the green machine (txt)

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THE GREEN MACHINE
Texte de Stéphane Malka
REVERDIR LE DESERT
Le désert, horizon en projection constante, fascine par la splendeur virginale de ses paysages et
la pureté de ses lignes.
Au-delà de la fascination rétinienne de cette terre sublime des absences et du silence, le désert
est un territoire riche en ressources inexploitées. En effet, l’emprise du désert sur la surface du
globe est considérable ; Il s’agit d’environ 40 000 000 de km2 d’espaces laissés dans leur
immense majorité en friche.
Vu à travers le prisme de la surpopulation mondiale et surtout du réchauffement climatique le
territoire du désert s’avère être un enjeu majeur en terme de développement durable et humain.
Chaque année, 120 000 km2, une surface équivalente à la superficie du Bénin est perdue en
raison de la désertification et de la dégradation des terres. Ces territoires perdus annuellement
pourraient produire 20 millions de tonnes de céréales.
Inéluctablement, la désertification rapide de ces terres aboutit à la famine et diminue la sécurité
alimentaire. C’est également un facteur majeur de pauvreté pour des régions entières,
endommageant la stabilité économique des communautés d’éleveur nomades. Des terres
pauvres signifient donc des peuples pauvres, des émeutes politiques et des troubles sociaux.
L’agriculture représente la réelle richesse d’une civilisation; Lorsque nous perdons la biodiversité,
c’est tout le système social qui est en faillite.
En 2007, les Nations Unies ont décrété la problématique de la désertification comme un des
enjeux majeurs du XXIème siècle. En effet, les territoires et régions désertiques représentent à
ce jour plus de 40% de la surface terrestre, et 60% des prairies du globe se désertifient (voir
photo satellite NASA / Indice de désertification).
Les enjeux du désert Sahariens sont donc régionaux, mais au-delà ils s’inscrivent dans une
logique plus large de réhabilitation planétaire.
Il est donc fondamental d’endiguer la désertification
Les combustibles fossiles, carbone, charbon et gaz ne sont pas les seuls facteurs qui contribuent
au changement climatique. Les précipitations dans le désert Saharien sont faibles (1 à 100mm)
mais fréquemment violentes car alimentées par le choc thermique issu de la rencontre des
masses d’air de l’océan et du désert. Néanmoins l’évaporation est quasi immédiate, car l’eau et
le carbone sont liés au matériau organique des sols. Quand ces derniers sont abimés, ils libèrent
du carbone qui retourne dans l’atmosphère.
Le désert avance seulement lorsque les sols nus ne sont pas recouverts de végétal, même léger.
Le sol est directement soumis aux variations climatiques, froides à l’aube et ardentes au zénith.
Une simple couverture de litière végétale permettrait ainsi que modifier le microclimat et donc à
une plus grande échelle au macroclimat terrestre.
Grâce aux prescriptions du management holistique et des pâturages planifiés, il est aujourd’hui
possible de régénérer les sols arides et semi arides, en commençant par la lisière Saharienne et
les oasis existantes. Ils se développent par diffusions radiales, autour de ces nœuds. Vu que seul
20% de la superficie du Sahara est en réalité un désert de sable, le champ des possibles est
étendu sur ce territoire.
S’inscrivant dans cet axe, l’oasis mobile THE GREEN MACHINE est une plateforme, une ville
agricole et industrielle nomade et autonome de régénération des écosystèmes déficients et de
développement de la permaculture (permanent agriculture) .
Une arche de sauvegarde des sols stériles.
La structure pont du plateau de la ville est montée sur 4 Crawlers. Ces engins à chenilles ont été
conçus pour transporter les lanceurs spatiaux de la NASA et peuvent rouler en tout terrain avec
une charge considérable.
L’oasis mobile tire parti des éléments hostiles du désert Saharien ; le soleil puissant, le vent et la
forte amplitude thermique entre les températures diurnes et nocturnes.
GREEN MACHINE est énergétiquement autonome. Mieux encore il génère de l’électricité grâce à
ses tours solaires et produit de l’eau pour l’irrigation quotidienne des territoires parcourus.
A son bord, l’Oasis est équipée de :
* 9 ballons produisant 450m3 d’eau chaque jour par condensation d’air. Ces ballons sont
suspendus au-dessus de la cité agricole et ont la capacité de collecter de l’eau saine à partir de
l’air. À l’intérieur du ballon se trouvent des feuilles métalliques qui sont alors refroidies. L’air qui
passe à travers des orifices, se condense et passe de l’état gazeux à l’état liquide. De l’autre coté
vont alors se former des gouttelettes d’eau. Pour collecter l’eau, un tuyau est installé à l’arrière du
ballon pour diriger le liquide jusqu’à un réservoir placé sur le sol par condensation de l’air. Les
ballons captent ainsi la vapeur d’eau qui se trouve dans l’air et la liquéfie par condensation en la
faisant circuler dans les mats froids des tuyaux verticaux. Ces mêmes ballons sont équipés de
turbines qui génèrent de l’énergie renouvelable. Cette énergie sera ensuite utilisée par un
système embarqué dans le ballon, responsable de la formation du liquide. Les 9 ballons
produisent, en fonction du vent et de la température, un total de 450 m3 d’eau par jour en
moyenne dont les deux tiers sont dédiés à l’irrigation du Sahara.
* 9 Tours Solaires d’une puissance de 450kw.
En effet, l’énergie solaire reçue dans le désert Saharien dépasse 2000 kWh/m² et peut atteindre
dans les meilleurs cas 3000 kWh/m² par an. Un potentiel que le projet exploite par le biais de
Tours Solaires. Véritables centrales à énergies renouvelables, elles canalisent l’air chauffé par le
soleil afin d’actionner des turbines pour produire de l’électricité.
La différence de température dans les serres au pied de la tour créé une dépression au niveau
de son sommet. L’air chaud au niveau du sol aspire à sortir par la cheminée. Lorsque les vents
rencontrent les turbines situées aux pieds de la tour ils peuvent atteindre les 54 km/h générant
ainsi un flux d’électricité aussi constant que l’ensoleillement du désert.
* 24 500m2 de champs de céréales, directement transformées dans des usines de traitements et
manufactures à destination essentiellement vouée à la semence Saharienne.
* 4 500m2 de serres agricoles hydroponiques (dont le Maroc est un des leaders mondiaux) plus
économes en eau et en énergie.
* 4 700m3 de citernes
* Des fermes d ‘élevage et du bétail pour fertiliser les sols, nourrir les habitants et alimenter en
appoint les populations locales.
Les déchets organiques solides et liquides (après méthanisation et compostage) les produits
fermentescibles, les eaux usées sont recyclés en boucle courte et locale dans les canons à
labour.
Des logements, écoles, restaurants communautaires, lieux de détentes et jardins d’agrément
viennent compléter la ville.
* Un bassin de rétention de 50 000m3
Le principe de revitalisation des terres est simple et déjà éprouvé : Grâce à un retournement de
la terre très large dû aux passages de ses 4 fois 4 chenilles, se forment des sillons. Ainsi les
premières paires de chenilles permettent un premier labour sur lequel est versé un premier
apport d’eau pour attendrir la terre et la roche friable mélangé au sable. Viennent ensuite les
paires arrière de chenilles qui injectent un mélange d’eau, d’engrais naturel et de graines
céréalières. Le sol est ainsi prêt à absorber et retenir la pluie aussi fine qu’elle soit en stockant le
carbone et en détruisant le méthane.
Sur une plus longue échelle de temps, la biodiversité:
_Un an après qu’un champ soit mis en jachère, il est colonisé par des plantes annuelles dont les
racines ne durent qu’une saison. La faune sauvage est limitée aux insectes et aux petits animaux
qui passent en cherchant des semences.
_Cinq ans après, quelques arbustes et herbacées pérennes apparaissent, mais la plupart des
plantes sont encore éphémères. On y trouve aussi des termitières et des terriers creusés par les
rongeurs.
_Dans une décennie les graminées pérennes commencent à se développer et des vrais arbres
poussent çà et là. Le chacal et le lièvre se cachent parmi les arbustes, et de temps en temps du
grand gibier passent en troupeau.
-Finalement l’ancien champ ne se distingue plus d’une oasis robuste, et on y trouve toutes sortes
de plantes et d’animaux, des grands, des petits, des herbivores, comme des prédateurs.
Selon le Pr. Allan Savory, chercheur et développeur en techniques holistiques, si nous pouvions
reverdir la moitié des lisières de désert et des prairies du monde, le carbone ainsi conservé dans
les sols nous permettrait de revenir à l’état environnemental de l’ère préindustrielle.
Le tout en nourrissant l’humanité.