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Ceux qui font bouger la Terre Voici le portrait de quelques-uns des hommes et des femmes appartenant au réseau de l’UICN et désignés par ce dernier qui, de l’Uruguay à l’Inde en passant par le Malawi et l’Allemagne, incitent à la conservation à tous les niveaux, du village à l’arène politique internationale. ILS FONT BOUGER LES CHOSES « J’ai dit aux hommes ce qu’ils pouvaient faire de ma rivière. » Khadija Ahmed voyait la vie déserter le village. La rivière Hadejia coulait goutte à goutte quand elle aurait dû être en crue ; la parcelle agricole donnait de moins en moins à manger à la saison sèche ; la production de millet à battre et à vanner se réduisait chaque année ; le bétail de la famille avait les côtes saillantes et les filets remontaient de plus en plus souvent vides, diminuant le revenu tiré de l’huile de poisson. En essayant de voir ce qui avait changé en amont du fleuve, on voyait que la rivière était trop forte par endroits, trop faible ailleurs et que les mauvaises herbes se propageaient partout. Tant que personne ne se manifestait, la situation ne pouvait qu’empirer. Mais que pouvait faire Khadija ? C’était une femme. Les hommes dirigeaient l’armée. Les hommes contrôlaient les droits à la terre. Les hommes conduisaient l’Islam. Les hommes contrôlaient même le marché des charrettes de livraison d’eau. Traditionnellement, on attendait des femmes telles que Khadija qu’elles restent à la maison pour élever les enfants. Les femmes du nord du Nigeria avaient de longue date appris à supporter cette frustration silencieuse, à l’accepter comme leur destin. Mais Khadija sentait bien qu’il n’y avait rien à gagner à garder le silence. Alors, du haut de sa peur et de son désespoir, elle a finalement décidé de dire ce qu’elle avait sur le cœur, d’une voix nouvelle et avec des résultats sans précédents. Aujourd'hui, Khadija contribue à l’élaboration du plan de gestion du bassin versant, persuadant les hommes du conseil à l’écouter et à adopter certaines de ses recommandations. Pour la première fois, les femmes se sentent responsabilisées le long du bassin versant, et leur point de vue aide à prendre des décisions plus globales et, de ce fait, plus viables. Crise de Suez 1957 Générosité dans les forêts colombiennes Le biologiste d’origine colombienne Hendrik Nicolas Hoeck a décidé de faire exactement le contraire de ce que la logique axée sur le marché aurait dû lui suggérer. Au lieu de consacrer l’exploitation agricole de 200 hectares—dont lui et sa sœur Marianne ont hérité de leurs parents à Guasca, Colombie, et où ils ont grandi et développé une passion pour la nature—à l’horticulture ou de la diviser pour des opérations immobilières très rentables, ils ont décidé d’en faire don à la Fundación Natura, un membre de l’UICN. Ils n’ont mis à cette donation qu’une seule condi- tion : la terre et ses merveilleuses forêts andines devront être préservées à perpétuité et consacrées à la recherche et à l’éducation environnementales. « La générosité de Hendrik ne s’est pas limitée à faire don de la réserve : il est resté engagé à fond dans l’aménagement de ce qui est à présent l’Encenillo Biological Reserve, qui préserve les dernières forêts d’« encenillo » des Andes orientales de Colombie », tient à préciser Roberto León Gómez Charry de la Fundación Natura. Membre du Comité directeur, Hendrik fait régulièrement le voyage de la Suisse, où il vit à présent, à son pays d’origine pour participer aux prises de décisions sur l’avenir de la Réserve. « Son exemple a une forte charge symbolique dans ce pays ravagé par la violence, où il nous faut restaurer non seulement l’harmonie sociale mais aussi nos écosystèmes et nos forêts naturels pour les rendre accessibles à tous les Colombiens », ajoute Roberto. Elle a sauvé le Chacoan guanaco À 36 ans, la jeune scientifique bolivienne Erika Cuéllar-Soto, membre de la Commission de sauvegarde des espèces de l’UICN, a déjà apporté une contribution Signature du traité de Rome majeure à la conservation de la nature, notamment en sauvant le Chacoan guanaco, un camélidé en voie de disparition, à l’intérieur et dans les environs du Kaa-Iya del Gran Chaco National Park (KINP) de Bolivie. Le guanaco est l’une des espèces vedettes ayant motivé la création du KINP—le plus grand parc national de Bolivie et la plus vaste aire protégée de forêt sèche du monde. Grâce à son engagement sans réserve, à son dévouement et à ses efforts inlassables pour empêcher la disparition de l’espèce, Erika a réussi à mettre un terme à la chasse sportive illégale. Travaillant en étroite collaboration avec les différents acteurs qui possèdent et gèrent les terres dont dépendent les guanacos, le KINP, l’organisation autochtone Isoseño Guarani, CABI, le territoire autochtone Isoso et les éleveurs de ranch locaux—elle a par ailleurs constitué une équipe compétente et dévouée de parabiologistes Isoseños. Elle a fait naître une prise de conscience et une éthique de la conservation parmi une population qui, il y a quelques années, considérait les guanacos comme une source de viande. Elle continue sans relâche à mettre sa sensibilité et son inépuisable esprit d’initiative au service de la promotion d’un programme de conservation transfrontalier entre son pays et le Paraguay. En dépit des difficultés d’ordre politique qui la freinent, Erika rêve de voir cette zone bi-nationale du Gran Chaco classée comme Bien du patrimoine mondial. « J’ai acheté des actifs en eau pour aider à payer des dividendes liquides. » Les hydrologues ont coutume de plaisanter sur la manière dont « l’eau s’écoule vers le haut, dans le sens de l’argent ». C’est peut-être vrai. Mais lorsque votre ville de plus de 2,1 millions d’habitants, en plein essor, est perchée à 2 800 mètres d’al- 1958 > PLANÈTE CONSERVATION • NUMÉRO DU 60IÈME ANNIVERSAIRE 11 titude—la plus haute capitale du monde après La Paz, Bolivie—, le moindre effort hydraulique exigerait la puissance d’Hercule et la richesse de Midas. N’ayant ni l’une ni l’autre, Pablo Lloret a opté pour une approche plus habile. Il a en effet décidé de protéger l’un des quelques rares bassins versants encore existants au-dessus de Quito. Ce qui l’a conduit à travailler avec la gravité plutôt que contre elle, économisant ainsi du temps et de l’argent. Toutefois, la conservation exigeait malgré tout des fonds importants qu’il n’avait pas. Alors, pour veiller à ce que les « services d’eau naturelle » demeurent intacts, Lloret s’est posé deux questions : qui peut payer pour la protection des bassins versants et combien ? Comment les convaincre qu’il est dans leur intérêt de le faire ? Avec l’appui de l’UICN, il a lancé une étude pour quantifier les retours sur investissement positifs que la protection apporterait à certains utilisateurs d’eau. Il en a sorti un prospectus et il a réussi à convaincre les services publics de l’eau et de l’électricité et le plus important brasseur de la ville d’investir. Un fonds fiduciaire a ainsi été mis en place—le Fonds de protection de l’eau pour Quito (FONAG)—pour financer de manière durable la restauration et la gestion du bassin versant. Déplacer des montagnes Lawrence (Larry) Hamilton est l’une des personnalités les plus connues de la conservation mondiale de la montagne pour la création et la gestion d’aires montagnardes protégées. « Avec une passion à la fois intellectuelle et sentimentale, il a travaillé dur tout au long de sa carrière, souvent pour des « causes orphelines »—celles qui avaient besoin d’un porte-drapeau. Il voit souvent bien avant les autres les questions qui doivent être abordées », dit son collègue Graeme Worboys, qui travaille depuis longtemps avec lui. « La générosité Établissement de la Commission des aires protégées de l’UICN 12 d’âme naturelle de Larry le pousse à vraiment aimer aider les autres à apprendre et à progresser sur le plan professionnel. Son enthousiasme pour son travail lui vient du souci profond qu’il a de la protection de la nature et des gens, ce qui continue d’être une inspiration pour d’autres. » Larry a représenté l’UICN pour le « Mountain Mafia » original, qui a joué un rôle important dans la prise en compte des montagnes comme un sujet de préoccupation spécifique dans le cadre d’Action 21 au Sommet de la Terre de 1992. Il a été le fer de lance ou l’un des leaders des engagements et des programmes de l’UICN sur les mangroves, les montagnes, les forêts de brouillard, les questions transfrontalières et les interconnexions de la conservation. Il a dirigé pendant 12 ans le Programme des montagnes au sein de la Commission mondiale des aires protégées, mettant en place dans 60 pays un Réseau de gestionnaires et de scientifiques spécialistes des Aires de montagne protégées. Larry est chaleureusement remercié pour son enthousiasme contagieux et sa manière exemplaire de diriger des ateliers participatifs qui ont éveillé dans le monde entier un intérêt pour la cause des aires protégées. Dévouement sans frontières Franziska Tanneberger, une écologiste allemande défenseuse du paysage et de la conservation, arbore à 30 ans un palmarès impressionnant. Après avoir contribué d’une manière exceptionnelle à la protection de tourbières ombrophiles quasi naturelles en Allemagne, Pologne et Sibérie occidentale, elle consacre à présent son énergie et son talent à la conservation de la fauvette aquatique, la seule espèce de passereau d’Europe continentale menacée de disparition à l’échelle mondiale. Lorsqu’elle était étudiante, Franziska a travaillé à BirdLife Belarus sur des problèmes de conservation dans des aires d’étangs à poisson et de tourbières ombrophiles des zones humides de Polésie, notamment celles qui abritent le principal noyau mondial de la population de fauvette. Même dans des 1959 PLANÈTE CONSERVATION • NUMÉRO DU 60IÈME ANNIVERSAIRE Fidel Castro prend le pouvoir à Cuba conditions extrêmement difficiles sur le terrain, à Shegarka, une grande tourbière ombrophile en Sibérie occidentale, elle s’est surpassée pour réussir à recueillir des données qui ont servi à présenter une proposition au site du Patrimoine mondial des tourbières ombrophiles de Vasyuganskoe/Sibérie occidentale. Franziska élabore actuellement des stratégies de reconstitution de la fauvette aquatique, tout en donnant des conseils avisés aux autorités du Parc national de l’Oder inférieur. « Franziska a rendu des services inestimables à la protection des derniers sites allemands de reproduction de cette espèce rare dans notre parc national de plaine d’inondation », déclare le directeur, Dirk Treichel. Tout en travaillant sur un Projet Nature EU LIFE pour conserver la fauvette aquatique en Pologne et en Allemagne, Franziska a mis au point des mesures de conservation innovantes pour la vallée de la Peene dans le MecklenburgVorpommern, en persuadant les parties prenantes locales de tester de nouveaux modes de gestion des tourbières ombrophiles de plaine d’inondation. « Le dévouement et le talent de Franziska sautent aux yeux de tous ceux qu’elle approche, des populations locales aux autorités gouvernementales », dit son collègue Hans Joosten. Elle associe la passion à d’excellentes connaissances scientifiques. Sa compréhension de huit langues lui permet de franchir de nombreuses barrières culturelles et linguistiques pour réaliser ses ambitieux objectifs de conservation. Franziska a été nommée pour le Young Conservationist Award qui sera présenté au Congrès mondial de la nature. De la base au sommet Marina López est une responsable autochtone du Corridor biologique de la Talamanca caribéenne au sud du Costa Rica. Fondatrice de la Commission des femmes autochtones de Talamanca (ACOMUITA) et présidente de son Conseil d’administration, Marina a contribué à réduire la pauvreté parmi les familles qui 1960 > ILS FONT BOUGER LES CHOSES vivent dans les territoires autochtones du Bribri et du Cabécar. Elle aide en particulier à améliorer les conditions de vie des femmes autochtones en créant des emplois par toutes sortes de moyens, notamment grâce à une chocolaterie et à des projets touristiques communautaires, ainsi qu’en amélio- rant la productivité des exploitations agricoles locales. Toutes ses initiatives sont mises en place selon des modalités compatibles avec la culture locale et le milieu concerné. Voyant que la pauvreté implique par ailleurs souvent un manque de pouvoir, de participation politique et de droits, Marina conduit également une action portant sur la responsabilisation, la sensibilisation politique et le renforcement de l’identité culturelle des femmes autochtones. Gardien des océans Graeme Kelleher est l’un des grands champions des aires marines protégées. « Il fait partie des rares personnes dont l’enthousiasme, l’énergie et les réalisations ont eu un véritable impact sur le monde et sur la manière dont nous protégeons nos mers », dit son collègue Dan Laffoley. L’une de ses grandes réussites a consisté à superviser l’Australie dans sa mise en œuvre de ce qui demeure l’une des plus grandes et des plus célèbres aires marines protégées du monde—la Grande Barrière de Corail. Pendant 18 ans, Graeme a ainsi été le premier Président-Directeur général permanent de la Great Barrier Reef Marine Park Authority. Il a joué un rôle de premier plan pour mettre un terme ou faire échec aux menaces qui pesaient sur le parc marin, en négociant un accord entre le Gouvernement fédéral australien et celui de l’État du Queensland pour la gestion courante du parc pour lequel il a conçu et mis en œuvre des plans de zonage à usage multiple pour impliquer le public dans le développement du parc au titre d’un programme de partici- 15 nouveaux pays africains sont admis à l’ONU 1961 pation communautaire. Cette approche participative mise au point dans le cadre de ces tout premiers plans de zonage, qui était à l’époque tout à fait inédite, est à présent considérée dans le monde entier comme l’un des piliers de la meilleure pratique de gestion du milieu marin. Après avoir été le premier Vice-Président (Milieu marin) de la Commission mondiale des aires protégées (CMAP) de l’UICN, chargé de la coordina- tion des efforts pour l’établissement d’un système représentatif mondial des aires marines protégées, Graeme est à présent le Conseiller principal de la Commission. Il a travaillé sur des projets d’aires marines protégées dans de nombreuses régions du monde, notamment en Tanzanie, à Samoa et au Vietnam, et a dirigé le Groupe de travail sur la Haute Mer de la CMAP. En 2007, Graeme s’est vu décerner par la CMAP–Marine un prix pour l’œuvre réalisée tout au long de sa vie, en reconnaissance de son exceptionnelle contribution à la protection des océans de la planète. « J’ai importé l’hydro-démocratie au Sahel ». Ce n’est qu’après coup que les journaux ont commencé à critiquer l’élection au Nigeria. Mais la presse a raté le point le plus important: une révolution en douceur de la réglementation de l’eau. Le Dr. Muslim Idris siège au comité de coordination du Parti vert. Même si ses candidats ont perdu, il se pourrait que ses efforts pour répandre la démocratie remportent une victoire. Le long de la rivière Komadugu Yobe, des troubles sociaux ont éclaté face à une rivière qui rétrécit et une démographie qui explose. Les sécheresses ont fait rage. En vingt ans, la population a triplé passant de 10 à 30 millions d’habitants. Gardiens de troupeaux et cultivateurs se sont affrontés dans les Création du WWF avec l’aide de l’UICN villages, avec des centaines d’incidents violents chaque année. « Vous ne pouvez imaginer l’ampleur du conflit », a déclaré Idris. Pire, les services publics des eaux s’ignorent les uns les autres. « Les accusations fusent, chacun déclarant ‘ce n’est pas de notre faute’. La politique est devenue démoralisante ». À un certain stade, les priorités ont fini par juguler la paralysie et le conflit par céder le pas à la collaboration. Il a fallu deux ans pour qu'Idris et l'Initiative pour l'eau et la nature de l'UICN parviennent à donner corps à leur vision dans un cadre institutionnel au sein d’un Comité de gestion intégrée des ressources hydriques, doté d'un fonds fiduciaire visant à lever les 125 millions $US nécessaires à la réalisation d’un plan global de gestion des captages. Les améliorations concernent le terrain, les agences et la rivière, avec des fonds affectés à des actions précises. Le pêcheur-biologiste Juan Francisco Meirana González, plus connu sous le nom de Coco, est un pêcheur uruguayen qui vit à Playa Verde, dans le Río de la Plata. Comme tous les hommes de sa famille, il a pêché là toute sa vie. Coco a toujours voulu étudier la biologie marine mais son éloignement géographique de toute université a rendu son rêve impossible à réaliser. Des liens se sont noués entre Coco et l’ONG Karumbé (Tortues de mer d’Uruguay) à cause du nombre important de tortues vertes que Coco a accidentellement prises dans ses filets. « Coco fait preuve d’un profond respect envers l’océan et la nature en général », dit Mariana Ríos, de Karumbé. « Même s’il arrive couramment qu’une tortue qui vient de mourir soit mangée par la famille de Coco et par d’autres en ville, il tente toujours de les sauver. » Chaque fois qu’une tortue de mer s’échoue dans cette zone ou Youri Gagarine est le premier homme dans l’espace > PLANÈTE CONSERVATION • NUMÉRO DU 60IÈME ANNIVERSAIRE 13 s’emmêle dans des filets, Coco téléphone à Karumbé ; mais il a désormais suffisamment d’expérience et de matériel pour venir luimême en aide aux tortues. Coco a pris la décision de ne pas pêcher trop près des aires côtières rocheuses où, il le sait, la plupart des tortues se font prendre. Aujourd'hui membre de Karumbé (qui fait partie du Comité uruguayen de l’UICN), il travaille avec des membres du Groupe UICN de spécialistes des tortues marines et a réussi à sauver plus de 100 tortues. Une dynamo humaine En 2006, quand le Consortium pour la gestion internationale des aires protégées/ UICN a décerné à l’unanimité à une jeune écologiste russe de 26 ans le prix de la Bourse de la jeunesse pour qu’elle assiste au Séminaire international sur la gestion des aires protégées organisé au Montana, E.U., Svetlana Kopylova avait déjà marqué la conservation de son empreinte. Cette distinction honorifique est venue reconnaître la profondeur et l’ampleur de son expérience des aires protégées et de son approche innovante de leur gestion. Svetlana a un parcours impressionnant : elle a été la Responsable de projet pour un Fonds pour l’environnement mondial/PNUE à l’EcoCenter « Zapovedniks » en Russie, où elle était chargée de renforcer le réseau des centres de formation pour le personnel des aires protégées d’Eurasie du Nord. « Svetlana est l’une des jeunes personnes les plus talentueuses, bien organisées et dévouées que j’ai rencontrées dans la communauté des aires protégées », déclare Natalia Danilina, Vice-Présidente régionale de la Commission UICN mondiale des aires protégées pour l’Eurasie du Nord. Svetlana a également été la Coordinatrice à l’Eco- Construction du mur de Berlin 14 Center du Programme d’éducation à l’environnement et elle a formé à des méthodes de gestion et de conservation innovantes des directeurs d’aires protégées, des éduca- teurs à l’environnement, des spécialistes de l’écotourisme et des gardes forestiers. Svetlana a contribué à élaborer la Stratégie nationale russe pour la gestion des aires protégées et elle prépare actuellement un doctorat sur l’intégration des réseaux écologiques et des systèmes d’aires protégées européens dans le développement socioéconomique régional. Et, comme si elle n’était pas suffisamment occupée, elle a depuis peu la fierté d’avoir donné naissance à un petit garçon. Lutter pour les droits Osvaldo Munguía, administrateur fondateur de la Mosquitia Pawisa Apiska (MOPAWI), l’Agence pour la mise en valeur de la Mosquitia, travaille sans relâche depuis plus de 20 ans pour la conservation de la Mosquitia hondurienne, une vaste étendue de forêt pluviale intacte au nord-est du Honduras. Cette aire, qui englobe la Réserve de la biosphère de Río Plátano, est la terre natale des Miskitos, Tawahkas, Pech, Garífunas et LadinosMestizos autochtones. Lorsque la MOPAWI, aujourd'hui membre de l’UICN, a commencé son travail, elle a découvert que ces peuples étaient persuadés d’être propriétaires de la terre sur laquelle ils vivaient ; alors qu’elle était en fait classée propriété nationale. Cela signifiait que personne ne s’était soucié du régime foncier et que n’importe qui pouvait venir « tranquillement » s’installer sur cette terre et, au bout de quelques années, la revendiquer comme sienne. Après avoir commencé par aider les gens à prendre conscience de la question de la propriété foncière et à 1962 PLANÈTE CONSERVATION • NUMÉRO DU 60IÈME ANNIVERSAIRE Crise des missiles de Cuba s’organiser eux-mêmes au niveau de chaque communauté, la MOPAWI poursuit son travail avec les communautés autochtones et le gouvernement pour la concession de droits fonciers aux communautés. Quand elles les auront obtenus, elles seront en position nettement plus forte pour empêcher un type de développement non souhaité et pour maîtriser leur propre avenir. Osvaldo joue un rôle majeur pour promouvoir la gestion et le développement durables de ressources naturelles et pour renforcer les capacités de gestion locales— le tout dans l’objectif d’améliorer substantiellement les conditions de vie des populations locales. Osvaldo a dû éviter en permanence le barrage des pressions économiques et politiques qui menaçaient l’avenir de la Mosquitia. « Je capture la pluie pour doubler mon revenu ». Au volant de son pick-up tout terrain, avec sa casquette de baseball et sa bedaine confortable, Humberto “Beto” Ruiz Granadino pourrait très bien passer pour l’un de ces propriétaires de ranch n’ayant que faire de l’environnement. En fait, Humberto est un agriculteur qui préside une initiative environnementale qui est devenue un modèle pour tout le nord du Salvador. La rivière San Pedro parcourt 16 km avant de se jeter dans la rivière Sunzacuapa. Ruiz et les agriculteurs locaux en pompent l’eau pour faire de l’irrigation, à l’instar de ce que font les résidents de cinq municipalités, estimés à quelque 18 000 personnes, pour leurs besoins quotidiens. L’UICN a aidé son Association communautaire du micro-bassin versant à obtenir un statut légal, une assistance technique et des investissements en bonne et due forme pour se lancer dans des moissons pluviales. Ce Lancement du premier satellite de télévision > ILS FONT BOUGER LES CHOSES qui a généré des bénéfices multiples. Dépendant entièrement de la nature, Santiago Amaya ne parvenait à obtenir qu’une récolte par an au cours de la saison des pluies. Il peut à présent irriguer une seconde récolte pendant la saison sèche, lorsque les rares approvisionnements font exploser les prix. Amaya vend sa production localement, permettant aux habitants d’avoir du poisson frais qu’ils auraient autrement eu beaucoup de mal à se procurer ; ce qui lui apporte un complément de revenu. « Je peux maintenant rester ici et n’ai plus besoin de migrer » (…) « J’en suis très reconnaissant », a déclaré Amaya. De la musique aux montagnes Martha « Paty » Ruiz Corzo a renoncé à sa vie de professeur de musique en ville pour se consacrer à des activités d’éducation à l’environnement et au développement durable auprès des habitants des montagnes de la Sierra Gorda. Elle et ses collègues illustrent de manière exceptionnelle le pouvoir de l’action au niveau de la population locale. Avec son mari, Roberto Pedraza Muñoz, et un groupe de voisins, Paty a fondé le Grupo Ecológico Sierra Gorda (membre de l’UICN). Dès le début, l’organisation a eu un rôle capital dans la naissance d’un mouvement social en faveur de la conservation. Paty a été l’un des éléments moteurs à l’origine de l’accord conclu pour faire de la Sierra Gorda une Réserve de la biosphère—celle qui présente la plus grande diversité au Mexique—, qu’elle dirige à présent, étant ainsi la première directrice d’une aire protégée naturelle du Mexique à être issue de la société civile locale. Après avoir obtenu une reconnaissance internationale à l’issue d’un long processus de développement, Paty a obtenu l’accord pour un 1963 projet à grande échelle du Fonds pour l’environnement mondial. La Sierra Gorda est aujourd'hui un modèle innovant et holisti- sant pour ce faire des ateliers pour aider à sensibiliser les populations locales à l’importance et à la conservation des plantes. que de cogestion d’une aire protégée où les communautés locales ont adopté des attitudes et des pratiques nouvelles à l’égard de leurs ressources naturelles Au sein de l’UICN, Vineet est membre de la Commission de l’éducation et de la communication (CEC) et de la Commission de la sauvegarde des espèces (CSE) et il a reçu de cette dernière une subvention du Sir Peter Scott Fund for Conservation Action pour le soutenir dans son travail. Des gens pour les plantes Sachant que la conservation ne peut réussir qu’avec l’implication des personnes qui dépendent de la biodiversité, Vineet Soni, un jeune biologiste indien, fait participer la population autochtone à la conservation d’une importante plante médicinale—le Commiphora wightii—localement appelé guggal, un petit arbre à la croissance très lente que l’on trouve dans les régions arides du Gujarat et du Rajasthan. La résine de cette plante, qui était en Inde l’une des composantes majeures de la médecine ayurvédique traditionnelle, était utilisée de manière efficace pour soigner les fractures osseuses, l’arthrite, les inflammations et l’obésité. Elle est à présent couramment utilisée dans la médicine moderne pour les problèmes cardiaques. Mais le guggal, surexploité par l’industrie pharmaceutique et à des fins religieuses par la population locale, commence à se faire rare. Avec l’aide des populations autochtones qu’il a ralliées à sa cause, Vineet, qui a réalisé après son doctorat un travail sur la biologie végétale à Genève, est aujourd'hui à la tête d’initiatives en vue de préserver l’espèce dans son habitat naturel par sa propagation à grande échelle et par la création d’un réseau d’aires protégées. Avec un groupe d’amis, Vineet a récemment fondé l’Indian Council for Plant Conservation pour la conservation des espèces menacées du Rajasthan avec la participation de la communauté ; organi- Établissement de la Liste rouge de l’UICN Assassinat du Président John F. Kennedy Atteindre les masses Attia Ayub Qutub est si résolue à bâtir un monde meilleur qu’elle a puisé dans ses propres économies et a travaillé bénévolement pour lancer un programme pilote sur l’éducation à l’environnement dans son pays, le Pakistan. Le Centre for Environment Education through Participatory Action Learning (CEEPAL) a une approche participative pour enseigner aux élèves les questions relatives à l’environnement et à la durabilité. Il travaille avec des écoles de tout le Pakistan à la mise en commun des meilleures pratiques pour renforcer les valeurs de la conservation et promouvoir l’hygiène auprès des enfants afin de réduire l’incidence des maladies. Le programme, qui avait officiellement démarré avec quatre écoles de Rawalpindi et d’Islamabad, est à présent devenu national. Il opère dans 126 écoles de Rawalpindi, Islamabad, Lahore, Kabirwala, Quetta et Peshawar et a été mis en place dans un certain nombre de collèges urdus à faible revenu. Le CEEPAL montre aux enseignants, aux élèves et aux parents quel rôle ils peuvent jouer dans le développement durable, la conservation de la biodiversité et la protection des intérêts des peuples autochtones. Attia ne tarit pas d’éloges sur tous les participants : « Aucun objectif ne paraît hors d’atteinte à nos plus Création de la Commission du droit de l’UICN > PLANÈTE CONSERVATION • NUMÉRO DU 60IÈME ANNIVERSAIRE 15 de 20 000 jeunes héros ; ils ont les yeux ouverts et ont chaque jour de nouvelles idées sur les moyens et les façons de conserver leurs ressources et de résoudre leurs problèmes environnementaux locaux, nationaux et universels, pour un avenir environnemental viable. La tâche est gigantesque mais ils sont résolus à venir à bout des difficultés et à donner naissance à un environnement harmonieux pour tous. ». Adoucir les eaux troubles En tant que Chef de la Direction générale des pêcheries de l’Equateur, Jimmy Martinez n’a pas la tâche facile, car il doit faire face presque quotidiennement à un conflit avec des pêcheurs. Biologiste marin, il a toujours été fasciné par les requins. Il enseigne également dans une école sur les ressources halieutiques à Manta où il forme de jeunes étudiants à la biologie et à la surveillance des requins, finançant souvent leur recherche avec ses propres deniers. Il se trouve à présent dans l’arène hautement politique de la gestion des ressources halieutiques. La pêche, tant commerciale qu’artisanale, est en effet un élément important de l’économie équatorienne et l’exportation d’ailerons de requin est un commerce particulièrement lucratif qui donne fréquemment lieu à une activité illégale. Mais Jimmy n’est pas homme à fuir les difficultés. Il a ainsi joué un rôle majeur dans l’élaboration et la mise en œuvre, en partant de zéro, d’un nouveau projet de documentation sur la capture et le commerce des requins, qui a même reçu le soutien des pêcheurs locaux. L’objectif est de rendre le commerce et l’exportation des ailerons de requin plus transparents, ce qui implique inévitablement un renforcement des contrôles. Selon Imène Meliane, coordinatrice de la politique marine de l’UICN, « la force de Jimmy vient du fait qu’il travaille à partir du niveau de la population locale et 1964 16 qu’il sait trouver un compromis entre les besoins des espèces et les besoins des gens. Même si chaque jour lui apporte son lot de contestations, il parvient à rester mobilisé et positif. Ce qu’il arrive à faire est vraiment remarquable ». À un certain stade, une interdiction des exportations d’ailerons de requin avait été imposée, provoquant une levée de boucliers entre pêcheurs et défenseurs de l’environnement. Mais Jimmy parvint à jeter un pont entre toutes les parties prenantes. Après avoir contribué à réduire le niveau de prélèvement des ailerons de requin, il travaille à présent pour la mise en place d’une pêche des requins durable en Equateur et au-delà. Jimmy est membre du Groupe UICN de spécialistes des requins, extrêmement actif Il laisse un grand vide « Lors de notre première rencontre, il y a bien des années, Dickson Kamundi m’avait dit avoir pour objectif professionnel ‘d’influer sur le cours des choses en matière de recherche systématique sur les plantes, d’ethnobotanique et d’évaluations de l’état de conservation’ », confie Wendy Foden du Programme de l’UICN sur les espèces et membre associée du Groupe des spécialistes des plantes de l’Afrique australe. Au cours de ses 18 années de scientifique chevronné passées à l’Herbarium national et jardins botaniques du Malawi, Dickson a été un conservateur compétent tout en coordonnant également la gestion de la biodiversité dans les aires protégées du projet du Malawi. Il a joué un rôle important dans le Réseau botanique d’Afrique australe, notamment grâce à son travail sur la Liste rouge des plantes du Malawi. Pendant qu’il étudiait en Afrique du Sud, Dickson a mis ses compétences et son expérience au service du South African National Biodiversity Institute, pour l’aider à compléter la Liste rouge des plantes sud-africaines. Les centaines d’évaluations qui portent son nom et la Nelson Mandela est incarcéré PLANÈTE CONSERVATION • NUMÉRO DU 60IÈME ANNIVERSAIRE 1965 mise en application ininterrompue de ses approches par les jeunes défenseurs de l’environnement auxquels il a servi de guide témoignent de son immense contribution. De retour au Malawi et auprès de sa famille tant aimée, Dickson a repris son poste à l’Herbarium national, se préparant à mettre à jour la Liste rouge des plantes du Malawi. Notre communauté est extrêmement attristée par le décès prématuré de Dickson en juin dernier. Il laisse un vide immense, non seulement dans le domaine des connaissances botaniques sur l’Afrique mais aussi à la place de confiance qu’il occupait parmi ses collègues. « Bien que sa carrière ait été hélas trop tôt interrompue, Dickson a largement dépassé ses objectifs professionnels. Ses réussites s’appuyaient sur sa gentillesse, son humilité et sa sagesse, de même que sur un travail acharné et une persévérance exceptionnels. Il avait la conviction ferme et discrète qu’il pouvait influencer le cours des choses—et il l’a fait », ajoute Wendy. Efficace à tous les niveaux Il semblerait que Yan Xie, née dans une aire d’habitat naturel du panda géant, était destinée à consacrer sa vie à la sauvegarde de la biodiversité chinoise—l’une des plus riches et des plus menacées du monde. Aujourd'hui Professeur associée à la recherche de l’Institut de zoologie de l’Académie des sciences de Chine, elle avait auparavant occupé pendant plus de 10 ans les fonctions de coordinatrice des études sur la biodiversité sous l’égide du China Council for International Cooperation on Environment and Development, un organe consultatif gouvernemental de haut niveau, où sa contribution à la politique de conservation du pays a été très importante. La mission de Yan est de fournir des informations sur la biodiversité pour permettre de prendre de meilleures décisions en matière de conservation—le site web Conserving China’s Biodiversity et le China Species Information Service étant devenus les plateformes d’information sur la biodiversité les plus impor- Le général Mobutu prend le pouvoir au Congo > ILS FONT BOUGER LES CHOSES tantes de Chine. Yan a par ailleurs conduit une évaluation de plus de 10 000 espèces pour la Liste rouge de la Chine. Tirant habilement son épingle du jeu des questions politiquement sensibles, elle est respectée aussi bien par les ONG que par le gouvernement. En 2005, elle est devenue la China Country Programme Director of the Wildlife Conservation Society et elle dirige à présent des équipes qui travaillent dans les régions occidentales chinoises du Qiangtang et du Pamir ; dans la zone d’habitat du Tigre de Mandchourie au nord-est de la Chine ; ainsi qu’un programme à long terme portant sur le contrôle du commerce de la faune et de la flore. Auteur prolifique, elle a publié de nombreux ouvrages importants sur la conservation, notamment A Guide to the Mammals of China [= Un guide des mammifères de la Chine], paru cette année. Entretenant de longue date des relations avec l’UICN, Yan est aujourd'hui Vice-Présidente de la Commission mondiale des aires protégées pour l’Asie orientale. libre, Arthur, qui est membre de Commissions de la gestion des écosystèmes et des aires protégées de l’UICN, donne des conférences sur les relations défaillantes des peuples avec leur environnement et les conséquences qu’elles entraînent. Coordinateur du Programme de diplomatie de l’environnement de l’Université de Genè- ve/PNUE, il donne également de nombreux cours et conférences sur le développement durable. « Ce sont précisément ses conférences qui m’ont motivé à me concentrer sur les valeurs sociales et le développement durable pour mon Doctorat de 3e cycle », déclare Joachim Monkelbaan, un Chargé de politique auprès de l’UICN. Arthur reçoit encore des emails de personnes qui l’ont entendu il y a plus de 40 ans et se souviennent de ses enseignements. « En partant de sa propre inspiration pour trouver des solutions à la crise écologique mondiale, il incite tous ceux qui l’écoutent à réévaluer leurs propres actions et perspectives », ajoute Joachim. Sur le plan personnel, Arthur vit aussi « léger » que possible, en utilisant le minimum de ressources. Il a ainsi transformé sa petite maison à la campagne en France par toutes sortes de dispositifs permettant d’économiser l’eau et l’énergie. « C’est par l’exemple qu’Arthur montre le chemin et continue à inspirer tous ceux qui le rencontrent, des jeunes à la famille royale », conclut Joachim. De la jeunesse à la famille royale Arthur Dahl est fasciné depuis l’enfance par la nature et tous les trésors qu’elle renferme. Parvenu à faire de cette fascination sa profession, il a consacré une grande partie de sa vie à l’écologie des océans, en particulier des récifs coralliens, d’abord comme scientifique et, plus tard, comme défenseur de l’environnement travaillant pour les Nations Unies et d’autres organisations internationales. Son dernier poste était celui de Chef de l’Unité des récifs coralliens du Programme des Nations Unies pour l’environnement, mais il a toujours milité pour la planète et ses peuples. Fondateur et Président du Forum international de l’environnement, Arthur siège également au Conseil de l’European Baha'i Business Forum et du Global Islands Network. Quand il lui reste encore un peu de temps 1966 Les États-Unis adoptent la loi sur les espèces menacées Mao Zedong lance la Révolution culturelle 1967 > PLANÈTE CONSERVATION • NUMÉRO DU 60IÈME ANNIVERSAIRE 17 Disponibles en rayon Principales publications dont le lancement aura lieu au Congrès mondial de la conservation de l’UICN. The 2008 Review of The IUCN Red List of Threatened Species™ Adrift: Tales of Ocean Fragility Edité par Claudio Campagna, Yvonne Sadovy, Nicolas Pilcher, Andrew Hurd et Julie Griffin Cet ouvrage a été conçu par le Souscomité de la conservation marine, un organe consultatif sur les questions relatives aux espèces marines à l’intérieur de l’UICN. Il présente 12 histoires d’animaux océaniques, qui mettent en évidence les toutes dernières questions qui se posent à la conservation marine. Les contes de ce livre aux illustrations exquises témoignent non seulement de la nature fantastique de la vie dans nos océans mais aussi de la diversité des défis et des possibilités qui nous sont présentés pour la conservation de ces merveilles marines. ISBN 978-2-8317-1070-9, 2008 L’intégralité du produit des ventes de ce livre servira à subventionner des dotations pour des projets de conservation d’espèces marines conduits par des experts qui consacrent bénévolement de leur temps à la Commission de la sauvegarde des espèces de l’UICN. Edité par J.-C. Vié, C. Hilton-Taylor et S.N. Stuart La Liste rouge de l’UICN des espèces menacées est reconnue de longue date pour être la source d’information la plus complète du monde sur l’état de conservation mondiale d’espèces végétales et animales. Elle est basée sur un système d’évaluation objectif du risque d’extinction des espèces. Celles qui sont classées comme étant e danger critique d’extinction, En danger ou vulnérables sont collectivement décrites comme étant « menacées ». Loin de n’être qu’un simple registre de noms et de catégories de menaces associées, la Liste rouge de l’UICN est un abondant précis d’informations sur les menaces qui pèsent sur les espèces, leurs exigences écologiques, leurs habitats et sur les mesures nécessaires pour réduire ou empêcher les extinctions. La Liste rouge 2008 de l’UICN des espèces menacées comprendra des données sur plus de 45 000 espèces. Trop longue pour être publiée sous forme de livre, la Liste rouge intégrale peut être consultée sur www.iucnredlist.org. La Révision offre une analyse approfondie des principaux constats de la Liste rouge 2008. Elle se compose d’une série de chapitres qui seront également disponibles sous forme de brochures individuelles. ISBN 978-2-8317-1063-1, 2008 Disponible sur : www.iucnredlist.org Lignes directrices pour l’application des Catégories de gestion des aires protégées Nigel Dudley Les Catégories de gestion des aires protégées de l’UICN, qui classent ces aires en fonction de leurs objectifs de gestion, sont très généralement reconnues comme l’indice de référence pour la définition, l’inscription et la classification des aires protégées. Recon- La population urbaine de la planète dépasse les 50% 58 Assassinat de Benazir Bhutto PLANÈTE CONSERVATION • NUMÉRO DU 60IÈME ANNIVERSAIRE 2008 nues par des organismes internationaux tels que les Nations Unies comme par de nombreux gouvernements nationaux, elles sont de plus en plus intégrées dans les législations publiques. Les Lignes directrices offrent la plus grande clarté possible sur la signification et l’application des Catégories. Elles incluent la définition de ces dernières et discutent de leur application, notamment les biomes et les approches de gestion. ISBN 978-2-8317-1086-0, 2008 Également disponible en anglais et en espagnol. Le passage à la durabilité : vers un monde humain et divers Bill Adams et Sally Jeanrenaud Le mouvement de défense de l’environnement a considérablement progressé au cours des dernières décennies. Il a acquis une plus grande conscience des défis auxquels doit faire face l’humanité, a aidé à mettre en place une masse critique de politiques et a mis en œuvre certaines de celles-ci avec d’autres parties prenantes. Le mouvement est aujourd’hui à un tournant. Pour se hisser à la hauteur des défis du XXIe Siècle tels que les changements climatiques et le pic pétrolier, un changement radical est nécessaire. L’UICN fait actuellement l’inventaire des défis urgents qui se posent à la vie sur terre, L’indicateur de la Liste rouge de l’UICN provisoirement accepté comme mesure de l’Objectif 7 du Millénaire pour le développement > UN MONDE EN ACTION et elle réexamine ses stratégies pour la sauver. La clé du futur de la conservation sera de réconcilier les besoins de l’environnement avec ceux de la société, d’une manière équitable et juste. La conservation doit favoriser des styles de vie et des moyens d’existence durables tout en protégeant des espèces et des espaces menacés. Cette publication présente dans ses grandes lignes l’initiative de l’UICN Futur de la durabilité, les fondements de sa mise en œuvre ; et elle décrit comment le mouvement de la conservation peut jouer un rôle neuf et décisif dans la transition vers la durabilité. The Ecosystem Approach: Learning from Experience Biodiversity: My Hotel in Action Edité par G. Shepherd Cet ouvrage assure le suivi d’applications de l’Approche à l’échelle de l’écosystème sur cinq sites au cours d’une période de 5 à 10 ans. Les principales conclusions portent notamment sur l’importance vitale d’une analyse de toutes les parties prenantes, d’une analyse du marché et de la promotion d’une évolution des institutions. A Guide to Sustainable Use of Biological Resources Ecosystems Management Series no. 5 ISBN 978-2-8317-0957-4, 2008 ISBN 978-2-8317-1072-3, 2008 Également disponible en anglais et en espagnol. La biodiversité joue un rôle important dans la vie quotidienne d’un hôtel. Des plats servis au restaurant au bois des meubles et des aménagements en passant par les équipements du centre de fitness, les produits de la biodiversité sont une composante essentielle à l’intérieur de l’hôtel. A l’extérieur, plantes et animaux rendent ses espaces publics et ses jardins séduisants pour ses hôtes et, au-delà du portail d’entrée de l’hôtel, les parcs nationaux, espaces verts, côtes et habitats naturels sont source de plaisir et de distractions pour ses clients. Ce guide veut aider les propriétaires et les directeurs de petits et de grands hôtels à conserver la nature et leur fournir des informations utiles pour une utilisation durable des ressources biologiques dans le cadre de leur fonctionnement au quotidien. ISBN 978-2-8317-1071-6, 2008 Arborvitae new-look Share: Managing Waters Across Boundaries Sacred Natural Sites: Guidelines for Protected Area Managers Edité par Claudia Sadoff, Thomas Greiber, Mark Smith et Ger Bergkamp Cette publication offre une vue d’ensemble des ressources en eau communes à l’ensemble de la planète et des indications pour leur gestion. A partir d’études de cas réalisées un peu partout dans le monde, elle décrit les bénéfices apportés par la coopération et les défis posés par la mise en place de cadres juridiques, d’institutions, de méthodes de gestion, de financements et de partenariats pour une gouvernance équitable et durable des eaux transfrontalières. Edité par Robert Wild, Christoper McLeod et Peter Valentine Les sites sacrés représentent la forme la plus ancienne d’aires protégées et bon nombre d’entre eux sont d’importants réservoirs de biodiversité. Ce livre aidera les professionnels de la conservation et les gardiens des sites sacrés qui s’intéressent au rôle des valeurs culturelles et spirituelles dans la conservation de la nature à veiller à la survie à long terme de ces sites si précieux. ISBN 978-2-8317-1028-0, 2008 Best Practice Protected Area Guidelines Series no. 016 ISBN 978-2-8317-1039-6, 2008 Pour la première fois, le prix du pétrole atteint USD 100 le baril L’UICN fête son 60ème anniversaire au Congrès mondial de la nature de Barcelone Arborvitae, la lettre d’information sur le Programme pour la conservation des forêts de l’UICN a fait l’objet de changements substantiels à l’occasion du Congrès de Barcelone. Elle paraîtra dorénavant en anglais, espagnol et français. Pour recevoir les nouveaux numéros, envoyez votre adresse email et le nom de votre organisation à [email protected], en précisant laquelle des trois langues vous souhaitez recevoir. Ou venez nous voir au Pavillon de la forêt. Pour commander ou télécharger un exemplaire de ces publications et de centaines d’autres, rendez-vous sur www.iucn.org/publications ou venez nous voir à la Librairie de l’UICN au Congrès. ] For further information visit:CONSERVATION www.iucn.org/publications PLANÈTE • NUMÉRO DU 60IÈME ANNIVERSAIRE 59