Jazz Hot 648 suppl. CDs ellen
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Jazz Hot 648 suppl. CDs ellen
www.jazzhot.net la revue internationale du jazz n° 648 - Supplément CDs SUPPLÉMENT CDS SUPPLÉMENT AU N° 648 - MARS 2009 < jazz hot > Nouveautés écouverte ndispensable élection sans distinction Rééditions écouverte ndispensable élection sans distinction L’actualité discographique continue d’être abondante. Si une bonne partie des grandes compagnies et des distributeurs traditionnels réduisent leur production ou distribution de disques dans le jazz, quelques petits labels et de nombreuses autoproductions compensent, pour l’instant, cette diminution des sorties des circuits traditionnels. Pour donner le plus large écho à cette production, nous prolongeons la sortie de notre n°648 (Mars 2009) par ce supplément disques, qui restera disponible gratuitement pendant 3 mois sur le site, avant de rejoindre des archives toujours disponibles mais payantes. Mina Agossi Enregistré les 17-18 août 2007, Pennsylvanie Durée : 53’ 21’’ Palmetto 2131 (www.palmetto-records.com) Simple Things ? Simple Things ?, Feeling Good, Money, It Hurts, Twisted, A Good Man Is Hard to Find, Brittany, 1983, Aquellos Ojos Verdes, What Do U Want ?, Funny, Dardanella, Simple Things Mina Agossi (voc), Eric Jacot (b), Ichiro Onoe (dm), Manolo Badrena (perc), Fred Dupont (mini moog) Ramos (rap) Enregistré du 29 au 31 octobre 2007 à Pernes-les-Fontaines Durée : 44’ 39’’ Candid 79864 (www.candidrecords.com) La voix de Mina Agossi est vraiment exceptionnelle, et fondamentalement jazz dans sa manière de l’utiliser. Pour s’en convaincre, il suffit de l’écouter dans « Dardanella », par exemple, un bon vieux tuba-à-pépé, ou dans « Money » des Pink Floyd ou dans « A Merman I Should Turn to Be» de Jimi Hendrix, deux tubes-à-papa ou même dans « Aquellos Ojos Verdes », pas vraiment créé pour le jazz. Avec elle, ça en devient et c’est son jazz à elle. Pourtant, l’influence du pop jazz est évidente, quand elle n’est pas débordante, comme sur le dernier titre, traité en rap et sur lequel j’éviterai des jugements esthétiques, car je suis hermétique à la scansion aberrante du rap, sur l’avant-dernière syllabe. La voix de Mina Agossi, capable d’acrobaties défiant l’équilibre n’a pas besoin de grand soutien musical (elle chante a capella de façon étonnante) et les musiciens qui l’accompagnent soulignent seulement sa grande virtuosité à elle. Il ne faudrait pas que cela en devienne une limite, car on la sent capable de chanter dans des contextes beaucoup plus imposants. Michel Bedin Ben Allison Little Things Run the World Respiration, Little Things Run the World, Four Folk Songs, Language of Love, Roll Credits, Blowback, Jealous Guy, Man Size Safe Ben Allison (b, g), Ron Horton (tp, flh), Steve Cardenas (g), Michael Sarin (dm) + Michael Blake (ts) Avec tout le professionnalisme qui caractérise Ben Allison, cette musique extrêmement finement réalisée est d’une qualité dormitive peu commune. Les ambiances étales, aux pulsations mécaniques et aux longues notes d’automne, s’étirent dans des improvisations qui montent en volume mais pas en intensité émotionnelle. John Scofield est le modèle de Steve Cardenas, avec une pointe de Bill Frisell qui est de rigueur pour cette musique d’évocation poétique (c’est sa qualité) qui n’est finalement rien d’autre que de la pop-folk instrumentale, improvisée, sophistiquée mais aux aspérités purement imaginaires. Le jazz est décidément un tremplin de départ pour de nombreux musiciens. Il est surprenant qu’ils puissent encore se penser jazzmen – hormis pour des raisons de circuit économique – quand tout leur être tend avec naturel à jouer d’autres musiques. Jean Szlamowicz Alula Anémokory Yves à fleur de peau, Les 7 marches, Idouma, Pieds nus sur la terre sacrée, Petite étoile souterraine, Vénus septentrionale, Ni 3615 ni bebop, Promenade dans la canopée Christophe Lehoucq (as, guimb), Philippe Dalmasso (g), Fabricio Nicolas (b), Clément Barboza (dm, perc), Ahmet Male (voc), Christian Magret (voc) Marc Laverty (g) Durée : 58’ Aphrodite 106008-8 (www.aphrodite-records.com) Disparate, c’est un peu le mot qui vous vient au bout de la plume, quand vous avez écouté le CD Anémokory du groupe Alula. On passe sans barguigner de la musique planante façon seventies (« Promenade dans la canopée ») à un morceau rappelant Cannonball Adderley (« Ni 3615 ni bebop »). On passe aussi de la rythmique africaine à la musique improvisée européenne comme si le compositeur Christophe Lehoucq (sax, guimbarde) avait tenu à faire le catalogue de tout ce que Alula sait faire. Nul doute que Marc Laverty qui joue de la guitare dans le style de Jimi Hendrix, que Philippe Razol au sax soprano et au synthétiseur, que le chanteur Ahmet Male, que le guitariste Pascal Dalmasso, le bassiste Fabrizio Nicolas ou le batteur percussionniste Clément Barbaza ne soient de bons musiciens, mais leur éclectisme finalement les dessert. Michel Bedin Serge Adam Yula Michail Synomilia Ta Anthi, Pull My Daisy, Ne luis (sic) dis pas, Synomilia Yula Michail (voc), Serge Adam (tp) Enregistré à Athènes le 20 février 2007 et à Salonique le 21 Durée : 43’ 51’’ Polytropon 045 (Universal) Peut-on appeler ça de la musique ?, non, plutôt d’onomatopées expérimentales, peut paraître totalement consternant. Des textes en grec (« Ta Anthi »), en anglais (« Pull My Daisy »), en français, dits n’importe comment avec des musiques plus ou moins planantes derrière, dites-vous. Mais non, vous expliqueront les « spécialistes », les Fleurs (« Ta Anthi ») sont dits de façon mécanique et précipitée, le texte en anglais, de Ginsberg et Kerouac, l’est de façon sensuelle et provocante et non pas façon Marilyn Monroe faisant prout ma chère, comme vous le prétendez, et le texte en français est dit en pleurant, car c’est triste. C’est laid et ça vous gonfle, dites-vous ? Ça se voit que vous n’êtes pas un « spécialiste ». Vous n’y connaissez rien. Michel Bedin Special Alligator J. J. Milteau présente Bon Temps Rouler Titres communiqués dans le livret Enregistré entre 1971 et 2004 Durée : 1h 13’ 32” Alligator 438 (Nocturne) jazz 2 hot Un bon panorama du catalogue Alligator et en même temps du blues (au sens large) des années 1970 à nos jours. Ce label est né en 1971 grâce à Bruce Iglauer qui, à 24 ans, découvre Hound Dog Taylor, spécialiste de la guitare slide, dans le ghetto de Chicago (titre 5, « Gonna Send You Back to Georgia »). Bruce Iglauer vint au blues dans les années 1960 grâce aux Rolling Stones et à John Mayall, et les années 1970 furent porteuses pour le blues et donc pour Alligator : Big Walter Horton et Carey Bell (hca en si bémol) (1972, « Little Boy Blue »), Frank Son Seals (1973, « Cook Now Baby »), Fenton Robinson (1977, « As the Years Go Passing By »), Jimmy Johnson (1978, « Serves Me Right to Suffer »), Pr. Longhair (son dernier disque, 1979 : « Her Mind Is Gone » avec Dr. John, g), Lacy Gibson (g, voc) (1979, « Drown in My Own Town »). Le retour au blues paraît bien installé et le label aussi : Queen Sylvia Embry (1980, « Tired of Being Pushed Around »), Albert Collins et Johnny Copland avec Robert Cray (1985, « Black Cat Bone »), Lazy Lester (hca en si bémol) (1988, « I Done Got Over It »), mais on glisse aussi vers la soul avec Delbert McClinton (1989, « I’ve Got Dreams to Remember » d’Otis Redding). Iglauer s’ouvre au blues-rock (Johnny Winters), et à force d’ouvertures le blues (comme le jazz) devient une entité floue. On enregistre et on écoute de tout : Charlie Musselwhite (g) (1993, « Stingaree » au cœur du sujet), Floyd Dixon (1996, « Hey, Bartender » que reprendront les Blues Brothers), Big Moose Walker (« Sunnyland Blues »), Corey Harris (« God Don’t Ever Change »), W. C. Clark (2002, « Let It Rain »), Cephas & Wiggins (successeurs de Sonny Terry et Brownie McGhee : 2002, « Forgiveness »), Mavis Staples (2004, « God Is Not Sleeping »), Lurrie Bell (2004, « Trouble in My Way »), Holmes Bros (2004, « We Meet We Part We Remember »), ça tire vers le blues, le gospel, le folk, la soul. Que du bon ! Michel Laplace Amethyst Naissance Naissance, Voyage, Spin Dream, Printemps noir°, Horizon, Luna*, Festival Rodrigue Lecoq (clav), Frédéric Charpentier (b), Fabrice Changel (dm, perc) Enregistré à Meaux, Pré Saint Gervais° et Colombes* Durée : 52’ 09’’ Great Winds 311AR (Musea) Amethyst, c’est composé Fabrice Changel (dm, perc), Frédéric Carpentier (b) et Rodrigue Lecoque (clav). Ce trio vient de sortir Naissance son premier album pour le label Great Winds. Ici pas de surprise, on aime la fusion et on le revendique. Les nappes des claviers sont éloquentes et la basse de Frédéric Charpentier slappe avec force. Les références à Weather Report sont tout de suite très présentes (« Naissance »), mais les sources puisent aussi chez d’autres formations comme Spyo Gyra (« Voyage ») ou Lyle Mays, le clavier du Pat Metheny Group (« Printemps noir »). Fabrice Changel fait chalouper les musiques ainsi créer pour leur donnée une certaine intensité. Un album sympathique à écouter sans retenue comme le bien nommé « Luna ». Michel Maestracci Leonisa Ardizzone The Scent of Bitter Almonds Une volonté de tropicaliser certains airs (« Take the ‘A’ Train »), de rechercher des variations alambiquées sur certains autres (« Midnight Sun »), de laisser la place aux musiciens qui l’accompagnent, notamment Jess Jurkovic au piano, une voix sans grande énergie, mais convaincante, telles sont les caractéristiques de Leonisa Ardizzone, chanteuse de jazz. C’est un jazz monkien Michel Bedin Vincent Artaud La tour invisible 12 titres : voir livret Vincent Artaud (p, g, voc), Frédéric Couderc (s), Julien Chirol (tb), Fabrice Moreau (dm) Frank Agulhon (dm), Bertrand Cervera (vln), Sabine Tavenard (fl), Thomas Savy (cl), Lionel Belmondo (fl, ts), Pierrick Pédron (s) Enregistré aux studios Sequenza en 2006 Durée : 49’ 51’’ B-Flat 6132662 (Discograph) Sur le livret on dit qu’Artaud s’intéresse au cycle du Graal et des légendes de la Table Ronde. Cela est bel et bon, mais Artaud n’est pas Wagner, d’ailleurs il ne prétend certainement pas être de ce côté-là de la musique. Disons-le tout de suite, ce disque n’a pas de rapport avec le jazz, même en pratiquant une gymnastique sémantique. On trouve bien quelques bribes de pulsations ici ou là, mais ça ne suffit pas. On a affaire à une belle écriture, assez romantique, utilisant les effets de la musique répétitive d’où émerge de temps en temps un solo bien venu. Artaud tient un discours qui « m’émerveille » : « Evoquer un dialogue entre le créé et l’incréé, le réel et l’irréel, le conscient et l’inconscient… On est beaucoup plus que ce qu’on imagine être… » Diable ! vaste programme comme dirait l’enchanteur Merlin. Par contre il y a une savante utilisation des moyens de production du son mêlée aux instruments dans une écriture flamboyante. J’en reconnais les qualités formelles mais je reste à côté, dans l’ennui. Serge Baudot Her, Put on a Happy Face, I Didn’t Know What Time It Was, Tetragon, Gentle Rain, Girl From Ipanema, How Insensitive. Paul Jost (voc, ha & g), Tim Lekan (b), Jim Ridl (p), Bob Shomo (d). Enregistré les 2/07, 2/09 & 4/06 2006 a Morning Star Studios, Spring Hall, PA Durée : 1h 10’ 02” Dreambox Media 1106 (www.dreamboxmedia.com) cantar, Sept jeunes et fiers maris, La caille, Tout Bibi, Ballade canon, Rondeau des Lurdes, Dagan Gryr, Caravan, La mort qui rode Alain Gibert (tb), Jean Luc Capozzo (tp), Jean Paul Autin (s), Géraldine Keller (voc), Gilles Chabenat (vielle à roue) Enregistré en janvier 2007, Francheville, 69 Durée : 55’ 29’’ Arfi 041 (Abeille Musique) Venu tout droit de Pennsylvanie, ce petit album mérite le détour à plus d’un titre. Il confirme tout d’abord le talent du pianiste John Ridl qui l’année passée avait attiré l’attention de Jazz Hot (cf. les chroniques de décembre/janvier 2007, n° 635). Soliste inventif, remarquable d’efficacité, cet ancien sideman de Pat Martino et de Dave Liebman, possède la science du comping sur le bout des doigts. Sa capacité naturelle à s’emparer de toutes les occasions afin de mettre le soliste en valeur, le stimuler, lui susciter quelques pistes en fait un musicien tous terrains irréprochable. Ce cd est aussi l’occasion de découvrir Paul Jost, qu’il serait faux de confondre avec son homophone : un richissime industriel d’obédience républicaine. Elevé dans le New Jersey, le Paul du disque, fait partie de ces musiciens de l’ombre qui se bâtissent une carrière formidable à l’abri de tout fracas médiatique. Choix ou pas, allez donc faire un tour sur son site ; on ne peut pas vraiment dire qu’il a démérité de la patrie ! Dans ce volume, ce multi-instrumentiste doué se distingue à l’harmonica très roots et au chant à la manière de Marc Murphy tant pour le grain de voix que pour le phrasé. A haute dose, faut être inconditionnel ! Mais certaines plages sont particulièrement réussies ; la relecture du thème des Beatles « And I Love Her » en fait partie. Quoi qu’il en soit, ces quatre-là s’entendent comme larrons en foire pour nous amener dans leur univers sonore constitué d’un répertoire très éclectique d’où émerge une seule composition originale : « Dialogues, pt. 2 ». A découvrir. Avec l’Arfi on est souvent dans l’étrange, l’inhabituel, avec des trucs qui dérangent. Quand on lit l’instrumentation pour ce disque on se demande ce que ça va donner. Eh bien c’est formidable ! Quand la trompette joue, le trombone et le sax assurent la rythmique en jouant par exemple staccato, comme sur « Moulin noir », et ça marche du tonnerre de dieu. Capozzo possède un son cuivré, un phrasé souple, une belle aisance de l’extrême grave au suraigu, et des idées plein la trompette. On peut se demander ce que vient faire une vielle à roue dans un disque de jazz, surprenant mais ça fonctionne, du fait qu’on peut produire du rythme avec la manivelle. On peut apprécier la chose sur « La caille » une bourrée boppée avec en plus la voix en onomatopée à l’unisson. Un portrait de Bibi Anderson tout de charme vêtu, « Tout Bibi », où les trois principaux musiciens font plus de musique que parfois certains big bands. Dans « Dagan Gryr » la chanteuse est époustouflante, elle passe du grave au suraigu avec facilité et souplesse, et n’est pas sans rappeler Tamia. A noter une jolie ballade « Ballade canon » sur laquelle les trois cuivres laissent chanter leur lyrisme. Et deux perles rares, un « Saint James Infirmary » de derrière les souvenirs de New-Orleans intitulé « Sept jeunes et fiers maris », et un « Caravan » en valse. Un disque qui décape, sort des entiers habituels et réjouit à la fois. Jean-Jacques Taïb The Antfarm Quartet Dialogues, pt.2 The Days of Wine and Roses, Centerpiece, Sun on My Hands, Let Me call You Sweetheart, Dialogues, pt.2, And I Love Apollo Adieu les filles Moulin noir, Adieu les filles, Amor mi fa Serge Baudot Nanny Assis Double Rainbow Double Rainbow, A Rà, Bilhete, O Pato, Nenhum, Mas Que Nada, Melhor Refrão, Magalenha, Sorrir, Brasileirinho, Folhas Secas, Solsinha Dali Tutu, Kiss from a Rose, Passarim, Revolução Rural, Chovendo Na Roseira Nanny Assis (voc, g, perc, dm, bck voc), Amis des arbres, promeneurs des forêts qui ramenez de vos balades souches pourries et racines tordues ! Mes objets gardent dans leurs fibres un peu de cette existence révolue: bouts d’écorce, nœuds, cernes et blessures racontent l’histoire de ces habitants de la forêt. Faites entrer la forêt chez vous ! jazz 3 hot compacts My Romance, Falling Down, Midnight Sun, Joy Spring, Take the A Train, Blues on the Corner, On the Ropes, Willow Weep for Me, Queen of the Universe, Scary Face, The Architect’s Lament, Well You Needn’t Leonisa Ardizzone (voc), Chris Jennings (g), Jess Jurkovic (p), Bob Sabin (b), Bob Bowen (b), Justin Hines (dm, perc) Date et lieu d’enregistrement non précisés Durée : 1h 02’ 46’’ Autoproduit (www.leonisaardizzone.com) par certains aspects qu’elle chante en laissant, comme dit précédemment, beaucoup de place aux accompagnateurs. Outre le pianiste, il y a aussi le guitariste, Chris Jennings, compositeur de quelques morceaux (« Falling Down », « On the Ropes », « Queen of the Universe ») bien écrits. Au total, un CD de jazz agréable. compacts Eumir Deodato (p), Oriente Lopez (p, fl), Guilherme Monteiro (g), Romero Lubambo (g), Michael Leonhart (tp, g, b), John Patitucci (b), Sergio Brandao (b), Paulo Braga (dm), Marivaldo Dos Santos, Marcio Sapel-Garcia (perc), Jorge Continento (fl), Erik Friedlander (cello), Pedro Ramaos (cavaquinho), Dril Kuadros (voc, bck voc) Enregistré à Brooklyn, date non précisée Durée : 1h 05’ 56’’ Blue Toucan Music (www.bluetoucanmusic.com) Nanny Assis n’est pas un inconnu au Brésil. Ila débuté sa carrière comme batteur et percussionniste ce qui lui a permis d’évoluer dans des groupes très variés. Il a accompagné Eumir Deodato, Arto Lindsey, Jay Leonhart, Lionel Loueke, Romero Lubambo, Nilson Matta ou John Patitucci pour n’en citer qu’une partie. Double Rainbow est son premier album et le line-up est assez phénoménal, puisqu’on retrouve de nombreux anciens partenaires du guitariste chanteur. L’ambiance générale qui se dégage à l’écoute de Double Rainbow est tout de suite très agréable. Il est vrai que le chanteur revendique Chet Baker et Joao Gilberto comme principales influences. « Double Rainbow » représente bien l’idée musicale générale que l’artiste veut transmettre. Un mélange de paroles brésiliennes et américaines sur fond de cordes avec un background jazz, la trompette de Jay Leonhart, sa voix très prenante et des chœurs qui laissent rêveur. Une belle réussite ! « Mas Que Nada » de Jorge Ben se situe dans la même lignée avec la flûte enchanteresse d’Oriente Lopez. La tradition a sa place dans cette production sophistiquée (« Brasileirinho »). Quelques autres petites pépites jalonnent cette belle galette comme « Malhor Refrao » de Nanny Assis avec la présence d’un combo de choix, Deodato (p), Patitucci (b) et la voix de Drill Kuadros ou encore « Sorrir » de Charlie Chaplin. Un album qui met du baume au coeur et du soleil dans l’esprit. Michel Maestracci Tom Baker Look What I Found Sampled, Waiting Room, Grace, Through a Glass Abstractly, Family of Four, Song for Ludmilla, Anton and Louis, Free Steps, Metamorphosis Happens, Dancing in the Ether Tom Baker (g), Jesse Canterbury (cl, bcl), Brian Cobb (b), Greg Campbell (dm, perc) Date et lieu d’enregistrement non précisés Durée : 1h 01’ 06’’ Present Sound Recordings 0701 (www.presentsounds.com) Peu voire pas d’informations sur cette formation emmenée par le guitariste Tom Baker. La musique proposée est un mélange d’improvisation, de sonorités plus traditionnelles chez Mozart que le Duke, avec la basse clarinette de Jesse Canterbury (« Look What I Found »). Bien sûr, il y a de temps en temps des réminiscences d’Ornette Coleman ou un autre maître du jazz de la tendance free, mais rien de bien exaltant (« Grace »). Alors on attend une étincelle, une vibration particulière pour nous faire aimer ce projet, mais rien, le désert total. Au lieu de ça, on a droit à une complainte de la clarinette, rien de bien gai (« Family of Four »). On patiente jusqu’à « Metamorphosis Happens », mais la métamorphose ne se produit pas. On a plutôt envie de vite ranger le disque dans son emballage cartonné et de passer à autre chose de plus vibrant, de plus émouvant. Michel Maestracci Bconnected Tabula Rasa Titres et renseignements discographiques communiqués sur le livret. Enregistré à Lausanne, date non communiquée Durée : 44’ 02” Altrisuoni 0504 (Anticraft) Giancarlo Nicolai La sorvegliante del tempo Titres et renseignements discographiques communiqués sur le livret. Enregistré en juillet 2003, Zürich Durée : 1h 02’ 10” Altrisuoni 227 (Anticraft) Date et lieu d’enregistrement non précisés Durée : 38’ 32’’ SDRM 57499 (http://susanna.bartilla.fr) communiqués sur le livret Durée : 45’ 17” Philology W 281 (www.philologyjazz.it) Notre Michel Bedin a rédigé les liner notes de So Viel Glück. On peut rappeler brièvement le contenu de ses écrits pour éventuellement compléter et apporter un éclairage nouveau. Il est un fait incontournable, la langue allemande en jazz n’est pas ce qui se fait le plus et là, Susanna nous ouvre de nouvelles voies. Le répertoire retenu est lui aussi assez particulier.« Susanna Bartilla a repris des musiques de films, d’opérettes et de variété qui ont connu le succès en Allemagne dans les années 30 et 40 au point de devenir immortels… » Pourtant quand elle utilise la langue de Shakespeare elle n’est pas mal non plus. Les notes étincelantes du piano de Luc Triquet mettent en avant sa voix mellow (« Speak Low »). Benoist Raffin (dm) parvient à construire un beau chemin pour permettre à la chanteuse de laisser sa voix s’envoler sur une chanson éternelle (« Autumn Leaves »). En revanche, « Lili Marleen » coule de source pour une germanique et c’est avec douceur que ses partenaires lui créent un halo de lumière pour nous laisser imaginer la belle Marlène. « Susanna swingue avec naturel, c’est une chanteuse avec qui il va falloir compter. » Il a raison Michel Bedin ! On ne s’attardera pas sur cet hommage totalement raté de nos cousins transalpins au chanteur Lou Reed. Leur manque essentiel de culture jazz et de… niveau musical en sont les raisons principales. Prendre des thèmes vraiment insipides – je ne parle évidemment pas des chansons de Broadway ou d’ailleurs – pour les relire de manière jazzy est d’une difficulté fantastique pour qui veut relever le défi ! L’imagination et les qualités musicales requises sont démultipliées. Tel n’est hélas pas le cas ici, tant s’en faut. Et la décence nous interdit d’aller plus loin. Michel Maestracci Alain Tissot Bertrand Beruard Cedric Hanriot Les Jazzventures de Pinocchio Titres et renseignements discographiques communiqués sur le livret. Enregistré en Suisse, date non communiquée Durée : 50’ 36” Altrisuoni 229 (Anticraft) Voilà trois albums luxueusement agencés – pas moins de deux livrets bilingues pour le second ! – qui ont en commun de ne rien avoir en commun – pour faire court – avec le monde du jazz. De la World Music passe-partout aux rendus sonores affligeants d’un petit cénacle de guitaristes en fusion plutôt molle via « les jazzventures » du malheureux Pinocchio déjà lourdement handicapé, rien ne vient ici de près ou de loin rappeler les éléments fondamentaux chers au jazz. Raison de plus pour éviter d’en dire davantage. Electrify My Soul 12 titres : voir livret Cédric Hanriot (p, clav), Bertrand Beruard (b), Franck Agulhon, Arnaud Renaville (dm), plus 17 musiciens : détails sur le livret Enregistré : ni date, ni lieu Durée : 49’ 12’’ Cristal/frogNstein 0611 (Abeille Musique) Le seul véritable jazzman sur ce disque est le batteur Franck Agulhon qui d’ailleurs fait merveille sur les quelques titres où il apparaît. Les autres musiciens viennent de la scène Nu-Jazz, French Electric, vaguement hip hop. Dans ce disque on se trouve devant un jazz fusion d’époque, sans en avoir ni la qualité, ni la force. C’est bien fait, plutôt agréable, mais enfin c’est loin « d’électrifier l’âme », ou alors il faut y ajouter des piles de jazz ! Jean-Jacques Taïb Serge Baudot Susanna Bartilla Sabrina Bighignoli So Viel Glück Style It Takes Sei Lieb zu Mir, Für eine Nacht voller Seligkeit, Speak Low, Bei dir War es immer so schön, Autumn Leaves, Bel Ami, Kann denn Liebe Sünde sein ?, Lili Marleen, Liebling mein Herz lässt dich grüssen, Sonntag im Glück Susanna Bartilla (voc), Luc Triquet (p), Claude Mouton (b), Benoist Raffin (dm) Venus in Furs, Berlin, Caroline Says II, Vicious, Perfect Day, I’m Waiting For My Man, Heroin, Style It Takes Sabrina Bighignoli (voc), Ottavio Giacopuzzi (ts, ss & ha), Andrea Temporin (p), Enrico. Terragnoli (b), Paolo. Mappa (dm & perc) Date et lieu d’enregistrement non jazz 4 hot Jean-Jacques Taïb Mario Biondi Handful of Soul A Child Runs Free, No Mercy for Me, This Is What You Are°, Rio de Janeiro Blue, Slow Hot Wind, A Handful of Soul, Never Die, On a Clear Day (You Can See Forever), Gig, I Can’t Keep From Cryin’ Sometimes, No Trouble on the Mountain, I’m Her Daddy Mario Biondi (voc), Fabrizio Bosso (flh, tp), Daniele Scannapieco (ts), Luca Mannutza (p), Pietro Ciancaglini (b), Lorenzo Tucci (dm), Sandro De Bellis (perc)°, Gianluca Petrella (tb)° Enregistré en janvier 2006, à Bergame (It) Durée : 55’ 44’’ Schema 406 (EMI Music) Mario Biondi possède la voix d’un crooner, avec des relents de Paolo Conte et des intonations d’un vieux bluesman. Handful of Soul est son premier album. Méticuleux, le chanteur s’est entouré d’une équipe solide où l’on repère immédiatement Fabrizio Bosso (tp), un trompettiste romantique qui perpétue la tradition italienne pour cet instrument (Enrico Rava, Paolo Fresu). Avec lui, Luca Mannutza (p), Daniele Scannapieco (ts), Pietro Ciancaglini (b) et Lorenzo Tucci (dm) constituent l’épine dorsale du projet. Le répertoire est bien pesé avec des reprises bien ciblées (Booker T . Jones, Al Kooper) et des créations. Mais c’est quand il se frotte aux sonorités ouatées de Bosso que le crooner est le plus en mesure de donner ce qu’il a de meilleur en lui (« Never Die », « I’m Her Daddy »). Les thèmes s’enchaînent avec élégance et l’on est tout surpris de se retrouver aussi rapidement au bout de la galette. Notre mémoire immédiate se remémore alors les douces ballades entendues (« On a Clear Day ») et les chansons plus enlevées (« I Can’t Keep from Cryin’ Sometimes ») avec la pression de la section de soufflants qui s’en donne à cœur joie. Une belle production qui mérite que l’on s’attarde sur cet album pour découvrir tous les bons aspects de Mario Biondi Michel Maestracci Durée : 1h 12’ 25” Blue Note 0946 3 91532 2 (Emi) Brian Blade Season of Changes Rubylou’s Lullaby, Return of the Prodigal Son, Stoner Hill, Season of Changes, Most Precious One, Most Precious One (Prodigy), Improvisation, Alpha and Omega, Omni Brian Blade (dm), Jon Cowherd (p, org, clav), Kurt Rosenwinkel (g), Myron Walden (as, bcl), Melvin Butler (ts), Chris Thomas (b) Enregistré du 10 au 13 octobre 2007 Durée : 46’ 26’’ Verve 0602517610477 (Universal) Jean Szlamowicz Terence Blanchard A Tale of God’s Will (A Requiem for Katrina) 13 titres Terence Blanchard (tp), Brice Winston (ts, ss), Aaron Parks (p), Derrick Hodge (b), Kendrick Scott (dm, perc), Zach Harmon (perc) & the Northwest Sinfonia Enregistré à Los Angeles, date non précisée Yves Sportis Jane Ira Bloom Mental Weather A More Beautiful Question, Ready for Anything, Multiple Choice, Mental Weather, Luminous Bridge, Electrochemistry, Cello on the Inside, What to Wear I : Activewear, II : Easy Knit, III : The Reasons for Return, IV : Clothes That Question, Firts Thouhgs/This Nearly Was Mine Jane Ira Bloom (ss, live elctronics), Dawn Clement (p, elp), Mark Helias (b), Matt Wilson (dm, perc) Enregistré les 1er et 2 juin 2007, New York Durée : 48’ 32’’ Outline 139 ([email protected]) Dépouillement, langueur, évanescence, tels sont les qualificatifs qui collent à la musique développée par Jane Ira Bloom. On a l’impression que l’artiste cherche au plus profond d’elle-même quelque chose à exprimer et ça se traduit par une certaine platitude (« A More Beautiful Question »). Parfois, ces titres donnent l’impression de posséder davantage de vigueur, mais ça ne reste qu’une illusion auditive. Pourtant, le Fender de Dawn Clement, la basse de Mark Helias ou les « percus » de Matt Wilson pourraient donner plus d’allant à la musique de la saxophoniste, mais tout se joue avec une trop grande retenue. Le corps n’a pas vraiment droit à l’expression. Seul le mental a le pouvoir de dire ce qu’il ressent. À mi-parcours, le CD ne nous fait toujours pas décoller et ça ne s’arrange pas avec la seconde partie. Certes, « Electrochemistry » bénéficie d’une pulse plus enlevée, mais tout cela reste très insuffisant. Avec Mental Weather, il faut se poser des questions et les bonnes pour apprécier les chemins offerts par la Dame au saxophone. Formé à la musicologie à l’Université de Bordeaux puis à Berklee et à New York, Vincent Bourgeyx s’est frotté à de nombreux musiciens d’envergure, comme Al Grey avec qui il a tourné pendant deux années, ainsi que Jane Ira Bloom, Billy Pierce, Graig Handy, créant même un trio avec Bobby Durham et Pierre Boussaguet. Pourtant sa musique ne ressemble en rien à sa carte de visite. La toute première note — qui donne le ton de l’album entier — suffit à classer sa musique dans l’évanescence harmonique européenne qui produit un mélange méditatif et automnal ayant peu de rapport avec le jazz. Le colorisme de Karl Jannuska est parfaitement réalisé et tout à fait en rapport avec les atmosphères pianistiques mais on comprend mal l’intérêt de la formule du duo si c’est pour cantonner le batteur à ce rôle arythmique. D’un point de vue expressif, on est entre Chick Corea et Richard Clayderman : c’est mièvre et démonstratif, l’ambiance prenant le pas sur l’expression. La maîtrise technique ne fait pas tout, la sensibilité convenue et les effets de manches restant peu convaincants sur le plan artistique. Jean Szlamowicz Howard Britz Here I Stand Yaakology, Oceans, New York Roast, Goodbye, for Dad, Lucky Friday the 13th, Brown & Sizzle, Scatterbug, Martha’s Song Howard Britz (b), David Smith (tp, flh), Casey Benjamin (as), George Colligan (p), Sylvia Cuenca (dm) Enregistré le 19 octobre 2007, Brooklyn, NY Durée : 48’ 05’’ Tee Zee Records 967 066 (www.howardbritz.com) Avec Here I Stand, Howard Britz Michel Maestracci ambitionne de démontrer que le jazz actuel peut être accessible, mélodique, groovy, intelligent et honnête par rapport à la tradition première. Reste à le démontrer musicalement. Pour cela, le contrebassiste s’est entouré d’excellents musiciens qui s’expriment dans le même registre que lui. Le répertoire est varié puisque l’on trouve des thèmes latins (« Yaakology »), où la basse du leader éclate comme un levé de lune avec de belles interventions de George Collingan (p) et des phrases carrées de Sylvia Cuenca (dm). Des Morceaux plus rapides (« New York Roast ») avec des unissons trompette-saxophone intéressants pour introduire le sujet et une ballade dédiée au père d’Howard Britz récemment décédé (« Goodbye, for Dad »). Sur les quatre premiers thèmes, le challenge relevé est largement gagné. Le reste de l’album confirme cette réussite car les musiciens prennent plaisir à développer les thèmes écrits par le bassiste. « Brown & Sizzle » écrit par Ray Brown permet de bien mettre en exergue le travail du bassiste avec, encore une fois, un bel accompagnement du pianiste. L’album se termine avec un petit clin d’œil à Martha, sa femme, qui démontre une fois de plus qu’il parvient à mettre en musique et pour notre plus grand plaisir l’émotion qu’il ressent. Michel Maestracci David Buchbinder Odessa/Havana Lailadance, Impresiones, Cadiz, Next One Rising, Prayer, Colaboracion, Freylekhs David Buchbinder (tp), Hilario Duran (p), Aleksander Gajic (vln), Quinsin Nachoff (s, cl), Roberto Occhipinti (b), Mark Kelso (dm), Dafnis Prieto (dm), Rick Shadrach Lazar (perc), Jorge Luis Papiosco Torres (perc), John Gzowski (oud) Date et lieux d’enregistrement non précisés Durée : 50’ 00 Tzadik 8121 (Orkhêstra International) Musicien de klezmer, de fusion arabe et de musique gitane, le trompettiste La légende en librairie ! 160 pages - 29,95 E Vincent Bourgeyx Karl Jannuska Un Ange qui Ricane Alice, Beaux Dommages, Choral, Comptine, For Iris, For KJ, From the Left, Jiji, Miss Kelly, Mozaique, Nid de Grain, I’ll jazz 5 hot compacts Nouveau naufrage dans l’évolution du jazz : le talentueux Brian Blade et son Fellowhip Band font dans la musique d’ambiance. Avec un guitariste de rock qui ressemble tellement à Kurt Rosenwinkel que ça doit être lui et des atmosphères entre méditation et musique d’ascenseur, la minutie des arrangements et des sonorités multiples n’aboutit qu’à une musique impersonnelle, ondoyante et dont la séduction est celle des plats gastronomiques sous-vide. Melvin Butler est dans la lignée de Mark Turner et si Myron Walden provoque parfois un sursaut, la musique est tellement préparée et plate, extrudée pour tout dire, que l’excellence technique – qui est celle des produits industriels – ne génère que le désintérêt. Comment faire une musique aussi insipide avec des ingrédients de cette qualité ? Dire que Brian Blade est tellement magique en trio avec Kenny Barron, que Chris Thomas jouait avec Stanley Cowell, que Myron Walden peut être d’une énergie incroyable… On a parfois la sensation que les plus brillants musiciens de jazz se sont perdus dans le labyrinthe du monde du spectacle, séduit par les sirènes du succès. C’est oublier que les trompettes de la renommée ne sonnent pas éternellement et qu’ils risquent fort de ne laisser à l’histoire que leur versatilité indécise, et un ensemble d’enregistrements indistincts et ternes que, faute de communiqués de presse dithyrambiques, l’on n’identifiera même plus au monde du jazz. Heureusement, la pochette nous informe que Brian Blade existe désormais en sonnerie de téléphone, ce qui est plus important que de faire du jazz. Si ces musiciens ont envie de se réduire à ne plus être que des gadgets électroniques et des représentants de portables, ça sera tant pis pour l’art et tant pis pour eux. Musique d’illustration pour des images ayant trait à la catastrophe climatique qui endeuilla New Orleans et sa région en 2005, elle ne doit pas, en dépit de l’histoire, grandchose au patrimoine musical local. Le blues et le swing en sont plutôt absents, si ce n’est dans le phrasé du trompettiste sur certaines pièces. C’est de la belle musique, émouvante mais parfois mièvre, assez loin de ce qu’on pourrait attendre en pareilles circonstances, New Orleans n’étant pas un endroit « neutre » en matière de musique. Décevant. Remember April, Sierra Nevada Vincent Bourgeyx (p, elp), Karl Jannuska (dm) Enregistré en mai 2006, Meudon Durée : 45’ 52’’ Cristal Records 0712 (Abeille Musique) 5, rue de La Huchette - 75005 Paris - 01 43 26 65 05 - Fax 01 40 51 71 70 www.caveaudelahuchette.fr compacts de Toronto David Buchbinder a collaboré avec John Abercrombie, Dave Douglas, John McNeil. Le pianiste Hilario Durán (ex-Arturo Sandoval, désormais installé au Canada) est l’autre pièce maîtresse du groupe auquel il apporte l’authenticité cubaine. Le groupe Odessa/Havana fait initialement penser à Irving Fields et au mambo des années cinquante (« Lailadance »). C’est un univers que l’on quitte bien vite pour des sonorités plus contemporaines, avec une richesse rythmique mordante et parfois surabondante et des cuivres très accrocheurs. On songe aussi au percussionniste Roberto Rodriguez pour ses créations cubano-yiddish ou à Steven Bernstein pour son outrance « multiculturelle ». Avec « Cadiz », l’atmosphère devient funèbre avant de retrouver une nervosité un peu austère. Les éclats de Hilario Duran sont occasionnels mais spectaculaires (« Next One Rising »). Plus que les solistes, ce sont les ambiances qui définissent la musique : tapis rythmique épais, volutes mélodiques mystérieuses aux accents d’Europe de l’Est. Une telle rencontre musicale fonctionne assurément, et elle reflète en tout cas une rencontre historique propre aux Amériques. Reste un sentiment mélangé, comme si les fondements rythmiques de la musique cubaine, liés à la danse (« Rumba Judia »), n’étaient pas tout à fait en phase avec une mélancolie harmonique propre à la musique juive (« Prayer »), d’où peut-être des sauts d’un environnement à l’autre qui ont parfois un certain systématisme expressif. Jean Szlamowicz Michael Camacho Just for You Just for You, I’m Old Fashioned, Blue Room, My Friend, I Should Care, Hey You, Norwegian Wood, How Can We Be Sure, Skylark, Here’s to the Blues, This Is Always, Spanish Harlem Michael Camacho (voc), Tim Regusis (p), François Moutin (b), Randy Napoleon (g), Darryl Pellegrini (dm), Marcello Pelliteri (dm), Norman Hedman (perc), Dan Block (ts, ss) Enregistré en octobre 2003 et octobre 2004 à New York Durée : 57’ 55’’ New Found (www.newfoundrecords.com) Michael Camacho appartient à la grande famille des chanteurs de jazz à la Tony Bennett, professionnels jusqu’au bout des ongles, qui vous envoûtent la gent féminine en trois coups de cuiller à pot et rendent tous les mâles jaloux comme des pieds (parce que pied-jaloux). Michael Camacho a une voix extrêmement virile, sans jamais non plus sombrer dans la voix brutale de certains bluesmen, ni dans la voix gravissime de phénomène de foire. C’est de la belle voix, qui va dans les graves aussi facilement que dans les aigus, avec toujours le même pouvoir de charme, le même swing et la même décontraction typiquement jazz (« Here’s to the Blues »). Son répertoire va de Lennon-McCartney à Mercer ou Richard Rodgers et même quelques compositions, dont le titre éponyme. Le swing est omniprésent et les accompagnateurs ne sont pas oubliés. Parmi eux, on remarque l’hexagonal François Moutin (b) et Dan Block (ts, ss) qui s’offre des chorus très intéressants. Michel Bedin Harley Card Non-Fiction Soft Bank, Fruition, Albany, Right Arm, Ghosts, Vices, Samadhi, Non-Fiction Harley Card (g), Matt Newton (p, elp), Jon Maharaj (b), Ethan Ardelli (dm) Enregistré les 15, 22 octobre et 3 novembre 2007, à Toronto Durée : 1h 02’ 12’’ Dym 001 (www.harleycard.ca) Peu ou pas d’informations sur ce guitariste canadien qui se produit à la tête d’un quartet composé de Matt Newton (p), Jon Maharaj (b) et Ethan Ardelli (dm), pour Non-Fiction, son premier album dans cette formation. Dès les premières notes de « Soft Bank », on perçoit dans sa musique l’influence de guitaristes actuels, comme Kurt Rosenwinkel ou Pat Metheny, où la technique et la sonorité, fraîche, sont privilégiées. La référence au jazz transparaît par certains côtés, mais ne constitue en rien le modèle référent dominant (« Right Arm »). Les compositions du guitariste naviguent entre énergie et délicatesse et le rôle du batteur est assez conséquent pour mener à bien le projet. Enfin Matt Newton apporte une touche d’un bleu plus clair que profond (« Ghost »). L’ensemble est donc homogène et débouche sur une musique davantage intellectuelle que corporelle, tout en restant agréable à l’oreille. aussi bien en virtuosité qu’en générosité. Une guitare précise, un peu claquante, avec de la personnalitÈ. La section rythmique, on la connaît bien, elle : Sébastien Régreny à la pompe et Claudius Dupont à la basse, des habitués de la scène manouche, en quelque sorte. Etienne Mézière est un violoniste sensible et swingueur. Quant à Franck Pilandon, aux saxes, c’est la découverte du CD, avec Dominique Carré. Un son très agréable, un swing impeccable, de belles idées. Au total, cela fait un CD très Quintette du Hot Club qui promet, les compositions de D. Carré (« Bob in the Night », « Parti pris ») étant intéressantes. Attention toutefois à l’orthographe des titres. Michel Bedin Thomas Champagne Charon’s Boat Camel Dance, Coffeeman, Ballad For Nunci, Poutchou, Charon’s Boat, Sansa, Hattori, Pointless Thomas Champagne (ts), Nicholas Yates (b), Didier Van Uytvanck (dm) Durée : 48’ 18’’ Igloo 207 Ce premier enregistrement du saxophoniste est à l’image du jeune homme timide et réservé que nous avons rencontré. Le court album est empreint d’une nonchalance qui n’est pas une mélancolie dépressive mais une sorte d’appartenance à une école cool revisitée par les modalités. La sonorité est très belle, douce, souple, nuancée en lavis de couleurs mais le discours reste hésitant. Thomas avance par répétitions-progressions en petites touches avant le décollage (« Sansa »). L’interactivité des trois musiciens participe d’un respect mutuel qui exclut toute velléité de prédominance. Didier Van Uytvanck est discret et Nicholas Yates convint peu (« Coffeeman », « Poutchou »). Pourquoi donc avoir choisi cette formule minimaliste pour essayer de convaincre ? Michel Maestracci Jean-Marie Hacquier Dominique Carré Stéphane Chausse Live au Diapason Rue Longue Django’s Tiger, Bob in the Night, Ready’n able, Parti pris, Lullaby in Rhythm, Sunday Chicken, Flèche d’or, You’d Be So Nice to Come Home To, Velléités, A Foggy Day Dominique Carré (voc, g), Etienne Mézière (vln), Franck Pilandon (sax), Sébastien Régreny (g), Claudius Dupont (b) Enregistré live au Diapason de Rennes le 13 septembre 2007 Durée : 57’ 02” Autoproduit C2 ([email protected]) 5 Temps pour 3 cœurs, Italian Spirit, Runningman, Rue Longue, Ethnocity, Souvenir d’Igor, Sérénade à Loulou, Cassetête, Ivresse, Autoroot, Réminiscences° Stéphane Chausse (cl), Alfio Origlio (p, elp), Jérôme Regard (b), Stéphane Huchard (dm), Joël Chausse (cnt), Denis Benarrosh (perc) Enregistré du 7 au 9 décembre 2005 Durée : 53’ 09 Nocturne 432 (Nocturne) Bienvenue aux nouveaux venus (on les connaissait déjà un peu, on les avait écoutés en Bretagne) dans la patrie accueillante du swing manouche. Dominique Carré en est le guitariste soliste, et il est à la hauteur, Stéphane Chausse a appris la clarinette à Menton pour faire partie de la fanfare de sa ville natale. À 17 ans, il monte à Paris et intègre le département jazz du CNSM, où Martial Solal le marque de ses réflexions. jazz 6 hot C’est ensuite les studios pour en arriver à 32 ans à son premier album. Alfio Origlio, le pianiste du combo, n’est pas étranger à ce premier essai et pour l’accompagner il a trouvé en Jérôme Regard (b) et Stéphane Huchard (dm) une rythmique de choix. Le répertoire est composé essentiellement de créations personnelles, exception faite de « Sérénade à Loulou » due à la plume de son pianiste. Le contenu musical navigue entre improvisation et réflexion sur certains aspects de l’existence (« Runningman »). Le clarinettiste rend hommage à Igor Stravinsky, un maître incontournable de l’instrument à vent (« Souvenir d’Igor »). Les autres « compos » prennent sources dans des musiques traditionnelles comme « Italian Spirit » qui utilise la tarentelle comme base d’expression. Parfois, le Fender d’Origlio apporte une touche un peu groove (« Rue Longue »), mais le reste de l’album reste très sérieux. Michel Maestracci Cipelli/Fresu/Garcia/ Testa/Zanchi A Léo Avec le temps (intro), Les Forains, À SaintGermain-des-Prés, Lettura Art Poétique, Vingt ans, Lettura Art Poétique, Les Poètes, F., Lettura Art Poétique, Free Poétique, Monsieur William, Lettura Art Poétique, L’Adieu, Lontano lontano, Lettura Art Poétique, Colloque sentimental, Col Tempo/Avec le temps Roberto Cipelli (p), Gian Maria Testa (voc, g), Paolo Fresu (tp, flh, effets), Attilio Zanchi (b), Philippe Garcia (dm, voc, g) Enregistré à Mantoue, Italie Durée : 47’ 43’’ Bonsaï 080301 (EMI) Il est toujours agréable de voir être remis au goût du jour les paroles du grand Léo Ferré. C’est au pianiste Roberto Cipelli que l’on doit ce projet de mettre en musique, jazz, quelques poèmes du génial chanteur, peut être en raison de sa période toscane. En tout cas, pour mener à bien cette entreprise, le pianiste s’est entouré de valeurs sûres du jazz transalpin. On retrouve ainsi, Gian Maria Testa à la voix rocailleuse qui se fait notamment entendre à l’occasion des multiples « Lettura Art Poétique », Paolo Fresu à la sonorité toujours aussi bouleversante et une rythmique de « soie » : Attilio Zanchi (b) et Philippe Garcia (dm). Tout commence admirablement bien puisque c’est par « Avec le temps », en piano solo, que Cipelli ouvre cet album. C’est ensuite Gian Maria Testa, avec sa guitare, qui vient ajouter sa voix sur les légères phrases du piano. La magie est là et s’affirme avec « À Saint-Germain-des-Prés », et Paolo Fresu qui embouche son bugle pour dispenser ses sonorités dont il a le secret. « Vingt ans », « Les Poètes » sont autant de moments adorables à passer en compagnie de la bande à Roberto Cipelli. Il y a toujours un accent fort qui marque le propos. La Voix de Testa, le son de Fresu, le phrasé de Cipelli ou le travail sur les fûts de Philippe Garcia. Et si avec le temps clôt ce À Léo, tout ne s’en va pas car on ne peut oublier la voix, les passions que ce poète nous disait tout bas. Michel Maestracci Daniel Cobbi Pour Camille L’Africain, Hôpital, Cascades, Do Mineur, Ré Brillant, Django, Round Midday, Nardis, Ballade, Rak-Ma-Ninof Daniel Cobbi (p) Enregistré en mars 2002 et mars 2007 Durée : 50’ 9’’ Autoproduit sans numéro (www.myspace.com/danielcobbi) Ce CD est un autoproduit de compositions, à l’exception du « Django » de John Lewis et du « Nardis » de Miles Davis, en piano solo. A priori un genre difficile, dont le pianiste et compositeur Daniel Cobbi se sort plutôt bien, quoiqu’on soit dans un piano davantage classique (à la Rachmaninov) que jazz. Ça s’écoute agréablement, c’est sûr, et il y a de beaux motifs et de belles constructions, mais le disque gagnerait, en tant que premier disque, à être plus varié dans ses rythmes et dans son inspiration. Michel Bedin Doug Cox & Salil Bhatt Marco Granados (fl), Francisco Navarro (g), David Finck (b), Ignacio Berroa (dm), Pernell Saturnino (perc) Enregistré en 2005, à New York Durée : 58’ 27’’ Soundbrush 1008 (www.soundbrush.com) Amateurs de boléros et rumbas, cet album est pour vous. Dans les pages du livret, James Gavin nous rappelle que le boléro est apparu à Cuba, pour la première fois aux alentours des années 1880, avant de se propager au Mexique, à Porto Rico, en Espagne et dans les Caraïbes. Ravel a composé son fameux Boléro et les crooners des années quarante-cinquante (Nat King Cole, Bing Crosby, Dean Martin) l’ont intégré dans leur répertoire. Né à Paris, le pianiste et compositeur Roger Davidson s’est attaché à écrire des pièces de cet idiome qu’il apprécie tant. Mais les deux premiers titres sont tout de même des rumbas plus complexes que le boléro. S’il puise aux sources du maître Armando Manzanero (« Somos Novios »), la moitié des titres sont de sa plume. La notion de couple est très présente dans ses compositions, ce qui semble normal pour des danses à deux. Pour ce projet, il s’est entouré de musiciens de qualité. Notamment Ignacio Berroa (dm) partenaire de Gonzalo Rubalcaba et Charlie Haden et du flûtiste Vénézuélien Marco Granados. Les néophytes apprécieront « Tres Palabras » d’Oscar Farres ou « Esta Tarde Vi Llover » de Manzanero. Pour les aficionados, le bonheur est dans le CD. Michel Maestracci Slide to Freedom 8 titres Doug Cox (g), Salil Bhatt (sitar), Ramkumar Mishra (tabla) Enregistré à Nashville (pas de date) Durée : 56’ 34'' NorthernBlues Music 0039 (Socadisc) Serge Baudot Roger Davidson Pensando en Ti Para Nosotros, De Mi Corazon, Somos Novios, Vena Mi, La Gloria Eres Tù, Mi Amor, Tres Palabras, Mi Dolor, Te Quiero, Rumba Feliz, Esta Tarde Vi Llover, Mi Sueño, La Estraño, Pensando en Ti Roger Davidson (p), Kenny Rampton (tp), A.C. Strut, My Time After a While, Sittin’ and Cryin’, Movin’ and Groovin’, Crawling King Snake, Like You Was Gone, Where the Blues Come to Die, Sonoma Sunset Debbie Davies (g, voc), Bruce Katz (org), Rod Carey (b), Per Hanson (dm), Tab Benoit (g, voc), Coco Montoya (g), Charlie Musselwhite (voc, hca) Enregistré en février 2007, à Portland, Maine Durée : 53’ 43’’ Telarc Blues 83 669 (Socadisc) Debbie Davies est une femme qui sait ce qu’elle veut et ça n’est pas par hasard si elle est encore là, sur la scène blues, à nous présenter son neuvième album. Cette musicienne qui a grandi en Californie dans les années soixante a très vite été prise par le démon de la guitare électrique. Ses références ont pour nom Eric Clatpon et John Mayall des Bluesbreakers. C’est aux côtés de la femme de ce dernier, Maggie Mayall, qu’elle va faire ses premiers pas sur la scène blues avant d’être repérée par Albert Collins. Elle passe plusieurs années avec les Icebreakers, l’occasion pour elle de côtoyer Michel Maestracci Maria De Medeiros A Little More Blue Joana Francesca, Acorda amor, A Little More Blue, Samba de Orly, Acolanto, Tanto mar, O Que será, Começar de novo, Samba e amor, O Quereres, Outros sonhos, O Seu amor, Ela faz cinema°, A Noite de meu bem Maria de Medeiros (voc), Jeff Cohen (p), Emeck Evci (b), Joël Grore (dm), Jorge Drexler (voc)° Enregistré en septembre 2006, Meudon Durée : 53’ 30’’ Cara Nova 984581-7 (Universal) Une actrice qui se lance dans la chanson est souvent perçue comme une absurdité. Maria de Medeiros, Fabienne dans Pulp Fiction, relève le défi avec A Little More Blue, son premier album. Fille d’un père pianiste, compositeur et chef d’orchestre, l’actrice a grandi aux sons des chansons des musiciens brésiliens en exil, pour fuire la dictature militaire de leur pays. On retrouve au programme Chico Buarque, Caetano Veloso, Gilberto Gil, Toquinho, Ivan Lins, Vinicius de Moraes et Dolores Duran, que du solide. La voix, qui sait être légère, aborde tous ces thèmes sans complexes. Elle démarre avec « Joana Francesca » de Buarque, une ballade emmenée avec élégance par les phrases de Jeff Cohen (p) et les décorations percussives de Joël Grore (dm). Alternant le français et le portugais, l’artiste trouve le moyen de nous bercer de ses phrases décalées (« Acorda jazz 7 hot Amor »). Avec « A Little More Blues », on entre de plain-pied dans l’expression bleutée de l’artiste, qui justifie sa présence dans nos colonnes. La rythmique est souple à souhait pour laisser la belle s’exprimer avec passion. « Começar de novo » est une belle réussite, qui nous plonge au cœur des rythmes brésiliens, tandis que « A Noite de meu bem » est troublant de profondeur. L’amour et la samba sont aussi très présents dans ce CD. Une belle réussite qui nécessite une suite pour confirmer tout le bien que l’on pense de Maria de Medeiros. Michel Maestracci Bart Defoort Sharing Stories On Our Journey Indian Summer, Alma, La Diva, Home, Unknown Time and Place, Keys to the Kingdom, Thaïs, Speak Low, The Way You Look Tonight, Easy Living Bart Defoort (ts), Emanuele Cisi (ts), Ron van Rossum (p), Nic Thys (b), Sebastiaan de Krom (dm) Enregistré les 1er-2 avril 2008, Vlaanderen Durée : 1 h 02’ 35’’ W.E.R.F. 072 Vous n’avez peut-être pas bien suivi le parcours musical de Bart Defoort ? Vous vous souvenez sans doute l’avoir aperçu parmi les anches du B.J.O. et il vous a étonné par l’un ou l’autre de ses solos. Vous l’avez retrouvé au sein d’Octurn ; il vous a surpris et peut-être même heurté ? Mais l’avez-vous bien écouté en clubs avec ses propres groupes, quartet ou quintet ? Si oui, je sais, tout comme moi, qu’il ne vous a jamais déçu. Quand il marche dans les pas de Coltrane ou lorsqu’il joue ses compositions, Bart ne parle jamais pour ne rien dire ; son discours coule sans redites ; le son est plein, bien rond ; il n’y a rien à jeter de son discours. En studios pour De Werf, sous son nom, il a pris le temps de construire trois œuvres en quinze ans qui sont autant d’étapes et de facettes de son Art. Alors qu’on attendait ce troisième album engagé dans les recherches « actuelles », Bart Defoort nous la joue cool, à contre-courant et franchement re-bop. La surprise est grande et c’est d’ailleurs très bien ainsi ! La rencontre avec Cisi est belle, de la taille de celles illustrées jadis par Al Cohn et Zoot Sims (« Keys to the Kingdom »). Loin des joutes oniriques (mais elles ont aussi leur charme), on assiste ici à des échanges complices entre deux ténors qui se respectent. Et ça se sent (« Speak Low ») ! Emanuele Cisi, le Latin, apporte sa générosité et son growl (« Indian Summer », « Easy Living »). Sur le classique de Jérôme Kern, les deux ténors rivalisent de créativité ; les 4/4 et les chases sont un régal ! L’aventure américaine est terminée pour Nic Thys (b) et on ne s’en compacts Voilà un curieux mélange de chant américain country et de musique classique indienne, ceci sur « Pay Day - Soul of a Man - Beware of the Man » : cela crée un mélange assez savoureux et inédit. Pour le reste on est vraiment dans une certaine musique indienne avec force sitars et des guitares « Resophonic », qui en somme imitent le son du sitar. Disque qui n’a pas le moindre petit vermisseau de ressemblance avec le jazz, mais qui est d’une écoute plus qu’agréable si on aime ce genre de musique. Debbie Davies Blues Blast la crème du blues. En 1993, elle enregistre son premier album (Picture This). Pour son nouvel opus, elle est accompagnée par du beau monde : Charlie Musselwhite (voc, hca), Tab Benoit (g) et Coco Montoya. Avec eux, elle remet au goût du jour le jeu étincelant est bien ciselé d’Albert Collins, notamment sur « Sittin’ and Cryin’ » avec un harmoniciste déchaîné. Dans la foulée, Musselwhite nous offre sa voix chaleureuse à souhait bien soutenue par le jeu rythmique de la guitare de son hôte du moment (« Movin’ and Groovin’ »). Outres Collins, Debbie Davies rend hommage, d’excellente façon, à deux autres grandes figures du blues : John Lee Hooker (« Crawling King Snake ») et Howlin’ Wolf (« Howlin’ for my Darlin’ »). Rien que ces deux morceaux justifient l’acquisition du CD. À un tel niveau, le confirmé Bruce Katz (org) s’en sort bien, même s’il a peu d’espace pour se mettre en avant. Enfin, « Sonoma Sunset », clôt tendrement le set sur ce blues lent écrit par Davies, en compagnie de Coco Montoya, Rod Carey (b) et Per Hanson (dm), ses fidèles lieutenants. Un album bien vivant qui confirme qu’avec un tel vécu, le blues de Debbie Davies est bien vivant. plaindra pas (« Home », « Keys to… »). Je ne peux pas terminer sans mentionner le travail remarquable de Ron van Rossum (p). On ne parle pas assez de ce pianiste d’un beau classicisme ; son jeu puissant reste économe, voire retenu ; il privilégie le swing efficace ; ses accords et ses ponctuations remplissent judicieusement les espaces laissés par les solistes (« Unknown Time and Place »). Cerise sur le gâteau : excellent mastering effectué par Paul Van der Jonckheyd. Jean-Marie Hacquier Doudou Swing Mister Django & Madame Swing Conte musical en 17 titres. Doudou Cuillerier (g, voc, récitant), Antonio Licusati (b, chœurs), Victorine Martin (g, chœurs), Emy Dragoi (acc) Date d’enregistrement non communiquée Durée : 46’ 03” Frémeaux & Associés 870 (Nocturne) Le livret contient les textes de cette histoire pour enfants. La musique est bonne, le but est d’initier à la culture manouche de façon ludique. Ce conte musical s’adresse aux enfants de 3 à 10 ans et plus qu’une critique, c’est un essai auprès d’eux qui décidera de la réussite du projet (qui est aussi un spectacle). Il a suffisamment d’humour et de personnages (Professeur Onoff) ou situations cocasses pour intéresser ces jeunes. Michel Laplace Al Di Meola Diabolic Inventions and Seduction for Solo Guitar Campero, Poemo Valseado, Tangata Del Alba, Adios Nonino, Tema de Maria, Milonga de Langel, Romantico, Milonga Carrieguera Al Di Meola (g) Enregistré en janvier 2006 Durée : 38’ 03’’ Inakustik 9080 (Nocturne) Pour son nouvel album, le latin lover n’a rien perdu de sa verve ni de sa vélocité qui l’ont propulsé un moment donné au firmament des guitarheroes. Pour Diabolic Inventions and Seduction for Solo Guitar Al reprend le répertoire d’Astor Piazzolla en y accolant sa touche caractéristique, que l’on retrouve particulièrement à travers ses accélérations de main droite. De cette façon, il revisite l’univers intime du bandonéoniste pour se l’approprier complètement et faire évoluer dans le temps les thèmes écrits par son ami. Cette musique, que Piazzolla décrivait luimême comme diabolique (référence à l’évolution qu’il a su impulser au tango) et avant tout félicité pour les amoureux de la guitare classique. Rien de jazz dans ce CD, mais l’universalité d’une sonorité. Michel Maestracci Effeto Musica Ensemble Palavras de Amor Luciana, Garota de Ipanema, Ana Luiza, Luiza, Ligia, Luiza (instrumental), Bebel, Angela, Maria e Dia Claudia Marss (voc), Stefano Saccone (ss, fl, afl), Enzo Orefice (p), Gianluca Marino (g), Aldo Vigorito (b), Giuseppe La Pusata (dm, perc) Enregistré les 3, 4 et 5 janvier 2007 Durée : 45’ 43’’ Philology W279-2 (www.philology.it) Pas facile de reprendre les compositions du grand Antonio Carlos Jobim pour les présenter une énième fois à un public d’auditeurs avertis qui connaît parfaitement les thèmes conçus par ce roi de la mélodie. Pourtant l’Effetto Musica Ensemble n’est pas du tout effrayé par ce projet et décide de mettre en musique les meilleures chansons de l’artiste brésilien. Claudia Marss, chanteuse brésilienne qui officia notamment aux côtés de Gilberto Gil, apporte sa voix pour donner davantage de crédibilité au projet et c’est parti pour quarantecinq minutes de plaisir. « Luciana », « Ana Luiza » et « Angela », autant de prénoms qui font rêver quand ils sont évoqués de cette façon-là. La chaleur de la voix de Claudia est mise en évidence par les notes rafraîchissantes d’Enzo Orefice (p) ou les digressions guitaristiques de Gianluca Marino (« Bonita »). « Luiza » est l’occasion pour tout un chacun de briller sur des rythmes un peu plus enlevés avant de passer à une intro’ plus classique sur « Bebel » et mieux laisser la musique auri e verde s’installer. Avec ce nouvel opus, Philology se positionne comme une maison spécialisée dans la musique brésilienne, un choix stratégique de bon goût. Michel Maestracci Claudio Fasoli Promenade Altid, Senza Pensieri, Migrazioni, Fino a Sera, Ottobre, Le Silence, Promenade, Chez Soi Claudio Fasoli (ts, ss), Mario Zara (p), Yuri Goloubev (b), Marco Zanoli (dm) Enregistré les 17-18 décembre 2006 Durée : 58’ 20” Comar 23 (www.comar23.com) Le saxophoniste transalpin Claudio Fasoli nous propose une promenade, probablement lombarde, reposante. En compagnie de Mario Zara (p), Yuri Goloubev (b) et Marco Zanoli (dm), il arpente les chemins d’une musique qu’il connaît parfaitement. Son jeu à l’alto respire la légèreté d’expression (« Le Silence »). Ses partenaires savent s’y prendre pour donner encore davantage de profondeur à la musicalité déchirante de leur leader, notamment le pianiste et le contrebassiste. Mario Zara apporte un plus indéniable par ses interventions (« Ottobre ») et parvient fa- cilement à tracer lui aussi la voie d’une fraîcheur automnale. Tout au long de ce Promenade, on perçoit l’attirance de Fasoli pour le saxophone alto et une expression langoureuse. Il n’y a guère que sur « Fino a Sera », que le combo s’emballe un peu pour réchauffer l’atmosphère. Il est vrai, que nous abordons la soirée et que c’est souvent l’occasion de rendre hot cet instant de la journée, même si cette tension baisse rapidement dans les développements des musiciens. Claudio Fasoli est un être doté d’une grande sensibilité et il parvient aisément à la communiquer pour nous faire rêvasser. Michel Maestracci Amina Figarova Above the Clouds “A” Dance, Ernie’s Song, Above the Clouds, Sharp Corners, Bedtime Story, Nico’s Dream, Summer Rain, Sailing through the Icy Waters, River of Mountains (Muhheakunnuk), Blue Wonder, Chicago Split, Reminiscing Amina Figarova (p), Bart Platteau (fl), Ernie Hammes (tp), Nico Schepers (tp), Kurt van Harck (ts, ss), Jeroen Vierdag (b), Chris Buckshot Strik (dm), guests : Tineke Portma (as), Luk Boudestein (tb) Enregistré les 23 et 24 mars 2008, Amsterdam Durée : 1h 05’ 02” Munich Records 503 Après September 11 qui témoignait de son désarroi, la pianiste azéri présente aujourd’hui un recueil d’œuvres qui m’apparaissent plus en phase avec le positivisme (« Above the Clouds »). Les mélodies fraîches (« Reminiscing ») clapotent sur les flancs du navire qui fend les vagues (main gauche de la pianiste, backings tp/fl/sax). La mer est calme (« Bedtime Story ») puis agitée (« Sailing through the Icy Waters ») ; le vent gonfle les voiles avec générosité (« Sharp Corners »). A la barre du navire, Bart Platteau (fl), capitaine en second, emmène l’esquif avec assurance ; sa sonorité est limpide à la flûte traversière (« A Dance », « Chicago Split ») mais on aime aussi celle, boisée, de sa flûte indienne (« River of Mountains »). Dans cette belle section de souffleurs, on remarque Kurt van Herck (« Sharp Corners », « Summer Rain ») qui remplace le (trop) fougueux Toon Roos. Ernie Hammes (tp) est une découverte (« Blue Wonder ») alors que le Belge Nico Schepers (tp) intervient complémentairement avec un jeu plus soft (« Nico’s Dream »). Louk Boudestein (tb) et la Tineke Postma (as) renforcent les sections sur « Sailing Through the Icy Waters » et « River of Mountains ». Le quartier-maître Chris Strik (dm), les deux pieds bien assis, maintient fermement le cap à l’Ouest, efficacement aidé par la vigie Vierdag (b) souple et funky dans les haubans jazz 8 hot (« Blue Wonder »). La croisière est mémorable. L’équipage a fait corps avec ses officiers au long du voyage, heureux, comme nous, d’arriver en rade de New Amsterdam. Jean-Marie Hacquier Riccardo Fioravanti Quartet Note Basse Blue « Trane » Bossa, Il Dado è Tratto, Neve, Seven Days, Sunshine of Your Love, Down Time, Let’s Eat, Viso, Jenny Wren, Sespir, First Song, Blueberry Calypso Riccardo Fioravanti (b), Mauro Negri (bcl), Roberto Rossi (tb), Stefano Bagnoli (dm) Enregistré les 28-29 septembre 2006, Milan Durée : 1h 05’ 19’’ Abeat 047 (www.abeatrecords.com) Être original tout en restant soi-même est un challenge des plus intéressants pour tout musicien qui se respecte. Avec Note Basse, le contrebassiste italien a décidé d’évoquer les grands instrumentistes de la vieille dame qui l’ont marqué : Dave Holland, Steve Swallow, Charlie Haden pour le jazz, mais aussi Paul McCartney, Sting et Jack Bruce pour le rock. Le répertoire comprend donc des reprises de ces derniers qui sont traitées de façon particulière. Avec la complicité de Mauro Negri (bcl), il délivre une version paresseuse de « Sunshine of Your Love ». Pour « Seven Days » de Sting, c’est Roberto Rossi (tb) qui joue le rôle de la voix principale. Les reprises des jazzmen possèdent le côté swinguant nécessaire à l’expression de cet idiome (« Down Time »), mais ce sont, pour une fois, les compositions du leader qui méritent d’être mises en avant : « Blue ‘Trane’ Bossa » pour la parfaire réussite de ce mélange entre les notes de « Blue Bossa» et les changements de «Giant Steps », ainsi que le très beau « Neve », plutôt mélancolique, mais où la touche d’Enrico Rava apporte ce côté magique aux sonorités délivrées. Le blues n’est peut-être pas au centre immédiat de l’expression de Fioravanti, mais reste malgré tout présent, ce qui donne ce cachet agréable à cette nouvelle production (« Sespir »). Bravissimo ! Michel Maestracci Full Fathom Five Bison Ravi Saturn Lamiel (Not the Talkative Type), God Is A Luxury, Vulgar Vulturous Vulpine Villagers, JSP’S Lecture, Hip Deep, Pétroles de Bakou, Black Strip, The Cat, The Mouse & the orphanage Children, Bogus Bison. Sylvia de Hartog (voc), Tobias Klein (as, bcl, électronics), Raphael Vanoli (g), Mark Haanstra (b), Uli Genenger (d) Enregistré les 4-5 mars 2007 Durée : 56’ 50” TryTone 553-036 Après Bison Futé, voici Bison Ravi. Oui, je sais, c’est facile ! Sauf, bande d’ignares, que Bison Ravi est l’anagramme de Boris Vian (1920/1959), le Seul, l’Unique, auquel Full Fathom Five a décidé de rendre hommage. En somme, un coup de cœur qui devait se transformer théoriquement… en musique. Force est de constater, hélas, que tel n’est pas le cas. Tant s’en faut ! Soit quelques passages de nouvelles ou de romans laissés par le maître : « Le Voyage à Khonostrov », « L’Arrache-Cœur », « L’Ecume des jours » qui deviennent alors prétextes pour ce quintet à tous les collages qu’on voudra : borborygmes retentissants, effets divers gratuits, gadgets électroniques encombrants, bouts de phrases incohérentes, j’en passe et des meilleures. Et c’est sur ce magma sonore que tentent de surnager, fort maladroitement, un sax et une voix anémiques aux rapports très lointains avec le jazz. Un concept comme un autre, sauf que celui-là vous agace les oreilles en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Même contestable sur ses chroniques de jazz, ce cher Boris, ne méritait pas un tel traitement. Jean-Jacques Taïb Zeno Gabaglio UNO Un violoncelle seul avec une machine à loops qui permet de répéter des motifs en boucle, il peut ainsi jouer sur des nappes, des rythmes, tout ce qu’on voudra. Cela crée parfois une certaine hypnose comme sur « Tuttoscore ». Il utilise toutes les techniques, archet, pizzicato, violoncelle frappé, etc. Il y a de beaux moments, mais ce disque ne s’adresse pas à une revue de jazz. Serge Baudot Joe Gaeta & Cengiz Yaltkaya Almost Real The Clock Is Ticking, Very Cold, Besame Mucho, Del Sasser, Down Here on the Ground, Homer’s Blues, Jingles, Dustin Away, Almost Real, Kay’s New Red Shoes, My Brother, Theodora, Area 51, Song for Autumn° Joe Gatea (g), Cengiz Yaltkaya (p), Cathy Segal Garcia (voc)° Enregistré entre mars et avril 2007 Durée : 1h 13’ 18’’ Rhombus 7075 (www.rhombusrecords.com) Né à New York, le guitariste Joe Gaeta a étudié l’instrument avec Joe Pass au milieu des années 70. En 1976, il intègre la Dick Grove Music School, joue dans diverses forma- Michel Maestracci Toni Germani Trio Blues Ballate Canzoni Borderline Blues, Intro, Mi sono innamorato di Te, Soy pan, soy paz, soy mas, E lucevan le stelle, El Perseguidor, Dondola piano, dolce Reggae, Bocca di Rosa, Last Blues. Toni Germani (as, ss & voc), Giovanni Ceccarelli (p), Marc Ariano (d & perc). Enregistré live le 21 juin 2003 at V.38 Studio, Rome. Durée : 1h 14’ 41” Splasc (H) 947.2 (www.splascrecords.com) inconsistantes, c’est en fait à une sorte de synthèse sonore mal dégrossie qu’il nous convie où l’esthétique modale le dispute aux influences free voire funky tendance David Sanborn. Tout en lui assurant au passage que ses déclarations d’intention ne rendront pas sa musique plus belle, plus intelligente ou plus appréciable, mais après tout, ça le regarde, on retiendra, perdue au milieu de flots souvent en fureur, et venue de nulle part, une belle mélodie à l’italienne : « Mi sono innamorato di Te ». Sur plus d’une heure de… « contestation et de résistance musicales » (?), faut avouer que c’est un peu court ! Jean-Jacques Taïb Jackie Gleason Bobby Hackett The Complete Sessions trompette est là pour nous sortir un petit peu de la torpeur dans laquelle nous plonge cette musique. Les thèmes très romantiques, mais ils le sont quasiment tous, se prêtent à merveille à ce type de production (« Tenderly », « Unforgettable », « Laura »), mais la référence à un jazz plus « archaïque » bien que rare, fait du bien (« How High the Moon »). Bien évidemment, on retrouve dans cette compilation des titres qui ont fait les grandes heures de l’acteur, en tant que réalisateur du Jackie Gleason Show (« You’re my Greatest Love »). La balade se poursuit tout au long des différentes galettes que vous posez sur la platine pour déguster sereinement les cordes mellow en appui des phrases éclatantes de la trompette de Bobby Hackett. À recommander aux nostalgiques des grands movies américains des années cinquante. Michel Maestracci 4 Cds, 102 titres Renseignements discographiques communiqués sur le livret Enregistré en 1953-54-55-57-58 & 1960, à New York Durée : 5h 11’ 52’’ Fine and Mellow 602 (Nocturne) Entre 1953 et 1971, Jackie Gleason, célèbre acteur et comédien, a enregistré près d’une quarantaine d’albums dédiés à ce que l’on appellerait aujourd’hui le smooth jazz. En effet, ses productions possèdent un côté romantique marqué par la présence des cordes qui nous font penser que nous sommes sur un immense bateau de croisière, dans les années cinquante, le tout en agréable compagnie. L’acteur était tout de même fortement attiré par le jazz, invitant Louis Armstrong, Dizzy Gillespie, Duke Ellington et bien d’autres encore à ses shows télévisés. Cette réédition de quatre Cds possède un fil rouge qui se nomme Bobby Hackett (tp). Ce dernier est présent sur les premiers enregistrements de Gleason : Music to Make You Misty, Music for Lovers Only ou Music to Remember Her, des titres qui ne souffrent aucune équivoque. Heureusement que la Après avoir remercié le Peuple du Blues, les musiciens cubains de Rome, quelques connaissances politiques ou philosophiques dont Jacques Derrida et Edward Saïd et tous ceux qui résistent : du « Refusenik » (sic !) aux groupes de désobéissance civile, en passant par les non-conformistes, le très « barbierisant » Toni Germani — à la justesse aléatoire au soprano et dont l’alto évoque la musique des films italiens des années 50 — nous livre, hors l’air de Paillasse de Puccini (« E Lucevan le stelle »), le fruit de ses recherches sonores. Entre cri (s) du cochon, clichés boppisants et phrases jazz 9 hot Golden Gospel Singers A Cappella Praise Ain’t Got Time to Die, Go Tell It on the Mountain, Oh Freedom, Never Turn Back, I’ve Been Buked, Goin’ Up Yonder, Hush, Old Time Religion, On My Way Home, I Need a Church, Amazing Grace, It’s All About You Lord, Calling You Lord, Swing Low Sweet Chariot, Upper Room, It’s Gonna Rain, Up to Glory Ernest Von Vaughan (voc, clav), James Penn (voc, b, g), Praylonn Prince (voc, dm), Lauren Moss (voc), Veronika Dawkins (voc), Owen Nixon (voc), Deidre Valentine (voc) Date et lieu d’enregistrement non précisés Durée : 53’ 40’’ Blue Flame 398 50882 (www.blueflame.com) compacts 10 titres : voir livret Zeno Gabaglio (cello, loops) Enregistré à Lugano en 2006 Durée : 1h 01’ 10” Pulver & Asche 003 (www.pulverundasche.com) tions et participe à des sessions de studio. Il collabore avec des musiciens comme : Jeff Clayton, Tom Fowler, Billy Higgins, Willie Jones III, Roger Kellaway, Bill Marcus, Roy McCurdy, Dave Pike, Bob Shepard. Cengiz Yaltkaya de son côté est né à Istanbul, en 1947. À 13 ans, il arrive en Suisse et commence à s’intéresser au jazz. Il intègre la Berklee School of Music en 1971 et en sort en 1975. Au cours de cette période, il bénéficie des enseignements de Gary Burton, Mike Gibbs, Steve Swallow. Ensuite, il intègre le staff d’Atlantic Records comme arrangeur et producteur avant de reprendre ses études à la Juilliard School. Installé à L.A. Cengiz Yaltkaya sait se faire apprécier des autres musiciens pas sa bonne humeur, sa gentillesse et ses connaissances musicales. Avec Joe Gatea, il nous propose un Almost Real de haute tenue. Tout débute rapidement avec une compo de Gaeta. La complicité est parfaite en plus d’un swing revigorant (« The Clock Is Ticking »). Après un autre thème du guitariste, on passe aux standards comme « Besame Mucho ». L’occasion de beaux entrelacs entre les deux instruments sur cette compo très sensuelle. Wes Montgomery est à l’honneur à travers « Jingles » et d’une certaine manière « Down Here on the Ground ». Les deux partenaires font montre d’une délicatesse agréable et bienvenue. Le pianiste apporte un titre tandis que la suite du répertoire est le fruit du travail de Joe Gaeta. Un bel album qui renvoie vers un proche passé, mais possède des sonorités très actuelles. Et voilà du bon vieux spiritual à l’ancienne, du qui sonne et qui swingue. Les Golden Gospel Singers sont sept et interprètent les spirituals historiques comme « Go Tell It on the Mountain » « Old Time Religion », « Amazing Grace », « Swing Low Sweet Chariot » et autres « Upper Room » avec la même efficacité, le même punch, la même ferveur, aussi bien que les nouveautés composées par Bob Singleton (« Calling You compacts Lord », « Up to Glory »), toujours dans la même veine et avec les mêmes résultats, à savoir que même l’athée le plus sincère, pour peu qu’il soit mélomane, marche à fond. En ces temps où nous allons voir partir à la retraite le Golden Gate Quartet, qui chante depuis 1935, nul doute que l’industrie florissante du gospel continue toujours avec autant de succès, pour peu qu’elle garde la même perfection. Michel Bedin Pierre Gossez Le Second Come Bach Sonate : 1er mouvement-Allegre, 2e mouvement-Largo, 3e mouvementFinal, Bacchie, Trois + Quatre, Tonation, Passe et Manque, Mat, Brelan d’As. Pierre Gossez (as), Maurice Vander (p), Alfred Farrugia, Michel Ramos (harp), Arthur Motta (d), Alphonse Masselier (b) Enregistré en avril 1965, Studio Hoche, Paris Durée : 36’ 09” EmArcy 530 214-8 (Universal) Professionnel hors pair, « musicien d’exception » (Jacques Hélian), présent sur tous les disques à l’époque, doté d’un caractère un tantinet… difficile, l’incontournable Pierre Gossez (1928-2001) alias Alan Gate et son soprano, multisoufflant, terreur absolue des studios et des pupitres réunis – d’Hodeir à Michel Legrand, de Bolling à Jean-Michel Jarre ! – n’en a pas moins mené une petite carrière de soliste passée aussi inaperçue qu’elle reste anecdotique. Deux enregistrements, sous son nom et regroupés dans ce petit volume, constituent en tout et pour tout son héritage discographique. Raison de plus pour louer au passage celles et ceux qui permettent aujourd’hui de la redécouvrir. En choisissant « des thèmes ou des fragments de thèmes écrits par JeanSébastien Bach afin d’y bâtir des pièces originales » (Alain Tercinet) et de nous les jouer à la manière de Paul Desmond, Pierre Gossez, accompagné du pianiste Maurice Vander, fait preuve ici d’une belle originalité d’écriture et montre son attachement à la musique de jazz que bien évidemment, il connaît. L’auditeur pourra regretter une exécution quelque peu glacée. En effet, les musiciens semblent éprouver quelques difficultés à se libérer des contraintes en tous genres qui parviennent finalement à figer leur spontanéité. Pour l’histoire ! Jean-Jacques Taïb Tigran Hamasyan New Era Part 1 : Homesick, Part 2 : New Era, Leaving Paris, Aparani Par (The Dance of Aparan)°, Well You Needn’t, Memories of Hankavan and Now, Gyspyology, Zada es (You’re an Ill-Fated Girl)°, Solar, Forgotten Word Tigran Hamasyan (p, kb), François Moutin (b), Louis Moutin (dm), Vardan Grigoryan (duduk, shvi, zuma)° Enregistré en juillet 2007, à Paris Durée : 1h 07’ 38’’ Nocturne 4502 (Nocturne) Tigran Hamasyan est considéré par Herbie Hancock comme le nouveau génie de l’instrument, ce qui n’empêche pas le jeune pianiste de débuter son premier CD par un scat énergisant. Pour New Era, il utilise le trio avec les frères Moutin : François (b) et Louis (dm). Le répertoire comprend principalement les compositions du leader, qui trouvent leur inspiration en Arménie, son pays d’origine (« Homesick, « Memories from… »), mais aussi dans son existence de tous les jours et notamment à Paris (« New Era », Leaving in Paris »). On retrouve encore des thèmes traditionnels arméniens (« Aparani Par ») et deux reprises. Son jeu au piano est revigorant, comme les montagnes d’Arménie. La dextérité et les envolées sont bien représentées. Ses partenaires sont tout à fait dans ce domaine d’expression. Hamasyan démarre souvent tranquillement avant de terminer férocement sur son clavier, une belle façon de surprendre son auditoire. « Leaving in Paris » évoque un certain romantisme dans le phrasé que l’on ne retrouve pas dans « Well You Needn’t », quelque peu hachuré, ni dans « Solar », même si ce dernier titre coule davantage. Ce qui démontre une capacité à s’approprier différemment des œuvres inscrites dans le marbre du Realbook. Les reprises des racines arméniennes sont mieux exposées, ce qui fait dire au pianiste : « Dans cette nouvelle époque, chacun d’entre nous doit se souvenir d’où il vient pour conserver ses traditions car c’est ce qui fait la beauté de notre terre. Je ne pourrais jamais jouer de la musique populaire suédoise comme le ferait un Suédois… ». Tigran Hamasyan pose là, la véritable problématique de la transmission du jazz. Sa musique est plutôt inspirée par l’Arménie. Doiton toujours l’appeler Jazz ? Michel Maestracci Jeff Healey Among Friends I Would Do Anything for You, Bright Eyes, Pardon my Southern Accent, Out of Nowhere, Lost, Star Dust, Where Are You, A Cup of Coffe a Sandwich and You, Wrap Your Troubles in Dreams, I Wish I Were Twins, My Buddy, Save Your Sorrow for Tomorrow, Midnight Blue, Limehouse Blues, I’ll See You in my Dreams, Blues in Thirds Jeff Healey (g, voc, tp) + personnel détaillé sur le livret Enregistré à Toronto, date non communiquée Durée : 1h 05’ 57’’ Stony Plain 1312 (Harmonia Mundi) Jeff Healey Adventures in Jazzland Bugle Call Rag, My Honey’s Lovin’ Arms, Emaline, I Never Knew What a Gal Could Do, If I Had You, Three Little Words, My Blackbirds Are Blue Birds Now, Someday Sweetheart, Keep Smiling at Trouble, Mine All Mine, You’re Driving Me Crazy, Poor Butterfly, You Brought a New Kind of Love to Me, Indiana, Little Buttercup Jeff Healey (g, voc, tp) + personnel détaillé sur le livret Enregistré à Toronto Durée : 1h 06’ 05’’ Stony Plain 1313 (Harmonia Mundi) Connu pour sa façon particulière de jouer de la guitare, à plat sur ses genoux, Jeff Healey était un passionné de la musique jazz des années vingt et trente. Avant de nous quitter pour l’éternel champ de plénitude, le 2 mars 2008, il avait enregistré deux albums où il donnait libre cours à sa passion. Sur Among Friends (2001), il se produit en compagnie d’une formation qui fleure bon le Cotton Club. Il distille bon nombre de classiques de cette période faste du jazz. S’il se produit à la guitare, il est aussi à l’aise à trompette où son jeu claque comme un rappel à la mémoire de Satchmo. Tous ses partenaires sont excellents pour nous faire réentendre des expressions qui ont tendance à être un peu oubliées, notamment le jeu de guitare rythmique (« Bright Eyes »). Les formats choisis sont eux aussi pertinents sur « A Cup of Coffee… », il est accompagné de Dick Sudhalter (tp), Jim Shepherd (tb), John R.T. Davies (as), Reide Kaiser (p) et Colin Bray (b) pour nous faire swinguer un maximum avant de délivrer, avec cette formation, moins la trompette et le trombone, une belle ballade charmeuse (« Wrap Your Troubles… »). Sur Adventures in Jazzland, sorti en 2004, Jeff Healey était tout heureux de se retrouver en compagnie de Marty Groz (g), qui œuvre dans le même registre que le regretté guitariste (« If I Had You »). Les envolées des guitares sont enfiévrées avec la présence d’un troisième larron : Jesse Barksdale (« Bugle Call Rag »). Cet album est une véritable suite au premier enregistré trois ans auparavant. Avec ces deux productions, pas de doute vous replonger aux sources du jazz (« Poor Butterfly ») au-delà du simple jeu de guitare, car la trompette de Jeff Healey y est omniprésente. Michel Maestracci Yaron Herman A Time For Everything Army of Me, Stompin’, Layla Layla, Interlude, Toxic, Neshima, Daluszki, Prelude n°2 in B flat Major, opus 35, Message in a Bottle, MMM, Monkey Paradise, In the Wee Small hours of the Morning, El Toro, Hallelujah jazz 10 hot Yaron Herman (p), Matt Brewer (b), Gerald Cleaver (dm) Enregistré at Studio Recall (date et lieu non communiqués) Durée : 1h 07’ 37” Laborie 04 (Naïve) Tiens, encore un génie révélé ! C’est fou ce que les salonnards parisiens du jazz sont doués pour les repérer ! Comme les cochons pour les truffes. Un sixième sens. Ca ne s’explique pas, que voulez-vous. A croire qu’ils marchent dedans à chaque pas qu’ils sont censés faire et encore, ne comptons-nous pas ceux qu’ils ne voient pas, qu’ils laissent sur le bord de la route ou qu’ils écrasent impitoyablement de leurs oreilles de plomb ! Bref un génie vous dis-je ! Poli de surcroît, qui remercie, outre ses proches, les nombreuses personnalités qui l’apprécient ou qui l’ont porté sur les fonts baptismaux du succès. Une pleine page ! Et que du beau monde s’il vous plaît ! Que des ceusses qui ne peuvent pas se tromper sur son génial talent. Vous seriez un demeuré à ne pas vouloir en convenir ! Certes, il serait vain de vouloir le nier, Yaron Herman est simplement talentueux. Il sait ce qu’est un piano. C’est la moindre des choses. De là à le barder de stickers et d’en faire l’incontournable révélation de ce début de siècle, il suffit d’écouter la musique jouée ici en trio et laissée à la libre appréciation de nos modestes oreilles pour que nous témoignions, à son égard, d’un… emballement très très… modéré. A l’impression d’un tir groupé tous azimuts — nécessité de ratisser large — de cette malheureuse Björk — c’est très tendance, non ? — au standard- alibi : « In the Wee Small hours of the Morning » via la musique classique « Prelude n°2 in B flat Major, opus 35 » d’Alexandre Scriabine et autres compositions personnelles qui ne laissent pas un souvenir impérissable, s’ajoute le sentiment d’une pensée musicale inachevée, d’un vaste chantier un peu… brouillon. La lassitude guette. Evidemment, cela n’empêche pas l’émergence de quelques rares instants de musique au détour d’une plage. Mais est-ce bien suffisant ? Jean-Jacques Taïb Marsha Heydt One Night Good Feelin’, Green Dolphin Street*, You Don’t Know What Love Is, One Night, Mercy Mercy Mercy, Want You to Know°, Days of Wine and Roses, Blue Too*, Theme from Spartacus, Well You Needn’t, Georgia on My Mind, Want You to Know, Afrikaan Marsha Heydt (s, fl, cl), Todd Schwartz (tp, flh), Norman Pors (p), Sheryl Bailey (g), Marc Schmied (b), Vito Laschek (dm), Marlon Simon (perc), Eric Friedlander (cello), Carla Cook (voc)°, Rob Thomas > Boutique (prix unitaire en e TTC port inclus) Cartes postales France Dom/UE/ Suisse Tom/Europe hors UE/ Maghreb/ Afrique fr. Autres pays Quantité Montant par lot de 8, n° par 32 cartes 5 18 6 19 7 20 8 22 ……… ……… ……… ……… Tee-shirt Jazz Hot Taille : Ì L 11 13 15 17 ……… ……… Reliure à l’unité 20 24 26 30 ……… ……… Suppléments internet l’unité (n°557 à 644) 3 3 … … ……… ……… 13 16 18 20 ……… ……… 10 16 22 27 31 39 41 45 50 55 12 21 28 33 38 42 48 53 58 63 13 24 30 36 42 48 55 61 67 73 15 25 33 39 45 53 60 67 73 80 ……… ……… ……… ……… ……… ……… ……… ……… ……… ……… ……… ……… ……… ……… ……… ……… ……… ……… ……… ……… (n°481 à 518 selon disponibilité) Numéro spécial Ì 95 Ì 96 Ì 97 Ì 98 Ì 99 Ì 2000 Ì 01 Ì 02 Ì 03 Ì 04 Ì 05 Ì 06 Ì 07 Vente par quantité 1 numéro (précisez le no) 2 numéros (précisez les nos) 3 numéros (précisez les nos) 4 numéros (précisez les nos) 5 numéros (précisez les nos) 6 numéros (précisez les nos) 7 numéros (précisez les nos) 8 numéros (précisez les nos) 9 numéros (précisez les nos) 10 numéros (précisez les nos) Documentation Jazz Hot TOTAL Complétez votre collection de Jazz Hot de 1991 à 2009 Des prix très spéciaux pour les quantités supérieures à 15 anciens numéros de 1991 à 2009 ! 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Sujets Albert Ayler Count Basie Don Byas Charlie Byrd Ray Charles Don Cherry Charlie Christian John Coltrane Miles Davis Dany Doriz Duke Ellington Bill Evans Ella Fitzgerald J-Claude Fohrenbach Bud Freeman Stan Getz Dexter Gordon Jim Hall Lionel Hampton Coleman Hawkins Billie Holiday Nbre d’articles Prix e TTC 7 (1 OR + 6 CO) 45 16 (3 OR + 16 CO) 90 5 (CO) 30 4 (1 OR + 3 CO) 25 14 (2 OR + 12 CO) 85 6 (1 OR + 5 CO) 35 5 (CO) 30 15 (3 OR + 12 CO) 96 30 (2 OR + 28 CO) 180 4 (OR) 25 47 (12 OR + 35 CO) 255 9 (CO) 60 6 (3 OR + 3CO) 35 4 (1 OR + 3 CO) 25 2 (CO) 14 9 (1 OR + 8 CO) 60 5 (CO) 35 5 (1 OR + 4 CO) 35 19 (2 OR + 17 CO) 115 15 (4 OR + 11 CO) 90 13 (2 OR + 11 CO) 80 Sujets Daniel Humair Carmen McRae Charles Mingus Thelonious Monk Wes Montgomery Lee Morgan Jelly Roll Morton Charlie Parker Michel Petrucciani Bud Powell Jimmy Raney Django Reinhardt Max Roach Archie Shepp Nina Simone Memphis Slim Sarah Vaughan Boris Vian T-Bone Walker Barney Wilen Lester Young Nbre d’articles 5 (2 OR + 3 CO) 4 (2 OR + 2 CO) 14 (6 OR + 8 CO) 21 (6 OR + 15 CO) 5 (1 OR + 4 CO) 2 (1 OR + 1 CO) 10 (CO) 34 (2 OR + 32 CO) 6 (3 OR + 3 CO) 10 (1 OR + 9 CO) 3 (CO) 25 (5 OR + 20 CO) 12 (1 OR + 11 CO) 10 (2 OR + 8 CO) 2 (1 OR + 1 CO) 2 (CO) 6 (CO) 5 (1 OR + 5 CO) 3 (1OR + 2 CO) 8 (1 OR + 7 CO) 14 (1 OR + 13 CO) Prix e TTC 35 30 80 120 35 12 50 200 40 70 20 130 75 70 10 10 40 30 20 45 80 RÉGLEMENTS Je joins mon chèque-moyen de paiement à l’ordre de (I enclose my money order payable to) : Jazz Hot - B. 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One Night de Marsha Heydt en fait partie. Native d’Allentown en Pennsylvanie, la saxophoniste débute par le piano, il faut dire que sa mère en jouait dans l’église de la cité, avant d’opter pour le saxophone classique. Elle complète son enseignement en apprenant aussi la flûte et la clarinette. Très rapidement elle est sélectionnée pour jouer dans des festivals et avec des groupes de rock de la région. Au cours de sa formation musicale elle bénéficie des cours de Jim Pugh, John Stubblefield ou Sir Roland Hanna avant de travailler sous la houlette de Jimmie Amadie, glorieux pianiste de Philadelphie. C’est vraiment en 1992, lorsqu’elle arrive à New York, après un passage sur la côte Ouest, qu’elle démarre sa carrière dans le jazz. Elle joue avec Grover Washington, Bob Mintzer, Randy Brecker. Sa musique est nourrie de toute sa vie de musicienne avec un esthétisme très féminin. Dans ses compositions, l’on perçoit la touche classique qui l’a forgée à ses débuts (« Afrikaan »). Elle ne désapprouve pas de se lancer sur les thèmes latins, avec un jeu dans les aigus bien marqué (« Good Feelin’ »). Les reprises présentes sur One Night sont toutes de qualité et en particulier « Days of Wine and Roses » exposée à la flûte, avec l’excellent Norman Pors (p) pour la soutenir et la présence massive de Todd Schwartz (tp). Avec Sheryl Bailey (g) l’entente est totale pour donner de la profondeur à « You Don’t Know… ». Le titre éponyme nous ramène vers une fusion de tous les goûts favoris de la musicienne avec un aspect funky bien marqué. Une bonne surprise à suivre de près. Michel Maestracci Cynthia Hilts Second Story Breeze Second Story Breeze, Nun, MiffdemenaorLike, Love For Sale, My Favorite Things, The Fading Blue, LivingIt Up, Three Blind Mice, Venus, Bunny, Waiting. Cynthia Hilts (p, voc), Ron McClure (b), Jeff Williams (d) Enregistré live at Currents Sounds, le 25 novembre 2008 New York City Durée : 59’ 50” Blond Coyote 001 (www.cynthiahilts.com) Tiens ! Une chanteuse-pianiste, blonde de surcroît ! Ce deuxième album sous son nom tient du prodige ; la belle Cynthia arrive à neutraliser totalement la rythmique dont ce malheureux McClure qui n’en peut mais de ramer. Qu’allait-il donc faire dans cette galère le Ron ? C’est poussif de bout en bout. Ça n’en finit pas de se traîner. Même les quelques standards qui composent l’opus deviennent, sous son filet de voix approximatif, complètement insipides. La relecture de « Love For Sale » vaut son besant d’or comme on aurait dit autrefois à Byzance. Allan Holsworth (g, voc, vln), Gordon Beck (p), Jean-François Jenny-Clark (b), Aldo Romano (dm, perc) Date et lieu de l’enregistrement non communiqués Durée : 39’ 34” JMS 048-2 (Sphinx) Jean-Jacques Taïb Dire que ça a fait un tabac au tout début des années 80 ! Mais c’est d’un mortel ennui ! Je ne sais pas si cette réédition s’imposait, en tout cas une chose semble certaine, c’est que ça vieillit très mal. Ces sons métalliques et sans âme, joués souvent à plat et de préférence à toute vitesse, certes par deux Anglais de légende, c’est à vous glacer les os, à vous donner une envie furieuse de militer pour le réchauffement climatique de ces ouragans sonores qui vous submergent et vous suffoquent instantanément. Alerte rouge ! Ajouter à cela l’absence d’un véritable travail de réédition : aucune indication concernant la date et lieu de l’enregistrement, aucun argumentaire pour justifier de l’entreprise, manque de précision sur les intervenants : la rythmique indiquée est fantomatique, elle n’intervient JAMAIS… Bref, un produit juste assez bon pour les cochons de payants. Ça ressemble davantage à un enterrement de dernière classe qu’à une redécouverte de ce que fut « une façon européenne » de concevoir la musique de jazz. Si les bavardages « coréiques » et autres exercices sur la gamme diminuée — « Diminished Responsability » — ne retiennent pas forcément l’attention, en revanche, la dernière plage, churchy en diable, due à Gordon Beck rattrape un peu le reste. Elle est de toute beauté. Enfin un peu de musique ! Cela dit, on comprend mal l’organisation des plages du volume ; il y a là une erreur « kollossalle » de marketing ! Juste pour ce fameux « Up Country » et pour quelques rares mais belles introductions tout en finesse comme celle qui introduit « She’s Lookin’, I’m Comin’ ». Pour les inconditionnels du genre. Diane Hoffman My Little French Dancer Gone With the Wind, Well You Needn’t, Close Enough for Love°, When Love Was All We Had°, Blackberry Winter°, You’re my Thrill, Sunday in New York, Two Years of Torture*, Yellow Days°, Farewell Noelle*, When Did You Leave Heaven ? Diane Hoffman (voc), Oliver Von Essen (p, org), Peter Martin Weiss (b), Ulysses Owens (dm), Jerry Weldon (ts), Don Militello (elp)*, John Hart (g)° Enregistré les 24 mars et 5 avril 2006, à Brooklyn, NY Durée : 48’ 13’’ Autoproduit (www.dianehoffman.org) Actuellement, les chanteuses de jazz, enfin souvent celles que l’on considère comme telles, ont le vent en poupe et obtiennent autant de succès que les artistes de variétés. Il est tout à fait logique que d’autres membres de la gent féminine essaient de percer dans cet univers doré. Avec My Little French Dancer, Diane Hoffman, qui en est à son second album, nous présente sa vision du jazz vocal. Son répertoire paraît classique avec de nombreux standards. Sa voix se situe à un niveau intermédiaire entre les profondeurs d’âme de Sarah Vaughan et le timbre plus frêle d’une Stacey Kent ou d’une Madeleine Peyrroux. La chanteuse n’hésite pas à prendre des risques sur « Well You Needn’t », ce qui n’est déjà pas si mal. La présence de Jerry Weldon (ts) la sécurise tout comme le piano de OliverVon Essen. Quand il le faut, Diane Hoffman sait mettre l’accent là où il le faut. Elle semble plus à l’aise lorsque le piano est seul à la soutenir (« When Love Was… »). La participation de John hart (g) apporte un supplément de vie intéressant même si sa prestation reste discrète (« Blackberry Winter »). Sans être extravagant, cet album est agréable à découvrir. Il manque la sensation scénique pour apprécier objectivement cette chanteuse, mais le Cd remplit ici sa fonction de mise en bouche. Pour la suite, il faudra se déplacer dans les jazz clubs de certaines cités. Jean-Jacques Taïb Irene Summer Samba Titres et renseignements discographiques communiqués sur le livret. Date et lieu d’enregistrement non communiqués. Durée : 46’ 21” VRC 8201 (www.irenesings.com) Michel Maestracci Allan Holdsworth Gordon Beck The Things You See Golden Lakes, Stop Fiddlin’, The Things You See, Diminished Responsability, She’s Lookin, I’m Cookin, At the Edge, Up Country « Irene and Her Latin Band » où les classiques de la bossa nova, de la musique cubaine et du jazz revisités de manière insipide. « Irene and Her latin band » pour fin de noces et banquets. C’est triste à mourir ; interprétées chétivement, les chansons se succèdent, sans âme, sans aucune étincelle et il ne se passe jamais rien. jazz 12 hot Rideau. Mais attention, avec une bonne promo, ça peut cartonner méchamment lors de soirées privées ou organisées par les C.E. C’est d’ailleurs ce qu’on peut souhaiter de mieux à Irène. Jean-Jacques Taïb. Kjell Jansson Crossover 8 titres Titres et renseignements discographiques communiqués sur le livret Enregistré live au Studio Fabriken, le 21 août 2006, les 24 avril & 25 juin 2007, Suède Durée : 49’ 54” ELD 14 (www.eldrecords.se) Tenter de trouver la pierre philosophale par le biais d’un mélange, même savant, entre musique classique et jazz peut très vite conduire à tous les dérapages voire à la catastrophe si le dosage manque d’habileté. Le déséquilibre, la moindre faiblesse d’écriture ou d’exécution entre les deux esthétiques comme le collage provoquent alors toutes les lassitudes. C’est malheureusement bien ce que génèrent les musiciens de Kjell Jansson – bassiste au demeurant fort honorable à en croire ses états de service – englués dans un univers sonore qui ressemble davantage à une auberge espagnole qu’à un projet réellement construit. Entre musique classique contemporaine, chanteuse lyrique – en suédois ! – et interventions modales bâties sur des riffs voire totalement free pour saxophoniste verbeux, les limites de l’œcuménisme sont vite atteintes. On s’ennuie ferme. Seule la première plage peut, à condition d’y passer très vite, faire illusion. Il arrive parfois que le pianiste Tommy Kotter en trio sauve la mise pour quelques minutes. Mais, vous en conviendrez, c’est un peu juste. Jean-Jacques Taïb Jazz Pistols Live Welcome, Yellow Fellow, Three on the Floor, Moby Dick, Special Treatment, Palladium, Mystic Train, Bugs, Birdland, Take the Brake, Teen Town Personnel non détaillé sur la pochette Enregistré le 5 février 2005, Darmstadt Durée : 1 h 17’ 10’’ Cherrytown 001 (www.jazzpistols.de) Difficile de vous parler des Jazz Pistols car sur le livret de leur dernier CD, il n’y a qu’un minimum d’informations : des photos, les titres joués, quelques nouvelles sur le lieu d’enregistrement, mais aucun nom d’artistes. Ils emble que ce soit un trio qui s’exprime (g, b, dm) dans un registre assez enlevé, tendance fusion. Les frappes sèches du batteur accompagnent le jeu en slap du bassis- te et le guitariste place quelques phrases bien ciselées (« Three on the Floor »). On sent bien que la présence du public pousse les musiciens à donner le meilleur d’eux-mêmes. Cela reste toutefois insuffisant pour que la musique des Pistols vous pénètre. Instant de répit pour reprendre des forces avec l’agréable « Mystic Train », juste après la reprise de « Palladium » de Shorter. Les Weather Report reviennent sur le devant de la scène avec deux autres compositions de Pastorius (« Teen Town ») et Zawinul (« Birdland »). Avec ces derniers morceaux, les Jazz Pistols terminent leur show en faisant plaisir à leur public par des pirouettes techniques de haut vol (« Take the Brake »). Michel Maestracci Gaby Kerdoncuff Jabado Ton triple, Ton bale Ifig Hamon, Plinn rast, Disul vitin, An diaoul hag an Abada, Gavoteen Gherghina, Horace, An dro China, Polig Plinn Gaby Kerdoncuff (tp, bgle, bomb, voc), J.F. Roger (perc, dm), S. Le Clanché (p, acc, synth) Guest : J. Molard (vln, b) Durée : 42’ 53” Enregistré en juillet 2005 et février 2006 Hirustica 601 (DJP) Patrick Dalmace Rebecca Kilgore Dave Frishberg Why Fight the Feeling ? Titres communiqués sur le boîtier Rebecca Kilgore (voc), Dave Frishberg (p) Enregistré les 24 et 25 juillet 2007, Lake Oswego Durée : 58’ 58” Arbors 19356 (www.arborsrecords.com) Ceux qui fréquentent le festival d’Ascona connaissent bien Rebecca Kilgore et apprécient son talent. Avec le pianiste Dave Frishberg, elle se consacre ici à 17 chansons de Frank Loesser. Les deux intervenants ont voulu faire très joli, très « musical » et en conséquence, c’est souvent très mou (« Let’s Get Lost », « Can’t Get Out of This Mood »…). Quelques interprétations retiennent malgré tout l’attention, comme « Thank You Lucky Stars », « The Lady’s in Love with You », « on a Slow Boat to China » ou « Say It » qui balance bien. Le pianiste a de bons moments, notamment dans « Somebody, Somewhere ». Même si Dave Frishberg dit ici de Rebecca Kilgore : « she sings the lead like a trumpet player would play it in the section », ça n’a pas suffi à soulever notre enthousiasme. Mais d’autres trouveront bien du plaisir avec ce disque sobre et élégant. Tout commence façon manouche avec « Armando’s Rhumba » de Chick Corea. L’influence de Stochelo Rosenberg se fait jour aisément avant que Doug Kinloch ne poursuive sur des nappes synthétiques et les trémolos de son instrument. C’est alors qu’apparaît, ô surprise, le saxophone de James Gilbert pour un effet décalé par rapport à la modernité du son présenté jusqu’alors (« Bliss »). C’est ensuite les rythmes reggae (« Tune n°175 ») qui sont développés, comme si le guitariste avait besoin de présenter ce dont il est capable sur sa guitare. Un petit moment romantique pour ensorceler les jeunes filles et le tour est joué. Expansive Guitar part un peu dans tous les sens, mais manque d’une singulière maturité, malgré quelques bons moments comme « Smoothy » Michel Maestracci Elizabeth Kontomanou Doug Kinloch Armando’s Rhumba, Bliss°, Tune n°175, Grim Tango, Wah Wha’s Like Us°, Heat, Smoothy°, Our Man in Cairo, No Mean Feat, Full Marx Doug Kinloch (g, kb), James Gilbert (s)° Date et lieu d’enregistrement non précisés Durée : 34’ 57” Fle Music (www.flemusic.com) Jean Szlamowicz Back to My Groove Back to My Groove, What a Life, Where I’m Coming From, The Abuse, Black Angel, You’ve Changed My World, Late Cold Night, Summer, My Love, Dreams of Gold, Peace On Earth Elizabeth Kontomanou (voc), Gustav Karlstrom (voc), Sam Newsome (ss), Orrin Evans (p), Marvin Sewell (g), Thomas Bramerie (b), Donald Kontomanou (dm), Leon Parker (perc), Pierrick Pédron (as), David El Malek (ts), Daniel Zimmermann (tb), Yoann Loustalot (tp), Isabelle Olivier (harpe), Quatuor Elysée Enregistré en décembre 2006, Malakoff Durée : 1h 04’ 40’’ Musique Française d’Aujourd’hui 406 (Nocturne) Michel Laplace Expansive Guitar multitude de directions simultanées. Gospel, soul version Motown (« Back to My Groove »), musique brésilienne (« Black Angel »), ambiances doucereuses (« Where I’m Coming From »), blues décalé (« Late Cold Night ») cuivres et quatuor classique pour ambiances romantiques… avec ambiances funkyblues et guitare mordante tout ça sur le même morceau (« You’ve Changed My World »). Elizabeth Kontomanou regarde du côté de Dianne Reeves (dont elle n’a ni le swing, ni la sensibilité) et de Dee Dee Bridgewater dont elle possède certains maniérismes. Une tendance à la démonstration et à l’outrance signe un certain manque de nuances (expressivité violente permanente) ; c’est le revers d’une puissance expressive facile. Les ambiances sonores en forme de foire aux musiques du monde attireront les amateurs qui aiment bien ce qui est « jazzy ». On sait la place importante qu’a prise Elizabeth Kontomanou sur la scène française ces dernières années. Cela n’a pas été sans ambiguïtés stylistiques puisque son parcours a été pour le moins hétéroclite : du rhythm and blues initial à des projets plus expérimentaux, du straight-ahead contemporain aux collaborations multiples, de Michel Legrand à Andy Milne ou Sam Newsome. Son dernier disque n’échappe pas à cette Ventes de disques CD et Vinyles en ligne parisjazzcorner.com Expertises et achats de collections 01 42 39 07 70 [email protected] jazz 13 hot Kornstad Single Engine Standard Arrival Route, Flutonette, Sweden, B°*, Turkey, Texas, Bansull, Ardal One Alpha, Kokarde, Ambergris, Crying in the Rain Hakan Kornstad (ts, bs, fl, melodica, flutonette), Bugge Wesseltoft (org)°, Knut Reiesrud (g, lap steel g), Ingebrigt Haker Flaten (b)* Enregistré en novembre 2006 & mars 2007, à Oslo Durée : 42’ 52’’ Jazzland 0602517349827 (Universal) Hakan Kornstad est un saxophoniste norvégien qui essaie d’explorer de nouvelles voies dans le jazz. C’est la recherche de la nouveauté et de la fraîcheur qui guide sa quête. Il y parvient en partie en développant de longues phrases qui semblent plonger dans les Abymes des fjords. Pour parvenir à ses fins, il utilise des loops pour créer des arrangements orchestraux. Pourtant, l’ennui vient parfois nous saisir au cours de son long discours (« Flutonette, Sweden ») et la présence de Bugge Wesseltoft (org) parisjazzcorner.com en partenariat avec Jazz Hot, offre pour toute première commande sur le site, le compact disc des célèbres faces Saturne d’Henri Renaud avec Bobby Jaspar, Jimmy Gourley, Pierre Michelot… Pour recevoir ce CD, confirmez par e-mail à : [email protected] en précisant le n° de votre facture. compacts Sauf à n’avoir rien compris, il s’agit de musique bretonne et d’un sauvetage des traditions populaires autrefois dans le collimateur des curés, mais en même temps d’une vision moderne de cette musique. Le trio est une évolution des antiques formations bretonnes (qui comportaient biniou, tambour et bombarde). Kerdoncuff – presque sonneur de naissance – a étudié le jazz et aussi quelques autres musiques et se lance dans un mélange dont la principale qualité est d’être le fruit d’un travail soigné. Selon l’utilisation des différentes combinaisons instrumentales cela sent plus ou moins le jazz, plus ou moins la Bretagne, parfois la vision, la sonorité, sont plus lointaines, proches de certains Tziganes. Les passages de trompette, peu acadé- miques, sont bons et les partenaires de Gaby le servent fort bien. Aux oreilles d’un jazzophile acceptant d’entendre d’autres sonorités ce disque s’écoute bien. compacts et Ingebrigt Haker Flaten (b) est la bienvenue (« B »), même si le continuum du saxophone nous laisse franchement atones. Kornstad s’est certainement fait plaisir. Il nous explique sa démarche dans son livret, mais le résultat n’est pas forcément convaincant. Michel Maestracci Lenny Lafargue Intemporel Change de numéro°, Le Boulanger, Le Bon Mojo, Le Blues frappe à ma porte, Dis-moi (qu’entre nous ça peut durer), Silex Boogie, Mon Bébé, Gayteloup Mambo, Le Boogie des durs à cuire, Personne ne sait, Walking the Dog Lenny Lafargue (g, voc), Guillaume Petite (org), Raoul Ficel (g, bck voc), Julien Dubois (b, bck voc), Philippe Eliez (dm), Gilles Premel-Katzin (perc), Cadijo (hca, bck voc), Rita (bck voc)° Enregistré en janvier 2007, à Bordeaux Durée : 52’ 54’’ V.Music 7 001 (Anticraft) Premier morceau et premières bonnes sensations, on est dans le blues avec des textes en français qui s’harmonisent bien avec les douze mesures. « Le Blues frappe à ma porte » énonce le chanteur et c’est vrai que le gars en est bien pénétré. Bien sûr, Lenny Lafargue utilise les thèmes afro-américains pour s’en sortir plus que bien : « Le Boulanger » de Slim Harpo ou « Walking the Dog » de Rufus Thomas, mais l’esprit est bien là. Avec des partenaires de qualité : Guillaume Petite (org) ou Raoul Ficel (g), il nous installe dans une ambiance décontractée qui nous invite à écouter ses textes avec avidité (« Dis-moi »). L’harmonica de Cadijo apporte un éclairage différents lors de ses interventions, tandis que Julien Dubois (b) et Philippe Eliez (dm) derrière assurent le bon tempo (« Silex Boogie »). Intemporel est une bonne galette bien rafraîchissante qui prouve que le blues reste un art intéressant. Lafargue sait faire vibrer ses auditeurs, notamment lorsqu’il se sert d’un boogie pour rappeler les conditions de vie des premiers bluesmen (« Le Boogie des durs à cuire »). Sa musique, qui puise aux différentes sources de la musique bleutée conserve une certaine subtilité, qui fait la part belle à l’Amour (« Mon Bébé »). Michel Maestracci School of the Arts feat. T. Lavitz School of the Arts Fairweather Green, No Time Flat, On Fire, Portrait, Like This, High Falutin’ Blues, Gambashwari, Dinosaur Dance, Teaser, A Little Mouse Music, Maybe Next Time T Lavitz (p), Frank Gambale (g), Steve Morse (g), John Patitucci (b), Dave Weckl (dm), Jerry Goodman (vln) Enregistré en janvier et avril 2007 Durée : 59’ 33’’ Magnatude 2315-2 (www.magnatuderecords.com) T. Lavitz est né en 1956, à New Jersey. Il commence à prendre des leçons de piano à sept ans et poursuit ses études à la Interlochen Arts Academy de Michigan avant d’intégrer l’Université de Miami. C’est dans cet établissement qu’il rejoint les Dixie Dregs en 1979. En 2007, il réalise School of the Arts, en compagnie de guitaristes réputés, Frank Gambale ou Steve Morse, mais aussi John Patituci (b), Dave Weckl (dm) et Jerry Goodman, le violoniste du Mahavishnu Orchestra et des… Dixie Dregs. L’orientation fusion est évidente de par la présence de ces artistes et, dès les premières mesures, cette sensation s’affirme. Les déboulés du violon ou du piano sont, comme on les attend, flamboyant (« No Time Flat »). La rythmique fonctionne façon bulldozer avec les notes slappées de Patitucci en contrepoint des frappes explosives de Weckl (« On Fire »). Les guitaristes sont plus discrets, notamment Steve Morse que l’on attendait plus vindicatif et qui, ici, se fend de deux interprétations à la guitare acoustique bien agréables (« Portrait »). Ce bel ensemble est mené de main de maître par T. Lavitz toujours à l’aise sur son clavier. Un album rapide pour les fans de fusion. Michel Maestracci to the Contrary, Arcades, Monk Medium, No Name, Don’t They Speak to You, R.C., Bemsha Swing Jobic Le Masson (p), Peter Giron (b), John Betsch (dm) Enregistré les 10-11 février 2007, Montreuil Durée : 57’ 27” Enja 95162 (Harmonia Mundi) Sinueux ? Labyrinthique ? Serpentant ? Voilà une musique qui tout en s’inscrivant dans le langage du jazz trouve des chemins de traverse qui l’éloignent souvent du cœur du swing et du blues. Cette musique de pentes et de faux plats trouve en Andrew Hill une référence évidente par son caractère heurté et anguleux, débouchant parfois sur une mélodie ou un motif. L’interaction est une nécessité dans ce cadre fluctueux où la continuité du beat ne saurait être un repère absolu. Mais la séduction des méandres a ses limites. Attendre à chaque coin de phrase de savoir où tout cela va aboutir finit par lasser quand chaque instant de cette musique fait figure d’éternelle introduction inassouvie. Les références monkiennes (« Monk Medium », un original intéressant et « Bemsha Swing ») sont les plus swinguantes mais sans aucun déchaînement particulier. La subtilité intellectuelle de cette musique a pour corollaire une perte de feeling, du moins au sens libératoire et communicationnel puisque l’expression finit par se situer dans un registre monocorde. Jean Szlamowicz Rodrigue Lecoque Mizmar Prologue, La Troisième porte, Là-bas, Vieil Aladin, La Pyramide, Qatmizmar, Héritage, Le Gardien, Les Conjurés, Huit piliers sous le sable, Deux Oasis, Epilogue premier, La Troisième porte, Le Songe de Gustave Doré, Cartographies I et II, Sanaagroove, Spleen Date et lieu d’enregistrement non précisés Durée : 1h 08’ 18” Musea Parallèle 3065 (Musea) Mizmar est un CD de musique virtuelle, joué par Rodrigue Lecoque au bidule d’ordinateur ou au synthémachin, va savoir, Charles. Musiques planantes ou répétitives, comme on en mettait autrefois pour accompagner les inévitables projections de diapositives des vacances passées. Là, les vacances, virtuelles peut-être elles aussi, après tout, (encore qu’il y ait des photos) ont été prises du côté d’un Yemen mythique, à base de qat et de lectures d’Henri de Monfreid, plus que de Rimbaud. Nul doute que ce devait être intéressant, mais le CD est aussi passionnnant que les projections de diapos précitées. Michel Bedin Jobic Le Masson Hill No One, Dotted, Old Ballad, Hill, Evidence Charles Lloyd Quartet Rabo de Nube Prometheus, Migration of Spirit, Booker’s Garden, Ramanujan, La Colline de Monk, Sweet Georgia Bright, Rabo de Nube Charles Lloyd (ts, afl, tarogato), Jason Moran (p), Reuben Rogers (b), Eric Harland (dm, perc) Enregistré le 24 avril 2007 Durée : 1h 14’ 59’’ ECM 2053 1754811 (Universal) Voilà maintenant plus de quarante ans que Charles Lloyd exprime sa vision de l’existence à travers ses différents instruments. Aussi à l’aise au saxo qu’à la flûte, il n’hésite jamais à les emboucher pour dispenser sa « bonne » parole. Rabo de Nude est centrée sur la mise en avant de son expression, mais ses partenaires jouent un rôle tout aussi important pour faciliter l’accès à cette musique. Jason Moran est excellent sur les touches d’ivoires pour favoriser le décollage des sonorités soufflées du leader (« Migration of Spirit »). Eric Harland (perc, dm) réussit un bel exercice de style pour placer, là encore dans de bonnes conditions, les circonvolutions du saxophoniste. Enfin, la puissance athlétique de Reuben Rogers (b) sécurise ce bel ensemble qui peut alors s’enhardir jazz 14 hot sur des thèmes enlevés (« Sweet Georgia Bright ») Les pérégrinations artistiques et les expérimentations de Lloyd font passer l’auditeur de la plus profonde mélancolie à l’excitation extrême, mais le background, malgré une apparence trompeuse, reste très note bleue. Une bonne raison d’acheter ce CD qui n’a rien à voir avec les produits positionnés dans ce créneau, mais chez qui il manque la sincérité du propos. Michel Maestracci Julien Lourau VS Rumbabierta Sawaniye, Nigeria, Instrumental Loco, Oduddua, Dudum Banza, Las Flores Blancas, Moira « Tawiri », Domingo, Abakwa, Batacash 1, San Lazaro, Ibae, Batacash 2 Julien Lourau (s, elp), Sebastian Quezada (voc, perc), Eric Löhrer (g), Felipe Cabrera (b, voc), Onide Gomez Valdon (voc, clave), Javiee Campos Martinez (voc, perc), Abraham « Manfa » Mansfaroll (perc, voc), Miguel « Puntilla » Rios (perc, voc) Enregistré du 16 au 20 juillet à Amiens Durée : 1 h 09’ 24’’ Label Bleu 6690 (Harmonia Mundi) Environ dix albums pour Julien Lourau et toujours cette recherche du groove, ici en compagnie de musiciens cubains et chiliens. Quelques passages chantés, proches de chants traditionnels (« Oduddua ») quelques détours électroniques (« Nigeria ») et nous retrouvons notre saxophoniste sur des chemins plus en adéquation avec notre revue. Il y a bien évidemment des emprunts au free jazz, mais il y a aussi quelques bons moments à partager en compagnie d’une équipe de qualité avec notamment Felipe Cabrera (b), ancien partenaire de Gonzalo Rubalcaba. La guitare hypnotique d’Éric Löhrer nous renvoie aux moments chauds des prestations de Grant Green au début des années soixante-dix et les percussions assument tout à fait leur rôle d’accompagnement (« Instrumental Loco »). Enfin, les rythmes afro-américains se laissent apprécier à travers « Ibae », une composition de Sébastien Quezada (voc, perc). Un album intense et riche qui, aux au- frontières du jazz, propose par moments de bons instants. Michel Maestracci Greg Lowe Guitar and Bass Session King of the Road, I’m Late, Crazy, Devil’s Tango, Ding Dong the Witch Is Dead, Something, Modern Mayhem, I Feel the Earth Move*, Yellow Pelican*, Samba Pa Ti*, Another Blues*, Affirmation*, Rising Mind* Greg Lowe (g), Steve Kirby (b), Gilles Fournier (b)* Date et lieu d’enregistrement non précisés Durée : 55’ 17’’ GL 07 (www.greglowe.com) C’est sûr qu’à deux instruments, il faut assurer pour se faire apprécier. Greg Lowe (g) possède à n’en pas douter des qualités de guitariste et parvient, parfois, à se hisser à un niveau suffisant pour permettre à l’auditeur non averti de se laisser aller à apprécier la musique délivrée par le duo. Pour l’accompagner, il a fait appel à deux contrebassistes : Steve Kirby et Gilles Fournier. Passons sur les morceaux qui tiennent plus des études pour l’instrument que de douces mélodies et des exercices de style (« I Feel the Earth Move », de Carole King tout de même) pour nous concentrer sur les thèmes chaleureux, qui sont souvent d’agréables reprises. Il en est ainsi de « Something » du Beatles George Harrison ou des thèmes colorés que sont « Samba Pa Ti » (Santana) et « Affirmation » (de José Feliciano mais popularisé par George Benson). Au niveau des compos du guitariste « Yellow Pelican » mérite une mention particulière par l’énergie délivrée et le contenu technique, même si parfois le propos est un peu trop rapide. Pour le reste, il faut parfois s’accrocher pour être emballé. Michel Maestracci Sara Lunden Dubious Dubious, You Can Come, Naked in My Bed, The Sound It Makes, Murder Sara Lunden (voc, synthé, p, org), Kyrre Björkas (voc, b, vln, g, dm, synthé), Andreas Mjös (vib, g, dm, vln), Ida Lunden (b) Date et lieu d’enregistrement non précisés Durée : 16’ 05’’ Nexsound 01 (www.nexsound.org) Sara Lunden Andrey Kiritchenko There Was No End Come With Me, Oh So Blue, Don’t You Remember, Take Your Chance When You Have It, Erotic Dreams, Tonight Sara Lunden (voc, synthé, g), Andrey Kiritchenko (dm) Date et lieu d’enregistrement non précisés Durée : 24’ 07’’ Nexsound 02 (www.nexsound.org) Michel Bedin e o Amor » au contenu jazz perceptible. Paolo Piangiarelli de la Philology, comme on dit en Italie, a encore eu du nez, ou plutôt de l’oreille, en produisant ce musicien brésilien. Michel Maestracci Nelson Machado Fabrizio Mandolini Mauro DeFedericis Gabriele Pesaresi Roberto Desiderio Jobim e Outros É Preciso Perdoar, Este Seu Olhar, Maracangahla, Minha Homenagem, O Que Sera, O Trem Azul, Samba de Uma Nota Só, Regra 3, Retrato em Branco e Preto, Samba de Verão, Triste, Wave, A Felicidade, Choro Brasil, Desafinado, Doralice Nelson Machado (g, voc) Enregistré le 28 septembre 2005, à Azzano San Paolo (Italie) Durée : 55’ 10’’ Philology W 330 (www.philologyjazz.it) Nelson Machado De Letra Mil Motivos, Estações, Estrela, Quem Sabe Sampa, Liquidação, De Lua, E Aí, Estojo, O Caos e o Amor, Latomia, Superman, De Letra, Desce da Bananeira, Neném Nelson Machado (g, voc) Enregistré le 28 septembre 2005, à Azzano San Paolo (Italie) Durée : 57’ 54’’ Philology W 329 (www.philologyjazz.it) Deux CDs d’un guitariste brésilien qui se fait connaître en Italie par ses incessants déplacements, dans ce beau pays latin. Nelson Machado est un guitariste talentueux, qui rappelle, selon Giovanni Salerno, le grand Narciso Yepes. La première galette comporte principalement de grands thèmes des compositeurs incontournables de la musique brésilienne : Tom Jobim, Chico Buarque, Vinicius de Moraes et Antonio Almeida. Mais des musiciens, tout aussi talentueux, sont mis en avant par l’artiste comme Marcos Valle. Pas de surprises à attendre, même si les interprétations savent être très personnalisées tant par la voix que l’accompagnement (« Triste », « Wave »). Le timbre de ce chanteur est assez prenant pour nous permettre de nous concentrer sur la partie vocale et oublier l’accompagnement, qui semble couler de source (« Desafinado »). Dans la seconde production, De Letra, Nelson Machado expose ses propres compositions. Une sensation novatrice se glisse dans nos oreilles. Comme par enchantement, les notes distillées sont plus étincelantes. La tradition est là, mais l’apport personnel du guitariste est incontestable (« Mil Motivos »). Est-ce l’effet d’un premier contact avec la musique de Machado serions-nous tentés de dire, mais la suite du propos confirme cette impression. On en revient presque à regretter que le premier CD ne soit pas déjà dédié aux compos de Machado. On se laisse surprendre par les agréables sambas de notre virtuose (« Quem Sabe, Sampa»), puis envoûter par «O Coas Speakin’ 4 Speakin’ Suite, Vedendoti Crescere, Chi é Il Killer, L’Antifaz, Nessun Colpevole, Gira La Minestra, Etno Pop, Sui Cerchi Ed Oltre, La Stanza di Desiderio Fabrizio Mandolini (ts, ss), Mauro de Federicis (g), Gabriele Pesaresi (b), Roberto Desiderio (dm) Enregistré du 9 au 11 janvier 2007 à un endroit non précisé sur le livret Durée : 48’ 16” Wide Sound 163 (www.widesound.it) Ils sont quatre à discuter ensemble, calmement d’ailleurs, mais le problème, avec les discussions des autres, c’est que ça reste un peu pour eux-mêmes. Guitare-basse-batterie et sax, c’est vrai que ce quartet semble bien s’entendre et improviser en s’écoutant. Mais ont-ils quelque chose de bien important à dire ? On peut en douter. En tout cas, ce qu’ils se disent nous semble un peu soporifique, quand ce n’est pas énervant, par exemple, quand ils ne parviennent pas à sortir d’une phrase musicale et qu’ils la répètent à l’infini (« Etno Pop », qui, soit dit en passant n’est ni de l’ethno, ni de la pop). On est dans de la musique improvisée européenne, qui n’essaie certes pas de frimer, mais cette qualité est-elle suffisante pour enthousiasmer ? La question reste posée. Michel Bedin Manhattan New Music Project Jazz Cycles Passaglia, Night Flight, Desire, Wind Over The Lake, Interlude 1, Strange Rife, Outside In, Ballad for T, Interlude 2, Interlude 3, It’s Only A Dream, Tamalpais Night, Starlit Skylight, Night Flight 2 Shane Endsley (tp), Bruce Williamson (as & ss), Tim Ries (ts), Vic Juris (g), Jay Anderson (b), Grisha Alexiev (d), Jim Ridl (p) Enregistré le 6 décembre 2004, New York Durée : 56’ 37” MNMP Records (www.mnmp.org). C’est fou ce que Manhattan a suscité comme projets, et je ne parle là que du jazz ! Rassurez-vous, nous ne les passerons pas en revue, ce « Manhattan New Project Music » (M.N.M.P) en est un de plus et comme les précédents, il mérite qu’on s’y arrête. Désireux de trouver une issue musicale plus innovante au delà des genres et des styles, c’est en 1990 qu’est fondé le M.N.M.P par un jazz 15 hot groupe de musiciens décidés à appuyer leur démarche en puisant dans le vivier des compositeurs américains contemporains ou étrangers. Ainsi, ce troisième volume est-il dévolu à l’univers de Paul Nash. Figure charismatique du jazz « actuel » et hyperactif, l’homme, guitariste de jazz, musicien complet, pédagogue, etc., né en 1948 et décédé quelques semaines après l’enregistrement (janvier 2005) laisse un patrimoine en partie exploité ici. Servie par des interprètes doués dont la compétence et le talent ne font aucun doute – le M.N.M.P a reçu en en 2007 de la C.M.A/A.S.C.A.P un award pour ses travaux audacieux – la musique délivrée reste froide et laisse l’auditeur moyen que je suis sur sa faim. Mais comme les bénéfices iront à la Paul Nash Memorial Fund… Jean-Jacques Taïb Louis Mazetier Tributes, Portraits and Other Stories Titres communiqués sur le livret Louis Mazetier (p) Enregistré les 30-31 août 2007, Boswill, CH Durée : 1h 16’ 59” Arbors 19361 (www.arborsrecords.com) C’est le vol. 18 de l’Arbors Piano Series et ce n’est pas le premier CD de Louis Mazetier en piano solo (on pense notamment à Good Vibrations de 1995, Jazz Connaisseur 9521-2). Notre regretté ami Johnny Simmen faisait, à juste titre, grand cas de Louis Mazetier né le 17 février 1960 à Paris et tombé dans le jazz à 14 ans à cause de Fats Waller. L’écoute de ce disque est très plaisante et pas ennuyeuse pour quelqu’un, comme le signataire qui n’aime pas le piano solo. Nous traduisons (c’est en anglais) des passages signés Louis Mazetier dans le livret et qui donneront au lecteur une idée du contenu : «Les morceaux que j’ai sélectionnés comportent des chevaux de bataille bien connus du piano stride (« You’ve Got to Be Modernistic », « Keep off the Grass », « Anitra’s Dance », « Sneakaway »), des standards (« Skylark », « Can’t We Be Friend ? », « I Guess I’ll Have to Change My Plan », « Tea for Two », « Just You Just Me », « Sweet and Lovely », « Walking My Baby Back home »), un blues, un rag de Jelly Roll Morton et un paquet d’originaux. Ce qui me permet de présenter diverses facettes de mon jeu, le tout, bien sûr profondément enraciné dans le jazz classique… « Simply the Blues » fut encore complètement improvisé avec une approche Tatum en tête. Les originaux ne sont pas tous vraiment nouveaux, certains figurent déjà sur de précédents disques. J’ai pensé que je devais les enregistrer à nouveau (« François », « Sweet Smile », « Instinct of Conversation », « Nostalgic compacts Voici deux CDs fabriqués en Ukraine. « En Ukraine », parce qu’il n’y a aucun doute : la pochette du premier (look très démocratique populaire, Trabant, quoi), leurs durées (un quart d’heure pour Dubious, 24’ pour le second) pas franchement habituelles. « Fabriqués », aucun doute non plus là-dessus, avec tous les artifices possibles et imaginables en bruits divers, soupirs et cris d’animaux. Rapport avec le jazz ? Aucun, ni de près, ni de loin. Manifestement, des conseilleurs qui, rappelons-le, sont rarement les payeurs, ont introduit dans ce pays qui ne demandait rien à personne, et qui avait une très belle musique vernaculaire, l’idée que ce bidouillage de techniques vaguement disco va- guement « modernes » était du jazz, alors que ce n’était même pas de la soupe. Peut-être pour y fourguer du matériel ? Ah, y’en a, j’ te jure ! compacts Walk », « In August at St-Germaindes-Prés »)… «Tango Seville » écrit peu après un merveilleux séjour dans cette belle ville, est plus dans le style habanera qu’un pur tango. « Portrait of a Portraitist » est à propos de Duke Ellington. L’abrupte succession d’accords de la première partie est un mélange de Le Lion et Coltrane (!) qui, je pense, peut rappeler un des amours de Duke pour le vieux principe stride… puis vient un thème a tempo pseudo-romantico-impressioniste également évocateur de solo méditatif d’Ellington dans son style tardif… ». Précisons enfin que le piano est très soigneusement enregistré. Pour tous les amateurs (nombreux) de Louis Mazetier, du piano jazz et du beau piano tout simplement. Michel Laplace Soul Bop, Solace, Interlude 3, Nu Funk, Stuck on 104, Intrelude 4, Afro Blues Dave Milne (as, ts), Dave Fleschner (elp, org, clav), Ian McKamey (b), Terry Cason (dm) Date d’enregistrement non précisée, Portland, OR Durée : 1h 01’ 39” Soul Tree (www.davemilnemusic.com) Dans le grand malentendu qui entoure le jazz, on croit souvent que le fait d’improviser au saxophone avec une section rythmique est gage d’appartenance à ce langage. Hé bien, non. Même dans un cadre funky, l’expressivité que dégage Dave Milne est celle de la variété la plus mièvre. Ce n’est pas faute de jouer dur et dirty mais les ambiances harmoniques sont armoire comme c’est pas permis. Et la rythmique de bûcherons ne fait qu’accentuer le trait. De bons musiciens de fusion-variété-smooth. Jean Szlamowicz Pat Metheny Secret Story CD 1 : Above the Treetops, Facing West, Cathedral in a Suitecase, Finding and Believing, The Longest Summer, Sunlight, Rain River, Always and Forever, See the World, As a Flower Blossoms (I’m Running to You), Antonia, The Truth Will Always Be, Tell Her You Saw Me, Not to Be Forgotten (Our Final Hour) CD 2 : Back in Time, Understanding, A Change in Circumstance, Look Ahead, Et si c’était la fin (As If It Were the End) Pat Metheny (g) + personnel détaillé Enregistré en 1991-1993, à New York Durée : CD1 : 1h 16’ 30’’ CD2 : 1h 16’ 42’’ Nonesuch 7559-79981-0 (Warner Music) Et une réédition pour Pat Metheny avec Secret Story, initialement sorti aux débuts des années quatre-vingtdix. Nous sommes ici en présence d’un album-phare qui présente une facette du guitariste dans son expression musicale, pas forcément la plus jazz. Pourtant, c’est avec ce type d’album que le toujours jeune homme du Missouri, s’est fait apprécier par un large public, comme en atteste « Facing West ». La nouveauté pour ce CD se trouve avec la présence sur un second disque (un peu plus de 15 minutes) de cinq titres présentés pour la première fois. Tout de suite, on est hypnotisé par l’harmonica de Toots Thielemans, qui fait oublier que derrière lui et des nappes synthétiques se trouvent des membres du London Orchestra (« Back in Time »). On retrouve aussi en compagnie de Metheny, Charlie Haden (b) ou Nana Vasconcelos (perc), mais rien n’y fait pour faire swinguer cet ensemble. « Et si c’était la fin », dernier titre du petit disque pose certainement la bonne question. Eric Minen Mélodies Urbaines Aube, L’Odalisque, Memphis Dream, Midi, Autoroutes, Après-Midi, Circulation, Crépuscule, Guitars, Nuit Eric Minen (g, oud) Durée : 48’ 19” Dreaming 8446 (Musea) Present Tense You Pea Ess, Interlude 1, Stitches, Ain’t That Bad, Customer Service, Interlude 2, Michel Bedin Muvien-Humair-Celea Allgorythm Lou and the pote agé, Palindrome, Westminster, Vive les jongleurs, Complètement complètement, Autre motif, Couscous purée Jean-Philippe Muvien (g), Jean-Paul Celea (b), Daniel Humair (dm) Enregistré en novembre 2005 Durée : 46’ 23’’ Allgorythm 2 (Abeille Musique) Voici une fois encore un CD de musique industrielle, construit « à la machine », avec un ordinateur ou quelque chose d’équivalent, même si la pochette dit qu’il s’agit d’une guitare et d’un oud. Guitare et ’oûd, peut-être, mais passés par l’ordi. Le responsable en est Eric Minen et, évidemment, la première phrase qui vous vient en écoutant cela, c’est Achtung Minen ! Mais, pas question pour moi de faire un jeu de mots aussi facile, aussi je m’en dispenserai. Disons que, pour goûter un CD de musique industrielle de ce genre, il faut être très habitué aux musiques d’ascenseurs ou de supermarché. Avec un tel titre, on peut se dire que les méninges vont devoir carburer pour comprendre les chemins vers lesquels les trois musiciens experts vont nous emmener. Tout se complique un peu plus avec les titres des thèmes exposés. Pas évident de savoir ce que peut receler « Lou and the pote agé » ou « Couscous purée ». Et de la purée, il y en a car les trois gars déménagent. Que ce soit Jean-Philippe Muvien sur sa guitare qui part à la conquête de contrées non encore rencontrées, Celea ou Humair, ça ne rigole pas. Et c’est un peu dommage car les titres laissaient indiquer que… Bien, on se refait une petite santé en passant par « Autre motif » pour conclure sur ce fameux « Couscous purée », peut être pas assez épicé, malgré ses connotations orientales, mais bon… Michel Bedin Michel Maestracci Moods Sam Newsome & Lucian Ban Sunday Morning Different Kinds of Blue, Undoing the Web, The Conference, Fool Wind Full Moon, Between the Lines, Sunday Morning, City Walk, The Lake Is Bored, Gulls, Recidivist, About the Woods, Lucifer Clémence Gegauff (voc), Catherine Wishart (g), Emile Atsas (g), Mader (acc), Renaud Pion (cl, sax), Lilian Bencini (b), Frédéric Pasqua (dm), Francis Wishart (voc) Enregistré à La Cournière à une date non précisée sur le livret Durée : 41’ 47” Nocturne 403 (Nocturne) Michel Maestracci Dave Milne de CDs à Jazz Hot, alors que leur rapport avec le jazz est quasiment équivalent à zéro ? Mystère et poil en biais. Les voies des maisons de disques sont impénétrables, ou bien, la notion de jazz est suffisamment confuse dans les têtes des expéditeurs qu’ils pensent que cela se justifie. On le voit, plus que jamais, la lecture attentive et raisonnée de notre revue s’avère indispensable. Avis personnel, l’abonnement à Jazz Hot devrait être remboursé par le ministère de l’Education, c’est une question de salubrité mentale du public. Sunday Morning, ce sont de jolies chansonnettes d’amour, interprétées par une voix minimale, celle de Clémence Gégauff, avec un accompagnement discret. C’est gentil, sympa, mais pourquoi recevons-nous ce type The Romanian-American Jazz Suite Transilvanian Dance, Carol, Danube Stroll, Home, Prelude, Colinda, Bucharest, Where is Home ? Sam Newsome (ss), Alex Harding (bs, bcl), Lucian Ban (p), Sorin Romanescu (g), Arthur Balog (b), Willard Dyson (dm) Durée : 57’ 10 Jazzaway 041 (www.jazzaway.com) On comprend que par curiosité intellectuelle, par défi artistique ou parfois par opportunisme ou suivisme idéologique, les musiciens de jazz soient séduits par le multi-culturalisme. Les subventions et commandes institutionnelles (ici CES Artslink, Global Connections, Romanian Cultural Institute in New York) consti- jazz 16 hot tuent également une incitation. Après un funk festif convenable (« Transilvanian Dance »), la musique s’éloigne du jazz pour explorer un chant de Noël roumain. La guitare électrique apporte des atmosphères de fusion banales et scolaires (Metheny, Abercrombie, Stern, Frisell). De fait, le travail d’élaboration originale de Ban et Newsome n’aboutit ici qu’à des atmosphères vaguement exotiques qui prennent avant tout la forme d’un jazz-rock aux déchaînements prévisibles et sans saveur. Les qualités instrumentales de Newsome (fluidité, belle sonorité, influence Coltrane-Steve Lacy) ne changent rien à une musique qui verse parfois dans la mièvrerie (« Home », « Where is Home ? »), la démonstration, ou le hiératisme (« Prelude »). Jean Szlamowicz Eddie Gip Noble Love T.K.O Noble Cause, Trains & Boats & Planes, Desert B.C, Gip Hop, Love T.K.O, Carrousel, Nite Song, Reggae Man, Sailing, Cristo Redentor, Trains & Boats & Planes Eddie Gip Noble (p), Andre Barry (b), David Williams (dm, perc), Louis Taylor (sax), Jon Barnes (tp), Zuri (voc), Mona Raye Campbell (voc) Enregistré à Los Angeles et à Houston à des dates non précisées sur le livret Durée : 58’ 10” Sonido Noblé Records (www.eddieginoble.com) Eddie Gip Noble est un pianiste qui swingue très bien mais c’est, hélas, aussi un joueur de synthé. Et les deux ensemble, soigneusement programmés, nous offrent une « musique d’ambiance », comme on en entend dans les bons grands hôtels de la planète, de Singapour à Canberra, en passant par Le Cap ou Dubai. Musique éminemment californienne (on croit voir les palmiers), avec rythmique quasiment automatique. Manque que la pina colada (pas de glaçons, SVP, mais de la glace pilée). Musique à écouter avec des lunettes de soleil. Michel Bedin Kàlmàn Olàh Always Always, Polymodal Blues, Hungarian Sketch n°1, All of You, How My Heart Sings, Introduction, Stella By Starlight, Elegy Kàlmàn Olàh (p), Ron McClure (b), Jack DeJohnette (dm) Enregistré les 30 et 31 janvier 2004, Catskill (NY) Durée : 1h 02’ 39'' Merless Records 0218 (www.memphisinternational.com) Pourquoi donc tant d’évanescence ? Quand on songe qu’il s’agit là du vainqueur de la Thelonious Monk Competition catégorie compositeurs, il y a de quoi se poser des questions… Ces univers mélancoliques, aux harmonies européennes, ont été entendus dans une foultitude de contextes et déclinent à l’envi les mêmes atmosphères abolissant toute personnalité. Cataractes de cymbales elliptiques et chatoyantes, contrepoints de contrebasse sont le lit sur lequel se pose un piano sans une once d’agressivité rythmique. Cette approche dénervée est apparemment la voie royale depuis une dizaine d’années. Qu’est-il besoin de l’inévitable « Stella By Starlight » si c’est pour le jouer exactement comme le joue tout le monde (c’està-dire comme Bill Evans en moins bien) ? Mélange de Bill Evans et de Keith Jarrett et autres sous-produits de la joliesse éthérée, sa musique trouve parfois quelques accents jazz, grâce à Jack DeJohnette qui ne peut parfois s’empêcher d’apporter quelques sursauts même s’il a depuis des années pris l’habitude de la litote déracinée chez Jarrett. Une musique dans l’air du temps, loin du blues et de plus en plus proche de la musique d’ambiance. Jean Szlamowicz Thierry Ollé Trio Miss NO Titres communiqués sur le boîtier. Thierry Ollé (p), Serge Oustiakine (b, voc), Guillaume Nouaux (dm) Enregistré du 8 au 14 septembre 2008 Durée : 1h 13’ 01’’ OT 0801 (www.thierryolle.com) Michel Laplace Organ-X Plus Beautiful Monday, Bock to Bock, O Morro Não Tem Vez, How my Heart Sings, After Midnight, Chovendo Na Roseira, Knocked Out, Nobody Else but Me, Funky Piece of Cake, How Deep Is the Ocean Roland von Flüe (ts, cl), Marcel Thomi (org), Roberto Bossard (g), Elmar Frey (dm) Enregistré en février 2008, à Zurich Durée : 57’ 20’’ Altrisuoni 257 (Anticraft) Le combo d’orgue possède encore ses adeptes. L’organ-X est un trio composé de Marcel Thomi (org), Roberto Bosard (g), Elmar Frey (dm) auquel est venu s’ajouter Roland von Flüe (s). L’album débute par une composition de l’organiste. Le jeu est agréable, mais il manque l’énergie qui pourrait faire de ce premier titre un grand moment. La guitare tout en douceur de Roberto Bossard a un petit quelque chose de Kenny Burrell, le côté blues en moins. On espère beaucoup de « Bock to Bock » de Wes Montgomery, mais la magie n’opère pas vraiment malgré les interventions de von Flüe (s) et le jeu en accords du guitariste. Il faut at- tendre « Chovendo Na Roseira » pour décoller un peu l’effet de la mélodie sans doute. Si l’organiste est un peu en dessus de ce que l’on peut attendre sur un tel instrument, le guitariste en revanche surprend agréablement («After Midnight»). Le plus du saxophoniste se fait toutefois très discret. Il semble avoir du mal à trouver sa place dans l’expérimenté trio suisse, notamment lorsque celui-ci réalise un excellent morceau « Knocked out » de Marcel Thomi. Le résultat d’ensemble fait apparaître un combo qui connaît la musique mais où la fraîcheur alpine prend souvent le dessus sur la fièvre ces chtilin’s circuits Michel Maestracci Ian Parker Where I Belong Where I Belong, Your Love Is my Home, Until You Show Me, Coming Home, Waste in my Days, Sweet Singing Sirens°, Love so Cold, Before Our Eyes, Don’t Hold Back, You Could Say, Told my Girl to Go Away Ian Parker (voc, g), ‘Morg’ Morgan (p, org, elp, perc, bck voc), Steve Amadeo (b), Wayne Proctor (dm), Bryan Corbett (tp, flh), Chris ‘Beebe’ Aldridge (ts), Dave Jenkins (hca)°, Jenny Wallace, Genevieve Sylva, Colin Mills (bck voc) Enregistré à Cheltenham, Angleterre Durée : 1h 00’ 01” Ruf 1120 (Nocturne) Peu d’informations pour ne pas dire aucune sur le livret du CD de Ian Parker. Un guitariste britannique sans doute, comme en attestent le lieu d’enregistrement et la photo où l’on voit l’artiste avec une Telecaster ivoire à la main. C’est maigre pour nous donner des indications sur ses racines musicales. Alors rien de telle qu’une bonne écoute pour se faire une idée. Dès les premières notes, on perçoit l’influence du british blues des années soixante, Clapton version Cream, ou celui plus planant de Peter Green. Mais il y a malgré tout une force qui renvoie inlassablement à Jimi Hendrix (« You Could Say »). Alors on explore un peu plus les compositions du guitariste et l’on perçoit l’ombre d’Harrison (George), les éclats saillants de l’instrument sur « Told My Girl to Go Away » ou le groove éthéré avec trompette et saxophone (« Your Love Is my Home »). Les partenaires de Parker font donc le nécessaire pour le mettre en lumière et c’est très bien, quand il déclenche des slaves de notes sur sa solid body. Avec lui on ressent le blues mais de façon très décontractée et c’est super. Michel Maestracci Stefano Pastor Cycles Cycles, From the Beginning After Forgetting, While Your Ear Was Leaning, Epilogue jazz 17 hot Stefano Pastor (vln, avln, perc, p), Maurizio Borgia (dm) Enregistré d’octobre 2005 à mai 2006, Gênes Slam 514 (www.stefanopastor.com) Ceci est un CD de musique contemporaine dans le sens le plus contemporain du terme, c’est-à-dire qui n’a rien à voir avec ce que composent les Thierry Escaïch ou les Erkki-Sven Tüür. Non, circulez, il n’y a rien à voir. A voir ni z’à entendre, comme aurait dit Boris Vian. La caractéristique de ce CD étant d’organiser (?) du bruit, de préférence très laid, le prétexte a été saisi de prendre des poèmes de l’illustrissime Erika Dagnino (on ne sait lesquels) et de proposer pour les illustrer, si l’on peut dire, ces bruits (violons plus ou moins faux, boîtes de lentilles tombant à terre, et percussions sur woodblocks autant que possible sans rythme, soufles rauques). J’ai écouté ce CD jusqu’au bout, pour voir si, par hasard, il ne cachait pas quelque beauté secrète. Inutile de vérifier, il n’y en a pas. Je vous évite au moins ces douleurs. Michel Bedin Christine Perfect The Complete Blue Horizon Sessions 16 titres Enregistré d’août à décembre 1969, Londres Durée : 49’ 46” Blue Horizon 88697192162 (Sony-BMG) Madame McVie a choisi de porter son patronyme de jeune fille à la scène : Perfect. Perfect Christine ! Certes, ça vaut mieux que Mauvais ou Moyen voire Médiocre. Quant à Christine Nul, vous avouerez que c’est nul. Autant l’oublier tout de suite ! Cela dit, personne ne l’obligeait à le conserver surtout dans le show biz. Par charité, je m’abstiendrai donc de tout commentaire disgracieux. Il y a des jours comme ça où vous épargnez une ambulance qui passe. La faiblesse ne se décide pas, elle s’impose. Mais je vous dois un aveu ; j’ignorais jusqu’à l’existence de madame Perfect dans ce métier. Ma mémoire sélective n’entrevoyait aucun rapport de cette dame avec le jazz. Les recherches et l’écoute de cette édition complète n’ont fait que confirmer rapidement mon intuition. Nettement moins bien que Joe Cocker, mais mieux que Marianne Faithfull, Ann Christine se situe au même niveau que les groupes animaliers qui ont fleuri en Grande Bretagne dans les années 60 : les Birds, les Animals, les Beatles (première manière) etc. Madame Perfect est comme certains artistes pop : il lui arrive de saupoudrer de temps à autre ses chansons minimalistes de quelques influences bluesy. Pas vraiment de quoi fouetter l’imaginaire auditif ! compacts L’excellent pianiste Thierry Ollé s’est durablement inscrit dans le paysage du jazz avec sa longue collaboration aux formations de Paul Chéron dont le Tuxedo Big Band, mais aussi par son travail de sideman notamment pour Bob Wilber et Wendell Brunious. Le voici livré à lui-même et il nous propose ce premier CD édité sous son nom dont il assume la totale responsabilité, notamment aussi celle des arrangements qui, disons-le tout de suite, sortent des sentiers battus alors même que les thèmes sont tous des classiques du jazz traditionnel. Là est la particularité que Thierry Ollé partage avec d’autres leaders comme notamment Leroy Jones, Evan Christopher ou Guillaume Nouaux (qui se trouve être le batteur superlatif de ces séances de septembre 2008), la relecture du patrimoine. C’est le fondement même du jazz que de s’intéresser non pas (seulement) aux morceaux choisis mais (surtout) à la façon de les jouer. Le principe est donc ici (comme pour ceux cités plus haut) de donner une interprétation non classique (pour éviter le mot « moderne » qui pour le signataire est vide de sens) tout comme l’exercice inverse (on se souvient de l’Anachronic Jazz Band) est aussi valable. On sait que Thierry Ollé aime Ros- sano Sportiello (nous l’avons surpris à Ascona dans le sillage de ce maître) et Roland Hanna. Dans ce disque, en trio, nous entendons moins l’influence du premier (peut être quelques rares passages « perlés » et véloces issus de cette «école» Teddy Wilson) que celle du second. Mais aussi, pour nos oreilles, celle de Thelonious Monk (« Sweet Georgia Brown » et l’introduction à « Alexander’s Ragtime Band », dans les deux cas sur un drumming de parade dont Guillaume Nouaux tient le secret) et plus souvent de Bill Evans (le «When I Grow Too Old to Dream » fait penser au prince charmant ; « Careless Love »). Il y a une bossa (« Wrap Your troubles in Dreams »), un climat funky (« Doctor Jazz » comme l’aurait exposé Herbie Hancock ; « Avalon ») et, rassurez-vous, du swing (coda de « Fidgety Feet », « Black and Blues », « After You’ve Gone », etc.). Que dire de Thierry Ollé audelà de cette optique esthétique assumée avec grand talent, si ce n’est aussi son aptitude à phraser avec délicatesse comme dans « Someday You’ll Be Sorry», l’un des deux titres chantés avec fraîcheur et sans pastiche par Serge Oustiakine, l’autre étant « What a Wonderfull World ». La contrebasse de Serge Oustiakine est très bien registrée et ici, sa sonorité large n’est pas sans évoquer… Charlie Haden (« St James Infirmary »). Il y a aussi d’excellentes alternatives piano-batterie dans ce CD (« Premier Bal », « Fidgety Feet », « Alexander’s Ragtime Band ») qui est une consécration du haut niveau artistique de Thierry Ollé. Jean-Jacques Taïb compacts Oscar Peterson The Complete Songbooks Coffret 6 CDs Titres détaillés sur le livret Oscar Peterson (p), Barney Kessel (g), Herb Ellis (g), Irving Ashby (g), Ray Brown (b), Alvin Stoller, Buddy Rich (dm) Enregistré le 25 novembre 1951 et le 27 décembre 1955, Los Angeles Durée : 1h 15’ 36'' + 1h 19’ 27'' + 1h 13’ 28'' + 1h 17’ 12'' + 1h 17’ 04'' + 1h 17’ 44'' United Archives 505 (Harmonia Mundi) C’est un bon travail de réédition portant sur la série des songbooks enregistrés par Norman Granz, pour le label Verve, entre 1951 et 1955. Le packaging sobre abrite des enregistrements de grande qualité et un livret signé de l’archiviste en chef de cette anthologie, Jean-Pierre Jackson. Cette série de songbooks marque ainsi les débuts de la longue collaboration qui a lié Oscar Peterson à Norman Granz et à Ray Brown (le livret nous rappelle, d’ailleurs, les circonstances, un peu rocambolesques de cette double rencontre, survenue en 1949). Le duo PetersonBrown qui, en 1951, a déjà gravé quelques galettes sous la férule de Granz, se voit alors affublé par son chaperon d’un guitariste, Barney Kessel ; bien que le duo se suffît à lui-même, Granz ressent le besoin de l’étoffer sur le modèle du trio de Nat King Cole. La nouvelle formation passe en studio en novembre pour mettre sur bandes un premier thème de Cole Porter, « Love for Sale ». En février 1952, un second titre du compositeur, « Just One of These Things » est enregistré avec le renfort du batteur Irving Alvin Stoller. Sa présence n’étant pas déterminante, il est absent des sessions de novembre et décembre 1952 qui bouclent ce premier songbook. Dans le même temps, le trio enchaîne les songbooks d’Irving Berlin, George Gershwin et Duke Ellington. Toujours en cette fin d’année 1952, Barney Kessel quitte la formation au sein de laquelle il ne s’était engagé que pour un an. Oscar Peterson le remplace au pied levé par Herb Ellis et enregistre avec lui (et Ray Brown) deux galettes consacrées à Jérôme Kern et Richard Rodgers avant que l’année 1952 ne s’achève. Un an plus tard, en décembre1953, le trio s’attaque au répertoire de Vincent Youmans et attend encore presque un an, soit novembre 1954, pour enregistrer sur deux jours (et dès la première prise) trois albums dédiés à Harry Warren, Harold Arlen et Jimmy McHugh. La série s’achève en décembre 1955 avec Count Basie. A cette occasion, le trio s’adjoint les services du Buddy Rich. Il est enfin à noter qu’il existe un douzième album, enregistré en janvier 1952 avec Irving Ashby, en lieu et place de Kessel, et qui évoque, à la différence des autres de la série, plusieurs compositeurs. Jamais encore éditée dans son intégralité, cette session s’est retrouvée sur divers disques du pianiste. Le présent coffret lui restitue enfin sa cohérence avec un morceau inédit : « Willow, Weep for Me ». Si ces presque huit heures de musique sont un régal ininterrompu, entre un Oscar Peterson au swing élégant et un Ray Brown mettant en relief toutes ces harmonies, l’excellence est encore plus remarquable sur les enregistrements avec Herb Ellis. Meilleure alchimie peut-être, maturité acquise sans doute. En tout cas, on atteint la substantifique moelle du jazz, l’essentiel. Tout en retrouvant chez Peterson la sublime finesse ellingtonienne qui fait parfois se frôler le swing et la musique classique (« Come Rain or Come Shine » d’Harold Arlen). JeanPierre Jackson a raison de souligner l’extraordinaire maîtrise du pianiste qui, rappelons-le, réalise tous ces enregistrements entre 25 et 30 ans ! Réagissant à son décès, Quincy Jones déclarait que bien qu’il n’aimât pas ce terme, Oscar Peterson était pour lui un génie. Le trésor exhumé ici l’atteste et l’on ne saurait trop vous recommander d’en agrémenter votre discothèque. Jérôme Partage Gianluca Petrella Kaleido Jazz Funeral, Pussy Hair, Water Everywhere, The Indaco Feline, Atmosphere 1 : Paolino’s Scream, Land Movement in 5/4, Atmosphere 2 : The II Connection, Slow Bars, Jazz Has Just Left the Building and Now Is Fighting, Against Me Almost Cried, Evidence, Atmoshere 3 : Spacebones, Low Tide, Filter Freak, Sheep Freak Gianluca Petrella (tb, elec, melodica), Francesco Bearzatti (ts, cl), Paolino Dalla Porta (b), Fabio Accardi (dm, eprc) ; John DeLeo (voc), Steven Bernstein (tp), Michele Papadia (org, clav), Simone Padovani (perc) Enregistré en avril 2007, Udine Durée : 58’ 32’’ Blue Note 50999-516083-2-3 (Emi) Ça commence avec des bruitages et des psalmodies… et on ne quittera plus guère ce domaine m’as-tu-vu plein d’effets forcés et de technologie arrogante. D’ailleurs, si vous croyez que votre lecteur de CD saute un peu, ne vous inquiétez pas : c’est dans le disque. L’apport de Steven Bernstein est plaisant par son aisance expressive ; il partage d’ailleurs l’esthétique potache de Petrella et sa façon de retraiter le jazz des années trente. On pourrait se laisser séduire par les sonorités ellingtoniennes si elles n’étaient systématiquement agrémentées de trucages issus de la musique électronique. Seul « Pussy Hair » (un titre d’un goût très sûr) en est à peu près exempt. Gianluca Petrella a piqué tous les effets de Ray Anderson et joue de cette outrance sans aucun discours expressif cohérent : tout pour épater la galerie. La rythmique bastonne crétinement dans une surenchère de spectaculaire dont la vacuité donne une idée de l’infini sidéral. Ça groove donc à vide avec des petits et gros bruits : c’est la musique de Petrella, qui fait toujours un tabac dans les festivals grâce à ce mélange de jazz-technorock-bluesy bien gras. Jean Szlamowicz Play Station 6 #1 13 titres : Voir livret Maartje Ten Hoorn (vln), Eric Boeren (cnt), Tobias Delius (cl, ts), Achim Kaufmann (p), Meinrad Kneer (b), Paul Lovens (dm) Enregistré le 27 janvier 2006 à Cologne Durée : 54’ 40” Evil Rabbit 03 (Improjazz) Curieux groupe qui part dans pas mal de direction, sauf celle du jazz, hélas. Sur « Glorie von Holland » un violon joue un air sur des bruits divers et des trémolos et gloussements de cornet. On a par ailleurs des bruits de machines et autres choses. Pourtant on entend un curieux et beau morceau « Unprepared » avec une splendide intervention au cornet wa-wa. Il y a aussi ce joyeux délire collectif sur « Bravas », ça pulse d’enfer, avec de grandes envolées, comme si les musiciens en avaient marre de jouer ce qu’ils jouaient. Mais enfin c’est maigre sur 13 morceaux. Pas de mélodie, sauf quelques bribes par ci par là, bref on est plutôt dans ce qu’on appelle la musique contemporaine. Un disque pour amateur de cabinet des curiosités musicales. Serge Baudot Paulus Potters The Young Disciples You Came Along (2), Manor-House Blues, Kadèr, Love Games, The Young Disciples, West Coast Blues (2), Collage, Paul’s Blues, Soul Jazz, Burn the Midnight Oil Paulus Potters (clav), Noa Nicolle (b), Julius Schultz (dm), Milan Bonger (as, ss) Enregistré le 20 septembre 1997, Oisterwijk Durée : 50’ 54” SEPT 2610 (www.pauluspotters.com) Il en a mis du temps, ce CD, à sortir ! Enregistré en 1997, publié seulement maintenant. Pourtant, c’est un excellent CD. Du jazz de très bonne qualité, joué par un trio, celui du claviériste Paulus Potters augmenté d’un invité de classe, le saxophoniste alto et soprano Milan Bonger. Des compositions de Potters, dont ils nous offrent parfois deux prises (« You Came Along » et « West Coast Blues »). C’est du jazz tonique, dynamique, consistant, sans gadget et sans frime, du jazz qu’ils jouent parce que cela leur fait plaisir. Un jazz sincère. C’est peut-être pour ça que le CD a mis douze ans pour sortir. Les amateurs de « créhatif », les marchands de soupe, quoi, n’ont pas dû apprécier. Le public, lui, le vrai, aurait sans doute aimé entendre ça plus tôt. Michel Bedin Print Baltic Dance No Dream for Go, Untitled Part, Lulllaby for [a.ka], Warning Moon, Baltic Dance, Endymion, Esquisse Sylvain Cathala (ts), Stéphane Payen (as), Jean-Philippe Morel (b), Franck Vaillant (dm) Enregistré en juillet 2004 Durée : 48’ 08’’ Yolk 2028 (Anticraft) Le pianiste, chanteur, compositeur hollandais Paulus Potters, né en 1959 dans le Brabant, fait beaucoup de musiques commerciales. Il a gagné un concours dans l’Oklahoma avec parmi les jurés Julio Iglesias. J’adore Julio, mais on est quand même loin du jazz ! Revenons à la musique du disque, composée entièrement par Paulus : une rythmique mécanique, des riffs basiques, des nappes sirupeuses de synthé, des motifs répétitifs, du joli piano dans le rose (Pink), on a enfin le Clayderman du jazz. Vendra-t-il lui aussi plus d’un million de disques ? Sylvain Cathala n’est pas un inconnu de la scène musicale hexagonale, puisqu’il la fréquente depuis bientôt quinze ans maintenant. Avec ses compagnons de Print, il propose une musique limpide et réfléchie où l’improvisation reste l’élément majeur. Mais les entrelacs des saxophones de Cathala et Payen ne débouchent pas forcément sur une musique facile à comprendre. L’excellent travail en background de Franck Vaillant (dm) évoque la quête coltranienne « Lullaby for [a.ka] ». Les réflexions se poursuivent au cours des différents thèmes abordés, qu’ils soient relâchés (« Warning Moon ») ou plus enlevés (« Esquisse »). Enfin, sur « Baltic Dance » Jean-Philippe Morel (b) bénéficie d’un temps d’expression relativement long pour nous offrir un propos riche et fleuri. Au final, la musique de Print est avant tout novatrice, en recherche avec son temps, mais manque un peu de swing pour parfaire nos papilles habituées au goût ouaté des musiques bleutées. Serge Baudot Michel Maestracci Paulus Potters Pink 13 titres : voir livret Paulus Potters (p), et différents musiciens selon les morceaux : détails sur le livret Ni date ni lieu d’enregistrement Durée : 57’ 50 Red Bullet 66-254 (www.redbullet.nl) jazz 18 hot Olivier Robin Sébastien Jarrousse Dream Time A6, L’Offrande, Traczir, Le Pèlerin de Cadaquès, Calame, Dream Time, Widow’s Bar, L’Impermanence, Duel, Conversion 9 Olivier Bogé (as), Sébastien Jarrousse (ts, ss), Emil Spanyi (p), Jean-Daniel Botta (b), Olivier Robin (dm) Date et lieu d’enregistrement non précisés Durée : 1h 02’ 34’’ Aphrodite 106009 (www.aphroditerecords.com) Norway, Taragoriental, No Licks, Ursina, Parallax, Sad Eyes, Taragotic VII, Tarablues, Unexpected Leaving, Steppenwolf, As You Really Are, Taragotic III, Bal ade Jerry Rojas (g), Peter A. Schmid (bcl, Acl, taragot) Enregistré le 1er novembre 2004, Zurich Durée : 56’ 05’’ Creative Works 1045 (www.creativeworks.ch) Les membres de ce quintet français (Olivier Bogé, Sébastien Jarrousse, Emil Spanyi, Jean-Daniel Botta et Olivier Robin), à l’évidence, connaissent bien les subtilités du jazz, sa grammaire et ses déclinaisons. Ils ont tous composé au moins un morceau, à l’exception du saxophoniste alto Oliver Bogé. Quels que soient les compositeurs et la tonicité des morceaux qui va de « A6 », « Traczir » ou « Duel », très rythmés, à « L’Offrande », « Dream Time » ou « L’Impermanence », très reposants, les musiciens ont adopté une sonorité commune de groupe. Cela donne un jazz un peu west coast, avec quelques redites (par exemple, final de « Widow’s Bar »), dont on aurait aimé quand même voir ce que donnerait pour eux leur interprétation d’un morceau d’un compositeur extérieur à leur groupe. Jerry Rojas (g) et Peter A. Schmid (bcl) constituent un duo peu courant dans l’univers musical de la note bleue. Une basse clarinette qui répond aux accords scintillants d’une guitare acoustique constitue un beau programme en soi. Tout dépend de la façon de constituer le répertoire et ma foi, l’option retenue n’est pas désagréable. « Penguins » ouvre la voie de façon délicate, la guitare répond avec un large spectre aux propositions de la basse clarinette. On reste dans cette ambiance feutrée et aux côtés classiques marqués jusqu’à l’apparition du tarago, joué par Schmid (« Taragoriental »). A partir de cet instant, les choses évoluent autrement. Le background de la guitare se fait plus rock («Ursina» et «Parallax ») avant de replonger vers davantage de sérénité. « Steppenwolf » met en opposition les deux artistes. Le son de la guitare renvoie au groupe de rock des années soixante tandis que les phrases de l’instrument à vent évoquent Herman Hesse, bref, c’est ouvert et culturel. Michel Bedin Michel Maestracci Christophe Rocher Aldo Romano Extenz’O Night Diary Jatropha I, Femme and Co, Pleur du noir I et II, Lettre verte I et II, 2e génération, II I III IIII I II, Tôt la fin I et II, Jatropha II Christophe Rocher (cl), Olivier Benoît (g), Edward Perrault (dm) Enregistré à Nantes en mars 2007 Durée : 49’ 38’’ MAR 004 (www.marmouzic.org) Giornale Notturno, Sogno Bagnato, Canto Sereno, Madinina, Fina, Night Diary, Appassionata (Vecchia Fiama), Amerino, Giornale Notturno Aldo Romano (d, perc, p, g, voc), Didier Lockwood (vln), Bob Malach (ts), Jasper Van’t Hof (p, org), Cess Van Larse (b) Enregistré at Spitsbergen Studio, Décembre 1980, Pays-Bas Durée : 34’ 58” OWL 984 754 2 (Universal) Michel Bedin Jerry Rojas/ Peter A. Schmid Songbook Penguins, Southern Cross, Magnolia, L’intérêt avec les rééditions, je parle de celles qui prennent appui sur des supports d’antan, c’est qu’elles ne sont jamais longues. Atout majeur ! Il n’est pas utile de se forcer à avaler, parfois pendant plus d’une heure, de bourratives ou d’insipides galettes au risque d’en avoir très vite une indigestion et je ne compte même pas, le bobo aux oreilles ! Non, pour une fois, vaut mieux être économe que généreux. En tout cas en voilà une qui tient dans le creux de nos repose lunettes préférés et c’est bien suffisant. Non pas que la musique soit inintéressante, tant s’en faut, Aldo Romano, l’homme à tout faire de l’album, est un compositeur talentueux, il n’a pas son pareil pour créer de belles mélodies, de celles qui chantent toutes seules, mais avec cet album, il est à Jean-Jacques Taïb. Clotilde Rullaud Live au 7 Lézards Kiss, Devil May Care, Stardust, Caravan, Medley All in Love Is Fair/Blackbird, I’ve Got You Under my Skin, Luiza, Samba de Uma Nota So Clotilde Rullaud (voc), Hugo Lippi (g) Enregistré le 11 septembre 2006, à Paris Durée : 42’ 47’’ Autoproduit (www.clotilderullaud.com) Il est toujours agréable d’entendre une nouvelle voix, surtout quand celle-ci bénéficie d’un accompagnement minimaliste dans un registre crossover. C’est la musique que propose Clotilde Rullaud en compagnie du guitariste Hugo Lippi. Enregistré au 7 Lézards, le club parisien sert d’écrin à l’expression de la chanteuse. Tout démarre admirablement bien avec une reprise de Prince (« Kiss »), facile peut-être, mais la jeune femme confirme tout le bien que l’on pense d’elle dès la chanson suivante. Sur « Devil May Care », sa voix devient davantage profonde et évoque les grandes chanteuses de jazz. Hugo Lippi semble tout aussi inspiré par les propos de sa partenaire et nous délivre quelques bons moments sur le manche de son instrument. Le guitariste permet ainsi de bien situer la chanteuse dans l’époque, ce qui lui facilite la tâche pour nous offrir des passages émouvants de haute tenue (« Stardust »). Puis c’est Ellington aux accents orientalistes (« Caravan »), Rodgers, sublime « My Romance » et Jobim, sur lequel Lippi se régale, qui agrémentent ce super CD. Petit retour vers une musique plus accessible avec un clin d’œil aux Beatles et à Stevie Wonder (« All in Love Is Fair » et « Blackbird ») et le duo nous a proposé un parfait instant de félicité. Michel Maestracci Ann Savoy If Dreams Come True If Dreams Come True, The Very Thought of You, Mélodie au crépuscule, Getting Some Fun Out of Life, If You Don’t Know Who Will, Ces Petites choses, Bewitched Bothered and Bewildered, If Your Kisses jazz 19 hot Can’t Hold the Man You Love, It’s Like Reaching for the Moon, Si tu savais, The Way You Look Tonight Ann Savoy (voc), Kevin Wimmer (vln), Tom Mitchell (g), Eric Frey (b), Chas Justus (g), Glenn Fields (dm), Wilson Savoy (p), Joel Savoy (g, vln) Durée : 45’ 44’’ DOT 0217 (www.memphisinternational.com) Ann Savoy nous susurre en anglais et en français, plus qu’elle ne les chante, des airs bien choisis du répertoire swing manouche et jazz classique. Elle laisse volontiers la place à ses accompagnateurs de choc qui chorussent, très décontractés, sur ces thèmes élégants. Ses accompagnateurs, ce sont le guitariste reinhardtien Tom Mitchell, le violoneux grappellien Kevin Wimmer et le pianiste fatswallerien Wilson Savoy. Cela donne un jazz année trente-quarante qui ne peut que plaire. Le choix des airs ne s’étant pas borné à reprendre ce que tout le monde reprend, mais étant allé fouiner dans les coins pour trouver des pépites (« Si tu savais, de Georges Ulmer », ou « If You Don’t Know Who Will »), on est conquis. C’est délicieux. Michel Bedin Andy Scherrer Bill Carrothers Wrong Is Right In and Out, For Anne, Jordan Is a Hard Road to Travel, Freckles, Waltz for Blaine, Karma, Wrong Wrong Wrong, After the Rain, Happy House Andy Scherrer (saxes), Domenic Landolf (ts, bcl), Jürg Bucher (ts, bcl), Bill Carrothers (p), Fabian Gisler (b), Dré Pallemaerts (dm) Enregistré les 27-28 mars 2007, Zurich Durée : 57’ 44” TCB 28302 (D.G. Diffusion-Spirale) Le sextet d’Andy Scherrer comprenant le pianiste Bill Carothers doit être écouté avec attention, car son jazz est vraiment de l’excellent jazz d’aujourd’hui. Outre ces deux vedettes, le sextet comprend aussi le batteur belge Dré Pallemaerts, qui n’est pas n’importe qui et qui le fait savoir à ceux qui l’ignoraient (« Waltz for Blaine »), le bassiste Fabian Gisler et les deux saxes ténors, et clarinettistes basses tous les deux, Domenic Landolf et Jürg Bucher. Hormis un « Wrong Wrong Wrong » qui porte bien son titre, très mou et très dissonant pour rien, le CD contient de belles compositions dues aux différents instrumentistes du groupe. Final avec un Coltrane très blues et un Ornette Coleman fort réjouissant. En fin de compte, un très beau disque. compacts Ce CD a été enregistré à l’IUFM de Nantes, autrement dit, nos anciennes Ecoles Normales. On comprend mieux pourquoi l’enseignement va si mal. Eh, les gars, vous prenez le type qui vous a dit que ceci était du jazz et vous le virez illico. Ce type est un danger public. S’il continue son œuvre, vous allez apprendre, grâce à lui, qu’Arthur Rimbaud est un footballeur et que Victor Hugo a inventé l’eau chaude. Reprenez l’étude du jazz, avec des disques en commençant par le début, Armstrong, Ellington, et vous continuez jusqu’à Marsalis (Branford et Wynton), sans oublier personne. Et après, on en reparle. des encablures du jazz. On est tout au plus dans le domaine de la bonne bluette jazzée et superbement interprétée. Didier Lockwood et Jasper Van’t Hof tirent plutôt bien leur épingle du jeu dans cette aventure musicale. Quant aux interventions de Bob Malach au ténor, elles sont comme d’habitude lumineuses. Au crédit de ce volume, « Night Diary », le thème phare de l’album et dont les premières mesures ressemblent à s’y méprendre au magnifique et vieux standard « My Old Flame » de Sam Coslow et Arthur Johnson. Du travail bien fait. Michel Bedin Rhoda Scott Take a Ladder Moanin’, Il est mort le soleil, Medley from compacts West Side Story (I Feel Pretty, Maria, Tonight), Take A Ladder, Ebb Tide, What Kind A Fool Am I, Count Basie Rhoda Scott (org), Daniel Humair (d) Enregistré at Studio Davout le 28 septembre 1968 à Paris. Durée : 28’ 30” EmArcy 530 216-9 (Universal) Rhoda Scott Come Bach to Me Prélude en si bémol majeur/The Preacher, Seigneur Jésus je t’appelle/ Come Bach to me, Symphonie du nouveau monde/Sittin’ on the Rocks of the Bay, Sonate au clair de lune/Espoir, Prélude en sol mineur/ Moanin’, Toccata en ré mineur/Les Feuilles mortes Rhoda Scott (org), Félix Simtaine (d) Enregistré at Studio Davout les 17 & 21 Décembre 1970, Paris. Durée : 33’ EmArcy 530 216-3 (Universal) Rhoda Scott Ballades n°1 Summertime, Ballade for Doriane, Long Ago and Far Away, Never Let Me Go, Misty, Groggy, Tenderly, Manhattan Rhoda Scott (org), Michael Silva (d) Enregistré at Studio Hoche le 27 mars 1973 à Paris. Durée : 40’ 49” EmArcy 530 216-5 (Universal) Rhoda Scott Lady Quartet Nova, Tom Thumb, Nizza, Do What’ Cha Gotta Do, I’m Just Your Fool, Alligator Boogaloo, Hymne à L’amour, Mach 2, Pistaccio Rhoda Scott (org), Sophie Alour (ts), Lisa Cat Berro (as), Julie Saury (d) Enregistré live at the Sunset le 2 janvier 2008 à Paris. Durée : 1h 02’ 04” Must 6204-2 (D.G. Diffusion-Spirale) De « l’organiste aux pieds nus » du temps jadis au Lady Quartet d’aujourd’hui, Rhoda Scott, formidable musicienne en mal de marketing, n’a jamais trouvé grâce aux oreilles des purs et durs autoproclamés du jazz qui l’ont toujours reléguée au rang infamant, injure suprême, d’« artiste trop (sic !) commerciale ». Une récurrence franco-française ! Il est vrai que, mal conseillée, elle en a fait des tonnes dans le passé et si aujourd’hui, elle revient au grand galop vers des conceptions jazzy moins… compromettantes, plus orthodoxes, pour le grand plaisir de nos oreilles, personne ne saurait s’en plaindre et encore moins lui en vouloir. A ce titre, les trois rééditions, sur les huit disponibles, assez luxueusement « digipackées » qui couvrent la fin des années 60 et le début des années 70, devraient en surprendre plus d’un et plus d‘une ! Elles témoignent, audelà d’une entreprise volontaire de médiatisation (« look », pochettes au goût discutable, sacrifice à la mode etc.) et à condition de passer un peu vite sur les quelques accroches sonores démagogiques aux fins plus trébuchantes, d’une fidélité au groove, à la permanence de la musicalité, à l’enracinement au blues et au gospel, bref, à tout ce que l’on peut aimer chez un jazzman, pardon, une jazzwoman, évidemment très douée. Et de grâce, foin de ces faux procès en sorcellerie, rendons-lui justice ! A sa manière, elle fait partie des ces « passeurs » de l‘histoire du jazz capables d‘entraîner dans leur sillage quelques cohortes de mélomanes curieux vers des univers plus… exigeants. Il n’y en a pas tant que cela dans le jazz. Bien sûr, me direz-vous, il y a un abîme entre les versions bluesy comme « Moanin’ » et les quelques bluettes insipides que l’on s’interdit de nommer ici. Mais laissez donc vos oreilles trier le bon grain de l’ivraie. A ce sujet, le volume « Ballades n°1 », en dépit parfois de sons d’orgue de Noël, me paraît être le plus cohérent des trois. En compagnie de Michael Silva, batteur expérimenté aux pieds… robustes, la dame qui n’est pas de Haute Savoie mais absente des dictionnaires du jazz (resic !) nous donne quelques versions très soulfully de vieux standards intemporels comme « Summertime » ou « Tenderly ». Quant au dernier volume, enregistré en live au Sunset, quarante ans après la première de ces rééditions, il démontre à l’envie que l’organiste, cette fois-ci dûment chaussée et entourée de trois jeunes et talentueuses sidewomen, n’a rien perdu de sa fougue d’antan. Son sens de l’à propos, son swing généreux d’une belle efficacité, son feeling intact en font l’une des artistes les plus passionnantes du moment. Jean-Jacques Taïb Yochk’o Seffer My Old Roots Heart°, Jonetsu for Judith, Bunkos, OsGyoker, Le Diable Angélique, Délire, Beszelgetes Yochk’o Seffer (p, s), Katy Lajos Horvath (vln), Michèle Margand (vln), Anne Mehat (vln), Françoise Douchet (alto), Claudine Lasserre (cello), Jean-My Truong (dm)°, Zoltan Fekete (g)° Enregistré en 1976, 1980 et 2005 Durée : 55’ 42’’ Musea 4725 (Musea) Attention énergie en vue avec My Old Roots, une compilation de Yochk’o Seffer, qui reprend quelques moments forts de l’histoire discographique du saxophoniste. Musicien profondément passionné par la rencontre des cultures, on peut dire qu’au cours de son parcours musical il y est pleinement parvenu. On l’entend ici en compagnie du Quatuor à cordes Margand pour faire la synthèse entre la musique afro-américaine et une certaine musique classique (« Bunkos »). Sa réflexion spirituelle trouve son expression matérialisée par les développements sur le piano de « Os-Gyoker ». « Le Diable Angélique » en duo avec Lajos Horvath (vln) et Yochk’o au piano, constitue un bel hommage au grand compositeur Béla Bartok. Enfin, « Beszelgetes » est un inédit, enregistré en 2005, à Budapest encore compagnie de Lajos, avec une expression toujours aussi aride. De Magma à Lajos Horvath, en passant par Zao, le chemin de Yochk’o Seffer est resté parsemé d’une expression de spiritualité, qu’il convient de bien maîtriser pour profiter pleinement de la musique de cet artiste Hongrois. Michel Maestracci Ian Shaw Lifejacket Love at First Tequila, Lifejacket, She’s Loaded, A Good and Simple Man, Glue, Forty-Two, Northop Road, Pamela, I Want to Live in Paris, Hiraeth, My Safest Place, Letter from a Dead Soldier, Flowers Ian Shaw (voc, p), Guy Barker (tp, flh), Julian Siegel (ts, ss, bcl), David Preston (g), Thad Kelly (b), Mark Fletcher (dm), Thebe Lipere (perc), Gabriella Swallow (cello), Liane Carroll (voc) Enregistré 12-15 novembre 2007 Durée : 52’ 14’’ Linn Records 311 (Codaex) Imaginez Phil Collins ayant opté pour un background jazz, version Nordique de Jan Garbarek avec des incursions chez Walter Brecker (Steely Dan) et vous avez un aperçu de ce que propose Ian Shaw. Lifejacket, deuxième album du chanteur, bénéficie de la présence de la trompette chaleureuse de Guy Barker qui donne des accents bop aux incursions « fjordiennes » de la guitare de David Preston (« Pamela »). Parfois le combo se fait plus mellow avec la présence d’un cello, celui de Gabriella Swallow (« Flowers »). Enfin pour nous envoûter un peu plus, on a droit à la jolie voix de Liane Carroll. L’album se termine avec des clins d’œil vers Ian Anderson de Jethro Tull (« Hyraeth »). Michel Maestracci Jeff “Siege” Siegel Live in Europe Elvin’s Circle, Rag Tag, Dance in the Question, Shifting Sands, Stealth, Remembering Shirley Jeff Siegel (dm), Erica Lindsay (ts), Francesca Tanksley (p), Danton Boller (b) Enregistré le 16 novembre 2005, Munich et le 13 mars 2005, Brême Durée : 1h 03’ 58” ARC 2055 (www.ArtistsRecordingCollective.info) C’est une section rythmique extrêmement dynamique et inventive, celle du batteur Jeff Siegel et du bas- jazz 20 hot siste Danton Boller (beau solo sur « Elvin’s Circle » dédié à Elvin Jones) qui accompagne les deux inséparables que sont la magnifique sax ténor Erica Lindsay et la pianiste Francesca Tanksley. Le batteur Jeff Siegel a d’ailleurs des sonorités à la Elvin Jones (« Dance in the Question ») repérables sur tout le CD. Erica Lindsay, comme Francesca Tanksley, sur un jazz très rentrededans, ont d’ailleurs offert à la section rythmique les deux morceaux, précédemment cités, les plus toniques du disque. En effet, les autres, dus à l’imagination du batteur, sont paradoxalement plus sages, plus lyriques, mais l’énergie des quatre musiciens en fait des morceaux solides et résistants d’un jazz mainstream actuel des plus intéressants. Superbe final en blues gospelisant à la mémoire de Shirley Horn. Michel Bedin Omar Sosa Afreecanos 11 titres Renseignements sur le livret Enregistré en janvier 2007, Osnabrück, All. Durée : 57’ 34” World Village/Ota Records 479020 (Harmonia Mundi) La World Music d’opérette, ça marche d’enfer ! Elle cartonne sans scrupule dans les pseudo-festivals de jazz. Avec la recette concoctée par Omar Sosa, chantre autoproclamé de « l’africano-cubano (ïsme) », l’affaire est dans le sac. C’est couru d’avance! Un zeste d’Afrique de carton-pâte, une pincée de racines cubaines détrempées, quelques paroles et chants en langues yoruba, bambara, fulani, wolof, ou mandingue — juste ce qu’il faut d’exotisme ! — des tutti de cuivres, quelques solos plaqués artificiellement sur la musique exclusive du leader, le tout saupoudré par quelques percussions habilement distillées et le tour est joué. A l’attaché de presse de faire le boulot. La production ne reculant devant aucun sacrifice, surtout si l’affaire s’annonce lucrative, hors le leader et son quartet habituel, ce ne sont pas moins de 20 musiciens qui ont été convoqués pour réaliser ce volume en digipack. Au final, rassurez-vous, il n’y a pas vraiment de quoi s’esbaudir. C’est suffisamment aseptisé pour plaire à une grande partie de ce public venu se montrer pendant les festivals d’été et qui ne manquera pas d’apprécier la star comme ses caprices. Bref, il y a suffisamment de bonne musique sans esbroufe ni poudre aux oreilles pour laisser celle-là continuer juteusement son bonhomme de chemin. Qu’y pouvons-nous ? Jean-Jacques Taïb Sounds of New Orleans George Lewis-Kid Ory-Alvin Alcorn-Johnny Wiggs-a.o. Titres et renseignements discographiques communiqués dans le livret Enregistré entre le 6 août 1952 et octobre 1955, New Orleans, San Francisco Durée : 2h 12’ 23’’ Storyville 1036103 (Socadisc) Michel Laplace Lady Be Good, Bossa Romanès, Ap i platsa, Cindy, Honeysucklerose, Misty, Blue Skies, I Can’t Give You Anything but Love, Harlem Nocturne, La Gitane, Yo no puedo vivir sin ti, Czardas en Fa, Manhã de carnaval Aurélien (g, perc), Xido Cernier (g, voc), William Chabbey (eg), Sharl Dragan (vln), Florian Arnould ou Michel Randria (eb), Laurent Zeller (vln), Guy Marchand Enregistré en 2005 à Pontault-Combault (77, France) Durée : 47’ 24” Vocation Records VOC 1113 (www.tarnespilari.com) Un groupe manouche de Seine-etMarne, composé de musiciens de talent, joue le répertoire illustré par Django. Cet univers musical, pendant de trop nombreuses années effacé de la scène française, est redevenu à la mode en France dans les années 1990, en fait quand Jazz Hot dans son n° 500 (mai 1993) célébra comme il se doit la naissance concomitante du magazine et du Quintet du HCF. Quelques grands classiques du jazz revisités par l’illustre gitan ici repris avec fraîcheur et de nombreux thèmes de cette autre tradition musicale, fort éloignés de la rythmique propre à l’idiome jazzique. Le résultat est agréable. Félix W. Sportis Still Experienced Crossroads Crossroads, Bleeding Heart, Farewall, Room Full of Mirrors, Ground Zero, Sittin’ on Top of the World, Born Under a Bad Sign, Going Down, It Hurts Me Too, Summertime, Come Together, Oh Pretty Woman, New Door, In From the Storm, Voodoo Chile Blues, Villa Nova Junction Cvhris Haller (g, voc), Peter Guschelbauer (b, voc, org), Didi Donauer (dm, perc) + Jessica Vigneault (voc), Ulli Mhess (voc), Ilse Riedler (s), Reynhardt Boegl (hca), Christoph Kögler (p) Date et lieu d’enregistrement non précisés Durée : 1h 01’ 01’’ PG 10268 (www.stillexperienced.at) Comment se faire apprécier quand on est encore méconnu du grand public ? La recette est toute simple. Il suffit d’être un bon musicien, de posséder une culture musicale minimale, choisir un répertoire agréable et y ajouter quelques compositions personnelles pour bien montrer la voie vers laquelle on souhaite se diriger. C’est ce que fait Chris Haller, un guitariste Autrichien, nous semble-t-il. À la tête d’un trio : Peter Guschelbauer (b) et Didi Donauer (dm), il revisite les grands standards du blues et du rock via les compositions indémodables d’Elmore James, d’Albert King et surtout de Jimi Hendrix. Sa voix et son phrasé se rapprochant étrangement de ce dernier. Outres les reprises, on note aussi quelques bonnes surprises comme « Farewall » et surtout « Ground Zero ». Mention bien également à Christoph Kögler (p) pour son excellent travail sur « Bleeding Heart » et « It Hurts Me Too », un aficionado d’Elmore James à n’en pas douter. Crossroads est loin de se situer à la croisée des chemins, mais nous plonge irrémédiablement dans un univers bleu aux saveurs rock épicées. Michel Maestracci Swingadelic Another Monday Night 12 titres Titres et renseignements discographiques communiqués sur le livret Enregistré à Harariville et au Pigeon Club (dates et lieux non communiqués) Durée : 51’ 26” MediaMix 1004 (www.swingadelic.com) Ce petit volume totalement home made, réalisé par un big band d’inconnus quelque part aux Etats-Unis doit son existence à l’un des deux producteurs répondant au nom de Rob Harari propriétaire d’un studio : Harariville. Mais, non voyons, ils ne sont pas tous frappés de mégalomanie ! Hors un thème peu connu d’Ellington : « The Gal From Joe’s » de 1938 enregistré, entre autres, par Charlie Barnett, Johnny Hodges et Nina Simone, tous les autres morceaux sont des originaux, plutôt bien arrangés, par les membres de l’orchestre. Au-delà de leur volonté de maintenir vivante la tradition du grand orchestre, l’album témoigne chez nos amis américains de cette capacité à se rassembler n’importe où pour faire de la musique, indépendamment des contraintes et à croire à ce qu’ils entreprennent. Bref, à l’opposé de ce qui se passe chez nous où l’isolement et l’individualisme tiennent lieu d’attitude usuelle. Malgré un enregistrement approximatif, le résultat d’ensemble est sympathique et les solistes, inscrits dans la tradition, tiennent plus que correctement leur place. Au final, un big band sans surprise qui fonctionne bien. C’est loin l’Amérique ? Tais-toi et nage ! Jean-Jacques Taïb La voix est assurée, le scat aussi et le duo piano-basse, derrière, assure lui aussi, de même que la batterie (« It Could Happen to You »). Un jazz de petite formation, la chanteuse et son trio p-b-dm, à géométrie variable, d’ailleurs, les bassistes Gaku Takanashi et, Dwayne Burno comme les pianistes Harry Whitaker, Misha Tsiganov se relayant. Seuls sont immuables la chanteuse Taeko Fukao et le batteur Doug Richardson qui joue du piano et chante au début et au final. On s’imagine dans une petite boîte de nuit sur la 42e ou à Paris. Pourtant le charme se dissipe relativement vite. Le CD ne dure que trois quarts d’heure, mais il ne faudrait pas qu’il dure davantage. Est-ce l’ignorance de la langue japonaise mais le « Hoshi-no Love Letter » ne nous a pas convaincus. Je suppose qu’un public connaissant préalablement la chanson doit réagir différemment. C’est, en tout cas, au total, du travail honnête, proprement fait et soigné. Michel Bedin Take 4 Personal Miracle About Time to Come Home, By Your Side, I Got Rhythm, T’s Wonderful, Like a Swallow, Music, Ordinary Day, Personal Miracle, Red Moon, Someone to Watch Over Me, The Highway of Love, You Came a Long Way to St Louis, Personal Miracle Betty Vittori (voc), Roberto Soggetti (clav), Sandro Massazza (b), Valerio Abeni (dm) Date et lieu d’enregistrement non précisés Durée : 56’ 7’’ TRJ 2007 004 (www.trjrecords.it) Take 4, c’est un trio piano-basse-batterie (en l’occurrence un clavier), plus une chanteuse, Betty Vittori. Elle compose, avec le pianiste Roberto Soggetti, des airs de jazz classique au milieu desquels, miracle personnel, des tubes de Gershwin comme « I Got Rhythm », « T’s Wonderful » ou « Someone to Watch Over Me » semblent de même facture et couler dans le même sens. La section rythmique joue la discrétion, et c’est tant mieux. Le jazz ainsi créé va de soi, est naturel et se marie bien à l’ambiance dégagée. La voix est posée. Sur le dernier morceau, le guitariste Roberto Tiranti vient en ami. Jazz sympathique. Michel Bedin Taeko One Love One Love, It Could Happen to You, Dindi, Would You Believe, I’ve Never Been in Love Before, Hoshi-no Love Letter, I Hear a Rhapsody, Trav’lin’ Light, People Make the World Go Round, Little B’s Poem, One Love Taeko Fukao (voc), Harry Whitaker (p), Misha Tsiganov (p), Gaku Takanashi (b), Dwayne Burno (b), Doug Richardson (dm, p) Enregistré à New York les 12 mars et 11 avril 2006 et le 18 mars 2007 Durée : 44’ 46’’ Flat Nine 007 101 (www.flatninerecords.com) jazz 21 hot compacts Une mouture de plus dans cette série double CD étrange concernant la forme ce dont nous avons déjà parlé dans Jazz Hot. Plus surprenant, c’est l’annonce (et la photo) de George Lewis dans le livret. George Lewis est absent de tous les titres. Mais il y a une belle brochette de clarinettistes moins célèbres et aussi remarquables : Albert Burbank (cinq titres avec Kid Ory, tous remarquables, pris sur le vif à San Francisco en 1954), Willie Humphrey (avec Percy Humphrey, tp, et Frog Joseph, tb, quatre titres de 1954 pour Paul Barbarin) et Raymond Burke ! De loin, les morceaux par Kid Ory sont du meilleur niveau (ce qui ne veut pas dire que le reste est négligeable) car les tempos sont exactement ce qu’il faut. Ni trop vif, ni trop lent. Le pianiste est excellent (Don Ewell) et la pulsation d’Ed Garland (b) et Minor Hall (dm) est la clé de la réussite. La front line avec Ory, Burbank et Alvin Alcorn est très équilibrée. On retrouve Alvin Alcorn, fin (mais ferme) styliste de la trompette, dans six titres du CD2 en formation mixte (avec Raymond Burke, cl, Abbie Brunies, dm). Particulièrement réussie est leur version en jam-session (titre 13, CD2) de « Dippermouth Blues » où non seulement Alcorn, mais aussi Bill Matthews (tb) sont en grande forme. Le seul défaut des quatre titres de l’orchestre Paul Barbarin avec les frères Humphrey est d’être très souvent réédité (signalons la présence de Johnny St Cyr qui chante dans « Put On Your Old Grey Bonnet »). Le passage chanté en créole par Lizzie Miles dans « I Ain’t Gonna Give You… » avec l’orchestre du trompettiste Sharkey Bonano n’est pas très heureux. George Girard, trompettiste sous estimé, n’est pas au mieux de son niveau dans les quatre titres en concert au Municipal Auditorium de New Orleans (il y a Santo Pecora au trombone et un disciple d’Eddie Miller en Lester Bouchon, saxo ténor). Girard fut l’élève de Johnny Wiggs qui est le leader des autres titres. Le plus intéressant, d’un point de vue historique, est l’influence qu’exerça Bix Beiderbecke à la Nouvelle Orleans, ce que ces faces illustrent bien. Les duos cornet et piano du 1er octobre 1955, « Dardanella » et surtout « I’m Coming Virginia » (reprise à la note près du célèbre solo de Bix) prouvent la passion de Johnny Wiggs et du pianiste Armand Hug pour ce non néoorléanais de légende. Tarné Spilari Ap i platsa Trio Bonne Nouvelle Patchwork 10 titres : voir livret Laurent Thillier (g), Cyril Marché (bg), Fred Huriez (dm), Rona Hartner (voc), Didier Degallaix (voc), Frédéric Sanchez (sound design) Date et lieu d’enregistrement non précisés Durée : 53’ 31” Free Lance New Series 0601 (DG Diffusion) Tous ces musiciens viennent de la compacts scène rock, on les a vus au Printemps de Bourges. La « Tornade brune », Rona Hartner, venue de l’Est, qu’on a vue dans le film Gadjo Dilo, murmure un texte « La grâce » sur fond musical. On aurait aimé l’entendre chanter. Ces gens-là jouent bien, le guitariste a dû écouter Santana, ce qui est une qualité, la bassiste électrique et le batteur ne sont pas mal non plus. Pour amateur de pop rock. Serge Baudot Ty Zef Hendoku Iyaku Monsieur Georges, Curieux dessein, Les Mots d’Ahmed, Nini Métisse, Hendoku Iyaku, Tête à claques, La Sirène de Ker Ys, Nuit marine, Maieru, Sur nos peus, Babouche toi, Au Fil du temps, Je de l’ego, Opus 1 Hughes Benichou (dm), Lucie Chavignon (voc, p), Solène Comsa (p, cello, voc), Daniel Givone (g, sarangi), Gildas Le Floch (b, voc) Date et lieu d’enregistrement non précisés sur le livret Durée : 54’ 48’’ CO-AG 28 (www.tyzef.com) C’est un disque de variété où joue le guitariste de swing manouche Daniel Givone (magnifique « Maieru »). C’est de la chanson française très honnête. Le CD ne peut pas être mauvais, puisqu’il commence par un « Monsieur Georges », hommage à Brassens et les paroles en sont intelligentes. Le brin de voix de Lucie Chavignon chante ces textes dus à la plume humaniste, antimilitariste, tiers-mondiste du bassiste Gildas Le Floch ou commune du groupe Ty Zef. Bon, ce n’est pas encore la renaissance de la chanson française qu’on espère depuis la mort de Georges, mais ce n’est pas mal. Michel Bedin Vibratones 3 Phone Shop Yoyo the Cat, Melchior, Walk for Dex, Saghro, Phil Blues, Requiem for M, Phoneshop, Mine de rien, Loopy, Salamanca, Zarb, Zonza Philippe Boittin (vib, marimba), Simon Mary (b), Loïc Roignant (dm, perc), Nicolas Rousserie (g) Enregistré les 12 & 13 février 2007, Maine-et-Loire Durée : 56’ 56’’ Jazz vibes 2007 030 303 030 303 ([email protected]) Le groupe Vibratones 3 propose une musique où l’originalité est affirmée par la présence du vibraphoniste Philippe Boittin, le leader de ce groupe. Il est en effet de plus en plus rare d’entendre cet instrument sur les scènes du jazz, même si certains musiciens ont pris le relais des Milt Jackson et autre Gary Burton. Dans le format du trio, la rythmique joue un rôle prépondérant pour réchauffer l’atmosphère que les maillets ont tendance à rendre plus léger. Et lorsqu’une guitare s’invite dans le propos, la qualité du musicien doit être exemplaire pour honorer, comme il se doit, la mémoire d’un album mythique du genre Wes Meets Bag. La timidité de Nicolas Rousserie (g) est ici un peu gênante, mais doit servir de tremplin pour poursuivre dans le chemin choisi par Philippe Boittin, car ce dernier possède de réelles qualités dans son expression (« Wak for Dex »). Le soutien de ses partenaires, Simon Mary (b) et Loïc Roignant (dm), n’est pas anodin dans la réussite de ce projet (« Salamanca »). Il serait bien que le vibraphoniste continue dans cette voie pour confirmer toutes ses bonnes dispositions en puisant peut-être aussi dans le répertoire d’un Grant Green (g), qui a su élever le niveau de ses compositions en compagnie d’un Bobby Hutcherson resplendissant. Michel Maestracci Detroit Gary Wiggins Zeitlos The Look of Love, My Romance, Angel Eyes, In a Sentimental Mood, Sweet Bossa, What’s Going On, Blue Bossa, Yes I Love You Too, Body and Soul, That’s All, Blue Moon, When the Saints Detroit Gary Wiggins (ts), Lionel Hass (clav), Daryl Taylor (b), Veronika Vogel (g), Gert Bertram (dm prog), Zam Johnson (elec perc) Durée : 54’ 30’’ Allzeit Musik 002 (www.allzeitmusik.de) « Qu’allait-il faire dans cette galère ? » claironnait Harpagon, déchiré entre l’avarice et le devoir paternel. On pourra reprendre ce refrain en constatant qu’un superbe ténor comme Detroit Gary Wiggins peut se déchirer entre talent instrumental et mauvais goût germanique pour un album de standards avec synthétiseurs et batterie électroniquement programmée. Le son amateur et la lourdeur totale de backbeats sirupeux ne sont pas compensés par la bonne sonorité du talentueux Gary Wiggins, entre Ben Webster et Sonny Rollins. On a beau apprécier le répertoire, il est saccagé par le contexte choisi (« In a Sentimental Mood » n’a vraiment rien d’attendrissant…). Une galère, c’est une galère. Jean Szlamowicz Jean-Pierre Zanella Villa-Lobos Antonio C. Jobim Ouverture°, Veleiro, Aguas de Março, Melodia Sentimental, Bird’s Song, Exploração°, Excitement Among the Indians*, Modinha, Dindi, Olha Maria Jean Pierre Zanella (as, ss, tinfl), James Gelfand (p), Michel Donato (b), Norman Lachapelle (elb), Paul Brochu (dm), Muhammad Abdul Al Kabhyyr (tb)°, Altay Veloso (voc)* Enregistré en décembre 2005 et janvier 2006, à Montréal Durée : 1h 07’ 58’’ Effendi 064 (Abeille Musique) Pour son nouvel album, le septième, Jean Pierre Zanella a choisi de procéder à une relecture des œuvres de deux compositeurs brésiliens Jobim et Villa-Lobos. Le premier est connu pour son implication dans l’émergence de la bossa nova, le second est considéré, à juste titre, comme un des grands compositeurs pour la guitare classique. Le choix est donc judicieux, il ne reste plus qu’à le valider par une interprétation soignée, ce qui est le cas ici. Petit hic, l’instrumentation retenue, notamment celle de Zanella, n’est peut-être pas la plus adaptée. En effet, ses interventions au saxophone soprano ou alto ne rendent pas toujours la délicatesse des deux compositeurs brésiliens, sauf peut-être sur « Aguas de Março » où James Gelfand (p) amorce bien le propos. En fait, le rendu est nettement plus favorable sur les compositions de Jobim, un signe du positionnement de l’artiste, même si certains thèmes de Villa-Lobos sont avantageusement exposés (« Melodia Sentimental ») ou bénéficient d’un traitement de faveur avec la présence d’Al Kabhyrr au trombone (« Exploração »). Le choix du répertoire est judicieux, l’interprétation agréable, si on tient compte des petits bémols relevés plus haut. Karim Ziad/Ifrikya Dawi 11 titres : voir livret Karim Ziad (dm, voc), formation détaillée sur le livret Enregistré : ni date, ni lieu Durée : 51’ 47'' Intuition 3455-2 (Sphinx) Karim Ziad, outre son groupe Ifrikya (« Afrique », en arabe), s’occupe de la programmation du festival d’Essaouira et des Folles Nuits Berbères du Cabaret Sauvage. On se trouve ici devant un disque de musique arabe teintée de jazz. Beaucoup de morceaux sont chantés en arabe dans le système du répons, un chanteur chante quelques phrases, qui sont reprises par un chœur. Dans quelques morceaux il a fait appel à des musiciens de jazz tels Vincent Mascart (s), Louis Winsberg (g) ou encore Linley Marthe (b) pour citer les plus connus. Il a aussi invité des chanteurs arabes chevronnés. Ce groupe est capable de jouer jazz moderne comme on peut s’en convaincre en écoutant « Jazzayer ». Certes il y a souvent un son jazz, mais ce disque ne correspond pas aux canons de cette musique ; c’est une tentative sympathique et réussie de world music, réussie en ce sens qu’elle reste ancrée sur les racines d’une certaine musique arabe, peut-être avec une influence Gnawa (mais je ne suis pas spécialiste). Michel Maestracci < jazz hot > Serge Baudot ® La revue internationale du jazz fondée en 1935 par Charles Delaunay Supplément Jazz Hot n° 648 - Mars 2009 - 75 e année Directeur de la publication et de la rédaction : Yves Sportis Correspondants : Serge Baudot, Michel Bedin, Ellen Bertet, Patrick Bivort, Enzo Boddi, David Bouzaclou, Daniel Chauvet, Marie-Noëlle Corré, Patrick Dalmace, André Fanelli, Stefano Galvani, Umberto Germinale, Ira Gitler, Jean-Marie Hacquier, Georges Herpe, Jose Horna, Fernand Iza, Jos Knaepen, Pascal Kober, Michel Laplace, Jacky Lepage, Michel Maestracci, Andrea Marcelli, Philippe Mériaux, Gérard Naulet, Jérôme Partage, Pierre Racati, Guy Reynard, Philippe Richard, Pascal Rugoni, Jempi Samyn, David Sinclair, Félix W. Sportis, Hélène Sportis, Frank Steiger, Jean Szlamowicz, Jean-Jacques Taïb, Josef Woodard Rédaction [email protected] 66, rue Villiers-de-l’Isle-Adam - BP 405 - 75969 - Paris cedex 20 - France Tél. +33 (0)1 43 66 74 88 - Fax +33 (0)1 43 66 72 60 Service Publicité [email protected] BP 405 - 75969 Paris cedex 20 - France - Tél. +33 (0)1 43 66 74 88 - Fax +33 (0)1 43 66 72 60 Livraison par email (ADSL) : [email protected] Site www.jazzhot.net E-mail : [email protected] jazz hot® est édité par jazz hot Publications Sarl de presse - Capital 9146,94 e - R.C.S. Paris B 381 871 425 66, rue Villiers-de-l’Isle-Adam - BP 405 - 75969 Paris cedex 20 - France Printed in France/Imprimé en France Maquette : Ellen Bertet Impression : Imprimerie Pons - 06800 Cagnes-sur-Mer Diffusion : Vente par correspondace (VPC). Dépôt légal : à parution N° Commission paritaire : 0110 K 85978 N° ISSN : 0021-5643 © jazz hot ® 2009 Tous droits de reproductions réservés. Les textes, documents, photos envoyés à la rédaction ne sont pas rendus et leur envoi implique leur libre parution sous la responsabilité de leur auteur, producteur. Les chapeaux, titres, commentaires et textes non signés sont écrits par la rédaction. Les indications de marques et les adresses qui figurent dans les pages rédactionnelles sont données à titre d’information, sans aucun but publicitaire. jazz 22 hot < > Autodistribution jazz 23 hot Gary Lucas/Gerald Zbinden, Down the Rabbit Hole, Border Records (www.borderrecords.ch) Quinsin Nachoff, Horizons Ensemble, Autoproduit (www.quinsin.com) Natraj, Song of the Swan, Galloping Goat 3425 (www.natrajmusic.com) Antoine Pinilla-Munoz Trio, Through Ray’s Soul. Tribute II, Autoproduit (http://antoine.pinilla-munoz.9online.fr) Ronan Pinc Quartet, Rue de Dunkerque, Le Micor Bleu 007 (http://ronanpinc.free.fr) Dario Pinelli/Italian Gypsy Jazz Trio, Juste Wine About It!, Sympaty Records 2009-0011 (www.sympatyrecords.it) Ondrej Pivec, Overseason, Animal 006-2 (www.animalmusic.eu) Paulus Potters Trio/Milan Bonger, The Young Disciples, Sept 2610 (www.pauluspotters.com) Michel Prandi Electrip Trio, Electrip Vol. 2, MP-02 ([email protected]) Project Grand Slam, Play, Cakewalk 77 (www.projectgrandslam.com) Reptet, Chicken or Beef, Monktail 8 (www.monktail.com) John Rocco, Devotion, Coca Productions 1003 (www.roccojohnmusic.com) Meryl Romer, So Sure, Lady Pearl Music 001 (www.merylromer.com) Shades of Time, Siladette Awekening, Dreamscape 4762 (www.dreamscape.ch) Dave Siebels, With Gordon Goodwin’s Big Fat Band, PBGL 786052-8111-2 (www.bigphatb3.com) Spoonful, A Change of Heart, Spoon 001 (www.myspace.com/spoonful) Torben Snekkestad, Conic Folded, ILK 153 (www.ilkmusic.com) Norbert Stein: Pata Generators, Direct Speech, Pata 19 (www.patamusic.de) The Relatives, Trans Europ Connection, Relatives Records 20707-01 (www.relativesrecords.com) Trio Hot, Jink, Nemu Records 008 (www.nemu-records.com) Paul Van Kemenade, Two Horns and a Bass, Buma Stemra 2008 (www.paulvankemenade.com) Maria Ventura & Adventuram Trio, Une filo di Pazzia, TRJ 2008-0010 (trjrecords.it) Vrak’Trio, [TLS-BCN live], Label Manivelle 094922925176 (www.labelmanivelle.com) Peter Waters, Monogramme, Creative Works 1052 (www.creativeworks.ch) Mark Winkler, Till I Get It Right, FreeHam 0907 (www.freehamrecords.com) Phil Woods, The Children’s Suite, Jazzed Media 1040 (www.jazzedmedia.com) Wow, In the Vicinity of 317 East 32nd Street, Eld 18 (www.eldrecords.se) CDs rééditions Nocturne Bon temps rouler, Alligator 438 Mahalia Jackson, Complete Mahalia Jackson Vol. 6, Frémaux & Associés 1316 Louis Armstrong, Intégrale Vol. 6, The Complete: I Gotta Right to Sing the Blues 1931-1933, Frémeaux & Associés 1356 Clifford Brown, The Quintessence 1954-1956, Frémeaux & Associés 247 Manu Dibango, African Woodoo, Frémeaux & Associés 502 Claude Bolling, Rolling With Bolling/Intégrale 1973-1983, Frémeaux & Associés 5029 Boogie Woogie Piano Vol.3: From Jazz to Rhythm & Blues and Rock ’n’ Roll 1941-1955, Frémeaux & Associés 870 Socadisc 55 Years of Jazz, Delmark 914 Autodistribution (www.jamguy.com) Barbara Lynn, The Jamie Singles Collection 1962-1965, Jamie 3906 John Ellison, Back, Jamie 8001 (www.billbruford.com) Bill Bruford, The Summerfold Collection 1987-2008, Summerfold Records 022 Bill Bruford, The Winterfold Collection 1978-1986, Winterfold Records 010 DVDs • Larry Carlton & the Sapphire Blues Band, New Morning: The Paris Concert, Inakustik 6472 (Nocturne) • Al Foster Quintet, New Morning: The Paris Concert, Inakustik 6467 (Nocturne) • Allan Holdsworth/Alan Pasqua, Featuring Chad Wackerman and Jimmy Haslip, MVD Visual472 (www.alttudedigital.com) • Keith Jarrett/Gary Peacock/Jack DeJohnette, Live in Japan: 93/96, ECM DVD 177 2710 (Universal) • Uwe Kropinski, The Man Is a Guitar, Jazzwerkstatt 2001 (www.records-nordic.de) • Sivuca, Opoeta do som, Alo 006 (DG Diffusion-Spirale) • Tomasz Stanko/Marc Ducret/Ekkehard Jost, Das Weimarer Dreieck, Jazzwerkstatt 2000 (www.records-nordic.de) • Louis Vega, Capoeira: Roda o mundo, Alo 008 (DG Diffusion-Spirale) LIVRES compacts (www.arborsrecords.com) Rebecca Kilgore/David Frishberg, Why Fight the Feeling/Songs by Frank Loesser, Arbors 19356 Nick Payton and Bob Wilber, Swining the Changes, Arbors 19358 Randy Sandke, Unconventional Wisdom, Arbors 19365 Disques reçus du 1er octobre 2008 au 28 février 2009 The Warren Vaché-John Allred Quintet, Jubilation, Arbors 19369 The John Bunch Trio, Plays the Music of Irving Berlin (except one), Arbors 19376 CDs Nouveautés Jessica Molaskey, A Kiss to Build a Dream On, Arbors 19384 Abeille Musique Johnny Varro Swing 7, Ring Dem Bells, Arbors 19362 Guillaume De Chassy/Daniel Yvinec, Songs From the Last Century, Bee Jazz 009 Bucky Pizzarelli, So Hard to Forget, Arbors 19370 Dapp Theory, Layers of Chance, Contrology Records/Obliqsound 003 (www.CDBaby.com) Jean-Michel Albertucci, Etrange Fantaisies : Piano Solo, EMD 0801 Donna Bailey & Friends, All Because of You, DBS 004 Marcus Goldhaber, Take Me Anywhere, Fallen Apple 8450104819 Anticraft Michael Higgins, The Moon and the Lady Dancing, Michael Higgins Gregor Frei/AsminSextet, Land of Refuge, Altri Suoni 265 Music 6873073542 i.trio, Triosom, Altri Suoni 267 Christian Jacob Trio, Live in Japan, Wilder Jazz 0801 Gadamer, Gadamer, Altrisuoni 248 (www.fanfareduloup.ch) Unitrio, Page 1, AltriSuoni 249 La Fanfare du Loup, Frankenstein, un cadavre exquis, Loup Production 005 Inside Out, Standissimo, Altrisuoni 251 La Fanfare du Loup, Oh !, Loup Production 006 Thomas Silvestri Quintet, Les Sirènes, AltriSuoni 253 (www.improvisatoreinvolontario.com) Caryl Baker Quartet, Odessa, AltriSuoni 256 Gaspare De Vito, Passing Notes, Improvisatore Involontario 0011 Marcel Thomi, Organ-X, AltriSuoni 257 Dario De Filippo/Misato Hayashi, Excès d’identité, Improvisatore Aphid, Aphid, Altrisuoni 258 Involontario 0013 No Square, Le Pendu, AltriSuoni 259 (www.mutablemusic.com) Beuret/Kock/Vonlanthen, Synopsis, Altrisuoni 261 Alain Kiriki, Kirili et les Nymphéas, Mutable 17531-2 Tonee, Lowdownflows, Altrisuoni 262 Revolutionary Ensemble, Beyond the Boundary of Time, Mutable 17532-2 Olivier Nussbaum, Nussbaum, Altrisuoni 269 (www.philologyjazz.it) COD&S Pietro Lomuscio Trio, Standard Suite in Bb Major, Philology W 388.2 René Sopa, Carinhos Tango, RS 10 Titia Nesti Quartet, Canzoni Censurate, Philology W 394.2 Venanzio Venditti Quartet, Let’s Move On!, Philology W 395.2 Codaex (www.sophieduner.com) Sergio Gruz Trio, Carrousel, Aphrodite Records 106016 Sophie Duner String Sextet, The City of My Dreams, Autoproduit D.G. Diffusion Sophie Duner Quartet, The Rain in Spain, CIMP 341 Chet Baker/Enrico Pieranunzi, Soft Journey, Egea 140 (www.soundbrush.com) Discograph Roger Davidson/Raul Jaurena, Pasion por la vida, Soundbrush 1015 Giovanni Mirabassi Trio, Out of Track, Discograph 6142052 Carol Fredette, Everything in Time, Soundbrush Records 1016 (www.tusciainjazz.it) EMI Rick Margitza, One Special Night in Italy, Tuscia in Jazz 0801 Joe Lovano, Symphonica, Blue Note 50999 2 26225 2 Ray Mantilla/Tony Monaco/Flavio Boltro, A Night in Jazz, Tuscia in Jazz 0802 Aaron Parks, Invisible Cinema, Blue Note 50999 5 09011 2 Shawnn Lonteiro Quartet, ... One Night in the Castle, Tuscia in Jazz 0803 Traincha-Metropole Orchestra, Who’ll Speak for Love:Burt Bacharach (www.vocation-records.com) Songbook II, Blue Note 50999 520551 2 Nagual Orchestra, La Boîte à desseins, Vocation Records 1026 Harmonia Mundi Tarné Spilari, Ap i platsa, Vocation Records 1113 Archie Shepp, Phat Jam in Milano, Dawn of Freedom 0901 (www.wondercaprecords.com) Duke Robillard Duke’s Box, Dixiefrog 8657 Sam Phipps, Animal Sounds, Wondercap Records 07002 DJ Bonebrake Trio, The Other Outside, Wondercap Records 07003 Jazzophile-Jazztrade David Winoground, In the Ether, Wondercap Records 07004 Thierry Ollé Trio, Miss No, 0T 0801 Leonisa Ardizzone Quintet, The Scent of Bitter Almonds, Evening Star 114 L’Autre Distribution (www.leonisaardizzone.com) Loulou Djine, Zapad, Life Live ABL-171318-ED Ben Aronov Trio, Falling Grace, Autoproduction ([email protected]) Les Allumés du Jazz Anders Bast, Late Urgency, LongLife Records 0704 ([email protected]) Samuel Silvant Trio, Le vent du soir, Rude Awakening 2014 Abdelhaï Bennani Trio, There Starts the Future, Ayler 083 (www.ayler.com) Mosaic Music Chuck Bernstein, Delta Berimbau Blues, CMB Records 102844 Mariannick Saint-Céran, Song Song Song, Autoproduit (www.chuckbernstein.com) Riccardo Biancoli Trio, Bill’s Heaven to Bill Evans, Silta Records 0802 Musea (www.siltarecords.it) Avatar, Hands, Great Wings 3117 Bipolar, Euphrates, me jane, Autoproduit (www.bipolarjazz.com) Naïve Kristian Brink Quartet, Kristian Brink Quartet, Errabal 024 (www.errabaljazz.com) Yaron Herman Trio, Muse, La Borie LJ106 Ray Bryant, In the Back Room, Evening Star 114 (www.lpb.com/eveningstar) Nocturne Cedric Burnside & Lightnin’ Malcolm, 2 Man Wrecking Crew, Delta Groove Pink Turtle, Pop in Swing, Frémeaux & Associés 503 Music 127 (www.deltagroovemusic.com) Doudou Swing, Mister Django & Madame Swing, Frémeaux & Associés 870 Cafe Drechsler, Is Back, Hoanzl 495 (www.hoanzl.at) Rodolphe Raffalli, Le Retour, Label La Lichère 326 Rebecca Cline/Hilary Noble, Enclave Diaspora, Enclavejazz (www.enclavejazz.com) Benni Chawes, Up Close, Stunt 06142 Matt Criscuolo, Melancholia, M Records 1001 (www.jazzeria.com) Eddie Daniels/Roger Kellaway, A Duet of One, Ipo 1015 Ibrahim Electric, Absinthe, Stunt 06152 (www.iporecordings.com) Mikkel Nordso Band, Live, Stunt 06162 Darunam/Milan, The Last Angel on Earth, 64-56 Media LLC Jacob Dinesen Quartet, One Kiss too Many, Stunt 07022 (www.thelastangelonearth.com) Peter Fuglsang Quartet, File Under Purple, Stunt 07032 François Faure Trio, Emily, Guille Music 002 ([email protected]) Jazz Kamikaze, Travelling at the Speed of Sound, Stunt 07042 Bruce Friedman, O.P.T.I.O.N.S., pfMentum 054 (www.pfmentum.com) Orkhêstra International Terje Gewelt, Oslo, Resonant Music 21-2 (www.resonant-music.com) Banda Olifante, Banda Olifante, Felmay Records 7030 Vitaly Golovnev, To Whom It May Concern, Tippin’ Records 1105 Paul Jeffrey Quartet, We See, Imago Production 001 (www.tippinrecords.com) Rosa, The Gift, Kol 0001 Danny Green, With You in Mind, Alante 0614 (www.alanterecordings.com) Socadisc Alex Heitlinger, The Daily Life of Uncle Roger, Autoproduit TLB Triple Cross, Black & Blue 702.2 ([email protected]) Mourad Benhammou Quintet, Perk’s Snare, Black & Blue 703.2 Lisa Hilton, Sunny Day Theory, Ruby Slippers Productions 101 Abdu Salim Sextet, Du’s Dues Blues, Black & Blue 705.2 (www.lisahiltonmusic.com) John Burnett Swing Orchestra, West of State Street/East of Harlem, Houdini’s Cage, Memories of a Barber, El Gallo Rojo 314-22 Delmark 584 (www.elgallorojorecords.com) Rich Johnson, Up the Turret Mil, Loyal Label 004 (www.loyallabel.com) Sony-BMG Barbara King, Perfect Timing, CCC Music Group 88450102904 Eldar, Re-Imagination, Sony 88697 05837 2 (www.barbarakingjazz.com) Lyambiko, Saffronia, Sony 88697 23162 2 Eyran Katsenelenbogen, 88 Fingers, Eyran Records 9008 (www.eyran.com) Bebo & Chucho Valdés, Juntos para Siempre, Sony 88697 40816 2 Lisa Kirchner, In the Shadow of a Crow, Albany/Troy 1096 Igor Butman, Magic Land, Sony Classical 88697295132 (www.lisakirchner.com) Sphinx Saltman Knowles, Return of a Composer, Pacific Coast Jazz 74100 Claire Michael Quartet, All Jazz, Blue Touch 001-08 (www.pacificcoastjazz.com) Universal Peter Knudsen Trio, Impressions - A Tribute to Debussy and Ravel, Found Keith Jarrett Trio, Yesterdays, ECM 2060 177 4447 You Recordings 008 (www.foundyourecordings.net) Enrico Rava, New York Days, ECM 2064 177 2715 Giacomo Lariccia, Spellbound, Label Travers 012 (www.giacomolariccia.com) Richard Galliano/Brussels Jazz Orchestra, Ten Years Ago, Milan 399 235-2 Susanna Lindeborg’s Mwendo Dawa, A tAste of Four Free Minds, Serge Adam/Yuda Michail, Synomilia, Polytropon 045 LJCD 5248 (www.lj.records.se) Mark Alban Lotz, Bite!, Lop Lop 13310 (www.loplop.nl) The Puppini Sisters, The Rise & Fall of Ruby Wood, Verve 1748204 • Nicole Bertolt/François Roulmann, Boris Vian: le swing et le verbe, Editions Textuel • Steven Brower, Satchmo: Les Carnets de collages de Louis Armstrong, Editions de La Martinière • Maurice G. Dantec, Comme le fantôme d’un jazzman dans la station Mir en déroute, Editions Albin Michel • Fabrice Eulry, L’histoire de France en chantant, Editions Zurfluh • Alain Gerber, Frankie: Le Sultan des pâmoisons, Fayard • Hervé Gloaguen, A hauteur de jazz, Editions de La Martinière • André Minvielle, Gueules de voix, Editions Privat • Joaquim Paolo, Jazz Covers, Taschen • Nichole T. Rustin et Sherrie Tuckler, Big Ears: litening for Gender in Jazz Studies, Duke University Press • Quincy Troupe, Miles Davis, Cator Music, Editions Le Castor Astral • Zárate & Sampayo, Fly Blues, Futuropolis # des Numéros vraiment très spéciaux ! Spécial 98 Bessie Smith John Coltrane Sidney Bechet Dizzy Gillespie Thelonious Monk Album photo 97 Spécial 2003 Bud Powell René Urtréger Garnett Clarke Count Basie 3 Jazz Dance Spécial 97 Spécial 95 Nat King Cole Duke Ellington Ella Fitzgerald Thelonious Monk Joe Henderson Spécial 96 New Orleans Suite Ornette Coleman Charlie Parker Spécial 2000 Spécial 99 George Gershwin Erroll Garner Marcus Roberts Album Photos 98 Billie Holiday Lester Young Ben Webster Kansas City Boris Vian Jacques Pelzer Sal Salvador Album Photos 99 Spécial 2004 Ray Charles Earl Fatha Hines Sonny Criss Jazz Dance : Frankie Manning et Gregory Hines Spécial 2005 Art Blakey Coleman Hawkins Fats Waller Bill Coleman Spécial 2001 Count Basie Albert Ayler John Lewis Uri Caine Calendrier 2001 Spécial 2006 Clifford Brown, Howard McGhee, Fats Navarro, Booker Little, Louis Smith, Lee Morgan, Discographies Gospel Histoire du Hot Club de France La clarinette à La Nouvelle-Orléans Jimmie Lunceford Joshua Redman Gary Bartz Album photo 96 Spécial 2002 Art Tatum Phineas Newborn James Williams Count Basie 2 Calendrier 2002 Spécial 2007 Sonny Stitt Dexter Gordon Wardell Gray Gene Ammons Johnny Hodges