Mécanique
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Mécanique
Service mécanique Mechanical team Cornudet Georges, Gravant Gérard, Nicolas Jean-Pierre, Pariset Pascal Abstract: To this day, the CSNSM mechanics department is composed of four people who constitute three different units (the design office, the welding workshop and the mechanical manufacture workshop). The design office elaborates the physicists’ needs. The manufacturing workshop makes the mechanical parts and the assembly. The welding technicians weld vaccum chambers and test that those vacuum chambers don’t leak. Présentation Le service mécanique du laboratoire qui est actuellement constitué de 4 personnes, est divisé en 3 structures différentes qui, pour des raisons d’optimisation et de gestion du temps de travail, sont regroupé sous la responsabilité d’une seule personne : Le bureau d’études qui conçoit et met en plan les différents projets. L’atelier qui usine, assemble et participe au montage des différentes réalisations et qui a également en charge le maintien en exploitation des 3 accélérateurs. L’atelier de soudure sollicité pour tous les travaux de serrurerie mais également pour les soudures sous vide ou ultra-vide. I – Le Bureau d’études Le bureau d’études du laboratoire, qui s’est réellement structuré il y a 5 ans, est maintenant tout à fait opérationnel. Il est d’ailleurs doté de moyens de conception qui sont à la pointe de la technologie et qui, dans un souci de communication aisée avec les autres laboratoires de l’IN2P3 sont tout à fait homogènes aux acquisitions faites par ceuxci. Ce bureau d’études est effectivement équipé de 2 « gros » logiciels de Conception Assisté par Ordinateur (CAO) qui sont CATIA et EUCLID et de 2 logiciels de calcul de résistance des matériaux par la méthode des éléments finis qui sont SAMCEF FIELD et ACORD. Il est également important de noter que le matériel servant de support à l’exploitation de ceux-ci, permet de répondre efficacement et dans les meilleurs délais aux sollicitations des différentes équipes du laboratoire. Les domaines sur lesquels il nous est demandé de travailler sont divers et nous pouvons citer comme exemple, la source d’ions sélective, un barillet 8 positions qui permet d’implanter sur de grandes surfaces sans remises à l’air ou encore la collaboration internationale Mégapie qui est une source de plomb bismuth liquide qui permettra de progresser dans l’étude de l’aval du cycle électronucléaire. I.a – La source d’ions sélective Ce projet de source s’inscrit dans un projet plus vaste de production de faisceaux d’ions radioactifs à partir de la réaction 238U(γ ,f). Le principe du système étudié est de sélectionner les différents éléments en utilisant les écarts existants entre les pressions de vapeur. Cela consiste à disposer dans un creuset une cible à partir de laquelle seront créés les nucléides recherchés. On chauffe celle-ci, de façon à évaporer les éléments la composant, que nous venons condenser sur une feuille de tungstène, appelée transporteur. Puis, en jouant sur la vitesse de déplacement et la température de celui-ci, on redépose l’élément sélectionné dans la chambre d’ionisation à partir de laquelle est créé le faisceau désiré. I.b –Le barillet (ARAMIS) Ce dispositif, qui est utilisé dans la collaboration avec Alcatel, a pour objectif de permettre la réalisation d’implantations sur de très grandes surfaces (120 mm × 120 mm). Le but de ce système étant de réaliser plusieurs implantations successives sans remise à l’air des échantillons pour permettre de limiter la pollution de ceux-ci au maximum. Ce dispositif (figure 1) a donc été réalisé par un barillet disposant de 8 emplacements, que l’on vient positionner successivement dans l’axe du faisceau. L’étanchéité au vide, qui permet de réaliser la rotation, est obtenue par un passage ferro-fluidique et le repérage de l’échantillon implanté est reporté à l’extérieur de l’enceinte. L’ensemble de ce système est déconnectable très rapidement, (il est mobile sur un système de rail de guidage) et recule « en voie de garage » pour permettre de réaliser d’autres implantations sur cette même ligne de faisceau d’Aramis. Figure 1 : Ensemble barillet pour implantation Alcatel sur de grandes surfaces I.c – Mégapie Cette collaboration internationale, qui est dirigée par le Laboratoire Paul Scherrer Institut en Suisse, consiste à développer une cible de spallation avec un métal liquide de haute densité. Le choix s’est porté, pour la réalisation de cette cible, sur l’eutectique plomb-bismuth. La transmutation des déchets nucléaire mondiaux, réalisée par cette technologie, permettra de réduire d’un facteur 100 la radiotoxicité des éléments radioactifs. L’objectif de cette cible, est de valider le processus mis en jeu. Le bureau d’études du CSNSM a donc été impliqué dans la conception de la tête de la cible, qui devait inclure toutes les sorties des connectiques pour permettre de sortir les signaux venant de la cible, ainsi que le blindage devant protéger l’environnement de celle-ci. II – L’atelier L’atelier du CSNSM est composé de 2 sousstructures. En effet, afin de maintenir une efficacité et une promptitude à réaliser les interventions sur les accélérateurs de notre laboratoire, nous avons un atelier, dans chaque bâtiment, qui est placé à proximité de ces machines. Cela nous permet de limiter au maximum le temps d’arrêt des machines lors des interventions non programmées et d’optimiser au mieux les ouvertures des machines lors des entretiens périodiques. D’autre part, lors des réalisations des études qui ont été développées au laboratoire, le travail est alors réparti sur les 2 ateliers en fonction de la disponibilité des techniciens et des capacités machines dont nous disposons. Au cours de ces dernières années, un effort particulier a été fait par le laboratoire, pour rajeunir et améliorer le parc machine de l’atelier. La taraudeuse achetée en 2000 et la fontaine de nettoyage ainsi que la table élévatrice d’une capacité de 300 kg en 2001 sont des exemples significatifs de la volonté qu’a le CSNSM de maintenir un atelier de proximité apte à répondre au mieux aux demandes des physiciens. Le travail des 2 ateliers au cours de ces deux dernières années a été très important et très varié. Dans les paragraphes qui suivent nous allons évoquer quelques réalisations et parler également du travail de conception que réalisent les techniciens de l’atelier en étant en étroite collaboration avec leurs « clients ». II.a – Tandétron Le travail effectué sur cette source est un travail cyclique pour l’atelier du laboratoire. En effet l’alignement de la source d’ions, du Tandétron de Gif-sur-Yvette, n’est pas très stable dans le temps. Le problème est lié à une conception mécanique ancienne et aléatoire qui est accentué par la taille assez réduite des éléments à aligner. Le travail demandé à l’atelier du laboratoire a été de trouver une solution permettant d’avoir une certitude et une meilleure précision sur l’alignement de cette source, par rapport au ioniseur qui reste implanté à l’intérieur de la machine. La solution technique développée par le technicien d’atelier a donné des résultats jamais atteints dans l’alignement de cette source et une recherche sur un nouveau matériau pour réaliser la pince de maintien des navettes de cette source est en cours d’étude et de développement. II.b – Ralentisseur cibles Sidonie Dans le cadre de la jouvence de l’accélérateur Sidonie, les ateliers ont eu à réaliser une chambre équipée d’un barillet permettant de travailler sur 10 échantillons sans remise à l’air de l’ensemble (figure 2). Parmi les difficultés rencontrées sur ce genre de réalisation, il y a celui lié a la haute tension. En effet, la partie cible de cet ensemble est porté au potentiel de 50 kV, alors qu’à quelques centimètres de là, le technicien de la machine doit intervenir pour manipuler les commandes de rotation et de positionnement des cibles. L’atelier a donc eu une astucieuse idée afin d’éliminer les arêtes vive, qui sont la cause principale des claquages électriques, en montant des anneaux toriques sur tous les contours intérieurs et extérieurs des tôles. La liaison mécanique est réalisée en jouant sur les différentes dilatations thermiques des pièces à assembler. On chauffe la partie femelle et on refroidit dans un bain d’azote liquide la pièce mâle afin d’obtenir une liaison définitive lorsque l’ensemble retourne à la température ambiante. Un deuxième problème qui a été résolu par l’atelier, a été de réaliser un ensemble permettant d’ouvrir et de manipuler la bride de fermeture contenant le barillet cible, sans effort trop important pour l’opérateur. Ce couvercle est donc monté sur deux rails télescopiques, qui supportent les axes de rotations de l’ensemble, permettant ainsi de reculer et basculer le dispositif pour changer les cibles. La réalisation mécanique de l’ensemble a donc été effectuée dans nos ateliers, avec des relations permanentes et fructueuses entre les techniciens d’atelier et les ingénieurs responsables de la machine. Figure 2 : Ensemble ralentisseur cible Sidonie II.c –Porte-cibles multiple Dans le cadre du projet « Micrométéorites et Nucléosynthèse dans le Système Solaire Primitif » [1], le groupe Mécanique a fourni son aide à deux réalisations. Pour comprendre les phénomènes d’irradiation des poussières interplanétaires dans le système solaire primitif, une expérience de mesure de section efficace de production du noyau 26Al a été réalisée en novembre 2000 au Tandem d’Orsay. Une des contraintes majeure de cette expérience était de pouvoir utiliser un grand nombre de cibles pour réaliser des mesures à différentes énergies de faisceau. Ainsi, le service Mécanique a conçu puis réalisé un porte cible multiple comprenant 10 positions réglables par un moteur électrique commandé depuis la salle d’acquisition. Un plan complet 3D de la totalité du dispositif expérimental (chambre à réaction, porte-cibles multiple, détecteur, cage de Faraday) a été réalisé et une aide technique fournie pendant toutes les phases de l’expérience (montage, réalisation, démontage). II.d– Betatronc (Solange) L’adjonction devant le guide d’électrons du laboratoire [2] d’une lentille magnétique toroïdale a été réalisée à l’atelier du CSNSM en deux étapes successives. Elles ont nécessité chacune une refonte complète de la partie de l’instrument contenant la cible et la source d’électrons. Les problèmes techniques sévères correspondant au fonctionnement sous vide de 8 puis 10 spires en cuivre refroidies par contact (figure 3), parcourues en série par 250 ampères, ont été résolus. L’ensemble, opérationnel pour un fonctionnement en ligne par accélérateur, possède des caractéristiques intéressantes, et son usage suggère de nouveaux perfectionnements. Figure 3 : Lentille magnétique toroïdale III – La soudure Le laboratoire dispose maintenant d’un atelier de soudure tout à fait opérationnel. Il est capable de répondre à la quasi-totalité des besoins du laboratoire, tant dans le domaine de l’assemblage, que dans la recherche de fuite des enceintes à vide réalisées en interne. Au cours de ces deux dernières années, nous avons réalisé des investissements matériels pour équiper cet atelier, afin de répondre plus efficacement aux demandes des équipes du laboratoire. En relation étroite avec l’atelier du CSNSM. deux investissements majeurs ont été réalisés courant 2001. Il s’agit en effet de l’achat d’un poste à souder M.I.G. qui permet l’assemblage rapide et efficace de châssis. Il est d’ailleurs bon de noter que ce nouvel appareil permet de réaliser, d’une façon plus optimisée tous les travaux de serrurerie que nous avons à effectuer. Le deuxième investissement est l’acquisition d’une potence d’une capacité de 500 Kg, qui permet au technicien de l’atelier de soudure de manipuler beaucoup plus aisément les supports qu’il doit souder. Pour illustrer ces propos nous pouvons détailler deux réalisations effectuées dans notre atelier de soudure. III.a – Fondoir pour la collecte de micrométéorites Dans le cadre du nouveau programme de collecte de micrométéorites polaires du groupe d’astrophysique du solide, le technicien de l’atelier de soudure a été mis a contribution. L’objectif était de réaliser un fondoir permettant d’extraire les micrométéorites de carottes de glace ou de prélèvements de neige. La réalisation du polissage des soudures internes, qui ne doivent en aucun cas piéger les poussières recherchées, ainsi que la mise en forme du circuit de chauffage, ont donc été réalisées par nos soins. Ce dispositif, couplé à une chaudière à gaz, est transportable et permet d’extraire les micrométéorites au plus près de l’endroit où elles sont collectées. En collaboration avec l’équipe de chercheurs, le technicien de l’atelier a donc participé à l’assemblage et la validation de cet ensemble. Il a ensuite participé à la première utilisation de ce fondoir prototype qui a eu lieu en mai 2001 au Niels Bohr Institut de Copenhague (figure 2). Cette collaboration avec une équipe danoise a permis de collecter des micrométéorites dans des carottes provenant d’un forage profond (Dye3) réalisé au centre du Groenland. III.b – Jouvence Sidonie Toujours dans le cadre de la jouvence du séparateur d’isotopes Sidonie, l’atelier de soudure a été sollicité pour la transformation du caisson de source de cette installation. Les techniques mises en jeu lors de ces soudures et surtout les contraintes qui y sont afférentes sont bien sûr liées au domaine du vide. C’est pourquoi, l’opérateur doit prendre des précautions particulières lors de la réalisation de ces travaux afin de ne polluer qu’au minimum l’enceinte et les éléments concernés. En particulier, lorsque l’on remet à la pression atmosphérique le caisson, on le remplit d’un gaz neutre qui est l’azote. Ensuite lors de la soudure, afin de ne pas oxyder les pièces à assembler, le technicien doit travailler, sous une atmosphère inerte. C’est pourquoi, nous utilisons le procédé T.I.G. qui permet de maintenir le bain de fusion hors du contact de l’atmosphère. D’autre part, l’atelier de soudure a été impliqué dans la modification de différents châssis, et notamment des supports de pompe, qui ont dû être modifiés. Nous avons donc réalisé avec efficacité cette opération grâce à l’acquisition de ce nouveau poste à souder employant le procédé du M.I.G. Conclusion Cette brève présentation du service mécanique du CSNSM, montre que ce service est engagé dans une multitude de projets touchant des domaines de physique très différents. Cette diversité est, bien sûr, générée par la pluridisciplinarité des thèmes étudiés au laboratoire. Elle nécessite de la part du personnel de cette équipe, une quotidienne remise en cause de ses connaissances, ce qui est démontré par les formations que chaque agent a pu effectuer durant ces deux dernières années. Il est peut-être également bon de noter que la moyenne d’âge élevée (57 ans) du personnel de l’atelier, est un gage de qualité et de savoir-faire, mais reste très préoccupante du point de vue du maintien de cette activité. La demande permanente, liée au bon fonctionnement des 3 accélérateurs du laboratoire, et la satisfaction que le service mécanique donne au CSNSM, justifient pleinement la pérennité de ce service. [1] Mesures de sections efficaces de réactions induites par 3He [2] Evolution d'un guide magnétique d'électrons de conversion