canard des
Landes, les produits de saison, fruits, légumes et poissons sont les
vedettes de sa carte. « Tout est fait maison : les confits, les foies,
les saumons fumés, la découpe des pièces de viande. Et même si le
bistrot a aujourd’hui une allure un peu moderne nous sommes restés
dans la tradition. On fait souvent des plats en sauce, on propose les
escargots à la Caudéranaise (2), par exemple »
34 - Le Canard A-MP - N°13
La culture du havane
Hervé Valverde est présent toute l’année dans son bistrot-restaurant…
ou presque. « Je vais deux fois à Cuba pour mes cigares. J’ai créé
un club de cigares il y a une quinzaine d’années. Autrefois le véritable rôle du sommelier était de s’occuper des apéritifs, des vins et
des digestifs. Et bien sûr ces derniers s’accompagnaient de cigares. A
l’époque il y avait assez peu de choix et les gens s’en fichaient. Mais
on a petit à petit découvert que le cigare avait pratiquement la même
histoire et la même culture que le vin. »
Malgré ses passions pour le bien manger, le bien boire et le bien
fumer, il affiche une forme insolente, une santé éclatante et déborde
d’activité. « Je pratique beaucoup de sport et à 50 ans je continue de
courir, je fais de la musculation et du vélo. J’adore aussi le rugby ! Je
suis d’ailleurs Président du Conseil de Surveillance de l’Union. J’ai
de la chance, je dors peu…» Hervé Valverde est donc un fonceur qui
n’arrête jamais et il termine d’ailleurs l’entretien par un dicton : « qui
n’avance pas recule ! » Pour découvrir ce personnage chaleureux et
disert, faites un tour… au «bistro du sommelier» !
Jean-Louis Le Breton
(1) Oui, c’est bien Bistro, sans « t » !
(2) Avec une farce spéciale mélangeant chair à saucisse et tomate
Le Bistro du sommelier, 163, rue Georges Bonnac, 33000 Bordeaux.
Tél. : 05 56 96 71 78 www.bistrodusommelier.com
Hervé Valverde. Un fumeur de Havane. Il en reste...
Artisans du Sud-Ouest
L
e Sud-Ouest regorge de talents à découvrir. Ces artisans qui travaillent toujours dans l’humilité et réfutent souvent le qualificatif «d’artistes» sont pourtant de véritables créateurs. Cette rubrique est la leur. Dans ce numéro, nous vous invitons à découvrir un souffleur de
verre qui est un véritable magicien de la couleur et une vannière aux doigts de fée...
Le Canard A-MP - N°13 - 35
Carlos Vieira, souffleur de Verre à Pissos
Travailler le verre est un métier à part qui requiert des qualités physiques et imaginatives. Carlos
Vieira, souffleur de verre à Pissos, en a fait un art.
Entre création et utilitaire
Le travail de Carlos Vieira se partage entre création pure (sculptures,
vases, flacons, plats, lampes…) et objets utilitaires (carafes, pichets,
services de verres). « Très jeune, Carlos avait déjà un tempérament
artistique. Mais ce qui l’a attiré dans l’art du feu et le travail du verre,
c’est la rapidité d’exécution qu’on n’a pas en ébénisterie. Dans ce
métier on commence et on finit la pièce dans un temps très court.» Il
aura fallu une dizaine d’années d’apprentissage à Carlos Vieira pour
maîtriser son art qu’il pratique depuis trente ans. Chaque geste est
important, mais la dextérité n’est pas seule en compte. Le choix des
composants, la manière d’utiliser les oxydes (cobalt, sélénium, manganèse, cuivre), le travail sur l’or et l’argent pour créer des couleurs
sont autant de techniques qu’il faut dominer.
Le style Vieira
Avec le temps, Carlos Vieira a trouvé son propre style. Il se caractérise
par ce qu’on pourrait qualifier d’effet de « peinture en relief ». Les
Carlos Vieira : une façon unique de travailler la couleur et le verre
pièces qu’il crée, comme des plats ou des blocs de verre, ressemblent à
a famille Vieira est d’origine portugaise. Mais Carlos et Olympe des tableaux où la couleur s’exprime sur différentes couches fondues
se sont rencontrés en Belgique où le père d’Olympe exerçait déjà dans l’épaisseur du verre. Cela donne une profondeur unique à ses
comme souffleur de verre. « Mon mari qui était à l’époque ébéniste a
découvert ce métier avec mon père et ne l’a plus abandonné ensuite »
raconte Olympe. C’est elle qui assure l’administratif et le commercial
de l’atelier du souffleur de verre et qui répond aux questions car
Carlos se sent plus à l’aise avec sa canne de souffleur que devant un
micro. (Mis à l’aise, il finira tout de même par participer à notre
entretien avec beaucoup de gentillesse).
L
Un métier malmené
La verrerie d’art en France est en voie de disparition. « C’est un
métier très dur et les industriels sont plutôt partis en Inde ou en
Chine pour implanter leurs structures. Nous avons perdu la verrerie
de Vianne, celle de Bègles et aussi la verrerie Domec à Bordeaux en
1992… Dans l’Aisne et dans le Pas-de-Calais, d’autres verreries ont
disparu » raconte Olympe. Cette situation a poussé quelques anciens
ouvriers à s’installer à leur compte. C’est le cas de Joël Gallo que nous
avions rencontré à Vianne. Dans les Landes, Carlos Vieira est le seul
souffleur de verre. Son fils Alexandre vient de s’installer à Louhossoa
près de Bayonne… La tradition reste forte dans la famille !
Un bloc de verre soufflé et sculpté
36 - Le Canard A-MP - N°13
Détail du fond du plat présenté en photo page précédente
Des effets 3D dans la matière et la couleur !
créations, un côté magique, fascinant et l’œil se perd dans cet uni- tant. « C’est un métier qui coûte cher à exercer… Nous consommons
vers onirique. « Carlos est arrivé à un stade de maîtrise des couleurs tout de même quatre tonnes de gaz par mois ! »
qui est reconnu par tous les connaisseurs » ajoute Olympe avec une
pointe d’admiration mais sans vouloir en rajouter. L’humilité étant Un grand magasin
l’une des vertus des artisans d’art dont la mentalité est plus proche de
l’ouvrier du labeur que de l’artiste en vogue.
Pourquoi le sud-ouest ?
Comment la famille Vieira s’est-elle installée dans les Landes ? « Nous
aimons la nature. L’endroit nous a plu. Nous avions quitté la Belgique pour Cambrai dans le Nord. Mais la forêt et la campagne nous
ont attirés et nous nous sommes installés à Pissos en 1986. » raconte
Olympe. Au départ, le couple s’installe dans un garage, puis occupe
une bergerie pendant dix ans. Finalement, ils achètent à la commune
un très beau bâtiment aujourd’hui transformé en atelier et magasin
d’exposition. Pourquoi ne pas s’être installé près du bord de mer où
les touristes sont nombreux l’été ? « Ce n’est pas notre style de clientèle », explique Olympe. « le touriste qui va à la plage ne recherche
pas forcément ce genre d’objet d’art. Ici, les gens viennent nous voir
de toute la région, Bordeaux, Mont-de-Marsan, Toulouse mais plus
largement de la France entière. » Dans l’atelier, les fours brûlent en
permanence et l’on peut assister au travail du verrier et de son assis-
Le magasin à Pissos
Dans le magasin*, on trouve toutes les réalisations de Carlos. Les
blocs de verre et les grands plats sont ses créations les plus audacieuses. Plus traditionnels mais tout aussi beaux sont les flacons de
parfum et les lampes façon « Gallé ». Une salle est consacrée aux arts
de la table et de grandes étagères chargées de verres à pied, verres bullés, verres cannelés ou craquelés, de carafes, de pichets courent le long
des murs de pierre. Les produits les plus demandés sont la lampe, le
flacon, le presse-papier : « des produits qu’il ne faut pas négliger car
on ne peut pas vendre que des sculptures… Mais malgré tout, la passion reste le moteur de ce métier » Carlos utilise aussi une technique
dite « à la pince » pour sculpter des animaux dans le verre.
« Je n’ai jamais fait de peinture » raconte Carlos « mais j’ai avec le verre une matière qui me permet de m’exprimer totalement. Je travaille
les couleurs et le mouvement. Pourtant on a toujours la surprise en
ouvrant la boule de verre de voir le résultat car on ne maîtrise jamais
tout à 100%. C’est comme une naissance… »
Jean-Louis Le Breton
Carlos Vieira, Maison des Artisans – 40140 Pissos
Tél. : 05 58 08 97 42
Olympe Vieira présente un plat de Carlos
* Olympe Viera a également aménagé dans le magasin un espace d’exposition des artisans
Le Canard A-MP - N°13 - 37
L’art et la vannière...
Si elle excelle dans la vannerie traditionnelle, c’est dans la création originale et artistique que
Christine Dubon exprime le mieux sa passion et son talent pour travailler l’osier.
Christine Dubon dans son atelier
C
’est dans son atelier de Castelculier, à quatre kilomètres d’Agen
que Christine Dubon exerce son art. Son art c’est la vannerie. Son
matériau c’est l’osier qu’elle écaffe, qu’elle croise, qu’elle entremêle,
qu’elle tisse pour finalement transformer avec patience les rameaux
flexibles du saule en de fabuleux objets usuels ou décoratifs.
Originaire d’Agen, Christine Dubon a toujours été fascinée par le
travail manuel. Après des études supérieures qui l’ont conduite dans
un laboratoire de recherche industrielle, son envie d’indépendance,
sa passion pour la création artisanale et son amour de l’art devaient
faire complètement bifurquer sa carrière professionnelle. A la naissance de sa seconde fille elle prit un congé parental de trois ans et
s’orienta d’abord vers le travail du bois en restaurant de vieux meubles, puis s’adonna au cannage ce qui lui fit rapidement découvrir la
38 - Le Canard A-MP - N°13
Trois paniers en un
vannerie. Ce fut le coup de foudre : « Cela correspondait exactement
à ce que je recherchais inconsciemment. La simplicité du matériau,
le peu d’outillage nécessaire et surtout le côté magique de tout faire
à la main m’ont séduite. Le tressage, la ligature, l’entrecroisement des
brins entre eux, j’aime cette manipulation qui aboutit à faire jaillir
des objets dont on assume l’esthétisme. » explique cette prestidigitatrice sans illusions : « Mais cela demande beaucoup de travail, de
patience et de passion. Sans cela faire ce métier serait impossible. »
La rue des artisans d’art
En décembre 1997 elle fait un stage de 15 jours qui confirme sa
vocation. Six mois plus tard elle passe avec succès l’examen d’entrée
à l’Ecole Nationale de Vannerie à Fayl-Billot dans la Haute-Marne.
Formée par un maître vannier, elle décroche son brevet professionnel
d’osiériculture ce qui lui permet de se consacrer professionnellement
à son art.
Depuis trois ans elle a déménagé son atelier du garage de sa maison
pour l’installer dans son magasin de Castelculier joliment baptisé
« Et si vous osier ». Elle vient y travailler tous les mardis et jeudis
après-midi. L’atelier est au fond et, devant, dans une première salle,
une exposition permanente réunit des dizaines d’objets réalisés par
la vannière. Des paniers de toutes formes, des paravents, des coffres, des tiroirs, des luminaires, des étagères, des malles, des berceaux,
des chaises, des fauteuils, des tables… bref un véritable inventaire à
la Prévert pour tous ces objets aux formes souvent personnalisées,
Christine Dubon recherchant toujours une originalité artistique à
travers ses œuvres. Il y a aussi la demande ponctuelle comme l’an
dernier où on lui réclamait des paniers à tour de bras, la cueillette
des champignons étant tout à fait d’actualité. Il lui arrive aussi de
travailler avec d’autres artisans, ferronniers ou ébénistes par exemple.
Ces rencontres ont débouché sur l’idée d’un regroupement. C’est
ainsi qu’est née l’association « la rue des artisans d’art », qui compte
aujourd’hui une douzaine de professionnels travaillant en synergie et
organisant des expositions communes.
Cette amphore a nécessité trois jours de travail
L’atelier
Des cours et des stages
Au-delà de ses créations, Christine Dubon se livre aussi à la restauration de vieux meubles à des aménagements de magasins ou à la fabrication d’objets de décoration sur mesure. Mélangeant l’osier brun et
l’osier blanc elle travaille à l’œil et à la main. Sans gabarit. Comme
pour la réalisation de cette superbe amphore qui a nécessité trois bons
jours de patience. Ses doigts manient
avec agilité la serpette, le sécateur, le
poinçon ou la batte pour apprivoiser
l’osier qu’elle a laissé tremper afin de
l’assouplir. Et il faut faire vite pour
que les brins ne sèchent pas.
Dans un autre registre, la vannière
organise des stages d’une journée à
deux semaines pour amateurs ou
professionnels. Les cours peuvent être
individuels ou collectifs.
Si cette passionnée arrive à vivre com- Une chaise au design élaboré
plètement de son art, son seul regret
est peut être de ne pas pouvoir assouvir l’autre partie de son métier,
l’osiériculture. Impossible de cultiver son osier pour des questions de
temps et d’espace. Alors elle le choisit chez les meilleurs fournisseurs.
En Touraine et en Haute-Marne notamment.
« Il me faudrait une vingtaine d’ares pour pouvoir m’occuper d’une
oseraie. Et entre la récolte, le traitement et l’entretien il y a trois mois
de travail, je n’y arriverais plus » regrette Christine Dubon en faisant
s’enlacer des brins d’osier qui n’en finissent plus de danser entre ses
doigts.
Jacques Furlan.
« Et si vous Osier »
Atelier exposition de Christine Dubon
Au bourg, Grandfonds 47240 Castelculier
Tél : 06 78 81 05 26 - Fax : 05 53 87 06 89
E-mail : [email protected]
Le Canard A-MP - N°13 - 39
40 - Le Canard A-MP - N°13
Bien manger et bien boire...
C
e qui fait la qualité de la vie dans le Sud-Ouest est sans conteste sa richesse gastronomique et ses multiples producteurs de boissons.
Bien sûr le vin et les spiritueux - Cognac ou Armagnac - sont célèbres dans le monde entier. Mais saviez-vous qu’il y a dans notre région
de nombreux producteurs de bière ? Preuve que la cervoise préférée des Gaulois n’a pas disparue des traditions. Parfois même, ce sont des
Belges ou des Allemands qui viennent ici pour la produire... Et dans le respect des traditions nous vous invitons, comme dans chaque
numéro du Canard Gascon, à découvrir une nouvelle confrérie : celle de la Dive Bouteille de Gaillac. Et nous concluerons en partageant un
morceau de Roquefort !
Le Canard A-MP - N°13 - 41
42 - Le Canard A-MP - N°13
Bière : des brasseurs germano-gascons !
Manfred-Erasmus et Marion Boelderl, deux Allemands installés dans le Gers, produisent des bières
brassées à l’ancienne, sur feu ouvert, sans filtrage ni pasteurisation. Blondes, ambrées ou brunes,
elles sont garanties artisanales et authentiques !
les « Intermarché » de Condom et de Vic-Fezensac. « Curieusement »
déclare Marion Boelderl, « notre clientèle est essentiellement française et un peu anglaise. Nos bières sont faites dans le goût français
et non allemand ! ». La blonde est produite toute l’année ainsi que
l’ambrée – moins forte et plus goûteuse – qui plaît particulièrement
aux dames. La brune est faite en fin d’année (« Bière de Noël ») et au
printemps (« Bière de Mars ou de Pâques »). « Nous préparons pour
l’été prochain une bière blanche (faite au blé), très désaltérante (que
l’on appelle Weiss Bier en Allemagne) » ajoute encore Marion qui a
défrayé récemment la chronique par sa grève de la faim devant le Mac
Donald d’Auch pour protester contre la suppression d’une barrière,
menant à sa ferme, par la municipalité de Bezolles. Une question de
Marion Boelderl : «Notre bière a la qualité d’un produit bio...»
chemin communal. Aux dernières nouvelles, les choses sont en voie
urieux destin que celui de ce jeune couple allemand, originaire de règlement.
de Nuremberg, en Bavière, arrivé dans le petit village de Bezol- Pour conclure, Mme Boelderl rajoute : « Notre bière a la qualité d’un
les, dans le Gers, il y a maintenant dix ans. Manfred-Erasmus était produit Bio puisqu’elle est produite à partir de l’orge que nous cultiingénieur en électronique. Son épouse, Marion, gérante d’une société. vons nous-mêmes selon les règles mais nous ne voulons pas dépenser
Ensemble, ils ont décidé de tout quitter, de venir s’installer en France, 1 500 € pour obtenir, annuellement, la certification Ecocert ; nous
de vivre à la campagne et de devenir fermiers-producteurs de bière ! Il serions obligés de répercuter cette somme sur le prix des quelques
faut dire que le grand-père de Manfred-Erasmus avait été brasseur en milliers de bouteilles que nous produisons chaque année. Nous préAutriche et que le jeune homme avait suivi quelques stages brassico- férons satisfaire les consommateurs qui nous font confiance » !
Jean-Paul Amic
les dans la région de Munich.
C
La Forge de la Bière
Arrivé en Gascogne, il suit une formation de jeune agriculteur au
Château de Mons et crée sa brasserie, « La Forge de la Bière », en l’an
2000, avec l’aide de la Chambre d’Agriculture et du Conseil Général.
Pourquoi la Forge de la Bière ? « Ce nom nous plaisait bien car il
inclut le mot orge (céréale avec laquelle on élabore la bière), qu’il
évoque l’idée de création artisanale et que le forgeron – comme le
brasseur- travaille avec les quatre éléments : l’eau et le feu, la terre
et l’air.
Pour le goût français !
Marion, quant à elle, s’occupe de la commercialisation en vendant
directement les canettes de bière sur les marchés de la région : à Samatan le lundi, Fleurance le mardi, Auch le jeudi, L’Isle-Jourdain et Nérac le samedi. Les bouteilles sont aussi proposées en permanence dans
Marion et Manfred-Erasmus Boelderl, La Forge de la Bière, 32310 Bezolles
Tél/fax : 05 62 28 94 17
Un produit original : de la bière de campagne !
Le Canard A-MP - N°13 - 43
Le Roquefort : roi des fromages ?
Une charte de Charles VII accordait des franchises particulières au village de Roquefort-sur-Soulzon
(Aveyron), « ce terroir où ne pousse ni pied de vigne ni grain de blé ». L’ingéniosité, l’âpreté au travail et une certaine technicité des habitants de l’ancien Rouergue ont su élaborer un produit de luxe
à partir de terrains infertiles, seulement dévolus à l’élevage des brebis. « Le Roquefort est le Roi des
Fromages » disait déjà Diderot dans ses écrits !
bout de pain de seigle, dans une petite grotte. Au retour des bras de
sa belle, il aurait trouvé le pain moisi et le fromage couvert d’une
moisissure bleue qui, après une certaine appréhension, se serait révélée délicieuse au goût.
En fait, les fromages (en pains de 3 kilos) sont élaborés dans des
laiteries selon des procédés classiques. Il faut environ 25 litres de
lait pour faire un fromage. On les transporte ensuite dans les caves
de Roquefort où on va les ensemencer avec du « penicillium roquefortis » (un champignon obtenu à partir de pain de seigle moisi, ou
industriellement), après les avoir percés avec un appareil à très fines
lames afin que la moisissure pénètre au cœur du fromage. Emballé
dans du papier d’aluminium et entreposé ensuite pendant au moins
3 mois dans des caves à ventilation naturelle (par les fleurines), le «
bleu » va se répandre à tout le fromage, faisant ainsi sa spécificité.
Le penicillium du seigle
« Il n’existe pas de roquefort fermier » précise Xavier Bourgon, le
Le roi des fromazges, selon Diderot...
grand fromager « Xavier » de Toulouse dont le fils François exploite
e fromage de roquefort , d’appellation contrôlée depuis 1925, est maintenant la boutique de la Place Victor Hugo. « Ce n’était pas
produit exclusivement à partir du lait des brebis de race « Lacaune dans l’habitude locale, et la nécessité de disposer de caves à fleuri» récolté sur une aire appelée « le rayon » qui s’ étend à la zone des nes a concentré le négoce. Deux marques continuent à produire du
« Causses » sur les départements de l’Aveyron, de la Lozère, de l’Hé- roquefort traditionnel » continue Xavier Bourgon, « ce sont celles
rault, du Tarn et sur une très petite part du Gard, de l’Aude et du Tarn que nous vendons dans notre magasin : Combes-Le-Vieux Berger
et Garonne. La production 2005 a été de 18 830 tonnes dont près et Carles. Elles ensemencent les fromages avec du penicillium sous
de 20% sont partis à l’exportation (Espagne, Allemagne, Belgique, forme solide, obtenu à partir du pain de seigle moisi. La production
USA et Royaume-Uni essentiellement). Le roquefort ne compte plus à plus vaste échelle inocule un penicillium industriel directement au
aujourd’hui que 7 firmes de production et commercialisation : Société (maintenant filiale du groupe Lactalis assure près de 80% de la
production), Papillon, Gabriel Coulet, Vernières, Carles, Combes-Le
Vieux Berger et Fromageries Occitanes. Tous les fromages sont produits dans « le rayon » mais l’affinage se fait exclusivement dans les
caves du village de Roquefort sur Soulzon qui disposent d’une ventilation naturelle par des failles géologiques appelées « fleurines ».
L
Tout commence par une belle légende
On dit que le roquefort aurait été « inventé » par un berger amoureux
qui aurait oublié un morceau du fromage de ses brebis à côté d’un
44 - Le Canard A-MP - N°13
Les caves d’affinage
Il y a une saison pour le meilleur roquefort
Les brebis agnèlent en novembre ou décembre. Cela veut dire que
la récolte du lait se fait entre décembre et juillet. Mais en hiver, les
brebis sont nourries au foin, en stabulation. Le fromage fait avec les
laits de printemps et les pacages d’herbe fraîche sera meilleur. « De
février à mai, c’est la période optimale » dit encore Xavier Bourgon
« car vous aurez les fromages élaborés avec les laits de printempsdébut d’été de la saison précédente, la période de la soudure entre les
anciens et les nouveaux stocks se faisant vers avril-mai ».
Dans tous les cas –et selon vos moyens- vous vous régalerez d’un
roquefort artisanal acheté chez un Maître Fromager mais on peut
lait. Bien sûr, nous ne vendons que du haut de gamme. Tout est une également trouver de très bons produits de plus grande consommaquestion de prix ! Ce qui fait aussi la qualité d’un fromage –de tous tion. Avec un bon morceau de pain de seigle (par exemple) et un verre
les fromages » rajoute Xavier Bourgon « c’est la rapidité avec laquelle de vin blanc moelleux –ou de vieux Porto comme font les Anglaisest traité le lait récolté. Si le camion de ramassage fait une très longue vous direz vous-aussi que le « roquefort est le roi des fromages » !
tournée, il faudra refroidir davantage le lait pour mieux le conserver. Mais contrairement à une fausse idée reçue, le vin rouge n’est pas le
On perdra ainsi des arômes qui s’évaporent très vite. L’intérêt est de meilleur ami du roquefort !
faire cailler le lait le plus vite possible après la traite . Mais d’autres
Jean-Paul Amic
facteurs interviennent aussi : bien sûr la nourriture des brebis, la
taille du troupeau ; si les brebis sont stressées car trop nombreuses Merci à la Fromagerie Xavier de Toulouse www.fromages-xavier.com
Voir aussi le portail www.roquefort.fr qui donne accès aux sites des 7 fromageries
ensemble, le lait sera moins bon ! Toujours la différence entre production industrielle ou artisanale !»
Le village de Roquefort-sur-Soulzon
Xavier et François Bourgon, grands spécialistes des fromages !
Le Canard A-MP - N°13 - 45
La confrérie de la Dive Bouteille de Gaillac !
Le vignoble de Gaillac compte parmi les plus anciens de France, créé dès le 1er siècle, à l’époque de
l’occupation romaine. Ce sont ensuite les moines Bénédictins de l’Abbaye St Michel de Gaillac qui
ont veillé à la qualité de la production. Dès le 12e siècle, ce vin s’exportait en Angleterre et aux PaysBas et le roi François Ier fit la renommée de ce cru qui ne quitta plus, par la suite, la table des Rois
de France.
là est le secret de la prestigieuse réussite de
notre Confrérie. La Dive Bouteille n’est pas
un club fermé mais une grande famille, tout
à fait accueillante aux épicuriens dévoués à
notre vin de Gaillac ».
Un conseil de l’Ordre
de 25 membres
La Confrérie de la Dive Bouteille de Gaillac
est dirigée par un Conseil de l’Ordre de
25 membres ; parmi eux, 24 hommes et
1 femme ! Serait-on « macho » du côté de
La dive bouteille au grand complet
Gaillac ? « Non » rétorque-t’on ! « Nous
a confrérie qui défend ces vins, toujours
avons récemment intronisé quatre dames de
aussi réputés, compte également parmi les Une famille accueillante
la profession » !
plus chargées d’histoire. En 1525, les consuls La « Companha de la Poda » et «l’Ordre de A la tête de l’association (car c’en est une),
de la ville de Gaillac créèrent la « Companha la Dive Bouteille » se sont ainsi rejoints à tra- le Grand Chancelier, Jacques Auque, depuis
de la Poda » (prononcer de la « poudo »), vers les siècles. La Confrérie est maintenant 1997 ; il est bien sûr vigneron. Il est entouré
autrement dit « de la serpette ». Cet outil riche de plus de 3.300 membres à travers le de 3 Vice-Chanceliers, d’un Commandeur,
nécessaire à la taille de la vigne était devenu monde.
d’un Grand Argentier. La dame, elle, est
l’emblème de la corporation des vignerons « Convivialité, échange, désintéressement, art Grande Epistolière ! Les intronisés sont adqui élisait, chaque année, son « rey », à l’oc- de vivre animent ces modernes Bacchanales » mis en tant que « Chevaliers ». Il existe aussi
casion du Carnaval. Cette confrérie « avait li- précise la brochure de la Dive Bouteille « et quelques « Officiers ». Tous portent le collier
cence et faculté de jouer ses jeux accoutumés
les trois jours de carême entrant, de danser
et de faire toutes bonnes joyeusetés ». Puis ce
groupement fut oublié au cours des siècles…
L
Le 2 février 1947 fut créée la Confrérie Albigeoise de Rabelais dont le but était de « regrouper les esprits cultivés, amis de Rabelais,
d’encourager les recherches sur son œuvre vineuse, humaine autant que morale et humoristique. De cette association naquit en 1952
l’Ordre de la Dive Bouteille de Gaillac dont
le but était de « soutenir les efforts constants
des professionnels du vin ».
46 - Le Canard A-MP - N°13
Le défilé de Saint Vincent
distinctif de la confrérie, un ruban rouge et
noir avec un cordon doré qui retient le bouteillon de bronze.
Il existe aussi des « Ecuyers », c’est un grade
réservé aux jeunes ; eux, portent un tastevin
en sautoir.
Les membres du Conseil revêtent la robe
rouge et noire et sont coiffés du tricorne aux
mêmes couleurs. Tous bien sûr portent le
collier avec le « bouteillon ». Au fait, savezvous que lorsque vous êtes intronisé, vous
devez dormir, la première nuit, avec votre
bouteillon autour du cou !
Le Grand Chapitre du
Gaillac Nouveau
Comme toutes les confréries, l’Ordre de la
Dive Bouteille peut tenir des chapitres exceptionnels lors de manifestations de prestige :
foires, congrès internationaux à Toulouse ou
ailleurs.
Au nombre des personnalités déjà intronisées figurent évidemment des préfets, des
hommes politiques (Georges Pompidou en
fut), des personnalités du rugby (comme le
Gaillacois Bernard Laporte), des vedettes du
show-business comme Marion Cotillard (qui
tient le rôle d’Edith Piaf dans le film sur
« La Môme ») ou Patrick Sebastien, Pierre
Mondy, etc.
L’intronisation de Patrick Sébastien
Le principal chapitre se tient le samedi de
la semaine suivant la sortie du Gaillac Nouveau (comme le Beaujolais, ce vin apparaît
sur les comptoirs et dans les magasins le 3e
jeudi de novembre). C’est alors la grande fête
à Gaillac, avec 300 à 350 convives pour un
Dîner de Gala se tenant à la Salle de Spectacle
de la ville. Cela correspond généralement au
dernier samedi de novembre mais en 2006,
les « Assises d’Automne », tel est leur nom,
tombaient le 2 décembre. La confrérie se
réunit également pour la St Vincent (patron
des vignerons), fin janvier, et pour la Fête des
Vins de Gaillac, début août.
Un serment d’allégeance
pour chaque impétrant
Chaque intronisé, présenté par son Parrain
(déjà Chevalier) doit prêter serment d’allégeance au vin de Gaillac, s’engageant à le
défendre en tous lieux et à en boire régulièrement.
Il doit alors vider un verre de grande contenance (il peut tenir jusqu’à une bouteille
complète) en se faisant aider, si nécessaire,
de son parrain.
Pour ne pas oublier de défendre le vin de
Gaillac, les convives emportent chacun une
½ bouteille de cette appellation. La raison ?
Le menu-souvenir du banquet est imprimé
dessus !
Rappelons que les vins de Gaillac se déclinent sous les 3 couleurs : Blanc (sec ou
moelleux voire perlant c’est à dire légèrement pétillant), rosé et rouge. Il existe aussi
des vins effervescents (produits selon la «
méthode gaillacoise », fort ressemblante à la
« méthode champenoise ») ; ce sont les seuls
vins de ce type en appellation contrôlée dans
la région « Midi-Pyrénées », Limoux étant en
Languedoc-Roussillon !
Le serment...
Souhaitez-vous devenir « Chevalier » ? Il vous
suffit de postuler. Vous écouterez alors la
phrase suivante après avoir prêté serment :
« Au nom de Noé, père de la vigne,
De Bacchus, Dieu du Vin,
De Saint Vincent, Patron des vignerons,
De Rabelais notre Maître,
Je vous fais Chevalier de la Confrérie
De la Dive Bouteille de Gaillac
Puisque vous avez juré de respecter ses lois
Et de suivre notre conduite » !
Pour conclusion cette phrase qui est la devise
de la confrérie :
« Et pourquoi être toujours sérieux puisque
tout est éphémère ? » A méditer…
Jean-Paul Amic
Confrérie de la Dive Bouteille de Gaillac
Maison du Vin, Abbaye Saint Michel
BP 38 81600 Gaillac
Tel 05 63 57 70 60
Le Canard A-MP - N°13 - 47
48 - Le Canard A-MP - N°13
Saint Mont : la vigne en fête !
Les fêtes de saint-Mont se dérouleront du 23 au 25 mars 2007. 600 vignerons ouvrent leurs vignobles et
leurs chais. On attend plus de dix mille visiteurs dans dix villages différents pour cette 10ème édition !
L
’histoire des vins de Saint-Mont a débuté en 1957 lorsqu’une trentaine d’agriculteurs se sont unis pour créer le Syndicat de Défense
des Côtes de Saint-Mont. En 1979, sous l’impulsion d’André Dubosc,
sont nés « les Producteurs Plaimont ». Ce dernier nom étant inspiré
des trois caves coopératives fondatrices : Plaisance, Aignan et SaintMont. Et en 1981, l’Appellation d’Origine VDQS vient couronner le
travail de ces vignerons.
Un vignoble authentique
Aujourd’hui, les Producteurs Plaimont représentent 600 vignerons,
1 200 hectares de vigne (dont 240 en blanc), 65 000 hectolitres et 9
millions de bouteilles dont 35% sont vendues à l’export (25% en Europe et 10% dans le reste du monde). Qu’est-ce qui fait donc le succès
de cette appellation ? C’est d’abord le produit. Les terroirs vallonnés
de la région sont sous l’influence d’un climat océanique. Les étés
sont chauds avec des nuits froides et les automnes doux et ensoleillés.
Ces particularités plaisent à la
vigne. Sur les pentes tournées
vers l’est et le sud se développent les raisins destinés au vin
rouge. Côté ouest, la structure
argilo-calcaire accueille plutôt
Une dégustation au Château Saint-Go
les vins blancs.
L’arrivée des moines à Saint-Mont
Château de Sabazan, le Château de la Roque, le Monastère de SaintMont et Esprit de Vigne. Les prix oscillent entre 6,50 et 20 euros, ce
qui est raisonnable pour cette qualité.
Dans la catégorie Haut de gamme on trouve le Batz d’Autan, le Batz
de Tillan, Les Hauts de Bergelle, l’Abadie du Leez, l’Expression du
Château Saint-Go, les Crêtes de Tillan et diverses autres étiquettes
avec des prix entre 5 et 6 euros. La catégorie Tradition se décline
sous de nombreux noms : le Premium de Seillan, le Boiseraie, le
Carrieur, le Larcisse, le Duc de termes, le Fleuron de Baradat, En la
Tradition, le chemin des Pélerins, les Bastions, etc… Ils coûtent entre
3,5 et 5 euros.
Les fêtes
Les fêtes sont l’occasion de visiter une dizaine de villages (Saint-Mont,
Le vin rouge représente la plus grosse partie de la production. Il est Riscle, Termes d’Armagnac, Bouzon-Gellenave, Sabazan, Aignan, Luproduit à partir de différents cépages : Tannat, Pinenc, Cabernet piac, Plaisance-du-Gers, Bassoues et Marciac). Une occasion unique de
Franc et Sauvignon. Pour le blanc, ce sont l’Arufiat, le Petit Courbu, lier les plaisirs du palais (avec modération) et ceux du tourisme rural.
le Petit et le Gros Manseng. Enfin le rosé est obtenu par saignée à
Pierre Giès
partir des cépages Tannat, Pinenc et Cabernet. Les vendanges sont Fêtes de saint-Mont du 23 au 25 mars 2007. Contact : producteurs Plaimont au 05 62 69 62 87
faites manuellement. Le vin est classé en diverses catégories : Grand
Vin, Haut de Gamme, Tradition, Rosés et Blancs secs.
Les marchés
Dans la catégorie des Grands Vins on trouve le Faîte qui est un très
bel assemblage des trois terroirs des Côtes de Saint-Mont. Sa production reste confidentielle avec environ 20 000 bouteilles pour le
rouge et 10 000 bouteilles pour le blanc. Elles sont proposées dès leur
assemblage en vente en primeur lors des Fêtes de Saint-Mont. A ne
pas rater donc. D’autres domaines sont classés dans cette catégorie :
le Château du Bascou, le Château Saint-Go, Thibault de Bréthous, le
Jean-Pierre Coffe participant à la mise en perce !
Le Canard A-MP - N°13 - 49
50 - Le Canard A-MP - N°13
Jardinage : des hommes et des plantes
M
ême si les saisons semblent tourneboulées, dès que le printemps revient on a envie de mettre le pied dans le jardin pour voir la vie
exploser de fleurs et de couleurs. La rubrique jardinage du Canard Gascon vous invite à découvrir des plantes mal connues mais
magnifiques : les sauges ! Et nous vous prodiguons aussi quelques conseils pour choisir un taille-haie au moment où tout se met à repousser
avec vigueur !
Le Canard A-MP - N°13 - 51
Les sauges : des plantes formidables à adopter !
Si on parle de la sauge, le jardinier peu averti pense à la sauge officinale, ou à la sauge annuelle à
grosses fleurs rouges que l’on a beaucoup utilisé dans les jardins de ville. Mais les sauges ne se résument pas à ça : elles sont innombrables – en fait plus de 900 variétés différentes dans le monde – et
ces dernières années ont vu apparaître dans les pépinières de nombreuses espèces fort belles et tout à
fait adaptées à nos climats.
Salvia guaranitica
L
e monde des sauges est tellement riche et varié que chaque jardin
devrait en abriter au moins un spécimen. Ces plantes merveilleuses offrent en effet un panel de formes, de couleurs, de hauteurs
très vaste et très divers. De la plus petite (Salvia jurisicii, quelques
centimètres) à la plus grande (Salvia guaranitica, 2 m et plus) chacune
trouvera sa place soit dans la rocaille, soit en massif de vivaces, en
bordures ou en fond pour les plus grandes.
de très belles potées, très décoratives aussi bien à l’extérieur qu’en
véranda. Toutes les couleurs sont représentées dans la gamme des
sauges, du blanc pur pour Salvia argentea au noir profond de Salvia
discolor, en passant par des jaunes tendres, des roses vifs ou pâles,
des rouges éclatants, des bleus clairs ou foncés, toutes les nuances
de violets, quelques rares oranges et même des bruns. Quel choix
immense !
Ce sont également d’excellentes compagnes pour les rosiers aux pieds Les sauges sont de plus des plantes aux parfums très variés, qui emdesquelles elles s’épanouissent avec bonheur. On peut aussi en faire baument le jardin. Certaines ont des parfums très surprenants, telle
52 - Le Canard A-MP - N°13
Salvia discolor dont le feuillage rappelle le cassis, ou Salvia elegans
qui sent l’ananas. Coupées en fines lamelles, quelques feuilles parfumeront vos salades de fruits.
La culture de la sauge est relativement aisée. Pour une réussite assurée,
plantez-les dans un terrain bien drainé, ensoleillé et riche. À la plantation, mettez un lit de graviers dans le trou de plantation, puis mélangez de l’humus ou du fumier bien décomposé avec la terre du jardin.
Il faudra arroser régulièrement après la plantation, pour assurer une
bonne reprise. Une fois bien implantées, les sauges résistent bien aux
étés chauds et secs, un véritable atout par les temps qui courent.
Salvia «Van Houttii»
La multiplication des sauges se fait soit par semis, soit par divisions
de touffes pour les herbacées, ou par boutures pour les arbustives. Le
bouturage peut être un moyen sûr de conserver des espèces un peu fragiles qui risquent de geler en pleine terre. Il est facile pour la plupart
des sauges, mais peut s’avérer délicat pour certaines plus capricieuses.
Entre la modeste sauge des prés, Salvia pratensis et les belles mexicaines un peu frileuses telles Salvia patens ou Salvia buchananii, le jardinier amateur ou collectionneur trouvera, j’en suis persuadée, sauge
à son goût.
Salvia «Hadspen»
Salvia involucrata «Bethelii»
Où se procurer des sauges ? Depuis quelques années, les pépinières et
les jardineries font de gros efforts pour élargir leur choix de plantes,
et en particulier de sauges ; il est donc possible de trouver près de
chez soi certaines variétés intéressantes. Toutefois il existe dans le SudOuest, plus précisément dans le Lot, près de Cahors, une pépinière
qui en propose plus de 200 ! Mélie Portal et Frédéric Prévot, « Les
Senteurs du Quercy » 46230 Escamps. Tél.: 05 65 21 01 67.
Marie-Pierre Fournier
Salvia patens
Le Canard A-MP - N°13 - 53
54 - Le Canard A-MP - N°13
Bien choisir son taille-haie !
Avec l’arrivée du printemps, la végétation repart de plus belle et nos haies vives ont une drôle d’allure.
Elle semblent avoir besoin d’aller « chez le coiffeur » avec leurs « mèches folles » poussant dans tous
les sens. Voici quelques conseils pour un bon entretien de ces massifs de verdure.
© TLuke Heffernan - FOTOLIA
courant. Parti d’une prise en 220 volts, arrivé à votre moteur vous
n’aurez peut être plus que 210 ou 200 volts. Votre moteur va se fatiguer. Vous ne vous en rendrez pas compte sur le moment mais sa
durée de vie sera diminuée d’autant ».
Il y a le choix entre des barres de coupe plus ou moins longues en
fonction de la largeur de vos haies (entre 45 et 75 centimètres), entre
des dents plus ou moins espacées (type « R » ou type « T ») selon la
nature des arbustes qui composent votre haie et la taille de leurs branchages, entre poignée fixe et poignée rotative selon que vous tailliez
uniquement à l’horizontale ou également à la verticale. Les prix ? Ils
commencent à partir de 250 € mais la gamme est très vaste.
« Une recommandation » rajoute encore Pïerre Campanini « n’oubliez
our Pierre Campanini, grand spécialiste de la motoculture de jar- pas les barres de sécurité qui protègent certains appareils. C’est un
din dans le sud-ouest « Les appareils à tailler les haies se divisent « plus » important ! »
en fait en quatre grandes catégories. Il faut d’abord faire la différence
entre les taille-haies destinés à travailler à votre propre hauteur, ho- Tailler beaucoup plus haut
rizontalement ou verticalement et ceux - à perche- qui permettent Nous passons ensuite à des appareils « à perche » (longueur variad’aller couper jusqu’à des hauteurs de 2 ou 3 mètres. Ensuite, dans ble) permettant de tailler beaucoup plus haut, à l’horizontale comme
chacune des catégories, il y a le choix entre moteur électrique ou à la verticale. La barre de coupe peut généralement se régler selon
moteur thermique. Dernier point important : la longueur de la barre un angle de 135°. Attention, il s’agit d’appareils plus fragiles de made coupe, ses spécificités et, en fonction de cela, la puissance du niement mais permettant un excellent travail là où vous n’auriez
moteur ». Mais attention, rajoute Pierre Campanini, « dans tous les pas accès autrement. Dans cette catégorie, les prix commencent aux
cas de figure, un taille-haie (ou coupe-haie, c’est la même chose) ne alentours de 500 €. Dans tous les cas, ces matériels évitent le gros
sert qu’à éliminer les jeunes pousses et en aucun cas à tailler dans la inconvénient d’avoir à monter des échafaudages toujours hasardeux
masse de la haie pour modifier sa forme, sa hauteur. Il ne faut pas ou dangereux !
confondre taille-haie et tronçonneuse » !
Alors, avec de tels appareils, vous pourrez entretenir vos haies comme
P
Travailler à votre propre hauteur
L’appareil de base se présente avec une barre de coupe reliée à un
moteur destiné à actionner le va-et-vient de la lame. Alors, première
question, moteur thermique ou électrique ?
« Chez nous » précise Pierre Campanini, « nous vendons essentiellement des appareils à moteur thermique. Avec cela , vous pouvez
vous déplacer n’importe où dans une propriété sans problème de fil
à surveiller. Mais si vous avez un tout petit jardin, notamment en
agglomération, le moteur électrique est beaucoup plus silencieux !
Attention, certains peuvent penser ajouter par exemple deux rallonges de fil de 50 mètres mais il faut savoir que plus le fil s’allonge -et
plus on multiplie le nombre de rallonges- plus il y a déperdition de
des professionnels et ne pas hésiter à multiplier leur nombre. Les
haies apportent vie
dans les campagnes,
non seulement au niveau de la flore mais
aussi de la faune.
Elles sont le refuge
de toute une vie animale insoupçonnée
et garante d’un bon
équilibre écologique.
Jean-Paul Amic
Le Canard A-MP - N°13 - 55
56 - Le Canard A-MP - N°13
Patrimoine du Sud-Ouest
I
l est bien connu que les vrais Parisiens ne mettent jamais les pieds sur la Tour Eiffel. Le patrimoine du Sud-Ouest est sans doute l’un des
plus riches de France : monuments, musées, mais aussi objets ! Nous vous invitons à découvrir (ou redécouvrir) quelques unes de ces
merveilles au fil des pages de cette rubrique. Vous entrerez en Aquitaine par les Portes de Bordeaux, puis nous vous convions en MidiPyrénées à une visite du musée des Beaux-Arts d’Agen. Enfin suivez la saga à rebondissements du fameux «couteau de Laguiole» qui est, lui
aussi, une partie intégrante de notre patrimoine !
Le Canard A-MP - N°13 - 57
Les vieilles portes de Bordeaux
Le patrimoine de Bordeaux est riche en monuments. Les portes disséminées dans la ville sont les témoins d’un passé révolu parfois mal connu des Bordelais eux-mêmes.
La porte de la Grosse-Cloche - Photo Thomas Sanson-mairie de Bordeaux
P
La porte Cailhau - Photo JLLB
our en savoir plus sur les portes de Bordeaux, nous avons ren- Toutes les portes de la période gallo-romaine ont disparu. »
contré Christian Block, conservateur du Musée d’Aquitaine et
Annick Bruder, spécialiste du Bordeaux médiéval et auteur d’un livre La porte Cailhau
sur le sujet (1). « La première enceinte gallo-romaine qui a défendu
La porte Cailhau qui est l’une des
Bordeaux date du 4ème siècle. Elle a perduré jusqu’au 12ème siècle
plus anciennes de Bordeaux date
et elle était percée d’une douzaine de portes. Au début du 13ème
de la fin du 15ème siècle lorsque la
ville était déjà redevenue française.
siècle une extension de l’enceinte a englobé le faubourg Saint-Eloi
Mais elle est la reconstruction d’une
avec six portes supplémentaires » raconte Annick Bruder. Certaines
portes possédaient quatre tours de défense, d’autres six tours. « Petit
porte du 14ème siècle qui se trouvait
à petit les murs ont commencé à disparaître lorsqu’on a construit la
en avant du Palais de l’Ombrière. »
troisième enceinte à partir du 14ème siècle. Celle-ci a fait passer la
Il ne reste rien de ce dernier qui
a été rasé au 18ème siècle, précise
superficie de Bordeaux à environ 40 hectares et a rendu obsolète les
anciennes fortifications sur lesquelles on a commencé à construire. Annick Bruder
Annick Bruder. Grâce à des plans,
58 - Le Canard A-MP - N°13
que jusqu’à la rue Sainte
Catherine. Elle ouvrait
le passage vers le quartier
des jurats, des commerçants et des artisans. A
droite était située l’église
Saint-Eloi. Sous la domination anglaise, BorLa porte d’Aquitaine
deaux était gouvernée par
un maire assisté de douze
jurats. Elus pour un an ils se réunissaient en conclave le 24 juillet et
prêtaient serment (la jurade) sur la croix de l’église. Cette tradition a
perduré jusqu’à la fin de l’Ancien Régime.
Le rôle des portes
Un détail de la porte Cailhau
on a pu le reconstituer sur ordinateur. Ce palais avait été construit à
partir d’une tour de l’enceinte romaine et agrandi au fur et à mesure.
Aliénor d’Aquitaine y a séjourné lorsqu’elle était enfant et jeune fille
jusqu’à son mariage avec le futur Louis VII. Il a ensuite été beaucoup
modifié et servait de siège au sénéchal. »
L’ancienne porte Cailhau a protégé la ville pendant la guerre de cent
ans. Mais l’actuelle porte Cailhau qui a été construite un peu plus
près de la Garonne n’a jamais servi pour la défense. Elle devait à l’origine mettre en valeur la victoire de Fornoue remportée par Charles
VIII. Pour Christian Block, « elle a surtout servi d’entrée prestigieuse
à tous les grands qui devaient pénétrer dans Bordeaux. Elle présente
cependant une architecture défensive avec des mâchicoulis et une
salle de gardes. »
La porte de la Grosse-Cloche
En ce qui concerne la porte de la Grosse-Cloche ou porte Saint-Eloi,
dont l’origine remonte à la seconde enceinte, il ne reste que les soubassements des deux tours qui soient du 13ème siècle, le reste est plus
récent. Elle était percée dans le rempart double et comportait six
tours et deux fossés. Quatre tours, dont on trouve encore des traces,
précédaient la porte qui reste actuellement. Elle servait de beffroi (1)
à l’hôtel de ville qui se trouvait situé sur la gauche et qui allait pres-
Christian Block précise le
rôle des portes récentes de la
ville. « Elles permettaient de
marquer la limite entre un
espace clôt (la ville) et un espace ouvert (généralement la
campagne). Pourquoi a-t-on
continué à construire des portes au 18ème siècle alors qu’on
avait abattu les remparts pour
faire des allées boisées ? Le
marquis de Tourny (de son vrai
Christian Block
nom Louis-Urbain Aubert) intendant de la ville dès 1743, a
estimé que les portes permettaient tout de même de montrer une
matérialisation des limites de la ville. Au 18ème siècle, l’aspect défensif est gommé et ces portes deviennent l’enjeu d’un embellissement.
Elles deviennent des monuments par lesquels la dignité de la ville va
s’exprimer. La porte d’Aquitaine, la porte Dijeau, la porte dauphine
ont joué un grand rôle dans ce sens. »
Jean-Louis Le Breton
(1) Guide du Bordeaux Médiéval – Annick Bruder
– Editions Sud Ouest – 9,90 €
(2) le beffroi est un ouvrage de charpente destiné
à recevoir des cloches.
Le Canard A-MP - N°13 - 59
Le musée des Beaux-Arts d’Agen
Les toiles de quatre hôtels
Installé dans quatre hôtels particuliers datant de la renaissance, le musée des Beaux-Arts d’Agen
propose un parcours passionnant, de la préhistoire au XXe siècle. Des centaines de toiles pour un
musée quatre étoiles.
La salle médiévale
S
L’escalier en vis
itué en plein cœur de la ville historique, le musée des Beaux-Arts gique, ne dérogeant à cette règle que lorsque des contraintes incond’Agen présente sur 2000 m2 d’exposition quelques 2300 œuvres, tournables nous y obligeaient. Le côté labyrinthique et la taille hupour la plupart léguées par de généreux collectionneurs comme le maine de ce musée ouvert sur des cours intérieures pleines de charme,
comte de Chaudorny, les familles Brocq , Esquirol, Mourgue, Aboussan, Scellier de Lample, Monbrison… pour n’en citer que quelques
uns.
Fondé dans l’esprit des Lumières, en 1876, il occupe d’abord trois
hôtels particuliers du XVIème siècle, remaniés aux XVII et XVIIIème.
A ces trois hôtels (d’Estrades, de Vaurs et Vergès) un quatrième fut
adjoint (l’hôtel de Montluc) en 1970. Classé monument historique
cet ensemble architectural constitue un écrin exceptionnel pour les
trésors qu’il recèle.
Marie-Dominique Nivière devant la tapisserie du mois de mars
« D’une façon générale, nous avons recherché un parcours chronolo- d’après un carton de Bernard Von Orley
60 - Le Canard A-MP - N°13
Autoportrait de Goya - Photo Musée des Beaux Arts
La vénus du Mas d’Agenais
font que l’on se sent ici comme dans la maison d’un collectionneur» également leur place sur les cimaises du musée. Mais la pierre anguexplique Marie-Dominique Nivière, la conservatrice, en nous guidant laire du parcours des salles consacrées à la peinture demeure le riche
dans le dédale des salles qui s’entremêlent.
ensemble d’œuvres espagnoles dont cinq superbes tableaux de Goya
qui attire un public très averti.
S’il est impossible d’être exhaustif tant les œuvres sont nombreuses
Goya dans le parcours espagnol
Considéré comme l’un des plus riches du Sud-ouest, le musée des (le fonds est constitué de près de 30.000 pièces servant à faire tourner
Beaux-Arts d’Agen, avec ses peintures, ses sculptures, ses meubles et les expositions), cet inventaire artistique serait impardonnablement
ses faïences européennes, offre un exceptionnel panorama de l’his- incomplet si nous n’évoquions la magnifique salle médiévale et l’entoire de l’art. De la préhistoire au XXème siècle. Au fil de la visite semble de la section archéologique composée d’objets provenant de
on découvre d’admirables natures mortes flamandes et hollandaises sites lot-et-garonnais.
avant de se laisser séduire par les peintures du XVIIème siècle français On prendra le temps d’admirer la collection des époques celtiques
(Champaigne) et italien (Le Tintoret) ainsi que par la collection de et gallo-romaine ainsi que les trésors d’une très belle donation d’arportraits des ducs d’Aiguillon (Greuze, Oudry, Drouais, de Troy, Van chéologie orientale composée d’objets allant de l’âge du bronze aux
croisades, provenant du Liban et de Syrie.
Loo, Nattier…)
Le XIXème français est représenté par de nombreux grands maîtres Ajoutons que le musée est aussi un espace culturel vivant avec, tout
de la peinture comme Courbet et Millet, des paysagistes de l’école de au long de l’année, un riche programme d’animations culturelles,
Barbizon dont Corot et des peintres impressionnistes, tels que Bou- de conférences, de rencontres et d’ateliers artistiques d’un excellent
din, Sisley, Caillebotte et Lebourg… Des peintres français du XXème niveau.
Jacques Furlan (photos J. Furlan et Musée des Beaux-Arts d’Agen)
siècle, en particulier Roger Bissière et François-Xavier Lalanne ont
Le Canard A-MP - N°13 - 61
La saga des couteaux de Laguiole
La commune de Laguiole, aux limites nord de l’Aveyron, aux portes du Cantal et de l’Auvergne,
est célèbre par son fromage servant notamment à élaborer l’aligot, par son grand Chef Cuisinier
Michel Bras (3 étoiles au Michelin) mais surtout par ses couteaux.
de percer la panse de ces dernières en cas de « gros ventre » du au
broutage intempestif d’herbes à forte fermentation. Il devenait, à tout
moment, le complément indispensable du paysan !
Devant le succès obtenu, une trentaine de jeunes hommes locaux se
dirigent sur la même voie et Laguiole devient vite une des capitales
de la coutellerie française, faisant travailler plusieurs centaines de
personnes.
La boutique Calmels
Pierre-Jean Calmels décède en 1876. Son fils Pierre prend la relève.
ierre-Jean Calmels était fils d’aubergiste, à Laguiole en 1828. La Dès 1880, suite à la montée à Paris de nombreux Rouergats et Canterre était pauvre en Aubrac et de nombreux jeunes hommes lo- taliens installés dans la « limonade » et la restauration, il est décidé
caux allaient se louer comme bûcherons en Catalogne. Un jour, un de rajouter un tire-bouchon au « Laguiole » de base, très utile dans
des convives attablés sort un couteau qu’il avait ramené d’Espagne, cette profession de « bistrotier ». Le couteau de Laguiole devient en
vogue chez les patrons de bistrots et les affaires de notre
une « navaja ». Pierre-Jean est fasciné par cette lame de
coutelier sont florissantes. Mais il décède en 1887 ; son
forme dite « yatagan » bien spécifique ; mais la navaja
fils Jules, déjà la 3e génération, prend la relève et
n’est pas repliable, ce qui donne envie à notre jeune
fait encore développer l’entreprise. Il disparaîtra
homme de reproduire l’objet en l’améliorant. Il va
en 1930, laissant deux fils, Jules et Pierre. L’aîné
voir un de ses oncles qui est serrurier et, ensemJules s’installe à Rodez où son fils est toujours
ble, ils se mettent au travail. Nous sommes en
coutelier. Le cadet Pierre, tiendra la boutique de
1829 : Pierre-Jean Calmels vient d’inventer le « LaLaguiole jusqu’aux années 60. Actuellement, ce
guiole », tel que nous le connaissons aujourd’hui.
sont ses filles, Nicole et Catherine, la 5e génération
C’est un couteau repliable, dit « à cran forcé » ; ce
de
Calmels, qui dirigent encore le célèbre magasin.
n’est pas un cran d’arrêt qui verrouille la lame quand
On peut dire que l’histoire de cette famille s’identifie à
elle est ouverte mais seulement une excroissance qui rend
l’histoire
du
« Laguiole ». Mais il faut citer aussi les noms de Pagès,
sa fermeture plus difficile, une fois ouverte ; il faut appliquer une
force plus grande pour le replier. Pierre-Jean a tout juste 16 ans et il Glaize, etc.
s’installe comme coutelier.
De la forge artisanale à la petite industrie
Les années 30 voient
Pour les Paysans de l’Aubrac
Dès ses débuts, le couteau de Laguiole prend sa forme actuelle avec culminer le succès du «
la lame « yatagan » et son manche galbé, tenant bien en main et Laguiole » ; des forges artirappelant, dit-on, la cambrure d’une jambe féminine. Notre jeune sanales, on est vite passé à
homme réalise quelques pièces destinées à une clientèle très aisée, une petite industrie. Mais
avec un manche en ivoire, mais le gros de sa production est destiné les ateliers aveyronnais
aux paysans de l’Aubrac avec un matériau courant dans la région n’ont pas su se moderniser
au tournant du 20e siècle. Le village de Laguiole au 19ème siècle
pour élaborer les manches, de la corne de vache !
A partir de 1840, les « Laguioles » sont équipés d’un poinçon qui Par contre, la petite ville
permettait de réparer les lanières de cuir des attelages, d’enlever les auvergnate de Thiers (distante d’environ 150 kilomètres) a su s’équipierres incrustées dans les sabots des chevaux ou des vaches voire per de marteaux-pilons . La production de couteaux de Laguiole est
P
62 - Le Canard A-MP - N°13
La nouvelle forge
donc « délocalisée » (on ne connaissait pas encore le mot) à Thiers.
Seules les pièces de prestige étant réalisées dans l’Aveyron.
C’est l’époque où un « Laguiole » de moins bonne qualité (entièrement
conçu et fabriqué à Thiers) part à la conquête du monde. Le couteau
manque d’y perdre son identité réelle. Il s’en faudra de peu…
Le renouveau des années 80
Le snobisme a parfois du bon. Au début des années 80, il est chic,
dans les endroits parisiens à la mode, de sortir de sa poche et d’exhiber un Laguiole de qualité, ce couteau fait à l’origine pour les
paysans. Le couteau aveyronnais revient à la mode. Pourtant il ne
restait plus que deux magasins sur place dont celui de Calmels, bien
sûr. Et ça repart ! Les élus locaux s’indignent que le « Laguiole » qui
porte le nom d’une commune de l’Aveyron soit en réalité fabriqué à
Thiers (Puy de Dôme). A partir de 1985 réapparaissent des ateliers de
montage. Dès 1988, deux forges fabriquent en Aubrac les pièces nécessaires à la fabrication du célèbre couteau. L’une d’elle, « La Forge
de Laguiole », à l’initiative de Christian Moulin et Gérard Boissens,
installée en 1987 dans un bâtiment futuriste dessiné par le designer
Philippe Starck et dont la toiture s’orne d’une lame de 18 mètres de
haut, se lance dans la production de couteaux haut de gamme et d’un
aspect modernisé. A la fin des années 90, ce sont plus de 400.000
couteaux faits réellement à Laguiole qui partent à l’assaut du marché.
Plus qu’un renouveau, une vraie renaissance !
Les couteaux de Laguiole, aujourd’hui
La « Forge de Laguiole » a tiré la production vers le haut. Aux traditionnels manches en corne (l’ivoire est maintenant interdit), elle
a ajouté des manches en bois divers (olivier, buis, genévrier mais
aussi ébène, palissandre, bois de rose), en marqueterie, en aluminium
(design Philippe Starck), en os. Les lignes de certains couteaux ont été
confiées à de grands couturiers comme Sonia Rykiel ou Courrèges.
Des modèles entièrement nouveaux ont été créés pour les sommeliers,
les fumeurs de cigare (avec coupe-cigare), les fumeurs de pipes (avec
bourre-pipe), les joueurs de golf. Le « Laguiole » (à propos, si vous
voulez paraître « informé », on ne prononce pas Laguiole avec le « g »
mais « layole ») est devenu un objet de grand luxe dont les prix atteignent facilement les 150 euros, voire nettement plus. Le simple canif
des paysans est devenu un objet très branché que s’offrent les chefs
d’état, les PDG de multinationales. « S’offrent » ? On ne doit jamais
offrir un couteau ! C’est une tradition bien ancrée. Cela risquerait de
« couper l’amitié ». La personne recevant un couteau doit donner une
pièce de monnaie symbolique afin que le couteau reçu ne soit pas un
cadeau mais un « échange » contre menue monnaie !
Porté par la mode, les coutelleries de Laguiole ont lancé toutes sortes
de couteaux de table, non pliants, mais toujours revêtus de la célèbre
abeille qui est un peu leur symbole. Pourquoi une abeille ? Cela fait
référence à Napoléon (l’abeille était son emblème) qui aurait ainsi
distingué, pour leur grande bravoure, des soldats originaires d’Aveyron. C’est une légende plus ou moins vraie… Mais les temps évoluent.
L’abeille n’est plus l’unique emblème des couteaux de Laguiole. Certains d’entre eux sont proposés maintenant avec un ballon de rugby
(Coupe du Monde 2007) ou une Coquille Saint Jacques (Le « Chemin du Puy » vers Compostelle traverse l’Aubrac). Oui, Laguiole a su
se mettre au goût du jour ! Mais toujours avec de très beaux objets de
grande qualité. Alors…
Jean-Paul Amic
Sites à visiter :
www.calmels-pierre.com
www.forge-de-Laguiole.com
Couteau à manche en marquetterie
Couteau à manche en olivier
Couteau Philippe Starck
Couteau Sonia Rykiel
Le Canard A-MP - N°13 - 63
64 - Le Canard A-MP - N°13
Culture du Sud-Ouest...
Q
uelle bonne idée que de découvrir les terroirs et les vignobles de France en lisant des polars ! C’est ce à quoi nous convient Jean-Pierre
Alaux et Noël Balen, les nouveaux «Boileau et Narcejac» de l’édition Française. Une quinzaine de titres sont déjà parus, ça valait une
rencontre. Et bien sûr, comme dans chaque numéro du Canard Gascon, nous vous présentons quelques ouvrages, cd et dvd du cru... Et
notre rubrique «coins-coins» en français et en anglais, vous invite à une réflexion sur l’état de la planète.
Le Canard A-MP - N°13 - 65
Le sang de la vigne
Jean-Pierre Alaux et Noël Balen ont choisi le genre du roman policier pour nous faire découvrir des
terroirs et des vignobles. Une quinzaine de titres sont déjà parus !
Jean-Pierre Alaux et Noël Balen : des nouveaux Boileau & Narcejac ?
C
’est au cours d’un dîner un peu arrosé que Jean-Pierre Alaux et
Noël Balen ont imaginé de mettre en scène des polars avec un
personnage récurrent : l’œnologue Benjamin Cooker, auteur d’un
guide à succès. L’amateur de vins un tantinet averti aura tout de suite
établi un parallèle avec Robert Parker. « Au départ nous avions pensé
à une série télé du style Julie Lescaut ou Navarro » raconte Jean-Pierre
Alaux. Leur idée était de placer un personnage dans le monde du
vin. Déjà parce que le décor naturel de la vigne est plaisant en soi,
ensuite parce qu’ils pensaient que le vin est un élément universel sur
la planète et donc un bon dénominateur commun pour démarrer
une série.
66 - Le Canard A-MP - N°13
Elémentaire, mon cher Cooker…
« Nous nous sommes dit que les deux personnages les plus connus au
monde dans l’univers du vin étaient Robert Parker et Michel Rolland
qui est le célèbre œnologue de Libourne. A partir de là, pourquoi
ne pas imaginer un personnage qui serait lui aussi un œnologue un
peu perspicace ? » Ainsi est né Benjamin Cooker qui, dans chaque
aventure, se rend dans une propriété pour travailler le vin et se trouve
à chaque fois confronté à des situations plus ou moins rocambolesques. « Bien sûr, il met son savoir au service de ses clients, mais aussi
au service de l’intrigue. Il n’y a d’ailleurs pas forcément un crime de
sang dans chacun de nos livres. » Evidemment le prétexte est plus
d’amener le lecteur à découvrir un terroir.
Les auteurs se sont tellement pris à leur jeu, qu’il leur arrive d’insérer
des personnages réels dans leurs fiction. « Pour ancrer un peu plus
notre série dans la réalité, on y place des personnages existants, avec
leur accord. Par exemple si vous lisez ‘Pour qui sonne l’angélus’ vous y
trouverez Hubert de Bouard, le patron du Château Angelus dans son
propre rôle ! Cependant le personnage de Cooker est très différent de
Robert parker. D’abord il est britannique, et on le souhaitait ainsi car
il n’y a pas de meilleurs ambassadeurs pour les vins que les Anglais…
Ils ont historiquement
colonisé l’Aquitaine et
en connaissent toutes les
subtilités.» Ajoutons que
l’Angleterre est la patrie
de Sherlok Holmes et la
boucle est bouclée.
Agréables
repérages
Jean-Pierre Alaux et Noël
Balen poussent même le
bouchon (si j’ose dire)
jusqu’à se mettre en
scène eux-mêmes dans
Boires et déboires en
Val de Loire où on les
retrouve dans la peau
Petites faiblesses…
Noël Balen vit à Bordeaux et partage sa vie entre le théâtre, l’écriture
et la musique.
Jean-Pierre Alaux réside dans le Lot. « Nous nous retrouvons souvent
pour terminer un livre ensemble, mais sinon chacun travaille de son
côté et on échange beaucoup par Internet. Mais nous avons nos particularités et nos petites faiblesses : Noël préfère plutôt le Bourgogne,
moi le Bordeaux ! On se complète. »
Jean-Pierre Alaux, petit
fils de vigneron, a oeuvré
longtemps dans le monde de la radio et celui
de la télé à Toulouse. La
plume le chatouillant
il s’est mis à l’écrit et a
fondé le magazine « Cigares & Co ». Car non
content d’être des épicuriens amateurs de vins,
Balen et Alaux sont aussi
des fumeurs de barreaux
de chaise. Très politiquement incorrect face
à l’actuel rouleau compresseur anti-tabac, mais
c’est si bon…
© brophoto - FOTOLIA
de deux personnages, Léon Latresne et Vincent Dalbas, dont ils se
moquent avec beaucoup de dérision. D’ailleurs la plupart de leurs
textes sont truffés de références cachées et de jeux de mots droit sortis
de l’alambic. A la question « comment travaillez-vous à deux pour
écrire ? », Latresne et Dalbas répondent « l’un place les points, l’autre
les virgules… ». Alaux en rajoute une couche dans la vraie vie : « l’un
est PC, l’autre est Macintosh. L’un écrit la nuit et l’autre le jour ! En
fait nous sommes très complices et il y a une alchimie particulière
qui nous unit. Ecrire à deux n’était pas évident car chacun a sa vie
et son propre rythme. Mais nous partons en repérages ensemble. On
va sur les lieux et vous pouvez vérifier, tout est conforme à la réalité
jusqu’à la moindre poignée de porte. Du coup tout le monde s’y
reconnaît. »
Si le décor est chaque fois bien planté, l’intrigue s’inspire aussi souvent de faits divers réels : « après tout, le monde du vin n’est pas
plus respectable au niveau des mœurs que celui de la finance ou de
l’informatique. »
Bientôt à la télé…
Tous les vins dont les auteurs parlent dans leurs récits existent, bien
entendu. Ce qui rend d’autant plus facile une adaptation télévisuelle.
« C’est effectivement en cours » commente Jean-Pierre Alaux. « Ca se
fera théoriquement avec France télévision et une boîte de production
que je ne peux citer pour l’instant. On devrait voir ça sur les écrans
peut-être en 2008. Le casting est en route. Gérard Depardieu m’a
contacté parce qu’il voulait jouer Cooker. Mais pour ne rien vous
cacher, lorsque l’on écrit le personnage, Noël et moi ne pensons pas
à Depardieu. Evidemment c’est génial parce que Depardieu est l’un
des acteurs les plus emblématiques du cinéma français. Mais nous ne
le trouvons pas en adéquation avec Cooker… et puis l’idée est d’en
faire une série… Du coup la boîte de production a approché plusieurs
autres comédiens et les négociations sont en cours avec deux grands
acteurs français. Pour l’assistant de Cooker, Virgile Lanssien, l’acteur
choisi aura des attaches avec le sud-ouest ! »
Aujourd’hui la série occupe la plus grande partie des activités des
auteurs. Et si, comme il en est question, ils doivent adapter les scénarios et les dialogues, ça n’est pas près de se calmer. « Tout ça prend
une tournure qui nous plaît bien… » conclut Jean-Pierre Alaux. On le
comprend et on lève notre verre à leur succès !
Jean-Louis Le Breton
Le sang de la vigne - Editions Fayard
Le Canard A-MP - N°13 - 67
Retour à Séviac
Hervé Alvado
Au travers des dix nouvelles qui composent ce
recueil, un parfum de terroir et d’authenticité
nous conduit sur les chemins de traverse des
campagnes du Sud-Ouest, notamment celles
du Gers, terre d’histoire et de gastronomie, aux
personnages parfois hauts en couleur.
Collection histoires d’encre
Gencod : 9782912975867 - ISBN : 2-91297586-7
Format : 14,5x20,5 - pages : 134 Prix : 13,00 euros
Journal d’un lâcher prise
Les tribulations d’une chercheuse
d’emploi de Angèle Zangari
Sauveteurs de la dernière chance
Thierry Velu
Plus qu’un métier, c’est une vocation qui anime Thierry
Velu, sapeur-pompier et président d’une ONG, le GSCF
(Groupe de Secours Catastrophe Français). Au cours du
récit, nous découvrons l’action d’un homme à la tête d’une
organisation de secouristes bénévoles qui interviennent
dans le monde entier.
C’est aussi un SOS que lance Thierry Velu pour que
vive le GSCF et que perdure son implication dans l’aide
humanitaire.
Collection lignes de vie
Gencod : 9782912975560 - ISBN : 2-912975-56-5
Format : 14,5x20,5 - pages : 272
Prix : 19,00 euros
L’injure de vivre
Humour, autodérision. C’est avec ces ingrédients-là
que l’auteur nous apporte le témoignage de son expérience quand, à l’âge de quarante-six ans, elle vient
grossir le flot des demandeurs d’emploi. Le coup est
rude. Déstabilisée, Angèle sombre. Entre démarches
administratives, recherche d’un travail, et nouveaux
repères à poser et reposer, son moral joue au yo-yo.
de Brigitte Daunay
Issu d’une famille juive aisée Izak Adjoubi se destine à la
carrière de médecin. En 1937, il rencontre Élisabeth, une
jeune femme d’origine russe au douloureux passé dont
il ne tarde pas à tomber amoureux. Deux ans plus tard,
la guerre éclate, entraînant Izak et son entourage dans
la tourmente.
Avec L’injure de vivre, Brigitte Daunay nous brosse le
portrait d’une époque en proie au racisme, au préjugé et
à l’indifférence.
Collection lignes de vie
Gencod : 9782351680261 - ISBN : 2-35168-026-X
Format : 14,5x20,5 cm - pages : 162
Prix : 16 euros
Collection manuscrit
Gencod : 9782912975355 - ISBN : 2-912975-35-2
Format : 14,5x20,5 - pages : 242
Prix : 16,00 euros
Méthode de relaxation consciente
de Jean-Pierre Niaulon
Cet ouvrage didactique, conçu pour être pratique et
applicable au quotidien, rassemble douze années de
travaux sur la relaxation. Il a pour objectif de mener le
lecteur à une autonomie vis-à-vis de la pratique, mais
aussi de lui faire percevoir la fragilité de l’instant présent et de l’impermanence. Respect, Refuge, Réminiscences, trois « R » pour se donner de l’air, pour ne
plus se donner l’air d’être, mais enfin pour Être.
Collection comment réussir au quotidien
Gencod : 9782912975485 - ISBN : 2-912975-48-4
Format : 13x20 - pages : 160 Prix : 14,00 euros
Mosaïque de cuisines
Mosaïque des cultures
Secours Populaire Français de Tournefeuille
(Haute-Garonne)
Comment favoriser l’intégration dans notre ville de familles venant d’horizons différents tout en préservant leur
identité culturelle ? Comment leur permettre de communiquer, de partager, de devenir solidaires ? Au travers de
repas particulièrement conviviaux, nous furent proposées
des recettes en provenance de Lituanie, du Cambodge, du
Paraguay, de Bosnie, d’Espagne, de Tchétchénie, d’Algérie, du Maroc, de différentes régions de France.
Collection culture sans frontière
Gencod : 9782912975836 - ISBN : 2-912975-83-2
Format : 17x24 - tout quadri - pages : 88
Prix : 15,00 euros
Cochez les cases des livres que vous souhaitez recevoir, et envoyez cette page accompagnée de votre règlement
par chèque uniquement à l’ordre d’ANYWARE à l’adresse suivante :
Anyware - Le Canard Gascon - 2, av. du Général Leclerc - 32110 Nogaro
NOM :
PRENOM :
ADRESSE :
CP :
TEL : MAIL :
VILLE :
Renvoyez ce bulletin accompagné de votre règlement par chèque uniquement, à l’ordre d’Anyware
68 - Le Canard A-MP - N°13
Livres, CD, DVD...
Côté livres
LE RUGBY POUR LES NULS
François Duboisset & Frédéric Viard
22,90 € - First Editions
C’EST SI TRISTE DE MOURIR A 20 ANS
Lettres du soldat Henri Despeyrières
1914-1915
Alexandre Lafon – 19 € - Privat
Côté disques…
MICHEL ETCHEVERRY « MES NUAGES ».
Editions Agorila (www.agorila.com)
d’histoire et de géographie. De quoi vous
donner l’envie, dès les beaux jours, de prendre le volant et d’aller visiter tous les endroits
présentés qui ont nom Auvillar, Beaumont
de Lomagne, Moissac, Bruniquel, Dunes,
Castelsagrat, Lafrançaise, Lauzerte, Verfeil,
Caylus, Negrepelisse, Montpezat de Quercy,
Castelsarrasin, Valence d’Agen, etc. Une collection à ne pas manquer pour qui aime notre
Sud-Ouest ! Et à montrer à tous vos amis. A
signaler que sur le même disque figure aussi
une version anglaise. Very interesting for our
English speaking friends !
L’ENFANT DU CHEMIN
de Jean-François Castell – Les Films du Rocher (http://enfantduchemin.free.fr/)
Publié en partenariat avec la Fédération française de rugby à l’occasion de l’organisation
de la Coupe du monde 2007 en France, ce
livre constitue une formidable introduction au
monde de l’Ovalie. Il en détaille l’histoire, les
valeurs, les notions et les règles, les techniques et les grandes compétitions. Un supplément spécial « Coupe du monde 2007 » avec
les équipes qualifiées, les joueurs à suivre,
les stades, le calendrier de la compétition, un
résumé des éditions précédentes et des informations pratiques complète l’ensemble.
REVIVRE A LA CAMPAGNE
John Seymour – 36 € - De Borée
Le guide de référence Revivre à la campagne, édité en 1975 par le père de la philosophie de l’autosuffisance enfin réédité et remis
à jour ! Tout ce qu’il faut savoir pour vivre de la
terre en autarcie complète, tout en respectant
la nature : culture, élevage, viticulture , agriculture, utilisation du cheval, transformation
des produits de la ferme… Les clés d’une vie
saine au naturel qui met en œuvre toutes les
règles de l’écologie.
Parution prévue en mai 2007
Fils d’une famille de cultivateurs aisés du Lotet-Garonne, Henri Despeyrières quitte Toulouse le 6 août 1914, à 21 ans, pour rejoindre
les frontières de l’est. Pendant treize mois,
avant d’être tué, il envoie régulièrement des
lettres à ses parents. C’est cette correspondance émouvante que nous présente Alexandre Lafon, professeur d’histoire et membre
du Collectif de recherche international et de
débats sur la guerre de 1914-1918.
AUX BEAUX JOURS DE LA COMMUNALE
Bernard Briais - 24 € - De Borée
Ces pages nous invitent à reprendre le chemin de l’école, à nous asseoir sur les bancs
de bois lustrés par des générations d’élèves,
à tremper notre plume Sergent-Major dans
l’encre violette... Une évocation émouvante
et documentée d’un temps révolu.
Bernard Briais est professeur d’Histoire et
Géographie et collabore à la revue Historia.
Parution prévue : avril 2007
Voici le 18e album du chanteur basque
consacré à divers lieux qu’il a l’habitude de
parcourir : Madrid, Séville, Mexico mais aussi
New York, Reno (car il y a beaucoup d’émigrés basques au Nevada), Bâton-Rouge,
San Francisco sans oublier bien sûr le Pays
Basque et le Sud-Ouest tout entier (Pays de
l’Ovalie). « Notre Ballon » est le titre le plus
fort du disque, consacré évidemment au
rugby. Cette chanson pourrait bien devenir un
air favori de la prochaine Coupe du Monde
de Rugby. A noter une reprise de la « Ronde
Mexicaine » rendue célèbre par les Compagnons de la Chanson à la fin des années 50.
Ainsi que « Aïe pourquoi on s’aime », ancien
succès de Luis Mariano. Un disque chaleureux avec une forte coloration nostalgique et
« rétro ». Mais avoir des racines identitaires
n’est-il pas de maintenir un certain style de
musique en dépit des modes et des évolutions ? Tout comme la chanson « Les Palombes », ces évocations n’ont pas d’âge !
Côté DVDs…
SUR LA ROUTE DES BASTIDES
Volume 3 « Le Tarn et Garonne » de Dominique Laffitte – Editions Cinematica Media. En
vente dans les bureaux de poste de Midi-Pyrénées et Aquitaine.
Voici déjà le 3e volume de cette belle collection, après le Lot et Garonne et le Gers. C’est
beau, instructif, bien filmé ; un superbe cours
Quelle belle histoire ! Une histoire vraie, vécue « en direct ». Imaginez un jeune couple :
Jean-François et Florence ; la trentaine tous
les deux. Lui est né dans le Gers et exerce
son métier de photographe et cinéaste en
Bretagne ; elle est comédienne. Ils décident
de partir de Nantes vers Compostelle, à pied,
accompagnés de l’âne Julien, de la chienne
Zazie et de sa copine, la chèvre Mirza. Marcher 1600 km avec un tel équipage, en plein
hiver 2004, pouvait sembler une folie. Et bien
non ! Mais il y a mieux : Flo s’aperçoit, en route, qu’elle est enceinte et elle va néanmoins
continuer son périple jusqu’à Compostelle.
Nous participons à ce chant d’amour de tous
les jours entre les différents protagonistes :
Amour entre un homme et une femme, amour
entre les humains et les animaux, amour entre les animaux eux-même, amour entre les
marcheurs et les gens de passage, amour
entre les pèlerins et la beauté de la nature !
Voilà pour la première partie du film.
Mais la petite Ondine étant née peu de temps
après le retour de Compostelle, ses parents
ont fait vœu de repartir sur le chemin, avec
elle, dès qu’elle le pourrait. C’est ainsi qu’ils
remettent cela à l’été 2005 avec le même
équipage plus la petite Ondine (âgée de
guère plus d’un an) et plus un 2e âne, Loustic. Et la grande histoire d’amour universel recommence. C’est beau et pur comme un récit
biblique ! A ne pas rater. Le monde semble
plus beau, après la projection.
rubrique réalisée par J.-L. L.B. et J.-P. A.
Le Canard A-MP - N°13 - 69
Regards Croisés sur l’état de la planète
Pourquoi les religions n’ont-elles pas proclamé que la création est l’œuvre du Créateur et que la
souiller et la détruire est une profanation majeure ?
70 - Le Canard A-MP - N°13
confrontés à un “hold-up” organisé par des
confréries de profiteurs internationaux au détriment de l’ensemble de l’humanité, Nicolas
Hulot, lui, prend acte de reproches selonlesquelles “la pensée écologique manque d’alternatives concrètes, de nouveaux modèles à
proposer”. Il répond que “les écologistes ne
peuvent remplir tous les rôles. Ils ne peuvent
à la fois être ceux qui alertent sur les effets
ou les risques, ceux qui identifient les causes et ceux qui proposent des solutions. (…..)
Surtout quand cette demande s’accompagne
d’une certaine forme de piège destiné à prouver que nous sommes de doux rêveurs”.
© Pierre-armand Dussex - FOTOLIA
A
insi parle Pierre Rabhi dans l’ouvrage
intitulé GRAINES DE POSSIBLES, un
échange d’idées entre ce dernier et Nicolas
Hulot. Nul besoin, en effet, d’être croyant
pour se poser cette question. Pour aussi incantatoire qu’il soit, ce texte constitue un réquisitoire sans merci envers une société qui,
depuis maintenant un siècle et demi, pille et
détruit systématiquement les ressources naturelles formant le bien commun de l’humanité toute entière.
D’origines et trajectoires très différentes, ces
deux hommes se distinguent aussi dans leur
manière d’évaluer le vaste problème posé par
la dégradation de notre environnement, et
les possibilités d’y remédier.
Pierre Rabhi, lui, parle de la “rage du profit”
qui a cours dans la “société de consommation, de surproduction et de gâchis”, tandis
que Nicolas Hulot dit avoir choisi délibérément de co-opter cette même société pour
mieux tirer la sonnette d’alarme de l’intérieur.
Pierre Rabhi s’étend sur le bilan de l’agriculture productiviste “avec son attirail d’engrais
chimiques” aux premiers résultats spectaculaires dont on n’avait pas mesuré les effets
à terme sur la biologie du sol. Le bilan :
“destruction de l’humus des sols, pollution
des eaux; la quantité de pesticides multipliée
par un facteur de 25 entre 1950 et 2000,
celle des engrais chimiques de 14 à plus de
160 millions de tonnes”. Nicolas Hulot fait
remarquer que malgré la disparition de milliers d’exploitations agricoles chaque année,
la consommation d’engrais, elle, augmente
de 10 % par an.
Pierre Rabhi déclare son refus des arguments utilisés par les multinationales pour
convaincre les Etats et les paysans de choisir la voie “salvatrice” des OGM. Notant
que les organismes génétiquement modifiés
sont brevetés, donc des propriétés privées, et
que vouloir vendre ces semences à des populations désargentées est une aberration, il
demande comment on peut “être dupe d’une
telle imposture issue de la coalition de scientifiques grisés par leur capacité à transgresser
un ordre génétique, de firmes en mal d’investissements et de profits, et de politiques
subordonnés ou ignorants ?”
Nicolas Hulot observe que depuis le début
des années 80 “l’empreinte écologique” de
l’homme a dépassé la capacité de la Terre à
se régénérer. Le monde a été divisé en grandes zones de monoculture, les grands équilibres sont rompus et, vérité qui dérange,
nous sommes à la croisée des chemins : “les
fameux quatre pics – pollution, consommation, population et érosion de la biodiversité
– se rejoignent et s’alimentent l’un l’autre
avec la même vitesse d’accélération !”
Alors que pour Pierre Rabhi nous sommes
Pierre Rabhi déplore le fait qu’au nom de la
“sacro-sainte rentabilité, on a adapté la nature à la machine (..) Si des extraterrestres très
évolués étudiaient notre comportement”, ditil, “leur conclusion pourrait être que nous
sommes très doués, mais aussi très crétins”.
Nicolas Hulot, lui, remarque que “quand
on observe le parcours de l’humanité, de
l’australopithèque à l’homme d’aujourd’hui,
l’intelligence de l’homme est une constante.
Avec peu, il a toujours réussi à évoluer, et de
s’en sortir dans la pénurie, alors qu’il risque
aujourd’hui d’échouer dans la profusion”.
Nina de Voogd
GRAINES DE POSSIBLES – Regards croisés sur l’écologie
– entretiens avec Pierre Rabhi et Nicolas Hulot (CalmannLévy, 2005)
An exchange of views
between two leading French environmentalists
© Ludovic Lan - FOTOLIA
Just why do none of the major religions ever describe nature as the work of the Creator, and call its
desecration a major form of sacrilege ?
of 25, while that of chemical fertilizers has “ecologists cannot do everything, that is to
gone from 14 tons to over 160 000”. Nicolas say, handle the job of ringing the alarm bells,
Hulot points out that despite the fact that that of identifying underlying causes and of
thousands of farms disappear every year, the coming up with solutions(…….) all the more
so as such expectations also constitute a bit
use of fertilizer rises by 10% a year.
Pierre Rabhi says he has no time for the of a trap meant to prove that we are mere
multinational companies’ rhetoric in their dreamers”.
campaign to induce governments and far- Pierre Rabhi deplores the fact that “for moo speaks well-known ecologist Pierre Ra- mers to opt for “beneficial” GMOs. Having ney’s sake, nature has been adapted to the
bhi in the course of his dialogue with observed that transgenic seeds are patented, machine (….) If smart creatures somewhere in
another major figure on the French environ- and therefore private property, and that sel- outer space were to study our behavior”, he
mental scene, Nicolas Hulot, in the course ling these seeds to destitute populations is says, “they might well conclude that we are
of an exchange published in book form as sheer madness, he goes on to wonder “how highly gifted, but utter fools as well”.
GRAINES DE POSSIBLE. One does not of on earth anyone can be taken in by the trea- As for Nicolas Hulot, he concludes that
course have to be a church goer to raise that chery of this alliance between scientists who “throughout the history of mankind, from
very question. And however incantatory this congratulate themselves on having managed the days of australopithecus till today, man’s
text may be, it does not mince words as it to breach the genetic order, corporations on intelligence has remained the same. He has
takes to task a world that, for the last century the lookout for ways to invest their funds always managed to keep evolving and to
and a half, has relentlessly depleted and des- for ever more profit, and spineless, ignorant make do with very little, but he may now
well founder in a surfeit of plenty”.
troyed the natural resources that belong to politicians ?”
Nina de Voogd
Nicolas
Hulot
points
out
that
since
the
mankind as a whole.
Very different in origin and experience, these early eighties, man’s impact on the planet’s
GRAINES DE POSSIBLEs – Regards croisés sur l’écologie.
two figures also differ in their approach to ecology has overtaken its capacity for rege- Am exchange between Pierre Rabhi and Nicolas Hulot (Calthe alarming degree of environmental degra- neration. The world has been divided into mann-Lévy, 2005)
vast zones devoted to single crop farming,
dation and what to do about it.
Pierre Rabhi speaks of “the frenzy for mone- the overall balance has been upset and,
tary gain” that characterizes “our consumer inconvenient truth like no other, we are at
society based on waste and overproduction”, a crossroads : “the four major parameters
while Nicolas Hulot says he has made a – pollution, consumption, demography and
point of co-opting that very society, the bet- the erosion of biodiversity – are all peaking
at the same time and feed each other at an
ter to sound alarm bells from within.
Pierre Rabhi dwells on the results of high- ever faster pace !”
yield agriculture “with its arsenal of chemical While Pierre Rabhi feels that we are up
fertilizers” and spectacular first crops, whose against a “racket” run by a bunch of internalong-term effects on the soil’s biology did tional profiteers at the expense of mankind
not show up till later. The result: “widespread as a whole, Nicolas Hulot goes into the fact
destruction of the soil’s substratum, polluted that the ecologist movement is often taken
waters, an increase in the use of pesticides to task for “lacking concrete alternatives
between the year 1950 and 2000 by a factor and new economic models”. He argues that
© Anthony Villalon - FOTOLIA
S
Le Canard A-MP - N°13 - 71
Fruits oubliés : patrimoine en danger !
© martinchalou - FOTOLIA
La France ne manque pas de revues faites par des bénévoles passionnés, d’associations et autres petites structures locales vouées à la sauvegarde du patrimoine ancestral en matière de semences horticoles en tous genres, en dépit d’une campagne officielle et officieuse orchestrée pour faire disparaître
ce précieux héritage une fois pour toutes.
L
a revue trimestrielle FRUITS OUBLIÉS publiée dans la région
Languedoc-Roussillon se consacre depuis plusieurs années à la
culture et à des descriptions détaillées de variétés de fruits issues
d’exploitations locales selon des méthodes anciennes, ainsi que de
variétés tombées dans l’abandon ou l’oubli et redevenues sauvages.
Petite encyclopédie du savoir, cette jolie publication qui constitue
un authentique service public se trouve aujourd’hui confrontée à une
volonté des instances officielles de lui couper l’herbe sous les pieds
par le retrait de leurs aides habituelles, à la différence du soutien
qu’elles accordent aux stratégies agricoles productivistes jugées plus
modernes et rentables. A présent la revue se trouve en difficulté ; son
équipe ne baisse pas les bras, mais tout nouvel abonné ou adhérent
est le bienvenu.
72 - Le Canard A-MP - N°13
De son côté, l’Association Kokopelli basée dans la
même région et qui a pour devise “Pour la Libération de la Semence et de l’Humus” vient
de publier un communiqué à la presse annonçant sa décision d’assigner l’Etat Français devant la Cour Européenne de Justice
(*). Cette association promeut, conserve et
distribue des semences de variétés anciennes, et détient le plus important réservoir
génétique français en la matière. Poursuivie
par des groupements d’industriels des semences, elle vient d’être condamnée par la Cour d’Appel de Nîmes pour “vente de semences non inscrites”,
pourtant autorisées par la directive européenne 98/95, et
cela malgré la demande de l’Avocat Général d’une relaxe. Résolument
décidée à combattre la “mainmise sur le vivant” que constitue la
pratique d’utiliser le patrimoine semencier commun comme base génétique pour la création brevetée d’hybrides et d’OGM, l’Association
Kokopelli se pourvoit également en Cour de Cassation. Le texte de
son communiqué est disponible sur son site internet.
Nina de Voogd
FRUITS OUBLIÉS
4 avenue de la Résistance
30270 St. Jean du Gard
Tel. 04 66 85 33 37
Courriel : [email protected]
Site internet :
www.fruitsoublies.org
(*) ASSOCIATION
KOKOPELLI
P.I.S.T. Oasis,
131 Impasse des palmiers
30319 Alès Cedex
Tel.: 04 66 30 64 91
04 66 30 00 55
Fax : 04 66 30 61 21
E-mail : semences@
kokopelli. asso.fr
Site internet :
w w w. k o k o p e l l i .
asso.fr
Our common heritage is in jeopardy
In France it is not uncommon to come across the kind of little magazine produced by loyal volunteers
as well as local groups devoted to the idea of safeguarding mankind’s common legacy in the way of
horticultural seeds, to counteract official policy as well as not so overt attempts to do away with this
valuable heritage once and for all.
A
press release the other day to publicize its decision to sue the French
government before the European Court of Justice (*). This association promotes, preserves and distributes the seeds of ancient varieties,
and holds the largest genetic database in all of France. Groups of
large industrial seed producers have taken the association to court,
and the Appellate Court in Nîmes has recently ruled against it for
“selling non-registered seeds” approved by EU directive 98/95, and
despite the fact that the Avocat Général had asked for an acquittal.
In its determination to oppose the “hijacking of living organisms”,
i.e. the use of our common heritage as a genetic base for the creation
of patented hybrids and GMOs, the Kokopelli Association is also
appealing the ruling in France itself. The text of its press release can
be found on its website.
Nina de Voogd
KOKOPELLI
FRUITS OUBLIÉS
4 avenue de la Résistance
30270 St. Jean du Gard
Tel.: 04 66 85 33 37
Fax : 04 66 85 19 66
P.I.S.T. Oasis,
131 Impasse des palmiers - 30319 Alès Cedex
Tel.: 04 66 30 64 91 - 04 66 30 00 55
Fax : 04 66 30 61 21
E-mail : semences@kokopelli. asso.fr
Site internet : www.kokopelli.asso.fr
© paulprescott72 - FOTOLIA
© Andrew Kazmierski - FOTOLIA
trimestrial magazine called FRUITS OUBLIÉS
published in the Languedoc-Roussillon region
has for some years now been featuring the cultivation and detailed descriptions of local varieties of fruit produced according to traditional
methods, as well as forgotten varieties that have
fallen by the wayside and gone wild. A veritable
encyclopedia of information that provides a genuine form of public service, this attractive magazine is now up against an official campaign to
put an end to it by depriving it of standard forms
of aid, in contrast to the support given to high-yield
agriculture which is seen to be more profitable and up
to date. The magazine now finds itself in some difficulty;
its staff is not about to give up, however, and needless to say, new
subscriptions could not be more welcome.
The Association Kokopelli, with its motto “Pour la Libération de
la Semence et de l’Humus”, is based in the same area. It sent out a
Le Canard A-MP - N°13 - 73
74 - Le Canard A-MP - N°13
L’Agenda du Sud-Ouest
Une sélection de bons plans en Aquitaine et en Midi-Pyrénées (13 départements !)
pour les deux mois à venir, classés par départements et par dates...
ARIEGE
03-17/03
Abd Al Malik
«Gibraltar» - rap
Rappeur d’origine
congolaire converti
au soufisme Abd Al
Malik n’hésite pas à
citer dans un même
élan Deleuze,
Derrida et Saul Williams. Ceux qui auront lu
son livre comprendront...
Lavelanet au marché couvert (20h45)
03/03
Les Ogres de Barback,
X-Or, Birdy Nam Nam
Les Ogres de Barback est un groupe composé de quatre frères et sœurs qui chantent
des chansons réalistes bercées de musiques
slaves. .
Birdy Nam Nam est
un groupe de DJ
français composé de
Little Mike, DJ Pone,
DJ Need et Crazy
B. Dans l’esprit des
turntablists américains, ils samplent d’obscurs disques de jazz et de soul des années
70 et mélangent leurs influences variées (hip
hop, électro, jazz, rock…)
De l’Oxygène pour les Oreilles 2007
Gymnase du Collège - Ax-les-Thermes
(21h00) 05-06/03
Bonjour Monsieur Danse, jeune public
« Bonjour Monsieur « est un conte merveilleux dans lequel un Monsieur se réveille
un jour avec, dans son lit, un autre Monsieur,
qui lui dit « Bonjour Monsieur «…
Un conte kafkaïen où se mêlent poésie,
absurde, rêve et réalité.
L’Estive Scène Nationale - Foix (14h15 +
10h00, le 06)
13/03
Les Marchands - Théâtre
Une interrogation : le travail serait-il
dépassé ? Serait-il le dernier mythe de la
modernité ?
L’Estive Scène Nationale - Foix (20h45)
23/03
Double Quartet
- Jazz - Blues
Ici, il s’agit d’une
rencontre entre un
quartet de Jazz et
quatre comédiens
le tout formant un
ensemble théatromusical original où la musique ne servira
pas seulement d’illustration mais sera partie
intégrante du spectacle.
L’Estive Scène Nationale - Foix (20h45)
07/04
Juan Carlos
Caceres
- «Murga Argentina» World
MusicJazz
- Blues
Juan Carlos
Caceres prend
le tango par ses
racines ! Pour comprendre le tango, on doit
prendre en compte « l’histoire reniée « de
l’Argentine, sa part « d’africanité «, écrivait-il
à propos de son dernier album « Murga Argentina «. Il faut « rendre à l’Afrique sa place
légitime dans la culture argentine «.
L’Estive Scène Nationale - Foix (20h45) =>
107.jpg
20/04
L’encyclopédie des
tendances souterraines - danse
Compagnie Système
Castafiore - Pièce
pour 6 danseurs
L’Estive Scène Nationale - Foix (20h45)
AVEYRON
09/03
«Laurent Gerra flingue la télé»
One Man Show
Flinguez votre télé et
venez le voir ! Portant
l’uniforme de Luky Lucke,
Laurent Gerra est de retour avec un tout nouveau
spectacle 100% inédit : un
mélange d’imitations impeccables, de paillardise
et de férocité.
Amphithéâtre - Rodez (18h00)
05 65 68 02 27
10/03
Pierre Perret – chansons humoristiques
Amphithéâtre - Rodez
05 65 68 02 27
15/03
Michel Leeb - One Man
Show
Salle des fêtes - Onet-leChâteau
03 65 67 04 00
16/03
Concert Rétina - Chants caritatifs
Les chorales de Chaudes Aigues, Laguiole,
Sainte Geneviève, Vic sur Cère et Mur de
Barrez vous invite à cette soirée au profit
des maladies des yeux.
A l’église St Thomas de Canterbury - Murde-Barrez (20h)
17/03
Carnaval de Millau - Fête traditionnelle
Millau en journée
05 65 59 50 93
Ce quator composé de 2 violons, un alto et
un violoncelle a déjà remporté 3 Molières.
Amphithéâtre - Rodez (20h30)
05 65 68 02 27
Compagnie Propos/Denis Plassard
- «discours» - danse
Cette création est un jeu
avec la mécanique du
discours : ils sont six à
essayer de s’exprimer
(3 hommes, 3 femmes).
Il y a urgence, car il faut
communiquer. Comment
se parle-t-on? Quelles
sont les connivences ou
les malentendus qui parcourent le développement du discours ?
Théâtre de la Maison du Peuple - Millau
(20h45)
DORDOGNE
23/03
Gilles Carles et Philippe Cataix - «L’Empreinte - Chanson Française»
Une guitare «éclectrique», un accordéon
qui chante, Gilles Carles et Philippe Cataix,
artisans musiciens, bricoleurs de son, deux
idiots savants de la poésie.
Ils accouchent démons et merveilles,
cultivent leur art très à part, et nous offrent
en trace indélébile, leur Empreinte de dernier
album.
Théâtre de la Maison du Peuple - Millau
(20h45)
08/03
Terrain vague
25/03
Orchestre national du Capitole
concert classique
Ravel : «Le Boléro»
Faure : «Pelléas et
Mélisande»
Ravel : «Daphnis et
Chloé, Suite n°2»
Amphithéâtre - Rodez (18h00)
05 65 68 02 27
27/03
Création Ephémère & le Centre d’Art
Dramatique pour Comédiens Différents
«L’enfant sans nom»
Théâtre de la Maison du Peuple - Millau
(20h45)
25/04
Le Quatuor : «Corps à cordes»
Classique déjanté
De la folie douce qui
nous transporte !
Sur la mer inouïe de
la musique voguent
quatre musiciens
en folie. Géniaux et
givrés, ils «funambulisent» sur la musique,
osent le chant, la
danse, l’acrobatie.
Poètes du burlesque, athlètes complets de
l’espace, de la lumière et du son, chacun
de leurs spectacles est le rendez-vous d’un
petit miracle.
Jusqu’au 31/12
Exposition permanente en Dordogne
Marquis, artistepeintre expose ses
oeuvres près de
Bergerac.
Venez voir son site
sur :
http://artmajeur.com/marquis
Les visites se font uniquement sur rendezvous (par mail). Lieu : Baneuil
Contact : simon - simonfrancis1@hotmail.
com
chorégraphie de Mourad Merzouki, par la
Cie Käfig. Danse.
20h30 au Théâtre de Périgueux
Contact : www.odyssee-perigueux.fr
- [email protected]
05 53 53 18 71
09/03
Yukio Mishima : Hanjo. Théatre
(en collaboration avec la
Scène Conventionnée Agora de
Boulazac), Boulazac, contact :
www.odyssee-perigueux.fr
14/03
Ténor & diva - Concert
Périgueux, centre des congrès On retrouve
dans ce récital les succès des grandes
opérettes et comédies musicales, ainsi que
les plus belles chansons de Dalida, Charles
Aznavour, Edith Piaf, Yves Montand et Luis
Mariano. Sans oublier les hommages à Jacques Brel, Marilyn Monroe, Romy Schneider
et Mike Brant.
17/03
Plan B Tango
chorégraphie de Gabriel
Angio et Natalia Games
20h30 au Théatre de
Périgueux, www.odysseeperigueux.fr
20/03
Dance Theatre of New York (Danse)
21h00, par The Ravel Project, Pascal Rioult,
Centre culturel de Sarlat
Le Canard A-MP - N°13 - 75
22/03
Olivia Ruiz
(Chanson française) 21h00,
Centre culturel de Sarlat
24/03
Vaudevilles en Villages (Feydeau, Satie,
Courteline)
21h00, par la Cie Grandeur Nature, Ancien
Evêché de Sarlat
http://www.excideuil.fr/Vaudevilles-en-village.
html - Renseignements / réservations :
05 53 55 31 05
2,3 &4/05
Le Fil sous la Neige
(Nouveau cirque)
20h30, par la Cie
Les Colporteurs,
Plaine de Lamoura à
Boulazac : 05 53 35 59 65
05/05
Arno Pop-rock
Théâtre de périgueux
10/05
Huun Huur Tu ,
chants et musiques des peuples
Tuva de Sibérie
20h30 au Théâtre
de Périgueux
Contact : www.
odyssee-perigueux.fr
27/03
La Caïman (Théâtre)
d’Antoine Rault, Centre culturel de Sarlat
21h00
28/03
Concerts Lucky Peterson
blues Périgueux
Le réservoir
29/03
Echoa , par la Cie Arscom. Danse : musique
et danse
20h30 au Théâtre de Périgueux www.
odyssee-perigueux.fr
04/04
Dance of the
World (Danse du
Monde)
21h00, par le
Ballet Théâtre
de Sébastopol,
Centre culturel de
Sarlat
05/04
Semianyki , par le Théâtre Licedeï 20h30 au
Théâtre de Périgueux
Contact : www.odyssee-perigueux.fr
- [email protected]
07/04
Nadau (Chanson occitane)
21h00, Centre culturel de Sarlat
24/04
Comic Symphonic ,
avec Marc Jolivet et
l’Orchestre Symphonique de Lyon
20h30 au Théatre
de Périgueux
Contact : www.
odyssee-perigueux.fr
26/04
Traversées , par Le Clou 20h30 au Palace
de Périgueux. Danse : danse, musique et
images
Contact : www.odyssee-perigueux.fr
27/04
Opening Night (Théâtre)
vendredi 27 avril,
21h00, de John
Cromwell, avec
Marie-Christine
Barrault et Michel
Carnoy, Centre
culturel de Sarlat
76 - Le Canard A-MP - N°13
11/05
L’Homme dans le Cercle (Théâtre et art
équestre)
21h00, texte de Matéï Visniec avec Marc
Lallement et Gilles Fortier, Centre culturel
de Sarlat
14/05
Ténor & Diva . Concert
Centre Culturel de Sarlat
15/05
Comme en plein jour , par la Cie Intérieur
Nuit. Danse. 20h30 au Palace
Lieu : Périgueux
Contact : www.odyssee-perigueux.fr
16/05
Smaïn en spectacle
05.53.57.71.51
centre culturel de Bergerac
du 21 au 27/05
IXe Festival «Les Arts en Folie»
Expositions, spectacles, performances,
ateliers, concert, Centre culturel de Sarlat
24/05
Jeanne Cherhal
en concert
chanson française 20h30
au Théâtre de Périgueux
du 31/05 au 3/06
IVe Salon du Livre Jeunesse sur le thème
de l’Humour dans la littérature jeunesse,
Centre culturel de Sarlat
31/05
Merci pour tout , par la Cie Maryse Delente.
Danse.
20h30 au Théâtre de Périgueux
Contact : www.odyssee-perigueux.fr
GERS
02/03
Nosfell, Le Comte de Fourques
Nofell - Jazz ethnovocal ou rock schizophrène, indomptable, inclassable. Ce qui est
certain, c’est qu’un concert de Nosfell est
une expérience unique – à la fois sonore,
visuelle et sensorielle,
une invitation au
voyage dans une
contrée apparemment
inconnue.
Le Comte de
Fourques - Pop rock
désabusé
Cri’Art - Auch (21h00) 03/03
Kenny Werner Quartet
Jazz - Blues
Salle des Fêtes - Marciac
(21h00)
04/03
Ensemble éphémère - musique baroque
d’Europe
Abbaye de Flaran - Valence sur baise
05 62 28 50 19
23/03
Red, Rosebud
Red - Blues folk rock.
Les folklores du monde
résonnent en écho aux
stridences urbaines,
bidouille et débrouille riment avec farfouille, free
et muzak fusionnent,
rock déglingue et jazz
minimaliste jouent à saute-mouton.
Rosebud - Indie pop
Cri’Art - Auch (21h) 23/03 au 25/03
Fêtes de Saint-Mont
La grande fêtes des vignerons
de Plaimont. 600 vignerons,
10 villages en fête !
Producteurs Plaimont :
05 62 69 62 87
30/03
Mouloud & The Sonic
Destruction - Musiques électroniques
- Soul - Funk - Rap
Cri’Art - Auch (32)
03/04
Dance of the World (Danse du Monde)
par le Ballet Théâtre de Sébastopol
Salle André Beaudran - Mirande (20h30)
03/04
Tenor & Diva
On retrouve
dans ce récital
les succès des
grandes opérettes
et comédies musicales, ainsi que
les plus belles
chansons de Dalida, Charles Aznavour, Edith Piaf,
Yves Montand
et Luis Mariano.
Sans oublier les
hommages à Jacques Brel, Marilyn Monroe,
Romy Schneider et Mike Brant.
Le Mouzon - Auch (32) (15h00)
13/04
Serge Lama
«accordeonissi-mots» Chansons - Variétés
Le Mouzon - Auch (32) (20h30)
12/05
Journée de l’Environnement et du bien-être
Plaisance-du-Gers
05 62 69 44 69
19/04
Le Clan des Veuves Une comédie de et avec
Ginette Garcin
Salle André Beaudran
- Mirande
21/04
Claudio Roditi Quartet Jazz - Blues
Salle des Fêtes - Marciac (21h00) GIRONDE
02/03
Mozart Ballets - danse
contemporaine
Espace Medoquine
224, cours du Mal
Gallieni 33400 Talence
(20h30)
03/03
Aldo Campo et Michel Duvet
«Nougaro Gare»
variété et chanson françaises
espace culturel rue Pierre de Coubertin
33380 Biganos (21h00)
04/03
Le Clan des Veuves
comédie
théâtre Fémina 10, rue de Grassi 33000
Bordeaux (16h00)
06/03
Émily Loizeau chansons
Une voix pétillante parfois
traversée par des accents
délicieusement désuets
Fabien Martin les chansons
de Fabien Martin sont des
rêveries un brin surréalistes.
palais des congrès - Arcachon (33)
(20h45) 07-08 mars 2007
Pierre Perret
chansons humoristiques
centre culturel de biganos (33)
(21h00)
07-11/03
La Contrebasse de Patrick Süskind
Théâtre
Théâtre en Miettes
Bégles (21h00
– 16h00 le dimanche)
05 56 69 12 35
08/03
Pleymo – pop rock, rap métal
Rock School Barbey – Bordeaux (20h30)
09/03
Daby Toure World Music
Pop - Rock
Daby Touré, originaire de
Mauritanie, est un polyinstrumentiste surdoué.
Sur des mélodies pures
et abouties, aux sonorités nouvelles, Daby
Touré chante en soniké, wolof ou pular, la vie
de son peuple et celle du monde.
Barbey Rock School - Bordeaux (21h00)
10/03
Sol En Cirque
- Conte musical
La Patinoire Meriadec
- Bordeaux (16h00)
13/03
Brocante sonore – Jeunesse - Musique
contemporaine dans un univers à la Tati
Salle Fongravey - Blanquefort (20h30)
14/03
Roch Voisine
Chansons - Variétés
Pin Galant (e. c.)
Mérignac 33 (20h30)
16/03
Saint-Patrick – Fête
traditionnelle irlandaise
– musique et vert de rigueur
Espace d’Ornon, Villenave
d’Ornon (20h30/24h)
20/03
17/03
Indochine Chansons
- Variétés
La Patinoire Mériadec
- Bordeaux (20h30)
IAM Soul - Funk
- Rap
Le must du rap
français, from
Marseille.
Barbey Rock School
- Bordeaux (21h00)
21/03
Eddy Mitchell
Variété française, ballade country
La Patinoire Meriadec - Bordeaux (20h00)
24/03
Carnaval D’Ambès – Fête traditionnelle
– ambiance brésilienne
Centre ville d’Ambès (15h – 18h)
24/03
Victoria Abril - Musique
Ibère
Putcheros Do Brasil est le
titre du premier disque de
Victoria Abril, sulfureuse et
géniale actrice espagnole
elle sera sur scène accompagnée de cinq musiciens
et de deux danseurs.
PIin Galant (E. C.) - Mérignac 33 (20h30)
28/03
Deep Purple
Métal - HardcoreChansons - Variétés
Groupe mythique, initiateur du mouvement
Hard rock.
La Patinoire Meriadec - Bordeaux (20h30)
28/03
Farid Chopel
- humour
salle Agora rue du
Haut Carré 33400
Talence (20h30)
04/04
Michel Jonasz
Jazzy blues
Casino Barriere
Bordeaux (20h00)
04/04
Chimène Badi Chansons - Variétés
La Patinoire Meriadec
- Bordeaux (20h30) 04/04 Vincent Delerm
Chanson
Poésie sur les états
d’âmes d’un trentenaire bourgeois
parisien.
Théâtre Femina
- Bordeaux (33) (20h30)
05/04
Renaud - Chansons populaires
La Patinoire Mériadec - Bordeaux (20h00)
13/04
Rike Reggae - Ska Chansons
Chansons françaises
teintées de reggae,
livrées par le chanteur
de Sinsemilla en solo.
avec K2r Riddim en
première partie
Barbey Rock School - Bordeaux
27/04
Titoff spectacle humoristique : Métrosexuel
Théâtre Fémina 10,
rue de Grassi 33000
Bordeaux (20h30)
28/04
Les Monologues
du Vagin - Théâtre
contemporain
Théâtre Fémina
10, rue de Grassi
33000 Bordeaux
(20h30)
03/05
Viktor Lazlo Chansons - Variétés
Esp.Culturel Treulon - Bruges (33) (20h30)
04/05
Les Tambours du Bronx - World Music
L’Olympia - Arcachon (33)
HAUTE-GARONNE
02/03
Jeanne Cherhal
- Nouvelle chanson
française. Jeanne
Cherhal raconte
ses histoires tantôt
insolentes, tantôt
romantiques sur des
airs jazz, pop ou blues.
La Grande Halle - L’Union (20h30)
02/03
Johnny Hallyday
Vieux rock francosuisse
(aussi le 3 mars)
Zénith - Toulouse
(20h00)
05-06/03
Pierre Perret Chansons - Variétés
Odyssud - Blagnac (21h00)
17/03
Sol En Cirque - Conte musical
Zénith - Toulouse (16h00)
18/03
Iam - Soul - Funk - Rap - Le must du rap
français, from Marseille.
Havana Café - Ramonville (21h00)
21/03
Michel Leeb «Nouveau One Man Show»
Le Zénith 11, Avenue Raymond Badiou
31300 Toulouse
22/03
06/03
Indochine pop rock
Zénith - Toulouse (20h30)
07/03
Paco de Lucia - World
Music - Sa technique et son
génie font de lui le premier
ambassadeur du flamenco
à travers le monde
Zénith - Toulouse (20h30)
07/03
L’Enfant et la rivière - Théâtre pour enfants
Dans une atmosphère crépusculaire, ce
spectacle sensible sur l’amitié associe
paroles, sculptures, décors multiples et
théâtre d’objets pour évoquer la nature chère
à l’auteur. Esp. Croix Baragnon - salle bleue
24 rue Croix-Baragnon 31000 Toulouse (15h
ou 18h)
08/03
Laurent Gerra - Humour
Le Zénith 11, Avenue Raymond Badiou
31300 Toulouse
12/03
Luz Casal - Chansons ibériques, World
Music
Révélée en France par les BO des films de
Pedro Alomodovar dont «Talons Aiguilles»
avec Pensia en mi.
La Grande Halle - L’Union (20h30)
14/03
Anouar Brahem
Musique traditionnelle orientale
«Maître enchanteur « de l’oud, ce luth
traditionnel oriental millénaire qui trimballe
dans sa calebasse tout l’héritage musical du
monde arabe et islamique.
Salle Nougaro - Toulouse (20h30)
15-16/03
Mell - Chansons rock - A
l’écart des
parcours
fléchés
« fille-quichante-dela-chanson-française », Mell trace un chemin
original et personnel, défrichant avec une
assurance tranquille une voie nouvelle entre
rock’n’roll et chanson sur des textes qui
oscillent entre gravité et dérision.
Bijou - Toulouse (21h30)
Eddy Mitchell - Variété
française, ballade country
Zénith - Toulouse (31)
24/03
Sinclair - Etiqueté
«Monsieur Funk» de
la chanson française
Havana Café - Ramonville (20h00)
24/03
Lcd Soundsystem - Empreintes d’une
culture musicale mêlant punk rock et électro,
les compositions de James Murphy sont
une invitation à la fête. Des compositions
décalées, ironiques et déroutantes. Foyer R. Panouse - Tournefeuille (20h30)
28/03
Interzone - Composé du musicien
syrien Khaled
Al Jaramani et
du guitariste de
Noir Désir Serge
Teyssot-Gay, Interzone est un exemple de
communication par la musique. En effet,
Serge ne sait pas l’arabe et Khaled ne
connaît pas le français : c’est donc tout
naturellement en musique que leur dialogue
s’incarne.
Vents du Sud - Toulouse (21h00)
29/03
Miossec - Chanson
rock pop français.
De très bons textes
qui sentent le vécu
Le Ramier - Toulouse (21h00)
12/04
Serge Lama «accordeonissi-mots»
- Chansons - Variétés
Halle aux Grains - Toulouse (20h30)
16-28/04
Festival « Le printemps du rire »
Le Printemps du Rire
pour la douzième année
consécutive va vous faire
découvrir toutes les facettes de l’humour avec 52
spectacles différents pour
118 représentations.
One et woman show,
duos, improvisation,
illusionnisme, théâtre
et musique sont programmés au Zénith, à
la Halle aux Grains, à la Grande Halle de
Le Canard A-MP - N°13 - 77
l’Union, à la Salle Nougaro, au Théâtre des
Mazades et dans 24 salles de Toulouse et
son agglomération pour votre plus grand
plaisir. Cette année le Magic Mirrors, le
cœur du festival, s’installe au Grand Rond
Boulingrin pour encore plus de visibilité.
Programme complet :
http://www.printempsdurire.com/
18/04
Michel Jonasz Jazzy blues
Havana Café – Ramonville
19/04
Renaud - Chansons
populaires
Zénith
Toulouse (20h00)
23/04
Suicidal Tendencies
- Pères fondateurs du
hardcore metal américain réputés pour des
prestations scéniques
énergiques
Salle des Fêtes – Ramonville
24/04
Olivia Ruiz
Entre chanson, tango,
rock alternatif, yéyé.
Zénith - Toulouse (31)
HAUTES-PYRÉNÉES
02/03
Abd Al Malik - Un flow au timbre racé et
un verbe tranchant sur des arrangements
oscillant entre rap, slam, jazz et chanson.
Gesp - Tarbes (21h00)
17/03
Tapetto Traci , Kourgane - Pop rock
Tapetto Traci cuit à la vapeur ces influences
dans un esprit de locomotive délirante sans
freins partie pour un voyage au travers des
contrees de l’expérimentation.
Passant des domaines de Mr Bungle, à la
reserve naturelle de Jon Spencer, longeant
les terres volcaniques de Magma jusqu’aux
montagnes symphoniques de Franck Zappa
pour une assomption vers le vortex de
Danny Elfman.
Quatuor batterie-chant-guitare-guitare
baryton, Kourgane pratique un rock aux
croisements du free jazz, de la noise, de
l’improvisation, du métal et de la musique
ethnique.
Bar café-concert «chez Pierrot» - Acizans
Avant (21h00) - 05 62 97 58 26
20/03
Opéra National de Poznan - «Madame Butterfly»
de Puccini
«On m’a dit qu’au-delà des
78 - Le Canard A-MP - N°13
mers, s’il tombe entre les mains de l’homme,
le papillon sera percé d’une épingle et fixé
sur une planche.»
Le Parvis A - Ibos (20h30)
05 62 90 08 55
21/03
Tenor Et Diva Chansons - Variétés
Parc des Expositions - Tarbes (15h00) 24/03
Swing Gadgé, L’air De Rien
Chansons - Variétés
Swing Gadgé : Le nouvel album de la
Compagnie du Tire-Laine est une fête aux
sonorités klezmer, tzigane, manouche, une
fusion de couleurs d’Orient, de musiques
traditionnelles et populaires, d’atmosphères musicales empruntées aux arabesques orientales, tantôt intimistes, tantôt
luxuriantes. Swing Gadgé est aussi l’union
de l’accordéon et du violon qui donne une
intensité émotionnelle entre tradition et innovation sans oublier la voix unique, profonde
et grave de Nono qui apporte une saveur, un
grain et une force aux textes des chansons.
Swing Gadgé signifie en langue tzigane, le
Romanès, ‘Danse, toi qui ne voyage pas’.
Gesp - Tarbes (21h00)
29/03
Bojan Z - Musique
actuelle
Jazz sous influence
bosniaque
Théâtre des Nouveautés - Tarbes (20h30)
05 62 93 30 93
31/03
Toure Kunda - Des rythmes dansants,
des textes
chantés dans
une multitude
de langues :
français, créole
portugais,
wolof, mandingue et bien
d’autres...
Gesp - Tarbes (21h00)
31/03
Poudre de lune (compagnie) - théâtre
«Suis moi je te fuis...» est un duo de théâtre
clownesque. Nous voici dans l’espace de
la gare, du train, la nuit... C’est dans ce
climat absurde que deux clowns en errance
nous accueillent ; l’un est déterminé à partir,
l’autre décide de le suivre.
Théâtre des Nouveautés - Tarbes (20h30)
05 62 93 30 93
18/04
Serge Lama - Un auteur interprète qui fait
désormais partie des grands classiques
français.
Parc des Expositions - Tarbes (20h30)
20-21/04
Anouk Aimée et Jacques Weber - Love
Letters
Initialement prévue avec Philippe Noiret, la
pièce est maintenue avec Jacques Weber
dans le rôle laissé vacant par la disparition
du comédien... Cela commence à l’enfance,
par de petits billets qu’on s’envoie et qui sentent les convenances sociales chez le jeune
garçon et déjà l’indépendance frondeuse
chez la fillette dont la famille a plus d’argent
et de liberté sans doute.
Le Parvis A+ - Ibos (20h30)
05 62 90 08 55
24/04
Laurent Korcia - La passion du violon
Ce violoniste hors
du commun avait
déjà enchanté le
public du Parvis
aux côtés de
l’Orchestre du
Capitole avec une
superbe interprétation du Concerto
de Brahms. Dans
un programme tout à fait original, Laurent
Korcia nous propose cette fois une invitation
à la danse et au voyage, au carrefour de
répertoires, d’époques et de couleurs très
variés, allant de Leclair à Grappelli.
Le Parvis B - Ibos (20h30)
05 62 90 08 55
27/04
Ballet du Grand Théâtre de Genève
- Danse
Programme : Para-Dice,
: Chorégraphie, décors,
costumes et lumières
Saburo Teshigawara,
Pièce pour 8 danseurs
/ Selon désir, Chorégraphie et costumes Andonis Foniadakis, Musique Jean-Sébastien Bach, Chœurs d’entrée
de la Passion selon Saint Matthieu et de la
Passion selon Saint Jean. Pièce pour 16
danseurs / Loin, Chorégraphie Sidi Larbi
Cherkaoui. / Musique Heinrich Ignaz Franz
Biber, extraits des Sonates des Mystères du
Rosaire. Pièce pour 23 danseurs
Le Parvis A+ - Ibos (20h30)
05 62 90 08 55
LANDES
du 02 au 31/03
FESTIVAL
CHANTONS
SOUS LES PINS
http://chantonssouslespins.free.fr/
02/03
Chanson plus bilfluorée
à l’Atrium, Cours Foch à
DAX
un nouveau spectacle
«Poum !» . Créé au Théâtre
d’Ivry en septembre 2004.
05 58 909 909.
03/03
Leslie Leblond et Kaolin6 Pop-rock
salle polyvalente
SOUPROSSE
Kaolin ont sorti leur
3ème album «mélanger
les couleurs» et leur
superbe single «partons
vite» déja sur toutes les
ondes radio et sur toutes les lèvres...
03/03
Sapho chante «Leo ferre»
maison des arts et des loisirs,
Montfort en Chalosse (40)
05 58 98 41 02
08/03
Les Ornitorynques
Variétés
amphithéâtre du lycée agricole - Oeyreluy
Landes (40) (21h) 09/03
Boeuf, Courir Les Rues
Chansons – Variétés
Grange Du Luy - Garrey Landes (40) (21h)
Les interprétations de Boeuf s’inscrivent
dans un univers bien personnel entre
Brassens et Noir Désir.
10/03
Jehan – compositeur interprète toulousain
Wally – humour - Absurdités
protéiformes au cinéma
Pontonx sur l’Adour (40)
cinéma
05 58 74 70 70
17/03
Thierry Romanens - un dépressif enthousiaste suisse
concert
Saint-Paul-les-Dax (40)
salle Felix Arnaudin
17/03
Tonton Georges Trio
concert de Brassens
Lesperon (40)
20/03
les Trapettistes – « La télé en panne »
- répertoire Pierre Perret
concert jeune public
Parentis-en-born (40)
23/03
Karpatt – Jazz manouche – cajun
concert m.a.p.
Mugron (40)
23/03
Karim Kacel - world music
chanson française concert
Serge Utge- Royo
– Chanteur révolté
Saint-Vincent-de-Tyrosse (40)
cinéma-théâtre
24/03
Pascal Lamige «rave musette»
concert
Laluque (40)
salle municipale
24/03
Éric Toulis – Auteur,
compositeur, persifleur. Concert
Léon (40)
25/03
Mell – Punk rock manouche
Larbey (40)
multiple rural «boissec»
25/03
Véronique Pestel – chanteuse à textes
Gilbert Laffaille – Chanteur poétique depuis
30 ans.
Labrit (40)
salle municipale - 05 58
90 07 71
30/03
Patrick Bruel
Mont-de-Marsan (40)
Espace Francois
Mitterrand
30/03
Les Frères Brothers – Quartet humoristico
cappellistique
Hastingues (40)
Rion-des-Landes (40)
31/03
Laurent Madiot
– rock poétique
Les Malpolis
– Fils spirituels
de Zebda et
Nougaro
6/04
«Du bonheur» Patrick Bosso. spectacle
19/03
Tenor Et Diva - Chansons - Variétés
Foyer Valentré - Cahors (15h00)
004.jpg
20/03
Jaime Lorca - «Gulliver»
Marionnettes
Création à Santiago du
Chili, en avril 2006
Spectacle espagnol
surtitré en français
Théâtre - Cahors (20h30
24/03
Jacques Higelin - Chansons - Variétés
Espace F. Mitterrand - Figeac (21h)
28/03
Patrick Bruel - Chansons - Variétés
Parc des Expositions - Cahors (20h30)
027.png
31/03
Nosfell & Agora Fidelio
Nosfell : Jazz ethnovocal
ou rock schizophrène,
indomptable, inclassable. Ce qui est certain,
c’est qu’un concert de
Nosfell est une expérience unique – à la fois
sonore, visuelle et sensorielle, une invitation
au voyage dans une contrée apparemment
Agora Fidelio : Projet paralèlle acoustique
indé -pop de membres de PSYKUP.
Les Docks - Cahors (21h00)
05/04
Frank Michael - Chansons d’amour
Espace Valentre - Cahors
(20h30)
Dax (40)
17/04
Serge Lama - accordeonissi- mots
Mont-de-Marsan (40)
Espace Francois Mitterrand
LOT
16/03
M.A.P. , Boom Club - Soul
- Funk - Rap
Les Docks - Cahors (21h00)
17/03
Compagnie Opéra éclaté - «Le Brave
Soldat Schweik»
Un opéra à découvrir.
Créé en 1958 au
New York City
Center, cet opéra de
Robert Kurka n’est
que très peu joué, et
c’est bien dommage,
car il recèle de très
intéressants passages musicaux : la musique est variée, parfois
mélodique, et s’appuie essentiellement sur
des cors, des trompettes, des percussions,
etc.
Théâtre - Cahors (20h30)
06/04
Concert Découverte «Talents K’chés»
Pop - Rock
Concert avec : Sleep
Talker (rock) + EVM +
Illicite (hip-hop) + Tonton free (électro jungle)
+ Dj So Swing (soul
fun ) + Sofiane (danse)
+ Sidic (conteur) +
expos,vidéo...
Les Docks - Cahors (21h00) 07/04
Les Camionnettes
- Pop - Rock féminin
Irish Pub - Cahors
(20h30)
17/04
Compagnie Josef Nadj - «Petit Psaume
du matin» - Danse contemporaine
Deux tables, deux
chaises, deux balais,
deux manteaux, deux
cadres vides, deux
grands danseurs qui
sont deux grands
chorégraphes…
Ce duo a pris naissance au festival d’Avignon en 99, pour «Le
Vif du sujet», dont le principe est, pour un
danseur, de choisir un chorégraphe.
Auditorium du Pays de Cahors - Cahors
(20h30)
20/04
Raoul Petite & Tektonik chamber
Délire carnavalesque sous fond de
funk rock zappaien
Les Docks - Cahors
(21h00)
21/04
Wally En Spectacle Le comique aveyronnais!
Espace F. Mitterrand - Figeac (21h)
27/04
Samarabalouf Et
Swing accoustique
et jazz manouche.
Espace F.
Mitterrand - Figeac
(21h00)
LOT-ET-GARONNE
02/03
Punish yourself
sleeppers, dont look
back , semi playback Techno-punk, électrometal, glam-indus.
Punish Yourself joue
une musique extrême et abrasive entre
techno punk et metal actuel en passant par
la cold wave 80’s
After-Before session#3. 3ème édition du
festival After-Before. http://www.after-before.
org/
Centre Culturel - Fumel (21h00)
02/03
Ferenc Snétberger + Andy Timmons +
Tito - Jazz - BluesPop - Rock
Dans le cadre du
Festival international de guitare
de nérac : 2, 3 & 4
mars 2007 - http://
www.festivalguitar.
com/
Espace d’Albret
- Nerac (21h00) .
03/03
Cosmik Connection, Brain Damage,
Picore, Hiroshima mon Amour , tektonik
Chamber - Navigue entre jungle, techno
et drum’n bass, le
tout lié par de solides
influences jazzy
Festival After-Before
2007
Centre Culturel - Fumel
(21h00)
03/03
Keith B. Brown - Excellent guitariste, sa
connaissance
des styles de
blues l’ont
placé au
premier rang
de la nouvelle
génération
d’artiste afroaméricains de country blues
Espace d’Albret - Nerac (21h00)
03/03 Steve Smith
Festival International De Guitare 2007
Espace d’Albret - Nerac (23h00) 04/03
Antonio Ruiz Kiko + Andy Timmons band
+ Steve Smith & vital infor
Antonio Ruiz
=> 092.jpg
Guitariste flamenco. Hommage à la culture
gitane et andalouse
Festival International De Guitare 2007 Espace d’Albret - Nerac (17h00) 09/03
Pierre Perret - Pierre Perret mêle dans ses
chansons des textes engagés et des notes
d’humour.
Stadium - Agen (20h30)
10/03
Socalled + L’herbe
Folle
Le Florida - Agen
(21h00)
16/03
Rokia Traore + Invites World Music
Rokia Traore - Rythme
subtil du n’goni bâ,
orchestration simple
et raffinée voix de
velours.
Le Florida - Agen
17/03
Fantasio + Invites Chansons - Variétés
Le Florida - Agen (21h00) 20/03
Tenor Et Diva - récital des succès des
grandes opérettes et comédies musicales
Espace F. Mittérand - Boé (15h00)
23/03
The Honeymen - Duo Blues acoustique
3eme Passage Blues Festival
Magic Mirror
Le Passage (14h00) Mary-Ann Brandon
+ Electric King
- Concert blues dans
le cadre de la 3ème
édition du Passage
Blues Festival.
3eme Passage Blues
Festival
Magic Mirror - Le Passage (21h00) 24/03
Mudzilla & the Haarlem Horns + Sean
Costello +...
Concert blues
dans le cadre
de la 3ème
édition du
Passage Blues
Festival
Centre Culturel
Pierre Lapoujade - Le Passage (12h00) 24/03
Gnawa Diffusion - Simeo
Gnawa Diffusion - L’énergie du ragga funk Oriental
dans une profondeur de
texte étonnante.
Siméo - Chansons à textes
Le Canard A-MP - N°13 - 79
sucrés et acides sur des mélodies aériennes
saupoudrées d’influences reggae
Le Florida - Agen
24/03
Big George Brock + Sam Taylor + Terry
Evans + James Nixon +... - Concert blues
dans le cadre de la 3ème édition du Passage
Blues Festival. Seront également présents
sur scène : Charles Walker + Jackie Payne &
Steve Edmonson Band + Eddy Clearwater.
Magic Mirror - Le Passage (14h00) 29/03
Patrick Bruel
Parc des Expos
Agen (20h30)
31/03
Interzone + Invités World Music
Le Florida - Agen (21h00) 02/04
Tenor Et Diva Chansons - Variétés
Théâtre Comoedia - Marmande (15h00)
06/04
Un Air Deux Familles + Tété + John
Buttler Trio Chansons - Variétés Pop
- Rock
Festival Garorock 2007
- http://www.garorock.
com/
Espace Exposition
- Marmande - Grande
scène (18h00)
07/04
Galaxie Pop - Rock
Espace Exposition - Marmande
07/04
Joey starr + Deftones + Vitalic Soul Funk - Rap Pop - Rock
Musiques électroniques
Espace Exposition
- Marmande) - Grande
scène (15h00) 08/04
Laurent Garnier +
Public Enemy + Asian
Dub Foundation +
Olivia Ruiz Musiques électroniquesPop
- RockWorld Music
Espace Exposition
- Marmande - Grande scène (15h) 18/04
Renaud - chanteur énervé
Parc des Expos - Agen
(20h00)
30/04
Easy Star All Stars
Le Florida - Agen (21h00)
PYRÉNÉES ATLANTIQUES
05/03
Danses Et Légendes Du Monde - World
Music
Gare du Midi - Biarritz (64) (15h00 et
20h30)
80 - Le Canard A-MP - N°13
07/03
Jeanne Cherhal
Nouvelle chanson française. Jeanne Cherhal
raconte ses histoires
tantôt insolentes, tantôt
romantiques sur des airs
jazz, pop ou blues.
Theatre PV Couturier
- Boucau (20h30)
08/03
Ziaf Reprises électro-rock-chanson du
répertoire d’Edith Piaf
Théâtre St Louis – Pau (21h00)
09/03
Pleymo + My Pollux
Pleymo Métal
- Membre du collectif
Team Nowhere. Allie
efficacement le rap
au métal
MyPollux Métal - Pop
core. Sur un métal puissant et incisif, allié à
une douceur étrange et intimiste, se détache
la voix particulière et envoûtante de Lussi.
L’Atabal – Biarritz (20h00) 10/03
Pleymo - Métal - HardcoreSoul - Funk - Rap
Espace Daniel Balavoine - Bizanos (64)
(21h00) 10/03
Mypollux + Invit2s
L’Ampli - Billere
Métal - Hardcore
10/03
Oxmo Puccino - Oxmo Puccino sort des
sentiers hip-hop pour se tourner vers le jazz.
Aussi improbable que surprenant, le rappeur
rude boy pousse la chansonnette avec les
Jazzbastards
L’Atabal - Biarritz (20h00) 11/03
Pierre Perret Chansons
humoristiques
Zenith – Pau (16h00) 12/03
Chanson Plus Bifluorée - Chanson française avec beaucoup d’humour Chansons
- Variétés
Theatre PV Couturier - Boucau (64)
(20h30) 14-15/03
Patxi Garat Ancien élève de la Star Ac,
Patxi est l’auteur
et le compositeur
de la plupart
des chansons.
Le style de cet
album s’inscrit
dans un univers
résolument
pop/folk
La Luna Negra
- Bayonne (64) (20h30) 15/03
La Velle Quartet Jazz - Blues
Théâtre - Bayonne (20h30) 16/03
Diam’s «Dans ma bulle» - Rap
Zenith - Pau (20h00)
17/03
Shakaponk + Yzy
Shakaponk
- Formé en
2002, ce
quatuor
français exilé
en Allemagne,
offre un véritable melting
pot musical. Le
groupe n’hésite
pas à fusionner riffs puissants du métal, chaleur du funk, séquences électro, ambiances
ethniques et phrasés hip hop/ragga
L’Atabal - Biarritz (20h00) 23/03
Raul Barboza Trio World Music
Cinéma le Mélies - Pau (20h30) 23/03
La Fanfare Ciocarlia + Burrunka
World Music
Gare du Midi - Biarritz (21h00) 23/03
Les Supremes Dindes + Invités
L’Ampli - Billere (20h45) 23/03 Black Bomb A + Infest Pop - Rock
L’Atabal - Biarritz (20h00) 23/03
Deep Purple - Groupe mythique, initiateur
du mouvement
Hard rock
Zenith - Pau
(20h30) 24/03
1, 2, 3... Chedid Chansons - Variétés
Centre culturel Alexis Peyret - Serres-Castet (21h00) 24/03
Black Bomb A + Jenx
Black Bomb A - S’appuie sur une fusion
rebelle entre métal, punk et hardcore
Jenx - groupe de metal indus bordelais
L’Ampli - Billere (20h30) Maximum Kouette + 100 Grs De Tetes
Maximum Kouette Musique funk, une base
rock, des intonations
ragga, un esprit punk,
une musique colorée
L’Atabal - Biarritz (20h) 30/03
Guem - «nouveau Spectacle» - Maître
inconteste des
percussions, il
pratique la musique traditionnelle
et la musique de
transe
L’Ampli - Billere
30/03
Star Academy Chansons - Variétés
Zenith - Pau (20h00) 31/03
Patrick Bruel Chansons - Variétés
Zenith - Pau (20h30)
10/04
Serge Lama «accordeonissi-mots»
Chansons - Variétés
Gare du Midi - Biarritz (20h30)
14/04
Tonton Georges Trio
Chansons - Variétés
Centre culturel Alexis Peyret - Serres-Castet
(21h00) 20/04
Renaud - Chansons populaires
Zenith - Pau (20h30) 26/04
Serge Lama «accordeonissi-mots»
Chansons - Variétés
Gare du Midi - Biarritz (20h30) 28/04
Boudu Les Cop’s Chansons - Variétés
humoristiques
Centre culturel
Alexis Peyret
- Serres-Castet
(21h00)
TARN
02/03
Red + Bo Weavil
Jazz - BluesPop - Rock
Lou Bolega Son
- Castres (20h30)
Ernesto «tito»
Puentes - Trompettiste - World Music
afro-cubaine
Salle de Spectacles
- Gaillac (20h30)
03/03
Otargos - Necrocult - Malhkebre - Old
Skull - Métal - Hardcore - Concert Profusion
«Une Nuit En Enfer 3»
Salle rené Cassin - Saint
Sulpice (20h30)
06/03
Abd Al Malik + Ketama Abd Al Malik : Un flow au timbre racé et
un verbe tranchant sur des arrangements
oscillant entre rap, slam,
jazz et chanson.
The Ketama Family :
Pop rock à l’ambiance
acoustique, électrique,
atmosphérique, minimaliste et poétique.
Lou Bolega Son - Castres (20h30)
10/03
Les Eclusiers chantent Brel Chansons
- Variétés
Halle d’occitanie - Lavaur (21h00)
10/03
Laurent Gerra flingue la
télé - one man show
Scénith Parc Expos - Albi
(20h30)
10/03
Les Chevalliers du Fiel - Two men show
Y a-t-il un
assassin dans la
salle ? Avez-vous
déjà assisté à
une arrestation
en live, avec le
risque que le
coupable soit
assis juste à côté
de vous, dans la
salle de spectacle ?
Maison de la Musique - Blaye-les-Mines
(21h00)
05 63 76 56 01
14/04
L’encyclopédie des tendances souterraines - danse - Festival reBonds’07
Compagnie Système Castafiore - Pièce pour
6 danseurs
Théâtre - Albi (20h30)
05 63 54 00 25
16/03
«Le Principe de solitude» - Danse contemporaine - Festival
reBonds’07
Chorégraphies :
Heddy Maalem
Théâtre - Albi
(20h30)
le début des années 60 pour défendre des
idées humanistes et fraternelles face aux
silences des grands médias, hélas à ce jour
incompétents à reconnaître à sa juste valeur
le talent d’une des plus grandes interprètes
populaires de notre pays.
Cinélux - Saint-Juéry 23/03
Lo’jo + Swing Gadge World Music
Lo’Jo, c’est avant tout
une musique originale
concentrant plusieurs
courants musicaux,
des rythmes où se
mélangent violon,
cora, dub, tango et
percussions africaines, mélopées arabes,
contretemps jamaïcains, violons de Bohème,
pulsations funk ou rythmes africains.
Lou Bolega Son - Castres (20h30) 23/03
Olivia Ruiz Adrienne Pauly
Entre chanson,
tango, rock
alternatif, yéyé
Salle de Spectacles - Gaillac
24/03
Maria Dolores World Music
Cinélux - Saint-Juéry (20h30)
30/03
Nosfell + Purafe
Chansons - VariétésJazz - Blues
Ce qui est certain,
c’est qu’un concert
de Nosfell est
une expérience
unique – à la fois
sonore, visuelle
et sensorielle,
une invitation au
voyage dans une
contrée apparemment inconnue.
Lou Bolega Son - Castres (20h30) 13/04
Zao - Rock In Opposition 2007
Maison de la Musique
- Le Garric (18h00)
21/03
Patrick Bruel Chansons - Variétés
Scénith Parc Expos - Albi (20h30)
23/03
Francesca Solleville
est la plus généreuse des rebelles de la
chanson française. Avec
son beau regard lucide
posé sur le quotidien
qui l’entoure, Francesca
sait émouvoir son public
fidèle et attentif qui
reconnaît en elle la voix d’une femme, d’une
artiste sincère qui lutte en chansons depuis
14/04 - Rock In
Opposition 2007
Nebelnest + Peter
Blegvad Trio +
Faust + GMEA
Maison de la
Musique - Le Garric
(11h00) 15/04
Magma + Guapo + Mats/Morgan Band
Rock In Opposition
2007
Magma : Rock progressif psyché cultissime
dans les 70’s !
Maison de la Musique
- Le Garric (81) (11h00) 20/04
Serge Lama Chansons
- Variétés
Le Forum - Graulhet
(20h30)
03/5
Lynda Lemay
.
Chansons - Variétés
Un petit accent
québécois qui caresse
avec subtilité et émotion les histoires du
quotidien Scénith Parc Expos
- Albi (20h30) TARN-ET-GARONNE
02-03/03
Bandini
Pop - Rock
Bandini assume
un rock cuivré,
hybride aux textes revendicatifs.
Théâtre Olympe
de gouges
- Montauban
(20h30)
08/03
Michel Etcheverry - chanteur basque
populaire
Hommage à Luis
Mariano - Opérette.
Salle des fêtes du
marché de la gare
- Montauban (20h30)
10/03
Kiemsa - 10 Rue
De La Madeleine
Métal - Hardcore
Le Rio Grande
- Montauban
10/03
Les étoiles du ballet du Capitol de
Toulouse
- Danse
classique
Salle
Eurythmie
- Montauban
(20h30)
30/03
Toure Kunda
World Music
Des rythmes
dansants, des textes
chantés dans une
multitude de langues
: français, créole
portugais, wolof,
mandingue et bien
d’autres... .
Le Rio Grande - Montauban 04/04
Tenor Et Diva Chansons
- Variétés
Espace Confluences - Moissac
(15h00)
15/04
Boeuf - Chanson française douce et
poétique
Pour ne pas étouffer,
ce qui est créé doit
prendre l’air.
Le 07 avril 2005,
Fabien Boeuf a 30
ans et des chansons
dans ses cahiers.
Pour le coup, il décide d’en enregistrer
quelques unes pour les sortir de sa chambre.
Café Musical Le Puits de Jour - Lauzerte
05 63 94 70 59
20/04
Vocal Colors Gospel Singer Jazz - Blues
World Music
concert de gospel au profit de la CroixRouge francaise délégation départementale de Tarn et Garonne. Réservation au
05.63.63.04.25
Temple des Carmes - Montauban (21h00) 25/04
Jean-Marie Bigard
«Mon psy va mieux»
Salle Eurythmie
Montauban (20h30)
05/05
Keny Arkana
La passionaria du rap
marseillais. Un Hip-hop
militant et rageur
Le Rio Grande
Montauban
Rubrique réalisée par Agnès Maillard
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