souvenirs de la flandre wallonne recherches historiques et choixde

Transcription

souvenirs de la flandre wallonne recherches historiques et choixde
SOUVENIRS
DE LA
FLANDRE
WALLONNE
RECHERCHES
HISTORIQUES
ET CHOIXDE DOCUMENTS
RELATIFS A DOUAI ET AUX ANCIENNESPR0VINCES
DU NORD
DE
LA FRANCE
PUBLIÉS
PARUN
COMITÉ
HISTORIQUE
ET
ARCHÉOLOGIQUE
DEUXIÈME
SÉRIE
.
TOME
CINQUIEME
.
DOUAI
L . CRÉPIN , ÉDITEUR
rue de la Madeleine, 23.
PARIS
GAND
CAMILLEVYT, LIBRAIRE
A. CLAUD1N, L1BRAIRE
rue Guénégaud
rue des Régnesse,
, 3.
l 885.
ETTRADUCTION
REPRODUCTION
RESERVEES
.
SOUVENIRS
DE
- LA
FLANDRE
WALLONNE
HISTOIRE
GENEALOGIQUE
DE LA FAMILLE
RUFFAULT
ORIGINAIRE
DE
LA
FLANDRE
1313
PRÉFACE
WALLONNE
à
1631
.
La famille Ruffault dont nous donnons la généalogie était originaire du village de Tressin ; elle
vint s'établir à Lille , y acheta le droit de bourgeoisie en 1377 et fit acquisition en 1384 du fief-lige de
Frelin mouvant directement du comté de -Flandre .
Les Ruffault , suivant toute probabilité, s'enrichirent
dans le commerce et arrivèrent à une assez belle
situation au xve siècle ; ils occupèrent des fonctions
dans le magistrat de Lille de 1436 à 1476 et contractèrent des alliances avec des familles nobles du
25e ANNÉE
.—1885.
FLANDRE
WALLONNE.—1.
6
SOUVENIRS
pays, telles que les de Pressy , de Haulteville , de
Rocque , d'Attiches , de le Porte , de Bersacques , de
Cerf durant le XVe siècle, et les du Bacq , Le Blanc ,
Vitz (Watergraf de Flandre) , Van den Daele , d'Immerselles , de Baufremez , Lauwereins , Verdière des
de Péronne , Boulenger
des barons de
seigneurs
Boussoit-sur-Haine
, de Lannoy des seigneurs de
Santés , de la Croix de Mairieu durant le XVIe siècle,
et les comtes du Chastel de la Howarderie et les
comtes de Berlaymont , durant le XVIIe siècle.
Jean Ruffault , Ve du nom, bourgeois de Lille ,
remplit les fonctions de receveur du domaine de
Lille de 1479 à 1483 et fut ensuite nommé Lieutenant du Bailli de Lille en 1483 .
Son fils Jean Ruffault , après avoir servi ses
princes à la Chambre des comptes de cette ville,
depuis le plus petit emploi dès 1489 jusqu'à la
charge la plus élevée : suivant les termes formulés
dans les lettres paCharles-Quint
par l'empereur
tentes qu'il lui accorda en 1542 , fut nommé en 1515
aux hautes
fonctions
de trésorier-général
des
finances et" domaines de ce monarque : fonctions
qu'il conserva jusqu'à sa mort, arrivée en 1546 , et
au titre de ministre des finances
qui équivalaient
usité de nos jours. Il fut anobli et créé chevalier par
le même empereur en 1522 . en récompense de sa
fidélité et de ses nombreux services. Jean Ruffault
devint seigneur de Neuville-en-Ferain
vers 1516 ,
par suite de l'achat de cette terre ; il augmenta considérablement
sa fortune par son esprit d'ordre et
son intelligences qui lui permirent de faire acquisi-
DE FLANDREWALLONNE
.
tion des seigneuries de Lambersart et de Mouveaux
en 1528 et de plusieurs terres . importantes situées
dans la châtellenie de Lille (de 1499 à 1532). La
sincérité de sa foi religieuse lui inspira de faire en
1518 un don princier à l'église Saint-Etienne de
Lille, sa paroisse, consistant en 314 aunes de fine
tapisserie de hautelisse en laine et soie, plus un
riche drap d'or d'autel.
Ce généreux donateur fit ériger en 1535 , près de
l'église Saint-Étienne , une gracieuse chapelle dite
de Jésus , placée depuis l'année 1651 sous le vocable
de Notre-Dame de Lorette , qui était située dans le
et du
périmètre de l'angle des rues Esquermoise
de cette ville. Cette chapelle,
Curé-Saint-Etienne
ainsi que la vieille église Saint-Étienne
(laquelle
était la plus ancienne église paroissiale de Lille),
furent détruites à l'époque de la première République.
Les trois fils de Jean Ruffault , le trésorier-général, n'eurent pas la haute intelligence de leur père :
l'aîné fut faible d'esprit ; et le second, loin de suivre
les bons exemples de son père, gaspilla son patrimoine ; ses prodigalités
et son incapacité pour la
gestion de ses affaires le firent interdire et mettre
en curatelle.
La dernière descendante
de la famille Ruffaul
étant décédée en 1631 , les biens de cette dame passèrent par suite d'alliances
dans les maisons du
Chastel de la Howarderie et de Berlaymont .
Cette famille Ruffault , originaire
de Tressin ,
n'avait aucun rapport de parenté avec la très noble
SOUVENIRS
ducale et pringière napolitaine Ruffo di Calabria-Santapau
, des princes de Scilla , ducs de
et de Bagnara , comtes de Sinopoli ,
Sainte-Christine
grands d'Espagne de première classe, des marquis
de Locadia , des ducs de Guardia-Lombarda
; — ni
avec les comtes de Ruffo de Banneval , marquis de la
Fare (issus des comtes de Sinopoli de Calabre) qui
résident à Marseille (1) et qui donnèrent plusieurs
évêques à l'Église de France ; — ni avec l'intrépide
cardinalFabricius
Ruffo (2), lequel à la tête de 25,000
renversa en 1799 la Répuroyalistes napolitains,
et rétablit les Bourbons sur
blique Parthénopéenne
le trône de Naples , puis avec les mêmes Napolitains culbuta la République
Romaine en la même
année et restaura l'autorité du gouvernement
pontifical dans les Etats Romains durant la vacance du
Saint-Siège survenue après la mort du pape Pie VI
et avant l'élection du pape Pie VII en 1800 .
On trouvera à la suite de la généalogie
de la
famille notable des Ruffault , de la ville de Lille ,
plusieurs pièces*justificatives
que nous avons pensé
maison
(1) Edmond-Pierre-Vincent-de-Paul comte de Ruffo-Bonneval , marquis de la Fare, avait épousé, vers 1842, Marie-Thérèse André, petite fille de Francois-Etienne-Jean-Baptiste
André , maire de la ville de Lille en septembre 1792.
(2) Fabricius Riiffo,surnommé en Italiele Général Cardinal ,
né à Naples en 1744, reçut la pourpre romaine en 1784; ne
s'étant pas montré assez docile aux volontés de Bonaparte ,
après l'enlèvement du pape Pie VIIen mai 1809, il fut exilé à
Bagneux. Le cardinal Ruffo retourna. en Italie lors de la Restauration en 1814et mourut en 1827
DE LA FLANDREWALLONNE
.
devoir faire connaître comme preuve de nos assertions sur cette famille,
. Nous avons aussi tracé quelques degrés généalod'une autre famille Ruffault qui vint de
giques
même s'établir à Lille en 1443 et resta dans une
à la précédente;
cette
position bien inférieure
seconde famille paraît s'être éteinte vers le milieu du
XVIe siècle.
Deux familles qui tirent leur origine de la petite
bourgeoisie lilloise, comme les Ruffault , seront pro
chainement
de notices spéciales publiées
l'objet
dans les Souvenirs de la Flandre wallonne.
L'une d'elles est celle des Le Blanc , primitivement originaires
du village de Radinghem
près
Armentières , qui parvinrent à une très haute situaet dont la
tion sous le règne de Charles-Quint
branche aînée s'est fondue dans les MontmorencyNewville-Witasse-Logny , qui eurent pour dernière
représentante
Louise-Auguste-Elisabeth-Marie-Colette de Montmorency-Logny , née le 31 mai 1763 ,
morte sans laisser d'enfant , le 1 janvier 1833, après
avoir été mariée, le 30 décembre 1778 , avec JosephMarie de Lorraine , prince de Vaudémont (1), né le
23 juin 1759 , dernier-rejeton mâle de la branche des
ducs de Guise , si célèbre par les grands hommes
qu'elle a produits.
(1) Joséphine-Thérèse de Lorraine-Lambesc, née en 1753,
soeur de Joseph-Marie de Lorraine , prince de Vaudémont ,
épousa Victor-Amédéede Savoie, prince de Carignan, lieutenant-général au service de France, décédé en 1780; leur petitfils Charles-Albertde Savoie-Carignan, né en 1798, devint
roi de Sardaigne en 1831 et mourut en 1849.
10
SOUVENIRS
L'autre est celle des Le Sauvage , qui, à la même
une position élevée et
époque atteignit rapidement
eut , pour principale illustration, Jean le Sauvage ,
bourgeois de Lille et avocat en cette ville, mort à
Saragosse en 1518 , étant parvenu à la haute dignité
de grand chancelier (ou ministre de la justice) de
Charles d'Autriche , roi. de Castille et d'Aragon ,
souverain des Pays-Bas , qui fut depuis l'immortel
Charlcs-Quiut .
DE LA FLANDREWALLONNE
.
11
HISTOIRE
GÉNÉALOGIQUE
DE LA
FAMILLE
RUFFAULT
SEIGNEURIES: Frelin , NeuvilIe-en-Ferain , Lambersart , Mouveaux , les Prévôtés , les Watelins à
Wazemmes , Ribaut-Escoeuil,
Boussoit-sur-Haine ,
Strépy , Bracquegnies , Spiennès .
ARMOIRIES BOURGEOISESANTÉRIEURESA 1522 :
à un coq de
de
, encôlé d'une tête de chèvre
de
ARMOIRIESD'ANOBLISSEMENT
A 1522:
POSTÉRIEURES
d'or, à trois coqs de sable, membres de gueules , encôlés de têtes de chèvre de même , cornées et barbées de
sable . Lambrequins : d'or et de sable . Cimier . un
coq de Vécu.
12
SOUVENIRS
Les actes les plus anciens, que nous sommes parvenus à découvrir concernant cette famille originaire de Tressin , remontent aux années 1313 , 1314 ,
et 1323 (1) et se rapportent à des villageois du nom
Rufaut ou Ruffault ; habitant le hameau de Pont-àTressin , hameau qui faisaît à cette époque partie de
la paroisse de Chéreng près Baisieux , située entre
Lille et Tournai ,
Par le premier acte en chirographe , passé à Tournai le 18 mars 1313 (nouveau style), en présence
d'un voir-juré et d'un autre témoin Jean Flament
-surnommé Rufaut , de Tressin , et son fils Gilles
s'engagent à payer à Guillaume Lecoq ou au porteur
le jour de Toussaint prode cette reconnaissance,
chain, la somme de 60 sols tournois de forte
monnaie (2).
Par le second acte en chirographe passé à Tournai
le samedi avant la Saint-Pierre , en février 1314
(n. st.), en présence d'un voir-juré et d'un autre
témoin; Pierre Roufaut le jeune et son père Pierre ,
tous deux de Tressin , s'engagent de même à payer,
avant le jour de Pâques de l'année 1315 (n. st.), à
Gautier Lieppus à le take ou au porteur de cet escrit
(1) Ces trois actes ont été découverts tout récemment par
le comte P. A. du Chastel de la Howarderie en faisant le
siècles
dépouillement des actes d'intérêt privé des XIII et XIVes
qui se trouvent aux archives de la ville de Tournai.
(2) Cette somme de 60 sols représenterait environ 120 à
150francs de notre monnaie.
.
DELA FLANDREWALLONNE
13
la somme de 50 sols de noirs (de mauvais aloi) tournois de forte monnoie : soit à 14 mois de crédit (1).
de Tournai de l'an
Le registré aux bourgeois
1323 mentionne
que Estasses Ruffaus (Eustache
Ruffaut), de Tressin , acquit la bourgeoisie de Tournai pour lx gros le 3e jour de gieskereck (juin) 1323 .
On peut présumer que l'ancêtre de la famille dont
nous traçons la généalogie,
Jehans Rouffaus , de
Tressin , qui acheta la bourgeoisie, de Lille en 1377 ,
était petit-fils de Pierre Roufaut le père ou de Jean
Flament dit Rufaut ; mais, comme nous ne voulons
rien avancer sans preuve certaine, nous commencerons l'indication des degrés à partir du bourgeois
de Lille de 1377 originaire de Pont-à-Tressin .
I . JEAN RUFFAULT,auteur de cette famille , habitait
le hameau de Pont-à-Tressin
où suivant toute apparence il exerçait la profession
de cultivateur ; il
acheta le droit de bourgeoisie
foraine de Lille en
(1) Les deux reconnaissances ou billets de ces quatre villageois doivent être la conséquence de deux achats de marchandises ou denrées faits par ceux-ci à crédit à deux marchands
de Tournai ; ces deux reconnaissances sont rédigées en double expédition suivant l'usage de cette époque et l'une de ces
expéditions fut déposée au ferme ou arche (archives) des
échevins de cette ville. C'est à cette mesure que nous
devons l'existence de ce nombre considérable d'actes de vente
de partage, de cautionnement, de dons d'entre-vifs, de contrats
de mariage, de testaments, etc. que possèdent les archives de
la ville de Tournai à partir du commencement du XIIIe siècle,
et qui forment un des dépôtsles plus remarquables en ce genre.
— Voir les nos 1 et 2 des pièces justificatives.
14
SOUVENIRS
1377 d'après la mention suivante inscrite au 2e
registre aux bourgeois de cette ville :
• Jehans Rouffaus , [ habitant ] de Tressin [ acheta
la bourgeoisie en 1377 ] pour lx sols (1). Un grand
nombre d'habitants
des villages voisins de Lille se
firent recevoir bourgeois forains de cette ville , en
cette année 1377 , afin de profiter du droit d'asile et
des franchises
de la bourgeoisie.
Jean Ruffault
mourut entre les années 1384 et 1389 laissant un
fils qui suit.
IL JEANRUFFAULTacheta également la bourgeoisie
de Lille au mois de novembre ou décembre 1379 , au
prix usuel et égal de lx sols d'Artois pour tous les
nouveaux bourgeois et est ainsi désigné sur le 2e
registre : « Jehans Ruffaus , fils Jehan (2). " II se
rendit acquéreur en 1380 de deux petits fiefs sis à
Avelin qui lui furent vendus par Jacques Demeurchin , et en 1386 d'un autre fief à Sainghin . Le
4 novembre 1384 , il fît acquisition de Philippe De
Frelin du fief-lige de Frelin (3) , situé à Avelin et
Fretin, dont la demiselle Catherine Beghinette a le
treffons (ou la jouissance des revenus durant sa vie:)
cette personne n'existant
plus en 1389 , Jean Ruffault avait dès lors la pleine propriété de ce fief. Le
fief de Frelin était tenu directement du comte de
MUNICIPALES
DE LILLE
(1) ARCHIVES
: 2e reg. aux bourgeois,
fol. 52 recto.
MUNICIPALES
DE LILLE; 2e Registre aux bour(2) ARCHIVES
geois, fol. 52, recto.
(3) Voir la note sur la famille De Frelin, insérée dans les
pièces justificatives, n° 3.
DE LA FLANDREWALLONNE
.
15
Flandre à dix livres de relief à la mort du feudataire ; le gros de ce fief contenait sept bonniers et un
quartier de terre et les rentes féodales annuelles
consistaient en 32 sols en argent, 4 rasières de frosur onze honment dûes par plusieurs tenanciers
dont deux
niers ; plus 4 hommages
d'arrière-flefs
étaient flefs-liges . Jean Ruffault fut mis en possession du fief de Frelin en vertu d'une licence de werp
émanée du Conseil de Flandre , séant à Lille , datée
du 29 octobre 1384 (1) . Il donna au duc de Bourdu fief de Frelin le
gogne rapport et dénombrement
2 juillet 1389 , conformément à l'ordonnance adressée
de la châtellenie de
en 1388 à tous les feudataires
Lille. Le 23 février 1390 (n. s.) Jean Ruffault fit en
outre rapport de ses fiefs nouvellement
acquis par
un acte (revêtu de son sceau) qu'il remit aux commissaires ordonnés par le duc de Bourgogne pour le
règlement du droit sur les nouveaux acquêts faits
par les gens d'église et les personnes non-nobles : ce
droit fut modéré à la somme de 24 livres parisis qui
furent payées le 28 février 1392 (n . s.) par l'acquéreur entre les mains de Jacques De la Tannerie , l'un
des commissaires (2).
(1) Archives départementales du Nord ; Ch. des comptes,
portefle coté 72 : rapports des fiefs tenus de la Salle de Lille ,
orig.
(2) Id.; Ibid. — Reg., côté 81 : Rapports des fiefs tenus de
la Salle de Lille, année 1389, fol. XXVIII. — Souvenirs de la
Flandre wallonne , année 1884, page 105.
Nous publions dans les pièces justificatives les rapports et
les actes féodaux concernant Jean Ruflault, que l'on trouvera
à la fin dela généalogie, sous les nos4, 5 et 6.
16
SOUVENIRS
Nous voyons par le compte de la ville de Lille de
l'année 1390 que Michel Le Kok , non-bourgeois de
Lille , paya 16 livres fortes et 10 sols pour le droit
d'écars dû à cette ville sur la vente faite par lui à
Jean Ruffault d'une maison et héritage séant en la
rue Esquermoise . Jean Ruffault mourut avant 1397
laissant trois fils, cités ci-après , de sa femme Jeanne
Faucille (1) ou Fauchille qui lui survécut et se remaria deux fois:
1° Jean Ruffault , qui suit.
2° et 3° Antoine et Pierre Ruffault .
III . JEAN RUFFAULT, né après 1379 , servit au duc
du fief de
Bourgogne le rapport et dénombrement
Frelin le 26 septembre 1397 (2), releva sa bourgeoisie de Lille (3) le 6 janvier 1407 (n. st ) (4) après
avoir épousé en 1406 Piatte Marchant (5), fille de
maître Jean et de demoiselle
Corrimoult
(ou Doresmieux ?). Maître Jean Marchant remplit les
fonctions de greffier de la ville de Lille en 1400 , puis
: de sable à trois fauchilles d'argent .
( t) FAUCILLE
(2) Arch. dép. du Nord ; ch. des comptes, reg. côté 81,
fol. VIxxXIII. —Voir la pièce justificative n° 7.
(3) Les fils de bourgeois de Lille étaient tenus, conformément aux anciennes lois et coutumesde cette ville, sous peine
de déchéance de leurs franchises communales, de faire le relief
de leur bourgeoisie dans le terme d'un an et un jour de leur
mariage.
(4) Arch. m. de Lille ; 2eReg. aux bourgeois, fol. 55 verso.
: d'hermines, à trois quintefeuilles de gueules
(5)MARCHANT
percées d'argent .
.
DELAFLANDREWALLONNE
17
en 1411 , celles de procureur de cette ville avec 60
francs de pension annuelle
jusqu'au
jour de sa
démission donnée le 21 novembre 1421 à cause de
sa débilité et de son anchien cage (1) .
Jean Ruffault scella en qualité de bourgeois de
Lille le 13 mars 1425 un acte d'acquisition d'une
maison sise rue de Fives en cette ville ; son scel est
orné d'un écu chargé d'un coq à tête de chèvre, ledit
écu soutenu par un ange et supporté par deux lions ;
il porte cette légende : «+SEEL . IRHAN
. RVFFAV
." (2).
En 1438 le même Jean Ruffault , le père , qui
demeurait alors à Bruges ; acheta à Jean De Bourge
une maison située hors de la porte de la Barré à
Lille (3) .
De retour à Lille nous le retrouvons margliseur
de cette
ou marguillier de l'église Saint-Etienne
ville en janvier 1439 (4), et maître de l'hôpital du
Béguinage de la même ville en mars 1442 (5) . Il
mourut en 1455 et fut enterré près de son père,
dans le cimetière de l'église Saint-Etienne à l'endroit
où son arrière-petit-fils , le trésorier-général
fit éri(1)Arch. m. de Lille ; compte de cette ville, année 1422, au
chap. des pensions.
(2) Arch. dép. du Nord ; fonds de l'hospice comtesse à Lille,
G. DEMAY
. Inventaire des Sceaux de la Flandre, n° 4682. —
Ce sceau a 22 mill. de diamètre.
(3) Cte J. DE St GÉNOIS
: monumens, etc. page 1048.
(4) Arch. dép. du Nord; fonds de l'église St-Etienne à Lille,
carton n° 1.
(5) Arch. dép, du Nord ; ch. des comptes, carton B 1528.
18
SOUVENIRS
ger une chapelle en 1535 ; sa veuve Piatte Marchant
de l'année 1465 (1) et
décéda au commencement
l'avait rendu père de 3. fils et de 2 filles qui suivent :
1° Vincent Ruffault , cité ci-après ,
2° JEAN RUFFAULT
, bourgeois de Lille par raccat
(rachat ou relief) du 12 avril 1437 (n. s.) . (2) , fit
partie du magistrat de cette ville comme prud'homme
le 1 novembre 1441 et conseiller le 1 novembre
1442 ; il exerça ensuite comme officier permanent,
les fonctions de clerc ou greffier de la ville à partir
du 19 juillet 1444, puis celles de procureur de la
ville dès 1459 avec 60 livres de pension annuelle et
dont il fut titulaire jusqu'au jour de son décès survenu le 6 mars 1476 (3) .
Le 2e compte de Jean de Visen, receveur-général
de toutes les finances du duc de Bourgogne, pour
l'année 1438 (4) contient deux articles de payement
qu'il fit à Jean Ruffault pour avoir rédigé un grand
nombre de lettres de convocation, voici la teneur de
ces deux articles :
« A Jehan Ruffault , demourant audit Lille, pour
» avoir escript et fait escripre hastivement , jour et'
" nuit. IXyxXIII lettres closes de par mondit sei(1) Arch. mun. de Lille ; comptes de 1455et 1465, au chap.
des rentes fur la ville.
(2) Arch. mun. de Lille ; 2e reg. aux bourgeois, fol. 2recto.
(3) Arch. mun. de Lille ; compte de la ville de Lille, année
1476, au chap. des pensions.
(4) Arch. dép. du Nord ; ch. des comptes, reg. B 1963,
folio 240.
DELA FLANDREWALLONNE
.
19
"
"
"
"
»
»
»
gneur adréchans aux gens des trois Estas desdis
pays de Flandres , lesquelz icellui seigneur mandoit venir devers luy en sa ville de Courtray au
derrain jour dudit mois de juillet pour advis sur le
poursieulte nécessaire de ceulx dudit Bruges qui
avoient mis ledit siège (devant Lescluse) , LXIIII
sols III deniers.
" A luy et à Jehan Herenc (1) ; aussi pour avoir
" escript hastivement
VIxx III lettres , par les
" quelles mondit seigneur mandoit venir devers luy
" les gens des bonnes villes et nobles dudit pays de
à certaine
" Flandres en sa ville de Tenremonde,
» journée qu'il avoit lors intencion y tenir pour
" prendre et conclure sur la réducion de ceux dudit
" Bruges,
LVI sols VI deniers (2) .
de feudataire
Jean Ruffault . en qualité
ou
d'homme de la Salle de Lille , scella le 14 mai 1462 ,
un acte d'acquisition du fief du Petit-Fau à Marle bailli de Lille et les
quillies passé pardevant
hommes de la cour féodale de la Salle (3) ; son sceau
a 25 mill. et est chargé d'un écu portant un coq
(1) Jeau Herenc était fils de Jean Herenc (Herreng), notaire
apostolique et impérial à la résidence de Lille dès l'an 1426 ;
les descendants de ce dernier exerçaient encore cet office en
1513. — Sera-t-il permis à l'auteur de cette généalogied'ajouter que sa mère Florentine-Thérèse Herreng du Jonquoy descendait au XIedegré en ligne directe de Jean Herreng, notaire
apostolique en 1426.
Inventaire sommaire des Archives du
(2) G. DEHAISNES;
dép. du Nord, in-4°, tome IV, page 140, 2e col.
(3) Archives dép. du Pas-de-Calais ; chapitre d'Arras.
20
SOUVENIRS
surmonté d'une étoile, soutenu par un ange; on y
lit cette légende : " s. IEHANRUFFAULT» (1).
Il avait épousé 1° N ......de
Rocques (2) , noble
demoiselle de la maison des seigneurs de Roke ou de
Rocques à Ascq , qui passaient pour être les seigneurs de la paroisse d'Ascq prés Lille , elle le rendit
père de
A. Jacques Ruffault , bourgeois de Lille par raccat
ou relief du dernier jour de février 1469 (1470
n. st) (3) , nommé l'un des' huit hommes ou prud'hommes de cette ville, le 1 novembre 1469 et l'un
des cinq appaiseurs , le 1 novembre 1470 , marié en
1469 à N.. .... , et décédé sans postérité.
une deuxième
Jean Ruffault
avait contracté
alliance avec Marie Ricquier, issue d'une famille
échevinale de Lille ; cette dame, devenue veuve
sans enfant, se remaria en 1478 à Alexandre de
dût
Wavrin , écuyer, qui n'étant pas bourgeois,
payer 60 livres à la ville de Lille , en novembre ou
décembre 1478 , pour le droit d'écars sur les apports
de sa femme , demoiselle Marie Ricquier, veuve de
Jehan Ruffault , bourgoise de Lille (4). Cette dame
possédait alors environs 100 francs de rente, d'après
une déclaration de son mari faite en 1481 (5).
Alexandre de Wavrin était fils naturel de Galien ,
(1) DEMAY
; Invent. des Sceaux de l'Artois, n° 916.
: de gueules au lion d'argent .
(2) DE ROCQUES
(3) Arch. mun. de Lille ; 2ereg. aux bourgeois,p.90 verso.
(4) Arch. mun. de Lille ; compte de cette ville, année
1479, folioXXVII.
(5) Souvenirs de la Flandre wallonne , année 1884,pag.63.
DE LA FLANDREWALLONNE
.
21
bâtard de Wavrin (écuyer du duc de Bourgogne lors
de sa légitimation par ce prince en 1459) , et d'Elise
De Wattrelos ; il obtint également
des lettres de
du prince des Pays-Bas , données à
légitimation
une finance
Bruxelles, en août 1512 , moyennant
taxée à 40 livres, qu'il acquitta le 3 octobre 1513 ;
ses lettres patentes
font mention de sa femme,
Marie Ricquier , « laquelle est anchienne
et chartrière passé trois ans.... », et quant à lui " devenu
maintenant
ancien et caduque » il avait « dès sa
servi » l'empereur Maximijonesse continuellement
lien et Philippe le beau roi de Castille , en tous leurs
t voyages, guerres et armées " au péril de sa vie.
Son père Galien de Wavrin , était fils naturel de.
Robert
de
VII , chevalier
banneret , seigneur
Wavrin , tué à la bataille d'Azincourt en 1415 et de
Jeanne Morelle « lors non mariée " (1).
Parmi les déclarations faites le 16 février 1481
de
(n. s.) par plusieurs seigneurs et gentilshommes
la châtellenie de Lille sur le service volontaire que
leur demandait le duc Maximilien d'Autriche par ses
lettres écrites à Gand le 7 de ce mois, on remarque
entr'autres , la réponse que fit Alexandre de Wavrin
à cette circonstance, conçue en ces termes :
« Alexandre de Wavrin , escuier , dit qu'il a bien
peu vaillant, saulf environ cent frans de rente,
» que viagère, que autre, qu'il tient de sa femme,
» sur quoy il vit, toutesuoies il sera prest à servir
(1) Souvenirs dela Flandre Wallonne , annêe 1877, pag. 43.
85e ANNÉE
. —
1885.
FLANDRE
WALLONNE
. —2.
22
SOUVENIRS
» Monsr , d'un archier à cheval, monté et habillié ,
» pour le terme d'un mois, à ses despens . " (1)
de Wavrin , escuier , était
Le même Alixandre
membre de la Confrérie de charité de Saint-Jacques
et Saint-Christophe , érigée en l'église Saint-Etienne
de Lille ; son nom figure sur la liste des confrères
décédés en 1516 , il mourut vers le mois de septembre (2).
3° THIERRY RUFFAULT, bourgeois de Lille par
raccat ou relief du 10 mai 1454 (3) , décédé avant
1483 , avait épousé Jeanne (ou Ada ?) Le Roy (4),
dont il laissa trois enfans .
A. Jean Ruffault , bourgeois de Lille par relief du
9 avril 1483 (n . st.) (5) , natif de cette ville, avait été
à la bourgeoisie
de Douai ,
reçu précédemment
comme non-clerc , et avait juré le serment de bourgeois de Douai le 26 avril 1482 après Pasques , il
venait d'épouser en ce mois, Madeleine Gillechon (6),
(1) Bans et arrière bans de la Flandre Wallonne sous
Charles le téméraire et Maximilien d'Autriche , publiés par
M. F. BRASSART
, dans les Souvenirs de la Flandre Wallonne ,
24e année, 1884 (à la pag . 63) ; d'après des documents de la
Chambre des comptes de Lille reposant aux arch. dép. du Nord,
portef . 77 et reg. 85, 86.
(2) Arch. dép. du Nord ; fonds de la paroisse St-Etienne à
Lille, carton 1 (1290 à 1600).
(3) Arch. m. de Lille : 2e Registre aux bourgeois, fol. 163,
recto.
(4) LE ROY: d'azur , au chevron d'or .
(5) Arch. mun. de Lille ; 2° Reg. aux bourgeois, fol. 74.
(6) Arch. mun. de Douai ; Reg. aux bourgeois, fol. CXIX,
verso.
DE LA FLANDREWALLONNE
.
23
parente de Robert Gillechon , chanoine et écolâtre
à Lille (1) , bienfaide la Collégiale de Saint-Pierre
teur des pauvres, lequel donna plusieurs maisons
situées en cette ville, près du Pont de Roubaix , à
l'oeuvre de la Charité dès pauvres
de la paroisse
Saint-Pierre
(2).
B. Marie Ruffault , femme de Pierre de Lannoy (3) ,
écuyer seigneur d'Ogimont (à Velaines , Hainaut) ,
de Courbe (à Anseroeul , Hainaut) , de Croix (à Wiers ,
Hainaut) , etc., qui épousa aussi Marie Le Monnoyer
de Fâche ; il était fils de Robert de Lannoy , écuyer ,
seigneur d'Ogimont , de Courbe, etc., et de Marie de
Croix , dame dudit lieu en Hainaut , et petit-fils de
Jean de Lannoy , écuyer , seigneur d'Ogimont et de
la Motterie , décédé le 8 février 1434 , inhumé ainsi
que sa femme Isabelle du Mez , dans l'église de
Leers prês Lannoy , sous une lame de cuivre gravée,
où il était représenté vêtu de sa cotte d'armes .
C Marie ou Léonore (4) Ruffault , veuve , en 1506 , de
(1) Robert Gillechon fut élu le 30 janvier 1494 écolâtre ou
directeur des écolesfondées à Lille antérieurement à 1228 par
la Collégiale de St-Pierro; situation qu'il exerça jusqu'à son
décès arrivé en mai 1524, l'élection de son successeur Georges
Taispil eut lieu le 2 juin 1524. (Bibl. de la ville de Lille, reg.
aux offices de la collégiale de St-Pierre, manusc. petit în-fol.
(2) Arch. dép. du Nord ; Reg. des chartes enregist , à la
Chambre des Comptes, coté B 1614, années 1515 à 1518.
: d'argent , à trois lions de sinople, armés et
(3) DE LANNOY
lampassés de gueules, couronnés d'or, 2 et 1.
(4) Les généalogies de la famille Ruffault lui donnent le
prénom de Marie, nom qui paraît plus probable; tandis qu'une
généalogie de la famille de Pressy l'appelle Léonore ?
24
SOUVENIRS
Michel de Pressy (1), écuyer , seigneur en partie de
Flencques , de Noeuf court (à Houplines), de Hondeschotte-ès-Huchez
, etc., mort en 1506 , fils légitime
de Philippe , écuyer , seigneur
du Maisnil , etc.
(bourgeois d'Arras par réception du 3 avril 1437 (2)
et échanson du duc de Bourgogne en 1441, 1456 et
de Flencques ; petit-fils de
1477) et de l'héritière
messire Jehan de Pressy , trésorier des guerres du
roi de France et receveur du comté d'Artois , anobli
en juin 1409 par le roi Charles VI (3), puis qualifié
chevalier, seigneur de Maisnil , conseiller, trésorier
et gouverneur
des finances du duc de Bourgogne,
maître des Chambres des comptes de Lille et de
Dijon (4) promotion du mois de juillet 1427 (office
— Michel de
encore
en
1436
remplissait
(5).
qu'il
Pressy , écuyer , député de la noblesse aux Etats
d'Artois , né en 1503 , fils de Michel et de Léonore
Ruffault , posséda les seigneuries de son père et de
C'est lui qui
plus la terre d'Ablain-Saint-Nazaire.
est l'auteur des de Pressy, seigneurs de Flencques ,
Halloy , Remy et Esterpigny , dont la lignée s'éteignit à la fin du XVIIe siècle, après avoir contracté
des alliances avec les Gosson , de Wignacourt , Morel de Tangry , de Loueuses , de Carondelet , de
: d'azur , au sautoir (dit : croix) de Bourgo(1) DEPRESSY
gne d'or , alaise , cantonné de quatre trèfles du même.
(2) Arch. mun. d'Arras ; 2ereg. aux bourgeois de celte ville.
(3) Arch. Nationales de France à Paris ; Trésor des Chartres, reg. côté JJ 163, carta CCCVII.
(4) DESEUR; La Flandre illustrée ; Lille, 1713, page 68.
(5) Arch. dép. du Nord ; Ch. des comptes, cartons B 1483
et 1510.
.
DE LA FLANDREWALLONNE
25
de Marquais , de Petit-Cambray , de Croix-d'Heuchin , etc.
4° MARIE RUFFAULT, née à Lille , épousa en premières noces Fierabras Boidts ou Boids (l) , fils naturel légitimé de Jehan Boidts et de Marie Pippoens
ou Pippoins (2) . On lit aux pages 68 à 71 de la
Flandre illustrée de Jean de Seur :
" Fierahras Boids , qui étoit clerc à quelques se« crétaires du duc de Bourgoghe , fut , en l'an 1424 ,
« commis second greffier
de la Chambre des
« comptes à Lille ».
« Ledit Fierabras Boids , qui étoit second greffier
« de la Chambre des comptes à Lille , fut, en l'an
" 1428 , commis premier greffier d'icelle Chambre ,
" au lieu dudit Robert Bourée qui s'en étoit déporté
" pour la débilité de sa vûe ".
« Ledit Fierabras Boids , greffier de la Chambre
« des comptes à Lille , fut , au mois de décembre du" dit an 1436,commis et institué en icelle Chambre ,
" au lieu dudit Lotart Frumaut . qui étoit maître et
" auditeur, desquels états il fut déporté comme il
« est aussi dit ci-dessus ».
" Ledit Fierabras Boids , qui étoit auditeur en la
« Chambre des comptes à Lille , fut, au mois de
" décembre dudit an 1446 , commis maître en icelle
Flandres, d'Aoust , de Renty de Bohin , Hangouart ,
(1) Bonis : d'hermines , à la bande de gueules, chargée de
six bâtons noueux d'or, mis en pal .
(2) Arch. dép. du Nord : 7e Reg. des chartes enreg. à la
Ch. des comptes de Lille, foi. iiiixx iij: « Légitimation accordée à Fierabras Boids en novembre 1419. — Arch. dép. du
Nord : Invent. sommaire, tom. 2. pag. 148, col. 1.
26
SOUVENIRS
« Chambre au lieu dudit maître Berthelemi à Le
" Truye , terminé ».
« Louis Dommessent , qui étoit secrétaire et gref« fier du grand Conseil du duc de Bourgogne, fut,
" au mois de juillet de l'an 1448 , commis et institué
« maître de la Chambre des comptes à Lille , ledit
« état , étoit vacant par le trépas dudit Fierabras
« Boids . »
Marie Ruffault , devenue veuve vers le mois de
juillet 1448 , contracta une seconde alliance le 16
avril 1450 (n. st.) avec Pierre de Haulteville (1), né
à Tournai en 1420, licencié ès lois et avocat dès
1442 ; prince de la fête littéraire du Puy tenue à
Lille (2) le 10 août 1449 (3); conseiller et avocat du
duc de Bourgogne
en la gouvernance
de Lille ,
Douay et Orchies , par lettres ae ce prince datées
de Dijon 8 mars 1443 (n. s.); conseiller pension(1) Al'occasion de ce mariage, les échevins de Lillefirent présent à maître Pierre de Haulteville, conseiller pensionnaire de
cette ville de 48 lots de vin, dont 24 lots de vin de Beaune et
24lots de vin blanc de France le 16 avril 1450 jour de la solennité de ses nopces avec Marie Ruffaut. (Arch. mun. de
Lille ; compte de cette ville, année 1450, au chap. des présens
devin . )
(2) Nousdevons dire, à l'honneur du magistrat de Lille, que
non-seulementil encourageait,par un subside annuel, la société
littéraire qui portait le nom de Puy de Lille, et dont le prince,
nommé chaque année, était toujours un grand personnage,
mais encore qu'il lui prêtait, pour ses séances, une des salles de
la Maison-Commune. ( Jules Houdoy : La Halle échevinale de
la ville de Lille, 1235 à 1664 ; Lille 1870, in 8°, pag. 17).
(3) Arch. mun. de Lille ; compte de cette ville année 1449,
au chap. des présens de vin.
DE LA FLANDREWALLONNE.
27
naire de la ville de Lille à partir du 2 octobre 1449
jusqu'au jour de sa démission donnée le 15 septembre 1452 (1); conseiller et maître des requêtes
de l'hôtel du duc de Bourgogne par lettres données
à Lille le 12 septembre 1452 . Pierre de Haulteville
fut ensuite institué, le 26 novembre 1454 , maître
de la Chambre des comptes de Lille , office dont
il se démit en 1459 (2) pour occuper le poste
de second lieutenant de la gouvernance
de Lille
le 21 juin 1459 et qu'il exerça jusqu'au 5 août
1464 ; il remplit de nouveau les fonctions de
conseiller et d'avocat du duc de Bourgogne à la
de Lille depuis le 5 août 1464
gouvernance
jusqu'au 6 juin 1466 , époque où il fut promu
par le comte de Charolais ( Charles le Téméraire ) à
du bailli d'Amiens (3) qu'il
l'office de lieutenant
abandonna, en avril 1468 (n. s.), pour reprendre les
fonctions de conseiller et d'avocat du duc de Bourgogne à la gouvernance de Lille dont il prêta serment le 14 avril l468 (n. s. ). Toujours inconstant, il
quitta cette charge pour aller occuper l'office de
conseiller pensionnaire de la ville de Douai le 11
août 1469 , office qu'il exerça jusqu'à sa mort, survenue à la fin du mois de juin 1486 ; il fut inhumé
(1) Arch. mun. de Lille ; compte de cette ville années 1449.
50 et 52 au chap. des présens de vin, et des pensions.
(2) Manusc. de Jean Barrat publié par De Seur dans la
Flandre illustrée 1713, pag. 71.
(3) Arch. mun. de Lille; Reg. de la gouvernance de Lille
côté A A2, art. 27, 88, 89, 172.
28
SOUVENIRS
dans la chapelle Notre-Dame de l'église Saint-Pierre
à Douai .
Pierre de Haulteville ne s'était fait recevoir bourgeois de Douai que le 6 juin 1474 , sa femme Marie
Ruffault étant décédée en 1484 , dans la période du
7 février au 6 août (1). Il se remaria dans les dernières années de sa vie avec « demiselle Katerine
Lallart " , veuve de Henri Foeullet (échevin de Douai
en 1466 et 1480) , laquelle testa le 1er décembre
1488 (2).
Pierre de Haulteville avait été légitimé par le duc
de Bourgogne suivant lettres patentes de ce prince
données à Bruxelles au mois de mai 1450 (3), en
considération de son récent mariage avec Marie
Ruffault. Il était fils naturel de Pierre de Haulteville dit le Mannier , surnommé le prince d'Amour ,
écuyer , seigneur d'Ars en Beauvoisis , échanson du
roi Charles VI , garde ou prince de la monnaie de
Tournai, puis conseiller, maître d'hôtel du duc de
Bourgogne et général maistre de ses monnoyes suivant lettres de provision du 24 juin 1426 (4), décédé
(1)Arch. mun. de Lille ; compte de 1484.
(2) Renseignementshistoriques et héraldiques sur Pierre
de Haulteville dit le prince d'Amour et sur son bàtard Mtre
Pierre de Haulteville , par .M. F. Brassart : publiés dans les
Souvenirs de la Flandre Wallonne, 2esérie, tome IV; Douai,
1884, pag. 79 à 105.
(3) Arch. dép. du Nord ; ch. des comptes, B 1606, reg. des
chartes (1440-1451), fol.XIIxxXVIJ
.
(4) Arch. dép. du Nord; ch. des comptes, B 1605, reg. des
chartes (1433-1440)
, fol. LV.
DE LA FLANDREWALLONNE
.
29
le 10 octobre 1448 (1 ) et inhumé à Lille en la chapelle des frères Mineurs (Franciscains de l'ordre de
saint François d'Assise) ; et de Jeanne Mouton , native de Tournai , lors non mariée en 1426 , depuis
femme de Robert Gosse en 1448 et 1454 , décédée
vers 1460 , fille naturelle de Gillart (Gilles) Mouton ,
mort avant 1407 (2), fils légitime de Michel Mouton ,
prevost ou chef du magistrat de Tournai en 1375 et
membre dudit magistrat depuis l'an 1364 jusqu'à
sa mort, arrivée en avril 1407 , lequel était issu de
la célèbre famille patricienne des Mouton de la ville
de Tournai .
Le prince -d'Amour , dont la mère était de
la famille des de La Court-Neuve , naquit en
1376 (3) ; il descendait en ligne directe et masculine d'un cadet de l'illustre maison de Cayeu , mentionnée dans les annales de la Picardie dès l'an
1128 ; lui-même citait parmi ses quartiers les armes
(1) Letestament du prince d'amour qu'il écrivit lui-même,
en 1419, d'une main très ferme et sans aucune rature sur papier de format in-4°,repose aux archives de Tournai et contient
16 pages de rédaction.
(2) Le lecteur sera peut-être surpris de trouver dans notre
notice généalogique plusieurs citations de bâtardise; mais on
doit réfléchir qu'au moyen-âge, à cette époque mémorableoù
la foi chrétienne planait sur toute la société, tout enfant illégitime était reconnu par son père qui en conscience de chrétien lui devait donner son nom d'abord, puis une éducation
conforme à sa position. Cen'était pas alors commede nos jours
où nous voyons que les 4/5es des enfants naturels sont abandonnés à la charge publique.
(3) Arch. mun . de Tournai ; cartulaires des rentes sur
cette ville.
30
SOUVENIRS
de Campremy , de Roye et des comtes de Guines ;
les seigneurs d'Inchy , châtelains de Douai , et les
seigneurs de Hames et de Bondues lui écrivaient et
l'appelaient leur cousin (1).
Les sires de Cayeu ou Cayeux , au pays de Vimeu ,
contractèrent des alliances avec les sires de Carency
(de la maison de Béthune), les empereurs Lascaris
(de l'Empire grec),les sires de Condé sur l'Escaut , les
des Essarts , d'Ailly , de Monchy , de Soyecourt , de
la Trémoïlle , etc.
Anseau de Cayeux , chevalier banneret et chambellan de l'empire français de Constantinople , avait
épousé en 1221 la princesse Eudoxie Lascaris , fille
de l'empereur grec Théodore Lascaris ; leur fils Anseau de Cayeux était aussi chambellan de l'empire
de Constantinople en 1280 (2).
Maitre Pierre de Haulteville ne paraît pas avoir eu
d'enfant de son mariage avec Marie Ruffault ; il
portait pour armes : « écartelè , aux l et 4: : d'argent , à la croix ancrée de sable (brisure par couleur
des armes DE CAYEU, famille dont les de Haulteville
étaient cadets) ; aux 2 et 3 : de gueules, à trois
aigles d'or , 2 et 1 (armoiries de l'aïeule paternelle,
née DE LA COURT-NEUVE); au filet d'azur brochant
sur le tout , en barre , pour marque de bâtardise . Il
laissa deux bâtards : Pierre dit Hercule et Josse de
Haulteville , tous deux sergents du duc de Bourde Douai en 1474 et
gogne en la gouvernance
(1) Souvenirs de la Flandre Wall ., annéel884, p. 79 à l05.
(2) Mquisde Belleval : Nobiliairede Ponthieu et de Vimeu;
Paris, 1876, In-4°,p. 317.
.
DE LA FLANDREWALLONNE
3l
1478 , qui reçurent en 1494 des archiducs Maximilien et Philippe un don de quatre livres de 40 gros
de Flandre en considération de leurs bons et agréables services (1) . Josse de Haulteville , lors de aa
réception à la bourgeoisie de Douai en 1478 , était
marié à Jeanne de Hermaville , morte de 1490 à
1493 , soeur de Nicolas de Hermaville , écuyer ,
époux d'une fille issue du premier mariage de Marie
Ruffault .
Marie Ruffault avait acheté le 7 février 1449
(n. s.) à la ville de Lille 120 livres de rente viagère
à sa vie et à celle de ses trois enfants qu'elle avait
eu de son premier hymen avec Fierabras Boidts (2) :
A Catherine Boidts , décédée à Lille sans alliance
en 1453 et inhumée dans l'ancienne église SaintEtienne près l'entrée " du costé de la rue des Prestres , où il y a un petit épitaphe au mur auprès de
ceux des de Croix (3) . »
B Marie Boidts , femme, en 1475 , de Nicolas de
Harmaville ( aliter de Hermaville) , écuyer , puis, en
1483 , de Guillaume de Launais ; elle possédait 50
livres de rente viagère sur la ville de Lille à l'échéance des 12 février et 12 août, et mourut après
1493 .
C Jean Boidts dit de Stavelle , trésorier-général
; Reg. côté B 2148 ; compte de la
(1) AUCH
. DÉP. DUNORD
recette générale des finances des Archidues Maximilien et
Philippe , année 1494,fol. VIIxxX
.
. MUN
. DE LILLE; comptes de cette ville de 1449,
(2) ARCH
75, 90 et 93, aux chap, des rentes sur la ville.
(3) BIBL. DELÀVILLE
; Manusc. n°295, lre série, tome II, à
l'article RUFFAULT
.
32
"
SOUVENIRS
de Hainaut , mort en 1483 (1) , qui avait épousé
Jeanne du Gardin , dame de Preseau , dont il laissa
une fille :
CC Simonne Boidts , dame de Préseau et de
Wanes , épousa 1° Louis de Lannoy , écuyer , seigneur d'Ogimont , fils de Robert , et 2° Gilles Grignart , seigneur de Godebry ( à Hérinnes sûr l'Escaut) et de la Motte ( à Velaines ), lieutenant-gouverneur d'Ath , fils de Etienne Grignart , écuyer ,
seigneur de Godebry , mort avant le 30 décembre
1472 , jour de l'approbation de son testament, et de
Jeanne de Crespelaines . Simonne Boidts étant décédée à Tournai sur la paroisse Sainte-Catherine
en
1507, son mari Gilles Grignart épousa, en secondes
noces, Jeanne de Maulde, fille d'Arnould , écuyer ,
du Plesnoy , et de Jeanne de Rosières .
seigneur
Simonne Boidts eut une fille de son premier mariage
et un fils de son second :
CCC Jeannette de Lannoy , dame de Preseau et
d'Ogimont , femme en 1516 de François d'Ailly dit
de Sains , écuyer , seigneur de Haulchin (2), cousin
d'Antoine d'Àilly qui vendit en 1528 sa seigneurie
de Mouveaux et Lambersart à Jean Ruffault .
CCC Hugues Grignart , mort enfant et inhumé à
Tournai.
5° N...... RUFFAULT, seconde soeur de Vincent ,
femme de N......... de Rocque , d'après les généalogies
(1) ARCH
. MUN
. DELILLE
; Comptesde1483, fol. 49, et de1484.
(2) Biblioth. de la [ville de Lille ; manusc. du fonds
: Recueil généalog., in-fol. , à l'art .
GODEFROY
DEMÉNiLGLAISE
RUFFAULT
.
.
DE LA FLANDRE WALLONNE
33
de la famille Ruffault . Le mari de cette dame était
Guillaume de Rocque ou de Roke ,
probablement
fils d'Allard décédé avant
licencié en médecine,
1442 , qui parait se rattacher à la famille des seigneurs de Rocque à A seq (près Lille) , issus d'un
cadet de l'illutre maison des sires d'Antoing . Guillaume de Rocque était marié en 1446 avec Jeanne
Le Mesre , décédée dans la période du 16 novembre
1468 au 20 janvier 1469 (dont il eut un fils Hugues
de Roke mort après 1502) ; mais il a pu épouser
en premières noces la soeur de Vincent Ruffault ,
d'autant plus qu'il est seul du nom de Rocque ou
de Roke , inscrit sur le registre
aux bourgeois de
cette période, non compris trois seigneurs de Rocde
que à Ascq , qui relevèrent . leurs bourgeoisies
Lille en 1360 , 1401 et 1438
Maître Guillaume de Rocque , licencié en médecine
acheta le droit de bourgeoisie
de Lille , le premier
vendredi jour de cloche (1) du mois d'octobre 1442 ;
il fut nommé d'emblée rewart ou chef du magistrat
de cette ville le 1 novembre 1446 , 54, 63, puis
mayeur des 12 échevins le 1 novembre 1448 , 53 ,
57, 64, commissaire aux comptes de la hanse en
1449 , 55 , prud'homme en 1451 , 56, 58, voir-juré en
1459 , 60 , 65 , 66 , juré ou conseiller en 1462 (2) et
(1) La réception des nouveaux bourgeois de la ville de Lille
avait toujours lieu, au son de la cloche de la halle échevinale,
le premier vendredi de chaque mois, après leur avoir fait
prêter le serment de bourgeois en présence des échevins.
(2) Les dates des diverses fonctions communalesde Lillesont
toujours indiquées, dans cette notice, â l'époque du renouvel-
34
SOUVENIRS
échevin en 1467 (1) ; il mourut dans l'intervalle du
I au 15 novembre 1467 . Le même Guillaume de
Rocque , licentié en mèdechine était en 1447 retenu
au conseil et pencion de ladite ville de Lille , pour
le service médical à la pension annuelle de 5 francs
(soit 8 livres 5 sols parisis) ; un de ses confrères,
maître Jacques Tournemine,
licentié en médecine
était chargé ainsi que lui de ce service avec pareille pension en cette année, de même que maître
Olivier De le Deghe , chirurgien sermenté de la ville
recevait six livres de pension annuelle (2) .
IV. VINCENTRUFFAULT, né en 1407 , bourgeois de
Lille par relief du 21 août 1431 (3), remplit un grand
nombre de fonctions dans le magistrat de cette ville.
le 1 novembre 1436 , 37 ,
Il fut nommé gardorphène
38 , 46 ; voir juré en 1440 , 49 , 53 ; échevin en 1439 ,
42, 45, 48, 51, 54 , 58, 61, 64, 67, 71, 74; commissaire aux comptes de la hanse en 1443, 44, 47, 56,
65; juré ou conseiller en 1452, 55, 58, 62, 66, 72,
75; appaiseur en 1460, 63, 68, 73 (4). Il était en
lement annuel de la Loy,au 1er novembre de l'année citée;
ainsi Guillaume de Rocque fut conseiller de la ville depuis le
1ernovembre 1462 jusqu'au 31 octobre 1463.
(1)Arch. munie, de Lille; reg. aux papiers de la Loy de
cette ville.
(2) Arch. munie, de Lille; compte de cette ville 1447-1448;
fol. XXXVI.
(3) Arch. mun. de Lille ; 2e Registre aux bourgeois, fol.
155 recto.
(4) Arch. mun. de Lille ; Reg. aux papiers de la LOYde la
ville de Lille.
.
DE LA FLANDREWALLONNE
35
outre clerc du bailliage de Lille , en 1439 (l) et 1477 ,
en 1469 (2);il
et échevin de la prévôté d'Esquermes,
scella,de son sceau,un acte passé devant ladite prévôté, le 13 janvier 1469 (v. st.) : l'empreinte en est
très-bien conservée et offre 24 mill. de diamètre, il
porte pour armoiries un écu chargé d'un coq à tête
de chèvre, et supporté par une dame ; accompagné
de cette légende : « s. VINCENT. RUFFAULT" (3).
Vincent hérita à la mort de son père du fief de
Frelin . Il fut appelé en témoignage devant la gouvernance de Lille le 28 février 1477 (n. st.), étant
alors âgé de 70 ans et clerc du bailliage, ainsi que
fuient convoqués un grand nombre de nobles et de
légistes de la région pour faire leur déclaration sur
le privilège et la franchise du droit de non-confisles habitans des châtellecation dont jouissaient
nies de Lille , Douai et Orchies .
Vincent Ruffault possédait en 1452 , une rente
viagère annuelle de 15 livres, dûe par le châtelain
de Lille et assise sur la vie de Guillaume de
Bailleul (4).
(1) D'après une épave du compte du fief de la Châtellenie
de Lille (1438-1439), consistant en une feuille de parchemin
qui était destinée à la confection des gargousses en 1793 et qui
a été réintégrée au dépôt des archives dép. du Nord.
(2) Arch. dép. du Nord ; fonds de l'Hôpital Comtesse à
Lille.
; Inventaire des Sceaux de la Flandre,
(3) G. DEMAY
n° 2482.
(4) Arch. dép. du Nord ; n° 701, compte du fief du Châtelain de Lille, 1451-52.
36
SOUVENIRS
Il avait épousé en 1430 ou 1431, Jacqueline Le
Maire (1), qui lui donna trois enfants :
1° PIERRE RUFFAULT, bourgeois de Lille par relief
du 15 octobre 1459 (2), qui paraît être décédé avant
son père sans laisser de postérité.
2° JEAN RUFFAULT, qui suit, V.
3° JACQUELINERUFFAULT, mariée, le 24 septembre
1459 (3), à maître Pierre d'Astices ou d'Attiches (4),
écuyer, seigneur de la Becque à Avelin, qui acheta
le droit de bourgeoisie à Lille,en 1459 (10) et vendit,
plus tard,sa terre de la Becque, à Jean d'Armagnac.
Pierre d'Astices (d'Attiches) était fils de Martin (5),
écuyer, feudataire de la salle de Lille, en 1429,
décédé le 4 juillet 1438 (cousin de Jean, seigneur
de la pairie d'Attiches),et de Marie Rousée , laquelle
OULE MESRE
(1) LEMAIRE
: d'azur, au massacre de cerf
d'argent, surmonté d'une étoile d'or, à six rais.
(2) Arch. mun. de Lille : 2e Reg. aux bourgeois, fol. 130
verso.
(3) Arch. mun. de Lille : Compte de cette ville, année
1459, au chap. des présens de vin. Les échevins de Lille firent présent de 42 lots de vin blanc à Jacqueline Ruffault le
jour de ses nôces.
ou D'ATTICHES
: d'or, à la bande échiquetée
(4) D'ASTICES
d'argent et de gueules de trois tires.
(5) Martin d'Astices fut inhumé dans l'ancienne église StEtienne à Lille. D'après un vieil épitaphier écrit vers 1568.
son épitaphe en pierre taillée était posée « en l'attre contre la
muraille de ladite église » avec la représentation d'« un homme
priant avec plusieurs filz derrière luy, sa femme à l'opposite
avec plusieurs filles derrière » ; cette épitaphe était surmontée du blason de la famille d'Astices. (Bibliothèquede la ville
d'Arras, manusc, n° 738, fol. 67).
DE LA FLANDRE
WALLONNE.
37
se remaria deux fois : 2° avec Gérard du Bos et
3° avec Hustin Malet (1). Antoinette d'Astices, soeur
de Pierre, épousa Jacques du Fresnoy dit de le
Vigne (2;, écuyer, bailli de la terre de Nevele,dont
elle eut une fille, Antoinette du Fresnoy dit de le
Vigne mariée à Jean de la Lacherie, seigneur de
la Phalesque (à Lompré près Lille).
Un autre Jean d'Astices ou d'Attiches, écuyer (3),
neveu de Martin, acheta la bourgeoisie de Lille, en
1468,fut nommé lieutenant du bailli de Lille dont il fit
le serment le 3 septembre 1464 (4), puiséchevin
de
cette ville,en 1469,72,85, 88,91,conseiller eh 1486,
de Lille, dès
et, enfin, lieutenant du gouverneur
1477, dont il renouvela le serment le 9 septembre
1480 (5) et mourut en 1492, âgé de 53 ans ; il avait
épousé : 1° par contrat du 5 septembre 1458, Pétro(1) Bibl. de la ville de Lille; manusc. n° 295, recueil généalog., 2esérie, à l'art. d'Astices.
DELEVIGNE: d'argent au sautoir de gueu(2) DuFRESNOY
les; la seigneurie du Fresnoy était située à Flers près Lille, et
celle de la Vigne à Hem, village où vivaient en 1307 et 1310,
Jehans et Alars dou Frasnoit de le Vingne. Actes en chirographe aux Archives municipales de Tournai.
(3) La description du sceau de Jean d'Attiches est donnée
dans l'Invent. des sceaux de l'Artois, sous le n° 1441: « écu à
» la bande échiquetée, accompagnée d'une étoile en chef,
» penché, timbré d'un heaume cimé d'une tête d'homme,
» supporté par deux lions. »
(4) Le livre de Roisin: franchises et coutumes de la ville
de Lille; Lille. 1842,in-4°,page 456.
(5) Arch. mun. de Lille; compte de cette ville, année 1480,
fol. 62.
25eANNÉE.—1885.
FLANDRE
WALLONNE.—3.
SOUVENIRS
nille de Saint- Venant dit Marquant,
décédée en
1482, 2° vers 1483, Madeleine Herrencq ou Herreng,
décédée en 1520, fille de Michel et de Jeanne De le
Munte (1).
Les d'Astices descendaient
de l'ancienne famille
chevaleresque des seigneurs de la pairie d'Attiches
(près Seclin) cités dans les documents nobiliaires de
la région, dès le XIIIe siècle. Le sceau de Martin
des
d'Attiches, se trouve décrit dans l'Inventaire
sceaux de la Flandre, sous le n° 2673 : il est chargé
d'un écu à la bande échiquetée de deux traits, soutenu par un ange.
Pierre d'Astices et Jacqueline Ruffault
eurent un
fils et une fille : Antoine d'Astices qui se fit prêtre;
sa soeur se maria et eut plusieurs enfants.
V. JEAN RUFFAULT, bourgeois de Lille par relief
du 15 octobre 1468 (2), hérita , à la mort de son père,
Vincent Ruffault , du fief de Frelin et remplit les
fonctions de receveur du domaine et des assis de
la ville et châtellenie de Lille, depuis le 25 juin 1479
jusqu'au 24 juin 1483 (3). Il fut ensuite nommé
lieutenant du bailli de Lille, prêta le serment de cette
fonction le 10 septembre 1483 et trois lots de vin lui
furent offerts, pour ce motif, selon l'usage, au nom
(1) Arch. mun. de Lille ; comptes de cette ville, années
1485, fol. 36 ; 1486, fol. 55.
(2) Arch. mun. de Lille ; 2e registre aux bourgeois, fol. 70
verso.
(3) G. DEHAISNES;
Etatgénéral des reg. de la Ch. desComptes ; 1873, pag. 73. Les comptes de Jean Ruffault, receveur de
la Châtellenie de Lille, existent aux archives départementales
du Nord sous les n°s 535 à 538 (ch. des comptes).
DE LA FLANDREWALLONNE.
39
de la ville. Le compte des dépenses de la ville de
l'année 1433, au chapitre des présens de vin, folio
LXII verso, porte cette mention :
" A Jehan Ruffault, trois lotz de vin nouvel,
" prins à Eliot de Noyelle, par ledit Bertran [Tour« nemine, sergent], du commandd'Eschevins.
pré« sentez en beuge le Xe jour de septembre darrain
" passé, pour honneur de ce que ledit jour il fist en
» halle le serment de lieutenant
du bailli de Lille ;
» ledit vin au pris de ix sols le lot, monte
XXVII sols. »
Jean Ruffault usait, dans cette nouvelle fonction,
d'après un acte du 7 février 1486 (n. st.) d'un sceau
où l'écu est chargé d'un coq surmonté d'une étoile :
ledit écu est soutenu par un ange (1). Il mourut
avant 1493, le 15 du mois d'octobre, après avoir
épousé Jeanne de le Porte dit d'Espierres (2), décédée vers 1521 et enterrée près de son mari, dans le
cimetière de l'église Saint-Etienne
à Lille, à l'emplacement où leur fils fît ériger une chapelle en 1535 ;
cette dame était fille de Jean de le Porte, écuyer (?),
et de Marie Descamps. De ce mariage vinrent six
enfants.
1° JEAN RUFFAULT, cité après ses soeurs.
2° YSABEAUIsabelle ou Elisabeth) RUFFAULT, née
(1) Arch. dép. du Nord ; Fonds de l'Abbaye de Loos —
DEMAY
; Invent, des sceaux de la Flandre, n° 5054.
: de sable, à deux portes
(2) DELEPORTE
, DITD'ESPIERRES
d'argent, flanquées de tourelles du même, une sur le second
quartier, l'autre en pointe; au franc-canton d'argent, à la
croix de gueules.
40
SOUVENIRS
en 1469, membre de la confrérie de charité de SaintJacques et de St-Christophe
érigée à la paroisse de
St-Étienne à Lille, mourut dans les premiers jours du
mois d'octobre 1540 (l) sans laisser d'enfant de son
mariage, célébré à Lille le 24 octobre 1502 (2) avec
Nicolas Petitpas, né avant 1449, fils naturel de
maître Jean Petitpas et d'Alix Vanderlinde dite
Desmet, lors non mariée. Nicolas Petitpas avait contracté un premier mariage antérieurement à 1492.
Maître Jean Petitpas releva sa bourgeoisie
de
Lille le 7 août 1450, devint conseiller et maître des
requêtes de l'hôtel du duc de Bourgogne dès 1462
et mourut avant 1474 sans laisser de postérité légitime, après avoir fait acquisition d'un fief de 12
bonniers de terre sis à Bouvines. Par suite de cette
acquisition, sa soeur, Jeanne Petitpas (3), paya, en
1474, la somme de 180 livres pour le droit de nouvel
acquêt de ce fief fait par feu maistre Jehan Petit(1) Arch. dép. du Nord ; fonds de l'église St-Etienne à
Lille, 1er carton, compte de la confrérie de St-Jacques,
année 1540-41.
(2) 3 lots de vin du Rhin à 8 gros le lot, 3 lots de vin
d'Auxerrois à 6 sols le lot et 18 lots de vin de Paris à 6 sols
le lot, leur furent présentés de la part des Echevins de Lille,
le 24 octobre 1502, pour la solempnité de leurs noepces.
(Comptede la ville de 1502, fol. lxii).
(3) L'auteur de la présente généalogie descend en ligne
féminine de Jeanne Petitpas par les familles Picavet, Du
Pont, Du Quesnoy,Miroil, d'Hespel, Cambier de Neuville,
d'Haffrengues d'Hellemmes et Herreng du Jonquoy.
DE FLANDREWALLONNE.
41
pas (1). Jeanne Petitpas était veuve de Germain
Picavet dit Cuvelier , greffier de la gouvernance
de Lille, natif de Wasquehal,
lequel acheta un fieflige de 25 bonniers de terre situés à Lomme et
mourut en 1473 ou 1474 (2).
Nicolas ou Colin Petitpas fut reconnu le 19 décembre 1458 comme fils de bourgeois pardevant les
échevins de Lille, par son père qui déclara l'avoir
eu avant son mariage, et ainsi fut déclaré après
enquête faite selon l'usage (3). Quatre ans après,
Nicolas et sa soeur Catherine Petitpas, furent légitimés par le duc de Bourgogne suivant lettres patentes de ce prince données à Bruxelles en aoùt
1462, moyennant finance taxée par la Chambre des
comptes de Lille à 16 livres de 40 gros (4). Mais
n'ayant pas relevé sa bourgeoisie dans le terme d'un
an à compter du jour de son premier mariage, délai
fixé par les coutumes de la ville de Lille, Nicolas
et fut
Petitpas perdit son droit de bourgeoisie
(1) Biblioth. de la ville de Lille; manusc. 275 ou 310 :
(Extraits des reg. de la Ch. des comptes de Lille) ; d'après
un compte pour la levée du droit des nouveaux acquêts en
1474, fol. 13.
(2) Germain Picavet fit au duc de Bourgogne le 12 nov.
1447, rapport et dénomb. de ce fief qui avait appartenu, en
1389, à Piéronne de Saint-Venant, dame de Brias (arch. dép.
du Nord, Ch. des Comptes, reg. 83, fol. cli). Ce fief paraît
être un éclissement de la seigneurie de Lomme.
(3) Arch. mun- de Lille ; 2e registre aux bourgeois,
fol. 16 recto.
(4) Arch. dép. du Nord ; Chambre des comptes, B. 1608,
13e reg. des chartes, 1460-1469,fol. LXXVIII.
42
SOUVENIRS
en 1493, au paiement
commenon-bourgeois,
d'escars échu à la ville sur les biens qui lui
été légués par son père : droit qui lui fut
à la somme de dix livres (1). Il était alors
et solliciteur des ouvraiges de la ville de
(lisez : second ingénieur ou architecte de la
ville) depuis le 21 janvier 1491, date de sa nomination, et touchait en cette qualité un traitement annuel de 45 livres (2). Une maison appartenant à la
ville lui était donnée en location moyennant le loyer
annuel de 20 livres, d'après un article du compte de
1493 formulé ainsi au chapitre des recettes (3) :
« De Nicolas Petipas, clerc et solliciteur des ou" vraiges, pour le louaige d'une maison estant au
« gardin de la ville qu'il tient le terme et espace
« qu'il sera clercq desdits ouvraiges
pour xx
" livres
xx livres.
Nicolas Petitpas (4), par raison de santé, donna
sa démission de clercq des ouvrages de la ville le
8 mai 1506 et mourut avant le 25 juin de la même
année.
La famille Petitpas était originaire de Lomme
astreint,
dudroit
avaient
modéré
« clerc
Lille "
(1) Arch. mun: de Lille; compte de cette ville, année
1493, fol. 29.
(2) Arch. mun. de Lille; compte de celte ville, année
1493, au chap. des pensions.
(3) Arch. mun. de Lille; compte de cette ville, année
1493, fol. 15.
: de sable, à trois fasces d'argent. Les sceaux
(4) PETITPAS
de cette famille sont décrits dans l'Inventaire des sceaux de
la Flandre, sous les nos 1430,2852 et 2998.
DELA FLANDREWALLONNE.
43
près Lille; la bourgeoisie de cette ancienne famille
patricienne de Lille remontait à l'année 1377.
3° JACQUELINERUFFAULT, mariée à Gordien.Gilleman (1), receveur du domaine et des assis de la ville
et châtellenie de Lille, depuis le 25 juin 1494 jusqu'au 24 juin 1505 (2), décédé avant 1536, fils de
Jean, décédé avant 1496, et de Gertrude du Thil (3).
: D'azur, à la fasce ondée d'argent, accom(1) GILLEMAN
pagnée de trois croissants montants d'or, 2 et 1.
Etat général des registres de la Chambre
(2) C. DEHAISNES;
des comptes, pag. 73, nos 544à 548.
(3) D'après une généalogie de la famille Gilleman, fabriquée en 1648, par Laurent Le Blon, généalogiste résidant à
Valenciennes: cette famille aurait eu pour auteur Jean
Lescouvet, escuyer, vivant en 1310, dont le fils se trouve
qualifié seigneur de Gilleman.Le cinquième descendant de ce
dernier, messire Jean de Gilleman, sgr dudit lieu, chevalier,
marié à Gertrude du Thil, quitta le nom de LESCOUVET
pour
Il aurait perdu sa terre de Gilleadopter celui de GILLEMAN.
man à la suite d'une inondation produite en 1440?? et aurait
acheté en 1498 la terre des Bosqueaux. Le fils dudit chevalier Jean, Gordien Gilleman, mari de Jacqueline Ruffault, y
est qualifié " escuier, sgr de Campagne, la Motteen 1530».
Cette longue filiation de 7 degrés est imaginaire et ne repose
sur aucune preuve à l'appui ? Comment admettre que cette
prétendue terre de Gillemanait été engloutie et soit disparue à
la suite d'une inondation! (Bibl. de la ville de Lille, manusc.
coté anciennementsous le n° 295, 2e série, in-fol. parch ., à lagénéalogie GILLEMAN.)
Les généalogistes du commencement du XVIIesiècle ne
faisaient remonter la filiation de cette famille qu'à la fin du
se sont fait créer des anXVesiècle,et plus tard les GILLEMAN
cêtres pour les XIVeet XVesiècles.
Les Gillemande la Barre qui existaient encore à bille, en
1802, descendaient d'Adrien Gilleman jadis petit clerc à la
SOUVENIRS
44
Gordien Gilleman avait acheté la bourgeoisie de Lille
le 14 avril 1496 ; son acte de bourgeoisie est ainsi
ainsi rédigé sur le deuxième régistre de cette ville,
folio 40 :
« Gordian Gillemant, fils de feu Jehan, natif de
" Haynnau, à marier, par acat le XIIIe jour d'avril
de LX sols. »
(1496)
Il laissa de son mariage,avec Jacqueline Ruffault
5 fils et 2 filles, dont, entre autres :
A Gilles Gilleman, seigneur de Campagne, receveur du domaine et des finances de l'empereur
au quartier de Saint-Omer et de
Charles-Quint
Tournehem, qui épousa 1° Isabelle du Mortier, fille
de maître Bruno, licentié ès lois, conseiller à la gouvernance de Lille, et d'Agnès de la Lacherie, dame
de la Phalecque, fille de Jean ; et 2° Marie Bourguignon. De son premier mariage étaient issus les Gilleman, seigneurs de Campagne et de Mussen en
Artois (1), dont la lignée s'éteignit à la fin du XVIIe
siècle.
4° MARIE RUFFAULT,femme de PierreLombart
ou
Chambre des comptes en 1526, nommé Président de cette
Chambre en juin 1570, créé chevalier, décédé le 11 février
1586, filsde Jacques Gilleman, époux de Mariede Viscq, dite
de la Chapelle, et frère de Gordien GILLEMAN.
cité ci-dessus.
(1) La terre de Mussen, sise à Westecque, appartenait au
XVIIIesiècle â une branche cadette de la famille de Fourmestraux qui existe encore actuellement. (H. Fremaur,
hist. généalog. de la famille de Four mestraux (manuscrit),
pag. 62).
DELA FLANDREWALLONNE
45
Le Lombard (1), greffier de gouvernance
de Douai
en 1498, dont elle était veuve sans enfants en
1540.
5° JEANNERUFFAULT, mariée à Jean de Bersacet y demeuques (2), écuyer, natif de Saint-Omer
rant : dont postérité.
6° CATHERINE RUFFAULT , alliée à Jean de
Cerf (3), écuyer (né vers 1489 ?) fils de Jean, écuyer,de Haghedoorne,
seigneur
etc.; et de Pétronille
Colins, sa seconde femme, Devenu veuf, Jean de
Cerf convola avec Marie Denys.
VI. JEAN RUFFAULT, chevalier, seigneur de Frelin, de Neuville en Ferain, de Mouveaux, de Lambersart (près Lille), des Prévôtés,
des Watelins (à
et Wazemmes),
de Grimaretz
Esquermes
(à Esquermes), de le Ruyelle (fief de Halluin ou du Sart
à Flers en Mélantois), de Ribaut-Escoeul
(audit
Fiers), des Masures (à Bousbecque)
etc., né en
147L, bourgeois de Lille par rachat, ou relief, du 21
avril 1498 (4), fut d'abord admis en1489
comme
petit clerc fréquentant
et écrivant en la Chambre
des comptes à Lille sous Mathieu De Lespine qui
: écartelé en sautoir d'argent et d'or, au
(1) LELOMBARD
sautoir de gueules brochant ; le quartier du chef d'argent,
à l'aigle éployée de gueules.
: d'azur, à trois molettes d'éper on
(2) DEBERSACQUES
d'argent 2 et 1.
(3) DECERF: d'or, au rencontre de cerf de gueules.
(4) Arch. municip. de Lille; 2e reg. aux bourgeois, fol.
79, verso.
46
SOUVENIRS
étoit premier greffier en icelle Chambre; prêta le
ou
serment le 23 mai 1493 de clerc extraordinaire
en cette chambre (1), puis y
greffier surnuméraire
devint, en juillet 1493, second greffier ou clerc
signant en ladite Chambre à la pension de cent livres
de Flandre plus 48 livres pour une robe (2). Il fut
ensuite institué premier greffier en icelle Chambre
au mois d'août 1497 ; puis auditeur ordinaire en
en août 1504; maître
1502, maître extraordinaire
ordinaire avec 500 livres de gaiges ou de traitede maître louis Conroy au
ment, en remplacement
mois de décembre 1506, fonction dont il se démit, au
mois de novembre 1532, en faveur de Jean de Baufremez, l'un de ses gendres : il avoit tenu icelui
de
état jusqu'au
dit an 1532 , du consentement
Charles Quint, sans le déservir depuis
l'empereur
l'an 1514 (v s.) que lors ledit Jehan Ruffault fut
institué Trésorier général des Domaines et Finances
de Sa Majesté, où il gouverna longues années en
grande autorité, et vescu grand âge et au service de
Sa Majesté y acquit des grands biens (3). Il avait le
titre de conseiller de l'archiduc Charles, souverain
des Pays-Bas, depuis sa nomination de maître ordi(1) Arch. dép. du Nord ; Reg. aux mémoires de la Ch. des
comptes de Lille, années 1473 à 1501, fol. 96. — Voir le ne 8
des pièces justificatives.
(2) Arch. dép. du Nord; Ch. des comptes, reg. coté 269 :
Compte de la recette générale de Flandres et de Malines,
année 1496, fol. VIxxV.
(3) Jean DESEUR: La Flandre illustrée; 1713, pag. 76 à
maître de
79 : d'après les notes manuscrites de Jean BARRAT,
la Chambre des comptes de Lille.
DE LA FLANDREWALLONNE.
47
naire de la Chambre des comptes de Lille en décembre 1506.
Jean Ruffault fut choisi par Charles-Quint pour
exercer au nom de ce monarque l'office de commisavec trois autres collègues,
saire, conjointement
de la Loy de la ville de Lille
pour le renouvellement
du 1er novembre 1513 au 1er novembre 1520 : office
que son gendre Guillaume Le Blanc continua à remplir du 1er novembre 1521 au 1er novembre 1549
inclusivement (1).
En 1501, le magistrat
de Lille exempta Jehan
Ruffault, alors clerc en la Chambre des comptes, de
payer le droit d'escars dû à la ville sur la somme de
200 livres qu'il donna à l'une de ses soeurs à l'occasion de son mariage avec un homme non bourgois de
ceste ville : « en considération
des services dudit
Jehan et de ceux qu'il pourra rendre à la ville. »
Pareille exemption du droit d'escars lui fut accordée le 1er avril 1524, par résolution du magistrat de
cette ville, sur les apports de mariage s'élevant à
9,500 écus donnés par Jean Ruffault,
bourgeois de
Lille, à trois de ses filles dont les maris n'avaient
pas la qualité de bourgeois de Lille : en considération des bons services et plaisirs
qu'il fit à la
ville (2). (Pièce justificative n° 14.)
En 1506, Jean Ruffault,
Charles de Boulogne,
(1) Arch. mun. de Lille; reg. aux papiers de la Loy de
cette ville, 1513 à 1549.
(2) Arch. mun. de Lille; comptes de la ville, années 1501
et 1524, au chap. des escassemens.
48
'
SOUVENIRS
maîtres de la chambre des comptes et Jean Le Blanc,
auditeur, furent chargés par le roi Philippe-le-Beau,
souverain des Pays-Bas, de dresser « une inventoire
" des lettres filtres, Chartres et enseignemens estans
« et reposans en la trésorerie des Chartres ou (au)
« chastel de Lille » (1).
Après avoir servi ses princes à la Chambre des
comptes de Lille dès l'an 1489 " en tous les estatz
" (emplois ou fonctions) d'icelle successivement l'ung
« après l'autre depuis le plus petit jusques au plus
" grant l'espace de vingt six ans " (2), Jean Ruffault fut nommé conseiller et trésorier général des
finances de Charles-Quint par lettres patentes de ce
monarque données le 26 mars 1515 (n. st.) en considération de son aptitude au travail et de sa haute
La pension de cette grande fonction,
intelligence.
dont Jean Ruffault venait d'être investi, était de
878 livres parisis par an ; elle fut bientôt accompagnée, dès l'an 1516, d'une gratification annuelle de
1,000 livres qui lui fut continuée par l'estime et la
(1) Cet inventaire, conservé aux archives départementales,
forme un magnifique volume in-foliode 258 feuillets en parchemin, et renferme un relevé méthodique de toutes les
pièces isolées du trésor des chartes. En tête de chacune des
différentes parties de l'inventaire, sont reproduits les divers
dessins qui se trouvaient sur les layettes. Il résulte de l'intitulé que ce beau travail exécuté par intervalle de temps,
quand les commis en avaient opportunité, et qui demanda
six années, ne fut terminé qu'en 1512. (E. VANHENDE
: Notice
sur Guillaume Le Blanc ; -Lille, 1878, p. 3.)
(2) Arch. dép. du Nord; B. 1619, 24e reg. des chartes,
fol. IX.
DE LA FLANDREWALLONNE.
49
libéralité de son souverain et qui se trouve mentionnée dans tous les comptes de la recette générale des
finances durant sa gestion (1): cette gratification est
portée à 1,500 livres parisis sur le compte de
l'année 1546 en vertu des lettres patentes de l'Empereur datées du 29 mars 1546 (n. st.) (2).
Arrivé au comble des honneurs et dignités, fut
anobli et créé chevalier par lettres patentes de cheen
valerie données par l'empereur Charles-Quint
(avril ou mai) 1522, en récompense de sa fidélité
et de ses nombreux services (3).
(1) A cette époque ce traitement de 1,878 livres accordé
au trésorier-général des finances était très élevé comparativement à l'allocation de 20,000 livres parisis accordée de
1507 à 1530 à la célèbre et si méritante archiduchesse
Marguerite d'Autriche, en sa qualité de gouvernante générale
des Pays-Bas,dont les hautes qualités administratives avaient
assuré le fonctionnement régulier de toutes les administrations et dont les charges et les obligations devaient être
bien plus considérables que celle du trésorier-général. — le
président du conseil privé de Charles-Quint touchait -en 1514
un traitement total de 1,500 livres. Les conseillers et les
chambellans de ce monarque recevaient un traitement variant
de 800 à 1,200livves; et le marquis de Brandebourg, ancêtre
des rois de Prusse, jouissait de 700 livres de pension en cette
même année 1514. (Reg. B, 2237, f° 135).
(2) Voyez dans les pièces justificatives, Nos9, 10, 11 et
12, les quatre extraits des mentions de paiments de pensions
et gratifications allouées à Jean Ruffault. (Reg. B, 2242,
2267 et 2460).
DE GRANDBREUCQ
(3) CieJ. DE SAINT-GÉNOIS
: Monuments
anciens; tom. 1, p. 1050, col. 2 : Inventaire des titres de
la maison mortuaire de dlleRuffault, pag. 34.
Les lettres de chevalerie données par les Empereurs
50
SOUVENIRS
" Messire Jehan Ruffault. chevalier, seigneur de
" Neufville, Messire Jehan Caulier, chevalier, sei" gueur d'Aigny, et maistre Guillaume Des Barres,
» secrétaire du Conseil, " figurent sur là " liste des
" gens du Conseil (du gouvernement
des Pays-Bas)
" qui accompaignèrent
l'archiduchesse
(Marguerite)
« d'Austriche » à Cambrai pour la conclusion de la
paix avec le roi de France (1,.
des seigneuries de Frelin et des
Indépendamment
Prévôtés qui lui venaient de sa famille et du fief des
Tombes qui lui fut donné par Robert Dupont (2),
d'Allemagne étaient rédigées en latin et portaient au centre
de la rédaction le blason du nouveau chevalier. Suivant toute
probabilité, c'est par suite de la concession d'armoiries
spécifiées dans les lettres de chevalerie accordées à Jean
Ruffault, qu'il porta depuis cette époque et dès 1526 pour
armes, « "d'or à trois coqs basilics de sable membrés et
armés de gueules encolées de têtes de chèvres de même,
cornées et barbées de sable » ; tandis que les Ruffault, ses
ancêtres, n'avaient fait figurer sur leur blason qu'un seul
coq basilic, d'après leurs sceaux.
L'année 1522 ne commençant suivant l'ancien style qu'au
20 avril, jour de Pâques et finissant le 4 avril 1523 (n. st.)
de plus les qualifications de messire et de chevalier énoncées
dans les lettres d'amortissement accordées par l'Empereur
en mai 1522 : indiquent d'une manière irréfutable que les
lettres de chevalerie de Jean Ruffault lui ont été accordées
du 21 avril au 30 mai 1522.
(1) Bibliothèque royale de Bruxelles; fonds de la bibliqth.
de Bourgogne, manusc. n° 19099, fol. 173.
; Monumens
(2) Cte Jh DE SAINT-GENOIS-DE-GRANDRREUCQ
anciens, tome 1. page 1050.
DE LA FLANDREWALLONNE.
51
Jean Ruffault, par son esprit d'ordre et son intelligence, qui avait été tant apprécié par le roi Philippe
le beau et l'empereur
accrut sa forCharles-Quint,
tune dans des proportions considérables ; il fît acquisifion de trois terres à clocher et de plusieurs fiefs
situés dans les environs de Lille, entre autres :.
1° Le fief vicomtier de Ribaut-Escoeul, sis à Fiers
et Ascq, mouvant à 10 livres de relief du comté de
Flandre, à cause de la salle de Lille, contenant 15
bonniers et demi de terre qu'il acquit de l'archiduc
Philippe le beau en 1499 (1 ) ; les rentes seig-neuriales
de ce fief consistaient en 4 rasières, 2 havots de froment, Il ouvelées, 4 havots d'avoine, 9 chapons et
demi et 5 poules et 37 sols 11 deniers en argent (2).
2° Le fief vicomtier d'Halluin dit Le Ruyelle (3) ou
Lé Sart, situé à Fiers, mouvant de la salle de Lille à
100 sols de relief, consistant en rentes seigneuriales
annuelles de48sols 4 deniers en argent, 27 chapons,
7 muids et 8 rasières
3 havots de blé,
d'avoine,
levées sur 12 bonniers 1050 verges de terre (4). Ce
fief fut vendu à Jean Ruffault en 1502 par Martin
(1) Arch. dép. du Nord, ch. des comptes, B. 1710. — C.
: lnvent. somm., t. 3, pag. 36. —Mémoires de la
DEHAISNES
Comm.hist. du Nord, tome XI, art. de TH. LEURIDAN,
p. 86.
(2) Arch. dép. du Nord, mss. de la bibliothèque, in-4° :
Répertoire des fiefs de la châtellenie de Lille.
(3) Le nom de ce fief venait d'un de ses anciens possesseurs Jehamdel Ruyelle, fils de feu Pieron, qui vivait en 1348.
(4) Arch. dép. du Nord, mss. de la bibliothèque, in-4° :
Répertoire des fiefs de la châtellenie de Lille.
52
SOUVENIRS
Denis, fils de Georges, et par sa femme Marie Descamps. (I).
3° Le fief des Masures à Bousbecque, mouvant de
la seigneurie d'Halluin (près Menin), consistant en
rentes seigneuriales
annuelles de 36 rasières d'avoine dure, 74 rasières, 3 havots et 2 pintes d'avoine molle, 5 havots et 2 pintes d'orge, 1 chapon
et demi, 13 sols, 2 deniers en argent. Il fut acquis
par Jean Ruffault en 1508; le revenu de ce fief en
l'air (2) avec le tiers de la grande dîme de Bousbecque et un" petit dimeron fut évalué à 100 florins
en 1587 (3).
4° Le fief vicomtier des Watelins (4), sis à Esquermes et Wazemmes, mouvant de la salle de Lille
à 10 livres de relief, séant en une pièche en la paroisse d'Esquermes, assez près de la justice de ladite
ville de Lille, tout au long du chemin de l'Evesque
et sur le chemin de Fâches, qui se comprent en
quinze bonniers de terre et en rentes seigneuriales
de neuf rasières de blé, 6 chapons et 2 sols en argent
(1) Monumens anciens, tom. I, page 1050.
(2) Terme qui signifiait : sans gros de fief ou sans propriété en terres, ne donnant droit qu'à des redevances.
(3) Arch. dép. du Nord; Répertoire des fiefs, mss, in-4°,
fol. 155.
(4) Le fief des Watelins appartenait en 1373 à Jacques Le
Prévost, chevalier, seigneur de Capinghem; en 1447à Thomas
Malet ; en 1496à Jean de Ligne, écuyer, seigneur de Hammes
(à Bierghes-lès-Enghien en Hainaut) : qui en donnèrent rapport et dénombrement aux comtes de Flandres, aux dates cidessus. — Robert et André du Chastel de la Howarderie,
petits-fils de Louise Ruffault, possédaient ce fief en 1628.
DE LA FLANDREWALLONNE.
53
levées annuellement sur plusieurs héritages séant à
Wazemmes (1). Le revenu total de ce fief fut évalué
à 108 livres tournois, en 1475 lors de l'imposition de
la taxe de guerre établie par ordonnance du duc de
Bourgogne sur tous les fiefs de son ressort (2).
5° Le fief de Cocquempluis que Jean Ruffault
acheta à Jean Rousseau en 1515 (3).
6° La terre à clocher et seigneurie de Neuville en
Ferain, tenu en noble tellement et en toute justice de
visconté à dix livres de reliefdu chastelain de Lille(4),
fut vendue vers 1516, à Je&n Ruffault, par Ghislain de
Noyelle, chevalier vicomte du pays de Langle (5).
Cette seigneurie s'étendait sur Neuville, Tourcoing
et Roncq et ne comprenait, à cette époque, que 6 cents
de terre arrentés pour la somme de cinq sols par an
et des rentes seigneuriales consistant annuellement
en 10 muids 12 rasières et 1 havot de froment, 41
sols 8 deniers en argent, 82 chapons, 48 rasières de
brais d'avoine, 3 rasières et un havot d'avoine dues
sur 84 bonniers de terre par les tenanciers de ladite
seigneurie (6) lesquels doivent deux sols de relief et
le seiziesme denier à la vente. Six arrière-fiefs rele (1) Arch. dép. du Nord. ch. des comptes, reg. côté 83, fol._
IIe XXII.
(2) Arch. dép. du Nord; ch. des comptes, reg. 87, fol. 135.
(3) Monumens anciens; tom. I, p. 1050.
(4) Arch. dép. du Nord; ch. des comptes, reg. 111, fol 184.
(5) Arch. dép. duNord; manusc. n° 12 (Muyssart),fol. 334.
(6) Arch. dép. du Nord; ch. des comptes, reg. côté 106,
fol. XXII v° et reg. côté 107, fol. CIX V.
FLANDRE
25eANNÉE.—1885.
WALLONNE.
-—4.
54
SOUVENIRS
vaient de la seigneurie de Neuville dont deux fiefsliges dits de la Croix et Locqué (1).
Jean Ruffault voulant augmenter l'importance de
cette seigneurie (2), obtint par lettres patentes données le 13 octobre 1528 par la princesse Marie de
Luxembourg, en sa qualité de châtelaine de Lille (3),
la réunion des fiefs de Lesclisse et de Pipengnies(1) La superficie totale du village de Neuvilleen Ferain était
jadis de 380 bonniers.
(2) La seigneurie de Neuville en Ferain appartenait en 1360
et 1389 à Wautier de Morselède, chevalier; en 1456 à Jean de
Morselède; en 1475 à Jean de Neuville, écuyer; en 1506 à
Ghislain de Noyelle, chevalier, vicomte du pays de Langle. Le
revenu total de cette seigneurie avait été évalué à 90 livres en
1175. Celte terre fut vendue par les curateurs commis à la
personne et aux biens de Jean Ruffault, fils du trésoriergénéral, à Jean de Preudhomme, écuyer, seigneur de Laoutre,
décédé le 15 sept. 1597, fils de Pierre Le Preudhomme,
bourgeois de Lille, qui avait été anobli par l'empereur CharlesQuint en 1530 et mourut le 3 mars 1559. Les descendants
de Jean de Preudhomme possédèrent la seigneurie de Neuville
jusqu'en 1789et devinrent barons de Poucques, vicomtes de
Nieuport et seigneurs de Fontenoy par suite d'acquisition de
ces terres très importantes.
Les Le Preudhomme étaient issus d'une très vieille famille
bourgeoise de Lille, dont la filiation incontestable remontait au
xIIe siècle. Celte ancienne famille existe encore de nos jours,
plusieurs de ses membres sont fixés en Algérie et le dernier
dernier représentant de la branche des vicomtes de Nieuport
réside à Bruxelles.
(3) Cette princesse était veuve de François de Bourbon,
comte de Vendôme, décédé en 1495; elle mourut en 1546,
laissant la châtellenie de Lille à son petit-fils Antoine de
Bourbon, duc de Vendôme, depuis roi de Navarre et père du
roi Henri IV, de vaillante mémoire.
DE LA FLANDREWALLONNE.
55
Ruben au domaine de Neuville qui contint alors 26
bonniers 9 cents de terre y compris la censé ou ferme
des Moutons et le moulin de Neufville ; et les rentes
dès lors en 9
annuelles consistèrent
seigneuriales
muids 89 rasières 1 havot et 1 quareau de blé, en
18 rasières 4 havots 2 quareaux d'avoine, en 145
chapons et le quart d'un, et en 27 patars 4 deniers
tournois ; plus onze hommages d'arrière-fiefs (1).
7° et 8° Les seigneuries de Lambersart et de-Mouveaux (2) unies en un seul fief-lige vicomtier mouvant à dix livres de relief de la salle de Lille, en
toute justice vicomtière, haute, moyenne, et basse,
furent achetées en 1528 par Jean Ruffault, .à Antoine
d'Ailly (2), chevalier, seigneur de Varennnes, Les(1) Arch. dép. du Nord; ch. des comptes, reg. côté 111,
fol. 184.
(2) Le titre de seigneur d'un village ou d'une terre à clocher
était presque toujours honorifique et n'indiquait pas que le
seigneur avait droit de justice et de possession sur toute
l'étendue du village, mais signifiait qu'il occupait le premier
rang à l'église paroissiale en sa qualité de seigneur de la plus
importante seigneurie située sur la paroisse. A Lambersart, par
exemple, où la superficie totale de ce village comprenait 396
bonniers 1125 verges, il y avait jadis 20 à 30 fiefs et seigneuries
assez considérables, sans compter les fiefs de moindre importance et les terres cottiêres et amorties. Il est maintenant
avéré que la propriété territoriale dans la Flandre était déjà
bien divisée dès le xIIe siècle.
(3) La maison à Ailly, originaire d'Ailly-le-Haut-Clocher,
en Ponthieu, connue des l'an 1090, s'éteignit en la personne
de Charlotte d'Ailly, vidamesse d'Amiens, baronne de Picquigny et dame de Rayneval, mariée en 1619 à Honoré
d'Albert, duc de Chaulnes, maréchal de France, frère du duc
de Luvnes connétable de France.
36
SOUVENIRS
etc. , fils de Louis
dain, Houchin,
Lambersart,
d'Ailly, seigneur desdites terres et de Charlotte de
Bournonville, et petit-fils d'Antoine d'Ailly, seigneur
desdits lieux, fils cadet de Raoul d'Ailly, vidame
d'Amiens, baron de Picquigny, seigneur de Rayneval, Houchin,
Lambersart,
Mouveaux,
etc., qui
avait hérité des biens et seigneuries
de l'illustre
maison de Rayneval en Picardie (I).
La seigneurie
de Lambersart (près Lille) contenait une maison seigneuriale,
12 bonniers de terre
audit Lambersart, 8 bonniers a Quesnoy-sur-Deûle
et 18 cents de pré à Frelinghien,
plus 6 hommages
La plupart des terres qui devaient
d'arrière-fiefs.
former le gros de fief de cette seigneurie avaient été
à une époque très reculée, par ses anarrentées,
ciens seigneurs, en rentes seigneuriales
rapportant
annuellement
302 rasières 2 quareaux de froment,
408 rasières un quareau d'avoine, 306 chapons, la
moitié d'une poule et 8 livres 2 sols 10 deniers parisis en argent.
La seigneurie de Mouveaux (2) consistait en 14
hommages d'arrière-fiefs et en rentes seigneuriales
annuelles de 20 muids 3 quareaux de froment (3) ou
de 277 rasières 3 havots 2 quareaux de blé, 10 ra(1) Raoul de Rayneval, sire de Pierrepont, etc., donna au
comte de Flandre, Louis de Mâle, rapport et dénombrement
de sa seigneurie de Lambersart et Mouveauxen 1372. Il était
grand pannetier de France en 1358 et 1387. + en 1396.
(2) La superficie totale du village de Mouveaux était
anciennement de 276 bonniers 5 cents!
(3) D'après les lettres-patentes portant éclissement datées
de 1570 que nous publions dans les pièces justificatives.
DE LA FLANDREWALLONNE.
57
sières 3 havots, 3 quareaux d'avoine, 3 chapons et
la 17e partie d'un et 19 sols 10 deniers en argent (1).
Par cette nomenclature
de rentes, on peut ainsi
apprécier que tout le domaine territorial de cette seigneurie avait été aussi arrenté par les anciens seigneurs au xIIe ou XIIIe siècle ?
9° Un fief-lige innommé situé à Ronchin(2), mouvant du châtelain de Lille à 10 livres de relief, contenant 8 bonniers de terre en une seule pièce, tenant
au chemin qui maine de Lille au hameau d'Engrin,
à Lesquin ; ce fief fut vendu en 1529 à Jean Ruffault
par Jacques et Léon Destailleurs frères, fils de feu
Hector (3).
10° Le fief-lige vicomtier de Grimareiz (4), sis à
(1) D'après le rapport et dénombrement, de 1619.
(2) Ce fief appartenait en 1358 à la veuve de Broyart De
Givenchy, en 1389à Colart. DeLiauwe; — ce fief fut acheté,
vers 1417. par Barthélémi A La Truie (fils d'un bourgeois de
Lille),qui devint secrétaire de Marguerite,comtesse de Flandre,
puis conseiller des ducs Jean-sans-Peur et Philippe-le-Bon, et
mourut à La Haye, en Hollande, en 1446. — Barthélémi van
der Ee, maître de la chambre des Comptes de Bruxelles,gendre
de Barthélémi A La Truie, possédait ce fief en 1456.
(3) Arch. dép. du Nord; ch. des comptes, reg. coté 110,
fol. 21 et reg. 107.
(4) Lefief de Grimaretz, ou Grumarés d'après l'orthographe
du XIVesiècle, appartenait au commencement dudit siècle, à
Gilles, dit Lotart Canari, écuyer, sergent d'armes du roi de
France, bourgeois et échevin de Lille, fondateur de l'hôpital
dit de Grimaretz en 1337, décédé le 6 mai 1356. — Tristran
Canari, fils de Lotart, donna rapport de ce fief en 1373 et
1388.—Jean Canart, écuyer, fils du précédent, servit le rapport de ce fiefle 20 sept. 1397; il fut nommé rewart de Lilleen
1405, 13, 16, 20, mourut le 17 juin 1421 et fut inhumé en
58
SOUVENIRS
Esquermes et Wazemmes, mouvant de la Salle de
Lille à 10 livres de relief, fut acheté en 1530 par
Jean Ruffault à Georges de le Vallée. Ce fief comprenait : 1° 19 bonniers 9 cents d'héritages, avec
manoir entouré d'eau, tenant par devant au cimetière
de l'église d'Esquermes,
le chemin entre deux et,
par derrière d la rivière illec (1) ; 2° des rentes seigneuriales annuelles assises sur 8 bonniers 7 cents
de terre, et consistant en 6 havots 3 quareaux de
froment, 26 chapons, 2 poules, 12 oisons et 6 livres
16 sols 6 deniers en argent ; 3° quatre hommages
d'arrière-fiefs parmi lesquels le fief du Wault gisans
cette ville, dans la chapelle des Frères-Mineurs, dits Cordelière, sous une grande lame de cuivre, parfaitement gravée,
où il était représenté armé de toutes pièces. — Guillaume,
seigneur de Rabodenglies, chevalier, donna au nom de sa
femme Marie Canari, fille de ce dernier, un autre rapport du
fief de Grimaretzle 12 avril 1447; il mourut vers 1475 et sa
veuve possédait encore ce fief en 1476. — Georges de le
Vallée tenait ce fief en 1524. qu'il vendit en 1530 à Jean
Ruffault. — La seigneurie de Grimaretz fut donnée par Jean
Ruffault vers 1537, à sa fille Philippine Ruffault, mariée à
Guillaume Le Blanc, puis passa par suite d'alliance dans les
maisonsdeMonlmorencyetde Maldeghem.— Cefieffut ensuite
vendu en 1670 à Jean Vandal qui le transmit par suite d'alliances aux familles Taviel, Imbert et vander Cruisse. (Voir la
Statistique féodale duquartier deMélantois parTh. Leuridani).
L'ancien hôpital de Grimaretz était situé rue Basse, à Lille:
les maisons actuelles de cette rue portant les n°s pairs de 8 à
24 et celles de la rue du Cirque, n0s2.4 et 6. ont été construites
sur l'emplacement jadis occupé par cet asile, institué par
Lotart Canari et sa femme Mariede Pontre wart, pour y loger
et nourrir douze pauvres passagurs (voyageurs).
(1) Arch. dép. du Nord; ch. des comptes, reg. 83, fol.IIcXL.
DE LA FLANDREWALLONNE.
59
hors de le porte de le barre emprès ladite ville de
Lille.
11° Les seigneuries du Bois (à Phalempin) ( 1), de le
Val et du Maresquiel situées en la châtellenie de
Lille qui avaient été cédées à l'empereur CharlesQuint par Antoine du Bois de Fiennes, évêque de
Béziers, à la suite du traité de Madrid, furent engagées et transportées à Jean Ruffault par CharlesQuint suivant lettres patentes de transport (2) datées
du 18 janvier 1532 (n. st.) moyennant le prix de
7,378 écus d'or au soleil avec clause de rachat facultatif de ses trois seigneuries en remboursant pareille
(1) La seigneurie du Bois, située à Phalempiu, était tenue
en justice vicomtière du châtelain de Lille à 10 livres de
relief; elle consistait en un manoir appelé la Mottelette à
Lannel. avec 16 bonniers de terre, 26 bonniers de bois, en
rentes seigneuriales de 10 rasières d'avoine, 7 chapons et
10 deniers en monnaie, plus cinq hommages d'arrière-fiefs. —
Collede Luxembourg, dame du Bois, fille de Bauduin, mort en
1288, et d'Alix de Wavrin, épousa Robert de Fiennes, chevrlier. seigneur de Helchin; leur filsHenride Fiennes, chevalier,
seigneur du Bois, quitta le nom de Fiennes et prit celui du
Bos ou du Bois, qu'il transmit à ses descendants (Leuridan:
statistique féodale, p. 214.).
(2) Onvoit dans les lettres de ce transport que le revenu
annuel de ces trois seigneuries fut estimé ainsi : 1ela maison
et la cense du Bois. 250 livres parisis de 20 gros la livre, les
bois en couppe à Phalempin, 298 livres, 12 chênes 6 livres;
2e les rentes dues à la cense de le Val, 153 livres 16 sols, la
maison et cense de le Val, 277 livres; 3° la maison et cense
du Maresquiel, 343 livres. (Archives dép. du Nord; 22e reg.
des chartes enreg. à la Chambre des comptes de Lille, 1531
à 1537,fol. XXX1III.)
60
SOUVENIRS
somme de 7,378 écus (1). L'Empereur fit ce transport à Jean Ruffault afin de le couvrir de ses
avances faites au Trésor dans des circonstances critiques.
La famille du Bois de Fiennes paraît avoir exécuté
du prix de ce transport et être
le remboursement
rentrée en possession de ces trois seigneuries du
vivant de Jean Ruffault; puisqu'on trouve que Eustache de Fiennes, chevalier, seigneur d'Esquerdes,
d'Annequin (près la Bassée), de le Val, etc., neveu
de l'évêque de Béziers, vendit depuis la seigneurie
du Bois à Robert de Boulogne, receveur général des
finances des Pays-Bas, qui la légua à sa veuve,
Marie de Baufremez, petite-fille du même Jean Ruffault, citée ci-après.
Parvenu à la fortune et sincèrement religieux,
Jean Ruffault fit, en 1518, un don princier à l'église
Saint-Étienne
de Lille, sa paroisse. Ce don magnifique .consistait : lo en 314 aunes de fine tapisserie
de hautelisse ouvrée de laine et de soie, représentant la vie et la passion de saint Etienne,patron
de
ladite église ; 2° en un riche drap d'or d'autel avec
les gourdines y servons de taffetas rouge ; et 3° en
une doualion de 400 livres parisis de 20 gros la
livre, pour la fondation de deux obits annuels à l'in(1) Cette somme de 7398 écus d'or au soleil représenterait
au poids de l'or environ 80,000 francs de valeur métallique de
notre monnaie actuelle, sans compter la valeur relative des
objets usuels : somme considérable pour l'époque.
DE LA FLANDREWALLONNE
61
tention des âmes de son père et de sa mère et pour
assurer, dans l'avenir, le bon entretien et la conservation de cette précieuse tapisserie. L'acte de donation, passé à cet effet le 31 juillet 1518, pardevant
les échevins de Lille et sous le scel aux causes de
cette ville, fait connaître la foi et la piété de ce
donateur
et le zèle qui l'animait pour
généreux
esmouvoir les paroissiens
de lad. église (de Saintà porter-plus
Étienne) présens et advenir
grant
honneur, révérence et dévocion au Saint Sacrement
reposant en icelle église; cet acte relate aussi la
dévotion et l'affection que ce bienfaiteur
porte à
ladite église où il a reçu le premier sacrement de
baptesme (1).
En témoignage de reconnaissance
de cette- pieuse
de l'église Saint-Étienne
libéralité, les marguilliers
donnèrent pour 120 ans à Marie Carlin, femme de
Jean Ruffault, seigneur de Neuville, trésorier-général des finances, .à leurs enfants et à leurs héritiers,
le droit de choisir deux sièges de femme dans celle
église pour « les dons et avanchemens faits par ledit
> Jehan Ruffault à ladicte église Saint Estienne de
» quinze pièches de fine tapisserie ouvrée de laisne
> et de soie où est figurée
la vie et la passion de
> monseigneur Saint Estienne., avecq un riche drap
> d'or d'autel et les gourdines y servans de taffetas
> vermeil.
Cette concession se trouve relatée dans
(1) Arch. dép. du Nord; fonds de la paroisse St-Etiennede
Lille, carton n° 1 (années 1290 à 1600), acte de 1518, copie de
l'époque sur papier. Nous publions cet acte â la suite cie cette
notice parmi les pièces justificatives sous le n° 13.
62
SOUVENIRS
les lettres d'attestation
des échevins de Lille rédigées en 1518, sur la demande des marguilliers (1)
Quatre ans après, venant de perdre sa mère et
ayaut résolu de faire à sa paroisse une nouvelle
donation de 160 livres de rente perpétuelle, Jean
Ruffault obtint de Charles-Quint des lettres d'amortissement des biens jusqu'à concurrence de cette
somme par lui affectée à la fondation d'offices divins
en l'église .Saint-Étienne
à Lille et aussi afin de
pourvoir à la pension d'un chapelain et de quatre
pauvres petits enfans pour faire les dits offices et les
autres oeuvres de salut. Ces lettres données à Bruges
à son anoblissement,
en mai 1522, postérieurement
lui furent accordées par l'Empereur
sans payer
finance, en considération de ses bons, grands et continuels services rendus dès sa jeunesse à la Chambre
des comptes de Lille, puis à la Trésorerie générale
des finances (2\
Après la mort de sa femme, décédée en 1534, Jean
Ruffault, ayant l'intention d'avoir une chapelle hors
et près de l'église Saint-Étienne, sollicita et obtint
de N. S. Père le Pape et du Magistrat de Lille l'autoiisation de faire ériger une chapelle sur une portion de terrain du cimetière paroissial, située près
du grand portail de la dite église, dans l'angle de la
(1) Arch. dép. du Nord; Ch. des comptes, portef. B 2281.
— Cf. Invent, somm., IV, p. 358, co'. 2.
(2) Arch. dép. du Nord ; 20ereg des chartes enregistrées à
Ch. des Comptes, fol. CXVI.— Cf. Inv. somm., II, pag. 211,
col. 2.—Un extrait des lettres d'amortissement se liouve
dans les pièces justificatives, sous le n0 15.
DE LA FLANDREWALLONNE.
63
rue Esquermoise et de la rue du Curé-Sainl-Étienne
appelée alors Marché-à-Porees
(aux légumes) (1).
Dans cette résolution, il fit bâtir en 1535 dans cet
angle, sur la sépulture de ses ancêtres (de son père,
sa mère, son aïeul, son oisaïeul, son trisaïeul et
ses autres parents)
une chapelle
de 32 pieds
de longueur sur 16 pieds de largeur en dedans oeuvre, laquelle sera dédiée et nommée la chapelle de
Jésus : suivant les termes de l'acte autographe de
fondation de cette chapelle, daté du 20 août 1535 et
écrit par Jean Ruffault de sa belle, grosse et ferme
écriture analogue à celle de la plupart des hommes
célèbres de son époque (2). Le Magistrat de Lille,
en accordant son autorisation pour la construction
de ce nouveau sanctuaire
et voulant, dans l'intérêt
de la foi et des convenances religieuses, supprimer
la chapelle de Notre-Dame des Ardents érigée jadis
sur le grand marché de la ville et devant la Halle
échevinale, demanda à Jean Ruffault la permission
de faire transférer
dans sa chapelle en construction
Limage de N.-D. du Joyau, la chandelle des Ardents
et la Confrérie des Ardents, adhésion que le pieux
fondateur accorda immédiatement
: • meu de bonne
» et enthière dévotion' envers la benoiste Vierge
» Marie et ausdiets chandeille des Ardans et con: Chronique d'une maison lilloise;
REYBOURBON
(1) L. QUARRÉ
Lille. 1885, p. 11. — J. HOUDOY
: Joyeuse entrée des archiducs
Albert et Isabelle; Lille, 1873, p. 28. — VANHENDE: Notice
sur Guilloume Le Blanc; Lille, 1878, p. 26.
(2) Cet acte de fondation se trouve reproduit parmi les
pièces justificatives sous le n0 16.
64
SOUVENIRS
et
» frarie, désirant aussi le bien, augmentation
• embellissement d'icelle ville de Lille, dont je suis
» natif « (1) : ces motifs sont ainsi exprimés dans
son acte autographe de 1535 (2).
Par un autre acte de 1538, Jean Rnffault appliqua
les dispositions qu'il avait arrêtées en créant sa
chapellenie en l'église Saint-Étienne et qu'il reporta
sur sa chapelle dite de Jésus, tout en maintenant
et de quatre enfans
l'institution
d'un chapelain
vêtus de robes rouges pour servir de choraux à
perpétuité en la dite église pour les jours solemnels (3) et faire chaque jour en cette chapelle un
office divin à l'intention de son âme et des âmes de
ses ancêtres et descendants (4). Le donateur y assure
lé logement, la nourriture et l'entretien du chapelain et des pauvres petits enfans que ledit coustre
ou chapelain sera tenu de loger chez lui, de leur
donner des leçons de catéchisme, de latin, de chant,
de grammaire et de diriger leur éducad'écriture,
tion et instruction dans la voie religieuse.
Les considérants
de Jean Ruffault sont ainsi
sa déclaration
insérée dans cet
énoncés d'après
(1). Des circorstances imprévues empêchèrent probablement alors l'accomplissement de ces conventions qui ne furent
accomplies q'en 1651.
(2) Arch. municip. de Lille; Lettres de fondation de la
chapelle érigée par Jean Ruffault, datées de 20 août 1535.
(3) Biblioth. de la ville de Lille : manusc. n°219 : Histoire
abrégée desdifférentes fondations pieuses de la ville de Lille.
in-fol.
(4) Arch. dép. du Nord; B 1619. 24ereg. des chartes enreg.
à la Chambre des comptes de Lille, f° IX.
DELA FLANDREWALLONNE.
65
acte : « Désirant commutter (échanger) biens tem» porels et transitoires
en éternels, pour satisfac
» tion de ses deffaultes, à l'honneur
et louenge
» de Dieu et exaltation de son Église, a, tant en
B vertu des bulles et provisions apostoliques sur
» ce par luy obtenues de nos Saincts Pères feu
* Léon Xe et Clément VIIe, papes de Romme ....
» fundé et funde, par ces présentes, de son vivant,
« certain service divin en la chappelle qu'il a faict
» ériger et édiffier ou chimentière
de l'église Saint
» Estienne en la, ville de Lille, diocèse de Tournay,
> à l'honneur
de Dieu et de la glorieuse Vierge
» Marie et de Sa Nativité, ainsy que cy après sera
» spécifié et déclàiré. »
Cet acte fut « passé pardevant Jehan De Langhe ,
» notaire apostolique et secrétaire en ordonnance de
» l'Empereur » et rédigé « en la ville de Malines en
» la maison dudit (Jean Ruffault), seigneur de Neuf» ville, f un dateur, » le 9 octobre 1538, i en le
» présence de vénérables,
nobles et discrètes per» sonnes ; sire Guillaume Aucquier,
du
prebtre
» diocèse d'Amiens ; maistre
Jacques de Vicq,
» escuyer, seigneur de Bertolff et Potterie, grant
» bailly de Bergaes-Saint-Winoe
; maistre Jacques
» Gilleman (1), licentié-ès-lois, advocat postulant au
» Grand Conseil, audict Malines, et Jacques Du
» Vivier, clerc du diocèse de Tournay, tesmoings
» ad ce requis. •
(1) Il était fils de Gordien Gilleman et de Jacqueline
Ruffault, soeur du trésorier-général.
66
SOUVENIRS
Jean Ruffault obtint de l'Empereur des lettres de
consentement
données à Bruxelles, le 5 décembre
1542 lui permettant de comprendre dans le revenu
de 160 florins carolus de rente qu'il a affecté, à la
fondation « au chïmentière de l'église paroichialîe de
» d'une chapelle avec un chapelain
» Saint-Estienne
et • quatre petis povres enfans, i une dîme estimée
84 florins assise en la paroisse de Roncq, quoiqu'elle
soit un arrière-fief
tenu de la seigneurie de Roubaix (1) : cette chapelle n'était pas encore entièrement terminée en cette année 1542 (2).
(1) Arch. dép. duNord; B 1619 : reg. des chartes, f° IX. —
voir la pièce justificative n° 17.
(2) Celte chapelle, dite de Jésus, fondée par Jean Ruffault,
fut ensuite dédiée en 1651 à Notre-Damede Lorette, après
avoir reçu l'image de Notre-Damedu Joyau et le cierge des
Ardents, que l'on y transporta solennellement le 30juillet de la
même année, lors de la démolitionde l'antique petite chapelle,
située vis-à-visde la halle échevinale et dédiée à Notre-Dame
des Ardens, qui au xme siècleportait le nom de N.-D. du Joyel.
(L. Quarré, p. 11. — J. Houdoy, p. 25. —Discours sur le
saint Cierge d'Arras, par leP. Falou; Arras, 1744, petit in-8°,
pi 37.)
La construction du sanctuaire érigé par Jean Ruffault était
élégante et gracieuse. Des tableaux et de riches sculptures
embellissaient l'intérieur. L'image de la Vierge, placée au
milieu, passait, dit-on pour le chef-d'oeuvre d'une main habile.
(P. Possoz: les Sanctuaires de la Mère de Dieu; Lille, 1847.
In-12, p. 237).
D'anciens épitaphiers nous ont conservé les inscriptions
funéraires des membres de la famille Ruffault qui furent inhumés dans cette chapelle, nous y avons remarqué l'inscription
suivante à la mémoire d'un ancien chapelain :
« Sous ce marbre repose le corps de feu maître Anselme De
DE LA FLANDREWALLONNE.
67
Jean Ruffault prit aussi à sa chargée les frais de
trois des histoires (ou scènes pieuses sculptées) sur
et histoires sculptés
les 50 bas-reliefs, statuettes
dans des pierres d'Avesnes
par Jacques Derpin,
artiste sculpteur de Lille, pour la décoration du jubé
de l'ancienne église Saint-Pierre
de cette ville. Ce
travail fut une des premières
oeuvres de la renaissance.flmande
exécutée à Lille (vers 1532) et certainement la plus importante
d'après les témoignages
postérieurs (1).
le Fortrie, en son vivant prêtre et coustre de la paroissialle
de Saint-Etienne et-chapelain de cette chapelle de N.-D.de
Lorette. aïant fondé un obit solennel par chacun an l'espace
de 50 ans pour le repos de son âme, et exercé ledit office de
coustre et chapelain environ 43 ans. est décédé le 18décembre
1681. R. I. P. »
La chapelle de N.-D. de Lorette étant située contre l'église
Saint-Etieane, mais isolée de celle-ci, fut détruite à l'époque
de la première République en même temps que celte vénérable
église de la plus ancienne paroisse de Lille, après avoir été
incendiées toutes deux au mois de septembre 1792.
Il no faut pas confondre cette chapelle avec un autre sanctuaire dédié aussi à N.-D. de Lorette et érigé à Lille dans
l'église des DamesDominicaines de l'Abbiette par l'Electeur et
Archevêque de Cologne, Joseph-Clément de Bavière, qui posa
la première pierre de ce nouveau sanctuaire, le 16 mars 1708.
Ce prince ne négligea rien pour que ce monument fut une
fidèle copie de la Santa Casa di Maria Lauretana, vénérée à
Lorette en Italie; et dont il fit lui-même la consécration le
1 juillet-suivant. L'image de N.-D. de Lorette que l'Electeur
avait fait sculpter pour cette autre chapelle a été conservée
elle est placée maintenant dans la chapelle des religieuses de
l'hôpital Saint Sauveur, à Lille. (P. Possoz: les Sanctuaires...,
p. 183 à 194 et 237.)
: Etudes artistiques; Lille, 1877, p. 239.
(1) J. HOUDOY
>
»
»
»
»
»
68
SOUVENIRS
Jean Ruffault, sentant sa fin approcher,
fit en
1546 un legs-à
Jacqueline Ruffault sa petite-fille
(qu'il appelle sa niepce, suivant l'ancien style), après
avoir rédigé son testament à Malines le 9 décembre
1545 (1). Il mourut le 29 novembre
1546, âgé
à Lille, dans la
de 75 ans, et fut inhumé
dite de Jésus,
qu'il avait fait édifier
chapelle,
sous le vocable de N.-D.
de
(placée depuis
Lorette), et qu'il avait dotée et décorée richement
années
de sa vie. Près
les dernières
dans
delui reposait sa femme, Marie Carlin (2), décédée le
15 mars 1534, fille de Pierre Carlin et d'Alix Colins
ou de Scolins (3), veuve de N. de Ligny ou de Grigni.
Un bel épitaphier manuscrit, écrit et dessiné vers
1740, reproduit la description de leur épitaphe; on
7 lit:
« En la chapelle de Notre-Dame
de Lorette,
» située au cimetière Saint-Estienne et fondée par la
» maison RUFFAULT de deux costéz de l'autel sont
s tailléez en pierre blanche mari et femme prians
» avec ces armes et épitaphe :
[ L'écu de Jean Ruffault porte : d'or à trois coqs
de gueules. ] « Le cimier est une teste et col de
> boncq de gueules. »
: Monumens anciens, tome 1,
(1) Cte J. DE SAINT-GENOIS
: manuspag. 1050. — Biblioth. royale de Bruxelles; HELLIN
crit généalog., in-fol., t. II, p. 256 verso.
(2) CARLIN: d'argent, à trois têtes de mores de sable,
bandées ou tortillées d'argent, 2 et 1.
: Parti d'or et d'argent, à la croix ancrée de
(3) COLINS
gueules sur le tout.
DE LA FLANDREWALLONNE.
69
[L'écu losange de Marie Carlin porte parti: au
1er d'or à 3 coqs de gueules, 2 et 1 ; au 2e d'argent
à trois têtes de maures de sable, superposées,ayant
un bandeau d'argent.]
« Chi devant gist messire Jean Ruffault, en son
i vivant chevalier, seigneur de Neufville, Mouvault,
» Lambersart, conseiller et trésorier de l'Empereur
• Charles V de ce nom, fondateur de cette chapelle,
» lequel fina ses jours le 30 novembre 1546. Et
» auprès de lui gist Dame Marie Carlin, son épouse,
» laquelle trespassa le 5 de mars 1539 (1).
» Priez pour leurs âmes. » (2)
Du mariage de Jean Ruffault et de Marie Carlin
vinrent dix enfants qui suivent :
1° PHILIPPINE ou Philipotte RUFFAULT, dame des
Watelins et de Grimaretz (à Esquermes), de RibautEscoeul (à Ascq et Fiers), de Wincle (près Menin) et
de Lestoquoy (à Fournes), épousa à Lille, le 20
juillet 1515,Guillaume LeBlanc, bourgeois de cette
ville ; cette dame mourut le 27 avril 1539 ou plus
le 27 décembre 1540.
vraisemblablement
(1) Bibliothèque de la ville de Douai ; manusc. n0 966 :
Recueil des anciens tombeaux, épilaphes et des sépultures, la
plupart des églises des Pays-Bas, in-fol. oblong, dessins et
armoiries coloriés (provenant de M. Malotau de Villerode),
au f0 303.
(2) Cette date de 1539 est erronée, c'est 1534 qu'il faut
lire, car l'épitaphe originale portait, sans doute, M.VCXXXIV,
ce que le copiste aura lu M.VCXXXIX,le bas de la dernière
lettre du millésime romain étant fruste.
FLANDRE
WALLONNE.—5,
-1885.
25e ANNÉE.
70
SOUVENIRS
(Voir la notice qui est consacrée à ces deux époux
dans la généalogie de la famille LE BLANC.)
2° JÉRÔME RUFFAULT , prêtre
d'une grande
timidité, se fit recevoir religieux bénédictin à l'ab •
baye de Saint-Vaast à Arras vers 1523, fut élu abbé
de l'abbaye de Saint-Adrien à Grammontprès
Alost,
puis fut élu en 1537 abbé de Saint-Vaast à Arras.
Etant allé voir son père à Malines en 1545, il fut
présent à la rédaction du testament de cet éminent
dignitaire le 9 décembre de la même année. Jérôme
Ruffault -acheta, de son beau-frère
Guillaume Le
Blanc, une belle table d'autel d'argent doré, garnie
de perles et de pierres précieuses moyennant
le
prix de 1800 carolus d'or (1), et il en fit présent à
son abbaye de Saint-Vaast qu'il administra jusqu'en
1562. Il mouruten
1563; le nécrologe de cette
abbaye formule à son égard les appréciations suivantes :
« Hieronimus Ruffault. Vir erat magnae timidita» tis, maxime in canendis clarâ voce missis. Ad
« equum récalcitrantem,
et si longe dissitum, vel ad
» fragorem tonitru trepidus. Deum orabat....
> (2).
3° JEANNERUFFAULTcontracta un premier mariage
(1) M. E. VANHENDEdans sa Notice sur Guillaume Le
Blanc, donne des détails sur les circonstances qui occasionnèrent cette acquisition, p. 17.
(2) Nécrologe de l'abbaye de Saint-Vaast d'Arras, publié
par M. le chanoine VANDRIVAL
d'après le manuscrit original
reposant en la bibliothèque de l'Evédié d'Arras; Arras, 1878,
: Fland. Gall.; pag. 46, 200,
in-80,p. 113. - Voyez BUZELIN
424, 510.
DE LA FLANDREWALLONNE.
7l
avec maistre Philippe du Bacq (1), écuier, licentié
es lois, né à Lille, qui releva sa bourgeoisie de cette
ville le 8 février 1518 (n. st.) (2) et décéda sans
hoirs avant le 15 octobre 1523, laissant, pour héritières, ses soeurs Jeanne et Marguerite du Bacq,
enfants de maître Louis du Bacq, écuyer, seigneur
de Courtembus (maître des requêtes de Philippe-leBeau, roi de Castille et souverain des Pays-Bas), qui
acheta la bourgeoisie de Lille en 1481 et mourut le
10 avril 1502, et de Catherine de Lostrewic dit de
de
Naest, décédée à Lille en 1517, paroissienne
Saint-Étienne et membre de la confrérie de charité
de Saint-Jacques et Saint-Christophe
érigée en cette
paroisse(3) Josse du Bacq, père de Louis, avait acheté,
de Gérard LeNepveu, laseigneurie de Courtembus, en
août 1465, et avait été anobli par le duc Charlesde ce prince
suivant lettres-patentes
le-Téméraire,
données en nostre siège devant Nuysse au mois de
novembre 1474, en considération de ses grands et
finance taxée par la
notables services, moyennant
: de gueules, au chevron d'or, accompagné de
(1) DUBACQ.
trois Iiameçons de même, 2 et 1. Cimier : tête et col d'un
bufflede gueules,corné d'or. — Josse .du Bacq, l'anobli, portai}
pour armes : écarteléaux 1 et 4, d'or au sanglier de sable;
aux 2 et 3, d'or à l'aigle de sable.
(2) Arch. mun. de Lille; 3e reg. aux bourgeois, f° 143r. —
Philippe du Bacq est confondu par erreur dans les généalogies
de sa famille avec deux autres de ses cousins du même prénom.
(3) Arch. mun. de Lille; 2e reg. aux bourg, fol. 103. —
Biblioth. de la ville de Lille, manusc. n° 295, lTesérie, t. III.
— Arch. dép. du Nord; fonds de la paroisse St-Etiennecarton 1, compte de 1516-1517.
72
SOUVENIRS
Chambre des comptes de Lille à la somme de
15 fr. faisant 32 livres de la monnaie courante (1);
Josse mourut avant 1481.
Jeanne Ruffault se remaria en deuxièmes noces
en 1524 (?) à Josse Wijts, seigneur de Bonnehaye,
ou Intendant
des eaux du comté
etc., Watergrave
de Flandre, et lui apporta en mariage 4,500écus (2);
elle mourut sans laisser d'enfant de ses deux alliances.
4° JEAN RUFFAULT, cité après les articles de son
frère et de ses soeurs.
5° HUGUES RUFFAULT, prêtre,
chanoine de la
cathédrale de Tournai et de la collégiale de SaintPierre à Lille, puis prévôt de la collégiale de SaintBarthélemi à Béthune (3). La ville de Lille ayant prêté
la somme de 200,000 livres parisis à l'empereur
Charles-Quint
pour l'aider à subvenir aux frais de
la guerre contre Henri II, roi de France, leva un
emprunt de pareille somme dont l'émission se fit du
26 juillet au 7 octobre 1555, et à laquelle prirent
part un grand nombre de Lillois et d'habitants des
villages de la châtellenie de Lille (4). Maistre Husouscrigues Ruffault, prévôt de Saint-Barthélemi,
vit à cet effet, le 6 août 1554, pour la somme de six
(1) Bibliothèque .nationale à Paris; fonds Colbert : Collection de Flandre, manusc. tome VI, année 1474.
(2) Arch. mun. de Lille; compte de cette ville, année 1524,
fol, XL1I.
: Fland. Gall., p. 200, 510.
(3) Voyez BUZELIN
dans
(4) Leurs noms ont été publiés par M. C. DEHAISNES
le tome III de l'Inventaire sommaire des Archives départemenales du Nord; 1877, pag, 369 à 372.
DE LA FLANDREWALLONNE.
73
cents livres produisant
37 livres 10 sols de rente
transmissible (1).
6° MARIERUFFAUT reçut de son père la somme de
4,000 écus d'or au soleil pour sa dot lors de son mariage contracté vers 1523 (2) avec Engelbert van
den Daele (3), chevalier, seigneur de Leefdael, de
Wildere, de t'Hof ten Doerne (à Beyghem), etc., conseiller au Grand Conseil séant à Malines par lettres
de provision du 17 janvier 1522, puis promu le
18 octobre 1540 chancelier du conseil de Brabant,
dignité qu'il occupa jusqu'à son décès survenu le
21 décembre 1556 (4). Le conseiller van den Daele
avait convolé, en 1534. avec Françoise le Sauvaige,
dame de Sterrebeke, morte en 1573 et enterrée près
de son mari dans l'église Sainte-Gudule, à Bruxelles,
fille de Jean le Sauvaige, seigneur d'Escobecque,
de Ligny et du Maisnil, conseiller de Charleset d'Agnès
décédé le 1er août 1530,
Quint,
d'Oignies ou d'Ongnies, dame de Ligny, décédée le
17 juin 1531 (inhumés sous lame de cuivre dans
l'église de Ligny) (5), et petite-fille de Jean le
(1) Arch. municip. de Lille; compte de cette ville pour
l'année 1555; au chap. de la Recepte de vente de rentes
héritières venduesau denier seize par eschevinsde cette ville,
sur le corps et communauté d'icelle ville es mois de juillet,
aoust, septembre XVcLIIII, etc.
(2) Voir la pièce justificative n° 14.
DAELE: d'azur, à la bande d'argent, chargée
(3) VANDEN
de trois croissants de gueules.
(4) L'inscription qui se trouvait sur sa pierre tombale sera
publiée dans la notice sur la famille Le Sauvage.
(5) Biblioth. de la ville de Lille; manusc. n° 295,2esérie,
in-fol.
74
SOUVENIRS
Sauvaige ou le Sauvage, chevalier, seigneur d'Eset Birbais ou Bierbeek
cobecque, de Sterrebeke
en Brabant, bourgeois de Lille, premier président
du conseil de Flandre de 1503 à 1508, puischancelier du conseil de Brabant de 1509 à 1514, et
enfin chancelier général ou grand chancelier de
- Charles-Quint
à partir de 1514 jusqu'à sa mort,
survenue à Sara- gosse le 7 juin 1518, étant âgé
de 63 ans (1).
Engelbert van den Daele était issu d'une famille
patricienne de Malines. Ses ancêtres furent les principaux bienfaiteurs du prieuré des religieuses de
Muysen, « Il étoit avocat postulant (ou plaidant) au
» Grand Conseil à Malines lorsqu'il y a été retenu à
» l'état de conseiller et maître des requêtes ordi> naire, à la place de Jean Sucquet, par lettres
» patentes de l'Empereur Charles-Quint données à
i Bruxelles le 17 janvier 1522
Il acheta de Jean
« de Mérode l'ancienne baronnie de Leefdael en
• Brabant, dont il prit possession le 3 octobre
» 1540 (2). »
Sa femme, Marie Ruffault, mourut à Malines, le
31 octobre 1528 et fut inhumée dans l'église SaintPierre de cette ville (3).
(1) Voir la notice généalogique sur la famille Le Sauvage,
qui doit être publiée dans les Souvenirs de la Flandre wallonne pour 1886.
(2) Biblioth. royale de Bruxelles, fonds de Bourgogne,
manusc. n° 9937: Histoire du Conseilde Brabant, pag. 21.
(3) Biblioth. royale de Bruxelles, fonds Goethals, manusc.
n° 735: VOET,fragm., tome 2. pag. 217.
DE LA FLANDREWALLONNE
75
Engelbert van den Daele était fils de Gérard van
den Daele, chevalier, chambellan du roi de Castille,
de Malines en 1487, 92, échevin de
bourgmestre
celte ville en 1485, 86, 90,91, 95, 96, mort le 1 mai
1500, et de Catherine van den Broeck, dite Mussch.
Son aïeul,Pierre van den Daele, avait été aussi bourgmestre de Malin ee en 1463 (1),
Il n'eut pas de postérité de son alliance avec Françoise le Sauvage, il décéda à l'âge de 60 ans et
laissa, de son premier mariage avec Marie Ruffault,
une fille qui suit :
A Marie van den Daele, dame de Wildere, femme
de Philippe d'Immerseele,
seigneur d'Eechout (qui
devint après la mort de ses frères François et
Charles) seigneur
d'Immerseele,
Wommelghem ,
et vicomte d'Alost ; c'était un petit-fils de Jean,
mort,
d'Anvers,
seigneur d'Iteghem, marckgrave
en 1503) : ils laissèrent une nombreuse postérité.
7° ISABELLERUFFAULT,
dame du quint de la seigneurie de Neuville, reçut en dot de son père la somme
de mille écus lors de son mariage avec Jean de Baufremez, écuyer, seigneur du grand Fau, des Sénéchaux (2), etc., né avant 1495, receveur du domaine
: Trophées du Brabant, au chap. concernant le
(1) BUTKENS
: Généalogie de la famille
magistrat de Malines. — AZEVEDO
van der Noot, p. 208.
(2) Le fief-ligedes Sénéchaux, situé à Wambrechies, mouvant à 10 livres de relief de la salle de Lille, consistait en un
manoir, prés, bois et terres hanables, contenant en totalité
10 bonniers 4 cents d'héritages, les rentes seigneuriales rapportaient annuellement 7 muids 8 rasières d'avoine, 4 ouvelées,
76
SOUVENIRS
et des assis de la ville et châtellenie de Lille de
1522 à 1532 (1), puis conseiller et maître de la
Chambre des comptes de Lille par suite de la résignation de cet office que lui fit Jean Ruffault et par
lettres de provision de l'empereur données à Mons
le 30 nov. 1532 (2) : office qu'il occupa jusqu'au
25 août 1557, jour de son décès. Il descendait d'une
branche cadette de la noble maison de Baufremez; il
était fils de Jean de Baufremez, écuyer, marié en
1490.à Catherine de la Lacherie, dame du grand
Fau, fille de Wallerand, mayeur de la ville de Lille
en 1477, échevin en 1481, 84,87,
décédé avant
1490 et de Jeanne de Tenremonde, morte vers
1496 (3).
2 chapons et 12 deniers en monnaie. Jacques d'Olliain, sire de
Rollecourt. chevalier, donnale 26 février 1373, au comte de
Flandre, rapport et dénombrement de ce fief, qui appartenait
à sa femme, Isabelle d'Auberchicourt, dame de Gondecourt.
Isabelle d'Antoing, dame de Sainte-Aldegonde,donna aussi
rapport de ce fief, le 28 octobre 1389. Wallerand de Hangouart, chevalier, seigneur de le Laurie, servit le rapport de ce
fiefaux archiducs, le 30 juillet 1615.
(1) Les dix comptes de la recette du domaine donnés par
Jean de Baufremez se trouvent aux archives du département
du Nord, sous les n01560-569.et comprennent la période du
25 juin 1522au 24 juin 1532. (C. DEHAISNES
: Etat général
des reg.; Lille, 1873, p. 73.)
(2) Arch. dép. du Nord; B 1617, 22e reg. des chartes,
fol. LXVIII.
: Hist. généalogique de la
(3) DE TERNASet FREMAUX
famille de Tenremonde; Douai, 1870, p. 35.
DE LA FLANDREWALLONNE.
77
La célèbre maison de Baufremez (1), qui posséda
au xIve siècle la seigneurie de Fournes (2) près La
Bassée, était d'origine chevaleresque et portait pour
armes ; « d'azur d l'écusson d'argent (armes de
Wavrin) accompagné de trois merlettes d'or rangées en chef > ; elle passait avec toute apparence de
vérité pour être issue d'un cadet de l'illustre maison
de Wavrin.
On lisait encore au siècle dernier l'inscription suivante placée dans la chapelle de N.-D. de Lorette :
« Cy gist Jehan de Beaufremez en son temps,
> escuier," seigneur de Beaufremez, de l'Allouette
s et des Seneschaux, conseiller de l'Empereur nostre
» sire et maistre en sa Chambre des comptes de
» ceste ville, lequel termina sa vie par mort le 25e
» jour d'aoust 1557 ; et damoiselle Isabeau Ruffaut,
» sa femme, fille de feu messire Jehan Ruffaut,
» chevalier, fondateur de ceste chapelle, laquelle
» fina ses jours le 23e jour de juin 1552.
» Priez Dieu pour leurs âmes (3). »
Du mariage de Jean de Baufremez et d'Isabelle
Ruffault naquirent quatre enfants :
A. François de Baufremez, écuyer, seigneur de
Baufremez (près Lille) et de Harnes (fief situé à
(1) La maison de Baufremez, s'est éteinte au commencement du XIXesiècle en la personne du dernier rejeton de la
branche des seigneurs du Roseau à Avelin.
(2) La seigneurie de Fournes était tenue à 10 livres derelief
de la baronnie de Wavrin.
(3) Biblioth. de la ville de Lille; manusc. n° 277 (ancien)
in-folio. — Biblioth. de la" ville de Douai; manusc. n0 966,
f° 303.
78
SOUVENIRS
Rumes lès-Tournai), conseiller de Charles-Quint en
1554, numismate lillois, est cité par Hubert Gollzius, savant auteur d'ouvrages de numismatique,
parmi les quatre amateurs de la région dont il visita
les collections lors .de son passage à Lille en 1556 ;
ces quatre amateurs étaient : François de Baufremez
et Alexandre Le Blanc, seigneur de Meurchin, tous
deux petits-fils de Jean Ruffault ; Auger Ghiselin,
seigneur de Bousbecque , le célèbre diplomate ; et
Jean Barat, maître de la Chambre des comptes de
Lille (1) et auteur d'une notice sur les officiers de
cette chambre, mort le 7 décembre 1576 et dont la
famille était originaire d'Amiens.
» Henry de Bauffremez, escuier (2\ seigneur- de
« Herlies en partie et du Roseau(agnat de sa famille),
» fit adjourner en 1563, par devant le lieutenant de
» la gouvernance de Lille, François de Bauffremez,
» fils de Jean, maistre de la Chambre des comptes,
» pour afin qu'il eut à rompre SPS armes comme
» avait fait ledit maistre Jean son père avec un
» croissant au côté gauche du chef de l'escu contre
» le bec de la merlette (3). •
et Alexandre Le Blanc
François de Baufremez
: Notice sur Guillaume le Blanc, p. 29;
(1) E. VANHENDE
(2) Henri de Baufremez et EustacheHerreng (cité dans les
notes dela pièce justificative n° 4) étaient cousins, issus de
germains par leurs aïeules paternelles.
(3) Biblioth. de la ville de Lille; manusc. n° 295,1re série,
t. II, à l'art. Bauffremez— Malgrécette opposition, les barons
d'Esne portaient en 1696 les armes pleines de Baufremez,
sans brisure de cadet (Bibl. nationale à Paris : Armorial de
France).
DE LA FLANDREWALLONNE.
79
des
ou administrateurs
furent nommés curateurs
biens de leur oncle Jean Ruffault qui était devenu
incapable de gérer sa fortune par son manque dediscernement et ses gaspillages (1).
François de Baufremez mourut en 1573; il avait
épousé . 1° Marie de Pottes, dont il n'eut pas d'enfant, 2° Madeleine de Bercus, de laquelle il eut 3
filles et 2 fils qui suivent :
A A. François de Baufremez, écuyer, seigneur de
Harnes, fils aîné, marié à Jeanne de Longueval, dont
la postérité s'est éteinte vers la fin du xvne siècle.
BB. Jean de Baufremez, chevalier, seigneur de
Haillies, baron d'Esnes (près Cambrai), grand bailli
et l'un des 12 pairs du Cambrésis, épousa par contrat passé à Beaumont le 14 avril 1594 Aime de
Helchin, dame de Staple. — Leur arrière-petit-fils,
de Baufremez, baron d'Esnes,
Charles-Alexandre
seigneur de Brimeu, pair du Cambrésis, dernier
rejeton mâle de la postérité de Jean de Baufremez
et d'Isabelle Ruffault, fut créé marquis de Baufremez par lettres patentes de Louis XV données en
mai 1723; il épousa à Tournai, le 16 juin 1716,
de Croix, baronne de Pottes-surFrançoise-Louis
comte de Croix
l'Escaut, fille de Charles-Adrien,
(près Roubaix) de 1688 à 1717, dont il ne laissa
qu'une fille et unique héritière : Françoise-Caroline
Josèphe, marquise de Baufremez, née le 28 octobre
1722. qui hérita en 1763 du comté de Croix et des
(1) Voir l'extrait des lettres d'éclissement de la seigneurie
de Mouveauxet Lambersart, inséré dans les pièces justificatives, sous le n° 19.
80
SOUVENIRS
seigneuries de Marcq en Baroeul et du Petit-Wasquehal (1) et mourut, sans alliance, au château du
sis à Marcq en Baroeul, en janPétit-Wasquehal,
vier 1774.
B. Marie de Baufremez, dame de la Broie et du
Bois, femme de Robert de Boulogne, conseiller et
receveur général des finances de l'Empereur CharlesQuint, puis du roi Philippe II, de 1546 à 1557 (2),
fils de Charles De Boulogne, auditeur en 1503, puis
maître de la Chambre des comptes de Lille en 1512,
mort en mai 1516, et de Marie De le Cambe dite Gantois ; et petit-fils de Robert De Boulogne (3), receveur
du Ponthieu,
puis nommé auditeur en août 1477,
ensuite maître de la Chambre des comptes de Lille
en février 1496 (4), et de Jeanne D'Ostende, fille de
Jean et' de Catherine de Tenremonde.
: Croix et ses seigneurs; 1877, p. 40.
(1) Tu. LEURIDAN
(2) Ses 12 comptes de la Recette générale des finances, à
partir du 1er avril 1546 (n. s.) jusqu'au mois de février 1557,
reposent aux Archives dép. du Nord, sous les n0s B 2460 à
2522. — Son successeur à la Recette générale fut nommé par
lettres patentes du roi datées du 18 février 4557 (n. st.).
(3) Cette famille de fonctionnaires dans l'administration
des finances n'était pas noble et portait pour armes : « d'argent, à la bande de sable accompagnée de 3 lions de sinople
lampassés de gueules, 2 et 1 » ; elle ne paraît avoir aucun
rapport de parenté avec une autre famille de Boulogne qui
habitait Cysoingoù elle jouissait d'une grande notabilité à la
même époque et qui portait pour armoiries : d'argent, à la
bande de sable, accompagnée de 3 lions rampants de sinople
couronnés d'or, 2 et 1.
(4) J. DESEUR: La Flandre illustrée; 1713, p. 74, 77 à 81.
DE LA FLANDREWALLONNE.
81
du Bois à Phalempin,
seigneurie
L'importante
et de bois, fut
contenant 42 bonniers d'héritages
vendue par Eustache de Fiennes, chevalier, seigneur
à Robert de Boulogne,
et d'Annequin,
d'Esquerdes
qui la légua à sa femme Marie de Baufremez (1).
Cette dame était veuve en 1566 et n'ayant pas eu
cette seigneurie du
d'enfant, laissa par testament
Bois à" sa soeur Isabelle,
citée ci-après : cette seien 1532 à
gneurie avait été engagée et transportée
Jean Ruffault, aïeul de ces deux dames.
C. Isabelle de Baufremez, dame du Bois, en 1595,
décédée sans alliance avant 1602.
D. Marguerite de Baufremez, mariée à Claude de
la Hamaide (prononcez Hameddé),
chevalier, seigneur de la Vechten et du Fay, prévôt-le-comte
de Valenciennes,
ou chef du magistrat
mort en
1588, fils de Michel, écuyer, seigneur de Chéreng,
dont elle eut 4 fils et 3 filles, entre autres :—Nicolas
de la Hamaide,
de la Vechten, et Jean
seigneur
de la Hamaide, écuyer, seigneur de Fauquissart (à
La Ventie) et du Bois en 1602, qui hérita de la seigneurie du Bois à la mort de sa tante Isabeau de
Baufremez (2).
E. Jeanne
de Baufremez qui épousa Jean de
Pottes, chevalier, seigneur d'Aulnoy, et n'eut pas
d'enfant.
8° FRANÇOISE RUFFAULT, dame
des
Prévôtés,
(1) Arch. dép. du Nord; Ch. des comptes, reg. 110, fol. ix.
(2) Arch. dép. du Nord; Ch. des comptes, reg. 110, fol. ix.
82
SOUVENIRS
mariée à Mathias Laurin ou Lauwereins (1), écuyer,
seigneur de Watervliet, de Waterland, etc., écuyer
d'écurie de l'Empereur Charles V, puis chevalier,
fils de Jérôme, chevalier, seigneur de Watervliet,
de Waterdijk,
de Poortvliet,
de Waterland,
de
Nieuwvliet,
etc., receveur d'Oo'st-Flandre
(de la
Flandre occidentale), trésorier général des finances
de l'Archiduc Philippe-le-Beau,
etc., morten'1509,
et de Jacqueline Pedaert, décédée le 4 mai 1504 (2).
L'archiduc Philippe,
après avoir chargé Jérôme
Laurin de diverses ambassades et pour le récompenser de ses longs et fidèles services, l'avait armé
chevalier de sa main royale (3).
Mathias Laurin fit son testament à Malines le 31
août 1540 ; sa femme Françoise Ruffault était veuve
en 1542, elle mourut en 1565 et fut inhumée près de
son mari à Watervliet (4); ils laissèrent trois fils qui
suivent :
OULAUWEREINS
: de gueules, à la face ondée de
(1) LAURIN
quatre pièces d'argent et-d'azur, accompagnée en chef,
d'une étoile à six rais et d'un croissant montant d'or, l'une
sur le premier quartier, l'autre sur le second, et, en pointe,
d'une fleur de lis aussi d'or.
DEGRANDBREUCQ
: Monumens
(2) ComteJ. DE SAINT-GÉNOIS
D'ASCOW
: Généaanciens, tome I, p. 1051, col. 1.— HOLLEBER
logies de quelques familles des Pays-Bas, etc.; Amsterdam,
1774, p. 147 61149.
: Recueil de la noblesse, etc.; Lille, 1715,
(3) LEROUX
p. 267. — On sait que le grade de chevalier donnait en même
temps la noblesse au nouveau chevalier et à ses descendants.
(4) Biblioth. royale à Bruxelles : manuscrit de VOET,
Fragm., tome II, p. 217 ;— Manusc.généal. de HELLIN,
in-fol,
tome I, p. 133.
DE LA FLANDREWALLONNE.
A. Marc Laurin, écuyer, seigneur de Watervliet,
homme de lettres, très estimé par les savants de son
époque qui le désignaient ainsi : « inter nobiles doctissimus, inter doctos nobilissimus > (très savant
parmi les nobles et très noble parmi les savants) ;
il mourut sans alliance en 1588 et fut enterré à
Calais.
B. Jean Laurin, mort célibataire à Cambrai.
G. Guy Laurin, écuyer, seigneur de Klinckerlant,
puis de Watervliet et de Lambersart, bourgmestre
de la commune du Frêne en 1588. Il avait probablement usé de son droit de parenté, en vertu de la
coutume de la châtellenie
de Lille, pour faire le
retrait lignager de la seigneurie
de Lambersait, en
à l'acquéreur de cette terre le prix de
remboursant'
vente qui avait été consenti par les curateurs de
son oncle Jean Ruffault le prodigue.
Guy Laurin
vendit plus tard la seigneurie de Lambersart moyennant le prix de 40,000 florins (1) à Jean Sarrasin,
abbé de Saint-Vaast d'Arras (2). Il mourut en 1588
et fut inhumé dans l'église Saint-Maurice à Lille. Il
avait épousé Françoise de Deumagele, fille de Jean,
seigneur de Vroylant, décédée au mois de mai 1610
et enterrée dans la chapelle des Carmes à Gand :
cette dame vendit le fief de le Becken à Antoinette
Ruffault en 1608.
(1) Biblioth. nat. à Paris; manusc de J. Scohier, copié à
Lille en 1640 par Pierre d'Hozier, 4 vol. in-folio, à l'article
Sarrasin.
(2) Voir la note sur la famille Sarrasin, insérée dans les
pièces justificatives, n° 18.
84
SOUVENIRS
De ce mariage naquirent :
CC. Philippe et Jean Laurin morts jeunes.
CC. Marc Laurin, écuyer, seigneur de Watervliet,
né en 1581, mort sans alliance en 1609 et inhumé
à Watervliet.
CC Françoise Laurin, dame de Watervliet, décédée le 20 avril 1631, veuve de Maximilien del Beuf,
qui fut page du roi Phiseigneur de Bacquelrode,
lippe II, puis gouverneur de la ville de. Weert, où il
mourut en 1607, dont postérité (1).
9° MADELEINERUFFAULT, morte sans alliance le
15 avril 1517, enterrée dans l'église de Lomme.
10° MARGUERITERUFFAULT, dame de le Ruyelle à
Fiers dès 1548, depuis dame des Watelins à Esquermes en 1570, épousa en 1531 Bauduin Verdière
ou Vredière (2), écuyer, seigneur de la Warewanne
(à Fiers en Mélantois), bourgeois de Lille par relief
du 7 octobre 1531 (3), rewart de cette ville en 1542,
1546, et mayeur en 1547 (4), mort le 10 novembre
1549 et dont le service funèbre fut célébré à Lille le
12 de ce mois.
D'ASCOW
: Généalogies de quelques familles
(1) HOLLEBER
des Pays-Bas; Amsterdam, 1774, p. 148 et 149.
(2) D'après l'ancienne prononciation patoise, les anciens
actes concernant cette famille portent le nom Vredière, sobriquet provenant de l'oiseau nommé ainsi jadis et de nos jours
verdière, emberiza citrinella, ou bruant jaune, qu'il ne faut
pas confondre avec le verdier (fringilla viridis) des ornithologistes.
(3) Arch.municip, de Lille; 3e reg. aux bourgeois, fol. 16.
(4) Id.; reg. aux papiers de la Loy de cette ville.
DE LA FLANDREWALLONNE.
85
Bauduin
Verdière avait autorisé la ville de Lille
de pratiquer une conduite d'eau dans son jardin par
un acte daté du 28 février 1538 et scellé de son
sceau (1). Ce sceau est rond, d'un bon style, très
bien gravé, analogue à celui de son beau-frère Guillaume Le Blanc, et mesure 40 millim. de diamètre ;
ony lit cette légende : « S[EEL]: BAVDVIN: VERDIÈRE:
s : DE WARWANE«; l'écu porte trois verdiers écartelé
de trois lions léopardés passant l'un sur l'autre,
timbré d'un heaume cimé d'un buste de femme,
supporté par un lion et un griffon (2).
Marguerite Ruffault souscrivit et versa le 20 octobre 1554 la somme de quatre cents livres parisis
25 livres de rente annuelle,
lors de
produisant
l'émission de l'emprunt de 200,000 livres levé par
la ville de Lille pour les frais de la guerre suscitée
à cette époque (3). Cette dame fit acquisition, en
1570, du fief-lige des Watelins par suite du retrait
lignager
qu'elle exerça contre Guillaume Deliot,
bourgeois de Lille, qui venait d'acheter en cette
année ledit fief (provenant de Jean Ruffault le prodigue?) (4). Marguerite Ruffault mourut en 1573
sans laisser d'enfant.
(1) Arch. municip. de Lille.
: Inventaire des sceaux de la Flandre; Paris,
(2) DEMAY
1873, in-4° ; n° 1684.
(3).Arch. municip. de Lille; compte de 1555, au chap.des
rentes vendues par cette ville.
: Monumens anciens, tome I,
(4) Comte J. DESAINT-GÉNOIS
p. 1053 {Inventaire mortuaire de demoiselle Ruffault, p. 221
et 222).
25eANNÉE,
-1885,
FLANDRE
WALLONNE.—8.
86
SOUVENIRS
Guillaume Verdière, écuyer, seigneur de Péronne
en Mélantois, frère aîné de Bauduin, guerroya durant une longue période au service de ses souverains
entièrement l'église de Péronne ;
et fit reconstruire
il mourut âgé de 76 ans environ, le 7avril 1551, et
fut inhumé en cette église. Le second frère, Jean
Verdière, écuyer, seigneur de la Fontaine (à Croix),
puis de Péronne après son aîné, naquit le 21 mai
1487 et fit ériger en 1553, au milieu du choeur de
l'église de Péronne, un tombeau très remarquable
en jaspe (1) à la mémoire de son père, de sa mère et
de leurs 14 enfants ; ce monument était surmonté de
son frère aîné vêtu
trois statues : l'une représentant
de sa cotte d'armes, couché et ayant les mains
lui-même,
jointes, les deux autres le représentait
ainsi que sa femme Charlotte de Haynin, enveloppés
dans un suaire ; aux quatre coins : quatre vertus ;
les quartiers
suivants étaient placés aux côtés :
« Verdière, Bouvines, Colins, de Gros » (2).
Bauduin Verdière était le troisième fils de Jean
en 1462, bourgeois de
Verdière, roi de l'Epinette
Lille par relief du 18 juillet 1475 (3), depuis seigneur de Péronne après la mort de sa mère, et qui
parvint au grade de chevalier (4) malgré sa roture ;
et de Jossine Colins, décédée après 1525, fille de
(1) Jaspe, sorte d'agate.
(2) Généalogies des familles des Pays-Bas ; in-8°. — SAINT: Nobiliaire universel de France; 1840, t. XIX, p. 141.
ALLAIS
(3) Arch. municip. de Lille: 2e reg. aux bourgeois, f°72v.
(4) Arch. municip, de Lille ; Compte de la ville, année
1525, fol. 25.
DE LA FLANDREWALLONNE.
87
noble homme Adrien Colins. Suivant toute probabilité Jean Verdière fut armé chevalier à la suite d'actions d'éclat dans les services de guerre auxquels
étaient astreints les possesseurs
de fief, et c'est ce
grade de chevalier qui lui conféra la noblesse ainsi
bien qu'il fut d'une famille
qu'à ses descendants,
bourgeoise et d'origine villageoise.
Georges ou Jorres Verdière (aïeul de Bauduin),
bourgeois de Lille par relief du 16 mars 1443 (n. s. ) (1),
roi de l'Epinette en 1444, remplit un grand nombre
de fonctions dans le magistrat de sa ville natale ; il
fut nommé mayeur ou maire de Lille en 1456, 60;
63, 66, 69, 72, rewart en 1459, 61, 64, 65, 68, 71,
73, prud'homme en 1452, second échevin en 1453,
75, 78, 81, conseiller ou juré en 1458, 74, 76, premier voir-juré en 1470, 77, 79, 80 (2). Il donna au
duc de Bourgogne, le 9 septembre 1458, rapport et
dénombrement de son fief-lige de la Fontaine, sis à
Croix, tenu de la Salle de Lille à 10 livres de relief,
consistant en un manoir, 25 bonniers 3 quartiers de
prés, bois et terres à labour et en 46 sols, 18 chapons et 14 rasières d'avoine de rentes féodales : son
frère aîné Jean Verdière, maistre ès arts (maître en
de ce fief le
théologie), prêtre, avait donné-rapport
14 août 1447 (3) : leur soeur Marguerite Verdière,
veuve de Jean Du Bosquiel, acheta vers 1458 la sei(1) Arch. municip. de Lille : 2e reg. aux bourgeois, f° 62T.
(2) Arch. municip. de Lille : Reg. aux papiers de la Loy
de cette ville.
(3) Arch. dép. du Nord; Ch. des Comptes, reg. 83, f°214 v.
et 179.
SOUVENIRS
gneurie de Lesquin et fut ensuite anoblie, ainsi que
ses enfants, par lettres patentes
du duc de Bourgogne datées du 29 septembre 1459, moyennant la
somme de 200 livres d'or de 60 gros. (Bibl. nat. à
collection de Flandre,
vol. VI,
Paris,
manusc,
p. 447.)
Georges Verdière, ayant acheté le fief de la Rive,
paya au receveur du domaine de Lille, en 1475, la
somme de 130 livres parisis pour le droit de nouvel
acquêt levé sur les non-nobles (1); le fief de la Rive,
mouvant du fief de Bonary et médiatement du château de Douai, était situé à Péronne-en-Mélantois
et
contenait 10 bonniers 5 cents et demi de terre; les
rentes annuelles de ce fief consistaient en 4 rasières
2 havos 8 ouvelées de blé, 17 chapons et 12 sols en
monnaie. En 1476, Georges Verdière leva à ses frais
quatre archers pour aller servir le duc de Bourgogne
et tenir garnison à Saint-Quentin
sous les ordres
d'Antoine, seigneur de Rosimbois, lors du siège de
Nancy- (2). Les armoriaux des fêtes' de l'Epinette
nous ont transmis le blason que portèrent Georges
Verdière en 1444 et son fils Jean en 1462 pendant
leur royauté de circonstance : « écartelé aux 1 et 4 :
de gueules à trois verdiers d'or 2 et 1 (armes pleines
de la famille Verdière), et aux 2 et 3 : d'or à trois lions
léopardés de sable passant l'un sur l'autre (armes de
anciens
l'une des branches des De Warenghien,
(1) Biblioth. de la ville de Lille; manus. n° 275, in-fol.
(2) Souvenirs de la, Flandre wallonne ; 1884, 24eannée:
Bans et arrière bans de la Flandre wallonne, publiés par
M. BIUSSART,
pag. 47,
DE LA FLANDREWALLONNE.
89
bourgeois de Lille). Georges Verdière était fils de
Georges cité ci-après; il avait épousé vers 1442 Marie
De Bouvines, depuis dame de Péronne-en-Mélantois(l)
d'achat de cette terre), fille d'Alexandre
(par.suite
(ou Sandrart) De Bouvines, (2) auditeur à la gouvernance de Lille en 1419 (3), puis greffier de ladite
décédé le 22 avril 1443. et de Marie
gouvernance,
Clenquet (4), morte le 21 décembre 1448, tous deux
inhumés dans l'église Saint Etienne à Lille.
Georges (ou Jorars, Joires) Verdière, (bisaieul de
Bauduin), bourgeois de Lille, par raccat ou relief du
7 mai 1407 (5), échevin de cette ville en 1424, prud'homme en 1414, 17, 23, 25, 27, conseiller en
1430, mourut avant 1443 ; il avait épousé vers 1407
Marguerite de Warenghien, dame de la Fontaine (à
Croix), décédée avant 1447,fille de Guillaume, bourgeois de Lille par relief fait en 1375, roi de l'Epinette en 1388 (qui acheta la seigneurie de la Fontaine
à Croix, entre les années 1383 et 1389 (6) et le fief
de Durmortà Sequedin), et de Jeanne DeThumesnil,
morte le 16 octobre 1436 ou 1437. George Verdière
(1) Pierre de Frelin, écuyer, avait acheté en 1448 la seigneurie de Péronne-en-Mélantoisqu'il possédait encore en 1462.
: bandé d'azur et d'or desix pièces.
(2) DE BOUVINES
(3) Bibliothèque de la ville de Lille : manusc. n° 295 à
l'art. Verdière. — Manusc.70/251, cartulaire de la collégiale
de St-Pierre de Lille, pièce 774.
d'or, au chef vairé d'argent et de gueules.
(4) CLENQUET:
(5) Archives municip. de Lille : 2e reg. aux bourgeois,
fol. 55 v.
(6) Consulter l'excellente notice sur le fief de la Fontaine
dans sa brochure, Croix et ses seiinsérée par TH.LEURIDAN,
gneurs; Roubaix, 1877, in-8° de 73 pag.
SOUVENIRS
90
et sa femme vendirent le fief de Durmort
Fremault vers 1415 (l).
à Lotart
Olivier
Verdière (trisaïeul de Bauduin) releva sa
bourgeoisie de Lille en 1362 (2) après avoir épousé
Marguerite Deleplace et mourut avant 1407.
Jean Verdière, père d'Olivier, acheta la bourgeoisie de Lille en 1336 et mourut après 1370 ; il
était natif d'Engrin et son père Baudon ou Bauduin
Verdière habitait audit Engrin ou Hangrin, hameau
du village de Lesquin près Lille.
Pierre Verdière, autre fils de Baudon, acheta, en
même temps que son frère Jean, la bourgeoisie de
Lille en 1336 ; il devint la tige d'une autre branche
de la famille Verdière dont étaient issues Catherine
Verdière, mariée en 1455 à Jacques Desplanques, et
Marie Verdière, femme de Mathieu Dommessent qui
fut nommé argentier de la ville de Lille, le 27 janvier
1467 (n. st.), lors de la suppression des commissaires aux comptes de la hanse de cette ville.
VII JEAN RUFFAULT, (fils aîné du Trésorier général), chevalier, seigneur de Mouveaux, Neuville-enFerain, Lambersart, Frelin, etc., puis des Watelins
et de le Ruyelle après la mort de sa soeur Marguerite,
— épousa, le 8 octobre 1530 et suivant contrat de
mariage passé à Bruges le 17 septembre précé(1) Histoire généalogique de la maison de Tenremonde ;
Douai, 1873, pag. 14 et 109.
(2) Arch. Municip. de Lille: 2e reg. aux bourgeois.
DE LA FLANDREWALLONNE.
91
dent (1); Jeanne Boulengier (ou Boulange) (2), dame
et baronne de Boussoit-sur-Haine
(par relief en 1530),
de Strépy, de Bracquegnies, etc., décédée vers 1567
et avant le 3 novembre de la dite année, fille aînée et
principale héritière d'Adrien (3), chevalier, sire et
baron de Boussoit,
etc.,
Strépy,
Bracquegnies,
et de Jossine van Mosscheroen, ou de Mouscron, sa
première femme , mariés , vers 1504 ; et petitefille de Jacques Boulengier (4), seigneur de Bous(1) Biblioth. royale de Bruxelles; fondsGoethals n° 735:
VOET.fragmens, manuscrits,tome 2, pag. 217.
: Monumens
DE GRANDBREUCQ
(2) Cte J. DE SAINT-GENOIS
: d'azur, à trois
anciens, tome I, p. 1050, col. 2.— BOULENGIER
besans d'or; au chef du second chargé d'une aigle de sable,
(3) Frère de Louis Boulengier, seigneur de Bois-d'Haine,
marié à Cornélie d'Osselaents (van Oxelaere) dont il eut : 1°
NicolasBoulengier, époux de Catherine de Somerghem, 2°
Catherine Boulengier, femme de Charles de Griboval.
(A) La noblesse de cette famille Boulengier ou Boulanger
ne paraît pas remonter au-delà de la fin du xvesiècle. Bauduin
Boulengier, aïeul de Jacques, épousa Jeanne, fille d'Antoine
Villette, qui le rendit père : 1° de Mathieu Boulengier, allié à
N. Desmaisières; et 2° de Christophe Boulengierqui acheta en
1443 à Jacquemart de Pérenchies une maison située à Lille
(Inventaire mortuaire de damoiselle Ruffault, à la p. 303).
Le même ChristopheBoulengier épousa ClaireDu Parcq dont
il eut Jacques, cité ci-dessus. Selon CRÉTEAU
(Miroirarmoriai,
Mns. 223 de la Bibliothèque de Tournai, folio 36), Jacques
Boulengier, savoisien, fut père de Bauduin Boulengier, qui
fut anobli par l'empereur Frédéric en 1440, et qui épousa, en
premières noces, Marie de Villette, et, en secondes noces,
Jeanne de Laire. (Extrait d'une sentence de l'Election d'Artois,
du 25 février 1583). Les noms de Boulengier et de de Villiet
ou de Villette, figurent avec les armes aux besans (Boulengier) et à l'aigle (Villiet) dans l'Armorial genevois de MrsJ.
B. J. Galiffeet de Mandrot.
92
SOUVENIRS
soit (1) dès 1482, qui acheta en 1480 la seigneurie
de Strépy à Jean, sire et baron de Ligne, et qui
épousa par contrat passé en 1480, Jossine Losschart,
fille d'Antoine (2).
Jean Ruffault-, loin de suivre l'esprit d'ordre et les
bons exemples de son père, gaspilla son patrimoine ;
ses prodigalités et son incapacité pour la gestion de
à contracter des emprunts
ses affaires l'amenèrent
ruineux, dont les intérêts devinrent supérieurs aux
revenus de ses biens. Il fut en conséquence interdit
et mis en curatelle. Ses neveux Alexandre le Blanc,
et François, seigneur de
seigneur de Meurchin,
furent nommés curateurs et adminisBaufremez,
trateurs de sa personne et de ses biens ; ils durent
vendre une partie importante de ses propriétés, ainsi
qu'on peut en juger par les considérants des lettres
d'éclissement ou de démembrement de la seigneurie
'
de Mouveaux et Lambersart obtenues du duc d'Albe,
gouverneur
général des Pays-Bas et données à
Bruxelles le 1er mars 1570 (n. st.), à la requête des
curateurs (3).
Les aliénations qui s'en suivirent comprennent
entr'autres :
1° Le fief de Frelin à Fretin qui fut acheté par
(1) Jean Sausset, sire de Boussoit, bienfaiteur des pauvres,
fit la fondation d'un hôpital à Boussoit-sur-Haineen 1296.
(Invent, mortuaire de Damoiselle Ruffault,p. 125.)
(2) Monumens anciens, tome I, p. 1049, 1050 (Inventaire
mortuaire de damoiselle Ruffault, p. 15, 16, 29, 103, 133).
(3) Voir l'extrait de ces lettres que nous publions dans les
pièces justificatives sous le n° 19.
DE LA FLANDREWALLONNE.
93
Jean Le Vasseur (1), marchand
sayeteur à Lille,
suivant contrat de vente du 29 octobre 1569 (2).
2° La seigneurie de Neuville-en-Ferain
qui fut
vendue par les curateurs à Jean de Preudhomme,
à
de
Laoutre
seigneur
Wasquehal
(3).
écuyer,
3° Le fief Destombes qui fut vendu en 1570 par
les curateurs à Jean de Noyelles, écuyer, demeurant
à Lille (4).
(1) Il fut échevin de Lille en 1561 et 1574 et mourut le 31
mai 1583. Son fils le vénérable Jean Levasseur, licencié-ès-lois,
mayeur de Lille, de si charitable et sainte mémoire, décéda le
19 avril 1644 et fut inhumé à Fleurbaix; le corps de ce vertueux magistrat fut trouvé intact en juin 1793, lors de la profanation de son tombeau et devint pendant les dix jours qu'il
fut exposé sans se corrompre l'objet de la vénération des habitants de la région. (Voir pour plus amples détails de cette
exhumationla relation insérée à la suite des Mémoiressur la
vie de Jean Levasseur, par DomMICHEL
CUVELIER,
imprimés à
Lille en 1854, pag. 166 et suiv.)
Antoinette Levasseur, 3esoeur du vénérable Jean Levasseur,
hérita à la mort de son père du fief de Frelin et épousa en
1587 Martin Durivage, licencié-ès-lois, échevin de Lille en
1589,92,96, capitaine d'une compagnie de gardes bourgeoises
de 1596 à 1607, chevalier de l'ordre du Saint-Sépulcre en
1623, qui donna, au nom de sa femme, dénombrement du fief
de Frelin au roi Philippe II, le 20 février 1595. Cette dame fit
en 1638 la fondation d'un lit à l'hospice des Vieux-Hommes à
Lille et laissa une fille : Marie Durivage, dame de Frelin,
: Hist.
femme d'Aliard Caron, décédée en 1649. (H. FREMAUX
généalogique de la famille de Fourmestraux, manusc)
: Statistique féodale du Mélantois, au
(2) TH. LEURIDAN
chap. Fretin.
(3) Arch. dép. du Nord ; manusc, n° 12 (Muyssart) in fol.,
f° 218.
(4) Monumens anciens ; t. I. p. 1052. — pag. 216 de l'Invent. etc.
94
SOUVENIRS
après avoir été
4 La seigneurie de Lambersart,
vendue suivant toute apparence, fut retraitée dans
les quarante jours par Guy Laurin (?), neveu du
dissipateur (cité pag. 83)
5° Le fief de 8 bonniers à Ronchin, après avoir
été vendu par les curateurs à Pierre Drumelz, fut
retraité par Marguerite
de Baufremez,
nièce du
dissipateur : fief qu'elle possédait encore en 1602.
Jean Ruffault, le prodigue,
seigneur de Mouveaux, fit son testament en 1580 (1), peu de temps
avant sa mort et laissa, de sa femme Jeanne Boulengier, neuf enfans qui suivent :
1° JEANRUFFAULT, écuyer, mort jeune.
2° CHARLESRUFFAULT, écuyer,
sire et baron de
Boussoit, seigneur de Strépy, etc., dès 1576; fit
son testament en 1573 et un codicille rédigé à Naples
en 1574; il mourut en Italie à l'âge de 32 ans en
1576 (ou 1574?) sans avoir été marié et légua ses
fiefs à sa soeur aînée Jeanne Ruffault (2).
3°JEANNERUFFAULT, dame et baronne de Boussoit,
à partir de l'année
dame de Strépy, Bracquegnies
1576, puis dame de Spiennes, de Steenbrughe et de
La Motte de Rayneval des 1581, se maria trois fois.
Elle épousa en premièree noces, vers 1568, Jean
Longhépée qui releva, en 1575 au nom de sa femme
(1) Monumens anciens,
de damoiselle Ruffault, p.
(2) Monumens anciens,
de damoiselle Ruffault, p.
tome I, page 1052, col. 1 (Invent,
26).
tome I, page 1051, col. 2 (Invent,
27 et 32.).
DE LA FLANDREWALLONNE
95
un fief situé à Westcapel (1); en secondes noces, par
contrat de 1576, Josse Wyts (2), écuyer, seigneur de
de Flandre, décédé en
Berentrode, etc., Watergraf
1577, fils de Josse Wyts, écuyer, seigneur de Beetc. Watergraf ou Intenrentrode, de Wildenbosch,
dant des eaux de Flandre, et de Catherine Villain,
dame de la Boucharderie (à Camphin-en-Pévèle)
; et
en troisième noces,par contrat de 1579 (3),Charles de
Lannoy, chevalier, seigneur de Hautpont, de Sentes,
de Bersée., de l'Escaillerie,
etc., veuf avec enfants
de Marguerite du Bois de la Longuerie, et fils de
Martin de Lannoy, écuyer, seigneur de Hautpont,
mort eu 1545, et de Jacqueline Cotterel. Charles de
Lannoy descendait de la célèbre maison de Lannoy,
et était issu de la branche cadette des seigneurs
d'Hardiplanque
(4); il signa en 1581 un acte de parJean
tage des biens laissés
par son beau-père
Ruffault à ses filles, et un autre acte de relief de la
terre de Steenbrughe
comme époux de Jeanne
(1) Ibid., page 1051, col. 2 (ld., p. 451). — Vincent
abbé de Loos en 1618, portail: écartelé: aux 1
LONGUESPÉE,
et 4 : d
, à un écusson d...... posé en abîme, accompagné
de fleurs de lys posées en orle ; aux 2 et 3 : d
, au chevron
— G. DEMAY.
d
, accompagné de trois quintefeuilles d
Inventaire des sceaux de la Flandre. N° 7039.
(2) Ibid., page 1051, col. 2 (ld., p. 15). — WATS: d'argent, à la fasce de gueules, accompagnée de trois cors de
chasse de sable, liés de gueules, 2 et 1.
(3) Monumens anciens, t. I, p. 1051, col. 2.
(4) Le château-ferme d'Hardiplanque existe encore de nos
jours, il est situé sur le territoire de Blandain, près la limite
de la commune d'Hertain; l'intérieur de ce vieux manoir est
remarquable par sa construction qui parfît remonter à la fin
du xve siècle.
96
SOUVENIRS
Ruffault en la même année (1); il mourut en .1582 et
fut inhumé dans l'église de Boussoit où sa femme
vint longtemps après le rejoindre (2).
Jeanne Ruffault, dame de Boussoit, devenue veuve
en troisièmes noces, donna le 9 août 1582 au roi Phide son fief de la
lippe II le rapport et dénombrement
Motte de Rayneval (3), situé à Lambersart et Quésnoysur-Deûle, qui lui était échu à la mort de son père
par le partage et lot jette par ledit feu seigneur de
suivant
Haultpont son mari et leurs co-héritiers,
acte passé par devant Robert Desmulliers, notaire,
le 5 septembre 1581. Ce fief-lige,
mouvant de la
Salle de Lille à 10 livres de relief,consistait
en 21
bonniers 2 cents de terre et en rentes de 106 rasières d'avoine. Jeanne Ruffault donna de nouveau
le 27 septembre 1615 aux Archiducs un autre rapport et dénombrement du même fief de la Motte de
Rayneval
(4). Cette dame restée définitivement
veuve, après ses trois malheureuses
expériences
conjugales, fit son testament en 1608 (5) et mourut
sans postérité le 20octobre 1620,ou 1626?), laissant
pour héritière universelle sa nièce et filleule, Jeanne
de la Croix de Mairieu, femme (1620) ou veuve (1626)
(1) Monumens anciens, tome I, p. 1051, col. 2 (Invent.,
etc., p. 19 et 326).
(2) Annales du Cercle archéologique de Mons; tome VIII,
1869, page 24.
(3) ARCH.DÉP.DUNORD: Inventaire des fiefs tenus de la
Salle de Lille, manusc. in-4°, fol. 41.
(4) ARCH.DÉP.DUNORD: Chambre des comptes, reg. 89-91,
fol. IXXXVII.
(5) Monumens anciens, tome I, p. 1052, col. 2 (Inventaire
mort., etc., p. 25).
DE LA FLANDREWALLONNE.
97
du chevalier Robert du Chastel de la HowarderieInglinghem.
Jeanne Ruffault parait avoir été la dernière survivante de la famille Ruffault ; l'Inventaire des titres
et papiers trouvés en la maison mortuaire de damoiselle Ruffault, fait en 1631, doit suivant apparence
avoir été rédigé après le décès de Jeanne Ruffault et
non pas après la mort de sa soeur Louise (1).
4° ANTOINERUFFAULT, écuyer, mort jeune,
5° LOUISERUFFAULT, dame des Watelins et de le
Ruyelle, citée ci-après.
6° ANTOINETTERuFFAULT,dame de Mouveaux et du
fief des Masures situé à Bousbecque (2), obtint en
1587 une sentence d'exemption
du droit de nouvelacquêt en sa qualité de petite fille de chevalier ;
elle mourut sans alliance après avoir testé en 1606
et en 1610 (3).
7° PHILIPPINE RUFFAULT, morte en bas âge.
8° JACQUELINERUFFAULT, morte jeune.
9° CHARLOTTERUFFAULT, mariée à Pierre Wallet
dont elle laissa une fille : Jeanne Wallet citée en 1600
dans l'acte de formoture ou règlement de succession
de sa mère (4).
(1) Cetinventaire a été publié par le comte J. DESAINT-GENOISdans son ouvrage intitulé; Monumens anciens, etc. tome
I, pages 1049 à 1053.
(2) Voir la note sur le fief des Masares, p. 52.
(3) Monumens anciens, tome I, p 1052, col. 2 {Inventaire
mort., etc., p. 21 et 25).
(4) Monumens anciens, t.I, p. 1052 {Invent. mort., p.22).
98
SOUVENIRS
VIII LOUISERUFFAULT, dame de Watelins (à Esquermes), de le Ruyelle (à Flers), puis de Mouveaux
après le décès de soeur Antoinette, — épousa, suivant contrat passé en 1584, Jean de la Croix (1),
de la
écuyer, seigneur de Mairieu-lèz-Maubeuge,
etc. (2), créé
Glisoeule, de Lisseroeul, d'Apremont,
chevalier par lettres patentes dé l'Archiduc Albert
données en 1600 (3), décédé entre les années 1613
et 1619 ; fils de Jean de la Croix, qualifié écuyer
dans des actes de 1549, 54, 62, seigneur desdits
lieux, qui testa en 1562 (4), et d'Eléonore Resteau.
Il avait pour huit quartiers de noblesse :
Fourneau,
Testart,
de la Croix, d'Assonville,
Mazelande.
Resteau;
Ruëlin;
le Béghin;
Louise Ruffault mourut en 1613(5)(ouen
1631??);
cette dame eut deux filles :
1° Jeanne de la Croix, citée ci-après ;
2° Marie de la Croix, dame de le Ruyelle et
d'Apremont, morte le 22 juillet1621
(6).
IX Jeanne de la Croix, dame de Mairieu, Boussoitsur-Haine (suivant relief du 21 février 1626), Strépy,
Spiennes, Mouveaux, Lisseroeul, la Glisoeule, des
Watelins, puis de le Ruyelle, mariée, par contrat du
: d'azur, à la croix croisettée et pom(1) DE LA CROIX
metée d'or, perronnée de trois marches de même.
DE L'ETATA LIÈGE: manuscrit de LE FORT,
(2) ARCHIVES
héraut d'armes, toma III, fol. 92.
(3) Monum. anc, 1.I, p. 1052 (Invent.mort., p. 14).
(4) Monum. anc, t. I, p. 1052(Invent. mort., p. 14).
(5) Biblioth. royale de Bruxelles; manusc. n° 735 (fonds
Goethals): VOET,fragmens, tome 2, pag. 217.
: Statistique féodale du Mélantois.
(6) TH. LEURIDAN
DE LA FLANDREWALLONNE.
99
7 octobre 1604, et religieusement
à Boussoit, le 20
février 1605, à Robert-Antoine-Joseph
du Chastel
de la Howarderie (1); chevalier, seigneur d'Inglinghem, la Cessoie (à Attiches), Jolisien, Bausoit, les
Espincelles, etc., membre de la Chambre de la Noblesse des Etats du Hainaut, 3e fils de Nicolas du
Chaslel de la Howarderie, vicomte d'Haubourdin
et
d'Aix-end'Emmerin, seigneur de la Howarderie,
Pévèle, de Cavrines, de la Cessoie, de Bausoit, des
Espincelles, etc., et de sa seconde femme Antoinette
d'Avroult dite de Helfaut, dame d'Inglinghem,
ma riée par contrat du 16 mars 1567, et décédée le 8 mars
1590. — Nicolas du Chastel, qui avait assisté aux
guerres du XVIe siècle et obtenu la dignité chevaleresque sur le champ de bataille, acheta du Roi
Henri IV de France, par acte du 17 juin 1603, les
terres d'Haubourdin
et d'Emmerin, dont il fut créé
vicomte par lettres patentes des archiducs Albert et
Isabelle, du 3 octobre 1605 ; il mourut au château de
la Howarderie
le 14 mars 1610 et repose dans
l'église de ce village, près de ses deux épouses, sous
un superbe monument orné de statues et de 48
quartiers de noblesse (2).
Antoine du Chastel de la Howarderie, chevalier,
vicomte d'Haubourdin et d'Emmerin, seigneur de la
de CaHowarderie, d'Aix-en-Pévèle,
d'Espierres,
DE LA HOWARDERIE
: de gueules, au lion
(1) Du CHASTEL
d'or, armé, lampassé et couronné d'azur.
(2) Les toparques héréditaires des deux Howarderies,
Péruwelz,
par le comte P.-A. DUCHASTEL
DELAHOWARDERIE;
1880, grand in-8°, p. 17, 18, 19, 43.
100
SOUVENIRS
vrines, etc. (fils aîné de Nicolas et frère de Robert
Antoine Joseph), fit en 1611 le dénombrement de sa
et mourut, au château de la
vicomte d'Haubourdin
Howarderie le 26 juin 1639 (1) ; c'est de lui que descendent tous les membres actuels de l'antique
et
noble maison du Chaslel de la Howarderie, la seule
de la Flandre wallonne qui
d'origine chevaleresque
existe et réside actuellement dans la région (2).
du Chastel de la HowarRobert-Antoine-Joseph
derie servit aux Archiducs Albert et Isabelle le rapde la terre et seigneurie de
port et dénombrement
Mouveaux le 19 août 1619 (3); il mourut le 4 novembre 1622 laissant de sa femme Jeanne de la
Croix, décédée en 1627, dix enfans entr'autres:
1° Jeanne du Chastel de la Howarderie, qui suit;
5° Marie, dame de le Ruyelle {à Flers) en 1628,
depuis professe au couvent des Pénitentes d'Armentières en 1632 (4) ;
cité après la descendance de
9° François-Robert,
sa soeur aînée, page 102, ligne 13 ;
10° André-Charles du Chastel de la Howarderie,
chevalier, seigneur de Beugnies, de Spiennes, de
Mouveaux et des Watelins, capitainede
cavalerie,
(1) Les toparques héréditaires des deux Howarderies, par
DELAHOWARDERIE
le comte P.-A. DUCHASTEL
; Péruwelz, 1880,
grand in-8°, p. 17,18, 19, 43.
(2) Trois autres familles chevaleresques, antérieures au
xive siècle et originaires de la Flandre wallonne, survivent
encore, mais elles ont quitté le pays ; ce sont les de Lannoy,
l
Malet de Coupigny et de Croix.
(3) ARCH.DÉP. DU NORD; Ch. des comptes, reg. 89-91,
fol. 77.
: Statistique féodale au Mélantois, p; 83,
(4) Th, LEURIDAN
DE LA FLANDREWALLONNE.
101
releva le fief de le Ruyelle après la mort civile de sa
soeur en 1632 (1) et mourut sans alliance à Mons en
1659 après avoir institué pour héritiers ses neveux
de Berlaymont (2).
X Jeanne du Chastel de la Howarderie, dame de
Spiennes en partie, née en 1607, mariée en 1629 à
Philippe de Berlaymont (3), chevalier, vicomte de
Heid, Sr de Borminville en 1657, issu de la célèbre
de Berlaymont
et glorieuse maison chevaleresque
dont l'origine remonte au xIIe siècle. Elle en eut
entr'autres enfans :
XI Charles-Winand
comte de Berlaymont, Sgr de
Borminville, de Mouveaux et (de la Cessoye à Attid'Oulches en 1704), marié à Aldegonde-Marguerite
tremont, qui le rendit père de :
XII Henri-Florent
comte de Berlaymont
(4 ),
Sgr de Spiennes, Beugnies et Mouveaux, qui vendit par contrat du 17 mai 1755 les seigneuries
de la
Cessoie et des Masures à Anne-Thérèse-Françoise
Le Mesre, veuve de Pierre-Romain-Joseph
Goude: Statistique féodale du Mélantois, p. 83.
(1) Th. LEURIDAN
(2) Les toparques héréditaires des deux Howarderies ;
1880, p. 43.
: fascé de vair et de gueules de six
(3) DE BERLAYMONT
pièces; cimier: un lion naissant tenant un pennon aux armes
de l'écu.
(4) Théodore-Antoine, comte de Berlaymont, seigneur de
Borminville, colonel au service du prince-évêque de Liège,
bourgmestre de Liège en 1763 (frère aîné d'Henri-Florent),
est auteur de la branche des comtes de Berlaymont-Borminville qui résident en Belgique.
25eANNÉE.—1885.
WALLONNE.—7.
FLANDRE
102
SOUVENIRS
il avait épouséà
Mons Anne-Françoise
man(l);
Potteau, dont il laissa un fils qui suit :
XIII Charles-Winand
comte de Berlaymont, Sgr
de Spiennes, Beugnies et Mouveaux, né vers 1731,
allié le 28 novembre 1780 à Marie-Thérèse, comtesse
de Glymes et du St-Empire, de laquelle il eut une
fille unique:
XIV Marie Henriette de Berlaymont, née à Spiennes en 1782, mariée à Ernest, comte de Glymes (2)
de Hollebecque et du Saint-Empire,
décédée en 1862
au château de Beugnies sis à Spiennes, laissant un
fils et deux filles (3;.
X François-Robert
du Chastel de la Howarderie,
chevalier, baron de Boussoit-sur-Haine,
Sgr d'Inglinghem, deMairieu, Apremont, Strépy, la Cessoie,
Steenbrugge,
Masure, Carnières (et des Watelins à
Esquermes en 1628), né en 1619, mourut le 24 décembre 1678; il avait épousé en premières noces
Anne Buireite, dont il eut entr'autres enfants :
du Chastel de-la Howarderie,
XI Robert-François
chevalier, baron de Boussoit-sur-Haine,
Sgr d'InCarnières, Strépy, (Mouveaux ?) et des
glinghem,
Watelins, né à Boussoit le 13 décembre 1658, vendit en 1692 le fief des Watelins à Martin Jacops,
Sgr de Vertain et d'Ascq, et mourut le 20 avril
(1) ARCH.DÉP. DU NORD; Ch. des comptes, portefeuille
coté 100, farde des rapports concernant Attiches.
: « d'azur, semé de billettes d'or, à la bande
(2) DEGLYMES
d'argent brochant sur le tout. »
: La Belgique héraldique ; Bruxelles, 1863,
(3) POPLIMONT
tome I, p. 546, tome IV, p. 453.
DE LAFLANDREWALLONNE.
103
1713. Il avait épousé en 1703 Anne-Marie de la
Hamaide de Chéreng, née en 1683 et morte à Boussoit le 28 juillet 1713, qui le rendit père de 4 enfants:
1° Charles-Léopold-Joseph-François
du Chastel de
la Howarderie,
chevalier, baron de Boussoit-surHaine, Sr d'Inglinghem, Apremont, Mairieu, Strépy,etc., mort célibataire le 30 août 1730 et inhumé à
Boussoit.
2° Marie-Catherine-Louise,
qui suit.
3° Anne-Jeanne,
dame de Mairieu, la Gl zoeulle,
morte le 14 septembre 1749.
4° Marie-Françoise,
dame d'Ingliughem,
d'Apremont, décédée le 22 février 1741.
XII Marie-Catherine-Louise
du Chastel de la
dame
Howarderie, baronne de Boussoit-sur-Haine,
de Strépy, Mairieu, Carnières,
etc.,
Apremont,
comme héritière de ses frère et soeurs auxquels elle
survécut, mourut le 27 octobre 1751, après avoir
épousé, le 8 juin 1728, Antoine Adrien Joseph de
baron de Fontaine-l'Evêque,
Rodoan, chevalier,
vicomte de la Carnoy, député de la Chambre de la
Noblesse des Etats du Hainaut, mort le 13 octobre
1756 (1).
De ce mariage, est issue une nombreuse et illustre
postérité alliée aux très nobles maisons de Mérode,
de Rouveroi (des barons de Pamèle), de Waziers-Wade Dam, etc.
vrin, de Roisin, de Brancas-Lauraguais,
(1) Les toparques héréditaires des deux Howarderies, par
le comte P.-A. DU.CHASTEL
DE LA HOWARDERIE
; Péruwelz,
1880, p, 44 et 45 (Extrait des Notices généalogiques tournaisiennes, par le même auteur; 3 vol. gr. in-8°).
104
SOUVENIRS
Le comte Paul-Armand
du Chastel de la Howarderie et du Saint-Empire-Romain-Allemand,
chevalier, né à Kain, en 1847, descend au 4e degré, de la
baronne de Boussoit, décédée en 1751, dernière descendante de la branche dite du Chastel d'Inglinghem,
et au xe degré de Jean Ruffault, trésorier-général
— Son
des finances de l'Empereur Charles-Quint.
comte du Chastel,
père Antoine-Armand-Joseph,
etc., né en 1808, mort en 1877, était le 5efils de : —
- Marie - Albéric,
Ferdinand-Ernest
Antoine
-Josephcomte du Chastel de la Howarderie
et du Saintsire et vicomte de la
Empire-Romain-Allemand,
chevalier,
Howarderie,
seigneur d'Aix-en-Pévèle,
etc., né en 1760, mort à Hollain en 1844, et
de Waziers-Wavrin,
derd'Alexandrine-Eugénie
nière
descendante
aînée
de l'illustre
maison
de Wavrin, née en 1769, décédée en 1814; — et
comte du Chastel,
petit-fils de Ferdinand-Eugène,
chevalier,
etc., sire et vicomte de la Howarderie,
etc., né à Lille en 1727,
seigneur d'Aix-en-Pévèle
décédé à la Howarderie
(1) en 1784,
qui avait
de
épousé en 1756 Adrienne-Catherine-Josephe
(1) D'après les conventions passées à Bruxelles le 18 novembre 1779 entre l'impératrice Marie-Thérèse et le roi
Louis XVI, le village de la Howarderie (près Mouchin), qui
contenait 416 bonniers et avait toujours fait partie de la châtellenie de Lille, fut cédée par le roi de France à la maison
d'Autriche en échange d'autres territoires situés sur la frontière respective des deux Etats. (Mémoires hist. et politiques
sur les Pays-Bas Autrichiens; Amsterdam, 1785, in-8°, t. I,
p. 285.)
DE LA FLANDREWALLONNE.
105
morte à
Rodoan, dite mademoiselle
d'Inglinghem,
Wetzlar (Allemagne) le 21 octobre 1794, — fille
de Rodoan et de Maried'Antoine-Adrien-Joseph
du Chastel de la Howarderie ,
Catherine-Louise
baronne de Boussoit, citée ci-dessus (degré xII).
PIÈCES
JUSTIFICATIVES
N° 1
Promesse de Jean Flament surnommé Rufaut et de
son fils Gilles, habitants de Tressin, de payer à
Guillaume Lecoq la somme de 60 sols tournois,
— 18 mars 1313 (n. st.)
Sacent tout cil ki cest escrit veront et oront ke
Jehans Flamenscon dist Rufaus de Tresin, et Gilles,
ses (son) fins (fils), doivent cescuns (chacun) comme
se propre dette por le tout à Willaume Lekok, u à
celui ki cest escrit a porteront lai homme lx. s. de
de tournoie de forte monnoie de que li detteur se
tienent bien à sols et à paijet en Tornai au ior de
Et se Willaumes
tout saint ki vient procainement.
li kos en faisoit coust u (ou) fret u despens u emprunt par le défaute de lor paiement rendre li doivent
parmi sen voir dit. Et si poroit Willaumes Li kos en
u cius ki cest escrit a porteroit lais hommes donner
sour les detteurs devant dis à quel segneur de tiere
u à quel ballui kil volroit le quint denier ke li dette
monte pour le sien faire avoir-diaus ; et ce quint
sont-il tenut de payer sans ces convenences amenrir
(amoindrir) de tout cou ont il assenés à aus et au leur
106
SOUVENIRS
à kan kil ont et aront partout. Là fu Jakemes Brande,
comme voirs-jurés, et Jehans li Rois, li drapiers, ki
connoist les parties corne autres hommes. Et si furent
les parties à cest escrit livrer l'an mil ccc et xij,xviij.
iors en marc.
(Archives de Tournai. — Fonds des actes divers,
layette de 1312.)
N°2
Promesse de Pierre Rouffaut et de son père Pierre,
habitants de Tressin, de payer à Gautier Lieppus
à le take, la somme de 50 sols tournois. — Février 1314.
Sacent
tout cil ki cest escrit veront et oront ke
Pieres Roufaus, lijouenes, et Pieres, ses (son) peres
(père), de Tresin, doivent cescuns comme se propre
dette et cescuns por le tout à Watier Lieppus Aletake u à celui ki cest escrit aporteroit lai homme. L.
sols de noirs tournois de forte monnoie à paiier en
Tornai do Pasques ki vienent procainement en 1 an.
Et se Watiers Lieppus, en faisoit coust u fret u despens, u emprunt par le défaute de lor paiement
rendre li doivent parmi sen voir dit sans ceste dette
amenrir et si poroit Watiers Lieppus u cius ki cest
escrit lais homme donner sor les detteurs devant dis
à quel segneur de tiere u à quel ballui u à quelle
iustice quil voirait le quint denier ke li dette monte
por le sien faire avoir d'iaus et ce quint sont-il tenut
de paiier avoec le dette devant ditte de tout convent
il assenet à aus et au leur menles (meubles) et à lors
cateus (biens mobiliers) à quant quil ont et aront
DE LA FLANDREWALLONNE.
107
partout; et Pieres Roufaus en doit Pieron, sen Père,
à quitter tout quitte sor (sur) le quint denier de don
et assenet en a à lui et au sien partout por la quitance. Là fu Jakemes de St-Quentin, comme voirjures, et Sohiers Debiernes, comme autres homme.
Et si furent les parties à cest escrit livrer l'an de
grasse m. ccc. et xiij le samedi devant le St-Piere
en féverier.
(Archives de Tournai. — Fonds des actes divers,
layette de 1313.)
N°3
Note sur le fief de Frelin et sur la famille bourgeoise
De Frelin.
Frelin était un fief vicomtier tenu de la salle de
Lille et sis à Fretin et Avelin (Th. LEURIDAN: Statistique féodale de la châtellenie de Lille, lre partie,
Mélantois, pag. 48).
Ce fief tirait son nom d'une vieille famille bourgeoise de Lille qui en avait eu la propriété au xive
siècle : cette famille s'éteignit à la fin du xvie siècle.
Jean De Frelin (alias Jehans[De Fier lin) , fils de
de Lille en 1352 et
Michel, releva sa bourgeoisie
donna le 7 mars 1373 (n. st.) au Comté de Flandre
Louis de Mâle le rapport et dénombrement de son
fief (alors innommé gisant à Fourmestrau ès paroisses de Fretin et Avelin. (Archives de Lille, 1er reg.
108
SOUVENIRS
aux bourgeois, fol. 58 verso. — Archiv. dép. du
Nord; fonds Muyssart, portef. no 13, à l'art. Fretin.)
Philippe De Fretin (alias De Fierlin), prêtre, héritier du précédent, vendit le fief de Frelin en 1384
à Jean Ruffault.
Michel De Frelin (alias Mikieulz De Fierlin), père
de Jean, avait relevé sa bourgeoisie de Lille en
1310; il était fils de Roger De Frelin bourgeois de
cette ville en 1280, mort avant 1310; et tous deux
avaient probablement possédé le fief cité ci-dessus.
N° 4
Rapport et dénombrement du fief de Frelin à Avelin
donné par Jean Ruffault au duc de Bourgogne le
2 juillet 1389.
Chest li rapors que je Jehans Ruffaux fay à très
» haut et puissant prinche Monseigneur le Duc de
» Bourgongne, conte de Flandres, d'un fief que ie
« tieng de lui de sa Salle de Lille, appellé le fief de
» Fierlin, gisans ès paroiche de Fretin, Lesquin et
» Avelin et ès parties d'environ; contenans sept
» bonniers et ung quartier de terre à hanable
» gisans en pluseurs pièches es dis terroirs, est
» assavoir : un bonniers gisans entre Fretin à Four» mestrau (1) joingnans à le terre Bliot Denis d'une
(1) Le hameau de Fourmestrau est situé sur la paroisse de
Frelin.
DELA FLANDREWALLONNE
109
" part et à le terre Olivier Vredière (1) d'autre part ;
» item ung bounier et demy gisans à le croix d'Ane" tières joingnans au chemin qui va de Seclin à
» Tournay, d'une part, et à le terre Thumas De le
" Croix d'autre part; item, xIII cens gisans entre
" Anetières et Fourmestrau
à le terre
joingnans
" Antoine et Martin Lachier (2); item, dix cens ou
» dit lieu ; item, dix cens oudit lieu joingnans au
" chemin qui va de Hechin à Anetiérpz, d'une part,
» et à le terre Antoine et Maitin Lachier, d'autre
" part.
" Item, contient mes dis fiefs (lisez- mondit fief)
» trente deux sols de rentes en argent ou environ "
" item un terrage courans seur trois bonniers de
" terre qui poet valoir quatre rasières de fourment
" par an ; item ay en mon dit fief pluseurs tenans
" qui me doivent les dictez rentes sur vIII bonniers
" de terre à hanable ou environ gisans ès dites
" paroichez tenus de my à cause de men dit fief.
" Item, ay en icelle quatre homme de fief qui
" tiennent de my leurs fiefs, des quels hommages
" avoec le grandeur de leurs fiefs et les services
» que eux me doivent à cause d'iceulx le déclara» tions s'enssuit :
(1) Bliot Denis et Olivier Verdière étaient bourgeois de
Lille.
(2) Tous deux étaient paysans du village de Fretin, quatre
ou cinq villageois du nom de Lachier, natifs de Fretin, achetèrent la bourgeoisie de Lille durant la période du xve siècle.
110
SOUVENIRS
» Premiers en tient ung fief (1) Thomas De le
» Croix, gisans en le paroiche d'Avelin, Ennevelin
» en Mélentois et ou terroir d'environ
contenant
» celui fief en terres à hanablez wit (huit) bonniers
» trois cens et demy ou" environ gisans en pluseurs
" pièches
Item, contient li dis fiefs trois rasières
" et demi de fourment, item six rasières et demie
» d'avaine six cappons ung agniel et demy, item
» quarante huit artisiens et xIII deniers maille et a
" venghe de r entez en argent par an ou environ,
" item a oudit fief pluseurs tenans qui doivent lez
« dites rentez sur noeuf bonniers xI cens de terre
" ou environ gisans es dites paroiches
item a
» en son dit fief deux hommes de fief, est assavoir :
" demiselle Jehenne De le pierre qui en tient ung
» fief contenant
ung bonnier et demy de terre à
» hanable gisans entre Frelin et Fourmestrau...
se
" lui doit li dis fiefs xxx sols de relief à le mort ; et
» l'autre fief tient Martin Lachier contenant vu cens
» de terre gisant entre Fourmestrau et Lesquin ....
» se lui doit trente solz de relief à le mort, et en
» justice tonte telle que a visconté appartient.
[2°] « Item, en tient de my ung fief Jaquemars
» Fourligniéz, fil de feu Jacquemon, appelle le fief
» de Warenghien
(2), gisans ès paroichez de Four(1) Ce fief était nommé en 1595 le fief de la Croix et ne
contenait plus alors que 7 bonniers 7 cens de terre, avec des
rentes sur 13 bonniers; il appartenait en cette année à Jean.
Levcau, bourgeois, demeurant à Lille.
(2) Le fief de Warenghien, noble tenement depuis rattaché
directement à la Salle de Lille au relief de 40 sols, fut acheté
par Eustache Herreng, échevin de Lille en 1552, 55, 58,
DE FLANDREWALLONNE
1 11
» mestrau, Avelin et ès parties d'environ, contenans
» quatre bonniers de terre à hanable ou environ en
» pluseurs pièches, c'est assavoir noeuf quartiers de
« terre ou environ en le valée de Warenghien join» gnans au chemin qui va d'Anetières à Vendeville...
" item vi quartiers de terre
Item contient li
» dis fiefs quatre rasières vug havot deux quargnons
» le quart et le xxIIIIe d'un quargnon de fourment ;
« item six cappons en enuiron, item chincq ouvelées
" ou enuiron, item III sols un deniers en argent,
" item y a ou dit fief 1 hoste : lesquelles rentes plui» seurs tenans doivent à cause de pluiseurs héritages
» tenus dudit fief gisans esdifes paroiches. Li quelz
commerçant en sayeterie sous la raison sociale Euxtasse
Herreng et compagnie, qui fut nommé l'un des deux mayeurs
de la vingtaine (de la sayeterie) les 1 novembre 1553, 56,58
et mourut à Lille le 24 août 1559. Allard Herreng, docteur en
médecine, second dis d'Eustache, hérita à la mort de son
père du fief de Warenghien, remplit un grand nombre de
fonctions dans le Magistrat de Lille (de 1575 à 1630)et décéda
âgé de 99 ans le 14 février 1641. Le fief de Warenghien passa
à la suite de plusieurs ventes dans la famille Ghesquiere de
Stradin qui le possédait en 1789.
Un grand nombre d'associations commerciales, le plus
souvent contractées entre parents, existaient à Lille au
xvIe siècle; nous mentionnerons entr'autres les établissements suivants cités en 1558 sous la raison sociale : « Hubert
» Deliot et compagnie ( commerçants en - sayeterie ) ; —
" Nicolas, Jehan De Fourmestrau, Antoine De Thieffries et
» compaignie; — Jaspart Coene et sa compaignie; — Gode» froy, Paul et Mahieu Du Bosquiel ; — MarieDeFourmes» trau, vesve de feu Jehan De Lobel, Jacques De Lobel son
» fils et compaignie, marchans de vins. » (Arch. dép. du
Nord. — Ch. des comptes, reg. côté B 1829.)
112
SOUVENIRS
" fiefs est demy lièges et le tient de my en justice
» toute telle que à visconte appartient et me doit x
" livres de relief à le mort.
[3°] " Item en tient ung fief Jehans Au patin dit du
» castillon, gisans en le paroiche d'Avelin, conte" nans ung quartier de terre (1)
se me doit
» li dis fief uns blans esporons de relief à le mort
con[4°] « Item tient le quatrième fief (2)
» tenans vI cens de terre ou enuiron : se me doit vns
" blans esporons de relief à le mort.
« Tout mon quel fief en le fourme et manière que
" devisez et déclairéz est chy dessus, je adveue à
» tenir de mon dit très redoubté Seigneur, de sa Salle
» de Lille-à dix livres de relief à le mort et en justi» che toute telle que à visconte appartient. Cestuy
» rapport fay-je tous jours par amendement sur con» dicion que se plus ou mains y avoit que déclairé
> n'est chy dessus si l'adveue-je.à
tenir de mon dit
" très redoubté Seigneur de sa dicte Salle. En tes» moing de ce j'ay cest présent raport scellé démon
" seel qui fu fais le 1Ie jour de julle l'an IIIe IIIXX et
» noeuf, "
(Archives dép. du Nord ; Chambre des comptes de
Lille, reg. côté 81, fol. xxvIII verso.)
(1) Ce fief innomméétait tenu en 1595par SimonBertrangles.
(2) Le nom du tenancier est laissé à indiquer sur le texte
original..— Ce fief appartenait en 1595 aux héritiers de Guillaume Trezel. — Plusieurs familles villageoises du nom
Trezel existent encore de nos jours à Fretin et à Avelin,
DE LA FLANDREWALLONNE.
113
N°5
Rapport de pluseurs fiefs donné par Jean Ruffault
aux commissaires du Duc de Bourgogne le 24
février 1390.
C'est li rappors que je, Jehans Ruffaus, fay à
les Commissaires
sages et honerables messeigneurs
commis et ordonnez de par mon très redoubté seigneur Monseigneur le Duc de Bourgongne conte de
Flandres sur le fait des rappors ordonnés
des
fiefs et nobles tenemens descendans de la Salle de
Lille, acquestés par non-nobles
Premiers, je tieng de no très redoubté seigneur
conte de FlanMonseigneur le Duc de Bourgongne
dres, de sa Salle de Lille un fief gisant en le paroche
d'Avelin et environs, contenant sept bonniers et un
quartier de terre ou environ, trente deux solz ou
environ, trente deux solz ou environ en argent et
quatre rasières de bled ou environ de rentez par an
que doivent pluseurs hosptez et tenans qui doivent
les ditez rentez, et quatre hommages de fief, justice
Si en
et seignourie tele que à visconte appartient.
doit-on dix livres de relief à le mort; et occupent
Pieres De le court, fieulx de feu Rogier, et demiselle
Marie, se femme, treze quartiers de terre du dit fief
dont ils doivent ghoir leurs vies durans et li darains
vivans du tout. Et si est le dit fief quierquié de deux
muis de bled verd à le vie de demiselle Caterine
Beghinette a le treffons Du quel fief je acatay de
1 14
SOUVENIRS
sire Philippe De Fierlin, prebtre, vIe de novembre
IIIIXXIII par l'octroy licence des Gens du Conseil de
DO très redoubté seigneur le Duc de Bourgongne
conte de Flandres, li quel (les quels) du werp faire
donnèrent mandement adréchans au bailli de Lille
contenant la forme qui s'ensuit :
« Les Gens du Conseil de nostre très redoubté
" seigneur
le Duc de Bourgongne
Monseigneur
" conte de Flandres, d'Artois, estans présentement
» à Lille au Bailli de Lille ou à son lieutenant : salut.
» Nous vous mandons, commettons de par ledit sei« gneur que de par lui et en son nom vous prenez
» et recepvez le werp et desmettement de sire Phi» lippe De Fierlin d'un fief tenu de nostre dit sei» gneur, descendant de sa Salle de Lille, gisant au
" terroir d'Avelin, contenant sept bonniers un quar" tier trente deux sols et deux rasières
de blé
» de rente par an ou environ, si qu'il dist. Et ou
" dit fief l'ahéritez bien et à loy selon coustume et
» usage du pays Jehan Ruffaut le fils non obstant
" qu'il soit bourgois. par ainsi qu'il ne soit ciers ne
" bastars, sauf en ce le droit de nostre dit seigneur
" et l'autrui : de ce faire nous donnons povoir et au" torité. Mandons aux hommes de nostre dit sei" gneur au quelx il appartient que à vous en se fai» saut obéissent et entendent diligemment. Donné à
" .Lille le xxixe j our du mois d'octobre l'an de grâce
» mil ccc IIIIXXquatre. Et estoient ainsi signe : Par
> Messeigneurs du Conseil, T. Gherbode. "
Par vertu du quel mandement je, le Xejour de novembre dessus dit, fu ahéritéz dudit fief à le querque
dessus déclairés.
(charge) et empeschemens
DE LA FLANDREWALLONNE.
11 5
Item, tieng-je de noble homme Monseigneur Jehan
de Barbenchon
chevalier, seigneur
(Barbencon),
d'Avelin, de sen fief qu'il tient de la halle de Fallempin, descendant de la Salle de Lille, un fief gisant à
Avelin en le rue de le Cauchie contenant en rentes
justichables par an xxIIII sols et I capon que doivent
pluseurs hosptes et tenans sur pluseurs terres et
héritages sistuéz en le paroche d'Avelin en le dite
rue ou enuiron. Et ay au dit fief toute justice tele
que a visconté appartient ; si en doit-on uns blans
wans (gant) de relief àle mort Et fu chilz (ce) fiefs
par moy acquesté à Jacquemart De Mierchin, fil de
feu Pieron, en l'an mil ccc IIIIXx.
Item, tieng-je dudit seigneur d'Avelin de sen dit
tenement un fief contenant un bonnier de terre à
hanaule ou environ, gisant en le dite paroce, six
rasières d'avaine quatre capons un havot et douze
deniez de rentez ou environ que doivent pluseurs
hosptez et. tenans, et justice tele que a visconte
appartient : si en doit-on trente solz de relief à le
mort; et fut par moy acquestéz au dessusdit Jaquemart De Mierchin en l'an IIIIXXdessus dit (1):
Item, tieng-je du castiel de Senghien (2) un fief
contenant troiz cens de terre ou environ gisans ou
terroir dudit Senghin à uns blans wans de relief ; et
lequel fu par moy acquis à sire Jehan Dou Fien,
prebtre, en l'an mil CCCIIIIXXet six.
(1) Tout ce paragraphe est rayé sur l'original et est accompagné de la mention ci-après portée en marge : « Royé et
vendu à Huart Quatresolz. »
(2) Sainghin-en-Mélantois.
1 16
SOUVENIRS
Et cest rapport fay-je sauf le plus et sauf le mains
et par ainsi
en bonne foy et tout par amendement
en soit faite ne porte ne ne puist porter
que
préjudice à moy ne a autre quelconque pour tamps
présent ou avenir ; en tesmoing de ce j'ay cest présent rapport fay et scellé de men propre seel le
xxIIIIe jour de février l'an mil ccc IIIIXX et neuf
(1390 n. s.).
(Au dos de ce rapport se trouvent inscrites les
mentions suivantes ;)
" Rapport Jehan Ruffaut. "
" Estimés les fiefs contenuz au blanc de ce pré" sent rapport à XLII rasières de blé qui font ni muys
" vu rasières à vIII livres le muy valent xxvIII livres
» xIII sols un deniers.
> Jehan Ruffaut, nommé au blanc, a fine (financé)
" à MessS les Commissaires
pour III fiefs contenuz
" au blanc pour la somme de xxIIII livres parisis à
« paier au recepveur de Lille ; fait le xvIII de février
" IIIIxx et onze, présens : Pacy et Tanerie. "
(Archives départementales du Nord; Chambre des
comptes de Lille, portefeuille côté 72, acte original sur parchemin dont le sceau a disparu.)
N°6
" Apointement
des
fait entre les Commissaires
" nouveaux acquests levez et Jehan Ruffault pour
» trois fiefs situez en divers endroits. » — 18
février 1392.
» A tous ceulx qui ces présentes
lettres
verront
DE LA FLANDREWALLONNE.
117
» Jehan de Pacy, conseillier et maistre des comptes
» de Monseigneur le Duc de Bourgongne
à Lille,
» Jaques De la tanerie, receveur, et Evrart Le Chie»vre, prevost. du dit lieu de Lille, commissaires
» ordenéz par le dit Seigneur par ses lettres données
» le IIIIe jour de février l'an mil ccc IIIIXXet neuf sur
» le fait des finances des acqués fais par gens d'église
» et personnes non nobles en fiefs nobles en la ville
» et chastellenie
de Lille et ès ressors depuis qua» rante ans en ça : salut. Comme
Jehan Ruffault
" nous a fait rapport de trois fiefs cy-aprês déclairés,
» c'est assavoir d'un fief tenu de nostre dit seigneur,
» de sa Salle de Lille, gisant en la paroiche d'Avelin
« contenant sept bonniers et 1 quartier de terre et en
» rentes trente deux solz parisis en argent et quatre
» rasières de blé que doibvent pluseurs hostes et
» tenans sur pluseurs terres qu'ils en tiennent : au
» quel fief appartient quatre hommages et justice et
» seigneurie
de viconté, et fut acquis l'an quatre
" vins et quatre
. (Suit la nomenclature
dus deux
» petits fiefs),
» Et il soit ainsi que depuis le dit rapport le dit
» Jehan Ruffaut soit venu pardevers
nous pour
» traittier et finer à nous des diz trois fiefs à aucune
» (certaine) somme, en nous requérant
que à ce le
» voulsissions recevoir.
» Savoir faisons que-nous, inclinans à sadite re» queste
avons reçue ledit Jehan Ruffaut à
» finance et traittié, considéré la valeur d'iceulx
" fiefs et tout ce qui faisoit à considérer pour la
25e ANNÉE,—1885,
FLANDRE
WALLONNE.—8,
118
SOUVENIRS
»
»
»
»
»
somme et pris de vingt quatre livres parisis monnoie de Flandres:laquelle je, Jaques De la tanerie,
receveur dessus nommé, ay eue et receue dudit
Jehan Ruffaut, m'en tieng pour content et bien
payé et en quitte ycellui Jehan et tous autres
» Donné à Lille soubz nos seaulz le xvIIIe jour de
» février l'an de grâce mil trois cens IIIIXXet onze.
(Arch. dép. du Nord; Chambre des comptes de
Lille, portefeuille côté 72, quittance originale du
droit de nouvel acquêt sur parchemin dont les
sceaux sont on partie brisés.)
N°7
Extrait du rapport et dénombrement du fief de Frelin donné le 26 septembre 1397par Jean Ruffault
après la mort de son père.
«Jehans Ruffaulx, fil de feu Jehan,» donne au duc
de Bourgogne, comte de Flandre, rapport et dénenibrement d' « ung fief " qu'il tient, « de sa Salle de
" Lille d dix livres de relief gisant ès paroisces de
" Fertin, Lesquin, Avelin et ès parties d'environ con•
" tenant sept bonniers et ung quartier de terre
La rédaction de cet acte féodal reproduit d'une façon
plus abrégée le dénombrement donné par son père
en 1389.
de ce fief sont les
Les trois premiers fendataires
mêmes que ceux cités dans l'acte de 1389 et le quatrième hommage est tenu par « Gillot Lachier, et con-
DE LA FLANDREWALLONNE.
119
" tient vI cens de terre gisans entre Fourmestmux
et
» Anetières. »
Jehans Ruffaulx termine ainsi son rapport : < Et
» est mes dis fiefs appelles le fief de Ferlin. En tes» moing de ce je ay cest présent rapport seellé de
» men propre seel fait et escript le xxvie jour de sep» tembre l'an mil trois cens quatre vings et dix
» sept. »
{Archives dép. du Nord; Chambre des comptes de
Lille, reg. côté 81, fol. vixxxiiii.)
N°8
Mention du serment de clerc de la Chambre des
comptes prêté par Jean Ruffault le 23 mai 1493.
Aujourd'hui xxiiie jour de may l'an mil nn° IIIIXX
et treze Jehannin Ruffault, fils de feu Jehan, fist en
vertu des lettres patentes du Roy (1) et de Monseigneur l'Archiduc Philippe, son filz en date du xxIIIIe
d'avril mil IIIIe IIIIXXet treze après Pasques le seret office de clere- des
ment pertinent de l'estat
comptes extraordinaire
expectant lieu (2) ordinaire
en ceste chambre ès mains de Messeigneurs desd.
comptes.
(1) Il s'agit ici de l'archiduc Maximilien d'Autriche, qui
prenait le titre de Roy des Romains, en qualité de prince
héréditaire de l'Empire germanique ; il était fils de l'empereur Frédéric IV.
(2) Le mot lieu signifie office ou place.
120
SOUVENIRS
lequel serment ainsy fait par ledit Jehannin
il a dit et décleré qu'il ne vouloit et n'enrecevoir ne joyr des droiz et proufiz qu'il
et vouldroit demander audit estat et office
desd comptes : ains y renonce jusques à ce
qu'il joyra de lieu ordinaire de lad. Chambre, selon
le contenu de sesd. lettres patentes.
Après
Ruffault,
tendoit
pourrait
de clerc
(Archives dép. du Nord; série B, registre aux mémoires de la Chambre des comptes de Lille,
années 1473 à 1501 (ancien M 24), fol. IXXXXvI.)
N°9
Mention de paiement de six mois de pension échus
le 4 octobre 1515 payés à Jean Ruffault.
A maistre Jehan Ruffault, aussi Conseillier et
commis sur le fait des domaine et
Trésorier-général
finance de mon dit seigneur [le Prince d'Espaigne,
somme
arcbiducd'Austriche,
Duc de Bourgoingne],la
de quatre cens trente neuf livres quatre solz dudit
et ordonnance que
pris, que, par le commandement
dessus, ledit Receveur général des finances luy a
baillié et délivré comptant pour semblable somme
que deue lui estoit, à cause de quarante huit solz de
deux gros ladicte monnoye le soit (sol) que Icelluy
seigneur, par ses lettres patentes du xxvie de mars
l'an xv° quatorze, a ordonné et octroyé et accordé,
prendre et avoir de luy de gaiges et pension par
chascun jour à cause de son dit estat de Trésoriergénéral, a en estre payé par les mains dudit Rece-
DE LA FLANDREWALLONNE,
121
veur-général des finances lors présent ou autre avenir et des deniers de sa recepte de demy an en
demy an par égale portion, à commencher le xve
jour d'avril de l'an xv° quinze et dès là en avant tant
que luy plairoit. Et ce pour demy an commenché
ledit xv° jour d'avril et finissant le xime jour d'octobre en suyvant ou dit an xve quinze où sont comprins incluz ixXXIII jours à l'avenant desd. XLVIII
solz parisis. Icy, par sa quittance vériffiée de l'ung
des Chiefz desdictes finances rendue, la somme de
IIIIe xxxxix livres nu sols
(Archives départ, du Nord; registre côté B 2242 :
compte de la recette' générale des finances de
Charles, prince d'Espagne, archiducd'Autriche, etc.
pour un an, du 1 janvier 1515 (n. s.) au 31 décembre 1515; fol. cxix.)
N« 10
Mention de paiement d'une gratification
de mille
livres accordée à Jean Ruffault (1516-1517.)
A maistre Jehan Ruffault, Conseiller et Trésorier-général des finances du Roy de Castille, etc.] la
somme de mil livres dudit pris de monnoie de
Flandres de XL gros pour 3a livre] que, par le commandement et ordonnance du Roy, ledit Receveurgénéral lui a bailliée et délivrée comptant pour semblable somme que deue lui estoit à cause de mil
semblables livres que icelluy seigneur Roy lui
avoit,- en considération des services qu'il lui avoit
122
SOUVENIRS
ou dit estat de Trésorier
faiz et faisoit journellement
et autrement en pluiseurs et diverses manières meisment que les gaiges à lui ordonnez pour ledit estat
de Trésorier qui est de grant charge n'estoient soufaux paines, traveil et dilifisans ne correspondans
gence qu'il lui convenoit journellement faire et avoir
à cause d'icellui estat, affin meismement de soy plus
honnestement
entretenir
ou dit estat, — ordonné,
octroyé et accordé prendre et avoir de lui de pension _
par chascun an, oultre et pardessus les gaiges ordinaires de quarante huit solz par jour qu'il avoit et
prenoit de lui à cause dudit estat de Trésorier
Et ce pour ung an commenchans le second jour de
juillet l'an mil cincq cens et seize et finissant le premier jour de juillet en suivant l'an xv° dix-sept. —
Pour ce icy par deux ses quittances vériffiées comme
mille livres.
dessus, cy rendues, lad. somme de
(Archives départ, du Nord ; registre côté B 2267 :
Compte du Receveur de la recette générale des
finances de Charles, roi d'Espagne, duc de Bourgogne et comte de Flandre, etc., pour un an du
1 janvier 1517 (n. s.) au 31 décembre 1517;
fol. vixxIIIverso.)
N° 11
Mention de paiement d'un an de pension échu
le 14 octobre 1517 payé à Jean Ruffault.
Au dit Maistre Jehan Ruffault la somme de huit
cens soixante seize livres dudit pris que, par le
DE LA FLANDREWALLONNE.
123
commandement et ordonnance
que dessus, ledit
lui a baillée et délivrée comptant
Receveur-général
—pour semblable somme que deue lui estoit à cause
de quarante huit solz de 11 gros que Iceluy seigneur
Roy lui avait ordonné octroyé et accordé prendre et
avoir de lui de gaiges par chascun jour à cause de
son dit estat de Trésorier-général
Et ce pour
ung an commenchant le xve jour d'octobre l'an
xvc seize et finissant le xIIIIe jour d'octobre ensuivant
l'an xvc et dix-sept : où sont comprins lesd. jours
includz trois cens soixante cincq jours que à l'advenant desd. XLVIIIsolz par jour valent lad. somme de
0 LXXVIlivres. Pour ce
icy par deux ses quittances
vIII
vériffiéss, comme dessus, cy rendues lad. somme de
vIII0 LXXVIlivres.
(Archives départ, du Nord; registre côté B 2267,
fol. vIXXIIII.)
N° 12
Mention de paiement d'une gratification de 1500
livres accordée à Jean Ruffault en 1546.
A Messire Jehan Ruffault, Sr de Neuville, chevalier, conseillier et naguaires (1) Trésorier-général
des finances de l'Empereur, la somme de quinze cens
livres dudict pris
que Sa dicte Majesté, par
ses lettres patentes du xxixe de mars quarante cincq
avant Pasques, lui avoit donné pour une foiz en ré(1) Jean Ruffault, étant décédé le 29 novembre 1546,
n'existait plus lors de la clôture de ce compte.
1 24
SOUVENIRS
compenses depluiseurs bons services qu'il avoit faitz
à Icelle Sa Majesté, dont n'est besoing autre déclaration estre faicte. — Et ce oultre et pardessus ses
Pour ce icy par sa quitgaiges et pensions
xv° livres.
tance cy rendue ladicte somme de
(Archives départ, du, Nord; reg. B 2460 (Recette
générale des finances) : Compte premier de Robert de Bouloingne, Conseiller et Receveurpour
général des finances de l'Empereur
neuf mois depuis le 1 avril jusqu'au 31 décembre
1546; au chapitre: «Dons et récompensesextraordinaires », fol. II0 XIII.)
N° 13
Acte de donation à l'église Saint-Etienne de Lille par
Jean Ruffault de 314 aunes de tapisserie de hautelisse et d'un < riche » drap d'or (31 juillet 1518).
A tous ceulx qui ces présentes lettres verront ou
orront Eschevins de la ville de Lille en Flandres,
salut : savoir faisons que aujourdhuy pardevant nous
comparurent en leurs personnes maistre Jehan Euf-fault, Sr de Neufville, conseiller et trésorier général
des finances du Roy catholicque, nostre Sire, ArchiDuc de Bourgogne,
de Brabant,
duc d'Austrice,
comte de Flandres, d'Artois, de Haynnau, de Hollande, de Zeellande, etc., en ses pays de pardeca,
d'une part ; Henry de Tenremonde, Philippe Morel,
Pierre Deleflye, Nicolas Morel, Pierre Cardon, et
Gilles Bridoul, margliseurs de l'église paroissiale de
St-Etienne en lad. ville de Lille, d'autre part.
DE LA FLANDREWALLOINNE.
1 25
Par lequel Sr de Neufville fut dit et déclaré que
pour l'amour, dévotion et affection qu'il a et porte à
ladite église où il a prins son premier sacrement de
baptesme et y a tousjours résidé comme il espoire
de faire encores en la fin de ses jours, et pour autres
bonnes et justes causes ad ce le mouvant, mesmement qu'il entend faire chose agréable à nostre
benoit Créateur de soy employer à son povoir que
lad. église soit honnourablement
décorée, adfin de
tant plus esmouvoir les paroissiens
de lad. église
présens et advenir à porter plus grant honneur, révérence et dévocion au Saint-Sacrement
reposant en
icelle église.
Il a, de sa bonne fiance et libéralle vollunté, donné
et transporté par ces présentes à lad. église SaintEstienne le nombre de quinze pièc es de fine tapisserie ouvrée de laisne et de soie qu'il a fait faire
propices pour tendre tout autour du ceur (choeur) de
lad. église ; èsquelles quinze pièces de tapisserie est
compriase, figurée et imprimée la vie et passion de
Monsr St-Estienne le martir, patron de lad. église,
contenans trois cens quatorze aulnes trois quartiers
demy de tapisserie ; et si a donné ung riche drap
d'or d'autel avec les gourdines
y servans de tastaf
vermeil : pour tendre-lad. tapisserie et mettre lesdits
draps d'or et gourdines en lad. église aux jours de
festes solempnelles
aux charges, devises et condicions cy-après au long déclairées.
Et premiers, pour la première fois lad. tapisserie
sera tendue en lad. église la veille de l'Invencion de
mondit Sr Saint Estienne second jour d'aoust en cest
126
SOUVENIRS
an quinze cens dix huit prochainement venant, et
destendue le quatriesme jour dudit mois d'aoust qui
sera le lendemain dudit jour St Estienne ; item, la
veille Nostre Dame, my aoust, pour y demourer
toute J'octave d'icelle Nostre Dame et jusques au
mardi ensivant; le jour de la dédicasse de lad. église
qui eschiet tost après lad. octave de Nostre Dame ;
item la veille de Toussains jusques au jour des âmes
après disner qu'elle sera destendue ; item la veille
de Noël pour y demourer jusques au lendemain du
jour des Roix; item le jour du bon vendredy après
disner pour y demourer jusques au lundy de Quasimodo; item sera tendue la veille de Penthecoste
item
pour y demourer jusques au jeudy ensievant;
la nuit du Saint-Sacrement
jusques au lendemain
des octaves dudict Sacrement.
Et quant aud. drap d'or, il sera mis aux nataux (1)
et
et aultres jours à la discrétion desd. margliseurs
du curé de lad. église.
Item que lad. tapisserie ne se pourra pendre ne
tendre à aultres jours que ceulx cy-dessus déclarez
pour quelque feste ou solempnité que on feist en
lad. église : réservé seulement que, se il advenoit
Contes et Comque ledit Sr Roy ou ses succeseeurs
tesses de Flandres venissent oyr la messe en lad.
église, lad. tapisserie y seroit pendue pour ce jour
seullement et pour chascun voyaige une fois et non
plus sans le povoir excéder.
Item, que lad. tapisserie, drap d'or et gouidines
(1) Jours nataux, les quatre nataux: Noel,Pâques, la Pentecôte et la Toussaint.
DE LA FLANDREWALLONNE
127
ne se pourront par lesd. margliseurs ne par leurs
successeurs à perpétuité vendre, donner, transporter
ne aliéner pour aliéner pour quelque affaire ou nécessité qu'il puist survenir à lad. église : et en icellui
cas led. Sr de Neufville, ses hoirs ou aians cause le
ou les deniers de ce
pourront ravoir ou reprendre
qu'elle seroit trouvée lors valloir.
Item que icelle tapisserie, drap d'or et gourdines
ne se pourra prester pour parer rues au Sacrement,
processions, entrées de Princes, Princesses, jeux de
passion, de vies de Sains, ou aultres festes sur la
paine que dessus.
Et pour ce que lad. rapisserie ne se peult tendre
ou destendre sans y faire paine et employer temps,
led. Sr de Neufville a donné et donne comme dessus
à lad. église la somme de quatre cens livres parisis,
de vingt gros la livres, pour en acheter seize livres
monnoie dicte de rente héritable au rachat du denier
; item ausd. margliseurs
vingt cincq deniers
pour avoir le soing et regard de lad. tapisserie et
estre présens ou l'un ou deux d'eulx du moingz à la
tendre et destendre et qu'elle soit bien eniretenue,
-et aussitost qu'il y auroit ung trou- ou autre impérance de le faire réparer à lad. charge de lad. église,
auront chascun an le jour de la dédicasse de lad.
église ung lot de vin de Beane (Beaune) de dix gros
qui se peult estimer à soixante solz parisis : et se le
vin est meilleur marchié ilz auront plus de vin, et
s'il est plus chier ilz en auront moingz
A la charge aussi d'un obit qui se célébrera chascun an en lad. église au xve jour d'octobre trente
128
SOUVENIRS
durans et à commencer au xve jour d'octobre
prochain venant qui est le jour que feu Jehan Ruffault, en son vivant père dudit Sr de Neufville,
rendy son âme à Dieu, et d'un autre obit pour l'âme
de demoiselle Jehenne de le Porte, mère dudit Sr de
Neufville, à dire à tel jour qu'elle rendra son âme à
Dieu, quarante ans durans et non plus
ont dit
Et lesd. margliseurs,
aussi comparans,
déclaré et recongneu que, tant en leurs noms comme
pour et ou nom de tous les paroissiens de lad. paroisse ilz en acceptant les dons dessusd. estoient
et furnisseprestz de eulx obliger à l'entretenement
ment de tous les points et articles cy-dessus au long
déclarez si avant, toutes voies que ad ce faire ilz
fuissent de par nous auctoriséz.
Savoir faisons que nous les choses dessusd. considérées et singulièrement
la bonne veulle (volonté)
et affection dudit Sr de Neufville en ceste partie et
que les devises et condicions par lui apposées en faisant les dons dessusd. sont toutes justes et raisonnables, Nous comme supérieurs gliseurs dessusd.
avons consenty
octroié et accordé,, consentons
octroions et accordons, par ces présentes, ausd. margliseurs de povoir accepter la dessusd. tapisserie,
drap d'or et gourdines aux charges et condicions
avant dictes
Ce fut fait le derrenier jour de juillet l'an mil
v cens et dix huit.
Ainsy signé sur le ploy : J. DELATHE.
(Archiv. dép. du Nord; fonds de la paroisse SaintEtienne à Lille, 1 carton, années 1290 à 1600.)ans
DE LA FLANDREWALLONNE.
129
N°14
Exemption du droit d'escars accordé à Jean Ruffault
par résolution du magistrat de Lille du 1 avril 1524
Appert par ledit passaige que le vendredi premier
8
de
xv
cloche
jour d'avril, jour
xxIIII en pasqueres(l),
en plaine halle, considéré les bons services et plaisirs fais à la ville par Messire Jan Ruffault, chevade l'Empelier, Sr de Neuville, Trésorier-général
reur, bourgois de Lille, et soubz espoir que encoires
fera, fut quittié audit seigneur de Neuville sur sa
requeste le droit d'escas qui poroit debvoir à la ville
pour avoir allié par mariage trois de ses filles à
hommes non-bourgois,
assavoir : l'une à maistre
Jan de Baufremez à qui il avait donné mil escus,
l'aultre à maistre Englebert van Dalle, conseiller du
Grand Conseil à Malines, à laquelle il a voit donné
un mil escus; et une aultre, paravant vefve de
maistre Philippes du Bacq, à Josse Wis, laquelle
avoit porté en mariage IIII mil v cens escus ;
portant lesd. portz ix mil v cens escus,
et le droit d'escas 11 mil 11cens IIIIXXlivres :
Demorant neantmoins
la ville en son entier se
(1) Le terme en pasquères signifie : dans la semaine de
Pâques. Lafête de Pâques eut lieu le dimanche 27 mars, premier jour de l'an 1524, suivant l'usage en coursavant la réforme
du calendrier par le Pape Grégoire XIV qui rendit une huile
datée du 14 février 1582, par laquelle il rétablit les équinoxes
dans leur état normal.
130
SOUVENIRS
ledit Josse estoit tenu en aucune chose à cause de
l'escas du port de sa femme d'en faire action et
poursuite, là où et quand bon semblera :
Pour ce icy ceste mémoire.
Par ledit passaige (procès verbal) du xIIIe de
may xve xxiiii.
(Archives municipales de Lille; compte de cette
villepour l'année 1524, au chap. des escassemens,
fol. XLII.)
Ne 15
" Admortissement pour messire Jehan Ruffault, Sr de
» Neufville, chevalier, trésorier-général
des fi» nances de vIIIxx livres de XL gros de rente par
» an pour la nourriture
d'un chappellain
et
» quatre petis enffans à faire certain saint ser» vice par luy fondé en l'église Saint Estienne à
» Lille : sans finance. » — (mai 1522.) »
Charles, par la Divine clémence, Roy des Romains et Empereur toujours auguste, Roy de Castille,] etc., savoir faisons à tous présens et advenir
avoir receu l'umble supplication de nostre amé et
féal chevalier, conseiller et trésorier-général
de noz
demaine et finance messire Jehan Ruffault, seigneur
de Neufville, contenant que, pour le salut et remède
des âmes de feux ses père et mère et autres ses
de la sienne et de ses successeurs, il
prédécesseurs,
a intencion de faire et fonder en l'église de SaintEstienne en nostre ville de Lille certain service
DE LA FLANDBE.WALLONNE.
131
divin ; et pour ce pourveoir à la nouriture et entretenement de ung chappellain et quatre petis povres
enffans qui feront ledit service et autres oeuvres
salutaires. Et oultre certaines grâces à lui pour ce
octroyées et accordées par nostre Saint Père [le
Pape) acquérir, donner et assigner à lad. Eglise la
somme de huit vings livres du pris de XL gros de
nostre monnoye de Flandres la livre de rente héritable et perpétuelle, chascun an, pour la convertir et
et accomplissement
à
employer au furnissement
perpétuité dudit service divin et autres oeuvres
pieuses et de miséricorde
Pour ce est-il que nous, les choses dessusdites
le bon zèle et affection
considérées, singulièrement
dudit suppliant à l'augmentation
du saint service divin, et les bons, grands et continuelz services que
dès sa jeunesse il nous a fais en pluiseurs estas et
offices tant en nostre Chambre des comptes audit
oudit estat de TrésorierLille comme présentement
général de nosd finances
Nous, à l'onneur et loenge de Dieu, nostre créateur, et en accroissement de sondit saint service, et
afim que Nous, noz prédécesseurs
et successeurs y
soyons participans
Nous, à icellui suppliant, inclinans favorablement
avons octroyé, consenty et acà sad. supplication,
il puisse acquécordé .... par ces présentes que
rir et acheter....
jusqu'à la somme de huit vings
en nette rente et revenue héritable....
livres....
que nous avons dès maintenant pour lors admortie
..
et admortissons....
132
SOUVENIRS
à noz très chier et
Sy donnons en mandement
féaulx les Chancelier chief et Présidens de noz Privé
et Grand Consaulx (conseils), Président et gens de
nostre Conseil en Flandres, les chief s de noz Finances, les Président et gens de noz comptes audit Lille,
Gouverneur, bailliz, preyost et receveurs aud. Lille,
Douay et Orchies et à tous noz autres justiciers, officiers et subjectz cui ce regardera présens et advenir
Donné en nostre ville de Bruges ou mois de may
l'an de grâce mil cincq cens vingt et deulx et de noz
règnes assavoir de ceulx des Rommains et de Hongrie le troisiesme et des Espaignes et autres le septiesme.
Ainsi signé par l'Empereur : le Conte de Nassou,
(Nassau), grand chambellan; vous le conte de Hoochstrate, chief des Finances (1) ; et le conte de Pontde Bourgoigne ; et autres
de-Vaulx, mareschal
présens : Dublioul (2).
(Archives dép. du Nord; 20e registre des chartes
enregistrées à la Chambre des comptes de Lille,
années 1518 à 1524, côté B 1615, fol. cxvi.)
(1) Antoinede Lalaing, seigneur de Montigny-St-Christophe,
d'Estrées et de Merbes, fut créé premier comte de Hoochstrate
par Charles-Quinten 1518; il mourut à Ganden 1540, son corps
repose sous un magnifique tombeau dans le choeur de l'église
de Hoochstrate. Le comté de Hoochstrate comprenait douze
villages; actuellement la petite ville de Hoochstrate (Hoogstraeten), située à 35 kilomètres d'Anvers, a une population de
2,480 habitants.
(2) Cette charte d'amortissement fut enregistrée à la
Chambre des comptes de Lille le 5 juillet 1522.
DE LA FLANDREWALLONNE.
133
N° 16
Lettres de fondation de la chapelle dite de Jésus érigée à Lille par Jean Ruffault : (cette chapelle fut
placée depuis l'an 1651 sous le vocable de NotreDame de Lorette). — 20 août 1535.
A tous ceulx qui ces présentes lettres verront ou
orront, Jehan Ruffault, chevalier, seigneur de Neufconseillier et trésoville, Mouvaulx et Lambersart,
rier général des finances de l'Empereur nostre sire,
salut. Savoir fay que comme puis aucun temps ença
les mayeur, esche vins et conseil de
messeigneurs
la ville de Lille sur la remonstrance et requeste à eulx
de par moy faicte me eussent accordé et octroyé de
povoir faire érigier et construire sur le chimentière
de léglise Saint-Estienne audict Lille au toucquet de
la rue Escremoise,où estoient inhuméz mes père, mère,
ave, proave, tritave et aultres de mes prédicesseurs,
une chapelle de trente-deux piedz de long et de seize
piedz de large endedens oeuvre, pour en icelle chapelle faire inhumer ma deffuncte femme et espeuse,
moy et mes successeurs quant il plaira à Dieu de les
Enssuivant
lequel
appeller de ce siècle mortel.
de ladicte
accord et après avoir oy les margliseurs
église, j'ay ladicte chapelle bien avant fait érigier et
construire et suis en intention de parfaire et achever
à l'honneur de Dieu et de son Église le plus honnou25e ANNÉE.—1885.
FLANDRE
WALLONNE
9.
134
SOUVENIRS
qu'il me sera possible. Et depuis lesdits
mayeur, eschevin et conseil considérant que la chapelle Nostre-Dame des Ardans reposant devant la
halle dudit Lille empeschoit fort au peuple et aux
arrivans et se vendans en
marchandises-venans.
icelle, tellement que pour le bien de ladicte ville et
estoit grancommodité de la chose publicque
de le faire mectre et transdement besoing
Et aussi pour ce que
porter en aultre lieu.
ladicte chapelle des Ardans estoit si très petite
que les pèlerins y affluans et venans faire leurs
dévotions n'y povoient avoir amples accès et retour
ne pareillement
en temps de vens,
pluyes et
naiges, y savoir sceurement célébrer les messes que
les bonnes gens, par dévotion y font faire, me eussent requis voulloir accorder et permectre que la
chandeille desdicts ardans et confrarie y estant fust
et transportée
en madicte chapelle.
(1) transmise
Surquoy meu de bonne et enthière dévotion envers
la benoiste vierge Marie et auxdicts chandeille des
ardans et confrarie, désirant aussi le bien, augmentation et embellissement
d'icelle ville de Lille, dont
je suis natif, j'ay accordé et consenti, consens et
eschevins et conseil
accorde que lesdicts mayeur,
puissent quant bon leur semblera faire mectre et
poser en ladicte chapelle ladicte chandeille des
ardans et confrarie d'icelle tout ainsi qu'elle est sur
le marchié devant ladicte halle au lieu et ainsi que
rablement
(1) Tous les mots en caractères italiques de cet engagement
sont soulignés dans l'acte original écrit de la main de Jean
Ruffanlt,
DE LA FLANDREWALLONNE.
,
135
par eulx et moy sera advisé ; laquelle chapelle paracheveray à mes despens de sorte que aucune chose
n'y restera à parfaire, à condicion que depuis qu'elle
sera ainsi parfaicte elle sera entretenue de couverture, verrières et aultres ouvraiges et réparations
nécessaires des prouffitz advenues et offrandes qui
se feront en icelle chapelle, sans que moy ou mesdits
hoirs en agent ou temps advenir aucune charge
demourant le bon desdicts prouffitz se aucun en y a
au prouffit du salve de ladicte église Saint Estienne.
Ce entendu toutteffois que seray tenu pour les fundations que j'ay intention y faire de funder et faire
icelles fundations que je
admortir souffissamment
en laquelle ne
ordonneray en madicte chapelle,
entends prendre et avoir nulle ne aucune jurisdiction et seignourie, fors seullement que auray pour
moy et mon anchien hoir masle ou femelle procédant du surnom de Ruffault la collation, présentation et disposition du chapellain qui fera le service
divin par moy ordonné en madicte chapelle, lequel
aura les clefz d'icelle chapelle saulf de la trésorie,
comme si auront les maistres et celluy ou celle
commis ou commise a recevoir les offrandes et aulmosnes qui se feront en icelle chapelle ; laquelle
sera nommée et dédiée la chapelle de Jhésus où moy
et mes successeurs à tousjours seront inhumez sans
en prendre congié ne licence desdicts de la loy ne
marglizeurs en payant les droix ordinaires de l'église.
Et pareillement que en temps de peste et maladie
l'on ne polra ordonner
ladicte chacontagieuse
pelle pour par les gens infectez y aller ne le souf-
136
SOUVENIRS
frir recevoir leurs sacrements, oyr
en aultre manière que ce soit. Et
que lesdicts mayeur et eschevins
decommectre les maistres d'icelle
le service divin, ne
est mon intention
auront l'auctorité
chapelle et confrarie, oyr, clorre, passer, accepter ou remectre leurs
comptes, les depporter et y en commectre aultres
touttes les foiz que bon leur semblera ; mais au
ou se fera
regard des comptes qui se renderont
recepte de ce que donneray pour mesdictes fundations seront à ce appelez moy et mondict hoir après
et i à toujours. Et au
mon tres pas perpétuellement
surplus en tout et partout auront mayeur et eschevins toutte telle auctorité comme de tout temps ilz
ont eu en ladicte chapelle sur le marchié. Et si seront
lesdicts mayeur et eschevins tenuz de moy baillier
leurs lettres en bonne et ample forme èsquelles ces
promesse et
présentes seront insérées, contenant
obligation de de leur part furnir et entretenir à
toujours touttes les choses dessusdictes sans jamais
aller au contraire.
Et selon ce j'ay aussy promis
pour moy et mesdicts hoirs de furnir et accomplir
tout ce que cy-dessus est déclairé. En tesmoing de
de mon seing manuel
ce j'ai signées ces présentes
et y mis mon séel le vingtiesme jour d'aoust l'an
mil cinq cens trente cinq.
(Signé) Ruffault.
Pièce en parchemin,
sceau perdu.
DE LA FLANDREWALLONNE.
137
(Au dos). Lettres de la fundacion de la chappelle
ou chimentière Saint-Estienne, monsseigneur maistre
Jehan Ruffault.
N° 17
« Lettres de consentement
et permission
par
» l'Empereur à MessireJehan Ruffault, chevalier,
» seigneur de Neufville, tr ésorier-général des fi» nances, de pouvoir employer sur et en tant moins
» de elx florins carolus de rente héritière, que par
» aultres lettres-patentes a esté admorty en biens et
» revenu hors fief,arrière-fief et seigneurie et justice
» au prouffit des mambours et gouverneurs de la
» chappelle que ledit seigneur a fait édifier sur le
» chimentière de l'église paroissiale
St-Estienne
» en Lille, ung fief qui se comprend en une disme
» en la paroisse de Ronck tenu de la seigneurie
» de Roubaix, en valeur de IxIX IIII livres de xl
» gros par an : nonobstant que ce soit un arrière» fief, tenu de Sa Majesté, en payant de recon» gnoissance à la recepte de Lille un florin caro» lus de rente perpétuelle (5 décembre 1542). »
Charles, etc. A nos améz et féaulx les Président
et gens de noz Comptes à Lille, salut et dilection.
De la part de nostre amé et féal conseillier messire
Jehan Ruffault, chevalier,
seigneur de Neufville,
de noz finances, nous a esté exposé
trésorier-général
ans il nous a
comment par l'espace de cinquante-deux
138
SOUVENIRS
servy et Messeigneurs noz très nobles prédécesseurs,
dont Dieu ayt les âmes, assavoir en notre Chambre
des comptes à Lille en tous les estatz d'icelle successivement l'ung après l'autre depuis le plus petit
jusques au plus grant l'espace de vingt-six ans, et
au dit estat de trésorier autres vingt-six ans : qui
font lesd. cinquante-deux
ans.
Et pour recongnoissance
des honneurs et biens
qu'il en peult avoir euz et receuz, meu de dévocion
et du consentement de nostre Sainct Père (le Pape) et
de nous, fait édiffier au chimentière de l'église paroichialle de Sainct-Estienne
en notre ville Lille, certaine
et y fondé ung chappellain
et
chapelle
quatre petis povres enffans pour y faire chascun
jour de l'an certain service divin à perpétuité et prier
pour les âmes de ses feus père et mère et autres ses
de lui et de ses successeurs.
prédécesseurs,
desd.
Et, pour furnir au vivre et alimentation
chappellain, petis enfans et autres nécessitez, a eu
intention et vouloir de le dotter de la somme de cent
soixante florins tarolus de rente perpétuelle admortie oultre et pardessus les fruits de la coustrie de
lad. église annexée par nostredit Sainct-Père
à ladicte chappelle extimée en porte à cent desd. florins
par an. Laquelle rente de cent soixante florin s, nous
pour estre participant ausd. prières, avons consenty
et accordé audit exposant de povoir acquérir en
nostre pays de Flandres et chastellenye
dudit Lille
en biens fonsiers hors fief, rière-fief et justice comme
peult apparoir plus à plain par noz lettres patentes,
DE LA FLANDREWALLONNE.
139
sur ce dépêchées vériffiées et par vous intérinées,
données ou mois de may l'an mil cinq cens et vingtdeux derrenier passé.
Or, est-il, que ledit suppliant, qui est desjà fort anchien de soixante-unze ans, a grand désir de en sa
pleine vye effectuer et asseurer la dicte fundation ne a
jusques à ce jour sceu bonnement trouver biens ou
terres, rentes ou soubz rentes fonsières pour doter la
dicte fundation ; et à ceste cause désireroit de donner et accorder aux gouverneurs
et ministres, qu'il
a choisy et choisira pour avoir regard sur ladicte
fundacion, certaine disme à luy appartenant gisant
en la paroisse de Ronck estimée à quatre vings
quatre florins carolus par an.: qui est ung arrièrefief sans nulle justice ne seigneurie, tenu du seigneur de Roubaix lequel a esté content de consentir
que lad. chappelle en soit saisie.
Ledit exposant nous a très humblement supplié
il nous
que prenant regard à ce que dit est....
plaise de luy accorder nos lettres patentes et par
icelles vous mander de recevoir et employer lad.
disme en lad. valeur de vingt quatre florins par an
sur led. admortissement de cent soixante florins par
an
nonobstant que ce soit arrière-fief contraire
ausd. lettres d'admortissemeni.
Pour ce, est-il, que les choses dessud. considéà l'intencion et
favorablement
rées. ... inclinans
bonne volenté dudit exposant, afin que sad. fondacion
à
asseurer pour estre entretenue
soit deuement
par
toujours, Nous vous mandons et enjoingnons....
140
SOUVENIRS
ces présentes que vous recepvez et admettez....
ledit exposant à bailler et employer lad. disme sur
lesd. cent soixante livres de rente
Donné en nostre ville de Bruxelles le vmejour de
décembre l'an de grâce mil cincq cens quarante deux,
de nostre empire le xxIIIe et de noz règnes de Castille
et autres le xxvIIe
Ainsi soubscript: par l'Empereur, La Royne-régente (1) etc. ; le seigneur de Molembais (2) chief;
messire Hugues de Gramez, seigneur de Wingene,
chevalier ; et maistre Nicaise Claissone, commis des
finances, et autres présens.
(Signé :) Verreyken
(3).
Et sur le dos : Consenty par les Chief et commis
des demaine et finances de l'Empereur
(le 23 avril 1543).
(Arch. dép. du Nord ; B 1619, 24e reg. des chartes
enregistrées à la Chambre des comptes de Lille,
années 1542 à 1549, fol. Ix.)
(1) Marie d'Autriche, soeur de Charles-Quint, royne douagière de Honguerie, régente et gouvernante ès Pays de
pardeca.
(2) Philippe de Lannoy, seigneur de Molembaiset de Solrele-Château, chevalier de la Toison d'or, chef des finances de
l'Empereur, mourut le 12 décembre 1543.
(3) Ce mandement fut enregistré à la Chambre des
comptes de Lille le 8 mai 1543, de même que les lettres
d'amortissement données par Pierre de Verchin, seigneur de
Roubaix, etc., datées du 23 avril 1542.
DELA FLANDREWALLONNE
141
N° 18.
Note sur la famille
de Jean Sarrasin.
hoste ou
Jean Sarrasin,
fils d'Antoine Sarrasin,
située sur le
hôtelier de la Taverne du Chaudron,
grand marché d'Arras, et de Marie Depoix, naquit
en cette ville, paroisse Sainte-Croix,
le 20 juillet
1539. Il entra novice à l'abbaye de Saint-Vaast
d'Arras, le 29 mai 1556, alla à Paris faire sa philosophie, puis retourna à Louvain pour étudier la
il fut ordonné prêtre le 20 septembre
théologie;
en 1577, puis
1561, nommé abbé de Saint-Vaast
conseiller d'Etat du roi Philippe II et finalement
de Cambrai en 1596. Jean Sarrasin
archevêque-duc
jouissait d'une très haute situation à la cour de
Madrid et y menait grand train ; J. Scohier. chanoine de Tournai, qui vivait à la même époque,
écrivit les lignes suivantes à son sujet : Il fut en
» Espaigne et feit annoblir son frère et ses beaux» frères ; il chevaulchoit ordinairement
à 30 che" vaulxmoreaulx
(arabes) ». — « Chrestien Sarra» sin, chausséteur (marchand de lainages) de son
» mestier en la ville de Lille, ayant suivy son
" frère damp Jean en Espaigne,
fut faict chevalier
" et reccu l'accolade du Roy Philippe II (lors de
son passage à Lisbonne le 10 juin 1582) ». Les lettres
patentes de chevalerie qui furent accordées en 1582
142
SOUVENIRS
au même Chrétien Sarrasin , seigneur d'Allennes
relatent qu'il s'était trouvé et signalé au siège de
Navarin en Moree, à la prise de Thimen en Barbarie,
au siège de Tournai et devant Cambrai, et qu'il avait
toujours vaillamment et fidèlement servi le Roi.
Chrétien Sarrasin arriva rapidement
à la fortune
et aux honneurs , il avait acheté la seigneurie
d'Allennes-les-Marais
avant 1582, puis la seigneurie
d'Annesin, ensuite celle deVillers-Buteux(à
Lompré
lès-Lille, tenue de la baronnie de Cysoing) que lui
vendit Marguerite de Lille, comtesse de Bucquoy,
mère de célèbre comte de Bucquoy, généralissime
des armées de l'empereur Ferdinand II. Chrétien
Sarrasin devint bailli de Lille en 1593 ; à cette date
il était qualifié seigneur de Lambersart par suite de
la cession que son frère lui avait fait de cette seigneurie ; il épousa en lres noces Antoinette Le Vasen 1600, et en"
seur, fille du Sgr de Valhuon,décédé
2e' noces en juillet 1601 Jeanne de Le Flie, fille du
Chrétien Sarrasin
transmit la
Sgr de Moriensart.
seigneurie de Lambersart à son fils Jean mort avant
1620 et à son petit-fils Chrétien Sarrasin, chevalier,
décédé en 1659; puis cette seigneurie passa par
suite de ventes jusqu'en 1789 dans trois ou quatre
familles.
N° 19.
« Esclissement de la terre et seigneurie de Mou" vaulx et Lambersart, tenue en un seul fief de la
" Salle de Lille, en trois divers fiefs : l'un la sei-
DE LA FLANDREWALLONNE.
143
" gneurie de Mouvaulx,
l'autre de Lambersart et
» le IIIe de la Motte de Rayneval
(1 mars 1570,
" n. st.). »
Philippe, [par la grâce de Dieu, Roy de Castille;
de Léon, d'Aragon,
des Deux-Siciles,
de Hierusaleni, de Portugal,] etc.
Le
De la part de noz biens améz Alexandre
et Franchois de
Blancq, escuier, sr de Meurchin,
Bauffremez, aussy escuier, sr dudit lieu, curateurs
commis aux personnes
et biens de messire Jehan
Ruffault. chevalier, Sgr de Mouvaulx, Lambersart
et Neuville, etc., Nous a esté remonstré
comme
et obligations
pour furnir aux grandes
charges
èsquelles ilz trouvent estre tenu ledit Sr de Mouvaulx par cours de rentes excédans iceulx grandemeut
le revenu annuel des biens dud. Seigneur,
iceulx
Remonstrans sont contrainctz de vendre la plus same
et notable partie des biens d'iceluy Sr, et entre
aultres par ties la tere et seigneurie de Mouvaulx et
Lambersart estant tenue en un seul fief de nostre
Se comSalle de Lille à dix livres de relief
prendant lad. terre seigneurie de Mouvaulx en deux
villaiges à clochier
appellez l'ung Mouvaulx et
l'un de
l'aultre Lambersart,
distans trois.lieues
l'aultre
Et combien que lesd. Remonstrans trouvent que serait le plus grant prouffit dudit Sr de
Mouveaulx par trois ou quatre marchiéz, toutesfoiz
faire sans nostre
ilz ne pourraient convenablement
congié et licence spécialle obstant (à cause de) ceren nostred.
taine coustume généralle
observée
144
SOUVENIRS
Salle de Lille, disposant que « ung fief ne se peult
» esclisser ou des membrer n'est (si ce n'est) par le
" consentement du seigneur dont, il est tenu, t
Savoir faisons que Nous, les choses dessusd, considérées et sur icelles eu l'advis premier de noz
améz et feaulx les Gens de nostre Chambre des
comptes audit Lille, et en après des Chiefz, trésorier-général et commis de noz domaine et finances,
à la supplication et reinclinans favorablement
queste desd. Srs de Meurchin et de Bauffremez,
supplians, leur avons, par la délibération de nostra
très cher et très amé cousin chevalier de nostre Oren
et capitaine-général
dre, lieutenant-gouverneur
Pays de par deça le Duc d'Alve, marquis de Coria,
octroyé, consenti et accordé, octroyons, consentons
et accordons Que, en la qualité susdicte, ilz puissent
esclisser et desmembrer
lad terre de Mouvaulx et
Lambersart présentement tenue de nostred Salle de
Lille en ung seul fief comme dit est en trois divers
fiefs:., assavoir :
Le premier pour retenir le nom et tiltre de Sr de
Mouvaulx, soy consistant en villaige avec les homse cueillans annuelmaiges et rentes seigneurialles
lement selon les briefz dud. Mouvaulx , lesquelles
rentes portent par an vingtz muydz, trois quareaulx
son relief aux Che(de) fourment ou environ,payant
valiers de St-Jehan de Jhérusalem
à l'accôustumé.
Le second en uug aultre fief, terre et seigneurie
de Lambersart, soy consistant aussy en ung villaige
avec les hommaiges
et rentes seigneurialles
y
appendans que de tout temps se sont levées soubz le
DE LA FLANDREWALLONNE.
145
nom dudit Lambersart et ayans briefz à part portans
à deux cens soixante six rasières deux careaulx de
bled froment ou environ, item trente-six rasières de
soubz-rente que doit le molin (moulin) du Busquet,
item quatre cens huit rasières ung havot trois careaulx d'avoine ou environ, item trois cens six chappons ou environ, et en argent huyt livres deux sols
dix deniers parisis, oultre deux quartz XIIe et IIIIXX
XVIe d'une poulie: le tout par an.
Et le troisième en ung aultre fief nommé la maison et censé de le Motte dit de Rayneval avec le droit
de présentation de la chapelle y estant gisante en la
paroiche dudit Lambersart, contenant parmi le Heu,
motte, fosséz, sengles, jardins, prez, bois et terres
à labeur le nombre et quantité de douze bonniers
d'héritage ou environ, avec aultres huyt bonniers de
fief ou environ gisans en la paroisse du Quesnoysur-le-Deusle, y comprins les rentes seigneurialles
y appendans portans à cent six rasières trois careaulx et huytiesme d'ung careau d'avoine par an;
ensemble dix huyt cens de pret gisant au pont de
Frelenghien.
Toutes les quelles rentes seigneurialles
se prensur pluisieurs
dent et cueillent annuellement
héritaigesen tenuz; lesquelles doibvent à la mort double
rente de relief et le dixiesme denier à la vente, don
ou transport.
en oultre que lesd.
Leur octroiant et consentant
et desmembréz
trois fiefz ainsi esclisséz
comme
dessusdiz, puissent et pourront vendre au plus grant
prouffit dudit messire Jehan Ruffault et l'en: deshé-
146
SOUVENIRS
riter et adhériter iceulx acheteurs desd. trois fiefz
et chascun d'eulx
les tenir de Nous, à cause de
nostred. Salle de Lille
et en payant à nostre
prouffit pour droict de relief desd. deux derniers
fiefz dix livres parisis chascun et le xe denier à la
vente, don ou transport
Donné en nostre ville de Bruxelles le premier jour
de mars l'an de grâce mil cincq cens soixante neuf...
Sur le reply estoit escript : Par Le Roy, Le duc
les seigneurs de Bard'Alve, gouverneur-général,
laymont et de Noircarmes (1), chiefz, messeigneurs
des finances, et
Gaspar Schetz, trésorier-général
aultres présens.
(Cette lettre patente fut enregistrée au Bureau des
finances du Roy nostre sire le 20 mars 1569 (v. st.)
et à la Chambre des Comptes de Lille le 12 juin 1570.)
(Archives dép. du Nord; Chambre des comptes de
Lille, registre des chartes côté B 1625 (années
1195 à 1574), fol. XLV.)
(1) Philippe, seigneur de Ste-Aldegonde, Noircarmes, Wisques, Selles, .Genech, Bourghelles, Avelin, etc., chevaliercommandeur de l'ordre militaire d'Alcanlara, général des armées
II, conseiller d'Etat, grand Bailli du Hainaut,
du roi Philippe
gouverneur de Valenciennes et de Tournai, défit les Gueux.
au combat de Lys-lez-Lannoyle 29 décembre 1566 et les mit
dans une déroute complète ; ils laissèrent 1500 des leurs sur le
champ de bataille : 20 canons de campagne et 15 bannières
servirent de trophée à la victoire. Ce grand hommede guerre
mourut en mars 1574 des suites de ses blessures ; il avait
épousé Bonne de Lannoy, dame de Maingoval,Rieulay.Iway,
Bugnicourt, Villers-au-Terre, petite nièce du vice-roi de
Naples.—La vénérable et très noble maison de Ste-Aldegonde,
originaire de la région de St-Omer et dont les souvenirs chevaleresques comptent près de 700 ans, existe encore actuellement.
DE FLANDREWALLONNE.
147
APPENDICE
Une autre famille RUFFAULTde la petite bourgeoisie de Lille, existait en cette ville au xv° siècle et au
du svie ; bien qu'elle resta dans
commencement
l'obscurité, nous en donnons ici quelqnes degrés.
I. Colard ou NICOLAS RUFFAULT, mourut avant
1443, laissant nn fils qui suit :
II. Mahieu ou MATHIEURUFFAULT, acheta la bourgeoisie de Lille en octobre 1443 (1) et mourut avant
1484, laissant de sa femme Jehenne Du Bosquiel (2)
1° Mahieu Ruffault, cité ci-après.
2° Jeanne Ruffault,
mentionnée
ainsi que son
père et sa mère dans un acte de 1449 (3).
3e Catherine Ruffault
4° Jehan Ruffault, bourgeois de Lille par raccat
ou relief du 26 août 1495 (4), fit acquisition en 1504
à Alard de la Porte, fils d'Alard, d'une maison sise
à Lille (5).
MUNICIPALES
DELILLE-: 2e registre aux bour(1) ARCHIVES
geois, fol. 110 verso.
DELAVILLEDETOURNAI
: manusc. n° 223
(2) BIBLIOTHÈQUE
« Miroir armoriai par Creteau», tome II, fol. 77.
DEBOURGOGNE,
A BRUXELLES
: n° 735, ma(3) BIBLIOTHÈQUE
nusc. de VOET,fragm. tom. 2. fol. 217.
DE LILLE: 2° registre aux bourgeois,
(4) ARCH.MUNICIP.
fol. 78 recto.
DEBOURGOGNE,
A BRUXELLES
: n° 735, ma(5) BIBLIOTHÈQUE
nusc. de VOET,fragm. tom. 2, fol. 217.
148
SOUVENIRS
III. Mahieu ou MATHIEU RUFFAULT, boulanger à
Lille, releva sa bourgeoisie de cette ville le 22 juin
1484 (1) et mourut avant 1510. Il laissa deux fils
légitimes.
1° Philippe Ruffault, bourgeois de Lille par relief
du 28 novembre 1510 (2).
de
2° Jehan Ruffault qui releva sa bourgeoisie
Lille le 30 octobre 1516(3).
sur
Nous traçons quelques notes supplémentaires
du nom RUFFAULT de diplusieurs personnages
verses origines qui habitèrent Lille, Douai et Valenciennes.
Colard où NICOLAS RUFFAULT, domicilié à Valenciennes en 1378, décédé avant 1430, fut père de
deux fils légitimes :
1° Piérart
ou PIERRE RUFFAULT, né à Valenciennes, âgé de 52 ans en 1430, acheta le 12 décembre 1428 à la ville de Tournai une rente viagère
de six couronnes à sa vie et à celle de son frère
Mahieu sur cette dernière ville et en décembre 1430
une autre rente viagère à sa vie et à celle de son
neveu Jean Ruffault, âgé de 26 ans.
DELILLE: 2e registre aux bourgeois,
(1) ARCH.MUNICIP.
fol. 113 recto.
DE LILLE: 2e.registre aux bourgeois,
(2) ARCH.MUNICIP.
fol. 140 verso.
DE LILLE: 3e registre aux bourgeois,
(3) ARCH.MUNICIP.
fol. 61 recto.
DE LA FLANDREWALLONNE.
149
2° Mahieu ou MATHIEU RUFFAULT mourut ainsi
que son frère Pierre et Jean Ruffault dans la période de 1437 à 1447 (1).
Voet reposant à la
Un manuscrit du généalogiste
à Bruxelles
de Bourgogne
Bibliothèque
(fonds
Goethals, n° 735, tome 2, fol. 217) porte la note suivante : « Jean Ruffault, craissier, fils de feu Jean ;
» Marguerite De Laubel, sa femme ; Mahieu et Ber» tholet Ruffault, enfans dudit Jean qu'il eut de
» feue Catherine Danssette, jadis s'espeuse : 4595, »
craissier (ou graissier),
Cet autre Jean Ruffault,
devait demeurer à Lille et était probablement parent
de Jean Ruffault, l'un des ancêtres du trésorier
de cette ville
général et qui acheta la bourgeoisie
en 1379.
I. Jaquemart ou JACQUESRUFFAULT,parmentier,
natif de Sainghin-en-Mélantois
, acheta la bourgeoisie de Lille le 23 octobre-1403 (2). C'est sans
: Cartulaire des rentes vendues
DETOURNAI
(1) ARCHIVES
par la ville de Tournai : registre de l'année 1428, fol. 48,
verso, et reg. des années 1429 à 1434, fol. 3 et 21 ; —
Comptes de cette ville, années 1437 et 1447, aux chap. des
cours de rentes à l'échéance du mois d'août.
DE LILLE: 1er reg. aux bourgeois tenu
(2) ARCH.MUNICIP.
en duplicata, fol. IIIIXXvIII.)
25e ANNÉE.—1885.
WALLONNE.-—10.
FLANDRE
150
SOUVENIRS
de Jacot
doute lui qui est cité sous la désignation
Ruffault, fils de Jean, fils de Pierre, dans une autre
note tirée du manuscrit de Voet (tome 2, n° 735),
conçue en ces termes : « Jean Ruffault. fils" de feu
Pieron; Jacot Ruffault, son fils . 1392. "
II. Jaquemine ou JACQUELINERUFFAULT, (laquelle
était suivant toute apparence fille du précédent ?) ,
épousa 1e Christophe Henneron, natif de Pont-àVendin (fils de Gilles, mort avant 1417), qui acheta
la bourgeoisie de Lille le 15 mai 1417 et fut nommé
de cette ville le 1 novembre
l'un des huit-hommes
1419 et gardorphène le 1 novembre 1424 et 1425 :
il était en 1421 mandataire de madame de Rosimbois
(mère du chevalier Jean de Rosimbois, seigneur de
de la Flandre walFromelles, qui fut gouverneur
lonne de 1467 à 1479) (1).
Jacqueline Ruffault se remaria avec Jean Henneron ou Hanneron (fils de Thomas, mort avant 1432),
qui acheta la bourgeoisie de Lille en octobre 1432 et
se trouva cité ainsi que sa femme dans un acte
contracta en 1453 une
de 1445 (2). Jacqueline
3° alliance avec Jean Géry, non bourgeois de cette
ville, et paya alors en' sa qualité de bourgeoise de
Lille 40 sols à la ville pour le dr oit d'escars sur
DELILLE: 2e reg. aux bourgeois, f° 15
(1) ARCH.MUNICIP.
recto ; Beg. aux papiers de la Loy de la ville de Lille; Compte
de cette ville, année 1421, au chap. des Escassemens.
(2) Manusc, de Voet et 2e reg, aux bourgeois.
DE LA FLANDREWALLONNE.
151
les apports de son troisième mariage (1). Son
fils Gilles Henneron ou Haneron, né du 1er mariage,
de Lille le 3 mai 1476 (2) et
releva sa bourgeoisie
ne paraît pas avoir laissé de postérité.
I. ANTOINERUFFAULT, concierge ou chepier des
prisons de la prévôté de Lille en 1489 (3), mourut
avant 1540; il eut de Jeanne Thibaut lors non mariée, une fille naturelle qui suit :
JEANNE RUFFAULTfut légitimée par lettres
Charles Quint données à
patentes de l'Empereur
Gand en mai 1540. Ces lettres furent accordées
" à l'umble supplication de lad. Jeanne Ruffault
" contenant comme lad. suppliante se soit toujours
» et
" bien honnestement
conduite et gouvernée
« à venir aux successions de ses dits
" l'autorisent
" père et mère. (4)
II.
NICAISERUFFAULT, « archier, non clercq, natif de
admis à la bourgeoisie
de Douai et
Monchy ,fut
DE LILLE: Compte de cette ville de
(1) ARCH.MUNICIP.
l'année 1453, au chap. des escassemens.
DE LILLE: 2e registre aux bourgeois,
(2) ARCH.MUNICIP?.
fol. 38 recto.
DELILLE: Compte de la ville, année
(3) ARCH.MUNICIP.
1489, fol. 119 recto.
(4) ARCH.DÉP. DUNORD: Reg. des chartes enregistrées à
la Chambre des comptes de Lille, côté B 1618 (années 1538
à 1541), fol. CXII.)
152
SOUVENIRS
prêta le serment prescrit le 16 septembre 1517. Il
était alors marié à Marguerite
Tanghe, native du
Brabant, dont il avait deux enfans: 1° Jean Ruffault
âgé de 5 ans et Marguerite Ruffault " âgée d'ung
an et demy » (1).
GUILLAUME
RUFFAULT, « filz de Jehan, natif de
Bailleul, marié sans enfans, » acheta la bourgeoisie
de Lille le 2 décembre 1541 (2).
« JEHAN RUFFAULT, filz de feu Jehan, natif de
» Pont-à-Bouvignes(Bouvines),
demorant à Lille,
" homme marié sans enffant t, acheta la bourde cette ville et prêta le serment de
geoisie
bourgeois de Lille le vendredi IIIIe jour de juin
1546 (3).
ADRIENRUFFAULT, « machon, natif de la ville de
de Valenciennes
Douay, « fut reçu à la bourgeoisie
le 6 octobre 1553 (4).
DE DOUAI: Reg. aux bourgeois de cette
(1) ARCH.MUNICIP.
ville, fol. 159 verso.
DE LILLE: 3e registre aux bourgeois,
(2) ARCH.MUNICIP.
fol. 47 verso.
LIILE: 3e reg. aux bourgeois, fol. 89
(3) ARCH.MUNICIP.DE
verso.
DE LA VILLEDEVALENCIENNES
: manusc
(4) BIBLIOTHÈQUE
n° 541, 10e registre des choses de la commune de Valenciennes, années 1551 à 1555.
DE LA FLANDREWALLONNE
ADDITIONS
&
153
CORRECTIONS
Page5, ligne 6, au lieu de : 1631 ; lisez : 1626,
P. 6, à la fin de la ligne 1, ajoutez : de Pérenchies.
P, 6, ligne 7, lisez : de Lannoy (des seigneurs
d'Ogimont et de Santes)
P. 7, ligne 27, au lieu de 1631 ; lisez : 1620 ou
1626.
P. 8, ligne 24, au lieu de : fille ; lisez : nièce.
les Prévôtés (à
P. 11, .Ligne 6, ajoutez après:
Frelinghien).
P. 11, ligne 8, ajoutez : les Masures (à Bousbecque), Grimaretz (à Esquermes).
P. 16, ligne 6, ajoutez : — Jean Ruffault et sa
femme Jeanne Faucille sont mentionnés
dans un
acte de 1382, et cette dernière comme étant sa
veuve dans un autre acte de 1394, (1).
P. 16, ligne 6, au lieu de : 1397 ; lisez : 1394
P. 16, ligne 11, ajoutez après Antoine : qui
vivait en 1397.
P. 16, ligne 17, au lieu de: demoiselle
Corrimoult (ou Doresmieux ?) ; lisez : Gille Lamendeur..
P. 20, après la ligne 2 : — Il était aussi en 1456
feudataire du châtelain de Lille à cause d'un fief
lige de 15 cens de terre qu'il possédait à Pérenchies.
t. 2, p. 217.
(1)Manuscrit de VOET,
154
SOUVENIRS
P. 20, lignes 6 et 7, supprimez le passage :
« elle le rendit père de ».
P. 20, lignes 8 à 13, supprimez l'article concernant Jacques Ruffault qui est reporté ci-après.
P. 20, après la ligne 13, ajoutez cette rectification:
— JEAN RUFFAULT s'était remarié en secondes
noces avant 1441 à Jeanne de Pérenchies, décédée
après 1444, fille de Pierre et d'Agnès Pillart qui
était veuve en 1444, et petite-fille de Pierre de
Pérenchies, mort avant 1418 (1). Pierre de Pérende Lille le 17 octobre
chies acheta la bourgeoisie
1418, fut nommé commissaire aux comptes de la
hanse de cette ville le 1 novembre 1418, échevin
en 1422 et 1425, prud'homme
en 1423 et mourut
avant 1444.
Pierre de Pérenchies (père de la dite Jeanne)
scella, en qualité d'homme ou de vassal et juge de
la collégiale de St-Pierre à Lille, un acte daté du 20
juin 1422 concernant une acquisition de terres à
Pérenchies. Son sceau porte un écu à l'écusson en
abîme, à la bande componée sur le tout, penché,
timbré d'un heaume cimé d'une tête de cheval bridé
et tenu par un personnage qui supporte le heaume;
dans le champ P ; entouré de cette légende : « S[EEL]
PIEREDE PIERENCHIES" (2).
Suivant toute propabilité Pierre de Pérenchies descendait des anciens seigneurs de Pérenchies, de la
(1) Manuscrit de VOOT.t. 2. p. 217. — Manusc. de MUYSSART,n° 14, fol. 465 — 2e reg. aux bourgeoisde Lille, fol. 127.
: Inventaire des sceanx de la Flandre ; Paris,
(2) DEMAY
1873; n° 2996.
DE LA FLANDREWALLONNE.
155
maison de ce nom, qui aux xIII et xIv°s siècles portaient pour armes : « de sinople, à l'écusson en abîme
d'argent chargé d'un bâton posé en bande componé
de gueules et d'argent de 5 pièces ». (Le village de
Pérenchies, durant les xvII et xvIIIes siècles avait
adopté pour armoiries (1) le même blason des anciens
seigneurs décrit ci-dessus.)
P. 20, ligne 14, au lieu de : deuxième ; lisez troisième.
P. 22, ajoutez après la ligne 8 :
— JEAN RUFFAULTeut de Jeanne de Pérenchies
- trois fils qui suivent (2) :
A JACQUES
RUFFAULT,bourgeois de Lille par raccat ou relief du dernier jour de février 1469 (1470
n. st.), nommé l'un des huit hommes ou prud'hommes de cette ville le 1 novembre 1469 et l'un des
cinq appaiseurs le 1 novembre 1470, marié en
1469 à N
, décédé sans postérité après 1478.
B JEAN RUFFAULT.
C ANTOINERUFFAULT,bourgeois de Lille par relief du 24 juillet 1480, fut ensuite radié de la bourgeoisie de cette ville le 11 janvier 1493 pour avoir
récusé la justice des échevins en invoquant sa qualité de clerc, d'après la note inscrite en marge des
deux registres aux bourgeois ainsi conçue : « le xie
jour de janvier au IIIIxx xII ledit Anthoine fut escassé
de sa bourgoisie pour ce qu'il s'estoit aiddié du
privilège de cléricature « (3).
n° 12, fol. 270.
(1) Manusc.de MUYSSART,
(2) Manusc. de VOET,t. 2, p: 217.
(3) Arch. mun. de Lille ; 2e reg. aux bourgeois, tenu en
double, fol. 4.
156
P. 24,
P. 24,
motion.
P. 25,
tion : "
SOUVENIRS
ligne 3, au lieu de : 1506 ; lisez: 1505.
ligne 14, ajoutez après : Dijon (4) par pro-
reportez avant la première ligne la menFlandres,
d'Aoust, de Renty de Bohin,
Hangouart » ; cette mention ayant été imprimée par
erreur à la ligne 26.
P. 29, ligne 14, lisez : la famille tournaisienne
des de la Court-Neuve.
P. 36, ligne 2, ajoutez après Le Maire : ou Le
Mesre, fille de Jean Le Maire et d'Anne De Bouvines (1).
P. 49, ligne 24, au lieu de : livves ; lisez :
livres.
P. 70, ligne 7, au lieu de : élu ; lisez : nommé.
P. 70, ligne 15 au lieu de : jusqu'en 1562. Il
mourut en 1563; lisez : jusqu'à son décès survenu
le 10 novembre 1563 laissant à ses religieux le souvenir " de sa science, de sa chasteté, de sa gé» nérosité, de sa piété et dé sa charité envers les
» pauvres (2) ». Jérôme Ruffault avait fait ses études à l'université de Louvain.
P. 72, ligne 20, au lieu de : 1555 ; lisez : 1554.
P. 79, ligne 5, ajoutez après il avait : " été nommé Rewart de la ville de Lille le 1 novembre 1566,
et avait i épousé : 1° Marie de Pottes
P. 82, ligne 7, au lieu de : occidentale ; lisez :
orientale.
(1) Manusc.de VOET.t. 2, p. 217.
(?) Gallia christima; tom. 3, page 391,
DE LA FLANDREWALLONNE.
157
P. 84, ligne 5, ajoutez : — Les tuteurs de Marc
et de Françoise Laurin vendirent en 1589 la seide Bannières,
gneurie des Prévôtés à Philippe
écuyer, seigneur du Biez, enseigne de la compagnie
d'hommes d'armes du prince de Chimay, puis gouverneur de Dam, qui mourut à Bruges le 25 octobre
1605.
Le fief et seigneurie des Prévôtés, mouvant de la
Salle de Lille à 10 livres de relief, était situé à
Frelinghien et contenait 21 bonniers d'héritages :
parmi le chastel, bassecourt, prêt, eauwes, jardins
et terres à labeur ; ses rentes seigneuriales
consistaient en 30 rasières d'avoine, 7 chapons, 2 poules
et 15 livres 9 sols parisis en argent levées sur 12
bonniers déterres sises à Frelinghien, Verlinghem,
Houplines et Pérenchies. Ce fief avait appartenu au
XIVe siècle aux seigneurs d'Herbamez, cadets de la
maison de Marquillies, et fut depuis possédé par la
famille Ruffault.
La seigneurie des Prévôtés fut ensuite vendue
par les tuteurs des enfants de Philippe de Bonnières
à Bauduin de Croix, chevalier, seigneur de Honcourt,
Jeullain et Bernissart qui en servit le rapport et
dénombrement aux Archiducs le 12 janvier 1618 (1)
et qui la transmit à ses descendants connus sous le
titre de marquis d'Heuchin : ceux-ci possédèrent
cette seigneurie des Prévôtés jusqu'en 1789.
(1) Arch. dép.du Nord; Reg. aux dénombrementscôté 89.
fol. XXIIII
158
SOUVENIRS
P. 87, ligne 7, ajoutez : Le même Messire Jehan
Vrediere, chevalier, seigneur de Péronne, fut nommé
mayeur de la ville de Lille le 1 novembre 1494 (1).
P. 94, ligne 15, au lieu de : dès 1576 ; lisez:
dès 1567.
P. 98, après la ligne 14, ajoutez : — Deux ancêtres de Jean de la Croix avaient exercé les fonctions
de receveurs généraux du comté de Hainaut. Par
une anomalie
alors qu'Antoinette
particulière,
Ruffault, soeur de sa femme , fut exemptée de la
taxe du droit de nouvel acquêt, comme étant petite
fille de chevalier, on voit par le compte de la levée
de ce droit que Jean de la Croix, Sr deMérieu, demeurant à Mons, bail et mary de demoiselle Loyse
Ruffault, dût payer en 1587, en la dite qualité,1103
livres 6 sols parisis pour le fief des Watelins et 263
livres 15 sols pour le fief de le Ruyelle, acquis en
l'an 1503 par maistre Jean Ruffault, grand-père de
la dicte Loyse (2). On doit présumer que la noblesse
de Jean de la Croix avait été alors contestée par les
commissaires du roi ?
(1) Arch. mun. de Lille ; reg. aux papiers de la Loy de
cette ville.
(2) Arch dép. du Nord, manusc.de la biblioth. : Répertoire
des fiefs, in.-4°,fol. 144.—Comptede la levée du droit de nouvel acquêt ès années1585, 86, 87, fol. 2237
DE LA FLANDREWALLONNE.
TABLE
159
ONOMASTIQUE
DES
FAMILLES,
DES LIEUX, DES INSTITUTIONS,
Ablain-Saint-Nazaire
(sgrie
a ). 24.
Ailly dit de Sains (d'). 32,
55 et note, 56.
Aix-en-Pévèle
(sgrie d').
99, 101.
Albe, Alve (duc d'). 92,
144, 146.
Allennes-les-Marais
(sgrie
d'). 142;
André. 8, 153.
Annequin (sgrie d'). 60.
Annesin (sgrie d'). 142.
Antoing (sires d'). 33, 76.
Anvers (marckgraved').75
Aoust (d'). 25, 156.
Apremont- (sgrie d'). 98,
102, 103
Armagnac (d'). 36.
Arras (abbés de St-Vaast
à). 70, 83, 141,142.
Ascq (sgrie d'). 20, 102.
Ascq. Voir: sgrie de Rocque et fief de RibautEscoeul.
Affiches, Astices
36 à 38.
ETC.
(d'). C,
76.
Auberchicourt(d').
Au patin. 112.
Avelin (village d'). 14, 36,
77, 78 ; voir : Frelin
(fief de).
Avelin (sgrie d'). 115, 146
note.
Avroult (d'). 99.
Bacq (du). 6, 71 et notes,
72, 129.
115.
Barbençon(de).
Barrât. 46, 78.
6, 46, 60,
Baufremez(4e).
75 à 81, 92, 94, 129,
143.
Berken (fief de le). 83.
Becque (fief de la) à Avelin. 36.
Beghinette,
Beghin. 14,
113.
Bercus (de) 79.
Berlaymont (de). 6,7,-101;
102, 146.
160
SOUVENIRS
Bouvines (fief à). 40.
Bersacques (de), 6, 45.
Bridoul. 124.
Bersée (sgrie de). 95.
Broeck (van den). 75.
Bertrangle. 112 note.
Béthune (collégiale de St- Broie (sgrie de la). 80.
Barthélemi à). 72.
Buirette, 102.
Beuf (del). 84.
Cambier de Neuville. 40
Blanc (le). 6, 9, 47, 48, Campagne (sgrs de). 43,
58 note, 69, 70, 78, 85,
44.
92,143.
Campremy (de). 30.
Canart. 57 et 58 notes.
Blandain(village). 95note.
Boidts. 25,26, 31.32.
Cardon. 124.
Bois (sgrie du). 59 et note,
Carlin. 60, 61, 68.
60, 80, 81.
Caulier. 50.
Bois de Fiennes (du). 59, Cavrines
(sgrie de). 99.
81.
, Cayeux , Kaheu
Cayeu
Bois de la Longuerie (du).
(de). 29, 30.
95.
Cerf (de) 6, 45.
Bondues (sgrs de) 30.
Cessoie (fief de la) à AffiBonnières (de) 157.
ches. 99, 101, 102.
Borminville (sgrs de). 101. Chastel de la Howarderie
Boulenger. 6, 91 et notes,
(du). 6, 7, 12, 52, 97,
94.
99 à 105.
Boulogne (de). 47, 60, 80 Chéreng (paroisse et sgrie)
et note, 81.
12, 81.
Bourghelles (sgrie de). 146 CHEVALERIE.6,44,49, 50,
note.
74, 82 et note, 86, 87,
97, 98, 141.
Bourguignon, 44.
Clenquet. 89 et note.
Bousbecque. Voir : Masures (fief des).
Cocquempluis (fief de) 53.
Boussoit - sur-Haine (ba- Coene. 111 note.
ronuie de). 91, 92 note,
Colins. 45, 68, 86, 87
94, 96, 98, 99, 102 à Condé-sur-l'Escaut
(sgrs
105.
de). 30.
DE LA FLANDREWALLONNE.
CONSEILDE FLANDRESÉANT
A LILLE. 15, 114.
Cornimoult. 16, 153.
Cottrel. 95.
Courtembus (sgrie de). 71.
Court-Neuve (de La). 29,
30,156.
Croix (comte de) 79.
Croix d'Heuchin (de). 25,
100 note, 157.
Croix en Hainaut (de). 23.
Croix de Mairieu (de la).
6,96,98,100,158.
Croix (fief de la), à Avelin.
110 et note.
Cruisse (van der). 58 note.
Daele (van den). 6, 73 à
75, 129.
Danssette. 149.
De Bailleul (1). 35.
De Bouvines. 89 et note,
156.
De Crespelaines. 32.
De Fourmestraux. 44note,
111 note.
De Langhe. 65.
De la Tannerie. 116 à 118
161
De Laubel, De Lobel. 111
note.
De le Court. 113.
De le Croix. 109,110.
Deleflye. 124, 142.
De le Fortrie. 67.
De le Munte. 38.
Demeurchin. 14, 115.
Deleplace. 90.
De Lespine. 45.
De Liauwe. 56 note.
Deliot. 85, 111 note.
Del Ruyelle. 51 note.
De Noyelle. 39.
Denys, Denis. 52, 108.
Derpin. 67.
Des Barres. 50.
Descamps. 39, 52.
Desmaisières. 91 note.
Desplanques. 90.
Destailleurs. 57.
De Thieffries. 111 note.
De Thumesnil. 89.
Deurnagele (de). 83.
De Warenghien. 88,89.
De Watrelos. 21.
(1) Les nomsde famillesà particules (de, de la, de le, d', du, des)
inscrits sousla lettre D concernent des familles qui n'étaient pas
nobles; on sait quejadis tous les nomsà particules,mêmeceux des
paysans, étaient toujours écrits en deux ou trois,motsséparés: ce qui
n'indiquaitnullementla noblesse.
162
SOUVENIRS
Dommessent. 26, 90.
D'Ostende. 80.
DOUAI {bourgeois de). 22,
28, 151, 152.
Drumelz. 94.
Du Bosquiel. 87. 147,111
note.
Du Parcq. 91 note.
Du Pout. 40, 50.
Du Quesnoy. 40.
Durmort (fief de) à Sequedin. 89.
Du Vivier. 65.
Ee (van der). 57 note.
Engrin : hameau de Lesquin. 90.
Escobecque (sgrs d'). 73,
74.
Esne (barons d'). 79.
Esquermes (fiefs à). Voir:
Grimaretz, Wastelins.
Esquermes (prévôté d').35
Fauchille.
Faucille,
16,
153.
Fauquissart (sgrie de).81.
Fay (sgrie du). 81.
Fiennes (de). 59 et note,
60,81.
Flencques (fief de). 24.
Fiers (village de), près
Lille. Voir les fiefs : de
le Ruyelle, du Fresnoy,
de Ribaut-Escoeul, de le
Warewanne.
Foeullet. 28.
Fontaine (fief de la) à Croix.
86 à 89.
(baronFontaine-l'Evêque
nie de). 103
Fontenoy ( sgrs de ). 54
note.
Fourligniet. 110.
hameau de
Fourmestrau,
Fretin. 107 a 110, 119.
Fournes (sgrie). 77 et note.
Voir : Lestoquoy.
Frelin (famille de). 14,
107, 108, 114.
Frelin (fief de). 5, 14 à 16,
35, 38, 45, 50, 90, 92,
93 et note. 107 à 119.
Frelinghien (fief des Prévôtés à). 153, 157.
Fresnoy de le Vigne (du).
37.
Fresnoy (fief du). 37 note.
Fretin (de). 89.
Fretin (village de). 5, 14,
109 note; Voir: Frelin
(fief de).
Fremault.
Frumaut,
25,
90.
Gantois (De le Cambe dit).
80.
Gardin (Du). 32.
Genech ( sgrie de ). 146
note.
Géry. 150.
DE LA FLANDREWALLONNE.
Ghiselin. 78
Gillechon. 23.
Gilleman. 43, 44, 65.
Glymes (comtes de). 102.
Godebry (fief de). 32.
Goltzius 78.
Gondeçourt (sgrie de). 76
Gosson. 24.
Goudeman. 101.
Grand-Fau
(fief du). 75,
76.
Griboval (de. 91 note.
Grignart. 32.
Grigny (de) 68.
Grimaretz (fief de). 45,57,
58 et notes ; 153.
Guines (de). 30.
Haffrengues
(d'). 40.
Hamaide (de la). 81, 103.
Hangouart.
25, 76 note,
156.
et
Hardiplanque
( sgrie
château d') 95 et note.
Harnes en Tournaisis (sgrie
de). 77, 79.
Haubourdin
(vicomtes d').
99, 100.
Hautpont (sgrie de) 95,
96.
Haulteville(de). 6,26 à 31.
Haynin (de). 86.
Helchin (de). 99.
163
Hem.
Voir le fief de le
Vigne;
Henneron,Hanneron.l50,
151.
Herbamez (d'). 157.
Herenc, Herreng.
19, 38,
40, 78 note, 110 et 111
notes.
Herlies en partie (sgrie d').
78.
Hermaville , Harmaville
(de). 31.
Hespel (d'). 40.
Houchin (sgrie de). 56.
Howarderie
(sgrs de la).
99, 104.
Howarderie (village de la).
104 note.
Imbert. 58 note.
Immerselles (d'). 6, 75.
Inchy (sgrs d'). 30.
Inglinghem (sgrs d'). 99 à
105.
Iwuy (sgrie d'). 146 note.
Jacops. 102.
Klinckerlant(sgrie
de). 83.
Lachier, 109, 110, 118.
Lacherie(de la) 37,44,76.
Lalaing (de). 28.
Lallart. 28.'
Lambersart (sgrie de). 7,
32, 45, 55, 56 et notes,
164
SOUVENIRS
69, 83, 90, 92, 94, 142
à 146.
Lamendeur. 153.
Lannoy(de). 6,23, 32,95,
100 note, 140,146 note,
153.
Lascaris. 30.
Launais (de). 31.
Laurin, Lauwereins. 6, 82
à 84, 94, 157.
Lecoq, Le Kok. 12, 16,
105.
Le Mesre, Le Maire. 33,
36, 101, 156.
Le Roy. 22.
Leers (église de). 23.
Lescouvet, 43.
Lesquin (sgrie de). 88.
Lesquin (village de). 110.
Voir : Engriu.
Lestoquoy (fief de) à Fournes. 69.
Le Vasseur. 93 et note.
Lieppus à le take. 106.
Ligne (de), note 52.
68.
Ligny(de).
Ligny - lez - Haubourdin
(sgrs de). 73.
LILLE (associations commerciales en 1558). III
note.
1 ILLE(bourgeoisie de). 10,
16 note, 33 note, 41,
47, 54 note, 57 notes,
74,107,129.
LILLE (chandelle et confrérie des Ardents). 63,
66 et 67 notes, 134.
LILLE (chapelle de N. D.
des Ardents à). 63.
LILLE (chapelle de Jésus
et de N. D. de Lorette
à). 7, 62à 69, 77, 133
140.
LILLE (confrérie de charité
et Stde St-Jacques
Christophe). 22,40, 71.
LILLE (conseil de Flandre
séant à). 15, 114.
LILLE (église collégiale de
St-Pierreà).23,67,72.
LILLE(église St-Etienne à).
36, 60 à 66,
7,17,22,
124 à 128, 130 à 140.
LILLE (emprunt de 1554).
72,85.LiLLE(fête littéraire duPuy
à). 26.
LILLE (hôpital de Grimaretz à). 57 et 58 notes.
LILLE(N. -D. du Joyau à).
63, 66, 134
LILLE (numismates de). 78
LILLE ( receveurs du domaine de). 38,43,76.
Lisseroeul (sgrie de). 93.
Lombard, Lombart. 45,
N°4682._SCEAU DE JEANRUFFAULT
décédéen 1455 (pag. 17 ).
N° 2482,-SCEAUDEVINCENT
RUFFAULT
décédéversl479 5pag.35).
N° 50 54_SCEAU DEJEAN RUFFAULT
décédévers 1490 (pag 39).
L.Danel
Lille.
S
DEPIERRE-DE
PERENCH1E
N° 2996. _SCEAU
et 1425 (pag 154).
Echevin.deLille en14-22
N° 916._ SCEAUDE JEANRUFFAULT
décédé en 1476 5pag.l9 ).
VERDIÈRE
N°.1684. _S CEAU
DEBAUDUIN
Rewart deLille en1542et l546 (pag.85).
DE LA FLANDREWALLONNE:
Lomme (fief à) 41, 43.
Lompré (village) 37
94, 95 note.
Longuespée.
Longueval (de). 79, 142.
Losschart. 92.
Lostrewic dit de Naest(de).
71.
(de). 54, 59
Luxembourg
note.
Malet. 37, 52 note, 100.
Maisnil (sgrs du). 73.
Mairieu - lez - Maubeuge
(sgrie de). 98,102,103
Marchant.
16, 18.
Markant. Voir : Saint-Venant (de).
Maresquiel (fief du). 59 et
note.
Marcq- en - Baroeul (sgrie
de. 80.
Marquillies (de). 157.
Marquillies (village de) 19
Masures (fief des). 45, 52,
97,101,
102, 153.
Maulde(de). 32.
103.
Mérode(de).
Mez(du). 23.
Mingoval (sgrie de). 146.
Miroul. 40.
Monnoyer (Le). 23.
Montmorency-Logny
(de).
9.
25e ANNÉE.—1885.
165
Morelle, Morel, 21, 424.Morselède (de). 54 note
Mortier (du). 44.
Mosscheroen
(van) ou de
Mouscron. 91.
Motte de Rayneval (fief à
94, 96,
Lambersart).143 à 145.Mouton. 29.
Mouveaux (sgrie de), 7,
32, 45,55, 56 et notes,
57, 69, 90, 92, 97, 98,
100 à 102,142 à 144.Mussen (sgrie de) 44 et
note.
Neuville (de) 54 note.
Neuville en Ferain (sgrie
de). 6, 45, 53 à 55, 61,
69, 75, 90, 93, 123, 124
129, 430, 133, 137 ,143
Noyelle (de). 53, 54 note,
93.
Ogimont (sgrs d'). 23, 32,
153,.
Oignies(d'). 73 note.
0lhain(d').
76note.
Osselaerts ( d' ) ou Van
Oxelaere .91.
Oultremont (d'). 101.
116, 117.
Pacy(de).
Pedaert. 82.
Pérenchies (de). 91 note,
153 à 155.
FLANDRE
WALLONNE.—11.
-166
SOUVENIRS
Pérenchies (sgrs et village
de). 154, 155,157.
Péronne - en - Mélantois
(sgrie de)..86, 88, 89 et
note, 158. Voir : Verdière.
Phalempin (sgrie à). Voir :
du Bois.
Phalesque (fief de la). 37,
Picavet. 40, 41.
Pillart. 154.
Porte (de le). 6, 39, 128,
147.
Potteau. 102.
Pottes (de). 79,81.
Poucques (barons de). 54
note
Preseau (sgrie de). 32.
Pressy (de), 6, 23 à 25.
Preudhomme
(le ou de).
54
note, 93.
Prévost (le). 52 note.
Prévôtés (fief des). 45, 50,
81,153,157.
Prusse (rois de). 49, note.
Quesnoy-sur-Deule (fief à).
56.
Rabodenghes (de).58 note.
Radinghem (village de). 9.
(sgrs de). 55,
Rayneval
56 et note.
Resteau. 98.
Ribaut-Escoeul
(fief de).
45,51,69.
Ricquier. 20. 21.
Rive (fief de la). 88.
Rocque, Roke (de). 6,20,
32 à 34.
Rodoan(de). 103.
Ronchin (fief à). 57 et note,
94.
Roncq. Voir sgrie de Neuville en Ferain.
Rosimbois (de). 88.
Rousée. 36.
Rouveroi (de). 103.
Ruffo di Calabria. 8.
Ruffo de Bonneval. 8.
Ruyelle (fief de le). 45,51,
84, 90, 98, 100, 101.
- en - Mélantois
Sainghin
(castiel de). 1l5.
Saint-Venant
(de). 38, 41.
Sainte - Aldegonde
(de)
76, 146 et note.
de). 95.
Santes(sgrie
Sarrasin. 83, 141, 142.
Sauvage (le). 10, 73 à 75.
9.
Savoie-Carignan(de).
Sénéchaux (fief des). 75,
77.
Spiennes (sgrie de). 94,98,
100 à 102.
de). 91, 92,
Strépy-(sgrie
94, 98, 102 et 103.
DE LA FLANDREWALLONNE.
Tenremonde(de).
124.
Thibaut. 151.
76, 80,
Thil(du).
43.
Tombes (fief des). 50, 93.
Tourcoing. Voir: Sgrie de
Neuville en Ferain.
TOURNAI(ville de). 12, 13,
29, 72, 148.
TOURNAI(archives de). 13.
Tournemine.
34, 39.
Tressin (hameau de), 5.
12 à 14.
Trezel. 111 note.
Truie (à Le). 26, 27 note.
Val (sgrie du). 59 et note,
60.
VALENCIENNES(ville de).
81, 148, 152.
Vasseur (le). 142.
Vechten (sgrie de le). 81
Verdière, Vredière
6, 84
à 90, 109 et note, 158.
Vicq (de). 65.
Vigne (fief de le). 37.
Villain. 95.
Villers-Buteux (sgrie de).
142.
Villette.
167
91 note.
Viscq(de).
44 note.
Vitz. Voir: Wyts.
Wallet. 97.
Wambrechies.
Voir : Sénéchaux (fief des).
Warenghien
(fief de) à
Avelin. 110,
111 et
notes.
Warewanne (sgrie de le).
84.
Watelins (fief des). 45 ,
52 et note, 69, 84, 85,
90,98, 100, 102, 158.
Watervlict (sgrie de). 82
à 84.
20 à 22,59
Wavrin(de).
note, 104.
Waziers-Wavrin
(de). 103,
104.
Voir les fiefs
Wazemmes.
de Grimaretz et des Watelins .
Wincle (fief de) à Menin.
69.
Wyts, Vitz. 6, 72, 95,
129, 130.
168
SOUVENIRS
DOUAISIENS
MISCELLANEES
NOTES
ET DOCUMENTS
NOUVELLE
SÉRIE
N° 3 (1).
I.
-
L'ORIGINAL DU BREF DU PAPE EUGENE III,
envoyé aux Douaisiens le 5 février 1153.
Ce document a été souvent imprimé (2) ; adressé
au magistrat de notre cité et à la commune tout entière, dilectis filiis hominibus, majoribus et minoribus, Duacensibus, pour faire cesser des cas de
désobéissance envers leur chef spirituel, l'évêque
d'Arras, l'original de ce bref aurait dû se trouver
aux archives municipales, mais on l'y chercherait
en vain et on n'en trouverait pas non plus de traces
dans les anciens cartulaires et inventaires.
Chose bizarre, l'original reposait, à la veille de
la Révolution, au greffe de la gouvernance de Douai,
où il fut alors copié par dom Queinsert, bénédictin
de Saint-Maur, envoyé en misde la congrégation
sion dans notre région du nord et qui a copié des
(1) Pour le numéro 2, voir p. 111 du vol. de 1883.
(2) Cf. Wauters, Table chronol. des chartes, Bruxelles,
1868, in.4, II, 363.
DE LA FLANDREWALLONNE.
169
milliers de chartes des abbayes d'Anchin, de Marchiennes, de Vicogne, etc. Sa copie se trouve à la
Bibliothèque nationale, dans la collection Moreau,
volume 63, folio 241 ; dom Queinsert l'a fait suivre
des observations ci-après :
" J'ay soussigné certifie avoir transcrit et Gollationné cette bulle sur l'original en parchemin, large
de neuf poulces sur douze poulces de hauteur, tout
compris, auquel ne reste rien du scel. Trouvé parmy
les archives du greffe de la gouvernance de Douay,
gardés par les officiers dudit greffe. Fait le 28e juin
» QUEINSERT.
1778.
» L'acte cy dessus renferme une bulle ou bref du
pape Eugène 3e du nom, adressée aux habitans dudit
Douay, les exhortant à avoir pour Gotescal, évêque
d'Arras, dans le diocèse duquel est cette ville, la
révérence et le respect qui lui est dub, auquel ceCette
pendant ils avoient manqué essentiellement.
bulle ou bref eut son effet, car les habitans grands
et petits de cette ville sont rentrés dans leurs devoirs
et ont respecté et honoré ledit évêque. Ànno 1148,
aut circiter. »
Nous ajouterons que, lors du travail de recollement des archives anciennes du greffe de la cour
d'appel de Douai, que nous avons effectué, il y a une
vingtaine d'années, en collaboration avec notre regretté confrère et ami Auguste Preux, nous n'avons
pas retrouvé cette pièce historique, quoique nos recherches aient porté fout spécialement sur le fonds.,
de l'ancienne gouvernance.
Fx. B.
170
SOUVENIRS
IL — QUERELLESUR LE MARCHÉ entre des hommes
d'armes et un bourgeois, suivie du meurtre d'un
autre bourgeois, commis en l'Empire,
près du
village d'Estrées. — Août 1364.
Notum facimus universis tam presentibus quam
Johannis
futuris. Pro parte dilectorum nostrorum,
Quieret, domini de Fransus, militis, Gaudefridi de
Noyella, Reginaldi et Jacobi dAuste, fratrum et Arnobis expositum
armigerorum,
nulphi Anglici,
fuisse, quod cum, in mense augusti ultimo preteriti,
dicti miles, Gudefridus et Reginaldus dAuste missent Duaci, in proposito emendi armaturas pro arnatu suis corporis neceesarias et, dum starent in
Foro dicte ville, sedentes super quoddem stallum,
coram eis transsiuit
quedam juuenis mulier, cui
quo ibat et, si ipsa vellet, sibi libenter
pecierunt
facerent voluntatem. Quibus ipsa respondit quod
ibat ubi agere habebat, nec de eorum societate curabat. Hiis itaque dictis, superuenit quidam burgensis
dicte ville Duacensis, Bernardus
Cate l (1), vj vel
vij suis a micis associatus et a dictis exponentibus
et
quesiuit qua de causa ancillam sua m arrestarunt
quis ad.hoc eos mouebat, quodque si voluntatem haberent aliquid faciendum, irant ad lupanar siue bordellum. CuiBemardo dicti exponentes multum amicadiliter responderuntillos
ignorare mulierem predictam
etiam nil displicens
ancillam suam fore, juraverunt
(1) Echevin eu 1358. Dès 1255, on trouve à l'échevinage
un Bernard Catel.
DE LA FLANDREWALLONNE
171
sibi fecisse et maxime dicta mulier, que presens erat,
hoc idem affîrmabat. Iterum autemdictus Bernardus,
de hoc non contentus,multum
injuriose petiit a dictis
exponentibus, si esset modus talia perpetrare et si
vellent habere debatum. Oui Bemardo responderunt
eos propter hoc in dicta villa non venisse, sed propter alia negocia que agere
tamen si
habebant,
necesse habere debatum, sustinere multum eis displiceret. Quibus Bernardus
respondit quod tantum
nesciebat loqui, ymo si pugnare volebant pugnam
vultu
incontinenter
Huic exponentes,
reperirent.
demisso, responderunt quod non, sed si tamen affecnec eorum, villa
sicut ipse obsta...
tabatpugnare,
Ebronensis (1), unde aliqui eorum veniebant, ibidem
reperiret cum quo pugnare posset, vel propius, nec
dictus
in guerram Hanonnion (2). Et incontinenter
Bernardus domum suam intravit, jurando per sanguinem
Xpi quod eis dampnum suorum corporum
inferret sine mora. Propter
quarum siquidem dubium minarum, etiam quia dictus Bernardus multos
habet propinquos in dicta villa Duacensi, dicti exponentes a Foro predicto recesserunt et tantum fecerunt quod, adjutorio dicti Amulphi, eorum consanconsanguiguinei, Duaci commorantis, quem,titulo
et requisierunt,
nitatis, ut nec cum eis rogaverunt
quod dictam villam exiuerunt.
Et satiscito post, dictus Bernardus, totus armatus,
(1) Evreux.
(2) Guerre de Hainaut ? Il n'en est point parlé dans les
Aniudes de Vinchant; voir p. 261 du tome III, Mons, 1849,
in-4.
172
-
SOUVENIRS
associatus»
suis amicis carnalibus
quampluribus
venit ad hospicium ipsorum exponentium, ipsorumque exponentium rep. piendi causa injuriendi eosdem
fecit posse suum. Que premissa, illamet die, ad notissiam scabinorum dicte ville Duacensis deuenerunt,
propter quod ad hospicium dictorum exponentium,
ut ab eis treugas ville reciperent,
perrexerunt et
venerunt ad domum
quia eos minime reperierunt,
Willelmi de La Tramerie (1), cognati dicti Gaudefridi
et illum inuitum cogerunt treugas dare, quamvis diceret quod de dictis exponentibus non faciebat se fortam, nec a longo tempore eos viderat.
Crastina vero die immediate sequenti, dicti miles,
et Reginaldus dAuste dictis scabinis
Gaudefridus
litteras suas de mane destinaverunt,
injurias et contumelias quas a dicto Bernardo receperint continentes, quodque erat intencio eorum eos, si possent,
vindicare, ipsos scabinos deprecantes quatinus premissa dicto Bernardo significarent.
Qui scabini, litteris visis, latori eorumdem responderunt hujusmodi
factum ad ipsos nullatenus pertinere, ned illud ipsi
Bernardo significaturi,
ipsis exponentibus suas litteras remittendo. Et consequenter prefati miles, Gauduas personas honnestas
defridus et Reginaldus
dictis scabinis destinarunt, eisdem significando ratas
(1) 1383, 3 avril. Testament de « demiselle Tasse Pietdargent, vesue de feuWillamme de La Tramerie », qui veut être
enterrée à Saint-Nicolas et lègue ses biens à Hanotin (PetitJean) et Yde de Le Tramerie, ses petits-enfants mineurs,
issus de feu Jacques dit Tramet de La Tramerie, son fils. Ce
dernier vivait a Douai en 1375 et 1381, ayant épousé Jeanne
de Goy, fille d'Heuvin. (Arch. municip. Chirographes.)
DE LA FLANDREWALLONNE.
173
non habere treugas quas inuite per dictum Willelmum dari compulerent,
nec eas in aliquo tenere
intendebant.
Quibus sic actis, cum ipsi, dictis Amulpho et
Jacobo dAust, amicis suis carnalibus, associati,
eundo versus quandam
domum ipsius Bemardi,
equitarent, visuri si eum reperire possent, Willelmo
in Imperio, extra
Catel, fratri ipsius Bernardi,
regimen nostrum, prope villam que Estrez nuncupatur, a casu obuiarunt, quem cum vidissent et eum
cognouissent, calore sanguinis moti, non imemores
verbis contumeliosis que, die preterita, a fratre suo
receperent, in cum irruerunt,
ipsumque dictus Gaudefridus de gladio suo duos ictus percussit et ipsum
a qua vulneracione
siue verberacione
vulneravit,
mors aut mutilacio a... e fore dicitur subsecuta.
Propter quod bona dictorum exponentium mobilia
et inmobilia, virtute quarumdam litterarum, ad proin
secucionem partis a curia nostra impetratarum,
manu nostra sunt posita, ipsique exponentes
per
nostrum Insulensem, ad penam bangubernatorem
nii, ad jura nostra, ut dicitur, suut vocati.
Quapropter dicti exponentes,
qui nobis et predecessoribus nostris, in guerris nostris, in locis pluribus et diversis et ultimate dicti miles et Gaudefridus coram ciuitate Ebroyensi, in comitiua dilecti
et fidelis militis et cambellani nostri, Johannis de
et adhuc parati- sunt esse
Riparia (i), servierunt
(1) Jean de La Rivière. Cf. le P. Anselme, VIII, 896.
Le siège infructueux d'Evreux est mentionné par Froissart,
dans ses Chroniques, édit. Kervyn, Bruxelles, 1869, in-8,
VII, 16, 20.
174
SOUVENIRS
offerent servire, Quique semper fuerunt bone famé,
vite laudabilis
et conversationis
honneste,
super
aliquibus criminibus non irretiti, nobilibus orti natalibus, nobis humiliter supplicare fecerunt quatenus
agere
super premissis cum eisdem misericorditer
dignaremur.
Quocirca, premissis attentis et quod dicti supplicantes nobis servire se offerunt, factum predictum
et omnem penam, tam criminalem quam ciuilem,
aut inquam, propter hoc, erga nos incurrerunt
currere potuerunt quouismodo,
de nostra gratia
speciali ac plenitudine regie potestatis, in casu preremisimus
et quittamisso, dictis supplicantibus
remittimus
et quittavimus, ac tenore presentium
mus, saluo ciuiliter jure partis, si in aliquo contra
ipsos voluerit experiri, dictos suppiicantes ad corum
bonam famam restituentes pri.. am pant.. atque bona.
tenore presentium,
InsuMandentes,
gubernatori
lensi et Duaeensi, baillivio Ambianensi et preposito
et officiariis
Bellequercus,
ceterisque
justiciariis
nostris, presentibus et futuris, aut eorum loca tenentibus, quatinus ipsos supplicantes nostra presenti
gratia uti et gaudere pacifice faciant et permittant,
nec contra ejus seriem et tenorem ipsos inquietarent aut molestarent, in copore siue bonis, factaque
in contrarium, si que reperiant, ad statum pristinum
et debitum reducant indilate. Necnon dicto gubernatori, quatinus ab ipsorum bonis, si qua retinen...
manum nostram amoueat,
propter hoc arrestata,
euocationesque contra eos factas reuocet penitus et
adnullet, easdem reuocamus et anullamus. Volentes,
DE LA FLANDREWALLONNE.
175
ex uberiori nostra gratia, quod dicti supplicantes
p... ntam nostram gratiam judicibus nostris supraet prosequi
dictis per procuratorem
presentare
valeant atque possint.
Quod ut firmum et stabile perseueret in futurum,
sigillum nostrum presentibus litteris est appensum,
nostro in aliis et alieno quolibet in omnibus jure semper saluo. Datum et actum Parisiis, mense octobris
anno Domini millesimo ccc° sexagesimo
quarto.
Ad rationem
consilii,
P. CRAMETE.
Archives nationales, Trésor des chartes, registre
JJ 96, folio 93 verso, pièce xiiij xx xiiij, avec
cette mention en marge : « Remissio facta Johanni
Quieret, domino de Fransus et aliis suis complicibus. »
Le chef des hommes d'armes qui, par leurs propos
de soudards, soulevèrent
le débat avec un boursans doute, qu'il se
geois d'autant plus irascible,
sentait le plus fort, n'était point un étranger pour
notre ville : en effet Jean Quiéret, chevalier, seigneur de Fransus (le P. Anselme, VII, 753) y possédait des biens et notamment l'hôtel de Fransus
(qui a donné son nom à la rue encore appelée maintenant, mais par corruption : des Fransures), comme
héritier de la branche de la maison des châtelains
176
SOUVENIRS
de Douai, dite de Devioel, éteinte vers 1348, avec
de Devioel, chevalier, seigneur
de La
Engherran
Motte, décédé laissant Marie de Biarch, sa veuve et
Marie de Devioel, leur fille, alors mariée à Engherran Kieret ou Quiéret, chevalier, seigneur de Fransus (1), celui qui fut amiral de France en 1357, qui
mourut peu de temps après et auquel le père Anselme attribue pour femme une fille de la maison de
Roye (VII, 753 et VIII, 9, A). Notre seigneur de
Fransus, cité dans des actes douaisiens de 1361 et
de 1376 (2), était bien certainement le fils de l'amiral de 1357 ; d'après le père Anselme, il ne serait
mort que vers 1405 et, cette fois, la date proposée
est confirmée par les chirographes
des archives
municipales.
On y trouve,
en effet, le testament du 8 septembre 1403, de « noble dame, madame Natalie
dAnekin, femme et espeuse de noble homme, messire Jehan Kieret, sires de Fransus », chevalier,
de
qui élit « se sépulture en leglise des precheurs
Douay », évoque le souvenir de feu « Mons. dAnequin, sen frere » (3), lègue à « noble homme. . .
(1) Acte du 19 octobre 1348, passé devant la justice temporelle du chapitre de Saint-Amé ; il repose dans le fonds de
Saint-Amé, aux Archives départementales.
(2) Archives des hospices, numéros 274 et 303 de l'lnvent.
supplém. manuscrit.
(3) Bauduin de Lens, seigneur d'Annequin, maître des
arbalétriers de France, gouverneur du souverain bailliage de
Lille (1357-1364), tué à Cocherel, sans postérité. Le P. Anselme, VIII, 28.
La dame de Fransus est omise dans la généalogie de Lens
d'Annequin.
DE LA FLANDREWALLONNE.
177
(1), sen nepueu, chevalier, toute le tiere entirement
que elle tient en fief de Mons. de Waurin >et à «Baudin
du Bos, eseuier,.....
(2) dudit chevalier, toute le
tiere entirement; que elle tient du seigneur de Fourmeseilles, que on dist le tiere de Le Val, avoec le
maison qui yest amasée », à charge par « sesd.
nepueux » de payer « as enffans qui furent lEsclaue
dAnequin (3) cent frans rôiaux, cest assavoir li dis
sires du Bos 1 et h' dis Baudin 1 » ; elle lègue encore
à « Arondiel dAnekin (4) toute le rente que elle a sur
le moellin de Le Val » et désigne pour ses exécuteurs
testamentaires
:. « led. Mons. de Fransus, son mary,
Baudin du Bos, escuyer » , des bourgeois de Douai
et « maistre Robert Le Jouene, aduocat demourant
à Lens », ce dernier, probablement l'homme de loi
qui devint chevalier, gouverneur d'Arras et mourut
(1) Quelques mots effacés par l'humidité. Les lacunes existaient déjà en 1767, quand dom Caffiauxtravailla aux archives
municipales de Douai; voir son Trésor généalogique, Paris,
1777, in-4, p. 148.
Les mots manquant peuvent être ainsi rétablis : « messire
Jehan, sires du Bos ». Voir le P. Anselme, VI, 173.
(2) Le mot disparu «st « frère ». Cf. le P. Anselme, VI,
173 et 176.
Dom Caffiaux avait cru lire : « Bauduin du Bos, écuyer
dudit chevalier. »
(3) Cf. le P. Anselme, VIII, 29 et 30.
L'Esclave d'Annequin nous paraît plutôt le bâtard d'un des
deux Bauduin de Lens, seigneurs d'Annequin, que celui de
Godefroy de Lens, seigneur de Louwez.
(4) Autre bâtard, probablement, non mentionné dans la
généalogie de Lens d'Annequin.
i 78
SOUVENIRS
chargé d'années et d'honneurs, le 19 avril 1463(1),
l'auteur de la famille Le Josne de Contay.
Il y a encore, dans nos archives (DD 190), un
acte de vente du 19 janvier 1404 (vieux style), qui
donne les noms des héritiers de « deffunct monseigneur Jehan Kieret, jadis chevalier et seigneur de
Fransus ». Ce sont : « nobles hommes,- Engherans
Kieret et Jehan Kieret dit Rifflart, escuiers, frères »,
qui avaient donné leur procuration,- dès le 26 décembre 1404, devant des échevins de Douai; « demisielle Adde Kierette », femme de « noble homme,
Jehan Prouvost, escuier, seigneur de Luchuel empres Lucheu » ; encore « demisielle Perrine Kierette », épouse de « Jehan Sarpe, escuier », demeurant « à Saint Mannil », suivant procuration du
18 octobre précédent, passée devant deux auditeurs
du Roi et scellée « du seel royal de le baillie dAmiens, estably en la prouuosté de Vimeu » ; enfin
« demisielle Natalie Quierette, fille de feu Engherran
Kieret », mariée à « noble homme, Bauduin Morel,
à
escuier, seigneur de Equemcourt », demeurant
« Maresquiel », leur procuration,
du 20 octobre,
reçue par « Jehan du Mollin, lieutenant du baillyde
Beaurain » et par des « pers et hommes lieges,
jugans en le court du Roy nostre sire, en son chastel
à Beaurain ».
Toujours d'après le père Anselme, a Guillaume
dit Enguerand
Quieret, seigneur de Fransu », fut
l'exécuteur
testamentaire
du seigneur
de Fransus
(1) J. du Clerc, Mémoires, édit. Reiffenberg. Bruxelles,
1836, in-8, III, 237.
DE LA FLANDREWALLONNE.
179
mort un peu avant 1405 et il se maria en 1410. « Il
pouvait être son fils », ajoute le généalogiste ; mais
cette supposition ne tient pas devant les dates certaines. Vraisemblablement
lui et ses co-héritiers de
l'an 1404 descendaient de l'amiral de l'an 1357 et
n'étaient que des collatéraux de Jehan Quiéret, chevalier, seigneur de Fransus, le soudard de 1364.
Un des complices de ce dernier, Arnoul Lenglet
(Arnulphus Anglici, sous-entendu : filius), écuyer,
était douaisien et il appartenait à une famille patricienne nommée de France dit Lenglet.
Voici des
citations des chirographes des archives de Douai qui
concernent ce gentilhomme.
1377 (nouveau style) 28 mars, « quil estoit li
samediz vegille de Pasques
communiaulx, après le
cerge benoit ». Vente d'une rente sur une maison,
escuier s ». Au dos du
par « Ernouls Li Englesqs,
chirographe : « Ernoul Lenglescq ».
de « Ernoulx [ (1) de
1380, 11 juin. Testament
France dis] li Englés, bourgois de Douay, filz de feu
Jaquemon » et époux de « demisielle Marie Au
Grenon », qui laisse ses biens à « demisielle Marie
de Forainville, se mère », fonde une chapellenie à
Saint-Albin, avec une messe à célébrer chaque jour
pour lui et les « âmes de sen père, de se mère, de
feu Jehan de France, laisné (2), de tous ses bienfaitteurs et anchisseurs » et désigne parmi ses exécu(1) Les mots placés ici entre crochets sont ajoutés en interligne sur le chirographe.
(2) Ungrand bienfaiteur de nos hôpitaux, souvent échevin
de 1251 à 1291, mort vers 1295 et dont le testateur devait
descendre au quatrième degré.
180
SOUVENIRS
« maistre Pierre Cramette, seteurs testamentaires
les
cretaire du Roy Noss. » celui qui contresigna
lettres de rémission d'octobre 1364 et « Godeffroy
de Noielle, escuier », un des complices du testateur.
Au dos du chirographe : « Ernoul Lenglés ».
1381, 31 août. Ratification par. Marie de Forainville et « demisielle Marie Au Grenon », respectivement mère et veuve de « feu Érnouls Li Englés »,
du
ainsi que par ses exécuteurs
testamentaires,
règlement de la succession du défunt, telle que l'avait établi « maistre Piere Cramette, clerc du Roy
nostre seigneur».
Au dos du chiographe : «Feu
Ernoul Lenglescq. »
1384,15 mai. Don par « Demis. Marie de Forainville, vesue de feu Jaquemon Lenglesk », à « Godefrois de Noyelle, escuyers », de la maison où. elle
demeure, ci au lieu que on dist à Deuwieul, vers le
première porte dEsquerchin,
joignant au tenement
Mons. de Rullecourt, dune part et as vies murs de
le fortereche de le ville de Douay, dautre part »,
pour en jouir après le décès de la donatrice.
On aura aussi remarqué, parmi les noms des gentilshommes
concession(nobilibus orti natalibus)
naires des lettres de rémission du mois d'octobre
1364 et ayant servi nos rois dans leurs guerres,
ceux des frères Regnault et Jacques d'Aouste. Une
antre lettre de rémission,
du mois d'avril 1366
(registre JJ 98, 1364-1366, folio 223, pièce vij c
xlviij) donne sur eux et sur leur origine des détails
intéressants que nous reproduisons.
DE LA FLANDREWALLONNE.
181
« De la partie de Regnault et Jaques d Aouste,
freres
» Comme ou temps que noz treschiers cousins, lez
contes de Eu et dEstampes (1), faisoient et auoient
à lencontre de lautre, à
guerres derr[ainement]
cause de nostre treschiere cousine, la contesse dEstampes, pour raison de la conté de Eu, lez diz
frères tenissent la partie de nostre dit cousin, le
conte de Eu. Pendent le quel temps, ils eussent
prins, au dehors de Gamaches (2) et en la dite conté,
Jehan du Ponchel, prestre,
curé du Mesnil Regniaume (3), comme enemi de nostre dit cousin, le
conte de Eu, duquel Mesnil damoiselle Marie de
Haustres, dame dicelle ville, qui est en la dite conté
(1) Jean d'Artois, comte d'Eu, par don du roi Jean, vers
1351; fils aîné du traître Robert d'Artois. — Louis d'Evreux,
comte d Etampes, marié vers 1358 à Jeanne de Brienne, fille
et soeurdes deux connétables comtes d'Eu, le dernier, décapité
en 1350 ; elle avait donc des prétentions au comté d'Eu, dont
elle eût hérité, sans la confiscationdes biens de son frère. —
Cf. le P. Anselme, I, 281 et 388 et Saint-Allais, L'Art de
vérifier les dates, Paris, 1818, in-8, XI, 450 et XII, 426-427.
D'après le P. Anselme, I, 4588 C, Jean d'Artois, demeuré
prisonnier au désastre de Poitiers, aurait été alors dépouillé
du comté d'Eu par le régent, « qui le donna au comte d'Evreux, roy de Navarre »; mais le roi Jean le fit rendre à Jean
d'Artois.— On sait que Louis d'Evreux, comte d'Etampes,
était oncle du roi de Navarre, comte d'Evreux. Charles le
Mauvais.
(2)En Normandie; village du département de l'Eure, arrondissement des Andelys.
(3) Noustrouvons le village du MesnilRéaume, canton d'Eu.
FLANDRE
25e ANNËE.—1885.
WALLONNE.—12.
182
SOUVENIRS
de Eu, a la seigneurie,
la donacion, présentation
de la cure de la dite ville, selon la coustume du
pays. Et depuiz ce, eussent ycellui prestre mené ou
fait mener ou pays de Porcien, en une ville et maison nommée Beaumez, laquelle ville et maison sont
et appartiennent au dit conte de Eu, à cause de nostre
treschiere cousine, la contesse deEu, sa femme, pour
son douaire de Dreux (1). Et' ycellui prestre eussent
là laissié pardevers lez sergens du dit conte de Eu,
en disant quil leur amenoient un homme qui estoit
enemi de nostre dit cousin, le conte de Eu, lequel il
tenoient pour conte et seigneur de la dite conté de
Eu et quil leur auoit esté dit, par bonnes genz, quil
estoit vray enemis du dit conte de Eu et quil estoient
à lui et le vouloient seruir et que, pour lors, ne le
scauoient bonnement ou mener ou faire mener à
Peronne,
ouquel lieu le dit conte de Eu auoit sa
demeure (2). En disant plus à eulx, quil fussent soigneux de le bien garder. Lez quelz sergens, après
dez diz frères, prindrent si petite
le département
garde au dit prestre, que, ycelle nuit, il se départi et
sen ala du dit lieu. Pour lequel fait, le dit prestre,
soubz umbre de ce que il est en debat et riote à la
dite damoiselle Marie, à qui appartient la dite terre
du Mesnil, à cause de héritage et la dite ville de
Beaumez, à sa vie, à cause de don du dit conte de
Eu. a maintenu et maintient que elle leur fist faire
(1) Isabeau de Melun épousa : 1° Pierre, comte de Dreux;
2e Jean d'Artois (le P. Anselme, I, 388 et 430).
(2) Le comte d'Eu avait reçu du foi Jean le gouvernement
de Péronne (St-Allais, XII. 458).
DE FLANDREWALLONNE.
183
la prise du dit prestre. Et fist adjourner, en temps
passé, le dit Regnault dAouste pardeuaht noz amez
et feaulx, lez generaulx
reformateurs
de nostre
royaume, qui pour le temps estoient. Et nagueres
encore, de rechief, a fait adjourner lez diz supplians,
pour cause du dit fait, au quel Jaques il ne demanda
onques maix aucune chose, pour cause de ce. Depuiz
lequel fait, lez deux contes dessus diz, qui sont de
prochain lignage, ont" pacifié et fait bon accort entre
eulx et sont à présent bons amis et a bon accort ensamble.
« Pour le quel fait, combien que le dit prestre ne
fu afollez ou mehaingniez, il se doubtent destre pris
ou endommagiez en corps ou en biens
» Comme il aient touz jours esté et soient encores
hommes de bonnes vies, renommées et de honeste
conuersation et que le dit fait 11 firent 'pour cause de
la dite guerre et non autrement. Et auxi, que feu le
seigneur dAouste, leur père, fist, en son viuant,
et aggreables
seruices, tant par mer,
plusieurs
comme par terre, à noz prédécesseurs
roys de
France, dont Dieux ait lez âmes
«Pardonnons
aux diz freres.... le dit fait, auec
toute peine et amende criminelle,
et
corporelle
ciuile..... En faisant satisfaction à partie.
» Mandement....
à noz amez et feaulx genz de
nostre parlement, au baillif de Vermendoiz et dAmiens....
Eu marge, a Remissio facta Regnaudo et Jacobo
dAouste, fratribus. »
Le père de Regnault et de Jacques était donc un
SOUVENIRS
184
ayant en son temps servi nos
seigneur d'Aouste,
rois « tant par mer, comme par terre ». Il s'agit ici
sans doute du village champenois appelé Aouste,
dans les ArOsta, Augusta Praetoria,
aujourd'hui
dennes, arrondissement
de Rocroy, canton de RumiExiste-t-il une affinité entre ces seigneurs d'Aouste
et la famille d'Aoust de Jumelles établie à Douai
vers la fin du XV 0 siècle et venue d'Abbeville ? si,
d'un côté, les traditions
domestiques de cette famille ne sont pas en désaccord avec une telle supposition (2), d'un autre côté, il est certain que l'auteur des d'Aoust de Jumelles, le bailli d'Abbeville
Jacques d'Aoust, eut besoin en 1454 de lettres d'anoblissement (3); toutefois sa branche avait pu tomber
en roture.
Quoiqu'il
en soit,
si la famille d'Aoust
de Ju-
(1) Saint-Fargeau, Diction, géogr. Paris, 1844, in-4,
I, 122.
(2) Cf. Carpentier (Hist. de Cambray, Leyde, 1664, in-4,
II, 143) qui fait honneur aux d'Aoust de Jumelles de la construction du « chasteau d'Aust, non loin d'Abbeville, dont ils
estoient seigneurs dès l'an 1196» ! etc. etc. — et Duthilloeul
(Galerie douaisienne, Douai, 1844, in-8, p. 7) d'après lequel
ils seraient « de l'une des premières familles de la Normandie » ; cet auteur ajoutant en note ce renseignement dont il
n'explique point la portée : « Godefroy d'Ausque, seigneur
d'Aoust, était, sous le règne de saint Louis, sénéchal de la
comté de Poathieu ».
(3) Goethals, Onomasticon, Bruxelles, 1864, in-4, p. 36,
DE LA FLANDREWALLONNE.
185
nielles, qui du reste est à la veille de s'éteindre (1),
et
aux frères Regnault
parvenait à se rattacher
d'Aouste (l'écart est
Jacques (2), fils du seigneur
environ d'un siècle), elle s'assurerait une place dans
la noblesse féodale et chevaleresque.
III. — RELATIONOFFICIELLEDE LA JOYEUSEENTRÉE
de Jean Sans-Peur, le 25 juin 1405 (3).
JEHANS, duc de Bourgongne,
contes de Flandres,
(1) Le marquisat d'Aoust de Jumelles, créé en 1739, est
tombé en quenouille par la mort de messire Jules, chevalier,
marquis d'Aoust de Jumelles, décédé à Paris le 21 janvier 1886, ne laissant qu'une fille.
Quant à la famille, elle n'est plus représentée que par
Alphonse d'Aoust de Jumelles, écuyer, dit le comte d'Aoust
(titre.de pure courtoisie), frère cadet du dernier marquis,
marié, mais sans enfant,
(2) Dès les premiers degrés des d'Aoust de Jumelles, le
prénom de Jacques est, chez eux, en quelque sorte héré—ditaire.
En 1316, on trouve à Béthune Pierre d'Aoust, sergent
d'armes du Roi (Invent. som. des archives du Pas-de-Calais,
A, p. 298, col. 1).
(3) Cf. p. 107 du tome I de la première série de ce recueil.
— Le président Tailliar, chroniques, Douai, 1870, pet. in-8,
2e partie, p. 16 et tome II, Douai, Dechristé, 1875, in-8,
page 15; d'après la « Brefve Description », rajeunie par le
Président, elle-même rajeunissant (vers 1663) et dénaturant
notre relation officielle.
A celle-ci, la « Brefve Description y>ajoute un renseignement curieux sur la construction de notre beau beffroi; il
doit être emprunté à l'oeuvre, malheureusement perdue," de
Noël Pollet,greffier de la ville (en 1465) et le père des chroniqueurs douaisiens.
186
SOUVENIRS
dArtoiz et de Bourgongne,
palatin, seigneur de
Salins et de Malines et Margherite, duchesse et contesse des diz lieux, sa chiere compaigne et espeuse,
venans du chastel de Lens, lisent leur entrée, à leur
en leur ville de
premier et joieux aduenement
Douay, le joedi jour Saint Eloy, xxv jour de juing
lan de grâce mil quatre cens et chuinq, acompaigniez de Monsr le conte de Neuers, Philippe (1),
frere du dit Monsr le duc et de Philippe Monsr (2),
ainsné filz de noz diz seigneur et dame, auec de
pluseurs autres grans seigneurs et nobles. Et leur
fut reuerence faite des processions, de le loy à
et archiers.
grant compaignie et de arbalestriers
à leglise Saint
Vinrent de le porte dEsquierchin
Piere faire leur deuocion et dillec, par le rue de
Biellain et deuant le Halle, alerent descendre au
Chastel, à leur hostel de le Bassecourt.
Et le lundi ensieuant, jour Saint Piere et Saint
Pol, penultime jour dudit mois de juing, nostre dit
seigneur, Monsr le duc, acompaigniez comme dessuz,
repaira en le ditte église Saint Piere, au seruice de
le grand messe et, à lissue dicelle, vint en le Halle,
le banc cloque sonnant, sapprocha des fenestres de
le salle deuant, sur le rue du Pont et là Usent à lui
les escheuins en corps de loy et tout le peuple, par
le teneur dune cedulle leute par maistre Jehan de
(1) Philippe de Bourgogne, tué à Azincourt en 1415 (le
P. Anselme, I, 251).
(2) Celui qui devint le duc Philippe le Bon. Il épousa la
veuve de son oncle, Bonne d'Artois, en 1424.
.
DE LA FLANDREWALLONNE.
187
en ceste
serement
Neelles (1), son conseillier,
manière :
« Nous jurons et proumettons
garder voz. hon» neur, corps, seignourie et drois, ainsi que bons et
» loyalx subgez sont et doiuent estre tenus de faire
» à leur seigneur. »
Et ce fait, prestement - fist nostre dit seigneur
serement à sa ditte ville, sur une samblable cedulle
qui lui fu leute par lun des clers de la ditte loy et
escheuinage, contenant la fourme qui sensieut :
« Sire, vous jurez et proumetez garder et tenir,
» faire garder et tenir les preuileges,
franchises,
» usages et coustumes de vostre ville de Douay, ainsi.
» que voz predecesseurs, contes et confesses de Flan" dres, ont fait en tamps passé. »
et
Laquelle cedulle leute, ycelle fu approuuée
confermée de nostre dit seigneur par se parole qui
fu telle : « Ainsi le jure je », le main leuée vers les
sains.
avec Nos Sr deuant
Ad ce furent présent,
nommez :
Monsr Hue de Meleun,- seigneur dAnthoing.
Monsr de Saint Jorge en Bourgongne.
Monsr le visdame d Amiens.
Monsr de Waurin.
Monsr Jehan de Ghistelle, aisnez filz de Monsr de
Ghistelle.
(1) Jean de Nielles, qualifié bientôt de chevalier- et seigneur d'Olhain, bailli de Lens en 1406, chancelier d'Aquitaine
en 1409.— Cf. le P. Anselme, VIII, 696-697 ; Monstrelet, édit.
Douët-d'Arcq, I, 392 et II, 59, 100, 119, 237, 286, 334, 353,
355, 440.
188
SOUVENIRS
Monsr de Croy.
Monsr de Lallaing.
Monsr Aubert de Canny.
Monsr de Hailly.
Monsr Rolland dUdequierque.
Et pluseurs autres nobles et seigneurs.
Collations a esté faite as cedulles principalles
sermens dessuz transcrips par my.
des
MICHAULT(1)._
Eschéuins regnans au jour dudit aduenement.
Jaque dArras.
Jehan dAuby le fil.
Wille de Goy.
Bauduin de Deuyeul.
Martin de Goy.
Michiel du Temple.
Robert Le Monnyer.
Godefroy Catel.
Wille de Pois.
Martin Le Fillier.
Pierot de Coullemont.
Et Jehan dAiz.
Archives municipales, registre AA 94, ancien N,
folio lxxviij.
(1) Micheldu Forest, qui signait : « Michault», longtemps
clerc de la ville et aussi conseiller, receveur, etc. bienfaiteur
de la cité.
DE LA FLANDREWALLONNE.
189
IV. —RELATION OFFICIELLEDELA JOYEUSEENTRÉE(1)
de Philippe le Bon, le 6 mai 1421.
conte de Flandres,
PHe, due de Bourgongne,
dArtois et de Bourgongne,
palatin,
seigneur de
Salins et de Malines, vint en sa ville de Douay, en
le mardi au soir
premier et joyeux aduenement,
vje jour de may lan mil cccc vingt et ung, accompaignié de Monsr de Roubais, Guillaime du Bois,
maistre dostel dudit Monsr le duc (2), Anthoine de
Villerz, Maisoncles, Franchois Pelerin et pluseurs
autres gentilz hommes estans en sa compaignie. Et
cellui jour mesmes, à heure de neuf heures en la
nuit ou enuiron, à son retour de leglise Saint Pierre,
vint en le halle de le loy et eschevinage
dicelle
ville faire le serement ordonné et accoustumé à
faire par les contes de Flandres,en
leur premier
(1) Malgré l'appellation consacrée de « joyeux avènement », la cérémonie du 6 mai 1421 a dû revêtir un caractère triste, vu les circonstances lugubres dans lesquelles le
jeune prince succédait à son père, assassiné à Montereau le
11 septembre 1419; obligé, pour venger la mort de ce dernier, de s'humilier devant l'ennemi de sa race. Le prestige
du duc Philippe le Bon, destiné à monter si haut, ne commença qu'au 30 août 1421, avec sa victoire de Monsen vimeu
sur les Armagnacs.
Cf. Tailliar, Chroniques, Douai, 1870, pêt. in-8, 2e partie,
p. 22 et tome II, Douai, 1875, in-8, p. 26; toujours d'après
la « Brefve Description ».
(2) Ici l'auteur de la « Brefve Description » ajoute, par habitude: « et beaucoup d'autres grands seigneurs »; tandis
qu'en réalité, jamais peut-être cortège de courtisans n'avait
été aussi mince.
190
SOUVENIRS
auenement en la ditte ville. Lequel serement, en la
présence des' eschevins dicelle ville et du commun
en la manière qui
peuple, fu leus publiquement
senssuit :
« Sire, vous jurez et promettez garder et tenir.
» faire garder et tenir les
franchises,
preuilleges,
» usages et coustumes de vostre ville de Douay,
» ainsi que voz predicesseurs,
contes et contesses
» de Flandres, ont fait en temps passé. »
Apres lequel serement ainsi leu, fu respondu par
le bouche dudit Monsr le duc :
« Ainsi le jure je. » (1)
J. BRULOIS(2).
Archives municipales, reg. AA 94, folio Ixxviij verso.
V. — CRÉATIONDE LA GARDE NATIONALE, le
24 juillet 1789.
Du vingt quatre juillet
Dans
l'assemblée
des echevins,
1789 (3).
conseil et arriere-
(1) On remarquera que le serment de la commune est
omis. L'auteur de la « Brefve Description » le rétablit, analogue à celui fait à Jean Sans-Peur. Il ajoute qu'il fut crié :
« Noël! Noël! et la blanche cloche (ou mieux : « le banc
cloque ») sonnée. »
(2) Jean de Braille dit Brulois, clerc ou premier greffier
de la ville, mort le 16 juin 1437.
(3) Ce fut la dernière assemblée des Consaux ou du conseil de la ville, institution aussi ancienne que la ville et la
commune mêmes.
DE LA FLANDREWALLONNE.
191
notables citoiens dûment
conseil et de plusieurs
convoqués à ce jourd'hui, sur la notoriété des désordres qui se sont commis, depuis peu de tems, dans
quelques villes et dans plusieurs villages des environs et désirant mettre en usage les moïens les
plus convenables pour mettre les personnes et la
fortune de tous les citoiens de cette ville à l'abri de
toute espèce d'excès et maintenir le bon ordre et la
sureté publique, — il a été délibéré d'établir sans
délai une milice bourgeoise,
dont la composition
sera réglée en la forme suivante.
1° La milice bourgeoise sera composée des citoiens
qui se feront inscrire pour faire le service volontairement et gratuitement.
2° Le corps de la milice bourgeoise en activité
sera composé provisoirement de quatre cens citoiens,
en ce non compris les officiers, sauf à l'augmenter,
si les circonstances
l'exigent, avec les personnes
inscrites qui n'auront pu etre employés dans le premier moment.
3° Le corps sera divisé en huit compagnies de
cinquante citoiens; chaque compagnie sera composée par un capitaine, deux lieutenans et deux
soulieutenans. Il sera pourvu ci après à l'établissement des bas-officiers à chaque compagnie.
4° Mr le baron de Tott sera prié d'accepter le
grade de général de la milice bourgeoise.
5° Les compagnies seront formés, par le général
et Mrs du magistrat,
de cinquante
cinq hommes
chacune, lesquels choisiront parmi eux un capitaine,
deux lieutenans et deux soulieutenans,
qui seront
192
SOUVENIRS-
présentés au général et au magistrat, pour etre par
eux confirmés.
6° Tous les citoiens qui sont à portée d'entrele serprendre l'obligation de remplir gratuitement
vice public, sont invités de se faire enregistrer au
greffe de l'hôtel de ville, auquel effet la présente
délibération
sera affichée dans la journée,
pour
valoir invitation.
7° Chacune des compagnies fera alternativement
le service pendant vingt quatre heures. L'une des
salles de l'hôtel de ville servira de corps de garde.
En cas de besoin, toutes les compagnies de la
milice bourgeoise prendront les armes. Leur point
de réunion et d'assemblée sera en l'hôtel de ville.
Le signal du rassemblement de toutes les compagnies de la milice bourgeoise se donnera, en cas de
presse et de nécessité, par le tintement de la cloche
du beffroi et, lorsque cette cloche sonnera par forme d'allarmes,
soit de jour, soit de nuit, tous les
membres de la milice bourgeoise
en activité seront
tenus de se rendre armés, le plus promptement possible, audit hôtel de ville, pour recevoir et exécuter
les ordres qui leur seront donnés pour le maintien
du bon ordre et de la sureté publique.
Tous les citoiens qui composeront la milice bourgeoise porteront une cocarde en trois couleurs, qui
seront : le blanc, le bleu et le rouge.
[Signé.] F. L. J. Nicollon. E. Paix. Delval. De
Francqueville. Becquet. Derbaix. Alexis Taffin. Simon. Vanhacken. Caneau. Taffin de Goeulzin. Crugeot de Roeux. Vervoort. De Wavrechin. L. Pilat.
DE LA FLANDREWALLONNE.
193
Le Roux de Bretagne.
Mellez. Deprez. Milot. BéBonnaire.
Durand.
Briffault.
renger.
Foucques.
Remy du Maisnil. Deparis. Delannoy. Couvreur.
Dudit jour,
quatre heures
après midi.
Dans l'assemblée du magistrat,
où se trouvoit M.
le baron de Tott, en sa qualité de général de la milice bourgeoise, il a été procédé, en exécution de la
délibération ci-dessus, à la composition de la première compagnie de ladite milice, dont la liste suit.
MM. Simon, libraire, Bérenger de Beaupré, Nicollon père, Derbaix, Imprimeur
le chevalier Bérenger
Perdu de La Comtée, Majault
fils, Duriez d'Ankslinet
[55 noms].
Ce fait, les personnes composant ladite première
compagnie ont procédé à l'élection de leurs officiers
et ont choisi pour capitaine M. le baron de Comerlieutenans, MM.
fort,, chevalier de Saint-Louis.Pour
des Baulx de Porville et Hubert. Pour sous-lieutenans, MM. de Bérenger frères.
Et ladite compagnie étant venue faire part de leur
élection à M. le baron de Tott et à messieurs du
lesdits officiers ont été confirmés dans
magistrat,
leur nomination.
Après quoi, lesdits officiers et tous les autres citoyens formant ladite compagnie ont prêté serment,
entre les mains de M le baron de Tott et de MM. du
magistrat, de servir avec fidélité et avec zèle, pour
le maintien du bon ordre et dé la sureté publique.
194
SOUVENIRS
Ce fait, ladite compagnie s'est mise en armes
s'est disposée à faire son service sur le champ.
et
Deuxième compagnie.
de La Peyrière
MM
Bérenger
Alexis Taffin, Taffin de Goeulzin, Caneau de Lande Kerenscaire
gries .
Remy du Maisnil
de Bailliencourt
Lancry de La Loyelle .....
dit Courcol ......
Maloutaufils . ... [57 noms].
Capitaine : M. Bacroix, chevalier de Saint-Louis.
Lieutenans : M. Remy de Campeau, M. Bérenger.
: M. Dufour Deschamps, M. Taffin.
Sous-lieutenans
Tr oisième compagnie.
rue SaintMM
Raux,
Maugin
[55 noms].
Christophe, Carpentier, imprimeur
Capitaine : M. le chevalier de Gricourt.
Lieutenans : M. Lancry de La Loyelle, M. Delagrange père.
: M. Raux, M. Auger du Saroir.
Sous-lieutenans
Quatrième
compagnie.
avocat
Berckem,
Delcroix,
Panier, secrétaire d'artillerie
Berode, ancien carabiBelgambe, horloger
nier [55 noms].
Capitaine : M. d'Estreux, officier aux gardes wallonnes.
MM
avocat
DE LA FLANDREWALLONNE.
195
Lieutenans : MM. de Berkem et Delcroix.
Sous-lieutenans : MM. Paniez et Clainville.
Cinquième
compagnie.
Belchamp, Martin père, à la Douane
WacreBernard, officier à la chancellerie,
le chevalier de Reikman
nier de Voormezel
Dubois de Dunillac ....
[55 noms].
Capitaine : M. le baron de Briffoeuil.
et Lagache de
Lieutenans : MM. Bellechamp
Bourgies.
Sous-lieutenans : MM. Martin, à la Douanne et
Defontaine, rue des Foulons.
MM
Sixième
compagnie.
MM. Crugeot de Roeux, chevalier de Saint-Louis,
Taranget, docteur
Cambray, rue du Montmeunier
Honoré fils ,
de-Piété, Bassette,
brasseur
[55 noms].
Capitaine : M. Crugeot de Roeux.
Lieutenans : MM. Thomassin et de Cambray.
Sous-lieutenans : MM. Basset et Honoré.
Septième
compagnie.
Bras père,
Aguier dit La France
.... Le
sculpteur .... Brias, pont Saint-Jacques
Preux, brasseur ....
Lefebvre, avocat, rue SaintMM
SOUVENIRS
196
Thomas ....
Brias, père, rue Au Cerf .... Brias,
pont des Recolets
[57 noms].
Capitaine : M. Moneret.
Lieutenans
: MM. Lefebvre
de Condé et de
Preux.
Sous-lieutenans
: MM. Aguier et Brias.
Huitième
compagnie.
MM. de Beaumaretz, officier d'artillerie, marquis
de La Pierre, Damens, officier hollandais
avocat
.....
Dumonceau,
Cordier, à l'Oratoire
Condom, ancien fourier
[63 noms,
dont 12 étudiants].
Capitaine : M. de Beaumaretz.
Lieutenans : MM. Damens et Condom.
: MM. Cordier et Dumonceau.
Sous-lieutenans
Archives municip. BB 11. Dernier registre
aux Consaux, 1767-1789, folios 73 à 78 et
dernier.
de la Bastille fut le signal d'une
dans plusieurs parties du
épouvantable jacquerie
royaume et engendra une panique générale; puis
vint le mot d'ordre d'armer les habitants des villes.
A Douai, comme ailleurs, on y obéit docilement;
mais l'établissement
de la milice bourgeoise ne dut
pas réjouir les fauteurs des troubles, attendu que,
La reddition
DE LA FLANDREWALLONNE.
197
sous l'impulsion du magistrat, le résultat fut aussi
favorable que possible aux amis de l'ordre. Les officiers élus étaient des gentilshommes,
presque tous
ex-officiers de l'armée, ou des anciens militaires, ou
Il est vrai qu'alors la
des bourgeois notables.
adonnée aux idées dites
noblesse était entièrement
libérales : c'était la mode.
En tête des notables qui, le 24 juillet 1789, contribuèrent à la création de la garde nationale, on
trouve les noms des deux Douaisiens qui devaient,
moins de deux ans après (les 16 et 17 mars 1791),
tombée
périr victimes de cette même institution
rapidement dans l'ornière de la démagogie : nous
avons nommé les malheureux Derbaix et Nicollon !
On eût bien étonné nos philosophes et nos révolutionnaires de 1789 (du reste absolument ignares
quant aux choses du passé) en leur apprenant que
cette prétendue création d'un régime prétenduement
nouveau n'était qu'un retour en arrière et un recul
d'environ neuf siècles. En effet le bourgeois armé
derrière les remparts n'apparaît-il
pas dès la construction de nos villes fortes, vers la fin du IXe siècle?
alors que, grâce à la solidité des moyens de défense
on pouvait
et à la pénurie des moyens d'attaque,
dire que, à l'abri des murailles, il n'y a pas de mauvais soldat. Rangés par connétablies ou compagnies,
nos bourgeois continuèrent,
pendant tout le moyen
âge et même dans les temps modernes, à tenir école
d'indiscipline et d'ivrognerie. Cette grotesque milice
florissait encore en 1667 et elle put prendre une part,
25eANNÉE.—1885.
FLANDRE
WALLONNE.—13.
198
SOUVENIRS
assurément peu brillante, dans le simulacre de défense qu'on crut devoir opposer à Louis XIV. Ce
fut son dernier effort et, avec l'annexion,
disparut
pour longtemps, une institution surannée et inutile,
la place étant du reste assurée d'une garnison nombreuse et permanente.
F*. B.
DE LA FLANDREWALLONNE.
TABLE
DES
199
MATIERES.
Pages.
HISTOIRE
de la famille Ruffault,,par
GÉNÉALOGIQUE
M. FREMAUX,
5
Préface
»
11
Généalogie
Pièces justificatives
105
147
Appendice
Additions et corrections
153
Table onomastique
159
MISCELLANÈES
DOUAISIENS.
Notes et documents. Nouvelle
série. N° 3
, . 168
I. L'Original du bref du pape EugèneIII, envoyé
aux Douaisiensle 3 février 1153
168
II. Querellesur le Marchéentre des hommesd'armes et un bourgeois,suivie du meurtre d'un
autre bourgeois, commisen l'Empire, près du
170
village d'Estrées.— 1364,août (1)
III. Relation oficiellede la joyeuse entrée de Jean
Sans-Peur, le 25 juin 1405
185
IV. Relation officiellede la joyeuse entrée de Phi189
lippe le Bon, le 6 mai 1421
V. Créationdela gardenationale,le 21 juillet 1789. 190
PLANCHE
11
Achevé d'imprimer en mai 1887,
(1) A la page 184, voir des inductionssur l'origine de la famille
d'Aoustde Jumelles.