La physiologie de la femme
Transcription
La physiologie de la femme
La physiologie de la femme adulte recèle des leçons de vie révélant notre différence d’humain. d’humain L’accès au temps : les différents temps de vie de la femme forment l’équivalent d’un sablier du temps de la vie humaine. Le visage et le corps de la femme sont révélateurs des temps biologiques et des temps vécus. Les changements physiologiques correspondent à des changements de situation humaine : enfance, puberté, maternité, ménopause. Le temps au féminin se compose d’une période avant la fécondité, d’une période féconde offerte aux maternités et d’une période infertile, la ménopause permettant aux émotions de la vie de relation humaine créée de chercher un équilibre entièrement tourné sur la qualité des liens humains élaborés pendant la période féconde. Pendant cette période féconde, les rythmes de la vie au quotidien sont guidés par l’alternance de phases hormonales. L’association des deux temps hormonaux du cycle menstruel produit des échanges entre le milieu intérieur et ses mémoires et le milieu extérieur et ses activités sociales et familiales. La femme vit ainsi une sorte de cycles nuit – jour dans ses périodes hormonales. En effet, la phase des oestrogènes l’incite au désir d’ouverture, aux activités extérieures alors que la phase progestérone lui propose de plonger dans les mémoires sensibles et ainsi de pouvoir en ramener un contenu à rejeter, à transformer, à faire évoluer. Cette phase, souvent accompagnée de sautes d’humeur, d’état dépressif, de maux de tête ou de troubles circulatoires de retour veineux, pourrait être envisagée comme une chance à saisir pour renouveler les éléments de sa mémoire sensible et de reprendre l’évolution du cycle suivant, allégée… purifiée. Les troubles manifestés verraient leur disparition. L’expérience en a confirmé la réalité. Le poids du passé peut s’évacuer comme le fait la muqueuse utérine qui renouvelle totalement son revêtement pour que la phase suivante trouve un tissu neuf préparé à l’accueil d’une fécondation éventuelle, une nouvelle vie. Toute perturbation du cycle devrait être prétexte à comprendre le pourquoi des malaises. Les facteurs organiques sont pour la plupart du temps secondaire mais signifient des perturbations sensibles de cette physiologie qui, à partir de l’adolescence, a du mal à intégrer des mémoires d’anathème ou de mimétisme entourant l’incompréhension de la féminité. La femme qui accepte et se réjouit de sa fonction physiologique ne présente aucune anomalie du cycle et de la fertilité. La relation corps-cerveau est ici signifiante. L’équilibre général du physique chez l’adulte, homme ou femme, dépend de l’image cérébrale que le sujet s’en fait à chaque temps de l’évolution. Pour la femme, avant la période de fécondité, l’équilibre dépend des conditions de vie, des connaissances acquises, éducatives, et du climat affectif parental et amical. . Un corps adulte n’est pas obligatoirement en correspondance avec une sensibilité adulte. •L’intelligence sensible Notre nature humaine appartient à l’intelligence sensible. L’amour, l’amitié sont des passeurs des échanges fonctionnels aux échanges où les émotions proposent la part essentielle d’une Vie autre. De la gestation à l’amour maternel, la femme connaît et accomplit ce passage à notre différence d’humain. Elle se doit aujourd’hui d’en faire part au monde pour voir se réaliser l’éveil de l’intelligence sensible de l’homme et de l’enfant. Les temps de la grossesse représentent la gestation de la vie de l’autre, qui proposent une vie autre partagée, père-mère-enfant. Ces temps de la grossesse sont formés de trois périodes, trois trimestres qui reflètent les passages des trois étapes qui constituent toute évolution sensible. Premier trimestre, premier temps où la bousculade des équilibres précédents se manifeste quelquefois violemment mais révèle éliminations et transformations à faire des mémoires préexistantes. Deuxième trimestre où les échanges à double sens font émerger une communication euphorisante d’où il est quelquefois difficile de s’extraire quand se profile à l’horizon l’approche et la peur de l’inconnu : l’accouchement. Troisième trimestre : toutes les fonctions atteignent le maximum de l’adaptation possible et sont proches de la décompensation. La préparation de l’ouverture que certains pourraient comparer à une rupture, un danger de mort est l’approche d’une autre découverte de la vie. Au niveau de la communication, cette rupture va demander un changement complet proposant à l’un, le nouveau-né, sa liberté dans l’espace respiratoire et à l’autre, la mère, un engagement affectif dans le temps, que certains appellent lien d’amour et que d’autres vivent comme une entrave à leur individualisme ou à leur narcissisme d’immatures. Le cerveau aimant est celui qui possède l’imaginaire de la vie. Il est à trois identités successives : enfant, adulte, parent. Nous avons trois logiques affectives différentes : la subjectivité, le réalisme et la pensée communicante. La démarche de l’évolution est à trois temps : le passé à quitter, le présent à construire, le futur à ouvrir. L’état actuel des connaissances, l’expérience acquise, le regard nourri d’humanité permettent à la femme et à la mère de savoir faire un rapprochement entre les temps de sa physiologie de femme, les mécanismes de l’accouchement et les étapes de l’évolution sensible. L’accouchement est un instant de vérité. Pendant la gestation, la femme se transforme en mère, plus ou moins facilement, plus ou moins complètement selon le niveau d’éveil, à soi et à l’Autre, l’enfant et le père. L’accouchement préparé physiquement et dans le déroulement sensible de son accomplissement permet des rattrapages protégeant la mère, le père et l’enfant dans leur cursus d’évolution. L’accouchement peut devenir la matrice d’un système nerveux innovateur donnant naissance à l’humanisation sensible. A la fin de la grossesse, quand l’organisme de la mère atteint la limite maximale de l’adaptation des fonctions physiologiques, les besoins circulatoires et pulmonaires ayant doublé et toutes les fonctions d’épuration étant à la limite de leurs capacités, les pathologies qui apparaissent à ce stade peuvent rapidement devenir dramatiques pour l’enfant comme pour la mère. L’ouverture de l’étape suivante, l’accouchement, a besoin de dépasser l’appréhension de l’inconnu pour devenir attente enthousiaste préparant un progrès d’évolution. Pour cela, il faut faire appel au capital sensible émotionnel, heureux et libérateur, dont la re-mémorisation pour l’un et l’anticipation pour l’autre sont capables d’apporter le plus dont la physiologie a besoin. Beaucoup ne se re-mémorisent que des moments douloureux de la vie. Peu savent goûter, apprécier et capitaliser les forces que représentent les moments de bien-être pour y puiser, à la demande, la force mentale et affective qu’ils contiennent. La femme d’aujourd’hui profite du long parcours de la science et des mentalités sans lequel l’accouchement serait resté un haut risque pour la mère et pour l’enfant. La soumission ancestrale à l’anathème : « Tu enfanteras dans la douleur » peut faire l’objet d’un défi à relever pour lequel la connaissance et la maturité affective peuvent devenir une réponse d’acte conscient. Donner la vie peut aussi vouloir dire : donner la vie nouvelle au couple avec l’enfant. L’intensité émotionnelle d’une naissance préparée, accompagnée, protégée par le savoir faire qui l’entoure donne envie de la comparer à un acte d’exploit réussi de haut niveau, prouesses physique et sensible réunies. Il existe un système nerveux à brancher par soi-même, capable de réussir ces exploits. Pour la mère, cet exploit est intérieur, rendant possible la capacité de jongler avec les paradoxes pour en sortir un acte de création pure. Ce système nerveux s’appuie sur la fonction respiratoire, capable d’utiliser les rythmes et les étages musculaires s’associant au diaphragme pour inventer l’accompagnement du travail utérin de l’accouchement. Il s’agit de pourvoir à l’oxygène nécessaire à la contraction et à utiliser cette contraction comme facteur d’ouverture du plancher musculaire abdominal où se situe le col utérin afin de lui facilité la dilatation permettant le passage de l’enfant. L’image du processus est indispensable à connaître pour laisser faire, accepter une contraction non volontaire. Relâcher les muscles autour de cette contraction ne peut s’effectuer sans la connaissance, la pensée, la volonté, l’imaginaire du futur de l’action. Dans la dernière étape, savoir accompagner la contraction facilite le passage de l’enfant. Cette coordination ne peut être inventée sur le moment. Elle a besoin d’être préparé dans le corps et dans la vision de son déroulement physique et affectif. Entre les contractions, savoir remettre l’organisme dans un repos complet pour éviter l’épuisement, s’apparente à la récupération volontaire apprise, équivalant à un sommeil calme mais ici éveillé. Ceci est aussi le fruit de la connaissance et de l’application des connaissances à l’acte de naissance. Sans l’image exacte du schéma corporel, des mécanismes cérébraux humains et de la créativité adaptée à la volonté d’accoucher, la naissance de l’enfant d’aujourd’hui ne proposerait pas cette dimension émotionnelle qui met en route notre vraie nature de parents aimants. Les moyens techniques actuels qui font de l’accouchement un acte médical sécurisé sont indispensables pour dévoiler la richesse du temps émotionnel de la naissance. La préparation tout au long de la grossesse évite d’aborder la maternité sans connaissances, sans conscience, sans maturité correspondant au passage humain de la femme à la mère. Un accouchement préparé qui permet une facilité et une rapidité de la naissance, donne au bébé le passage de la cavité utérine à sa liberté respiratoire sans traumatisme, ni retard. Pour comprendre cette physiologie de l’intérieur, je pense que la femme est seule à pouvoir connaître certaines capacités de la physiologie femme. Il n’est plus question de réflexes, d’inconscience, d’inadaptation mais de préparation réfléchie à un acte fondateur d’humanité. La maternité et la paternité sont des surnatures à créer à travers les actes de la vie dont la qualité est la nature première. L’accouchement est un instant de vérité. Accoucher aujourd’hui en deux ou trois heures, même pour un premier enfant, dans l’émotion de comprendre et d’ouvrir à la vie humaine le couple et l’enfant, est un cadeau du travail de recherche que les générations précédentes nous ont permis d’approcher et de réaliser aujourd’hui. Sans les méthodes, basées sur les variations des niveaux toniques, vasculaires et musculaires, sans les connaissances approfondies des capacités de la respiration consciente, sans la connaissance des trésors de la force à imaginer, sans la communication dans le couple du vécu heureux, et sans la relation médecin-patient où chacun donne le meilleur de soi-même, la prouesse physiologique et sensible d’une naissance-création n’aurait pas lieu. Ignorance, inconscience, immaturité trouvent leur effacement dans cet acte quand l’humanisation prend sa place d’essentiel. La mère comprend comment il est possible de guider la physiologie de l’intérieur. L’homme, le père, en l’accompagnant et en profitant de cette expérience partagée, comprendra mieux le passage qu’il a besoin d’effectuer pour la communication à l’Autre, en passant de l’étape de l’individualité à celle de parentalité. J’ai entendu un père reconnaître que la vue de la naissance de son enfant avait déclenché en lui la certitude qu’il ne pouvait plus se désengager de la responsabilité du devenir de son enfant : le regard, la présence l’ont rendu père. La transformation affective concernant la communication humaine, pour la faire devenir adulte et créatrice, procède des mêmes mécanismes que pour l’accouchement. Laisser la parole de l’Autre entrer dans son univers sans réagir en se contractant, en résistant, ou en se refermant dans un système d’autodéfense réflexe….. Ecouter, c’est-à-dire s’ouvrir à la demande, être capable d’abandonner son autonomie première pour risquer l’ouverture à l’inconnu…. S’engager, pour que la réussite soit au bout de ce risque, c’est savoir ou croire qu’au bout du don offert il y a l’Amour en partage, l’Eveil en cadeau, la Reconnaissance en plus de notre nature, qui sait abandonner l’état précédent pour pouvoir créer le suivant. Pour l’humain, l’infini est d’abord un jamais fini, un au-delà toujours présent au bout de l’effort, au bout de la volonté, au bout de la persévérance. Le cerveau spécifiquement humain est celui qui risque en sachant que son pouvoir de création est capable de tout…à partir de presque rien, un regard, une émotion, une image. Notre nature est à l’intérieur. Il nous faut aller à sa recherche, à son élaboration, à son émergence. La Vie autre lui appartient. Le cerveau aimant est celui qui possède l’imaginaire de la vie. Nous l’avons vu, il a trois identités successives ; enfant, adulte, parent. Chaque passage est une mutation qui abandonne l’étape précédente, pour être libre de créer l’étape suivante. La physiologie de la femme, les mécanismes de l’accouchement et les étapes de l’évolution sensible forment un ensemble, proposant au corps et au cerveau humain d’inventer la vie unique et libre qui nous définit, quand la communication sensible devient la base de l’évolution. Les événements corporels permettent de révéler des processus et des visions de notre différence d’humain intégrant parfois, mais dépassant toujours dans son actualité, les propositions des philosophies et des religions. Nous pouvons comprendre ainsi la vie en direct en lisant la vie qui se déroule dans notre histoire personnelle. Nous n’avons plus besoin de mythes ou de paraboles, mais plus concrètement de communications et de créations. L’Eveil peut se substituer aux conditionnements ou aux inductions des structures bienveillantes. La liberté de penser, de s’exprimer, de réfléchir et de trouver est à la portée de l’adulte qui reconnaît son pouvoir de créer pour aimer. Le passage de la fonction à la relation, qui s’élabore et se partage dans la transformation de la femme à la mère, propose au cerveau de se transformer en même temps que le corps. La fin de la gestation se double, à l’acte de naissance, d’une ouverture cérébrale possible de la vie affective, à penser ensemble. Ce potentiel proposé demande, pour être réalisé, une cohérence entre l’âge physique et la maturité affective. La fonction, comparable pour certains au monde animal, est faite chez l’animal de reproduction. Au statut humain, il s’agit de création. La création est la fusion de deux différences sensibles homme-femme qui font apparaître une innovation : le couple, puis la famille. La création donne à la naissance l’unicité du don de Vie à deux, la recherche, celle de l’art de vivre à trois ou plus. En tenant compte des différences et des décalages d’éveil, le sens à chercher est de créer le chef-d’?uvre de la Vie partagée en favorisant l’évolution complète de chacun. La différence de la femme d’hier à celle d’aujourd’hui se situe dans le regard de l’homme qui peut passer « des femmes à la Femme » comme la différenciation a proposé de sortir du groupe, du « nous » pour faire apparaître le « je ». L’image de la femme, pour beaucoup, a encore besoin de sortir du troupeau, du harem, des femmes-objets fonctionnelles, des rencontres éphémères, sans désir ni sens humain pour devenir l’Autre, révélatrice d’une fécondation à faire évoluer son intelligence sensible. La Femme ne peut exister que lorsque l’Homme lui accorde sa place d’éveil affectif. Mais elle ne peut y accéder que lorsque l’homme lui a offert le sens de sa vie, son futur qu’elle représente. La mère de l’homme devenu adulte ne peut occuper que la place du passé… ce qui, pour beaucoup d’hommes, reste encore une problématique non-résolue. L’évolution est à ce prix. C’est à la mère de libérer le fils de son pouvoir affectif. Les mères compensent souvent avec le fils ce qu’elles n’ont pas reçu de l’Autre, le père. L’inceste invisible n’est pas loin… Il y a arrêt de l’évolution. Cette ouverture, faite par la mère, élimine chez le fils la recherche ou l’imitation de sa propre mère, demandée à sa femme. Elle favorise aussi celle du savoir penser par soi-même, du savoir faire la différence entre le passé et le présent et offrir à l’Autre. L’Homme peut ainsi découvrir sa propre créativité pour accepter que la vie soit devant. Il s’agit d’un dépassement de l’état du fils et non un rejet de la personne de la mère. Quand le temps fait son ouvrage le regard, la mentalité et la sensibilité à la vie, la reconnaissance de l’essentiel se transforment en un plus grâce à l’intelligence sensible qui vit au-dedans et ne fait que se projeter au dehors. Il n’y a plus de fuite vers le dehors pour oublier ou nier le dedans. Le passage du dehors au-dedans est aussi laborieux pour l’homme que le passage du dedans au dehors pour la femme. C’est l’un par l’autre, à double sens, que cette transposition du regard devient possible. Pour que le couple soit, la part enfant de chacun doit être abandonnée pour se découvrir libre de penser et de créer sa vie à partir du temps choisi ensemble. La religion n’a pas accordé de place à la femme adulte, pensante. Le rôle de la femme aujourd’hui est de demander la libération de ce statut enfant pour que l’homme ne soit plus le fils de sa mère ni le fils d’une image idéale qui a préservé l’humanité pendant des siècles mais qui aujourd’hui empêche la Femme d’apporter la fécondité cérébrale à l’homme adulte qui se risque en Amour et choisit de créer la Vie en couple. La femme occupe une place privilégiée dans ce cheminement sensible. Elle possède l’intuition des au-delà affectifs, le désir de la qualité, le besoin de propreté, le savoir de la transformation, le pouvoir du regard, la logique de la Vie. Quitter la suprématie de l’intelligence de la ruse, celle de l’adaptation au monde extérieur, dont l’homme fait souvent un usage privilégié, pour une Vie autre lui est plus facile. Nous sommes les héritiers d’un savoir et d’une liberté sensible, mais nous serons toujours les créateurs de la qualité qui s’en dégage. En classant tout en « maladies », on cherche l’agent perturbateur à l’extérieur. On dépouille la recherche de l’effort pour construire de la démarche à entreprendre, du décodage à effectuer pour créer le passage vers l’étape suivante et comprendre les obstacles internes qui s’opposent à l’Evolution. La démarche ne peut être accomplie à la place de l’Autre, elle ne peut être que suscitée, accompagnée, éclairée. Le futur n’est que regard. La logique de la vie est un regard sensible d’un vécu qui précède une présence en plus. A partir de la ménopause la femme se retrouve encore face à sa vérité intérieure. La ménopause se caractérise par un arrêt des ovulations, donc des possibilités de fécondation, après une certaine anarchie des sécrétions hormonales perturbantes. L’arrêt de celles-ci apparaît face au temps comme une limite de non-retour à l’étape attrayante de soi. Les bouffées de chaleur, si pénibles, n’existent pas pour toutes, tout comme les vomissements du début de la grossesse. Tout dépend des mémoires accumulées et non revisitées. A la ménopause, les vaisseaux effectuent un véritable nettoyage ( une autre forme de purification) des tensions émotionnelles qui agissent sur les vaisseaux et qui sont responsables de leur rigidité avec risque d’hypertension artérielle, d’artériosclérose à conséquence redoutable. Au niveau du cerveau, tout peut être autre, la femme peut se débarrasser de tout ce qui n’est pas utile à la vie. Le changement caractéristique de la ménopause fait partie de la transformation du vivant proposée également au cerveau humain. La création d’une force vive à partir des émotions humaines, des motivations, du sens de la vie, de la part essentielle donnée à l’Amour, accompagne puis supplante les forces biologiques des équilibres hormonaux de la logique fonctionnelle. L’image de la vie permet de comprendre le rôle capital de cette étape où les émotions ont permis la maturation affective qui octroie à la femme une longévité reconnue. Les évènements corporels s’accompagnant de changements relationnels permettent de révéler des processus de notre différence humaine et des visions qui ne s’adressent qu’à la pensée. Ils intègrent parfois, mais dépassent toujours dans l’actualité vécue et personnelle, les propositions des philosophies et des religions. Aujourd’hui nous pouvons comprendre la vie en direct, dans l’authenticité de notre histoire personnelle. Communications, réflexions, discernements mettent en route le choix du futur et lèvent les obstacles qui s’opposeraient à l’évolution. Le passage de la fonction à la relation s’élabore aussi dans le couple comme le passage de la femme à la mère et propose au cerveau de se transformer. Le passage de la fonction à la relation n’est plus comparable au monde animal. Interventions des découvertes contemporaines sur la physiologie de la femme La personnalité est l’incarnation des systèmes de communication qui aboutissent à l’épanouissement de la personne et à la maturité affective. Pourquoi avons-nous besoin d’évoluer ? Nous avons conscience de la mort et nous la refusons. De quelle mort avons-nous peur ? de l’extinction de notre réalité présente. C’est l’Occident qui a introduit le doute de l’intuition première à la vie sans rupture que proposait l’imaginaire des cultures primitives et qui n’a pas encore utilisé les potentiels de connaissance et d’imagination pour inventer la vie au-delà des réalités extérieures et présentes. Si questionnement existentiel il y a, des réponses vivantes sont attendues. Le futur correspond au désir de vie à continuer. Les réponses que cherche la pensée unique, incapable d’intégrer le futur de l’intelligence sensible, ne trouvent que le doute et l’annulation de l’espoir de vie, qui habite tout humain. L’angoisse est un appel à chercher ailleurs et autrement. L’intelligence du monde extérieur est stérile sans celle du monde sensible intérieur. On ne peut plus penser la Vie à moi tout seul, que l’on soit homme ou femme. Les religions du livre ont apporté une réponse provisoire à l’Homme, fils et frère, oubliant l’existence de la femme et annulant la relation à la femme, dans une perspective de vie, au-delà de l’enfance par le pouvoir sur elle. Heureusement, l’évolution continue le cheminement vers la conscience de notre différence. Elle reprend aujourd’hui, par la prise de conscience et la volonté d’exister de celles que l’histoire des hommes s’est contenté de posséder. La femme occidentale contemporaine vit des changements qui progressent dans le sens de sa reconnaissance. C’est à elle, maintenant, d’expliquer sa différence. Comme nous l’avons vu, la physiologie parle pour elle, grâce aux progrès de la science. L’évolution cérébrale nous permet d’intégrer le temps de vie, d’avoir conscience de la sensibilité vécue par l’Autre pour ajouter, aux besoins de la biologie, des échanges émotionnels à fonction d’éveil affectif. Les questions existentielles personnelles d’aujourd’hui ne peuvent rester sans réponse adaptée à la vie qui nous habite. Les malaises existentiels, source de nombreuses pathologies, ne peuvent plus rester à l’état de constat ou d’effacement de la conscience qui les a formulés. Grâce au pouvoir de l’Imaginaire et de la créativité, nous devons trouver réponse dans tous les domaines. Les réponses ne sont accessibles qu’à ceux qui les cherchent. Que fait-on aujourd’hui du savoir acquis, de l’expérience de la vie libre et construite, de la différence qui nous ouvre l’intelligence pour comprendre et choisir la vie, à chaque difficulté rencontrée ? Aujourd’hui les obstacles sont multiples. Les compensations recherchées ou proposées se multiplient. Pourvoyeuses d’évitements, d’erreurs de décodages et de décalages de niveaux d’éveil, elles retardent le parcours vital que chacun peut et doit effectuer pour endosser sa nature humaine. Le cerveau du présent est aujourd’hui un destructeur à visage découvert, vénéré et obstiné. La pensée unique, reconnue seule logique de vérité, a depuis longtemps évincé, dans tous les domaines, l’intelligence sensible dont la Femme est toujours porteuse privilégiée. Le retour en arrière vers la génétique, l’archéologie, la biologie première, n’aide pas à trouver des réponses et des solutions tournées vers le futur. La cause des souffrances d’aujourd’hui les plus tenaces est la peur de la vieillesse et de la mort sans issue, car réduite à la réalité extérieure et soumise à l’argent divinisé. Les compensations, qui peuvent être une possibilité d’attendre la solution adaptée, sont devenues un leurre pour oublier, ou une illusion pour détourner le vrai sens des questions que chacun se pose un jour ou l’autre face à la logique de sa vie. Pour la femme, si la maternité apparaît une apothéose de la fonction créatrice de relations à vie, l’enfant va être chargé de la faire évoluer, forme et contenu. Etre parent d’un tout-petit n’a rien à voir avec être parent d’un grand enfant à qui il faut proposer sa libération. Le besoin de s’effacer est un appel à mettre la recherche de la vie dans l’évolution : sortir de la possession pour entrer dans la présence à distance. Repères et références que l’on dit manquant aujourd’hui, sont les atouts qui font vivre cette présence à distance, quand la relation a grandi dans la reconnaissance et l’amour. Entre ces deux pôles de l’enfance, les parents sont appelés à chercher et à trouver leur propre évolution. L’enfant représente le lien privilégié pour que la différence homme-femme, biologique et cérébrale, forme une unité d’où la Recherche du sens et la logique de la Vie émergent. Des femmes-enfants, Des femmes libres, jeunes, anarchiques, égoïstes, dominantes, féministes, à fort caractère, Des femmes libérées, pour qui seul le corps compte rejoignant ainsi la conception de beaucoup d’hommes, ne se soucient plus ni de l’Autre, ni du devenir de leur fonction, Des femmes sans maturité ayant fait de leur parcours affectif une autre destinée, ambition, carrière, réussite personnelle… Des femmes ménopausées, dont le seul titre péjoratif cache mal la dévaluation, Des vieilles femmes assimilées à des déchets dont plus personne ne se préoccupe, Tout le monde en connaît… Qu’est devenue l’intelligence sensible dont elles ont été porteuses au départ de leur vie ? Bien des bonnes intentions dans ces parcours inaboutis ont semblé résoudre partiellement les difficultés du moment seulement. Au risque de voir se lever des boucliers de désapprobation et des jets de regards d’inconscience, commençons par les limites que peut représenter l’acquisition de ce que beaucoup appellent la libération de la femme. La contraception chimique est de beaucoup la plus utilisée, sans avoir douté un instant de ses conséquences sur la biologie et la psychologie de la femme. Mettre la femme dans un climat hormonal pré-pubertaire, puisque l’ovulation empêchée ne lui donne plus accès à ce que nous avons décrit en matière de mémoires sensibles et de potentiels de préparation à l’accueil de la vie, laisse sous silence le leurre des fausses règles et la courbe plate hormonale. On connaît pourtant aujourd’hui le pourcentage non négligeable d’ovaires qui ne reprennent pas leur fonction première et le nombre de maternités assistées qui semblent bien être une conséquence directe de la manipulation de la physiologie féminine. Une autre conséquence encore invisible est la non-maturation affective qui va se révéler sous la forme d’oubli de la période féconde, suivie d’un réveil brutal de désirs de réparation en demandant à la science, quelquefois l’impossible, des maternités au-delà de 40 ans. Une autre conséquence passée sous silence est le vécu de l’enfant désiré tardivement pour qui des parents âgés et immatures ne seront pas un cadeau mais un handicap certain. Une autre conséquence, encore moins visible, est l’impact sur l’évolution affective de l’homme dont la femme ne représente pas le pôle fondateur ni la gestation du devenir sensible. La femme et l’enfant sont nécessaires à l’évolution sensible de l’homme vers l’étape adulte en affectivité. L’Homme qui a besoin de relations de plus en plus décalées, de femmes de plus en plus jeunes, ne réalise pas que cela révèle une maturité de plus en plus inappropriée avec sa propre histoire. Les décalages d’âges qui, aujourd’hui, semblent naturels ou même parfois souhaités dans le choix de l’Autre, cachent un devenir d’évolution particulièrement complexe faisant surgir des formes invisibles d’inceste, d’adolescence retardée ou d’esclavage à long terme pour le plus jeune qui devra se charger de l’Autre comme d’un grand-père ou d’un handicapé physique ou mental… Abordons le chapitre de l’accouchement !… L’ accouchement médicalisé semble, par bien des aspects, protéger autant la mère et l’enfant. Les avantages de la péridurale ne sont plus à contester, pourtant ne sont pas sans conséquence sur l’acte créatif du don de la vie. Les césariennes en nombre croissant sont passées dans les normes, tant pour les femmes que pour les médecins. Elles deviennent parfois des complaisances douteuses… Où peut-on placer l’accouchement préparé avec maturité accompagnée, possibilité d’une naissance rapide et facile chez une mère consciente et capable de connaître son corps, et qui a profité de ces neuf mois pour rendre cohérent son âge physique et son âge affectif et faire profiter de cette évolution le père présent ? L’autonomie créative d’une naissance sans complication, donc sans risque, pour une grossesse advenue au moment où la mère était prête à assumer de l’intérieur et de l’extérieur sa fonction physiologique et humaine n’est pas encore crédible pour le corps médical ni pour les jeunes futures mères fragiles et incapables de résister aux inductions du pouvoir médical. La Vie humanisée commence par un vécu, et non par une théorie ou une méthode. C’est là que la difficulté demeure. Quand la personne n’a pas compris, quand elle n’est pas mûre pour aborder cet acte fondateur en humanité, la relation couple subira des conséquences du changement affectif non effectué et l’enfant, qui est le reflet de l’état intérieur de la mère (anxiété, situation altérée, immaturité), portera en lui une mémoire entamant sa capacité d’éveil dès le départ. A la naissance, au début, sur le plan affectif, la mère est gagnante, mais le père peut être perdant car la place qu’il occupe auprès de la mère le rendra crédible ou pas dans l’univers sensible de l’enfant. L’évolution de l’humanisation connaît à cet événement de la naissance de l’enfant un risque d’arrêt ou de relation désagrégée. L’étape de la ménopause connaît aussi une possibilité nouvelle grâce aux connaissances de ce passage physiologique déroutant. Au moment où la biologie fait subir à la femme une dévaluation, tout le capital affectif créé dans la période précédente propose une mise en avant de sa qualité sensible. On pourrait dire que le corps lance le relais au cerveau, à la fois sur le plan de l’équilibre biologique et pour la suite du regard que l’intelligence sensible a permis de créer sur la vie et sa transposition dans un autre support d’échanges. La société est loin de proposer ce regard sur la maturité affective et sur le capital de l’intelligence sensible, dont la femme recèle la plus grande partie des données face à ellemême, face à l’Autre, face à la famille et à la société. L’apport hormonal permettant de cumuler les équilibres et bienfaits hormonaux pour le corps et la maturité active pour la pensée donne à la femme contemporaine la capacité de ne plus avoir l’impression de perdre mais de gagner une perspective plus confortable de ce qui lui reste à faire : la transmission de la qualité de la Vie, la confiance en l’Amour réussi, la Reconnaissance de sa place émotionnelle au sein d’un univers qui est le sien, sans avoir besoin de continuer à se battre pour se faire une place dans le monde des autres et en société, pour lesquels elle ne représente pas encore une identité confortable. Bien des femmes ne sont pas bénéficiaires de ces découvertes car les hormones proposées peuvent se retourner sur la santé de celles qui n’ont pas acquis l’évolution nécessaire et demandent au médecin prescripteur de s’engager dans un devenir de cette prescription alors qu’il est étranger au contenu de la vie de celle qui vient lui demander cette responsabilité. On en est là. La logique de la vie est une grande inconnue pour beaucoup. Cette logique est tellement dérangeante pour certains qu’il vaut mieux la passer sous silence et attendre la demande, la prise de conscience et le désir d’évolution que tout événement peut réveiller, même chez les plus endormis. L’évolution laisse cette chance, le cerveau humain n’est jamais fini. Il peut toujours reprendre sa fonction d’éveil par l’intérieur. La bienveillance extérieure n’a aucune prise sur l’évolution sensible, patrimoine exclusif de l’être humain libre de penser sa vie. Le corps parle d’évolution, le plus souvent arrêtée. Des femmes peuvent, dès aujourd’hui, donner la possibilité pour demain d’y voir et d’y traduire notre part d’intervention dans le devenir du monde. La réponse est du côté de la beauté intérieure qui demande toute une vie pour être découverte et sculptée dans les couleurs sensibles de la vie de chacun.