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Le Centre d’expertise national des technologies de l’information et de la communication pour l’autonomie
Demeurer autonome… à tous les âges de la vie !
Le Centich, Centre d’expertise national des technologies de l’information et de la
communication pour l’autonomie, a vu le jour en décembre 2010, suite à l’appel
d’offres lancé par la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie. Objectif :
accélérer la mise au point et l’usage d’aides techniques ou de dispositifs innovants,
intégrant notamment les technologies de l’information et de la communication et
concourant à la compensation d’un ou plusieurs handicaps. Porté par le pôle handicap
de la Mutualité Française Anjou Mayenne, il axe ses interventions sur les interfaces
fonctionnant sur l’utilisation des technologies de la communication et de l’information.
De nombreux projets ont pu ainsi être lancés. Explications avec Francis Guiteau,
directeur général de la Mutualité française Anjou-Mayenne…
Depuis
quinze ans, la Mutualité Française Anjou Mayenne
développe au sein de ses établissements et services
accueillant des personnes déficientes visuelles et auditives une
fonction d’expertise dans tous les domaines de la réadaptation,
notamment la rééducation et les aides techniques.
souhaite aujourd’hui disséminer plus largement sur le territoire
national. Parallèlement, avec l’association Arceau Anjou, se
développe la prise en charge des traumatisés crâniens et lésés
cérébraux : « Il fallait alors, poursuit Francis Guiteau, construire
une offre de services pour répondre avec pertinence à la
diversité des situations que vivaient les personnes confrontées
à ces difficultés. Nous avons ainsi déployé toute une gamme de
services pour accompagner la personne dans son intégration
sociale mais aussi son insertion professionnelle. Nous
disposons aujourd’hui de multiples réponses
appropriées, quelle que soit l'intensité du
handicap de la personne. »
Elle a aussi élargi son offre en créant des services de soutien
aux situations d’emploi, d’accessibilité, d’accompagnement
pour les personnes âgées et de développement
de nouveaux outils pour améliorer l’évaluation
des déficiences visuelles et auditives :
Francis Guiteau :
« L’accompagnement
des
personnes
déficientes visuelles et auditives est au cœur
« Sans cesse, nous
Mais l’accompagnement de la personne se
des métiers et des valeurs de la Mutualité,
révèle insuffisant. Il faut aussi intervenir sur son
avons
cherché
à
précise Francis Guiteau, directeur général de la
environnement
et
l’amélioration
de
élaborer des services
Mutualité française Anjou-Maye. Au fur et à
l’accessibilité. Un cicat est alors créé, centre
mesure que se développaient les recherches et
nouveaux, mieux
d'information et de conseil en aides techniques
avancées technologiques, nous avons déployé
spécialisées : « Avec des ergonomes, des
adaptés
aux
besoins
divers services et dispostifs pour favoriser
ergothérapeutes et des professionnels de l’aide
des personnes… »
l’autonomie et l’évolution des personnes
technique, nous avons mené un travail pro actif
malvoyantes et malentendantes, à tous les
pour répertorier, analyser les ressources
âges de la vie… Il n’y avait alors quasiment rien
disponibles. Le soutien aux personnes en
en France, surtout pas après l’âge de 20 ans !
situation de handicap doit résulter d’une
Sans cesse, nous avons cherché à élaborer des services
conjonction d’expertises et de technologies pour faciliter tous
nouveaux, mieux adaptés aux besoins des personnes. »
les actes de la vie quotidienne. »
Des concepts novateurs
C’est ainsi que se développent les centres basse vision, les
centres d’évaluation et de rééducation des troubles de
l'audition… des concepts novateurs que la Mutualité française
La CNSA lance les centres d’expertise
À l’initiative de son conseil scientifique, la CNSA, Caisse
nationale de solidarité pour l'autonomie, décide en 2009 de
soutenir, à titre expérimental, la création de centres d’expertise
nationaux associant dans un même projet, chercheurs,
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Centich – TR – juin 2012
entreprises, professionnels de la compensation du handicap et
de la dépendance. L’objectif de ces centres est d’accélérer la
mise au point et l’usage d’aides techniques ou de dispositifs
innovants, intégrant notamment les technologies de
l’information et de la communication et concourant à la
compensation d’un ou plusieurs handicaps.
Un appel d’offres est lancé à l’automne 2009. « Naturellement,
nous y répondons, poursuit Francis Guiteau. Nous le faisons en
partant des situations cliniques rencontrées par les
professionnels de la Mutualité, parce que l’information est une
problématique évidente de la déficience visuelle, parce que la
communication renvoie au problème central des personnes
sourdes et malentendantes… Etant très actifs dans les actions
de prévention de la santé sous toutes ses formes, mais aussi
présents dans le champ des troubles consécutifs aux lésions
cérébrales et dans celui de la déficience motrice, nous
parvenons à mobiliser les acteurs qui nous aident à construire
ce qui allait devenir le Centre d’expertise national des
technologies de l’Information et de la communication pour
l’autonomie, nommé Centich. »
La CNSA valide le projet et apporte un soutien financier pour
une durée de deux ans, période durant laquelle devront être
validés le besoin et l’utilité de ces centres, affiné leur modèle
organisationnel et fiabilisé un modèle économique. En fonction
des résultats, ce financement pourra être prolongé d’un an.
Au cœur d’une dynamique nationale
Le comité de pilotage du 13 décembre 2010
marque le lancement officiel de cette
expérimentation. En présence de Laurent
Vachey, directeur de la CNSA, il réunit à Paris le
responsable
de
chaque
projet,
des
représentants des institutions de la recherche et
de l’innovation, des professionnels de la
compensation du handicap et de la perte
d’autonomie, des associations de personnes
handicapées et âgées.
les lunettes et autres dispositifs optiques ainsi que les
interfaces cerveau-machine. L’approche multi-sensorielle
privilégiée se fonde sur le recours à des technologies primaires
identiques basées sur l’informatique et la mise en œuvre de
démarches scientifiques communes pour construire ces
interfaces. »
Industriels et chercheurs autour de la table
Un premier plan d’action est alors défini. Il s’agit d’abord de
concevoir, expérimenter et valider un référentiel d’évaluation
orienté vers l’usage des produits TIC pour l’autonomie ; il s’agit
aussi de réaliser un état de l’art de ce que les TIC apportent
pour l’autonomie en France et, progressivement, en Europe ; il
s’agit enfin, d’accompagner des projets de recherche, de
développement de solutions TIC en lien avec les réseaux
académiques, industriels et institutionnels intéressés pour
accompagner le Centich dans cette aventure.
Naturellement, la Mutualité s’appuie, pour engager ces
missions, sur un partenariat déjà ancien et éprouvé avec le
CEP Cicat d’Eckbolsheim en Alsace et la Fisaf, Fédération
nationale pour l'insertion des personnes sourdes et des
personnes aveugles en France. Un lien nouveau s’établit avec
l’Irit, Institut de recherche en informatique à Toulouse, le CNRS
et plusieurs universités.
Pour Francis Guiteau, le Centich apparait comme « une
opportunité pour mobiliser les acteurs que sont
les industriels, les chercheurs mais aussi
l’occasion de construire une plate-forme
«… la naissance d’un
nationale pour penser, sensibiliser plus
nouvel espace pour
fortement et agir sur un territoire plus vaste.
C’est la naissance d’un nouvel espace pour
mieux faire connaître
mieux faire connaître les réponses disponibles
les réponses
et analyser des réponses nouvelles pour les
disponibles et analyser
personnes handicapées ou fragilisées par la
des réponses nouvelles vie et la santé. »
pour les personnes
handicapées ou
fragilisées par la vie et
la santé… »
Cinq centres d’expertise nationaux sont choisis
pour participer à l’expérimentation sur cinq
thématiques spécifiques : le Centre de
ressources et d’innovation mobilité handicap
(CEREMH) sur la thématique mobilité ; le CEN
Stimco, porté par l’hôpital Broca de l’APHP, sur la thématique
stimulation cognitive ; le Cenrobotique, porté par le Groupe
Languedoc Mutualité sur la thématique robotique d’assistance
et de rééducation ; le Cenhabitat, pris en charge par le Centre
de référence de santé à domicile et autonomie (CRNSDA), sur
la thématique habitat et logement ; et enfin, le Centich, porté
par le pôle handicap de la Mutualité française Anjou Mayenne,
pour les interfaces fonctionnant sur l’utilisation des technologies
de la communication et de l’information.
« Il s’agit, précise Francis Guiteau, de permettre aux personnes
handicapées ou âgées, en recherche d’autonomie, d’interagir
avec leur environnement physique ou numérique. Cette
thématique s’inscrit dans une approche multi déficiences et
personnes âgées déficientes, fondée sur une utilisation
partagée de méthodologies et d’outils communs. Il s’agit donc
des aides techniques qui contribuent à la compensation
fonctionnelle des incapacités et des restrictions d’activités qui
en résultent, ce qui exclut tous les dispositifs médicaux visant à
corriger la déficience elle-même comme les audioprothèses ou
2011 : l’année des projets
Tout au long de l’année 2011, divers projets
voient le jour. C’est d’abord la réalisation d’un
premier état des lieux des solutions
technologiques dont le besoin est reconnu en
France et en Europe. Grâce au travail
partenarial qui se met en place entre les quatre centres experts,
une base de données est élaborée ainsi qu’un référentiel
d’évaluation multidimensionnelle avec sa solution logicielle.
C’est l’élaboration du projet Léna, logement équipé pour une
nouvelle autonomie ; dans le cadre de la construction d’un
immeuble d’habitation collective à destination de personnes
âgées et d’étudiants déficients sensoriels, la Mutualité française
Anjou Mayenne souhaite réaliser un appartement spécifique un
habitat adapté, évolutif, intégrant les technologies de
l’information et de la communication pour sécuriser la personne
handicapée et ou âgée en perte d’autonomie dans son
environnement. C’est le lancement de l’Agora, lieu
d’expression des besoins, des attentes et de l’expertise des
usagers ouvert aux individus, associations, professionnels,
instances représentatives ou toute personne intéressée
par le Centich et ses actions. C’est le lancement d’E-care,
plateforme pour automatiser le traitement d’informations de
capteurs non intrusifs permettant de détecter et signaler les
situations à risque et ainsi, anticiper les risques d’insuffisance
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Centich – TR – juin 2012
cardiaque (stade III). C’est aussi le démarrage de I’CityforAll
dont l’objectif est de concevoir des interfaces TIC qui
améliorent la qualité du son en milieu urbain et espace public
restreints et/ou confinés pour les personnes handicapées
malentendantes et âgées touchées par la presbyacousie. C’est
enfin le projet Case Manager dans le cadre de l’appel à projet
Traumatologie et dépendance pour assurer continuité et
cohérence de soin aux traumatisés crâniens.
vocal est initié avec l’Esaip, école d’ingénieurs informatiques à
Angers. Diverses initiatives sont envisagées avec Thalès
comme l’accessibilité à l’éducation pour les non-voyants,
l’accès au vote électronique pour les non-voyants, les aides
techniques pour les Dys avec la FFDYS, troubles cognitifs
spécifiques, troubles du langage et des apprentissages…
Partenariats fructueux
Toutes ces démarches initiées laissent entrevoir un
développement fructueux : « La première difficulté, confie
Francis Guiteau, est de trouver les modalités permettant aux
chercheurs, industriels, professionnels des secteurs médicosociaux et de santé de travailler ensemble. Ce n'est pas le tout
de trouver une réponse au génial ! L'essentiel est de vérifier
que cette réponse correspond bien à un besoin et qu’elle
pourra être apprivoisée par des personnes au quotidien. Tout a
été inventé mais pour autant, les solutions restent rares à être
utilisées car elles sont souvent compliquées à adapter, difficiles
à faire connaître et à banaliser. Les nouvelles technologies de
l’information et de la communication sont un levier formidable
en matière de santé et de compensation, d’égalité d’accès à la
solution, de qualité de la réponse, de continuité dans
l’accompagnement. Le Centich se révèle être une interface
pertinente entre les personnes en situation de handicap,
fragilisées, les dispositifs, les différents professionnels qui
répondent à leurs problèmes, les chercheurs et les industriels
qui inventent des solutions adaptées. Nous ne devons pas
rester la tête dans les nuages mais avoir en permanence ce
souci pragmatique de se dire : voilà une belle solution, une
belle idée… A qui va-t-elle servir demain ? Est-elle réellement
adaptée aux besoins de la personne dans son quotidien ? »
Le 24 mai 2011, le Centich lance à la Mutualité française sa
section scientifique et sa section éthique et juridique. Le 28 juin,
il réunit à la maison de l’Alsace aux Champs Elysées à Paris
une soixantaine de ses partenaires industriels et de recherche.
Le 22 septembre, il est inauguré à l’assemblée nationale en
présence, entre autres, de Marie-Anne Montchamp, secrétaire
d'Etat à la solidarité et à la cohésion sociale auprès de la
ministre, Roselyne Bachelot, Etienne Caniard, président de la
Mutualité française et Luc Allaire, directeur de la CNSA. Dès le
démarrage de l’expérimentation, l’équipe de direction multiplie
les contacts avec les secteurs de l’industrie et de la recherche,
participe à plusieurs colloques, congrès et conférences dans le
champ de l’innovation pour la santé et l’autonomie.
Grâce à la veille menée sur les appels à projets, le Centich est
retenu sur trois projets collaboratifs dont un dans la e-santé
et deux dans l’autonomie. Un premier accord de collaboration
européen est signé avec l’Enea en Italie, partenaire de l’un des
projets collaboratifs, préfiguration du projet de groupement
d’intérêt scientifique européen. Trois prestations d’évaluation,
orientées vers l’usage, sont menées dont une pour l’entreprise
Ura du groupe Arnould. L’appartement Léna ouvre ses portes à
Angers grâce au partenariat avec les entreprises Bouygues et
Legrand. Un premier programme de formation de rédacteur
L’usager au cœur de la recherche
Tugdual Ruellan.
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Centich – TR – juin 2012
Centich… en bref
Objectifs. Concrètement, le Centich est à la fois :
un centre de ressources qui collecte, valide et normalise une information exhaustive sur la thématique des technologies de l’information et de la
télécommunication pour l’autonomie. Cette information disponible est diffusée à l’ensemble des acteurs (professionnels et usagers) ;
un centre d’essai qui met à disposition du matériel et forme les professionnels du handicap intéressés à l’utilisation de certaines aides sophistiquées
;
un centre de veille technologique pour un suivi de l’évolution des produits ;
un centre de formation continue à l’évaluation des besoins des personnes pour les professionnels du handicap ;
un centre de recherche et d’innovation qui favorise l’expression des besoins des utilisateurs dans les programmes de recherche et d’innovation, et
fédère les compétences autour d’un projet de conception et/ou de développement et/ou d’industrialisation et/ou de distribution d’une aide technique.
Gouvernance. La CNSA a mis en place un comité de pilotage national, en charge du pilotage du suivi et de l’évaluation de l’expérimentation. La
MFAM pour gérer l’expérimentation a mis en place un comité de direction associant l’ensemble des acteurs du Groupement contractuel de
collaboration qui constitue l'instance de portage, de coordination, d'animation et de gestion du Centich ; il est composé de représentants de la MFAM,
de la Fisaf, du CEP Cicat et de l'Irit. Le comité de direction est l’organe décisionnel du Groupement contractuel de collaboration. La gouvernance du
Groupement contractuel de collaboration est assurée par quatre instances : le comité de direction - présidé par Philippe Houlgard -, l’équipe de
direction, le comité scientifique et technique composé d’une section scientifique et d’une section éthique et juridique. Pour compléter ce modèle de
gouvernance, la participation des usagers est garantie à travers une Agora, lieu d’expression des besoins.
Direction et animation. L'équipe de direction est composée d’une directrice, chargée de la responsabilité générale de l'action et du fonctionnement
du CENTICH, Sylvie ERVE ; d’un Directeur Délégué au Développement, Jawad HAJJAM et d’une Responsable Scientifique, chargée du suivi et du
contrôle de l'activité technique du CENTICH, Nadine VIGOUROUX. L'Equipe de Direction agit par délégation du représentant de la Mutualité au sein
du Comité de Direction. Elle est chargée de la mise en œuvre opérationnelle des orientations et objectifs fixés au CENTICH.
Evaluation. Le cabinet MBA consulting est chargé de l’évaluation de cette expérimentation.
Les partenaires fondateurs. La Mutualité Française d'Anjou–Mayenne est gestionnaire du pôle handicap ; à ce titre, elle fait partie du réseau des
services de soins et d’accompagnement mutualistes présents en Maine et-Loire et en Mayenne. Organisme à but non lucratif, elle est une union
mutualiste dirigée par un conseil d’administration composé d’élus bénévoles, issus des mutuelles présentes en Maine- et-Loire et en Mayenne. Le
CEP Cicat (Eckbolsheim - Bas-Rhin), structure associative, intervient pour accompagner la personne en situation de handicap, l'aider en lui
proposant des solutions à la fois globales et personnalisées. La Fisaf : depuis son origine, la fédération s'efforce de faciliter et d’accompagner
l'insertion et le maintien, dans notre société, des personnes en situation de handicap sensoriel. Mettre tous les moyens disponibles au service des
adhérents, des usagers, de leurs familles et de l’environnement, reste son objectif prioritaire. L'Irit, Institut de recherche en informatique de
Toulouse représente un des plus forts potentiels de la recherche en informatique en France avec un effectif global de 600 personnes dont 187
chercheurs et enseignants-chercheurs, 187 doctorants, 36 post-doctorants et chercheurs contractuels ainsi que 47 ingénieurs et administratifs.
Contacts
* Sylvie ERVÉ, directrice du projet – tél. 0 800 812 353 - [email protected]
* Jawad HAJJAM, directeur délégué au développement – tél. 07 78 19 83 41 - [email protected]
* Nadine VIGOUROUX, responsable scientifique – tél. 05 61 55 67 65 - [email protected]
SITE : www.centich.fr
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