müller machines - Wilfried Wendling
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müller machines - Wilfried Wendling
_ MÜLLER MACHINES __________ Théâtre, cirque, musique, danse, vidéo _____ HEINER MÜLLER Textes _____ WILFRIED WENDLING Mise en scène, musique et vidéo _____ DENIS LAVANT Comédien _____ KASPER T. TOEPLITZ Electronique, basses et percussions _____ CECILE MONT-REYNAUD Acrobate aérienne Création à la Maison de la poésie de Paris, saison 2012-2013 soutenue par la DGCA, la SACEM et la DRAC Ile-de-France ________________________ MÜLLER MACHINES ______________________ Sommaire En bref page 3 Note d’intentions page 4 Textes page 5 Eléments de mise en scène page 6 Repères biographiques W. Wendling : un extrait de presse Informations pratiques pages 7-8 page 9 page 10 2 ________________________ MÜLLER MACHINES ______________________ En bref Müller Machines, sans avoir la prétention d’atteindre au « spectacle total », est un spectacle résolument transdisciplinaire, où la multiplicité des plans et des temporalités – spectacle vivant et images projetées, horizontalité et discursivité assumées par le comédien, verticalité et sensorialité apportées par la danse aérienne et la musique – rend compte de l’esthétique et de la dramaturgie propres aux textes de Heiner Müller : volonté de fragmentation et de convergence tout à la fois ; mise en scène des déchirures de l’Histoire et volonté d’en recoller les morceaux. Müller Machines s’appuie sur trois textes fondamentaux et pourtant peu explorés de Müller – Paysage sous surveillance, Libération de Prométhée et Nocturne – et déploie une succession de séquences nettement distinctes, chacune utilisant un, ou plusieurs, voire tous les vecteurs scéniques à disposition : théâtre, danse, musique, vidéo, lumière... A la confrontation entre archaïsme et modernisme, intrinsèque aux textes, répond la mise en œuvre sur scène de moyens allant des plus « artisanaux » (les constructions filaires de la danseuse aérienne, comme une référence fantomatique au cirque), aux plus technologiques : musique purement électronique ou utilisant des instruments hybridés avec l’électronique, musique commandant, voire interagissant sur, la vidéo et la lumière, éclairage à LED. Sur scène enfin, trois interprètes ayant en commun une même radicalité de démarche : l’acteur extrême Denis Lavant, la danseuse aérienne Cécile Mont-Reynaud, et le musicien contemporain et inclassable Kasper T. Toeplitz. 3 _______________________ MÜLLER MACHINES _______________________ Note d’intentions Müller a été une révélation personnelle, autant que générationnelle. Je l'ai d'abord découvert grâce à Jean Jourdheuil et Jean-François Peyret, mais c'est plus tard Heiner Goebbels qui marqua, comme pour beaucoup d'autres, mon rapport à la scène et au texte, à la scénographie et au langage, au sens dans le son. Le couple Goebbels/Müller est explosif, par leur capacité identique à saisir l'Histoire tout en s'en libérant. Chez le compositeur comme chez l'auteur, il y a la même profonde connaissance de leur art, et la même irrévérence à son égard : une sorte de déconstruction, un recyclage du matériau pour une nouvelle mécanique de création. C'est cette machine que je me propose de mettre en œuvre, dans la continuité et la rupture d'une filiation finalement très mullërienne. Une autre influence majeure, liée à Heiner Müller mais de façon décalée, est celle de Bob Wilson. Son travail sur la lenteur et sur l'image est une des sources importantes pour ce projet. Ici, pas de cyclo bleu ni de scénographie spectaculaire, mais une attention similaire au langage des mains, à la géométrie du plateau, à une certaine épure du réel. Et également une dramaturgie de tableaux articulés par des « knee pieces » parfois uniquement musicales ou visuelles. Les textes choisis ne sont que des monologues, sélectionnés pour leur force dramatique et philosophique, mais également dans la perspective de les confier à Denis Lavant. J’ai travaillé avec Denis Lavant à plusieurs reprises déjà : sur des spectacles où il donnait des textes de Luc Boltanski ou Olivier Cohen, mais également lors de performances purement bruitistes. Acteur inspiré, il est aussi un érudit et un passionné de littérature, qui régulièrement me fait découvrir de nouveaux auteurs. Il est heureux qu'à mon tour, je lui fasse découvrir ces textes de Müller qu'il n'a encore jamais joués. Il y a, dans « Paysage sous surveillance », « Libération de Prométhée » ou « Nocturne », une dimension beckettienne, une séduction immédiate de langue, des idées, des images et des thèmes associés à une dynamique de l'action, imaginaire ou pas. J'imagine ces blocs d'émotions littéraires présentés sur scène quasiment bruts, dans le dénuement de leur force intrinsèque. Des séquences presque plastiques et chorégraphiques, figées dans la contemplation d’univers fantasmagoriques. Des blocs qui s'entrechoquent, assumant la violence des rapprochements, enchaînements brutaux d'un espace à l'autre, déferlantes sonores remodelant par à-coups la « Bildbeschreibung » *. Wilfried Wendling * « Description de l'image », titre original de « Paysage sous surveillance ». 4 _______________________ MÜLLER MACHINES _______________________ Textes « Je t'ai pourtant dit de ne pas revenir quand on est mort on est mort » L’œuvre d’Heiner Müller est jalonnée de grands textes aux limites du théâtre, de la poésie et de la philosophie. Les textes ici choisis en sont l’illustration, leur réunion mettant crûment en lumière les grandes thématiques müllériennes : la guerre des sexes et la mort, qui traversent l'ensemble d'une œuvre pénétrée du combat et de l'Histoire, avec pour angle de vue la relecture des grands mythes fondateurs, les grecs et les nôtres. « Paysage sous surveillance » est un contre-champ : la longue description d’un paysage dans lequel un couple est peut-être en train de s’entretuer (ou peut-être homme et femme sont-ils déjà morts). « Libération de Prométhée », plutôt que de garder la focale sur l’héroïsme d’Héraclès libérant Prométhée, choisit la problématique des excréments comme barrière odorante à l’approche du héros, « détail » oublié de l’Histoire : le mythe est réduit à la réalité dégradante du corps. Ironie de l’éternité, le texte se termine par le suicide des Dieux. « Nocturne » est une didascalie surréaliste et sombre, l'émergence d’un cri, avec la voix comme dernier recours aux souffrances et aux frustrations. « La faille dans le déroulement, l'autre dans le retour du même, le bégaiement dans le texte sans parole, le trou dans l'éternité, l'ERREUR peut-être salvatrice » 5 _______________________ MÜLLER MACHINES _______________________ Eléments de mise en scène Une succession de longues séquences, lentes, étirées et dédiées ; peu de passages où musique et textes se superposent ; passages d’un plan à l’autre sans transition : une esthétique de la rupture. ____ Cordes, échelles et échafaudages _______________ La danseuse aérienne Cécile Mont-Reynaud a créé des dispositifs «fileuses », uniques, qui se présentent comme des rideaux de cordes dans lesquels elle peut évoluer dans les trois dimensions, en créant des images d'une beauté et d'une complexité extrême, par croisements et segmentations de lignes multiples. La danseuse aérienne accentuera l'opposition homme/femme par un décalage spatial, aérien/terrien, vertical/horizontal, avec le comédien. La verticalité de la scénographie est accentuée par un dispositif d'échelles et d'échafaudages dans lesquels évoluent le comédien et le musicien. Cet ensemble de lignes molles et de droites métalliques et rigides crée un enchevêtrement dans lequel les corps sont pris et se débattent, sans jamais vraiment se rencontrer. Chaque art (artiste) évolue en habitant et en modifiant l'espace à sa façon, dans un chevauchement permanent d'images et de sons. ____ Vidéo et lumière _________________________________________________ La vidéo est utilisée pour créer des matières lumineuses mouvantes. Pas d'écran : la vidéo est projetée sur les cordes, les échafaudages et les corps. Six vidéoprojecteurs, couplés à des LEDs ainsi qu’à des lumières traditionnelles permettent un dispositif lumière unique, d'une plasticité rare. La lumière ainsi produite est capable de changer les perspectives et de faire évoluer la perception de l'espace. Les notions de présence et d'absence sont également démultipliées par ces lumières, capables de dématérialiser les corps par pixellisation, ou par apparition de doubles fantomatiques. ____ Bruits et espaces sonores ___________________________________________ Le son sale est trop souvent considéré comme le déchet du musical, ce que l’on veut cacher, aseptiser, ignorer. Mais c'est précisément cette face obscure qu’explorent les textes : la violence et la mort dissimulées (ou pas ?) dans l’image de Paysage sous Surveillance ; les fientes et le syndrome de Stockholm, absents du mythe originel de Prométhée. Le musicien très singulier Kasper T. Toeplitz sculpte les sons amplifiés dans une temporalité lente et dense. Que ce soit avec l'ordinateur, la basse ou diverses percussions, il explore des univers bruités et raffinés d'une grande originalité, et d'une puissance émotionnelle hors du commun. Les sons seront spatialisés sur le plateau et dans la salle par une dizaine de haut-parleurs : le public sera ainsi entouré et inséré dans l'espace sonore, et la problématique de l'espace prolongée par l'espace acoustique. La notion de bruit s’étend à la voix et au texte, par un traitement électronique du comédien, mais également par un travail spécifique de la diction. 6 _______________________ MÜLLER MACHINES _______________________ Repères biographiques WILFRIED WENDLING___________________ Mise en scène, musique et vidéo Né en 1972 dans une famille de théâtre et très tôt passionné par les rapports scène/texte/musique, il a déjà réalisé une dizaine de spectacles pluridisciplinaires, présentés notamment au Théâtre des Amandiers, à l'Odéon Théâtre de l'Europe, au Théâtre de la Cité Internationale, à l’Opéra comique, ou à la Gaîté lyrique, sur des textes de Beckett, Camus, Nietzsche, Perec, Queneau, Jouet, Müller, ou Boltanski. Ses compositions purement musicales sont également jouées sur de nombreuses scènes et festivals : Festival Présence du GRM, GRAME, Muse en circuit, 104… En tant que musicien et/ou vidéaste, il a collaboré avec de nombreux artistes de toutes disciplines, musique, danse, théâtre ou cirque, parmi lesquels Roland Auzet, Jac Berrocal, Mathurin Bolze, Hélène Breschand, Médéric Collignon, Pablo Cueco, Yumi Fujitani, Sylvain Kassap ou Jérôme Thomas. Wilfried Wendling est actuellement et pour trois ans artiste associé à la Maison de la Poésie de Paris, avec le soutien de la DGCA et de la SACEM. DENIS LAVANT_____________________________________________ Comédien Denis Lavant s'est très tôt adonné au mime et au théâtre de rue, avant d’intégrer le Conservatoire, où il a pour professeur Jacques Lassalle. En 1982, il trouve son premier rôle dans un téléfilm de Luc Béraud, L'Ombre sur la plage, et apparaît au cinéma dans Les Misérables d'Hossein. Mais, si on l'aperçoit dans des films de Diane Kurys ou Patrice Chéreau, il se consacre surtout au théâtre. Léos Carax, à la recherche du héros de son premier long métrage, Boy meets girl, remarque Denis Lavant en 1983 et lui confie le rôle d'Alex, qui sera également au centre de ses deux films suivants, Mauvais Sang en 1986, puis Les Amants du Pont-Neuf en 1991, récit d'une passion entre deux vagabonds qui nécessitera trois années de tournage, et exigera du comédien une préparation intensive : par la suite, Denis Lavant ne connaîtra guère d’expériences aussi fortes que sur les planches. Il sera néanmoins choisi par quelques francstireurs du 7e art : Patrick Grandperret (Mona et Moi), Simon Reggiani (De force avec d'autres), Vincent Ravalec (Cantique de la Racaille), ou Claire Denis (Beau Travail). Mais si c’est au cinéma qu’il doit sa popularité, la majeure partie de sa carrière est immergée dans le théâtre, où il a joué les plus grands auteurs (Shakespeare, Beckett, Koltès), avec les plus grands metteurs en scène (Vitez, Langhoff, Sobel) : Denis Lavant est, avant tout autre chose, un amoureux de textes. 7 KASPER T. TOEPLITZ__________________ Électronique, basses et percussions Compositeur & musicien, œuvrant par-delà les distinctions trop communément admises entre musique contemporaine, et celle dite non-académique – en l’espèce la musique électronique ou noise music, Kasper T. Toeplitz travaille autant pour les grandes institutions d’Etat (GMEM, GRM, IRCAM, Radio-France, EMS à l’étranger) qu’avec des musiciens expérimentaux ou inclassables, tels Eliane Radigue, Zbigniew Karkowski, Dror Feiler, Tetsuo Furudate, Phill Niblock ou Art Zoyd. A d’abord beaucoup écrit pour instruments traditionnels (1er prix de composition d’orchestre au festival de Besançon, 1er prix au concours « Opéra Autrement/Acanthes »,Villa Médicis Hors-les-Murs à New York, prix Léonard de Vinci à San Francisco, Villa Kujoyama à Kyoto, DAAD de Berlin), ainsi que pour son orchestre de guitares électriques Sleaze Art, avant d’intégrer pleinement l’ordinateur à son travail. Depuis le tournant du millénaire, ses instruments sont d’abord l’ordinateur, qu’il travaille en solo, pour la danse (Myriam Gourfink) ou en ensemble (il a créé en 2007 KERNEL, le premier ensemble d’électronique live), ainsi que la basse, elle-même hybridée à l’ordinateur (il a créé son instrument, la BassComputer), ou tout autre instrument hybridé avec l’électronique, notamment les percussions. Produit une musique composée de longues vagues sonores qui jouent sur la durée, le débordement sonore: des pièces basées sur des structures de matières sonores à évolutions lentes, habitées d’un scintillement interne, foncièrement organiques et sensuelles, aussi subtiles que puissantes, requérant de l’auditeur bien davantage qu’une oreille : une musique à vivre, une expérience sensorielle avant tout. CECILE MONT-REYNAUD_____________________________Acrobate aérienne Issue de l’Ecole de Cirque des Noctambules et de l’Ecole Lecocq, Cécile Mont-Reynaud apprend la danse contemporaine, le chant et le clown, mais aussi l’architecture, et même l’anatomie. Dès 1998, elle enseigne elle-même les arts aériens, à l’Académie Fratellini, ou dans les écoles de cirque d’Amiens et Bordeaux. Elle fonde en 1999 avec Sébastien Bruas la compagnie Lunatic, et crée le spectacle du même nom. En 2000-2001, le cirque-théâtre d’Elbeuf accueille en résidence Petites histoires en l’air qui passe aux festivals de Namur, Chalon-sur-Saône et Aurillac. Ce sera ensuite Scènes de cirque, joué notamment au Cabaret Sauvage et à la Villette, Les Berceuses à Chalon, Aurillac, Angers et Paris, J’ai pas sommeil , Ariane(s), Tenségrité . Depuis 2003, elle assume seule la direction artistique de la Compagnie. Parallèlement, elle s’engage auprès de metteurs en scènes et chorégraphes tels Mauricio Celedon du Teatro del Silencio, Gilles Zaepffel à l’Atelier du Plateau, ou encore Claude Krespin, Nordine Allal et Dominique Lemaître. Depuis 2002, elle travaille au développement d’un système original et complexe d’agrès dit de la « corde fileuse » : des cordes multiples et fines, voire des fils, que forte de son savoir architectural elle accroche dans les lieux les plus insolites, créant à elle seule d’impressionnantes scénographies, éphémères et mouvantes. 8 _______________________ MÜLLER MACHINES _______________________ W. Wendling : un extrait de presse A l’occasion de « Arkhéion #1 », spectacle poésie, vidéo, musique et performance, créé pour la Maison de la Poésie en avril-mai 2010, avec, entre autres, Denis Lavant. 9 _______________________ MÜLLER MACHINES _______________________ Informations pratiques ___ Création : automne 2012 ___ Durée prévisionnelle : 2h environ ___ Quelques éléments techniques : Le spectacle en cours de conception, ces informations sont données à titre indicatif Dimensions du plateau minimum requises : 8 m d’ouverture x 10 m de profondeur. La compagnie fournit l'essentiel du matériel technique (sons, vidéo, LED). Le spectacle est adaptable, en fonction des possibilités techniques du lieu. Montage à J-1 ___ Conditions : Cachet prévisionnel de cession 6.500 € H.T. + frais d’approche et de séjour pour une équipe de 7 personnes. ____ Partenaires : Production : Cie Prométhée, Gennevilliers (cofondée en 1995 par W. Wendling), en coproduction avec la Maison de la Poésie de Paris ; la Muse en Circuit, Centre National de Création Musicale ; et à confirmer le Festival Why Note et Le CDN/Théâtre du Parvis Saint-Jean (Dijon) – en cours. L’écriture musicale a reçu l’aide de la SACD au titre du dispositif des musiques de scène 2011. Müller Machines s’inscrit dans le cadre de la résidence d’artiste de W. Wendling à la Maison de la Poésie pour 2010-2013, qui reçoit le soutien de la DGCA, la SACEM et la DRAC Ile-de-France. ____ Contacts Marthe Lemut, chargée de production/diffusion [email protected] / 06 03 78 20 10 Alexandrine Kirmser, assistante à la mise en scène [email protected] /06 70 60 40 02 10