« Voyez comme il est grand l`amour dont le Père nous a comblé
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« Voyez comme il est grand l`amour dont le Père nous a comblé
Toussaint 2013 Père Christophe Silvestre « Voyez comme il est grand l’amour dont le Père nous a comblé ». Ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu en premier, c’est lui qui nous a aimé. Ce n’est pas nous qui sommes Saint, c’est Dieu seul qui est saint. Et la sainteté de Dieu c’est cet amour qu’il y a en lui. Ce Dieu qui a un amour infini en lui, nous dit qu’il veut être aimé de nous, qu’il veut recevoir notre amour. Lui qui a un amour infini, un amour que l’on pourrait comparer à un océan, veut que je lui donne mon amour qui ne sera jamais plus gros qu’une goutte d’eau. Lui qui est océan d’amour me dit qu’il a soif, soif de cette goutte d’amour que je peux lui donner, que lorsque cette goutte d’amour lui est refusée il en souffre terriblement. C’est ce qui fait pousser cet appel à Jésus sur la croix : « J’ai soif », soif de l’amour de l’homme. Notre sainteté c’est d’entendre cette soif d’amour de Dieu, et lui répondre, car il a un désir fou de nous communiquer le sien, et de recevoir en échange le nôtre. La sainteté c’est entrer dans ce dialogue de l’amour fou, d’être des passionnés de Dieu, des amoureux de Dieu en toute chose. Et ne chercher à vivre que pour l’être aimé, faire toute chose, prononcer chaque parole comme si elles étaient dirigées vers Dieu, pour plaire à Dieu. En quoi consiste ce dialogue d’amour, pour cela il nous suffit de regarder, notre manière de faire en amour : Quand vous aimez une personne vous cherchez à passer du temps avec elle, vous cherchez à lui faire plaisir, vous lui offrez des cadeaux, vous n’attendez pas seulement des cadeaux de l’autre sinon on dirait : vous êtes égoïstes, tu l’aimes par intérêt. Vous acceptez de faire des choses qui peuvent vous coûter car vous aimez. Vous cherchez le bonheur de l’autre. Qu’en est-il de notre amour pour Dieu ? Est-ce que vous avez déjà pensé à lui offrir des cadeaux à Dieu, ou bien c’est toujours moi qui demande des cadeaux à Dieu ? Est-ce que vous avez déjà dit à Jésus parce que je t’aime je veux faire ce qu’il te plait. Je t’aime et je veux te rendre heureux. N’est ce pas là ce que nous ferions habituellement en amour. Et bien il en va de même avec Dieu. Ce n’est pas seulement Dieu qui doit nous faire plaisir, c’est à nous de faire ce qui lui plaît sinon nous ne sommes plus dans une vraie relation d’amour. La sainteté c’est finalement notre amour qui répond à l’amour de Dieu, une réponse qui dit : je veux faire ce qui te plaît car je t’aime tellement. C’est sortir du : « Seigneur je veux ceci ou cela, si tu le fais je te promets tu verras j’irai tous les dimanches à la messe ». Quand on aime, les gestes du quotidien que nous posons pour la personne que nous aimons prennent une autre portée, une autre dimension, ce qui pouvait être désagréable à faire, prend une autre saveur quand nous les réalisons pour l’être aimé. Ce que nous réalisons devient gratuit, je le fais non pas pour avoir une récompense, non pas pour les consolations que tu me donnes mais simplement car je t’aime. Cette posture change complétement notre rapport à Dieu, il n’est plus un distributeur automatique de réponses à mes problèmes, il est celui avec qui j’entretiens une relation d’amour personnelle. Alors demandons-nous : Est-ce que je parviens des fois à faire taire mes demandes pour entendre le désir d’amour de Dieu, ce désir d’être accueilli, d’être aimé, est ce que j’ai entendu la souffrance d’amour de Dieu ? Est-ce que je lui ai déjà ouvert mon cœur en lui disant aujourd’hui je ne viens rien te demander, je suis là pour toi, j’ai entendu ta soif, j’ai entendu ta peine de ne pas être accueilli dans le cœur de certains hommes, alors je viens pour te donner mon cœur, pour que tu puisses y étancher ta soif d’amour, et avoir la joie de te donner à moi. La sainteté de l’homme, et ce qui fait aussi sa joie c’est de prendre Dieu chez soi, de lui donner notre cœur, un cœur qui l’aime gratuitement. Prenons quelques secondes pour poser cet acte d’amour, ne pas chercher à aimer Dieu pour ses consolations, mais lui dire je suis là pour toi, je ne te demande rien, je t’offre mon cœur qui t’aime.