INTERREG CULTUR-PRO
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LE TERRITOIRE DU PROJET CULTUR-PRO _________________________________________________________________________ INFORMATIONS GÉNÉRALES Auteur : Obdúlia Gutiérrez Catégorie : Territoire Mots clés : structure physique, Pyrénées, division administrative, Eurorégion, Eurodistrict Nombre de pages : 13 INTRODUCTION Le territoire du projet INTERREG CULTUR-PRO est composé du département français des Pyrénées-Orientales, des comarques de Girona et de Lleida en Catalogne, et d’Andorre. Ce document présente sa structure physique, son fonctionnement territorial, ses divisions administratives et les nouvelles relations qui s’établissent entre les territoires d’un côté et de l’autre de la frontière. LE TERRITOIRE DU PROJET CULTUR-PRO Le territoire du projet Interreg Cultur-Pro est composé du département français des Pyrénées-Orientales, des comarques de Girona et de Lleida en Catalogne et d’Andorre. 1. Structure physique et fonctionnelle du territoire Ce territoire s’organise autour de la chaîne des Pyrénées, élément naturel situé en son centre. Même si elle a joué pendant longtemps un rôle évident de frontière, elle est aujourd’hui l’axe d’un espace de relations transfrontalières qui donnent lieu à des attentes et des opportunités nouvelles pour ces régions, dans un contexte européen de développement des politiques transfrontalières. La frontière entre la France et la Catalogne suit approximativement la ligne de crête des Pyrénées, à l’exception du Val d’Aran qui dépend de l’Espagne alors qu’il se trouve sur le versant septentrional et la plaine de la Cerdagne qui se trouve sur le versant méridional mais est partagée entre les deux pays. Les Pyrénées constituent un ensemble montagneux important, de 250 km de long du côté catalan. Il est constitué de trois sous-unités bien séparées : la zone axiale des Pyrénées, le piémont pyrénéen du côté français, avec les Corbières, et les pré-Pyrénées au sud, du côté espagnol, qui s’étendent de Turbó à Montgrí. La structure géologique détermine l’alignement général Est-Ouest de l’ensemble des montagnes qui forment cet ensemble, dont les hautes cimes ne sont séparées par aucune dépression significative permettant le passage entre les deux versants. Les cours d’eau importants sillonnent le massif perpendiculairement, en suivant la ligne de plus grande pente ; ils dessinent les vallées pyrénéennes, orientées du nord au sud ou du sud au nord - ce qui complique l’accessibilité entre elles - sauf pour les extrémités maritimes et quelques vallées comme celle de la Cerdagne. La région de la Catalogne Nord ou département des Pyrénées-Orientales se trouve, comme son nom l’indique, sur les contreforts de l’est de la chaîne pyrénéenne qui se dresse dans la moitié sud-ouest du département. Au nord, les Corbières le séparent de l’Aude et au sud, le massif des Albères, de l’Alt Empordà. Le département est traversé d’ouest en est par l’Agly, la Têt et le Tech. Ces fleuves structurent les comarques naturelles du Conflent, le Fenouillèdes et le Vallespir, et débouchent dans la Méditerranée après avoir traversé la plaine du Roussillon, l’espace le plus anthropisé du département. La bande maritime est une ligne de sable aux formes assez régulières de Leucate à Argelès. Puis, le massif des Albères forme une côte rocheuse. Le littoral compte également de nombreuses zones d’étangs : Salses au nord et Saint-Nazaire et Canet au sud. La pointe occidentale du département, le Capcir et la Haute-Cerdagne sont les comarques les plus encaissées de haute montagne, là ou l’Aude et le Sègre prennent leur source. Les comarques de Girona occupent la partie nord-est du territoire catalan. C’est un espace d’une grande complexité géographique, aux paysages très variés fortement humanisés. Elles sont délimitées au nord par les chaînes des Pyrénées et des pré-Pyrénées, à l’est par la côte, à l’ouest par les chaînes transversales et prélittorales, et au sud par la plaine alluviale de la Tordera. Les paysages des Pyrénées, avec ses chaînes étroites et de faible altitude de l’Empordà, prennent de la largeur et du volume dans le Ripollès, où presque toute la région est montagneuse. Dans l’Empordà, une plaine plus importante se forme et s’étend de la chaîne de Rodes au nord et des Gavarres au sud, au Pla de l’Estany. Elle est drainée par les fleuves les plus importants de cette partie de la Catalogne : la Muga, le Fluvià et le Ter. Les régions de l’intérieur des comarques de Girona, celles de la Garrotxa et d’une bonne partie de la Selva ont elles aussi un relief complexe, composé de petites plaines et de zones de montagnes (Alt Garrotxa, Guilleries, Montseny, etc.). La zone côtière, la fameuse Costa Brava, s’étire de Portbou à Blanes et est composée de zones rocheuses, de petites criques, de quelques grandes plages et de ports de pêche et de plaisance. La structure physique du département des Pyrénées-Orientales au nord et des comarques de Girona au sud, présente certaines similitudes : un espace frontalier montagneux avec les Albères, l’Alta Garrotxa, le Ripollès, le Vallespir, le Conflent et la Cerdagne, sachant que cette dernière est une unité physiographique partagée entre deux pays ; la présence d’une plaine littorale à vocation agricole de chaque côté, celle du Roussillon et de l’Empordà ; et une zone intérieure composée d’une mosaïque de vallées formées de cours d’eau à débit moyen (Agly, Tech et Ter du côté nord ; Muga, Fluvià et Ter du côté sud) qui séparent un ensemble de chaînes. La principale différence entre les deux territoires se trouve dans le relief du littoral, plus abrupt du côté sud que du côté français, et dans une limite plus marquée du fait des nombreuses zones de montagne transversales du côté sud. L’ensemble de ce territoire se caractérise par une même végétation et un climat méditerranéen doux et humide sur le littoral et la zone prélittorale et plus frais dans les régions montagneuses et dans les Pyrénées. En ce qui concerne l’occupation humaine et l’activité, il est possible de différencier une zone côtière dynamique qui concentre la plupart des aires urbaines de plus de 10 000 habitants comme Canet-en-Roussillon, Roses, Palafrugell, Palamós, Sant Feliu de Guíxols, Blanes ou Lloret de Mer, et une zone intérieure où se situent les trois grands pôles urbains du principal corridor de communications nord-sud : Perpignan, Figueres et Girona et une zone considérée plus « déprimée », moins peuplée et située dans la partie la plus montagneuse du territoire transfrontalier. Cependant, il existe une grande différence entre les structures urbaines du côté nord et du côté sud. Du côté français, l’agglomération de Perpignan est le seul centre urbain important, tandis que le reste du département ne compte aucune autre ville de plus de 12 000 habitants. Dans les comarques de Girona en revanche, même si Girona a gagné en importance ces dernières années, l’une des caractéristiques positives est le nombre important de centres urbains bien répartis, chacun avec une zone d’influence au niveau de la comarque et une structure économique propre. Quant à sa localisation, il ne fait aucun doute que cet espace transfrontalier se caractérise par sa position privilégiée par rapport aux liaisons historiques entre la péninsule ibérique et le reste de l’Europe, que ce soit par certains points de la côte de la dépression prélittorale vers le corridor méditerranéen, ou par les Pyrénées et des cols relativement faciles : Portbou et le Perthus, le col d’Ares et la Cerdagne. Poids démographique des villes et aires urbaines de la Catalogne Nord et des comarques de Girona Source : MOT et UdG. Livre Blanc de l’Eurodistrict Schéma fonctionnel de l’Espace Catalan Transfrontalier Source : MOT et UdG. Livre Blanc de l’Eurodistrict catalan transfrontalier En ce qui concerne la communication et les interrelations, il est clair que les espaces les mieux intégrés dans ce territoire sont la Cerdagne, la zone du Perthus et le littoral. Elles accueillent un plus grand nombre de relations transfrontalières de proximité, que ce soit pour des raisons professionnelles, pour les achats, les loisirs, etc. En revanche, la région Ripollès-Garrotxa, ainsi que le Vallespir-Conflent sont les moins intégrés au niveau transfrontalier, notamment en raison des difficultés d’accès routier et de la présence d’un relief qui représente un obstacle naturel pour les communications entre les deux versants. Les comarques ou région de Lleida, situées dans la partie la plus au nord-ouest de la Catalogne, se divisent en deux secteurs géographiques et de planification : l’Alt Pirineu et Aran - situés à la frontière avec les départements français de l’Ariège et de Haute-Garonne et l’Andorre - et la plaine autour de Lleida. Le secteur de l’Alt Pirineu et Aran, avec un des reliefs les plus compliqués de Catalogne et toutes les comarques de montagne, s’organise autour des vallées des fleuves, voies naturelles de pénétration, qui dessinent quatre zones : le Val d’Aran, délimité par la Garonne, l’Alta Ribagorça par la Noguera Ribagorçana, le Pallars Sobirà et le Pallars Jussà par la Noguera Pallaresa et l’Alt Urgell ou la Cerdagne - qui d’un point de vue physique et de planification est intégré à la zone de montagne - par le Sègre. Le secteur de l’Alt Pirineu et Aran est excentré par rapport aux voies de communication principales de Catalogne (autoroutes, voies rapides, train à grande vitesse,...) ce qui le laisse à l’écart des axes et des centres les plus dynamiques du point de vue socio-économique. Le relief prononcé et les conditions climatiques extrêmes représentent un effort supplémentaire pour toutes ses activités et les conditionnent : communications, établissements urbains, localisation d’équipements et de services, activités agricoles, industrielles ou tertiaires. Mais c’est justement la particularité de ces conditions qui a permis la préservation d’un ensemble de valeurs de patrimoine et la présence de ressources physiques, naturelles et culturelles qui constitue un atout important pour le tourisme. Les Terres de Lleida de leur côté, sont constituées d’une grande plaine de faible altitude appartenant à la dépression centrale catalane. Il s’agit de la plaine la plus étendue de Catalogne. En son centre, se trouve le bassin inférieur du Sègre et une large vallée occupée par des cultures irriguées. Le reste du réseau principal d’irrigation est constitué des cours d’eau du bassin de l’Èbre qui prennent leur source dans l’Alt Pirineu : la Noguera Ribagorçana et la Noguera Pallaresa. Les Terres de Lleida se caractérisent par un climat méditerranéen continental, à faible pluviosité et aux températures très contrastées. Les conditions de relief et de disponibilité en eau ont fait de cette région, la plus importante étendue agricole de Catalogne, avec un paysage marqué par deux types de cultures : des oliviers, des amandiers et des céréales, et un paysage plat de champs irrigués avec son vaste réseau de canaux et rigoles. Cette région est ainsi devenue la zone irriguée la plus étendue de Catalogne et une composante essentielle du développement économique de la zone. Il s’agit d’un territoire très rural, très peu modifié par l’urbanisation et l’industrie qui se sont concentrées dans les villes et les bourgs. Lleida est le centre urbain principal et son aire d’influence dépasse largement la comarque. L’axe central de développement de ces comarques se trouve le long d’une ligne Barcelone-Lleida-Saragosse, qui suit la voie rapide A2 (ancienne N-II), l’autoroute de l’Èbre (AP-2) et la ligne TVG, la première de Catalogne. Citons également le nouvel aéroport de Lleida. 2. Structure administrative et institutions Le territoire du projet Cultur-Pro, du fait qu’il se situe dans trois pays différents, est composé de collectivités territoriales et d’entités administratives différents, résultat des évolutions historiques et de la législation de chaque pays. Le département des Pyrénées-Orientales (66) fait partie de la région du LanguedocRoussillon. Le département compte 226 communes, 31 cantons et 3 arrondissements. Les cantons sont les circonscriptions d’élection du Conseil général, assemblée départementale dont le siège se trouve à Perpignan, qui choisit à son tour un président. Les autres circonscriptions correspondent à celles de l’administration de l’état qui divise le département en une préfecture, Perpignan, et deux sous-préfectures, Prades et Céret. La réalité géographique du département des Pyrénées-Orientales, qui correspond dans sa quasi-totalité à la Catalogne Nord, tient compte de la notion de comarca (comarque), même si elle n’a ni le poids ni la dimension officielle qu’elle peut avoir en Catalogne, sachant qu’elles ne sont pas reconnues comme collectivités territoriales. Le département se compose du Capcir, de la Cerdagne (ou Haute-Cerdagne), du Conflent, du Roussillon, du Vallespir et du Fenouillèdes (de tradition occitane) ; il existe également d’autres subdivisions. Divisions administratives du département des Pyrénées-Orientales Arrondissements Céret Total cantons : 5 Total communes : 40 Perpignan Total cantons : 20 Total communes : 86 Prades Total cantons : 6 Total communes : 100 Cantons Argelès-sur-Mer Arles-sur-Tech Céret Côte Vermeille Prats-de-Mollo-la-Preste Canet-en-Roussillon La Côte Radieuse Elne Latour-de-France Millas er e Perpignan 1 au 9 canton Rivesaltes Saint-Estève Saint-Laurent-de-laSalanque Saint-Paul-de-Fenouillet Thuir Toulouges Mont-Louis Olette Prades Saillagouse Sournia Vinça Total communes Nombre de communes 8 8 14 4 6 4 4 7 10 9 3 8 5 5 11 17 3 15 15 20 21 11 18 226 Source : INSEE La division territoriale de Catalogne tient compte de l’administration espagnole et de l’administration catalane. La Constitution espagnole prévoit les limites géographiques des communes, des provinces et des communautés autonomes. Les provinces jouent un double rôle en tant que collectivité locale, comme représentant des communes (Diputaciones) et comme administration exerçant les fonctions de l’État (sous-délégations du gouvernement). Selon le nouveau Statut d’autonomie de Catalogne (2006), la division administrative de son territoire doit être composée de communes, comarques et vigueries. Les vigueries, fixées au nombre de sept mais qui n’ont pas encore été mises en place, devraient assurer les fonctions des provinces actuelles, qui poursuivraient cependant leur rôle de délégation de l’administration de l’état après avoir adapté leurs limites. Au niveau institutionnel, il s’agirait de remplacer les quatre diputaciones provinciales actuelles par sept conseils de viguerie. La région de Girona, très souvent assimilée aux comarques de Girona, est l’une des quatre provinces qui composent actuellement la communauté autonome de Catalogne. Elle est elle-même constituée de 221 communes et de sept comarques, dont les limites ne correspondent pas exactement avec celles de la province. Girona comprend les comarques de l’Alt et du Baix Empordà, de la Garrotxa, du Gironès, du Pla de l’Estany, du Ripollès, de la Selva et onze communes de la Cerdagne (les six autres font partie de la région de Lleida). La province de Girona devrait devenir la viguerie de Girona, dont la ville du même nom est la capitale, et réunir les comarques précédemment citées, à l’exception de la Cerdagne qui intègrerait la viguerie de l’Alt Pirineu. Division administrative de la région de Girona Comarque Alt Empordà Baix Empordà Garrotxa Gironès Pla de l’Estany Ripollès Selva* Cerdanya (BasseCerdagne) Osona** Total Capitale de la comarque Figueres la Bisbal d’Empordà Olot Girona Banyoles Ripoll Santa Coloma de Farners Puigcerdà Vic Nombre de communes de Girona 68 36 21 27 11 19 25 11 3 221 Source : Institut de statistiques de Catalogne. *La Selva comprend une commune de plus, Fogars, qui appartient à la comarque de Barcelone. * * Comarque de Barcelone comprenant trois communes de la région de Girona. La province de Lleida compte 231 communes distribuées sur douze comarques entières, plus la partie ouest de la Cerdagne (six communes). Elle sera divisée en deux vigueries, la viguerie de Lleida, avec les comarques du Segrià, Garrigues, Noguera, Pla d’Urgell, Segarra et Urgell, et la viguerie de l’Alt Pirineu composée de l’Alta Ribagorça, l’Alt Urgell, Cerdanya, Pallars Jussà, Pallars Sobirà. Le Solsonès sera intégré à la viguerie de Catalunya Central ; le Val d’Aran, doté d’un statut spécial, serait exclu de cette organisation territoriale, même s’il est prévu qu’il fasse provisoirement partie de la viguerie des Pyrénées et que le conseil de viguerie de l’Alt Pirineu délègue les fonctions au Conselh Generau d’Aran. Division administrative de la région de Lleida Comarque Garrigues Noguera Pla d’Urgell Segarra Segrià Urgell Alt Urgell Alta Ribagorça Cerdanya Pallars Jussà Pallars Sobirà Val d’Aran Solsonès Berguedà* Total Capitale de la comarque Les Borges Blanques Balaguer Mollerussa Cervera Lleida Tàrrega la Seu d’Urgell El Pont de Suert Puigcerdà Tremp Sort Vielha e Mijaran Solsona Berga Nombre de communes de Lleida 24 30 16 21 38 20 19 3 6 14 15 9 15 1 231 Source : Institut de statistiques de Catalogne. * Comarque de Barcelone avec une seule commune appartenant à Lleida. 3. De nouvelles institutions pour de nouvelles relations : Eurorégion, Eurodistrict... Après l’entrée de l’Espagne dans l’Union européenne, et dans la perspective d’un marché unique européen, les relations entre les deux côtés de la frontière ont inauguré une nouvelle étape. Dans le reste de l’Europe, les expériences de coopération transfrontalière, depuis l’Euregio entre l’Allemagne et les Pays-Bas en 1958, se sont multipliées de plusieurs façons. Un moment important de la formalisation des relations institutionnelles au niveau européen a été la Convention-cadre européenne sur la coopération transfrontalière entre les collectivités ou les autorités territoriales, signée à Madrid en 1981. Quelques années plus tard, après la signature des Accords de Schengen qui suppriment les contrôles aux frontières et permettent la libre circulation, c’est au tour du Traité de Bayonne d’être signé en 1995, première réglementation précise pour les régions et les collectivités locales sur la coopération transfrontalière entre la France et l’Espagne. - Une des premières expériences franco-espagnoles de coopération a été la Communauté de travail des Pyrénées, créée en 1983 et composée de toutes les communautés et régions des deux côtés de la frontière ainsi que de l’Andorre. En 2005, la communauté devient Consorcio, une autorité de gestion du Programme opérationnel de coopération territoriale Espagne-France-Andorre 2007-2013. - En 1990, les maires des grandes villes de ce côté de la Méditerranée, lancent le réseau C6, sous la conduite de Barcelone. Les villes de Saragosse, Valence, Palma de Majorque, Toulouse et Montpellier y participent. - En octobre1991, est créée l’Eurorégion Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon-Catalogne dont l’objectif est de construire une grande région économique européenne dans la zone du nord-ouest de la Méditerranée. Cette Eurorégion est une association régionale de coopération transfrontalière établie sur la base de caractéristiques et d’intérêts communs ; elle a pour ambition de travailler de manière collective sur différents sujets et de s’attaquer aux problèmes socio-économiques liés à la mise en place du marché unique. - Le 29 octobre 2004, a été prononcée la déclaration officielle pour une nouvelle Eurorégion Pyrénées-Méditerranée, composée de la Catalogne, de l’Aragon, de MidiPyrénées, du Languedoc-Roussillon et des îles Baléares, soit un total de 14 millions de personnes. Le raison d’être des Eurorégions est de créer des espaces qui dépassent les frontières des pays et d’unir leur poids démographique, économique et territorial afin d’améliorer leur potentiel et leur influence au niveau européen. Sachant que la frontière franco-espagnole est encore considérée comme une fracture à surmonter, l’Eurorégion Pyrénées-Méditerranée souhaite avancer dans le sens de l’articulation de cet espace, de ses liaisons intérieures mais aussi transeuropéennes. Même si l’Eurorégion est constituée de territoires aux caractéristiques très variées, elles sont souvent complémentaires. Les liens qui les ont unis tout au long de l’histoire, font partie de son patrimoine culturel et dans certains cas, linguistique. L’Eurorégion Pyrénées-Méditerranée naît, comme l’annonçait la déclaration de fondation, avec la volonté de créer un pôle de développement durable sur la base de l’innovation et de l’intégration sociale et économique du territoire. Elle souhaite promouvoir des actions communes en matière d’infrastructures, de transport, de développement des activités, du transfert technologique ou de l’environnement, en rassemblant tous les efforts nécessaires pour obtenir des fonds européens. L’Eurorégion n’est pas une nouvelle structure institutionnelle ; il s’agit bien d’un accord de coopération entre ses membres qui doit être mis en œuvre et se traduire par des actes concrets qui mobilisent également les acteurs et les groupes impliqués. Même si les gouvernements régionaux sont un élément essentiel d’un développement économique qui tient compte des spécificités de leurs territoires, l’échelle interrégionale n’est pas toujours suffisante. Ainsi, ces dernières années, la nécessité d’une autre échelle d’intervention et de coopération est apparue : l’échelle locale, c’est-à-dire là où il convient d’orienter les stratégies afin de résoudre les problèmes quotidiens des espaces frontières. L’Eurodistrict est ainsi une nouvelle entité administrative européenne, un modèle opérationnel et politique permettant une coopération transfrontalière de proximité. Elle peut s’effectuer à l’intérieur d’une Eurorégion et entretenir des liens. En juin 2006, la Generalitat de Catalogne et le Conseil général des Pyrénées-Orientales ont signé un accord-cadre de coopération afin d’organiser le territoire formé par les comarques de la région de Girona et les comarques de la Catalogne Nord, sous la forme de l’Eurodistrict de l’Espace Catalan Transfrontalier. Ce territoire regroupe 450 communes, plus d’un million d’habitants, sur une superficie d’environ 10 000 km² et forme un ensemble historique et géographique cohérent pouvant créer des synergies au niveau économique. Son projet est de disposer d’une structure commune permettant d’intervenir et de résoudre progressivement les problèmes et les différences : administratives, fiscales, d’infrastructures, de mobilité, entre autres, découlant à la situation frontalière. L’initiative est également encouragée par l’arrivée du TGV, symbole des nouveaux défis de ce territoire. On considère par ailleurs que la construction d’une véritable région transfrontalière de vie commune doit se faire à l’échelle locale et entre les comarques, avec le soutien de tous les acteurs socioéconomiques, intervenants principaux de ce territoire. Il existe d’ailleurs dans cet espace, comme sur les autres frontières européennes, un ensemble d’initiatives locales qui confirment que le rôle des municipalités dans la coopération est bien plus important qu’à d’autres échelles territoriales : jumelages, associations, accords ou regroupements entre municipalités des deux côtés de la frontière (Cap de Creus-Cap de Sant Vicenç, Albera Viva, SalinesBassegoda, Puigcerdà-Bourg Madame...). La déclaration de Céret du 27 juillet 2007 a donné naissance à un comité de pilotage chargé de donner une structure juridique à l’Eurodistrict ; en novembre 2008, une feuille de route a été présentée pour sa structuration et fin 2009, les démarches d’approbation des statuts du futur Eurodistrict de l’Espace Catalan Transfrontalier qui doit prendre la forme juridique du Groupement européen de Coopération Territoriale (GECT) ont été lancées. Le GECT est un nouvel instrument créé par le règlement 1082/2006 du Parlement européen visant à faciliter et encourager la coopération territoriale. Cette formule permet la coopération transfrontalière, transnationale et interrégionale et offre une grande flexibilité car elle permet une asymétrie organique entre les parties (par exemple, État français - Catalogne). En juin 2009, cet instrument a également été utilisé pour consolider l’Eurorégion Pyrénées-Méditerranée. Les GECT ont été encouragés par la stratégie européenne actuelle de politique de cohésion (période 2007-2013), dont l’un des objectifs prioritaires est la « coopération territoriale européenne » et qui prend en compte le programme INTERREG IV A de Coopération Transfrontalière Espagne-France-Andorre, comme soutien économique des différentes initiatives. 4. Bibliographie -Carreras i Verdaguer, Carles (dir.), Geografia general dels Països Catalans, Barcelone, Enciclopèdia Catalana, 1992-1996. - Giband, David, De deux faire une. Rhétoriques, actions et possibles dans la construction d’un espace régional ‘Transcatalan, Sud-Ouest Européen, nº 28, p. 17-29, 2009, Toulouse. - Programme opérationnel de coopération territoriale Espagne, France et Andorre, 20072013.http://www.poctefa.eu/ - Fonds Européen de Développement Régional 2007-2013. Objectif 3 : Coopération territoriale européenne, Programme opérationnel de coopération territoriale EspagneFrance-Andorre 2007-2013, 18 décembre 2007. - MOT et UdG, Llibre Blanc de l’Eurodistricte Català Transfronterer, 2008, www.euroregio.eu/eu/AppJava/cat/transfronterizo/eurodistricte.jsp - Muñoz i Torrent, Xavier, Les Polítiques europees de cooperació transfronterera: el context normatiu, institucional i de finançament als Pirineus, Barcelone, Oikos-Tau, 1995. - Plan territorial partiel de Ponent (Terres de Lleida), ratifié par le Govern de Catalogne le 24 juillet 2007. http://www10.gencat.cat/ptop/AppJava/cat/plans /parcials/ponent/index.jsp - Plan territorial partiel de l’Alt Pirineu et Aran, ratifié par le Govern de Catalogne le 25 juillet 2006. http://www10.gencat.cat/ptop/AppJava/cat/plans/parcials/ptapa/index.jsp - Plan territorial des comarques de Girona, en cours d’enquête publique (lancée 15/02/2010). http://www10.gencat.cat/ptop/AppJava/cat/plans/parcials/ptcomgirona.jsp - RECERC, revue électronique du Centre de Recherche et d’Études Catalanes, http://crec.univ-perp.fr/ RECERC nº 2 Spécial Coopération transfrontalière, octobre 2008. RECERC nº 3 Spécial Coopération transfrontalière, mars 2010. - Riba i Arderiu, Oriol, et al, . Geografia física dels Països Catalans: Principat de Catalunya, País Valencià, Illes Balears, Barcelone, Ketres, 1980 - Serra, Josep (Coord.), Qui sem els catalans del nord?, Association Arrels, Perpignan, 1992. - Solé i Sabarís, Lluís (dir.), Geografia de Catalunya, Barcelone, Editorial Aedos, 1958. 5. Liens - Mairie de Perpignan, www.mairie-perpignan.fr/ - Conseil général des Pyrénées-Orientales, http://www.cg66.fr - Enciclopèdia Catalana, www.enciclopedia.cat -Eurorégion Pyrénées-Méditerranée, www.euroregio.eu - Institut de statistiques de Catalogne, www.idescat.cat - Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), www.insee.fr -Perpignan Méditerranée Communauté d’Agglomération, www.perpignanmediterranee.com -Programme opérationnel de coopération territoriale Espagne, France et Andorre, 20072013.http://www.poctefa.eu/ - Information sur les Pays Catalans, www.vegueries.com -Information générale, http://ca.wikipedia.org ou http://fr.wikipedia.org 6. GLOSSAIRE Agglomération de Perpignan : Perpignan Méditerranée Communauté d’Agglomération est un établissement public de coopération intercommunale qui regroupe 36 communes de l’agglomération urbaine de Perpignan afin de garantir des services plus efficaces. Groupement Européen de Coopération Territoriale (GECT) : nouvel instrument juridique doté d’une personnalité propre, créé par le règlement 1082/2006 du Parlement et du Conseil européen du 5 juillet 2006, visant à faciliter et à promouvoir la coopération territoriale au niveau européen, dans le but de renforcer la cohésion économique et sociale. Arrondissement : circonscription administrative de l’État français, subdivision du département et regroupement de cantons, qui reprend les limites communales. Le souspréfet est chargé du contrôle administratif des communes de son arrondissement sur délégation du préfet du département. Canton : subdivision territoriale de l’arrondissement créée par la loi du 22 décembre 1789. C’est la circonscription d’élection des conseillers généraux qui représentent le canton au Conseil général du département. Dans la plupart des cas, ils regroupent plusieurs communes, mais les communes les plus peuplées peuvent recouvrir plusieurs cantons. Un canton appartient à un seul arrondissement. Charte européenne des langues régionales ou minoritaires : accord signé le 5 novembre 1992 à Strasbourg par les états membres du Conseil de l’Europe, pour protéger et favoriser toutes les langues d’Europe non officielles dans certains pays ou très largement minoritaires. Catalogne Nord : territoire qui correspond presque entièrement au département français des Pyrénées-Orientales et faisait partie de la Catalogne jusqu’en 1659. Il a été annexé par la France à la suite du Traité de Pyrénées. Dans ce territoire, qui se déclare de culture catalane, le catalan est co-officiel au même titre que le français depuis 2007. Il est composé des comarques du Roussillon, du Conflent, du Vallespir, du Capcir et de la HauteCerdagne et d’un point de vue administratif, du Fenouillèdes occitan. Comarque : collectivité locale dotée d’une personnalité juridique propre et constituée de communes, pour la gestion de compétences et de services locaux. La division en comarques est une organisation territoriale spécifique à la Catalogne, issue d’une forte tradition historique même si d’un point de vue administratif, elle n’a fonctionné qu’à partir de 1987. La création, la modification et la suppression des comarques ainsi que la mise en place de leur régime juridique, sont réglementées par une loi du Parlement. Actuellement, la Catalogne compte 41 comarques. Communauté de Travail des Pyrénées (CTP) : organisme interrégional mis en place par le Conseil de l’Europe afin de créer des structures de coopération transfrontalière dans les Pyrénées. Elle a été constituée à Bordeaux en 1983. Elle réunit la principauté d’Andorre, les communautés autonomes espagnoles d’Aragon, de Catalogne, du Pays basque et de Navarre et les régions françaises d’Aquitaine, du Languedoc-Roussillon et de MidiPyrénées. Son siège est situé à Jaca et sa présidence est exercée de manière tournante. Département : division administrative française, inférieure à la région, créée par la loi du 22 décembre 1789. Le département est d’une part une circonscription administrative de l’État sous l’égide d’un préfet, servant à gérer les services déconcentrés de l’État. C’est aussi une collectivité locale décentralisée (loi du 10 août 1871), gérée par le Conseil général élu pour 6 ans au suffrage universel, qui élit à son tour un président. Ses compétences sont nombreuses : action sociale, infrastructures et transport scolaire, concentration rurale, etc. Un département n’appartient qu’à une seule région. Commune : plus petite et plus ancienne subdivision administrative française. Le représentant de la commune est le maire qui en gère le budget et les compétences de proximité (écoles, urbanisme, action sociale, services de voirie, transports scolaires, déchets, etc.). C’est aussi un agent de l’État de par ses fonctions d’état civil, d’ordre public ou d’organisation des élections. En Espagne et en Catalogne, la commune est également la collectivité locale de base de l’organisation territoriale et un instrument essentiel de participation de la collectivité dans les affaires publiques. Elle dispose d’autonomie pour l’exercice d’un large éventail de compétences et la défense des intérêts de la collectivité qu’elle représente. La gouvernance et l’administration municipales reviennent au conseil municipal composé du maire et des conseillers. Province : division administrative reconnue par la Constitution espagnole aux côtés des communes et des communautés autonomes. Toutes ces collectivités disposent d’une personnalité juridique propre. Créée par décret royal le 30 novembre 1833, elle prend le nom de sa capitale. En tant que collectivité locale, sa fonction est d’organiser et coordonner les services municipaux et de fournir des services de type supracommunal. La gouvernance et l’administration de chaque province revient à la Diputación provinciale, dont les membres sont élus démocratiquement. En tant que division administrative de l’État, les provinces disposent de sous-délégations du gouvernement qui exercent les fonctions de l’État. Le nouveau statut de Catalogne prévoit le remplacement des quatre provinces catalanes (Lleida, Girona, Tarragone et Barcelone) par les vigueries. Région : structure la plus récente de l’administration locale française. La région est devenue une collectivité territoriale avec les lois de décentralisation, le 16 mars 1986, date des premières élections des conseillers régionaux choisis au suffrage universel. Leur existence a été ratifiée par la révision constitutionnelle du 28 mars 2003. Les conseillers régionaux choisissent le président du Conseil régional qui en gère le budget et conduit la politique de la région. Les compétences propres à la région sont l’aménagement du territoire, le développement économique, la formation professionnelle, la construction et l’entretien des lycées, les transports ferroviaires de voyageurs. La France compte 25 régions. Viguerie : subdivision territoriale de Catalogne prévue par le Statut de Catalogne de 2006 devant remplir une double fonction : comme collectivité territoriale pour la gouvernance intercommunale et de coopération locale, et comme division territoriale mise en place par la Generalitat pour la décentralisation et l’organisation de ses services. Les vigueries ont été délimitées récemment ; la proposition fixe sept secteurs devant remplacer les quatre provinces existantes : Comarques de Girona, Alt Pirineu Aran, Lleida, Terres de l’Ebre, Camp de Tarragona, Catalunya Central et Barcelona.
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