guerre des monnaies - La Commune : Pour un parti des travailleurs
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LA « GUERRE DES MONNAIES » : UNE NOUVELLE ETAPE DE LA CRISE CAP ITALISTE ? (1ère Partie) Robert ROLLINAT Aux prophéties de tous ceux qui entrevoyaient, il y a quelques mois encore, la reprise de l’économie mondiale et discutaient déjà des différents « scénarios » de sortie de crise, l’aggravation brutale de la situation monétaire et financière mondiale ainsi que les conséquences des révolutions arabes sur le cours des matières premières sont venues, en ce début de 2011, apporter un cinglant démenti. Les déboires électoraux de OBAMA aux Etats-Unis, l’échec de toute tentative de « régulation des changes » lors de la dernière réunion du grands pays du G.20 à Séoul, la crise de l’Irlande ( après celle de la Grèce), les menaces sur le Portugal, l’Italie, l’Espagne et même la France, tout a contribué à aggraver la situation, déjà difficile de l’économie mondiale, à éloigner la perspective du retour à une économie productrice d’investissements et d’emplois. Le développement des conflits sociaux en Europe suite à la mise en place de nouvelles mesures d’austérité (en France, au Portugal, en Angleterre), la situation de l’Irlande au bord de la faillite, l’incapacit é du « Groupe des 20 » à proposer un quelconque consensus international « entre Grands » pour faire face à la situation, ont ébranlé la confiance « des marchés » et refroidi l’optimisme convenu des politiques et des « experts » en tous genre1 . La révolution tunisienne, l’insurrection du peuple en Egypte, les derniers évènements en Algérie, au Yémen, en Jordanie, la révolution en Libye révèlent la dimension mondiale de la crise et ses conséquences économiques et sociales : hausse des prix spectaculaire des matières premières et des produits alimentaires, chômage massif, extension de la précarité et de la pauvreté. Dans leurs prévisions, les économistes n’avaient oublié, selon leurs propres termes, qu’une seule variable : le « risque géo-politique », c’est-à-dire les développements concrets de la lutte de classes. Dans cette situation chaotique et incertaine, une nouvelle « guerre » se serait développée, celle des monnaies avec, comme dans toute guerre, des « gagnants » et des « perdants ». Les gagnants 1 D’ailleurs les « anticipations » de tous ceux qui s’étaient extasiés devant le prétendu « rebond » de 2010 semblent s’être retournées. Dans « Le Monde », on considère maintenant qu’en France « le gros de la crise sociale reste à venir » car les mesures de rigueur vont maintenant produire leur plein effet, notamment vis -à-vis de la classe moyenne qui ne bénéficie pas de transferts sociaux et dont les déductions fiscales seront fortement réduites (« Le Monde de l’Economie », 11 Janvier, page 4). La Banque mondiale prévoit toujours un taux de croissance mondial positif de 3,3% mais ce taux « a peu de chance d’être suffisant pour éliminer le chômage et la sous -utilisation des ressources dans les économies les plus touchées ». Elle craint une crise de la dette publique et une flambée du cours des matières premières (retour à l’inflation) « dont les conséquences pour les citoyens et les pays peuvent être graves », dépêche AFP, 13 Janvier 2011. Le FM I, par la bouche de Strauss -Kahn, dénonce maintenant « l’aggravation des déséquilibres mondiau x qui menace de faire dérailler la frag ile reprise économique ». Cette « reprise », émaillée de tensions et de pressions, pourrait même « semer les graines de la prochaine crise ». En effet, les pays « émergents », moteur de la croissance mondiale en 2010, risquent maintenant d’entrer en surchauffe et le chômage s’est partout accru. Le protectionnisme co mmercial et financier peut s’aggraver , « l’accroissement des tensions au sein d’un pays peut favoriser une instabilité sociale et polit ique et même la guerre ». Conférence de Singapour, AFP, 1er Février 2011. 1 seraient les pays qui, pour se protéger de la concurrence, laisseraient se dévaluer leur monnaie pour récupérer des parts de marché au détriment des autres (forme beaucoup plus « subtile » que le protectionnisme « classique » de droits de douane sur les marchandises) ; les perdants, des pays qui, pour maintenir la stabilité monétaire, contenir l’inflation et limiter le creusement des déficits prôneraient des plans drastiques de redressement budgétaire. Bien que concurrents entre eux, les Etats-Unis et la Chine appartiendraient à la première catégorie, les pays européens lésés par l’euro « fort » et « l’orthodoxie allemande » à la seconde. LES LECONS ENCORE ACTUELLES DE LA CRISE DE 1929 En fait, la « guerre des monnaies » (des changes) n’est pas nouvelle. Dans le cadre du capitalisme, elle a toujours existé. Elle n’est que le sous-produit logique du capitalisme de libre concurrence et de la lutte pour les parts de marché. Historiquement c’est l’Angleterre qui, depuis la fin du XIXème siècle, grâce à la domination de la Livre et de la place financière de Londres, s’était assuré la « gestion » mondiale de l’étalon-or, assurant ainsi son hégémonie industrielle et commerciale. Les choses ont changé dans l’entre-deux guerres, notamment avec l’avènement de la Grande Dépression en 1929. Même si l’économie était moins mondialisée qu’aujourd’hui, la crise de 1929 avait montré que derrière les parités de changes, il y avait déjà la lutte des différents pays pour s’assurer leur part dans le commerce international et les exportations. Cette lutte s’était accentuée avec le krach de la Bourse de New York et elle était d’autant plus rude que les Etats-Unis étaient entrés dans une longue et profonde récession de type déflationniste. Dès 1930, les Républicains avec Hoover font adopter la loi tarifaire Smoot-Hawley avec des droits de douane institués sur la plupart des produits importés. Mais la dévaluation de la livre sterling en 1931 ( abandon de fait de l’étalon-or par l’Angleterre), oblige les Etats-Unis à envisager des mesures plus « radicales ». Les républicains avec Lewis Douglas et Andrew Mellon préconisent la compression des dépenses de l’Etat, seul moyen selon eux de revenir à la prospérité et plaident pour le maintien de l’étalon-or. Ils ont le soutien de la finance de NewYork qui rejette le « commodity dollar » (le dollar-marchandise). Les démocrates qui arrivent au pouvoir en mars 1933 avec l’élection de Roosevelt à la Présidence décident, quant à eux, de suspendre l’étalon-or, de « remonétiser » l’argent et l’or. Malgré les protestations de la finance « orthodoxe » (mais avec le soutien du clan Morgan et d’une partie de la finance « éclairée »), le Congrès abolit la clause-or et donne force libératoire à la monnaie légale, le dollar. Cette dévaluation de fait du dollar dont l’objectif était de sortir de la « spirale » de la déflation devait permettre, grâce à l’émission monétaire et au crédit, de financer la politique du New Deal. Elle aura une grande importance au plan international au moment de la convocation, en juin 1933, de la Conférence monétaire de Londres. Alors que l’on semblait s’orienter vers une réduction négociée des droits de douane et une vague « concertation monétaire » entre les EtatsUnis et l’Angleterre d’une part et les pays du bloc-or de l’autre (dont la France), les Etats-Unis décident à Londres de rompre unilatéralement les négociations car hostiles à toute « stabilisation » des monnaies et des changes qui aurait eu pour effet, selon Roosevelt, d’empêcher la hausse des prix mondiaux nécessaire au redressement de l’Amérique. Presque quatre ans après le début de la crise, l’échec de la Conférence de Londres en 1933 montrait déjà que l’aggravation de la situation économique rendait difficile toute négociation, les intérêts économiques et politiques des différents pays, soucieux défendre les intérêts de leur propre bourgeoisie, n’étant pas conciliables. Les impasses du G20 aujourd’hui n’ont pas d’autre cause : l’exacerbation des rivalités économiques entre les uns et les autres. 2 En fait, en 1933, la rupture avec l’étalon-or, mesure « monétaire » constituait une mesure à caractère protectionniste, exprimant les intérêts nationaux des Etats-Unis face à ses principaux concurrents. L’objectif de la France et des pays du « bloc-or » était alors de tenter de stabiliser les changes, les Britanniques essayant de maintenir un taux de change « faible » de la Livre par rapport au dollar (quatre dollars par Livre). Pour les partisans de Roosevelt (qui à l’époque n’avaient pas encore lu Keynes), ce n’était pas seulement un problème monétaire, il s’agissait du niveau des prix mondiaux. Les Etats-Unis, pour sortir de la déflation, devaient relever leurs prix intérieurs. Mais, en période de dépression, tenter de ranimer l’économie, c’était aussi augmenter le volume de la monnaie légale, émettre du papier-monnaie. Comme le disaient déjà à l’époque lucidement les partisans de cette « théorie inflationniste », il fallait choisir entre la « reflation » et la révolution. Aux Etats-Unis, la politique du New Deal se traduira par l’augmentation importante de l’endettement de l’Etat et contribuera à un redémarrage partiel de l’économie, mais sans résoudre la question centrale d’une relance durable : celle du chômage et des revenus salariaux. Le projet néo-corporatiste du New Deal visant à intégrer le syndicalisme « officiel » à l’Etat sera finalement un échec compte tenu du regain de combativité du mouvement social (dont la transformation en 1935 de la « vieille » American Federation of Labor (AFL) de Lewis en AFLCIO sera une des expressions). La « radicalisation » du discours rooseveltien à partir de 1935 permettra sa réélection en 1936 mais n’empêchera pas une nouvelle grave crise en 1937-382 . C’est la reconversion organisée de l’économie américaine en économie de guerre qui permettra finalement de relancer la production à partir de 1941. Le coût humain de cette reconversion et de la guerre elle-même seront évidemment considérables3 . DEPUIS 1945 : LE DOLLAR, « MONNAIE UNIVERSELLE » SOUS HEGEMONISME AMERICAIN En 1944, l’affirmation à Bretton Woods du dollar comme monnaie « universelle » se mène fondamentalement sous l’hégémonisme politique et monétaire des Etats-Unis. Les propositions de Keynes d’instituer le « bancor », panier de devises commun aux principaux pays, dont le cours pourrait se définir par rapport à une valeur « réelle », celle de certaines matières premières, sont rejetées par les américains. En 1971, la fin du consensus fragile institué à Bretton-Woods est unilatéralement remis en cause par les Etats-Unis. Le dollar est une nouvelle fois dévalué. On passe des taux de changes fixes au taux de change flexibles (ou flottants) ouvrant la voie à l’instabilité des changes et aux manipulations monétaires, selon les besoins politiques et en fonction des rapports de force entre les principaux Etats. L’accord du Plaza à New York en Septembre 1985 est une étape importante de cette rivalité. Il avait pour objectif de réduire le déficit croissant du commerce extérieur américain (3,5% du Produit intérieur brut à cette époque). Aux Etats-Unis, on avait alors des taux d’intérêt élevés (7,5% en moyenne imposés par Volcker et la Federal Reserve pour lutter contre l’inflation entre 1981 et 1985), ce qui contribuait à la récession de vastes secteurs industriels et à l’afflux de 2 Léon Trotsky sera particulièrement sévère avec le New Deal et son bilan. Il écrit en 1937, de manière prémoni toire : « La politique du New Deal avec ses résultats fictifs et son accroissement réel de la dette nationale doit inévitablement aboutir à une féroce réaction capitaliste et à une explosion dévastatrice d’impérialisme. En d’autres termes, elle conduit aux mêmes résultats que le fascisme ». Léon Trotsky : « Le marxisme et notre époque” , Ecrits », Tome 20, p.147. 3 Sur toute cette période, voir notre contribution au Congrès « Marx International VI » : « Les Etats-Unis du New Deal à l’économie de guerre : quelles leçons pour la crise d’aujourd’hui ? », Université Paris X-Nanterre, 22-25 Septembre 2010. 3 placements spéculatifs faisant monter le dollar. On considère « l’accord » du Plaza comme le dernier exemple de la coopération monétaire internationale de l’après-guerre mais il est en fait imposé par les Etats-Unis aux autres pays du G5 de l’époque (Royaume-Uni, France, Japon, Allemagne). Il va conduire à une baisse spectaculaire du dollar qui avait « flambé » en 1983-84. Une décision très efficace puisqu’en moins de deux ans, le billet vert perd près de la moitié de sa valeur, revenant 9 à 5 francs et de 260 à 150 yens, retrouvant son plus bas historique depuis 1979. C’est incontestablement, du point de vue des échanges mondiaux et des flux d’investissements et de capitaux, un « avantage » considérable pour les Etats-Unis qui contribuera, pour un temps, à la relance de son économie. Mais, pour le Japon, cette décision conduisant au doubl ement du yen sur le marché des changes, hypothéquera durablement la masse et la valeur de ses exportations, au profit, notamment en Asie, des autres pays émergents et des groupes financiers américains. Elle contribuera à générer dans ce pays une « bulle » spéculative dans l’immobilier et en Bourse, le faisant entrer dans une longue phase de crise et de déflation. Début 1987, lors des accords du Louvre à Paris, le groupe des Cinq estimera alors que le repli du dollar avait été suffisant et qu’il fallait s’orienter vers une nouvelle stabilisation des changes. Le dollar remonte à nouveau, mais lorsque le Secrétaire américain du Trésor James Baker dénonce la politique de la Bundesbank, le dollar décroche et l’on considère que cette chute a contribué au krach boursier d’Octobre 1987. Par la suite, la baisse continue de la valeur du dollar ne sera plus suffisante pour freiner la tendance au déclin et à l’endettement du capitalisme américain. De plus, l’impact des interventions des dirigeants des banques centrales pour tenter d’influer sur les changes va devenir de plus en plus limité. La raison en est simple : la mondialisation des économies se traduit par une libéralisation grandissante des échanges de marchandises, de services mais aussi des transactions sur devises. Les volumes « traités » sur les marchés des changes (où les grandes banques, rappelons-le, sont les principaux intervenants) explosent littéralement, une bonne part correspondant à de la spéculation pure et simple4 . Ces exemples démontrent que le « désordre des changes » n’est que l’expression « monétaire » des contradictions de l’économie mondialisée de concurrence. Mais, comme nous le verrons plus loin, ces contradictions se sont exacerbées depuis 2008. Les circuits habituels des échanges commerciaux connaissent des déséquilibres croissants alimentant de nouveaux mécanismes spéculatifs qui conduiront nécessairement à de nouvelles crises. Pour ce qui est d’une maîtrise concertée des variations de change considérée comme moyen pour atténuer la « guerre des monnaies », la dernière réunion du G20 à Séoul à la mi-novembre 2010, n’a pas permis d’élaborer le moindre consensus. Certes, les dévaluations compétitives des monnaies ont été solennellement condamnées mais le communiqué final se limitera à souhaiter « un renforcement de la flexibilité des taux de change afin qu’ils puissent refléter de manière plus précise l’activité des différentes économies ». Autant dire que tout risque de continuer comme avant : ce sont les mécanismes du marché, plus ou moins déterminés par les rapports de force politiques, qui fixeront les taux de change entre les monnaies. L’IMPOSSIBLE REGULATION BANCAIRE Depuis 2008, en dépit des engagements de certains hommes politiques, d’experts et d’institutions préconisant une profonde réforme des banques, aucune mesure sérieuse de 4 Au mo ment du « Plaza », en 1985, les transactions journalières sur le marchés des changes étaient d’environ 600 milliards de dollars, à la fin de 2010, elles sont estimées à près de 4000 milliards de dollars. Plus inquiétant encore : en 2010, cette dernière somme représente quatre fois la valeur des stocks de devises cumulés des Etats -Unis et de la zone euro. Autant dire que s i l’on s’en tient aux seules « réserves » de change, la capacité d’act ion des banques centrales resterait assez limitée en cas de « tsunami financier ». 4 « régulation » financière n’a été prise que ce soit par les Etats ou par les institutions internationales. Le terme même de régulation a été si galvaudé qu’il a perdu tout contenu interventionniste et que les keynésiens eux-mêmes rechignent à l’utiliser. Non seulement il n’y a pas eu régulation mais on peut même considérer que l’approfondissement de la crise, en exacerbant les mécanismes de la concurrence a permis de poursuivre la dérégulation de la Banque et de la Finance engagée avant 2008. Ce qui a changé ce sont essentiellement les rythmes et les formes de ce processus. On n’insistera guère sur les résultats de la « lutte » contre les paradis fiscaux dont certains politiciens avaient annoncé la disparition définitive. Un « classement » de ces places « off-shore » avait été établi en 2009 afin de faire disparaître les zones les plus voyantes de blanchiment de capitaux ou d’évasion fiscale. Mais l’on sait aujourd’hui que les réseaux de « fuite » des capitaux se sont restructurés et qu’en l’absence d’un véritable contrôle de ces mouvements, l’évasion fiscale continue. Ce sont d’ailleurs les banques « officielles » elles-mêmes qui, grâce à leurs filiales à l’étranger et par le biais de leurs départements de gestion de fortune et le développement de nouvelles structures juridiques ( notamment les « trusts » et les fiducies) ont contribué à réorganiser les circuits internationaux de placement financier, permettant ainsi de garantir l’anonymat de leurs clients5 . Pour les blanchisseurs d’argent sale mais aussi pour les gestionnaires de capitaux, les « paradis » fiscaux n’ont évidemment pas disparu. Les « hedge funds » (fonds dits « alternatifs », en fait directement spéculatifs) avaient , à juste titre, été considérés comme un des maillons essentiels de cette « banque fantôme » aux activités opaques orientée vers les rachats des entreprises en difficulté afin, après restructuration (et souvent licenciements) en tirer le bénéfice maximum. Bon nombre d’entre eux ont été balayés par la crise, ne serait-ce que parce qu’une partie des souscripteurs avaient retiré leurs fonds. Mais les survivants semblent encore avoir un bel avenir devant eux. En effet, le projet de « régulation » adopté, fin octobre 2010, par l’Union européenne consistera essentiellement à créer un « passeport européen » pour commercialiser les nouveaux « hedge funds »6 . En fait, le lobbying de « l’industrie financière, notamment anglo-saxonne, a joué à plein : les hedge funds et leur activité spéculative ne sont pas remis en cause. On peut même considérer que le « passeport » équivaut pour eux à une reconnaissance de fait, facilitant leur retour au premier plan7 . Les bonus exorbitants des « traders » et les rémunérations princières des banquiers ont, à juste titre, scandalisé les opinions publiques, surtout dans un contexte où les Etats (donc les citoyens) étaient appelés à la rescousse pour renflouer les banques. La fonction même des traders avait été remise en question ainsi que leur système de rémunération. En effet, fonder les rémunérations de ces intervenants sur les marchés de l’argent et de la spéculation sur 5 Un exemple parmi d’autres : celu i de BNP Paribas (« Le Canard Enchaîné », 17 Nov. 2010). Pour leur part, la banque suisse UBS et la banque HSBC, maintenant anglo-chinoise, ont fermé certains bureaux des anciens « paradis » pour en ouvrir d’autres à Jersey, à Hongkong et Singapour. 6 Les managers de ces fonds, la plupart implantés jusqu’à présent d ans des paradis fiscaux, devraient en particulier s’enregistrer dans un pays européen pour obtenir ce « passeport ». Mais tout dépendrait alors du rôle d’une autorité « paneuropéenne » de régulation encore dans les limbes. Voir « Breakingviews », Le Monde, 22 Octobre 2010 et aussi Claire Gatinois : « Avec des profits record, les fonds spéculatifs ont bien tourné la page de la crise de 2008 », Le Monde, 8 mars 2011, p.14. 7 Souvent liés aux banques, les hedge funds, ne se pas contentent pas en effet de reprendre les entreprises en faillite ou d’investir dans certains secteurs , ils ont aussi spéculé à la hausse comme à la baisse, sur les titres de Bourse mais auss i sur les émissions d’Etat (obligations), les devises, les matières premières. Ce son t eux, selon les experts, qui ont « joué » contre la Grèce au bord de la faillite en prenant des positions à la baisse sur les obligations du pays. 5 l’importance des risques pris ne pouvait qu’encourager la spéculation elle-même. En France, « l’affaire » Kerviel et de la « Société Générale » a montré jusqu’où pouvait aller la logique du système: d’énormes gains mais aussi des pertes en capital, voire des faillites bancaires en cas de « retournement » des marchés. L’indécence de cette spéculation éhontée, l’énormité des pertes subies par certaines banques plaidait en faveur de la suppression de l’activité même de trader ou, à défaut, d’une réforme radicale du système. Dans la plupart des pays, au sein des membres du G 20, des discussions ont donc été engagées pour tenter « réguler » les abus du système. Mais à aucun moment les activités de « trading » n’ont été remises en cause . Dans certaines banques, des « comités d’approbation des rémunérations » ont été créés et le versement des « bonus » a été parfois étalé dans le temps. Mais, aux Etats-Unis, en France, en Angleterre, des responsables de grandes banques qui avaient pourtant essuyé de lourdes pertes et avaient du être massivement renflouées par des fonds publics ont pu démissionner ou se retirer avec les plus-values gagnées sur les actions de la banque, les bonus, rémunérations et autres retraites-chapeau. Dès l’instant où la finance de marché et la spéculation bancaire continuaient à être partie prenante, sinon initiatrices des processus de restructuration du capital, dès lors que les banques ont pu poursuivre toutes leurs activités d’émission et de placement d’actions ou d’emprunts, servant même d’intermédiaires obligés pour le placement des emprunts publics ou de dette souveraine, aucun discours « régulationniste » ne pouvait empêcher l’économie du profit de reprendre toute sa place. Cette période a d’ailleurs été marquée par un retour spectaculaire des profits des banques, profits essentiellement dus à la gestion de portefeuille et aux commissions plutôt qu’à un redémarrage de l’activité de crédit. L’activité de banque est donc restée une activité rentable et la crise n’a fait que freiner ou seulement différer le versement des bonus et des primes 8 . Qu’est-ce qui a permis à la plupart des grandes banques de renouer avec les profits ? Tout d’abord les masses d’argent public qui les ont sauvées de la faillite9 ainsi que les dépréciations massives d’actifs « toxiques » qu’elles ont permis. Ainsi, en 2010, les banques françaises ont pu réaliser 21,2 milliards d’euros de bénéfices, en partie parce que, entre 2007 et 2009, une partie de leurs actifs « toxiques » (en fait des prêts irrécouvrables) ont été « effacés » de leurs bilans10 . 8 Ainsi, selon une enquête du « Wall Street Journal » du 2 Février 2011 portant sur les 25 plus grandes banques d’affaires et maisons de courtage de New York, la masse des rémunérations, bonus et primes a atteint en 2010 un niveau record (en hausse de 5,6 % par rapport à 2009). Une part de cette hausse a été due au versement simp lement « différé » des bonus, en application des nouvelles « pratiques » recommandées par le G20. Début 2011, en Angleterre, le versement au Président de la « Barclays », Bob Diamond, d’un bonus de 7,6 millions d’euros a relancé, dans ce pays, la polémique sur la cupid ité des banquiers. Au dernier « Davos » de Janvier 2011, rendez-vous annuel du capitalisme mondial, les banquiers sont réapparus et réclamé « qu’on cesse de les casser ». Ils ont remercié les « régulateurs » (banques centrales, ministres des finances) d’avoir permis à l’industrie bancaire « d’opérer maintenant dans un système plus sain et plus sûr » mais dénoncé les dangers de surrégulation de leurs banques. Monsieur Sarko zy les a gentiment sermonnés en oubliant l’essentiel : son projet de taxation des transactions financières. Madame Lagarde les a conseillés : « renforcez vos fonds propres et distribuez-vous des rémunérations qui ne soient pas insensées » (« Le Monde, 1er Février 2011). Nu l doute quelle ait été entendue. 9 Selon le Ministre des Finances allemand, W. Schäuble, le coût net du sauvetage aurait, dans sa première phase, atteint, pour les pays du G20, 905 milliards de dollars. Si l’on ajoute, pour chacun des Etats de la zone euro, les autres « stimulants » à la production, on aboutit ainsi, entre 2008 et 2009, pour cette zone, à une augmentation de la dette publique par rapport au PIB de près de 10 points, soit de 69,3 % à 78,7% du PIB de ces pays. 10 Soit pour le Crédit Agricole, 9 milliards d’euros ; pour la Société Générale, 8,9 milliards (à rapprocher des 4,9 milliards de la « perte Kerviel ») ; pour BNP-Paribas, 4,5 milliards ; pour Banques Populaires -Caisses d’Epargne, 9,8 milliards, etc. Données Banque de France, Sociétés, 2010. 6 Autre facteur de retour des profits : la « purge » et la concentration des banques au niveau mondial qui s’est engagée après 2008. De nouvelles synergies se sont développées et la productivité de ces banques s’est fortement accrue. De nouveaux mastodontes bancaires se sont constitués qui ont recentré leurs opérations sur les activités de conseil, la gestion de patrimoine et le trading d’actions, cherchant aussi à assurer leur développement dans les pays dits émergents 11 , là où la réglementation est supposée la plus laxiste et les tribunaux moins sensibles aux plaintes des clients et des créanciers qui se sont partout multipliées. Ainsi, aux Etats-Unis, une partie des banques d’affaires, les éclopées de la crise ont été absorbées par leurs concurrents : Bear Sterns par JP. Morgan, Lehman Brothers par Barclays Capital et Nomura ; d’autres se sont rapprochées : Bank of America et Merrill Lynch, etc. Ces restructurations qui ont permis aux plus grands groupes de renouer, parfois de façon spectaculaire, avec les bénéfices. Elles se sont faites aussi au détriment de toutes les banques, petites et moyennes, qui ont disparu ou ont été absorbées. Aux Etats-Unis, beaucoup de banques locales, surtout engagées dans les crédits à l’immobilier ont déposé le bilan (près de 150 en 2010 et plus d’un millier étaient encore considérées comme malades par les autorités de tutelle fin 2010)12 . En Amérique et dans les pays européens ces concentrations ont été, la plupart du temps, « trans-frontières ». En France, la hiérarchie des banques a été bouleversée par les fusions : celle entre BNP Paribas et Fortis, celle entre les Banques populaires et les Caisses d’épargne (menacées pendant un temps par les énormes pertes de leur filiale Natixis) donnant naissance au groupe BPCE. Notons que les concentrations se sont toujours faites au nom de la « banalisation » des circuits de l’épargne et de financement, c’est-à-dire de la privatisationabsorbtion des secteurs de financement public subsistants dans le secteur privé. Ainsi en France, les Caisses d’épargne, les chèques postaux (désormais Banque postale), les organismes publics de financement des collectivités locales, les institutions de financement du commerce extérieur, tous ont été, totalement ou partiellement, « déconnectés » du circuit du Trésor et de la Caisse des dépôts, circuit « régulé » dont le rôle avait été essentiel pour le financement de l’économie depuis la guerre. Des municipalités, des départements ont ainsi été conduits à souscrire auprès de banques privées des emprunts à taux usuraires (emprunts toxiques) qu’ils ne peuvent plus aujourd’hui rembourser. Le secteur de financement du logement social (financement HLM) est lui aussi menacé par la restriction des crédits de l’Etat et la concurrence des banques privées 13 . Dans le secteur bancaire, la crise a donc renforcé la logique du marché et, dans les faits, contribué à accentuer encore la dérégulation financière. Autant dire que le discours autour de la régulation n’est qu’une hypocrisie destinée à rassurer les déposants et les emprunteurs. Car les mêmes causes qui ont conduit aux faillites bancaires en 2007-2008 perdurent et risquent de rendre purement factice ce retour aux bénéfices bancaires. La principale raison est ces bénéfices n’ont pas vraiment été fondés sur des financements d’activités productives et de prêts à la 11 « La crise a fortement transformé le modèle économique des banques d’affaires » , « Le Monde », 4/ 1/2011. 12 En 1933, au x Etats-Unis, F.D Roosevelt avait imposé, pour rétablir la confiance, « le banking holiday », période de fermeture obligée des banques. Plus d’un tiers des banques «hors statut » n’avaient pas rouvert leurs portes. La « purge » paraît aujourd’hui moins spectaculaire mais peut-être encore plus profonde. 13 En Espagne, le réseau des Cajas de Ahorro (Caisses d’Epargne), déjà fortement réduit en 2010, puisque passé de 45 à 17 groupes provinciau x, est directement menacé par le gouvernement socialiste. Une lo i récente, censé le « renforcer », va organiser sa « recapitalisation », l’obligeant à recourir à des capitau x privés. L’aide « provisoire » de l’Etat doit l’aider à se restructurer afin d’en faciliter, au final, le transfert aux intérêts privés. A.REIN : « España : sobre còmo privatizar las Cajas a paso forzado o el llamado « Plan de reforzamiento del sector financiero », Sinpermiso.info, 27 Février 2011. 7 production générateurs d’une nouvelle accumulation et de profits futurs. D’un point de vue capitaliste, cette « prospérité » ne peut donc être qu’aléatoire et temporaire. De nouvelles bulles spéculatives sont en cours de constitution car des activités n’ayant pour seule finalité que le commerce de l’argent pour l’argent ne peuvent conduire qu’à de nouvelles crises du système bancaire et financier. Un des objectifs-clé de la récente réforme « Obama » aux Etats-Unis, la loi Dodd-Frank sur la législation bancaire, était justement, pour éviter de nouvelles crises, de limiter l’activité pour compte propre des banques (source avérée de spéculation) et de réduire le volume de leurs investissements dans les fonds spéculatifs ou dans le capital-investissement. Cette proposition, venue de Paul Volcker, ancien Président de FED, n’avait rien de subversif mais, dans la pratique, les financiers de Wall Street ont déjà estimé qu’il sera facile de déguiser les opérations pour compte propre des banques en transactions pour le compte de clients, donc de contourner la règle. Un lobbying effréné a été engagé par les banquiers et les « politiques » pour limiter les effets de cette loi14 . En fait, on ne peut tenter de réguler le secteur bancaire sans, dans le même temps, contrôler et réglementer les activités de Bourse et les marchés financiers. Comme l’indiquait le un éditorialiste américain à propos de cette réforme : « La loi Dodd-Frank et ses 2200 pages crée un salmigondis orwellien d’agences, d’autorités de surveillance et de bureaux divers censés nous protége r contre nous-mêmes. Le problème, c’est que dans la mesure où la nouvelle législation ne change pas d’un iota les incitations visant Wall Street, nous ne sommes toujours pas mieux prémunis contre le comportement irréfléchi des banquiers »15 . LES NOUVELLES FORMES DU CAPITALISME PARASITAIRE ET PREDATEUR On peut aujourd’hui considérer qu’au niveau américain, Wall Street a repris toutes les activités d’avant-crise (après cependant quelques faillites d’intermédiaires de Bourse et le licenciement d’une partie des traders et des employés). En Europe, les projets de « supervision financière » des marchés n’ont pas manqué. Dès 2000, un Plan d’action sur les services financiers (PASF) avait été décidé par le Conseil de Lisbonne et de nombreuses « directives » ont été depuis lors adoptées pour mettre en place un « marché unique des services financiers ». Des autorités supranationales de supervision ont été prévues, intégrées dans un Système européen des superviseurs financiers (SESF)16 mais, à ce jour, elles n’ont guère permis de contrecarrer les logiques de marché et de spéculation qui, dans tous les pays européens, se sont de nouveau imposées. Car les tentatives de «régulation » de la Bourse ont, elles aussi, fait long feu. En 2008, sur la place de Paris, avait été interdite la vente à découvert de titres (vendre un titre que l’on ne 14 Pour les Etats-Unis, l’étroite symbiose entre la finance et le pouvoir politique, la relat ion organique entre l’un et l’autre, se sont révélées particulièrement évidentes depuis le début de la crise. L’élection d’OBAMA n’y a rien changé. Le film américain de Charles FERGUSON : « Inside Job » , sorti fin 2010 à Paris analyse et documente brillamment cette complicité. La connivence entre l’administration démocrate d’Obama et les milieu x d’affaires a de nouveau été illustrée, début 2011, par la no mination co mme Directeur de Cabinet de la Présidence OBAMA de William Daley, haut responsable de la Banque JP Morgan Chase. 15 W illiam D. COHAN, éditorial du “New York Times” , 15 Octobre 2010. 16 Vo ir F. LEFRESNE, C. SAUVIAT [2010] : « La crise comme révélateur des enjeux de l’Union européenne », Chronique Internationale de l’IRES, n°127, novembre 8 possède pas pour le racheter ensuite et tirer profit de sa baisse) . L’AMF (l’Autorité des Marchés Financiers) a levé assez rapidement cette interdiction. Les principaux produits « dérivés » qui amplifient, à la hausse comme à la baisse, « l’effet-levier » sur les titres cotés en bourse (et donc la spéculation) ont retrouvé toute leur place sur les marchés. Au niveau international, un fort processus de concentration boursière s’est également engagé depuis le début de la crise. En 2007, le New York Stock Exchange (NYSE) avait racheté Euronext (société gérant les Bourses de Paris, Bruxelles, Lisbonne et Amsterdam). Or, début 2011, ce même Stock Exchange sera racheté par la Bourse allemande Deutsche Börse 17 . Que le « temple du capitalisme », vieux de plus de 200 ans, puisse être en partie détenu par des capitaux étrangers indique bien les effets de la mondialisation et de la libéralisation extrême des mouvements de capitaux. Les Bourses « nationales » avaient déjà été plus ou moins livrées aux banques mais désormais ce sont les grands investisseurs internationaux qui seront propriétaires des sociétés de Bourse et des bourses elles-mêmes. Contrôle des transactions et, en même temps, organisation des cotations. Les réglementations du marché et les règles de « transparence », déjà bien réduites au niveau national, encore dans les limbes au niveau européen, compte tenu de la nature de la Banque Centrale européenne, ne semblent plus guère ne mesure d’influer sur des marchés financiers désormais totalement extra-territorialisés. D’autant que, à côté des marchés boursiers « officiels », parfois même comme filiales de ces marchés, se sont depuis quelques mois développés des marchés parallèles qualifiés de « dark pools », des « bourses de l’ombre ». Il s’agit de plates-formes électroniques permettant aux investisseurs et spéculateurs de vendre ou d’acheter des actions et des titres de façon anonyme. Puisque, depuis 2007, une directive européenne « Marchés d’instruments financiers » avait mis fin au monopole des opérateurs traditionnels de Bourse déjà évoqués (London Stock Exchange, Euronext) pour ouvrir le marché boursier à la concurrence, rien n’e mpêchait plus la constitution de ces « réseaux », généralement animés par les salles de marché des banques, pour développer des transactions . Alors que l’on prône partout la transparence et la régulation, les banques et les opérateurs de marché sont entrés sur ces « marchés de l’ombre » 18 , ouverts en continu, 24 heures sur 24. Depuis 2009, ces marchés occultes sont en pleine expansion. Entre les discours lénifiants sur la régulation et les réalités de l’évolution des systèmes de banque et de bourse depuis bientôt trois ans, l’écart est devenu considérable. Dans les pays du « centre », les difficultés à valoriser le capital dans la sphère productive, les faiblesses de l’investissement industriel et du crédit à la production, ont contribué à étendre encore le rôle de la Finance et des banques, accentuant encore leur caractère ouvertement parasitaire car permettant d’agir sans contrôle, en toute impunité . Ce parasitisme gangrène tous les secteurs de l’économie, impose sa loi en parfaite connivence avec le politique, contribuant à l’endettement massif des Etats, organisant chômage, précarité et baisse des salaires. Les causes profondes découlent des impératifs généraux de la mise en valeur du capital et de la nécessité de poursuivre, par tous les moyens, l’extorsion de la plus-value et des profits, condition nécessaire de la reproduction du capitalisme comme système. Le parasitisme financier s’exerce dans tous secteurs. Ainsi, dans un secteur aujourd’hui crucial, celui des matières premières industrielles, énergétiques ou agricoles, la spéculation a pris 17 En 2010, la valeur des actions européennes échangées sur NYSE-Eu ronext et Deutsche Börse a été de 5600 milliards de dollars. Le London Stock Exchange (Bourse de Londres ) n’en avait négocié que 3400 dollars (sommes à rapprocher du montant des soutiens étatiques apportés aux Banques). 18 Cette activité secrète des marchés utilise des ordinateurs surpuissants et la profitabilité des opérations de Bourse se joue sur les énormes volu mes et la v itesse vertigineuse des transactions. Cette pratique représenterait déjà 38% des volumes d’échanges sur les Bourses européennes. « Ces traders éclair qui menacent l’intégrité des marchés financiers » Le Figaro, 7 janvier 2011, p.18. 9 une ampleur considérable. En l’absence de réglementation et de toute législation fiscale coordonnée, les opérations « de marché » imposent les prix internationaux. Très sensibles aux incertitudes « géopolitiques » (aujourd’hui la révolution arabe), ces prix ne dépendent pas seulement des stocks physiques réels de marchandises, des gisements ou des récoltes ou même de la demande, il sont objet de spéculations et de manipulations de la part des sociétés de négoce et des traders mais aussi des banques et des financiers . L’importance des capitaux en quête de valorisation, la recherche de placements rentables dans un contexte mondial de taux d’intérêt bas, a poussé les gestionnaires de fonds et les banques à utiliser les matières premières comme une nouvelle catégorie d’actifs financiers, au même titre que les obligations, les actions, les devises ou l’immobilier. Ce phénomène engagé dès 2003-2004 s’est amplifié depuis 2008. La caractéristique première de ces marchés est qu’ils sont véritablement « apatrides », même si certaines places (Londres, Genève, Chicago, Hong Kong ) jouent un rôle prédominant. En théorie, il suffit désormais de quelques ordinateurs, d’une ligne de crédi t et de bonnes compétences financières (certains ex-traders de banque licenciés se sont reconvertis dans ce nouveau « business ») pour entreprendre des activités de négoce sur matières premières. L’objectif est simple : acheter et vendre au meilleur prix. Les transactions portent surtout sur des contrats à terme, par nature incertains, sur des achats et des ventes à découvert sur stocks de marchandises, instruments qui amplifient les variations de prix, contribuant généralement à leur hausse. Les bénéfices, comme les pertes, peuvent être énormes. Dans les faits cependant ce sont de gros opérateurs (banques, fonds de pension, assurances et autres investisseurs « institutionnels) qui tendent à dominer les opérations car il faut en assurer « la couverture », c’est-à-dire chercher à maîtriser les risques19 . Le parasitisme bancaire et financier s’est aussi affirmé dans de nouveaux secteurs d’activité, ceux de l’économie illégale. La poursuite de la dérégulation des marchés, la dématérialisation et l’accélération des transferts de fonds internationaux ont été pour les multiples mafias (du crime, du trafic de drogues, de la prostitution, de la contrefaçon, etc) une véritable aubaine. Selon les chiffres très approximatifs du Fonds Monétaire International, de 600 à 1800 milliards de dollars feraient, chaque année , l’objet de blanchiment. Or qu’est-ce que le blanchiment d’argent sinon la réintégration des profits illicites dans l’économie légale ? Dans une période où le crédit bancaire s’est fortement réduit, surtout après 2008, l’argent « sale » est venu contribuer, à sa manière, au financement des économies. Il gangrène des pans entiers des sociétés en Afrique, en Asie, dans les Balkans et ailleurs. Il est au cœur du trafic mondial des armements et de l’économie criminelle. Malheureusement, ni les banquiers, ni les Etats, ni le G20 n’ont encore véritablement mis à l’ordre du jour d’action contre la blanchiment d’argent car il faudrait aussi impliquer les banques elles-mêmes et les marchés financiers qui en sont nécessairement un des supports 20 . L’impunité des banquiers, leur cynisme et leur voracité en termes de bonus et de rémunérations (aux Etats-Unis, on a parlé des « banksters »), ont suscité, à juste titre, l’indignation des opinions publiques. Alors que la crise devait nécessairement, selon certains, conduire à la réglementation des opérations de banque et de bourse, à la mise en place d’ une 19 Là encore, la puissance financière de ces opérateurs est déterminante. On se rappellera, dans les années 1970, le « coup » des Frères Hunt qui avaient pu, en 5 ans, accaparer la mo itié des stocks mondiaux d’argent. Après leur faillite en 1980, ils finiront par être condamnés en 1988 pour manipulat ion des cours. Plus récemment, en juillet 2010, Anthony Ward achète la plus grande part des stocks européens de cacao pour 1,2 milliards de dollars ; en décembre dernier, JP Morgan s’empare de la mo itié des stocks de cuivre du London Metal Exchange pour 1,5 milliards de dollars (à plus de 10.000 dollars la tonne, le cours du cuivre a tri plé en deu x ans). 20 Dossier : « La lutte antiblanchiment reste insuffisante », Le Monde, 1er mars 2011. 10 véritable transparence financière, la spéculation et parfois les malversations ont continué21 . C’est souvent en période de crise que les scandales financiers apparaissent au grand jour (affaire Madoff par exemple), que les pratiques illicites s’appuyant sur les failles du système sont révélées. L’insuffisance de données statistiques fiables et vérifiables, les pratiques bancaires « hors bilan », les énormes « trous noirs » de l’économie planétaire, permettent à des financiers avisés, grâce au clientélisme et à la corruption, de poursuivre impunément leurs activités dans toutes les zones « grises » de l ‘économie mondiale. Ces zones ne sont ni légales, ni illégales, elles n’existent pas. Elles peuvent donc être le lieu privilégié d’exécution des transactions illégales, puis grâce à des montages financiers sophistiqués, « raccordées » aux institutions « officielles » de banque et de bourse. Le premier objectif des détenteurs de grosses fortunes, de certains hommes d’affaires et spéculateurs, c’est d’abord « d’échapper » aux services fiscaux des différents Etats. Les anciens « paradis fiscaux , zones franches hors législation, étaient devenus, après 2007, trop visibles. Il a donc fallu trouver d’autres moyens. Ce sont désormais les services de « banque privée » des grandes institutions de banque qui, grâce à des montages juridiques plus élaborés, ceux de la fiducie et des « trusts » de type anglo-saxon, ont pris en charge les gros patrimoines et trouvé les moyens ( création de sociétés-écran, achats et ventes de sociétés, de foncier ou d’immobilier à l’étranger) d’échapper en grande partie aux services « nationaux » du fisc aux moyens de plus en plus réduits. La City de Londres serait ainsi devenue le premier paradis fiscal au monde car disposant des structures de banque susceptibles de « mondialiser » les opérations sur patrimoine et les transferts de fonds22 . Dans cette période de près de trois ans qui a suivi la « rupture » de l’automne 2008, le capitalisme comme système global s’est donc adapté aux nouvelles conditions de l’accumulation du capital. Les banques et les marchés financiers ont été un des principaux supports de cette mutation. Dans la crise, les groupes financiers et bancaires les plus puissants, aiguillonnés par les logiques du profit se sont « reconstruits » au détriment des plus faibles ou de ceux qui ont disparu, reconstituant leur rentabilité. D’autres ont su tirer le maximum de bénéfices des désordres monétaires ou bancaires, des menaces de solvabilité de certains Etats, de leur endettement (Irlande, Grèce) pour spéculer sur les devises ou les différentiels de taux d’intérêt. Le « boom » du prix des matières premières ne découle pas seulement des déséquilibres entre l’offre et la demande mais aussi de la volonté des financiers de dominer de nouveaux marchés. Certes, derrière la Finance, l’économie « réelle » reste présente mais il est apparu que la spéculation n’était pas une anomalie temporaire ou une excroissance perverse du capitalisme mais bien une composante inhérente de son fonctionnement. 21 Ainsi, fin 2010 au x Etats -Unis, le « Forecl osure Gate » (scandale des saisies) a révélé les méthodes de saisie des logements par les banques et officines de crédit qui avaient consenti, sans retenue, des prêts immobiliers hypothécaires à des ménages insolvables (les subprimes). Certaines des banques qui avaient racheté ces « prêts pourris » ont entrepris, de saisir, pour les revendre, les logements impayés, en ce toute illégalité, car sans présenter les documents originau x de propriété attestant de leurs hypothèques. Usage de faux, falsification de documents, recours à des avocats sans scrupule, autant de moyens qui ont permis cette fraude majeure , « la plus grande escroquerie de l’histoire » selon certains experts. Elle révèle l’étendue du pouvoir des financiers et de l’impunité dont ils bénéficient. Rappelons qu’aux Etats-Unis, depuis le début de 2008, p rès de 11 millions de procédures de saisie, concernant 20 millions de personnes, ont été engagées par les organismes de prêt immob ilier. Fin 2010, plus de 2,8 millions de personnes avaient déjà été expropriées de leurs logements. 22 Vo ir : Anne MICHEL : « Pourquoi le fisc échoue t’il à réprimer les grands fraudeurs ? » . Le Monde, 17 juillet 2010 et aussi Nicholas SHAKSON [2010] : « Treasure Islands : Tax Havens and the Men Who Stole the World » , Ed. Bod ley Head, Londres. 11 Comme nous le verrons plus loin, cette caractérisation doit conduire les travailleurs et le mouvement social à rejeter résolument toute illusion quant à la « régulation » financière ou à la réforme du système de banques , à formuler, l’exigence d’un changement radical de régime social et politique. (à suivre..) 12 LES IMPERATIFS DU CAPITAL, LA CONCURRENCE ET LES PRIX. DEFLATION OU INFLATION ? L’évolution depuis 2008 des structures et des fonctions de la banque et de la finance doit évidemment être considérée comme une composante des transformations du système productif mondial considéré dans son ensemble. Afin de maintenir vaille que vaille les conditions générales de la mise en valeur du capital et préserver les conditions d’extorsion de la plus-value, il a été nécessaire partout, de façon plus ou moins brutale, de « purger » le système en liquidant des secteurs ou des entreprises considérées comme « non rentables », d’engager une dévalorisation massive du capital accumulé. Cette dévalorisation s’est opérée par des fermetures de sites de production, en fait une destruction de capital accumulé23 . Pour abaisser les coûts de production des firmes, on a, dans de nombreux secteurs, d’abord cherché à abaisser les coûts du travail en délocalisant des segments entiers de production des pays du « centre » vers des pays « émergents », là où la rémunération de la main d’œuvre est moindre. Cette dimension géo-politique de la restructuration depuis 2008 d’un capitalisme déjà largement mondialisé est un élément essentiel pour comprendre la situation d’aujourd’hui. Ce qui s’est traduit sur le terrain par des « licenciements boursiers », en Europe, en Amérique et ailleurs, a été généré par des changements importants dans la structure financière de nombreuses entreprises: prises de participation de banques ou de fonds de pension, fusions entre firmes, changements de raison sociale suite à des concentrations, des fusions ou de nouvelles introductions en Bourse. Au lendemain de la crise, en 2009, les opérations sur le capital des entreprises (fusions, acquisitions, OPA amicales ou hostiles) ont été fortement ralenties mais elles ont repris fortement depuis lors et retrouvé leur rythme d’avant-crise. Ces transformations, plus ou moins rapides selon les « résistances sociales » rencontrées ont été parfois accompagnées par des « aides » financières des Etats et des banques centrales, l’objectif recherché étant toujours l’abaissement du « coût des facteurs de production et notamment du premier d’entre eux : le travail. Il n’est pas question ici d’analyser en détail les formes prises, dans les différents pays, par ces restructurations mais il est évident que leur objectif, dans un contexte de concurrence exacerbée par le déroulement même de la crise, était l’abaissement des prix de production des marchandises et des services afin d’en réduire le prix sur des marchés de plus en plus compétitifs et mondialisés 24 . 23 Vo ir notre article de 2009 : « La crise du capitalisme d’aujourd’hui : une anal yse marxiste », 32 pages. 24 Un exemple-type : le secteur automobile. Il a été, au x Etats-Unis, sauvé de la faillite par l’Etat et profondément restructuré avec des fermetures de sites, des licenciements, des fusions ou des accords avec des firmes européennes ou asiatiques. En 10 ans, constructeurs et équipementiers ont supprimé 640.000 emp lois au x Etats -Unis. Depuis 2009, la firme General Motors (avec Ford désormais allié à Wolskswagen) a « survécu » mais en fermant quatorze usines et en réembauchant, pour l’automobile électrique, une petite partie des licenciés mais à des salaires deux fois moins élevés (« General Motors renaît mais dans un Detroit à l’agonie ». Le Figaro Econo mie, 14 mars 2011. En France, la firme Renault, ex-symbole « national » » du secteur, a donné naissance à un conglomérat qui associe désormais le Japonais Nissan, le russe Avtovaz, le roumain Dacia, le coréen Samsung, avec un partenariat avec l’allemand Daimler. Désormais, trois voitures Renault sur quatre sont produites à l’étranger (Slovénie, Turquie, Espagne, Corée) puis « réimportées ». En 2009, l’Etat français qui possédait encore 15% du capital de l’ex-Régie lui avait « prêté » 3 milliards d’euros (tout comme à Peugeot) afin de faciliter une « mutation » productive qui n’a guère de chance de sauver les emp lois à Flins, Sandouville ou Douai. Carlos Ghosn , le PDG de Renault reste cependant le patron le mieu x payé de France : 9,2 millions d’euros en 2010. 13 Au plan global, ce sont ces mécanismes « réels » qui permettent, en premier lieu, de déterminer le niveau général des prix25 ce qui ne signifie évidemment pas que tous les facteurs liés à la politique des banques et à la spéculation n’aient pas joué leur rôle. Avec la crise, quand les lois de la concurrence se font de plus en plus dures, on peut estimer que, « toutes choses égales par ailleurs » comme disent toujours les économistes, la pression à la baisse des prix va s’accentuer. Il faut donc admettre que, de manière générale, les pressions déflationnistes sont concomitantes à la crise 26 . La déflation découle ainsi des lois de la concurrence analysées par Marx et de la nécessaire correspondance entre valeur et prix. Comment « évaluer » cette déflation, inhérente à cette première phase de la crise ? Très difficile. Un rapport américain, demandé par le Congrès en 2009 et publié au début 2011 d’une « Commission d’enquête sur la crise financière » (FCIC) fournit quelques éléments de réponse. La Commission note qu’aujourd’hui un actif américain sur six (soit 26 millions de personnes) est aujourd’hui sans emploi ou sous-employé, que 4 millions de familles ont perdu leur toit . Si l’on ajoute à la perte des biens immobiliers, la dévalorisation des retraites et la baisse de l’épargne populaire, 11 000 milliards de dollars de la richesse des foyers américains du bas de l’échelle se seraient évaporés. 25 Chez Marx, l’analyse des pri x et de ses variations n’est en effet compréhensible qu’à partir de l a théorie de la valeur : « Le prix, de par son concept général, n’est d’abord que la valeur sous forme argent » ou encore : « Le prix, c’est la valeur exprimée en monnaie » [« Le Capital », Livre 3, Chap.10 ] . « En lui-même, le prix n’est autre chose que l’exp ression monétaire de la valeur » : « Salaire, prix, profit » , p.87, Ed. Sociales ». Dans l’économie capitaliste, rappelons -le, les prix des marchandises sont déterminés par leurs prix de production (frais de production auxquels on ajoute le profit moyen). Les mécan ismes par lesquels la valeur détermine le prix des marchandises sont complexes car la co mposition organique entre les différentes branches de production (et au sein même de ces branches), les conditions techniques de production ne sont évidemment pas homog ènes. Les prix de certaines marchandises peuvent donc s’écarter notablement de leur valeur et certains capitalistes réaliser, notamment en raison d’une technologie plus efficiente, des surprofits [MARX : « Le Capital », Livre 3, Chap.10]. La nécessaire correspondance entre valeurs et prix n’est donc pas synonyme d’équivalence. Cependant on admettra sans peine que les lois de la concurrence , compte tenu de la mobilité des capitaux, tendent non seulement à égaliser les taux de profit, mais aussi les prix sur les marchés. Sur les relations valeur-prix et le problème de la « transformat ion », Andrew KLIMAN a, de man ière très convaincante, réfuté les « critiques » de Marx dans son ouvrage : « Reclaiming Marx’Capital. A Refutation of the Myth of Inconsistency”, Lexington Books, 2007. 26 En fait, les tendances déflationnistes se sont fait sentir bien avant la « rupture » de 2008. Outre la déflation japonaise, on relève dès le début des années 2000, au x Etats -Unis et en Europe, une baisse du taux d’utilisation des capacités productives. Dans de nombreu x secteurs, en particulier ceu x qui sont en contact avec la demande finale (biens de consommation) ou interméd iaires (biens d’équipement) on constate une surproduction à caractère récurrent. Il en résulte des surcapacités qui réduisent « le pouvoir de marché » des entreprises, pressent sur leurs marges et empêchent la répercussion des coûts sur les prix de vente, poussant à la baisse du prix des produits. Ces pressions déflationnistes ne concernent pas le secteur des produits bruts et de l’énergie. Pour la France, voir Aglietta M, Berrebi L . [2004] : « Le risque déflationniste a t’il été trop rapidement écarté ? », Expert ises Groupama, N°2, pp 15-16 14 LES FONDS SOUVERAINS Selon un cabinet britannique spécialisé, les avoirs totaux des fonds souverains aujourd’hui évalués à 4000 milliards de dollars d’actifs, en forte progression car seulement 3510 milliards en 2010. Les plus importants, ceux d’Abou Dhabi (625milliards d’actifs), du Qatar, mais aussi de pays producteurs de pétrole aujourd’hui en « révolution » : Bahrein, Oman mais aussi la Libye, l’Algérie, l’Arabie saoudite et Dubaï. La Norvège, la Chine (China Investment Corporation : 332 milliards de dollars et SAFE Investment Company :347 milliards), Singapour, possèdent aussi des fonds souverains importants. Ces fonds ne s ‘appuient plus seulement sur les hydrocarbures mais sont en pleine diversification de leurs portefeuille, en partie grâce aux revenus de leurs placements financiers : investissements dans des grands projets d’infrastructure (transports, aéroports), matières premières diverses. L’avantage des fonds souverains ? Dans un contexte de crise et d’aléas politiques, difficile de connaître l’allocation des avoirs entre les Etats des pétromonarchies et les familles régnantes. Perte record pour Anglo Iris h Bank (avril 2011) La banque irlandaise nationalisée Anglo Irish Bank, au cœur de la crise financière qui secoue l'Irlande, a fait état jeudi d'une perte annuelle record de 17,7 milliards d'€, peu avant l'annonce des résultats de nouveaux tests de résistance sur plusieurs autres banques. Anglo Irish Bank avait déjà essuyé une perte record de 12,7 milliards d'€ en 2009. Elle a rappelé avoir reçu en tout 29,3 milliards d'euros d'argent public au cours des deux dernières années afin d'éponger ses pertes colossales, y compris celles de 2010. De la dette privée aux dettes souveraines . La nouvelle géopolitique de l’économie mondiale. ROUBINI Nouriel : Doctor Doom : Dr Malédiction devenu docteur Boom ? Ainsi les rodomontades contre les « paradis fiscaux » qui auraient disparu selon le Président de la République et les dirigeants des grandes banques. En réalité, l’ouverture de comptes dans des officines plus moins officielles à Panama ou au Bahamas s’est quelque peu transformée. Les titulaires de grandes fortunes utilisent désormais des filiales de banques tout à fait légales p our développer des « trusts », structures juridiques de droit anglo-saxon où la véritable identité des propriétaires est dissimulée. L’avantage de ces structures ? Ce sont des personnes juridiques indépendantes dont l’origine des capitaux « exportés » est difficile à déterminer et qui peuvent eux-mêmes contrôler des sociétés « écrans » avec des raisons sociales les plus diverses. Ces 15 réseaux de trusts et de fiducie permettent aux spécialistes de la gestion de fortune, dont les départements de gestion de fortune des banques, d’organiser en toute légalité l’évasion fiscale. Les grands réseaux de la Banque internationale (Union des Banques Suisses (UBS), la banque anglo-chinoise HSBC, les grandes banques françaises 27 et espagnoles) se sont lancées sur ces nouveaux marchés très rentables en termes de commissions d’organiser conseillent pouvantoù il est très difficile, notamment pour le fisc enomactivité de placement és ou(leLa fin des paradis fiscaux ? C’est fini, les paradis fiscaux comme l’ont proclamé les politiques et certains dirigeants des banques ? En fait, on a tourné la législation en développant (voir article « Canard ») Es el atraco perfecto. Con alevosía y reiteración. Entonces se preparó el terreno para el segundo atraco. El truco ha sido olvidar el motivo y centrarse en la consecuencia. El problema es la deuda, s e dice, no el orden atracador que la ocasionó. El casino ha des aparecido. Es la deuda. ¿La solución?: un segundo robo. El segundo atrac o es el desmonte social. La deuda es resultado del excesivo gasto social, se dice. Así pues; menos seguro de paro, peor seguridad social, más privatización, más desmonte de lo público, retroc eso de derechos laborales, más abuso y más desigualdad. Los ladrones del primer atraco regresan al escenario del crimen para robar más. Los bancos siguen generando beneficios, en Europa y América el año pasado. Las restructuraciones se utilizan para comprar a bajo precio otros bancos, acabar con los aspectos no lucrativos de las cajas de ahorro y continuar engordando. Banque « officielle », banque parallèle (banque fantôme) Le « serial » investisseur :le mult imilliardaire Warren Bu ffett a engrangé en 2010, près de13 milliards de dollars de bénéfices (hausse de 61%). A racheté les actions de GE et Go ld man Sachs qui, en échange, lui ont payé 10% de dividendes. Sa société Berkshire Hathaway possédait, fin 2010, 38 milliards de « cash » prêts à saisir les opportunités.. « Les démangeaisons du serial investisseur W B », Le Figaro, 28 Fév. 2011 Dérégulation financière, libéralisations, privatisations MORALISER LE CAPITALISME OU LE REMETTRE EN QUESTION ? LA TAXE SUR LES TRANSACTIONS FINANCIERES ? L’exemple-type de mesure qui peut parfaitement être « récupérée » par le système comme moyen de maintenir le système en place. Lors d’une réunion, début mars 2011 à Athènes, les socialistes européens se sont, eux aussi, déclarés favorables à une taxe de 0,05 % sur les transactions financières, « moyen de faire payer ceux qui sont derrière la crise, les spéculateurs ». Cette taxe pourrait rapporter 200 milliards d’euros, pouvant créer 8 millions d’emplois au sein de l’Union. Assez amusant de voir les « socialistes » dénoncer les politiques d’austérité des conservateurs dans un pays où les socialistes grecs réduisent salaires et retraites, appliquent eux-mêmes l’austérité !! Qui mettrait en œuvre une telle taxe ? En assurerait la distribution ? Le fait que la Finance et la Banque avaient été, sinon la cause directe, du moins le déclencheur de la crise, le fait qu’elles aient été support de la spéculation et de la ruine de nombreux d’épargnants et d’emprunteurs, notamment dans l’immobilier, a soulevé, avec raison, un profond rejet d’un capitalisme de prédation et de spéculation, uniquement préoccupé d’argent et de profits à court terme. La ligne de défense des partisans d’un capitalisme « rénové » été qu’il fallait le « purger » de ces traits parasitaires, et, selon la fameuse expression de J.M. Keynes, « euthanasier » les rentiers pour revenir à un capitalisme « pur », fondé sur la production et donc débarrassé de ces perversions. L’ Etat et le politique, pourtant largement vilipendés pendant les excès du radicalisme ultra-libéral des vingt dernières années, devaient être les instruments de ce retour aux sources. 27 Voir « Le Canard Enchaîné » du 17 Novembre 2010 : « BNP-Pari bas à la conquête de nouveaux paradis fiscaux » 16 L’après-2008 a donc généré une multitude de propositions « régulatrices » auxquelles même certains dirigeants ou gouvernements les plus imprégnés de l’économie de marché ont pu momentanément se rallier. La « lutte » contre les banquiers irresponsables et les financiers-spéculateurs devenait une condition nécessaire de la sortie de crise. Monsieur Sarkozy lui-même voulait « changer le capitalisme ». Résultats et les mystifications de ces velléités régulationnistes. Quel devrait alors être aujourd’hui, en matière de finance, les bases, voire les mots d’ordre d’un véritable programme anti-capitaliste ? S’il s’agit de véritablement lutter contre la spéculation, l’exigence minimale serait : de supprimer tous les paradis fiscaux, bases de repli des capitaux spéculatifs, d’instaurer un contrôle des capitaux qui empêcherait les banques de recycler à l’extérieur, sous quelque forme que ce soit, « l’épargne », les capitaux ou le patrimoine des plus riches. Remettre en cause les opérations de banque et de bourse qui, hors activité réelle, ont pour support les produits « dérivés » (warrants, opérations à « découvert », transactions spéculatives sur matières premières). Les activité de « trading » ou d’arbitrage, sur les changes, les titres ou les matières premières seraient supprimées. La fonction et l’activité même du trader n’aurait alors plus d’objet. Pour aboutir à la « transparence financière et bancaire », il est nécessaire d’imposer la publicité des comptes, leur ouverture. C’est seulement de cette manière que l’on pourra appréhender la structure du capital des banques et des entreprises, se prémunir contre les délocalisations et les licenciements « boursiers » et aussi connaître les rémunérations des dirigeants La revendication de « nationalisation bancaire » (qui ne serait évidemment pas, comme en 2008-2009, un subterfuge pour permettre à l’Etat d’éponger les déficits des banques en faillite) conserve toute sa place. Elle vise à mettre au premier plan l’activité de crédit, seule génératrice d’investissement et d’emploi. Elle suppose la disparition des actuelles banques d’affaires et de cette banque parallèle, la « banque fantôme », celle des hedge funds et des fonds de pension, dont l’objectif n’est que de réaliser des plus-values en capital au détriment du capital social des sociétés. Il s’agit pas ici, pour le mouvement social, de se polariser sur la « radicalité » en soi des mots d’ordre mais bien de leur capacité à contribuer à des mobilisation de transformation de la société. Ce qu’a montré cette crise c’est l’importane prise, dansles opinions publiques, A/ ATTAC et l’idée de la taxe « Robin des bois », c’est qu’une minuscule taxe sur la finance mondiale pourrait générer des revenus colossaux pour lutter contre la pauvreté, contre le change ment climatique, contre des maladies qui tuent chaque année des millions de personnes alors qu’on sait comment les soigner. Des milliards d’euros pour financer l’éducation, l’accès à l’eau, à la nourriture et aux soins élémentaires. Une taxe toute petite mais qui servira aussi à décourager la spéculation en partie responsable de la crise financière. Sarkozy parle lui d’une taxe « infinitésimale » pour collecter les 120 milliards. Une taxe d’au moins 0,05% sur les transactions financières permettrait de lever environ 20 milliards d'euros chaque année en France, 220 milliards en Europe, et autant aux ÉtatsUnis. B/ LES « ECONOMISTES ATTERRES » Il est proposé « un véritable débat démocratique sur les choix de politique économique » en France et en Europe, en fait poursuivre les « plans de relance keynésiens » trop vite abandonnés. Si comme il est rappelé le « logiciel néo-libéral » est devenu inefficient et inopérant, il faut donc le remettre en question. De ce point de vue, y compris sur le terrain principal qui est celui des auteurs du manifeste, celui de la Finance et de la Banque, il est surprenant que ne soit pas clairement posé la remise en question , des mécanismes de la spéculation. « Réduire » la spéculation et « limiter » les mouvements de capitaux peuvent-ils se concevoir sans la disparition des « paradis fiscaux » que Sarkozy lui-même s’était promis de supprimer ? L’activité même de trader, largement contestée et pas seulement à gauche, a t’elle encore un sens si l’on veut 17 véritablement orienter les capitaux vers « l’économie réelle » ? Supprimer ces activités (et pas simplement en limiter les bonus), ne serait-ce pas un des moyens d’annihiler la spéculation pour compte propre des banques ? De la même manière, on voit mal comment le statut privé des agences de notation financière pourrait ne pas être remis en cause. Depuis le scandale Enron aux Etats -Unis, il semblait acquis que ces agences privées, rémunérées par les sociétés et les institutions bancaires qu’elle s sont censées « évaluer » devaient être supprimées. On est un peu « atterré », car demander de leur part des notes résultant « d’un calcul économique transparent » (mesure 8) nous paraît relever d’un certain irénisme. En fait, toute mesure de régulation financière et bancaire qui ne remettrait pas en question l’organisation économique de la société, les « droits de propriété » de la Banque et de la Finance (en proposant par exemple des organismes de financement sous contrôle public des travailleurs et orientée vers la production et les besoins sociaux) ne peut véritablement annihiler la logique prédatrice de profit maximum impulsée par les marchés ? Levée du secret bancaire, ouverture des livres de compte : le seul mot d’ordre mobilisateur, suppose l’intervention directe des syndicats de banque. Un mot d’ordre qui, dans sa dynamique même, constitue un « pont » vers la remise en question du système. UNE NOUVELLE GUERRE FINANCIERE MONDIALE ? 18 Même si les mécanismes de fond de la concurrence inter-capitaliste sont restés les mêmes, ses formes ont profondément évolué avec l’extension de la crise mondiale. La Finance, au sens le plus large du terme, est devenue le moyen de poursuivre une guerre économique qui n’a pas nécessairement besoin de dépenses militaires ou d’occupations de territoires pour tenter d’imposer sa loi. Au centre du système, il y a la situation de l’économie américaine et le taux de change du dollar. En 2007-2008, l’éclatement de la bulle immobilière aux Etats-Unis avait dramatiquement scellé l’échec d’une « politique » de mise en valeur du capital bancaire à travers l’endettement d’acheteurs insolvables. Les endettés sont restés avec leurs dettes ou ont ét é expulsés de leurs logements. Les banques qui avaient massivement répandu les crédits « subprime » et encaissé les commissions et les intérêts ont, elles, été renflouées par l’Etat lorsqu’elles se sont retrouvées en difficulté. Mais si les premiers programmes de « relance » (en fait une création massive de monnaie) ont permis d’éviter la faillite des banques et de restructurer une partie du secteur automobile, ils n’ont pas rétabli la compétitivité de l’économie américaine vis-à-vis de ses principaux concurrents. Les Etats-Unis ont continué à perdre des emplois industriels et de service, le déficit de leur balance commerciale n’a cessé d’augmenter 28 . Les politiques de sauvetage des banques baptisées en « programmes de relance » ont donc consisté à injecter massivement des liquidités dans l’économie en espérant un impact positif sur l’économie intérieure. Cette politique monétaire « hyperflexible » a été systématisée en mars 2009 par la mise en œuvre d’une politique dite « non-conventionnelle » de la FED, Federal Reserve Bank : la monétisation de la dette américaine. La FED pouvait désormais émettre de la monnaie en contrepartie des titres de dette émis par le Trésor. Certes, dans le passé, les Etats-Unis avaient maintes fois réaffirmé l’hégémonisme du dollar (« le dollar est notre devise mais il est votre problème ») mais en permettant à la FED d’imprimer autant de dollars qu’elle le voudrait, Obama mettait fin à la parité du dollar avec quoi que ce soit, faisant de la puissance américaine ( son « arrogance » diront certains), la seule véritable mesure de la valeur de sa monnaie. Il est révélateur qu’aux Etats-Unis, le républicain Ben Bernanke, Président de la Fed nommé par George Bush et prétendu « spécialiste keynésien » de la crise de 1929, soit devenu, après la défaite de mi-mandat du Parti démocrate d’OBAMA, le partisan proclamé et l’exécutant de la politique du « Quantitative Easing » (la flexibilisation quantitative) consistant tout simplement à émettre des dollars en contrepartie du « rachat » des obligations à long terme (et plus seulement à court terme) de l’Etat américain. En Octobre 2010, il justifiait cette politique en admettant qu’elle pourrait encourager l’inflation mais qu’elle aurait surtout pour effet d’abaisser le cours du dollar par rapport aux autres monnaies. En inondant le système bancaire américain de liquidités, on éviterait également toute pression à la hausse sur les taux d’intérêt, contribuant ainsi à « reflater » le prix des actifs immobiliers et des loyers, donc à favoriser le redressement du secteur immobilier29 . 28 En 2010, ce déficit approchera les 570 milliards de dollars, correspondant aux excédents cumulés de la Chine (près de 270 milliards) et de l’Allemagne (200 milliards) . Vis -à-v is de la Ch ine, le déficit co mmercial a mensuellement presque quintuplé par rapport au début des années 2000, passant de 6 à 25 milliards de dollars Les Etats -Unis ont pu laisser se développer cet hyper-déséquilibre car ils ont trouvé dans la Chine le partenaire q ui a financé, ces dernières années , leur déficit public (en 2010, cette dette publique avoisinera 93% de son PIB). 29 Certains experts et économistes, aux Etats -Unis et en Europe, ont cru voir dans cette politique une politique de type keynésien, de « gauche » par comparaison avec les politiques « orthodoxes » d’austérité budgétaire menées ailleurs (voir par exemple les rubriques de Paul KRUGMA N dans le « New York Times »). En fait, un « keynésianisme à l’envers ». 19 Au plan I du « quantitative easing » (2000 milliards de dollars en 2008 et 2009) a donc succédé la deuxième phase dite Plan Geithner injectant encore 1000 milliards de dollars. L’émission de dollars, la « planche à billets » d’aujourd’hui, est en effet très simple : elle consiste à inscrire des sommes en dollars sur des écrans d’ordinateurs (le « keyboard credit ») Quels ont jusqu’à présent été les résultats de cette politique au plan intérieur ? Tout d’abord, les banques ont utilisé les fonds de la FED et les garanties du Trésor pour reconstituer leurs marges de profit et continuer à verser des rémunérations et des bonus exorbitants. Ensuite, on a assisté à une hausse du prix des actifs ( et non du prix des marchandises qui aurait pu avoir pour origine la hausse de la production et de l’emploi). L’inflation (relative) s’est essentiellement portée sur les actifs liés à la propriété au sens large. C’est ce secteur lié à la finance et souvent support des placements d’épargne, voire de spéculation qui a été privilégié. La nature même de ce secteur dit FIRE30 indique bien l’évolution de l’économie américaine depuis le début de la crise : une économie qui n’est même plus recentrée vers les services traditionnels mais vers un secteur assez hybride de recherche de « rente », au sens large du terme. Ce secteur tend évidemment à se séparer de l’économie de production traditionnelle qui, déjà largement délocalisée, continue à perdre des emplois. FISCHER Il est d’ailleurs révélateur de constater que dans la Science économique « orthodoxe », le terme de « déflation » occupe une place aussi restreinte (pas même une entrée dans la plupart des dictionnaires d’Economie). La raison est qu’il renvoie à la Grande dépression des années 1930 aux Etats-Unis, exemple-type de la crise déflationniste quant on considère l’évolution des principaux indicateurs de l’économie. En effet, aux Etats Unis, entre 1929 et 1933, le produit national net à prix constants a baissé de plus d’un tiers ainsi que les prix de gros. Le stock de monnaie baisse lui aussi d’un tiers entre 1929 et 1933 et les dépôts dans banques de 42%. Dans le même temps, le revenu monétaire se réduit de 53% ( 36% en termes réels). Au plus fort de cette crise déflationniste, on a un chômeur pour trois actifs. De 1929 à 1932, la production industrielle mondiale (Urss non comprise) a baissé de 37% et le volume du commerce international de 26% 31 . Au moment du déclenchement de la crise et jusqu’en 2009-2010, les mécanismes puissants de la concurrence sont venus peser en faveur de la baisse des prix mondiaux des marchandises. Outre la déflation par les prix déjà évoquée consécutive à la baisse des commandes dans de nombreux pays 32 , il faut aussi considérer les processus de déflation salariale (baisse des revenus du travail) qui lui sont liés. Théoriquement, même si dans une première étape, notamment dans un pays comme la France, les modalités de l’assurance-chômage et les « amortisseurs sociaux » ont pu freiner la baisse des revenus salariaux, la crise, ne serait-ce que par l’extension du chômage, doit nécessairement combiner déflation des prix et déflation salariale. Mais il est un processus déflationniste qui vient compléter la déflation des prix et des salaires et qui s’est, lui aussi, manifesté dans la première phase de la crise commencée à l’automne 2008, c’est celui de la déflation des dettes. En effet, la crise est en premier lieu un révélateur de 30 F.I.R.E. : Finance, Insurance, Real Estate (immob ilier) 31 Friedman M . , Schwartz A. [1963] :“ A Monetary History of the United States”, 1867-1960”, pp. 299, 301. 32 Plutôt que les indices généraux des prix (co mme l’indicateur INSEE ) qui ne jouent qu’ex-post , le diagnostic de déflation par les prix découlait de l’écart grandissant entre les capacités de production et les carnets de commande. Dans une première phase de la crise, on a pu estimer qu’en France, à part ir de la mi-2008, les commandes avaient baissé en 4 mo is, de plus de 20%. 20 surendettement des entreprises, des banques et aussi des ménages. En 1929, aux Etats-Unis, l’endettement s’était surtout développé à travers les achats d’actions et de titres boursiers, titres ayant été, surtout dans la dernière phase de hausse de la Bourse, ayant été acquis à crédit auprès des banques mais aussi d’institutions financières spécialisées 33 qui feront d’ailleurs massivement faillite au moment du krach d’Octobre 1929. C’est Irving FISHER qui était aussi banquier (et dont la banque avait fait faillite en 1929) qui a théorisé, après coup, ce mécanisme spécifique de déflation34 . Il note que les actions avaient atteint, en 1929, un cours très élevé et que l’affaiblissement de l’économie réelle avait conduit les banques à engager des capitaux dans « des opérations improductives sans espoir ». Le laxisme monétaire, « l’indulgence » du contrôle ont généré des « bulles », une frénésie spéculative financée par l’endettement dans l’immobilier et la Bourse. Il met l’accent sur la responsabilité de la Réserve Fédérale, de Wall Street et de l’administration de Washington dans la propagation des excès du crédit et de la déflation par la dette qui en a résulté. Pour expliquer le passage brutal du boom à la dépression Fisher, partant de l’état excessif de sur-endettement, établit l’enchaînement suivant : on a d’abord une liquidation des dettes conduisant à des ventes « de détresse », une contraction des dépôts en banque au fur et à mesure du remboursement des emprunts, une baisse du niveau des prix. Si cette baisse des prix n’est pas « reflatée » par un moyen ou un autre, il en résultera une baisse plus grande encore de la richesse accumulée conduisant à des faillites et des banqueroutes et une chute des profits. Dans une société capitalistique, on aura une baisse de la production, du commerce et de l’emploi. L’épargne augmentera, réduisant la vitesse de circulation monétaire. Des perturbations se produiront sur les taux d’intérêt avec, en particulier une baisse des taux d’intérêt nominaux. Vo ir ici Hudson On est déjà « pied au plancher » car plus de possibilités d’abaisser encore des taux d’intérêt qui sont déjà proches de zéro. Il faut donc faire décoller les hélicoptères (Paul Jorion). En fait, on rachète des créances avec de l’argent créé pour l’occasion. C’est cela la monétisation . Puisque les Etats s’endettent en émettant des Bons du Trésor (dette à long terme) et que les Banques Centrales doivent injecter de l’argent dans l’ économie, autant combiner les deux opérations . La FED (aussi celle du Japon) achète donc les Bons du Trésor de son gouvernement avec de l’argent qui n’existe pas et qu’on créée pour l’occasion et en quantités considérables. Cet apport de papier- monnaie, sans contrepartie, une dévaluation de fait. C’est aussi une spéculation sur l’Euro libellée en dollars !! « La politique monétaire fortement expansive des Etats-Unis, en donnant des munitions aux marchés, permet de lancer à bon compte des opérations de spéculation contre la zone euro ». Mais n’est-elle pas en phase avec les objectifs de la Banque Centrale Européenne car elle permet de « mobiliser les marchés » pour faire pression sur les peuples européens en les obligeant à réduire leur niveau de vie. Les « faucons du déficit » et le retour de la « bande de Wall Street » Plus de crédibilité des devises : la fin du capitalisme ? (Paul Jorion). 33 34 Ce processus a bien été décrit par J.K GA LBRAITH et aussi J. SCHUMPETER . FISHER Irving [1933] : « The Debt-Deflation Theory of Great Depressions » dans 21 Une occasion pour la Chine de se débarrasser de ses dollars ? En achetant des ressources minières et pétrolières dans le monde, en rachetant des actifs partout dans le monde ? Une façon de réduire son exposition au dollar ? Pour nous, les pays « émergents » ne proposent pas un « nouveau » système productif susceptible de résoudre la crise mondiale du capitalisme : ils sont le support temporaire de flux de capitaux en quête de valorisation qui ne trouvent plus, au centre même du système, à dégager des profits suffisants. L’hyperpuissance américaine piégée par ses « hyperdéséquilibres » (« Le Monde », 10 nov. 2010) Le sens du « quantitative easing » américain. On est déjà « pied au plancher » car plus de possibilités d’abaisser encore des taux d’intérêt qui sont déjà proches de zéro. Il faut donc faire décoller les hélicoptères (Paul Jorion). En fait, on rachète des créances avec de l’argent créé pour l’occasion. C’est cela la monétisation . Puisque les Etats s’endettent en émettant des Bons du Trésor (dette à long terme) et que les Banques Centrales doivent injecter de l’argent dans l’ économie, autant combiner les deux opérations . La FED (aussi celle du Japon) achète donc les Bons du Trésor de son gouvernement avec de l’argent qui n’existe pas et qu’on créée pour l’occasion et en quantités considérables. Cet apport de papier-monnaie, sans contrepartie, une dévaluation de fait. La realidad es que casi la única medida constructiv a para contrarrestar la recesión es precis amente la flexibilización cuantitativa de la Fed. Quizás no es lo mejor en el contexto actual en Estados Unidos, pero como dicen muchos experimentados analistas (incluyendo a Nouriel Roubini y Chris Whalen) en vista de que no habrá otro estímulo fiscal, es ya casi lo único que se puede intentar. Claro, la flexibilización cuantitativa hace que se reduzca el valor del dólar y se aprecien el euro y el yuan. Y en el G-20 se dejó notar el malestar. Sin embargo, las cosas empeorarían si la economía estadunidense se contrajera todavía más, porque las exportaciones del resto del mundo sufrirían. Ni hablar, no se puede dejar contento a todo mundo al mis mo tiempo. C’est aussi une spéculation sur l’Euro libellée en dollars !! « La politique monétaire fortement expansive des Etats-Unis, en donnant des munitions aux marchés, permet de lancer à bon compte des opérations de spéculation contre la zone euro ». Mais n’est-elle pas en phase avec les objectifs de la Banque Centrale Européenne car elle permet de « mobiliser les marchés » pour faire pression sur les peuples européens en les obligeant à réduire leur niveau de vie. Les « faucons du déficit » et le retour de la « bande de Wall Street » Plus de crédibilité des devises : la fin du capitalisme ? (Paul Jorion). (d’après HUDSON… : « au lieu de prêter à l’économie américaine, les banques transfèrent « le tsunami de crédit » à l’extérieur, inondant les marchés mondiaux de l’argent avec du « key board credit » à bas coût. L’espoitr de la FED est qu’en prêtant aux spéculateurs on permettra aux banques de sortir Le résultat à terme du « quantitative easing » ? 22 L’inflation inéluctable..Débutera quand les Etats, après avoir « forcé » les échanges ( ?), les premières raretés reviendront. Sur les matières premières ? (le pétrole) L’inflation partie de la solution : le taux d’endettement des Etats et des administrations publiques s’érodera vite en période inflationniste (voir après les deux guerres mondiales) LE ROLE DE LA B.C.E. : MAI 2010 : LE « SAUVETAGE » DE L’EURO SAUVER LA GRECE OU SAUVER LES BANQUES ? Le plan de stabilisation de la zone euro est- il, quant au fond, si différent ? Un rappel : lorsque le 10 mai 2010 au matin a été annoncé un dispositif de soutien aux Etats en difficulté de 750 milliards d’euros, cofinancé par le FMI et l’Union européenne, les Bourses du monde entier ont connu des hausses spectaculaires, et surtout les valeurs bancaires (l’indice européen du secteur a, ce jour-là, augmenté de 14,4%). Les cours de banques françaises a bondi : de près de 24% pour la SG, 20,90% pour BNP-Paribas, de 18,65% pour le Crédit agricole, récupérant en quelques heures les milliards d’euros de capitalisation précédemment perdus. Pourquoi les banques européennes détentrices d’emprunts ou d’obligations d’Etat grecs ont t’elles tiré un bénéfice immédiat de cette décision ? Parce qu’elles vont pouvoir se délester de leurs emprunts d’Etat « pourris » auprès de la Banque Centrale européenne !! En effet, la décision de la BCE de racheter les titres de dettes publiques et privées des pays en crise de la zone euro avantage directement les banques et avait été, selon le Financial Times, réclamées par 47 d’entre elles au niveau européen. Non seulement, délestage des actifs « pourris » pour les banques engagées avec la Grèce mais aussi, pour les autres, garantie sur leurs bilans Les mesures d’accompagnement, accorder plus de facilités aux banques en leur permettant de se procurer des liquidités à bas coût, facilitant leur refinancement vont dans le même sens. refinancement contribueront également à vont aussi da ns le senson seulement cela sont créditrices de la dette sont-elles Portugal mars 2011 Mais la pression des marchés augmente: les agences de notation Standard and Poor's et Fitch ont tour à tour abaissé de deux crans la note de la dette souveraine du Portugal, entraînant les taux auquel Lisbonne emprunte sur le marché obligataire à de nouveaux niveaux record vendredi. Or, le Portugal doit faire face à deux importantes échéances: il doit refinancer plus de 4,2 milliards d'euros à la mi avril et près de 4,9 milliards le 15 juin. Les besoins devraient être couverts en avril, même à un taux très élevé, mais plus difficilement en juin, selon des analystes, renforçant à ce moment là la probabilité d'une demande d'aide Dans le même temps, le dernier mot n'est pas dit. Après les élections, le gouvernement portugais pourrait être en meilleure position politique pour appliquer des mesures d'austérité et éviter peut-être le plan d'aide, juge une source européenne. En attendant, les Européens se retrouvent à nouveau face à une crise politique dans un pays déjà touché par la crise de la dette. Déjà, elle avait fait chuter le gouvernement de Costas Caramanlis en Grèce en octobre 2009 et celui de Brian Cowen en Irlande le mois dernier. Avec le Portugal, c'est un nouveau "gouvernement de l'UE qui tombe victime des programmes d'ajustement et ce n'est pas un bon signal", souligne un diplomate européen de haut rang.La crise financière "est devenue aujourd'hui une crise politique", analyse le Premier ministre belge Yves Leterme . Les partis populistes eurosceptiques ou europhobes profitent aussi partout en Europe de la situation en grimpant dans les sondages, comme en Finlande avec le parti nationaliste des Vrais Finlandais ou en France avec le Front national qui réclame une sortie de l'euro. 23 REFORME SYSTEME MONETAIRE INTERNATIONAL Une nouvelle fois, les grands « projets » mondiaux de réforme du système monétaire international ont resurgi. Il n’est guère étonnant qu’aucun des instruments qui devaient « réguler » la finance mondiale ou qui étaient censés réformer en profondeur les Banques et les institutions financières, voire créer un nouveau système monétaire international n’ait pu être mis en place. Dans le cadre du capitalisme, la volonté politique des « réformateurs » en tous genre, aussi ingénieux soient- ils, se heurte nécessairement aux impératifs de la mise en valeur du capital et de ses exigences en matière de rentabilité. Toute mesure de « contrôle » se heurte d’emblée aux intérêts bien compris des firmes et des banques multinationales. L’action du lobby bancaire international et des financiers qui lui sont liés, avec la bénédiction des Etats, n’a jamais été aussi organisée et efficace que depuis le début de la crise ouverte du secteur, à partir d’Octobre 2008. Le SMI : pas de «réforme » car un système déjà désintégré.. Une prise de position récente du presidente del Banco Mundial, Robert Zoellick, publicó un art ículo en primera plana del Financial Times haciendo un llamado para introducir un nuevo sistema monetario mundial basado en un patrón oro modificado y un papel menos importante para el dólar . . En este artículo reconoce que el sistema monet ario que emergió de la conferencia de Bretton Woods dejó de ser viable. El nuevo sistema monetario estaría basado en relaciones de cooperación y debería incorporar al euro, el yen, la libra esterlina y el yuan, junto con el dólar, como las monedas de reserva internacional. Las reglas del nuevo orden seguirían estando basadas en la liberalización financiera y el oro sería la referencia para las expectativas sobre inflación y deflación, así como para la paridad real de esas monedas. Zoellick argumenta que su propuesta está basada en el reconocimiento del papel de las pot encias emergentes y de los rivales del dólar en la economía mundial. Pero no dice nada sobre las verdaderas causas de la dec adencia del dólar como la principal o dominante moneda de reserva int ernacional. En especial, no toma en cuenta el hec ho fundamental de que la utilización de estas unidades como referentes de las transacciones y pagos internacionales es una forma de perpetuar la cont radicción que conlleva usar monedas nacionales como reserva internacional. Es lo que el G-20 no puede reconocer. La verdad es que asi stimos a la desintegración de un si stema monetario mundial. La experiencia histórica nos dice que las transiciones a nuevos sistemas monetarios internacionales han estado asociados con guerras de grandes dimensiones. El fracaso del G-20 está en su incapacidad para reconocer la necesidad de transitar de manera pac ífic a a un nuevo esquema de relaciones monetarias internacionales. En fait, l’hégémonisme du dollar n’est pas vraiment contesté et les projets de réforme du Système monétaire International ont fait long feu35 35 Lors du Foru m 2011 de Davos, fin janvier, Monsieur Sarkozy, co mme Présid ent du G.20, l’a encore confirmé : « Personne ne veut affaiblir le dollar qui est et restera la première monnaie du monde, représentant 62% des réserves des banques centrales et dans laquelle sont libellés plus de 80% du commerce mondial » 24 Dans des termes presque identiques qu’en Avril HUSSON La sortie de l’eu ro permettrait-elle de desserrer cet étau ? Cette idée se heurte à une première objection: le fait que la Grande-Bretagne ne fasse pas partie de la zone euro ne l’a manifestement pas préservée de l’austérité. Il est par ailleurs facile de co mprendre pourquoi l’extrême-dro ite nationaliste demande la sortie de l’euro, co mme c’est le cas du Front National en France (14). En revanche, il est plus difficile de voir quels pourraient être les mérites d’un tel mot d’ordre du point de vue de la gauche radicale. Si un gouvernement libéral était amené à prendre une telle mesure sous la pression des événements, il est clair que ce serait le prétexte pour une au stérité encore plus dure que celle que nous connaissons aujourd’hui et que cela ne permettrait en rien, au contraire, d’établir un rapport de forces plus favorable aux travailleurs. C’est la leçon que l’on peut tirer de toutes les expériences passées. Pour un gouvernement de gauche, sortir de l’euro serait en revanche une véritable erreur stratégique. La nouvelle monnaie serait dévaluée, puisque c’est après tout l’objectif recherché. Mais cela ouvrirait immédiatement une brèche dont profiteraient immédiatement les marchés financiers pour engager une offensive spéculative. Celle -ci enclencherait un cycle dévaluation-inflation-austérité. De plus, la dette, jusque-là libellée en euros ou en dollars, augmenterait brusquement du montant de cette dévaluation. Tout gouvernement de gauche vraiment décidé à prendre des mesures en faveur des travailleurs serait assurément confronté à de très fortes pressions du capitalisme international. Mais d’un point de vue tactique, il vaudrait mieu x, dans cette épreuve de force, u tiliser de man ière conflictuelle l’appartenance à la zone euro. Bien entendu des « sanctions ». Un exemple parmi d’autres : celu i de la société de portefeuille de W ENDEL (dont un des responsables a été le Baron Seillière, ancien Président du CNPF). Cette société, faisant fi des règlements était « montée » dans le capital de Saint-Gobain sans respecter les délais de déclaration et avait ainsi permis à ses dirigeants d’encaisser de confortables plus -values au détriment d’autres actionnaires « familiau x ». La co mmission des sanctions de l'AMF (Autorité des marchés financiers) lui a récemment infligé une amende de 1,5 million d'euros, justifiant le montant de la « sanction » par « l’importance de l’atteinte portée aux règles et principes de l’information financière ». Une société de bourse conseillait pourtant dès le lendemain d’acheter le titre, observant que cette amende ne représentait en fait que 0,03 euro par titre, ce qui était co mplètement négligeable à l'échelle d’un groupe dont la trésorerie a atteint 1,9 milliard d'euros. REFORME SMI ? Il n’est guère étonnant qu’aucun des instruments qui devaient « réguler » la finance mondiale ou qui étaient censés réformer en profondeur les Banques et les institutions financières, voire créer un nouveau système monétaire international n’ait pu être mis en place. Dans le cadre du capitalisme, la volonté politique des « réformateurs » en tous genre, aussi ingénieux soient-ils, se heurte nécessairement aux impératifs de la mise en valeur du capital et de ses exigences en matière de rentabilité. Toute mesure de « contrôle » se heurte d’emblée aux intérêts bien compris des firmes et des banques multinationales. L’action du lobby bancaire international et des financiers qui lui sont liés, avec la bénédiction des Etats, n’a jamais été aussi organisée et efficace que depuis le début de la crise ouverte du secteur, à partir d’Octobre 2008. Dans un contexte où le capitalisme, pour se sauver lui- même, est contraint de remettre en cause des 25 conquêtes sociales obtenues de haute lutte, seule la perspective du combat pour le socialisme d’en finir avec la course insensée à la plus- value, de mettre est susceptible de mettre En fait, nul besoin de s’engager dans des discussions sur les taux de change pour constater que la lutte engagée pour maintenir (ou améliorer) sa position sur les marchés mondiaux se poursuit avec vigueur et que « l’arme monétaire » reste un instrument essentiel pour imposer son pouvoir. Les impossibles propositions de « réforme » du SMI car un système déjà désintégré Une prise de position récente du presidente del Banco Mundial, Robert Zoellick, publicó un artículo en primera plana del Financial Times haciendo un llamado para introducir un nuevo sistema monetario mundial basado en un patrón oro modificado y un papel menos importante para el dólar . En este artículo reconoce que el sistema monetario que emergió de la conferencia de Bretton Woods dejó de ser viable. El nuevo sistema monetario estaría basado en relaciones de cooperación y debería incorporar al euro, el yen, la libra esterlina y el yuan, junto con el dólar, como las monedas de reserva internacional. Las reglas del nuevo orden seguirían estando basadas en la liberalización financiera y el oro sería la referencia p ara las expectativas sobre inflación y deflación, así como para la paridad real de esas monedas. Zoellick argumenta que su propuesta está basada en el reconocimiento del papel de las pot encias emergentes y de los rivales del dólar en la economía mundial. P ero no dice nada sobre las verdaderas causas de la dec adencia del dólar como la principal o dominante moneda de reserva int ernacional. En especial, no toma en cuenta el hec ho fundamental de que la utilización de estas unidades como referentes de las transacciones y pagos internacionales es una forma de perpetuar la cont radicción que conlleva usar monedas nacionales como reserva internacional. Es lo que el G-20 no puede reconocer. La verdad es que asistimos a la desintegración de un sistema monetario mundial . La experiencia histórica nos dice que las transiciones a nuevos sistemas monetarios internacionales han estado asociados con guerras de grandes dimensiones. El fracaso del G-20 está en su incapacidad para reconocer la necesidad de transitar de manera pac ífic a a un nuevo esquema de relaciones monetarias internacionales. En fait, l’hégémonisme du dollar n’est pas vraiment contesté et les projets de réforme du Système monétaire International ont fait long feu 36 QUELLE « CROISSANCE » DES PAYS EMERGENTS ? La « crise » du cœur capitaliste bénéficierait-elle à la périphérie et aux pays émergents considérés comme des « relais de croissance » ? Voir les analyses de David HARVEY… D’où vient leur richesse ? Aussi des victimes de la « GUERRE DES MONNAIES » Le dernier G20 de Séoul n’a rien résolu mais il a révélé les énormes écarts de change qui se sont creusés à l’occasion du développement de la crise. 36 Lors du Foru m 2011 de Davos, fin janvier, Monsieur Sarkozy, co mme Président du G.20, l’a encore confirmé : « Personne ne veut affaiblir le dollar qui est et restera la première monnaie du monde, représentant 62% des réserves des banques centrales et dans laquelle sont libellés plus de 80% du commerc0. e mondial » 26 Les « victimes » sont d’abord les fameux « pays émergents », hâtivement considérés comme nouvelle base de la prospérité mondiale et censés relayer la croissance en berne des pays du « centre » Ainsi, l’Afrique du Sud dont la monnaie, le rand, a gagné 35% par rapport au dollar depuis le début de 2010. La cause ? Un afflux massif de capitaux étrangers en quête de titres d’Etat ou de sociétés dont les rendements, 6 à 8 %, sont très supérieurs à ceux des taux mondiaux (depuis le début de l’année, le volume des capitaux étrangers venus se « placer » sur le marché des obligations sud-africaines a triplé par rapport à 2009). La baisse des taux d’intérêt programmée par la Banque centrale n’a pas enrayé la tendance. Les capitaux internationaux en quête de placement ont pour objectif de tirer profi t de la hausse mondiale du prix de la plupart des matières premières dont l’Afrique du Sud est productrice mais la plupart sont purement spéculatifs, cherchant une rémunération immédiate et susceptibles de refluer à la moindre difficulté. Cette situation, mais dans un contexte international de crise encore plus instable, rappelle les processus qui ont conduit à la crise asiatique de la fin des années 1990. Monnaies surévaluées, afflux de capitaux en quête de placement, reflux dès les difficultés.. Des masses de devises à vocation « universelle », donc facilement convertibles, plutôt que de s’investir dans leur pays d’émission, se déplacent d’un pays à l’autre, soit pour s’investir dans des pays considérés comme « prospères » (Chine, Brésil, Israël), soit pour se mettre à l’abri (Suisse, nouveaux « paradis » fiscaux). Les pays qui bénéficient de cette manne sont généralement exportateurs de biens manufacturés (Chine, Inde) ou de matières premières (Brésil, Afrique du Sud). Ces pays accumulent des réserves de devises (près de 2500 milliards de devises pour la Chine) et connaissent une « prospérité » qui tient davantage (à l’exception de la Chine) de l’exploitation des matières premières que de la mise en place d’un modèle de production substitutif, susceptible de relayer les insuffisances des pays centraux37 . Depuis le co mmencement de la Grande Crise Financière il y a t rois ans, les choses ont tellement empiré qu’un Paul Krug man, lauréat du prix Nobel de Sciences Economiques décerné par la Banque de Suède, a déclaré que nous étions maintenant dans (ou en train d’entrer) dans une Troisième Dépression, c'est -à-dire, une troisième période de stagnation économique. Il suggère que cette Troisième Dépression ressemble à la fois à la stagnation qui commença en Europe et au x EtatsUnis dans les années 1870 – il la no mme Longue Dépression - et la stagnation des années 1930 qu’il nomme Grande Dépression. Ainsi Krug man écrit: «Je crains que nous soyons maintenant dans les premières étapes d’une troisième dépression. Elle ressemblera vraisemblablement plus à la Longue Dépression qu’à la beaucoup plus sévère Grande Dépression. Mais le coût – pour l’économie mondiale, et surtout pour les millions d’existences frappées par l’absence d’emplois – sera pourtant immense». Krug man soutient que «cette troisième dépression sera avant tout le résultat d’un échec politique»: c'est-à-dire l a poursuite, même assortie d’une i mportante modérati on de la 37 Prenons l’exemple du Brésil : ce pays devrait connaître en 2010 une «croissance » du PIB estimée à 7%. Il est devenu créditeur depuis 2008 et a été promu « pays sûr » par les agences de notation. C’est désormais, après la Chine et l’Inde, le pays qui attire le plus les capitaux des mult inationales (65 milliards de dollars prévus pour 2010). Les causes de cet afflu x ont évidemment à voir avec les ressources en matières premières du pays (découverte d’éno rmes réserves d’hydrocarbures, mat ières premières agricoles) mais aussi avec les énormes opportunités de profit en matière de placement financier. En effet, le tau x d irecteur de la Banque centrale y est l’un des plus élevés au monde (10,75%), il attire donc les dollars en quête de placement, y co mpris ceux de la Chine. Conséquence perverse : le real brésilien n’a cessé de se réévaluer (durant les huit ans de la Présidence Lula, il s’est apprécié de 110% par rapport au dollar) risquant de tarir rapidement les flu x d’exportation. Les produits étrangers, notamment chinois, envahissent son marché remettant en question la « réindustrialisation » déjà bien frag ile du pays. Le Brésil, pour faire face à cette situation et freiner l’inflation renaissante, a tenté de mettre en place une taxe sur les investissements étrangers et veut freiner les importations, notamment chinoises. 27 politi que néoli bérale d’austérité, visant à effacer les déficits gouvernementaux, en lieu et pl ace de l’adopti on d’une politi que keynesienne de forte sti mul ation de l’économie comme moyen de sortir de l a crise. [5] Il est vrai qu’une mauvaise politique économique néolibérale, axée sur la lutte contre les déficits pendant la crise, hypothéquera les perspectives économiques. Mais la stimu lation keynesienne n’est pas non plus une véritable solution. Nous soutenons pour notre part, que le véritable prob lème ne relève pas de la politique économique mais du développement du capitalis me lui-même. Notre thèse, exprimée de la façon la plus ramassée possible, est que les économies capitalistes avancées sont prises dans une tendance à la stagnation résultant d’un double processus de maturité industrielle et d ’accumu lation de type monopoliste. La financiarisation (le déplacement du centre de gravité de l’écono mie capitaliste de la production vers la finance) doit être considérée co mme un mécan isme co mpensatoire qui, dan s ces circonstances, a aidé au maintien le système économique mais au prix d’une plus grande fragilité. Le cap italisme est ainsi pris dans ce que nous appelons une «trappe de stagnation-financiarisation». Tout ceci est en relation étroite avec la structure monopoliste du capital financier, laquelle a provoqué des inégalités sans précédent dans le monde capitaliste avancé. Ce que l’on nomme le «Forbes 400» [étude publiée par le magazine Forbes], les 400 familles étatsuniennes les plus riches, possèdent autant de richesse que la mo itié la mo ins fortunée de la population totale, c'est-à-dire 150 millions de personnes. Quelques analystes de Citigroup [6] ont soutenu récemment que le sommet de la pyramide de la richesse sociale pèse à l’heure actuelle d’un tel poids aux Etats -Unis et dans les autres économies riches, en termes de richesses et de distribution de revenus, qu’il convient de les no mmer «ploutonomies» où de petites fractions de classes étendent leur contrôle sur une grande partie de la richesse sociale. [7] Il est certain que les «économies émergentes», et notamment la Chine et l’Ind e, n’ont pas encore acquis les maladies de la maturité et de la monopolisation à l’instar des pays capitalistes avancés et échappent ainsi aux maladies chroniques qui ont paralysé les pays du centre du système. Mais les pays émergents sont loin d’être prot égés de la venue de ces problèmes. En effet, on a toute raison de croire qu’eu x aussi vont connaître de bien des façons les effets de la globalisation contemporaine co mme conséquence de l’affaib lissement du noyau central du système. Il faut noter que la Longue Dépression fut suivie par une grande vague d’expansion impérialiste qui devait mener à la Première Guerre Mondiale, tandis que la Grande Dépression amena le conflit interimpérialiste de la Seconde Guerre Mondiale. L’actuelle Tro isième Dépression est déjà comme un mauvais augure, en train de déboucher en un conflit impérialiste particulièrement centré sur le Go lfe Persique, ce qui pourrait mener à des conséquences désastreuses pour l’hu manité dans son ensemble. Co mme si tout cela n’était pas s uffisant, le monde est de nos jours confronté à un péril encore plus sérieu x: une accélération rap ide de la crise écologique planétaire: si des changements radicau x ne sont pas entrepris dans la prochaine décade ou la suivante, c’est la menace d’un effondrement éventuel de la plus grande partie des écosystèmes mondiau x pris ensemble avec la civ ilisation humaine elle-même. Il n’y a qu’une solution possible à cette crise planétaire englobante: c’est l’euthanasie du capitalisme [allusion à la formule de Keynes dans le dernier chapitre de sa Théorie générale sur l'euthanasie des rentiers], en le remplaçant par une nouvelle économie orientée vers un développement humain durable, un épanouissement écologique et la mise en valeur d'une véritable communauté humaine. Le plus tôt nous commencerons à construire ce système qualitativement nouveau à travers nos luttes de masses, le mieu x ce sera pour le destin à long terme de l’Hu manité et de la Terre. (Bellamy. Foster). La demande des ménages est l’une des clés du redémarrage de l’économie américaine. Même si leur consommation a augmenté durant les 12 derniers mo is, soutenue en cela par des subventions gouvernementales, la croissance de leurs dépenses est restée inférieure à celle du PIB car les A méricains ont épargné davantage - leur tau x d’épargne passant de 2% de leur revenu net en 2007 à 6% au cours des derniers mo is. LES TACHES DE LA PERIODE : UN VERITABLE PROGRAMME DE RUPTURE 28 Dans la troisième année deUn peu plus de trois ans maintenant, la crise s’est poursuivie parce que pour, le capital, il est nécessaire, vailll après le Rien nest résolu . Si l’on prend, comme date-référence du début de cette crise automne 2008, trois ans à peine se sont écoulés . s’en tient à la temporalité dela crise de 1929 La fin des plans de soutien gouvernementaux nous ramène à la case précédente. Les ménages tentent toujours de réduire leur surendettement, le chômage de masse pèse sur la consommation, les entreprises amassent des liquidités sans investir, et - cerise sur le gâteau - les dettes pourries reviennent sur le devant de la scène. La deuxième vague de monétisation prévue par la Fed alimentera comme la première la spéculation, pas l’économie réelle qui, droguée à la dette autorisée par le statut de monnaie d e réserve du dollar, s’est structurée avec une consommation représentant 70% du PIB. Le rebalancement de l’économie US exigerait une relocalisation d’activité et d’investissement qui a peu de chance de voir le jour rapidement, à moins qu’Obama ne retrouve le souffle qui animait Rossevelt, ce qui parait peu vraisemblable. En d’autres termes, sur le fond, rien n’est réglé. LE MOUVEMENT SOCIAL ET LA SORTIE DE L’EURO : VRAI-FAUX DEBAT ? Le « débat » engagé sur la question de l’euro et de sa survie comme monnaie «unique » Aux « souverainistes » partisans d’une sortie de l’euro, donc d’une dévaluation de la monnaie, afin de retrouver le pouvoir d’émission et surtout la maîtrise de la politique économique, s’opposeraient les adeptes du maintien à tout prix de la monnaie unique, « moindre mal » car au bout du compte, dernier « garde-fou » contre la spéculation internationale et le désordre monétaire généralisé où les travailleurs seraient nécessairement perdants. 29 Mme LE PEN : sortir de l’euro, revenir au franc mais avec un franc qui vaudrait un euro… L’exemple de 1934 (déflation Laval)…Puis la grève générale de 1936 et la dévaluation du 1 er Octobre 1936. Qui a décidé ? La lutte des classes.. HUSSON : La tâche est difficile, comme la période que la crise a ouverte. Mais la gauche radicale ne doit pas s’enfermer dans le choix impossible entre une aventure hasardeuse – la sortie de l’euro –- et une harmonisation utopique. Elle doit travailler sur des objectifs intermédiaires qui mettent en cause les institutions européennes actuelles, par exemple: • les Etats de l’Union européenne doivent pouvoir emprunter directement auprès de la Banque Centrale Européenne (BCE) à des taux d’intérêts très bas et les banques privées devraient être tenues de prendre en charge une certaine proportion de la dette publique ; • il faut mettre en place un mécanisme de défaut, permettant d’annuler leur dette publique, à proportion des cadeaux fiscaux aux riches et du sauvetage des banques ; • l’assainissement budgétaire doit passer par une réforme de la fiscalité, visant à taxer, de manière harmonisée au niveau européen, les mouvements de capitaux et les transactions financières, les dividendes et autres revenus du capital, les grandes fortunes et les hauts revenus. Comme il serait effectivement absurde d’attendre une rupture simultanée et coordonnée dans tous les pays européens, la seule hypothèse stratégique concevable doit prendre comme point de départ une expérience de transformation sociale qui démarre dans un seul pays. Le gouvernement du pays en question prend donc des mesures, par exemple l’instauration d’une taxe sur le capital. Mais il doit en même temps anticiper les mesures de rétorsion dont il va immédiatement être la cible, en instaurant un contrôle des capitaux. Avec cette mesure de protection des mesures prises, il entre ouvertement en conflit avec les règles du jeu européen. Son principal point d’appui résulte du caractère coopératif des mesures prises. C’est une énorme d ifférence avec le protectionnisme classique qui cherche toujours au fond à tirer son épingle du jeu contre les autres en leur grignotant des parts de marché. Toutes les mesures progressistes, au contraire, sont d’autant plus efficaces qu’elles se généralisent à un plus grand nombre de pays. Il faudrait donc parler ici d ’une stratégie d’extension qui repose sur le discours suivant: nous affirmons notre volont é de taxer le capital et nous prenons les mesures de protection adéquates. Mais c’est en attendant que cette mesure, comme nous le proposons, soit étendue à l’ensemble de l’Europe. Conclusion: p lutôt que de les opposer, il faut réfléchir à l’articulat ion entre rupture avec l’Europe néolibérale et p rojet de refondation européenne. (10Février 2011 L’APPROFONDISSEMENT DE LA CRISE : EMPLOI, REVENUS SOCIAUX, ENDETTEMENT GENERALISE USA “ Le Monde”, 23 Juillet 2010. « L’économie américaine minée par le chômage ». La relance ne crée pas d’emplois. Aux USA, désormais un chômage « à l’européenne » : 9,5 % des actifs, 16,5% si on prend en compte le chômage partiel. Pour la 3 ème fois, en juillet 2010, prolongation des allocations-chômage au-delà des six mois légaux. Le secteur privé le responsable principal. Dans 14 des 50 Etats américains, les organismes d’indemnisation du chômage en faillite (ont du emprunter auprès de l’Etat fédéral). Une situation inédite aux USA depuis 30 ans : plus du tiers des chômeurs américains n’ont pas retrouvé d’emploi un an après la perte d’emploi (avant 3 mois). Entre 1994 et 2008, le 30 chômage « de base » entre 4 et 6% (mais avec précarisation croissante et passage du « cœur d’emploi » des biens de production manufacturés aux emplois de service. Il n’y aura pas de retour à cette structure d’emploi après la crise car aujourd’hui, plus que jamais, recherche effrénée de la productivité (pour ce qui n’est pas délocalisé). Les économistes pensent qu’il faudra désormais s’habituer à une nouvelle catégorie : les inactifs chroniques sortis des statistiques par incapacité à trouver un travail. Quand et comment vont être recréés les 8,5 millions d’emplois perdus pendant la crise ? ESPAGNE 4 Millions : c'est au minimum le nombre d'emplois au noir, en Espagne en 2008. Et l'économie souterraine représentait environ 21,5 % du PIB du pays, selon une étude de la Fondation espagnole des caisses d'épargne (Funcas) publiée jeudi. Selon cette étude, qui a suivi l'évolution de l'économie parallèle en Espagne de 1980 à 2008, le nombre d'emplois au noir sur cette période a bondi, d'environ 1,4 million au départ à plus de 4 millions en 2008. Le travail au noir a représenté un manque à gagner pour les services fiscaux espagnols de 30,84 à 32,73 milliards d'€ par an en moyenne, selon cette étude réalisée par quatre professeurs de l'université Rey Juan Carlos de Madrid. Alors que le volume de "l'économie officielle" a été multiplié par deux sur la période 1980-2008, le volume de l'économie souterraine a pour sa part été multiplié par quatre, estiment- ils. Elle représentait environ 12,5 % du PIB espagnol sur la période 1980-1984 et 21,5 % sur la période 2005-2008, soit une moyenne sur l'ensemble de la période de 17 % du PIB. Selon des chiffres publiés mercredi par le gouvernement, le nombre de chômeurs en Espagne s'établissait fin février à un total de près de 4,3 millions de personnes. LA CRISE ANGLAISE Quelle spécificité ? L’Angleterre, au début des années 1980 le laboratoire de « l’économie de l’offre » avec la « révolution conservatrice » de Mme Thatcher. L’économie utilitariste poussée au maximum puisque, selon elle, « la société n’existe pas, il n’existe que des individus » CRISE DE LA DETTE AMERICAINE Voir les conflits « fédéraux » récents, Wisconsin, Ohio (Michael Kratke : « La epoca que parecia impensable », SinPermiso En réalité, il apparaît que la crise de la dette soit beaucoup plus grave aux Etats -Unis que dans la zone euro si l’on examine le budget fédéral 2011-2012. Selon la loi, tous les Etats sont contraints de présenter un budget en équilibre mais la majorité d’entre eux encore plus englués dans la dette que la Grèce ou l’Irlande. No por casualidad, las agencias de calificación amenazan a los nortea mericanos con una drástica depreciación de su solvencia. A nivel interno, se habla de una depreciación de los bonos estadounidenses por debajo del nivel de Japón. Por vez primera se debatirá en el Congreso de los EEUU la posibilidad de la bancarrota de algunos de los estados que forman la Unión, algo que la constitución estadounidense no contempla. Un curso de acción semejante es audaz pero ha de debatirse, en opinión de Patrick McHenry, el nuevo presidente republicano del Comité de control de la Cámara de Representantes. El presidente del Banco central, Bernanke, va más lejos, y dibuja nada menos que una bancarrota del Estado federal central. El secretario del tesoro Geithner requirió con estridencia al Congreso elevar sin demora el límite de deuda, para poder rebasar el límite de los actuales 14'3 billones de dólares. Pero los republicanos se enrocan. De no 31 llegar a ningún consenso a fines de marzo, la potencia mundial estará, de facto, en bancarrota. Algo apenas concebible: hasta un parlamento dominado por republicano tendrá que acabar cediendo y levantado el tope de endeudamiento; evidentemente, sólo a cambio de ulteriores y drásticos recortes del gasto. La deuda federal para el próximo presupuesto anual, que comienza en junio, se estima en un total d e 14'8 billones de dólares. Con ello, los Estados Unidos se permite a escala federal un una deuda del 100%, y una tasa de déficit (reendeudamiento) de, de nuevo, el diez por ciento, como ocurrió en el punto culminante de la crisis financiera mundial en el 2009. Con lo que el banco central propio (la Reserva Federal) se conviere en el mayor acreedor, seguido muy de cerca por China, Japón, algunos Estados del Golfo y la Gran Bretaña. Entretanto, el tiempo de vencimiento de los bonos del Estado federal norteam ericano ya es, en promedio, de sólo unos 50 meses, lo que significa que en los próximos 12 debería refinanciarse más del 40% de la deuda federal. No sorprenderá, así pues, que se hable ahora de alargar esos plazos de vencimiento, con bonos a 50, 60 o aun 100 años. Por ahora Por ahora, gracias a la política de bajas tasas de interés, la carga de los intereses no pesa demasiado en el presupuesto federal, pero eso podría cambiar. esupuestos: 125 mil millones de dólares para los presupuestos de 2011 -2012, mientras en el presupuesto del año en curso superan los 130 mil millones de dólares. Si se aprueban y despliegan estos presupuestos, la tasa de déficit en Nevada para el 2010-2011 alcanzará un 45'2%; en Illinois, un 44'9%; en la pequeña Nueva Jersey, un 37'4%; en la gran Texas, un 31'5%; y en California, un 29'3%. Todos los estados federados juntos registran, de media, un déficit del 20%. A medida que arrecie la crisis inmobiliaria y laboral a escala regional, mayor será el déficit. La crisis económica más dura desde la década de los treinta se ha abierto paso hasta alcanzar dramáticamente los ingresos fiscales, que actualmente se encuentran entre un 12% y un 15% por debajo del nivel anterior a la crisis. Sin la ayuda financiera de la Unión –unos buenos 140 m il millones de dólares desde comienzos de 2009–, que ha cubierto entre un 30% y un 40% del déficit, muchos estados se encontrarían desde hace ya tiempo en la bancarrota. Sin un nuevo endeudamiento federal, sin un flujo monetario desde Washington, el déficit de los estados federados nunca podría haber sido financiado. situación de emergencia financiera en California proclamée en ja,nvier 2011 par jerry Brown, nouveau gouverneur Así que los reclusos son liberados antes de tiempo; las vacaciones escolares, prolongadas; escuelas y universidades, bibliotecas y museos, cerrados (o privatizados); los salarios, espectacularmente recortados; la oferta de plazas públicas, paralizada; y cientos de miles de funcionarios, enviados a unas vacaciones forzadas o prejubilados. Así se amañaron las cuentas tanto como se pudo y dejaron de pagarse facturas multimillonarias acumulas durante años, con previsibles consecuencias desastrosas para las economías regionales, que fiadas a la demanda pública del estado. Impuestos y gravámenes se han visto drásticamente incrementados en 30 estados federados. Y habrá que subvenir a ulteriores obligaciones. Las ciudades, municipios y estados federados norteamericanos están por ahora endeudados por un monto rayano en los tres billones de dólares. Como ya quedó dicho, funcionarán durante algún tiempo todavía gracias a la ayuda financiera federal. En 2011 expiró el programa Build America Bonds, con el cual la Unión asumió un tercio de los intereses. El mercado irrumpirá inmediatamente, porque, a diferencia de Europa, tanto las ciudades como los estados federados están descapitalizados y atraviesan por grandes dificultades a la hora de tratar de colocar nuevas emisiones de bonos (Nueva Jersey acaba de fracasar en la operación). Los intereses, igual que los costes de las permutas de incumplimiento crediticio (credit default swaps) para los bonos municipales, se disparan al alza. Las cosas se pondrán verdaderamente feas, cuando los ciclópeos déficits de los fondos de pensiones entren en el campo visual. Las pérdidas milmillonarias que experimentaron en la crisis financiera estos depósitos de profesores y funcionarios no pueden ser cubiertas por los estados federados, como tanpoco pueden éstos echarse a laas espaldas los costes de la retardada reforma sanitaria. La verdad es que no se adivina en el horizonte de los EEUU el fin de la crisis financiera. LA CHINAMERICA Depuis le début des années 1980, les impératifs de rentabilité du capitalisme américain ont conduit progressivement à la mise en place d’une relation spécifique avec la Chine. Au départ, il s’agit, par des transferts de capitaux et d’investissement, de renforcer une structure de production « exportée » particulièrement avantageuse quant au coût, à la disponibilité et à la flexibilité de la main d’œuvre. Cette « collaboration » improbable entre des segments du capital mondialisé et une bureaucratie répressive et anti-sociale autoritaire, va se renforcer par de nouveaux liens commerciaux et financiers dans la mesure où les Etats-Unis vont servir de base de placement aux capitaux issus de l’énorme excédent commercial chinois. Cet 32 excédent de compte courant, croissant avec le temps, va augmenter les réserves internationales de la Chine (2,3 billones de dollars en 20 ans dont une bonne part sera investie en Bons du Trésor américains. Les intérêts de la Chine productrice de masse et génératrice d’épargne rencontraient ainsi ceux de l’Amérique consommatrice à bas prix et vivant en partie à crédit. La « suréévaluation » de la monnaie chinoise par rapport au dollar ne procède pas d’une « manipulation » de la parité monétaire par la Chine (Geithner) mais de la nature même de cette relation économique où les intérêts conjoints des deux pays trouvent, pour l’instant, leur compte. Même si, aux Etats-Unis, des mesures de type protectionniste ont été prises, dans quelques secteurs, pour limiter les importations de marchandises chinoises, il est certain que le lobby politique représentant les 700 entreprises américaines qui ont investi en Chine en quête de coûts en travail plus bas semble encore dominer les relations entre les deux pays. Sa logique profonde reste celle des marchés et du libre-échange et la « réindustrialisation » de l’Amérique prônée par le Président Obama aura bien du mal à être mise en œuvre. (Por el lado monetario, las autoridades del banco central chino declararon que era necesario remplazar el dólar con una verdadera moneda internacional. Pekín empezó a modificar la composición de sus reservas, a acumular oro y a tejer alianzas con otros países exportadores para impulsar reformas en el sistema monetario internacional. Hoy sus acuerdos de swaps de divisas con muchos países le permiten evitar el dólar estadunidense en sus transacciones.) “ Chimérica nació con las contradicciones que enfrentó la economía estadunidense a partir de los años 70. Un mal desempeño de la tasa de rentabilidad llevó al estancamiento de los salarios, a una caída en la tasa de ahorro y a un fuerte endeudamiento de las familias para mantener su nivel de consumo. La Reserva federal mantuvo una política de bajas tasas de interés de largo plazo, facilitando el consumo de la población. Pero ninguna de las agencias regulatorias pudo evaluar los riesgos de las diversas burbujas en los precios de activos que el fuerte apalancamiento del sector privado traía aparejado. Le mariage de raison ’alliance ede convence El mat rimon io de conveniencia Washington-Pekín estuvo basado en la búsqueda de espacios con mano de obra barata por parte de las emp resas estadunidenses, y el deseo de resolver un colosal problema de desemp leo por parte de China. Para Pekín, la apertura a la inversión extran jera d irecta era la clave para alcanzar en poco tiempo una plataforma exportadora que le permitiera elevar el nivel de ingreso de su población. Esta coincidencia de necesidades recíprocas es lo que hizo posible la urd imbre de relaciones económicas que acabaron por integrar Chimérica. Ahora con la crisis global Chimérica está condenada a la desintegración. La población est adunidense ha sido golpeada y no podrá seguir siendo el consumidor insaciable que necesita China. Las políticas de austeridad que aplicará Washington de ahora en adelante simplemente profundizarán la crisis y alejan cualquier intento de recuperación. Por otro lado, Pekín debería aceptar que la apreciación de su moneda es una necesidad a escala mundial. En lugar de eso, Chi na parece inclinarse por la compra de activos reales en la minería y campos de petróleo en diferentes partes del mundo. Sus incursiones en la cuenca del río Congo revelan que su liderazgo quiere asegurarse de que el acceso a los recursos naturales no será un problema para las necesidades de la economía china. Pero nada de eso permitirá resolver el problema estructural de una política merc antilista como la que China ha estado aplicando.La desintegración de Chimérica es inevitable. Pero no será un proceso tranquilo. Quizás ni siquiera sea pacífico. Alejandro Nadal es miembro del Consejo Editorial de SinPermiso. La Jornada, 22 de diciembre de 2010 La CHINE et son expansionnisme en Europe (et ailleurs) ? Le commissaire européen à l’industrie a récemment dénoncé la « stratégie politique » de la Chine pour acquérir des entreprises européennes disposant de technologies clés dans des secte urs importants…Le moyen : les énormes réserves de change du premier exportateur mondial, la Chine, en devises étrangères évaluées à 2600 milliards de dollars. 33 Des exemples significatifs : rachat de VOLVO, Cerruti, le hollandais spécialiste le fibre optique, DRAKA, le dernier motoriste diesel français BEAUDOIN.. etc, les infrastructures du port d’Athènes (concession du port de conteneurs du Pirée à une firme chinoise : Cosco Pacific). etc, etc. En France, les investissements chinois évalués à 200 millions d’euros (inv. français en Chine, 10 fois plus). Soit des rachats directs, soit des surenchères sur OPA..Mais aussi l’insertion dans des réseaux de RD innovants (choix de HUAWEI d’ouvrir un centre de RD en Ile de France. Cpdt, ces rachats une faible part par rapport à l’achat de Bons du Trésor américains ou aux investissements en Afrique, en Asie ou au Moyen Orient pour les matières premières ou les ressources en hydro-carbures. L’essentiel, c’est le possible « pillage technologique » et la recherche de l’influence politique. Il est évident que les décisions des autorités chinoises de « pénétrer » l’Europe s’inscrit dans une logique de compétition avec les Etats-Unis. Les investissements conçus comme moyen d’entrer en Europe. Le levier financier comme outil d’influence politique. Réduire la dépendance vis-à-vis du dollar ? Sécuriser à l’étranger la fortune des nouveaux riches ? Lever l’embargo sur les armements ? Toutes ces raisons à la fois.. Cpdt, ne pas fantasmer sur l » « péril jaune » ..Un élément, parmi d’autres, de l’exacerbation de la concurrence internationale en période de crise. La Chine au secours de l’Europe ? La souscription de la dette portugaise (de 4 à 5 milliards d’euros). Mais le Portugal devra emprunter 38,5 milliards d’euros au total en 2011 (dont 28 milliards pour rembourser ses créanciers) Les agences de notation menacent de dégrader de deux crans la dette du Portugal). La Chine aurait obtenu en contrepartie des appuis pour dvper ses investissements au Brésil et en Angola, d’anciennes colonies riches en matières premières. Chine : le retour de l’inflation ? + 5,1% en nov.2010. Vers hausse des TI ? La Chine prédatrice ? Le « conflit » Chine-Amérique dépasse très largement la question de l’excédent commercial chinois et de sa contrepartie en placements financiers de ce pays en dette américaine. La Chine entend désormais développer ses investissements non seulement dans les pays émergents mais aussi aux Etats-Unis et en Europe. Elle essaie non seulement de s’approprier des « terres rares » dans toutes les régions du monde » pour garantir des besoins en matières premières mais elle veut aussi investir dans des firmes occidentales, n’hésitant pas à participer à des rachats ou à des OPA de grandes entreprises. Car derrière la concurrence entre Etats, il existe la concurrence entre firmes, en particulier la concurrence entre les multinationales « occidentales » et les multinationales « du Sud », celles de certains pays dits « émergents » (Russie, Amérique latine, Afrique du Sud) et bien sûr de la Chine. Dans la crise, ce sont ces dernières qui se sont redressées le plus rapidement après avoir connu, en 2008, une baisse de leur valeur boursière due à l’effondrement du commerce mondial. Selon une étude du Boston Consulting Group 38 , elles se sont développées trois fois plus vite et sont maintenant beaucoup plus rentables que leurs homologues du Nord Entre 2000 et 2009, leur chiffre d’affaires a progressé de 18% en moyenne contre 6% pour les multinationales du « Nord » et la tendance va se poursuivre car elles bénéficient d’un coût en main d’œuvre très inférieur et ont moins recours à l’endettement bancaire. 38 Etude citée par « Le Monde » du 19 Janvier 2011 : « Les multinationales du Sud, un modèle pour le Nord ». Selon cette étude, sur les 100 premières mu ltinationales des pays émergents, 33 sont chinoises, 20 indiennes, 13 brésiliennes, 7 mexicaines, 6 russes. 40 d’entre elles sont orientés vers l’industrie et les biens durables et 24 vers les produits de base et les matières premières, confirmant leu r importance dans ces secteurs. 34 Elles ont réussi à s’implanter dans les pays du « centre » en rachetant des activités et des entreprises en difficulté ou en faillite. Elles sont souvent moins spécialisées que les autres (structures conglomérales) et s’associent entre elles. Il y a maintenant des « géants » chinois du BTP qui n’hésitent pas conquérir des marchés en Europe et en Amérique. L'an dernier, la hausse de Produit intérieur brut (PIB) s'est légèrement accélérée au quatrième trimestre à 9,8%, contre 9,6% au troisième, a précisé le Bureau national des statistiques (BNS). Le PIB de la Ch ine a dépassé celui du Japon aux deuxième et troisième trimestres 2010, et la forte croissance annoncée pour le quatrième trimestre devrait permettre à Pékin de confirmer son statut de deuxième puissance économique derrière les Etats -Unis lorsque Tokyo annoncera ses chiffres mi-février. En 2010, le PIB chinois s'est élevé à 39.798 milliards de yuans (4.489 milliards d'euros), selon les chiffres préliminaires publiés jeudi. "2010 a certainement été l'année durant laquelle la Chine a surpassé le Japon pour devenir la deuxième économie mondiale", a déclaré jeudi dans une note de recherche Lu Ting, analyste chez Ban k of A merica - Merril Lynch. "L'économie nationale a maintenu une croissance stable et relat ivement rapide de 10,3%. Nous sommes dans le même temps parvenus à maintenir les prix dans la fourchette que nous visions", a affirmé lors d'un point de presse Ma Jiantang, le d irecteur du BNS. L'inflation reste néanmoins un sujet d'inquiétude pour le gouvernement chinois, même si décembre a marqué une décélération de la hausse des prix à 4,6% sur un an, contre 5,1% au mo is de novembre. "Il nous faut prendre le contrôle des prix très au sérieu x. Il existe une pression pour une accélération de l'indice des prix", a ajouté M. Ma. Le gouvernement a jusqu'ici eu recours à des mesures monétaires pour juguler l'inflation, et pro mis de lutter contre les spéculateurs, mais n'a pas exclu de recourir à des contrôles administratifs des prix si nécessaire. Craignant un nouveau relèvement des taux d'intérêt ou des taux de réserves ob ligatoires de banques en Chine, les Bourses asiatiques ont perdu dans la matinée 1,13% pour Tokyo, 1,15% pour Hong Kong, 1,10% pour Shanghai et 0,97% pour Sydney. L'évolution des prix avait été négative en 2009 ( -0,7%), mais les mesures de relance prises par Pékin pour lutter contre les effets de la crise financière mondiale se sont traduites par des injections massives de liquidités dans l'économie, qui ont poussé les prix à la hausse l'an dernier. L'indice des prix à la consommation a été principalement influencé par l'augmentation des prix alimentaires, qui touche surtout les plus démunis, ce qui fait craindre au gouvernement une flambée d'instabilité sociale. "Le ralentissement de la hausse des prix en décembre ne sera probablement que temporaire", a est imé Brian Jackson, analyste à la Royal Ban k of Canada. Le Bureau des Statistiques a encore rapporté une hausse de la production industrielle de 15,7% l'an dernier, qui est comme la croissance à son plus haut niveau depuis 2007, lorsqu'elle avait p rogressé de 18,5%. Enfin, les ventes de détail, principal indicateur de la consommat ion, ont fortement augmenté l'an dernier de 18,4%, contre une hausse de 15,5% en 2009. L'écono mie chinoise est marquée par des investissements très élevés et une consommation encore relativement faible. Selon les derniers chiffres, la croissance de l’économie chinoise aurait été de 10,1 % en 2010 (contre 9,2% en 2009). Pour 2011, la croissance prévue ne serait que 8%, la raison étant, selon le gouverneur de la Banque centrale chinoise, la faib lesse de la demande occidentale des pays développés. 35 Pourtant, la Chine pourrait voir éclater, à brève échéance, les contradictions d’un système fondé sur un mégaplan de relance initié fin 2008 et le recours massif au crédit banc aire. Fin 2008, la crise mondiale avait déjà révélé l’existence d’énormes capacités de production qui s’étaient retrouvées inemployées avec des usines contraintes à la fermeture et des licenciements concernant surtout les travailleurs migrants. Non seuleme nt la « reprise » n’a que partiellement absorbé ces surcapacités mais, surtout, dans tous les secteurs, la pression sociale des travailleurs s’est accrue, contraignant le pouvoir et les entreprises étrangères et chinoises à concéder des augmentations de salaires, rendant plus difficiles les conditions d’extorsion de la plus- value et les profits qui en découlent. Mais c’est surtout dans le secteur de la construction et de l’immobilier que les bulles spéculatives pourraient éclater. En effet, la Chine a multiplié les grands projets d’infrastructure associant les collectivités locales propriétaires des terrains (avec l’influence de bureaucrates souvent corrompus) et des investisseurs-promoteurs privés. D’énormes ensembles résidentiels ont ainsi été construits dont les logements ont souvent fait l’objet d’achats spéculatifs grâce à des capitaux obtenus à crédit. Le boom de la construction a été favorisé par la hausse continue des prix. Aujourd’hui en Chine, les appartements vacants et les villes- fantômes se sont multipliés car les prix d’offre de l’immobilier sont devenus trop élevés face à l’insuffisance de la demande solvable. La rentabilité de ces programmes est donc en jeu. L’endettement excessif des promoteurs et d’acheteurs surendettés menace direc tement les banques, pouvant conduire à l’effondrement du secteur. Selon les données du FMI, le déficit de la balance courante américaine devrait atteindre en 2010 près de 470 milliards de dollars, soit 3,2% du Produit intérieur brut. Ce déficit correspond à peu près aux excédents additionnés de la Chine (267 milliards de dollars) et de l’Allemagne (200 milliards). En 2015, le déficit courant américain pourrait atteindre plus de 600 milliards de dollars. Au début des années 2000, ce déficit commercial avec la Chine avoisinait les 7 milliards de dollars mensuels, il dépasse aujourd’hui les 25 milliards. L’excédent commercial chinois est bien entendu la conséquence des coûts chinois de la main d’œuvre même si la sous-évaluation du yuan vient amplifier le phénomène. Pourquoi les Américains s’accommodent- ils de cette situation ? Parce que, les Chinois n’ont cessé de financer les déficits publics américains (une dette qui atteindra 93% du PIB en 2010). Le « deal » diabolique entre dirigeants chinois et américains est le suivant : nous vous vendons nos produits manufacturés (et pas seulement de bas de gamme), en contrepartie, avec les excédents ainsi générés, nous vous nous achetons vos bons du Trésor à 30 ans et vos obligations d’Etat à long terme. En termes de classes, on pourrait considérer que, depuis plusieurs années, les ouvriers chinois, avec leur travail sous-payé, ont « financé », avec leur sueur, l’économie de crédit et de spéculation immobilière américaine (et les banquiers qui l’ont organisée). Ce processus pervers se retourne aussi aujourd’hui contre le peuple américain privé d’emplois en raison de la « désindustrialisation » du pays et contraint de subir l’austérité salariale et budgétaire quand il n’est pas victime des saisies immobilières. CONROLER LES ECHANGES ? LA « REVOLUTION GEITHNER » Comme il fallait s’y attendre, le sommet de la mi- novembre du G20 à Séoul n’a guère permis d’avancer vers des politiques monétaires coordonnées censées remédier aux « déséquilibres » de 36 la mondialisation. En fait, aucune décision n’a été prise hormis celle de confier au FMI la mise en place « d’un groupe de travail ad hoc ». ,à Propose au G20 de fixer aux différents pays un plafond aux excédents et déficits commerciaux (ceux des balances courantes) G 20 ou G2 (USA, Chine) ? BERNANKE, KRUGMAN , même combat ??? STIGLITZ Joseph : « Le triomphe de la cupidité » (dernier livre ) La décision de mettre en œuvre, aux Etats-Unis, sous l’égide de la FED, une nouvelle phase de « quantitative easing » peut-elle être considé rée comme du keynésianisme ? L’objectif est de susciter un cercle « vertueux » dont Wall Street et la finance serait l’épicentre ? En effet, comment obliger à boire un âne qui n’a pas soif ?? Le problème ce n’est pas la question des disponibilités monétaires mais des occasions d’investissement L’objectif du G20 qui se réunissait ce dimanche était, selon l’AFP « de s’abstenir des dévaluations compétitives » et de « s’orienter vers un système de taux de change qui ne serait pas plus déterminé par le marché » LA SEULE « BONNE » POLITIQUE ECONOMIQUE : CELLE DES REVENDICATIONS SOCIALES ET DE L’EMPLOI « La zone euro et l’Union européenne tout entière avec elle ne survivront pas si les problèmes budgétaires actuels de certains pays ne sont pas résolus ». C’était là la mise en garde, le 16 Novembre dernier du Président de l’Union européenne. C’était d’abord un rappel à l’Irlande dont les dirigeants rechignent à affronter leurs propres citoyens. C’était aussi une allusion aux autres maillons faibles de la zone : Portugal, Espagne ou Italie. En fait, c’est à un renforcement des politiques d’austérité dans ces pays à laquelle les dirigeants européens invitent les Etats. Tel est le prix à payer pour que le Fonds européen de stabilité financière (FESF) doté de 440 milliards d’euros suite à la crise grecque puisse être mobilisé afin de fournir, via l’Etat irlandais, les fonds nécessaires au renflouement des banques en difficulté Quelle doit être dans cette situation, l’attitude des militants d’avant- garde ? BRADERIES ET PRIVATISATIONS Un des modes de valorisation des capitaux en quête de placement, c’est de faire entrer dans la sphère de l’économie de marché des actifs qui encore, lui échappent. Parmi ceux-ci, les actifs des entreprises publiques, lorsqu’elles subsistent, ceux des Etats eux-mêmes constituent une cible privilégiée. Bien que les privatisations aient connu dans les années 1990-2000 un essor sans précédent (Russie, pays de l’ex Union Soviétique, Amérique latine, Afrique mais aussi pays européens, spécialement là où « l’Etat-providence » avait développé des infrastructures publiques et des institutions para-publiques : France, Allemagne, Angleterre pays du N 37 et l’Inde) et en Amérique latine (le Brésil, l’Argentine) 39 . Les « arguments » à l’appui de cet optimisme se résument en un : dans certains pays et secteurs, le redressement partiel du PIB (pourtant de plus en plus contesté comme indicateur de « croissance ») et de la production sont les éléments annonciateurs d’un nouveau « cycle » qui doit, aides publiques bien « ciblées » aidant, nous ramener, sinon à la prospérité, du moins à une sortie progressive de la crise. La démarche « théorique » implicite qui sous-tend cette approche de la crise qui s’est développée depuis 2008 se situe, en fait, dans la continuité des précédentes. La crise serait certes sérieuse mais resterait fondamentalement une « crise de conjoncture », inhérente au fonctionnement du système (crise « systémique » due surtout aux effets pervers de la Finance). Qu’on s’attaque à ces « dysfonctionnements » monétaires et financiers et, plus spécialement aux énormes dettes, privées et publiques, qu’ils ont généré, et le système pourra repartir de l’avant. PROSPERITE (RELATIVE) des FIRMES PRIVEE, FAILLITE DES ETATS ? Un rebond conjoncturel ne fait pas le printemps La crise ne supprime évidemment pas la concurrence, elle l’exacerbe. Le paradoxe d’entreprises « prospères » dans des Etats en quasi- faillite. Assez facile à comprendre. La crise a conduit à une baisse, souvent brutale, de l’activité économique et donc du chiffre d’affaires des entreprises. Dans la plupart des secteurs, elles en ont profité pour rationaliser la production : rationalisation des structures (parfois en délocalisant certaines productions), licenciements, chômage partiel, baisse des salaires lorsque la résistance des salariés était insuffisante. Dans le même temps où les Etats engageaient des plans de « soutien » ou de relance à certains secteurs (en France, plus de 30 milliards d’euros ont été injectés dans l’économie sous des formes diverses, sans oublier les 6,3 milliards de prêts consentis à la filière automobile) et donc s’endettaient, les grandes entreprises renforçaient leur structure financière. D’abord en réduisant leurs investissements (au détriment de l’économie et de l’emploi) mais aussi en faisant appel aux actionnaires et à la Bourse pour augmenter leurs fonds propres 40 . Ainsi, pour la France, les entreprises du CAC 40 ont, en 2009, vu diminuer leur endettement : malgré la crise (baisse de 10% du chiffre d’affaires), le ratio dette nette sur fonds propres a reculé de 14 points et est tombé à 44%, un taux historiquement très bas. 39 Un manifeste récent, celui des « économistes atterrés », pourtant très critique des méfaits du néo-libéralisme, commence ainsi par cette affirmation péremptoire : « La reprise économique mondiale, permise par une injection colossale de dépenses publiques dans le circu it économique (des États -Unis à la Ch ine), est frag ile mais réelle. Un seul continent reste en retrait, l’Europe.. ». 40 En 2009, un quart des sociétés du CAC 40 se sont tournés vers les marchés pour renforcer leurs fonds propres parmi lesquels Danone (3 milliards d’euros), Axa (2,7 milliards) et Arcelor Mittal (2,2 milliards). Sans oublier, dans le secteur financier, B NP Pari bas et la Société Générale qui ont res pecti vement levé 4,3 et 4,2 milliards d’euros . Au total, les actionnaires ont apporté 24 milliards aux entreprises du CAC 40 en 2009 (voir « Profil Financier du CA C 40 », 4ème édition, Ricol Lasteyrie) 38 Cet appel aux actionnaires permet d’expliquer un autre constat étonnant de l’étude, à savoir le quasi doublement du pay-out ratio (rapport dividende sur bénéfice net) en 2009. Pour compenser la baisse de la bourse depuis 2007 et garder le soutien de leurs actionnaires, les entreprises du CAC 40 ont distribué pour 36 milliards d’euros de dividendes au titre des bénéfices 2009 (+1,4% par rapport à 2008). Or, du fait de la chute des résultats, le pay-out ratio moyen du CAC 40 s’établit à 90% (1) contre 48% l’année précédente. Ainsi voit-on se dégager trois chiffres emblématiques en 2009 : 46 milliards de bénéfices nets, 36 milliards de dividendes,4 milliards d’augmentation de capital. L’Etat, dans un effort de politique keynésienne classique, a pris le relais des acteurs économiques dans l’effort face à la crise. D’où une situation inédite avec les marchés qui ont reporté leurs inquiétudes sur la solvabilité des Etats mais expriment leur confiance vis -à-vis des entreprises. Prenons l’exemple des « hedge funds », souvent qualifiés de « fonds vautours » car permettant, hors banque, de regrouper des capitaux (en les empruntant) pour mener des opérations de rachat d’entreprises en difficulté, de les restructurer en licenciant le personnel, de les revendre ensuite avec, souvent, d’énormes bénéfices. Ces fonds « alternatifs » ont été, à juste titre, stigmat isés car accusés de favoriser à travers des opérations plus ou moins opaques la spéculation (grâce à l’effet -levier des emprunts). De nombreux hedge funds ont disparu pendant la crise mais d’autres en ont tiré bénéfice en favorisant la liquidation et le regroupement d’entreprises. Dans le projet européen, une proposition « anti-dépeçage » des actifs de l’entreprise rachetée a été rejetée, indiquant bien les limites de ce type de « régulation ». On pourrait même considérer que le « passeport » consiste à institutionnaliser l’activité des fonds et à en favoriser la légalité. Le « trading à haute fréquence des banques , permis par les « robots traders » capables de passer des ordres énormes en quelques seconde s’est développé dans un contexte de libéralisation des marchés boursiers et de concurrence accentuée entre places boursières qui a suivi. Les « régulateurs » sont vraiment dépassés, les « voleurs-spéculateurs » courant, technologiquement, bien plus vite que les « gendarmes » de la Bourse On a donc, partout, « socialisé » les pertes des banques. L’endettement public s’est substitué à l’endettement privé de banquiers irresponsables, ce qui a consisté à en transférer les charge sur les contribuables et la société toute entière. Heureusement, les Etats ont été là pour compenser (en partie et temporairement ) les coûts sociaux de la gabegie financière. Les Etats face aux marchés ? La grenouille ne pourra jamais se faire aussi grosse que le bœuf. Dans ce contexte de la mondialisation, les Etats assez largement démunis face aux marchés. Beaucoup plus faibles en tout cas qu’ en 1929 ou même tout simplement qu’après-guerre (où les nationalisations bancaires et industrielles, les institutions financières publiques constituaient une partie du « patrimoine national). 39 La part du PIB détenu par l’Etat relativement réduite par rapport au total agrégé des bilans du secteur financier dans son ensemble (incluant en particulier la plus grande part du patrimoine des agents économiques privés. Ce total, selon certaines informations, serait dix fois supérieur aux disponibilités théoriques des Etats. Sur un PIB évalué à 2000 milliards, la part de l’Etat serait de 300 milliards. Quelles « solutions » ? Krugman, Geithner, Bernanke..mê me combat ? , l'amiral Mike Mullen. L'augmentation marque cependant un retour à un nombre à deux chiffres, après une pause l'an passé où la hausse de l'augmentation avait été annoncée à + 7,5 %. le président de la République hellénique, Carolos Papoulias, se référant à la polémique sur les privatisations engagées il y a dix jours avec le FMI et l'UE. M. Papoulias a appelé les Grecs "à ne pas fermer les yeux" et à "ne pas perdre leur temps et leurs forces (...) dans la chasse aux sorcières et les polémiques infructueuses". Les représentants de l'UE et du FMI ont annoncé il y a dix jours à Athènes l'objectif de 50 milliards d'€ de privatisations d'ici à 2015, alors qu'Athènes n'avait prévu jusqu'ici que des privatisations de 7 milliards d'€ d'ici à 2013, ce qui a provoqué un tollé dans le pays. LES « SCENARIOS » DES ECONOMISTES ET LE « REALISME » DES POLITIQUES INFLATION, DEFLATION, STAGFLATION Deux processus contradictoires : déflation vs inflation "Un spectre hante le monde - le spectre de l’inflation" (Philippe Weber) Un peu d'inflation resterait le moyen le plus indolore de diminuer graduellement la dette publiqu e et privée mais l'endettement généralisé peut aussi produire de la déflation met en garde Philippe Weber, chef économiste chez CPR AM. 40 Cette paraphrase maladroite, sinon sacrilège, de Karl Marx est d’actualité. Trois ans et demi après le début de la pire crise depuis les années 30, la hausse des prix à la consommation dépasse 9 % en Inde, tandis que la Chine multiplie les mesures de resserrement monétaire pour juguler l’inflation. Jusque dans une Europe loin de la surchauffe, les prix accélèrent : +3,7 % au Royaume-Uni, et même +2,2 % dans la zone euro, plus que l’objectif de la BCE. Cela est largement dû aux matières premières. Le prix du pétrole a plus que doublé depuis le point bas de la crise - sans atteindre, il est vrai, un niveau record. Surt out, le prix de nombreus es matières premières, des métaux aux produits agricoles, augmente fortement : le blé a largement doublé en un an. Ceci explique une bonne part des haus ses de prix, notamment dans les pays émergents où l’aliment ation pèse beaucoup. Cependant, pour l’instant, aucune « spirale inflationniste » ne se met en place. Il est vrai que certains salaires augmentent fort ement en Chine. Dans le pire des cas cela fera un peu d’inflation en Chine, mais, même si cela se transmettait au stade de l’exportation, ce ne serait pas un facteur d’inflation pour les clients de la Chine : tant qu’elle gagne des parts de marché et que le niveau de ses prix est inférieur, elle reste un facteur de désinflation ; tout au plus la pression désinflationniste serait-elle atténuée. Dans les pays développés, on ne repère pas de pression à la hausse des prix à la consommation . Le chômage, élevé, freine les salaires. Les divers es mesures d’i nflation sous-jacent e sont d’ailleurs très basses. M. Trichet a lui -même reconnu que les anticipations d’inflation restent bien ancrées et que la hausse ne serait sans doute que temporaire. Pourtant, il ne faut pas penser que toute possibilité d’inflation est écartée. La remontée des prix de l’immobilier en France, par exemple, n’est pas dans l’indice des prix à la consommation, mais c’est une inflation. Les conditions monétaires plus qu’accommodantes jouent un rôle certain dans ce mouvement. Peut-on exclure que la politique ultra-accommodante de la Réserve fédérale, et notamment la forme moderne de la planche à billets qu’est « l’expansion quantitative », explique le renchérissement mondial des matières premières ? Difficile de conclure, mais l’appréciatio n du prix de certains actifs est un objectif déclaré de la Réserve fédérale . Cela étant, faudrait-il s’alarmer d’un peu d’inflation ? Elle pourrait en fait être le moyen le plus indolore de diminuer graduellement la dette, publique comme privée. Si le choix doit se faire entre des années très douloureuses de remboursement et des années un peu douloureuses d’inflation, la question mérite d’être posée. Mais pour qu’un peu d’inflation facilite le remboursement de la dette au lieu de simplement éroder le pouvoir d’achat, encore faudrait-il que les salaires suivent... Un (autre) spectre hante le monde - le spectre de la déflation C’est que nous sommes aujourd’hui dans un cas de figure assez rare : on peut s’inquiéter à la fois de l’inflation et de la déflation. Encore ne parle-t-on pas d’une déflation à la japonaise, désagréable mais pas catastrophique, mais d’une contraction générale du niveau des prix, des salaires et des moyens de paiement comme dans les années 1930. Dans de nombreux pays, la dette totale, publique et privée, est beauc oup trop élevée. Faut e d’une croissance permettant le remboursement dans des conditions raisonnables, deux possibilités s’ouvriraient au débiteur : soit le défaut, mais alors le crédit eur ferait des pertes, et, si c’est une banque, prêterait moins ; soit la vente forcée d’actifs pour rembourser, mais alors le prix des actifs baisserait, et le remboursement contracterait la circulation monét aire. C’e st le mécanisme de la déflation par la dette . Si la Réserve fédérale mène une politique aussi peu conventionnelle, c’est qu’elle craint ce mécanisme. Or, M. Bernanke a étudié, pendant toute sa carrière universitaire, la crise de 1929. Deux dangers, donc, mais pas équivalents : les banques centrales ont certes beaucoup investi pour se rendre crédibles dans la lutte contre l’inflation, mais la politique monétaire d’aujourd’hui, en tout cas aux Etats-Uni s, montre que la déflation est perçue, sans doute à juste titre, comme bien plus dangereuse encore. [email protected] 41 La logique de l’économie capitaliste de concurrence : la déflation nécessaire Mais dans les faits : planche à billets et abondance mondiale de liquidités. Economie de « spéculation ». LA HAUSSE DES MATIERES PREMIERES 1/ La hausse du cours de métaux « précieux ». Valeur-refuge face au papier-monnaie émis en abondance. Les cours de l’or ont récemment atteint des sommets (valeur-refuge et utilisation industrielle). Le cours de l’argent, le prix du métal blanc a triplé en 2010, c’est le moment d’aller porter les cuillères en argent que vous avez hérité de votre grand’mère au Mont de Piété 2/ Certaines devises « fortes » comme le franc suisse se sont appréciées en 2010, 10% face au dollar, 15% contre l’euro. Des sommets qui deviennent dangereux..pour les exportations du pays. 3/ Les matières pre mières Energie : Le Pétrole, le baril récemment à 92 usd la baril, vers les 100 en 2011 ? Le Gaz ? Les carburants : + 16% en 2010 Les principaux métaux mais surtout Les matières premières alime ntaires, les céréales, viande,, œufs, le sucre, l’huile, la viande : de 20 à 70 % de hausse en un an !! Selon la FAO, en Décembre 2010,un panier de 55 biens alimentaires a augmenté de 4, 22% !! Des produits comme le mais, le coton, très fortes augmentations En Martinique et en Guadeloupe, le prix des produits alimentaires, dans la grande distribution, sont supérieurs de 84% à ceux de la métropole… Dès cette année, une inflation de 2,5 à 3 % en zone euro ?? En fait, 2,2 %. En Angleterre, il apparaît que les prix ont en 2010 augmenté de 4% et le ryth me des prochains mois serait proche de 5%. En 2010,les salaires réels qui tiennent donc compte de l’inflation ont nettement baissé. Selon le gouverneur de la Banque d’Angleterre, jamais vu depuis les années 1920 . La baisse de la livre (moins 20% depuis début 2008) a renchéri les importations (flambée des mat ières premières importées),sans compter la hausse de la TVA passée depuis Janvier 2011 de 17,5 à 20%. Une cure d’austérité engagée sans précédent depuis la guerre puisque qu’entre 2011 et 2015, pour annuler le déficit public, 30 milliards de livres de hauss es d’impôts et 81 milliards de livres de baisse des dépenses publiques Ancune chance que les salaires repartent à la hausse car le chômage reste élevé et va s’aggravercar des coupes drastiques (500000 suppressions de postes prévus dans le secteur public) .La baisse du pouvoir d’achat : le prix à payer pour sortir de la crise selon le Gouverneur). En Espagne, baisse des salaires des fonctionnaires (de 5 à 15% depuis un an), gel des pensions de retraites,suppression en fév. 2011de l’aide de 426 euros pour les chômeurs en fin de droitsavec déjà un taux de chômage supérieur à 20%. 42 Selon l’INE, hausse de l’énergie, en deux ans : +31% de l’électricité, + 14,2% de l’eau, + 9% TRANSP ORT Des taux d’intérêt très bas jusqu’à présent.. La planche à billets En France, +0,5 % en Décembre Vers la STAGFLATION ? Conséquences pour les salariés et leur pouvoir d’achat !! Voir aussi les retraités et les titulaires de revenus fixes.. Retour à ECONOMIE RENTIERE. DES SIGNES ANNONCIATEURS , Aux Etats-Unis, au cours du 1er trimestre 2011, le PIB a augmenté, en rythme annuel, de 1,8 % malgré les mesures supplémentaires de relance budgétaire mises en œuvre en Décembre 2010 (au cours des 3 derniers mois de 2010, le PIB : hausse de 3,1% !!) Les prix à la consommation (1er trim 2011) +3,8%, la plus forte hausse depuis 3ème trim.2008. L’INFLATION au SUD : UN AVANTAGE POUR LE NORD ? Un cocktail surchauffe- inflation dans les pays émergents ? La CHINE, des prix à + 5,4 % (en fait beaucoup plus ?), BRESIL, + 6% en 2011 Vers une grande conve rgence ? La divergence passée entre « pays du centre » et PVD serait en train de s’inverser ? Car convergence de productivité de plus en plus grande, notamment entre Chine/ Inde d’une part et USA/ Japon de l’autre. Au 2ème semestre 2010, la production réelle agrégée des économies émergentes a été de 41% supérieure à ce qu’elle était en 2005 (mais +70% en Chine et +55% en Inde). Dans le même temps, dans les économies avancées, la production réelle n’a augmenté que de 5%. Aujourd’hui, « l’Occident » (Europe occidentale + USA, Canada, Australie et NZ), 11% de la population mondiale, la Chine + l’Inde, 37 % et l’écart va s’accentuer . La convergence va continuer..( ?) Les obstacles politiques et sociaux ne sont plus insurmontables. Pourquoi la Chine et l’Inde (sans la dépasser) ne pourraient- ils pas atteindre la moitié de la productivité US ? . Certes des catastrophes prévisibles (guerres) mais la tendance au rattrapage ne serait pas renversée. Ce qui était autrefois la périphérie de l’Europe, puis de l’Amérique serait devenu le cœur de l’économie mondiale ?? LA DETTE AMERICAINE, SYMBOLE DU PILLAGE DES NDETTEMENT Endette ment colossal et croissant aux Etats-Unis L'endettement collectif des Etats-Unis a progressé de 0,6 % en 2010 pour atteindre 50.531,8 milliards de $ au 31 décembre, selon des chiffres officiels publiés jeudi à Washington. Ce chiffre, qui représente trois fois et demie la dernière estimation officielle du PIB du pays pour 2010, correspond à l'intégralité de la dette publique et privée de l'Amérique. On l'obtient grâce aux tableaux de la comptabilité nationale publiés par la banque centrale américaine (Fed) en additionnant la dette des ménages, des entreprises non financières et du secteur public (36.295,5 milliards de $) et celle du secteur financier (14.236,3 milliards). C'est un chiffre brut, qui ne tient pas compte du patrimoine des personnes physiques et morales aux Etats-Unis, lequel pourrait éventuellement servir au remboursement de la dette. Il est cependant encore incomplet, puisqu'il ne tient compte que de la dette circulant sur les marchés financiers et donc pas des retards de 43 paiement de l'Etat fédéral, des Etats fédérés et des collectivités locales aux diverses caisses de sécurité sociale que ceux-ci sont censés alimenter. Augme ntation continue depuis 1979 Il réduit ce faisant la dette de l'Etat fédéral de plus de 4 600 milliards de dollars (si on recoupe le chiffre de la Fed avec les données du Trésor), et de 2 000 à 3 000 milliards de $ celle des Etats fédérés et des collectivités locales, selon une estimation mentionnée début mars par le président de la Fed, Ben Bernanke. Particularité américaine : la dette des organismes de refinancement hypothécaires Fannie Mae et Freddie Mac, nationalisés en septembre 2008, n'est pas comptabilisée avec celle de l'Etat fédéral mais avec celle du secteur financier. Le document publié par la Fed donne des chiffres remontant jusqu'à 1979. Il montre que la dette nationale brute des Etats-Unis n'a cessé d'augmenter entre cette année-là et 2008, où elle avait culminé à 50.724,4 milliards de $. "Nous ne considérons pas que cette évolution est particulièrement encourageante", écrit Harm Bandholz, analyste de la banque italienne Unicredit dans une note de conjoncture. Pour lui, la remontée de la dette nationale brute américaine "signifie que les Etats-Unis sont parvenus à sortir de la crise de la dette en créant encore plus de dette". "On voit mal comment cette stratégie pourrait réussir à moyen ou long terme", ajoute-t-il. Les Impératifs du capital, la concurrence et les prix. Déflation ou Inflation ? 1/ Les tendances de l’après-2008. Comme en 1929 : déflation des prix et déflation des actifs. 2/ Mais renflouement massif des banques et de la Finance. Les dettes privées transférées à l’Etat et aux banques centrales. Les actifs « toxiques » neutralisés (pour un temps). 3/ La « planche à billets » occulte les dettes, finance le déficit des Etats, relance les mécanismes de la spéculation (délaisse l’investissement productif : aucun effet sur l’emploi). Le « quantitative easing » américain et le rôle pervers des « théoriciens » du keynésianisme. 4/ De nouveaux supports ( provisoires) de valorisation des capitaux : les pays « émergents » (Asie, Amérique latine). Le « circuit » spécifique de la Chine-Amérique : excédents commerciaux et réserves chinoises placés en Bons du Trésor américains. Les « hyper-puissances » créatrices d’hyperdéséquilibres, source de rivalités géo-politiques majeures (guerres). 5/ Le retour de l’inflation apparaît maintenant comme phase incontournable de la poursuite de la crise : moyen pour alléger des dettes mais surtout pour aggraver encore la pression sur le salariat et les plus pauvres. L’Europe et le monde à l’épreuve de la crise . 1/ L’Europe, sous-produit de la mondialisation. Des contradictions politiques et sociales insurmontables. Depuis 2008, une crise renforcée d’hégémonisme et de gouvernance. 2/ La non- intégration économique et monétaire : menace directe sur l’euro, monnaie « unique ». 44 3/ Le mouvement social et la « sortie de l’euro » : un vrai- faux débat. 4/ Grèce, Irlande, Portugal, Espagne. Les dettes souveraines en question. « Sauver » les Etats ou sauver les banques créditrices et la spéculation financière ? Les limites sociales et politiques de budgets d’austérité sans précédent (voir aussi l’exemple américain). Le Portugal . Ces derniers jours, les banques ont fait savoir à la Banque Centrale qu’elles ne pourraient plus financer l’Etat en achetant sa dette comme avant. Ce sont les bques portugaises qui avaient été les plus gros acheteurs de dettes souveraines (avec la BCE). D’où nécessité d’un nouveau prêt-relais de 15 milliards auprès des « autorités européennes » pour couvrir les prochaines échéances de refinancement : 4,3 milliards dès le 15 avril et 4,9 en juin. Or les coûts de refinancement actuels, des niveaux insoutenables (à 2 ans : 8,90 ; à 10 ans 8,50) . La « note » Moody’s à long terme du Portugal tombée à Baa1, les banques aussi déclassées. Que deux mécanismes « d’aide » à disposition de l’UE, le MESF, mécanisme européen de stabilisation financière et le FESF, le fonds européen de stabilisation financière…mais tous deux conditionnés à un « plan d’austérité économique »… Qui va négocier ? Plus de gouvernement après démission de Socratès.. La Grèce, une restructuration inévitable.. Malgré les déclarations de Georges Papandréou (le PASOK au pouvoir) la Grèce va devoir renégocier avec ses créanciers faute de pouvoir honorer ses échéances de remboursement. Malgré la brutalité des mesures déjà prises le déficit budgétaire ne sera pas de 9,4% du PIB comme prévu en 2010 mais dépasse déjà les 10%. On a insuffisamment taillé dans les régimes de retraite.. La Grèce taille à mort dans les dépenses mais ne parvient pas à augmenter ses recettes (la lutte contre la corruption ? l’amélioration de la collecte de l’impôt ? ) Donc, la dette continue de grimper et dépassera en 2011 les 150% du PIB !! Plus d’acheteurs pour la dette grecque qui se négocie actuellement à plus de 15% pour les emprunts à deux ans. On n’ose pas en parler pour ne pas ouvrir la boîte de Pandore... 5 / L’impossible financement des déficits faute de retour à une croissance « stable ». L’éclatement de l’euro inévitable. Mais aujourd’hui, c’est au cœur même du capitalisme, aux Etats-Unis, que les contradictions « systémiques » s’accumulent. L’injection massive de liquidités n’a pas empêché le gonflement sans précédent des déficits budgétaires. Le fragile compromis trouvé in extremis en Avril 2011 entre Républicains et Démocrates de réduire le déficit budgétaire américain (plan d’économies de 39 milliards de dollars) n’a guère trouvé grâce auprès de l’économiste-chef du FMI qui l’a jugé très insuffisant 41 41 Interview dans « Le Monde » du 21 Avril 2011 : « M. Blanchard : « Les Etats-Unis n’ont pas de plan crédible pour réduire leur déficit » 45 La Guerre et les « théories de la catastrophe » comme « nouveaux » modes de valorisation du capital. 1/ Le « révélateur » japonais du nucléaire : fatalisme des catastrophes ou impératifs de la profitabilité énergétique ? Fukushima est « un accident de civilisation » car « dans la centrale japonaise c’est la promesse de maîtrise du monde qui part en fumée ». Les évènements échappent à la perception des individus mais surtout au contrôle des élites technologiques » (« Le Monde », 10-11 Avril 2011) On a construit le nucléaire par impératif de rentabilité en oubliant que le coût de démantèlement des centrales trois fois supérieur à celui de leur démantèlement !! Un pur produit du capitalisme : le profit et la rentabilité immédiate Un point commun entre les attentats terroristes du World Trade Center, la crise financière commencée en 2008 et le séisme japonais et la catastrophe nucléaire qui en a résulté : ce sont des chocs globaux, des processus qui touchent l’économie mondiale considérée dans sa globalité. Il n’y a plus de zones intermédiaires susceptibles d’éviter la propagation de ces chocs et d’en amortir l’impact. L’interaction entre les marchés, la diffusion instantanée des images des catastrophes, des crises climatiques, des famines alimentaires qui en résultent contribuent au sentiment d’impuissance 46 et de vulnérabilité de l’ensemble du système. Selon les assureurs et les réassureurs, en 2010, le coût des catastrophes naturelles a été trois fois supérieur au niveau moyen historique 42 . Selon un rapport de 2010 de la CIA, le plus grand risque pour les années à venir viendrait des migrations de population provoquées par le manque d’eau, de terres cultivables… Paul VALERY : « Le temps du monde fini a commencé » 2/ Les « révolutions arabes ». Les enjeux économiques et politiques des conflits. Le coût de la guerre et ses profiteurs. Le complexe « militaro-industriel » n’a pas disparu. Les mécanismes de son financement : délibérément inflationnistes. La guerre et la crise économique La Guerre de Sécession : Plus de 46000 morts à la bataille de Gettysburg. 625000 morts pour toute la guerre(nettement plus que les 400000 morts de WW2) 10. Military Keynesianism Let's start with war production, also known as 'military Keynesianism' - an ironic reference to the progressive 1930s' economist who advocated major government spending on public works like bridges and highways as a solution to recession. As early as 1960, outgoing Republican President and former WWII Allied Commander Dwight Eisenhower, no peacenik he, sounded a solemn warning that a 'military- industrial complex' was taking over the government and the economy. Under Obama, the official military budget - not including the un-counted pieces of it stashed among other agencies like Homeland Security, the CIA, the Energy Department, and the State Department - amounts to nearly a quarter of federal expenditures, more like a third if we include the interest on the debt produced by the 'Three Trillion Dollar War' in Iraq (also not included in the official military budget presented to Congress). [28] From a capitalist viewpoint government- financed war production is a great business for the corporations like Grumman, Boeing, and Halliburton. Think 'cost-plus contracts' and 'over-runs.' In Marxist terms, the 'means of destruction' (tanks, guns planes, etc.) are ideal commodities for realizing surplus value. No matter how many bombs the weapons corporations manufacture, there is no problem of 'overproduction' because the market is virtually limitless. Surplus arms can also be exported and sold to U.S.-friendly kings and dictators who need them to repress their subjects or invade their neighbors. Once sold, weapons either go 'bang' or become obsolete; in either case, they have to be replaced. Even foreign competition (the arms race) is a boon, rather than a threat, because it justifies constant increases in peacetime military spending. In any case, the military contractors have a revolving-door relationship with the brass in the Pentagon, who allow them to overcharge shamelessly and further boost their rate of profit. To be sure, in 1989 the end of the forty-year Cold War arms race with the Soviet superpower did pose a small problem for the military lobby. (Remember the promised 'peace dividend' of increased spending 42 Selon le P.D.G., D. Kessler, d’un des plus grands réassureurs mondiaux, le groupe SCOR . : « Le monde est désormais un village agité » , Le Monde, 5 mai 2011, p.14. 47 on public goods?) But new 'threats' like drugs and terrorism were soon mobilized to replace the threat of Communism and justify endless profitable wars. Bush II's Iraqi War alone cost us tax-payers an estimated three trillion dollars. [29] How much of that mind-boggling sum ended up as profits for the stockholders of Halliburton, Blackwater, Brown & Root, MacDonnell-Douglas and the rest of the war-profiteering cost-overrun contractors? A trillion? No wonder there was no money left for body armor for the troops or veterans' benefits for the wounded. So we elected Mr. Obama, who promised to withdraw our troops - many of them reservists serving their second, third or even fourth tour of duty - from the Iraqi quagmire. Who imagined he would send them into an even deeper quagmire in Afghanistan, while leaving as many as 50,000 behind to get shot at by angry Iraqis who want them out? Nor did our erstwhile peace candidate mention he would continue, indeed escalate, Bush's mindless 'war on terror.' Or put Bush's Defense Secretary Robert Gates back in charge of it. Forget that Afghanistan is famous for swallowing up foreign armies from the time of the ancient Persians and Greeks to the 19th Century British and the 20th Century Russians. Forget that massacring Pakistani civilians from the safety of predator drones is probably not the best way to win the hearts and minds of that nuclear-armed nation teetering on the brink of chaos. Let's just stick with the cost - that is with the profits. The top brass expect us to remain in Afghanistan until 2025. How many more trillions will be paid to the military contractors over the next 15 years? 11. The Devil in the Zeros I suspect one reason the public lets the military- industrial complex get away with this boondoggle is that most people's eyes fog over when they see all those zeros. The sums involved are literally mind-boggling. Does three trillion dollars mean $3,000,000,000,000? Or merely $3,000,000,000? The devil is in all those zeros, boys and girls, and the difference between millions, billions and trillions can kill you. Here's how to keep them straight. According to a math- for-dummies book entitled Innumeracy, a million seconds in time add up to about 12 days. A billion seconds, on the other hand, equal nearly 32 years or half a lifetime. As for a trillion seconds, that makes 32 thousand years, which would take us back to the early Stone Age (or to 27 thousand years before the Creation if you don't believe in Evolution). If the three trillion dollars spent on the Iraqi war were seconds, they would stretch back in time to before the emergence of the first modern humans. Now let's review: A million=12 days; a billion=32 years; a trillion= Back to the Stone Age. Try and remember these differences of scale as the latest budget figures flicker over your TV screen. And while you are remembering, ask yourself who will pay the bill? The answer is: the average taxpayer; that is to say to the 'working middle class' of salaried people subject to involuntary payroll taxes. A word about taxes. As most of us have long suspected, the once 'graduated' income tax has been stood on its head. Thanks to loopholes, massive tax cuts for the super-rich, off-shore tax-havens, and 'corporate welfare' in the form of government incentives and bailouts, many corporations and wealthy individuals pay zero net taxes. Moreover, IRS investigative and enforcement personnel have been drastically cut back, and the remaining inspectors are too busy to mount elaborate cases against the complicated tax-dodges of billion-dollar corporations. Trillions of corporate 48 taxes go uncollected, while inspectors concentrate on individual taxpayers' 'do-able' cases like tracking down waitresses' unreported tips and teachers' home office exemptions. As a result, today's 'working middle class' (which Marxists used to call 'the proletariat') with its small and shrinking share of the national wealth, pays an astounding 85% of the nation's taxes. [30] Thus, in macro-economic terms, military spending is an indirect transfer of wealth from the poor (employees) to the rich (owners) via government intervention. Another miracle of our free enterprise system! Moreover, as we have seen the enormous portion of the total national capital invested in government financed military production is sheltered from the normal capitalist plague of overproduction and shrinking markets. Its rate of profit is correspondingly high, which helps raise the overall capitalist average. Moreover, military products are not only profitable, they are useful in defending corporate interests abroad and for putting down the rabble at home when they finally get wise to the corporate scam and start fighting back, as I imagine they will in the not-so-distant future. [31] Thus, for the last 60 years, military Keynesianism has helped stave off capitalist collapse by absorbing a huge share of the nation's industrial production at taxpayer expense, in effect transferring wealth from the bottom of the economic pyramid to the top. And military spending is only the first of capitalism's post-war tricks, which also include advertising, consumer glut and credit. Ce qui a changé : de l’armée de CONSCRIPTION à l’armée de METIER . Ca coûte beaucoup plus cher !! Plus de « patriotisme » gratuit il faut payer des me rcenaires. La production d’armements s’est technicisée (haute technologie) Ex. La France . Rationalisation du secteur « armement » Jusqu’en 2016, suppression de 83 sites militaires, suppression de 54 000 emplois (-17%) ..La Cour des Comptes, dans un récent rapport, estime que cela ne va pas assez vite. Voir Safran, Lagardère, Thalès, etc.. D’après Chossudovski La guerre est inextricablement liée à l’appauvrissement des individus, au pays et à travers le monde. La militarisation et la crise économique sont aussi intimement liées. La fourniture de produits et services essentiels nécessaire aux besoins humains fondamentaux a été remplacée par un « engin meurtrier » à but lucratif et en faveur de la « guerre mondiale au terrorisme ». Les pauvres sont en fait utilisés pour combattre les pauvres. Et la guerre enrichit la classe supérieure, laquelle contrôle l’industrie, l’armée, le pétrole et les banques. Dans une économie de guerre, la mort est bonne pour les affaires, la pauvreté est bonne pour la société et le pouvoir est bon pour la politique. Les pays occidentaux, particulièrement les États-Unis, dépensent des centaines de milliards de dollars par année pour assassiner des innocents dans des pays lointains appauvris, alors que leurs citoyens souffrent des disparités touchant à la pauvreté, aux classes, aux genres et aux divisions raciales. Une « guerre économique » absolue est menée par le libre marché et entraîne le chômage, la pauvreté et la maladie. La vie des gens est en chute libre et leur pouvoir d’achat est détruit. Les 49 vingt dernières années de « libre marché » mondial ont touché d’une manière très réelle la vie de millions de personnes, en engendrant la pauvreté et le dénuement social. Plutôt que d’aborder une catastrophe sociale imminente, les gouvernements occidentaux, qui servent les intérêts des élites économiques, ont mis en place un État militaire à la « Big Brother », ayant pour mandat la confrontation et la répression de toutes les formes d’opposition et de dissidence sociale. La crise économique et sociale est loin d’avoir atteint son paroxysme et des pays entiers sont en danger, dont la Grèce et l’Islande. L’on a qu’à regarder l’escalade de la guerre au MoyenOrient et en Asie centrale ainsi que les menace des États-Unis et de l’OTAN envers la Chine la Russie et l’Iran pour affirmer que la guerre et l’économie sont étroitement liées. LE COÜT DES GUERRES .Dépenses militaires/ PIB ? Stiglitz, Bilmes : « La guerre à 3000 milliards de dollars » (à propos de la Guerre d’Irak). Etablit le coût réel de la guerre d’Irak Ne pas se fier aux statistiques de la Défense.. Voir les données du SIPRI (Suède). Pour la guerre, il y a toujours de l’argent ? Dans le pays le plus puissant du globe, quarante-cinq millions de gens vivent sous le seuil de pauvreté. Aux Etats-Unis, écoles et services publics tombent en ruines, parce que l’Etat « n’a pas d’argent ». En Europe aussi, « pas d’argent » pour les retraites ou pour créer des emplois. Mais lorsque la cupidité des banquiers provoque une crise financière, là, en quelques jours, on trouve des milliards pour les sauver. Ce qui a permis à ces mêmes banquiers US de distribuer l’an dernier 140 milliards $ de récompenses et bonus à leurs actionnaires et traders spéculateurs. Pour la guerre aussi, il semble facile de trouver des milliards. Or, ce sont nos impôts qui paient ces armes et ces destructions. Est-il bien raisonnable de faire partir en fumée des centaines de milliers d’euros à chaque missile ou de gaspiller cinquante mille euros de l’heure avec un porte-avions ? A moins que la guerre soit une bonne affaire pour certains ? Le coût de l’heure de vol d’un chasseur-bombardier ? Le prix d’un missile Tomawack ? Pendant ce temps, un enfant meurt de faim toutes les cinq secondes et le nombre de pauvres ne cesse d’augmenter sur notre planète en dépit des promesses. The volume of international transfers of major conventional weapons for the period 2006–10 was 24 per cent higher than for the period 2001–2005. The five biggest supplie rs in 2006–10 were the United States, Russia, Germany, France and the United Kingdom. The five biggest recipients were India, China, South Korea, Pakistan and Greece. (SIPRI, Stockholm, 2010) Les ventes d'armes dépassent les 400 milliards de $ en 2009 Les 100 plus grands fabricants mondiaux d'armement, sans compter les Chinois, ont vendu pour 401 milliards de $ (295 milliards d'€) de marchandise en 2009, la palme revenant aux Etats-Unis, où la demande du gouvernement a été soutenue, selon un rapport de l'Institut international de recherche pour la paix de Stockholm (Sipri) lundi. "Les ventes d'armes combinées des 100 plus importantes firmes d'armement (top 100) ont augmenté de 14,8 milliards de dollars" en 2009 par rapport à 2008, soit une hausse de 8 %, selon le Sipri. Sur les 401 milliards de $, 247 milliards (61,5 %) sont au bénéfice de 45 sociétés situées aux Etats-Unis. "Les dépenses en biens 50 et services militaires du gouvernement des Etats-Unis sont un facteur déterminant de l'augmentation des ventes d'armes des entreprises américaines (...) et des entreprises d'Europe occidentale présentes sur le marché américain" , souligne la spécialiste de l'industrie de l'armement au Sipri, Susan Jackson. Le groupe de défense américain Lockheed Martin a repris la première place au britannique BAE Systems en 2009, avec des ventes de 33,4 milliards contre 33,3 milliards. Chacun compte pour 8,3 % des ventes totales. Contrat d'armement historique en vue : Etats-Unis Arabie Saoudite Le contrat massif d'armements que négocie l'Arabie saoudite avec les Etats-Unis est sur la bonne voie, a assuré le ministre adjoint de la défense saoudien, dans une déclaration à la Saudi Gazette. Cette vente d'au moins 60 milliards de $, si elle est conclue, deviendra la plus importante vente d'armes de l'histoire des Etats-Unis. Le plan présenté au Congrès états-unien prévoit d'autoriser la vente de 84 chasseurs bombardiers F-15 et la modernisation de 70 autres. Il compte aussi 178 hélicoptères d'attaque - 70 Apache, 72 Black Hawk, 36 AH-6i - et 12 hélicoptères légers d'entraînement MD-530F. La montée en puissance de l'Iran est le motif principal de cette vente. Elle inquiète l'ensemble des pays de la région et change la donne géostratégique. Croissance forte de la défense chinoise Le budget de la défense de la Chine progresse de 12,7 % en 2011, à 601,1 milliards de yuans (65,6 milliards d'€), a annoncé vendredi le gouvernement, alors que la modernisation rapide de l'Armée populaire de libération menace de relancer la course aux armements en Asie. Le porte-parole du Parlement, Li Zhaoxing, un ancien ministre des affaires étrangères, a déclaré que le chiffre représentait 6 % du budget national de la Chine. "Cela ne représente une menace pour aucun pays" , a-t-il souligné. Les nouveaux programmes d'armement chinois semblent dirigés contre les Etats-Unis, a récemment dénoncé le plus haut gradé américain 3/ Le Moyen-Orient et la Méditerranée comme véritable zone d’affrontement inter-impérialiste : Etats-Unis, Europe, Chine, URSS. Une nouvelle donne géo-politique. LA CHINE, l’Afrique et les « routes » du pétrole 30000 chinois en Lybie? LA RUSSIE et la Lybie Le premier ministre russe Vladimir Poutine, étant entendu que le régime libyen n’est pas démocratique et que la situation est rendue plus compliquée encore par les relations tribales, a, il y a deux jours, défini la résolution du Conseil de sécurité comme une sorte d’appel médiéval à une croisade pour justifier une agression de l’extérieur, sous prétexte de défendre les civils. Il a ainsi déclaré que - après les attaques aériennes étasuniennes contre Belgrade, puis contre l’Afghanistan et l’Irak et à présent contre la Libye- ceci est en train de devenir « une tendance stable de la politique étasunienne ». Et a conclu : « Cela confirme que la Russie fait bie n de renforcer ses capacités de défense ». Paroles immédiatement suivies des faits. Hier (mercredi 23 mars 2011) le ministre russe de la Défense a annoncé que cette année il dotera les forces stratégiques d’autres missiles intercontinentaux, 36 balistiques et 20 de croisière, et de deux autres sous- marins nucléaires. Avec une allocation d’un montant de 665 milliards de dollars pour 2011-2020 seront achetés : 5 véhicules spatiaux, 21 systèmes de défense missilistiques, 35 bombardiers, 109 hélicoptères de combat, 3 sous- marins nucléaires et une unité de surface. En 2013 les scientifiques russes développeront un nouveau missile balistique intercontinental avec base à terre et la production de missiles sera redoublée avec un investissement équivalent à 2,6 milliards de dollars. 51 L’histoire recommence : le spectre des années 1930-40 Il n’en faut pas douter, la crise d’aujourd’hui, au niveau de ses conséquences destructrices en matière économique et sociale, ne peut être comparée qu’avec celle des années 1930-40. Elle s’est, elle aussi, développée à l’issue d’un processus incontrôlé de suraccumulation de capital et de spéculation financière et immobilière. Elle a également été précédée par un cycle de « prospérité » apparent et de gabegie et de gaspillage La différence est que, cette fois-ci, le rythme de sa diffusion, dans le monde entier, a été beaucoup plus rapide car précédée par la vague de dérégulation et de libéralisation sauvage des marchés permise par la mondialisation bancaire et financière. Pas de « modèle productif alternatif » dans le cadre du capitalisme Le développement de la crise mondiale, sous la pression d’une concurrence accrue, n’a pas seulement conduit à une énorme destruction-dévalorisation du capital accumulé avec ses cortèges de nouveaux chômeurs, il a aussi accéléré la délocalisation de secteurs entiers de la production vers de nouveaux pays à bas coût de main d’œuvre. Que l’on songe simplement à l’industrie automobile américaine ou ouest-européenne, dépecée par unités entières, rachetée, fusionnée sous l’égide des banques et des « hedge funds » et relocalisée en Chine, au Brésil ou en Europe de l’Est. Où seront les « nouveaux emplois de demain » quand on sait que le secteur manufacturier ne représente qu’un peu plus de 15% de la valeur ajoutée et que derrière chaque emploi industriel il y a deux emplois de service ? Des emplois perdus qui ne seront jamais retrouvés. Pas de nouveau paradigme technologique salvateur mais la réaffirmation de la loi du profit « le capitalisme vert » : une dangereuse chimère. La nécessaire « rupture » 52 1. Le capitalisme n’est plus « réformable ». Générateur de chaos, de guerres et de destructions écologiques. Un système désintégré et prédateur. 2/ Les mystifications de la « régulation » bancaire et financière. L’impossible réforme du Système Monétaire International. 3/ Une nécessité urgente: élaborer, en phase avec le mouvement social, un véritable programme de rupture avec le capitalisme. 53