Tout savoir sur le « coloriage » Tout savoir sur le
Transcription
Tout savoir sur le « coloriage » Tout savoir sur le
4 L’ I N F O T E C H N O F U T U R - C E P E G R A T R I M E S T R I E L D ’ I N F O R M A T I O N S D E S F O R M A T I O N S P O U R L’ I N D U S T R I E G R A P H I Q U E Tout savoir sur le « coloriage » L’odyssée de Kid Paddle Visite au musée de l’imprimerie de Bruxelles les emplois dans le secteur graphique un nouvel espace de ressources la nouvelle formation Web design Magazine d’information réalisé avec le soutien d’Epacar. Ses domaines de compétence : PAO : hardware (Agfa, Tektronix, Epson, Canon…), software (Adobe, Quark, Helios…), installation et formation Centre de Compétences Informatiques Abelsys, votre dealer spécialisé Apple Autorized Service Provider, le prix et le service par des professionnels. CAO et architecture : hardware (traceur Designjet…), software (Mini-CAD, ArchiCAD, Architrion…), installation et formation Vidéo et serveur « Quicktime Streaming » : hardware, software (Final Cut, Premiere, Sorenson, After Effect, Commotion…), installation et formation Gestion et comptabilité : hardware, software (Equisis, Ciel, FleMaker Pro, ViaVoice, MS-Office…), installation et formation Internet, intranet, serveur, réseau mixte Mac-PC : hardware (Netopia, Cisco, Sagem, Sun…), software (OS X, ASIP, Anat…), installation et formation Gestion et comptabilité : hardware, software (Equisis, Ciel…), installation et formation Le tout encadré par une équipe de 3 techniciens compétents, bientôt 4. Abelsys, la technologie simplement Avenue Cardinal Mercier, 82 5000 Namur Tél. : 081/73.19.05 Fax : 081/74.19.61 Email : [email protected] Web : www.abelsys.be Magazine d’information réalisé avec le soutien d’Abelsys. Édito Édito « C’est l’automne, la saison où, sous un soleil refroidi, chacun recueille ce qu’il a semé. » sommaire [Barrès] Automne. C’est dans cette atmosphère haute en couleurs que nous vous invitons à partager ces quelques feuilles. Depuis notre dernière édition, le Cepegra n’a pas chanté tout l’été. Entre l’organisation des nouvelles formations en management et Web design, le développement des activités du service d’accompagnement professionnel, la mise en place d’un espace d’auto-formation et l’élaboration de projets : la fourmilière ne cesse de s’agiter. L’Info s’en fait l’écho et vous invite à poursuivre votre lecture… Emportés par le vent, Angèle et Kid Paddle décollent vers le soleil des Cyclades… histoire de nous en faire voir de toutes les couleurs ! Nos stagiaires infographistes profitent de leur escapade au Musée de l’imprimerie de Bruxelles pour vous livrer… leurs impressions. Cigale ou fourmi, s’il vous reste un peu d’énergie, parcourez nos rubriques habituelles, prenez note des rendez-vous de l’Agenda et, pourquoi pas, venez nous rejoindre dans notre centre de formation. Illustration de couverture : Gauthier Anciaux (GOHAN) « Actuellement, je suis graphiste dans une agence de Publicité à Bruxelles. Je n’oublie pas que lorsque je suis entré au CEPEGRA, il y a 4 ans, je ne savais pas allumer un Mac. Grâce aux formations que j’ai suivies (PAO, mise en page Web et multimédia), j’ai trouvé du travail. À notre époque un jeune de 25 ans qui dessine a peu de chance de trouver un emploi. Grâce au Mac, je mange tous les jours à ma faim… et ça se voit ! » (Contact : e-mail : [email protected]) actualité du centre 4 5 6 en chiffres l’emploi dans le secteur graphique espace de nouvel ressources Web design une nouvelle formation 7 dossier l’odyssée Kid Paddle Colorier tout sauf un jeu d’enfant 12 Technofutur - Cepegra Avenue Georges Lemaître 22 6041 Gosselies Tél. 071/250 321 - Fax : 071/250 399 Conception : Nathalie Gautier Création maquette : Michel Giens PAO et impression : Technofutur Cepegra Sponsoring : Mike Wachowski Ont collaboré à la rédaction de ce numéro : Serge Delescaille - Nathalie Gautier Daniel Happillon - Thierry Herman Yves Robert - Robert Stock Yves Thérer - Jean-Luc Urbain… Éditeur responsable : Émile Rosar Avenue des Alliés 14, 6000 Charleroi Imprimé sur papier 100 % recyclé. dossier l’imprimerie Trimestriel gratuit, imprimé à 7 000 exemplaires Rédaction : le musée de à Bruxelles 14 essais coup d’œil sur l’actualité 15 agenda le coin des surfeurs 16 contact emploi 3 actualité du centre L’emploi dans le secteur graphique… en chiffres Les monteurs sont condamnés à disparaître ou à se recycler… Internet va créer des emplois par milliers… Le secteur des arts graphiques est totalement bouché. Au café du commerce, les opinions définitives et les avis à l’emporte-pièce ne manquent pas. Mais leur confrontation avec la réalité fait souvent défaut. Le travail accompli ces derniers mois par la cellule de reconversion d’EDP a été l’occasion de se pencher avec un peu plus de rigueur sur l’évolution de l’emploi dans le secteur. En décembre 1999, Continental Printing faisait faillite et entraînait dans sa chute sa filiale carolo, EDP. 114 travailleurs se retrouvaient sur le carreau. Afin d’assurer leur reconversion, une équipe de trois personnes fut mise sur pied. Une de ses tâches était de récolter les offres d’emploi correspondant aux profils des travailleurs licenciés. C’est ainsi qu’en 7 mois, la cellule a pu récolter 301 offres provenant d’un grand nombre de sources (Forem, presse, sites Web…). Parmi celles-ci, 261 concernaient spécifiquement le monde graphique. LES MÉTIERS Dans ces offres, on peut distinguer trois domaines de base : les postes administratifs, les emplois créatifs et les métiers de l’imprimerie. Les premiers cités représentent 56 offres, soit un cinquième du total. Parmi ceux-ci, l’administratif pur compte pour 12 demandes alors que les commerciaux sont 14 et les deviseurs, 9. Les 21 offres restantes concernent des emplois de cadres, d’informaticiens et de logisticiens. Les emplois à caractère créatif totalisent 101 offres. Parmi celles-ci, les infographistes se taillent la part du lion avec 83 propositions (opérateurs PAO et infographistes ont été regroupés sous une seule rubrique, tant la distinction semble floue en Belgique). Répartition des emploi d’imprimeurs NUMÉRIQUE (0) 0% ROTATIVE LASER (2) 3% (1) 2% PRESSE TYPO (5) 9% SÉRIGRAPHIE (1) 2% CONDUCTEUR 4 COULEURS ET + AIDE CONDUCTEUR (7) 12% (24) 41% CONDUCTEUR 1 ET 2 COULEURS (18) 31% On constate cependant une percée du métier de Web designer qui s’installe peu à peu et totalise 21 offres. Ce chiffre est probablement sous estimé car le développePROGRAMMEUR (4) ment de ce métier nouveau ne se 2% CADRE (11) LOGISTIQUE (6) limite pas au secteur graphique 4% 2% ADMINISTRATIF (21) mais s’observe aussi en dehors de 8% celui-ci (grandes entreprises, institutions publiques…). Dans les COMMERCIAL (14) FAÇONNEUR 5% seules données collectées par le (24) 9% centre, les offres d’emploi de Web designer hors secteur sont au nombre de 9 pour un total de 21. Répartition des métiers IMPRIMEUR (58) 22% 4 MONTEUR (19) 7% WEBDESIGNER (21) 8% INFOGRAPHISTE (83) 32% En ce qui concerne les métiers de l’imprimerie, les conducteurs offset restent les plus demandés (49 offres sur 58). Cette qualification reste donc une valeur sûre, surtout en regard du nombre de personnes formées. Les métiers connexes ne disparaissent pas puisque les monteurs représentent encore 19 offres et les façonneurs, 24 (répartis à parts égales entre brocheurs, relieurs et plieurs). Il semble que les entreprises éprouvent des difficultés à dénicher des professionnels qualifiés pour ces spécialités. Si la demande de conducteurs offset est forte, on ne voit pas apparaître d’offres d’emploi d’opérateurs de presse numérique. Une absence qui s’explique sans doute par le faible nombre de machines installées à ce jour mais aussi par le déplacement de cette activité en dehors du secteur au sens strict (vers les magasins de photocopies…). LA RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE Pas de surprises à ce niveau : la région bruxelloise pèse lourd en nombre d’offres et compte pour la moitié du total. Ce phénomène s’observe au niveau des emplois créatifs mais également pour les métiers de l’imprimerie. Cette tendance est moins nette en ce qui concerne les postes liés au Web, à la logistique ou à la programmation mais le nombre d’offres limité rend des conclusions à ce sujet un peu hasardeuses. Affaire à suivre… La plupart des demandes de commerciaux concernent aussi la région bruxelloise et traduisent peut-être une concentration des activités d’impression sur cette zone, ainsi qu’une relative stagnation en région wallonne. Ici encore, des analyses plus poussées seraient nécessaires pour confirmer ou infirmer cette hypothèse. Le manque de données ne nous permet pas d’analyser de manière plus approfondie les autres régions (Liège…). Cette analyse serait pourtant la bienvenue pour évaluer l’autonomie de leur développement. Yves Thérer Thierry Herman actualité du centre Auto-formation, documentation et information emploi… Avec ce nouveau package Technofutur CEPEGRA développe encore plus son centre et ses compétences ! Imaginez un espace où vous pourriez à loisir vous tenir au courant de l’évolution, autant technologique que humaine, du monde graphique. Par l’auto-formation vous mettre à jour, développer vos connaissances et perfectionner vos acquis. Imaginez que dans ce même espace vous ayez accès à toute la documentation spécifique et à la recherche sur le net. Imaginez encore que dans cet endroit une cellule emploi vous informe du marché et vous aide à l’affronter… Pendant que vous imaginez, le centre Technofutur CEPEGRA œuvre pour vous. Rencontrant les besoins actuels et la vision du futur qu’il a de la profession, la création de ce nouvel espace vient compléter un panel maintenant très large de services. Plus pratiquement, dans ce local, un animateur vous accueillera, il a la boussole, vous avez la destination… ensemble en passant par le Mac, le PC, le net, la documentation, bref avec tous les outils mis à votre disposition, vous rechercherez les moyens les plus appropriés pour atteindre votre but. MAIS QU’ENTENDRE PAR AUTO-FORMATION ? La P.A.O. est en constante évolution. Il en découle donc un incessant besoin de formation, de remise en question quotidienne et de recyclage. Les dispositifs traditionnels de formation ne répondaient plus totalement aux exigences de remise à jour des connaissances de chacun. Ce nouveau projet d’autoformation, par sa flexibilité et son approche individualisée ouvre une alternative attendue de tous. Technofutur CEPEGRA en association avec plusieurs partenaires de l’Union européenne a donc réalisé un support pédagogique adapté à cette évolution, mais aussi à la réalité du travail en entreprise. Le traitement de l’image (Photoshop) est le pre- mier module proposé. Après une formation initiale en Photoshop, devant un Mac ou un PC, chacun évoluera à son rythme dans ce module, y découvrant supports théoriques, tests d’évaluation, exercices et réalisations, sans oublier trucs et astuces. ET LA RECHERCHE DE DOCUMENTATION ? Idem, Technofutur CEPEGRA met à votre disposition une multitude de revues, bouquins et liaisons Internet afin de vous aider dans vos recherches spécifiques. Vous permettre d’évoluer ou tout simplement vous tenir au courant de cette formidable évolution dans le monde graphique, est aussi le but de ce projet (documentation sur l’évolution technologique, logiciels, graphisme…). ET ENFIN, UNE CELLULE EMPLOI ? Faut-il rappeler que le centre Technofutur CEPEGRA compte en ses murs une cellule emploi ouverte au monde graphique depuis le premier juillet de cette année. Le dynamisme, l’expérience et la connaissance du terrain de cette cellule ne peuvent qu’apporter un plus à ce nouvel espace et en quelque sorte boucler la boucle (mise à jour de C.V., recherche de stage, information sur une entreprise…). Désir d’avancer et convivialité ont fait que cet espace ouvrira ses portes dans différentes plages horaires offrant la possibilité aux demandeurs d’emploi ainsi qu’aux travailleurs d’acquérir une flexibilité dans le suivi de leurs formations. COMMENT ACCÉDER À CET ESPACE ? Pour l’auto-formation : L’inscription et la réservation s’effectuent auprès de Françoise Devos (071 250 333). Le mardi et le jeudi de 13 à 21 heures. Le mercredi et le vendredi de 8 à 16 h 30. Le samedi de 9 à 12 h 30. Pour la documentation : L’accès à la documentation est libre dans les plages horaires annoncées plus haut. Pour l’information emploi : Pour rencontrer la cellule emploi, le lundi, mercredi et vendredi de 8 à 16 h 30, le mardi et jeudi de 8 à 21 heures et le samedi de 9 à 12 h 30. (Merci de vous munir de votre C.V.) L’espace auto-formation et documentation ne sera accessible qu’à partir de la mi-novembre. Tves Thérer Jean-Luc Urbain 5 actualité du centre Web design : une formation longue pour les demandeurs d’emploi Le Web est un fourre-tout colossal, un monde virtuel parallèle au réel où l’utilisateur peut entre autres choses consommer, lire, écouter la radio ou regarder la télé. On imagine aisément le nombre de compétences qu’un tel medium de communication nécessite, du journaliste au vidéaste, en passant par le graphiste et les programmeurs qui font vivre les sites. Il était peut-être temps de définir avec exactitude la place qu’occupent les graphistes dans le Web, le Web designer n’étant pas un Web master et réciproquement. Il y va de la survie des entreprises qui s’ouvrent au Web sans trop savoir dans quoi elles s’embarquent. Nous en voulons pour preuve le nombre d’offres d’emploi proposées où les compétences exigées donnent le vertige et décourageraient plus d’un candidat. Société engage Web master. Connaissances en JavaScript, Java, html, cgi, bases de données, xml, vrml, Dreamweaver, Flash, Photoshop sachant faire un bon expresso et dans la foulée, pourquoi pas, maîtrisant parfaitement le tibéthain. sède une créativité sans limites. Notre centre a donc voulu créer des passerelles afin que les graphistes puissent adapter au digital leurs compétences acquises dans le papier. En effet, le Web possède des contraintes techniques intrésèques et c’est souvent là où le bât blesse lors des chocs frontaux entre graphistes et informaticiens, les premiers accusant les seconds de brider leur créativité, les seconds persuadés que tout le monde (eux compris, hélas) peut « faire du graphisme ». C’est un peu n’importe quoi. Le candidat qui serait engagé réaliserait certainement des sites très interactifs mais graphiquement, nos cheveux se dressent déjà à l’idée de les voir online. Nous savons qu’un site Web nécessite au minimum la collaboration permanente de deux compétences complémentaires : un programmeur et un graphiste. Alors à chacun son métier, non ? On peut réaliser son site perso tout seul comme un grand mais à un niveau professionnel, c’est du délire. Ce n’est pas une généralité mais à tout le moins un cas de figure bien connu. Rien de nouveau sous le soleil, toujours la même guéguerre entre les « matheux » et les « zozos créatifs ». Peut-être mais ce genre de situation n’aide pas notre petit pays à rattraper le retard considérable déjà accumulé en matière de Web. C’EST QUOI UN WEB DESIGNER ? 6 Un graphiste, simplement. Il maîtrise ses logiciels PAO les doigts dans le nez et pos- Le but de cette formation est donc de redonner au graphiste sa véritable place sur le marché du Web et rappeler cette vérité parfois oubliée qu’un graphiste n’est pas un artiste mais un professionnel de la communication et en tant que tel, il est incontournable dans la création de sites. LA FORMATION Elle s’étale sur un peu plus de trois mois et en voici le programme: • anglais • mise en page Web: aspects théoriques (indices de lisibilité, rewriting etc...) • langage html: encodage des balises • éditeurs html: BBEdit, Adobe Golive et Macromedia Dreamweaver • Flash et Adobe LiveMotion pour l’animation et l’interactivité • Image Ready et Fireworks pour la production et la gestion des images • son digital (cours pratique) : capture de sons et traitement digital orienté Web • photo numérique • introduction à JavaScript et aux bases de données. • intervention de professionnels du Web sous forme de conférences ou de tables rondes. • réalisation d’un site réel non commercial • stage en entreprise Nous avons également prévu une orientation pour les demandeurs d’emploi souhaitant découvrir Internet et des modules Photoshop et Illustrator pour les candidats désireux de suivre la formation Web designer mais ne disposant pas des pré-requis nécessaires. La recherche active de stages et d’emplois fera l’objet d’un encadrement solide durant toute la durée de la formation. C’est une première, nous voulons tous que ce soit une réussite. Nous vous tiendrons au courant, dans ce magazine, de l’évolution de cette formation ainsi que des résultats obtenus en terme d’emploi. On croise les doigts ! Serge Delescaille your good ol’trainer dossier L’odyssée Kid Paddle de Facilité, rapidité, pression de l’employeur ou des clients… Pour un coloriste, les raisons pour passer du pinceau à la souris et de la planche à dessin à l’ordinateur peuvent être nombreuses. La motivation de Myriam Collet (Angèle pour les lecteurs) était plus originale: larguer les amarres et, son Mac sous le bras, installer ses pénates à l’autre bout de l’Europe… pour quelque temps au moins. Un PowerMac trône dans un coin du petit appartement saint-gillois de Myriam, au milieu des plantes et des statues maison. Quatre cents MHz, 192 Mo de mémoire vive, disque dur de 6 Go, moniteur 19’’ LaCie et tablette graphique : le G3 n’a que quelques mois et ne déparerait pas chez le plus fanatique des techno-freaks. L’ordinateur, Myriam ne l’a pourtant adopté que récemment. Quand on exerce un métier artistique, le coup de foudre n’est pas toujours immédiat et la méfiance reste souvent le premier réflexe. Coloriste depuis 9 ans, Myriam a débuté chez Dupuis un peu par hasard. À cette époque, l’éditeur carolo cherche à engager quelques coloristes internes, attachés directement à la maison d’édition et non au studio Léonardo, son sous-traitant attitré. Myriam, fraîchement diplômée de Saint-Luc, y débarque et hérite de la mise en couleur des illustrations destinées à la partie rédactionnelle du journal de Spirou. Elle y restera trois ans, jusqu’à ce que le groupe intègre un nouveau bâtiment à Marcinelle et accompagne ce déménagement de l’informatisation de la colorisation. Une planche de Kid Paddle en cours de colorisation. Myriam a choisi de résoudre le problème de recouvrement en utilisant un gris CMJ. Attachée aux techniques traditionnelles (aquarelle, encres ou gouaches), la jeune femme ne s’imagine pas scotchée devant un écran 8 heures par jour… Dupuis lui confie alors le coloriage de planches non destinées à la publication en album et d’une nouvelle série, Kid Paddle. La chance lui sourit, car la BD de Midam va peu à peu rencontrer le succès et toucher un large public : le prochain titre devrait être tiré à plus de 50 000 exemplaires. Si le tirage ne revêt qu’un intérêt indirect pour la plupart des coloristes rétribués à la planche, il n’en va pas de même dans son cas. En plus de ce forfait, Myriam touche aussi des droits d’auteurs sur les ventes d’albums. De quoi arrondir les fins de mois, ce qui n’est pas un luxe en regard des 2 100 francs bruts par page qui viennent récompenser près d’une journée de travail… Mais ce n’est pas l’aspect financier qui a poussé la jeune femme à troquer la gouache contre la tablette Wacom. Un mari qui a déjà vécu en Grèce, une petite fille encore trop jeune pour aller l’école, un travail « délocalisable », toutes les conditions étaient réunies pour tenter une expérience dans les Cyclades. Destination Donoussa, gros caillou d’une centaine d’habitants planté à quelques encablures de Naxos, à peine reliée au reste du monde par un bateau faisant escale une fois par semaine. Mais l’isolement à ses inconvénients et les délais de la poste traditionnelle auraient rendu les échanges entre Myriam et sa maison d’édition un peu aléatoires. C’est ici que l’informatique entre en scène. Avec le formidable développement d’Internet, recevoir une planche de BD (scannée en noir et blanc et expédiée à une résolution moyenne pour de la BD: 300 ppi) par ligne téléphonique puis la renvoyer une fois mise en couleur n’a plus rien d’utopique. Quant à la mise en cou- leur elle-même, elle devra être réalisée sur Photoshop plutôt qu’à la main, mais le sacrifice ne semble plus exagéré à Myriam, en regard des possibilités qu’il procure. Les obstacles au départ semblent donc surmontables… Encore faut-il maîtriser les outils. C’est ainsi que Myriam débarque au Cepegra pour suivre, sur les conseils d’un employé de Dupuis, quelques jours de formation sur le logiciel d’Adobe. Bilan de son passage : ses appréhensions face à l’ordinateur ont vite été surmontées pour laisser place à une grande satisfaction. De mal nécessaire, le Mac est devenu pour elle un outil efficace capable de simplifier et d’écourter de nombreuses tâches peu passionnantes. Oubliés, l’aérographe et les masques de frisquette indispensables pour réaliser un dégradé sur un fond. Quelques secondes suffisent pour parvenir à un résultat similaire dans Photoshop. Les corrections deviennent possibles et l’éditeur lui-même peut intervenir en dernière minute si un problème se pose. Seule ombre au tableau : les petits éléments (taches de couleur sur un vêtement…) qui se répètent de case en case prennent plus de temps sur le Mac qu’à la main. Quant au résultat, il trompe sans problème les lecteurs de Spirou qui n’ont rien deviné de la mutation digitale de leur héros. Et grâce à Internet et Photoshop, l’industrie de la bande dessinée va connaître un essor inattendu sur la petite île de Donoussa… Thierry Herman 7 A lire… Tout s auf un jeu Si l’expression Menu Pomme vous fait davantage penser à un régime basse calorie qu’au coin supérieur gauche d’un écran d’ordinateur, l’apprentissage d’un logiciel comme Photoshop risque de vous poser quelques problèmes. C’est un peu ce qui est arrivé à Myriam. Découvrir d’un seul coup les arcanes du système d’exploitation, les mystères de la chaîne SCSI et les secrets des masques de fusion peut dépasser les capacités de mémorisation et de compréhension d’une personne normalement constituée. Ce qui paraît simple lorsqu’on le réalise au centre avec l’aide d’un formateur l’est parfois beaucoup moins quand on se retrouve seul à la maison, devant son nouveau jouet à peine sorti de sa caisse. Parmi les nombreux manuels qui se vantent de pouvoir initier les plus rétifs d’entre nous (les plus nuls diraient certains éditeurs), il en est un qui sort du lot. Le Petit Livre du Mac présente de manière claire et amusante l’essentiel de ce qu’il faut savoir pour apprivoiser sa souris. Colorier des dessins, quoi de plus facile ? Au premier coup d’œil, le travail du coloriste numérique peut sembler un jeu d’enfant. Un peu de sens esthétique pour choisir et disposer les couleurs, un peu de soin pour obtenir un résultat professionnel et le tour est joué ! La réalité est toute différente : mieux vaut maîtriser quelques notions techniques essentielles avant d’empoigner la souris. Mais au fond, une BD, qu’est-ce que c’est ? Des traits noirs qui forment le dessin original et de la couleur, souvent en aplats. Cela peut paraître plus simple à imprimer qu’une photo couleur et pourtant il n’en est rien. Reproduire un dessin au trait réclame une résolution particulièrement élevée pour conserver une qualité parfaite, c’està-dire éviter l’apparition d’escaliers. Dans la majorité des cas, une résolution de sortie de 1 200 dpi sera choisie (on peut éventuellement se contenter de 800 dpi). Mais travailler sur des fichiers CMJN à de telles résolutions relèverait de la folie. Chaque planche pèserait des centaines de Mo… On choisira donc de gérer la couleur dans un fichier séparé qui, lui, se contentera d’une résolution beaucoup plus classique (habituellement entre 250 et 300 ppi). Ce n’est qu’à la fin, juste avant le flashage, que les deux facettes de la planche seront réunies. Cette façon de travailler en séparant les données couleur (CMJ) du trait noir va avoir de grandes Son auteur, Robin Wiliams (rien à voir avec l’acteur. Ici, il s’agit d’une femme), a signé quelques-uns des livres les plus intelligents jamais écrits sur la mise en page ou la typo (Le Mac est plus qu’une machine à écrire, The Non-Designer’s Design Book… incontournable pour les novices). Celui-ci ne fait pas exception à la règle et sa traduction en français est une aubaine pour de nombreux débutants. Petit bémol dans ce concert de louanges : une mise à jour présentant MacOS 9 se fait attendre. Aura-t-elle encore une raison d’être avant la refonte majeure que sera MacOS X. ? 8 Le petit livre du Mac, Robin Williams, Simon & Schuster MacMillan France, ISBN : 2744005630. Environ 900 BEF. Trait noir et à-plat : une planche de BD ou une illustration peut sembler très facile à imprimer. dossier d’enfant répercussions sur la méthode utilisée pour la colorisation. Mais les difficultés ne s’arrêtent pas là. Si les zones de couleurs viennent simplement toucher les traits noirs, le moindre décalage survenant au moment de l’impression sautera aux yeux. Alors que pour une photo quadri, les défauts de calage peuvent passer inaperçus, en bande dessinée le plus petit écart est visible. Nous sommes en fait beaucoup plus proches des problèmes rencontrés pour les logos créés dans Illustrator ou FreeHand : pour ceux-ci, on a recours à des techniques de débord, mieux connues sous leur appellation anglo-saxonne de « trapping ». Il en ira de même ici. Pour parler plus clairement : il faudra que le trait noir soit surimprimé au moins partiellement sur les couleurs. Ainsi, un décalage léger n’aura pas de conséquences apparentes. Pour surmonter ces difficultés, plusieurs méthodes sont envisageables. Pour chacune de ces méthodes on peut également choisir de travailler sur des fichiers RVB (qui ne seront séparés en CMJN qu’à la fin) ou utiliser dès le départ des fichiers quadri. Recourir à la quadrichromie peut paraître plus naturel mais les fichiers RVB présentent l’avantage d’être moins volumineux et d’offrir une palette de filtres plus large (éclairage…). Dans cet article, nous n’explorerons qu’une méthode. Elle n’est pas meilleure qu’une autre. À chacun de trouver celle qui lui convient le mieux… et qui convient aux fichiers qu’il a à traiter. Mais ces techniques, quelles qu’elles soient, sont mieux adaptées aux bandes dessinées de type humoristique ou ligne claire qu’à des œuvres au style plus réalistes ou plus nerveux. retiendra que deux valeurs, blanc ou noir. On parlera de fichier bitmap (le premier article du menu Image>Mode de Photoshop). Si celle-ci est élevée (800 - 1 200 pixels par pouce), ramenez-la à une valeur plus acceptable de l’ordre de 300 ppi. Pour un résultat valable, la résolution utilisée devra être élevée. Pour s’en convaincre, il suffit de comparer la finesse du tracé d’une police de caractère sortie sur une imprimante à 300 dpi par rapport à celle obtenue sur un périphérique à 600 dpi. En règle générale, un fichier devra être scanné à une résolution égale à celle du périphérique de sortie avec toutefois un maximum de 1 200 dpi. Les dimensions spatiales ne doivent en aucun cas être altérées. En fin de parcours, vous aurez à superposer le fichier original au trait et le résultat de votre mise en couleur. Ce ne sera possible que si les dimensions sont restées identiques… Si vous travaillez pour une maison d’édition, ce détour par le scanner ne vous concerne guère : vous recevrez directement le dessin sous la forme d’un fichier informatique digitalisé sur du matériel haut de gamme. LA PRÉPARATION DU FICHIER La suite du travail vous concernera alors davantage. Créez une copie du fichier original puis ouvrez-la dans Photoshop. Vous vous trouvez normalement en face d’un fichier bitmap. Avant de pouvoir y glisser la moindre touche de couleur, il faudra commencer par en changer le mode sans oublier d’en diminuer la résolution. Une petite vérification dans la boîte de dialogue Taille de l’image vous renseignera sur les caractéristiques du document. Ne touchez ni à la largeur ni à la hauteur mais modifiez la résolution. Passez ensuite par le menu Image>Mode et choisissez Niveaux de gris. Niveaux de gris alors que le but est de mettre en couleur ? Vous n’avez pas le choix, il s’agit d’un passage obligé pour accéder ensuite à un mode plus adapté, le RVB ou la quadri. Dans ces pages nous allons nous cantonner au RVB. Certains objecteront que l’image du moniteur risque dans ce cas d’être bien éloignée du résultat final imprimé. On peut répondre à cette critique en demandant à Photoshop de prévisualiser le résultat en quadrichromie. Le logiciel d’Adobe permet en effet de travailler dans un mode tout en simulant sa traduction en cyan, magenta, jaune et noir. Sélectionnez l’article Prévisualisation CMJN (C-Y) dans le menu Affichage. Poids allégé et souplesse du RVB, affichage CMJN : le beurre et l’argent du beurre version Photoshop. Vous disposez à présent d’une image codée en RVB contenant un calque de fond. Ce calque ne devra contenir que le trait noir afin de pouvoir être éliminé en bout de course. Il vous faut donc créer un nouveau calque (ou plusieurs…) pour recevoir les informations couleur. SCANNER L’ORIGINAL : TRAIT ET HAUTE RÉSOLUTION La première étape consiste à scanner le dessin original, qu’il s’agisse d’une planche complète ou d’une illustration. Cette numérisation devra se faire « au trait ». Cela signifie que le scanner ne Le dessin qui sert de base à cet article nous a été confié par Annette Boisnard, dessinatrice d’Auvelais, spécialisée en livre pour enfant. Quand l’original a été dupliqué, on peut ajuster la résolution de la copie et la ramener à une valeur plus basse (ici 300 ppi). Avant de laisser libre cours à votre verve créatrice, il reste à préparer le trait noir pour faciliter votre travail de colorisation. Comme nous allons avoir recours au pot de peinture, il est impératif de fermer un maximum de zones (des 9 dossier ouvertures dans les tracés permettent aux couleurs de déborder). Pas de risque de trahison de l’auteur : cette version « améliorée » du dessin n’atteindra pas le stade de l’impression. On y substituera l’original. La case Utiliser les calques a été cochée. Elle vous permettra de travailler sur un calque en utilisant les informations d’un autre. Une fois le tracé corrigé, encore faut-il savoir comment s’en servir pour ajouter les couleurs sur un calque séparé. Impossible ici de cliquer directement avec le pot de peinture sur le calque vierge : il se remplirait entièrement de la couleur de premier plan. Heureusement, Photoshop nous réserve une option particulière pour ce genre de situation. En cochant la case Utiliser tous les calques (nommée Fusion dans Photoshop 4) dans la palette des options du pot de peinture, on peut travailler sur un calque tout utilisant les informations contenues sur un autre. La couleur se déversera donc sur le calque actif mais ne couvrira qu’une zone définie par les traits noirs placés sur le calque de fond. De cette façon, il suffira de quelques clics pour couvrir le dessin de couleurs. Dans une perspective d’efficacité et de productivité, on peut cependant commencer par se constituer une gamme personnelle reprenant les nuances souvent employées : teintes de peau, couleurs des vêtements du héros… est surtout là pour effectuer le gros du travail. Il sera toujours possible d’ajouter quelques touches plus subtiles lorsque l’application des aplats sera terminée. Un peu de rouge sur les joues, des ombrages appropriés ajouteront de la vie et de la profondeur au dessin. Couleurs sur un calque, traits noirs sur un autre : une de nos conditions de départ est remplie. Il nous reste à rencontrer la seconde : la surimpression du noir. Ici encore, plusieurs méthodes seraient possibles pour obtenir un recouvrement. La plus simple consiste à exploiter un filtre méconnu de Photoshop. Le dégradé de fond constitue un cas particulier. Pour peu que l’on veuille utiliser l’outil Dégradé de Photoshop, une petite manipulation supplémentaire s’impose. Contrairement au Pot de peinture, cet outil ne s’arrête pas de lui-même aux contours mais recouvre tout le calque auquel on l’applique. Vérifiez que le calque contenant la mise en couleur est actif. Si vos éléments colorés se répartissent sur plusieurs calques, regroupez-les sur un seul grâce à la commande Fusionner avec le calque inférieur. Choisissez ensuite Filtres>Divers>Minimum. Essayez différentes valeurs et observez le calque. L’action du filtre élargit les zones colorées en fonction de la valeur indiquée. Nous sommes dans Photoshop et celui-ci ne connaît qu’une réalité : les pixels. C’est donc d’un ou deux pixels qu’il faudra dilater les parties colorisées (à 300 ppi, un pixel corres- On pourrait recourir à une sélection pour pallier cette lacune. Mais une solution différente est également possible. Créez un nouveau calque réservé au dégradé puis cliquez à l’aide du pot de peinture sur la zone que Le calque Décor contient un à-plat. Celui-ci servira de base pour l’application d’un dégradé. N’oubliez pas de cocher la case Préserver les zones transparentes avant d’appliquer le dégradé. À vous de jouer. L’emploi du pot de peinture peut vous sembler un peu mécanique mais il 10 Quelques clics réalisés avec le pot de peinture permettant de couvrir des surfaces. vous désirez recouvrir. Vous n’appliquerez qu’un à-plat mais celui-ci servira de base à votre dégradé. Si vous cochez l’option Préservez les zones transparentes dans la palette des calques, toutes vos actions ultérieures entreprises sur le calque concerné ne pourront influer que sur les parties où la couleur à déjà été appliquée. Tirez votre dégradé, recommencez-le autant de fois que nécessaire : il n’y a plus aucun risque de débordement… pond à environ un quart de point pica, soit un douzième de millimètres). Une fois l’opération menée à bien, vous pouvez en vérifier le résultat en diminuant l’opacité du calque des couleurs. Vous pourrez alors voir le léger recouvrement produit. Ici encore, le degré d’efficacité du procédé dépendra beaucoup du style du dessin original. Un trait d’épaisseur régulière se prêtera mieux à la manipulation. dossier Le filtre Minimum permet d’élargir les zones colorées. En diminuant l’opacité du calque des couleurs, on peut visualiser la surimpression qui en résultera. Attention, ce filtre ne fonctionne pas correctement sur les images quadri… L’essentiel du travail est à présent terminé. Débarrassez-vous du calque de fond pour ne conserver que les informations couleur puis aplatissez l’image. À cet instant, votre fichier est toujours en mode RVB. Avant de sauvegarder le fichier, nous allons donc avoir à le convertir. De nombreux paramètres influent sur la façon dont se fera cette conversion (pour plus de détails, reportezvous au numéro 2 de l’Info). Le principal, en ce qui nous concerne ici, correspond à la génération du noir. Il nous faut adopter un réglage de type GCR et Densité du noir Aucun. Ainsi, les couleurs seront traduites en trichromie cyan, magenta et jaune, sans aucun pixel sur la couche du noir. Une fois ce réglage effectué, passez par le menu Image>Mode et choisissez Couleurs CMJN. Il ne vous reste plus qu’à enregistrer le fichier puis à l’importer dans XPress, par exemple. Dans le logiciel de mise en page, la dernière étape que vous aurez à franchir consiste à superposer les deux fichiers : l’original bitmap d’une part, votre colorisation de l’autre. La solution la plus fiable consiste sans doute à placer le premier dans un bloc image puis à dupliquer ce bloc sans le déplacer et à importer la mise en couleur dans cette copie. Les deux éléments seront alors parfaitement positionnés l’un par rapport à l’autre. Le fichier contenant le trait devra être placé au dessus et, bien sûr, être au format TIFF afin d’assurer la transparence des blancs. La surimpression du noir garantira que ceux-ci ne créeront pas de défonce dans les zones encrées du fichier couleur. Thierry Herman 11 dossier l’impression, nos impressions… Nous, apprentis infographistes au Cepegra, nous gardons tous cette question à l’esprit : y a-t-il déshumanisation de l’impression ? Force est de constater que, comme pour tout autre secteur de production, rendement est maître mot. Bien sûr la raison d’être de nos machines d’impression n’est pas différente de celle de la presse à deux coups d’antan ; cela dit, le rappport de l’imprimeur et de l’imprimé estil, lui, toujours le même ? 5 juin 2000, en route vers la capitale, direction Musée de l’imprimerie, pour une visite… Directement, nous plongeons dans le monde des plus belles machines et des plus anciennes, témoins de l’histoire de l’imprimerie et d’autres techniques du livre. De la presse typographique en bois datant vraisemblablement de la fin du XVIIIe siècle, en passant par la linotype de 1885, parmi les premières machines à composer les lignesblocs, et de la presse offset Kellner à transmissions à chaînes de la fin du XIXe siècle, que d’époques parcourues et quelle époustouflante évolution. Ainsi, nous pensons que même notre simple imagination ne nous permet pas de comprendre comment des hommes, avec le peu de moyens dont ils disposaient certainement, ont pu concevoir de tels outils de travail pour une productivité relativement élevée vu l’époque. L’intelligence de ces hommes nous rend à l’heure actuelle la tâche « plus facile », c’està-dire un évident amenuisement dans la manipulation des machines et dans l’effort physique de l’ouvrier. Nous nous avançons peut-être en disant cela, la plupart de ceux de notre groupe n’ayant pas d’expérience dans le domaine de l’imprimerie. Mais notre sentiment collectif en sortant du musée fut : Quel fossé entre la production artisanale des premiers siècles et celle de nos presses actuelles ! L’imprimerie artisanale devient ou plutôt est devenue une imprimerie ultramécanisée, où le contact entre l’ouvrier et sa machine est moins tactile, plus distant. Les boutons n’ont-ils pas remplacé les pédales, leviers… les hommes aux mains blanches ne tendentils pas à remplacer les hommes aux mains sales. Les conditions de travail sont aussi un peu plus aisées ; fini le temps où le travail ne se faisait qu’à la lumière du jour – ce qui limitait inévitablement la durée de travail –, fini la complexité de l’assemblage des lettres et révolu le temps où l’ouvrier était l’unique moteur de sa production qu’il pouvait contrôler aisément. Ainsi nous ne pouvons nous dire malchanceux de vivre à notre époque où le travail est sans aucun doute facilité par la mécanisation, l’automatisation des machines d’im- Cédric Caroline Stéphanie 12 Marie-Isabelle Mohamed pression sans toutefois occulter le rôle de l’imprimeur et des ouvriers, qui reste prépondérant dans la mise en fonction des machines et dans la vérification des différents imprimés pour une qualité finale idéale. Nos remerciements vont à Monsieur J.-L. Balle, secrétaire du Musée de l’imprimerie, qui a guidé ce passionnant retour dans le passé. Stéphanie, Cédric, Karin, Marie-Isabelle, Caroline, Corinne, Mohamed, Sandra, stagiaires au centre Technofutur Cepegra Photos du Musée de l’imprimerie à Bruxelles : Daniel Happillon, Technofutur Cepegra. Corinne Karin Sandra dossier Le Musée de l’imprimerie, à Bruxelles HISTORIQUE. En 1973, la Bibliothèque royale Albert Ier disposait déjà de la presse du peintre et graveur renommé Félicien Rops, du matériel de gravure et d’impression du poète Max Elskamp et d’une unité Monotype (clavier et fondeuse) ; elle acquit alors deux presses à bras – une Stanhope du modèle anglais d’origine et l’autre au lion belgique – ainsi qu’une presse à cylindre Marinoni. En 1975 cet embryon se développa par un nouvel apport : à l’occasion d’une exposition réalisée à la Bibliothèque sur les imprimeurs du XVIe siècle dans nos provinces, la Chambre syndicale des maîtres-imprimeurs de Bruxelles prit en charge l’installation de huit autres machines provenant de l’Institut des industries graphiques (section des Arts et Métiers de la ville de Bruxelles), comprenant de magnifiques pièces, presses typographiques à bras et lithographiques. L’ouverture officielle du Musée se fit ainsi en décembre de cette année-là. En 1977 furent déposés les statuts de l’association (sans but lucratif) « Musée de l’imprimerie - Museum van de boekdrukkunst » ; grâce à cette personnalisation juridique, il put recevoir des dons et vit aussi s’accroître ses possibilités financières lui permettant ainsi d’acquérir certains matériels et d’en assumer le transport au coût non négligeable. Cette initiative s’imposait d’autant plus que la modernisation fulgurante des techniques et la disparition de nombreuses imprimeries artisanales risquaient d’entraîner la perte irrémédiable d’un matériel utilisé depuis des décennies et voué désormais à la disparition, à la destruction. IMPORTANCE DES COLLECTIONS. Devenu l’un des premiers d’Europe par le nombre de machines – plus de trois cents –, le Musée rassemble, restaure, conserve et expose plus de cent de ces témoins de l’histoire de l’imprimerie. Il offre ainsi un panorama très complet des arts graphiques, de l’imprimerie de textes sur presse typographique en bois jusqu’à la composition informatisée, et présente les différentes techniques d’impression, les autres métiers du livre ainsi que du matériel de bureau (machines à écrire, à calculer, dont certaines assez rares). C’est évidemment dans le domaine de la typographie, vénérable dame de plus de cinq siècles dans notre Europe occidentale, que le Musée a pu rassembler l’échantillonnage le plus important. • Dix presses à bras, dont une en bois à deux coups de la fin du XVIIIe siècle ; une presse métallique Stanhope (Angleterre) et sa copie belge Jullien ; des presses belges Lejeune, Uytterelst, Gilson et Vermeulen de la première moitié du XIXe siècle, une presse Gaveaux française de 1828, richement décorée – un véritable monument – et une Gilson belge au format colombier (environ 60 x 80 cm) ; une Albion à ressort, de la dernière génération de ce type (vers 1870). • Dix presses typographiques à cylindre, permettant de suivre cette technique d’impression et, parmi elles, la presse AlbertRhenania du gouvernement militaire allemand de Bruxelles (1916-1918) sur laquelle furent imprimés avis, proclamations, prises d’otages, condamnations à mort… notamment de Gabrielle Petit. L’imprimerie depuis ses origines a été l’instrument du pouvoir, mais a aussi constitué un instrument de contre-pouvoir aux mains des résistants. • Un autre aspect de la technique d’impression typographique est représenté par une belle collection de presses à platine, à pédale puis à moteur, jusqu’à la mythique Automat (de la firme Heidelberg), dont nombre d’exemplaires tournent encore alors que sa fabrication est arrêtée depuis longtemps déjà. On peut y voir notamment la platine d’Alexis Curvers, sur laquelle certains des premiers écrits littéraires en revue de Marguerite Yourcenar furent publiés. Le Musée évoque aussi, à travers un matériel éclectique, la fabrication du papier, l’outillage de l’imprimeur, les caractères, la technique typographique, la taille-douce, la lithographie, l’offset, les techniques de clichage, de composition, la reliure (presse à satiner), le brochage. Il possède aussi de beaux spécimens de rogneuses ou massicots et de presses à découper avec une importante collection d’emporte-pièce. ACCÈS ET VISITES GUIDÉES. Le Musée est installé provisoirement dans les couloirs de la Bibliothèque royale (niveaux –2 et –4) ainsi que dans une réserve accessible aux visiteurs lorsqu’ils sont accompagnés d’un guide. • La partie exposée dans les couloirs est d’accès libre, les jours ouvrables de 9 à 17 h. • Les visites guidées en groupe se font sur demande au Musée de l’imprimerie, 4, boulevard de l’Empereur, 1000 Bruxelles, tél. 02.519.53.56 et 519.53.59. Coût : 1000 F pour les associations culturelles, 500 F pour les groupes scolaires. Texte établi d’après Musée de l’imprimerie. Bruxelles. Rapport d’activités 1975-1991 (par J.-M. HOREMANS, qui en fut le premier secrétaire et l’un des principaux artisans) et le dépliant Musée de l’imprimerie. Yves Robert 13 2 essais iMovie Elle vous permet de visualiser précisément tous les détails qui vous auraient échappé. La version 2 d’iMovie, livrée en standard avec les nouveaux iMac DV, Power Mac et Cube, n’est pas simplement un upgrade, mais réellement une nouvelle mouture destinée aux nombreux amateurs de vidéo numérique. Plus conviviale que la version 1, la 2 empiète un peu plus sur le terrain nouvellement conquis par Final Cut Pro et encourage beaucoup d’utilisateurs Mac à réaliser, eux-mêmes, leurs propres vidéos personnelles. L’interface a été liftée à la Mac OS X et les modifications les plus importantes se situent dans de nouvelles fonctions telles que : le changement de la vitesse et de la direction des clips (il devient ainsi possible de ralentir, d’accélérer la lecture des clips, de les visionner et les monter à l’envers), l’extraction de la piste son et sa manipulation de manière indépendante, le verrouillage des pistes… L’importation QuickTime est maintenant supportée. Des effets sont venus s’ajouter à la palette qui, il faut l’avouer, était un peu maigre dans la version 1. La modification du contraste, de la colorimétrie, de la luminosité est désormais à la portée de tous. Le téléchargement de cette version n’est malheureusement plus gratuit, il vous en coûtera environ 50 $ (soit environ 2 000 FB), ce qui n’est pas cher pour un logiciel aussi performant. Effets visuels Les fonctions Ton Sépia et Noir et Blanc vous permettent de donner une atmosphère sophistiquée à vos films. iMovie 2 Plug-In Pack (disponible gratuitement au téléchargement pour les utilisateurs iMovie 2) propose encore davantage d’effets dont Sillage et Miroir. Effets de mouvement Lecture arrière, ralenti et accéléré. Présentez les actions de votre équipe de football dans de gra- cieux ralentis - ou parcourez en accéléré un mariage en moins de 30 secondes. Rayon navigable Le rayon peut désormais présenter autant de séquences vidéo que votre disque dur peut en contenir. Extraction de sons et collage en superposition Ajoutez des séquences vidéo ou des images fixes à une bande son déjà existante. Idéal pour les vidéos narratives et les documentaires. Possibilités étendues de titrage Prévisualisation du montage à travers le caméscope Effectuez votre montage comme un pro : iMovie 2 propose une sortie vidéo 30 images par seconde vers votre caméscope (ou via votre caméscope vers votre téléviseur). Partage des séquences audio Séparez les commentaires de la musique et retravaillez les séparément avant de les refusionner pour aboutir à une bande son dynamisée. Verrouillage audio Oubliez les séquences mal synchronisées, vous pouvez désormais verrouiller le son et l’image d’une séquence à l’aide d’une simple commande. Zoom dans la barre de défilement Cette nouvelle fonctionnalité est particulièrement pratique lorsque vous scindez des séquences audio. De nouvelles tailles de caractères et de nouvelles possibilités de mouvement vous permettent de créer des titres encore plus dynamiques. Prévisualisation par vignettes dans la barre de défilement Permet de visualiser vos séquences sous la forme d’images fixes et de contrôler plus précisément vos montages audio. Restauration des séquences coupées Vous avez changé d’avis à propos d’une coupure que vous avez effectuée ? iMovie 2 vous permet de restaurer des séquences modifiées dans leur longueur originale. Tête de lecture fantôme La tête de lecture de iMovie 2 génère une ligne indiquant sa position originale. Cela est particulièrement utile lorsque vous ajoutez ou déplacez des séquences audio et vidéo dans la barre de défilement, et cela simplifie nettement la synchronisation de musiques et de sons par rapport à la piste vidéo. Daniel Happillon coup d’œil surl’actualité La sublimation A4 Les imprimantes à sublimation ne sont pas légion dans le grand public mais, avec le succès du numérique, elles pourraient se multiplier. Les raisons : la qualité de l’impression et la maintenance réduite. Olympus sort dès maintenant la P-400, une imprimante 14 couleur à sublimation qui, pour un prix encore assez élevé pour un « amateur » (+/- 90 000 FB), est capable d’imprimer une image A4 en 90 secondes, avec une résolution de 314 dpi (3 200 x 2 410 points), sur une zone imprimable maximale de 194 x 258 mm. Elle est équipée d’un port parallèle et d’un port usb. Un lecteur de cartes mémoires CompactFlash et SmartMedia est intégré. Ce système lui permet de se passer d’ordinateur. Un écran LCD affiche les images pour aider à leur sélection et effectuer des montages ou sélections basiques (netteté, contraste, densité, gamma). La P400 reconnaît les extensions usuelles telles .jpg et .tif. Le papier est disponible en cassettes de 50 feuilles. agenda le coin des surfeurs Hillman Curtis Après des études de scénariste dans une université américaine, il a trimballé son groupe de rock en Europe pendant les années quatre-vingt. Aujourd’hui, il déclare que les contraintes du Web ont révélé l’artiste minimaliste qu’il a toujours été. Hillman Curtis est une star. Il a une patte. Il se dégage de ses clips réalisés en Flash, une émotion qu’on ne retrouve nulle part ailleurs. Preuve s’il en est qu’avec des logiciels connus de tous et relativement abordables, rien ne remplacera le talent si ce n’est le talent. Si Susan Vega faisait du Web, elle s’appellerait Hillman Curtis. Allez-y voir et prenez votre temps. Je vous recommande son bouquin pas traduit en français, évidemment, dans lequel il déconstruit certains de ses clips pour en faire un manuel Flash unique au monde. Mais tout ça est sur le site. Deux clips à voir absolument : « HP » et « Simple Simon ». - T’es sûr ? - oui, oui ! - Ah, bon ! My name is Lucas, lalalala… www.hillmancurtis.com CONFÉRENCE-DÉBAT Le Centre de Compétence de l’Industrie Graphique TECHNOFUTUR CEPEGRA organise dans le cadre de sa nouvelle formation en management 2 conférences-débats. Nouvelles technologies et nouveaux marchés 7 novembre à 18 heures au centre TECHNOFUTUR CEPEGRA CONFERENCES Dans le cadre de sa nouvelle formation en management en communication et production graphique, le centre Technofutur Cepegra vous invite à sa deuxième conférence-débat : Nouvelles technologies et nouveaux marchés. Internet…un vaste sujet, ouvert à bien des discussions, surtout auprès des professionnels du secteur graphique. L’arrivée d’Internet dans notre secteur d’activité, déjà bousculé par l’arrivée de l’informatique et du tout numérique, devrait entraîner de profondes modifications de l’approche du métier. Afin de garder leur position de leader, certains imprimeurs ont déjà intégré cette technologie dans leurs méthodes de travail. L’intérêt pour Internet est centré à la fois sur l’échange d’informations et de fichiers entre les clients et les fournisseurs, d’une part et le repositionnement de certaines entreprises comme agences de services multimédia, par ailleurs. Pour maîtriser cette réalité en développement, le CEPEGRA vous invite à assister à la conférence organisée le 7 novembre 2000 à 18 heures et qui traitera de ces technologies, des techniques de création de site, de leur implication dans la gestion des ressources humaines, ainsi que des précautions à prendre en matière de sécurité, de protection des données et de confidentialité. Pour tout renseignement : Technofutur Cepegra, avenue Georges Lemaître 22 à 6041 Gosselies, Tél. : (0)71 250 333. Ressources humaines : l’homme facteur de réussite 12 décembre à 18 heures au centre TECHNOFUTUR CEPEGRA N’hésitez pas à nous communiquer, pour notre prochain numéro, Pour réserver votre place, veuillez compléter le coupon au verso ou téléphoner au 071 250 333. les informations concernant les événements en rapport avec l’industrie graphique. Dans le cadre de sa nouvelle formation en management en communication et production graphique, le centre Technofutur Cepegra vous invite à sa troisième conférence-débat : Ressources humaines : l’homme facteur de réussite. Le secteur des Arts Graphiques a toujours été confronté à l’évolution rapide des techniques et des machines. Depuis quelques années, les nouvelles technologies obligent les entrepreneurs à avoir une vision différente de leur métier. Si, pour que les changements structurels et organisationnels puissent s’opérer sans difficulté, il faut des procédures, il est également nécessaire de pouvoir compter sur des hommes et des femmes qui acceptent les changements et sur un management qui intègre que c’est au niveau de l’individu que réside la clé du succès espéré. Pour conduire ces mutations, le CEPEGRA vous invite à assister à la conférence organisée le 12 décembre 2000 à 18 heures et qui traitera des changements, de leur incidence sur la gestion de ressources humaines en termes de mise en place des structures nécessaires à la réussite. Pour tout renseignement : Technofutur Cepegra, avenue Georges Lemaître 22 à 6041 Gosselies, Tél. : (0)71 250 333. SALONS 31/10 > 6/11 MEDIA PLANET 2000 Salon du multimédia de loisir, du son, des jeux vidéos… Au Parc des Expositions de Bruxelles. 15 contact emploi Internet devient un outil de plus en plus important pour ceux qui veulent avancer sur le plan professionnel. Mais c'est aussi un véritable labyrinthe... Comment trouver rapidement l'information dont vous avez besoin? une cellule emploi à votre service … Créée début février 2000, la cellule de reconversion s’est occupée du reclassement de 114 personnes issues de la faillite d’EDP/Cartiaux. Profitant de cette expérience, le centre a décidé de s’ouvrir naturellement vers d’autres demandes extérieures mais toujours dans le monde graphique. En effet, reconnue dans son activité, la cellule reçoit fréquemment des appels Grâce à hotjob, le portail de l'emploi et de la formation sur Internet, c'est trois fois plus facile: tant des employeurs, que des demandeurs d’emploi. Technofutur CEPEGRA a donc décidé de créer un service d’accompagnement professionnel basé sur la méthodologie de la cellule. Ce service s’ouvre également pour les employeurs, puisqu’il leur offre des ressources dans un large éventail de qualifications graphiques. Vous trouvez des milliers d'offres d'emploi dans tous les domaines. Vous accédez à une mine d'informations préparées par des spécialistes du marché de l'emploi. Vous êtes guidé vers d'autres sites Web en Belgique ou à l'étranger, des entreprises qui recrutent, des agences d'intérim, des bureaux de recrutement, des services publics, des associations, ... hotjob est une initiative du FOREM cofinancée par la Région wallonne et le Fonds social européen …entrons en contact Renvoyez le bon ci dessous et nous vous contacterons au plus vite Technofutur CEPEGRA • Cellule de reconversion • Robert STOCK • Jean-Luc URBAIN Avenue Georges Lemaître, 22 • B-6041 Gosselies • Tél. : 071/250 387 - Fax : 071 250 399 Nom de votre société : Votre nom : Adresse: Code : Tél. : E-mail : Votre fonction dans la société : Ville : Fax : VOTRE OFFRE : Emploi - Stage - PFI - Autres *: Vous recherchez : Remarques : *Biffer les mentions inutiles À faxer ou renvoyer au centre Pour recevoir notre Cepegra catalogue- Avenue des formations, ou renvoyez-nous ce bon- avec coordonnées à Technofutur Georges faxez Lemaître 22 - 6041 Gosselies Fax : vos 071/250 399 TECHNOFUTUR - CEPEGRA - Avenue Georges Lemaître 22 - 6041 Gosselies - Fax : 071/250 399 Je souhaite recevoir le nouveau catalogue reprenant les formations en modules dispensées dans le centre de formation. Je souhaite recevoir le catalogue de la formation en management en communication et production graphiques. Je souhaite participer à la conférence : « Nouvelles technologies et nouveaux machés » du 7 novembre 2000. Je souhaite participer à la conférence : « Ressources humaines : l’homme facteur de réussite » du 12 décembre 2000. Nom : Mme/M. : Prénom : Fonction : Entreprise : Adresse : Code postal : Téléphone : Localité :