L`ENFANT, SON CONCEPT ET SA PRISE EN CHARGE AU COURS

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L`ENFANT, SON CONCEPT ET SA PRISE EN CHARGE AU COURS
L’ENFANT, SON CONCEPT ET SA PRISE EN CHARGE
AU COURS DES EPOQUES ET DES CIVILISATIONS
Claude REGNIER
Novembre 2008
L’ENFANT, SON CONCEPT ET SA PRISE EN CHARGE AU
COURS DES EPOQUES ET DES CIVILISATIONS
Cette question est vaste et complexe et mériterait à elle seule plusieurs exposés.
Aussi ce travail sera un survol, un panorama général certainement incomplet et
superficiel, parfois caricatural, réducteur voire polémique. Il sera fait appel au
témoignage des écrivains et poètes car nombre d’entre eux ont eu avec l’enfant
une relation privilégiée.
Quatre parties composent cet exposé :
Des généralités avec des définitions servant d’introduction
Des données historiques permettant grâce à la machine a remonter le temps
d’effectuer un voyage autour du globe
L’état des lieux et son constat dans les périodes contemporaines et actuelles
Les perspectives d’avenir en guise de conclusion
GENERALITES
L’enfant.
Pour Milan Kundera l’enfant est « une existence sans biographie » ;
En réalité le mot enfant dérive du latin infans : in / fari c’est à dire « qui ne parle
pas » . Actuellement on définit l’enfant au sens large : de la conception « enfant
en devenir, être humain potentiel » jusqu’à l’âge adulte.
Concept
Le mot concept obéit à une définition philosophique, c’est une idée conçue par
l’esprit.
C’est une représentation mentale et abstraite.
L’enfant va franchir différentes étapes
Le point de départ est la fusion des gamètes.
Elle donne un œuf qui devient embryon puis fœtus. C’est ensuite le nouveau né
pendant le premier mois de vie (dont Garcia Lorca écrivait « c’est le nouveau
né, fleur d’écume sur l’eau de la souffrance humaine »). Lui fait suite le
nourrisson puis l’enfant au sens restrictif jusqu’à la puberté où l’adolescent
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assure la jonction avec l’adulte. Il s’agit d’un processus continu à vitesse
variable, physiologique où s’associent croissance et maturation.
Croissance non seulement pondérostaturale mais aussi des tissus et des organes
avec multiplication cellulaire.
Maturation par différenciation et spécialisation des cellules à partir des cellules
souches initiales.
Ces phénomènes varient suivant la topographie et la chronologie (certains tissus
et organes pouvant rester quiescents longtemps après la naissance tels les
organes sexuels).
Conséquence : l’enfant n’est pas un adulte en réduction, en miniature mais un
être en plein développement.
Maurice Chapelain résume ainsi les âges de la vie « l’enfant se laisse vivre,
l’adolescent attend de vivre, l’homme essaye de vivre et le vieillard de
survivre ».
Quant au concept d’enfant :
C’est tout ce que l’enfant sous-tend, exprime pour ses parents et sa communauté,
tout ce qu’il peut pour eux représenter.
Cet être en développement doit être en harmonie avec son environnement.
Or, l’enfant, dès sa naissance, est plongé dans un monde d’adultes fait par et
pour les adultes. Comme le dit Julien Green : « les enfants sont les personnes les
moins bien comprises sur la terre et c’est parce que la terre est gouvernée par
des grandes personnes qui ont oublié qu’elles furent aussi des enfants ».
D’emblée se pose la relation adulte enfant, relation fréquemment à type de
domination par l’adulte.
« les enfants, peut-être seraient plus chers à leur pères et réciproquement les
pères à leurs enfants sans le titre d’héritiers » (Montesquieu).
« les enfants commencent par aimer leurs parents devenus grands ils les jugent ,
quelquefois ils leurs pardonnent » (Oscar Wilde).
« la reconnaissance est une dette que les enfants n’acceptent pas toujours à
l’inventaire » (Honoré de Balzac).
« Les enfants c’est comme les années on ne les revoit jamais (Julien Green).
Ce qui entraîne ce constat :
« Il est si peu d’enfants à égaler leurs pères ; pour tant qui peuvent moins,
combien peu peuvent plus » (Homère).
« A quoi sert la vie si les enfants n’en font pas plus que leurs pères » (Gustave
Courbet).
Ce concept d’enfant à beaucoup variè en fonction des époques, des ethnies, des
croyances, des civilisations, des circonstances politiques, économiques et
démographiques.
Le statut de l’enfant variant du rejet à l’adoration de l’esclavage à la royauté
(l’enfant–roi pouvant se comporter comme un tyran).
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La première question qui vient à l’esprit est : pourquoi des enfants ?
Les réponses sont multiples :
Parce que :
-
C’est normal, naturel, physiologique
C’est un devoir moral, religieux ou sociétal
(par exemple, pour payer les retraites)
C’est l’influence des médias et l’image publicitaire de l’enfant
C’est une richesse à qui l’on transmet culture et patrimoine. « nos enfants
c’est notre éternité disait Robert Debré ».
C’est l’enfant compensateur devant réaliser ce que ses parents ont été
incapables de faire.
C’est l’enfant objet idéal dans l’inconscient parental mais souvent objet
d’une déception future.
C’est l’enfant justification démontrant que la vie a un sens, un
prolongement : « faire l’amour est une manière de vivre, faire des enfants
est une manière de survivre (Robert Escarpit).
C’est de plus en plus l’enfant programmé par projet de couples. Mais en
France une étude toute récente montre que dans un tiers des cas aucune
explication valable n’est retrouvée.
D’où la réflexion de Lucien Israël : « Heureux les enfants qui naissent
sans que l’on sache trop pourquoi).
Et pourtant :
« On n’a pas un enfant comme on a un bouquet de roses » (Garcia Lorca)
ou, à contrario, Pauline Bonaparte : « les enfants ? je préfère en
commencer cent que d’en terminer un seul.
L’ENFANT, SON CONCEPT ET SA PRISE EN CHARGE :
LES DONNEES HISTORIQUES
L’Afrique
Berceau de l’espèce humaine.
- La structure de la Société traditionnelle pré coloniale est basée sur des activités
exercées en commun : travail des champs, chasse, pêche, produisant des biens
de consommation pour tous.
L’éducation des enfants relève de la communauté toute entière. Leur
comportement signifie la réussite ou la faillite de toute cette communauté ;
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L’enfant existe avant même d’être conçu ; pendant la grossesse c’est un être
humain à part entière. Il ne peut être volontairement détruit à ce stade sans que
cela apparaisse comme un crime.
Il existe de nombreux rituels d’attribution du nom à l’enfant et de tests
d’initiation à l’âge adulte. Certains comme l’excision chez la fille sont à
proscrire. L’enfant orphelin est l’enfant de tous.
La colonisation, puis l’indépendance vont bouleverser cette société :
L’urbanisation, les guerres, les déportations, la pauvreté qui en est la
conséquence, ont entraîné un recul des valeurs traditionnelles et une dégradation
inquiétante des mœurs.
L’exode rural est massif et le taux de chômage très important dans des villes
surpeuplées et insalubres, aux infrastructures dépassées. L’éducation est
inadéquate et le système de santé inapproprié. L’épidémie de sida se poursuit.
La vaccination contre la rougeole en a réduit l’incidence de 68 %.Dans de
nombreuses régions sévissent famines et viols systématiques voire génocides.
Asie– Orient – Extrême Orient
- La Chine
Sous Confucius le but du mariage est la procréation de nombreux enfants surtout
mâles, pour être agriculteurs et pour assurer la pérennité du culte des ancêtres. Il
existe des formules médicales pour prédire le sexe. L’infanticide existe, surtout
pour la fille. De même la vente des enfants.
Confucius édicte les neufs devoirs de la mère :
Mettre les enfants au monde, les porter, les bercer, les allaiter, les élever, les
nourrir, les éduquer, les instruire, préparer leur avenir.
- L’Inde
Le mariage traditionnel est polygamique.
Existence de mariages d’enfants.
L’avortement spontané est dû à des démons.
L’avortement provoqué est un crime condamné par le bouddhisme. L’infanticide
est l’apanage de la fille.
A la naissance le nouveau né est lavé et purgé de son méconium avec du miel.
On pratique son horoscope. Le père regarde ou non son enfant.
L’enfant est massé deux fois par jour et frictionné à l’huile de coco. Il est baigné
et porté par sa mère sur le dos.
Les Amérindiens et les Précolombiens
Variations géographiques
- Mexique et Pérou : le niveau est supérieur et la civilisation de type urbain.
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- Amérique du Nord et certaines régions d’Amérique du Sud : niveau inférieur.
Civilisation de type nomade.
Le but du mariage (entre 16 et 22 ans) est de procréer des enfants.
L’avortement est interdit et l’inceste réprimé (sauf pour les monarques
péruviens).
Le mariage est polygame dans la population riche, monogame dans la
population pauvre.
Allaitement poursuivi jusqu’à 2 ou 3 ans.
Port de l’enfant sur le dos – chez les Aztèques l’alimentation infantile est
réglementée (codex Mendoza).
Déformation traditionnelle du crâne par allongement ; mutilations et
incrustations dentaires ; perforations et déformation diverses : lobule de l’oreille,
nez, langue, lèvres … tout cela rappelant les méthodes modernes de piercing et
autres techniques.
Il existe un infanticide rituel, une initiation à la puberté (passage à la vie
d’adulte).
Pratique importante de la culture physique et de la compétition ; ascétisme avec
épreuves de jeune, d’exposition au froid, au chaud.
Amputation volontaire des phalanges, incisions dorsales des téguments.
Mésopotamie : Sumer – Assyrie - Babylone
Civilisation ancienne : 2500 ans avant J.C ; caractérisée par le respect de l’ordre
et des lois (code d’Hammourabi).
Protection de la veuve et de l’orphelin.
Défense des enfants adoptés, des femmes divorcées, ou des femmes esclaves.
L’avortement provoqué est interdit. La survenue de malformations congénitales
ou de gémellité est annonciatrice d’un malheur familial.
Pas d’infanticide des filles à la naissance.
L’éducation des enfants males (surtout instruits pour être de futurs scribes) est
stricte avec usage de châtiments corporels.
Un adage assyrien à retenir :
L’épouse est l’avenir de l’homme.
Le fils est le refuge de l’homme.
La fille est le salut de l’homme.
La belle fille est son démon.
L’Egypte
Importance du mythe d’Isis et d’Osiris avec la naissance puis le décès de
l’enfant Horus, ressuscité par le dieu Thot.
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Le mode normal d’alimentation du nouveau né est l’allaitement au sein. Les
nourrices sont importantes en particulier pendant la période hellénistique : ce
sont des esclaves recrutées pour 3 ans dont 6 mois d’allaitement au sein.
Il existe des recettes pour augmenter la montée du lait et en apprécier la qualité.
On retrouve des tests pour connaître la fécondité de la femme et le sexe de
l’enfant.
Certain ont été transmis par Hippocrate et utilisés en occident jusqu’au 17e
siècle.
La déesse Knoum, déesse de la fécondité, protège le développement du fœtus.
Hathor préside à l’allaitement au lait animal.
La circoncision de l’enfant n’est pas obligatoire mais est considérée comme une
mesure d’hygiène.
Les Juifs
Torah et Talmud sont à la base de la religion juive. L’infanticide offert aux
Dieux (Moloch) existe chez les sémites phéniciens et carthaginois. On retrouve
l’infanticide et l’exposition dans l’ancien testament : voir le sacrifice d’Isaac par
Abraham.
Le nouveau testament améliore la condition de l’enfant. Le mariage de
polygame devient monogame.
Les talmudistes connaissent la transmission des caractères physiques et
génétiques.
Le mariage se fait entre 18 et 20 ans pour les garçons, après la puberté, chez les
filles.
Il n’y a pas de célibat masculin.
L’avortement spontané est une punition divine. Le fœtus né prématuré à 8 mois
est considéré comme non viable.
La réanimation néonatale par bouche à bouche existe dès cette époque.
A la naissance, l’enfant est lavé à l’eau et allaité immédiatement ou presque
aussitôt pendant une durée de 18 mois à 3 ans.
On entoure le nouveau né de bandages multiples pour modeler son crâne, son
tronc, ses membres. On allonge le rachis au moyen d’une suspension par les
pieds.
La circoncision a lieu le 8ème jour (à l’exception d’une naissance prématurée ou
d’une infection néonatale). Cet acte, d’origine égyptienne, a une valeur
sacramentelle
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Grèce – Rome – Byzance
- Grèce
Deux conceptions s’opposent : Sparte et Athènes
- Sparte
Deux personnage à retenir : Lycurgue (800 – 750 avant J-C) et Dracon –
Etablissement d’un régime misogyne à but militaire. L’enfant est la propriété de
l’état. Il n’est conservé que s’il est robuste, s’il est malformé ou débile, il est jeté
dans le ravin du Taygéte. Il est allaité par sa mère et élevé sans bandes ni
maillot. Il doit cultiver force physique et endurance à la douleur, considérées
comme des vertus civiques. Il n’y a que peu de place pour la formation
intellectuelle, les filles subissent la même éducation.
Le mariage est obligatoire jusqu’à 60 ans. On vit sous la tente. On parle peu,
d’où le terme de laconique (la Laconie étant la région de Lacédémone). L’idéal
est Léonidas, général qui s’est illustré au Thermopyles.
- Athènes
Athènes est beaucoup plus libérale. Elle est régie par le code de Solon (640 –
551 avant JC). Les nouveaux nés ont maillots et bandes et contrairement à
Sparte peuvent être allaités par des nourrices.
L’enfant male est élevé dans sa famille jusqu’à l’âge de 6 ou 7 ans. Vient ensuite
(par un grammairien) l’instruction de l’école élémentaire : lecture, écriture,
mythologie, calcul.
Les filles reçoivent à la maison une formation pratique avec au maximum
lecture et écriture.
Il faut favoriser simultanément et de façon harmonieuse le développement
physique et mental : l’idéal en est la République de Platon où le plus haut
dignitaire est le ministre de l’éducation.
Donc une culture synchrone de l’âme et du corps conduisant à la vertu, la beauté
et la santé.
La période hellénistique voit décroître l’importance de la gymnastique.
Le mariage est obligatoire entre 30 et 35 ans. Les enfants sont allaités par leur
mère.
Pour les classes supérieures : nourrices esclaves ou captives.
Infanticides et exposition sont proscrits. Se remémorer le sacrifice d’Iphigénie
mais à l’encontre voir dans l’Iliade les tendres adieux d’Hector à Andromaque et
à son fils, Astyanax ; voir aussi les émouvantes stèles des enfants du musée du
céramique. Quant au problème de la pédérastie, il s’agit de l’amour entre maître
et élève : amour « platonique » ou avec relation homosexuelle.
Rome et la civilisation Hellénistique
- Sous la République
Le statut de l’enfant est défavorable.
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Baigné à la naissance, le nouveau né est déposé aux pieds du père qui accepte
ou rejette l’enfant. Si rejet, l’enfant est exposé. S’il survit il est esclave. Les
sacrifices humains ne sont interdits qu’en 97 avant JC.
L’allaitement animal et ses légendes : enfants loups. Mythe de Romulus et
Remus.
- Sous l’Empire
Différents empereurs interviennent en faveur de l’enfant, jusqu’à Constantin
qui interdit l’abandon et la vente d’enfant et qui assimile l’infanticide au
parricide.
L’enfant romain reste infans jusqu’à 7 ans, puer jusqu’à 16 ans, majeur
politique à 17 ans, majeur juridique à 25 ans et adolescent jusqu’à 30 ans.
L’âge minimum est de 12 ans pour la fille et 14 ans pour le garçon pour le
mariage.
L’enfant porte une bulle d’or ou de cuir renfermant une amulette ; cette bulle,
signe d’une naissance libre, est conservée jusqu’au mariage pour la fille,
jusqu’à la mise de la toge prétexte pour le garçon.
La civilisation grecque a fortement influencé l’éducation. Jusqu’à 7 ans
l’enfant male est dans sa famille jouant avec sa mère à divers jeux.
A 7 ans, le père prend en charge l’éducation souvent aidé par un magister
(fréquemment esclave) : lecture, écriture, calcul, formation professionnelle et
surtout militaire.
L’éducation des filles est exclusivement familiale.
L’influence grecque s’illustre par des précepteurs qui enseignent les
classiques grecs et latins, la rhétorique, l’éloquence judiciaire et politique, la
culture physique (surtout par hygiène).
Il existe un système de bourses.
L’avortement de pratique courante sera ultérieurement combattu par les Pères
de l’église.
Les Stoïciens, en effet, affirment que le fœtus in utero n’a pas d’âme et n’est
qu’une partie de sa mère. Cependant ce concept évolue, le fœtus enfant
devient animé30 jours après la conception, 42 jours pour le fœtus féminin.
Importance de Soranus (Ephèse) (premier vrai pédiatre, gynécologue et
accoucheur).
Double ligature du cordon, lavage des yeux à l’huile. Examen du nouveau né
pour diagnostiquer des malformations, une débilité (par maladie in utero ou
de cause héréditaire), ou une prématurité.
Il faut laver le nouveau né à la naissance, le purger pour éliminer le
méconium, le frictionner et le coucher.
Il doit être emmailloté mais sans modelage de la tête. Le nombre de tétées est
libre. Soranus décrit la diversification alimentaire et conseille le sevrage
entre 18 et 24 mois.
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Si l’enfant est trop gros, il faut réduire l’apport alimentaire (voir lutte et
prévention actuelle de l’obésité).
L’allaitement artificiel est utilisé (nombreux types de biberon retrouvés).
Soranus décrit les principaux signes de maturation pubertaire. Il a vécu sous
l’empereur Trajan.
Byzance
De nombreuses influences s’interpénètrent :
Hellénistiques, romaines, iraniennes et chrétiennes.
Citer Oribase – Aetius d’Amide – Paul d’Egine.
D’abord prolongement de la médecine grecque, puis association de la
médecine irano arabe.
Etroite conjonction église médecine : dans chaque évêché existe un hôpital,
dans tous les monastères, une infirmerie.
Création de crèches, d’orphelinats et de dispensaires.
Condamnation sévère de l’infanticide et de la vente d’enfants comme
esclaves.
Code de Justinien (534) : liberté absolue pour les enfants trouvés qui ne sont
la propriété de personne.
L’Islam – les Arabes
Importance du Coran dans la religion musulmane.
Les femmes sont confiées aux hommes et vivent cloîtrées chez elles. Elles
doivent être obéissantes. Allah a fait de l’homme un être supérieur, le
consentement de la femme pour le mariage n’est pas nécessaire.
La naissance de l’enfant est célébrée par une semaine de festivités avec
échanges de cadeaux.
Les premiers mots entendus par l’enfant et constamment répétés sont : « il
n’y a pas d’autre divinité qu’Allah et Mahomet est son prophète ». Ce seront
toujours ces mêmes mots que l’on dira sur sa tombe.
L’infanticide est interdit sauf pour les filles. Au 7ème jour de vie, l’enfant
reçoit son nom au cours d’une fête (sacrifice de deux chèvres pour un garçon,
une chèvre pour une fille).
A 7 ans, l’enfant abandonne la société exclusive des femmes ; il est mis à
l’école dans une mosquée avec apprentissage de la lecture au moyen
d’extraits du Coran. Le père apprend les bonnes manières à son fils : ne pas
trop manger ni parler, ne pas éructer en public, ne pas dire du mal de son
prochain. « Rhazes, Maimonide… »
Avicenne, qui conseille le modelage du crâne, l’éducation physique,
l’obéissance aux parents, la réclusion des filles et des femmes
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L’Europe occidentale et la France
Une date essentielle : Celle de 395 et qui marque la séparation de l’Empire
Romain en deux parties : orientale avec Constantinople pour capitale et
occidentale qui s’effondre en 740.
Sous le haut Moyen-âge et en particulier du 4ème au 8ème siècle, sous les
Mérovingiens, les Barbares continuent à envahir la gaule : Wisigoths,
Burgondes, Francs et Alamans influencent réciproquement les gallo-romains.
L’apport chrétien officialisé par Constantin s’y associe et se confirme par le
baptême de Clovis à la fin du 5ème siècle.
Une double entité dominante se met en place : les rois et les nobles, l’église,
ses hauts dignitaires et les monastères. Tout cela dans un climat de violence
quasi permanente qui requiert un besoin de protection dans les espaces
publics et privés entraînant l’appel à l’invisible par les saints protecteurs.
L’enfant n’est pas totalement « le mal aimé de la société du haut Moyenâge » mais il est vital d’avoir des enfants pour perpétuer les lignées et
transmettre le patrimoine, pour avoir une force de travail, pour ne pas vieillir
seul. (Isabelle Real).
L’infanticide persiste surtout pour les enfants malformés l’abandon d’enfant
ou l’oblation dans les monastères existe. On s’efforce de lutter contre la
stérilité. La répudiation des femmes se perpétue.
Il existe une angoisse de la femme devant le risque de la mort maternelle à
l’accouchement, devant la morbidité et la mortalité de l’enfant qui sont
souvent considérées comme une punition divine par les parents.
Démographie, économie et donc statut de l’enfant varient beaucoup en
fonction des épidémies (peste, choléra), des invasions et des guerres.
C’est à partir du 10ème siècle que s’amorce l’essor de l’occident : 69 millions
d’européens, répartis sur 2 millions de km2.
Au début du 6ème siècle après JC, les envahisseurs barbares militarisent les
élites pour transformer les enfants en soldats. D’où un effondrement culturel
qui va se prolonger pendant près de sept cents ans. Il n’existe plus
d’institutions scolaires pendant des siècles en Europe. Seuls les monastères
recueillent une partie de la culture romaine.
Durant le Moyen-âge, les fréquentes épidémies (exemple de la peste noire
des 6ème et 7ème siècles), les guerres (exemple, la guerre de 100 ans)
provoquent famine et malnutrition, accroissement de la pauvreté, chute de la
démographie.
Le statut de l’enfant est très changeant : La société médiévale ignore le
caractère puéril de l’enfant et le considère comme un adulte en miniature
(témoin les peintures et les sculptures d’enfants).
L’éducation se fait par apprentissage auprès des adultes dans une famille
autre que celle de l’enfant.
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Infanticides et abandons sont courants.
Saint Vincent et Sainte Odile sont, eux-mêmes, des enfants trouvés.
L’église édicte la monogamie et le célibat des prêtres. On privilégie l’enfant
légitime contrairement au bâtard qui est rejeté en dehors du groupe familial.
Des efforts importants sont faits (comme on le reverra) en faveur des enfants
abandonnés, en particulier par l’église.
La durée moyenne de vie est de 35 ans et la surmortalité infantile peut
atteindre 80 %.
Allaitement et soins aux nouveaux-nés sont les mêmes que dans l’Antiquité.
Les enfants abandonnés, bâtards, orphelins ou malades sont placés au milieu
des adultes dans les Hôtels Dieu. Ces structures sont tenues par des
institutions religieuses accueillant, outre les enfants, les pauvres, les
vieillards isolés, les invalides, les voyageurs et les pèlerins.
En 789, Charlemagne confie la responsabilité de ces enfants aux seigneurs
haut justiciers (qui sont souvent des dignitaires religieux).
Pendant de longs siècles, la situation de ces enfants restera dramatique
contrairement au paradoxe de Jules Renard. « Tout le monde n’a pas la
chance d’être orphelin » (mais il s’agit d’un règlement de compte familial).
Pour Boris Cyrulnik « un enfant n’a jamais les parents dont il rêve, seul les
enfants sans parents ont des parents de rêve ».
La première institution spécifique est fondée au 12ème siècle à Montpellier par
les chevaliers du Saint-Esprit. Elle accueille 600 enfants avec présence de
médecins, chirurgiens, éducateurs et nourrices ; des filiales se créent dans le
royaume.
En 1544, François 1er organise le grand bureau des pauvres pour « assister les
vieilles gens et les petits enfants de la ville et des faubourgs » (Paris).
En 1552, fondation à Paris de l’institution de la Couche pour accueillir les
enfants trouvés à Notre Dame où ils étaient portés.
Mais vers 1600 l’institution se dégrade en un commerce d’enfants (certains
utilisés à l’insu des familles pour remplacer des enfants morts ou vendus à
des mendiants qui les estropient pour les utiliser).
Comme il a été dit l’hospitalisation de ces enfants dans les hôtel-Dieu était
catastrophique (en 1530, certains chirurgiens attitrés avaient emporté des
enfants pour « faire de l’anatomie » à leur domicile.
Ce dramatique état de fait se poursuit entrecoupé de phases d’amélioration et
de régression jusqu’à la révolution de 1789.
La « charité individuelle » est abandonnée pour la « bienfaisance publique »
le changement de statut et de personnel provoque une désorganisation
souvent complète.
Pire encore, au moment des massacres de septembre 1792, de nombreux
enfants confiés à ces différentes institutions sont sciemment assassinés par
les révolutionnaires.
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En 1794, 92 % des enfants hospitalisés à la Couche de Paris meurent dans les
6 premiers jours.
De 1790 à 1800 le taux global de survie est de 3 à 4 %.
La réorganisation progresse. Des institutions spécialisées sont mises en
place : pour les aveugles (Valentin Haüy) pour les sourds-muets, pour ceux
que l’on appelle communément les idiots (rappeler l’action du chirurgien
Jean Itard en 1799 qui avait pris en charge, Victor l’enfant sauvage de
l’Aveyron et qui initie le regroupement de ces enfants à Bicêtre).
En reprenant à rebours le fil de l’histoire, on doit préciser que pendant les
temps de la renaissance, l’enfant nouveau né est entouré d’un linge.
Il subit onction d’huile et bain d’eau chaude salée. Maillot et bandages sont
de rigueur.
L’examen permet d’éliminer les malformations et les monstruosités décrites
par Ambroise Paré qui au 16ème siècle (1517 – 1590) déclare :
« Pleurer aux enfants est propice cela leur sert d’exercice ».
L’allaitement maternel est la règle.
On peut faire appel à des nourrices mercenaires après examen physique de
ces dernières et enquête de moralité.
On utilise tôt des bouillies faites de lait et de farine de blé.
La « valeur affective » de l’enfant a peu varié depuis le moyen-âge. Voir
Montaigne (16ème siècle 1533 – 1592): Tous ses enfants sont en nourrice où
ils meurent et il ignore leur nombre.
Mais l’école va progressivement se substituer à l’apprentissage.
Des traités de pédiatrie et de puériculture commencent à paraître.
L’époque classique (1620 – 1750)
Cette période, grâce aux registres paroissiaux, voit le début des statistiques
permettant une approche démographique plus fiable.
Elle est caractérisée par le « petit âge glaciaire » et son cortège de guerres et
de misère. 50 % des enfants meurent avant l’âge de un an.
En cas de deuil le comportement est passif et résigné et les filles sont moins
regrettées que les garçons.
L’autocratie paternelle est la règle. Vers 6 ans l’enfant est vêtu comme
l’adulte qu’il devient précocement.
Il faut citer l’action de St Vincent de Paul (1581 –1660) créant l’ordre des
filles de la Charité pour l’hôpital des Enfants Trouvés. (il faut combattre
l’entassement des enfants et la totale carence d’hygiène. Il faut leur assurer
un substitut matérnel, une instruction primaire et l’apprentissage d’un métier.
Tout ceci préfigure la Protection Maternelle et Infantile (PMI).
L’allaitement au sein est la règle. On utilise bouillies et panades. On choisit
les nourrices.
La mortalité maternelle et néonatale demeure importante. Exemple de
Mauriceau, accoucheur célèbre (1637 – 1709) créateur de cette discipline. En
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3 ans, 592 accouchements pratiqués 78 morts maternelles – 230 morts
néonatales.
A partir de 1663, rôle croissant des accoucheurs.
L’éducation par les Jésuites est réservée à une élite masculine : enseignement
spirituel et temporel, culture classique et moderne destinée à assurer l’accès
aux hautes charges professionnelles : cursus de 8ans en 2 cycles.
Période moderne
De 1750 à 1830 se dessinent les bases du service de santé publique, axé sur la
prévention.
A la fin du 18ème siècle, s’instaure un important débat sur la place de l’enfant
dans la société. Nécessité d’un équilibre pour chaque étape de maturation de
l’enfant. On discute de son éducation (voir l’Emile de JJ. Rousseau qui
pourtant place ses propres enfants à l’assistance publique).
On fait le procès de la médecine Hippocratique.
A un rationalisme anti-religieux se superpose un néo mysticisme naturaliste.
(Allaitement au sein – abandon des thérapeutiques – Rôle bienfaisant de la
nature).
L’état révolutionnaire prend en charge les enfants abandonnés avec une
importante mortalité initiale.
La mortalité infantile régresse : 25 à 27 % pour la 2ème moitié du 18ème siècle.
– 20 % vers 1850 – 6 à 7 % dans les années 1930.
L’environnement de l’enfant commence à être tout particulièrement étudié :
(voir les travaux de P. Ariès).
Famille nucléaire ou conjugale de l’ancien régime, mariages dit « de raison ».
La révolution industrielle entraîne la désagrégation de la famille
traditionnelle, parallèlement à la libération de la femme (voir l’exemple de
George Sand).
Au 17ème siècle l’enfant, comme on l’a vu, est très tôt assimilé à un adulte
(costumes, livres et jouets n’ont rien de spécifique).
La mort de l’enfant, fréquente, est ressentie comme un incident fatal,
inéluctable.
Au 18ème siècle, la suppression de l’allaitement mercenaire dans les classes
moyennes entraîne un resserrement familial. Le ressenti de la mort de
l’enfant est celui d’une perte irréparable.
On découvre les charmes de l’enfance : on discute de son éducation, de sa
pédagogie, de son alimentation, et des traitements éventuels.
Des magasins spécialisés pour son habillement, ses jouets, ses livres se
structurent (voir les contes de Perrault et les livres de la Comtesse de
Ségur…).
Des structures sociales, scolaires et médico-sociales se mettent en place.
Conséquence : tendance à la surprotection de l’enfant.
La troisième république organise l’instruction primaire.
En 1920, sont créées les écoles maternelles.
14
La scolarité est prolongée jusqu’à 14 ans puis 16 ans.
L’éducation des filles est très en retard par rapport à celle des garçons.
1850 : une école de fille doit être prévue dans chaque commune.
L’égalité entre lycées de garçons et de filles date de 1925.
On insiste sur l’éducation physique et le sport. L’aide sociale à l’enfance, la
médecine scolaire, la PMI se mettent en place.
L’OMS élargit la notion de santé qui n’est plus seulement l’absence de
maladie mais l’état de bien-être physique, psychique et social.
L’ENFANT ET SON CONCEPT
PERIODE CONTEMPORAINE ET ACTUELLE
Il s’agit d’étudier l’éco système : enfant – famille – communauté, leurs
interactions et l’interférence de nombreux paramètres extérieurs.
- Les données démographiques – (INED)
L’Urbanisation
En juin 2007 on estime à >50 % la population mondiale urbaine (10% en 1900)
urbanisation rapide des pays du Sud.
L’augmentation de la population mondiale
Les prospectives démographiques prévoient 8 milliards d’humains vers le milieu
du siècle dont plus de 50% d’enfants. La population de l’Inde devrait croître de
50% avec une prépondérance masculine de 108 à 125 contre 100 filles à la
naissance. Elle dépasserait 1 milliard d’habitants.
La Chine (octobre 2005) compte 1 milliard 400 millions d’habitants avec une
prépondérance masculine, une nette réduction du nombre des naissances (115
garçons contre 100 filles). Risque d’une inversion majeure de la pyramide des
âges.
Même situation en Corée du Sud.
Chine et Inde représentent actuellement 40 % de l’humanité. Prévision en
Afrique : 1 milliard d’habitants au milieu du 21ème siècle.
La situation en Europe et en France
Vieillissement de la population, non remplacement des générations.
(Exemple de l’Allemagne, Italie, Russie…).
En France, en Mars 2007, on dénombre 2 enfants par femme, taux proche du
seuil de remplacement des générations (1er rang de la fécondité, en Europe) un
enfant sur deux naît hors mariage.
La population devrait, en France, se stabiliser autour de 70 à 80 millions
d’habitants contre 64 millions actuellement.
En 2006, l’espérance de vie, à la naissance est de 80 ans : 77 pour les hommes
84 ans pour les femmes et ceci malgré l’excès d’alcool, le tabagisme et l’obésité.
15
La mortalité concerne 9,7 millions d’enfants de moins de cinq ans pour l’année
2006 dans le monde, soit 26 000 décès par jour (UNICEF).
- L’enfant, ses parents, sa communauté
Il faut concevoir l’enfant, sa famille et sa communauté, comme un ensemble, un
écosystème lieu d’échanges et d’inter réactions permanentes.
- L’Enfant
Il a un besoin absolu de l’amour de ses parents, de sa famille et des adultes qui
l’entourent donc d’un milieu familial et d’une communauté lui assurant son
épanouissement.
« Elever un enfant c’est lui apprendre à se passer de nous » (Ernest Legouvé).
- La Famille
Elle est ou doit être le support matériel, affectif, cognitif assurant socialisation et
éducation de l’enfant. On a beaucoup discuté sur le caractère, inné ou non du
lien mère – enfant.
« L’avenir d’un enfant est l’œuvre de sa mère » (Napoléon 1er).
Influence majeure sur l’enfant de la pauvreté et du stress familial, des
dépressions et des conflits inter parentaux. D’où, souvent, des familles éclatées,
recomposées, monoparentales, immigrées. Le rôle néfaste des parents et surtout
des mères, toxicomanes, éthyliques, souffrant d’affections
psychiatriques.L’affirmation :à mère dépressive enfant dépressif a été prouvée.
Aux USA plus de 50% des enfants ont fait l’expérience d’un divorce parental.
C’est encore l’évolution des mentalités et des modes de vie. Autrefois on se
mariait pour avoir des enfants, actuellement se produit un recentrage sur le corps
auquel il faut assurer le plaisir (en particulier sexuel) auquel il a droit. Ce qui
aboutit à un véritable culte réactualisant l’hédonisme s’associant à un
individualisme croissant.
- La Communauté
Urbanisation et migrations ont transformé la communauté traditionnelle. Les
populations urbaines deviennent de plus en plus multi culturelles et multi
ethniques. Des populations à système de valeurs et de cultures différentes s’inter
pénètrent. Il s’ensuit une impression de déracinement, de perte des réseaux de
support sociaux et de la cohésion communautaire. L’égalité entre enfants à la
naissance n’existe pas. En dehors de la disparité socioculturelle et économique il
y a une inégalité physiologique. Maturation et croissance donc performances
varient suivant les individus.Il en va de même pour le capital de gènes dont
chacun hérite.
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L’Enfant et l’Education
« Rien n’est moins raisonnable que de vouloir que les enfants le soient » (Mme
de Maintenon).
« Avec les enfants on fait comme on peut » (Georges Duhamel).
« Nous pouvons beaucoup apprendre des enfants, par exemple jusqu’où va notre
patience » (Franklin Jones).
En moins d’un siècle, il s’est produit fréquemment un transfert de l’éducation de
l’enfant, des parents aux enseignants.
Incapacité ou démission, laisser faire parental – Charles Perrault, l’auteur des
contes disait « trop de bonté dans les parents cause la perte des enfants ».
Autrefois (au début du 20ème siècle, les écoles de la 3ème république française
étaient des établissements régis par le Ministère de l’enseignement public et des
Beaux Arts et l’on ne parlait pas d’éducation nationale. Quant aux Beaux
Arts !… Ceci provoque une confusion du rôle et des fonctions entre famille et
système éducatif voire socio éducatif et judiciaire. Se posent les questions de la
formation et du métier d’enseignant, de la violence à l’école et des difficultés
scolaires. Questions anciennes : 3 exemples.
« Nos jeunes aiment le luxe, ont de mauvaises manières, se moquent de
l’autorité et n’ont aucun respect pour l’âge. A notre époque, les enfants sont des
tyrans ». (Socrate) .
«Ils ne font pas grand cas des sciences et des lettres et veulent aujourd’hui être
leurs propres maîtres, décidant à eux seuls ce qu’il convient d’apprendre, fut-ce
sans aucun fruit et sans utilité » (Sébastien Brant – 1494 – la Nef des Fous qui a
certainement inspiré Jérôme Bosch pour son tableau du même nom).
« Aujourd’hui c’est du napalm que l’adulte met dans la tête des enfants et il est
étonnant qu’il s’étonne quand l’enfant fabrique des cocktails Molotov même
avant d’être adolescent » (Jacques Prévert).
Mais il faut insister sur l’obsession parentale vis à vis de la note scolaire avec
une pression du résultat, sans parler, en France, de la tyrannie du diplôme. Tout
cela risque de provoquer une pression sur l’enfant, génératrice d’anxiété et
parfois de troubles comportementaux.
Luc Ferry rappelle les missions véritables du système scolaire.
Prévention de l’illettrisme, rétablissement de l’autorité des maîtres et de la
culture scolaire, réorganisation d’un collège prétendument unique qui doit
s’ouvrir à la voie professionnelle et à la découverte des métiers.
Les philosophes du 18ème siècle ont évoqué 3 conceptions de l’enseignement.
. Laisser à l’enfant une liberté absolue . assurer une éducation par le jeu et l’on
aboutit à l’anarchie.
. Conception à l’extrême opposé : dressage et l’on arrive à l’absolutisme.
. Conception moyenne : c’est par le travail que l’on peut respecter la liberté de
l’enfant et lui enseigner une discipline.
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Il existe un lien majeur entre l’idée républicaine, fondement de l’école moderne
et la valeur du travail. C’est l’association du respect de l’enfant et de la nécessité
de l’autorité.
Nécessité aussi de l’apprentissage et du goût de l’effort permettant l’accès à la
culture authentique. Rigueur intellectuelle ; discipline du corps et de l’esprit.
L’erreur dramatique est de séparer motivation et contrainte c’est à dire intéresser
d’abord, puis secondairement amener à travailler.
C’est le travail qui fonde la motivation et non l’inverse.
- Psychologie de l’enfant et problèmes psycho sociaux
Psychologie de l’enfant
Rappel génétique : genèse de l’intelligence, de l’affectivité – Développement
psychomoteur
Séparation progressive d’avec la philosophie au 19ème siècle par application de la
méthode expérimentale. On aboutit à une psychologie à visée scientifique.
On doit d’abord retenir la thèse de Freud.
Pour cet auteur, le développement de l’enfant est dominé par la sexualité. De
plus l’enfant se comporte comme un manipulateur (expression célèbre de
l’enfant pervers polymorphe).
L’enfant cherche, très tôt, à identifier les limites, pour les tester et tenter de les
modifier ou d’en diminuer la portée.
On définit par limite tout ce qui peut-être l’objet d’une négociation. L’enfant
apprend le monde qui l’environne avec ses règles fixées par les adultes. Plus il
grandit, plus il se trouve confronté à ces limites qu’il cherche à modifier ou à
fixer lui-même. Très vite, il comprend que le seul intérêt d’une règle est de
pouvoir la transgresser. Mais toute limite doit être justifiée.
Actuellement, abaissement ou disparition des limites. L’adulte ne doit pas
confondre autorité et violence ; il ne doit pas considérer l’enfant comme un petit
adulte voire s’identifier à lui.
Le philosophe Olivier Rey cité par Claude Dureton rapporte un fait essentiel
passé inaperçu.
En 1960 les poussettes d’enfant ont été retournées par les fabricants. L’enfant ne
regarde plus sa mère mais la rue. Ceci illustre la fracture entre la société
d’autrefois avec ses valeurs, et la société actuelle avec le fantasme de Jean Paul
Sartre de l’homme « auto construit ».
Parallèlement, on prescrit le langage bébé dont ne survivent que quelques mots,
essentiellement physiologiques comme dodo, pipi, caca, zizi ou bobo mais ce
mot a été monopolisé par les bourgeois bohèmes. Dès lors, on parle et raisonne
avec l’enfant comme avec un adulte. Question : cela résoudra t-il les pathologies
de la communication ? on peut en douter très fortement.
Force est de constater l’effacement des barrières entre les générations .
L’enfant, poussé par l’adulte, devient un acteur social et économique.
18
Il faut éviter le « pas de limite » ou le « trop de limites », trop rigides, pouvant
dans les deux cas conduire à une attitude provocatrice de l’enfant. Ceci peut
aller jusqu’à des violences physiques ou / et verbales envers ses parents (le plus
souvent sa mère).
En dehors de la psychologie, proprement dite, participent à cette question le
médecin, le législateur (interdiction du travail de l’enfant), l’historien
(conception progressive de la notion d’enfant depuis le moyen âge), le
sociologue et l’ethnologue, les éducateurs et les enseignants.
Il faut souligner l’importance en France, du livre de Philippe Ariès, (l’enfant et
la vie familiale sous l’ancien régime – 1960).
Il faut citer les travaux de J.Piaget, B.Spock , F. Dolto et B. Brazelton.
Jean Piaget (1896-1980 ) Professeur de psychosociologie et de philosophie à
Genève. L’enfant a des stades de développement et des modes de pensée
spécifiques.
Benjamin Spock (1903-1998) Pédiatre et militant politique. L’enfant est une
personne à part entière et les parents en savent plus qu’ils ne croient. Pas
d’éducation rigide. Premier livre : Comment soigner et éduquer son enfant.
Spock a été accusé de permissivité
Françoise Dolto (1908-1998) Psychanalyste et « médecin d’éducation
« Psychanalyse de l’inconscient centrée sur l’écoute .Relation parents-enfant
axée sur la mère.Critique actuelle de permissivité , témoins les citations
suivantes : « l’enfant n’a que des droits,les parents des devoirs » ; « les parents
n’ont pas à ètre des éducateurs »…
Thomas Berry Brazelton (1908). Pédiatre et psychiatre .Boston.U.S.A. Auteur
d’une échelle d’évaluation comportementale de la vie prénatale à l’age de 3 ans
basée sur 40 ans de consultations et plus de 25000 enfants suivis.Il individualise
les différents stades de la croissance psychosomatique de l’enfant et ses
acquisitions par étapes se régression et de progression avec prise en charge de
l’enfant et de ses parents .
..
- Les problèmes psychosociaux
Pour certains, il s’est produit depuis 1950 davantage de découvertes que pendant
tous les précédents millénaires de l’histoire de l’humanité. D’où une évolution
vertigineuse des techniques entraînant une adaptation souvent difficile des
modes de vie et des concepts.
En dehors des affections ou comportements relevant de la psychiatrie il faut
insister sur le rôle souvent néfaste des médias conduisant à une société du
spectacle régie par un ordre marchand ou la culture est un produit de
consommation.
Publicité, livres, télévision, cinéma, Web :
. L’enfant et la publicité avec ses 2 versants :
L’enfant acteur et l’action de la publicité sur l’enfant
. Les livres et les journaux, les bandes dessinées – mangas …
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. La télévision et le cinéma où sévissent la violence ; le sexe et la manipulation.
. Le web : le réseau mondial d’Internet, sans aucun contrôle, est la pire et la
meilleure des choses (risques majeurs de certains « blogs » et autres « face
books », transformant la démocratie d’institution en démocratie d’opinion.
. L’informatique et les jeux vidéo peuvent entraîner une véritable addiction,
(exemple des jeux interactifs où l’enfant devient acteur en mimant sur ces
consoles de jeux les gestes le plus souvent agressifs observés à l’écran et en
s’identifiant d’autant plus aux personnages virtuels de ces consoles de jeux (play
stations).
Que dire de la sophistication croissante des téléphones portables voire des Ipod
et autres I phone regroupant caméra, télévision, Internet…
La même réflexion vaut pour les jouets : F. Raynaud disait, il y a déjà
longtemps : « maintenant quant on rentre dans une chambre d’enfant c’est plus
une chambre d’enfant c’est un magasin de jouets » et l’on peut ajouter peuplée
de monstres, de gnomes de robots et autres sorcières.
D’où un endoctrinement massif par l’image, de l’enfant et de l’adulte
aboutissant à une véritable pollution de l’esprit, à un « décervelage » comme
aurait dit Rabelais. D’où le terme de « culture de la violence ». Aux USA, une
estimation en 1990 montre qu’entre 5ans et 15ans d’age, un enfant a assisté à
plus de 15 000 meurtres à la télévision, sans parler des jeux vidéo…Il en
découle une banalisation de la violence. Très tôt avant l’age scolaire les enfants
structurent un comportement agressif visant à reproduire ce qu’ils ont vu dans
les média.
Le même constat peut-être fait pour les chansons et la musique (témoin le rap)
ou pour certains sports (comme le football).
Et pourtant existent d’excellents films et d’excellentes vidéo pour les enfants
Simultanément on constate une régression du langage écrit qui devient
phonétique comme dans les « mails », du vocabulaire, de la grammaire. La
langue se dégrade, polluée par le verlan, par des anglo américanismes et, dans
notre pays, par des initiatives grammaticales discutables comme la féminisation
systématique des mots.
Ce sont aussi les locutions à la mode :
Pour le public :
Tout à fait pour oui, en fait, c’est trop ou c’est trop beau,c’est bluffant, c’est
super, people ou bling bling, c’est magique. Il faut retrouver les fondamentaux
et terminer par « un ouah » canin admiratif.
Pour les journalistes :
Le gouvernement doit revoir sa copie . Grenelle devient un nom commun.
Un tel est pointé du doigt et l’on vous donne le menu du conseil des ministres ou
de l’assemblée, et par-dessus tout il faut avoir une conduite citoyenne dans un
monde de rêve ou tout est bio(ce qui permet de majorer confortablement les prix
) Sans parler du développement durable et de ce qui est bon pour la planéte.
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- L’enfant et la médecine
La liste des questions est longue et l’on ne peut que citer celles ci :
L’enfant et la maladie – l’enfant et la mort – les maladies chroniques
(cardiovasculaires, respiratoires, rénales, rhumatologiques , l’enfant cancéreux).
Les greffes, la douleur et la souffrance de l’enfant (en particulier chez le
nouveau-né et le nourrisson) dont Dostoïevski écrivait : « la souffrance de
l’enfant est l’injustifiable ».
L’enfant handicapé et sa prise en charge.
L’enfant en réanimation : la qualité de sa survie l’arrêt de réanimation, la prise
en charge de sa famille.
La pathologie de l’enfant pauvre, de l’enfant exclus : malnutrition, retard de
développement physique et psycho social, augmentation de la maltraitance, des
accidents, de la morbidité.
L’évolution de la médecine :
Descriptive – curative – préventive – prédictive – voire défensive.
La nouvelle morbidité : VIH, hépatite C…
La résurgence de pathologies « disparues » (exemple de la tuberculose).
L’hygiène et la santé publique
La puériculture au sens large : certes diététique et protection infantile mais aussi
le développement physique, psychique et culturel de l’enfant.
- L’enfant et la Loi
Ici encore les problèmes sont multiples :
L’abandon d’enfant
L’infanticide (enfants congelés, enterrés …)
La maltraitance.
La responsabilité médicale et les procès en justice avec leurs conséquences :
baisse du recrutement dans certaines spécialités : anesthésie, chirurgie
obstétrique, pédiatrie et risque d’entrave à la recherche. Risque d’une médecine
« défensive » par judiciarisation et application excessive du principe de
précaution avec obligation de résultat.
L’évolution vers le « droit à la santé » le « droit à l’enfant » voire « à l’enfant
normal ».
- L’enfant et l’économie – la pauvreté - Les pays en développement
« On ne fait jamais tant d’enfants que dans les temps de pauvreté » (Diderot).
« La difficulté n’est pas de faire des enfants mais de les nourrir » (Malthus).
Les pays riches et les pays pauvres (l’axe Nord Sud).
Les aires de pauvreté (présentes aussi dans les pays riches).
Le seuil de pauvreté (pauvreté relative et absolue).
Rappel 6 milliards d’habitants sur cette terre, dont 50% ont moins de 18 ans, 2
milliards ont des conditions de vie très défavorables.
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L’enfant exclus qui réunit : désinsertion, désaffiliation, pauvreté, rupture du lien
social…
La reproduction du schéma parental.
Les groupes vulnérables : sans domicile fixe, sans domicile permanent, sans
papiers…
La discrimination masculine / féminine, présente dès l’enfance quant à l’accès à
l’enseignement et à l’éducation.
Le taux d’analphabétisme peut atteindre 70% dans certaines populations du
monde, les 3/4 de ce pourcentage concernant les femmes.
Le coût croissant de la médecine : examens, soins, nouveaux traitements,
nouveaux appareillages et les rapports coût/efficacité : toute somme indûment
dépensée pour un malade l’est aux dépens d’un autre malade.
- Récents et nouveaux problèmes
. les ventes de gamètes et les ventes d’enfants
. le clonage et les cellules souches
. l’utilisation d’embryons conservés
Les bébés double-espoir :un enfant porteur d’une maladie génétique curable
par transplantation de cellules souches hématopoietiques après sélèction d’un
embryon HLA compatible issu du méme couple et indemne de la mutation.
. Les mères porteuses ou les mères par procuration
. Les banques de sperme (par exemple de prix Nobel : voir la réflexion
d’Einstein à Jane Mansfield qui lui disait : Monsieur le Professeur nous
pourrions avoir un enfant par ce moyen. Il aurait votre intelligence et ma beauté.
Einstein aurait répondu mais Madame si c’était l’inverse ) .
. Le choix du sexe
. Les enfants de couples homosexuels
. L’abandon et l’infanticide, déjà évoqués
. L’adoption et les ONG
. Les enfants issus de l’immigration, les enfants réfugiés
. L’adolescent
Problème crucial, cumul dramatique :
Difficultés, retard et échec scolaire = troubles du comportement = agression,
opposition…
A l’inverse, ne pas oublier les enfants surdoués. (F. Coppé).
« Hélas, ne rions pas, car l’enfant – phénomène est au dernier degré de la misère
humaine ».
Les intoxications : tabac, alcool drogues …
Les accidents et la vitesse.
Le rôle des intoxications associées et la possibilité de suicides camouflés en
accidents.
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L’augmentation majeure de la violence, des meurtres et des suicides, de la
délinquance :
Exemple de l’enfant meurtrier rarement conscient de son acte et sans remords.
La violence et les jeux « en milieu scolaire, les abus sexuels », et la prostitution.
Les grossesses chez les très jeunes filles.
- L’enfant et l’éthique
Convention internationale des Droits de l’enfant (ONU – 1989)
Convention en 10 points :
Droit à la vie, droit à la santé, droit à l’éducation, droit à la famille, droit à la
protection, contre : le racisme, l’exploitation sexuelle, l’exploitation dans le
travail, contre la guerre et la privation de liberté, droit à l’identité culturelle et
religieuse, droit à l’expression.
Les comités d’éthique et la loi sur la protection des personnes.
Les lois de Bioéthique et la question du statut de l’embryon et du fœtus.
La relativité de l’éthique :
« l’éthique découle d’un affrontement permanent entre le possible et
l’acceptable, or le possible n’est pas le même partout et l’acceptable n’est pas le
même pour tous » (P. Royer).
Il faut toujours prendre en compte l’intérêt de l’enfant qui est parfois en
contradiction avec l’intérêt et la volonté parentale.
D’où : le constat de l’enfant dans le monde actuel.
Il faut rappeler l’opposition classique entre les vieux « pays avec les enfants
précieux » (terme à proscrire) et leur « médecine de luxe », et les pays
défavorisés à démographie excessive.
L’enfant est toujours la première victime des catastrophes naturelles, de la
famine, des épidémies, de la violence et des guerres.
Le catalogue est interminable et s’impose comme un martyrologue :
L’enfant battu, martyrisé physiquement, psychologiquement.
L’enfant massacré, comme l’écrit J. Prévert :
« O sang perdu, sang d’enfant, sang perdu et inutilement répandu ».
L’enfant orphelin (nul peut être n’en a mieux parlé qu’Epicure
« Malheur à moi ! dessous la terre s’en est allée, allée ma mère…
Elle nous a laissés tous seuls, orphelins à la vie en deuil
Je suis enfant et je suis là
Seul sur la route et sans escorte
Ô mon père, ma mère est morte,
Le malheur est tombé sur moi… »
L’enfant abandonné déplacé, affamé, séparé de sa famille.
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L’enfant endoctriné, transformé en délateur ou en soldat (plus de 250 mille
enfants militarisés dans le monde. Mémoire d’un enfant soldat (Ismaël Bea)).
De façon plus perverse encore dans les sociétés dites de consommation, l’enfant
acheté ou vendu, l’enfant victime de pédophiles, l’enfant objet de consommation
par les media, l’enfant de substitution ou de remplacement, l’enfant prétexte,
l’enfant alibi, l’enfant otage, l’enfant roi, l’enfant imaginaire…
CONCLUSION : QUEL AVENIR ?
Si l’on écoute les déclinologues, le futur est sinistre ; le monde sombre dans la
barbarie noyée dans un cortège de catastrophes naturelles ou provoquées :
Réchauffement climatique, fonte de la banquise, élévation du niveau des océans
trous dans la couche d’ozone.
On nous dit que pendant les 5 dernières années la fréquence des incendies ,
tornades, raz de marée, éruptions volcaniques, tremblements de terre et pluies
diluviennes a été multipliée par 4.
La pollution en tout genre nous envahit devenant le fond de commerce des
altermondialistes : pollution aquatique : rivières ,océans poubelles peuplés de
méduses ,pollution alimentaire ( avec entre autres les produits chimiques
C.M.R :C,cancérigènes ; M ,mutagènes ; R, reprotoxiques ,altérant la
reproduction humaine ) pollution acoustique, médiatique et ajouterai-je bancaire
et politique ;pollution atmosphérique dont on sait que même les bovidés y
participent (voir l’Argentine : les éructations des vaches y sont responsables du
tiers de ce type de pollution.)
De nouvelles et terrifiantes croisades religieuses illustrent ces mots de Pascal
« les hommes ne font jamais le mal si complètement et si joyeusement que
quand ils le font par conviction religieuse ».
Des épidémies voire des pandémies nous menacent : grippe aviaire, virus Ebola
ou autres virus africains ,zoonoses…
Prévision de déplacements massifs de populations entières, de guerres et de
génocides, de famine et de pauvreté. Effondrement économique et épuisement
des ressources énergétiques…
Mieux vaut arrêter cette litanie avant de sombrer dans une irréversible
dépression que toutes les cellules de soutien du monde ne pourraient traiter.
. Comment s’opposer à ces sombres perspectives ?
- Par une démographie contrôlée avec alphabétisation et éducation des futures
mères.
- Par une éducation à la santé.
- Par un contrôle de la mondialisation avec une économie restaurée aux
ressources partagées.
-Par une régression de la pauvreté »vœux pieux ???
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. En ce qui concerne l’enfant
Il faut impérativement une application généralisée et stricte de la Convention
Internationale des Droits de l’Enfant.
Les besoins de l’être humain, à cet âge de la vie, doivent avoir force de loi.
. Besoin absolu de l’amour de ses parents et de sa famille.
Besoin d’une communauté permettant son épanouissement
. Dépistage précoce des risques génétiques, comportementaux, psychosociaux…
. Accès à des services humanitaires et de santé coordonnés et intégrés, et à un
système scolaire lui permettant de réaliser toutes ses potentialités.
. Promesse à l’âge adulte d’un travail suffisamment valorisant et rétribué.
. Prise en charge des enfants dans la pauvreté (voir l’exemple de Chicago USA :
1 dollar dépensé épargne 4 dollar 75 d’éducation ultérieure et de coûts sociaux si
la mère à risque et son enfant sont pris en charge pendant et après sa grossesse.
---------------------------Nous pouvons au soir de notre vie avoir l’impression que ce siècle nous a
abandonnés comme des fossiles d’une autre époque. (voir Tchékhov quand il
écrit « les vieux c’est comme les enfants : ils voudraient qu’on les plaigne, mais
qui en a pitié ? »
Je voudrais terminer en laissant à nouveau la parole aux écrivains et aux
poètes car l’enfant est et doit rester l’espoir essentiel de l’humanité.
« Tout enfant est en quelque sorte un génie et tout génie un enfant » (A
Schopenhauer).
« Vous êtes à cet instant céleste de la vie où l’homme n’a pas d’ombre, où dans
ses bras ouverts quand il tient ses parents, l’enfant tient l’univers » (Victor
Hugo).
« Dans l’homme authentique il y a un enfant caché qui peut jouer » (Nietzsche).
« Prendre un enfant par la main,
pour l’emmener vers demain,
pour lui donner la confiance en son pas,
prendre un enfant pour un roi » (Yves Duteil).
« Un homme n’est jamais si grand que quand il est à genoux pour aider un
enfant.(Pythagore) .
Et le retour vers l’enfance, ce paradis perdu :
« Ce sont les langes, les langes où l’on voudrait, ah ! re-dorloter les méninges
(Jules Lafforgue).
« On croyait grandir , on a tout perdu en somme ,l’enfant est l’avenir de
l’homme.(Catherine Lara).
« Celui qui n’est pas occupé à naître est occupé à mourir ». (Bob Dylan) .
« L’enfance demeure la dernière au fond de l’homme qui s’éteint.
Le poète enfant demeure un renaissant matin » (Max Jacob )
« L’enfant est le père de l’homme » (William Wordsworth).
Tout ce qui nous éloigne de l’enfant nous rapproche de la barbarie » (Giraud).
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« Heureux celui qui sait garder son âme d’enfant » (Lao Tseu). ou,
« Grand est celui qui n’a pas perdu son cœur d’enfant » (Meng Tsen).
Je finirai par cet aphorisme de Tristan Bernard, que le pédiatre que je suis fait
entièrement sien :
« Je ne retomberai jamais en enfance, j’y suis toujours resté ».
Claude REGNIER
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