Proposition d`un outil de pilotage pour la transmission des PME
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Proposition d`un outil de pilotage pour la transmission des PME
Marie-Christine BARBOT Maître de conférences GREFIGE Université Henri Poincaré IUT de Longwy Département GEA 186 rue de Lorraine 54400 Cosnes et Romain [email protected] Katia RICHOMME-HUET Maître de conférences GREFIGE Ecole Nationale Supérieure des Industries Chimiques 1 rue Grandville BP 451 54001 Nancy cedex [email protected] PROPOSITION D’UN OUTIL DE PILOTAGE POUR LA TRANSMISSION DES PME RESUME : L’objectif de cet article est de proposer une approche résolument différente de la transmission des PME pour les acteurs en présence. Il s’agit alors d’exposer les modèles proposés par la littérature dans ces deux domaines que ce sont la succession et la reprise, afin de faire ressortir les critères communs et de modéliser un outil de pilotage, dans sa phase exploratoire, permettant de réduire les risques lors de la transmission et donc d’assurer la pérennité des entreprises concernées. Les travaux existants traitent généralement de la reprise ou de la succession de manière distincte et s’occultent mutuellement sur le terrain. Notre démarche, inspirée de précédentes recherches et de cas concrets, démontre une toute autre conception dans la réalité, avec un processus heuristique et incrémental entre reprise et succession, la plupart des cas étudiés cumulant héritiers et repreneurs dans l’histoire des entreprises ainsi que des degrés de difficultés plus ou moins élevés. MOTS CLES : Transmission interne, transmission externe, pérennité, risque. 1 PROPOSITION D’UN OUTIL DE PILOTAGE POUR LA TRANSMISSION DES PME Seuls 10 % des entrepreneurs individuels et 33 % des patrons de société de plus de 55 ans déclarent préparer leur transmission, tandis que 20% uniquement des cédants potentiels sollicitent des conseils (2003)1. La plupart des entrepreneurs pensent que le sort de leur affaire est lié à leur devenir personnel et que sa valeur dépend uniquement d’eux. Or, une entreprise bien transmise peut survivre à son créateur ; il peut même en tirer un prix intéressant qui sera fonction de ses points forts : notoriété, clientèle, rentabilité, état du carnet de commandes, savoir-faire, qualité du personnel, droit au bail, matériel, etc. La transmission consiste en un transfert de propriété des biens professionnels, soit à titre gratuit (essentiellement au profit d’un membre de la famille, à travers la succession ou une donation) soit à titre onéreux (vente à un repreneur). Le dirigeant propriétaire choisit donc entre deux types de transmission : interne à la famille (succession) ou externe, privilégiant des personnes physiques ou morales (cession). La réussite de ce choix est assurément cruciale pour assurer la pérennité de l’entreprise. Selon une étude de la BDPME (1998) portant sur dix années (1986 à 1997) et un échantillon de 3 200 transmissions, les successions sont six fois moins risquées que les reprises ; pourtant, elles ne concernent que 9% des entreprises retenues. La pérennité de l’entreprise est menacée dans 30% des cas de transmission et 4 sur 5 passent le cap des cinq ans, ce qui est mieux que dans le cas d’une création mais qui reste très important pour des entreprises a priori parfaitement ciblées et analysées. Or si les dirigeants transmetteurs sont conscients des problèmes, ils sous-estiment généralement la phase de préparation nécessaire à sa mise en œuvre. « 58% des transmissions sont provoquées par le départ à la retraite des dirigeants. 9% des transmissions sont totalement imprévisibles, liés à la maladie ou au décès du cédant, 16% résultent de redistributions du capital entre actionnaires existants. Le solde est expliqué par un changement d’activité du vendeur ou de l’essaimage » (BDPME, 1998). Au mois de mai 2004, l’Insee dénombre nationalement 3.453 reprises, chiffre quasi identique au fil des mois. La transmission, bien que moins répandue que la création (19 481 entreprises créées en mai 2004), apparaît pourtant comme une forme d’entrepreneuriat a priori méconnue. Transmettre est un acte de gestion éminemment stratégique incluant des critères juridiques, fiscaux, sociaux, économiques, personnels et familiaux. Il est donc primordial pour le dirigeant d’insuffler une dynamique à travers une démarche globale aboutissant à une succession ou cession. La transmission ne devrait donc pas être un événement mais un processus lent et graduel durant lequel les individus effectuent les préparations nécessaires pour assurer une continuité de l’entreprise. L’objectif de cette contribution est d’appréhender la transmission interne et externe de l’entreprise comme une stratégie de pérennité, à travers l’étude des différents modèles proposés par la littérature et la construction d’un nouvel outil stratégique d’aide à la préparation de la transmission. Une première section définit les notions de pérennité par rapport au risque de la transmission, en analysant les différents processus successoral et repreneurial, permettant de proposer une modélisation issue des cas étudiés dans une seconde section. 1 Ces chiffres sont établis par la Société Générale, partenaire des TPE et PME pour la transmission d’entreprise. 2 1- Les concepts de pérennité, de transmissions interne et externe Il s’agit d’identifier les principaux concepts prépondérants dans le domaine de la transmission des entreprises. Notre approche souhaite mettre en exergue d’une part, la volonté de pérenniser l’organisation existante malgré le risque lié à la transmission et d’autre part, l’appréhension des différents risques selon le processus envisagé. 1-1 Pérennité d’entreprise et risque “ transmissionnel ” Selon Mignon (2002), “ le maintien de l’organisation constitue une perception possible de la pérennité d’une entreprise ”. L’auteur distingue deux grandes familles de pérennité (Mignon, 1998), que sont la pérennité du pouvoir et la pérennité du projet. D’une part, la pérennité du pouvoir (contrôle et direction) semble, dans le cadre de la succession, une condition sine qua none. Le dirigeant souhaite la continuité de l’entreprise uniquement si elle reste dans le patrimoine familial. D’autre part, la pérennité de projet “ se décompose en une pérennité des activités et une pérennité de l’organisation ” (Mignon, 2001). Dans ce cas, le dirigeant peut imaginer une transmission externe par un repreneur personne physique interne ou par un repreneur personne morale extérieur. Au niveau de la continuité des activités, la pratique tend à démontrer la pertinence de la préparation de la transmission. Pour ce faire, le dirigeant est amené à suivre les étapes classiques du processus de transmission : évaluation de l’entreprise et fixation du prix de cession. Cependant, cette préparation ne conditionne pas la réussite de la sauvegarde des activités. C’est pourquoi il est tout aussi fondamental de préserver les compétences propres de l’entreprise, notamment les savoir-faire, les actifs de connaissance (Winter, 1987), l’apprentissage organisationnel, la mémoire de l’entreprise, et de réussir cette transmission immatérielle afin de conserver l’identité de l’organisation. Finalement, la transmission de l’entreprise repose sur la perception ou la représentation du dirigeant du risque encouru par sa firme. Selon Paturel et Derrouch (1987), le risque successoral est le “ risque lié à la propriété de l’entreprise et/ou d’un savoir-faire particulier ”. Cela signifie que le remplacement du dirigeant peut être problématique, mais aussi que l’entreprise dépend de certains “ hommes clés uniques dans leur domaine de compétence ”. Pour ces auteurs, “ le risque successoral est donc déterminé à partir de deux éléments : la façon dont le problème des successions est pris en considération et le type de solution apportée. ” L’intérêt de ce modèle repose sur une approche fondamentalement globale de la transmission, que ce soit dans une optique de succession familiale (héritier) ou de reprise par une personne physique ou morale, extérieure ou non à l’entreprise. De plus, cette approche a souvent été occultée dans les définitions ultérieures : Vatteville (1994) limite le risque successoral au problème particulier de la relève des générations. La majorité des auteurs concentre alors leurs recherches sur la succession des entreprises familiales. D’autre part, les études de cas tendent à proposer des variations peu étudiées car « anecdotiques », mais pourtant réelles. Nous en voulons pour illustration le cas d’une entreprise BOIS centenaire, qui est passée dans les mains de deux familles et qui a donc connu les deux types de transmission (le fils succède au père créateur, vend à un repreneur qui transmet à son propre fils). La difficulté consiste alors pour le chercheur à classifier cette entreprise : est-ce un cas de succession conduisant à une entreprise familiale avec relève des générations ou uniquement des cas de repreneurs personnes physiques ? Cela tend à se complexifier si les repreneurs multiplient les structures et les montages juridiques pour apparaître en repreneur personne morale parfois en association avec le cédant ? 3 Ce sont ces cas complexes qui nous ont conduit à ne pas privilégier un type de repreneur, mais à envisager l’ensemble des hypothèses afin d’augmenter les possibilités de survie de l’entreprise, comme le préconisent également Haddadj et D’Andria (1998). Subséquemment, nous emploierons le terme de risque “ transmissionnel ”, défini comme une globalisation des risques successoral et repreneurial, c’est-à-dire un risque des transmissions internes et externes. Notre objectif se résume dans cette volonté de ne pas définir a priori le type de transmission pour limiter le risque d’échec : dans le cas de l’entreprise NOBLE, la cessation d’activités a été prononcée à cause de la mésentente entre le dirigeant et le successeur potentiel (transmission interne) sur la gestion de l’entreprise. De plus, toute solution de cession est demeurée vaine en raison notamment d’un outil de production obsolète. D’où l’intérêt de proposer un modèle n’excluant a priori aucune solution de transmission (succession ou cession). 1-2 Le risque transmissionnel entre processus repreneurial et processus successoral Il ne s’agit pas d’une démarche linéaire et séquentielle comme tend à le proposer l’approche planification. Nous privilégions une construction dans le temps dans le cadre d’un processus où les critères pour la réussite d’une transmission s’articulent autour de quatre axes : le futur dirigeant, le dirigeant actuel, les salariés et l’entreprise. Schéma 1 : Un modèle multidimensionnel de transmission dans les PME Salariés Entreprise Dirigeant ou Transmetteur Successeur ou Repreneur Ce modèle permet de mieux appréhender les différentes interactions entre les divers acteurs en présence dans un objectif commun de survie de l’entreprise, avec une volonté de pérennité de projet - quelle que soit l’option de transmission - à défaut d’une pérennité de pouvoir, possible uniquement par transmission interne. 1-2-1 Une approche processuelle issue des travaux en entrepreneuriat La littérature la plus récente nous permet constater la pertinence du comportement entrepreneurial en tant que processus à la fois du dirigeant mais aussi de l’entreprise. Dans un premier temps, Filion (1997) élargit la notion d’entrepreneuriat à un “ champ qui étudie la pratique des entrepreneurs : leurs activités, leurs caractéristiques, les effets économiques et 4 sociaux de leur comportement ainsi que les modes de soutien qui leur sont apportés pour faciliter l’expression d’activités entrepreneuriales. ” Dans un second temps, le domaine n’est plus centré sur l’entrepreneur mais sur le processus entrepreneurial (Hernandez, 1999 ; Fayolle, 2000), les auteurs se focalisant sur le comportement (Bygrave et Hofer, 1991 ; Hornsby et alii, 1991). “ Dans cette approche comportementale, la création d’une organisation est un événement contextuel, le résultat de nombreuses influences et l’entrepreneur intervient dans ce processus complexe. Ses actions ont pour résultat la création d’une organisation ”. (Hernandez, 1999 : 52). Nous retiendrons l’approche processuelle dans ses deux dimensions, c’est-à-dire au sens d’émergence organisationnelle (Gartner, 1985, 1998 et 1993) et de comportement entrepreneurial, au niveau de l’individu mais aussi de l’entreprise. De plus, nous étudierons les contextes successoral et repreneurial dans une démarche processuelle. Selon Covin et Slevin (1991), il est possible de parler de comportement entrepreneurial pour une organisation comme pour un individu. C’est pourquoi, alors que la conception traditionnelle de l’entrepreneuriat était étroitement associée à la création d’une nouvelle entreprise, c'est-à-dire à une simple activité économique (Toulouse, 1979), plusieurs auteurs (Gasse, 1982 ; Kanter, 1984) ont défini ce concept comme une nouvelle approche et un ensemble d’attitudes et de valeurs particulières associées à la gestion d’une entreprise. Dans cette perspective, la création ex-nihilo ne serait plus la seule forme possible d’entrepreneuriat. Ainsi, Deschamps et Paturel (2001) envisagent la reprise d’une entreprise existante comme une option de l’entrepreneuriat. Le consensus s’effectue donc autour de la variabilité des modalités entrepreneuriales (Pendéliau, 1997 ; Fayolle, 2000 ). 1-2-2 Une approche processuelle de la succession ou transmission interne En s’appuyant sur plusieurs recherches (notamment Handler, 1990 ; Hugron et Dumas, 1993 ; Morris et alii, 1997 ; Sharma et alii, 1998), Cadieux et alii (2002) définissent la succession comme un “ processus dynamique durant lequel les rôles et fonctions des deux principaux groupes d’acteurs ” (prédécesseur-successeur) “ évoluent de manière dépendante et imbriquée, cela dans le but ultime de transférer à la prochaine génération, d’une part, la gestion de l’entreprise et, d’autre part, la propriété ”. Ces auteurs résument les modèles existants (Barnes et Hershon, 1976 ; Longenecker et Schoen, 1978 ; Churchill et Hatten, 1987 ; Handler, 1990 ; Hugron et Dumas, 1993) en quatre phases : l’initiation, l’intégration, le règne-conjoint et le retrait du fondateur. En outre, le processus de succession comporte deux dimensions : le transfert de direction (succession managériale de l’entreprise) et le transfert de propriété (transfert et partage du patrimoine familial) (Hugron, 1991). La succession est un processus influencé par de nombreuses variables internes (famille, fondateur, successeur, caractéristiques et acteurs de l’entreprise) et externes à l’organisation (environnement, partenaires économiques) (Cadieux et alii, 2000). Nous avons choisi de reprendre la notion de processus dans la succession, mais nous souhaitons aussi mettre en évidence, au-delà des sources de résistance telles que psychologiques, juridiques, familiales, financières, etc. (Cadieux, Lorrain et Hugron, 2002), que l’événement déclencheur, c’est-à-dire les situations négatives et positives au sens de Shapero (1975), peut conduire des individus à assurer la relève contre leur volonté initiale. Cette transmission forcée est généralement le fait d’une situation parfaitement balisée : c’est l’aspect patrimonial de l’entreprise qui impose la succession des héritiers et implique leur capacité à la gérer (Garach et Ganitsky, 1995). Pourtant, les auteurs tendent à minimiser les conséquences d’une succession forcée : elle conduit généralement à un raccourcissement des phases de préparation et de planification de la succession ou à leur inexistence (Barbot et Richomme, 2003). 5 1-2-3 Une approche processuelle de la reprise ou transmission externe Lorsque l’entreprise est transmise à un repreneur, le dirigeant a donc écarté tout successeur potentiel. Cette décision est généralement le fruit d’un long consensus : psychologiquement, le dirigeant préfère se tourner vers des personnes proches dans un premier temps. Economiquement, la situation financière peut nécessiter un apport de capitaux supplémentaires, généralement extérieurs (extra-familiaux). Selon Verrando (1990), “ la cession externe peut se révéler nécessaire à défaut de successeur compétent au sein de la famille, si des capitaux importants sont indispensables pour assurer la pérennité de l’entreprise, si le poids de l’entreprise déséquilibre le patrimoine total et en rend la répartition malaisée, et si l’association de tous les membres de la famille à la gestion de l’entreprise n’est pas souhaitable. ” Inversement, le repreneur a fait un choix entre la création d’une nouvelle entité et la reprise d’une organisation mature. D’une part, il privilégie “ l’existence d’une structure prête à l’emploi et d’un savoir-faire certain ” (Siegel, 1989). D’autre part, il s’engage sur un chemin plus long, puisqu’il doit tisser des liens avec l’entreprise cible, contrairement aux deux autres entrepreneurs potentiels : le créateur initie le lien tandis que le successeur le perpétue. La relation entre cédant et repreneur est donc la situation la moins affective des formes entrepreneuriales. En conséquence, c’est celle qui serait la plus simple à appréhender et la plus pragmatique. En contrepartie, le repreneur peut avoir plus de difficultés pour assurer le développement de l’organisation lors de la phase d’immersion (Niemann, 1991) mais bénéficie de la notoriété de la structure pour accéder aux compétences managériales et aux ressources financières (Brokaw, 1992). Pourtant, la littérature tend à se focaliser sur deux aspects : soit les auteurs privilégient les conseils partiels aux dirigeants sous forme de méthodes d’évaluation, de guide de rachat, de formes juridiques ; soit les auteurs s’intéressent au processus repreneurial du point de vue du repreneur. Ainsi Deschamps (2000) définit la reprise d’une entreprise par une personne physique comme “ le processus qui, par une opération de rachat, aboutit à la continuation de la vie d’une entreprise, en difficultés ou non, et de tout ce qu’elle contient (structures, ressources humaines, financières, techniques, ...) ”. Au lieu de privilégier, a priori, un processus exclusif successoral ou repreneurial, nous préconisons de retenir un processus global de transmission aboutissant, à terme, à l’une ou l’autre de ces solutions. Pour cette raison, nous retiendrons une démarche commune à ces deux processus. 2- Préparation et planification de la transmission interne ou externe : des étapes communes et un outil de pilotage. Une transmission d’entreprise implique la volonté ou l’obligation de l’actuel dirigeant de passer le relais. Tout dirigeant propriétaire doit s’adapter à l’environnement et donc anticiper le changement inéluctable lié à la pérennisation de son entreprise. L’idéal est assurément de préparer la passation afin de transmettre au moment opportun et non pas contraint et forcé (retraite, lassitude, problèmes de santé, changement d’activité, entreprise en difficulté). D’un point de vue théorique, il s’agirait d’intégrer le processus transmissionnel plutôt que d’être contraint par un événement déclencheur. Or, empiriquement, la majorité des entreprises ne sont pas transmises (cessation d’activité, liquidation), et quand elles le sont, c’est généralement un événement qui en est à l’origine (décès, maladie du dirigeant). 6 2-1 Une recherche exploratoire justifiant d’une méthodologie qualitative Pour choisir l’instrument le plus adapté à notre objet, nous nous sommes référés au type de notre recherche - exploratoire - car, comme le précisent nombre d’auteurs, privilégier la maîtrise des variables ou la complexité ne peut se faire qu’au vu du stade de la recherche. Une recherche exploratoire requiert l’emploi de méthodes holistiques, méthodes que Snow et Thomas (1994) qualifient de hautement réalistes et incontrôlables (observation et entretiens), mais qui permettent deux niveaux de compréhension au sens de Lee (1991): le premier niveau de la « compréhension subjective » est un stade d’observation où l’interprétation et la signification sont limitées au sens commun, et le deuxième niveau intitulé « compréhension interprétative » qui est une étape d’interprétation et de compréhension du sens commun. Les méthodologies utilisées dépendent alors du stade de compréhension. Il apparaît qu’à notre niveau de recherche, il convient d’utiliser une méthodologie qualitative, puisque nous ne pouvons pas mesurer les phénomènes observés. Ainsi la recherche qualitative permet d’acquérir et de développer une compréhension initiale des raisons sous-jacentes et des motivations, fondée sur un petit nombre de cas non représentatifs (Malhotra Naresh, 1993). De plus, cela permet de définir des catégories pendant le processus de recherche, impliquant une modification de ces mêmes catégories au cours de la recherche (Mc Cracken, 1991). Nous pouvons donc, au vu du type exploratoire de notre recherche et des prescriptions proposées par les auteurs, confirmer notre utilisation d’une méthodologie qualitative. Ce choix, instaurant par ailleurs des procédures de contrôle strictes, nous autorise à construire une méthode spécifique, fondée sur une combinaison de techniques, favorisant l’appréhension de la réalité. Il s’agit d’études de cas (9), d’entretiens (16) dont 9 sous forme de récits de vie et de deux études documentaires établies à partir : d’une part, de 18 rapports de synthèse élaborés par des femmes d’artisans, pour l’obtention du Brevet de Collaborateur de Chef d’Entreprise Artisanale (BCCEA) ; et d’autre part, de 9 dossiers de reprise sous procédure judiciaire. L’ensemble de ce corpus est présenté distinctement sous forme de tableaux récapitulatifs et se trouve regrouper en annexe. Afin de nous familiariser avec le terrain, d’acquérir le vocabulaire spécifique susceptible d’augmenter notre légitimité auprès des chefs d’entreprises et des repreneurs, nous avons choisi d’étudier des cas lors de nos travaux de doctorat. En effet, l’étude de cas permet « d’étudier en profondeur et de manière intensive une ou plusieurs situations dans une ou plusieurs organisations » (Evrard, Pras et Roux, 1997), l’entreprise se prêtant assez naturellement à ce type de d’étude (Bryman, 1989). L’utilisation de cette technique dans un objectif exploratoire semble faire l’objet d’un consensus (Yin et Heald, 1975 ; Eisenhardt, 1989 ; Avenier, 1989 ; Wacheux, 1996). Ces études ont été réalisées à partir d’entretiens et d’étude de documents internes ou externes. D’une part, l’utilisation d’entretiens, notamment sous la forme de récits de vie ou un entretien compréhensif, au sens wébérien, présente un intérêt certain pour connaître les logiques des acteurs (Bertaux, 1997). De plus, les principes de cette méthodologie « ne sont rien d’autre que la formalisation d’un savoir-faire concret issu du terrain, qui est un savoirfaire personnel » (Kaufmann, 1996). Le modèle idéal en est défini par Mills (1967) : c’est celui de « l’artisan intellectuel », qui construit lui-même sa théorie et sa méthode en les fondant sur le terrain. D’autre part, l’étude documentaire nous permet d’effectuer une sélection des données à partir de notre propre intérêt, de notre interprétation et/ou de la comparaison afin d’opérationnaliser les matériaux. La première caractéristique des documents, et le biais le plus important, repose sur le fait que le chercheur n’établit pas le document. « (Ces données) n’ont pas été recueillies pour répondre aux besoins spécifiques du chercheur, mais elles constituent de véritables sources de données secondaires » (Baumard, Donada, Ibert et Xuereb, 1999). 7 Tableau n°1 : Exemples d’offres de cession d’entreprises et causes de la transmission Cas d’entreprises Textes de l’annonce 605784 Fabrique de panneaux en bois massif LIMOUSIN Proche de la retraite et sans succession familiale, cette transmission d’entreprise concerne une fabrique de panneaux en bois massif destinées aux fabricants de meubles et de meubles de cuisine (…) Le prix de cession à négocier est de 150 K€. Le salaire brut du dirigeant en 2002 était de l’ordre de 62 K€. La société a une cinquantaine de clients répartis sur l’ensemble du territoire français (…). L’effectif de l’entreprise est supérieur à 10 personnes. Au début 2003, l’entreprise a lancé un nouveau produit. Le prix de cession de cette entreprise est à négocier pour environ 1,2 à 1,5 M€. Cette entreprise est spécialisée dans (…) la chaudronnerie fine, mécanique de précision dans le secteur aéronautique, (…) Par ailleurs, elle dispose d’agréments au niveau de ses métiers. Une grande partie du CA est réalisé dans le secteur aéronautique ou spatial, mais une diversification de l’entreprise a été engagée dans d’autres secteurs (automobile, chantiers navals de grande plaisance, etc ...). Dans la chaudronnerie fine, l’entreprise a peu de concurrence. Cette société emploie plusieurs dizaines de personnes. Transmission d’une industrie pharmaceutique (développement et commercialisation de produits pharmaceutiques grand public et produits hospitaliers) située sur l’Est de la France. (…) Cette entreprise exporte les deux tiers de son CA dans 25 pays dont 15 de l’U.E. La production est entièrement sous-traitée. Le prix de cession envisagé est à 1,2 M€. Cette entreprise dispose de produits innovants et à forte valeur ajoutée. Elle compte moins de dix salariés. En 2002, le chiffre d’affaires a doublé par rapport à 2001 (cette tendance étant confirmée en 2003) et l’entreprise dispose de perspectives de développement au travers de quatre nouveaux produits ayant une vocation internationale. Cession d'entreprise, fondée il y a près de soixante dix ans et jouissant d’une certaine notoriété, est une industrie textile spécialisée dans la création, le tissage et la commercialisation de tissus pour l’habillement. Elle est reconnue pour son savoir-faire de manufacturier et réalise près de la moitié de son chiffre d’affaires à l’exportation (Europe, USA, Extrème Orient). Son produit est un produit de niche, très créatif et axé sur la mode. La clientèle va du designer à la centrale d’achat en passant par la VPC et la distribution spécialisée : Marks & spencer, Damart, La Redoute, Etam, Promod, Monoprix, Jacadi, Catimini, etc …. Cette entreprise emploie environ 25 personnes. (…) Cette entreprise est à céder pour cause de retraite, sans succession, pour un prix à négocier de 369 K€. Transmission d'entreprise de chaudronnerie et tuyauterie qui à céder sur la région Nord Pas-de-Calais. Cette entreprise créée il y a près d’un demi-siècle est à vendre pour cause de retraite et dispose d’un fort potentiel de développement. L’effectif compte une dizaine de personnes. Les principaux clients sont VALEO, le groupe BIC, ALSTOM, etc …., dont l’entreprise a su gagner la confiance. Les éléments cédés de l’entreprise sont le fonds de commerce et le matériel. Le prix de cession de l’entreprise a été fixé à 430 000 euros. Le CA est de l’ordre de 750 K€ avec une très bonne rentabilité. 611427 Chaudronnerie aéronautique et mécanique PACA 571007 Industrie pharmaceutique EST 530302 Industrie textile (produit de niche) MIDI PYRENEES 509029 Chaudronnerie et tuyauterie NORD PAS DE CALAIS Source : adapté de http://www.transmissio.com/cession_industries.htm 8 Analyse des causes de la transmission - anticipation - retraite pas de succession familiale. - anticipation - événement déclencheur inconnu - anticipation - événement déclencheur inconnu - anticipation - retraite pas de succession familiale. - anticipation - retraite Les cas présentés dans le tableau n°1 illustrent bien la difficulté pour des entreprises potentiellement pérennes de trouver un successeur, puis un repreneur. Empiriquement, le processus tend à se modéliser sous la forme suivante : retraite prévue ou prévisible, recherche d’un successeur (héritier), puis d’un repreneur interne et enfin attente d’un repreneur externe potentiel. Pourtant, le propriétaire dirigeant peut aussi initier le processus de transmission, et au moment de l’effectivité de la passation, annuler la vente ou la succession. Le repreneur potentiel de l’entreprise PVC rapporte un cas relativement courant : « durant les trois derniers mois, j’ai beaucoup avancé dans mes démarches pour la reprise de cette entreprise du secteur de l’environnement. J’ai pu accomplir les démarches suivantes : évaluation commerciale et financière, proposition et rédaction de la lettre d’intention, négociation du montage financier, élaboration du business plan, obtention du financement. Cependant, les cédants sont revenus sur leur décision de vendre, ce qui me pousse maintenant à chercher de nouvelles cibles». Il arrive aussi que le successeur pressenti revienne sur sa décision et reprenne l’entreprise familiale, grâce aux résultats de l’évaluation de l’entreprise mis en exergue lors de la négociation. Le fils de l’entreprise BOIS s’est aperçu du potentiel de la TPE familiale en discutant avec le repreneur potentiel : « il en parlait tellement bien que je me suis senti fier de ce qu’avait créé mon père et je me suis dit que je ne pouvais pas laisser passer une telle aubaine ! ». Le manque d’anticipation n’implique pas nécessairement l’échec de l’opération et inversement, la prévention ne débouche pas forcément sur une réussite. L’entreprise PANNEAUX n’a toujours pas été reprise. En revanche, l’étude de cas pratiques montre que le choix d’une seule solution dès le processus initial est plus risqué. 2-2 Apports et limites de l’approche planificatrice de la transmission Face à la complexité du phénomène, l’anticipation et la préparation sont fréquemment présentées dans la littérature comme deux éléments décisifs de la transmission. La planification de la transmission, considérée comme clé du succès pour transmettre une entreprise, est un processus lent, graduel et variable selon le contexte et le mode de transmission (Davis et Harveston, 1998 ; Catry et Buff, 1996). Dans ce cadre, les critères garantissant le meilleur développement possible de l’entreprise et les mesures qui s’imposent doivent être définis dès le début. L’établissement du calendrier d’exécution du plan de transmission suppose de prévoir le temps nécessaire pour les ajustements ; une révision périodique et une mise à jour sont nécessaires pour s’assurer de sa validité (schéma 2). Schéma 2 : Modélisation du processus de transmission interne ou externe Phase 0 : Prise de conscience T0 Phase 1 : Diagnostic stratégique Phase 2 : Finalisation du diagnostic Phase 3 : Actions stratégiques opérationnelles Phase 4 : Passation de pouvoir T1 Tn T2 T3 TEMPS Processus du dirigeant Processus du repreneur ou successeur PROCESSUS DE PERENNITE DE L’ENTREPRISE 9 Le schéma n°2 éclaire une modélisation des deux processus principaux dans le cadre d’une volonté de pérennisation de l’entreprise. L’intérêt de cet outil est double : - d’une part, il permet de visualiser les phases classiques de la transmission dans le temps, et surtout de mettre en exergue les nécessités pratiques de « feed back » permanents pour vérifier la validité de l’enchaînement de chaque phase et donc la difficulté à planifier ; - d’autre part, il insiste essentiellement sur la volonté des acteurs principaux (dirigeant et successeur/repreneur) de pérenniser au moins le projet « entreprise » à défaut d’assurer systématiquement le maintien du pouvoir dans une même famille. Cet outil se lit comme un calendrier d’exécution, suffisamment flexible pour évoluer en fonction des changements familiaux tout en étant précis pour éviter les tensions et permettre de dépasser les dissensions (O’ Brien, 1998). La préparation de la transmission implique de définir le mode de transmission et le choix du successeur le cas échéant, le moment choisi pour la succession du management et le transfert des actions. Le processus de transmission commence lors de la prise de conscience du dirigeant et se termine lors de son retrait effectif. Dans cette perspective, la transmission comporte plusieurs niveaux de planification à respecter. L’entreprise BLAMONT est actuellement dans cet idéal-type wébérien : l’entreprise individuelle vient de se transformer en SARL avec la participation du fils et la prise d’actions uniquement pour la fille : « parce qu’on passe en société dans le but de pouvoir donner des parts aux enfants pour... déjà pour prévoir pour plus tard, pour préserver l’entreprise, enfin, l’outil de travail ! » De plus, pour éviter les difficulté de la succession précédente, le père a tracé le parcours du fils avec moins de diplôme que lui mais plus ciblé et une intégration dès son plus jeune âge. Tout a été programmé et surtout tout fonctionne : le fils veut reprendre la suite et accepte de partager le règne du père. Dans leur étude portant sur des PME familiales, Catry et Buff (1996) ont ainsi listé les différentes phases de préparation de la transmission. Au cours de la première phase, le dirigeant propriétaire doit établir un diagnostic sur son entreprise, sa famille, son rôle d’entrepreneur. Cette analyse conduira à une hiérarchisation des objectifs à atteindre lors de la transmission. Une fois la liste des priorités établie, le dirigeant devra choisir une solution et la mettre en œuvre. Si le choix définitif du successeur appartient au dirigeant, ce dernier doit se faire aider de professionnels ou d’amis très proches (Catry et Buff, 1996). De surcroît, le dirigeant est influencé par les avis émanant des partenaires économiques, des partenaires spécialisés et de la famille (Haddadj et d’Andria, 2001). Il convient de s’assurer que le projet de succession est accepté par la famille et l’équipe de direction. Ainsi, le succès de cette opération est une fonction à la fois de la satisfaction des membres de la famille et de l’efficacité ultérieure de l’organisation, mesurée en terme de performance économique (Sharma et alii, 2001). Nous retiendrons de l’approche planification que de nombreux critères conditionnent la succession : les acteurs et leurs relations, l’entreprise, l’interaction entreprise-famille. Les étapes sont présentées comme des opérations séparées et dans un ordre séquentiel. Or une transmission n’est pas mécanique et des interactions existent entre les différentes phases. Pour cette raison, nous préconisons la prudence avec les modèles proposant une démarche planificatrice et préférons utiliser une approche processuelle, avec les étapes fondamentales de préparation à la transmission. Dans cette optique, quelle que soit la transmission choisie par le dirigeant – interne ou externe -, il existe des facteurs communs permettant de mieux formaliser la démarche et de replacer la transmission comme un événement majeur pour la survie de l’entreprise, et non selon une vision réductrice de délais. Ainsi, le dirigeant peut anticiper sa transmission sans se focaliser sur son propre compte à rebours. 10 3- Une démarche processuelle non planificatrice de la transmission : la préparation comme variable stratégique fondamentale de pérennité de projet Cette démarche repose sur le modèle de Paturel (1997) et son approche plus complète de la transmission. Selon l’auteur, il s’agit de « s’interroger par rapport à la succession financière, managériale, professionnelle de certaines personnes clés, et sur la bonne gestion de la pyramide des âges des individus présents dans l’entreprise ». Il propose alors d’envisager une solution stratégique globale et processuelle, permettant de mettre en exergue les étapes essentielles de la transmission, à la fois au niveau du dirigeant mais aussi en tenant compte des hommes clés de l’organisation. Cette approche a l’avantage de résoudre les difficultés d’un éventuel repreneur, puisqu’il bénéficie de la coopération et de l’équipe managériale en poste (Haddadj et D’Andria, 1998). « La solution à ces difficultés prévisibles consiste à : - sélectionner dans l’entreprise ou à recruter une personne motivée ; - la former pour suppléer ou partager la responsabilité à risque ; - la faire accepter par l’organisation ; - solutionner les problèmes financiers correspondants ; - opter pour une formule juridique adéquate destinée à rendre aisée la transmission en minimisant les frais ; - organiser des plans de carrière pour les nouveaux arrivants afin de les fidéliser et d’éviter de les former pour les concurrents du fait d’un fort taux de rotation ; - manager les hommes clés qui partagent désormais leurs compétences avec d’autres afin qu’ils ne prennent pas les mêmes risques ensemble » (Paturel, 1997). Cette approche permet, dans un premier temps, de hiérarchiser les priorités du dirigeant et de n’exclure aucun candidat éventuel qu’il soit héritier, salarié de l’entreprise ou repreneur extérieur. Tout en ayant conscience des avantages et des inconvénients liés à chaque possibilité, notamment en terme de patrimoine (Hirigoyen, 1988 ; Barcelo, 1988), son choix porte en priorité sur une personne compétente techniquement et relationnellement (Mc Call et alii, 1988). Dans un deuxième temps, nous retrouvons la démarche classique d’évaluation, de diagnostic et de forme juridique. Ces deux phases permettent de poser le fondement d’une pérennité de pouvoir. Dans un troisième et dernier temps, le modèle envisage une prospective intégrative des ressources humaines afin d’assurer la pérennité de projet de l’organisation. 3-1 Proposition d’un outil stratégique d’aide à la préparation de la transmission Le dirigeant est le principal acteur du changement dans l’optique de pérennisation de son entreprise. Nous proposons de synthétiser la démarche du dirigeant dans son processus de transmission interne ou externe dans une optique normative. En ce sens, trois catégories de facteurs peuvent être identifiés : - les facteurs propres au dirigeant : origine de l’idée, élément déclencheur positif ou négatif (Shapero, 1975), motivations (PIC ou CAP au sens de Marchesnay, par exemple). Les attitudes, aptitudes et actions du dirigeant vont influer sur l’évolution du processus. - les facteurs liés à l’entreprise : secteur, activité, forces et faiblesses, opportunités et menaces, stratégie mise en œuvre, etc. - les facteurs contextuels favorables et défavorables liés à la transmission : freins et obstacles, risques, opportunités, avis de l’entourage, compétence du repreneur,… La prise en considération de l’ensemble de ces critères nous permet de proposer au dirigeant un outil d’aide à la préparation de sa transmission (schéma 3). 11 Schéma 3 : La formalisation du projet de transmission interne ou externe STRATEGIE DE PERENNITE D’ENTREPRISE PERENNITE DE POUVOIR PERENNITE DE PROJET Motivations du dirigeant Eléments déclencheurs Contexte PROJET DE TRANSMISSION : Successeur ou Repreneur Facteurs Communs Phase 1 Le diagnostic stratégique - Diagnostic financier - Diagnostic économique - Diagnostic social - Diagnostic juridique - Diagnostic organisationnel et structurel Phase 2 Finalisation du diagnostic Phase 3 Actions stratégiques opérationnelles Phase 4 : Choix - - Evaluation de l’entreprise - Rédaction du dossier - Aménagement juridique - Aménagement fiscal et financier - Formation prévisible du futur dirigeant Préparation des ressources humaines actuelles - Communication du projet de continuité Successeur 12 Repreneur La condition première de la transmission reste cependant la nécessité d’une volonté de pérennité et, par conséquent, d’une prise de conscience d’une cessation d’activité inéluctable du chef d’entreprise (retraite, maladie, décès ou vente). Dans notre échantillon de 43 entreprises étudiées, nous bénéficions d’une diversification assez large : - 8 sont des créations ex nihilo avec un projet de continuité (intégration des enfants) ; - 16 concernent des successions familiales (au moins deux générations) ; - 8 correspondent à des reprises (salarié repreneur, SCOP de salariés, RPP, RPM) - 11 reprises d’entreprises en difficulté. Le cas le plus incontestable de cessation d’activité correspond certainement au dépôt de bilan et sans possibilité de plan de continuation : le chef d’entreprise se trouve alors dans la nécessité de céder ce qu’il reste des actifs de son affaire. Il s’agit bien de pérenniser le projet, avec ou sans changement d’activités et/ou d’organisation. En contrepartie, la pérennité du pouvoir est abandonnée, bien que dans 6 entreprises le dirigeant soit maintenu à un poste clé, mais essentiellement pour lui permettre de valider ses semestres d’activités manquants. Nous sommes dans le pourcentage de l’enquête BDPME (1998). Pourtant, lorsque la situation le permet, les raisons de reculer le départ reste majoritairement une réalité des affaires (Haddadj et D’Andria, 1998) ; c’est pourquoi notre approche occulte volontairement la planification rigide du temps, en tentant de modérer la sensation de compte à rebours et l’impact négatif des variables socio-psychologiques, comme il est préconisé par certains auteurs (Bauer, 1993; Ket de Vries, 1986). Généralement, la difficulté du départ se retrouve dans les successions et plus rarement dans les reprises : cela va dépendre de la part de capital restant détenu par l’ex-dirigeant. L’idéal pour le successeur / repreneur est de limiter le règne conjoint et de détenir rapidement la prise de décision. Le repreneur de MECAREP a « commencé son apprentissage de chef d’entreprise aux côtés du cédant afin de se familiariser avec la gestion quotidienne de l’entreprise, de nouer des liens avec les clients. Ces quatre années de préparation ont facilité la reprise. Par contre, quand j’ai racheté l’entreprise, j’ai continué a être accompagné par le cédant à mi-temps : cela constitue une grosse erreur parce que je n’ai pas pu apprécier la gestion de l’entreprise dans toute sa dimension, n’étant pas réellement seul aux commandes. De plus, le cédant ne pouvait s’empêcher d’interférer dans les décisions quand bien même il avait vendu l’entreprise ». Avec notre proposition d’outil de pilotage, la première étape “ Stratégie de pérennité – Projet de transmission ” n’implique pas de modification immédiate de la situation du dirigeant : il s’agit essentiellement de formaliser la prise de conscience et de préparer le futur de l’organisation. L’intérêt pour l’utilisateur est de positionner les opportunités et les menaces qui pèsent sur la pérennité de la structure, puis d’apprécier les options de transmission interne et de transmission externe. D’ailleurs, le successeur de l’entreprise CHAUSSURE estime qu’une bonne transmission ne peut se faire que dans les conditions suivantes : « être de préférence dans le métier, être salarié avant d’être patron (pour connaître l’aspect humain), penser déjà à la suite avant de reprendre (succession, en cas d’échec et différentes stratégies…) ». La plupart des praticiens, notamment l’Ordre des Experts Comptables, concluent à l’importance et à la pertinence de juger en parallèle les deux options, afin de mieux sélectionner le futur dirigeant. Sur leurs préconisations, la fiscalité des entreprises évolue dans ce sens : par exemple, la donation-partage peut également bénéficier à d’autres personnes sans lien de parenté avec le dirigeant, comme l’un de ses salariés, dès lors qu’il s’agit d’une entreprise individuelle. Ainsi, l’entreprise BATIMENT, après cinquante ans dans la même famille, est reprise par un salarié. De plus, à compter du 1er janvier 2004, le salarié repreneur pourra, dans certaines conditions, bénéficier d’une exonération pure et simple des droits de donation lors d’une telle donation-partage. 13 C’est cette première étape qui apparaît comme fondamentale dans le management de la transmission. Il s’agira alors de développer une autre partie de l’étude sur les motivations réelles des dirigeants et ce bien avant l’âge de la retraite. De plus, il serait souhaitable d’interroger l’ensemble des parties prenantes à divers moments de la vie de l’entreprise. Ainsi, nous pourrions déclencher en amont les desseins - et surtout les rejets - pour permettre d’assouplir la communication en interne et d’assurer au moins la pérennité de projet en anticipant une éventuelle vente dans les meilleures conditions. Sur les 16 cas de succession, la moitié avoue avoir repris l’entreprise « par devoir et non par désir ». La seconde étape reprend les phases plus classiques de toute préparation de transmission, comme la réalisation du diagnostic stratégique et sa finalisation lors de la rédaction d’un dossier (éléments fondamentaux pour la future négociation). Alors que cette étape apparaît comme le « B. A. BA » de toute reprise, elle est totalement négligée dans le cadre des successions. L’actuel dirigeant part du principe que sa gestion ne peut être que bonne et que son successeur n’aura qu’à continuer une recette qui a fait ses preuves. Or, le seul conflit entre génération tend à démontrer l’inverse. L’héritier souhaite se démarquer de la gestion précédente, d’autant plus si cet héritier est une fille (premier inconvénient) et qu’elle n’était pressentie comme tel (second inconvénient et majeur). De manière indirecte, les héritières sont à l’origine du processus de succession pour les entreprises GROS et IMPRIMERIE: l’une a passé les diplômes correspondants au métier, tandis que l’autre accédait à tous les postes stratégiques dans l’entreprise familiale, devenant ainsi les actrices incontournables dans leur entreprise. D’autre part, nous souhaitons insister sur un aspect parfois négligé des actions stratégiques : alors que l’aménagement juridique, fiscal et financier est parfaitement maîtrisé par les spécialistes de la transmission, l’intégration et la formation prévisible du nouveau dirigeant, la préparation des ressources humaines actuelles et la communication du projet de continuité sont souvent minimisés. Or, c’est une étape “ facilitante ” pour tous : Deschamps et Paturel (2001) préconisent une annonce officielle aux salariés et aux principaux clients. Dans notre échantillon, certains repreneurs avouent avoir choisi l’entreprise cible à partir de l’absence de salarié et préféré embaucher après. De plus, le fait de prévenir la transmission peut favoriser l’émergence de candidatures et élargir la vision du cédant. C’est en ce sens que notre phase 4 est ouverte à la fois au successeur et au repreneur, qui peuvent encore accepter ou refuser la transmission, après analyse réelle de la situation. Selon Delfosse (1988), le changement de mentalité des dirigeants passe par la guérison de la maladie du secret. Conclusion : Nous avons privilégié une approche globale de la transmission interne ou externe (et non une option a priori), dans le but de préserver la continuité de l’entreprise. Cette volonté est issue de constatations préalables à cette contribution, notamment lors de recherches empiriques réalisées à partir d’un échantillon de 43 entreprises, allant de la TPE à la PME. La plupart des transmissions réussies relèvent de l’expérience accumulée par les précédents dirigeants et de leur échange de connaissances inter-entreprises, et donc d’une acceptation pratique de la transmission. Notre outil se veut donc comme une formalisation des étapes nécessaires à la transmission interne ou externe, sans notion formelle et précise de temps – pas de réelle planification - procurant essentiellement au dirigeant une ligne directrice afin d’anticiper la négociation de son départ dans les meilleures conditions. Il s’agit de formaliser le processus classique de transmission : pérennité de pouvoir et de projet dans une phase idéale ou pérennité uniquement de projet. 14 A partir de ces conclusions, nous préconisons une démarche parallèle en proposant au dirigeant un outil d’aide à la prise de décision excluant une dimension planificatrice. Cependant, les limites actuelles reposent sur l’obligation de confronter notre modèle à la réalité du terrain et de l’améliorer par la pratique : ce travail n’est encore qu’une première phase de notre processus de recherche. Cet essai de contribution à une meilleure appréhension de la pérennité des entreprises devrait, à l’avenir, permettre de mettre en exergue des critères récurrents autorisant un affinement des étapes fondamentales de la transmission. Bibliographie : Avenier M.J. (1989), « Méthodes de terrain et recherche en management stratégique », Economies et Sociétés, Série Gestion, n°14, p.199-218. Barbot M.C. et Richomme Huet K. (2003), “ Le contexte successoral des PME familiales implique-t-il un processus entrepreneurial ? ”, Colloque AIREPME “ L’entrepreneuriat en action : contextes et pratiques ”, 23 et 24 octobre, Agadir. Barbot M.C (200), Thèse de Doctorat en Sciences de Gestion Barcelo R. 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ANNEXES : Présentation synoptique de l’échantillon « Entretiens » Entretiens Activité 1 Fabrication et réparation de pièces mécaniques Vente de chaussures Services Internet Informatique 2 3 4 5 6 7 Logiciels informatiques Maçonnerie Ferronnerie Métallerie Date de création 1969 Date de transmission 1991 1954 1989 2000 2004 1982 2002 1994 2004 1998 2004 1953 1975 17 Taille Capital : 40 000 € Effectif : 22 CA : 1 600 000 M€ Capital : 8 000 € Effectif : 4 Capital : 50 000 € Effectif : 3 Capital : 503 080 € Effectif : 35 Capital : 228 673 € Effectif : 5 Capital : 20 000 € Effectif : 3 Capital : 8 000 € Effectif : 2 Personne interrogée Salarié repreneur Fils successeur 2 RPP Salariés repreneurs en SCOP 1 RPM Fils successeur Fils successeur Présentation synoptique de l’échantillon « Récits de vie » Récits de Activité Vie 1 Boulangerie 2 Nettoyage 3 Effectif 140 10 Date de création 1982 1999 1 1982 7 9 4 20 1970 1969 1980 1953 8 Menuiserie Ebénisterie Menuisier Plombier Electricien Commerçant de gros et détail Imprimerie 15 1980 9 Divers 10 1975 4 5 6 7 Personne interrogée Conjointe Chef d’entreprise Conjoint Chef d’entreprise Conjointe Conjointe Conjointe Conjointe Chef d’entreprise Fille Chef d’entreprise Fille Chef d’entreprise Informateur Relais Directrice export Nous Nous Coopérative ASB Coopérative ASB Coopérative ASB DESS Entrepreneuriat développement des PME DESS Entrepreneuriat et développement des PME DESS Entrepreneuriat et développement des PME Présentation synoptique de l’échantillon « Etude de cas » Caractéristiques Cas Structure juridique Secteur de l’entreprise Activité CAS 1 Entreprise en Carrosserie, nom propre peinture, chimie Carrosserie poids lourds CAS 2 SA au capital de 170 000 € Filature, tissage, enduction de tissus et papiers Production, commercialisation de couvertures, langes et tous produits textiles CAS 3 SA au capital de 610 000€ Isolation industrielle Réalisation de chantiers d’isolation et produits annexes CAS 4 SA au capital de 75 000 € Bois, menuiserie, charpente CAS 5 SA au capital de 200 000€ Transfert d’équipement industriel et mécanisation Fabrication et vente de portails, de charpentes et autres travaux de menuiserie Installation de charpente métallique, chaudronnerie et tôlerie industrielle CAS 6 SA au capital de 75 000 € Thermique industrielle Fumisterie industrielle CAS 7 SA au capital de 600 000 € Agro-alimentaire Fabrication et distribution de plats cuisinés sous vide CAS 8 SA au capital de 460 000 € Textile CAS 9 SARL au capital de 40 000 € Electricité cible (Ex) Taille Création (C) et dépôt de bilan (DB) CA : 1 M€ Effectif : 15 C : années 60 DB : 1992 Type de repreneur (Rx) et motivations Repreneur individuel Envie d’être indépendant et à son compte C : 1985 DB : 1989 SA au capital de 120 000 € Diversification CA : 12 M€ Effectif : 194 C : 1947 DB : 1994 2e mondial dans le secteur de l’isolation Augmentation de la part de marché CA : 2,4 M€ Effectif : 42 C : 1965 DB : 1997 SA au capital de 38 400 € Diversification CA : 9 M€ Effectif : 171 C : 1969 DB : 1986 Repreneur individuel Envie d’entreprendre C : 1985 DB : 1988 SA au capital de 300 000 € Augmentation de la part de marché CA : 9,6 M€ Effectif : 115 C : 1985 DB : 1993 Repreneur individuel Envie d’entreprendre Teinture, bobinage de toutes fibres et articles textiles CA : 20 M€ Effectif : 100 C : 1887 DB : 1996 SA au capital de 1 500 000 € Absorption d’un concurrent et recherche de synergies Installation électrique CA : 1,2 M€ Effectif : 20 C : 1972 DB : 1995 SA au capital de 150 000 € Absorption d’un concurrent et recherche de synergies CA : 1, 3 M€ Effectif : 26 CA : 1,9 M€ Effectif : 20 18 et Présentation synoptique de l’échantillon « Rapports de synthèse ». Rapports de synthèse RS N°1 RS N°2 RS N°3 Activité Effectif Création ou reprise 1982 1992 1983 RS N°7 Menuiserie Réparation automobile Tuyauteriechaudronnerie Menuiserie Pompes funèbres Marbrerie Prothèse dentaire Bijouterie Joaillerie Peinture en bâtiment RS N°8 Menuiserie 4 1981 RS N°9 Ferronnerie 1 1989 RS N°10 Menuiserie 4 1984 RS N°11 Bâtiment en général 14 RS N°12 RS N°13 Boulangerie Plomberie Zinguerie Electricité Plomberie Maçonnerie 6 4 1947 1986 1984 1986 6 1984 6 1981 Bâtiment en général Rénovation Maçonnerie Rénovation Maçonnerie 4 1990 < 10 1978 Comment vendre plus ? Informatisation d’une entreprise artisanale Survivre, c’est bien ! Se développer, c’est mieux ! Mise en place de l’intéressement dans une entreprise artisanale La notoriété de l’entreprise et son développement Entreprendre : pour quoi faire ? 4 1991 Notoriété de l’entreprise RS N°4 RS N°5 RS N°6 RS N°14 RS N°15 RS N°16 RS N°17 RS N°18 3 4 7 Titre La vie du sapin Création de notre garage Reconstruction et extension d’un atelier en secteur rural. Développer notre activité 6 1912-1985 1993 2 2 1967 1981 Sans titre. De l’artisan à l’artiste 3 1986 Etendre la qualité de l’entreprise artisanale Développer l’entreprise artisanale par la publicité et la promotion. Réouverture d’un atelier de ferronnerie 19 Comment redresser une entreprise qui a de grosses difficultés ? Restructuration de l’entreprise M. SA