Bhopal - preventique
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Bhopal - preventique
Bhopal ! Dans ce mot résonnent la mort, la douleur, la souffrance, l’ignominie, résultat de la pire catastrophe industrielle de tous les temps. Bhopal est la capitale du Madhya Pradesh, État membre de l’Union indienne. Le groupe industriel américain Union Carbide Corporation (UCC), un géant international de la chimie, était implanté en Inde depuis 1904. En 1968, il installa à Bhopal une division « Produits pour l’agriculture » et créa, sur un site de 2 hectares, un atelier de préparation de pesticides. L’usine se trouve à proximité de la gare et de plusieurs bidonvilles. L’auteur analyse les causes de la catastrophe. Il montre que la défaillance du système est surtout due à d’autres causes que techniques, moins directes, moins visibles, mais cependant déterminantes. Les données politiques, juridiques, financières, culturelles, organisationnelles se trouvent au cœur de l’accident. L’auteur présente ensuite les suites judiciaires qui ont été complexes et longues, en raison des différences des systèmes juridiques de l’Inde et des États-Unis. Les procès civils et pénaux ont conduit à la condamnation d’Union Carbide et de quelques-uns de ses dirigeants. Mais la grande entreprise internationale, malgré ses efforts de communication dans la gestion de la crise et à cause de son manque de professionnalisme, va peu à peu entrer en agonie et disparaître. À la suite de cette catastrophe, les États-Unis et l’Inde ont pris conscience de la nécessité de renforcer l’interventionnisme des pouvoirs publics et l’activité des organismes de contrôle. La législation sera modifiée dans les deux pays. En Europe, les États membres vont mieux comprendre la signification de la directive Seveso publiée en 1982. Bhopal est aussi un produit de la mondialisation, nous dit l’auteur. www.preventique.org ISBN 2-911221-30-3 25 € Jacques Charbonnier a exercé des fonctions techniques et commerciales dans plusieurs sociétés d’assurance. Il a eu des activités d’enseignement (Institut des Assurances de Lyon et Institut du Management des Risques de Bordeaux) et de formation continue dans les domaines de la sécurité au travail, de l’audit des risques et des assurances, et du risk management. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur ces sujets. Photo de couvertue : l’usine d’Union Carbide abandonnée, en 2001. Photo ©Greenpeace/Raghu Rai Dans la nuit du 2 au 3 décembre 1984, le chef de quart de l’usine constate que la pression dans un réservoir est montée au double du maximum. Les gaz se dirigent alors vers la tour de décontamination dont les vannes sont fermées pour cause de nettoyage. La pression des gaz est telle que les soupapes sautent, les gaz continuant vers la tour d’évacuation dont la torchère est éteinte. Les vapeurs d’isocyanate de méthyle (MIC) s’échappent dans l’atmosphère aux alentours de minuit. L’alerte ne sera donnée par la sirène qu’à 2 heures. Trop tard ! 500 personnes meurent dans les 24 heures. Cinq jours plus tard, le nombre des décès est de 2 500. Le bilan officiel s’élèvera finalement à 7 072 morts et 204 000 blessés. Jacques Charbonnier fait état de 10 000 décès matériellement établis.
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