COLLABORATION DE LA DAME ET DU CAVALIER (2)
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COLLABORATION DE LA DAME ET DU CAVALIER (2)
COLLABORATION DE LA DAME ET DU CAVALIER (2) La collaboration de la dame et du cavalier est très efficace contre un roi adverse exposé. C’est pourquoi, dans le premier diagramme, tiré d’une partie québécoise Bélanger – Moore 19921, les Noirs au trait peuvent sans hésiter échanger les tours : 1…Cxc1 2.Fxf8 Df2! (menace 3…Df1 mat; 2… Rxf8 3.De7+ Rg8 4.De8+ Rh7 5.Df8 suivi du mat) 3.h3 Ce2. Remarquez une fois de plus la disposition typique de la dame et du cavalier contre un roi acculé à la bande. Les Blancs n’ont d’autre choix que d’échanger les dames, après quoi les Noirs restent avec cavalier et pion en plus: 4.Dg2 Dxg2+ 5.Rxg2 Rxf8. Le deuxième diagramme est issu d’une partie opposant l’ancienne championne du monde, la géorgienne Maia Tchibourdanidze, avec les Blancs, et le grand-maître hongrois Peter Lukacs, Polanica Zdroj 1984. La dame noire vient de prendre un pion en b4. Ce faisant, elle a laissé son roi enfermé dans un étroit périmètre à portée de la dame et du cavalier adverses. Reste aux Blancs à trouver la suite décisive : 1.Df6+ Rh7 2.Df7+ Rh8 3.Cf6. Encore la disposition typique. Ici, le fou noir couvre la case de mat h7, tandis que la dame noire va couvrir la case de mat g8: 3… Dd2+ 4.Rh3 Dd8 5.Ce8!. Les Blancs menacent mat sur la case non couverte g7, ce qui permet d’attirer la dame noire sur une case d’où elle ne pourra revenir sur d8: 5…Dg5 (5…Dd4 6. Df8+ Rh7 7.Cf6+ Rg6 8.Dg8+ Rxf6 9.Dh8+ gagne la dame noire par enfilade) 6.Cf6! (menace 7.Df8+ Dg8 8.Dxg8 mat) 6…Dg7 7.De8+ suivi du mat. Dans le troisième diagramme, les Blancs sacrifient leurs deux tours pour permettre un mat réalisé avec la dame et le cavalier: 1.Txe5 dxe5 2.Df8+ Rh7 3.Txh4+ gxh4 4.Cg5 mat. Dans le quatrième diagramme (Karthikeyan – Ragger 2008), le cavalier blanc est attaqué, mais les Blancs découvrent une façon spéciale d’assurer sa protection: 1.Fg6. Le fou est imprenable car sur 1… fxg6 2.Dxg6+ et mat au coup suivant. La menace est 2.Fxf7 suivi de 3.Dg6+. Les Noirs ont joué le meilleur coup en l’occurrence, soit 1…Dxe5 2.Txe5 fxg6, évitant une défaite immédiate, mais le déficit matériel (dame contre fou et pion) est trop lourd. 1 Cette partie avait été commentée par Sylvain Barbeau, alors chroniqueur à La Presse. Le cinquième diagramme (Topalov – Shirov, 11e ronde, XXV Morelia/Linares, 3 mars 2008), trait aux Blancs, est issu d’une partie entre deux grosses pointures: 1.Fxg6 (menace 2.Df7+ suivi de 3.Dxh7 mat) 1…hxg6 2.Dxg6+ Rh8 3.Df6+ Rh7 (3… Rg8 4.Df7+ Rh8 5.Cf4) 4.Df7+ Rh8 (4…Rh6 5. Tf6+ Rg5 6.Tf5+ Rh6 7.Th5 mat) 5.Cf4. Une manœuvre utile à connaître avec un roi acculé dans un coin de l’échiquier. Les Noirs ont abandonné, car sur 5…Tg8, les Blancs ont un mat en six: 6.Dh5+ Rg7 7.Dg6+ Rf8 8.Cd3+ Re7 9.Tf7 Rd8 10.Dd6+ Re8 11.Dd7 mat. Dans le dernier diagramme (Tolnai – Horvath, Budapest 1989), trait aux Blancs, il faut un sacrifice pour ouvrir une ligne, après quoi le couple dame et cavalier pourrait s’exprimer: 1.Fxh6 et sur 1…gxh6 2.Df6+ Rh7 3.Cf5. La partie continua 1…Cc6 2.Fxg7+ Rxg7 3.Df6+ Rh7 4.Cf5 Txf5 5.Txf5, les Noirs ont abandonné.