La CFDT INTERCO s`investit dans la sécurité
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La CFDT INTERCO s`investit dans la sécurité
La police de proximité a été à tort couplée à la hausse de la délinquance. Ce qui est faux sur le terrain, est vrai sur le papier. Car les agents faisaient remonter les faits. Au niveau de la Police Nationale, la police de proximité a disparu en 2003, malgré la création des UTECs, c'est à la Police Municipale qu'est revenue cette mission. La CFDT INTERCO s'investit dans la sécurité INTERVENTIONS DE MESSIEURS Laurent BERGER ET DE Bernard CAZENEUVE : Laurent BERGER Secrétaire Général de la CFDT et Monsieur Bernard CAZENEUVE Ministre de l'Intérieur sont intervenus puis ont échangé avec les participants de ce colloque qui ont pu poser leurs questions directement. Tout cela sous l’animation de Jocelyne CABANAL Secrétaire Nationale de la CFDT. Bernard CAZENEUVE : Quand on a choisi d’être Ministre de l’Intérieur, c’est que l’on a choisi les ennuis à l’ennui ! Entre 2002 et 2012, ce sont l’équivalent de 13 préfectures et 12 unités mobiles de sécurité qui ont été supprimées !! En 2012, il y avait 458 élèves-gardiens dans les écoles de la Police Nationale. Aujourd’hui ce sont 4600 élèves qui en sont sortis. Il faut désormais décloisonner la maison. Toutes les maisons sont bonnes, mais comme tout le monde est persuadé d’être meilleur que l’autre, la communication ne passe pas. Il faut très peu de temps pour détruire une administration, mais la reconstruire prend beaucoup plus de temps et ce sont mes successeurs qui bénéficieront des effets de la politique menée aujourd’hui ! Enfin, il nous faut des préfets forts qui incarnent la souveraineté de l’Etat ! Laurent BERGER : le climat actuel est lourd, mais ce n’est pas la surenchère et l’invective qui nous fera avancer, mais tenir un discours d’apaisement et une parole élevée n’est pas facile tous les jours ! Le glissement des tâches entre la Police Nationale et la Police Municipale crée des difficultés vécues par les professionnels sur le terrain. INTRODUCTION : Au-delà du débat sur la police municipale, trop souvent instrumentalisé par certains maires, se pose le problème de l’inégalité des territoires face à la sécurité. L’Etat, via la police nationale ou la gendarmerie, ne donne plus le sentiment d’être capable d’assurer la sécurité des biens et des personnes sur certains territoires, du fait notamment de la baisse des effectifs et des budgets. Pour éviter que ne se mette en place « une sécurité à plusieurs vitesses », l’organisation territoriale de l’ensemble des forces de l’ordre, quel que soit leur statut, doit être représentée en prenant en compte les besoins en sécurité des différents territoires. Dans ce cadre, la CFDT plaide en faveur de la mise en place d’une réelle complémentarité pensée et réfléchie au nom de l’intérêt général entre les différentes polices et forces de gendarmerie. POUR UNE VISION GLOBALE DE LA SÉCURITÉ : La sécurité est un enjeu citoyen et à la CFDT, lorsque nous parlons de sécurité dans les équipes syndicales, nous pensons souvent au risque professionnel. Néanmoins en tant que confédération, la CFDT regroupe les différentes catégories de salariés travaillant pour la sécurité des citoyens, et cela quel que soit leur statut : policiers nationaux, municipaux, fonctionnaires des douanes ou de la justice, salariés des sociétés privées de prévention et de sécurité, etc. Une responsabilité qui lui impose d’avoir une vision globale des problématiques de sécurité, sans tomber dans le corporatisme. CONCLUSION : La CFDT est le seul syndicat à souhaiter qu’une recherche soit engagée pour une meilleure répartition des responsabilités et un pyramidage des corps plus approprié au contexte actuel et à un management moderne. Sources: Colloque du 28 juin 2016 et Magazine CFDT Hervé JACQ Membre de la commission exécutive CFDT-Interco 91 Chargé de syndicalisation de la section locale CFDT-Interco 91 de la Ferté-Alais CFDT Interco 91 12, Place des Terrasses de l’Agora 91000 ÉVRY [email protected] 01 60 78 32 60 Car les policiers de proximité, éducateurs, travailleurs sociaux ou même les services pénitenciers ont une importance cruciale, parfois méconnue. Ainsi, pour prendre l’exemple de la polémique récurrente autour du port d’arme des policiers municipaux, la CFDT, par la voix de sa fédération Interco, préfère le pragmatisme aux positions corporatistes. La question n’est pas tant de savoir si les policiers municipaux doivent être armés et entraînés au maniement des armes en tant que tel, que de déterminer si leurs missions le requièrent, il en va de même pour les agents de sécurité. Il faut se baser sur le triptyque mission-équipement-formation. En effet, on constate que l’absence de GPEC, (gestion prévisionnelle des emplois et des compétences), conduit à des glissements de missions : les polices municipales sont de plus en plus appelées à réaliser des interventions autrefois réservées à la police nationale ou à la gendarmerie. Les conditions de travail se dégradent. De nouveaux acteurs apparaissent, posant parfois des questions déontologiques. Ainsi, les agents de sécurité et de prévention, (les vigiles), voient aussi s’élargir le champ de leurs interventions. En débattre, penser les coopérations et la gestion des effectifs sur le moyen et le long terme devient alors déterminant pour permettre à tous ces professionnels d’exercer leur activité efficacement. C’est en relevant ce défi que la société française sortira de cette période difficile à la fois apaisée et renforcée sur ses fondamentaux. C’est pourquoi la CFDT qui est le seul syndicat français à réfléchir et à s’investir sur cette thématique a organisé un colloque le 28 juin 2016, auquel l’auteur de ces lignes a été invité, sur le thème de la sécurité réunissant les différents métiers concernés par la sécurité. ENSEMBLE EN SÉCURITÉ, colloque du 28 juin 2016 au collège des Bernardins à Paris : Extrait de l’introduction à la conférence : Policiers nationaux ou municipaux, magistrats, agents de sécurité et de prévention, enseignants, agents ou salariés…comme professionnels ou citoyens, nous sommes tous concernés par les questions de sécurité. En ces jours où les menaces terroristes sont plus vives que jamais, l’aspiration à la sécurité, mais aussi à vivre et travailler ensemble nous imposent de penser des organisations et des pratiques professionnelles nouvelles, tout en rendant les citoyens acteurs de la construction d’une société résiliente et capable de rester ouverte. REGARD HISTORIQUE SUR NOTRE RAPPORT À LA SÉCURITÉ : Cette première intervention, réalisée par Monsieur Arnaud HOUTE, maître de conférences en histoire contemporaine à la Sorbonne, brossa l’histoire et l’évolution de la sécurité en France des baillis à la maréchaussée. L’ordonnance du 12 mars 1829 du préfet de Paris institue le port de l’uniforme aux policiers (sergent de ville). Les écoles existent, mais la formation est de quelques semaines. Au 19ème siècle, les polices ont un rôle avant tout politique notamment sous les régimes autoritaires. Néanmoins la demande de sécurité est importante en particulier en s’approchant de la fin du 19ème siècle. Cette demande est liée à la peur de l’insécurité. Cette dernière prend son sens contemporain au début du 20ème siècle. Un article du petit journal en 1907 titre d’ailleurs que l’insécurité est à la mode ! La seconde guerre mondiale n’est pas une rupture avec les politiques menées auparavant. Par contre à la sortie de la guerre, l’un des enjeux est de renforcer la sécurité, en créant par exemple les CRS qui sont le résultat de la fusion des GMR (pro-vichyste) avec les FRS (issus de la résistance). L’ordonnance du 2 février 1945 voit également le jour. Il s’agit de la protection de l’enfance. L’année 1968 sera celle de la politisation de la sécurité et de la confrontation. Cette politisation engendre une explosion de la délinquance, dite de proximité, liée en partie à la société de consommation. La politisation de la sécurité va s’amplifier dans les années 80 et devient un vrai sujet de campagne. RÉALITÉS PROFESSIONNELLES DE NOS FORCES DE SÉCURITÉ AU SERVICE D’UNE ORGANISATION DE QUALITÉ : Les intervenants de cette deuxième intervention sont Sophie MORIN (secrétaire générale de la fédération CFDT des établissements et arsenaux de l’Etat ; Jean-Marc BAILLEUL (secrétaire général du SCI-CFDT, syndicat des cadres de la sécurité intérieure ; Emmanuel FERNANDEZ (responsable de la sécurité au centre pénitentiaire des Baumettes, adhérent au syndicat national des cadres pénitentiaires – SNP-CFDT) et Michel ESCONOBIET (délégué syndical central CFDT service à Sécuritas). Les policiers sont lassés des réformes qui se succèdent et qui répondent à des faits d’actualités. Les réformes de fond sont attendues, notamment sur le temps de travail. Rien n’est fait sur les heures supplémentaires et pour la prévention des suicides (même si des efforts sont faits depuis 2012). La réflexion de fond n’existe pas sur la fatigue des agents. Malgré tout, les policiers répondent présents. Il existe un soutien de la part de la population, mais ce soutien est affaibli par certains syndicats ou organisations politiques. Les policiers, mais c’est valable pour tous les représentants de l’Etat (enseignants, infirmières, agents pénitentiaires), ne sont plus respectés. Le problème des guerres des polices est surtout lié à l’organisation de la sécurité telle que nous la connaissons. La guerre naît d’incompréhension. A la CFDT nous souhaitons que chaque citoyen ait accès à la sécurité. Il y a une nécessité de mettre sur la table l’organisation de la sécurité municipale et d’Etat ! Le problème de la concurrence peut être bon, mais peut avoir des aberrations malsaines. La sécurité privée a eu besoin de se réformer : carte professionnelle et formation. Autant les agents de sécurité privée sont mal payés, autant les sociétés ont le devoir d’être irréprochables. Malheureusement le contournement de la loi pour payer moins cher les agents continue et de plus le glissement des missions du public vers le privé continue. La question de l’armement des agents de Police Municipale ne se pose pas et n’est pas un tabou à la CFDT ! Les agents sont en uniforme et sont des cibles potentielles ! Le problème vient surtout du glissement des missions des forces de sécurité de l’Etat vers les Polices Municipales. C’est pourquoi, la dotation des armes de la Police Nationale aux Polices Municipales va dans le bon sens et permet aux agents de riposter en cas de besoin. Pour conclure cette intervention, il est insisté sur le fait que la CFDT a un rôle à jouer pour faire rencontrer les différents services afin de travailler sur les statuts et les missions de chacun ! PRATIQUES SYNDICALES EN ENTREPRISE : ALLER VERS LA PRÉVENTION : Les intervenants de cette deuxième intervention sont Sébastien BOUVIER (chargé de mission pour la fédération CFDT Interco des sapeurs-pompiers professionnels); Jean-Paul CRESSY (délégué fédéral santé au travail et risques industriels majeurs à la fédération CFDT chimie énergie (FCE-CFDT); Claudie PAILLETTE (secrétaire nationale politique éducative et formation professionnelle au SGEN-CFDT) et Nadine CORENTHIN (cadre de santé à l'hôpital public de la Salpêtrière, CFDT santé sociaux). Les pompiers professionnels vont revoir leur formation, en particulier, leur intervention en cas d'attentat. Cette formation se fera sur le modèle des attentats qui ont fauché des victimes sur les terrasses de café, grâce aux retours d'expériences des sapeurs-pompiers qui sont intervenus le soir du 13 novembre 2015. En matière de matériel, les garrots insuffisants ce soir-là et inadaptés pour des blessures de guerre, vont être remplacés par le modèle utilisé par les militaires. L'achat de gilets pare-balle est également sérieusement envisagé.