Une nuit à Venise
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Une nuit à Venise
Une nuit à Venise Je vous conte l’histoire surprenante parue dans les journaux à scandale de deux jeunes gens. Louise, jeune fille héritière d’une famille connue et appréciée en France, rencontre par un heureux hasard Antoine, jeune homme de main travaillant aux mines de charbon. En effet cette dernière, se passionnant pour le journalisme, voulut interviewer un mineur et eut la chance de pouvoir parler à Antoine, bavard et pétillant, non comme ses compagnons renfermés et mornes. Son article très bien écrit du fait du réalisme des descriptions a permis au pauvre Antoine de gagner quelqu’argent ce qui lui changea la vie quelque peu. Bientôt Louise et Antoine s’aperçoivent qu’ils se manquent l’un à l’autre. Alors ils commencent à se revoir souvent et ainsi commence la romance. Quelques années plus tard, enfin décidés à franchir le pas, les deux tourtereaux décident de se marier. Passionnés tous deux par les voyages, le père de Louise a l’idée d’organiser la cérémonie a Venise, destination le plus romantique qui soit ! Le 8 décembre au matin les amoureux se préparent, tout excités, et après de brefs adieux rejoignent la calèche qui les attend pour leur destination de rêve. Pendant une semaine, Antoine et Louise traversent toutes sortes de contrées sans vraiment les voir, l’esprit agité, tout à leur union future. Enfin arrivés après de longues heures, ils sont accueillis dans l’auberge de M.Bigocelli, personnage aimable et souriant, parlant constamment. Chaleureuse et confortable, la chambre est parfaite pour un séjour inoubliable. Subrepticement, l’aubergiste les prévient qu’il a préparé une surprise à leur intention. Se laissant guider par celui-ci dans le dédale des rues, Antoine et Louise remarquent que le carnaval bat son plein dans la ville. Émerveillés par la beauté des masques colorés aux formes multiples, les costumes fabriqués chez de grands couturiers Vénitiens ou de petites échoppes locales, les deux prétendants restent contemplatifs. Tant bien que mal, ils finissent par arriver au lieu de la surprise. Une petite gondole les attend sur un quai avec, à bord, un batelier qui les regarde d’un air glacial. Monsieur Bigocelli confie les deux futurs mariés. Alors, le gondolier ordonne à Louise et Antoine de monter. Étonnés un instant par ce ton impérieux, ils hésitent à s’exécuter mais finissent par s’y résoudre. Une fois assis et blottis l’un contre l’autre sous une couverture, le gondolier commence à ramer calmement vers le centre du canal. A la nuit tombante les ombres s’allongent, le carnaval est encore plus impressionnant vu du fleuve. C’est dans cette torpeur que les prétendants s’enfoncent insoucieusement dans une épaisse brume venue de nulle part… Un silence pesant s’installe, le brouillard les engloutit tel un monstre surnaturel. Soudain la température chute de plusieurs degrés. Louise frissonne. Inquiète et déboussolée, elle se retourne et découvre derrière l’embarcation des centaines de formes indistinctes flottant, à quelques mètres à peine. Horrifiée, elle hurle à plein poumons. Paniqué par le cri, Antoine se retourne et aperçoit à son tour les formes se rapprochant lentement de la gondole. A cet instant, le gondolier ordonne d’une voix rocailleuse à Louise de se taire et de se retourner. Antoine tente de la rassurer, qui se trouve au bord de la crise de nerfs mais, aussi terrifié qu’elle, l’intonation de sa voix ne change pas grand-chose. Le gondolier entreprend alors d’enlever son masque et son costume, laissant découvrir la même forme flottante que celle des poursuivants. Louise émit un cri rauque tandis que d’un ton macabre le gondolier lance : « Bienvenue en Enfer » Éberlués par la situation, Louise et Antoine aperçoivent à présent une immense masse noire et floue au loin. Au fur et à mesure qu’ils se rapprochent de cette chose, leur cœur s’accélère et leurs yeux s’embrument de larmes. Enfin ils constatent que cette ombre est un temple. « C’est ici que vous périrez » reprit le gondolier. Les deux prétendants ont tout juste le temps de s’adresser un dernier regard qu’on objet les percutent si fort qu’ils en perdent connaissance. Louise et Antoine se réveillent tant bien que mal sur la gondole avec une douleur aigue à la tête. Précipitamment Antoine se tourne vers le gondolier qui porte à présent un visage apaisant. Voyant Antoine pris de panique, le batelier leur explique qu’ils s’étaient docilement endormis et qu’ils avaient malencontreusement percutés une autre gondole, choc qui les avait réveillés en sursaut. Se tournant lentement l’un vers l’autre les deux amoureux se lancent un regard interrogateur. Incertains des événements passés, ils descendent de la gondole à présent accostée et rejoignent l’auberge confusément. Ecrit par Jean Mathilde, Petre Teodora, Fady Ali, Farmache Silviu, Delen Maelle.