Jazz Hot 648 suppl. CDs ellen

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Jazz Hot 648 suppl. CDs ellen
www.jazzhot.net
la revue internationale du jazz
n° 648 - Supplément CDs
SUPPLÉMENT CDS
SUPPLÉMENT AU N° 648 - MARS 2009
< jazz hot >
Nouveautés
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élection
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Rééditions
écouverte
ndispensable
élection
sans distinction
L’actualité discographique continue d’être abondante. Si une bonne partie des grandes compagnies et des distributeurs
traditionnels réduisent leur production ou distribution de disques dans le jazz, quelques petits labels et de nombreuses
autoproductions compensent, pour l’instant, cette diminution des sorties des circuits traditionnels. Pour donner le plus large écho
à cette production, nous prolongeons la sortie de notre n°648 (Mars 2009) par ce supplément disques, qui restera disponible
gratuitement pendant 3 mois sur le site, avant de rejoindre des archives toujours disponibles mais payantes.
Mina Agossi
Enregistré les 17-18 août 2007, Pennsylvanie
Durée : 53’ 21’’
Palmetto 2131 (www.palmetto-records.com)
Simple Things ?
Simple Things ?, Feeling Good, Money, It
Hurts, Twisted, A Good Man Is Hard to
Find, Brittany, 1983, Aquellos Ojos Verdes,
What Do U Want ?, Funny, Dardanella,
Simple Things
Mina Agossi (voc), Eric Jacot (b), Ichiro
Onoe (dm), Manolo Badrena (perc), Fred
Dupont (mini moog) Ramos (rap)
Enregistré du 29 au 31 octobre 2007 à
Pernes-les-Fontaines
Durée : 44’ 39’’
Candid 79864 (www.candidrecords.com)
La voix de Mina Agossi est vraiment
exceptionnelle, et fondamentalement
jazz dans sa manière de l’utiliser. Pour
s’en convaincre, il suffit de l’écouter
dans « Dardanella », par exemple, un
bon vieux tuba-à-pépé, ou dans « Money » des Pink Floyd ou dans « A
Merman I Should Turn to Be» de Jimi
Hendrix, deux tubes-à-papa ou même
dans « Aquellos Ojos Verdes », pas
vraiment créé pour le jazz. Avec elle,
ça en devient et c’est son jazz à elle.
Pourtant, l’influence du pop jazz est
évidente, quand elle n’est pas débordante, comme sur le dernier titre, traité en rap et sur lequel j’éviterai des jugements esthétiques, car je suis
hermétique à la scansion aberrante du
rap, sur l’avant-dernière syllabe. La
voix de Mina Agossi, capable d’acrobaties défiant l’équilibre n’a pas besoin de grand soutien musical (elle
chante a capella de façon étonnante)
et les musiciens qui l’accompagnent
soulignent seulement sa grande virtuosité à elle. Il ne faudrait pas que
cela en devienne une limite, car on la
sent capable de chanter dans des
contextes beaucoup plus imposants.
Michel Bedin
Ben Allison
Little Things Run the World
Respiration, Little Things Run the World,
Four Folk Songs, Language of Love, Roll
Credits, Blowback, Jealous Guy, Man Size
Safe
Ben Allison (b, g), Ron Horton (tp, flh),
Steve Cardenas (g), Michael Sarin (dm)
+ Michael Blake (ts)
Avec tout le professionnalisme qui caractérise Ben Allison, cette musique
extrêmement finement réalisée est
d’une qualité dormitive peu commune. Les ambiances étales, aux pulsations mécaniques et aux longues notes
d’automne, s’étirent dans des improvisations qui montent en volume mais
pas en intensité émotionnelle. John
Scofield est le modèle de Steve Cardenas, avec une pointe de Bill Frisell
qui est de rigueur pour cette musique
d’évocation poétique (c’est sa qualité) qui n’est finalement rien d’autre
que de la pop-folk instrumentale, improvisée, sophistiquée mais aux aspérités purement imaginaires. Le jazz
est décidément un tremplin de départ
pour de nombreux musiciens. Il est
surprenant qu’ils puissent encore se
penser jazzmen – hormis pour des raisons de circuit économique – quand
tout leur être tend avec naturel à jouer
d’autres musiques.
Jean Szlamowicz
Alula
Anémokory
Yves à fleur de peau, Les 7 marches,
Idouma, Pieds nus sur la terre sacrée, Petite
étoile souterraine, Vénus septentrionale, Ni
3615 ni bebop, Promenade dans la canopée
Christophe Lehoucq (as, guimb), Philippe
Dalmasso (g), Fabricio Nicolas (b), Clément
Barboza (dm, perc), Ahmet Male (voc),
Christian Magret (voc) Marc Laverty (g)
Durée : 58’
Aphrodite 106008-8
(www.aphrodite-records.com)
Disparate, c’est un peu le mot qui
vous vient au bout de la plume,
quand vous avez écouté le CD Anémokory du groupe Alula. On passe
sans barguigner de la musique planante façon seventies (« Promenade
dans la canopée ») à un morceau rappelant Cannonball Adderley (« Ni
3615 ni bebop »). On passe aussi de
la rythmique africaine à la musique
improvisée européenne comme si le
compositeur Christophe Lehoucq
(sax, guimbarde) avait tenu à faire le
catalogue de tout ce que Alula sait
faire. Nul doute que Marc Laverty
qui joue de la guitare dans le style de
Jimi Hendrix, que Philippe Razol au
sax soprano et au synthétiseur, que le
chanteur Ahmet Male, que le guitariste Pascal Dalmasso, le bassiste Fabrizio Nicolas ou le batteur percussionniste Clément Barbaza ne soient
de bons musiciens, mais leur éclectisme finalement les dessert.
Michel Bedin
Serge Adam
Yula Michail
Synomilia
Ta Anthi, Pull My Daisy, Ne luis (sic) dis pas,
Synomilia
Yula Michail (voc), Serge Adam (tp)
Enregistré à Athènes le 20 février 2007 et à
Salonique le 21
Durée : 43’ 51’’
Polytropon 045 (Universal)
Peut-on appeler ça de la musique ?,
non, plutôt d’onomatopées expérimentales, peut paraître totalement
consternant. Des textes en grec (« Ta
Anthi »), en anglais (« Pull My
Daisy »), en français, dits n’importe
comment avec des musiques plus ou
moins planantes derrière, dites-vous.
Mais non, vous expliqueront les
« spécialistes », les Fleurs (« Ta
Anthi ») sont dits de façon mécanique
et précipitée, le texte en anglais, de
Ginsberg et Kerouac, l’est de façon
sensuelle et provocante et non pas
façon Marilyn Monroe faisant prout
ma chère, comme vous le prétendez,
et le texte en français est dit en pleurant, car c’est triste. C’est laid et ça
vous gonfle, dites-vous ? Ça se voit
que vous n’êtes pas un « spécialiste ».
Vous n’y connaissez rien.
Michel Bedin
Special Alligator
J. J. Milteau présente
Bon Temps Rouler
Titres communiqués dans le livret
Enregistré entre 1971 et 2004
Durée : 1h 13’ 32”
Alligator 438 (Nocturne)
jazz 2 hot
Un bon panorama du catalogue Alligator et en même temps du blues (au
sens large) des années 1970 à nos
jours. Ce label est né en 1971 grâce
à Bruce Iglauer qui, à 24 ans, découvre Hound Dog Taylor, spécialiste de la guitare slide, dans le ghetto
de Chicago (titre 5, « Gonna Send
You Back to Georgia »). Bruce
Iglauer vint au blues dans les années
1960 grâce aux Rolling Stones et à
John Mayall, et les années 1970 furent porteuses pour le blues et donc
pour Alligator : Big Walter Horton et
Carey Bell (hca en si bémol) (1972,
« Little Boy Blue »), Frank Son Seals
(1973, « Cook Now Baby »), Fenton
Robinson (1977, « As the Years Go
Passing By »), Jimmy Johnson (1978,
« Serves Me Right to Suffer »),
Pr. Longhair (son dernier disque,
1979 : « Her Mind Is Gone » avec
Dr. John, g), Lacy Gibson (g, voc)
(1979, « Drown in My Own Town »).
Le retour au blues paraît bien installé et le label aussi : Queen Sylvia
Embry (1980, « Tired of Being Pushed Around »), Albert Collins et
Johnny Copland avec Robert Cray
(1985, « Black Cat Bone »), Lazy
Lester (hca en si bémol) (1988, « I
Done Got Over It »), mais on glisse
aussi vers la soul avec Delbert McClinton (1989, « I’ve Got Dreams to
Remember » d’Otis Redding).
Iglauer s’ouvre au blues-rock (Johnny Winters), et à force d’ouvertures
le blues (comme le jazz) devient une
entité floue. On enregistre et on écoute de tout : Charlie Musselwhite (g)
(1993, « Stingaree » au cœur du
sujet), Floyd Dixon (1996, « Hey,
Bartender » que reprendront les Blues
Brothers), Big Moose Walker (« Sunnyland Blues »), Corey Harris (« God
Don’t Ever Change »), W. C. Clark
(2002, « Let It Rain »), Cephas &
Wiggins (successeurs de Sonny Terry
et Brownie McGhee : 2002, « Forgiveness »), Mavis Staples (2004,
« God Is Not Sleeping »), Lurrie Bell
(2004, « Trouble in My Way »),
Holmes Bros (2004, « We Meet We
Part We Remember »), ça tire vers le
blues, le gospel, le folk, la soul. Que
du bon !
Michel Laplace
Amethyst
Naissance
Naissance, Voyage, Spin Dream, Printemps
noir°, Horizon, Luna*, Festival
Rodrigue Lecoq (clav), Frédéric Charpentier
(b), Fabrice Changel (dm, perc)
Enregistré à Meaux, Pré Saint Gervais° et
Colombes*
Durée : 52’ 09’’
Great Winds 311AR (Musea)
Amethyst, c’est composé Fabrice
Changel (dm, perc), Frédéric Carpentier (b) et Rodrigue Lecoque
(clav). Ce trio vient de sortir Naissance son premier album pour le
label Great Winds. Ici pas de surprise, on aime la fusion et on le revendique. Les nappes des claviers sont
éloquentes et la basse de Frédéric
Charpentier slappe avec force. Les
références à Weather Report sont tout
de suite très présentes (« Naissance »), mais les sources puisent aussi
chez d’autres formations comme
Spyo Gyra (« Voyage ») ou Lyle
Mays, le clavier du Pat Metheny
Group (« Printemps noir »). Fabrice
Changel fait chalouper les musiques
ainsi créer pour leur donnée une certaine intensité. Un album sympathique à écouter sans retenue comme
le bien nommé « Luna ».
Michel Maestracci
Leonisa Ardizzone
The Scent of Bitter Almonds
Une volonté de tropicaliser certains
airs (« Take the ‘A’ Train »), de rechercher des variations alambiquées
sur certains autres (« Midnight
Sun »), de laisser la place aux musiciens qui l’accompagnent, notamment Jess Jurkovic au piano, une
voix sans grande énergie, mais
convaincante, telles sont les caractéristiques de Leonisa Ardizzone, chanteuse de jazz. C’est un jazz monkien
Michel Bedin
Vincent Artaud
La tour invisible
12 titres : voir livret
Vincent Artaud (p, g, voc), Frédéric
Couderc (s), Julien Chirol (tb), Fabrice
Moreau (dm) Frank Agulhon (dm), Bertrand
Cervera (vln), Sabine Tavenard (fl), Thomas
Savy (cl), Lionel Belmondo (fl, ts), Pierrick
Pédron (s)
Enregistré aux studios Sequenza en 2006
Durée : 49’ 51’’
B-Flat 6132662 (Discograph)
Sur le livret on dit qu’Artaud s’intéresse au cycle du Graal et des
légendes de la Table Ronde. Cela est
bel et bon, mais Artaud n’est pas
Wagner, d’ailleurs il ne prétend certainement pas être de ce côté-là de la
musique. Disons-le tout de suite, ce
disque n’a pas de rapport avec le jazz,
même en pratiquant une gymnastique
sémantique. On trouve bien quelques
bribes de pulsations ici ou là, mais ça
ne suffit pas. On a affaire à une belle
écriture, assez romantique, utilisant
les effets de la musique répétitive
d’où émerge de temps en temps un
solo bien venu. Artaud tient un discours qui « m’émerveille » : « Evoquer un dialogue entre le créé et
l’incréé, le réel et l’irréel, le conscient
et l’inconscient… On est beaucoup
plus que ce qu’on imagine être… »
Diable ! vaste programme comme
dirait l’enchanteur Merlin. Par contre
il y a une savante utilisation des
moyens de production du son mêlée
aux instruments dans une écriture
flamboyante. J’en reconnais les qualités formelles mais je reste à côté,
dans l’ennui.
Serge Baudot
Her, Put on a Happy Face, I Didn’t Know
What Time It Was, Tetragon, Gentle Rain,
Girl From Ipanema, How Insensitive.
Paul Jost (voc, ha & g), Tim Lekan (b), Jim
Ridl (p), Bob Shomo (d).
Enregistré les 2/07, 2/09 & 4/06 2006 a
Morning Star Studios, Spring Hall, PA
Durée : 1h 10’ 02”
Dreambox Media 1106
(www.dreamboxmedia.com)
cantar, Sept jeunes et fiers maris, La caille,
Tout Bibi, Ballade canon, Rondeau des
Lurdes, Dagan Gryr, Caravan, La mort qui
rode
Alain Gibert (tb), Jean Luc Capozzo (tp),
Jean Paul Autin (s), Géraldine Keller (voc),
Gilles Chabenat (vielle à roue)
Enregistré en janvier 2007, Francheville, 69
Durée : 55’ 29’’
Arfi 041 (Abeille Musique)
Venu tout droit de Pennsylvanie, ce
petit album mérite le détour à plus
d’un titre. Il confirme tout d’abord le
talent du pianiste John Ridl qui l’année passée avait attiré l’attention de
Jazz Hot (cf. les chroniques de décembre/janvier 2007, n° 635). Soliste inventif, remarquable d’efficacité,
cet ancien sideman de Pat Martino et
de Dave Liebman, possède la science du comping sur le bout des doigts.
Sa capacité naturelle à s’emparer de
toutes les occasions afin de mettre le
soliste en valeur, le stimuler, lui susciter quelques pistes en fait un musicien tous terrains irréprochable. Ce
cd est aussi l’occasion de découvrir
Paul Jost, qu’il serait faux de
confondre avec son homophone : un
richissime industriel d’obédience républicaine. Elevé dans le New Jersey,
le Paul du disque, fait partie de ces
musiciens de l’ombre qui se bâtissent
une carrière formidable à l’abri de
tout fracas médiatique. Choix ou pas,
allez donc faire un tour sur son site ;
on ne peut pas vraiment dire qu’il a
démérité de la patrie ! Dans ce volume, ce multi-instrumentiste doué se
distingue à l’harmonica très roots et
au chant à la manière de Marc Murphy tant pour le grain de voix que
pour le phrasé. A haute dose, faut être
inconditionnel ! Mais certaines
plages sont particulièrement réussies ; la relecture du thème des
Beatles « And I Love Her » en fait
partie.
Quoi qu’il en soit, ces quatre-là s’entendent comme larrons en foire pour
nous amener dans leur univers sonore constitué d’un répertoire très
éclectique d’où émerge une seule
composition originale : « Dialogues,
pt. 2 ». A découvrir.
Avec l’Arfi on est souvent dans
l’étrange, l’inhabituel, avec des trucs
qui dérangent. Quand on lit l’instrumentation pour ce disque on se demande ce que ça va donner. Eh bien
c’est formidable ! Quand la trompette joue, le trombone et le sax assurent
la rythmique en jouant par exemple
staccato, comme sur « Moulin noir »,
et ça marche du tonnerre de dieu. Capozzo possède un son cuivré, un
phrasé souple, une belle aisance de
l’extrême grave au suraigu, et des
idées plein la trompette. On peut se
demander ce que vient faire une vielle à roue dans un disque de jazz, surprenant mais ça fonctionne, du fait
qu’on peut produire du rythme avec
la manivelle. On peut apprécier la
chose sur « La caille » une bourrée
boppée avec en plus la voix en onomatopée à l’unisson. Un portrait de
Bibi Anderson tout de charme vêtu,
« Tout Bibi », où les trois principaux
musiciens font plus de musique que
parfois certains big bands. Dans
« Dagan Gryr » la chanteuse est
époustouflante, elle passe du grave
au suraigu avec facilité et souplesse,
et n’est pas sans rappeler Tamia. A
noter une jolie ballade « Ballade
canon » sur laquelle les trois cuivres
laissent chanter leur lyrisme. Et deux
perles rares, un « Saint James Infirmary » de derrière les souvenirs de
New-Orleans intitulé « Sept jeunes et
fiers maris », et un « Caravan » en
valse. Un disque qui décape, sort des
entiers habituels et réjouit à la fois.
Jean-Jacques Taïb
The Antfarm Quartet
Dialogues, pt.2
The Days of Wine and Roses, Centerpiece,
Sun on My Hands, Let Me call You
Sweetheart, Dialogues, pt.2, And I Love
Apollo
Adieu les filles
Moulin noir, Adieu les filles, Amor mi fa
Serge Baudot
Nanny Assis
Double Rainbow
Double Rainbow, A Rà, Bilhete, O Pato,
Nenhum, Mas Que Nada, Melhor Refrão,
Magalenha, Sorrir, Brasileirinho, Folhas
Secas, Solsinha Dali Tutu, Kiss from a Rose,
Passarim, Revolução Rural, Chovendo Na
Roseira
Nanny Assis (voc, g, perc, dm, bck voc),
Amis des arbres, promeneurs des forêts qui ramenez de vos balades souches pourries et racines tordues !
Mes objets gardent dans leurs fibres un peu de cette existence révolue: bouts d’écorce, nœuds, cernes et blessures
racontent l’histoire de ces habitants de la forêt.
Faites entrer la forêt chez vous !
jazz 3 hot
compacts
My Romance, Falling Down, Midnight Sun,
Joy Spring, Take the A Train, Blues on the
Corner, On the Ropes, Willow Weep for
Me, Queen of the Universe, Scary Face,
The Architect’s Lament, Well You Needn’t
Leonisa Ardizzone (voc), Chris Jennings (g),
Jess Jurkovic (p), Bob Sabin (b), Bob Bowen
(b), Justin Hines (dm, perc)
Date et lieu d’enregistrement non précisés
Durée : 1h 02’ 46’’
Autoproduit (www.leonisaardizzone.com)
par certains aspects qu’elle chante en
laissant, comme dit précédemment,
beaucoup de place aux accompagnateurs. Outre le pianiste, il y a aussi le
guitariste, Chris Jennings, compositeur de quelques morceaux (« Falling
Down », « On the Ropes », « Queen of
the Universe ») bien écrits. Au total,
un CD de jazz agréable.
compacts
Eumir Deodato (p), Oriente Lopez (p, fl),
Guilherme Monteiro (g), Romero Lubambo
(g), Michael Leonhart (tp, g, b), John
Patitucci (b), Sergio Brandao (b), Paulo
Braga (dm), Marivaldo Dos Santos, Marcio
Sapel-Garcia (perc), Jorge Continento (fl),
Erik Friedlander (cello), Pedro Ramaos
(cavaquinho), Dril Kuadros (voc, bck voc)
Enregistré à Brooklyn, date non précisée
Durée : 1h 05’ 56’’
Blue Toucan Music
(www.bluetoucanmusic.com)
Nanny Assis n’est pas un inconnu au
Brésil. Ila débuté sa carrière comme
batteur et percussionniste ce qui lui
a permis d’évoluer dans des groupes
très variés. Il a accompagné Eumir
Deodato, Arto Lindsey, Jay Leonhart,
Lionel Loueke, Romero Lubambo,
Nilson Matta ou John Patitucci pour
n’en citer qu’une partie. Double
Rainbow est son premier album et le
line-up est assez phénoménal, puisqu’on retrouve de nombreux anciens
partenaires du guitariste chanteur.
L’ambiance générale qui se dégage à
l’écoute de Double Rainbow est tout
de suite très agréable. Il est vrai que
le chanteur revendique Chet Baker et
Joao Gilberto comme principales influences. « Double Rainbow » représente bien l’idée musicale générale
que l’artiste veut transmettre. Un mélange de paroles brésiliennes et américaines sur fond de cordes avec un
background jazz, la trompette de Jay
Leonhart, sa voix très prenante et des
chœurs qui laissent rêveur. Une belle
réussite ! « Mas Que Nada » de Jorge
Ben se situe dans la même lignée
avec la flûte enchanteresse d’Oriente
Lopez. La tradition a sa place dans
cette production sophistiquée (« Brasileirinho »). Quelques autres petites
pépites jalonnent cette belle galette
comme « Malhor Refrao » de Nanny
Assis avec la présence d’un combo
de choix, Deodato (p), Patitucci (b) et
la voix de Drill Kuadros ou encore
« Sorrir » de Charlie Chaplin. Un
album qui met du baume au coeur et
du soleil dans l’esprit.
Michel Maestracci
Tom Baker
Look What I Found
Sampled, Waiting Room, Grace, Through a
Glass Abstractly, Family of Four, Song for
Ludmilla, Anton and Louis, Free Steps,
Metamorphosis Happens, Dancing in the
Ether
Tom Baker (g), Jesse Canterbury (cl, bcl),
Brian Cobb (b), Greg Campbell (dm, perc)
Date et lieu d’enregistrement non précisés
Durée : 1h 01’ 06’’
Present Sound Recordings 0701
(www.presentsounds.com)
Peu voire pas d’informations sur
cette formation emmenée par le guitariste Tom Baker. La musique proposée est un mélange d’improvisation, de sonorités plus traditionnelles
chez Mozart que le Duke, avec la
basse clarinette de Jesse Canterbury
(« Look What I Found »). Bien sûr, il
y a de temps en temps des réminiscences d’Ornette Coleman ou un
autre maître du jazz de la tendance
free, mais rien de bien exaltant
(« Grace »). Alors on attend une étincelle, une vibration particulière pour
nous faire aimer ce projet, mais rien,
le désert total. Au lieu de ça, on a
droit à une complainte de la clarinette, rien de bien gai (« Family of
Four »). On patiente jusqu’à « Metamorphosis Happens », mais la métamorphose ne se produit pas. On a
plutôt envie de vite ranger le disque
dans son emballage cartonné et de
passer à autre chose de plus vibrant,
de plus émouvant.
Michel Maestracci
Bconnected
Tabula Rasa
Titres et renseignements discographiques
communiqués sur le livret.
Enregistré à Lausanne, date non
communiquée
Durée : 44’ 02”
Altrisuoni 0504 (Anticraft)
Giancarlo Nicolai
La sorvegliante del tempo
Titres et renseignements discographiques
communiqués sur le livret.
Enregistré en juillet 2003, Zürich
Durée : 1h 02’ 10”
Altrisuoni 227 (Anticraft)
Date et lieu d’enregistrement non précisés
Durée : 38’ 32’’
SDRM 57499 (http://susanna.bartilla.fr)
communiqués sur le livret
Durée : 45’ 17”
Philology W 281 (www.philologyjazz.it)
Notre Michel Bedin a rédigé les liner
notes de So Viel Glück. On peut rappeler brièvement le contenu de ses
écrits pour éventuellement compléter
et apporter un éclairage nouveau. Il
est un fait incontournable, la langue
allemande en jazz n’est pas ce qui se
fait le plus et là, Susanna nous ouvre
de nouvelles voies. Le répertoire retenu est lui aussi assez particulier.« Susanna Bartilla a repris des
musiques de films, d’opérettes et de
variété qui ont connu le succès en Allemagne dans les années 30 et 40 au
point de devenir immortels… » Pourtant quand elle utilise la langue de
Shakespeare elle n’est pas mal non
plus. Les notes étincelantes du piano
de Luc Triquet mettent en avant sa
voix mellow (« Speak Low »). Benoist Raffin (dm) parvient à construire un beau chemin pour permettre à
la chanteuse de laisser sa voix s’envoler sur une chanson éternelle
(« Autumn Leaves »). En revanche,
« Lili Marleen » coule de source pour
une germanique et c’est avec douceur
que ses partenaires lui créent un halo
de lumière pour nous laisser imaginer
la belle Marlène. « Susanna swingue
avec naturel, c’est une chanteuse
avec qui il va falloir compter. » Il a
raison Michel Bedin !
On ne s’attardera pas sur cet hommage totalement raté de nos cousins
transalpins au chanteur Lou Reed.
Leur manque essentiel de culture jazz
et de… niveau musical en sont les
raisons principales. Prendre des
thèmes vraiment insipides – je ne
parle évidemment pas des chansons
de Broadway ou d’ailleurs – pour les
relire de manière jazzy est d’une difficulté fantastique pour qui veut relever le défi ! L’imagination et les qualités musicales requises sont
démultipliées. Tel n’est hélas pas le
cas ici, tant s’en faut. Et la décence
nous interdit d’aller plus loin.
Michel Maestracci
Alain Tissot
Bertrand Beruard
Cedric Hanriot
Les Jazzventures de Pinocchio
Titres et renseignements discographiques
communiqués sur le livret.
Enregistré en Suisse, date non
communiquée
Durée : 50’ 36”
Altrisuoni 229 (Anticraft)
Voilà trois albums luxueusement
agencés – pas moins de deux livrets
bilingues pour le second ! – qui ont
en commun de ne rien avoir en commun – pour faire court – avec le
monde du jazz. De la World Music
passe-partout aux rendus sonores affligeants d’un petit cénacle de guitaristes en fusion plutôt molle via « les
jazzventures » du malheureux Pinocchio déjà lourdement handicapé, rien
ne vient ici de près ou de loin rappeler les éléments fondamentaux chers
au jazz. Raison de plus pour éviter
d’en dire davantage.
Electrify My Soul
12 titres : voir livret
Cédric Hanriot (p, clav), Bertrand Beruard
(b), Franck Agulhon, Arnaud Renaville
(dm), plus 17 musiciens : détails sur le livret
Enregistré : ni date, ni lieu
Durée : 49’ 12’’
Cristal/frogNstein 0611 (Abeille Musique)
Le seul véritable jazzman sur ce
disque est le batteur Franck Agulhon
qui d’ailleurs fait merveille sur les
quelques titres où il apparaît. Les
autres musiciens viennent de la scène
Nu-Jazz, French Electric, vaguement
hip hop. Dans ce disque on se trouve
devant un jazz fusion d’époque, sans
en avoir ni la qualité, ni la force. C’est
bien fait, plutôt agréable, mais enfin
c’est loin « d’électrifier l’âme », ou
alors il faut y ajouter des piles de
jazz !
Jean-Jacques Taïb
Serge Baudot
Susanna Bartilla
Sabrina Bighignoli
So Viel Glück
Style It Takes
Sei Lieb zu Mir, Für eine Nacht voller
Seligkeit, Speak Low, Bei dir War es immer
so schön, Autumn Leaves, Bel Ami, Kann
denn Liebe Sünde sein ?, Lili Marleen,
Liebling mein Herz lässt dich grüssen,
Sonntag im Glück
Susanna Bartilla (voc), Luc Triquet (p),
Claude Mouton (b), Benoist Raffin (dm)
Venus in Furs, Berlin, Caroline Says II,
Vicious, Perfect Day, I’m Waiting For My
Man, Heroin, Style It Takes
Sabrina Bighignoli (voc), Ottavio
Giacopuzzi (ts, ss & ha), Andrea Temporin
(p), Enrico. Terragnoli (b), Paolo. Mappa
(dm & perc)
Date et lieu d’enregistrement non
jazz 4 hot
Jean-Jacques Taïb
Mario Biondi
Handful of Soul
A Child Runs Free, No Mercy for Me, This Is
What You Are°, Rio de Janeiro Blue, Slow
Hot Wind, A Handful of Soul, Never Die,
On a Clear Day (You Can See Forever), Gig,
I Can’t Keep From Cryin’ Sometimes, No
Trouble on the Mountain, I’m Her Daddy
Mario Biondi (voc), Fabrizio Bosso (flh, tp),
Daniele Scannapieco (ts), Luca Mannutza
(p), Pietro Ciancaglini (b), Lorenzo Tucci
(dm), Sandro De Bellis (perc)°, Gianluca
Petrella (tb)°
Enregistré en janvier 2006, à Bergame (It)
Durée : 55’ 44’’
Schema 406 (EMI Music)
Mario Biondi possède la voix d’un
crooner, avec des relents de Paolo
Conte et des intonations d’un vieux
bluesman. Handful of Soul est son
premier album. Méticuleux, le chanteur s’est entouré d’une équipe solide où l’on repère immédiatement Fabrizio Bosso (tp), un trompettiste
romantique qui perpétue la tradition
italienne pour cet instrument (Enrico Rava, Paolo Fresu). Avec lui, Luca
Mannutza (p), Daniele Scannapieco
(ts), Pietro Ciancaglini (b) et Lorenzo Tucci (dm) constituent l’épine
dorsale du projet. Le répertoire est
bien pesé avec des reprises bien ciblées (Booker T . Jones, Al Kooper)
et des créations. Mais c’est quand il
se frotte aux sonorités ouatées de
Bosso que le crooner est le plus en
mesure de donner ce qu’il a de
meilleur en lui (« Never Die », « I’m
Her Daddy »). Les thèmes s’enchaînent avec élégance et l’on est tout
surpris de se retrouver aussi rapidement au bout de la galette. Notre mémoire immédiate se remémore alors
les douces ballades entendues (« On
a Clear Day ») et les chansons plus
enlevées (« I Can’t Keep from Cryin’
Sometimes ») avec la pression de la
section de soufflants qui s’en donne
à cœur joie. Une belle production qui
mérite que l’on s’attarde sur cet
album pour découvrir tous les bons
aspects de Mario Biondi
Michel Maestracci
Durée : 1h 12’ 25”
Blue Note 0946 3 91532 2 (Emi)
Brian Blade
Season of Changes
Rubylou’s Lullaby, Return of the Prodigal
Son, Stoner Hill, Season of Changes, Most
Precious One, Most Precious One (Prodigy),
Improvisation, Alpha and Omega, Omni
Brian Blade (dm), Jon Cowherd (p, org,
clav), Kurt Rosenwinkel (g), Myron Walden
(as, bcl), Melvin Butler (ts), Chris Thomas (b)
Enregistré du 10 au 13 octobre 2007
Durée : 46’ 26’’
Verve 0602517610477 (Universal)
Jean Szlamowicz
Terence Blanchard
A Tale of God’s Will (A Requiem
for Katrina)
13 titres
Terence Blanchard (tp), Brice Winston (ts,
ss), Aaron Parks (p), Derrick Hodge (b),
Kendrick Scott (dm, perc), Zach Harmon
(perc) & the Northwest Sinfonia
Enregistré à Los Angeles, date non
précisée
Yves Sportis
Jane Ira Bloom
Mental Weather
A More Beautiful Question, Ready for
Anything, Multiple Choice, Mental
Weather, Luminous Bridge,
Electrochemistry, Cello on the Inside, What
to Wear I : Activewear, II : Easy Knit, III :
The Reasons for Return, IV : Clothes That
Question, Firts Thouhgs/This Nearly Was
Mine
Jane Ira Bloom (ss, live elctronics), Dawn
Clement (p, elp), Mark Helias (b), Matt
Wilson (dm, perc)
Enregistré les 1er et 2 juin 2007, New York
Durée : 48’ 32’’
Outline 139 ([email protected])
Dépouillement, langueur, évanescence, tels sont les qualificatifs qui
collent à la musique développée par
Jane Ira Bloom. On a l’impression
que l’artiste cherche au plus profond
d’elle-même quelque chose à exprimer et ça se traduit par une certaine
platitude (« A More Beautiful Question »). Parfois, ces titres donnent
l’impression de posséder davantage
de vigueur, mais ça ne reste qu’une
illusion auditive. Pourtant, le Fender
de Dawn Clement, la basse de Mark
Helias ou les « percus » de Matt Wilson pourraient donner plus d’allant à
la musique de la saxophoniste, mais
tout se joue avec une trop grande retenue. Le corps n’a pas vraiment
droit à l’expression. Seul le mental
a le pouvoir de dire ce qu’il ressent.
À mi-parcours, le CD ne nous fait
toujours pas décoller et ça ne s’arrange pas avec la seconde partie.
Certes, « Electrochemistry » bénéficie d’une pulse plus enlevée, mais
tout cela reste très insuffisant. Avec
Mental Weather, il faut se poser des
questions et les bonnes pour apprécier les chemins offerts par la Dame
au saxophone.
Formé à la musicologie à l’Université de Bordeaux puis à Berklee et à
New York, Vincent Bourgeyx s’est
frotté à de nombreux musiciens d’envergure, comme Al Grey avec qui il
a tourné pendant deux années, ainsi
que Jane Ira Bloom, Billy Pierce,
Graig Handy, créant même un trio
avec Bobby Durham et Pierre Boussaguet. Pourtant sa musique ne ressemble en rien à sa carte de visite. La
toute première note — qui donne le
ton de l’album entier — suffit à classer sa musique dans l’évanescence
harmonique européenne qui produit
un mélange méditatif et automnal
ayant peu de rapport avec le jazz. Le
colorisme de Karl Jannuska est parfaitement réalisé et tout à fait en rapport avec les atmosphères pianistiques mais on comprend mal
l’intérêt de la formule du duo si c’est
pour cantonner le batteur à ce rôle
arythmique. D’un point de vue expressif, on est entre Chick Corea et
Richard Clayderman : c’est mièvre et
démonstratif, l’ambiance prenant le
pas sur l’expression. La maîtrise
technique ne fait pas tout, la sensibilité convenue et les effets de
manches restant peu convaincants
sur le plan artistique.
Jean Szlamowicz
Howard Britz
Here I Stand
Yaakology, Oceans, New York Roast,
Goodbye, for Dad, Lucky Friday the 13th,
Brown & Sizzle, Scatterbug, Martha’s Song
Howard Britz (b), David Smith (tp, flh),
Casey Benjamin (as), George Colligan (p),
Sylvia Cuenca (dm)
Enregistré le 19 octobre 2007, Brooklyn, NY
Durée : 48’ 05’’
Tee Zee Records 967 066
(www.howardbritz.com)
Avec Here I Stand, Howard Britz
Michel Maestracci
ambitionne de démontrer que le jazz
actuel peut être accessible, mélodique, groovy, intelligent et honnête
par rapport à la tradition première.
Reste à le démontrer musicalement.
Pour cela, le contrebassiste s’est entouré d’excellents musiciens qui
s’expriment dans le même registre
que lui. Le répertoire est varié
puisque l’on trouve des thèmes latins
(« Yaakology »), où la basse du leader éclate comme un levé de lune
avec de belles interventions de George Collingan (p) et des phrases carrées de Sylvia Cuenca (dm). Des
Morceaux plus rapides (« New York
Roast ») avec des unissons trompette-saxophone intéressants pour introduire le sujet et une ballade dédiée au
père d’Howard Britz récemment décédé (« Goodbye, for Dad »). Sur les
quatre premiers thèmes, le challenge
relevé est largement gagné. Le reste
de l’album confirme cette réussite
car les musiciens prennent plaisir à
développer les thèmes écrits par le
bassiste. « Brown & Sizzle » écrit par
Ray Brown permet de bien mettre en
exergue le travail du bassiste avec,
encore une fois, un bel accompagnement du pianiste. L’album se termine avec un petit clin d’œil à Martha,
sa femme, qui démontre une fois de
plus qu’il parvient à mettre en musique et pour notre plus grand plaisir l’émotion qu’il ressent.
Michel Maestracci
David Buchbinder
Odessa/Havana
Lailadance, Impresiones, Cadiz, Next One
Rising, Prayer, Colaboracion, Freylekhs
David Buchbinder (tp), Hilario Duran (p),
Aleksander Gajic (vln), Quinsin Nachoff (s,
cl), Roberto Occhipinti (b), Mark Kelso
(dm), Dafnis Prieto (dm), Rick Shadrach
Lazar (perc), Jorge Luis Papiosco Torres
(perc), John Gzowski (oud)
Date et lieux d’enregistrement non
précisés
Durée : 50’ 00
Tzadik 8121 (Orkhêstra International)
Musicien de klezmer, de fusion arabe
et de musique gitane, le trompettiste
La légende
en librairie !
160 pages - 29,95 E
Vincent Bourgeyx
Karl Jannuska
Un Ange qui Ricane
Alice, Beaux Dommages, Choral,
Comptine, For Iris, For KJ, From the Left,
Jiji, Miss Kelly, Mozaique, Nid de Grain, I’ll
jazz 5 hot
compacts
Nouveau naufrage dans l’évolution
du jazz : le talentueux Brian Blade et
son Fellowhip Band font dans la musique d’ambiance. Avec un guitariste de rock qui ressemble tellement à
Kurt Rosenwinkel que ça doit être lui
et des atmosphères entre méditation
et musique d’ascenseur, la minutie
des arrangements et des sonorités
multiples n’aboutit qu’à une musique impersonnelle, ondoyante et
dont la séduction est celle des plats
gastronomiques sous-vide. Melvin
Butler est dans la lignée de Mark
Turner et si Myron Walden provoque
parfois un sursaut, la musique est tellement préparée et plate, extrudée
pour tout dire, que l’excellence technique – qui est celle des produits industriels – ne génère que le désintérêt. Comment faire une musique
aussi insipide avec des ingrédients de
cette qualité ? Dire que Brian Blade
est tellement magique en trio avec
Kenny Barron, que Chris Thomas
jouait avec Stanley Cowell, que
Myron Walden peut être d’une énergie incroyable… On a parfois la sensation que les plus brillants musiciens de jazz se sont perdus dans le
labyrinthe du monde du spectacle,
séduit par les sirènes du succès. C’est
oublier que les trompettes de la renommée ne sonnent pas éternellement et qu’ils risquent fort de ne laisser à l’histoire que leur versatilité
indécise, et un ensemble d’enregistrements indistincts et ternes que,
faute de communiqués de presse dithyrambiques, l’on n’identifiera
même plus au monde du jazz. Heureusement, la pochette nous informe
que Brian Blade existe désormais en
sonnerie de téléphone, ce qui est plus
important que de faire du jazz. Si ces
musiciens ont envie de se réduire à
ne plus être que des gadgets électroniques et des représentants de portables, ça sera tant pis pour l’art et
tant pis pour eux.
Musique d’illustration pour des
images ayant trait à la catastrophe
climatique qui endeuilla New Orleans et sa région en 2005, elle ne
doit pas, en dépit de l’histoire, grandchose au patrimoine musical local.
Le blues et le swing en sont plutôt
absents, si ce n’est dans le phrasé du
trompettiste sur certaines pièces.
C’est de la belle musique, émouvante mais parfois mièvre, assez loin de
ce qu’on pourrait attendre en pareilles circonstances, New Orleans
n’étant pas un endroit « neutre » en
matière de musique. Décevant.
Remember April, Sierra Nevada
Vincent Bourgeyx (p, elp), Karl Jannuska
(dm)
Enregistré en mai 2006, Meudon
Durée : 45’ 52’’
Cristal Records 0712 (Abeille Musique)
5, rue de La Huchette - 75005 Paris - 01 43 26 65 05 - Fax 01 40 51 71 70
www.caveaudelahuchette.fr
compacts
de Toronto David Buchbinder a collaboré avec John Abercrombie, Dave
Douglas, John McNeil. Le pianiste
Hilario Durán (ex-Arturo Sandoval,
désormais installé au Canada) est
l’autre pièce maîtresse du groupe auquel il apporte l’authenticité cubaine.
Le groupe Odessa/Havana fait initialement penser à Irving Fields et au
mambo des années cinquante (« Lailadance »). C’est un univers que l’on
quitte bien vite pour des sonorités
plus contemporaines, avec une richesse rythmique mordante et parfois surabondante et des cuivres très
accrocheurs. On songe aussi au percussionniste Roberto Rodriguez pour
ses créations cubano-yiddish ou à
Steven Bernstein pour son outrance
« multiculturelle ». Avec « Cadiz »,
l’atmosphère devient funèbre avant
de retrouver une nervosité un peu
austère. Les éclats de Hilario Duran
sont occasionnels mais spectaculaires (« Next One Rising »). Plus que
les solistes, ce sont les ambiances qui
définissent la musique : tapis rythmique épais, volutes mélodiques
mystérieuses aux accents d’Europe
de l’Est. Une telle rencontre musicale fonctionne assurément, et elle
reflète en tout cas une rencontre historique propre aux Amériques. Reste
un sentiment mélangé, comme si les
fondements rythmiques de la musique cubaine, liés à la danse
(« Rumba Judia »), n’étaient pas tout
à fait en phase avec une mélancolie
harmonique propre à la musique
juive (« Prayer »), d’où peut-être des
sauts d’un environnement à l’autre
qui ont parfois un certain systématisme expressif.
Jean Szlamowicz
Michael Camacho
Just for You
Just for You, I’m Old Fashioned, Blue
Room, My Friend, I Should Care, Hey You,
Norwegian Wood, How Can We Be Sure,
Skylark, Here’s to the Blues, This Is Always,
Spanish Harlem
Michael Camacho (voc), Tim Regusis (p),
François Moutin (b), Randy Napoleon (g),
Darryl Pellegrini (dm), Marcello Pelliteri
(dm), Norman Hedman (perc), Dan Block
(ts, ss)
Enregistré en octobre 2003 et octobre
2004 à New York
Durée : 57’ 55’’
New Found (www.newfoundrecords.com)
Michael Camacho appartient à la
grande famille des chanteurs de jazz
à la Tony Bennett, professionnels
jusqu’au bout des ongles, qui vous
envoûtent la gent féminine en trois
coups de cuiller à pot et rendent tous
les mâles jaloux comme des pieds
(parce que pied-jaloux). Michael Camacho a une voix extrêmement virile, sans jamais non plus sombrer
dans la voix brutale de certains
bluesmen, ni dans la voix gravissime
de phénomène de foire. C’est de la
belle voix, qui va dans les graves
aussi facilement que dans les aigus,
avec toujours le même pouvoir de
charme, le même swing et la même
décontraction typiquement jazz
(« Here’s to the Blues »). Son répertoire va de Lennon-McCartney à
Mercer ou Richard Rodgers et même
quelques compositions, dont le titre
éponyme. Le swing est omniprésent
et les accompagnateurs ne sont pas
oubliés. Parmi eux, on remarque
l’hexagonal François Moutin (b) et
Dan Block (ts, ss) qui s’offre des
chorus très intéressants.
Michel Bedin
Harley Card
Non-Fiction
Soft Bank, Fruition, Albany, Right Arm,
Ghosts, Vices, Samadhi, Non-Fiction
Harley Card (g), Matt Newton (p, elp), Jon
Maharaj (b), Ethan Ardelli (dm)
Enregistré les 15, 22 octobre et 3
novembre 2007, à Toronto
Durée : 1h 02’ 12’’
Dym 001 (www.harleycard.ca)
Peu ou pas d’informations sur ce guitariste canadien qui se produit à la
tête d’un quartet composé de Matt
Newton (p), Jon Maharaj (b) et
Ethan Ardelli (dm), pour Non-Fiction, son premier album dans cette
formation. Dès les premières notes
de « Soft Bank », on perçoit dans sa
musique l’influence de guitaristes
actuels, comme Kurt Rosenwinkel
ou Pat Metheny, où la technique et la
sonorité, fraîche, sont privilégiées.
La référence au jazz transparaît par
certains côtés, mais ne constitue en
rien le modèle référent dominant
(« Right Arm »). Les compositions
du guitariste naviguent entre énergie
et délicatesse et le rôle du batteur est
assez conséquent pour mener à bien
le projet. Enfin Matt Newton apporte une touche d’un bleu plus clair que
profond (« Ghost »). L’ensemble est
donc homogène et débouche sur une
musique davantage intellectuelle que
corporelle, tout en restant agréable à
l’oreille.
aussi bien en virtuosité qu’en générosité. Une guitare précise, un peu
claquante, avec de la personnalitÈ.
La section rythmique, on la connaît
bien, elle : Sébastien Régreny à la
pompe et Claudius Dupont à la
basse, des habitués de la scène manouche, en quelque sorte. Etienne
Mézière est un violoniste sensible et
swingueur. Quant à Franck Pilandon,
aux saxes, c’est la découverte du CD,
avec Dominique Carré. Un son très
agréable, un swing impeccable, de
belles idées. Au total, cela fait un CD
très Quintette du Hot Club qui promet, les compositions de D. Carré
(« Bob in the Night », « Parti pris »)
étant intéressantes. Attention toutefois à l’orthographe des titres.
Michel Bedin
Thomas Champagne
Charon’s Boat
Camel Dance, Coffeeman, Ballad For
Nunci, Poutchou, Charon’s Boat, Sansa,
Hattori, Pointless
Thomas Champagne (ts), Nicholas Yates
(b), Didier Van Uytvanck (dm)
Durée : 48’ 18’’
Igloo 207
Ce premier enregistrement du saxophoniste est à l’image du jeune
homme timide et réservé que nous
avons rencontré. Le court album est
empreint d’une nonchalance qui
n’est pas une mélancolie dépressive
mais une sorte d’appartenance à une
école cool revisitée par les modalités.
La sonorité est très belle, douce,
souple, nuancée en lavis de couleurs
mais le discours reste hésitant. Thomas avance par répétitions-progressions en petites touches avant le décollage (« Sansa »). L’interactivité
des trois musiciens participe d’un
respect mutuel qui exclut toute velléité de prédominance. Didier Van
Uytvanck est discret et Nicholas
Yates convint peu (« Coffeeman »,
« Poutchou »). Pourquoi donc avoir
choisi cette formule minimaliste
pour essayer de convaincre ?
Michel Maestracci
Jean-Marie Hacquier
Dominique Carré
Stéphane Chausse
Live au Diapason
Rue Longue
Django’s Tiger, Bob in the Night, Ready’n
able, Parti pris, Lullaby in Rhythm, Sunday
Chicken, Flèche d’or, You’d Be So Nice to
Come Home To, Velléités, A Foggy Day
Dominique Carré (voc, g), Etienne Mézière
(vln), Franck Pilandon (sax), Sébastien
Régreny (g), Claudius Dupont (b)
Enregistré live au Diapason de Rennes le
13 septembre 2007
Durée : 57’ 02”
Autoproduit C2 ([email protected])
5 Temps pour 3 cœurs, Italian Spirit,
Runningman, Rue Longue, Ethnocity,
Souvenir d’Igor, Sérénade à Loulou, Cassetête, Ivresse, Autoroot, Réminiscences°
Stéphane Chausse (cl), Alfio Origlio (p,
elp), Jérôme Regard (b), Stéphane Huchard
(dm), Joël Chausse (cnt), Denis Benarrosh
(perc)
Enregistré du 7 au 9 décembre 2005
Durée : 53’ 09
Nocturne 432 (Nocturne)
Bienvenue aux nouveaux venus (on
les connaissait déjà un peu, on les
avait écoutés en Bretagne) dans la
patrie accueillante du swing manouche. Dominique Carré en est le
guitariste soliste, et il est à la hauteur,
Stéphane Chausse a appris la clarinette à Menton pour faire partie de la
fanfare de sa ville natale. À 17 ans, il
monte à Paris et intègre le département jazz du CNSM, où Martial
Solal le marque de ses réflexions.
jazz 6 hot
C’est ensuite les studios pour en arriver à 32 ans à son premier album.
Alfio Origlio, le pianiste du combo,
n’est pas étranger à ce premier essai
et pour l’accompagner il a trouvé en
Jérôme Regard (b) et Stéphane Huchard (dm) une rythmique de choix.
Le répertoire est composé essentiellement de créations personnelles, exception faite de « Sérénade à Loulou » due à la plume de son pianiste.
Le contenu musical navigue entre
improvisation et réflexion sur certains aspects de l’existence (« Runningman »). Le clarinettiste rend
hommage à Igor Stravinsky, un
maître incontournable de l’instrument à vent (« Souvenir d’Igor »).
Les autres « compos » prennent
sources dans des musiques traditionnelles comme « Italian Spirit » qui
utilise la tarentelle comme base d’expression. Parfois, le Fender d’Origlio
apporte une touche un peu groove
(« Rue Longue »), mais le reste de
l’album reste très sérieux.
Michel Maestracci
Cipelli/Fresu/Garcia/
Testa/Zanchi
A Léo
Avec le temps (intro), Les Forains, À SaintGermain-des-Prés, Lettura Art Poétique,
Vingt ans, Lettura Art Poétique, Les Poètes,
F., Lettura Art Poétique, Free Poétique,
Monsieur William, Lettura Art Poétique,
L’Adieu, Lontano lontano, Lettura Art
Poétique, Colloque sentimental, Col
Tempo/Avec le temps
Roberto Cipelli (p), Gian Maria Testa (voc,
g), Paolo Fresu (tp, flh, effets), Attilio
Zanchi (b), Philippe Garcia (dm, voc, g)
Enregistré à Mantoue, Italie
Durée : 47’ 43’’
Bonsaï 080301 (EMI)
Il est toujours agréable de voir être
remis au goût du jour les paroles du
grand Léo Ferré. C’est au pianiste
Roberto Cipelli que l’on doit ce projet de mettre en musique, jazz,
quelques poèmes du génial chanteur,
peut être en raison de sa période toscane. En tout cas, pour mener à bien
cette entreprise, le pianiste s’est entouré de valeurs sûres du jazz transalpin. On retrouve ainsi, Gian Maria
Testa à la voix rocailleuse qui se fait
notamment entendre à l’occasion des
multiples « Lettura Art Poétique »,
Paolo Fresu à la sonorité toujours
aussi bouleversante et une rythmique
de « soie » : Attilio Zanchi (b) et Philippe Garcia (dm). Tout commence
admirablement bien puisque c’est
par « Avec le temps », en piano solo,
que Cipelli ouvre cet album. C’est
ensuite Gian Maria Testa, avec sa
guitare, qui vient ajouter sa voix sur
les légères phrases du piano. La
magie est là et s’affirme avec « À
Saint-Germain-des-Prés », et Paolo
Fresu qui embouche son bugle pour
dispenser ses sonorités dont il a le secret. « Vingt ans », « Les Poètes »
sont autant de moments adorables à
passer en compagnie de la bande à
Roberto Cipelli. Il y a toujours un accent fort qui marque le propos. La
Voix de Testa, le son de Fresu, le
phrasé de Cipelli ou le travail sur les
fûts de Philippe Garcia. Et si avec le
temps clôt ce À Léo, tout ne s’en va
pas car on ne peut oublier la voix, les
passions que ce poète nous disait tout
bas.
Michel Maestracci
Daniel Cobbi
Pour Camille
L’Africain, Hôpital, Cascades, Do Mineur,
Ré Brillant, Django, Round Midday, Nardis,
Ballade, Rak-Ma-Ninof
Daniel Cobbi (p)
Enregistré en mars 2002 et mars 2007
Durée : 50’ 9’’
Autoproduit sans numéro
(www.myspace.com/danielcobbi)
Ce CD est un autoproduit de compositions, à l’exception du « Django »
de John Lewis et du « Nardis » de
Miles Davis, en piano solo. A priori
un genre difficile, dont le pianiste et
compositeur Daniel Cobbi se sort
plutôt bien, quoiqu’on soit dans un
piano davantage classique (à la
Rachmaninov) que jazz. Ça s’écoute
agréablement, c’est sûr, et il y a de
beaux motifs et de belles constructions, mais le disque gagnerait, en
tant que premier disque, à être plus
varié dans ses rythmes et dans son
inspiration.
Michel Bedin
Doug Cox & Salil Bhatt
Marco Granados (fl), Francisco Navarro (g),
David Finck (b), Ignacio Berroa (dm),
Pernell Saturnino (perc)
Enregistré en 2005, à New York
Durée : 58’ 27’’
Soundbrush 1008 (www.soundbrush.com)
Amateurs de boléros et rumbas, cet
album est pour vous. Dans les pages
du livret, James Gavin nous rappelle que le boléro est apparu à Cuba,
pour la première fois aux alentours
des années 1880, avant de se propager au Mexique, à Porto Rico, en Espagne et dans les Caraïbes. Ravel a
composé son fameux Boléro et les
crooners des années quarante-cinquante (Nat King Cole, Bing Crosby,
Dean Martin) l’ont intégré dans leur
répertoire. Né à Paris, le pianiste et
compositeur Roger Davidson s’est
attaché à écrire des pièces de cet
idiome qu’il apprécie tant. Mais les
deux premiers titres sont tout de
même des rumbas plus complexes
que le boléro. S’il puise aux sources
du maître Armando Manzanero
(« Somos Novios »), la moitié des
titres sont de sa plume. La notion de
couple est très présente dans ses
compositions, ce qui semble normal
pour des danses à deux. Pour ce projet, il s’est entouré de musiciens de
qualité. Notamment Ignacio Berroa
(dm) partenaire de Gonzalo Rubalcaba et Charlie Haden et du flûtiste
Vénézuélien Marco Granados. Les
néophytes apprécieront « Tres Palabras » d’Oscar Farres ou « Esta Tarde
Vi Llover » de Manzanero. Pour les
aficionados, le bonheur est dans le
CD.
Michel Maestracci
Slide to Freedom
8 titres
Doug Cox (g), Salil Bhatt (sitar), Ramkumar
Mishra (tabla)
Enregistré à Nashville (pas de date)
Durée : 56’ 34''
NorthernBlues Music 0039 (Socadisc)
Serge Baudot
Roger Davidson
Pensando en Ti
Para Nosotros, De Mi Corazon, Somos
Novios, Vena Mi, La Gloria Eres Tù, Mi
Amor, Tres Palabras, Mi Dolor, Te Quiero,
Rumba Feliz, Esta Tarde Vi Llover, Mi
Sueño, La Estraño, Pensando en Ti
Roger Davidson (p), Kenny Rampton (tp),
A.C. Strut, My Time After a While, Sittin’
and Cryin’, Movin’ and Groovin’, Crawling
King Snake, Like You Was Gone, Where
the Blues Come to Die, Sonoma Sunset
Debbie Davies (g, voc), Bruce Katz (org),
Rod Carey (b), Per Hanson (dm), Tab Benoit
(g, voc), Coco Montoya (g), Charlie
Musselwhite (voc, hca)
Enregistré en février 2007, à Portland,
Maine
Durée : 53’ 43’’
Telarc Blues 83 669 (Socadisc)
Debbie Davies est une femme qui
sait ce qu’elle veut et ça n’est pas par
hasard si elle est encore là, sur la
scène blues, à nous présenter son
neuvième album. Cette musicienne
qui a grandi en Californie dans les
années soixante a très vite été prise
par le démon de la guitare électrique.
Ses références ont pour nom Eric
Clatpon et John Mayall des Bluesbreakers. C’est aux côtés de la
femme de ce dernier, Maggie
Mayall, qu’elle va faire ses premiers
pas sur la scène blues avant d’être repérée par Albert Collins. Elle passe
plusieurs années avec les Icebreakers, l’occasion pour elle de côtoyer
Michel Maestracci
Maria De Medeiros
A Little More Blue
Joana Francesca, Acorda amor, A Little
More Blue, Samba de Orly, Acolanto, Tanto
mar, O Que será, Começar de novo,
Samba e amor, O Quereres, Outros
sonhos, O Seu amor, Ela faz cinema°, A
Noite de meu bem
Maria de Medeiros (voc), Jeff Cohen (p),
Emeck Evci (b), Joël Grore (dm), Jorge
Drexler (voc)°
Enregistré en septembre 2006, Meudon
Durée : 53’ 30’’
Cara Nova 984581-7 (Universal)
Une actrice qui se lance dans la
chanson est souvent perçue comme
une absurdité. Maria de Medeiros,
Fabienne dans Pulp Fiction, relève le
défi avec A Little More Blue, son
premier album. Fille d’un père pianiste, compositeur et chef d’orchestre, l’actrice a grandi aux sons
des chansons des musiciens brésiliens en exil, pour fuire la dictature
militaire de leur pays. On retrouve au
programme Chico Buarque, Caetano
Veloso, Gilberto Gil, Toquinho, Ivan
Lins, Vinicius de Moraes et Dolores
Duran, que du solide. La voix, qui
sait être légère, aborde tous ces
thèmes sans complexes. Elle démarre avec « Joana Francesca » de
Buarque, une ballade emmenée avec
élégance par les phrases de Jeff
Cohen (p) et les décorations percussives de Joël Grore (dm). Alternant
le français et le portugais, l’artiste
trouve le moyen de nous bercer de
ses phrases décalées (« Acorda
jazz 7 hot
Amor »). Avec « A Little More
Blues », on entre de plain-pied dans
l’expression bleutée de l’artiste, qui
justifie sa présence dans nos colonnes. La rythmique est souple à
souhait pour laisser la belle s’exprimer avec passion. « Começar de
novo » est une belle réussite, qui
nous plonge au cœur des rythmes
brésiliens, tandis que « A Noite de
meu bem » est troublant de profondeur. L’amour et la samba sont aussi
très présents dans ce CD. Une belle
réussite qui nécessite une suite pour
confirmer tout le bien que l’on pense
de Maria de Medeiros.
Michel Maestracci
Bart Defoort
Sharing Stories On Our Journey
Indian Summer, Alma, La Diva, Home,
Unknown Time and Place, Keys to the
Kingdom, Thaïs, Speak Low, The Way You
Look Tonight, Easy Living
Bart Defoort (ts), Emanuele Cisi (ts), Ron
van Rossum (p), Nic Thys (b), Sebastiaan de
Krom (dm)
Enregistré les 1er-2 avril 2008, Vlaanderen
Durée : 1 h 02’ 35’’
W.E.R.F. 072
Vous n’avez peut-être pas bien suivi
le parcours musical de Bart Defoort ?
Vous vous souvenez sans doute
l’avoir aperçu parmi les anches du
B.J.O. et il vous a étonné par l’un ou
l’autre de ses solos. Vous l’avez retrouvé au sein d’Octurn ; il vous a
surpris et peut-être même heurté ?
Mais l’avez-vous bien écouté en
clubs avec ses propres groupes, quartet ou quintet ? Si oui, je sais, tout
comme moi, qu’il ne vous a jamais
déçu. Quand il marche dans les pas
de Coltrane ou lorsqu’il joue ses
compositions, Bart ne parle jamais
pour ne rien dire ; son discours coule
sans redites ; le son est plein, bien
rond ; il n’y a rien à jeter de son discours. En studios pour De Werf, sous
son nom, il a pris le temps de
construire trois œuvres en quinze ans
qui sont autant d’étapes et de facettes
de son Art. Alors qu’on attendait ce
troisième album engagé dans les recherches « actuelles », Bart Defoort
nous la joue cool, à contre-courant et
franchement re-bop. La surprise est
grande et c’est d’ailleurs très bien
ainsi ! La rencontre avec Cisi est
belle, de la taille de celles illustrées
jadis par Al Cohn et Zoot Sims
(« Keys to the Kingdom »). Loin des
joutes oniriques (mais elles ont aussi
leur charme), on assiste ici à des
échanges complices entre deux ténors qui se respectent. Et ça se sent
(« Speak Low ») ! Emanuele Cisi, le
Latin, apporte sa générosité et son
growl (« Indian Summer », « Easy Living »). Sur le classique de Jérôme
Kern, les deux ténors rivalisent de
créativité ; les 4/4 et les chases sont
un régal !
L’aventure américaine est terminée
pour Nic Thys (b) et on ne s’en
compacts
Voilà un curieux mélange de chant
américain country et de musique
classique indienne, ceci sur « Pay
Day - Soul of a Man - Beware of the
Man » : cela crée un mélange assez
savoureux et inédit. Pour le reste on
est vraiment dans une certaine musique indienne avec force sitars et
des guitares « Resophonic », qui en
somme imitent le son du sitar.
Disque qui n’a pas le moindre petit
vermisseau de ressemblance avec le
jazz, mais qui est d’une écoute plus
qu’agréable si on aime ce genre de
musique.
Debbie Davies
Blues Blast
la crème du blues. En 1993, elle enregistre son premier album (Picture
This). Pour son nouvel opus, elle est
accompagnée par du beau monde :
Charlie Musselwhite (voc, hca), Tab
Benoit (g) et Coco Montoya. Avec
eux, elle remet au goût du jour le jeu
étincelant est bien ciselé d’Albert
Collins, notamment sur « Sittin’ and
Cryin’ » avec un harmoniciste déchaîné. Dans la foulée, Musselwhite
nous offre sa voix chaleureuse à souhait bien soutenue par le jeu rythmique de la guitare de son hôte du
moment (« Movin’ and Groovin’ »).
Outres Collins, Debbie Davies rend
hommage, d’excellente façon, à
deux autres grandes figures du
blues : John Lee Hooker (« Crawling
King Snake ») et Howlin’ Wolf
(« Howlin’ for my Darlin’ »). Rien
que ces deux morceaux justifient
l’acquisition du CD. À un tel niveau,
le confirmé Bruce Katz (org) s’en
sort bien, même s’il a peu d’espace
pour se mettre en avant. Enfin, « Sonoma Sunset », clôt tendrement le set
sur ce blues lent écrit par Davies, en
compagnie de Coco Montoya, Rod
Carey (b) et Per Hanson (dm), ses fidèles lieutenants. Un album bien vivant qui confirme qu’avec un tel
vécu, le blues de Debbie Davies est
bien vivant.
plaindra pas (« Home », « Keys
to… »). Je ne peux pas terminer sans
mentionner le travail remarquable de
Ron van Rossum (p). On ne parle pas
assez de ce pianiste d’un beau classicisme ; son jeu puissant reste économe, voire retenu ; il privilégie le
swing efficace ; ses accords et ses
ponctuations remplissent judicieusement les espaces laissés par les solistes (« Unknown Time and Place »).
Cerise sur le gâteau : excellent mastering effectué par Paul Van der
Jonckheyd.
Jean-Marie Hacquier
Doudou Swing
Mister Django & Madame Swing
Conte musical en 17 titres.
Doudou Cuillerier (g, voc, récitant),
Antonio Licusati (b, chœurs), Victorine
Martin (g, chœurs), Emy Dragoi (acc)
Date d’enregistrement non communiquée
Durée : 46’ 03”
Frémeaux & Associés 870 (Nocturne)
Le livret contient les textes de cette
histoire pour enfants. La musique est
bonne, le but est d’initier à la culture manouche de façon ludique. Ce
conte musical s’adresse aux enfants
de 3 à 10 ans et plus qu’une critique,
c’est un essai auprès d’eux qui décidera de la réussite du projet (qui est
aussi un spectacle). Il a suffisamment
d’humour et de personnages (Professeur Onoff) ou situations cocasses
pour intéresser ces jeunes.
Michel Laplace
Al Di Meola
Diabolic Inventions and Seduction
for Solo Guitar
Campero, Poemo Valseado, Tangata Del
Alba, Adios Nonino, Tema de Maria,
Milonga de Langel, Romantico, Milonga
Carrieguera
Al Di Meola (g)
Enregistré en janvier 2006
Durée : 38’ 03’’
Inakustik 9080 (Nocturne)
Pour son nouvel album, le latin lover
n’a rien perdu de sa verve ni de sa
vélocité qui l’ont propulsé un moment donné au firmament des guitarheroes. Pour Diabolic Inventions and
Seduction for Solo Guitar Al reprend
le répertoire d’Astor Piazzolla en y
accolant sa touche caractéristique,
que l’on retrouve particulièrement à
travers ses accélérations de main
droite. De cette façon, il revisite
l’univers intime du bandonéoniste
pour se l’approprier complètement et
faire évoluer dans le temps les
thèmes écrits par son ami. Cette musique, que Piazzolla décrivait luimême comme diabolique (référence
à l’évolution qu’il a su impulser au
tango) et avant tout félicité pour les
amoureux de la guitare classique.
Rien de jazz dans ce CD, mais l’universalité d’une sonorité.
Michel Maestracci
Effeto Musica Ensemble
Palavras de Amor
Luciana, Garota de Ipanema, Ana Luiza,
Luiza, Ligia, Luiza (instrumental), Bebel,
Angela, Maria e Dia
Claudia Marss (voc), Stefano Saccone (ss,
fl, afl), Enzo Orefice (p), Gianluca Marino
(g), Aldo Vigorito (b), Giuseppe La Pusata
(dm, perc)
Enregistré les 3, 4 et 5 janvier 2007
Durée : 45’ 43’’
Philology W279-2 (www.philology.it)
Pas facile de reprendre les compositions du grand Antonio Carlos Jobim
pour les présenter une énième fois à
un public d’auditeurs avertis qui
connaît parfaitement les thèmes
conçus par ce roi de la mélodie.
Pourtant l’Effetto Musica Ensemble
n’est pas du tout effrayé par ce projet et décide de mettre en musique les
meilleures chansons de l’artiste brésilien. Claudia Marss, chanteuse brésilienne qui officia notamment aux
côtés de Gilberto Gil, apporte sa voix
pour donner davantage de crédibilité
au projet et c’est parti pour quarantecinq minutes de plaisir. « Luciana »,
« Ana Luiza » et « Angela », autant de
prénoms qui font rêver quand ils sont
évoqués de cette façon-là. La chaleur
de la voix de Claudia est mise en évidence par les notes rafraîchissantes
d’Enzo Orefice (p) ou les digressions
guitaristiques de Gianluca Marino
(« Bonita »). « Luiza » est l’occasion
pour tout un chacun de briller sur des
rythmes un peu plus enlevés avant de
passer à une intro’ plus classique sur
« Bebel » et mieux laisser la musique
auri e verde s’installer. Avec ce nouvel opus, Philology se positionne
comme une maison spécialisée dans
la musique brésilienne, un choix
stratégique de bon goût.
Michel Maestracci
Claudio Fasoli
Promenade
Altid, Senza Pensieri, Migrazioni, Fino a
Sera, Ottobre, Le Silence, Promenade,
Chez Soi
Claudio Fasoli (ts, ss), Mario Zara (p), Yuri
Goloubev (b), Marco Zanoli (dm)
Enregistré les 17-18 décembre 2006
Durée : 58’ 20”
Comar 23 (www.comar23.com)
Le saxophoniste transalpin Claudio
Fasoli nous propose une promenade,
probablement lombarde, reposante.
En compagnie de Mario Zara (p),
Yuri Goloubev (b) et Marco Zanoli
(dm), il arpente les chemins d’une
musique qu’il connaît parfaitement.
Son jeu à l’alto respire la légèreté
d’expression (« Le Silence »). Ses
partenaires savent s’y prendre pour
donner encore davantage de profondeur à la musicalité déchirante de
leur leader, notamment le pianiste et
le contrebassiste. Mario Zara apporte un plus indéniable par ses interventions (« Ottobre ») et parvient fa-
cilement à tracer lui aussi la voie
d’une fraîcheur automnale. Tout au
long de ce Promenade, on perçoit
l’attirance de Fasoli pour le saxophone alto et une expression langoureuse. Il n’y a guère que sur « Fino a
Sera », que le combo s’emballe un
peu pour réchauffer l’atmosphère. Il
est vrai, que nous abordons la soirée
et que c’est souvent l’occasion de
rendre hot cet instant de la journée,
même si cette tension baisse rapidement dans les développements des
musiciens. Claudio Fasoli est un être
doté d’une grande sensibilité et il
parvient aisément à la communiquer
pour nous faire rêvasser.
Michel Maestracci
Amina Figarova
Above the Clouds
“A” Dance, Ernie’s Song, Above the
Clouds, Sharp Corners, Bedtime Story,
Nico’s Dream, Summer Rain, Sailing
through the Icy Waters, River of Mountains
(Muhheakunnuk), Blue Wonder, Chicago
Split, Reminiscing
Amina Figarova (p), Bart Platteau (fl), Ernie
Hammes (tp), Nico Schepers (tp), Kurt van
Harck (ts, ss), Jeroen Vierdag (b), Chris
Buckshot Strik (dm), guests : Tineke
Portma (as), Luk Boudestein (tb)
Enregistré les 23 et 24 mars 2008,
Amsterdam
Durée : 1h 05’ 02”
Munich Records 503
Après September 11 qui témoignait
de son désarroi, la pianiste azéri présente aujourd’hui un recueil
d’œuvres qui m’apparaissent plus en
phase avec le positivisme (« Above
the Clouds »). Les mélodies fraîches
(« Reminiscing ») clapotent sur les
flancs du navire qui fend les vagues
(main gauche de la pianiste, backings tp/fl/sax). La mer est calme
(« Bedtime Story ») puis agitée
(« Sailing through the Icy Waters ») ;
le vent gonfle les voiles avec générosité (« Sharp Corners »). A la barre
du navire, Bart Platteau (fl), capitaine en second, emmène l’esquif avec
assurance ; sa sonorité est limpide à
la flûte traversière (« A Dance »,
« Chicago Split ») mais on aime aussi
celle, boisée, de sa flûte indienne
(« River of Mountains »). Dans cette
belle section de souffleurs, on remarque Kurt van Herck (« Sharp
Corners », « Summer Rain ») qui
remplace le (trop) fougueux Toon
Roos. Ernie Hammes (tp) est une découverte (« Blue Wonder ») alors que
le Belge Nico Schepers (tp) intervient complémentairement avec un
jeu plus soft (« Nico’s Dream »).
Louk Boudestein (tb) et la Tineke
Postma (as) renforcent les sections
sur « Sailing Through the Icy Waters » et « River of Mountains ». Le
quartier-maître Chris Strik (dm), les
deux pieds bien assis, maintient fermement le cap à l’Ouest, efficacement aidé par la vigie Vierdag (b)
souple et funky dans les haubans
jazz 8 hot
(« Blue Wonder »).
La croisière est mémorable. L’équipage a fait corps avec ses officiers au
long du voyage, heureux, comme
nous, d’arriver en rade de New Amsterdam.
Jean-Marie Hacquier
Riccardo Fioravanti
Quartet
Note Basse
Blue « Trane » Bossa, Il Dado è Tratto,
Neve, Seven Days, Sunshine of Your Love,
Down Time, Let’s Eat, Viso, Jenny Wren,
Sespir, First Song, Blueberry Calypso
Riccardo Fioravanti (b), Mauro Negri (bcl),
Roberto Rossi (tb), Stefano Bagnoli (dm)
Enregistré les 28-29 septembre 2006, Milan
Durée : 1h 05’ 19’’
Abeat 047 (www.abeatrecords.com)
Être original tout en restant soi-même
est un challenge des plus intéressants
pour tout musicien qui se respecte.
Avec Note Basse, le contrebassiste
italien a décidé d’évoquer les grands
instrumentistes de la vieille dame qui
l’ont marqué : Dave Holland, Steve
Swallow, Charlie Haden pour le jazz,
mais aussi Paul McCartney, Sting et
Jack Bruce pour le rock. Le répertoire comprend donc des reprises de ces
derniers qui sont traitées de façon
particulière. Avec la complicité de
Mauro Negri (bcl), il délivre une version paresseuse de « Sunshine of
Your Love ». Pour « Seven Days » de
Sting, c’est Roberto Rossi (tb) qui
joue le rôle de la voix principale. Les
reprises des jazzmen possèdent le
côté swinguant nécessaire à l’expression de cet idiome (« Down Time »),
mais ce sont, pour une fois, les compositions du leader qui méritent
d’être mises en avant : « Blue ‘Trane’
Bossa » pour la parfaire réussite de ce
mélange entre les notes de « Blue
Bossa» et les changements de «Giant
Steps », ainsi que le très beau
« Neve », plutôt mélancolique, mais
où la touche d’Enrico Rava apporte
ce côté magique aux sonorités délivrées. Le blues n’est peut-être pas au
centre immédiat de l’expression de
Fioravanti, mais reste malgré tout
présent, ce qui donne ce cachet
agréable à cette nouvelle production
(« Sespir »). Bravissimo !
Michel Maestracci
Full Fathom Five
Bison Ravi
Saturn Lamiel (Not the Talkative Type), God
Is A Luxury, Vulgar Vulturous Vulpine
Villagers, JSP’S Lecture, Hip Deep, Pétroles
de Bakou, Black Strip, The Cat, The Mouse
& the orphanage Children, Bogus Bison.
Sylvia de Hartog (voc), Tobias Klein (as, bcl,
électronics), Raphael Vanoli (g), Mark
Haanstra (b), Uli Genenger (d)
Enregistré les 4-5 mars 2007
Durée : 56’ 50”
TryTone 553-036
Après Bison Futé, voici Bison Ravi.
Oui, je sais, c’est facile ! Sauf, bande
d’ignares, que Bison Ravi est l’anagramme de Boris Vian (1920/1959),
le Seul, l’Unique, auquel Full Fathom Five a décidé de rendre hommage. En somme, un coup de cœur
qui devait se transformer théoriquement… en musique. Force est de
constater, hélas, que tel n’est pas le
cas. Tant s’en faut !
Soit quelques passages de nouvelles
ou de romans laissés par le maître :
« Le Voyage à Khonostrov », « L’Arrache-Cœur », « L’Ecume des jours »
qui deviennent alors prétextes pour
ce quintet à tous les collages qu’on
voudra : borborygmes retentissants,
effets divers gratuits, gadgets électroniques encombrants, bouts de
phrases incohérentes, j’en passe et
des meilleures. Et c’est sur ce
magma sonore que tentent de surnager, fort maladroitement, un sax et
une voix anémiques aux rapports très
lointains avec le jazz. Un concept
comme un autre, sauf que celui-là
vous agace les oreilles en moins de
temps qu’il ne faut pour le dire.
Même contestable sur ses chroniques
de jazz, ce cher Boris, ne méritait pas
un tel traitement.
Jean-Jacques Taïb
Zeno Gabaglio
UNO
Un violoncelle seul avec une machine à loops qui permet de répéter des
motifs en boucle, il peut ainsi jouer
sur des nappes, des rythmes, tout ce
qu’on voudra. Cela crée parfois une
certaine hypnose comme sur « Tuttoscore ». Il utilise toutes les techniques, archet, pizzicato, violoncelle
frappé, etc. Il y a de beaux moments,
mais ce disque ne s’adresse pas à une
revue de jazz.
Serge Baudot
Joe Gaeta
& Cengiz Yaltkaya
Almost Real
The Clock Is Ticking, Very Cold, Besame
Mucho, Del Sasser, Down Here on the
Ground, Homer’s Blues, Jingles, Dustin
Away, Almost Real, Kay’s New Red Shoes,
My Brother, Theodora, Area 51, Song for
Autumn°
Joe Gatea (g), Cengiz Yaltkaya (p), Cathy
Segal Garcia (voc)°
Enregistré entre mars et avril 2007
Durée : 1h 13’ 18’’
Rhombus 7075 (www.rhombusrecords.com)
Né à New York, le guitariste Joe
Gaeta a étudié l’instrument avec Joe
Pass au milieu des années 70. En
1976, il intègre la Dick Grove Music
School, joue dans diverses forma-
Michel Maestracci
Toni Germani Trio
Blues Ballate Canzoni
Borderline Blues, Intro, Mi sono
innamorato di Te, Soy pan, soy paz, soy
mas, E lucevan le stelle, El Perseguidor,
Dondola piano, dolce Reggae, Bocca di
Rosa, Last Blues.
Toni Germani (as, ss & voc), Giovanni
Ceccarelli (p), Marc Ariano (d & perc).
Enregistré live le 21 juin 2003 at V.38
Studio, Rome.
Durée : 1h 14’ 41”
Splasc (H) 947.2 (www.splascrecords.com)
inconsistantes, c’est en fait à une
sorte de synthèse sonore mal dégrossie qu’il nous convie où l’esthétique
modale le dispute aux influences free
voire funky tendance David Sanborn.
Tout en lui assurant au passage que
ses déclarations d’intention ne rendront pas sa musique plus belle, plus
intelligente ou plus appréciable, mais
après tout, ça le regarde, on retiendra, perdue au milieu de flots souvent en fureur, et venue de nulle part,
une belle mélodie à l’italienne : « Mi
sono innamorato di Te ». Sur plus
d’une heure de… « contestation et de
résistance musicales » (?), faut
avouer que c’est un peu court !
Jean-Jacques Taïb
Jackie Gleason
Bobby Hackett
The Complete Sessions
trompette est là pour nous sortir un
petit peu de la torpeur dans laquelle
nous plonge cette musique. Les
thèmes très romantiques, mais ils le
sont quasiment tous, se prêtent à
merveille à ce type de production
(« Tenderly », « Unforgettable »,
« Laura »), mais la référence à un
jazz plus « archaïque » bien que rare,
fait du bien (« How High the
Moon »). Bien évidemment, on retrouve dans cette compilation des
titres qui ont fait les grandes heures
de l’acteur, en tant que réalisateur du
Jackie Gleason Show (« You’re my
Greatest Love »). La balade se poursuit tout au long des différentes galettes que vous posez sur la platine
pour déguster sereinement les cordes
mellow en appui des phrases éclatantes de la trompette de Bobby Hackett. À recommander aux nostalgiques des grands movies américains
des années cinquante.
Michel Maestracci
4 Cds, 102 titres
Renseignements discographiques
communiqués sur le livret
Enregistré en 1953-54-55-57-58 & 1960, à
New York
Durée : 5h 11’ 52’’
Fine and Mellow 602 (Nocturne)
Entre 1953 et 1971, Jackie Gleason,
célèbre acteur et comédien, a enregistré près d’une quarantaine d’albums dédiés à ce que l’on appellerait
aujourd’hui le smooth jazz. En effet,
ses productions possèdent un côté romantique marqué par la présence des
cordes qui nous font penser que nous
sommes sur un immense bateau de
croisière, dans les années cinquante,
le tout en agréable compagnie. L’acteur était tout de même fortement attiré par le jazz, invitant Louis Armstrong, Dizzy Gillespie, Duke
Ellington et bien d’autres encore à
ses shows télévisés. Cette réédition
de quatre Cds possède un fil rouge
qui se nomme Bobby Hackett (tp).
Ce dernier est présent sur les premiers enregistrements de Gleason :
Music to Make You Misty, Music for
Lovers Only ou Music to Remember
Her, des titres qui ne souffrent aucune équivoque. Heureusement que la
Après avoir remercié le Peuple du
Blues, les musiciens cubains de
Rome, quelques connaissances politiques ou philosophiques dont
Jacques Derrida et Edward Saïd et
tous ceux qui résistent : du « Refusenik » (sic !) aux groupes de désobéissance civile, en passant par les
non-conformistes, le très « barbierisant » Toni Germani — à la justesse
aléatoire au soprano et dont l’alto
évoque la musique des films italiens
des années 50 — nous livre, hors
l’air de Paillasse de Puccini (« E Lucevan le stelle »), le fruit de ses recherches sonores. Entre cri (s) du cochon, clichés boppisants et phrases
jazz 9 hot
Golden Gospel Singers
A Cappella Praise
Ain’t Got Time to Die, Go Tell It on the
Mountain, Oh Freedom, Never Turn Back,
I’ve Been Buked, Goin’ Up Yonder, Hush,
Old Time Religion, On My Way Home, I
Need a Church, Amazing Grace, It’s All
About You Lord, Calling You Lord, Swing
Low Sweet Chariot, Upper Room, It’s
Gonna Rain, Up to Glory
Ernest Von Vaughan (voc, clav), James
Penn (voc, b, g), Praylonn Prince (voc, dm),
Lauren Moss (voc), Veronika Dawkins (voc),
Owen Nixon (voc), Deidre Valentine (voc)
Date et lieu d’enregistrement non précisés
Durée : 53’ 40’’
Blue Flame 398 50882 (www.blueflame.com)
compacts
10 titres : voir livret
Zeno Gabaglio (cello, loops)
Enregistré à Lugano en 2006
Durée : 1h 01’ 10”
Pulver & Asche 003
(www.pulverundasche.com)
tions et participe à des sessions de
studio. Il collabore avec des musiciens comme : Jeff Clayton, Tom
Fowler, Billy Higgins, Willie Jones
III, Roger Kellaway, Bill Marcus,
Roy McCurdy, Dave Pike, Bob Shepard. Cengiz Yaltkaya de son côté est
né à Istanbul, en 1947. À 13 ans, il
arrive en Suisse et commence à s’intéresser au jazz. Il intègre la Berklee
School of Music en 1971 et en sort
en 1975. Au cours de cette période, il
bénéficie des enseignements de Gary
Burton, Mike Gibbs, Steve Swallow.
Ensuite, il intègre le staff d’Atlantic
Records comme arrangeur et producteur avant de reprendre ses études
à la Juilliard School. Installé à L.A.
Cengiz Yaltkaya sait se faire apprécier des autres musiciens pas sa
bonne humeur, sa gentillesse et ses
connaissances musicales. Avec Joe
Gatea, il nous propose un Almost
Real de haute tenue. Tout débute rapidement avec une compo de Gaeta.
La complicité est parfaite en plus
d’un swing revigorant (« The Clock
Is Ticking »). Après un autre thème
du guitariste, on passe aux standards
comme « Besame Mucho ». L’occasion de beaux entrelacs entre les
deux instruments sur cette compo
très sensuelle. Wes Montgomery est
à l’honneur à travers « Jingles » et
d’une certaine manière « Down Here
on the Ground ». Les deux partenaires font montre d’une délicatesse
agréable et bienvenue. Le pianiste
apporte un titre tandis que la suite du
répertoire est le fruit du travail de Joe
Gaeta. Un bel album qui renvoie vers
un proche passé, mais possède des
sonorités très actuelles.
Et voilà du bon vieux spiritual à l’ancienne, du qui sonne et qui swingue.
Les Golden Gospel Singers sont sept
et interprètent les spirituals historiques comme « Go Tell It on the
Mountain » « Old Time Religion »,
« Amazing Grace », « Swing Low
Sweet Chariot » et autres « Upper
Room » avec la même efficacité, le
même punch, la même ferveur, aussi
bien que les nouveautés composées
par Bob Singleton (« Calling You
compacts
Lord », « Up to Glory »), toujours
dans la même veine et avec les
mêmes résultats, à savoir que même
l’athée le plus sincère, pour peu qu’il
soit mélomane, marche à fond. En
ces temps où nous allons voir partir
à la retraite le Golden Gate Quartet,
qui chante depuis 1935, nul doute
que l’industrie florissante du gospel
continue toujours avec autant de succès, pour peu qu’elle garde la même
perfection.
Michel Bedin
Pierre Gossez
Le Second Come Bach
Sonate : 1er mouvement-Allegre,
2e mouvement-Largo, 3e mouvementFinal, Bacchie, Trois + Quatre, Tonation,
Passe et Manque, Mat, Brelan d’As.
Pierre Gossez (as), Maurice Vander (p),
Alfred Farrugia, Michel Ramos (harp),
Arthur Motta (d), Alphonse Masselier (b)
Enregistré en avril 1965, Studio Hoche, Paris
Durée : 36’ 09”
EmArcy 530 214-8 (Universal)
Professionnel hors pair, « musicien
d’exception » (Jacques Hélian), présent sur tous les disques à l’époque,
doté d’un caractère un tantinet… difficile, l’incontournable Pierre Gossez (1928-2001) alias Alan Gate et
son soprano, multisoufflant, terreur
absolue des studios et des pupitres
réunis – d’Hodeir à Michel Legrand,
de Bolling à Jean-Michel Jarre ! –
n’en a pas moins mené une petite
carrière de soliste passée aussi inaperçue qu’elle reste anecdotique.
Deux enregistrements, sous son nom
et regroupés dans ce petit volume,
constituent en tout et pour tout son
héritage discographique. Raison de
plus pour louer au passage celles et
ceux qui permettent aujourd’hui de
la redécouvrir.
En choisissant « des thèmes ou des
fragments de thèmes écrits par JeanSébastien Bach afin d’y bâtir des
pièces originales » (Alain Tercinet) et
de nous les jouer à la manière de
Paul Desmond, Pierre Gossez, accompagné du pianiste Maurice Vander, fait preuve ici d’une belle originalité d’écriture et montre son
attachement à la musique de jazz que
bien évidemment, il connaît. L’auditeur pourra regretter une exécution
quelque peu glacée. En effet, les musiciens semblent éprouver quelques
difficultés à se libérer des contraintes
en tous genres qui parviennent finalement à figer leur spontanéité. Pour
l’histoire !
Jean-Jacques Taïb
Tigran Hamasyan
New Era
Part 1 : Homesick, Part 2 : New Era,
Leaving Paris, Aparani Par (The Dance of
Aparan)°, Well You Needn’t, Memories of
Hankavan and Now, Gyspyology, Zada es
(You’re an Ill-Fated Girl)°, Solar, Forgotten
Word
Tigran Hamasyan (p, kb), François Moutin
(b), Louis Moutin (dm), Vardan Grigoryan
(duduk, shvi, zuma)°
Enregistré en juillet 2007, à Paris
Durée : 1h 07’ 38’’
Nocturne 4502 (Nocturne)
Tigran Hamasyan est considéré par
Herbie Hancock comme le nouveau
génie de l’instrument, ce qui n’empêche pas le jeune pianiste de débuter son premier CD par un scat énergisant. Pour New Era, il utilise le trio
avec les frères Moutin : François (b)
et Louis (dm). Le répertoire comprend principalement les compositions du leader, qui trouvent leur inspiration en Arménie, son pays
d’origine (« Homesick, « Memories
from… »), mais aussi dans son existence de tous les jours et notamment
à Paris (« New Era », Leaving in
Paris »). On retrouve encore des
thèmes traditionnels arméniens
(« Aparani Par ») et deux reprises.
Son jeu au piano est revigorant,
comme les montagnes d’Arménie. La
dextérité et les envolées sont bien représentées.
Ses partenaires sont tout à fait dans
ce domaine d’expression. Hamasyan
démarre souvent tranquillement
avant de terminer férocement sur son
clavier, une belle façon de surprendre
son auditoire. « Leaving in Paris »
évoque un certain romantisme dans
le phrasé que l’on ne retrouve pas
dans « Well You Needn’t », quelque
peu hachuré, ni dans « Solar », même
si ce dernier titre coule davantage. Ce
qui démontre une capacité à s’approprier différemment des œuvres inscrites dans le marbre du Realbook.
Les reprises des racines arméniennes
sont mieux exposées, ce qui fait dire
au pianiste : « Dans cette nouvelle
époque, chacun d’entre nous doit se
souvenir d’où il vient pour conserver
ses traditions car c’est ce qui fait la
beauté de notre terre. Je ne pourrais
jamais jouer de la musique populaire
suédoise comme le ferait un Suédois… ». Tigran Hamasyan pose là,
la véritable problématique de la
transmission du jazz. Sa musique est
plutôt inspirée par l’Arménie. Doiton toujours l’appeler Jazz ?
Michel Maestracci
Jeff Healey
Among Friends
I Would Do Anything for You, Bright Eyes,
Pardon my Southern Accent, Out of
Nowhere, Lost, Star Dust, Where Are You,
A Cup of Coffe a Sandwich and You, Wrap
Your Troubles in Dreams, I Wish I Were
Twins, My Buddy, Save Your Sorrow for
Tomorrow, Midnight Blue, Limehouse
Blues, I’ll See You in my Dreams, Blues in
Thirds
Jeff Healey (g, voc, tp) + personnel détaillé
sur le livret
Enregistré à Toronto, date non
communiquée
Durée : 1h 05’ 57’’
Stony Plain 1312 (Harmonia Mundi)
Jeff Healey
Adventures in Jazzland
Bugle Call Rag, My Honey’s Lovin’ Arms,
Emaline, I Never Knew What a Gal Could
Do, If I Had You, Three Little Words, My
Blackbirds Are Blue Birds Now, Someday
Sweetheart, Keep Smiling at Trouble, Mine
All Mine, You’re Driving Me Crazy, Poor
Butterfly, You Brought a New Kind of Love
to Me, Indiana, Little Buttercup
Jeff Healey (g, voc, tp) + personnel détaillé
sur le livret
Enregistré à Toronto
Durée : 1h 06’ 05’’
Stony Plain 1313 (Harmonia Mundi)
Connu pour sa façon particulière de
jouer de la guitare, à plat sur ses genoux, Jeff Healey était un passionné
de la musique jazz des années vingt
et trente. Avant de nous quitter pour
l’éternel champ de plénitude, le 2
mars 2008, il avait enregistré deux
albums où il donnait libre cours à sa
passion. Sur Among Friends (2001),
il se produit en compagnie d’une formation qui fleure bon le Cotton
Club. Il distille bon nombre de classiques de cette période faste du jazz.
S’il se produit à la guitare, il est
aussi à l’aise à trompette où son jeu
claque comme un rappel à la mémoire de Satchmo. Tous ses partenaires sont excellents pour nous faire
réentendre des expressions qui ont
tendance à être un peu oubliées, notamment le jeu de guitare rythmique
(« Bright Eyes »). Les formats choisis sont eux aussi pertinents sur « A
Cup of Coffee… », il est accompagné de Dick Sudhalter (tp), Jim Shepherd (tb), John R.T. Davies (as),
Reide Kaiser (p) et Colin Bray (b)
pour nous faire swinguer un maximum avant de délivrer, avec cette
formation, moins la trompette et le
trombone, une belle ballade charmeuse (« Wrap Your Troubles… »).
Sur Adventures in Jazzland, sorti en
2004, Jeff Healey était tout heureux
de se retrouver en compagnie de
Marty Groz (g), qui œuvre dans le
même registre que le regretté guitariste (« If I Had You »). Les envolées
des guitares sont enfiévrées avec la
présence d’un troisième larron :
Jesse Barksdale (« Bugle Call
Rag »). Cet album est une véritable
suite au premier enregistré trois ans
auparavant. Avec ces deux productions, pas de doute vous replonger
aux sources du jazz (« Poor Butterfly ») au-delà du simple jeu de guitare, car la trompette de Jeff Healey y
est omniprésente.
Michel Maestracci
Yaron Herman
A Time For Everything
Army of Me, Stompin’, Layla Layla,
Interlude, Toxic, Neshima, Daluszki, Prelude
n°2 in B flat Major, opus 35, Message in a
Bottle, MMM, Monkey Paradise, In the
Wee Small hours of the Morning, El Toro,
Hallelujah
jazz 10 hot
Yaron Herman (p), Matt Brewer (b), Gerald
Cleaver (dm)
Enregistré at Studio Recall (date et lieu non
communiqués)
Durée : 1h 07’ 37”
Laborie 04 (Naïve)
Tiens, encore un génie révélé ! C’est
fou ce que les salonnards parisiens
du jazz sont doués pour les repérer !
Comme les cochons pour les truffes.
Un sixième sens. Ca ne s’explique
pas, que voulez-vous. A croire qu’ils
marchent dedans à chaque pas qu’ils
sont censés faire et encore, ne comptons-nous pas ceux qu’ils ne voient
pas, qu’ils laissent sur le bord de la
route ou qu’ils écrasent impitoyablement de leurs oreilles de plomb !
Bref un génie vous dis-je ! Poli de
surcroît, qui remercie, outre ses
proches, les nombreuses personnalités qui l’apprécient ou qui l’ont porté
sur les fonts baptismaux du succès.
Une pleine page ! Et que du beau
monde s’il vous plaît ! Que des
ceusses qui ne peuvent pas se tromper sur son génial talent. Vous seriez
un demeuré à ne pas vouloir en
convenir !
Certes, il serait vain de vouloir le
nier, Yaron Herman est simplement
talentueux. Il sait ce qu’est un piano.
C’est la moindre des choses. De là à
le barder de stickers et d’en faire
l’incontournable révélation de ce
début de siècle, il suffit d’écouter la
musique jouée ici en trio et laissée à
la libre appréciation de nos modestes
oreilles pour que nous témoignions,
à son égard, d’un… emballement
très très… modéré.
A l’impression d’un tir groupé tous
azimuts — nécessité de ratisser large
— de cette malheureuse Björk —
c’est très tendance, non ? — au standard- alibi : « In the Wee Small hours
of the Morning » via la musique classique « Prelude n°2 in B flat Major,
opus 35 » d’Alexandre Scriabine et
autres compositions personnelles qui
ne laissent pas un souvenir impérissable, s’ajoute le sentiment d’une
pensée musicale inachevée, d’un
vaste chantier un peu… brouillon. La
lassitude guette. Evidemment, cela
n’empêche pas l’émergence de
quelques rares instants de musique
au détour d’une plage. Mais est-ce
bien suffisant ?
Jean-Jacques Taïb
Marsha Heydt
One Night
Good Feelin’, Green Dolphin Street*, You
Don’t Know What Love Is, One Night,
Mercy Mercy Mercy, Want You to Know°,
Days of Wine and Roses, Blue Too*,
Theme from Spartacus, Well You Needn’t,
Georgia on My Mind, Want You to Know,
Afrikaan
Marsha Heydt (s, fl, cl), Todd Schwartz (tp,
flh), Norman Pors (p), Sheryl Bailey (g),
Marc Schmied (b), Vito Laschek (dm),
Marlon Simon (perc), Eric Friedlander
(cello), Carla Cook (voc)°, Rob Thomas
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l’unité (n°557 à 644)
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Chronology, 1917-1959, un bel ouvrage
format 25cmx25cm, 54 pages.
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Code postal :
Tél. :
jazz 11 hot
compacts
(vln)°*, Anne Marie Bedney (alto)°*, Nioka
Kim Workman (cello)°*
Enregistrée à Brooklyn, NY date non
précisée
Durée : 55’ 26’’
Blue Toucan (www.marshaheydt.com)
Lorsqu’on reçoit des CDs à la rédaction, il y a de bonnes surprises. One
Night de Marsha Heydt en fait partie.
Native d’Allentown en Pennsylvanie, la saxophoniste débute par le
piano, il faut dire que sa mère en
jouait dans l’église de la cité, avant
d’opter pour le saxophone classique.
Elle complète son enseignement en
apprenant aussi la flûte et la clarinette. Très rapidement elle est sélectionnée pour jouer dans des festivals
et avec des groupes de rock de la région. Au cours de sa formation musicale elle bénéficie des cours de Jim
Pugh, John Stubblefield ou Sir Roland Hanna avant de travailler sous
la houlette de Jimmie Amadie, glorieux pianiste de Philadelphie. C’est
vraiment en 1992, lorsqu’elle arrive
à New York, après un passage sur la
côte Ouest, qu’elle démarre sa carrière dans le jazz. Elle joue avec Grover Washington, Bob Mintzer, Randy
Brecker. Sa musique est nourrie de
toute sa vie de musicienne avec un
esthétisme très féminin. Dans ses
compositions, l’on perçoit la touche
classique qui l’a forgée à ses débuts
(« Afrikaan »). Elle ne désapprouve
pas de se lancer sur les thèmes latins,
avec un jeu dans les aigus bien marqué (« Good Feelin’ »). Les reprises
présentes sur One Night sont toutes
de qualité et en particulier « Days of
Wine and Roses » exposée à la flûte,
avec l’excellent Norman Pors (p)
pour la soutenir et la présence massive de Todd Schwartz (tp). Avec
Sheryl Bailey (g) l’entente est totale
pour donner de la profondeur à « You
Don’t Know… ». Le titre éponyme
nous ramène vers une fusion de tous
les goûts favoris de la musicienne
avec un aspect funky bien marqué.
Une bonne surprise à suivre de près.
Michel Maestracci
Cynthia Hilts
Second Story Breeze
Second Story Breeze, Nun, MiffdemenaorLike, Love For Sale, My Favorite Things,
The Fading Blue, LivingIt Up, Three Blind
Mice, Venus, Bunny, Waiting.
Cynthia Hilts (p, voc), Ron McClure (b), Jeff
Williams (d)
Enregistré live at Currents Sounds, le 25
novembre 2008 New York City
Durée : 59’ 50”
Blond Coyote 001 (www.cynthiahilts.com)
Tiens ! Une chanteuse-pianiste, blonde de surcroît ! Ce deuxième album
sous son nom tient du prodige ; la
belle Cynthia arrive à neutraliser totalement la rythmique dont ce malheureux McClure qui n’en peut mais
de ramer. Qu’allait-il donc faire dans
cette galère le Ron ? C’est poussif de
bout en bout. Ça n’en finit pas de se
traîner. Même les quelques standards
qui composent l’opus deviennent,
sous son filet de voix approximatif,
complètement insipides. La relecture de « Love For Sale » vaut son besant d’or comme on aurait dit autrefois à Byzance.
Allan Holsworth (g, voc, vln), Gordon Beck
(p), Jean-François Jenny-Clark (b), Aldo
Romano (dm, perc)
Date et lieu de l’enregistrement non
communiqués
Durée : 39’ 34”
JMS 048-2 (Sphinx)
Jean-Jacques Taïb
Dire que ça a fait un tabac au tout
début des années 80 ! Mais c’est d’un
mortel ennui ! Je ne sais pas si cette
réédition s’imposait, en tout cas une
chose semble certaine, c’est que ça
vieillit très mal. Ces sons métalliques
et sans âme, joués souvent à plat et
de préférence à toute vitesse, certes
par deux Anglais de légende, c’est à
vous glacer les os, à vous donner une
envie furieuse de militer pour le réchauffement climatique de ces ouragans sonores qui vous submergent et
vous suffoquent instantanément.
Alerte rouge !
Ajouter à cela l’absence d’un véritable travail de réédition : aucune indication concernant la date et lieu de
l’enregistrement, aucun argumentaire pour justifier de l’entreprise,
manque de précision sur les intervenants : la rythmique indiquée est fantomatique, elle n’intervient JAMAIS… Bref, un produit juste assez
bon pour les cochons de payants. Ça
ressemble davantage à un enterrement de dernière classe qu’à une redécouverte de ce que fut « une façon
européenne » de concevoir la musique de jazz.
Si les bavardages « coréiques » et
autres exercices sur la gamme diminuée — « Diminished Responsability » — ne retiennent pas forcément
l’attention, en revanche, la dernière
plage, churchy en diable, due à Gordon Beck rattrape un peu le reste.
Elle est de toute beauté. Enfin un peu
de musique ! Cela dit, on comprend
mal l’organisation des plages du volume ; il y a là une erreur « kollossalle » de marketing !
Juste pour ce fameux « Up Country »
et pour quelques rares mais belles introductions tout en finesse comme
celle qui introduit « She’s Lookin’,
I’m Comin’ ». Pour les inconditionnels du genre.
Diane Hoffman
My Little French Dancer
Gone With the Wind, Well You Needn’t,
Close Enough for Love°, When Love Was
All We Had°, Blackberry Winter°, You’re
my Thrill, Sunday in New York, Two Years
of Torture*, Yellow Days°, Farewell
Noelle*, When Did You Leave Heaven ?
Diane Hoffman (voc), Oliver Von Essen (p,
org), Peter Martin Weiss (b), Ulysses
Owens (dm), Jerry Weldon (ts), Don
Militello (elp)*, John Hart (g)°
Enregistré les 24 mars et 5 avril 2006, à
Brooklyn, NY
Durée : 48’ 13’’
Autoproduit (www.dianehoffman.org)
Actuellement, les chanteuses de jazz,
enfin souvent celles que l’on considère comme telles, ont le vent en
poupe et obtiennent autant de succès
que les artistes de variétés. Il est tout
à fait logique que d’autres membres
de la gent féminine essaient de percer dans cet univers doré. Avec My
Little French Dancer, Diane Hoffman, qui en est à son second album,
nous présente sa vision du jazz
vocal. Son répertoire paraît classique
avec de nombreux standards. Sa voix
se situe à un niveau intermédiaire
entre les profondeurs d’âme de Sarah
Vaughan et le timbre plus frêle d’une
Stacey Kent ou d’une Madeleine
Peyrroux. La chanteuse n’hésite pas
à prendre des risques sur « Well You
Needn’t », ce qui n’est déjà pas si
mal. La présence de Jerry Weldon
(ts) la sécurise tout comme le piano
de OliverVon Essen. Quand il le faut,
Diane Hoffman sait mettre l’accent
là où il le faut. Elle semble plus à
l’aise lorsque le piano est seul à la
soutenir (« When Love Was… »). La
participation de John hart (g) apporte un supplément de vie intéressant
même si sa prestation reste discrète
(« Blackberry Winter »). Sans être
extravagant, cet album est agréable à
découvrir. Il manque la sensation
scénique pour apprécier objectivement cette chanteuse, mais le Cd
remplit ici sa fonction de mise en
bouche. Pour la suite, il faudra se déplacer dans les jazz clubs de certaines cités.
Jean-Jacques Taïb
Irene
Summer Samba
Titres et renseignements discographiques
communiqués sur le livret.
Date et lieu d’enregistrement non
communiqués.
Durée : 46’ 21”
VRC 8201 (www.irenesings.com)
Michel Maestracci
Allan Holdsworth
Gordon Beck
The Things You See
Golden Lakes, Stop Fiddlin’, The Things
You See, Diminished Responsability, She’s
Lookin, I’m Cookin, At the Edge, Up
Country
« Irene and Her Latin Band » où les
classiques de la bossa nova, de la
musique cubaine et du jazz revisités
de manière insipide. « Irene and Her
latin band » pour fin de noces et banquets. C’est triste à mourir ; interprétées chétivement, les chansons se
succèdent, sans âme, sans aucune
étincelle et il ne se passe jamais rien.
jazz 12 hot
Rideau. Mais attention, avec une
bonne promo, ça peut cartonner méchamment lors de soirées privées ou
organisées par les C.E. C’est
d’ailleurs ce qu’on peut souhaiter de
mieux à Irène.
Jean-Jacques Taïb.
Kjell Jansson
Crossover
8 titres
Titres et renseignements discographiques
communiqués sur le livret
Enregistré live au Studio Fabriken, le 21
août 2006, les 24 avril & 25 juin 2007,
Suède
Durée : 49’ 54”
ELD 14 (www.eldrecords.se)
Tenter de trouver la pierre philosophale par le biais d’un mélange,
même savant, entre musique classique et jazz peut très vite conduire à
tous les dérapages voire à la catastrophe si le dosage manque d’habileté. Le déséquilibre, la moindre faiblesse d’écriture ou d’exécution
entre les deux esthétiques comme le
collage provoquent alors toutes les
lassitudes. C’est malheureusement
bien ce que génèrent les musiciens
de Kjell Jansson – bassiste au demeurant fort honorable à en croire
ses états de service – englués dans un
univers sonore qui ressemble davantage à une auberge espagnole qu’à un
projet réellement construit.
Entre musique classique contemporaine, chanteuse lyrique – en suédois ! – et interventions modales bâties sur des riffs voire totalement free
pour saxophoniste verbeux, les limites de l’œcuménisme sont vite atteintes. On s’ennuie ferme.
Seule la première plage peut, à
condition d’y passer très vite, faire
illusion. Il arrive parfois que le pianiste Tommy Kotter en trio sauve la
mise pour quelques minutes. Mais,
vous en conviendrez, c’est un peu
juste.
Jean-Jacques Taïb
Jazz Pistols
Live
Welcome, Yellow Fellow, Three on the
Floor, Moby Dick, Special Treatment,
Palladium, Mystic Train, Bugs, Birdland,
Take the Brake, Teen Town
Personnel non détaillé sur la pochette
Enregistré le 5 février 2005, Darmstadt
Durée : 1 h 17’ 10’’
Cherrytown 001 (www.jazzpistols.de)
Difficile de vous parler des Jazz Pistols car sur le livret de leur dernier
CD, il n’y a qu’un minimum d’informations : des photos, les titres joués,
quelques nouvelles sur le lieu d’enregistrement, mais aucun nom d’artistes. Ils emble que ce soit un trio
qui s’exprime (g, b, dm) dans un registre assez enlevé, tendance fusion.
Les frappes sèches du batteur accompagnent le jeu en slap du bassis-
te et le guitariste place quelques
phrases bien ciselées (« Three on the
Floor »). On sent bien que la présence du public pousse les musiciens à
donner le meilleur d’eux-mêmes.
Cela reste toutefois insuffisant pour
que la musique des Pistols vous pénètre. Instant de répit pour reprendre
des forces avec l’agréable « Mystic
Train », juste après la reprise de
« Palladium » de Shorter. Les Weather Report reviennent sur le devant
de la scène avec deux autres compositions de Pastorius (« Teen Town »)
et Zawinul (« Birdland »). Avec ces
derniers morceaux, les Jazz Pistols
terminent leur show en faisant plaisir à leur public par des pirouettes
techniques de haut vol (« Take the
Brake »).
Michel Maestracci
Gaby Kerdoncuff
Jabado
Ton triple, Ton bale Ifig Hamon, Plinn rast,
Disul vitin, An diaoul hag an Abada,
Gavoteen Gherghina, Horace, An dro
China, Polig Plinn
Gaby Kerdoncuff (tp, bgle, bomb, voc), J.F.
Roger (perc, dm), S. Le Clanché (p, acc,
synth) Guest : J. Molard (vln, b)
Durée : 42’ 53”
Enregistré en juillet 2005 et février 2006
Hirustica 601 (DJP)
Patrick Dalmace
Rebecca Kilgore
Dave Frishberg
Why Fight the Feeling ?
Titres communiqués sur le boîtier
Rebecca Kilgore (voc), Dave Frishberg (p)
Enregistré les 24 et 25 juillet 2007, Lake
Oswego
Durée : 58’ 58”
Arbors 19356 (www.arborsrecords.com)
Ceux qui fréquentent le festival
d’Ascona connaissent bien Rebecca
Kilgore et apprécient son talent.
Avec le pianiste Dave Frishberg, elle
se consacre ici à 17 chansons de
Frank Loesser. Les deux intervenants
ont voulu faire très joli, très « musical » et en conséquence, c’est souvent très mou (« Let’s Get Lost »,
« Can’t Get Out of This Mood »…).
Quelques interprétations retiennent
malgré tout l’attention, comme
« Thank You Lucky Stars », « The
Lady’s in Love with You », « on a
Slow Boat to China » ou « Say It »
qui balance bien.
Le pianiste a de bons moments, notamment dans « Somebody, Somewhere ». Même si Dave Frishberg dit
ici de Rebecca Kilgore : « she sings
the lead like a trumpet player would
play it in the section », ça n’a pas
suffi à soulever notre enthousiasme.
Mais d’autres trouveront bien du
plaisir avec ce disque sobre et élégant.
Tout commence façon manouche
avec « Armando’s Rhumba » de
Chick Corea. L’influence de Stochelo Rosenberg se fait jour aisément
avant que Doug Kinloch ne poursuive sur des nappes synthétiques et les
trémolos de son instrument. C’est
alors qu’apparaît, ô surprise, le saxophone de James Gilbert pour un effet
décalé par rapport à la modernité du
son présenté jusqu’alors (« Bliss »).
C’est ensuite les rythmes reggae
(« Tune n°175 ») qui sont développés, comme si le guitariste avait
besoin de présenter ce dont il est capable sur sa guitare. Un petit moment romantique pour ensorceler les
jeunes filles et le tour est joué. Expansive Guitar part un peu dans tous
les sens, mais manque d’une singulière maturité, malgré quelques bons
moments comme « Smoothy »
Michel Maestracci
Elizabeth Kontomanou
Doug Kinloch
Armando’s Rhumba, Bliss°, Tune n°175,
Grim Tango, Wah Wha’s Like Us°, Heat,
Smoothy°, Our Man in Cairo, No Mean
Feat, Full Marx
Doug Kinloch (g, kb), James Gilbert (s)°
Date et lieu d’enregistrement non précisés
Durée : 34’ 57”
Fle Music (www.flemusic.com)
Jean Szlamowicz
Back to My Groove
Back to My Groove, What a Life, Where
I’m Coming From, The Abuse, Black Angel,
You’ve Changed My World, Late Cold
Night, Summer, My Love, Dreams of Gold,
Peace On Earth
Elizabeth Kontomanou (voc), Gustav
Karlstrom (voc), Sam Newsome (ss), Orrin
Evans (p), Marvin Sewell (g), Thomas
Bramerie (b), Donald Kontomanou (dm),
Leon Parker (perc), Pierrick Pédron (as),
David El Malek (ts), Daniel Zimmermann
(tb), Yoann Loustalot (tp), Isabelle Olivier
(harpe), Quatuor Elysée
Enregistré en décembre 2006, Malakoff
Durée : 1h 04’ 40’’
Musique Française d’Aujourd’hui 406
(Nocturne)
Michel Laplace
Expansive Guitar
multitude de directions simultanées.
Gospel, soul version Motown
(« Back to My Groove »), musique
brésilienne (« Black Angel »), ambiances doucereuses (« Where I’m
Coming From »), blues décalé
(« Late Cold Night ») cuivres et quatuor classique pour ambiances romantiques… avec ambiances funkyblues et guitare mordante tout ça sur
le même morceau (« You’ve Changed My World »). Elizabeth Kontomanou regarde du côté de Dianne
Reeves (dont elle n’a ni le swing, ni
la sensibilité) et de Dee Dee Bridgewater dont elle possède certains maniérismes. Une tendance à la démonstration et à l’outrance signe un
certain manque de nuances (expressivité violente permanente) ; c’est le
revers d’une puissance expressive facile. Les ambiances sonores en
forme de foire aux musiques du
monde attireront les amateurs qui aiment bien ce qui est « jazzy ».
On sait la place importante qu’a prise
Elizabeth Kontomanou sur la scène
française ces dernières années. Cela
n’a pas été sans ambiguïtés stylistiques puisque son parcours a été
pour le moins hétéroclite : du rhythm
and blues initial à des projets plus
expérimentaux, du straight-ahead
contemporain aux collaborations
multiples, de Michel Legrand à Andy
Milne ou Sam Newsome. Son dernier disque n’échappe pas à cette
Ventes de disques CD et Vinyles en ligne
parisjazzcorner.com
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jazz 13 hot
Kornstad
Single Engine
Standard Arrival Route, Flutonette,
Sweden, B°*, Turkey, Texas, Bansull, Ardal
One Alpha, Kokarde, Ambergris, Crying in
the Rain
Hakan Kornstad (ts, bs, fl, melodica,
flutonette), Bugge Wesseltoft (org)°, Knut
Reiesrud (g, lap steel g), Ingebrigt Haker
Flaten (b)*
Enregistré en novembre 2006 & mars
2007, à Oslo
Durée : 42’ 52’’
Jazzland 0602517349827 (Universal)
Hakan Kornstad est un saxophoniste norvégien qui essaie d’explorer de
nouvelles voies dans le jazz. C’est la
recherche de la nouveauté et de la
fraîcheur qui guide sa quête. Il y parvient en partie en développant de
longues phrases qui semblent plonger dans les Abymes des fjords. Pour
parvenir à ses fins, il utilise des loops
pour créer des arrangements orchestraux. Pourtant, l’ennui vient parfois
nous saisir au cours de son long discours (« Flutonette, Sweden ») et la
présence de Bugge Wesseltoft (org)
parisjazzcorner.com
en partenariat avec Jazz Hot,
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commande sur le site, le
compact disc des célèbres
faces Saturne d’Henri Renaud
avec Bobby Jaspar, Jimmy
Gourley, Pierre Michelot…
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compacts
Sauf à n’avoir rien compris, il s’agit
de musique bretonne et d’un sauvetage des traditions populaires autrefois dans le collimateur des curés,
mais en même temps d’une vision
moderne de cette musique. Le trio
est une évolution des antiques formations bretonnes (qui comportaient
biniou, tambour et bombarde). Kerdoncuff – presque sonneur de naissance – a étudié le jazz et aussi
quelques autres musiques et se lance
dans un mélange dont la principale
qualité est d’être le fruit d’un travail
soigné. Selon l’utilisation des différentes combinaisons instrumentales
cela sent plus ou moins le jazz, plus
ou moins la Bretagne, parfois la vision, la sonorité, sont plus lointaines,
proches de certains Tziganes. Les
passages de trompette, peu acadé-
miques, sont bons et les partenaires
de Gaby le servent fort bien. Aux
oreilles d’un jazzophile acceptant
d’entendre d’autres sonorités ce
disque s’écoute bien.
compacts
et Ingebrigt Haker Flaten (b) est la
bienvenue (« B »), même si le continuum du saxophone nous laisse franchement atones. Kornstad s’est certainement fait plaisir. Il nous
explique sa démarche dans son livret, mais le résultat n’est pas forcément convaincant.
Michel Maestracci
Lenny Lafargue
Intemporel
Change de numéro°, Le Boulanger, Le Bon
Mojo, Le Blues frappe à ma porte, Dis-moi
(qu’entre nous ça peut durer), Silex
Boogie, Mon Bébé, Gayteloup Mambo, Le
Boogie des durs à cuire, Personne ne sait,
Walking the Dog
Lenny Lafargue (g, voc), Guillaume Petite
(org), Raoul Ficel (g, bck voc), Julien
Dubois (b, bck voc), Philippe Eliez (dm),
Gilles Premel-Katzin (perc), Cadijo (hca,
bck voc), Rita (bck voc)°
Enregistré en janvier 2007, à Bordeaux
Durée : 52’ 54’’
V.Music 7 001 (Anticraft)
Premier morceau et premières
bonnes sensations, on est dans le
blues avec des textes en français qui
s’harmonisent bien avec les douze
mesures. « Le Blues frappe à ma
porte » énonce le chanteur et c’est
vrai que le gars en est bien pénétré.
Bien sûr, Lenny Lafargue utilise les
thèmes afro-américains pour s’en
sortir plus que bien : « Le Boulanger » de Slim Harpo ou « Walking the
Dog » de Rufus Thomas, mais l’esprit est bien là. Avec des partenaires
de qualité : Guillaume Petite (org) ou
Raoul Ficel (g), il nous installe dans
une ambiance décontractée qui nous
invite à écouter ses textes avec avidité (« Dis-moi »). L’harmonica de
Cadijo apporte un éclairage différents lors de ses interventions, tandis
que Julien Dubois (b) et Philippe
Eliez (dm) derrière assurent le bon
tempo (« Silex Boogie »). Intemporel
est une bonne galette bien rafraîchissante qui prouve que le blues reste un
art intéressant. Lafargue sait faire vibrer ses auditeurs, notamment lorsqu’il se sert d’un boogie pour rappeler les conditions de vie des premiers
bluesmen (« Le Boogie des durs à
cuire »). Sa musique, qui puise aux
différentes sources de la musique
bleutée conserve une certaine subtilité, qui fait la part belle à l’Amour
(« Mon Bébé »).
Michel Maestracci
School of the Arts feat.
T. Lavitz
School of the Arts
Fairweather Green, No Time Flat, On Fire,
Portrait, Like This, High Falutin’ Blues,
Gambashwari, Dinosaur Dance, Teaser, A
Little Mouse Music, Maybe Next Time
T Lavitz (p), Frank Gambale (g), Steve
Morse (g), John Patitucci (b), Dave Weckl
(dm), Jerry Goodman (vln)
Enregistré en janvier et avril 2007
Durée : 59’ 33’’
Magnatude 2315-2
(www.magnatuderecords.com)
T. Lavitz est né en 1956, à New Jersey. Il commence à prendre des leçons de piano à sept ans et poursuit
ses études à la Interlochen Arts Academy de Michigan avant d’intégrer
l’Université de Miami. C’est dans
cet établissement qu’il rejoint les
Dixie Dregs en 1979. En 2007, il réalise School of the Arts, en compagnie
de guitaristes réputés, Frank Gambale ou Steve Morse, mais aussi John
Patituci (b), Dave Weckl (dm) et
Jerry Goodman, le violoniste du Mahavishnu Orchestra et des… Dixie
Dregs. L’orientation fusion est évidente de par la présence de ces artistes et, dès les premières mesures,
cette sensation s’affirme. Les déboulés du violon ou du piano sont,
comme on les attend, flamboyant
(« No Time Flat »). La rythmique
fonctionne façon bulldozer avec les
notes slappées de Patitucci en contrepoint des frappes explosives de
Weckl (« On Fire »). Les guitaristes
sont plus discrets, notamment Steve
Morse que l’on attendait plus vindicatif et qui, ici, se fend de deux interprétations à la guitare acoustique
bien agréables (« Portrait »). Ce bel
ensemble est mené de main de
maître par T. Lavitz toujours à l’aise
sur son clavier. Un album rapide
pour les fans de fusion.
Michel Maestracci
to the Contrary, Arcades, Monk Medium,
No Name, Don’t They Speak to You, R.C.,
Bemsha Swing
Jobic Le Masson (p), Peter Giron (b), John
Betsch (dm)
Enregistré les 10-11 février 2007,
Montreuil
Durée : 57’ 27”
Enja 95162 (Harmonia Mundi)
Sinueux ? Labyrinthique ? Serpentant ? Voilà une musique qui tout en
s’inscrivant dans le langage du jazz
trouve des chemins de traverse qui
l’éloignent souvent du cœur du
swing et du blues. Cette musique de
pentes et de faux plats trouve en Andrew Hill une référence évidente par
son caractère heurté et anguleux, débouchant parfois sur une mélodie ou
un motif. L’interaction est une nécessité dans ce cadre fluctueux où la
continuité du beat ne saurait être un
repère absolu. Mais la séduction des
méandres a ses limites. Attendre à
chaque coin de phrase de savoir où
tout cela va aboutir finit par lasser
quand chaque instant de cette musique fait figure d’éternelle introduction inassouvie. Les références monkiennes (« Monk Medium », un
original intéressant et « Bemsha
Swing ») sont les plus swinguantes
mais sans aucun déchaînement particulier. La subtilité intellectuelle de
cette musique a pour corollaire une
perte de feeling, du moins au sens libératoire et communicationnel
puisque l’expression finit par se situer dans un registre monocorde.
Jean Szlamowicz
Rodrigue Lecoque
Mizmar
Prologue, La Troisième porte, Là-bas, Vieil
Aladin, La Pyramide, Qatmizmar, Héritage,
Le Gardien, Les Conjurés, Huit piliers sous
le sable, Deux Oasis, Epilogue premier, La
Troisième porte, Le Songe de Gustave
Doré, Cartographies I et II, Sanaagroove,
Spleen
Date et lieu d’enregistrement non précisés
Durée : 1h 08’ 18”
Musea Parallèle 3065 (Musea)
Mizmar est un CD de musique virtuelle, joué par Rodrigue Lecoque au
bidule d’ordinateur ou au synthémachin, va savoir, Charles. Musiques
planantes ou répétitives, comme on
en mettait autrefois pour accompagner les inévitables projections de
diapositives des vacances passées.
Là, les vacances, virtuelles peut-être
elles aussi, après tout, (encore qu’il y
ait des photos) ont été prises du côté
d’un Yemen mythique, à base de qat
et de lectures d’Henri de Monfreid,
plus que de Rimbaud. Nul doute que
ce devait être intéressant, mais le CD
est aussi passionnnant que les projections de diapos précitées.
Michel Bedin
Jobic Le Masson
Hill
No One, Dotted, Old Ballad, Hill, Evidence
Charles Lloyd Quartet
Rabo de Nube
Prometheus, Migration of Spirit, Booker’s
Garden, Ramanujan, La Colline de Monk,
Sweet Georgia Bright, Rabo de Nube
Charles Lloyd (ts, afl, tarogato), Jason
Moran (p), Reuben Rogers (b), Eric Harland
(dm, perc)
Enregistré le 24 avril 2007
Durée : 1h 14’ 59’’
ECM 2053 1754811 (Universal)
Voilà maintenant plus de quarante
ans que Charles Lloyd exprime sa vision de l’existence à travers ses différents instruments. Aussi à l’aise au
saxo qu’à la flûte, il n’hésite jamais
à les emboucher pour dispenser sa
« bonne » parole. Rabo de Nude est
centrée sur la mise en avant de son
expression, mais ses partenaires
jouent un rôle tout aussi important
pour faciliter l’accès à cette musique.
Jason Moran est excellent sur les
touches d’ivoires pour favoriser le
décollage des sonorités soufflées du
leader (« Migration of Spirit »). Eric
Harland (perc, dm) réussit un bel
exercice de style pour placer, là encore dans de bonnes conditions, les
circonvolutions du saxophoniste.
Enfin, la puissance athlétique de
Reuben Rogers (b) sécurise ce bel
ensemble qui peut alors s’enhardir
jazz 14 hot
sur des thèmes enlevés (« Sweet
Georgia Bright ») Les pérégrinations
artistiques et les expérimentations de
Lloyd font passer l’auditeur de la
plus profonde mélancolie à l’excitation extrême, mais le background,
malgré une apparence trompeuse,
reste très note bleue. Une bonne raison d’acheter ce CD qui n’a rien à
voir avec les produits positionnés
dans ce créneau, mais chez qui il
manque la sincérité du propos.
Michel Maestracci
Julien Lourau
VS Rumbabierta
Sawaniye, Nigeria, Instrumental Loco,
Oduddua, Dudum Banza, Las Flores
Blancas, Moira « Tawiri », Domingo,
Abakwa, Batacash 1, San Lazaro, Ibae,
Batacash 2
Julien Lourau (s, elp), Sebastian Quezada
(voc, perc), Eric Löhrer (g), Felipe Cabrera
(b, voc), Onide Gomez Valdon (voc, clave),
Javiee Campos Martinez (voc, perc),
Abraham « Manfa » Mansfaroll (perc, voc),
Miguel « Puntilla » Rios (perc, voc)
Enregistré du 16 au 20 juillet à Amiens
Durée : 1 h 09’ 24’’
Label Bleu 6690 (Harmonia Mundi)
Environ dix albums pour Julien Lourau et toujours cette recherche du
groove, ici en compagnie de musiciens cubains et chiliens. Quelques
passages chantés, proches de chants
traditionnels (« Oduddua ») quelques
détours électroniques (« Nigeria ») et
nous retrouvons notre saxophoniste
sur des chemins plus en adéquation
avec notre revue. Il y a bien évidemment des emprunts au free jazz, mais
il y a aussi quelques bons moments à
partager en compagnie d’une équipe
de qualité avec notamment Felipe
Cabrera (b), ancien partenaire de
Gonzalo Rubalcaba. La guitare hypnotique d’Éric Löhrer nous renvoie
aux moments chauds des prestations
de Grant Green au début des années
soixante-dix et les percussions assument tout à fait leur rôle d’accompagnement (« Instrumental Loco »).
Enfin, les rythmes afro-américains se
laissent apprécier à travers « Ibae »,
une composition de Sébastien Quezada (voc, perc). Un album intense et
riche qui, aux au- frontières du jazz,
propose par moments de bons instants.
Michel Maestracci
Greg Lowe
Guitar and Bass Session
King of the Road, I’m Late, Crazy, Devil’s
Tango, Ding Dong the Witch Is Dead,
Something, Modern Mayhem, I Feel the
Earth Move*, Yellow Pelican*, Samba Pa
Ti*, Another Blues*, Affirmation*, Rising
Mind*
Greg Lowe (g), Steve Kirby (b), Gilles
Fournier (b)*
Date et lieu d’enregistrement non précisés
Durée : 55’ 17’’
GL 07 (www.greglowe.com)
C’est sûr qu’à deux instruments, il
faut assurer pour se faire apprécier.
Greg Lowe (g) possède à n’en pas
douter des qualités de guitariste et
parvient, parfois, à se hisser à un niveau suffisant pour permettre à l’auditeur non averti de se laisser aller à
apprécier la musique délivrée par le
duo. Pour l’accompagner, il a fait
appel à deux contrebassistes : Steve
Kirby et Gilles Fournier. Passons sur
les morceaux qui tiennent plus des
études pour l’instrument que de
douces mélodies et des exercices de
style (« I Feel the Earth Move », de
Carole King tout de même) pour
nous concentrer sur les thèmes
chaleureux, qui sont souvent d’agréables reprises. Il en est ainsi de « Something » du Beatles George Harrison ou des thèmes colorés que sont
« Samba Pa Ti » (Santana) et « Affirmation » (de José Feliciano mais popularisé par George Benson). Au niveau des compos du guitariste
« Yellow Pelican » mérite une mention particulière par l’énergie délivrée et le contenu technique, même
si parfois le propos est un peu trop
rapide. Pour le reste, il faut parfois
s’accrocher pour être emballé.
Michel Maestracci
Sara Lunden
Dubious
Dubious, You Can Come, Naked in My
Bed, The Sound It Makes, Murder
Sara Lunden (voc, synthé, p, org), Kyrre
Björkas (voc, b, vln, g, dm, synthé), Andreas
Mjös (vib, g, dm, vln), Ida Lunden (b)
Date et lieu d’enregistrement non précisés
Durée : 16’ 05’’
Nexsound 01 (www.nexsound.org)
Sara Lunden
Andrey Kiritchenko
There Was No End
Come With Me, Oh So Blue, Don’t You
Remember, Take Your Chance When You
Have It, Erotic Dreams, Tonight
Sara Lunden (voc, synthé, g), Andrey
Kiritchenko (dm)
Date et lieu d’enregistrement non précisés
Durée : 24’ 07’’
Nexsound 02 (www.nexsound.org)
Michel Bedin
e o Amor » au contenu jazz perceptible. Paolo Piangiarelli de la Philology, comme on dit en Italie, a encore eu du nez, ou plutôt de l’oreille, en
produisant ce musicien brésilien.
Michel Maestracci
Nelson Machado
Fabrizio Mandolini
Mauro DeFedericis
Gabriele Pesaresi
Roberto Desiderio
Jobim e Outros
É Preciso Perdoar, Este Seu Olhar,
Maracangahla, Minha Homenagem, O Que
Sera, O Trem Azul, Samba de Uma Nota Só,
Regra 3, Retrato em Branco e Preto, Samba
de Verão, Triste, Wave, A Felicidade, Choro
Brasil, Desafinado, Doralice
Nelson Machado (g, voc)
Enregistré le 28 septembre 2005, à Azzano
San Paolo (Italie)
Durée : 55’ 10’’
Philology W 330 (www.philologyjazz.it)
Nelson Machado
De Letra
Mil Motivos, Estações, Estrela, Quem Sabe
Sampa, Liquidação, De Lua, E Aí, Estojo, O
Caos e o Amor, Latomia, Superman, De
Letra, Desce da Bananeira, Neném
Nelson Machado (g, voc)
Enregistré le 28 septembre 2005, à Azzano
San Paolo (Italie)
Durée : 57’ 54’’
Philology W 329 (www.philologyjazz.it)
Deux CDs d’un guitariste brésilien
qui se fait connaître en Italie par ses
incessants déplacements, dans ce
beau pays latin. Nelson Machado est
un guitariste talentueux, qui rappelle, selon Giovanni Salerno, le grand
Narciso Yepes. La première galette
comporte principalement de grands
thèmes des compositeurs incontournables de la musique brésilienne :
Tom Jobim, Chico Buarque, Vinicius
de Moraes et Antonio Almeida.
Mais des musiciens, tout aussi talentueux, sont mis en avant par l’artiste comme Marcos Valle. Pas de surprises à attendre, même si les
interprétations savent être très personnalisées tant par la voix que l’accompagnement (« Triste », « Wave »).
Le timbre de ce chanteur est assez
prenant pour nous permettre de nous
concentrer sur la partie vocale et oublier l’accompagnement, qui semble
couler de source (« Desafinado »).
Dans la seconde production, De
Letra, Nelson Machado expose ses
propres compositions. Une sensation
novatrice se glisse dans nos oreilles.
Comme par enchantement, les notes
distillées sont plus étincelantes. La
tradition est là, mais l’apport personnel du guitariste est incontestable
(« Mil Motivos »). Est-ce l’effet d’un
premier contact avec la musique de
Machado serions-nous tentés de dire,
mais la suite du propos confirme
cette impression. On en revient
presque à regretter que le premier
CD ne soit pas déjà dédié aux compos de Machado. On se laisse surprendre par les agréables sambas de
notre virtuose (« Quem Sabe,
Sampa»), puis envoûter par «O Coas
Speakin’ 4
Speakin’ Suite, Vedendoti Crescere, Chi é Il
Killer, L’Antifaz, Nessun Colpevole, Gira La
Minestra, Etno Pop, Sui Cerchi Ed Oltre, La
Stanza di Desiderio
Fabrizio Mandolini (ts, ss), Mauro de
Federicis (g), Gabriele Pesaresi (b), Roberto
Desiderio (dm)
Enregistré du 9 au 11 janvier 2007 à un
endroit non précisé sur le livret
Durée : 48’ 16”
Wide Sound 163 (www.widesound.it)
Ils sont quatre à discuter ensemble,
calmement d’ailleurs, mais le problème, avec les discussions des
autres, c’est que ça reste un peu pour
eux-mêmes. Guitare-basse-batterie
et sax, c’est vrai que ce quartet
semble bien s’entendre et improviser
en s’écoutant. Mais ont-ils quelque
chose de bien important à dire ? On
peut en douter. En tout cas, ce qu’ils
se disent nous semble un peu soporifique, quand ce n’est pas énervant,
par exemple, quand ils ne parviennent pas à sortir d’une phrase musicale et qu’ils la répètent à l’infini
(« Etno Pop », qui, soit dit en passant
n’est ni de l’ethno, ni de la pop). On
est dans de la musique improvisée
européenne, qui n’essaie certes pas
de frimer, mais cette qualité est-elle
suffisante pour enthousiasmer ? La
question reste posée.
Michel Bedin
Manhattan New Music
Project
Jazz Cycles
Passaglia, Night Flight, Desire, Wind Over
The Lake, Interlude 1, Strange Rife,
Outside In, Ballad for T, Interlude 2,
Interlude 3, It’s Only A Dream, Tamalpais
Night, Starlit Skylight, Night Flight 2
Shane Endsley (tp), Bruce Williamson (as &
ss), Tim Ries (ts), Vic Juris (g), Jay Anderson
(b), Grisha Alexiev (d), Jim Ridl (p)
Enregistré le 6 décembre 2004, New York
Durée : 56’ 37”
MNMP Records (www.mnmp.org).
C’est fou ce que Manhattan a suscité comme projets, et je ne parle là
que du jazz ! Rassurez-vous, nous ne
les passerons pas en revue, ce « Manhattan New Project Music »
(M.N.M.P) en est un de plus et
comme les précédents, il mérite
qu’on s’y arrête.
Désireux de trouver une issue musicale plus innovante au delà des
genres et des styles, c’est en 1990
qu’est fondé le M.N.M.P par un
jazz 15 hot
groupe de musiciens décidés à appuyer leur démarche en puisant dans
le vivier des compositeurs américains contemporains ou étrangers.
Ainsi, ce troisième volume est-il dévolu à l’univers de Paul Nash. Figure charismatique du jazz « actuel » et
hyperactif, l’homme, guitariste de
jazz, musicien complet, pédagogue,
etc., né en 1948 et décédé quelques
semaines après l’enregistrement
(janvier 2005) laisse un patrimoine
en partie exploité ici.
Servie par des interprètes doués dont
la compétence et le talent ne font
aucun doute – le M.N.M.P a reçu en
en 2007 de la C.M.A/A.S.C.A.P un
award pour ses travaux audacieux –
la musique délivrée reste froide et
laisse l’auditeur moyen que je suis
sur sa faim. Mais comme les bénéfices iront à la Paul Nash Memorial
Fund…
Jean-Jacques Taïb
Louis Mazetier
Tributes, Portraits and Other
Stories
Titres communiqués sur le livret
Louis Mazetier (p)
Enregistré les 30-31 août 2007, Boswill, CH
Durée : 1h 16’ 59”
Arbors 19361 (www.arborsrecords.com)
C’est le vol. 18 de l’Arbors Piano Series et ce n’est pas le premier CD de
Louis Mazetier en piano solo (on
pense notamment à Good Vibrations
de 1995, Jazz Connaisseur 9521-2).
Notre regretté ami Johnny Simmen
faisait, à juste titre, grand cas de
Louis Mazetier né le 17 février 1960
à Paris et tombé dans le jazz à 14 ans
à cause de Fats Waller. L’écoute de
ce disque est très plaisante et pas ennuyeuse pour quelqu’un, comme le
signataire qui n’aime pas le piano
solo. Nous traduisons (c’est en anglais) des passages signés Louis Mazetier dans le livret et qui donneront
au lecteur une idée du contenu : «Les
morceaux que j’ai sélectionnés comportent des chevaux de bataille bien
connus du piano stride (« You’ve Got
to Be Modernistic », « Keep off the
Grass », « Anitra’s Dance », « Sneakaway »), des standards (« Skylark »,
« Can’t We Be Friend ? », « I Guess
I’ll Have to Change My Plan », « Tea
for Two », « Just You Just Me »,
« Sweet and Lovely », « Walking My
Baby Back home »), un blues, un rag
de Jelly Roll Morton et un paquet
d’originaux. Ce qui me permet de
présenter diverses facettes de mon
jeu, le tout, bien sûr profondément
enraciné dans le jazz classique…
« Simply the Blues » fut encore complètement improvisé avec une approche Tatum en tête. Les originaux
ne sont pas tous vraiment nouveaux,
certains figurent déjà sur de précédents disques. J’ai pensé que je devais les enregistrer à nouveau
(« François », « Sweet Smile », « Instinct of Conversation », « Nostalgic
compacts
Voici deux CDs fabriqués en Ukraine. « En Ukraine », parce qu’il n’y a
aucun doute : la pochette du premier
(look très démocratique populaire,
Trabant, quoi), leurs durées (un quart
d’heure pour Dubious, 24’ pour le second) pas franchement habituelles.
« Fabriqués », aucun doute non plus
là-dessus, avec tous les artifices possibles et imaginables en bruits divers,
soupirs et cris d’animaux. Rapport
avec le jazz ? Aucun, ni de près, ni de
loin. Manifestement, des conseilleurs
qui, rappelons-le, sont rarement les
payeurs, ont introduit dans ce pays
qui ne demandait rien à personne, et
qui avait une très belle musique vernaculaire, l’idée que ce bidouillage
de techniques vaguement disco va-
guement « modernes » était du jazz,
alors que ce n’était même pas de la
soupe. Peut-être pour y fourguer du
matériel ? Ah, y’en a, j’ te jure !
compacts
Walk », « In August at St-Germaindes-Prés »)… «Tango Seville » écrit
peu après un merveilleux séjour dans
cette belle ville, est plus dans le style
habanera qu’un pur tango. « Portrait
of a Portraitist » est à propos de Duke
Ellington. L’abrupte succession d’accords de la première partie est un
mélange de Le Lion et Coltrane (!)
qui, je pense, peut rappeler un des
amours de Duke pour le vieux principe stride… puis vient un thème a
tempo pseudo-romantico-impressioniste également évocateur de solo
méditatif d’Ellington dans son style
tardif… ».
Précisons enfin que le piano est très
soigneusement enregistré. Pour tous
les amateurs (nombreux) de Louis
Mazetier, du piano jazz et du beau
piano tout simplement.
Michel Laplace
Soul Bop, Solace, Interlude 3, Nu Funk,
Stuck on 104, Intrelude 4, Afro Blues
Dave Milne (as, ts), Dave Fleschner (elp, org,
clav), Ian McKamey (b), Terry Cason (dm)
Date d’enregistrement non précisée,
Portland, OR
Durée : 1h 01’ 39”
Soul Tree (www.davemilnemusic.com)
Dans le grand malentendu qui entoure le jazz, on croit souvent que le fait
d’improviser au saxophone avec une
section rythmique est gage d’appartenance à ce langage. Hé bien, non.
Même dans un cadre funky, l’expressivité que dégage Dave Milne est
celle de la variété la plus mièvre. Ce
n’est pas faute de jouer dur et dirty
mais les ambiances harmoniques
sont armoire comme c’est pas permis. Et la rythmique de bûcherons ne
fait qu’accentuer le trait. De bons
musiciens de fusion-variété-smooth.
Jean Szlamowicz
Pat Metheny
Secret Story
CD 1 : Above the Treetops, Facing West,
Cathedral in a Suitecase, Finding and
Believing, The Longest Summer, Sunlight,
Rain River, Always and Forever, See the
World, As a Flower Blossoms (I’m Running
to You), Antonia, The Truth Will Always
Be, Tell Her You Saw Me, Not to Be
Forgotten (Our Final Hour)
CD 2 : Back in Time, Understanding, A
Change in Circumstance, Look Ahead, Et si
c’était la fin (As If It Were the End)
Pat Metheny (g) + personnel détaillé
Enregistré en 1991-1993, à New York
Durée : CD1 : 1h 16’ 30’’ CD2 : 1h 16’ 42’’
Nonesuch 7559-79981-0 (Warner Music)
Et une réédition pour Pat Metheny
avec Secret Story, initialement sorti
aux débuts des années quatre-vingtdix. Nous sommes ici en présence
d’un album-phare qui présente une
facette du guitariste dans son expression musicale, pas forcément la plus
jazz. Pourtant, c’est avec ce type
d’album que le toujours jeune
homme du Missouri, s’est fait apprécier par un large public, comme en
atteste « Facing West ». La nouveauté pour ce CD se trouve avec la présence sur un second disque (un peu
plus de 15 minutes) de cinq titres
présentés pour la première fois. Tout
de suite, on est hypnotisé par l’harmonica de Toots Thielemans, qui fait
oublier que derrière lui et des nappes
synthétiques se trouvent des membres du London Orchestra (« Back in
Time »). On retrouve aussi en compagnie de Metheny, Charlie Haden
(b) ou Nana Vasconcelos (perc),
mais rien n’y fait pour faire swinguer
cet ensemble. « Et si c’était la fin »,
dernier titre du petit disque pose certainement la bonne question.
Eric Minen
Mélodies Urbaines
Aube, L’Odalisque, Memphis Dream, Midi,
Autoroutes, Après-Midi, Circulation,
Crépuscule, Guitars, Nuit
Eric Minen (g, oud)
Durée : 48’ 19”
Dreaming 8446 (Musea)
Present Tense
You Pea Ess, Interlude 1, Stitches, Ain’t
That Bad, Customer Service, Interlude 2,
Michel Bedin
Muvien-Humair-Celea
Allgorythm
Lou and the pote agé, Palindrome,
Westminster, Vive les jongleurs,
Complètement complètement, Autre
motif, Couscous purée
Jean-Philippe Muvien (g), Jean-Paul Celea
(b), Daniel Humair (dm)
Enregistré en novembre 2005
Durée : 46’ 23’’
Allgorythm 2 (Abeille Musique)
Voici une fois encore un CD de musique industrielle, construit « à la machine », avec un ordinateur ou
quelque chose d’équivalent, même si
la pochette dit qu’il s’agit d’une guitare et d’un oud. Guitare et ’oûd,
peut-être, mais passés par l’ordi. Le
responsable en est Eric Minen et,
évidemment, la première phrase qui
vous vient en écoutant cela, c’est
Achtung Minen ! Mais, pas question
pour moi de faire un jeu de mots
aussi facile, aussi je m’en dispenserai. Disons que, pour goûter un CD
de musique industrielle de ce genre,
il faut être très habitué aux musiques
d’ascenseurs ou de supermarché.
Avec un tel titre, on peut se dire que
les méninges vont devoir carburer
pour comprendre les chemins vers
lesquels les trois musiciens experts
vont nous emmener. Tout se complique un peu plus avec les titres des
thèmes exposés. Pas évident de savoir ce que peut receler « Lou and the
pote agé » ou « Couscous purée ». Et
de la purée, il y en a car les trois gars
déménagent. Que ce soit Jean-Philippe Muvien sur sa guitare qui part
à la conquête de contrées non encore
rencontrées, Celea ou Humair, ça ne
rigole pas. Et c’est un peu dommage
car les titres laissaient indiquer
que… Bien, on se refait une petite
santé en passant par « Autre motif »
pour conclure sur ce fameux « Couscous purée », peut être pas assez
épicé, malgré ses connotations orientales, mais bon…
Michel Bedin
Michel Maestracci
Moods
Sam Newsome
& Lucian Ban
Sunday Morning
Different Kinds of Blue, Undoing the Web,
The Conference, Fool Wind Full Moon,
Between the Lines, Sunday Morning, City
Walk, The Lake Is Bored, Gulls, Recidivist,
About the Woods, Lucifer
Clémence Gegauff (voc), Catherine
Wishart (g), Emile Atsas (g), Mader (acc),
Renaud Pion (cl, sax), Lilian Bencini (b),
Frédéric Pasqua (dm), Francis Wishart (voc)
Enregistré à La Cournière à une date non
précisée sur le livret
Durée : 41’ 47”
Nocturne 403 (Nocturne)
Michel Maestracci
Dave Milne
de CDs à Jazz Hot, alors que leur
rapport avec le jazz est quasiment
équivalent à zéro ? Mystère et poil en
biais. Les voies des maisons de
disques sont impénétrables, ou bien,
la notion de jazz est suffisamment
confuse dans les têtes des expéditeurs qu’ils pensent que cela se justifie. On le voit, plus que jamais, la
lecture attentive et raisonnée de notre
revue s’avère indispensable. Avis
personnel, l’abonnement à Jazz Hot
devrait être remboursé par le ministère de l’Education, c’est une question de salubrité mentale du public.
Sunday Morning, ce sont de jolies
chansonnettes d’amour, interprétées
par une voix minimale, celle de Clémence Gégauff, avec un accompagnement discret. C’est gentil, sympa,
mais pourquoi recevons-nous ce type
The Romanian-American Jazz
Suite
Transilvanian Dance, Carol, Danube Stroll,
Home, Prelude, Colinda, Bucharest, Where
is Home ?
Sam Newsome (ss), Alex Harding (bs, bcl),
Lucian Ban (p), Sorin Romanescu (g),
Arthur Balog (b), Willard Dyson (dm)
Durée : 57’ 10
Jazzaway 041 (www.jazzaway.com)
On comprend que par curiosité intellectuelle, par défi artistique ou parfois par opportunisme ou suivisme
idéologique, les musiciens de jazz
soient séduits par le multi-culturalisme. Les subventions et commandes
institutionnelles (ici CES Artslink,
Global Connections, Romanian Cultural Institute in New York) consti-
jazz 16 hot
tuent également une incitation. Après
un funk festif convenable (« Transilvanian Dance »), la musique
s’éloigne du jazz pour explorer un
chant de Noël roumain. La guitare
électrique apporte des atmosphères
de fusion banales et scolaires (Metheny, Abercrombie, Stern, Frisell).
De fait, le travail d’élaboration originale de Ban et Newsome n’aboutit
ici qu’à des atmosphères vaguement
exotiques qui prennent avant tout la
forme d’un jazz-rock aux déchaînements prévisibles et sans saveur. Les
qualités instrumentales de Newsome
(fluidité, belle sonorité, influence
Coltrane-Steve Lacy) ne changent
rien à une musique qui verse parfois
dans la mièvrerie (« Home »,
« Where is Home ? »), la démonstration, ou le hiératisme (« Prelude »).
Jean Szlamowicz
Eddie Gip Noble
Love T.K.O
Noble Cause, Trains & Boats & Planes,
Desert B.C, Gip Hop, Love T.K.O,
Carrousel, Nite Song, Reggae Man, Sailing,
Cristo Redentor, Trains & Boats & Planes
Eddie Gip Noble (p), Andre Barry (b), David
Williams (dm, perc), Louis Taylor (sax), Jon
Barnes (tp), Zuri (voc), Mona Raye
Campbell (voc)
Enregistré à Los Angeles et à Houston à
des dates non précisées sur le livret
Durée : 58’ 10”
Sonido Noblé Records
(www.eddieginoble.com)
Eddie Gip Noble est un pianiste qui
swingue très bien mais c’est, hélas,
aussi un joueur de synthé. Et les deux
ensemble, soigneusement programmés, nous offrent une « musique
d’ambiance », comme on en entend
dans les bons grands hôtels de la planète, de Singapour à Canberra, en
passant par Le Cap ou Dubai. Musique éminemment californienne (on
croit voir les palmiers), avec rythmique quasiment automatique. Manque que la pina colada (pas de glaçons, SVP, mais de la glace pilée).
Musique à écouter avec des lunettes
de soleil.
Michel Bedin
Kàlmàn Olàh
Always
Always, Polymodal Blues, Hungarian
Sketch n°1, All of You, How My Heart
Sings, Introduction, Stella By Starlight,
Elegy
Kàlmàn Olàh (p), Ron McClure (b), Jack
DeJohnette (dm)
Enregistré les 30 et 31 janvier 2004,
Catskill (NY)
Durée : 1h 02’ 39''
Merless Records 0218
(www.memphisinternational.com)
Pourquoi donc tant d’évanescence ?
Quand on songe qu’il s’agit là du
vainqueur de la Thelonious Monk
Competition catégorie compositeurs,
il y a de quoi se poser des questions… Ces univers mélancoliques,
aux harmonies européennes, ont été
entendus dans une foultitude de
contextes et déclinent à l’envi les
mêmes atmosphères abolissant toute
personnalité. Cataractes de cymbales
elliptiques et chatoyantes, contrepoints de contrebasse sont le lit sur
lequel se pose un piano sans une
once d’agressivité rythmique. Cette
approche dénervée est apparemment
la voie royale depuis une dizaine
d’années. Qu’est-il besoin de l’inévitable « Stella By Starlight » si
c’est pour le jouer exactement
comme le joue tout le monde (c’està-dire comme Bill Evans en moins
bien) ? Mélange de Bill Evans et de
Keith Jarrett et autres sous-produits
de la joliesse éthérée, sa musique
trouve parfois quelques accents jazz,
grâce à Jack DeJohnette qui ne peut
parfois s’empêcher d’apporter quelques sursauts même s’il a depuis des
années pris l’habitude de la litote déracinée chez Jarrett. Une musique
dans l’air du temps, loin du blues et
de plus en plus proche de la musique
d’ambiance.
Jean Szlamowicz
Thierry Ollé Trio
Miss NO
Titres communiqués sur le boîtier.
Thierry Ollé (p), Serge Oustiakine (b, voc),
Guillaume Nouaux (dm)
Enregistré du 8 au 14 septembre 2008
Durée : 1h 13’ 01’’
OT 0801 (www.thierryolle.com)
Michel Laplace
Organ-X
Plus
Beautiful Monday, Bock to Bock, O Morro
Não Tem Vez, How my Heart Sings, After
Midnight, Chovendo Na Roseira, Knocked
Out, Nobody Else but Me, Funky Piece of
Cake, How Deep Is the Ocean
Roland von Flüe (ts, cl), Marcel Thomi
(org), Roberto Bossard (g), Elmar Frey (dm)
Enregistré en février 2008, à Zurich
Durée : 57’ 20’’
Altrisuoni 257 (Anticraft)
Le combo d’orgue possède encore
ses adeptes. L’organ-X est un trio
composé de Marcel Thomi (org),
Roberto Bosard (g), Elmar Frey (dm)
auquel est venu s’ajouter Roland von
Flüe (s). L’album débute par une
composition de l’organiste. Le jeu
est agréable, mais il manque l’énergie qui pourrait faire de ce premier
titre un grand moment. La guitare
tout en douceur de Roberto Bossard
a un petit quelque chose de Kenny
Burrell, le côté blues en moins. On
espère beaucoup de « Bock to Bock »
de Wes Montgomery, mais la magie
n’opère pas vraiment malgré les interventions de von Flüe (s) et le jeu
en accords du guitariste. Il faut at-
tendre « Chovendo Na Roseira » pour
décoller un peu l’effet de la mélodie
sans doute. Si l’organiste est un peu
en dessus de ce que l’on peut attendre sur un tel instrument, le guitariste en revanche surprend agréablement («After Midnight»). Le plus du
saxophoniste se fait toutefois très
discret. Il semble avoir du mal à trouver sa place dans l’expérimenté trio
suisse, notamment lorsque celui-ci
réalise un excellent morceau « Knocked out » de Marcel Thomi. Le résultat d’ensemble fait apparaître un
combo qui connaît la musique mais
où la fraîcheur alpine prend souvent
le dessus sur la fièvre ces chtilin’s
circuits
Michel Maestracci
Ian Parker
Where I Belong
Where I Belong, Your Love Is my Home,
Until You Show Me, Coming Home, Waste
in my Days, Sweet Singing Sirens°, Love so
Cold, Before Our Eyes, Don’t Hold Back,
You Could Say, Told my Girl to Go Away
Ian Parker (voc, g), ‘Morg’ Morgan (p, org,
elp, perc, bck voc), Steve Amadeo (b),
Wayne Proctor (dm), Bryan Corbett (tp,
flh), Chris ‘Beebe’ Aldridge (ts), Dave
Jenkins (hca)°, Jenny Wallace, Genevieve
Sylva, Colin Mills (bck voc)
Enregistré à Cheltenham, Angleterre
Durée : 1h 00’ 01”
Ruf 1120 (Nocturne)
Peu d’informations pour ne pas dire
aucune sur le livret du CD de Ian
Parker. Un guitariste britannique
sans doute, comme en attestent le
lieu d’enregistrement et la photo où
l’on voit l’artiste avec une Telecaster
ivoire à la main. C’est maigre pour
nous donner des indications sur ses
racines musicales. Alors rien de telle
qu’une bonne écoute pour se faire
une idée. Dès les premières notes, on
perçoit l’influence du british blues
des années soixante, Clapton version
Cream, ou celui plus planant de Peter
Green. Mais il y a malgré tout une
force qui renvoie inlassablement à
Jimi Hendrix (« You Could Say »).
Alors on explore un peu plus les
compositions du guitariste et l’on
perçoit l’ombre d’Harrison (George),
les éclats saillants de l’instrument sur
« Told My Girl to Go Away » ou le
groove éthéré avec trompette et
saxophone (« Your Love Is my
Home »). Les partenaires de Parker
font donc le nécessaire pour le mettre
en lumière et c’est très bien, quand il
déclenche des slaves de notes sur sa
solid body. Avec lui on ressent le
blues mais de façon très décontractée
et c’est super.
Michel Maestracci
Stefano Pastor
Cycles
Cycles, From the Beginning After
Forgetting, While Your Ear Was Leaning,
Epilogue
jazz 17 hot
Stefano Pastor (vln, avln, perc, p), Maurizio
Borgia (dm)
Enregistré d’octobre 2005 à mai 2006, Gênes
Slam 514 (www.stefanopastor.com)
Ceci est un CD de musique contemporaine dans le sens le plus contemporain du terme, c’est-à-dire qui n’a
rien à voir avec ce que composent les
Thierry Escaïch ou les Erkki-Sven
Tüür. Non, circulez, il n’y a rien à
voir. A voir ni z’à entendre, comme
aurait dit Boris Vian. La caractéristique de ce CD étant d’organiser (?)
du bruit, de préférence très laid, le
prétexte a été saisi de prendre des
poèmes de l’illustrissime Erika Dagnino (on ne sait lesquels) et de proposer pour les illustrer, si l’on peut
dire, ces bruits (violons plus ou
moins faux, boîtes de lentilles tombant à terre, et percussions sur woodblocks autant que possible sans rythme, soufles rauques). J’ai écouté ce
CD jusqu’au bout, pour voir si, par
hasard, il ne cachait pas quelque
beauté secrète. Inutile de vérifier, il
n’y en a pas. Je vous évite au moins
ces douleurs.
Michel Bedin
Christine Perfect
The Complete Blue Horizon
Sessions
16 titres
Enregistré d’août à décembre 1969, Londres
Durée : 49’ 46”
Blue Horizon 88697192162 (Sony-BMG)
Madame McVie a choisi de porter
son patronyme de jeune fille à la
scène : Perfect. Perfect Christine !
Certes, ça vaut mieux que Mauvais
ou Moyen voire Médiocre. Quant à
Christine Nul, vous avouerez que
c’est nul. Autant l’oublier tout de
suite ! Cela dit, personne ne l’obligeait à le conserver surtout dans le
show biz. Par charité, je m’abstiendrai donc de tout commentaire disgracieux. Il y a des jours comme ça
où vous épargnez une ambulance qui
passe. La faiblesse ne se décide pas,
elle s’impose. Mais je vous dois un
aveu ; j’ignorais jusqu’à l’existence
de madame Perfect dans ce métier.
Ma mémoire sélective n’entrevoyait
aucun rapport de cette dame avec le
jazz. Les recherches et l’écoute de
cette édition complète n’ont fait que
confirmer rapidement mon intuition.
Nettement moins bien que Joe Cocker, mais mieux que Marianne Faithfull, Ann Christine se situe au même
niveau que les groupes animaliers
qui ont fleuri en Grande Bretagne
dans les années 60 : les Birds, les
Animals, les Beatles (première manière) etc. Madame Perfect est
comme certains artistes pop : il lui
arrive de saupoudrer de temps à autre
ses chansons minimalistes de
quelques influences bluesy. Pas vraiment de quoi fouetter l’imaginaire
auditif !
compacts
L’excellent pianiste Thierry Ollé
s’est durablement inscrit dans le paysage du jazz avec sa longue collaboration aux formations de Paul Chéron
dont le Tuxedo Big Band, mais aussi
par son travail de sideman notamment pour Bob Wilber et Wendell
Brunious. Le voici livré à lui-même
et il nous propose ce premier CD
édité sous son nom dont il assume la
totale responsabilité, notamment
aussi celle des arrangements qui, disons-le tout de suite, sortent des sentiers battus alors même que les
thèmes sont tous des classiques du
jazz traditionnel. Là est la particularité que Thierry Ollé partage avec
d’autres leaders comme notamment
Leroy Jones, Evan Christopher ou
Guillaume Nouaux (qui se trouve
être le batteur superlatif de ces
séances de septembre 2008), la relecture du patrimoine. C’est le fondement même du jazz que de s’intéresser non pas (seulement) aux
morceaux choisis mais (surtout) à la
façon de les jouer. Le principe est
donc ici (comme pour ceux cités plus
haut) de donner une interprétation
non classique (pour éviter le mot
« moderne » qui pour le signataire est
vide de sens) tout comme l’exercice
inverse (on se souvient de l’Anachronic Jazz Band) est aussi valable.
On sait que Thierry Ollé aime Ros-
sano Sportiello (nous l’avons surpris
à Ascona dans le sillage de ce maître)
et Roland Hanna. Dans ce disque, en
trio, nous entendons moins l’influence du premier (peut être quelques
rares passages « perlés » et véloces
issus de cette «école» Teddy Wilson)
que celle du second. Mais aussi, pour
nos oreilles, celle de Thelonious
Monk (« Sweet Georgia Brown » et
l’introduction à « Alexander’s Ragtime Band », dans les deux cas sur un
drumming de parade dont Guillaume
Nouaux tient le secret) et plus souvent de Bill Evans (le «When I Grow
Too Old to Dream » fait penser au
prince charmant ; « Careless Love »).
Il y a une bossa (« Wrap Your
troubles in Dreams »), un climat
funky (« Doctor Jazz » comme l’aurait exposé Herbie Hancock ; « Avalon ») et, rassurez-vous, du swing
(coda de « Fidgety Feet », « Black
and Blues », « After You’ve Gone »,
etc.). Que dire de Thierry Ollé audelà de cette optique esthétique assumée avec grand talent, si ce n’est
aussi son aptitude à phraser avec délicatesse comme dans « Someday
You’ll Be Sorry», l’un des deux titres
chantés avec fraîcheur et sans pastiche par Serge Oustiakine, l’autre
étant « What a Wonderfull World ».
La contrebasse de Serge Oustiakine
est très bien registrée et ici, sa sonorité large n’est pas sans évoquer…
Charlie Haden (« St James Infirmary »). Il y a aussi d’excellentes alternatives piano-batterie dans ce CD
(« Premier Bal », « Fidgety Feet »,
« Alexander’s Ragtime Band ») qui
est une consécration du haut niveau
artistique de Thierry Ollé.
Jean-Jacques Taïb
compacts
Oscar Peterson
The Complete Songbooks
Coffret 6 CDs
Titres détaillés sur le livret
Oscar Peterson (p), Barney Kessel (g), Herb
Ellis (g), Irving Ashby (g), Ray
Brown (b), Alvin Stoller, Buddy Rich (dm)
Enregistré le 25 novembre 1951 et le 27
décembre 1955, Los Angeles
Durée : 1h 15’ 36'' + 1h 19’ 27'' + 1h 13’
28'' + 1h 17’ 12'' + 1h 17’ 04''
+ 1h 17’ 44''
United Archives 505 (Harmonia Mundi)
C’est un bon travail de réédition portant sur la série des songbooks enregistrés par Norman Granz, pour le
label Verve, entre 1951 et 1955. Le
packaging sobre abrite des enregistrements de grande qualité et un livret signé de l’archiviste en chef de
cette anthologie, Jean-Pierre Jackson. Cette série de songbooks
marque ainsi les débuts de la longue
collaboration qui a lié Oscar Peterson à Norman Granz et à Ray Brown
(le livret nous rappelle, d’ailleurs, les
circonstances, un peu rocambolesques de cette double rencontre,
survenue en 1949). Le duo PetersonBrown qui, en 1951, a déjà gravé
quelques galettes sous la férule de
Granz, se voit alors affublé par son
chaperon d’un guitariste, Barney
Kessel ; bien que le duo se suffît
à lui-même, Granz ressent le besoin
de l’étoffer sur le modèle du trio de
Nat King Cole. La nouvelle formation passe en studio en novembre
pour mettre sur bandes un premier
thème de Cole Porter, « Love for
Sale ». En février 1952, un second
titre du compositeur, « Just One of
These Things » est enregistré avec le
renfort du batteur Irving Alvin Stoller. Sa présence n’étant pas déterminante, il est absent des sessions de
novembre et décembre 1952 qui
bouclent ce premier songbook. Dans
le même temps, le trio enchaîne les
songbooks d’Irving Berlin, George
Gershwin et Duke Ellington. Toujours en cette fin d’année 1952, Barney Kessel quitte la formation au
sein de laquelle il ne s’était engagé
que pour un an. Oscar Peterson le
remplace au pied levé par Herb Ellis
et enregistre avec lui (et Ray Brown)
deux galettes consacrées à Jérôme
Kern et Richard Rodgers avant que
l’année 1952 ne s’achève. Un an plus
tard, en décembre1953, le trio s’attaque au répertoire de Vincent Youmans et attend encore presque un an,
soit novembre 1954, pour enregistrer
sur deux jours (et dès la première
prise) trois albums dédiés à Harry
Warren, Harold Arlen et Jimmy
McHugh. La série s’achève en décembre 1955 avec Count Basie. A
cette occasion, le trio s’adjoint les
services du Buddy Rich. Il est enfin
à noter qu’il existe un douzième
album, enregistré en janvier 1952
avec Irving Ashby, en lieu et place de
Kessel, et qui évoque, à la différence
des autres de la série, plusieurs compositeurs. Jamais encore éditée dans
son intégralité, cette session s’est retrouvée sur divers disques du pianiste. Le présent coffret lui restitue
enfin sa cohérence avec un morceau
inédit : « Willow, Weep for Me ». Si
ces presque huit heures de musique
sont un régal ininterrompu, entre un
Oscar Peterson au swing élégant et
un Ray Brown mettant en relief
toutes ces harmonies, l’excellence
est encore plus remarquable sur les
enregistrements
avec Herb Ellis. Meilleure alchimie
peut-être, maturité acquise sans
doute. En tout cas, on atteint la substantifique moelle du jazz, l’essentiel. Tout en retrouvant chez Peterson
la sublime finesse ellingtonienne qui
fait parfois se frôler le swing et la
musique classique (« Come Rain or
Come Shine » d’Harold Arlen). JeanPierre Jackson a raison de souligner
l’extraordinaire maîtrise du pianiste
qui, rappelons-le, réalise tous ces
enregistrements entre 25 et 30 ans !
Réagissant à son décès, Quincy
Jones déclarait que bien qu’il n’aimât pas ce terme, Oscar Peterson
était pour lui un génie. Le trésor exhumé ici l’atteste et l’on ne saurait
trop vous recommander d’en agrémenter votre discothèque.
Jérôme Partage
Gianluca Petrella
Kaleido
Jazz Funeral, Pussy Hair, Water
Everywhere, The Indaco Feline,
Atmosphere 1 : Paolino’s Scream, Land
Movement in 5/4, Atmosphere 2 : The II
Connection, Slow Bars, Jazz Has Just Left
the Building and Now Is Fighting, Against
Me Almost Cried, Evidence, Atmoshere 3 :
Spacebones, Low Tide, Filter Freak, Sheep
Freak
Gianluca Petrella (tb, elec, melodica),
Francesco Bearzatti (ts, cl), Paolino Dalla
Porta (b), Fabio Accardi (dm, eprc) ; John
DeLeo (voc), Steven Bernstein (tp), Michele
Papadia (org, clav), Simone Padovani (perc)
Enregistré en avril 2007, Udine
Durée : 58’ 32’’
Blue Note 50999-516083-2-3 (Emi)
Ça commence avec des bruitages et
des psalmodies… et on ne quittera
plus guère ce domaine m’as-tu-vu
plein d’effets forcés et de technologie arrogante. D’ailleurs, si vous
croyez que votre lecteur de CD saute
un peu, ne vous inquiétez pas : c’est
dans le disque. L’apport de Steven
Bernstein est plaisant par son aisance expressive ; il partage d’ailleurs
l’esthétique potache de Petrella et sa
façon de retraiter le jazz des années
trente. On pourrait se laisser séduire
par les sonorités ellingtoniennes si
elles n’étaient systématiquement
agrémentées de trucages issus de la
musique électronique. Seul « Pussy
Hair » (un titre d’un goût très sûr) en
est à peu près exempt. Gianluca Petrella a piqué tous les effets de Ray
Anderson et joue de cette outrance
sans aucun discours expressif cohérent : tout pour épater la galerie. La
rythmique bastonne crétinement
dans une surenchère de spectaculaire dont la vacuité donne une idée de
l’infini sidéral. Ça groove donc à
vide avec des petits et gros bruits :
c’est la musique de Petrella, qui fait
toujours un tabac dans les festivals
grâce à ce mélange de jazz-technorock-bluesy bien gras.
Jean Szlamowicz
Play Station 6
#1
13 titres : Voir livret
Maartje Ten Hoorn (vln), Eric Boeren (cnt),
Tobias Delius (cl, ts), Achim Kaufmann (p),
Meinrad Kneer (b), Paul Lovens (dm)
Enregistré le 27 janvier 2006 à Cologne
Durée : 54’ 40”
Evil Rabbit 03 (Improjazz)
Curieux groupe qui part dans pas mal
de direction, sauf celle du jazz, hélas.
Sur « Glorie von Holland » un violon
joue un air sur des bruits divers et
des trémolos et gloussements de cornet. On a par ailleurs des bruits de
machines et autres choses. Pourtant
on entend un curieux et beau morceau « Unprepared » avec une splendide intervention au cornet wa-wa. Il
y a aussi ce joyeux délire collectif
sur « Bravas », ça pulse d’enfer, avec
de grandes envolées, comme si les
musiciens en avaient marre de jouer
ce qu’ils jouaient. Mais enfin c’est
maigre sur 13 morceaux.
Pas de mélodie, sauf quelques bribes
par ci par là, bref on est plutôt dans
ce qu’on appelle la musique contemporaine. Un disque pour amateur de
cabinet des curiosités musicales.
Serge Baudot
Paulus Potters
The Young Disciples
You Came Along (2), Manor-House Blues,
Kadèr, Love Games, The Young Disciples,
West Coast Blues (2), Collage, Paul’s Blues,
Soul Jazz, Burn the Midnight Oil
Paulus Potters (clav), Noa Nicolle (b), Julius
Schultz (dm), Milan Bonger (as, ss)
Enregistré le 20 septembre 1997, Oisterwijk
Durée : 50’ 54”
SEPT 2610 (www.pauluspotters.com)
Il en a mis du temps, ce CD, à sortir !
Enregistré en 1997, publié seulement
maintenant. Pourtant, c’est un excellent CD. Du jazz de très bonne qualité, joué par un trio, celui du claviériste Paulus Potters augmenté d’un
invité de classe, le saxophoniste alto
et soprano Milan Bonger. Des compositions de Potters, dont ils nous offrent parfois deux prises (« You
Came Along » et « West Coast
Blues »). C’est du jazz tonique, dynamique, consistant, sans gadget et
sans frime, du jazz qu’ils jouent
parce que cela leur fait plaisir. Un
jazz sincère. C’est peut-être pour ça
que le CD a mis douze ans pour sortir. Les amateurs de « créhatif », les
marchands de soupe, quoi, n’ont pas
dû apprécier. Le public, lui, le vrai,
aurait sans doute aimé entendre ça
plus tôt.
Michel Bedin
Print
Baltic Dance
No Dream for Go, Untitled Part, Lulllaby
for [a.ka], Warning Moon, Baltic Dance,
Endymion, Esquisse
Sylvain Cathala (ts), Stéphane Payen (as),
Jean-Philippe Morel (b), Franck Vaillant (dm)
Enregistré en juillet 2004
Durée : 48’ 08’’
Yolk 2028 (Anticraft)
Le pianiste, chanteur, compositeur
hollandais Paulus Potters, né en 1959
dans le Brabant, fait beaucoup de
musiques commerciales. Il a gagné
un concours dans l’Oklahoma avec
parmi les jurés Julio Iglesias. J’adore Julio, mais on est quand même
loin du jazz ! Revenons à la musique
du disque, composée entièrement par
Paulus : une rythmique mécanique,
des riffs basiques, des nappes sirupeuses de synthé, des motifs répétitifs, du joli piano dans le rose (Pink),
on a enfin le Clayderman du jazz.
Vendra-t-il lui aussi plus d’un million de disques ?
Sylvain Cathala n’est pas un inconnu de la scène musicale hexagonale,
puisqu’il la fréquente depuis bientôt
quinze ans maintenant. Avec ses
compagnons de Print, il propose une
musique limpide et réfléchie où l’improvisation reste l’élément majeur.
Mais les entrelacs des saxophones de
Cathala et Payen ne débouchent pas
forcément sur une musique facile à
comprendre. L’excellent travail en
background de Franck Vaillant (dm)
évoque la quête coltranienne « Lullaby for [a.ka] ». Les réflexions se
poursuivent au cours des différents
thèmes abordés, qu’ils soient relâchés (« Warning Moon ») ou plus enlevés (« Esquisse »). Enfin, sur « Baltic Dance » Jean-Philippe Morel (b)
bénéficie d’un temps d’expression
relativement long pour nous offrir un
propos riche et fleuri. Au final, la
musique de Print est avant tout novatrice, en recherche avec son temps,
mais manque un peu de swing pour
parfaire nos papilles habituées au
goût ouaté des musiques bleutées.
Serge Baudot
Michel Maestracci
Paulus Potters
Pink
13 titres : voir livret
Paulus Potters (p), et différents musiciens
selon les morceaux : détails sur le livret
Ni date ni lieu d’enregistrement
Durée : 57’ 50
Red Bullet 66-254 (www.redbullet.nl)
jazz 18 hot
Olivier Robin
Sébastien Jarrousse
Dream Time
A6, L’Offrande, Traczir, Le Pèlerin de
Cadaquès, Calame, Dream Time, Widow’s
Bar, L’Impermanence, Duel, Conversion 9
Olivier Bogé (as), Sébastien Jarrousse (ts,
ss), Emil Spanyi (p), Jean-Daniel Botta (b),
Olivier Robin (dm)
Date et lieu d’enregistrement non précisés
Durée : 1h 02’ 34’’
Aphrodite 106009
(www.aphroditerecords.com)
Norway, Taragoriental, No Licks, Ursina,
Parallax, Sad Eyes, Taragotic VII, Tarablues,
Unexpected Leaving, Steppenwolf, As You
Really Are, Taragotic III, Bal ade
Jerry Rojas (g), Peter A. Schmid (bcl, Acl,
taragot)
Enregistré le 1er novembre 2004, Zurich
Durée : 56’ 05’’
Creative Works 1045 (www.creativeworks.ch)
Les membres de ce quintet français
(Olivier Bogé, Sébastien Jarrousse,
Emil Spanyi, Jean-Daniel Botta et
Olivier Robin), à l’évidence, connaissent bien les subtilités du jazz, sa
grammaire et ses déclinaisons. Ils
ont tous composé au moins un morceau, à l’exception du saxophoniste
alto Oliver Bogé. Quels que soient
les compositeurs et la tonicité des
morceaux qui va de « A6 », « Traczir » ou « Duel », très rythmés, à
« L’Offrande », « Dream Time » ou
« L’Impermanence », très reposants,
les musiciens ont adopté une sonorité commune de groupe. Cela donne
un jazz un peu west coast, avec
quelques redites (par exemple, final
de « Widow’s Bar »), dont on aurait
aimé quand même voir ce que donnerait pour eux leur interprétation
d’un morceau d’un compositeur extérieur à leur groupe.
Jerry Rojas (g) et Peter A. Schmid
(bcl) constituent un duo peu courant
dans l’univers musical de la note
bleue. Une basse clarinette qui répond aux accords scintillants d’une
guitare acoustique constitue un beau
programme en soi. Tout dépend de la
façon de constituer le répertoire et
ma foi, l’option retenue n’est pas
désagréable. « Penguins » ouvre la
voie de façon délicate, la guitare répond avec un large spectre aux propositions de la basse clarinette. On
reste dans cette ambiance feutrée et
aux côtés classiques marqués jusqu’à
l’apparition du tarago, joué par
Schmid (« Taragoriental »). A partir
de cet instant, les choses évoluent autrement. Le background de la guitare se fait plus rock («Ursina» et «Parallax ») avant de replonger vers
davantage de sérénité. « Steppenwolf » met en opposition les deux artistes. Le son de la guitare renvoie au
groupe de rock des années soixante
tandis que les phrases de l’instrument à vent évoquent Herman Hesse,
bref, c’est ouvert et culturel.
Michel Bedin
Michel Maestracci
Christophe Rocher
Aldo Romano
Extenz’O
Night Diary
Jatropha I, Femme and Co, Pleur du noir I
et II, Lettre verte I et II, 2e génération, II I III
IIII I II, Tôt la fin I et II, Jatropha II
Christophe Rocher (cl), Olivier Benoît (g),
Edward Perrault (dm)
Enregistré à Nantes en mars 2007
Durée : 49’ 38’’
MAR 004 (www.marmouzic.org)
Giornale Notturno, Sogno Bagnato, Canto
Sereno, Madinina, Fina, Night Diary,
Appassionata (Vecchia Fiama), Amerino,
Giornale Notturno
Aldo Romano (d, perc, p, g, voc), Didier
Lockwood (vln), Bob Malach (ts), Jasper
Van’t Hof (p, org), Cess Van Larse (b)
Enregistré at Spitsbergen Studio,
Décembre 1980, Pays-Bas
Durée : 34’ 58”
OWL 984 754 2 (Universal)
Michel Bedin
Jerry Rojas/
Peter A. Schmid
Songbook
Penguins, Southern Cross, Magnolia,
L’intérêt avec les rééditions, je parle
de celles qui prennent appui sur des
supports d’antan, c’est qu’elles ne
sont jamais longues. Atout majeur ! Il
n’est pas utile de se forcer à avaler,
parfois pendant plus d’une heure, de
bourratives ou d’insipides galettes au
risque d’en avoir très vite une indigestion et je ne compte même pas, le
bobo aux oreilles ! Non, pour une
fois, vaut mieux être économe que
généreux.
En tout cas en voilà une qui tient
dans le creux de nos repose lunettes
préférés et c’est bien suffisant. Non
pas que la musique soit inintéressante, tant s’en faut, Aldo Romano,
l’homme à tout faire de l’album, est
un compositeur talentueux, il n’a pas
son pareil pour créer de belles mélodies, de celles qui chantent toutes
seules, mais avec cet album, il est à
Jean-Jacques Taïb.
Clotilde Rullaud
Live au 7 Lézards
Kiss, Devil May Care, Stardust, Caravan,
Medley All in Love Is Fair/Blackbird, I’ve
Got You Under my Skin, Luiza, Samba de
Uma Nota So
Clotilde Rullaud (voc), Hugo Lippi (g)
Enregistré le 11 septembre 2006, à Paris
Durée : 42’ 47’’
Autoproduit (www.clotilderullaud.com)
Il est toujours agréable d’entendre
une nouvelle voix, surtout quand
celle-ci bénéficie d’un accompagnement minimaliste dans un registre
crossover. C’est la musique que propose Clotilde Rullaud en compagnie
du guitariste Hugo Lippi. Enregistré
au 7 Lézards, le club parisien sert
d’écrin à l’expression de la chanteuse. Tout démarre admirablement bien
avec une reprise de Prince (« Kiss »),
facile peut-être, mais la jeune femme
confirme tout le bien que l’on pense
d’elle dès la chanson suivante. Sur
« Devil May Care », sa voix devient
davantage profonde et évoque les
grandes chanteuses de jazz. Hugo
Lippi semble tout aussi inspiré par
les propos de sa partenaire et nous
délivre quelques bons moments sur
le manche de son instrument. Le guitariste permet ainsi de bien situer la
chanteuse dans l’époque, ce qui lui
facilite la tâche pour nous offrir des
passages émouvants de haute tenue
(« Stardust »). Puis c’est Ellington
aux accents orientalistes (« Caravan »), Rodgers, sublime « My Romance » et Jobim, sur lequel Lippi se
régale, qui agrémentent ce super CD.
Petit retour vers une musique plus
accessible avec un clin d’œil aux
Beatles et à Stevie Wonder (« All in
Love Is Fair » et « Blackbird ») et le
duo nous a proposé un parfait instant
de félicité.
Michel Maestracci
Ann Savoy
If Dreams Come True
If Dreams Come True, The Very Thought of
You, Mélodie au crépuscule, Getting Some
Fun Out of Life, If You Don’t Know Who
Will, Ces Petites choses, Bewitched
Bothered and Bewildered, If Your Kisses
jazz 19 hot
Can’t Hold the Man You Love, It’s Like
Reaching for the Moon, Si tu savais, The
Way You Look Tonight
Ann Savoy (voc), Kevin Wimmer (vln), Tom
Mitchell (g), Eric Frey (b), Chas Justus (g),
Glenn Fields (dm), Wilson Savoy (p), Joel
Savoy (g, vln)
Durée : 45’ 44’’
DOT 0217 (www.memphisinternational.com)
Ann Savoy nous susurre en anglais
et en français, plus qu’elle ne les
chante, des airs bien choisis du répertoire swing manouche et jazz
classique. Elle laisse volontiers la
place à ses accompagnateurs de choc
qui chorussent, très décontractés, sur
ces thèmes élégants. Ses accompagnateurs, ce sont le guitariste reinhardtien Tom Mitchell, le violoneux
grappellien Kevin Wimmer et le pianiste fatswallerien Wilson Savoy.
Cela donne un jazz année trente-quarante qui ne peut que plaire. Le choix
des airs ne s’étant pas borné à reprendre ce que tout le monde reprend, mais étant allé fouiner dans
les coins pour trouver des pépites
(« Si tu savais, de Georges Ulmer »,
ou « If You Don’t Know Who
Will »), on est conquis. C’est délicieux.
Michel Bedin
Andy Scherrer
Bill Carrothers
Wrong Is Right
In and Out, For Anne, Jordan Is a Hard
Road to Travel, Freckles, Waltz for Blaine,
Karma, Wrong Wrong Wrong, After the
Rain, Happy House
Andy Scherrer (saxes), Domenic Landolf (ts,
bcl), Jürg Bucher (ts, bcl), Bill Carrothers
(p), Fabian Gisler (b), Dré Pallemaerts (dm)
Enregistré les 27-28 mars 2007, Zurich
Durée : 57’ 44”
TCB 28302 (D.G. Diffusion-Spirale)
Le sextet d’Andy Scherrer comprenant le pianiste Bill Carothers doit
être écouté avec attention, car son
jazz est vraiment de l’excellent jazz
d’aujourd’hui. Outre ces deux vedettes, le sextet comprend aussi le
batteur belge Dré Pallemaerts, qui
n’est pas n’importe qui et qui le fait
savoir à ceux qui l’ignoraient
(« Waltz for Blaine »), le bassiste Fabian Gisler et les deux saxes ténors,
et clarinettistes basses tous les deux,
Domenic Landolf et Jürg Bucher.
Hormis un « Wrong Wrong Wrong »
qui porte bien son titre, très mou et
très dissonant pour rien, le CD
contient de belles compositions dues
aux différents instrumentistes du
groupe. Final avec un Coltrane très
blues et un Ornette Coleman fort réjouissant. En fin de compte, un très
beau disque.
compacts
Ce CD a été enregistré à l’IUFM de
Nantes, autrement dit, nos anciennes
Ecoles Normales. On comprend
mieux pourquoi l’enseignement va si
mal. Eh, les gars, vous prenez le type
qui vous a dit que ceci était du jazz et
vous le virez illico. Ce type est un
danger public. S’il continue son
œuvre, vous allez apprendre, grâce
à lui, qu’Arthur Rimbaud est un footballeur et que Victor Hugo a inventé
l’eau chaude. Reprenez l’étude du
jazz, avec des disques en commençant par le début, Armstrong, Ellington, et vous continuez jusqu’à Marsalis (Branford et Wynton), sans
oublier personne. Et après, on en reparle.
des encablures du jazz. On est tout
au plus dans le domaine de la bonne
bluette jazzée et superbement interprétée. Didier Lockwood et Jasper
Van’t Hof tirent plutôt bien leur
épingle du jeu dans cette aventure
musicale. Quant aux interventions de
Bob Malach au ténor, elles sont
comme d’habitude lumineuses.
Au crédit de ce volume, « Night
Diary », le thème phare de l’album et
dont les premières mesures ressemblent à s’y méprendre au magnifique
et vieux standard « My Old Flame »
de Sam Coslow et Arthur Johnson.
Du travail bien fait.
Michel Bedin
Rhoda Scott
Take a Ladder
Moanin’, Il est mort le soleil, Medley from
compacts
West Side Story (I Feel Pretty, Maria,
Tonight), Take A Ladder, Ebb Tide, What
Kind A Fool Am I, Count Basie
Rhoda Scott (org), Daniel Humair (d)
Enregistré at Studio Davout le 28
septembre 1968 à Paris.
Durée : 28’ 30”
EmArcy 530 216-9 (Universal)
Rhoda Scott
Come Bach to Me
Prélude en si bémol majeur/The Preacher,
Seigneur Jésus je t’appelle/ Come Bach to
me, Symphonie du nouveau monde/Sittin’
on the Rocks of the Bay, Sonate au clair de
lune/Espoir, Prélude en sol mineur/
Moanin’, Toccata en ré mineur/Les Feuilles
mortes
Rhoda Scott (org), Félix Simtaine (d)
Enregistré at Studio Davout les 17 & 21
Décembre 1970, Paris.
Durée : 33’
EmArcy 530 216-3 (Universal)
Rhoda Scott
Ballades n°1
Summertime, Ballade for Doriane, Long
Ago and Far Away, Never Let Me Go,
Misty, Groggy, Tenderly, Manhattan
Rhoda Scott (org), Michael Silva (d)
Enregistré at Studio Hoche le 27 mars
1973 à Paris.
Durée : 40’ 49”
EmArcy 530 216-5 (Universal)
Rhoda Scott
Lady Quartet
Nova, Tom Thumb, Nizza, Do What’ Cha
Gotta Do, I’m Just Your Fool, Alligator
Boogaloo, Hymne à L’amour, Mach 2,
Pistaccio
Rhoda Scott (org), Sophie Alour (ts), Lisa
Cat Berro (as), Julie Saury (d)
Enregistré live at the Sunset le 2 janvier
2008 à Paris.
Durée : 1h 02’ 04”
Must 6204-2 (D.G. Diffusion-Spirale)
De « l’organiste aux pieds nus » du
temps jadis au Lady Quartet d’aujourd’hui, Rhoda Scott, formidable
musicienne en mal de marketing, n’a
jamais trouvé grâce aux oreilles des
purs et durs autoproclamés du jazz
qui l’ont toujours reléguée au rang
infamant, injure suprême, d’« artiste
trop (sic !) commerciale ». Une récurrence franco-française ! Il est vrai
que, mal conseillée, elle en a fait des
tonnes dans le passé et si aujourd’hui, elle revient au grand galop
vers des conceptions jazzy moins…
compromettantes, plus orthodoxes,
pour le grand plaisir de nos oreilles,
personne ne saurait s’en plaindre et
encore moins lui en vouloir.
A ce titre, les trois rééditions, sur les
huit disponibles, assez luxueusement
« digipackées » qui couvrent la fin
des années 60 et le début des années
70, devraient en surprendre plus d’un
et plus d‘une ! Elles témoignent, audelà d’une entreprise volontaire de
médiatisation (« look », pochettes au
goût discutable, sacrifice à la mode
etc.) et à condition de passer un peu
vite sur les quelques accroches sonores démagogiques aux fins plus
trébuchantes, d’une fidélité au groove, à la permanence de la musicalité,
à l’enracinement au blues et au gospel, bref, à tout ce que l’on peut
aimer chez un jazzman, pardon, une
jazzwoman, évidemment très douée.
Et de grâce, foin de ces faux procès
en sorcellerie, rendons-lui justice !
A sa manière, elle fait partie des ces
« passeurs » de l‘histoire du jazz capables d‘entraîner dans leur sillage
quelques cohortes de mélomanes curieux vers des univers plus… exigeants. Il n’y en a pas tant que cela
dans le jazz. Bien sûr, me direz-vous,
il y a un abîme entre les versions
bluesy comme « Moanin’ » et les
quelques bluettes insipides que l’on
s’interdit de nommer ici. Mais laissez donc vos oreilles trier le bon
grain de l’ivraie. A ce sujet, le volume « Ballades n°1 », en dépit parfois
de sons d’orgue de Noël, me paraît
être le plus cohérent des trois. En
compagnie de Michael Silva, batteur
expérimenté aux pieds… robustes, la
dame qui n’est pas de Haute Savoie
mais absente des dictionnaires du
jazz (resic !) nous donne quelques
versions très soulfully de vieux standards intemporels comme « Summertime » ou « Tenderly ».
Quant au dernier volume, enregistré
en live au Sunset, quarante ans après
la première de ces rééditions, il démontre à l’envie que l’organiste,
cette fois-ci dûment chaussée et entourée de trois jeunes et talentueuses
sidewomen, n’a rien perdu de sa
fougue d’antan. Son sens de l’à propos, son swing généreux d’une belle
efficacité, son feeling intact en font
l’une des artistes les plus passionnantes du moment.
Jean-Jacques Taïb
Yochk’o Seffer
My Old Roots
Heart°, Jonetsu for Judith, Bunkos, OsGyoker, Le Diable Angélique, Délire,
Beszelgetes
Yochk’o Seffer (p, s), Katy Lajos Horvath
(vln), Michèle Margand (vln), Anne Mehat
(vln), Françoise Douchet (alto), Claudine
Lasserre (cello), Jean-My Truong (dm)°,
Zoltan Fekete (g)°
Enregistré en 1976, 1980 et 2005
Durée : 55’ 42’’
Musea 4725 (Musea)
Attention énergie en vue avec My
Old Roots, une compilation de Yochk’o Seffer, qui reprend quelques
moments forts de l’histoire discographique du saxophoniste. Musicien
profondément passionné par la rencontre des cultures, on peut dire
qu’au cours de son parcours musical
il y est pleinement parvenu. On l’entend ici en compagnie du Quatuor à
cordes Margand pour faire la synthèse entre la musique afro-américaine
et une certaine musique classique
(« Bunkos »). Sa réflexion spirituelle trouve son expression matérialisée
par les développements sur le piano
de « Os-Gyoker ». « Le Diable Angélique » en duo avec Lajos Horvath
(vln) et Yochk’o au piano, constitue
un bel hommage au grand compositeur Béla Bartok. Enfin, « Beszelgetes » est un inédit, enregistré en
2005, à Budapest encore compagnie
de Lajos, avec une expression toujours aussi aride. De Magma à Lajos
Horvath, en passant par Zao, le chemin de Yochk’o Seffer est resté parsemé d’une expression de spiritualité, qu’il convient de bien maîtriser
pour profiter pleinement de la musique de cet artiste Hongrois.
Michel Maestracci
Ian Shaw
Lifejacket
Love at First Tequila, Lifejacket, She’s
Loaded, A Good and Simple Man, Glue,
Forty-Two, Northop Road, Pamela, I Want
to Live in Paris, Hiraeth, My Safest Place,
Letter from a Dead Soldier, Flowers
Ian Shaw (voc, p), Guy Barker (tp, flh),
Julian Siegel (ts, ss, bcl), David Preston (g),
Thad Kelly (b), Mark Fletcher (dm), Thebe
Lipere (perc), Gabriella Swallow (cello),
Liane Carroll (voc)
Enregistré 12-15 novembre 2007
Durée : 52’ 14’’
Linn Records 311 (Codaex)
Imaginez Phil Collins ayant opté
pour un background jazz, version
Nordique de Jan Garbarek avec des
incursions chez Walter Brecker
(Steely Dan) et vous avez un aperçu
de ce que propose Ian Shaw. Lifejacket, deuxième album du chanteur,
bénéficie de la présence de la trompette chaleureuse de Guy Barker qui
donne des accents bop aux incursions « fjordiennes » de la guitare de
David Preston (« Pamela »). Parfois
le combo se fait plus mellow avec la
présence d’un cello, celui de Gabriella Swallow (« Flowers »). Enfin
pour nous envoûter un peu plus, on a
droit à la jolie voix de Liane Carroll.
L’album se termine avec des clins
d’œil vers Ian Anderson de Jethro
Tull (« Hyraeth »).
Michel Maestracci
Jeff “Siege” Siegel
Live in Europe
Elvin’s Circle, Rag Tag, Dance in the
Question, Shifting Sands, Stealth,
Remembering Shirley
Jeff Siegel (dm), Erica Lindsay (ts),
Francesca Tanksley (p), Danton Boller (b)
Enregistré le 16 novembre 2005, Munich
et le 13 mars 2005, Brême
Durée : 1h 03’ 58”
ARC 2055
(www.ArtistsRecordingCollective.info)
C’est une section rythmique extrêmement dynamique et inventive,
celle du batteur Jeff Siegel et du bas-
jazz 20 hot
siste Danton Boller (beau solo sur
« Elvin’s Circle » dédié à Elvin
Jones) qui accompagne les deux inséparables que sont la magnifique
sax ténor Erica Lindsay et la pianiste Francesca Tanksley. Le batteur
Jeff Siegel a d’ailleurs des sonorités
à la Elvin Jones (« Dance in the
Question ») repérables sur tout le
CD. Erica Lindsay, comme Francesca Tanksley, sur un jazz très rentrededans, ont d’ailleurs offert à la section rythmique les deux morceaux,
précédemment cités, les plus toniques du disque. En effet, les autres,
dus à l’imagination du batteur, sont
paradoxalement plus sages, plus lyriques, mais l’énergie des quatre musiciens en fait des morceaux solides
et résistants d’un jazz mainstream
actuel des plus intéressants. Superbe
final en blues gospelisant à la mémoire de Shirley Horn.
Michel Bedin
Omar Sosa
Afreecanos
11 titres
Renseignements sur le livret
Enregistré en janvier 2007, Osnabrück, All.
Durée : 57’ 34”
World Village/Ota Records 479020
(Harmonia Mundi)
La World Music d’opérette, ça
marche d’enfer ! Elle cartonne sans
scrupule dans les pseudo-festivals de
jazz. Avec la recette concoctée par
Omar Sosa, chantre autoproclamé de
« l’africano-cubano (ïsme) », l’affaire est dans le sac. C’est couru
d’avance! Un zeste d’Afrique de carton-pâte, une pincée de racines cubaines détrempées, quelques paroles
et chants en langues yoruba, bambara, fulani, wolof, ou mandingue —
juste ce qu’il faut d’exotisme ! — des
tutti de cuivres, quelques solos plaqués artificiellement sur la musique
exclusive du leader, le tout saupoudré par quelques percussions habilement distillées et le tour est joué. A
l’attaché de presse de faire le boulot.
La production ne reculant devant
aucun sacrifice, surtout si l’affaire
s’annonce lucrative, hors le leader et
son quartet habituel, ce ne sont pas
moins de 20 musiciens qui ont été
convoqués pour réaliser ce volume
en digipack. Au final, rassurez-vous,
il n’y a pas vraiment de quoi s’esbaudir. C’est suffisamment aseptisé
pour plaire à une grande partie de ce
public venu se montrer pendant les
festivals d’été et qui ne manquera
pas d’apprécier la star comme ses caprices.
Bref, il y a suffisamment de bonne
musique sans esbroufe ni poudre aux
oreilles pour laisser celle-là continuer juteusement son bonhomme de
chemin. Qu’y pouvons-nous ?
Jean-Jacques Taïb
Sounds of New Orleans
George Lewis-Kid Ory-Alvin
Alcorn-Johnny Wiggs-a.o.
Titres et renseignements discographiques
communiqués dans le livret
Enregistré entre le 6 août 1952 et octobre
1955, New Orleans, San Francisco
Durée : 2h 12’ 23’’
Storyville 1036103 (Socadisc)
Michel Laplace
Lady Be Good, Bossa Romanès, Ap i
platsa, Cindy, Honeysucklerose, Misty, Blue
Skies, I Can’t Give You Anything but Love,
Harlem Nocturne, La Gitane, Yo no puedo
vivir sin ti, Czardas en Fa, Manhã de
carnaval
Aurélien (g, perc), Xido Cernier (g, voc),
William Chabbey (eg), Sharl Dragan (vln),
Florian Arnould ou Michel Randria (eb),
Laurent Zeller (vln), Guy Marchand
Enregistré en 2005 à Pontault-Combault
(77, France)
Durée : 47’ 24”
Vocation Records VOC 1113
(www.tarnespilari.com)
Un groupe manouche de Seine-etMarne, composé de musiciens de talent, joue le répertoire illustré par
Django. Cet univers musical, pendant de trop nombreuses années effacé de la scène française, est redevenu à la mode en France dans les
années 1990, en fait quand Jazz Hot
dans son n° 500 (mai 1993) célébra
comme il se doit la naissance concomitante du magazine et du Quintet
du HCF. Quelques grands classiques
du jazz revisités par l’illustre gitan
ici repris avec fraîcheur et de nombreux thèmes de cette autre tradition
musicale, fort éloignés de la rythmique propre à l’idiome jazzique. Le
résultat est agréable.
Félix W. Sportis
Still Experienced
Crossroads
Crossroads, Bleeding Heart, Farewall,
Room Full of Mirrors, Ground Zero, Sittin’
on Top of the World, Born Under a Bad
Sign, Going Down, It Hurts Me Too,
Summertime, Come Together, Oh Pretty
Woman, New Door, In From the Storm,
Voodoo Chile Blues, Villa Nova Junction
Cvhris Haller (g, voc), Peter Guschelbauer
(b, voc, org), Didi Donauer (dm, perc)
+ Jessica Vigneault (voc), Ulli Mhess (voc),
Ilse Riedler (s), Reynhardt Boegl (hca),
Christoph Kögler (p)
Date et lieu d’enregistrement non précisés
Durée : 1h 01’ 01’’
PG 10268 (www.stillexperienced.at)
Comment se faire apprécier quand
on est encore méconnu du grand public ? La recette est toute simple. Il
suffit d’être un bon musicien, de posséder une culture musicale minimale, choisir un répertoire agréable et
y ajouter quelques compositions personnelles pour bien montrer la voie
vers laquelle on souhaite se diriger.
C’est ce que fait Chris Haller, un guitariste Autrichien, nous semble-t-il.
À la tête d’un trio : Peter Guschelbauer (b) et Didi Donauer (dm), il revisite les grands standards du blues
et du rock via les compositions indémodables d’Elmore James, d’Albert
King et surtout de Jimi Hendrix. Sa
voix et son phrasé se rapprochant
étrangement de ce dernier. Outres les
reprises, on note aussi quelques
bonnes surprises comme « Farewall »
et surtout « Ground Zero ». Mention
bien également à Christoph Kögler
(p) pour son excellent travail sur
« Bleeding Heart » et « It Hurts Me
Too », un aficionado d’Elmore James
à n’en pas douter. Crossroads est loin
de se situer à la croisée des chemins,
mais nous plonge irrémédiablement
dans un univers bleu aux saveurs
rock épicées.
Michel Maestracci
Swingadelic
Another Monday Night
12 titres
Titres et renseignements discographiques
communiqués sur le livret
Enregistré à Harariville et au Pigeon Club
(dates et lieux non communiqués)
Durée : 51’ 26”
MediaMix 1004 (www.swingadelic.com)
Ce petit volume totalement home
made, réalisé par un big band d’inconnus quelque part aux Etats-Unis
doit son existence à l’un des deux
producteurs répondant au nom de
Rob Harari propriétaire d’un studio :
Harariville. Mais, non voyons, ils ne
sont pas tous frappés de mégalomanie ! Hors un thème peu connu d’Ellington : « The Gal From Joe’s » de
1938 enregistré, entre autres, par
Charlie Barnett, Johnny Hodges et
Nina Simone, tous les autres morceaux sont des originaux, plutôt bien
arrangés, par les membres de l’orchestre. Au-delà de leur volonté de
maintenir vivante la tradition du
grand orchestre, l’album témoigne
chez nos amis américains de cette capacité à se rassembler n’importe où
pour faire de la musique, indépendamment des contraintes et à croire
à ce qu’ils entreprennent. Bref, à
l’opposé de ce qui se passe chez nous
où l’isolement et l’individualisme
tiennent lieu d’attitude usuelle.
Malgré un enregistrement approximatif, le résultat d’ensemble est
sympathique et les solistes, inscrits
dans la tradition, tiennent plus que
correctement leur place. Au final, un
big band sans surprise qui fonctionne bien.
C’est loin l’Amérique ? Tais-toi et
nage !
Jean-Jacques Taïb
La voix est assurée, le scat aussi et le
duo piano-basse, derrière, assure lui
aussi, de même que la batterie (« It
Could Happen to You »). Un jazz de
petite formation, la chanteuse et son
trio p-b-dm, à géométrie variable,
d’ailleurs, les bassistes Gaku Takanashi et, Dwayne Burno comme les
pianistes Harry Whitaker, Misha Tsiganov se relayant. Seuls sont immuables la chanteuse Taeko Fukao et
le batteur Doug Richardson qui joue
du piano et chante au début et au
final. On s’imagine dans une petite
boîte de nuit sur la 42e ou à Paris.
Pourtant le charme se dissipe relativement vite. Le CD ne dure que trois
quarts d’heure, mais il ne faudrait
pas qu’il dure davantage. Est-ce
l’ignorance de la langue japonaise
mais le « Hoshi-no Love Letter » ne
nous a pas convaincus. Je suppose
qu’un public connaissant préalablement la chanson doit réagir différemment. C’est, en tout cas, au total,
du travail honnête, proprement fait et
soigné.
Michel Bedin
Take 4
Personal Miracle
About Time to Come Home, By Your Side,
I Got Rhythm, T’s Wonderful, Like a
Swallow, Music, Ordinary Day, Personal
Miracle, Red Moon, Someone to Watch
Over Me, The Highway of Love, You Came
a Long Way to St Louis, Personal Miracle
Betty Vittori (voc), Roberto Soggetti (clav),
Sandro Massazza (b), Valerio Abeni (dm)
Date et lieu d’enregistrement non précisés
Durée : 56’ 7’’
TRJ 2007 004 (www.trjrecords.it)
Take 4, c’est un trio piano-basse-batterie (en l’occurrence un clavier),
plus une chanteuse, Betty Vittori.
Elle compose, avec le pianiste Roberto Soggetti, des airs de jazz classique au milieu desquels, miracle
personnel, des tubes de Gershwin
comme « I Got Rhythm », « T’s Wonderful » ou « Someone to Watch Over
Me » semblent de même facture et
couler dans le même sens. La section
rythmique joue la discrétion, et c’est
tant mieux. Le jazz ainsi créé va de
soi, est naturel et se marie bien à
l’ambiance dégagée. La voix est
posée. Sur le dernier morceau, le guitariste Roberto Tiranti vient en ami.
Jazz sympathique.
Michel Bedin
Taeko
One Love
One Love, It Could Happen to You, Dindi,
Would You Believe, I’ve Never Been in Love
Before, Hoshi-no Love Letter, I Hear a
Rhapsody, Trav’lin’ Light, People Make the
World Go Round, Little B’s Poem, One Love
Taeko Fukao (voc), Harry Whitaker (p),
Misha Tsiganov (p), Gaku Takanashi (b),
Dwayne Burno (b), Doug Richardson (dm, p)
Enregistré à New York les 12 mars et 11
avril 2006 et le 18 mars 2007
Durée : 44’ 46’’
Flat Nine 007 101 (www.flatninerecords.com)
jazz 21 hot
compacts
Une mouture de plus dans cette série
double CD étrange concernant la
forme ce dont nous avons déjà parlé
dans Jazz Hot. Plus surprenant, c’est
l’annonce (et la photo) de George
Lewis dans le livret. George Lewis
est absent de tous les titres. Mais il y
a une belle brochette de clarinettistes
moins célèbres et aussi remarquables : Albert Burbank (cinq titres
avec Kid Ory, tous remarquables, pris
sur le vif à San Francisco en 1954),
Willie Humphrey (avec Percy Humphrey, tp, et Frog Joseph, tb, quatre
titres de 1954 pour Paul Barbarin) et
Raymond Burke ! De loin, les morceaux par Kid Ory sont du meilleur
niveau (ce qui ne veut pas dire que
le reste est négligeable) car les tempos sont exactement ce qu’il faut. Ni
trop vif, ni trop lent. Le pianiste est
excellent (Don Ewell) et la pulsation
d’Ed Garland (b) et Minor Hall (dm)
est la clé de la réussite. La front line
avec Ory, Burbank et Alvin Alcorn
est très équilibrée. On retrouve Alvin
Alcorn, fin (mais ferme) styliste de la
trompette, dans six titres du CD2 en
formation mixte (avec Raymond
Burke, cl, Abbie Brunies, dm). Particulièrement réussie est leur version
en jam-session (titre 13, CD2) de
« Dippermouth Blues » où non seulement Alcorn, mais aussi Bill Matthews (tb) sont en grande forme. Le
seul défaut des quatre titres de l’orchestre Paul Barbarin avec les frères
Humphrey est d’être très souvent réédité (signalons la présence de Johnny St Cyr qui chante dans « Put On
Your Old Grey Bonnet »). Le passage
chanté en créole par Lizzie Miles
dans « I Ain’t Gonna Give You… »
avec l’orchestre du trompettiste Sharkey Bonano n’est pas très heureux.
George Girard, trompettiste sous estimé, n’est pas au mieux de son niveau dans les quatre titres en concert
au Municipal Auditorium de New
Orleans (il y a Santo Pecora au trombone et un disciple d’Eddie Miller en
Lester Bouchon, saxo ténor). Girard
fut l’élève de Johnny Wiggs qui est le
leader des autres titres. Le plus intéressant, d’un point de vue historique,
est l’influence qu’exerça Bix Beiderbecke à la Nouvelle Orleans, ce que
ces faces illustrent bien. Les duos
cornet et piano du 1er octobre 1955,
« Dardanella » et surtout « I’m Coming Virginia » (reprise à la note près
du célèbre solo de Bix) prouvent la
passion de Johnny Wiggs et du pianiste Armand Hug pour ce non néoorléanais de légende.
Tarné Spilari
Ap i platsa
Trio Bonne Nouvelle
Patchwork
10 titres : voir livret
Laurent Thillier (g), Cyril Marché (bg), Fred
Huriez (dm), Rona Hartner (voc), Didier
Degallaix (voc), Frédéric Sanchez (sound
design)
Date et lieu d’enregistrement non précisés
Durée : 53’ 31”
Free Lance New Series 0601 (DG Diffusion)
Tous ces musiciens viennent de la
compacts
scène rock, on les a vus au Printemps
de Bourges. La « Tornade brune »,
Rona Hartner, venue de l’Est, qu’on
a vue dans le film Gadjo Dilo, murmure un texte « La grâce » sur fond
musical. On aurait aimé l’entendre
chanter. Ces gens-là jouent bien, le
guitariste a dû écouter Santana, ce
qui est une qualité, la bassiste électrique et le batteur ne sont pas mal
non plus. Pour amateur de pop rock.
Serge Baudot
Ty Zef
Hendoku Iyaku
Monsieur Georges, Curieux dessein, Les
Mots d’Ahmed, Nini Métisse, Hendoku
Iyaku, Tête à claques, La Sirène de Ker Ys,
Nuit marine, Maieru, Sur nos peus,
Babouche toi, Au Fil du temps, Je de l’ego,
Opus 1
Hughes Benichou (dm), Lucie Chavignon
(voc, p), Solène Comsa (p, cello, voc),
Daniel Givone (g, sarangi), Gildas Le Floch
(b, voc)
Date et lieu d’enregistrement non précisés
sur le livret
Durée : 54’ 48’’
CO-AG 28 (www.tyzef.com)
C’est un disque de variété où joue le
guitariste de swing manouche Daniel
Givone (magnifique « Maieru »).
C’est de la chanson française très
honnête. Le CD ne peut pas être
mauvais, puisqu’il commence par un
« Monsieur Georges », hommage à
Brassens et les paroles en sont intelligentes. Le brin de voix de Lucie
Chavignon chante ces textes dus à la
plume humaniste, antimilitariste,
tiers-mondiste du bassiste Gildas Le
Floch ou commune du groupe Ty
Zef. Bon, ce n’est pas encore la renaissance de la chanson française
qu’on espère depuis la mort de
Georges, mais ce n’est pas mal.
Michel Bedin
Vibratones 3
Phone Shop
Yoyo the Cat, Melchior, Walk for Dex,
Saghro, Phil Blues, Requiem for M,
Phoneshop, Mine de rien, Loopy,
Salamanca, Zarb, Zonza
Philippe Boittin (vib, marimba), Simon
Mary (b), Loïc Roignant (dm, perc), Nicolas
Rousserie (g)
Enregistré les 12 & 13 février 2007,
Maine-et-Loire
Durée : 56’ 56’’
Jazz vibes 2007 030 303 030 303
([email protected])
Le groupe Vibratones 3 propose une
musique où l’originalité est affirmée
par la présence du vibraphoniste Philippe Boittin, le leader de ce groupe.
Il est en effet de plus en plus rare
d’entendre cet instrument sur les
scènes du jazz, même si certains musiciens ont pris le relais des Milt
Jackson et autre Gary Burton. Dans
le format du trio, la rythmique joue
un rôle prépondérant pour réchauffer
l’atmosphère que les maillets ont
tendance à rendre plus léger. Et lorsqu’une guitare s’invite dans le propos, la qualité du musicien doit être
exemplaire pour honorer, comme il
se doit, la mémoire d’un album mythique du genre Wes Meets Bag. La
timidité de Nicolas Rousserie (g) est
ici un peu gênante, mais doit servir
de tremplin pour poursuivre dans le
chemin choisi par Philippe Boittin,
car ce dernier possède de réelles qualités dans son expression (« Wak for
Dex »). Le soutien de ses partenaires,
Simon Mary (b) et Loïc Roignant
(dm), n’est pas anodin dans la réussite de ce projet (« Salamanca »). Il
serait bien que le vibraphoniste
continue dans cette voie pour confirmer toutes ses bonnes dispositions en
puisant peut-être aussi dans le répertoire d’un Grant Green (g), qui a su
élever le niveau de ses compositions
en compagnie d’un Bobby Hutcherson resplendissant.
Michel Maestracci
Detroit Gary Wiggins
Zeitlos
The Look of Love, My Romance, Angel
Eyes, In a Sentimental Mood, Sweet Bossa,
What’s Going On, Blue Bossa, Yes I Love
You Too, Body and Soul, That’s All, Blue
Moon, When the Saints
Detroit Gary Wiggins (ts), Lionel Hass
(clav), Daryl Taylor (b), Veronika Vogel (g),
Gert Bertram (dm prog), Zam Johnson
(elec perc)
Durée : 54’ 30’’
Allzeit Musik 002 (www.allzeitmusik.de)
« Qu’allait-il faire dans cette galère ? » claironnait Harpagon, déchiré
entre l’avarice et le devoir paternel.
On pourra reprendre ce refrain en
constatant qu’un superbe ténor
comme Detroit Gary Wiggins peut se
déchirer entre talent instrumental et
mauvais goût germanique pour un
album de standards avec synthétiseurs et batterie électroniquement
programmée. Le son amateur et la
lourdeur totale de backbeats sirupeux
ne sont pas compensés par la bonne
sonorité du talentueux Gary Wiggins, entre Ben Webster et Sonny
Rollins. On a beau apprécier le répertoire, il est saccagé par le contexte choisi (« In a Sentimental Mood »
n’a vraiment rien d’attendrissant…).
Une galère, c’est une galère.
Jean Szlamowicz
Jean-Pierre Zanella
Villa-Lobos Antonio C. Jobim
Ouverture°, Veleiro, Aguas de Março,
Melodia Sentimental, Bird’s Song,
Exploração°, Excitement Among the
Indians*, Modinha, Dindi, Olha
Maria
Jean Pierre Zanella (as, ss, tinfl), James
Gelfand (p), Michel Donato (b), Norman
Lachapelle (elb), Paul Brochu (dm),
Muhammad Abdul Al Kabhyyr (tb)°, Altay
Veloso (voc)*
Enregistré en décembre 2005 et janvier
2006, à Montréal
Durée : 1h 07’ 58’’
Effendi 064 (Abeille Musique)
Pour son nouvel album, le septième,
Jean Pierre Zanella a choisi de procéder à une relecture des œuvres de
deux compositeurs brésiliens Jobim
et Villa-Lobos. Le premier est connu
pour son implication dans l’émergence de la bossa nova, le second est
considéré, à juste titre, comme un
des grands compositeurs pour la guitare classique. Le choix est donc judicieux, il ne reste plus qu’à le valider par une interprétation soignée, ce
qui est le cas ici. Petit hic, l’instrumentation retenue, notamment celle
de Zanella, n’est peut-être pas la plus
adaptée. En effet, ses interventions
au saxophone soprano ou alto ne rendent pas toujours la délicatesse des
deux compositeurs brésiliens, sauf
peut-être sur « Aguas de Março » où
James Gelfand (p) amorce bien le
propos. En fait, le rendu est nettement plus favorable sur les compositions de Jobim, un signe du positionnement de l’artiste, même si certains
thèmes de Villa-Lobos sont avantageusement exposés (« Melodia Sentimental ») ou bénéficient d’un traitement de faveur avec la présence
d’Al Kabhyrr au trombone (« Exploração »). Le choix du répertoire est
judicieux, l’interprétation agréable,
si on tient compte des petits bémols
relevés plus haut.
Karim Ziad/Ifrikya
Dawi
11 titres : voir livret
Karim Ziad (dm, voc), formation détaillée
sur le livret
Enregistré : ni date, ni lieu
Durée : 51’ 47''
Intuition 3455-2 (Sphinx)
Karim Ziad, outre son groupe Ifrikya
(« Afrique », en arabe), s’occupe de
la programmation du festival d’Essaouira et des Folles Nuits Berbères
du Cabaret Sauvage. On se trouve ici
devant un disque de musique arabe
teintée de jazz. Beaucoup de morceaux sont chantés en arabe dans le
système du répons, un chanteur
chante quelques phrases, qui sont reprises par un chœur. Dans quelques
morceaux il a fait appel à des musiciens de jazz tels Vincent Mascart
(s), Louis Winsberg (g) ou encore
Linley Marthe (b) pour citer les plus
connus. Il a aussi invité des chanteurs arabes chevronnés. Ce groupe
est capable de jouer jazz moderne
comme on peut s’en convaincre en
écoutant « Jazzayer ». Certes il y a
souvent un son jazz, mais ce disque
ne correspond pas aux canons de
cette musique ; c’est une tentative
sympathique et réussie de world
music, réussie en ce sens qu’elle
reste ancrée sur les racines d’une certaine musique arabe, peut-être avec
une influence Gnawa (mais je ne suis
pas spécialiste).
Michel Maestracci
< jazz hot >
Serge Baudot
®
La revue internationale du jazz
fondée en 1935 par Charles Delaunay
Supplément Jazz Hot n° 648 - Mars 2009 - 75 e année
Directeur de la publication et de la rédaction : Yves Sportis
Correspondants : Serge Baudot, Michel Bedin, Ellen Bertet, Patrick Bivort, Enzo Boddi, David
Bouzaclou, Daniel Chauvet, Marie-Noëlle Corré, Patrick Dalmace, André Fanelli, Stefano Galvani,
Umberto Germinale, Ira Gitler, Jean-Marie Hacquier, Georges Herpe, Jose Horna, Fernand Iza,
Jos Knaepen, Pascal Kober, Michel Laplace, Jacky Lepage, Michel Maestracci, Andrea Marcelli,
Philippe Mériaux, Gérard Naulet, Jérôme Partage, Pierre Racati, Guy Reynard, Philippe Richard,
Pascal Rugoni, Jempi Samyn, David Sinclair, Félix W. Sportis, Hélène Sportis, Frank Steiger,
Jean Szlamowicz, Jean-Jacques Taïb, Josef Woodard
Rédaction [email protected]
66, rue Villiers-de-l’Isle-Adam - BP 405 - 75969 - Paris cedex 20 - France
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jazz 22 hot
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Autodistribution
jazz 23 hot
Gary Lucas/Gerald Zbinden, Down the Rabbit Hole, Border Records
(www.borderrecords.ch)
Quinsin Nachoff, Horizons Ensemble, Autoproduit (www.quinsin.com)
Natraj, Song of the Swan, Galloping Goat 3425 (www.natrajmusic.com)
Antoine Pinilla-Munoz Trio, Through Ray’s Soul. Tribute II, Autoproduit
(http://antoine.pinilla-munoz.9online.fr)
Ronan Pinc Quartet, Rue de Dunkerque, Le Micor Bleu 007
(http://ronanpinc.free.fr)
Dario Pinelli/Italian Gypsy Jazz Trio, Juste Wine About It!, Sympaty Records
2009-0011 (www.sympatyrecords.it)
Ondrej Pivec, Overseason, Animal 006-2 (www.animalmusic.eu)
Paulus Potters Trio/Milan Bonger, The Young Disciples, Sept 2610
(www.pauluspotters.com)
Michel Prandi Electrip Trio, Electrip Vol. 2, MP-02 ([email protected])
Project Grand Slam, Play, Cakewalk 77 (www.projectgrandslam.com)
Reptet, Chicken or Beef, Monktail 8 (www.monktail.com)
John Rocco, Devotion, Coca Productions 1003 (www.roccojohnmusic.com)
Meryl Romer, So Sure, Lady Pearl Music 001 (www.merylromer.com)
Shades of Time, Siladette Awekening, Dreamscape 4762 (www.dreamscape.ch)
Dave Siebels, With Gordon Goodwin’s Big Fat Band, PBGL 786052-8111-2
(www.bigphatb3.com)
Spoonful, A Change of Heart, Spoon 001 (www.myspace.com/spoonful)
Torben Snekkestad, Conic Folded, ILK 153 (www.ilkmusic.com)
Norbert Stein: Pata Generators, Direct Speech, Pata 19 (www.patamusic.de)
The Relatives, Trans Europ Connection, Relatives Records 20707-01
(www.relativesrecords.com)
Trio Hot, Jink, Nemu Records 008 (www.nemu-records.com)
Paul Van Kemenade, Two Horns and a Bass, Buma Stemra 2008
(www.paulvankemenade.com)
Maria Ventura & Adventuram Trio, Une filo di Pazzia, TRJ 2008-0010
(trjrecords.it)
Vrak’Trio, [TLS-BCN live], Label Manivelle 094922925176
(www.labelmanivelle.com)
Peter Waters, Monogramme, Creative Works 1052 (www.creativeworks.ch)
Mark Winkler, Till I Get It Right, FreeHam 0907 (www.freehamrecords.com)
Phil Woods, The Children’s Suite, Jazzed Media 1040
(www.jazzedmedia.com)
Wow, In the Vicinity of 317 East 32nd Street, Eld 18 (www.eldrecords.se)
CDs rééditions
Nocturne
Bon temps rouler, Alligator 438
Mahalia Jackson, Complete Mahalia Jackson Vol. 6, Frémaux & Associés
1316
Louis Armstrong, Intégrale Vol. 6, The Complete: I Gotta Right to Sing the
Blues 1931-1933, Frémeaux & Associés 1356
Clifford Brown, The Quintessence 1954-1956, Frémeaux & Associés 247
Manu Dibango, African Woodoo, Frémeaux & Associés 502
Claude Bolling, Rolling With Bolling/Intégrale 1973-1983, Frémeaux &
Associés 5029
Boogie Woogie Piano Vol.3: From Jazz to Rhythm & Blues and Rock ’n’ Roll
1941-1955, Frémeaux & Associés 870
Socadisc
55 Years of Jazz, Delmark 914
Autodistribution
(www.jamguy.com)
Barbara Lynn, The Jamie Singles Collection 1962-1965, Jamie 3906
John Ellison, Back, Jamie 8001
(www.billbruford.com)
Bill Bruford, The Summerfold Collection 1987-2008, Summerfold Records 022
Bill Bruford, The Winterfold Collection 1978-1986, Winterfold Records 010
DVDs
• Larry Carlton & the Sapphire Blues Band, New Morning: The Paris
Concert, Inakustik 6472 (Nocturne)
• Al Foster Quintet, New Morning: The Paris Concert, Inakustik 6467
(Nocturne)
• Allan Holdsworth/Alan Pasqua, Featuring Chad Wackerman and Jimmy
Haslip, MVD Visual472 (www.alttudedigital.com)
• Keith Jarrett/Gary Peacock/Jack DeJohnette, Live in Japan: 93/96, ECM
DVD 177 2710 (Universal)
• Uwe Kropinski, The Man Is a Guitar, Jazzwerkstatt 2001
(www.records-nordic.de)
• Sivuca, Opoeta do som, Alo 006 (DG Diffusion-Spirale)
• Tomasz Stanko/Marc Ducret/Ekkehard Jost, Das Weimarer Dreieck,
Jazzwerkstatt 2000 (www.records-nordic.de)
• Louis Vega, Capoeira: Roda o mundo, Alo 008 (DG Diffusion-Spirale)
LIVRES
compacts
(www.arborsrecords.com)
Rebecca Kilgore/David Frishberg, Why Fight the Feeling/Songs by Frank
Loesser, Arbors 19356
Nick Payton and Bob Wilber, Swining the Changes, Arbors 19358
Randy Sandke, Unconventional Wisdom, Arbors 19365
Disques reçus du 1er octobre 2008 au 28 février 2009
The Warren Vaché-John Allred Quintet, Jubilation, Arbors 19369
The John Bunch Trio, Plays the Music of Irving Berlin (except one),
Arbors 19376
CDs Nouveautés
Jessica Molaskey, A Kiss to Build a Dream On, Arbors 19384
Abeille Musique
Johnny Varro Swing 7, Ring Dem Bells, Arbors 19362
Guillaume De Chassy/Daniel Yvinec, Songs From the Last Century, Bee Jazz 009
Bucky Pizzarelli, So Hard to Forget, Arbors 19370
Dapp Theory, Layers of Chance, Contrology Records/Obliqsound 003
(www.CDBaby.com)
Jean-Michel Albertucci, Etrange Fantaisies : Piano Solo, EMD 0801
Donna Bailey & Friends, All Because of You, DBS 004
Marcus Goldhaber, Take Me Anywhere, Fallen Apple 8450104819
Anticraft
Michael Higgins, The Moon and the Lady Dancing, Michael Higgins
Gregor Frei/AsminSextet, Land of Refuge, Altri Suoni 265
Music 6873073542
i.trio, Triosom, Altri Suoni 267
Christian Jacob Trio, Live in Japan, Wilder Jazz 0801
Gadamer, Gadamer, Altrisuoni 248
(www.fanfareduloup.ch)
Unitrio, Page 1, AltriSuoni 249
La
Fanfare du Loup, Frankenstein, un cadavre exquis, Loup Production 005
Inside Out, Standissimo, Altrisuoni 251
La Fanfare du Loup, Oh !, Loup Production 006
Thomas Silvestri Quintet, Les Sirènes, AltriSuoni 253
(www.improvisatoreinvolontario.com)
Caryl Baker Quartet, Odessa, AltriSuoni 256
Gaspare De Vito, Passing Notes, Improvisatore Involontario 0011
Marcel Thomi, Organ-X, AltriSuoni 257
Dario De Filippo/Misato Hayashi, Excès d’identité, Improvisatore
Aphid, Aphid, Altrisuoni 258
Involontario 0013
No Square, Le Pendu, AltriSuoni 259
(www.mutablemusic.com)
Beuret/Kock/Vonlanthen, Synopsis, Altrisuoni 261
Alain Kiriki, Kirili et les Nymphéas, Mutable 17531-2
Tonee, Lowdownflows, Altrisuoni 262
Revolutionary Ensemble, Beyond the Boundary of Time, Mutable 17532-2
Olivier Nussbaum, Nussbaum, Altrisuoni 269
(www.philologyjazz.it)
COD&S
Pietro Lomuscio Trio, Standard Suite in Bb Major, Philology W 388.2
René Sopa, Carinhos Tango, RS 10
Titia Nesti Quartet, Canzoni Censurate, Philology W 394.2
Venanzio Venditti Quartet, Let’s Move On!, Philology W 395.2
Codaex
(www.sophieduner.com)
Sergio Gruz Trio, Carrousel, Aphrodite Records 106016
Sophie Duner String Sextet, The City of My Dreams, Autoproduit
D.G. Diffusion
Sophie Duner Quartet, The Rain in Spain, CIMP 341
Chet Baker/Enrico Pieranunzi, Soft Journey, Egea 140
(www.soundbrush.com)
Discograph
Roger Davidson/Raul Jaurena, Pasion por la vida, Soundbrush 1015
Giovanni Mirabassi Trio, Out of Track, Discograph 6142052
Carol Fredette, Everything in Time, Soundbrush Records 1016
(www.tusciainjazz.it)
EMI
Rick Margitza, One Special Night in Italy, Tuscia in Jazz 0801
Joe Lovano, Symphonica, Blue Note 50999 2 26225 2
Ray Mantilla/Tony Monaco/Flavio Boltro, A Night in Jazz, Tuscia in Jazz 0802
Aaron Parks, Invisible Cinema, Blue Note 50999 5 09011 2
Shawnn Lonteiro Quartet, ... One Night in the Castle, Tuscia in Jazz 0803
Traincha-Metropole Orchestra, Who’ll Speak for Love:Burt Bacharach
(www.vocation-records.com)
Songbook II, Blue Note 50999 520551 2
Nagual Orchestra, La Boîte à desseins, Vocation Records 1026
Harmonia Mundi
Tarné Spilari, Ap i platsa, Vocation Records 1113
Archie Shepp, Phat Jam in Milano, Dawn of Freedom 0901
(www.wondercaprecords.com)
Duke Robillard Duke’s Box, Dixiefrog 8657
Sam Phipps, Animal Sounds, Wondercap Records 07002
DJ Bonebrake Trio, The Other Outside, Wondercap Records 07003
Jazzophile-Jazztrade
David Winoground, In the Ether, Wondercap Records 07004
Thierry Ollé Trio, Miss No, 0T 0801
Leonisa Ardizzone Quintet, The Scent of Bitter Almonds, Evening Star 114
L’Autre Distribution
(www.leonisaardizzone.com)
Loulou Djine, Zapad, Life Live ABL-171318-ED
Ben Aronov Trio, Falling Grace, Autoproduction ([email protected])
Les Allumés du Jazz
Anders Bast, Late Urgency, LongLife Records 0704 ([email protected])
Samuel Silvant Trio, Le vent du soir, Rude Awakening 2014
Abdelhaï Bennani Trio, There Starts the Future, Ayler 083 (www.ayler.com)
Mosaic Music
Chuck Bernstein, Delta Berimbau Blues, CMB Records 102844
Mariannick Saint-Céran, Song Song Song, Autoproduit
(www.chuckbernstein.com)
Riccardo Biancoli Trio, Bill’s Heaven to Bill Evans, Silta Records 0802
Musea
(www.siltarecords.it)
Avatar, Hands, Great Wings 3117
Bipolar, Euphrates, me jane, Autoproduit (www.bipolarjazz.com)
Naïve
Kristian Brink Quartet, Kristian Brink Quartet, Errabal 024 (www.errabaljazz.com)
Yaron Herman Trio, Muse, La Borie LJ106
Ray Bryant, In the Back Room, Evening Star 114 (www.lpb.com/eveningstar)
Nocturne
Cedric Burnside & Lightnin’ Malcolm, 2 Man Wrecking Crew, Delta Groove
Pink Turtle, Pop in Swing, Frémeaux & Associés 503
Music 127 (www.deltagroovemusic.com)
Doudou Swing, Mister Django & Madame Swing, Frémeaux & Associés 870 Cafe Drechsler, Is Back, Hoanzl 495 (www.hoanzl.at)
Rodolphe Raffalli, Le Retour, Label La Lichère 326
Rebecca Cline/Hilary Noble, Enclave Diaspora, Enclavejazz (www.enclavejazz.com)
Benni Chawes, Up Close, Stunt 06142
Matt Criscuolo, Melancholia, M Records 1001 (www.jazzeria.com)
Eddie Daniels/Roger Kellaway, A Duet of One, Ipo 1015
Ibrahim Electric, Absinthe, Stunt 06152
(www.iporecordings.com)
Mikkel Nordso Band, Live, Stunt 06162
Darunam/Milan, The Last Angel on Earth, 64-56 Media LLC
Jacob Dinesen Quartet, One Kiss too Many, Stunt 07022
(www.thelastangelonearth.com)
Peter Fuglsang Quartet, File Under Purple, Stunt 07032
François Faure Trio, Emily, Guille Music 002 ([email protected])
Jazz Kamikaze, Travelling at the Speed of Sound, Stunt 07042
Bruce Friedman, O.P.T.I.O.N.S., pfMentum 054 (www.pfmentum.com)
Orkhêstra International
Terje Gewelt, Oslo, Resonant Music 21-2 (www.resonant-music.com)
Banda Olifante, Banda Olifante, Felmay Records 7030
Vitaly Golovnev, To Whom It May Concern, Tippin’ Records 1105
Paul Jeffrey Quartet, We See, Imago Production 001
(www.tippinrecords.com)
Rosa, The Gift, Kol 0001
Danny Green, With You in Mind, Alante 0614 (www.alanterecordings.com)
Socadisc
Alex Heitlinger, The Daily Life of Uncle Roger, Autoproduit
TLB Triple Cross, Black & Blue 702.2
([email protected])
Mourad Benhammou Quintet, Perk’s Snare, Black & Blue 703.2
Lisa Hilton, Sunny Day Theory, Ruby Slippers Productions 101
Abdu Salim Sextet, Du’s Dues Blues, Black & Blue 705.2
(www.lisahiltonmusic.com)
John Burnett Swing Orchestra, West of State Street/East of Harlem,
Houdini’s Cage, Memories of a Barber, El Gallo Rojo 314-22
Delmark 584
(www.elgallorojorecords.com)
Rich Johnson, Up the Turret Mil, Loyal Label 004 (www.loyallabel.com)
Sony-BMG
Barbara King, Perfect Timing, CCC Music Group 88450102904
Eldar, Re-Imagination, Sony 88697 05837 2
(www.barbarakingjazz.com)
Lyambiko, Saffronia, Sony 88697 23162 2
Eyran Katsenelenbogen, 88 Fingers, Eyran Records 9008 (www.eyran.com)
Bebo & Chucho Valdés, Juntos para Siempre, Sony 88697 40816 2
Lisa Kirchner, In the Shadow of a Crow, Albany/Troy 1096
Igor Butman, Magic Land, Sony Classical 88697295132
(www.lisakirchner.com)
Sphinx
Saltman Knowles, Return of a Composer, Pacific Coast Jazz 74100
Claire Michael Quartet, All Jazz, Blue Touch 001-08
(www.pacificcoastjazz.com)
Universal
Peter Knudsen Trio, Impressions - A Tribute to Debussy and Ravel, Found
Keith Jarrett Trio, Yesterdays, ECM 2060 177 4447
You Recordings 008 (www.foundyourecordings.net)
Enrico Rava, New York Days, ECM 2064 177 2715
Giacomo Lariccia, Spellbound, Label Travers 012 (www.giacomolariccia.com)
Richard Galliano/Brussels Jazz Orchestra, Ten Years Ago, Milan 399 235-2 Susanna Lindeborg’s Mwendo Dawa, A tAste of Four Free Minds,
Serge Adam/Yuda Michail, Synomilia, Polytropon 045
LJCD 5248 (www.lj.records.se)
Mark Alban Lotz, Bite!, Lop Lop 13310 (www.loplop.nl)
The Puppini Sisters, The Rise & Fall of Ruby Wood, Verve 1748204
• Nicole Bertolt/François Roulmann, Boris Vian: le swing et le verbe,
Editions Textuel
• Steven Brower, Satchmo: Les Carnets de collages de Louis Armstrong,
Editions de La Martinière
• Maurice G. Dantec, Comme le fantôme d’un jazzman dans la station Mir
en déroute, Editions Albin Michel
• Fabrice Eulry, L’histoire de France en chantant, Editions Zurfluh
• Alain Gerber, Frankie: Le Sultan des pâmoisons, Fayard
• Hervé Gloaguen, A hauteur de jazz, Editions de La Martinière
• André Minvielle, Gueules de voix, Editions Privat
• Joaquim Paolo, Jazz Covers, Taschen
• Nichole T. Rustin et Sherrie Tuckler, Big Ears: litening for Gender in Jazz
Studies, Duke University Press
• Quincy Troupe, Miles Davis, Cator Music, Editions Le Castor Astral
• Zárate & Sampayo, Fly Blues, Futuropolis
#
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vraiment
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