Politique de la mémoire nationale Etude principale IV
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Politique de la mémoire nationale Etude principale IV
Institut de hautes études en administration publique Unité de recherche : Politiques publiques et durabilité Politique de la mémoire Mirta Olgiati Prof. Peter Knoepfel Politique de la mémoire nationale Etude principale IV Cette étude constitue la suite des rapports : - Politique de la mémoire nationale. Etude de base, 2005. Politique de la mémoire nationale. Compléments à l’Etude de base, 2007. Politique de la mémoire nationale. Etude principale I, 2007. Politique de la mémoire nationale. Etude principale II, 2008. Politique de la mémoire nationale. Etude principale III, 2008. Chavannes-près-Renens 17 février 2009 Avant-propos La chaire Politiques publiques et durabilité de l’IDHEAP est active dans les débats autour de la politique de la mémoire depuis fin 20031. Les produits de ses réflexions sont constitués par une suite de rapports de travail publiés à des échéances régulières. Le présent document constitue la poursuite des recherches empiriques réalisées dans ce cadre et doit être considéré comme le prolongement des rapports publiés précédemment, selon le déroulement et les contenus ci-dessous : Document Etude de base Compléments à l’Etude de base. Etude principale I Etude principale II Etude principale III Etude principale IV Rapport final Contenu Pratiques de sauvegarde de la mémoire documentaire dans des établissements classiques d’archivage d’importance nationale. Pratiques de sauvegarde de la mémoire du bâti et des objets dans deux établissements d’importance nationale. Pratiques de sauvegarde de la mémoire sectorielle de politiques publiques : gestion et archivage de données à caractère descriptif, juridique et financier au niveau fédéral. Pratique de sauvegarde de la mémoire sectorielle de politiques publiques : gestion et archivage de données de l’aménagement du territoire aux niveaux fédéral, cantonal et communal. Pratiques de sauvegarde de la mémoire sectorielle d’entreprises privées : gestion et archivage d’informations dans des entreprises privées. Pratiques de sauvegarde de la mémoire documentaire dans un établissement d’archivage et pratiques de sauvegarde de la mémoire sectorielle de politiques publiques au Canada. Eléments pour la mise en place institutionnelle d’une politique de la mémoire au niveau fédéral. Les études intitulées Politique de la mémoire nationale constituent des rapports de travail intermédiaires, qui seront suivis par un rapport final synthétique exposant de manière consolidée les résultats et les recommandations. Les rapports intermédiaires sont publiés à fin de garantir la transparence de notre recherche et de permettre aux personnes intéressées d’accéder à notre matériel empirique. La grande quantité d’informations contenues dans les études de cas présentées ne sera donc pleinement exploitée et synthétisée qu’à la fin du mandat. Il convient en outre de signaler que ces travaux font partie d’une démarche académique et non pas d’une prise de décision politique, qui incombe dans le cadre de ce mandat à l’Office fédéral de la culture. Le choix des études de cas à analyser répond à une logique de recherche scientifique orientée vers la diversité. 1 Pour une explication brève et claire du processus de création d’une nouvelle politique publique, se référer à Mirta Olgiati, « Politique de la mémoire : édifice en construction », Bulletin SAGW, Das Digitale Gedächtnis der Schweiz / La mémoire numérique de la Suisse, 3, 2007, pp. 26-27. Table des matières 1 2 3 4 5 6 7 8 Introduction ..................................................................................................................... 1 Organisation politique et administrative au niveau fédéral au Canada .................... 3 2.1 Divisions politiques ................................................................................................. 3 2.2 Régime politique...................................................................................................... 4 2.3 Administrations fédérales ........................................................................................ 6 Gestion du patrimoine documentaire et de l’information........................................... 9 3.1 Acteurs politico-administratifs en charge du patrimoine......................................... 9 3.2 Fusion des Archives nationales et de la Bibliothèque nationale du Canada.......... 10 3.2.1 Archives nationales et Bibliothèque nationale du Canada ........................... 10 3.2.2 Evaluation des politiques du patrimoine documentaire ............................... 11 3.2.3 Crise gouvernementale et passage à un modèle de gestion par résultat....... 13 3.2.4 Création d’une nouvelle institution .............................................................. 15 3.3 Bibliothèque et Archives Canada / Library and Archives Canada ........................ 16 3.3.1 Bases légales et mandat juridique ................................................................ 17 3.3.2 Vision, orientations et stratégies .................................................................. 18 3.3.3 Organisation ................................................................................................. 21 3.4 Gestion de l’information gouvernementale ........................................................... 26 3.4.1 Développement d’une politique de tenue des documents ............................ 27 3.4.2 Caractéristiques du régime de tenue des documents .................................... 28 3.4.3 Application au sein des administrations....................................................... 30 3.5 Evolution future ..................................................................................................... 34 Analyse d’exemples choisis........................................................................................... 37 4.1 La partie « Archives » de Bibliothèque et Archives Canada ................................. 37 4.1.1 Présentation de l’institution.......................................................................... 38 4.1.2 Etude du processus de mémorisation ........................................................... 50 4.1.3 Commentaires............................................................................................... 56 4.2 Données du Commissariat à l’information ............................................................ 57 4.2.1 Présentation des données.............................................................................. 59 4.2.2 Etude du processus de mémorisation ........................................................... 65 4.2.3 Commentaires............................................................................................... 67 4.3 Données météorologiques et climatologiques ....................................................... 68 4.3.1 Présentation des données.............................................................................. 69 4.3.2 Etude du processus de mémorisation ........................................................... 75 4.3.3 Commentaires............................................................................................... 77 Analyse comparative du matériel empirique.............................................................. 79 5.1 Organisation politique et administrative au niveau fédéral au Canada ................. 79 5.2 Gestion du patrimoine documentaire et de l’information ...................................... 80 5.3 Etudes de cas.......................................................................................................... 84 5.3.1 Partie « Archives » de Bibliothèque et Archives Canada ............................ 84 5.3.2 Données du Commissariat à l’information................................................... 85 5.3.3 Données météorologiques et climatologiques.............................................. 86 Conclusion...................................................................................................................... 87 Références ...................................................................................................................... 89 Annexes .......................................................................................................................... 97 Liste des abréviations ADD Autorisation de disposer des documents APDD Autorisations pluriinstitutionnelles de disposer des documents ASDD Autorisations spécifiques de disposer des documents BAC Bibliothèque et Archives Canada Commissariat Commissariat à l’information du Canada CPVP Commissariat à la protection de la vie privée du Canada IIA Integrated Investigation Application IIPC International Internet Preservation Consortium NOAA National Oceanic and Atmospheric Administration OMM Organisation météorologique mondiale RDIMS Records Documents and Information Management System SMC Service météorologique du Canada TDR Trusted digital repository Liste des figures Fig. 1 : Carte des divisions politiques au Canada. [Tirée de : Ressources naturelles Canada, L’Atlas du Canada, « Divisions politiques », http://atlas.nrcan.gc.ca/site/francais/maps/ reference/national/can_political_e, consulté le 04.06.08]. Fig. 2 : Répartition des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire au niveau fédéral au Canada. Fig. 3 : Organismes ministériels et Sociétés d’Etat faisant partie du portefeuille du Ministère du Patrimoine canadien. Fig. 4 : Organigramme de Bibliothèque et Archives Canada (BAC). [Mis à jour et modifié à partir de l’organigramme officiel : http://www.collectionscanada.gc.ca/a-notre-sujet/012-310-f.html]. Fig. 5 : Représentation des couches de politiques sur lesquelles le Régime de la tenue des documents se greffe. Fig. 6 : Représentation des mécanismes de politiques publiques permettant à BAC d’imposer son Régime de tenue des documents au sein des acteurs politico- administratifs. Fig. 7 : Les instruments de la politique de la gestion de l’information et de la tenue des documents. [Tiré du site Internet du Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada : http://publiservice.tbs-sct.gc.ca/prp-pep/ff-cp/ff-cp01-fra.asp]. Fig. 8 : Processus de déclaration des ressources informationnelles. [Tiré et modifié à partir de la présentation destinée aux nouveaux archivistes donnée par Pierre Desrochers et Susan Franklin, Norme Documentaire 101 : tout ce que vous vouliez savoir à ce sujet, mais que vous n’osiez pas demander, Bibliothèque et Archives Canada, 17.09.2008]. Fig. 9 : Le rôle de Bibliothèque et Archives Canada vis-à-vis de l’Etat, de la société civile et du secteur privé. Fig. 10 : Evaluation de la prise en charge de la politique de gestion de l’information et de la politique du patrimoine documentaire. Fig. 11 : Distinction entre la partie « Archives » et la partie « Bibliothèque » à la base de l’organisation de ce chapitre. Fig. 12 : Organisation des deux secteurs constituant la partie « Archives » de Bibliothèque et Archives Canada. Fig. 13: Organigramme du Commissariat à l’information du Canada (niveau des directions). Fig. 14: Groupes de documents produits et étapes caractérisant le processus de résolution des plaintes déposées au Commissariat à l’information du Canada. [Représentation simplifiée et condensée à partir de KPMG, Library and Archives. Documentation Standard – Small Federal Institution. Office of the Information Commissioner of Canada, Draft report, September 2, 2008, pp. 5-10 et fig. 1]. Fig. 15: Processus de production, de récolte et d’archivage des données atmosphériques au sein du Service météorologique du Canada. Fig. 16: Organigramme du Service météorologique du Canada et positionnement des Archives nationales d’information et de données climatologiques. Fig. 17 : Schéma comparatif du périmètre des compétences et paysage des politiques publiques de gestion et préservation du patrimoine et de l’information au niveau fédéral en Suisse et au Canada. [Pour la partie Suisse, se référer également à Peter Knoepfel / Mirta Olgiati, Politique de la mémoire nationale. Etude principale II, IDHEAP, Chavannesprès-Renens, 2008, pp. 1-7]. 1 Introduction Cette Etude principale IV – financée par la Bibliothèque nationale suisse (BN), les Archives fédérales suisses (AFS), Bibliothèque et Archives Canada (BAC) et l’Institut de hautes études en adminsitration publique (IDHEAP) et rendue possible grâce à M. Daniel J. Caron, sous-ministre adjoint principal à BAC – est consacrée à l’étude des politiques et des stratégies mises en place au Canada dans le domaine de la gestion du patrimoine documentaire et de l’information, ainsi qu’à deux études de cas axées sur la gestion des documents au sein d’administrations fédérales. Depuis 2004, le gouvernement canadien peut se prévaloir de l’existence d’une institution unique jouant en même temps le rôle de dépôt d’archives pour le patrimoine canadien au sens large (au titre de Bibliothèque d’archive, d’Archive gouvermentale et d’Archive privée, mais aussi de Musée du portrait) et d’organe stratégique de gestion de l’information au sein de l’administration fédérale, responsable de la création et de la mise en œuvre de régulations transversales dans ce domaine. Cette institution, qui a été baptisée Bibliothèque et Archives du Canada (BAC) en français et Library and Archives Canada (LAC) en anglais, vise par ses réformes à un changement radical dans la manière de constituer, de mettre à disposition et de sauvegarder le patrimoine documentaire pour les générations présentes et futures. Se prévalant de cette nouvelle ressource institutionnelle centralisée et intégrée, le gouvernement fédéral canadien devient un précurseur dans le domaine de la gestion et de la sauvegarde de l’information. La création de BAC en tant qu’acteur politico-administratif responsable de résoudre un nouveau problème collectif lié à l’évolution de la société de communication et du savoir, les ressources qui lui sont allouées ainsi que la création de nouvelles règles insitutionnelles soutenant son mandat nous permettent d’affirmer que par ces actions le Gouvernement canadien a mis en place une nouvelle politique publique dédiée à la gestion du patrimoine documentaire et de l’information. Or, les recherches empiriques que nous avons réalisées jusqu’ici dans le contexte helvétique soutiennent l’idée de la création d’une politique publique similaire pour la Suisse, que nous appelons politique de la mémoire nationale. L’approche qui est choisie par BAC en tant que régulateur stratégique de la gestion et de la conservation de l’information produite par les administrations gouvernementales est très proche de celle que nous appliquons dans nos études conceptuelles, empiriques et analytiques : elle se fonde sur une vision globale qui tient compte du fonctionnement sectoriel des politiques publiques. BAC est actuellement en train de mener des projets d’application des régulations que l’organe souhaite mettre en place dans sa nouvelle politique et touchant à tous les aspects centraux de la gestion de la mémoire, dont les plus importants sont l’appareil gouvernemental (qui fait quoi ?), l’enjeu et l’évolution des professions liées à la gestion de l’information (formation interdisciplinaire) et la régulation de la gestion et sauvegarde de l’information (comment ?). Ce dernier aspect (le Recordkeeping, selon la terminologie canadienne), en particulier, fait actuellement l’objet d’essais concrets de mise en œuvre. Le choix du Canada est ainsi d’un double intérêt : il offre la possibilité de disposer de l’exemple d’un pays précurseur mettant concrètement en place des projets de régulations transversales au niveau fédéral, ainsi que la possibilité de réaliser des études de cas sur la gestion de la mémoire de politiques publiques déterminées dans un pays étranger. Les niveaux provincial et municipal ne seront pas abordés dans ce document. 2 Organisation politique et administrative au niveau fédéral au Canada Quoique le Canada soit une nation occupant un territoire extrêmement étendu et soit de ce point de vue là incomparable à la Suisse, pour ce qui concerne son développement économique, son multiculturalisme, son bilinguisme et le régime politique en place, sa situation est de plusieurs points de vue similaire à la petite Helvétie. La description des divisions politiques, du régime politique et de l’organisation de l’administration fédérale qui sera faite dans ce chapitre montre qu’une comparaison des politiques de gestion de l’information et du patrimoine documentaire de ces deux pays est sensée et pertinente. Ces connaissances seront indispensables pour comprendre le fonctionnement des acteurs publics en charge de ce domaine et des mécanismes de régulation qu’ils ont mis en place. 2.1 Divisions politiques Le Canada, deuxième plus grand pays au monde par sa superficie, comprend un peu plus de 33 millions d’habitants2. Son bilinguisme français-anglais et son multiculturalisme, entérinés respectivement en 1969 (Loi sur les langues officielles) et en 1971 (Loi sur le multiculturalisme), sont considérés comme les pierres angulaires de sa politique ; il se revendique d’ailleurs comme étant l’un des pays les plus tolérants, les plus ouverts et les plus démocratiques au monde. Fig. 1 : Carte des divisions politiques au Canada. [Tirée de : Ressources naturelles Canada, L’Atlas du Canada, « Divisions politiques », http://atlas.nrcan.gc.ca/site/francais/maps/reference/national/can_po litical_e/referencemap_image_view, consulté le 04.06.08] 2 Se référer au site Internet de Statistique canada, consulté (http://www40.statcan.ca/l02/cst01/demo01a_f.htm?sdi=habitants, chiffres de 2005). le 22.05.2008 4 ORGANISATION POLITIQUE ET ADMINISTRATIVE AU NIVEAU FEDERAL AU CANADA Son immense territoire (Figure 1) est divisé en 10 provinces (Alberta, ColombieBritannique, Ile-du-Prince-Edouard, Manitoba, Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Ecosse, Ontario, Québec, Saskatchewan, Terre-Neuve-et-Labrador) et en 3 territoires (territoire du Yukon, Territoires du Nord-est et territoire du Nunavut)3. 2.2 Régime politique Le régime politique canadien se définit comme un gouvernement responsable et une monarchie constitutionnelle, qui regroupe les caractéristiques de la fédération et de la démocratie parlementaire4. Il s’agit donc d’une monarchie constitutionnelle à régime parlementaire. Le Canada reconnaît par l’entremise de la Constitution5 et des lois la reine Elisabeth II d’Angleterre comme Reine du Canada. En son absence, la Reine est représentée par le chef d’Etat, le Gouverneur général6. En tant que tel, il est Commandant en chef des Forces canadiennes, il nomme le Premier ministre en choississant le chef du parti ayant le plus grand nombre de sièges à la Chambre basse du Parlement, il a la responsabilité d’ouvrir et de clore les sessions parlementaires ainsi que de dissoudre le Parlement avant les élections. Il revêt en outre des fonctions protocolaires et traditionnelles. Au sein des provinces, la Couronne est représentée par dix Lieutenants-gouverneurs ; au sein des territoires, par trois Commissaires territoriaux. Comme la Suisse, le Canada est une fédération : les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux partagent la tâche de gouverner le pays. Le Gouvernement fédéral a plus de compétences qu’en Helvétie : tout pouvoir qui n’est pas spécifiquement confié aux provinces dans la Constitution est de son ressort. En particulier, il a la responsabilité des affaires interprovinciales et internationales (défense, affaires étrangère, réglementation des échanges et du commerce, etc.), du droit pénal, de la citoyenneté, de la banque centrale ainsi que de la politique monétaire. Les compétences des gouvernements provinciaux portent sur les dossiers d’intérêt local (enseignement primaire et secondaire, santé et services sociaux, droit de propriété et droits civils, courts provinciales et municipales et institutions locales). Plusiers domaines relèvent à la fois des gouvernements fédéral et provinciaux, comme les transports, l’agriculture, l’immigration et certains aspects de la gestion des ressources naturelles. Les pouvoirs des gouvernements des territoires ne sont pas garantis par la Constitution, mais sont consentis par le Gouvernement fédéral ; ils ont les mêmes responsabilités que les provinces, mais n’exercent pas le contrôle sur les terres et les ressources naturelles. Les municipalités, quant à elles, possèdent les pouvoirs que leur confèrent les provinces, notamment en matière de services d’aqueduc et d’égoût, d’enlèvement d’ordures, de voirie, de parcs et de 3 Se référer au site Internet de Gouvernement du Canada, « Provinces et territoires » (http://canada.gc.ca/othergov-autregouv/prov-fra.html), consulté le 22.05.2008. 4 Se référer au site Internet de Patrimoine canadien, « Les Canadiens et leur gouvernement : un guide de ressources » (http://www.canadianheritage.gc.ca/special/gouv-gov/index_f.cfm), ainsi qu’à Eugene A. Forsey, Les Canadiens et leur système de gouvernement, Ottawa : Bibliothèque du Parlement, 6ème édition, 2005 (http://www.parl.gc.ca/information/library/idb/forsey/index-f.asp), consultés le 15.08.2008. 5 Au Canada, la Constitution se compose de lois écrites et de règles non écrites, de coutumes, de décisions judiciaires et de convention. Sa partie écrite est constituée de l’Acte de l’Amérique du Nord britannique de 1867 (texte fondateur de la fédération et divisant les pouvoirs entre les gouvernements fédéral et provinciaux), de la Loi constitutionnelle de 1982 et de la Charte canadienne des droits et libertés. 6 Il s’agit actuellement de Son Excellence la très honorable Michaëlle Jean. Se référer au site Internet du Gouverneur général du Canada (http://www.gg.ca), consulté le 22.05.2008. ORGANISATION POLITIQUE ET ADMINISTRATIVE AU NIVEAU FEDERAL AU CANADA 5 bibliothéques, de bâtiment et de taxes foncières. Elles se chargent ainsi des affaires des cités, des comptés, des villes, des villages, des districts et des régions métropolitaines. La répartition des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire au niveau fédéral se réalise comme suit (Figure 2). Reine Gouverneur général Pouvoir législatif Parlement Chambre des communes Sénat Premier ministre Pouvoir exécutif Cabinet du premier ministre Bureau du Conseil privé Cour suprème Pouvoir judiciaire Tribunal fédéral Fig. 2 : Répartition des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire au niveau fédéral au Canada. Au niveau fédéral (et, de manière similaire, au niveau provincial), le pouvoir législatif est exerçé par le Parlement qui, outre la Reine (en son absence le Gouverneur général), comprend le Sénat et la Chambre des communes. Le Parlement7 a pour tâche de promulguer les lois et de surveiller l’exécutif et est donc composé de deux chambres : la Chambre des communes (Chambre basse) et le Sénat (Chambre haute). La Chambre des communes est composée de 308 députés, le Sénat comprend 105 sièges. Une fois qu’un projet de loi est adopté par les deux chambres, pour devenir loi il nécessite de recevoir la sanction royale, accordée en règle générale par le Gouverneur général. Les députés de la Chambre des communes font généralement partie de comités et déposent des projets de loi d’initiative parlementaire. Les députés, que ce soit au niveau fédéral, provincial ou territorial, sont élus par les Canadiens tous les cinq ans. Le parti actuellement (2008) au pouvoir au niveau fédéral est le parti conservateur. Le pouvoir exécutif est exercé par le Premier ministre, le Cabinet et le Bureau du conseil privé8. Le Premier ministre est le chef du gouvernement ; en règle générale, il dirige le parti politique qui possède le plus grand nombre de sièges à la Chambre basse du Parlement. Il préside en outre le Cabinet9, instance détenant le plus de pouvoir au sein du gouvernement et qui est composé de Ministres, Secrétaires d’Etat10 et autres leaders11 choisis par le Premier ministre lui-même notamment en fonction de la représentativité de la diversité régionale, linguistique, sexuelle et culturelle du pays. Le Bureau du conseil privé soutient le Premier ministre ainsi que le Cabinet et ses structures décisionnelles. Il est dirigé par le Greffier du 7 Se référer au site Internet du Parlement du Canada (http://www.parl.gc.ca), consulté le 23.05.2008. Se référer au site Internet du Conseil privé (http://www.pco-bcp.gc.ca), consulté le 23.05.2008. 9 Se référer au site Internet du Premier ministre, Cabinet du premier ministre (http://www.pm.gc.ca/fra/cabinet.asp?featureId=8), consulté le 23.05.2008. 10 Les Secrétaires d’Etat sont au nombre de cinq. 11 Le leader du gouvernement au Sénat, le président du Conseil du Trésor, le président du Conseil privé de la Reine pour le Canada et le leader du gouvernement à la Chambre des communes. 8 6 ORGANISATION POLITIQUE ET ADMINISTRATIVE AU NIVEAU FEDERAL AU CANADA Conseil privé – le plus haut fonctionnaire apolitique du gouvernement – et, par l’entremise de ses secrétariats, il permet le bon fonctionnement du gouvernement. L’exercice du pouvoir judiciaire, c’est-à-dire l’application des lois ayant reçu la sanction royale, relève des tribunaux. La plus haute instance judiciaire du Canada est la Cour suprême12 ; elle est formée de 9 juges. Elle entend des causes de nature civile, criminelle et constitutionnelle, en règle générale après que celles-ci aient été entendues par les tribunaux fédéraux, provinciaux ou locaux. 2.3 Administrations fédérales L’organisation actuelle des administrations fédérales a été déterminée en 1993 suite à la réorganisation de l’appareil gouvernemental. Au Canada, le nombre d’institutions et d’organismes fédéraux peut varier en fonction des exigences émises par le premier ministre, sous réserve de l’approbation du Parlement. Les acteurs politico-administratifs peuvent en outre posséder différents statuts en fonction de leur rôle et de la relation plus ou moins proche qu’ils entretiennent avec le gouvernement central (dégré d’indépendance, attribution des responsabilités). Ainsi, les politiques publiques institutionnelles – c’est-à-dire transversales – sont prises en charge par quatre agences centrales. Il s’agit du Bureau du Conseil privé (Privy Council Office), qui soutient le Premier ministre, son Cabinet et ses structures décisionnelles, assure la coordination des politiques gouvernementales, énonce et met en œuvre le programme stratégique du gouvernement13 ; le Conseil du Trésor du Canada (Treasury Board of Canada), avec son Secrétariat, qui est chargé de l’imputabilité et de l’éthique, de la gestion des finances, du personnel et de l’administration, de la fonction de contrôle et de l’approbation de règlements et de décrets14 ; le Ministère des Finances Canada (Departement of Finance Canada), qui prépare et planifie le budget du gouvernement, conçoit et analyse les politiques fiscales, établit les règles pour les intitutions financières de compétence fédérale, suit la situation économique au Canada et sur le plan international15 ; enfin, la Commission de la fonction publique du Canada (Public Service Commission of Canada) est responsable du recrutement et de la promotion des fonctionnaires publiques16. Il existe des offices fédéraux, appelés Agents du Parlement, qui possèdent un haut degré d’indépendance et des fonctions transversales touchant de nombreuses politiques publiques. Il s’agit du Bureau du vérificateur général du Canada, qui fournit de manière indépendante l’information dont le Parlement a besoin pour surveiller les activités du gouvernement, vérifie les ministères et les organismes, la plupart des sociétés d’État et d’autres organisations fédérales17 ; le Commissariat aux langues officielles, qui veille à ce que les droits linguistiques des Canadiens soient respectés et fait la promotion de la dualité linguistique et 12 Se référer au site Internet de la Cour suprême du Canada (http://www.scc-csc.gc.ca), consulté le 23.05.2008. Se référer au site Internet du Bureau du conseil privé (http://www.pco-bcp.gc.ca), consulté le 13.08.2008. 14 Se référer au site Internet du Secrétariat du Conseil du Trésor (http://www.tbs-sct.gc.ca), consulté le 13.08.2008. 15 Se référer au site Internet du Ministère des Finances Canada (http://www.fin.gc.ca), consulté le 13.08.2008. 16 Se référer au site Internet de la Commission de la fonction publique du Canada (http://www.psc-cfp.gc.ca), consulté le 14.08.2008. 17 Se référer au site Internet du Bureau du vérificateur général du Canada (http://www.oag-bvg.gc.ca), consulté le 14.08.2008. 13 ORGANISATION POLITIQUE ET ADMINISTRATIVE AU NIVEAU FEDERAL AU CANADA 7 du bilinguisme18 ; enfin le Commissariat à l’information du Canada, qui enquête sur les plaintes des personnes qui estiment que leurs droits en manitère d'accès à l'information n’aient pas été respectés ainsi que le Commissariat à la protection de la vie privée au Canada, qui a pour mission de protéger et de promouvoir le droit des personnes à la vie privée19. Certaines agences, comme le Conseil de la radiodiffusion et 20 des télécommunications canadiennes et l’Office des transports du Canada , possèdent une fontion de régulation pour les entreprises privées qui fournissent un service public. Les corporations de la Couronne sont des sociétés d’Etat. Elles appartiennent donc au gouvernement et exerçent en règle générale des activités industrielles, commerciales ou financières, comme par exemple Via Rail Canada ou Air Canada, mais peuvent être aussi par exemple des musées. Enfin, la gestion de la grande majorité des politiques publiques est effectuée au sein des différents organismes ministériels, qui sont 25 actuellement21. Chaque Ministre est en charge d’un portefeuille qui peut comprendre un ou deux ministères, des agences et, dans certains cas, des corporations de la Couronne. Chaque ministère est divisé en secteurs, directions générales et directions selon le domaine de compétence et la répartition des portfolios. 18 Se référer au site Internet du Commissariat aux langues officielles (http://www.ocol-clo.gc.ca), consulté le 14.08.2008. 19 Se référer au site Internet du Commissariat à l’information du Canada (http://www.infocom.gc.ca) et du Commissariat à la protection de la vie privée au Canada (http://www.privcom.gc.ca), consultés le 14.08.2008. 20 Se référer au site Internet du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (http://www.crtc.gc.ca) et l’Office des transports du Canada (http://www.otc-cta.gc.ca), consultés le 14.08.2008. 21 Voici la liste des 25 Ministres : 1) Ministre de la Justice ; 2) Ministre du Commerce international et ministre de la porte d’entrée du Pacifique et des Olympiques de Vancouver-Whistler ; 3) Ministre du Travail et Ministre de l’Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec ; 4) Ministre des Anciens Combattants ; 5) Ministre des Ressources humaines et du Développement social ; 6) Ministre des Affaires indiennes et du Nord canadien ; 7) Ministre des Ressources naturelles ; 8) Ministre de la Défense nationale et Ministre de l’Agence de promotion économique du Canada atlantique ; 9) Ministre des Pêches et des Océans ; 10) Ministre de la Sécurité publique ; 11) Ministre des Affaires intergouvernementales et Ministre de la diversification de l’économie de l’Ouest canadien ; 12) Ministre de la Citoyenneté et de l'Immigration ; 13) Ministre du Revenu national ; 14) Ministre de la Coopération internationale ; 15) Ministre de l'Industrie ; 16) Ministre de l'Environnement ; 17) Ministre des Affaires étrangères ; 18) Ministre des Transports, de l’Infrastructure et des Collectivités ; 19) Ministre de la Santé ; 20) Ministre de l’initiative fédérale du développement économique dans le Nord de l’Ontario ; 21) Ministre des Finances ; 22) Ministre du Patrimoine canadien, de la Condition féminine et des Langues officielles ; 23) Ministre des Travaux publics et des Services gouvernementaux ; 24) Ministre de la réforme démocratique ; 25) Ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire et Ministre de la Commission canadienne du blé. Se référer au site Internet du Bureau du conseil privé, Les ministres du BCP (http://www.pco-bcp.gc.ca/index.asp?lang=fra&page=min), consulté le 23.05.2008. 3 Gestion du patrimoine documentaire et de l’information Bibliothèque et Archives du Canada (BAC)22 est le nouvel acteur politico-administratif fédéral formellement en charge de recueillir et de préserver le patrimoine documentaire canadien : son mandat associe les rôles de régulateur (acteur stratégique) et d’opérateur (établissement d’archives). Son statut au sein de l’administration fédérale est celui d’une agence ministérielle ; il se situe parmi les acteurs politico-administratifs en charge du patrimoine au sens large. 3.1 Acteurs politico-administratifs en charge du patrimoine La gestion et la sauvegarde du patrimoine sont de la responsabilité du Ministre du Patrimoine canadien, de la Condition féminine et des Langues officielles (Figure 3) 23. Ministre du Patrimoine canadien, de la Condition féminine et des Langues officielles Patrimoine canadien Sous-ministre Direction générale du Patrimoine Institut canadien de conservation (ICC) Réseau canadien d'information sur le patrimoine Organismes ministériels • Bibliothèque et Archives Canada • Commission des champs de bataille nationaux • Condition féminine Canada • Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes • Office national du film du Canada Sociétés d'Etat Tribunal administratif: Commission canadienne d’examen des exportations de biens culturels • Centre national des Arts • Conseil des Arts du Canada • Fondation canadienne des relations raciales • Mus;e canadien de la nature • Mus;e des beaux-arts du Canada • Société du Musée canadien des civilisations • Société du Musée des sciences et de la technologie du Canada • Société Radio-Canada • Téléfilm Canada Fig. 3 : Organismes ministériels et Sociétés d’Etat faisant partie du portefeuille du Ministère du Patrimoine canadien. Le ministère du Patrimoine canadien24 comprend la Direction générale du Patrimoine, de la responsabilité d’un sous-ministre25 ; celle-ci est en charge des diverses institutions patrimoniales gouvernemantales, parmi lesquelles Bibliothèque et Archives Canada, l’Institut canadien de conservation (ICC) ainsi que toute une série d’autres organismes, institutions et musées de portée nationale (Musée canadien de la guerre, Musée canadien de la nature, Musée canadien de la photographie contemporaine, Musée canadien des civilisations, Musée de l’agriculture du Canada, Musée de l’aviation du Canada, Musée des beaux-arts du Canada, Musée des sciences et de la technologie du Canada, Musée virtuel du Canada, etc.). 22 Se référer au site Internet de Bibliothèque et Archives Canada (http://www.collectionscanada.gc.ca), consulté le 27.05.2008. 23 Actuellement l’honorable Josée Verner. 24 Se référer au site Internet du Patrimoine canadien (http://www.oag-bvg.gc.ca), consulté le 14.08.2008. 25 Actuellement Mme. Judith A. LaRocque. 10 GESTION DU PATRIMOINE DOCUMENTAIRE ET DE L’INFORMATION Comme anticipé, Bibliothèque et Archives Canada est une agence ministérielle. En tant que telle, l’institution rend compte au Parlement de ses activités et résultats, d’abord par l’entremise du sous-ministre de la Direction générale du Patrimoine, ensuite du Ministre du Patrimoine canadien, de la Condition féminine et des Langues officielles. Dans le paysage des institutions en charge du patrimoine documentaire au niveau national il convient de mentionner encore la Bibliothèque du Parlement à Ottawa, l’Office national du film du Canada26 et Radio Canada27, qui archivent leurs documents d’entente avec BAC. 3.2 Fusion des Archives nationales et de la Bibliothèque nationale du Canada Depuis 2004, Bibliothèque et Archives du Canada combine le personnel, les services et les collections des anciennes Archives nationales du Canada et Bibliothèque nationale du Canada, ainsi que du Musée du portrait du Canada. L’historique de la fondation et du développement des Archives nationales et de la Bibliothèque nationale nous aide à comprendre comment ces deux différents organismes – traditionnellement reliés à des cultures d’entreprise et des corps de métier distincts – ont liés leurs destinées. 3.2.1 Archives nationales et Bibliothèque nationale du Canada Les Archives nationales et la Bibliothèque nationale du Canada ont été fondées sur inspiration des traditions britannique et française. Les Archives nationales (AN)28 ont été créées en 1872. Dès leur création et pour des raisons historiques, en vertu de la Loi sur les Archives nationales du Canada (dont la dernière version datant de 1987 a été abrogée en 2004), elles faisaient office d’institution patrimoniale nationale et d’organe administratif du gouvernement fédéral. A ce titre, elle recouvraient – et ceci est toujours le cas dans le cadre du mandat du BAC – un rôle d’archives totales : elles récoltaient d’une part des documents sur des supports en tout genre, d’autre part des documents publics et privés de tout genre et de toute provenance, ceci en vue de transmettre les différents aspects de la vie canadienne et de préserver ainsi la mémoire collective de la nation, plutôt que de se limiter à conserver la mémoire de l’institution parraine, en l’occurrence le Gouvernement du Canada29. 26 Se référer au site Internet de l’Office national du film du Canada (http://www.onf.ca), consulté le 11.09.2008. Se référer au site Internet de Radio Canada (http://www.radio-canada.ca), consulté le 11.09.2008. 28 Se référer au site Internet de Bibliothèque et Archives Canada, « A propos des anciennes Archives nationales du Canada. Les Archives nationales : qui nous sommes et ce que nous faisons » (http://www.collectionscanada.gc.ca/a-notre-sujet/012-209-f.html), consulté le 27.05.2008. 29 Laura Millar dresse l’histoire du concept d’archives totales et le définit ainsi: In Canada, a concept known as “total archives” emerged in the archival lexicon in the 1970s to explain a particular style of archival management. The total archives concept was understood by many to mean that publicly funded archival institutions – such as national archives, provincial archives, and city archives – would acquire, preserve, and make available for public use both government and private sector records in all media, including paper documents and visual and cartographic images, sound recordings, and in more recent years, megnetic and digital media. Se référer à Laura Millar, “Discharging our Dept: The evolution of the Total Archives Concept in English Canada”, Archivaria, 1998, 1: 46, pp. 103-104 (disponible à l’adresse: http://journals.sfu.ca/archivar/index.php/archivaria/article/view/12677/13846). 27 GESTION DU PATRIMOINE DOCUMENTAIRE ET DE L’INFORMATION 11 La Bibliothèque nationale du Canada (BN)30 a été créée tardivement par le Parlement à Ottawa, elle a en effet fêté son 50ème anniversaire en 2003. La Bibliothèque du Parlement a joué dans les faits le rôle de bibliothèque nationale jusqu’à l’ouverture de celle-ci, s’appuyant sur les dispositions de dépôt légal prévues à l’époque dans la Loi sur les droits d’auteur. Lors de la création de la Bibliothèque nationale en 1953, le noyau de sa collection a été constitué par ce fonds. En tant qu’organisme culturel fédéral, son rôle était d’acquérir, de conserver et de promouvoir le patrimoine canadien. L’aquisition de ses collections a poursuivi toujours sur la base du dépôt légal s’appuyant cette fois-ci sur la Loi sur la Bibliothèque nationale (de 1969, mise à jour en 1985 et abrogée en 2004). Lors de l’ouverture de la Bibliothèque nationale, l’Administrateur général des Archives nationales a été nommé à sa tête, cumulant ainsi les fonctions d’Archiviste et de Bibliothécaire national. A la fin des années 60, les deux établissements ont aménagé ensemble dans un bâtiment nouveau au 395 Wellington Street à Ottawa et ont partagé pendant plusieurs décennies certains services. Par la suite, les deux fonctions dirigeantes ont été séparées et les mandats ont été clairement distincts. A partir des années 70 les deux établissements se sont rapidement développés, que ce soit en terme de collections ou de ressources à disposition. Le milieu des années 90, par contre, a été marqué par une période de compressions de budget et de personnel. L’année 1997 a constitué une nouvelle étape importante pour les Archives nationales, car elles ont inauguré un centre d’archivage et de conservation très moderne et avant-coureur – l’un des plus perfectionnés au monde – au 625 Boulevard du Carrefour à Gatineau. Ce rapide survol de l’historique des Archives nationales et de la Bibliothèque nationale du Canada nous montre que, quoiqu’il s’agisse de deux établissements bien distincts répondant à des politiques différentes, au cours de leur existence leur destin a toujours été lié. 3.2.2 Evaluation des politiques du patrimoine documentaire En 1998, la Ministre du Patrimoine canadien de l’époque, l’honorable Sheila Copps, avait annoncé l’ouverture de consultations sur la fonction et la structure des Archives nationales et de la Bibliothèque nationale du Canada auprès des associations professionnelles, des médias, du personnel des AN, de la BN et du public. A travers sept thèmes31, le but de la consultation était de déterminer si ces institutions étaient toujours à même de préserver et de promouvoir le patrimoine canadien et de le rendre accessible, compte tenu des changements induits par le développement de l’ère de l’information et de la globalisation et, en même temps, par la nécessité d’assurer la subsistance des collections et des documents dans leur forme classique. Il s’agissait ainsi d’une évaluation des deux politiques publiques fédérales de gestion et préservation du patrimoine documentaire. L’exécution du rapport32 avait été confiée à M. John English, qui résume ainsi le sens et la nécessité d’une telle évaluation : Il arrive des moments dans la vie d’un organisme où l’avenir fait figure d’intrus. […] La Conservatrice du Public Records Office du Royaume-Uni, Mme Sarah Tyacke, compare l’évolution 30 Se référer au site Internet de Bibliothèque et Archives Canada, « À propos de l'ancienne Bibliothèque nationale du Canada. Enoncé de mission et mandat de la Bibliothèque nationale du Canada » (http://www.collectionscanada.gc.ca/a-notre-sujet/010/012010-1007-f.html), consulté le 27.05.2008. 31 Les sept thèmes sont les suivants : 1) mandats, 2) collections et acquisitions, 3) accès, 4) conservation, 5) questions de gestion de l’information, 6) structures de l’organisation et 7) direction. 32 M. John English, Rôle des Archives nationales du Canada et de la Bibliothèque nationale du Canada. Rapport présenté à l’honorable Sheila Copps (Consultants: Mme. Jane Beaumont et M. Marcel Caya), Ottawa: Patrimoine canadien, 1999. Outre le résumé de l’état de la question sur la base des consultations effectuées ainsi que la liste des recommandations qui en découlent, le rapport contient un intéressant historique des Archives nationales et de la Bibliothèque nationale du Canada, pp. 3-7. 12 GESTION DU PATRIMOINE DOCUMENTAIRE ET DE L’INFORMATION actuelle à celle qui s’est opérée du XIe au XIVe siècle en Occident où l’écrit a remplacé la mémoire et la tradition orale. Il n’y avait pas, nous rappelle-t-elle, de voie directe et simple de la mémoire au papier ; le cheminement a été long, ardu et coûteux. Pour les bibliothèques et les services d’archives en cette époque du Web, de documents et des publications électroniques à l’échelle mondiale, ainsi qu’à la normalisation internationale, la tâche nous paraît aussi immense qu’elle a pu paraître aux scribes du XIIIe siècle.33 Le rapport English a eu un très fort impact sur l’évolution des deux politiques publiques en question, il convient donc d’en relever les éléments centraux. Tenant compte du nouveau contexte, des réponses des acteurs publics et privés ayant participé à la consultation et de l’expertise de son auteur, le rapport identifiait les difficultés et les lacunes du système en place et recommandait une serie de mesures à prendre34, dont nous aimerions relever les quatre plus importantes : 33 • au sujet des mandats des Archives nationales et de la Bibliothèque nationale, le rapport recommandait de resserrer les liens de collaboration en partageant certains services et en créant notamment un conseil commun, sans toutefois fusionner les deux organismes. Il était souhaité que la collaboration entre ces deux organismes, les établissements patrimoniaux faisant partie du portefeuille du ministère du Patrimoine canadien et les autres organismes gouvernementaux, s’intensifie. Aux Archives nationales en particulier, on recommandait d’affirmer les pouvoirs dans la sélection, conservation et sauvegarde des documents officiels en évaluant la nécessité de nouvelles mesures législatives et en travaillant de concert avec le Commissaire à l’information afin de se situer plus au cœur des pratiques de gestion des documents et de l’information au gouvernement fédéral ; • concernant les collections et acquisitions en vue d’une future révision de la Loi sur les Archives nationales, on recommandait à celles-ci un renforcement de la notion d’archives totales dans l’acquisition, la gestion et la conservation de la mémoire documentaire canadienne ; • les recommandations allaient ensuite vers une amélioration de l’accès aux collections, y compris avec l’utilisation du Web. Le rapport conseillait une plus grande coordination des ressources parmi les organes faisant partie du portefeuille du Patrimoine canadien ; • pour les questions de gestion de l’information, le rapport suggérait la fusion de la Direction de la gestion de l’information des Archives nationales et des Services de technologie de l’information de la Bibliothèque nationale, ainsi que la présence de représentants de ces deux organismes au sein des comités gouvernementaux qui s’occupent de gestion et de technologie de l’information d’entente avec le Conseil du Trésor, Industrie Canada, Travaux publics et Services gouvernementaux Canada. Les Archives nationales avaient intérêt à s’employer davantage à établir des politiques, des normes et des lignes directrices pour la gestion de la documentation et de l’information au sein du gouvernement canadien, en établissant notamment un plan stratégique concernant les questions à long terme de gestion de documents électroniques et de systèmes de gestion et conservation des documents. Au sein des ministères, le rapport recommandait d’ériger en normes de Ibid., p.8. Se référer également à Sarah Tyacke, “Continuous History or History by the Yard: Archives in the year 2001”, Archives. The Journal of the British Records Association, 1998, vol. XXIII, no. 98, p. 4-5. 34 Ibid., Annexes, pp. 2-8 en particulier. GESTION DU PATRIMOINE DOCUMENTAIRE ET DE L’INFORMATION 13 rendement la gestion de l’information des documents, considérant en cette ère de l’information que le renseignement consigné devrait être reconnu et traité comme une ressource fondamentale, tout comme les ressources financières, humaines et matérielles35 ; En somme, les mesures recommandées visaient dans l’ensemble à renforcer la visibilité et le leadership des Archives nationales et de la Bibliothèque nationale, à augmenter la coordination entre ces deux organismes phares et les nombreux autres établissements concernés, ainsi qu’à une prise en charge plus poussée de la question de la gestion des documents au sein de l’administration de la part des Archives nationales au moyen d’appuis venant en particulier du Conseil du Trésor, de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada et du Commissaire à l’information : Nous croyons que les Archives nationales et la Bibliothèque nationale n’auront de succès à l’avenir que dans la mesure où elles joueront efficacement leur rôle en gestion de l’information au sein de l’administration publique. La visibilité et l’activité dans l’appareil gouvernemental engendreront des ressources qui aideront à créer une même visibilité auprès de la population canadienne en général. […] Il y a danger que les Archives nationales et la Bibliothèque nationale ne soient marginalisées dans ce domaine au gouvernement, circonstance qui, à l’heure de la numérisation, de la connexité et de la responsabilité dèmocratique, serait sûrement source d’atrophie institutionnelle.36 Quoique la fusion en tant que telle des deux organismes n’était pas préconisée, les recommandations mettaient en évidence la convergence toujours plus accentuée de leurs rôles et services, la nécessité pour les deux de bénéficier d’une meilleure visibilité et les difficultés communes causées par les nouveaux défis liés à la technologie de l’information. En particulier, la question d’une prise en charge plus autoritaire de la part des Archives nationales (et en mesure plus marginale de la Bibliothèque nationale) de la gestion et sauvegarde de l’information au sein de l’administration fédérale était présentée par le rapport non seulement comme un devoir, mais comme une nécessité de survie. 3.2.3 Crise gouvernementale et passage à un modèle de gestion par résultat Peu de temps après la publication du rapport English (1999), le gouvernement canadien a vécu une période de crise marquée par des affaires juridiques retentissantes, dont la difficile résolution avait été intimement liée à des questions de gestion des documents et de l’information au sein de l’administration fédérale. Suite à la démocratisation de l’information et à la multiplication des voies de l’information, la perception des Canadiennes et des Candadiens du rôle du Gouvernement était en train de changer : celui-ci était tenu de faire preuve d’imputabilité et de plus de transparence37. Au début des années 2000, des recours collectifs (class actions) menés contre le gouvernement ont donné lieu à des polémiques découlant directement de ces problématiques. Les vérificateurs en charge d’examiner la manière dont le gouvernement avait géré les affaires publiques en cause, en effet, n’arrivaient pas à mener à bien leurs enquêtes car ils ne trouveaient pas les documents qui leur permettaient la reconsitution de ce qui s’était passé38. 35 Ibid. p. 47. Ibid., p. 44. 37 Entretien avec M. Richard Brown, Conseiller principal, Direction des documents gouvernementaux. Gatineau, Bibliothèque et Archives Canada, le 17 juin 2008. 38 Dans son discours d’allocution à l’Association canadienne des archivistes à Montréal le 28 mai 2004, la vérificatrice générale Sheila Fraser se penche sur la question et cite des exemples où la qualité et l’intégralité de l’information fournie par le Gouvernement aux vérificateurs était à telle point insuffisante, que ceux-ci n’ont pas été à même de finaliser leur travail. Se référer au site Internet du Bureau de vérificateur général du Canada (http://www.oag-bvg.gc.ca/internet/Francais/sp_20040528_f_23862.html), consulté le 16.09.2008. 36 14 GESTION DU PATRIMOINE DOCUMENTAIRE ET DE L’INFORMATION Dans cette perspective juridique et d’enquête, il apparaissait que la gestion et l’accessibilité des documents était une condition sine qua non pour pouvoir garantir l’imputabilité et la transparence des actions de l’Etat. Dans la même période, un autre grand scandale – le scandale des commandites39 – a renforcé la tendance à une chute de confiance de la population vis-à-vis du gouvernement libéral en place, ce qui a causé à terme son renversement. Suite à cette période de crise et à l’avènement d’un nouveau gouvernement, conservateur cette fois-ci, deux importantes réformes ayant un impact fondamental dans la gestion des documents et de l’information ont été introduites. Une nouvelle politique institutionnelle a été mise en place à partir de 2005. Elle s’appelle Politique sur la structure de gestion, des ressources et des résultats40 (Annexe 1) ; la surveillance de sa mise en œuvre a été attribuée à une agence centrale, le Conseil du Trésor. Le changement est radical, puisque l’introduction de cette politique a impliqué le passage d’une gestion de l’administration publique axée sur les activités à une gestion orientée sur les résultats : tous les ministères doivent assumer une approche commune de collecte, gestion et déclaration des données financières et non-financières sur le rendement, ceci afin de permettre au gouvernement de renforcer la gestion du secteur public et la reddition des comptes. Cette nouvelle gestion implique l’existence ou, le cas échéant, la mise en place de trois éléments fondamentaux : • des résultats stratégiques clairement définis et mesurables qui reflètent le mandat de l’organisme ; • une architecture des activités de programmes formulée de manière suffisamment concrète pour montrer comment un ministère alloue et gère les ressources sur lesquelles il exerce un contrôle pour atteindre les résultats visés ; • une description de la structure de gouvernance, qui soit actuelle et qui donne les grandes lignes des mécanismes décisionnels et des responsabilités du ministère. Cette nouvelle structure de gestion des ressources et des résultats, implémentée dans tout le secteur public, sert d’outil afin de rendre compte au Parlement des activités réalisées au sein des différentes administrations. Comme nous l’expliquerons plus loin, elle servira en outre de base pour la mise en place généralisée d’une gestion de l’information. Un autre événement important survenu en relation à la période de crise est la promulgation de la part du gouvernement conservateur de Steven Harper d’une nouvelle loi, la Loi fédérale sur la responsabilité41. Suite à l’introduction de cette loi, le sous-ministre en 39 Le programme des commandites, doté d’un budget de 250 millions de dollars, avait pour but d’accroître la visibilité du Canada au Québec. Le ministère des Travaux publics, duquel le programme relevait, octroyait des sommes d’argent aux organisateurs d’événements, de festivals ou de rassemblement afin qu’ils y exposent des symboles canadiens. L’argent alloué transitait par des agences de publicités, qui encassaient au passage des commissions disproportionnées. Suite aux résultats accablants exposés dans le rapport du Vérificateur général demandé par l’ancien Premier ministre, une enquête a été menée par la Commission Gomery. Se référer aux archives Internet de Radio Canada (http://www.radio-canada.ca/nouvelles/special/2006/07/04/001-gomerytoutcapourca.shtml). 40 Conseil du Trésor du Canada, Politique sur la structure de gestion, des ressources et des résultats / Management, Resources, and Results Structure Policy, entrée en vigueur le 1er avril 2005 (http://www.tbssct.gc.ca/pol/doc-fra.aspx?section=text&id=12412). 41 Loi fédérale sur la responsabilité / Federal Accountability Act (2006, ch. 9). GESTION DU PATRIMOINE DOCUMENTAIRE ET DE L’INFORMATION 15 charge de Bibliothèque et Archives Canada est en outre devenu l’agent d’imputabilité de BAC (accounting officer)42. 3.2.4 Création d’une nouvelle institution L’évaluation des politiques du patrimoine documentaire faite à la fin des années 90 et la crise gouvernementale du début de la nouvelle décennie liée aux difficultés et aux conséquences d’une gestion de l’information lacunaire au sein de la fonction publique ont ouvert de nouvelles possibilités et perspectives aux acteurs de politiques publiques centrées sur l’information. La nécessité de renforcer les mécanismes d’obligation de rendre compte du gouvernement est devenue pressante et les politiques publiques touchant à ces aspects ont pris de l’importance. Dans le Discours du Trône du 30 septembre 2002 – exposant un programme axé sur l’avenir du Canada suivant les objectifs de l’innovation, la prospérité durable et la meilleure qualité de vie possible – la Gouverneure générale a annoncé la création d’une nouvelle institution, résultant de la fusion des Archives nationales et de la Bibliothèque nationale43, qui partageaient déjà un certain nombre de services : il s’agit de Bibliothèque et Archives Canada. La lecture des derniers rapports sur les plans et les priorités des deux anciennes institutions et des premiers rapports de la nouvelle institution montrent un changement fondamental dans la manière de comprendre et d’évaluer l’importance du patrimoine documentaire et de l’information. Le patrimoine documentaire et l’information produits dans le secteur public sont considérés désormais comme un tout, ceci indépendamment des contenus, de la forme du support ou du type de document. Cet ensemble est la base du savoir et de la connaissance, désormais compris comme une nouvelle ressource humaine, ayant une importance économique croissante et de laquelle il faut prendre le meilleur soin. Les bâtisseurs de BAC ont ainsi considéré que, afin de participer au marché global de la connaissance, il était nécessaire d’investir dans une nouvelle institution phare prenant soin de cette ressource comme d’un tout, indépendamment de la forme que ce patrimoine ou cette information est susceptible de prendre. La fondation de BAC a par conséquent été faite non seulement sur la base d’arguments patrimoniaux et juridiques (imputabilité, transparence), mais aussi sur la base d’arguments économiques attribuant à l’information un statut particulièrement important44. L’administrateur général de la Bibliothèque nationale considère en 2004 que En créant la Bibliothèque et les archives du Canada, le gouvernement a exprimé sa confiance dans la valeur et l'importance du savoir, de la créativité et de l'imagination en tant que pierres angulaires de la nouvelle économie et de la prospérité de notre nation.45 Selon lui, la gestion de l’information occupe désormais une place fondamentale : Après la technologie, l’information constitue le nouveau centre d’intérêt de l’économie du savoir, ce qui n’est pas sans poser un nouveau défi […] : promouvoir une vision et une approche unifiées de la gestion de l’information au gouvernement. […] 42 Se référer aux art. 16.3 et 16.4 et à L’annexe IV, partie III de la Loi sur la gestion des finances publiques / Financial Administration Act (R. Sl, 1985, c. F-11). 43 Le Canada que l’on veut. Discours du Trône ouvrant la deuxième session de la trente-septième législature du Canada, 30 septembre 2002, p. 13. 44 Entretien avec M. Richard Brown, Conseiller principal, Direction des documents gouvernementaux. Gatineau, Bibliothèque et Archives Canada, le 17 juin 2008. 45 Bibliothèque nationale du Canada, Budget des dépenses 2003-2004, Partie III: Rapport sur les plans et priorités, p. 8. 16 GESTION DU PATRIMOINE DOCUMENTAIRE ET DE L’INFORMATION Un meilleur accès au savoir nécessite un investissement considérable dans la gestion de l’information. La Bibliothèque et les Archives élaborent une infrastructure d’information globale qui leur permettra de gérer un volume et une variété toujours croissants de publications et de dossiers électroniques. Le défi est de traiter un nombre grandissant de publications produites sous forme électronique et de s’adapter aux nouveaux outils de gestion de l’information. Il peut s’agir, par exemple, de conserver des publications et des archives à long terme, d’élaborer une infrastructure commune et de suivre l’évolution de la technologie et de l’industrie. De nouveaux outils seront conçus, mis à l’essai et adoptés.46 De manière similaire et dans la même période, l’Archiviste national écrivait que Cette puissante institution sera une organisation phare vouée au savoir, qui servira les citoyens durant le XXIe siècle et au delà. Elle représentera la foi qu’a notre gouvernement dans la valeur du savoir — ainsi que des idées, du savoir-faire, de la créativité et de l’imagination — comme carburant pour faire marcher notre économie et assurer au Canada un avenir prospère.47 Ainsi, dès le début, la création de la nouvelle institution a été comprise comme une profonde transformation dont la concrétisation prendrait plusieurs années, et non pas comme une simple réorganisation ou une transition à un statut juridique différent : la nouvelle institution devrait être plus que la somme de deux éléments, elle devrait être différente et plus compétente. Ce processus, d’ailleurs encore en cours, devrait commencer par un changement de perspective de la part des corps de métier concernés : les bibliothécaires et les archivistes doivent prendre conscience du fait qu’ils appartiennent tous au domaine du savoir et qu’ils partagent la mission d’acquérir le patrimoine documentaire et de le rendre accessible, dans une perspective de collaboration étroite48. L’existence de Bibliothèque et Archives Canada n’a pris réellement effet qu’au moment de la création de la nouvelle loi, la Loi sur la Bibliothèque et les Archives du Canada. Son projet a été amendé et adopté par le Parlement au début de la période législative 2004-2005, elle est entrée en vigueur la même année. La création officielle de Bibliothèque et Archives Canada date ainsi du 21 mai 2004. 3.3 Bibliothèque et Archives Canada / Library and Archives Canada Nous allons présenter Bibliothèque et Archives Canada (BAC) dans sa forme actuelle à travers un résumé du contenu de ses bases légales et de son mandat juridique, de ses compétences et priorités, de son organisation, des médias et supports qu’elle recèle, de la collection qu’elle s’occupe de préserver et bâtir et, enfin, des ressources dont elle dispose. Il est à noter que, puisque BAC est une institution jeune, elle se trouve toujours dans une période de chambardement : elle subit encore des changements structurels internes, elle s’efforce de se positionner davantage dans le paysage des acteurs politico-administratifs fédéraux et de créer et mettre véritablement en œuvre les visions et les orientations qu’il a été décidé de mettre en place lors de sa création. Par conséquent, puisque nous ne sommes pas au courant de tous les changements et des progrès réalisés jusqu’ici dans le détail, les informations relatées ici constituent un état des lieux à un moment donné (septembre 2008) ou la description de visions ou stratégies à atteindre à plus ou moins long terme. L’institution est 46 Ibid., p 10. Archives nationales du Canada, Budget des dépenses 2003-2004, Partie III: Rapport sur les plans et priorités, p. 2. 48 Bibliothèque nationale du Canada et Archives nationales du Canada, Budget des dépenses 2004-2005, Partie III: Rapport sur les plans et priorités, p. 7. 47 GESTION DU PATRIMOINE DOCUMENTAIRE ET DE L’INFORMATION 17 en train de vivre en cette période même (été-automne 2008) une vague de changements internes qui devraient lui permettre à terme l’accomplissement des objectifs choisis. 3.3.1 Bases légales et mandat juridique La Loi sur la Bibliothèque et les Archives du Canada (2004, ch. 11), sanctionnée le 22 avril 2004 (Annexe 2), lie l’existence de BAC au fait qu’il soit nécessaire : - - que le patrimoine documentaire soit préservé pour les générations présentes et futures ; que le Canada se dote d’une institution qui soit une source de savoir permanent accessible à tous et qui contribue à l’épanouissement culturel, social et économique de la société libre et démocratique que constitue le Canada ; que cette institution puisse faciliter la concertation des divers milieux intéressés à l'acquisition, à la préservation et à la diffusion du savoir ; que cette institution soit la mémoire permanente de l'administration fédérale et de ses institutions. La nouvelle institution nationale aborde ainsi la question de l’acquisition, la préservation et l’accessibilité du patrimoine documentaire, ainsi que la gestion de l’information au sein de l’administration fédérale comme un tout et de manière globale. Pour ce faire, la loi attribue à certains concepts une signification juridique bien précise en leur attribuant une définition (art. 2). Ainsi, on parle de patrimoine documentaire comme englobant toutes les formes de publications et de documents ayant un rapport avec le Canada, ce qui constitue par conséquent l’objet au centre des activités de BAC. Document désigne tout élément d’information, quel qu’en soit le support, publications exclues. Un document fédéral est un document qui relève d’une institution fédérale et un document ministériel est afférent à un ministre ou à un membre du Conseil privé de la Reine pour le Canada (à l’exclusion des documents personnels ou politiques et des documents fédéraux). Enfin, une publication est un article de bibliothèque mis à la disposition – quel que soit le média, la forme ou le support utilisé – du grand public ou d’un segment particulier du public. La loi constitue BAC comme étant un secteur de l’administration publique placé sous l’autorité du ministre et dirigé par un administrateur général (art. 4) : celui-ci, appelé Bibliothécaire et Archiviste du Canada, est nommé par le gouverneur en conseil et a rang et pouvoirs d’administrateur général de ministère (art. 5). Ainsi, à la tête de BAC, monsieur Ian E. Wilson est le premier à recouvrir le rôle d’administrateur général et à être désigné en tant que Bibliothécaire et Archiviste du Canada. L’art. 7 de la loi résume la mission de BAC : - constituer et préserver le patrimoine documentaire ; faire connaître ce patrimoine et le rendre accessible ; être le dépositaire permanent des publications des institutions fédérales, ainsi que des documents fédéraux et ministériels qui ont un intérêt historique ou archivistique ; faciliter la gestion de l’information par les institutions fédérales ; assurer la coordination des services de bibliothèque des institutions fédérales ; appuyer les milieux des archives et des bibliothèques. Disposant désormais d’une loi lui donnant un statut et une mission générales, BAC nécessitait un texte donnant des repères aux collaborateurs. Dans cet objectif, il a été crée en 2006 un document de référence – mais n’ayant aucune implication juridique – intitulé Orientations pour le changement49. Ce document, organisé en trois parties, décrit ce que BAC devra être (vision), ce qui guidera ses choix (orientations) et ce qu’il conviendra de mettre en 49 Bibliothèque et Archives Canada, Orientations pour le changement, juin 2006. 18 GESTION DU PATRIMOINE DOCUMENTAIRE ET DE L’INFORMATION place pour réaliser sa vision (stratégies). Ce document a été dressé sur la base d’une consultation interne et auprès des utilisateurs et des diverses parties intéressées. 3.3.2 Vision, orientations et stratégies Nous allons relater dans ce chapitre le contenu des Orientations pour le changement. Ce document contient en effet le cœur des décisions qui ont été prises sur le futur de BAC et il constitue pour cette raison une source précieuse d’informations. Il nous donne un aperçu précis et complet de la vision, des orientations et des stratégies choisies pour la construction de la nouvelle institution. Le texte dresse tout d’abord en cinq points un portrait de ce que BAC est appelée à devenir (vision de l’institution)50. 50 51 • Un nouveau type d’institution du savoir. Les fonctions, les collections, les services et les compétences d’établissements d’archives auparavant distincts sont regroupés, mais les divers éléments de la collection de BAC sont compris et gérés comme un tout, c’est-à-dire comme une seule et même collection. Le travail est organisé de manière à maximiser les liens entre les différentes composantes de la collection et une même equipe est responsable de traiter un fonds d’archives sur tous ses différents supports. L’institution ne se veut pas un dépôt passif : l’accès, la capacité de faire connaître et comprendre le patrimoine documentaire et les besoins des utilisateurs constituent une priorité. • Une institution véritablement nationale. Les ressources documentaires de BAC doivent réfléter la diversité géographique, linguistique et culturelle du Canada et doivent être représentatives sur les plans géographique, intellectuel et culturel (y compris les peuples autochtones, ethnoculturels et les néocanadiens), ainsi que être accessibles à tous les Canadiens. Elle doit être visible dans l’ensemble du pays, physiquement et virtuellement. Elle doit prendre en charge la recherche en matière de conservation, l’établissement de normes, les collaborations internationales et la mise en place de stratégies nationales, les collaborations à l’échelle du pays. Elle doit être un chef de file au sein du vaste « écosystème d’information » canadien51. • Une institution travaillant avec des partenaires pour renforcer l’ensemble du patrimoine documentaire du Canada. BAC veut assumer un rôle de chef de file national en facilitant l’établissement de réseaux structurés, de partenariats et d’activités coopératives qui donneront aux activités décentralisées un cadre de référence commun, en partant par une répartition plus claire des responsabilités des différents participants. • Un lieu d’apprentissage incontournable. Le préambule de la loi énonce que BAC contribuera au développement culturel, social et économique du Canada. L’objectif est donc d’appuyer l’apprentissage au sein de la population canadienne. Enseignants et apprenants, quelque soit leur âge, doivent trouver à BAC les outils pédagogiques et le contenu dont ils ont besoin. Ibid., pp. 2-11. Ibid., p. 6. GESTION DU PATRIMOINE DOCUMENTAIRE ET DE L’INFORMATION • 19 Un chef de file en gestion de l’information gouvernementale. BAC considère que la gestion de l’information joue un rôle clé dans la réussite du gouvernement du Canada et de la société canadienne. Dans ce cadre, elle joue trois rôles : elle est chargée de faciliter la gestion efficace des informations produites par les institutions de l’administration fédérale ; elle assume la responsabilité finale de la garde des publications du gouvernement ainsi que des documents gouvernementaux et ministériels qui revêtent une valeur historique ou archivistique ; et a le mandat de coordonner et de faire office de chef de file au sein des bibliothèques de l’administration fédérale afin d’assurer que le gouvernement dispose des ressources en information et des compétences en gestion de l’information requises pour fonctionner avec efficacité. Dans la deuxième partie, le texte annonce comment on prévoit s’y prendre pour atteindre effectivement les visions exprimées de la nouvelle institution (orientations)52 : 52 • Viser l’accès en tout. Dans toutes les activités, BAC veut prendre en compte l’usage qui sera fait de ses ressources. L’institution considère que le mandat de tous ses employés est l’accès : accès direct au contenu en place ou en ligne, accès indirect au moyen de différents outils de recherche, produits d’interprétation qui expliquent le contenu d’un ensemble de documents choisis, accès aux services de référence. • Se concentrer sur le client. BAC entend connaître et déterminer les besoins de collectivités ciblées afin de répondre efficacement aux différents besoins des utilisateurs de ses ressources. Elle entend leur rendre la recherche aussi simple que possible. • Assurer une intendance efficace du patrimoine en gérant les risques. BAC est en train de mettre en place un cadre de gestion du risque, qui sera intégré à chaque étape du cycle de vie de l’information. Il s’agit d’un ensemble d’outils permettant de décider si, comment et quand des ressources peuvent être aquises, des fonds conservés, des systèmes élaborés et des services offerts. On considère en effet que la conservation parfaite de tout le patrimoine documentaire est un objectif irréalisable : il est nécessaire de pouvoir évaluer les risques de manière continue et d’établir des priorités, ce qui permet ensuite de mettre en place des stratégies pour atténuer les risques. • Développer de nouvelles approches de description du patrimoine documentaire du Canada. BAC doit contribuer à l’établissement de normes communes en matière de métadonnées (portant sur la description, la conservation, l’administration, les droits, les données techniques et les idendificateurs), promouvoir leur application dans le milieu de l’information au Canada et chercher des solution de rechange pour la création de métadonnées (indexage automatique). • Généraliser le numérique. Une majorité croissante d’utilisateurs cherche l’information sur le Web à l’aide de moteurs de recherche comme Google. BAC entend par conséquent chercher à comprendre les incidences du numérique et s’adapter à la nouvelle réalité en exploitant les possibilités qu’offre le numérique. Ibid., p. 12-23. 20 GESTION DU PATRIMOINE DOCUMENTAIRE ET DE L’INFORMATION • Être un leader et posséder une capacité stratégique renforcée. BAC entend faire sentir son influence à l’échelle nationale et assumer un rôle au niveau international, notamment dans les domaines de politiques générales comme l’apprentissage, l’alphabétisation, l’accessibilité universelle à l’information, la propriété intellectuelle, la politique culturelle, la politique de patrimoine et la politique d’information du gouvernement. BAC entend en outre utiliser stratégiquement ses capacités pour apporter des changements positifs et de portée nationale, ainsi qu’attribuer un investissement modeste à la recherche. • Développer des démarches intégrées et holistiques, fondées sur le cycle de vie de l’information, de manière à ce que la collection soit définie de façon globale, sans égard au support ou au format et soit gérée de façon efficace et efficiente durant l’ensemble des étapes de planification, de collecte, d’organisation, de diffusion, de protection, de conservation et d’évaluation. Dans sa troisième et dernière partie, Orientations pour le changement détermine les stratégies internes qui devront être mises en place afin de mettre réellement en œuvre la vision et les orientations choisies53. BAC doit faire en sorte que ses systèmes, ses services et ses processus internes soient accordés à sa vision et orientations. Les éléments stratégiques mentionnés sont les suivants : 53 • Être axé sur les résultats : BAC veut être une institution claire quant à sa vision et sa raison d’être, aux résultats visés et à la façon de les mesurer. Pour cela, elle s’efforce de renforcer sa capacité stratégique et de mesure du rendement (et non pas des activités et des produits) et d’instaurer une philosophie de collaboration à son interne. Le Conseil de gestion, principal organe de décision de BAC, concentre son attention sur les résultats stratégiques globaux de l’organisation. • Instaurer la souplesse dans le fonctionnement. La souplesse concerne aussi bien les ressources humaines que la gestion des ressources financières ou l’aménagement des installations. • Favoriser une culture d’apprentissage. BAC est une institution perméable qui favorise les échanges à l’interne et à l’externe, ainsi que l’apprentissage et la formation continue, ceci dans une vision multidisciplinaire et recherchant des employés aux compétences hybrides ou complexes. • S’enrichir de nouvelles compétences professionnelles, ceci afin de se doter de nouvelles capacités, notamment en termes de gestion, de communication, de partenariat, de travail d’équipe, d’innovation et de fonctionnement des organisations. • Se doter de la technologie requise, notamment : utiliser des systèmes souples et interopérables, être à même de gérer le contenu numérique, posséder des outils adaptés aux opérations quotidiennes. • Enfin, offrir un milieu de travail sain et stimulant, mettant en valeur la diversité et la différence, en cultivant le bilinguisme, en offrant des structures de résolution des problèmes et des conflits, etc. Ibid., pp. 24-33. GESTION DU PATRIMOINE DOCUMENTAIRE ET DE L’INFORMATION 21 BAC a dressé un Initial Corporate Risk Profile afin d’identifier les facteurs de risques, les difficultés ou les incertitudes qui pourraient rendre plus difficile la réalisation de son mandat54. Les principaux risques identifiés sont de ne pas pouvoir : • assurer toutes les responsabilités en terme de préservation du patrimoine documentaire digital et analogique à cause de lacunes dans les ressources financières, humaines ou technologiques ou de l’absence de partenaires appropriés ; • assumer toutes les responsabilités de préservation et d’accessibilité au patrimoine documentaire à cause de l’absence d’infrastructures physiques et technologiques ; • assurer l’ensemble de ses activités ou des conditions nécessaires aux activités à cause de l’insuffisance de ressources matérielles ou financières ; • transmettre aux nouvelles générations d’employés le savoir institutionnel ou rénover son capital humain avec un personnel ayant un savoir et des connaissances appropriées ; • partager l’allocation des ressources humaines et financières entre les initiatives attribuées par le Gouvernement et le mandat à réaliser. L’identification des missions clefs et des risques potentiels permet à l’institution de faire le choix du chemin à suivre pour aboutir aux meilleurs résultats possibles dans le cadre de son mandat, ainsi que d’évaluer sa progression dans ses choix. Sur la base de la vision à atteindre, les cadres de l’institution revoient les orientations et les stratégies à suivre tenant compte des progrès réalisés dans le temps, ceci toujours en fonction des résultats55. Afin de rendre compte au Parlement de ses décisions, activités et résultats, BAC publie chaque année différents rapports présentés par le Ministre du Patrimoine canadien, de la Condition féminine et des Langues officielles et signés par le Bibliothécaire et Archiviste du Canada. Les plus importants sont le Rapport sur les plans et les priorités, le Rapport sur le rendement et le Plan d’affaires. 3.3.3 Organisation BAC employe 1143 personnes à plein temps56 issues de différentes disciplines : archivistique, bibliothéconomie, records management, informatique, électronique, ingénieurie, sciences sociales et politiques, analyse des politiques publiques, gestion, restauration, etc. Dans le contexte canadien, il s’agit d’une administration de taille moyenne. 54 Bibliothèque et Archives Canada, Plan d’affaires 2008-2011, p. 9. Les orientations, stratégies et résultats à atteindre à court terme sont d’ailleurs décidés par l’ensemble des cadres de BAC (environ 40 personnes) lors de retraites de travail (Executifs retreats). Les cadres s’occupent ensuite de transmettre les décisions prises à l’ensemble des leurs collaborateurs, en principe lors de réunions hebdomadaires d’équipe. Cette démarche, qui prône l’horizontalité des processus décisionnels, vise à trouver le juste milieu entre un processus de gouvernance top down et un processus bottom up et à responsabiliser l’ensemble du corps décisionnel de l’institution. Participation à titre d’observatrice de la Retraite des EX / EX Retreat, le jeudi 4 septembre 2008, Hampton Inn Ottawa & Conference Centre, Ottawa. 56 Bibliothèques et Archives Canada, Plan d’affaires 2008-2010, p. 7. 55 22 GESTION DU PATRIMOINE DOCUMENTAIRE ET DE L’INFORMATION L’organigramme de l’institution est de type matriciel : les trois secteurs d’activité se trouvant au cœur de son mandat se croisent avec les structures d’appui fournissant des services transversaux (Figure 4) 57. Bibliothécaire et Archiviste du Canada Gestion intégrée & des documents gouvernementaux Collection du patrimoine Programmes & Services Bureau de la stratégie Direction de la technologie de l'information Direction des Communications Fig. 4 : Organigramme de Bibliothèque et Archives Canada (BAC). [Mis à jour et modifié à partir de l’organigramme officiel : http://www.collectionscanada.gc.ca/a-notre-sujet/012-310-f.html]. L’un des trois Secteurs d’activité de BAC est dirigé par un sous-ministre adjoint principal, les deux autres chacun par un sous-ministre adjoint : • le secteur Gestion intégrée & des documents gouvernementaux, dirigé par le sous-ministre adjoint principal, s’occupe d’une part de fournir conseils et aide pour la gestion des ressources humaines, administratives et financières et d’autre part d’appuxer les institutions fédérales en matière de gestion de l’information et des connaissances ; • le secteur Collection du patrimoine documentaire se concentre sur l’acquisition, la préservation et l’organisation des différentes collections gérées selon le type de matériel traité ; • le secteur Programmes & services encourage la connaissance, l’accès, l’utilisation et la compréhension du patrimoine documentaire et gère en outre le Musée du portrait du Canada. Ces trois secteur opérationnels sont soutenus par des structures d’appui sous la responsabilité de directeurs généraux – appelées Directions générales – et travaillant de manière horizontale afin d’augmenter la cohésion : 57 Se référer au site Internet de Bibliothèque et archives Canada, « A notre sujet. Structure organisationnelle et personnel » (http://www.collectionscanada.gc.ca/a-notre-sujet/012-207-f.html), consulté le 3 septembre 2008. Voir également Bibliothèque et Archives Canada, Une nouvelle institution canadienne consacrée au savoir. La nouvelle structure organisationnelle : document d’information, septembre 2004. Les informations tirées de ces documents ont été ici mises à jour à l’aide des renseignements récoltés à l’interne. GESTION DU PATRIMOINE DOCUMENTAIRE ET DE L’INFORMATION • le Bureau de la stratégie a pour tâche d’élaborer une vision globale cohérente et de fixer les politiques et les orientations stratégiques desquelles découleront les objectifs et les priorités de l’institution ; • la Direction de la technologie de l’information fournit tous les services de technologie de l’information au BAC (gestion de l’infrastructure informatique, maintien des application, appui aux réseaux, aux services d’ordinateurs, à la formation TI, soutien aux clients) ; • et la Direction des Communications gère la communication stratégique, l’édition, le marketing, la promotion et la publicité, la gestion des événements et des relations externes. 23 Chacun des Secteurs et des Directions générales est ensuite subdivisé en Directions (sous la responsabilité de directeurs) et en Sections (sous la responsabilité de gestionnaires). Des structures formelles (appelées Initiatives horizontales) et informelles (réunions, rencontres) favorisant le travail intégré et la collaboration entre les Secteurs opérationnels et les Directions générales ont en outre été mises en place dès la création de BAC afin de garantir une vision globale et, par là, la réalisation des objectifs recherchés par l’institution. L’organisation actuelle de BAC montre clairement que les axes prioritaires qui ont été choisis dans le domaine de la gestion de l’information et du patrimoine documentaire pour les prochaines années sont au nombre de trois, et qu’ils requièrent à la fois ses compétences en tant que régulateur et qu’opérateur. (1) BAC gère et sauvegarde l’information ayant un intérêt public et historique produite au sein du gouvernement (rôle opérationnel) et développe de nouvelles politiques et stratégies dans le domaine du recordkeeping (rôle régulatif). (2) BAC préserve, organise et promeut activement le patrimoine documentaire et muséal dont elle est responsable et s’engage à son développement (rôle opérationnel) en collaborant avec d’autres institutions (rôle régulatif). (3) L’accès (rôle opérationnel) et la nécessité de faire connaître le patrimoine documentaire canadien (rôle régulatif) sont au centre des préoccupations de BAC. La structure interne de BAC est composée de trois parties : les groupes de conseil au Bibliothécaire et Archiviste du Canada (Conseils consultatifs externes et internes), les groupes de prise de décision (Conseil de direction, Conseil de direction élargi, Comités du conseil de direction et sous-comités) et la consultation et coordination internes (Cercle autochtone, Forum des services administratifs, Comité des communications internes, Forum des gestionnaires, Groupe des initiatives multiculturelles, Réseau de planification et Comité de consultation patronale-syndicale). Sa stratégie d’action est proactive et se base sur une architecture d’activités qui prévoit la réalisation d’objectifs individuels et bien identifiés. Elle est organisée du général au particulier : résultats stratégiques, activités, sous-activités, soussous activités. BAC, qui vise à être présente dans les régions à travers tout le territoire, comprend également des Centres de services régionaux. Ces centres gèrent des documents pour le 24 GESTION DU PATRIMOINE DOCUMENTAIRE ET DE L’INFORMATION compte de plus de 200 ministères et organismes du gouvernement fédéral. Ils se trouvent à Halifax, Québec, Montréal, Ottawa, Toronto, Winnipeg, Edmonton et Vancouver58. Pour terminer, il convient de souligner qu’en plus de cet organisme ministériel, d’autres acteurs politico-administratifs sont bien évidemment impliqués soit dans la conservation du patrimoine documentaire, soit dans sa gestion. Afin de réaliser son mandat, BAC s’appuie alors sur des collaborations étroites avec d’autres bibliothèques et dépôts d’archives d’une part et, d’autre part, avec d’autres acteurs gouvernementaux tels que le Secrétariat du Conseil du trésor, le Bureau du contrôleur général, le Bureau du Conseil privé, le Bureau de gestion du changement, les Services d’habilitation ministériels de la gestion de l’information, l’Ecole de la fonction publique du Canada, la Communauté de la Gestion de l’information de l’administration fédérale et le Comité de la gestion de l’information dans les opérations. BAC est en outre active au sein d’organisations faîtières internationales, nationales et régionales. 3.3.1.4 Collection La collection de BAC a été fondée avec le cumul de la collection des anciennes Archives nationales et Bibliothèque nationale du Canada. Elle est composée de documents réalisés partout au pays ainsi que de documents étrangers intéressants pour les Canadiens, suivant pour les publications le concept Canadiana59. La collection est composée de toutes formes de supports60. Comme expliqué précédemment, l’organigramme de BAC distingue les responsabilités concernant la collection du patrimoine (c’est-à-dire le patrimoine de l’édition ainsi que les archives canadiennes et collections spéciales) et les documents gouvernementaux : quoique les responsabilités soient ainsi partagées, on considère qu’il s’agit d’une seule et même collection, faite de différentes composantes. Une même équipe d’archivistes traite d’ailleurs un fonds d’archives sur tous ses différents supports. L’institution est actuellement en train d’intégrer les collections existantes et de développer et mettre en place des approches uniformes d’acquisition des nouvelles publications et des nouveaux documents faisant partie du patrimoine documentaire. La description ci-dessous donne un aperçu estimatif de l’ampleur et du contenu des principales composantes de la collection61 : 58 • plus de 71 000 heures de courts et de longs métrages, de documentaires, de films muets et de « films sonores », en couleur ou en noir et blanc, dont les plus anciens datent de 1897 ; • plus de 2,5 millions de dessins, plans et cartes d'architecture, dont certains du début du XVIe siècle ; • environ 3,18 millions de mégaoctets d'information sous forme électronique, dont plus de 26 000 périodiques et livres canadiens accessibles en ligne depuis août 2007 ; • des millions de livres publiés dans diverses langues ; Se référer au site Internet de Bibliothèque et Archives Canada, « Centres de services régionaux » (http://www.collectionscanada.gc.ca/gouvernement/produits-services/007002-4001-f.html), consulté le 05.09.2008. 59 Les Canadiana sont définies par BAC ainsi: ouvrages publiés au Canada et publiés dans un autre pays, si le créateur est un Canadien ou si la publication porte sur un sujet canadien. 60 Cadre de travail du développement de la collection du 30 mars 2005 (http://www.collectionscanada.gc.ca/collection/024/003024-200-f.html), consulté le 10.09.2008. 61 Se référer au site Internet de Bibliothèque et Archives Canada, « Dans notre collection » (http://www.collectionscanada.gc.ca/collection/003-300-f.html), consulté le 09.09.2008. GESTION DU PATRIMOINE DOCUMENTAIRE ET DE L’INFORMATION 25 • plus de 21,3 millions de photographies prises depuis les années 1850 ; • des publications et des textes destinés aux gouvernements fédéral, provinciaux, territoriaux et étrangers ; • plus de 270 000 heures d'enregistrements audio et vidéo ; • plus de 343 000 œuvres d'art, dont des aquarelles, des huiles, des esquisses, des caricatures et des miniatures ; • une collection de musique en feuilles canadiennes, des documents relatifs à la musique canadienne, environ 200 000 disques et enregistrements de tous formats, dont des cylindres piqués pour pianos mécaniques, des bobines et des rubans à huit pistes ; • les archives postales canadiennes ; • une collection de médailles, sceaux, affiches et armoiries ; • des textes d'archives concernant plusieurs groupes ou individus qui ont contribué au développement culturel, social, économique et politique du Canada ; • des journaux nationaux, provinciaux et territoriaux publiés partout au Canada, des quotidiens aux journaux étudiants, des magazines autochtones aux bulletins des communautés ethniques ; • des périodiques, microfilms, manuscrits et thèses ; • et des portraits de plus de un million de Canadiens, réalisés depuis 1689. Le mandat de BAC est de continuer à enrichir la collection et de moderniser son propre mandat afin de l’adapter à l’ère du numérique. Le personnel qui s’occupe de concevoir la vision à venir de la collection, de traiter avec les producteurs ou les donateurs et de prendre en charge les documents sur tout support quel qu’il soit se trouve dans le bâtiment de Place de la Cité 550 à Gatineau. Juste à côte se trouve le Centre de préservation, inauguré en 1997. Cette construction ultramoderne est composée d’un énorme édifice en béton – comprenant 48 chambres fortes sur trois étages où sont stockées les différentes composantes de la collection et sur le toit duquel se trouve un village abritant l’ensemble des laboratoires de traitement de conservation et de reproduction des documents – protégé par une coque en verre et acier ; les systèmes de chauffage, de ventilation et de climatisation du bâtiment sont situés dans une structure séparée. Le Centre de préservation a pour but de jouer un rôle de leader dans l’application de technologiques et de méthodes anciennes, actuelles et nouvelles de préservation du patrimoine. Ses activités couvrent entre autres la conservation des documents textuels et visuels et des documents reliés, la préservation des archives électroniques, la conservation des archives audiovisuelles, le microfilmage, la photographie et l’imagerie numérique de conservation, ainsi que la gestion de la préservation et la mise en circulation du patrimoine62. D’autres dépôts sont situés à différents emplacements de la ville d’Ottawa et des environs. BAC remplit son mandat législatif d’acquérir des publications et des documents ou d’en obtenir la possession, la garde ou la responsabilité de différentes manières : en réalisant des échantillonnages de sites Internet, en appliquant le dépôt légal, en récoltant les documents 62 Se référer au site Internet de Bibliothèque et Archives Canada, (http://www.collectionscanada.gc.ca/preservation/1301_f.html), consulté le 10.09.2008. « Préservation » 26 GESTION DU PATRIMOINE DOCUMENTAIRE ET DE L’INFORMATION gouvernementaux, mais aussi en achetant, recevant en don, échangeant des documents par des ententes et des partenariats ciblés. Parmi les publications et les documents récoltés, un accent particulier est mis sur les documents numériques63, sur les documents autochtones, sur les documents multiculturels et sur la collection nationale. L’accès étant l’une des priorités majeures de l’institution, BAC s’efforce de lui donner autant de visibilité que possible et de rendre accessible sa collection à tout le monde. Le contenu d’un bon nombre de pièces de sa collection est consultable au travers de son site Internet64. Le reste de sa collection est rendu accessible au public par des services de circulation, de prêt et de reproduction. Lorsqu’un utilisateur demande la consultation d’une publication ou d’un document, celui-ci est transféré au bâtiment de la Rue Wellington 395 à Ottawa, où il est mis à disposition dans différentes salles de consultation. La salle de référence permet en outre de faire des recherches bibliographiques, thématiques et d’identifier les documents d’archive à consulter sur des catalogues en libre service. 3.3.1.5 Ressources Pour l’année 2008-2009 BAC dispose d’un budget d’environ 175 millions de dollars, dont 90 millions constituent son budget permanent65. En fonction du résultat stratégique visé, à savoir que les générations de Canadiens et Canadiennes actuelles et futures aient accès à leur patrimoine documentaire, les ressources financières sont ainsi reparties : un peu moins de 12 millions sont consacrés à gérer la disposition des documents du gouvernement du Canada à valeur continue ; 95 millions environ sont consacrés à la gestion du patrimoine documentaire qui présente un intérêt pour le Canada ; 68 millions environ sont utilisés pour faire connaître le patrimoine documentaire et le rendre accessible pour fins d’utilisation. 3.4 Gestion de l’information gouvernementale Parmi les différentes activités de Bibliothèque et Archives Canada, la gestion de l’information gouvernementale nous intéresse plus particulièrement. En effet, comme nous l’avons montré dans les différents rapports consacrés à la Politique de la mémoire, en Suisse il n’existe pas une véritable politique publique dans ce domaine. Cette tâche est assurée par un régime de régulations découlant de la législation concernant l’organisation de l’administration et sur la base des outils informatiques implémentés dans les institutions, suivant l’expertise des Archives fédérales suisses et des offices informatiques de la Confédération. Dans les exemples étudiés dans nos rapports précédents66, nous avons cependant constaté que dans la pratique la gestion de l’information et la tenue des documents ne sont pas suffisamment développées ; elles sont souvent considérées par les administrations comme une affaire interne. C’est la raison pour laquelle il nous intéresse de comprendre ici quel est l’état de la question au Canada en passant par l’historique du développement d’une politique de tenue des 63 Se référer à la Politique de développement des collections numériques, conçue par le Secteur de la collection du patrimoine documentaire et adoptée par le Conseil de gestion du BAC le 1er février 2006 (http://www.collectionscanada.gc.ca/collection/003-200-f.html), consultée le 10.09.2008. 64 Se référer au site Internet de Bibliothèque et Archives Canada, « Sur notre site Web » (http://www.collectionscanada.gc.ca/site-web/index-f.html), consulté le 09.09.2008. 65 Bibliothèque et Archives Canada, Rapports sur les plans et priorités 2008-2009, p. 9. 66 Peter Knoepfel / Mirta Olgiati, Politique de la mémoire nationale. Etude principale I, Chavannes-près-Renens, IDHEAP, 2007 et Peter Knoepfel / Mirta Olgiati, Politique de la mémoire nationale. Etude principale II, Chavannes-près-Renens, IDHEAP, 2008. GESTION DU PATRIMOINE DOCUMENTAIRE ET DE L’INFORMATION 27 documents, la description des caractéristiques principales de cette politique et de son niveau de développement actuel. 3.4.1 Développement d’une politique de tenue des documents Ici comme ailleurs, la question de la gestion de l’information gouvernementale n’est pas une nouveauté : depuis plus de 100 ans le gouvernement fédéral canadien s’interroge sur quels sont les moyens pour prendre en charge cette tâche et mettre ainsi de l’ordre dans la gestion des documents produits par les acteurs politico-administratifs. A partir de 1897, plusieurs commissions se sont tour à tour penchées sur la question et ont toujours abouti à des constatations similaires : la nécessité d’un changement en réponse à l’augmentation de la production documentaire, la difficulté de retrouver les documents, leur état de désorganisation et d’inaccessibilité au sein des administrations. Les recommandations faites au fil des décennies soulignaient la nécessité de mettre en place des régulations, des méthodes et des standards qui assurent véritablement la tenue, la gestion, la préservation et la mise à disposition de l’information, ceci à travers la création d’institutions spécialisées : la Records Branch of the Department of Secretary State jusqu’aux début du XXe siècle, ensuite les Archives publiques et plus tard les Archives nationales du Canada67. Ainsi, sans être la première institution à prendre en charge cette importante tâche au sein de l’administration fédérale canadienne, Bibliothèque et Archives Canada attribue à la gestion de l’information une importance qui dépasse de loin celle qui lui avait été attribuée : la description du contexte historique dans lequel l’institution a pris naissance nous a montré à quel point ce domaine est désormais considéré comme étant crucial, non seulement pour l’administration fédérale productrice de l’information, mais tout aussi pour la survie et le développement même de BAC. Son véritable engagement et apport nouveau dans ce domaine a commencé en 2005 par une rencontre entre le Bibliothécaire et Archiviste du Canada et le Greffier du Conseil Privé. Suite à cette rencontre, le gouvernent a alors organisé en 2006 une série de tables rondes rassemblant les sous-ministres de la fonction publique et de BAC : les discussions ont été centrées sur la gestion des documents et de l’information et sur les enjeux en relation avec les priorités gouvernementales, la transparence et l’imputabilité du gouvernement. La création et le développement d’une politique de tenue des documents au sein de l’administration publique canadienne constituent ainsi le résultat de l’initiative, d’une vision pionnière et de la capacité de persuasion de quelques cadres de BAC, conscients des enjeux que ce domaine pose désormais, ainsi que des groupes de travail ayant rédigé les recommandations destinées au gouvernement. Au fil des séances, BAC a été capable de faire valoir son point de vue et de pousser les partenaires gouvernementaux à la création et à la mise en œuvre d’une politique de tenue des documents. En 2007, le comité consultatif du portefeuille du Conseil du Trésor chargé de l’affaire a demandé à BAC de réaliser des projets ayant pour but d’évaluer la faisabilité, les avantages et les inconvénients, les enjeux et les coûts nécessaires à la mise en œuvre d’un régime réglementaire en tenue de documents : celui-ci, au contraire des initiatives promues précédemment, croise la tenue des documents avec la gestion des politiques publiques68. 67 Bibliothèque et Archives Canada, Recordkeeping in the Gouvernment of Canada : Some Significant Moments over the Past 100 Years, document interne, [s. d.]. 68 Entretien avec M. Jean-Stéphen Piché, Directeur général, Direction des documents gouvernementaux. Gatineau, Bibliothèque et Archives Canada, Gatineau, le 10 juin 2008. 28 GESTION DU PATRIMOINE DOCUMENTAIRE ET DE L’INFORMATION 3.4.2 Caractéristiques du régime de tenue des documents La Loi sur la Bibliothèque et les Archives du Canada attribue à BAC la mission d’être le dépositaire permanent des publications des institutions fédérales, ainsi que des documents fédéraux et ministériels qui ont un intérêt historique et archivistique (art. 7, al. c)) ; une section de la loi attribue des pouvoirs particuliers à l’administrateur général afin qu’il puisse mener à bien ce mandat (art. 12 à 15.1). Cette mission concerne donc les documents qui ont terminé leur cycle de vie. La loi attribue néanmoins à l’administrateur général également la tâche de conseiller les institutions fédérales sur la gestion de l’information qu’elles produisent et utilisent et leur fournir des services à cette fin (art. 8, al. g)), sans toutefois spécifier plus en détail de quelle manière cette fonction doit-elle être réalisée, ni quel est son lien avec l’archivage des publications et des documents fédéraux et ministériels69. Sur cette base, BAC définit anglais recordkeeping) comme suit : la tenue des documents (appelée en L’expression « tenue des documents » désigne les modalités et les moyens pour tirer parti de l’information d’une organisation en tant qu’actif essentiel et outil du processus décisionnel, de même que la collecte des données sur les activités, afin de satisfaire aux exigences de politique et de transparence et aux obligations légales.70 Sa raison d’être est la suivante : Une tenue des documents efficace garantit la cohérence administrative et opérationnelle essentielle au sein du gouvernement. Elle est destinée à soutenir le processus décisionnel, l’élaboration des politiques ainsi que l’application des programmes et la prestation de services aux Canadiens. Elle se situe foncièrement au cœur même des responsabilités des gestionnaires publics dans le processus démocratique de la nation. Sa fonction est double : d’une part, permettre aux ministres et aux sousministres de rendre compte des décisions et interventions grâce à la présentation des preuves documentaires ; d’autre part, offrir aux citoyens – par l’entremise du Parlement et de ses agents et comités – les moyens documentaires d’évaluer les résultats organisationnels ou le rendement afin d’analyser le processus décisionnel et d’apprécier la validité et l’adéquation des politiques et des interventions.71 Pour BAC, le lien entre l’archivage des publications et des documents fédéraux et la tenue des documents est évident : une gestion de l’information bien conçue, planifiée et mise en œuvre au sein de l’administration donne accès à un patrimoine documentaire de qualité, plus uniforme, durable, choisi sur la base de critères clairs. Il est par conséquent dans son intérêt non seulement de fournir du conseil aux administrations, mais d’intervenir en leur sein afin de créer une politique de tenue des documents adéquate pour chaque acteur politicoadministratif et de s’assurer de sa mise en œuvre effective. Dans ce contexte, son rôle est le suivant : identifier, déterminer, sélectionner, acquérir et conserver les documents gouvernementaux ayant une valeur historique et archivistique ; émettre des autorisations de disposition des documents afin de permettre aux organisations publiques fédérales et aux ministères de mettre en œuvre leurs plans de conservation et d’élimination des documents ; gérer et protéger les documents essentiels et les documents consultés moins souvent par les ministères fédéraux. Qu’est-ce que la définition de la tenue des documents et les fonctions que BAC identifie impliquent-ils ? Une capacité organisationnelle accrue et une gestion publique efficace de la 69 Presque toutes les institutions fédérales, soit environ 200, sont assujetties à la Loi sur la Bibliothèque et les Archives du Canada. L’entrée en vigueur en 2006 de la Loi fédérale sur la responsabilité a encore accru le nombre d’institutions assujetties. 70 Ibid., p.1. 71 Bibliothèque et Archives Canada, Régime de tenue des documents : Les défis de la tenue des documents à surmonter dans la fonction publique, document interne, [s. d.], p. 1. GESTION DU PATRIMOINE DOCUMENTAIRE ET DE L’INFORMATION 29 part du gouvernement et de ses institutions. En d’autres termes, pour pouvoir mettre de l’ordre dans la gestion des documents et de l’information, il est indispensable d’avoir une gestion et un suivi du travail bien structurés. Ainsi, le régime de tenue des documents que BAC propose se greffe en premier lieu sur la Politique sur la structure de gestion, des ressources et des résultats de 2005 (Annexe 1) présentée précédemment (chapitre 3.2.3), dont le Conseil du Trésor est responsable. Tous les ministères doivent ainsi se prévaloir de résultats stratégiques clairement définis et mesurables, d’une architecture des activités de programmes formulée de manière concrète et d’une description de la structure de gouvernance. Cette nouvelle politique introduit une gestion orientée sur les résultats commune et uniforme dans toute l’administration publique fédérale. Deuxièmement, le régime de tenue des documents conçu par BAC fait partie du Cadre stratégique sur l’information et la technologie du 1er juillet 2007 (Annexe 3) et se greffe sur la Politique de la gestion de l’information entrée en vigueur le 1er juillet 2007 (Annexe 4) elle aussi de responsabilité du Conseil du Trésor, ainsi que sur sa Directive sur les rôles et les responsabilités en matière de gestion de l’information en vigueur le 8 octobre 2007 (Annexe 5). L’objectif de la politique est d’assurer une gestion de l’information efficace à l’appui de la mise en œuvre des programmes et des services ; d’assurer des processus décisionnels efficaces ; de faciliter la reddition des comptes, la transparence et la collaboration ; de préserver l’information et de veiller à l’accès à l’information et aux documents pour le bienfait de la génération actuelle et des générations à venir.72 C’est sur la base de ces deux politiques institutionnelles (Figure 5), c’est-à-dire contraignantes pour tout acteur politico-administratif au niveau fédéral, que BAC met en place son régime de la tenue des documents. Pour l’instant, la Politique sur la structure de gestion, des ressources et des résultats et la Politique de la gestion de l’information ne sont toutefois pas directement interconnectées. Bibliothèque et Archives Canada: Régime de la tenue des documents Directive sur la tenue des documents Creating Documentation Standards for Government Programs, Services and Results: A Developmental Framework and Guide for Business Managers and Information Resource Specialists ADD APDD Conseil du Trésor du Canada: Politique de la gestion de l’information Conseil du Trésor du Canada: Politique sur la structure de gestion, des ressources et des résultats Fig. 5 : Représentation des couches de politiques sur lesquelles le Régime de la tenue des documents se greffe. Ce régime se fonde essentiellement sur l’élaboration de normes de documentation pour la tenue des documents dans les institutions liées aux activités de programme, aux secteurs d’activités et aux rôles et responsabilités assignés. Le régime de la tenue des documents sera basé sur des directives, des standards et des normes spécifiques encore à créer. Une Directive 72 Conseil du Trésor du Canada, Politique sur la gestion de l’information, entrée en vigueur le 1er juillet 2007. 30 GESTION DU PATRIMOINE DOCUMENTAIRE ET DE L’INFORMATION sur la tenue des documents est en train d’être préparée : elle comprendra des normes documentaires et un guide sur la création des normes documentaires intitulé Creating Documentation Standards for Government Programs, Services and Results : A Developmental Framework and Guide for Business Managers and Information Resource Specialists, dont il existe une ébauche. Ces instruments sont en outre complétés par deux dispositions : l’Autorisation de disposer des documents (ADD)73 et l’Autorisation pluriinstitutionnelle de disposer des documents (APDD)74. Ce sont des autorisations émises par le Bibliothécaire et Archiviste du Canada – conformément aux pouvoirs que la loi lui confère – à l’intention des institutions fédérales : elles leur octroient le droit de disposer des documents dont celles-ci n’ont plus besoin pour fonctionner, que ce soit en leur permettant de les détruire, en exigeant leur transfert à BAC ou en consentant à ce qu'ils passent sous le contrôle d'une autre entité que l'administration fédérale. Le régime proposé par BAC se base sur un suivi des affaires par fonction75, ce qui permet de l’affranchir des éventuels changements organisationnels au sein d’une administration. En partant de la mission propre à l’acteur politico-administratif concerné, il s’agit d’être à même de détailler tout le processus qui mène à la production d’un document ou d’une information, ceci suivant une hiérarchie de fonctions, sous-fonctions, procédés tactiques, activités et transactions. La maîtrise de chaque étape de ce processus et des informations produites permet aux fonctionnaires de rendre compte des résultats de leur travail de manière claire et transparente à leurs cadres supérieurs d’abord, au Parlement ensuite et, en fin de compte, aux citoyens canadiens. Comme nous le montrerons plus dans le détail dans le chapitre dédié aux Archives de BAC (chapitre 4.1), l’évaluation par fonction des fonds archivistiques est ensuite pratiquée au sein de BAC dans son rôle de dépôt d’archive auquel les acteurs publics versent les documents à préserver dans le temps : les dossiers à archiver ne sont pas évalués pièce par pièce, mais dans une perspective macro qui tient compte de leur producteur et de sa fonction au sein d’une politique publique. En outre, la gestion des documents se concentre sur ceux qui possèdent une valeur opérationnelle permanente lors de leur création : les ressources des ministères et organismes pourront ainsi être consacrées à la gestion des documents opérationnels essentiels, plutôt que de tenter d’assurer l’accessibilité de tous les documents, sans égard à leur valeur pour le gouvernement ou l’intérêt du public. La planification allant de la création à l’implémentation de la politique de tenue des documents que BAC est en train de construire s’étale sur la période allant de 2005 à 2012. 3.4.3 Application au sein des administrations Quels sont les moyens dont BAC dispose afin d’imposer ce régime de tenue des documents aux acteurs publics ? La présentation de BAC et de ses activités faite dans les pages précédentes nous a montré que, en dépit du fait qu’il s’agisse d’une agence ministérielle appartenant à une politique publique substantielle (la politique patrimoniale), certaines de ses tâches (en particulier la gestion des documents gouvernementaux, mais aussi le dépôt légal) relèvent de politiques institutionnelles, c’est-à-dire transversales. Dans certains domaines, BAC possède donc le rôle 73 Records Disposition Authority (RDA) en anglais. Multi-Institutional Disposition Authority (MIDA) en anglais. 75 Ce cadre d’évaluation archivistique a été mis au point par Terry Cook, « Mind over Matter : Towards a New Theory of Archival Approisal », The Archival Imagination. Essays in Honour of Hugh A. Taylor, Association of Canadian Archivists, Ottawa, 1992, 38-70. 74 GESTION DU PATRIMOINE DOCUMENTAIRE ET DE L’INFORMATION 31 d’une agence centrale sans en être une. Sur la base de la loi qui régit ses activités, elle ne peut donc pas imposer des obligations aux autres acteurs publics fédéraux. Afin d’y parvenir tout de même et de s’assurer que les instruments de gestion des documents soient gérés et mis en place de manière durable et en mesure d’assurer l’imputabilité, BAC a fait en sorte qu’ils soient intégrés aux politiques centrales du Conseil du Trésor76. Le Conseil du Trésor étant l’organe ministériel en charge des politiques institutionnelles, les régulations émises créent des obligations à toutes les politiques publiques substantielles. Le recordkeeping peut donc être mis en place grâce à trois acteurs principaux : le Conseil du Trésor, qui s’occupe d’établir les règles et les exigences générales de la politique ; BAC, qui élabore les solutions qui permettent de répondre aux exigences émises (fonctionnalités, règles détaillées) ; et Travaux publics et Services gouvernementaux Canada77, qui crée et met en œuvre les solutions techniques (systèmes informatiques, infrastructure) sur la base des meilleures pratiques, ensuite introduites au sein de toutes les administrations. Par l’intermédiaire d’acteurs politico-administratifs de politiques institutionnelles (politique de gestion des finances publiques, politique de gestion de l’information, politique de l’infrastructure), BAC réussit ainsi à imposer des obligations transversales à toute la fonction publique (Figure 6). Acteurs de politiques institutionnelles Conseil du Trésor du Canada Acteurs de politiques substantielles Bibliothèque et Archives Canada Travaux publics et Services gouvernementaux Canada Fig. 6 : Représentation des mécanismes de politiques publiques permettant à BAC d’imposer son Régime de tenue des documents au sein des acteurs politico-administratifs. Afin de mettre en place ces nouvelles obligations au sein des administrations, BAC a emprunté deux chemins : • 76 elle a profité du renouvellement des politiques entrepris par le Conseil du Trésor dès 2005, qui – outre l’information et la technologie – touche des politiques comme la gestion des actifs et services acquis, la gouvernance et la gestion des dépenses, la gestion de la rémunération, les langues officielles, les Le Conseil du Trésor est un acteur politico-administratif d’une politique institutionnelle (transversale) de par les pouvoirs qui lui sont attribués par la Loi sur la gestion des finances publiques / Financial Administration Act (R.S., 1985, c. F-11). 77 Se référer au site Internet de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada (http://www.tpsgcpwgsc.gc.ca), consulté le 15 septembre 2008. 32 GESTION DU PATRIMOINE DOCUMENTAIRE ET DE L’INFORMATION personnes, etc. Le renouvellement aura entre autres pour effet de favoriser le plan d’action pour l’imputabilité fédérale et la réduction des règles régissant la gestion du secteur public78 ; • sur la base de la Directive sur la tenue des documents en préparation, la responsabilité de la gestion des documents et du développement des ressources de l’information nécessaires au sein d’un ministère sera désormais attribuée aux gestionnaires (délégation de l’autorité), qui deviendront les instruments de mise en œuvre ; les archivistes et les spécialistes TI seront désignés davantage comme des facilitateurs en lieu et place de responsables de l’administration des documents. La responsabilité pour la tenue des documents sera introduite dans les contrats de performance (appelés ententes de rendement) des cadres seniors. Ainsi, les responsabilités concernant la bonne tenue de l’information et des documents se fera sur trois niveaux simultanément : • au niveau ministériel (bases légales, politiques, régime de tenue des documents, Directive sur la tenue des documents) ; • au niveau de l’organisation (politique interne de tenue des documents) ; • au niveau des cadres (ententes de rendement). Comme nous l’avons dit, l’ensemble des mécanismes présentés ici sont tout juste en train d’être développés. Alors que presque tous les instruments de régulations nécessaires à cette nouvelle manière de vouloir gérer les documents et la production de l’information au niveau ministériel sont désormais en place (exception faite pour la Directive sur la tenue des documents), les politiques de tenue des documents spécifiques aux différentes sortes d’organisations selon leur taille et le type d’information produite sont en train d’être créés sur la base d’exemples pilotes. Il s’agit d’élaborer au sein des institutions des normes documentaires pour la tenue des documents liées aux activités de programme, aux secteurs d’activités ainsi qu’aux rôles et responsabilités assignés. Les normes documentaires sont des prescriptions visant à faire de la tenue des documents un moyen de développement des ressources de l’information. Conformément à la structure des outils de politique du Conseil du Trésor79, l’architecture des instruments de la politique de gestion de l’information et de tenue des documents sera bâtie suivant des couches de régulations (Figure 7). 78 Se référer au site Internet du Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada, « Renouvellement des politiques » (http://www.tbs-sct.gc.ca/prp-pep/index-fra.asp), consulté le 15.09.2008. 79 Se référer au site Internet du Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada, « Cadre principal des politiques du Conseil du Trésor » (http://publiservice.tbs-sct.gc.ca/prp-pep/ff-cp/ff-cp01-fra.asp), consulté le 24.09.2008. GESTION DU PATRIMOINE DOCUMENTAIRE ET DE L’INFORMATION 33 Les Instruments de la politique de la GI/TD Instrument Description Application Audience Cadre Pourquoi Architecturale Gouvernement du Canada Politique Quoi Obligatoire Sous-ministres; Haut fonctionnaires Directive Comment (politique) Obligatoire Sous-ministres; Haut fonctionnaires; Spécialistes Norme Comment (tâches) Obligatoire Managers; Spécialistes Lignes directrices Conseil Volontaire Gestionnaires; Spécialistes Utiles Pratique exemplaire Volontaire Employées Fig. 7 : Les instruments de la politique de la gestion de l’information et de la tenue des documents. [Tiré du site Internet du Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada : http://publiservice.tbs-sct.gc.ca/prp-pep/ff-cp/ff-cp01fra.asp]. Processus de déclaration des ressources informationnelles PROCESSUS DE DECLARATION Exigences requises en matière de responsa- Permanentes Obligatoires bilisation Ressources informationnelles déclarées, structurées et gérées dans un dépôt institutionnel pour la tenue de documents Ressources informationnelles gérées au poste de travail de manière non structurée Contextuelles Ressources informationnelles Ressources informationnelles déclarées Fig. 8 : Processus de déclaration des ressources informationnelles. [Tiré et modifié à partir de la présentation destinée aux nouveaux archivistes donnée par Pierre Desrochers et Susan Franklin, Norme Documentaire 101 : tout ce que vous vouliez savoir à ce sujet, mais que vous n’osiez pas demander, Bibliothèque et Archives Canada, 17.09.2008]. A terme, le but poursuivi est de faire en sorte que les documents (ou, selon une nouvelle terminologie, les ressources informationnelles) ne disposant pas de valeur opérationnelle soient gérés par les employés eux-mêmes à leur poste de travail, tandis que ceux qui disposent d’une valeur opérationnelle fassent l’objet d’un processus de déclaration et soient ainsi déclarés, structurés et gérés dans un dépôt institutionnel pour la tenue des documents ; de 34 GESTION DU PATRIMOINE DOCUMENTAIRE ET DE L’INFORMATION ceux-ci, une très petite partie sera sélectionnée et fera l’objet d’une conservation permanente (Figure 8). L’étude de cas dédiée au Commissariat à l’information qui sera présentée plus loin (chapitre 4.2) montrera concrètement de quelle manière une politique de tenue des documents est créée et mise en place au sein d’une administration. 3.5 Evolution future Nous désirons terminer ce chapitre par un bref bilan de la situation actuelle du paysage institutionnel de la gestion de l’information et de la tenue des documents, ainsi que par une réflexion sur son évolution80. Nous avons montré que, suite au développement et à l’évolution historique des institutions, à des rapports d’évaluation ayant eu un impact significatif, à une crise gouvernementale et à l’évolution qui caractérise la production documentaire des dernières décennies, la gestion du patrimoine documentaire et de l’information gouvernementale est désormais de la responsabilité d’une seule et même institution, ayant le statut d’une agence ministérielle et bénéficiant de la responsabilité d’une agence centrale pour la création de nouvelles régulations des politiques publiques majeures. La fusion des établissements précédents et la création sur cette base de Bibliothèque et Archives Canada ne va cependant pas de soi. Le développement d’une culture d’entreprise nouvelle et le changement des mentalités à l’interne ne se font pas aussi rapidement qu’une fusion. Ainsi, plusieurs mondes se croisent, s’entrechoquant parfois : les tâches relevant de la traditionnelle politique patrimoniale, celles qui relèvent de la nouvelle politique de gestion de l’information au sein du gouvernement, qui vise au fond à transformer en profondeur la manière de travailler des fonctionnaires publics ; les « bibliothécaires » et les « archivistes » ; la collecte à la fois de documents publics et de documents privés, etc. BAC risque en somme de souffrir d’une « skyzophrénie institutionnelle » entre employés, mais aussi entre directions et divisions (en particulier, entre la Direction des documents gouvernementaux et les autres directions). Afin de l’atténuer et d’installer une nouvelle culture d’entreprise, les décideurs de l’institution doivent renforcer la communication interne, mais aussi la socialisation entre les employés. Ce problème devrait néanmoins s’atténuer dans le temps, entre autres grâce au recrutement de personnel possédant des formations et des connaissances interdisciplinaires. Dans l’éventualité d’aboutir à une situation trop crispée, les décideurs de BAC réfléchissent à la possibilité de créer un Ministère de développement de l’information et d’y intégrer la politique de tenue des documents, qui serait alors séparée de Bibliothèque et Archives Canada. Cette solution n’est pour l’instant pas réellement prise en considération, car elle présente deux désavantages majeurs : d’une part, elle aura pour conséquence de déconnecter les lieux de provenance de l’information des lieux qui permettent son accès, brisant ainsi le continuum dans la gestion des documents ; d’autre part, une institution uniquement consacrée à la collecte des documents patrimoniaux risque avec le temps de devenir anachronique et de mettre par conséquent en danger sa propre subsistance. 80 Les informations relatées proviennent de réflexions personnelles ainsi que des entretiens réalisées avec M. Ian E. Wilson, Bibliothécaire et Archiviste du Canada, Bibliothèque et Archives Canada, Gatineau, le 18 septembre 2008 ; avec M. Daniel Caron, Sous-ministre adjoint principal, Bibliothèque et Archives Canada, Gatineau, le 08 juillet 2008 et avec M. Richard Brown, Conseiller principal, Direction des documents gouvernementaux. Gatineau, Bibliothèque et Archives Canada, le 17 juin 2008. GESTION DU PATRIMOINE DOCUMENTAIRE ET DE L’INFORMATION 35 Les haut cadres de BAC estiment que pour l’instant l’institution possède un profil culturel encore trop accentué et que – dans la perspective d’institution du savoir qui est désormais la sienne – il convient qu’à l’avenir la gestion de l’information et la tenue des documents prennent plus de poids : la nouvelle institution doit s’ancrer dans les politiques du savoir et de l’information et non pas dans les politiques du patrimoine et de la culture. Il est probable que sa dénomination actuelle de Bibliothèque et Archives Canada sera abolie au profit d’un nom ne mettant plus en exergue ces deux mondes et le fossé qui les sépare encore. En outre, prenant désormais en charge des tâches transversales, il serait souhaitable que BAC ne fasse plus partie d’un ministère (à l’heure actuelle, le ministère de la culture), mais qu’elle soit rattachée directement au Premier Ministre via le Bureau du Conseil Privé ou qu’elle fasse partie d’une agence centrale comme le Conseil du Trésor. Selon les cadres de BAC, l’orientation générale de l’institution doit changer et doit passer d’une vision culturelle, muséale et historique à une vision axée sur le droit, le fonctionnement de la société et de la démocratie moderne. Son rôle et le contenu de ses collections doivent se différencier (Figure 9) selon qu’ils concernent l’Etat (qui doit être au centre de ses préoccupations), la société civile ou le secteur privé (pour laquelle elle doit se limiter à un rôle de chef de file)81. BAC: simple leader BAC: opérateur BAC: régulateur + opérateur Rôle de BAC ETAT SOCIÉTÉ CIVILE SECTEUR PRIVÉ Fig. 9 : Le rôle de Bibliothèque et Archives Canada vis-à-vis de l’Etat, de la société civile et du secteur privé. Dans ce contexte, dans l’hypothèse probable que BAC restera à l’avenir une seule et même institution, elle aura besoin de disposer de capacités renforcées en termes de ressources et d’offre. En effet, avant que les démarches au sein du gouvernement fédéral et de l’administration publique ne soient entreprises afin de convaincre de la nécessité de mettre en place un nouveau régime de tenue des documents, la situation en termes d’offre et de demande était la suivante : BAC disposait d’une offre diversifiée (savoir-faire, compétences, expertise, ressources) mais pas de demande de la part des administrations publiques. Après avoir créé une incitation en réussissant à convaincre le gouvernement de la nécessité d’une prise en charge beaucoup plus structurée de la gestion des documents, BAC dispose d’une demande croissante de la part des administrations, mais d’une offre et de ressources désormais trop limitées82. 81 Entretien avec M. Daniel Caron, Sous-ministre adjoint principal, Bibliothèque et Archives Canada, Gatineau, le 08 juillet 2008. 82 Entretien avec M. Richard Brown, Conseiller principal, Direction des documents gouvernementaux. Gatineau, Bibliothèque et Archives Canada, Gatineau, le 17 juin 2008. 36 GESTION DU PATRIMOINE DOCUMENTAIRE ET DE L’INFORMATION Politique de gestion de l'information gouvernementale Passé Futur Politique du patrimoine documentaire Fig. 10 : Evaluation de la prise en charge de la politique de gestion de l’information et de la politique du patrimoine documentaire. En termes de l’évolution de la prise en charge des deux politiques dont BAC est actuellement responsable, nous croyons donc que la politique de gestion de l’information gouvernementale prendra de plus en plus d’importance à l’avenir. Ceci permettra à l’institution de poursuivre la traditionnelle politique de collecte, gestion et préservation du patrimoine documentaire et d’en assurer la survie (Figure 10). Il ne faut pas oublier qu’il est tout à fait possible qu’à l’avenir la limite entre une politique et l’autre, entre une mission et l’autre, entre le patrimoine documentaire et l’information sera de moins en moins visible et somme toute sans importance. 4 Analyse d’exemples choisis Dans cette partie dédiée à l’analyse empirique d’exemples choisis, nous désirons montrer concrètement d’une part comment Bibliothèque et Archives Canada fonctionne du point de vue opérationnel et d’autre part comment la tenue des documents est faite au sein de deux administrations canadiennes, dont l’une ayant fait l’objet d’un projet concret de mise en ouvre de la part de BAC. Nous pourrons de cette manière donner un aperçu large et cohérent de la problématique abordée dans ce rapport. Puisque nous avons mis l’accent sur les questions liées à la gestion des documents au sein de l’administration, le premier chapitre sera dédié à la partie « Archives » de Bibliothèque et Archives Canada, qui correspond en fait aux anciennes Archives nationales du Canada. Le chapitre sera bâti suivant la structure du Questionnaire Memopolicy (orientation institution) de l’Etude de base (Annexe 6) : il comprend les éléments de présentation de l’institution (bases légales ; compétences ; structure ; données et supports ; collections ; coûts) qui n’ont pas encore été présentés dans la partie 3 de ce document, l’étude du processus de mémorisation et des commentaires. Il pourra facilement être comparé au chapitre dédié aux Archives fédérales suisses83. Le deuxième chapitre sera consacré aux données produites au sein du Commissariat à l’information, qui a fait l’objet d’un projet de mise en oeuvre d’une politique interne de tenue des documents (recordkeeping) ; il n’y aura pas de comparaison avec la même administration en Suisse, puisque nous n’avons pas réalisé d’études de cas dans ce domaine à cause du fait que la mise en œuvre de la Loi fédérale sur le principe de la transparence dans l’administration (LTrans) du 17 décembre 2004 (RS 152.3) – entrée en vigueur le 1er juillet 2006 – est trop récente. Quant au troisième chapitre, il sera dédié aux données produites, gérées et archivées par le Service météorologique du Canada, qui par contre n’a pas encore fait l’objet d’un projet de tenue des documents de la part de BAC. Ce chapitre pourra être aisément comparé au chapitre 4.1 de l’Etude principale I84. Les deuxième et troisième chapitres comprendront une présentation des données (choix des données à étudier, contenu, supports, organe compétent, ases légales, coûts), l’étude du processus de mémorisation et les commentaires suivant la structure du Questionnaire Memopolicy (orientation données) de l’Etude principale I (Annexe 7). 4.1 La partie « Archives » de Bibliothèque et Archives Canada [Etat en octobre 2008] Lors de la création de Bibliothèque et Archives Canada (BAC) en 2004, sa collection a été constituée par le cumul des collections des anciennes Bibliothèque nationale et Archives nationales du Canada. Nous avons pris l’option de présenter dans ce chapitre la partie de la collection de BAC qui appartenait auparavant aux Archives nationales (Figure 11), ceci afin 83 Peter Knoepfel / Mirta Olgiati, Politique de la mémoire nationale. Etude de base, IDHEAP, Chavannes-prèsRenens, février 2005, pp. 62-77. Il est à souligner que le chapitre dédié aux Archives fédérales suisses décrit leur situation et fonctionnement en l’état de novembre 2004. Il existe donc un décalage de 4 ans entre les deux chapitres dont le lecteur doit tenir compte. 84 Peter Knoepfel / Mirta Olgiati, Politique de la mémoire nationale. Etude principale I, IDHEAP, Chavannesprès-Renens, juin 2007, pp. 17-30. Le chapitre sur les données météorologiques et climatologiques produites par MétéoSuisse rend état de la situation en mars 2007. 38 LA PARTIE « ARCHIVES » DE BAC de pouvoir comparer ce chapitre à celui qui avait été consacré aux Archives fédérales suisses. A ce stade avancé de la fusion entre les deux institutions, une telle distinction entre la partie « Bibliothèque » et la partie « Archives » de la collection est difficile à faire et résulte artificielle, mais est tout de même encore possible. Dans les prochaines années, tous les éléments qui permettent encore de les distinguer (responsabilités au niveau de l’organigramme, programmes informatiques de gestion et de recherche, systèmes de description, répartition des compétences, etc.) auront complètement fusionné. BAC est en effet en train de développer une stratégie commune, qui se base sur l’approche holistique de sa collection (l’ensemble des pièces collectées et préservées font partie d’un tout) : les collections existantes seront intégrées et on mettra en place des approches uniformes d’acquisition du patrimoine documentaire. Partie « Archives » (anciennes Archives nationales du Canada) Archives gouvernementales Archives privées / collections spéciales Partie « Bibliothèque » (ancienne Bibliothèque Nationale du Canada) Patrimoine de l’édition Fig. 11 : Distinction entre la partie « Archives » et la partie « Bibliothèque » à la base de l’organisation de ce chapitre. La partie « Bibliothèque » et la partie « Archives » se distinguent ainsi : la partie « Bibliothèque » – qui ne sera donc pas traitée dans ce chapitre – comprend essentiellement le patrimoine de l’édition, à savoir les publications (tout support) soumises au dépôt légal ; la partie « Archives » – à laquelle nous nous intéressons spécifiquement – comprend non seulement les Archives gouvernementales, mais aussi les Archives privées et les collections spéciales. C’est dans ce sens que le terme d’« Archives » sera utilisé dans ce chapitre. 4.1.1 Présentation de l’institution 4.1.1.1 Bases légales Les activités de BAC sont régies par la Loi sur la Bibliothèque et les Archives du Canada (2004, ch. 11), qui détermine les missions et les attributions de l’institution, responsable de constituer, préserver et rendre accessible le patrimoine documentaire canadien (art. 7, Annexe 2). Pour être à même de réaliser ce mandat, la loi attribue beaucoup de pouvoirs à l’administrateur général : le pouvoir de prendre toute mesure qui concourt à la réalisation de la mission de l’institution (art. 8), d’aliéner ou éliminer les publications ou documents dont il a la responsabilité s’il estime que leur conservation n’est plus nécessaire (sous réserve des modalités afférentes à l’acquisition ou à l’obtention des publications ou documents concernés, art. 9), d’exiger que lui soit remis un exemplaire de tout enregistrement (tout support d’information utilisable par le biais d’une machine) mis à la disposition du public au Canada et qu’il estime présenter un intérêt historique ou archivistique justifiant sa préservation (art. 11). Concernant spécifiquement les documents fédéraux et ministériels, la loi n’impose pas l’obligation de verser les documents à BAC et laisse la possibilité aux administrations de gérer elles-mêmes leurs archives (ce qui est le cas par exemple pour l’agence Parcs Canada), LA PARTIE « ARCHIVES » DE BAC 39 suivant certaines règles : notamment, l’art. 12(1) prévoit que l’élimination ou l’aliénation des documents soit subordonnée à l’autorisation écrite de l’administrateur général ; l’art. 13(1) prévoit que le transfert des documents qui présentent un intérêt historique ou archivistique s’effectue selon les accords convenus entre l’administrateur général et le responsable des documents. Il n’existe pas de délai formel pour le versement des archives : la loi implique que le délai soit déterminé sur la base du dialogue permanent entre BAC et les acteurs publics qui y sont soumis. La création de la Loi sur la Bibliothèque et les Archives du Canada a exigé la modification de nombreuses autres lois ayant un effet sur les activités de BAC et sur ses Archives. Parmi celles-ci, la plus importante est la Loi sur le droit d’auteur (L.R., 1985, ch. C-42), qui a un impact sur tous les documents des collections et des fonds de BAC : elle protège les œuvres qui ne sont pas publiées jusqu’à la cinquantième année après le décès de l’auteur (art. 6). Certaines lois concernent plus spécifiquement les Archives gouvernementales. En particulier : • la Loi sur l’accès à l’information (L.R., 1985, ch. A-1) contient dans son annexe 1 la liste de toutes les institutions gouvernementales qui lui sont soumises et implique qu’elles soient soumises également à la Loi sur la Bibliothèque et les Archives du Canada. Le Premier ministre, les Courts de justice, le Parlement et le Gouverneur général ne font pas partie de la liste : les Archives du Premier ministre et des Courts de justice se trouvent dans les Archives privées de BAC ; les documents publics du Parlement et du Gouverneur général se trouvent par contre dans les Archives gouvernementales. Les corporations de la couronne (comme par exemple la poste, les centrales atomiques, l’aviation et les chemins de fer) ont récemment été rajoutées aux organismes soumis à la loi ; • la Loi sur la protection des renseignements personnels (L.R., 1985, ch. P-21), qui règle spécifiquement la protection des renseignements personnels relevant des institutions fédérales, ainsi que le droit d’accès des individus aux renseignements personnels qui les concernent (art. 2) ; cette loi a également un impact sur les Archives privées, pour lesquelles on n’efforce d’en respecter l’esprit dans les lignes directrices établissant les conditions d’accès. D’autres lois ont un impact important plutôt sur les Archives privées de BAC : • la Loi de l’impôt sur le revenu (1985, ch. 1 (5e suppl.)) ; • et la Loi sur l’exportation et l’importation de biens culturels (L.R., 1985, ch. C-51), qui prévoient des crédits d’impôt pour les donateurs de patrimoine documentaire et qui constituent par conséquent un grand incitatif pour les dons. La nouvelle loi et les modifications insérées dans toutes les lois ayant un impact sur les activités de BAC n’ont pas changé le travail de collecte des documents archivistiques gouvernementaux et privés, car il était indispensable d’assurer le continuum de la collection. Le travail de collecte se fait suivant différents chemins selon le secteur concerné (récolte de documents gouvernementaux, dépôt légal, échantillonnage de sites Internet, achats, dons, échanges, etc.) et sur la base d’instruments de régulation sans force de loi organisés du général au particulier, qui donnent aux employés les indications nécessaires sur la manière de procéder. Outre les orientations au niveau ministériel, qui donnent des lignes directrices générales (concernant par exemple les documents des peuples autochtones et les documents 40 LA PARTIE « ARCHIVES » DE BAC multiculturels, auxquels BAC doit donner une plus grande emphase dans son activité de collecte des documents), l’instrument de régulation le plus important est le Cadre de travail du développement de la collection85, qui détermine les cinq orientations clés que l’institution doit viser jusqu’en 2010. Il existe ensuite des politiques, des stratégies, des lignes directrices et des guides spécifiques à chaque secteur de la collection de BAC (édition, Archives gouvernementales et Archives privées et collections spéciales) – comme l’Orientation sur l’acquisition (2006-2010)86, centrée sur les Archives privées – ou concernant une catégorie déterminée de la collection, comme la Politique de développement des collections numériques87. L’acquisition concrète des collections et des fonds se fait sur la base de contrats types sur les dons et de contrats types sur les achats pour les Archives privées ; sur la base de protocoles d’entente, de modalités et d’accords de transfert ainsi que de gabarits pour les Archives gouvernementales. Ces instruments règlent formellement la relation entre BAC et les acteurs qui donnent, lèguent ou versent les documents archivistiques à préserver. Ces outils sont mis à jour chaque deux ou trois ans ; les modifications qui y sont introduites découlent plus du changement des supports d’information que du changement institutionnel et législatif de 2004. BAC possède un service légal au sein du Bureau de la stratégie qui émet si nécessaire des avis légaux sur les droits et responsabilités de tous les acteurs concernés. 4.1.1.2 Compétences Comme le survol des bases légales et des autres instruments de régulation le laisse entendre, le mandat de BAC en termes d’Archives s’exprime de manière très large (art. 7 de la loi) : constituer et préserver le patrimoine documentaire et être le dépositaire permanent des publications des institutions fédérales. Les Archives de BAC constituent ainsi des archives totales : elles s’efforcent de documenter toutes les activités de la société canadienne et sont composées de tout type de support. Néanmoins, comme déjà anticipé et représenté dans la Figure 11, elles peuvent être subdivisées et décrites en deux parties : les Archives gouvernementales, qui contiennent des documents papier, micrographiques et informatiques du gouvernement fédéral ayant une valeur archivistique (juridique, financière, intrinsèque ou de témoignage) et les Archives privées et collections spéciales, rassemblant des documents papier, architecturaux, cartographiques, iconographiques, photographiques, cinématographiques et sonores. Le Cadre de travail du développement de la collection88 donne les orientations principales de l’institution. Il détermine que – en dehors de la collection d’ouvrages publiés qui n’est pas considérée ici – BAC s’efforce de créer des collections complètes de documents qui permettent de répertorier les fonctions et les activités du gouvernement du Canada (Archives gouvernementales) ainsi qu’un dossier représentatif de documents ayant une valeur patrimoniale qui démontre le développement et la diversité historiques de la société canadienne (Archives privées et collections spéciales). La collection doit être véritablement 85 Bibliothèque et Archives Canada, Cadre de travail du développement de la collection, approuvé le 30 mars 2005 par le Conseil de gestion de BAC. 86 Bibliothèque et Archives Canada, Orientation sur l’acquisition (2006-2010), Direction des archives canadiennes et collections spéciales, 22 février 2007. 87 Bibliothèque et Archives Canada, Politique de développement des collections numériques, adoptée par le Conseil de gestion de BAC le 1er février 2006. 88 Doc. cit., « Principes pour la constitution de la collection ». LA PARTIE « ARCHIVES » DE BAC 41 nationale, c’est-à-dire qu’elle doit bien représenter toute la diversité géographique, intellectuelle et culturelle passée et présente du Canada ; sa représentativité et son équilibre doivent être garantis au niveau des sujets traités ; elle doit refléter l’évolution de l’histoire et du patrimoine du Canada ainsi que les changements de perceptions et de significations culturelles dans le temps. Elle se développe de manière organisée et coordonnée, en vertu de critères de sélection et d’estimation prédéterminés. Le Cadre de travail définit en outre les concepts clé qui ne sont pas formellement définis dans la loi ou dans la réglementation, mais qui sont essentiels à la compréhension du mandat de collecte de l’institution : Valeur patrimoniale : les documents seront considérés comme ayant une « valeur patrimoniale » s'ils contiennent des expériences ou des histoires typiquement canadiennes, s'ils s'intéressent aux tendances ou aux événements (culturels, politiques, économiques, sociaux, démographiques, scientifiques et religieux) de portée nationale, s'ils donnent des aperçus importants des activités d'une société diversifiée et en plein développement ou s'ils sont d'une rareté ou d'une importance qui leur permettent d'être considérés comme trésors nationaux. Canadiana : les ouvrages publiés au Canada et publiés dans un autre pays, si le créateur est un Canadien ou si la publication porte sur un sujet canadien. Publications et documents qui présentent un intérêt pour le Canada : les ouvrages publiés, produits ou créés au Canada, et les ouvrages publiés ou produits dans un autre pays si le créateur est un Canadien, ou si la publication ou le document porte sur un sujet canadien. Créateur : un créateur est tout particulier ou toute organisation qui a eu une fonction créative dans la production de l'oeuvre, par exemple comme auteur, interprète, producteur, artiste, photographe ou compositeur. Un créateur individuel canadien peut être un citoyen canadien, un résident permanent du Canada, un résident temporaire au moment où l'oeuvre a été créée, ou un expatrié qui est généralement reconnu comme un Canadien. Sujet d'intérêt : un sujet d'intérêt se dit généralement d'un lieu, d'une personnalité, d'un groupe, d'un événement, d'une activité, d'une expérience ou d'un thème qui a eu une grande portée nationale ou internationale ou qui illustre un aspect national important de l'histoire et de la vie sociale et culturelle du Canada. Cette définition comprend, par exemple, des organisations et des particuliers dont l'influence a été déterminante sur le développement du Canada et qui ont participé à la définition des aspects de l'identité canadienne. La ligne de partage entre les canadiana et les documents de pertinence provinciale (de la responsabilité d’une autre institution) est parfois difficile à établir. La stratégie d’acquisition de BAC tient compte du partage des territoires d’acquisition entre institutions et met l’accent sur le changement de société. L’acquisition d’une collection ou d’un fond dont la ligne de partage n’est pas évidente se fait sur la base du dialogue et de négociations (y compris financières) avec les établissements d’archives concernés. Ce dialogue est particulièrement important avec Bibliothèque et Archives nationales du Québec89, car le partage des collections entre ces deux organismes a un impact politique important. L’Orientation sur l’acquisition (2006-2010), déjà citée, donne l’orientation à venir de la collection, spécifiquement pour ce qui concerne la Direction des Archives canadiennes et collections spéciales : elle se préfixe d’élargir le rôle de BAC dans la préservation de la mémoire nationale du Canada en incorporant de nouveaux éléments, c’est-à-dire en créant des liens plus étroits entre l’acquisition du matériel patrimonial publié et non publié et en relevant le défi de marginalisation (en termes de l’historique documentée), de la modernisation (la croissance des dossiers électroniques et numériques à l’origine à titre de supports) et de la mémoire (considérée comme importante dans la société en termes des éléments dont il faut se souvenir et 90 oublier). 89 90 Se référer au site Internet de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (http://www.banq.qc.ca). Doc. cit., p. 1. 42 LA PARTIE « ARCHIVES » DE BAC Comme expliqué dans la partie 3 de ce document, BAC est une agence ministérielle et fait partie du ministère du Patrimoine canadien. En tant que telle, elle est soumise aux lois et règles du Conseil du Trésor et du Bureau de Conseil privé. L’organisme n’est rattaché à aucun autre acteur, mais les nombreuses collaborations formelles et informelles au niveau provincial, national et international avec des acteurs ayant un lien avec son mandat lui permettent de remplir son mandat. Ces contacts et collaborations peuvent être résumés ainsi : 91 • les contacts avec des institutions en charge du patrimoine documentaire national à l’étranger, notamment aux Etat Unis (National Archives and Records Administration)91, en France (Archives nationales)92, en Australie (National Archives of Australia)93 et en Nouvelle Zélande (Archives New Zealand)94 ; • les collaborations avec des associations faîtières ou professionnelles. En font partie le Conseil canadien des archives (Canadian Council of Archives)95, qui regroupe des archives de toutes les provinces et les territoires du Canada et qui fournit des subventions aux Services d’archives et au sein duquel BAC recouvre un rôle de leadership ; ainsi que le Bureau canadien des archivistes (Bureau of Canadian Archivists)96, qui regroupe les archivistes appartenant aux deux associations nationales Association of Canadian Archivists (représentant les archivistes anglophones du Canada) et Association des archivistes du Québec (qui représente les archivistes francophones québécois et du reste du Canada), dans le but de promouvoir le développement de la discipline, de la profession et de la connaissance archivistiques, ainsi que de favoriser la communication et la coopération sur les plans national et international. BAC est également membre de l’International Internet Preservation Consortium 97 ; • les collaborations avec d’autres Archives, notamment les Archives provinciales (suivant l’exemple déjà cité de Bibliothèque et Archives nationales du Québec) ou les Archives des grandes universités ; • les partenariats en relation à des projets spécifiques : par exemple, la description de fonds, l’organisation d’une exposition, la projection d’un film faisant partie de la collection de BAC, le développement d’un nouvel outil, etc. ; • le suivi de la carrière de personnes publiques susceptibles par la suite de céder un jour leurs archives à BAC et dont la renommée passe d’une envergure locale à une envergure nationale et internationale ; ceci requiert une collaboration avec les archives locales ou provinciales ayant suivi leur carrière précédemment ; • les très nombreuses collaborations informelles que chaque archiviste spécialisé entretient avec des partenaires externes appartenant au même secteur (par exemple, le patrimoine audiovisuel). Se référer au site Internet de la National Archives and Records Administration (http://www.archives.gov). Se référer au site Internet des Archives nationales (http://www.archivesnationales.culture.gouv.fr). 93 Se référer au site Internet des National Archives of Australia (http://www.naa.gov.au). 94 Se référer au site Internet des Archives New Zealand (http://www.archives.govt.nz). 95 Se référer au site Internet du Conseil canadien des archives (http://www.cdncouncilarchives.ca). 96 Se référer au site Internet du Bureau canadien des archivistes (http://bca.archives.ca). 97 Se référer au site Internet de l’International Internet Preservation Consortium (http://www.netpreserve.org). 92 LA PARTIE « ARCHIVES » DE BAC 43 Au Canada, BAC se veut le leader dans le monde de la gestion et de la préservation de l’information et du patrimoine. L’institution entretient ainsi tous contacts et collaborations lui permettant de renforcer son rôle et son expertise. 4.1.1.3 Structure Suivant l’organigramme de BAC présenté à la Figure 4 de ce document ainsi que la distinction que nous avons introduit dans la Figure 11, les différentes parties qui composent les Archives de BAC sont à l’heure actuelle prises en charge par des secteurs, des directions générales, des directions, des divisions et des sections différentes (Figure 12). Chaque domaine est pris en charge par des archivistes spécialisés. Secteur Gestion intégrée & des documents gouvernementaux Direction gén. des documents guovernementaux Direction des opérations archivistiques Section Section Section des état, démocratie, ressources militaire, économie, naturelles, affaires science, autochtones internation., société et et culture justice culture Secteur Collection du patrimoine documentaire Direction des archives canadiennes et des collections spéciales Division du patrimoine politique et social Arch. politiques Arch. sociales Arch. économie/ gestion publique Division du patrimoine visuel Division du patrimoine culturel: Art/photo Cartographie Architecture/ géomatique Philatélie Film/télédiff. Arts littéraires Musique/enr.sons Fig. 12 : Organisation des deux secteurs constituant « Archives » de Bibliothèque et Archives Canada. Direction du patrimoine de l’édition [Livres, périodiques, thèses] la partie Les Archives gouvernementales sont de la responsabilité du secteur de la Gestion intégrée & des documents gouvernementaux, de la Direction générale des documents gouvernementaux et de la Direction des opérations archivistiques; chaque section prend ensuite en charge un portefeuille de domaines archivistiques spécifiques. Les Archives privées et collections spéciales sont de la responsabilité du secteur de la Collection du patrimoine documentaire et de la Direction des archivies canadiennes et collections spéciales; celle-ci est ensuite subdivisée en trois divisions selon les différents groupes de collections98. D’autres directions et divisons font bien évidemment partie des deux secteurs cités : ces unités, qui ne sont pas mentionnées ici, s’occupent de tâches comme la coordination, les ressources (financières, humaines, infrastructurelles), le support logistique, le transport, le contrôle physique des collections, la digitalisation, la restauration, etc. Au niveau opérationnel, une cinquantaine d’archivistes sont rattachés aux Archives gouvernementales et presque une centaine aux Archives privées et collections spéciales (ordres de grandeur). La division entre les Archives gouvernementales et les Archives privées et collections spéciales dérive du fait que la clientèle et les stratégies archivistiques sont différentes. Alors que la clientèle des Archives privées est composée de tout public et que la stratégie d’acquisition est « active » (recherche de pièces, fonds, legs ou documents tirés du Web 98 Il est à noter que les deux subdivisions Arts littéraires et Musique / enregistrements des sons – insérés dans la Division du patrimoine culturel – faisaient auparavant partie de l’ancienne Bibliothèque nationale du Canada. La Direction du patrimoine de l’édition, responsable de la collection du dépôt légal qui n’est pas traitée ici, fait elle aussi partie du secteur de la Collection du patrimoine documentaire. 44 LA PARTIE « ARCHIVES » DE BAC correspondant au mandat de BAC), la clientèle des Archives gouvernementales est composée essentiellement de fonctionnaires du gouvernement fédéral, auxquels BAC doit donner des conseils de gestion et d’élimination des documents, sa stratégie d’acquisition est le résultat de l’application de la loi de la part des producteurs. L’organigramme présenté ici est en passe d’être complètement réformé. La raison principale de cette réforme est liée aux différentes cultures organisationnelles qui subsistent au sein de BAC et en particulier au sein des différentes directions. Les mondes et les cultures des archivistes (Archives gouvernementales vs Archives privées et collections spéciales) et des bibliothécaires ne se sont pas encore assimilés au sein de la nouvelle organisation : une vision patrimoniale, culturelle et historique du rôle de BAC subsiste à côté d’une vision plus avant-gardiste, tournée vers la gestion de l’information et la tenue des documents. Le nouvel organigramme, pas encore publié à ce jour (octobre 2008), sera fortement matriciel et obligera chaque groupe d’archivistes et bibliothécaires spécialisés à travailler en collaboration proche avec les autres corps de métier et fonctions présentes au sein de l’institution. Toutefois, ce changement ne devrait pas avoir d’impact sur l’organisation et la gestion de la collection qui, comme anticipé, doit conserver un continuum au fil du temps indépendamment des changements institutionnels internes. 4.1.1.4 Données et supports La collection de BAC est composée de toute sorte de données et de supports : il s’agit en grande partie d’informations électroniques sur supports digitaux et des documents papier (textuels, visuels, musique) ; mais aussi de pellicules de film et de vidéos ; de supports sonores (disques, CD, cylindres, etc.) ; de photographies ; de microfilms ; d’œuvres d’art (peintures, aquarelles, huiles, esquisses, miniatures, etc.) ; de timbres ; de médailles, de sceaux, d’armoiries, etc. En effet, suivant le Cadre de travail du développement de la collection ainsi que l’Orientation sur l’acquisition (2006-2010), l’acquisition de tout matériel réputé de valeur patrimoniale est considérée, peu importe le support sur lequel il est présenté. La documentation d’un support (photographie, carte ou film) ne constitue pas l’objectif principal, même si elle peut devenir le résultat indirect de l’activité de développement de la collection. Le document le plus complet en termes de valeur informationnelle ou probante sera 99 acquis . Comme pour tout acteur engagé dans la préservation du patrimoine documentaire, les documents électroniques – récoltés à partir du milieu des années 70 – sont ceux qui posent le plus de difficultés, que ce soit en termes de collecte, de description, de traitement et de préservation. Les ressources du patrimoine documentaire numérique (acquis, produits ou numérisés par BAC) qui font partie de la collection comprennent toute sorte de documents (monographies et documents en série, documents et sites Web gouvernementaux, photos et documents artistiques, documents audio-visuels, documents géomatiques, thèses, dessins techniques et d’architecture, documents textuels et données). On peut les distinguer suivant cinq catégories : 99 • les publications numériques sur supports physiques (disquettes, disques compacts, CD-ROM ou en ligne sur Internet), • les documents numériques (en format numérique ou sur support physique), • les sites Web, Doc. cit., p. 3. LA PARTIE « ARCHIVES » DE BAC • les ressources numériques visant l’accès (copies de ressources en format traditionnel) et • les ressources numériques résultant de la conversion de ressources de la collection dans un format technique dépassé. 45 Les ressources qui ne sont pas produites à l’interne entrent à faire part de la collection de BAC via différents canaux, en particulier le dépôt légal (publications en ligne), la collecte sélective (blogues, Facebook, You Tube, Wikipédia, etc.) et le moissonnage ou échantillonnage d’Internet (Archives du Web du Gouvernement du Canada), ceci suivant des règles établies d’acquisition (acquisition authorities) et des protocoles de transfert (transfer protocols). Pour répondre aux défis au niveau de la collecte des documents électroniques, BAC a mis en place en 2006 une nouvelle politique : la Politique de développement des collections numériques déjà citée, qui complète d’autres documents stratégiques et lignes directrices en rapport aux documents numériques100 et qui constitue la première étape d’un processus de perfectionnement des politiques, des procédures, des technologies et des compétences du personnel nécessaires pour travailler de manière efficace dans le domaine du numérique101. Cette politique donne les orientations suivies par l’institution afin de constituer la collection de ressources du patrimoine documentaire numérique qui présentent un intérêt durable pour l’histoire et la culture du Canada. L’objectif émis est celui de devenir une institution numérique, c’est-à-dire de devenir aussi habile à rassembler le patrimoine documentaire dans un format numérique que le patrimoine traditionnel. Dans ce domaine, les questions ouvertes sont de différente nature, qu’elle soit technique, matérielle, légale, etc. Parmi les défis énoncés dans le texte, on trouve tout d’abord • le volume considérable de ressources numériques de tous types qu’on produit ; • son augmentation exponentielle ; • et la vitesse à laquelle les ressources numériques disparaissent ou deviennent inaccessibles. D’autres défis majeurs sont mentionnés, en particulier : • la nécessité d’analyser davantage le contenu pour en déterminer la qualité et la valeur ; • la nécessité d’analyser les exigences et les capacités techniques pendant le processus d’acquisition ; • la structure et le contenu souvent dynamiques des ressources. Toujours du point de vue de l’acquisition et suivant notre distinction entre les Archives gouvernementales et les Archives privées et collections spéciales, la quête des Archives numériques privées pose plus de problème : fait partie de ce groupe par exemple la collecte 100 Notamment les lignes directrices suivantes : Bibliothèque et Archives canada, Lignes directrices relatives aux types de fichiers informatiques, aux formats de transfert et aux normes d’information, 28 juin 2004. Le document précise les types de fichiers électroniques, les formats de transfert et les normes d’information recommandées par BAC pour faciliter l’interopérabilité de l’information numérique au sein du Gouvernement. Deux catégories d’utilisation des formats sont établies : les « acceptables » et les « recommandés », qui sont préconisés. 101 Le Cadre de travail du développement de la collection établit que BAC prépare des lignes directrices et des normes afin de diriger ou d’aider les créateurs lors du transfert de documents numériques à BAC. 46 LA PARTIE « ARCHIVES » DE BAC des documents d’un écrivain d’importance nationale qui aurait délaissé plume et papier pour l’informatique. Les défis de ce type de collecte résident dans l’identification de ces fonds, dans la vérification de leur authenticité et de la pertinence de leur contenu intellectuel ainsi que dans l’évaluation de leur valeur marchande. Pour ce qui concerne la description et le traitement, les défis se situent en particulier dans la nécessité de trouver de nouvelles approches à la description, notamment pour s’adapter aux diverses méthodes de recherche de l’information en ligne102. Une telle exigence implique la nécessité de collaborer de manière beaucoup plus proche avec les créateurs de l’information. En termes de préservation, le grand challenge est constitué par la dépendance des ressources numériques aux changements rapides des matériels informatiques et des logiciels et, donc, par leur caractère volatil ; parmi ceux-ci, les documents du multimédia sont les plus difficiles à traiter en raison de leur volume. La migration constitue un éternel recommencement engendrant des coûts importants et liant l’institution à ce passage obligatoire. BAC considère toutefois que la recherche d’un support stable n’est actuellement pas une alternative et a choisi une autre option : elle a lancé une initiative nationale majeure sous forme du projet Trusted digital repository (TDR en français Dépôt numérique fiable), qui se trouve dans sa phase de développement : il s’agit de la création d’un dépôt virtuel sur la base d’un ensemble de logiciels commerciaux, open source et orientés client, dont le but est de conserver les informations électroniques et les métadonnées. L’architecture du système tient compte du stockage des données, de la préservation des documents originaux, des stratégies de migration et de l’accessibilité103. Enfin, en termes d’accès, le développement des ressources numériques constitue une facilitation, quoique les attentes élevées dans ce domaine de la part des utilisateurs soit un important facteur de pression pour l’institution. Ainsi, les questions liées à la recherche de solutions globales pour la collecte, la description, le traitement, la préservation et l’accès aux ressources numériques est considérée par BAC comme étant le défi majeur pour les années à venir, en particulier tenant compte des ressources financières à disposition, toujours très limitées par rapport à l’ampleur de la tâche. La formation des employés constitue elle aussi un enjeu principal, puisque tout collaborateur de BAC aura besoin de connaître de manière beaucoup plus approfondie les fondements des ressources numériques. D’autres problèmes plus ciblés existent en termes de préservation des supports et de l’information. En particulier, BAC reçoit encore des boîtes destinées à faire partie de la collection des Archives gouvernementales contenant différents types de supports (papier, vidéos, photos couleur, documents faxés) puisque, à cause de l’insuffisance des moyens financiers, les administrations productrices qui les versent ne respectent pas toujours les modalités de transfert imposées par l’institution : celle-ci n’a pas systématiquement la possibilité de les traiter immédiatement de manière approfondie et d’en séparer les supports : avec le temps, ceux-ci se dégradent. Enfin, les pellicules de films font partie des supports particulièrement touchés par l’usure du temps et nécessitant une prise en charge urgente. 102 Dans ce domaine également une nouvelle politique est en préparation : la Politique de la description des publications numériques, qui vise à l’utilisation de méthodes de description capables de gérer un grand nombre de données. 103 Se référer à Pam Armstrong, Library and Archives Canada : Towards a Trusted Digital Repository, 74.th IFLA General Conference and Council, 10-14 August 2008, Québec. LA PARTIE « ARCHIVES » DE BAC 47 4.1.1.5 Collection Quoiqu’il existe des différences entre l’organisation de BAC et les catégories de collections et de fonds d’archive, nous allons en présenter le contenu en nous appuyant sur les distinctions utilisées dans l’organisation de l’institution. Les Archives privées et collections spéciales sont organisées suivant trois divisions d’acquisition (Figure 12, à droite) : patrimoine politique et social, patrimoine visuel et patrimoine culturel. L’Orientation sur l’acquisition (2006-2010) donne les détails sur le contenu et sur l’orientation de chaque section pour la période définie : • • le patrimoine politique et social est composé - des Archives politiques, constituées des documents personnels et politiques d’importance nationale créés par les politiciens fédéraux canadiens, leur personnel, les partis politiques et les documents ministériels officiels, comme les documents du premier ministre, des ministres du Cabinet, des députés, des sénateurs et des partis politiques nationaux ; - des Archives sociales, qui documentent les relations entre les groupes et les particuliers à l’intérieur d’une société civile et traitent de sujets tels que les femmes, les enfants, la famille, les réformes et les mouvements sociaux, les droits de la personne, la santé et le bien être social, l’immigration et les collectivités ethnoculturelles, les peuples autochtones, la religion, l’éducation, les sports et les loisirs ; les documents sont produits par des particuliers ou des organisations sans but lucratif. - des Archives sur l’économie et la gestion publique, qui documentent la vie économique et la gestion publique canadienne remontant jusqu’au XVIe siècle. Les Archives sur l’économie comprennent les documents des particuliers, des sociétés et des organisations qui traitent de sciences et de médecine, des syndicats et des mouvements coopératifs, des entreprises canadiennes et des organisations connexes qui ne sont plus en mesure de conserver leurs archives. Les Archives sur la gestion publique comprennent des documents publics créés avant la Confédération et des documents privés du cabinet du Gouverneur général et de ses prédécesseurs coloniaux, de la Cour suprême et de la Cour fédérale, de la fonction publique, du corps diplomatique et des Forces armées. le patrimoine visuel est constitué : - des Archives art et photographie : composées de documents d’artistes, photographes, concepteurs graphiques, caricaturistes politiques et bédéistes, médailleurs et organisations axées sur les arts et la photographie ainsi que de documents de peintres, sculpteurs, graveurs, concepteurs, photographes, historiens de l’art, conservateurs, critiques et associations artistiques à l’échelle nationale, etc. - des Archives cartographiques, architecturales et géomatiques, qui regroupent les documents d’architectes, cartographes, ingénieurs, arpenteurs, ainsi que de documents architecturaux, cartographiques et géomatiques d’importance nationale des ministères et des agences du gouvernement du Canada ou résultant de travaux individuels d’importance nationale exceptionnelle. 48 LA PARTIE « ARCHIVES » DE BAC - • des Archives philatéliques, regroupant des documents des services philatéliques de la Société canadienne des postes, des documents de philatélistes et d’organisations philatélistes d’importance nationale du secteur privé et de la sélection de matériel publié lié à la philatélie et à l’histoire postale. le patrimoine culturel – faisant abstraction des Archives des arts littéraires, de la musique et des enregistrements, qui étaient auparavant de la responsabilité de la Bibliothèque nationale – est constitué des Archives de film et télédiffusion, composées de toutes les formes d’archives liées à la production de film et à la télédiffusion au Canada. Les contenus des Archives gouvernementales n’ont pas pu être détaillés dans le contexte de cette étude. Ils sont déterminés suivant la division des compétences en sections (Figure 12, à gauche) : • état, militaire, affaires internationales, justice ; • démocratie, économie, science, société et culture ; • ressources naturelles, autochtones et culture. A chaque section est attribuée la récolte des documents produits au sein des administrations responsables des sujets de politiques publiques concernés. Ceux-ci sont organisés en groupes de documents – c’est-à-dire en ensembles de documents provenant d’un ministère, d’un organisme ou d’une direction qui fait preuve d’une certaine continuité administrative –, eux-mêmes divisés en séries et sous-séries104. BAC ne dispose pas encore de statistiques formelles et globales sur la taille de sa collection, car elle est éparpillée et une évaluation exacte de son état général n’a pas encore eu lieu après la fusion entre les Archives nationales et la Bibliothèque nationale. Le Conseil du Trésor a accepté d’allouer un budget destiné à la mise à jour des systèmes de description des pièces de la collection et à améliorer la gestion de l’espace. Le projet qui en découle est composé de différents modules qui permettront à terme de disposer d’une meilleure connaissance de la collection. La tabelle suivante, qui se base sur d’anciennes statistiques, donne un aperçu estimatif de la taille de la collection des Archives privées et collections spéciales en fonction des supports ainsi que de leur évolution: Archives privées et collections spéciales Dessins d’architecture (articles) Cartes (articles) Documents d’art (articles) Documents électroniques (terabytes) Film (heures) Son (heures) Musique (articles) Vidéo (heures) Photographie (articles) Documents philatéliques (articles) 104 Taille 2004-2005 1'143'939 1'792'867 366'440 44,5 72'939 165'389 565'197 131'086 24'610'855 1'015'449 Evolution 2004-2005 40 152 150 41 45 962 18'002 14'963 13'918 14'556 Le contenu des groupes de documents peut encore à l’heure actuelle être déduit en utilisant comme référence la publication des anciennes Archives nationales du Canada de Cynthia Lovering, Archives nationales. Division des archives gouvernementales, Ottawa, Archives nationales du Canada, 1991. Notre chapitre visant à donner un aperçu général des Archives, nous n’avons pas jugé utile ici de détailler le contenu des Archives gouvernementales. LA PARTIE « ARCHIVES » DE BAC Livrer rares (articles) Collection Lowy (articles) Documents textuels (mètres linéaires) 49 102'125 27'963 45'837 84 209 Dans le cadre de cette étude il n’a pas été possible de fournir les chiffres pour les Archives gouvernementales. Les collections et les fonds d’archives de BAC sont stockés en fonction des supports et de leurs exigences en termes de préservation à différents endroits dans la région d’Ottawa et dans le reste du pays : dans la région de la Capitale nationale, les Archives se trouvent au Centre de préservation de Gatineau, à Refrew et dans deux entrepôts à Ottawa, ainsi que dans les entrepôts des ministères ; dans le reste du pays, elles se trouvent dans certains centres régionaux de BAC (Halifax, Winnipeg, Edmonton, Vancouver). En plus des 48 chambres fortes de 350 m2 chacune, le Centre de préservation de Gatineau (Québec) abrite en outre les laboratoires de conservation de BAC, qui regroupent ainsi les spécialistes de nombreux domaines de conservation (documents textuels et visuels, documents reliés, préservation des archives électroniques, conservation des archives audiovisuelles, microfilmage, photographie et image numérique de conservation, gestion de la préservation et mise en circulation). Il n’existe pas pour l’instant de statistiques sur la place occupée et la place restante dans l’ensemble des entrepôts. La question de la place à disposition est l’un des leitmotifs des institutions d’archives, car dès que de la place se libère elle est immédiatement occupée. BAC espère dans la construction future d’un deuxième et, plus loin, un troisième Centre de préservation à Gatineau. Comme pour toutes les autres fonctions archivistiques de BAC, la préservation fait elle aussi l’objet d’une politique ciblée. Le site Internet de l’institution présente comme référence un document établi encore sous l’égide des Archives nationales du Canada et intitulé Politique de préservation105. Ce document fixe les exigences de la politique en termes de planification et stratégies reliées à la préservation ; acquisition, sélection et élimination ; gestion de la préservation des collections ; locaux, sécurité et conditions ambiantes ; mesures en cas d’urgence et de désastre ; reproduction ; traitement de conservation ; accessibilité ; recherche et formation en matière de préservation ; intervenants, partenaires et relations professionnelles ; préservation dans les Centres fédéraux de documents ; sensibilisation du public à la préservation. Il donne en outre dans les annexes les définitions des termes centraux et énumère les attributs d’un document (forme de l’objet, support, accessibilité, métadonnées, présentation, provenance, authenticité, contenu, contexte, fonctionnalité, capacité d’associer une citation et valeur marchande). 4.1.1.6 Coûts Suivant les chiffres présentés chaque année dans les Rapports ministériels sur le rendement106 et les Rapports sur les plans et les priorités107, l’évolution des dépenses réelles de sa création jusqu’en 2006-2007 et des budgets des dépenses de BAC de 2007-2008 jusqu’à l’année prochaine est résumée dans le tableau ci-dessous (en dollars canadiens). L’exercice financier débute chaque année le 1er avril et se termine le 31 mars. 105 Archives nationales du Canada, Politique de préservation, décembre 2001 (http://www.collectionscanada.gc.ca/preservation/1304_f.html), consulté le 06.11.2008. 106 Bibliothèque et Archives Canada, Rapport ministériel sur le rendement 2005-2006, p. 10 et Rapport ministériel sur le rendement 2006-2007, p. 9. 107 Bibliothèque et Archives Canada, Rapport sur les plans et les priorités 2007-2008, p. 15 et Rapport sur les plans et les priorités 2008-2009, p. 17. 50 LA PARTIE « ARCHIVES » DE BAC 2005-2006 2006-2007 2007-2008 2008-2009 Année financière Dépenses réelles 113'900'300 $ 106'166'000 $ 119'303'000 $ 175'671'000 $ Budget des dépenses Les budgets à disposition pour les achats des Archives privées et les collections spéciales sont très limités. Néanmoins, l’estimation de la valeur des dons que BAC reçoit chaque année est très significative : elle se situe autour des 5 millions par année, ceci grâce aux crédits d’impôts auxquelles les dons donnent droit en fonction de leur valeur marchande, établie par des experts indépendants. 4.1.2 Etude du processus de mémorisation Suivant le concept d’analyse présenté dans des rapports précédents à celui-ci108 et appliqué dans toutes les études de cas réalisées jusqu’à présent, nous allons analyser les différentes étapes de sélection qui mènent à la production de la mémoire dont BAC est responsable en prêtant une attention particulière à toute forme de régulation mise en place. Cette analyse tiendra compte elle aussi de la distinction entre les Archives gouvernementales et les Archives privées et collections spéciales. 4.1.2.1 Mémorisabilité Suivant notre concept, la « mémorisabilité » désigne la possibilité de fixer une information sur un support et de la maintenir ; à un niveau plus abstrait, la condition pour que cela soit possible est l’existence d’un langage ou code commun qui permette de communiquer (ressource fondamentale « langage »). Les Archives de BAC (anciennes Archives nationales) étant des archives totales, les documents entrent dans la collection suivant des chemins et des procédures différents. Les Archives gouvernementales sont composées de documents que l’administration publique fédérale a produits. Toutefois, BAC n’est pas à même de savoir si une sélection préalable non déclarée a été effectuée par les acteurs publics producteurs de l’information et, si tel est le cas, de réclamer les documents manquants. En outre, un certain pourcentage d’informations échappe au processus de mémorisation et n’est donc pas capturé, ceci pour des raisons variables : • les producteurs ne savent pas s’ils doivent capter une information ou bien s’ils peuvent la considérer comme étant une information personnelle leur appartenant ; • les producteurs ne captent pas une information volontairement, notamment à cause de la Loi sur l’accès à l’information et de l’usage que les médias risquent d’en faire ; • les informations à capter ne sont pas identifiées ou échappent aux processus qui permettent de les capter (comme par exemple des informations relatant une prise de décision transmises oralement ou par e-mail). Ces mécanismes de mémorisabilité manquée dépendent du non respect volontaire ou involontaire à cause essentiellement de deux facteurs : une connaissance insuffisante des règles et des bons réflexes à adopter de la part des producteurs de l’information (à qui 108 Peter Knoepfel / Mirta Olgiati, Politique de la mémoire nationale. Etude de base, Chavannes-près-Renens, IDHEAP, 2005, pp. 1-13 et Peter Knoepfel / Mirta Olgiati, Politique de la mémoire nationale. Etude principale I, Chavannes-près-Renens, IDHEAP, 2007, pp. 5-13. LA PARTIE « ARCHIVES » DE BAC 51 appartient l’information, contient-elle des prises de décisions ?) ; et le désir de se protéger en retenant l’information pour éviter des embarras professionnels ou personnels. Ces phénomènes existaient déjà par le passé, mais l’utilisation massive par les médias de la Loi sur l’accès à l’information, la profusion de l’information et l’utilisation de supports et outils informatiques ont probablement accentué le problème. La mise en place d’une politique de tenue des documents et sa mise en œuvre progressive (chapitre 3.4 de ce document) impliquera une présence beaucoup plus forte de BAC au sein des administrations fédérales (contact, collaboration, conseil) et lui permettra d’intervenir dans leurs démarches de gestion de l’information et tenue des documents dès l’étape de mémorisation. Les questions liées à la mémorisabilité jouent un rôle beaucoup plus marginal dans les Archives privées et collections spéciales. Celles-ci sont en effet composées soit de document qui ont été choisis suivant une politique de collecte active, soit de documents qui ont été acceptés en fonction de ce que le donateur a décidé d’offrir : au moment où BAC et le donateur entrent en contact, les collections dont il est question constituent déjà des Archives possédant des caractéristiques propres. Dans ce domaine, BAC n’a donc aucun contrôle sur ce qui n’aurait pas franchi l’étape de la mémorisabilité. Concernant la ressource que nous appelons « langage », il est intéressant de remarquer l’utilisation au sein du gouvernement canadien de vocabulaires contrôlés, notamment le Thésaurus des sujets de base du gouvernement du Canada, dont la terminologie bilingue représente l’ensemble des domaines traités dans les ressources d’information du gouvernement du Canada et qui s’adresse aux gestionnaires de contenu, bibliothécaires, indexeurs et développeurs de métadonnées des ministères et organismes fédéraux109. BAC est le registraire des vocabulaires contrôlés par le gouvernement canadien et s’engage dans leur développement, gestion et utilisation ; l’institution maintient en outre le Registre des vocabulaires contrôlés du gouvernement du Canada. 4.1.2.2 Dignité à la mémorisation La dignité à la mémorisation renvoie à l’évaluation de la valeur archivistique d’une information et de son support ; elle dépend, à un plus haut niveau d’abstraction, de la possibilité de solliciter les connaissances nécessaires à ce jugement et, par conséquent, de réaliser une sélection raisonnée (ressource « raison »). Les documents qui sont dignes d’entrer à faire part des Archives gouvernementales sont ceux d’importance nationale, qui documentent les prises de décisions et les activités commerciales de l’Etat. Leur sélection s’opère de deux manières : suivant les analyses et les évaluations (macro-évaluation et analyse fonctionnelle) de BAC, sur la base des recherches effectuées quant à l’histoire, l’organisation, la production documentaire, etc. de l’institution concernée ; au sein des administrations elles-mêmes, en fonction de leurs besoins. La procédure qui règle la relation entre BAC et les ministères et le contenu des fonds à archiver se fait – suivant le Guide pratique des activités de recherche afférentes à l’élaboration d’un protocole d’entente pour disposer des documents gouvernementaux – en six étapes : (1) 109 une première communication écrite de la part du Bibliothécaire et Archiviste du Canada afin d’ouvrir une procédure d’élaboration d’un plan pour disposer des documents ; Se référer au site Internet (http://www.thesaurus.gc.ca/thesf/thes_f.html). du Thésaurus du gouvernement du Canada 52 LA PARTIE « ARCHIVES » DE BAC (2) une première rencontre entre un archiviste de la section pertinente des archives gouvernementales et un représentant de l’institution concernée afin de lancer véritablement le projet ; (3) une phase de recherche en vue de la préparation du Protocole d’entente (Autorisation de disposer des documents) entre l’institution et BAC. La recherche de base se concentre d’abord sur les renseignements généraux (aperçu historique de l’organisation, mandat et fonctions, structure organisationnelle, fonds archivistiques actuels, évaluation de l’importance de la portés des fonctions et des programmes de l’institution, préoccupations liées à l’accès et à la conservation), ensuite elle détermine l’ordre dans lequel seront évalués les fonctions, les programmes et les documents à partir des exigences de BAC, en tenant compte de la complexité de l’institution et des documents ; (4) la rédaction du Protocole d’entente, qui vise à conclure une entente générale entre les deux parties afin de régir l’élaboration et la délivrance des Autorisations de disposer des documents (qui en permettent la destruction ; en exigent le transfert à BAC ; ou en admettent éventuellement le passage sous contrôle d’une autre entité) pour l’institution concernée. Le protocole donne droit à l’autorisation écrite du Bibliothécaire et Archiviste du Canada de détruire les documents dépourvus de valeur opérationnelle et archivistique à l’expiration des délais de conservation et d’identifier les documents dotés de valeur archivistique à transférer à BAC ; (5) les négociations, qui ont pour fonction de vérifier le Protocole d’entente et d’en rédiger de commun accord les dispositions d’applications jointes ; (6) la demande d’autorisation elle-même dans sa version définitive, traduite et signée dans les deux versions originales par les cadres concernés de BAC et de l’institution en question. Le Protocole d’entente est valide pour deux ans dès sa signature. Sur cette base, sont élaborées les Modalités de transfert des documents archivistiques, qui déterminent de quels documents il s’agit, quand doivent-ils être transférés, comment, etc., ainsi que l’Accord sur le transfert des documents archivistiques, qui confirme que le transfert est accepté et que BAC a l’autorisation de disposer des documents : les documents à transférer sont alors versés à BAC, les autres détruis. Toute cette procédure se réalise sur l’appui de directives, guides, lignes directrices et listes de contrôle qui permettent aux archivistes d’assurer l’ensemble de la procédure de manière complète et uniforme. Les Autorisations de disposer des documents constituent l’output de la procédure. Elles peuvent être délivrées de deux manières : elles peuvent s’adresser à une institution fédérale en particulier et viser donc les documents gérés par cette seule institution (Autorisations spécifiques de disposer des documents – ASDD) ; elles peuvent s’adresser à plusieurs institutions fédérales à la fois et viser les documents que gèrent toutes les institutions fédérales concernées (Autorisations pluriinstitutionnelles de disposer des documents – APDD). Elles sont signées par le Bibliothécaire et Archiviste du Canada, sont numérotées et, suivant le nom du programme, de l’activité ou de la direction, s’appliquent suivant trois cas de figure : 1) tous les documents ont une valeur archivistique ; 2) certains documents ont une valeur archivistique ; 3) documents sans valeur archivistique. Seulement une très petite partie des documents gouvernementaux est destinée aux Archives110. De la part des institutions gouvernementales, l’exigence permanente de conserver 110 Les cadres de BAC parlent seulement de 1% de l’ensemble des documents produits. LA PARTIE « ARCHIVES » DE BAC 53 les documents se fait habituellement sur la base de besoins opérationnels (élaboration de politiques, prises de décisions, exécution de programmes, prestation de services, conclusion de transactions d’affaires), d’exigences juridiques (conservation de documents prévue par la législation) et d’autres considérations d’ordre juridique (protection pendant un litige, enquête, vérification). Du point de vue de BAC111, les critères qui déterminent quels sont les documents à archiver sont la valeur archivistique ou historique des documents en fonction de leur pertinence nationale. Puisqu’une évaluation pièce par pièce ne serait pas faisable en vue de la quantité de documents à considérer, BAC pratique la macro-évaluation et l’évaluation fonctionnelle sur la base de trois considérations théoriques : • la nécessité de créer une mémoire documentaire globale de l’évolution de la société au fil du temps, en fournissant un nombre suffisant de documents probants de la façon dont le gouvernement a élaboré ses politiques, pris ses décisions, traité ses affaires et délibéré ses questions et, enfin, interagi avec les citoyens du Canada ; • la prise en considération empirique et pragmatique de l’utilisation actuelle ou future des documents aux fins de recherche ; • la conviction que le créateur du document est le seul véritablement à même d’en déterminer la valeur archivistique et de l’indiquer à l’archiviste. La macro-évaluation constitue une stratégie de documentation. Elle vise à donner une perspective globale en s’attachant aux domaines fonctionnels de l’institution productrice des documents (qui correspondent souvent aux secteurs et directions, mais pas toujours), suivant les responsabilités et le mandat qui lui ont été attribués. L’évaluation véritablement dite des documents s’effectue sur la base d’une hypothèse de macro-évaluation qui identifie, du général au particulier : les activités et le mandat de l’organisation en question ; les aspects qu’elle partage avec d’autres institutions ; ses fonctions ; enfin, les documents les plus importants qui en témoignent. Il est évident que dans le cadre des Archives privées et collections spéciales les procédures sont tout à fait différentes. Les archivistes ont la discrétion de choisir les collections ou pièces en fonction de ce que les producteurs proposent grâce au crédit d’impôt ou, plus rarement, en fonction des budgets d’achat de BAC. Les principaux critères de sélection pratiqués sont la pertinence nationale d’une personne ou d’une organisation, la durée en termes de temps couverte par la collection ou l’ancienneté de la pièce, la qualité de la collection et la possibilité de la part de BAC de former des échantillons. Les archivistes, qui sont spécialisés dans le support et le domaine concerné, ont toute discrétion dans le choix des collections : leur rôle en tant que négociateurs avec les personnes physiques ou morales qui proposent les Archives est fondamental et caractérise leur activité. La procédure se déroule ainsi : l’archiviste en charge du projet se rend sur place et évalue l’histoire, l’étendue et l’état de la collection ; il rédige un Rapport sur le voyage d’acquisition contenant ses recommandations et adressant une proposition d’acquisition aux Comité compétent (en fonction de l’investissement financier nécessaire). Une fois un accord établi suivant une procédure bien déterminée, les parties de la collection qui sont acceptées sont transférées à BAC et sont traitées, ce qui implique une évaluation approfondie. Suit un Rapport de disposition qui, selon accord préétabli, prévoit soit le retour des boîtes que BAC ne veut pas, soit leur destruction. 111 Bibliothèque et Archives Canada, Méthodologie d’évaluation : macro-évaluation et analyse fonctionnelle, approuvé par l’Archiviste national du Canada le 17 octobre 2001. 54 LA PARTIE « ARCHIVES » DE BAC Que ce soit dans le cadre des pratiques des Archives gouvernementales ou des Archives privées et collections spéciales, nous constatons que les archivistes responsables de la sélection de ce qui est digne d’être conservé ont une marge de manœuvre intéressante. Dans les deux contextes, les décisions se font en accord avec les producteurs ou les propriétaires des fonds ou collections à acquérir et sur la base d’un savoir approfondi : dans le cadre des Archives gouvernementales, ce savoir se construit suivant la procédure qui mène au Protocole d’entente ; dans le cadre des Archives privées et collections spéciales sur la base du savoir de l’archiviste, souvent très spécialisé et recouvrant également le rôle de chercheur ou historien dans son domaine. La « ressource raison » est ainsi spécifiquement prise en considération. 4.1.2.3 Mémorisation réelle La mémorisation réelle désigne toutes les actions liées à la préservation, la restauration, l’organisation et la protection du patrimoine documentaire sélectionné. Nous avons désigné la ressource « espace et temps » comme étant l’élément abstrait permettant la mémorisation réelle des objets concernés. La problématique ainsi désignée est similaire pour les Archives gouvernementales et les Archives privées et collections spéciales. Alors que l’acquisition des fonds ou des collections est, comme expliqué, prise en charge sous forme de projet par un archiviste responsable, les documents sont ensuite stockés et préservés séparément, en fonction du support dont il s’agit et des conditions de conservation que celui-ci requiert. Conservation Les parties de la collection qui sont stockées au Centre de préservation à Gatineau bénéficient de conditions de conservation et de sécurité exceptionnelles en fonction du support dont il s’agit. Les autres dépôts contiennent en prévalence des supports papier et offrent les conditions qui conviennent. Le défi de BAC (comme de tout autre établissement d’archives préservant les documents à perpétuité) en termes de conservation réside dans l’augmentation inévitable des coûts au fil du temps. Chaque nouvelle acquisition engendre des coûts de conservation à perpétuité, qui augmentent proportionnellement à la faiblesse de la durée de vie des supports. De ce point de vue, les documents électroniques et numériques constituent un casse-tête : la préservation des équipements que BAC utilise pour les lire constitue un défi en soi. Leur préservation concerne aussi bien le contenu, la technologie et le niveau de maintenance, dont on distingue l’état suivant trois niveaux désignés par des couleurs : le vert, pour les équipements dont le contrôle de la maintenance et le changement des pièces est détenu par la compagnie propriétaire de la marque d’équipement; le jaune, pour les équipements dont la maintenance est assurée par BAC, mais dont les pièces de rechange sont encore disponibles sur le marché ; le rouge, pour les équipements dont aucun service ni pièce n’existent plus. Plus le niveau de maintenance se trouve dans la zone rouge, plus les risques liés à la préservation sont élevés, ceci indépendamment de l’investissement financier qui est fait pour leur préservation. Seulement 60 équipements sur 1150 se trouvent dans le niveau de maintenance vert, alors qu’environ le 70% d’entre eux ont moins de 5 ans. Restauration Comme expliqué, avec le Centre de préservation BAC bénéficie d’un pôle qui regroupe à un même endroit toutes les compétences en matière de restauration. Les documents audiovisuels et numériques étant les plus exposés aux risques de préservation, ils demandent une prise en charge particulière. LA PARTIE « ARCHIVES » DE BAC 55 Classement et répertoriage Comme tout établissement d’archives, BAC possède des entrepôts intermédiaires (back lags). Que ce soit pour les Archives gouvernementales ou les Archives privées et collections spéciales, une fois que les documents sélectionnés arrivent à BAC, trois différents niveaux de traitement sont appliqués : (1) l’enregistrement des boîtes, qui constitue un contrôle physique de base afin de déterminer si les documents sont bien organisés et si le contenu des boîtes correspond à ce qui a été décidé ; (2) l’acquisition, qui constitue un contrôle physique et substantiel des boîtes et des listes fournies ; souvent, le traitement s’arrête à ce niveau faute de moyens et les boîtes sont stockées dans des entrepôts intermédiaires. (3) la description permanente, qui constitue un contrôle complet et approfondi prévoyant si nécessaire un remplacement des boîtes et la séparation des différents supports éventuellement contenus. L’organisation d’une exposition, le projet d’une publication ou une dégradation trop rapide des supports sont souvent les éléments déclencheurs pour une description permanente. Il existe en outre un quatrième niveau de traitement (qui n’est pas formalisé) : le remaniement de la description permanente. Ce niveau de traitement est utilisé dans le cadre de la numérisation de documents en vue d’une mise à disposition via Internet : dans ce cas, le document ne peut pas être visible dans son ensemble, mais seulement une partie à la fois (par exemple, page après page). Ceci nécessite une mise en contexte plus poussée. Actuellement, l’identification et la description des éléments composant la collection de BAC se fait par deux bases de données indépendantes : MIKAN sert à gérer la description des contenus de la collection par séries, sous-séries et pièces ; TRAKER à identifier l’emplacement physique des boîtes via des codes barre. Le passage de la première base de données à l’autre doit se fait manuellement : le demandeur remplit un formulaire, qui est ensuite utilisé pour insérer la demande dans la base TRAKER. BAC essaie actuellement d’intégrer les deux bases de données en une seule pour que le processus de demande d’un document se fasse de manière complètement automatique. Protection Chaque entrepôt dont BAC a la responsabilité assure la protection des parties de la collection qui y sont stockés. Grâce au fait que le Centre de préservation ait été conçu et construit en tant que dépôt d’archive, il constitue un modèle également du point de vue de la protection de la collection qu’il continent (intrusion, inondation, incendie, etc.). En conclusion, comme pour tout autre établissement d’archives, la mémorisation réelle des objets composant la collection de BAC est réalisée au mieux en fonction des ressources à disposition. Comme ailleurs, la ressource que nous appelons « espace et temps » est jugée par l’institution comme étant constamment insuffisante. On essaie alors de mobiliser les ressources informationnelles et politiques en vue de convaincre le monde politique de renforcer le soutien. L’investissement de BAC en termes de gestion de l’information et tenue des documents participe de cet effort. 4.1.2.4 Accessibilité au public Enfin, dernier élément de l’étude du processus de mémorisation selon notre concept, l’accessibilité au public renvoie à tous les éléments qu’il convient de considérer au sujet de 56 LA PARTIE « ARCHIVES » DE BAC l’accès, y compris la mise à disposition et la valorisation des documents. Nous avons désigné la ressource primaire à la base de l’accessibilité avec les termes de « espace public ». Suivant l’art. 7 litt. b) de la Loi sur la Bibliothèque et les Archives du Canada, l’accessibilité est considérée par BAC comme étant le but ultime de son mandat112. L’institution met en œuvre toutes les activités qui favorisent l’accessibilité des fonds ou collections ouverts à la consultation, ainsi que leur valorisation (Site Internet, accès en ligne aux collections numérisées, expositions, journées portes ouvertes, conférences, communiqués de presse, publications, etc.). L’accès aux documents se fait dans le bâtiment de Rue Wellington 395 à Ottawa, qui joue le rôle de ressource « espace public », mais qui exige un transfert sur place des documents demandés. Les règles d’accès – spécifiques aux Archives gouvernementales et aux Archives privées et collections spéciales – sont bien déterminées ; le service de consultation est gratuit. Comme pour tout document se trouvant au sein d’une administration, les documents encore soumis à la Loi sur l’accès à l’information ne peuvent être obtenus que sur demande et approbation du Commissaire à l’information. Les principaux utilisateurs des ressources informationnelles de BAC sont, dans l’ordre, les employés du Gouvernement, les généalogistes, les chercheurs, les personnes concernées par un conflit juridique, les autochtones ainsi que tous les autres utilisateurs. 4.1.3 Commentaires Les descriptions et réflexions des pages précédentes sur la partie Archives de Bibliothèque et Archives Canada ont été réalisées sur la base de la lecture des bases légales, de documents publiés et internes, des rubriques très fournies du site Intranet et Internet de l’institution, de la participation aux visites guidées présentant les différents services, ainsi que grâce aux informations recueillies lors des entretiens réalisés avec Geneviève Allard, Marc Levene, Paul Marsden, Mireille Miniggio, Peter DeLottinville, Candace Loewen et René Paquet. Sur la base de toutes ces informations, nous désirons mettre en évidence les éléments suivants : 112 (1) Bibliothèque et Archives Canada constitue à la fois – sous le contrôle du Conseil du Trésor – la plus haute instance de régulation et de coordination en matière de préservation du patrimoine documentaire et de tenue des documents, ainsi que l’institution leader au niveau opérationnel et de coordination. Ces tâches sont clairement réparties hiérarchiquement (instances et fonctions dirigeantes de l’institution vs services qui assurent les opérations). La distinction fonctionnelle entre régulateur et opérateur est ainsi assurée. (2) La fusion entre les deux institutions à l’origine de la naissance de BAC constitue un effort continu qui s’étale sur plusieurs années (probablement une décennie) et qui touche tous les domaines et activités de l’institution. La fusion présuppose la prise en charge de l’information et de l’ensemble de son cycle de vie comme un tout, c’est-à-dire en tant que ressource : d’ailleurs, BAC parle désormais de « ressources informationnelles ». Cette nouvelle perspective exige une évaluation et des modifications de tous les outils permettant la réalisation du mandat qui lui est confié. L’effort d’unification que la fusion requiert vise à éliminer les difficultés et les obstacles qui peuvent être dépassés et à éliminer les règles spécifiques qui ne sont pas indispensables Se référer à la brochure Bibliothèque et Archives Canada 2007-2008, Accès, Ottawa, 2008. LA PARTIE « ARCHIVES » DE BAC 57 ou qui n’ont plus de sens ; ceci, tout en respectant les caractéristiques intrinsèques de fonds, collections et objets qui, dans leur ensemble, constituent la collection. (3) Au sein de BAC, on considère que la capacité de travailler dans le domaine du numérique déterminera de façon croissante le succès de la nouvelle institution, que ce soit du point de vue de l’acquisition, de la sélection, de la préservation ou de la mise à disposition et de la valorisation. De manière générale, on considère que le savoir faire et la connaissance pratique dans ce domaine sont encore embryonnaires ; les défis à affronter sont de taille. (4) Tenant compte de la procédure qui règle la relation entre BAC et les acteurs publics producteurs de l’information à archiver (Archives gouvernementales), nous constatons que BAC est déjà très proche de l’administration. Du côté des Archives privées et collections publiques aussi, il apparaît que l’institution s’efforce de garder une relation de proximité avec les producteurs et donateurs potentiels qui sont connus et suivis. (5) La gestion de BAC et de ses ressources est faite en fonction des résultats visés. Ses choix et ses stratégies sont communiqués de manière transparente et sont clairement identifiables ; en particulier, ils sont mis en relief dans les documents de régulation (politiques, instructions, guides, etc.) et les différents rapports publiés, de manière cohérente et claire. (6) Enfin, il est intéressant de remarquer que toutes les ressources théoriques que nous identifions dans notre modèle sont clairement prises en considération et intégrées dans les stratégies adoptées. La ressource « langage », en particulier, fait l’objet d’une réflexion spécifique. Le chapitre suivant est consacré à l’information produite et gérée au sein du Commissariat à l’information. Cette étude de cas nous permettra d’avoir un aperçu du fonctionnement futur du régime de tenue des documents à travers l’exemple des documents produits par une administration ayant fait l’objet d’un projet pilote de recordkeeping. Une partie des documents qu’elle produit seront archivés, au terme de leur cycle de vie, chez BAC. 4.2 Données du Commissariat à l’information [Etat en novembre 2008] Ce chapitre est consacré aux données du Commissariat à l’information du Canada113, c’est-à-dire aux informations essentielles que cet acteur public produit et gère afin de remplir son mandat. Le choix de cette étude de cas est extrêmement intéressant pour trois raisons. Premièrement, le Commissariat à l’information fait l’objet d’un projet d’évaluation pour la création et la mise en place d’une politique de tenue des documents (Recordkeeping Assessment Project) en collaboration avec Bibliothèque et Archives Canada114, ceci dans le cadre du régime de la tenue des documents et suivant la version encore provisoire du guide qui encadre, justifie et détermine l’ensemble des démarches qui sous-tendent la création de normes de documentation au sein du gouvernement fédéral canadien (se référer au chapitre 113 Se référer au site Internet du Commissariat à l’information (http://www.infocom.gc.ca), consulté le 14.11.2008. Nombre d’informations relatées dans ce chapitre ont été tirées de ce site Internet. 114 Library and Archives Canada, Recordkeeping Assessment Projects. Project Charter. Documentation Standard for the Office of the Information Commissioner of Canada, ADM version 2, 4 January 2008. 58 DONNEES DU COMMISSARIAT A L’INFORMATION 3.4.2 de ce document)115. Le projet vise à évaluer la faisabilité et les implications pratiques du développement d’une norme de documentation dans une agence fédérale de petite taille ayant des fonctions investigatrices et à en identifier les conditions d’implémentation : le Commissariat à l’information a été sélectionné parmi d’autres administrations publiques de petite taille dans ce but. Bibliothèque et Archives Canada définit les normes de documentation comme suit : Documentation standards are codifications of recordkeeping strategy, methodology, process and procedure determined and established by government institutions to support decision-making and assure the continuing presence of appropriate and adequate documentary evidence for business activity over time116. Ainsi, premier important résultat de ce projet, le rapport intitulé Library and Archives. Documentation Standard – Small Federal Institution. Office of the Information Commissioner of Canada (Annexe 8)117 identifie à travers l’analyse des processus de gestion du programme d’activité les documents nécessitant d’être créés, capturés et gérés afin que le Commissariat puisse remplir son mandat, assurer son devoir de rendre compte en étant à même de fournir à tout moment les documents probants concernant ses prises de décisions au fil du temps. Deux autres produits seront développés sur la base de ce projet : un guide identifiant les réquisitions et les processus nécessaires au développement de normes de documentation pour agences fédérales de petite taille ; et un guide d’application pour le personnel des agences de petite taille responsable d’implémenter les normes de documentation dans son institution. Cette étude de cas nous permettra ainsi d’avoir un aperçu concret des éléments de fonctionnement d’une politique de tenue des documents au sein d’une administration fédérale canadienne ayant réalisé l’exercice de bâtir une telle politique en l’alignant à son programme et à ses opérations. Deuxième raison d’intérêt, ce chapitre nous fournit l’exemple d’un acteur public qui souffrait de manière directe des problèmes liés à l’évolution des technologies de l’information et à l’absence de politiques internes de tenue des documents au sein des administrations fédérales canadiennes, ce qui rend parfois difficile la réalisation de son mandat. En effet, le Commissariat à l’information est l’acteur public responsable d’enquêter sur les plaintes des personnes qui estiment que leurs droits en vertu de la Loi sur l’accès à l’information (L.R., 1985, ch. A-1) – adoptée au Canada en 1983 et conférant à tous les citoyens canadiens et résidents permanents le droit d’accès à une information détenue par une institution fédérale – n’aient pas été respectés. Or, suite à l’évolution des technologies de l’information et aux changements que celles-ci ont engendré dans nos capacités de créer, stocker et communiquer l’information, le contexte dans lequel la loi s’applique a considérablement changé ces dernières 25 années. D’une part, l’information dans le domaine public est de moins en moins régie et, d’autre part, les citoyens souhaitent plus d’information et de transparence dans le domaine de l’élaboration des politiques publiques et du fonctionnement des processus décisionnels. Enfin, la dernière raison d’intérêt pour cette étude de cas réside dans le fait qu’en Suisse la Loi fédérale sur le principe de la transparence dans l’administration (LTrans) du 17 115 Library and Archives Canada, Creating Documentation Standards for Government Programs, Services and Results : A Developmental Framework and Guide for Business Managers and Information Resources Specialists, Corporate Management and Government Records Sector, Draft 3, 2008. 116 Ibid., p. 7. 117 KPMG, Library and Archives. Documentation Standard – Small Federal Institution. Office of the Information Commissioner of Canada, Draft report, September 2, 2008. Ce document – ainsi que les informations obtenues lors de l’entretien semi-directif réalisé et des lectures effectuées – servira de source principale aux descriptions développées dans ce chapitre. DONNEES DU COMMISSARIAT A L’INFORMATION 59 décembre 2004 (RS 152.3) est toute récente, elle n’est entrée en vigueur que le 1er juillet 2006. Ce chapitre pourra fournir des nouveaux éléments de réflexion liés à l’application de cette nouvelle loi en Suisse. Ce texte est construit suivant la structure du Questionnaire Memopolicy (orientation données) présenté à l’Annexe 7. 4.2.1 Présentation des données 4.2.1.1 Choix des données à étudier En vertu de la loi, toute personne qui fait une demande d’accès à l’information à une institution fédérale et qui n’est pas satisfaite de la réponse a le droit de porter plainte auprès du Commissariat à l’information. Les sujets des plaintes sont principalement118 : • le temps jugé excessif pour le traitement d’une demande (qui est en principe de 30 jours, mais qui peut être prolongé pour des raisons déterminées et à justifier) ; • le choix de la part des institutions fédérales des informations à communiquer et des informations à soustraire à la communication en invoquant des exceptions spécifiques et limitées (suivant le bon équilibre entre le droit à l’information et la protection des intérêts, comme par exemple la vie privée des personnes, le secret commercial, la sécurité nationale, etc.) ; • l’accès aux documents confidentiels du Cabinet119, qui sont exclus en vertu de la loi et que les institutions ne peuvent donc pas communiquer. Le Commissariat distingue ainsi trois grands groupes de plaintes, sur lesquelles il enquête de manière approfondie, impartiale et privée : les plaintes administratives, les plaintes de refus et les plaintes relatives aux exclusions applicables aux documents confidentiels du Cabinet. Alors que le Commissaire est doté de pouvoirs d’enquête très étendus, il ne peut pas ordonner le règlement d’une plainte : il doit faire recours à la médiation et à la persuasion. Après avoir porté plainte après du Commissariat et avoir reçu son rapport, un plaignant insatisfait peut déférer son affaire à la Cour fédérale du Canada pour qu’elle la révise. Le Commissaire à l’information a comme rôle de représenter la bonne application de la Loi. Dans ce contexte, suivant des conditions déterminées, il peut amener une affaire à la Cour, y représenter un plaignant ou participer en tant qu’intervenant. De plus en plus, le Commissariat fait en outre la promotion du droit des Canadiens d’accéder à l’information gouvernementale : il préconise un plus grand accès à l’information et une transparence accrue. Le Commissariat à l’information est organisé en quatre directions, qui toutes dépendent du Commissaire à l’information (Figure 13): 118 • la Direction Règlement des plaintes et respect de la loi, qui mène les enquêtes et les activités de règlement des différends en vue de la résolution des plaintes ; • la Direction Politique, communications et opérations, qui suit le rendement des institutions fédérales en vertu de la loi, assure les orientations Se référer au Rapport annuel 07-08. Une nouvelle direction, Commissariat à l’information du Canada, Ottawa, 2008, pp. 8-9. 119 Le Cabinet constitue le conseil des Ministres au Canada. Se référer au site Internet du Premier ministre, Cabinet du premier ministre (http://www.pm.gc.ca/fra/cabinet.asp?featureId=8). 60 DONNEES DU COMMISSARIAT A L’INFORMATION stratégiques, dirige les relations avec le public, le gouvernement et le Parlement et fournit un leadership stratégique et institutionnel dans les domaines de la gestion financière, de la vérification interne et de la gestion de l’information. • la Direction Services juridiques, qui représente le Commissaire dans les dossiers judiciaires et offre des conseils juridiques sur les enquêtes et les questions législatives et administratives ; • la Direction Ressources humaines, qui supervise la gestion des ressources humaines et offre des conseils dans ce domaine. Commissaire à l’information Direction Politique, communications et opérations Direction Règlement des plaintes et respect de la loi Direction Services juridiques Direction Ressources humaines Fig. 13: Organigramme du Commissariat à l’information du Canada (niveau des directions). Les informations qui se trouvent au cœur des activités du Commissariat et qui, d’ailleurs, sont les plus nombreuses, sont produites par la Direction Règlement des plaintes et respect de la loi : ce sont les dossiers d’enquête. Nous concentrons ainsi la réflexion autour du processus de création, de tenue, de gestion et de conservation de ce groupe particulier d’informations. 4.2.1.2 Contenu Les documents produits dans le cadre des enquêtes qui sont menées ont pour but de pouvoir réaliser le programme d’activités du Commissariat, à savoir : évaluer, enquêter, réviser une décision, réaliser une enquête judiciaire et fournir un avis dans le respect des plaintes déposées. Le soin apporté à la création, la gestion et la tenue des documents permet de respecter les normes d’investigation qui assurent l’imputabilité et la transparence dans les processus d’investigation et de décision. Si une affaire est déférée à la Cour, le Commissariat doit s’assurer que ses dossiers soient admissibles comme preuve, soient fiables et authentiques. Ainsi, les enquêteurs de la Direction Règlement des plaintes et respect de la loi rendent compte de leur travail avec les dossiers d’enquête. Le rapport Library and Archives. Documentation Standard – Small Federal Institution. Office of the Information Commissioner of Canada détermine précisément le processus qui mène à la résolution des plaintes et dresse une liste de tous les documents produits lors des différentes étapes (Figure 14) 120. 120 Doc. cit., pp. 5-10. DONNEES DU COMMISSARIAT A L’INFORMATION Enquête informelle Rapport sur les résultats et clôture du dossier Etc. Dossier d’enquête Rapports d’enquête, des résultats Compte rendu de l’enquête Copies de documents gouvernementaux Documentation des actions d’enquête Révision de la gestion de l’affaire et approbation Recommandations formelles Dossier d’enquête Etc. Rapport d’instruction Correspondance avec le plaignant Compte rendu des étapes d’enquête Ouverture du dossier d’enquête Enquête formelle Rapport et fermeture de l’affaire Red files Fermeture du dossier d’enquête Copie signée du rapport des résultats Révision de la gestion de l’affaire Révision de la gestion de l’affaire Compte rendu final du rapport d’enquête Admission et enregistrement de la plainte Enquête Impression des actions d’enquête Admission et enregistrement de la plainte 61 Fig. 14: Groupes de documents produits et étapes caractérisant le processus de résolution des plaintes déposées au Commissariat à l’information du Canada [Représentation simplifiée et condensée à partir de KPMG, Library and Archives. Documentation Standard – Small Federal Institution. Office of the Information Commissioner of Canada, Draft report, September 2, 2008, pp. 5-10 et fig. 1]. Ce processus est composé de quatre étapes fondamentales (appelées sousprocessus). Chacune d’entre elles se caractérise par la production ou la récolte de documents dont une partie est obligatoire et est présente dans chaque dossier d’enquête et une partie varie selon le type d’affaire en cours : • admission de la plainte et enregistrement : si la plainte est admise, les documents principaux qui la caractérisent sont la lettre du plaignant (qui peut être accompagnée d’autres documents du plaignant pertinents, ainsi que de sa correspondance avec l’institution gouvernementale concernée) ; le registre des événements, les données de base du plaignant et toute correspondance ou document en lien avec le plaignant ; l’accusé de réception, qui attribue l’affaire à un enquêteur ; les documents produits à l’interne contenant les données de base qui permettent de faire le lien entre l’enquête, le plaignant et l’institution, la date de réception de la plainte, le numéro du dossier, le résumé de la problématique ; le compte rendu de l’enquête initiale ; le rapport d’instruction ; etc. ; • enquête : cette étape correspond à l’ouverture du dossier d’enquête. Elle se déroule habituellement en deux temps, avec une première enquête informelle et, si la plainte ne peut être résolue à ce stade, l’enquête formelle. Les documents clés de ces deux étapes sont tous ceux qui sont produits par l’action d’enquêter, y compris les notes d’appels téléphoniques, de discussions avec les différentes parties concernées, etc. ; un compte rendu de l’enquête envoyé à l’institution gouvernementale concernée par la plainte ; une copie des documents en cause de l’institution gouvernementale ; un rapport d’enquête et un rapport sur les résultats. De nombreux autres 62 DONNEES DU COMMISSARIAT A L’INFORMATION documents peuvent être produits lors de l’enquête selon la manière dont celleci se déroule ; • révision de la gestion de l’affaire et approbation : cette étape se caractérise par l’impression papier de la part de l’enquêteur de toutes les actions entreprises pendant l’enquête sous forme d’un compte rendu ; • rapport sur les résultats et clôture du dossier : lors de cette dernière étape, l’enquêteur produit une copie signée du rapport sur les résultats et un compte rendu final du rapport d’enquête. Il apparaît ainsi que les dossiers sont composés de documents produits à l’interne de la Direction tout au long du processus (par les enquêteurs, les avocats, les responsables du contact avec le client, les responsables du suivi de la correspondance, etc.), de documents produits et envoyés au Commissariat par les plaignants ou par les institutions gouvernementales concernées, ainsi que des copies des documents au centre de litige (red files). Il peut s’agir de lettres, notes d’appels ou de discussions, de courriels, de rapports, de comptes rendus, de listes de contrôle, etc. Les red files – parce qu’ils constituent des copies, ne sont pas produits au sein du Commissariat et se trouvent au cœur du litige – sont conservés à part tout en faisant partie du dossier. Les dossiers et les red files sont conservés de manière sécurisée. Depuis la création du Commissariat à l’information jusqu’aujourd’hui, tous les dossiers d’enquête ont été conservés, car une politique interne de tenue des documents manquait. Cependant, ces documents ont une valeur surtout dans les périodes active et intermédiaire de leur cycle de vie. On considère que dans leur période définitive ils n’ont pas de valeur patrimoniale particulière ; leur utilité réside plutôt dans la possibilité de réaliser des statistiques et de rédiger un résumé qui consigne les cas particulièrement intéressants. Suite au développement d’une politique interne de tenue des documents, le Commissariat, en collaboration avec BAC, est en train de déterminer la période de conservation pour les différents dossiers : la période de conservation des dossiers d’enquête sera de 2 ans, certaines autres catégories particulières de dossiers seront conservés pendant 5 ans, les dossiers qui ont été le sujet d’un litige devront être conservés pendant 21 ans et, enfin, les dossiers identifiés comme ayant une valeur archivistique seront versés à BAC. Suite à cette décision, en cours d’approbation, les dossiers produits avant 1995 (dont les plus anciens remontent à 1983) devront être détruits, exception faite pour les dossiers qui font l’objet d’une action judiciaire121. D’autres informations de nature administrative sont produites au sein de la Direction Règlement des plaintes et respect de la loi : elles concernent surtout les déplacements des employés, les réunions et décisions internes (par exemple : ordres du jour, notes, présentations, photocopies), etc. Ces documents sont conservés dans des dossiers administratifs au sein de la division du Commissariat concernée (par exemple, la division des Finances). Suivant la même démarche que pour la direction Règlement des plaintes et respect de la loi, le rapport Library and Archives. Documentation Standard – Small Federal Institution. Office of the Information Commissioner of Canada détermine de manière préliminaire les processus d’affaires et la production documentaire dans la Direction Politique, 121 Le processus de décision concernant les périodes de conservation des dossiers est en cours au moment de rédaction de ce chapitre ; elles n’ont donc pas encore été formellement approuvées. DONNEES DU COMMISSARIAT A L’INFORMATION 63 communications et opérations, la Direction des services juridiques et la Direction des ressources humaines122. 4.2.1.3 Supports Une majorité des documents créés à l’intérieur du Commissariat à l’information dans le processus de résolution des plaintes sont produits électroniquement. Le suivi de la gestion des affaires, des documents et de l’information est garanti par des programmes informatiques ad hoc utilisés au sein d’institutions gouvernementales ayant des caractéristiques communes (IIA : Integrated Investigation Application et RDIMS : Record Documents and Information Management System). Au moment de la révision de la gestion de l’affaire, l’enquêteur responsable les imprime et les introduit dans le dossier afin qu’il soit complet et qu’il permette la reconstitution exacte des événements. Ces documents sont donc conservés à double, à la fois sous forme papier et sous forme électronique. Les documents produits par les plaignants ou par les institutions gouvernementales concernées sont par contre uniquement en papier. Quant aux red files, ils sont composés de copies de documents papier ou d’informations électroniques sur CD. 4.2.1.4 Organe compétent Le Commissariat à l’information est une institution publique structurée comme expliqué en quatre directions (Figure 13), elles-mêmes organisées en divisions. Elle bénéficie d’une très grande indépendance. Il ne fait d’ailleurs pas partie d’un ministère, mais est directement soumis au Parlement : la loi qui fonde son mandat a un statut quasi constitutionnel et plus de 250 institutions gouvernementales doivent s’y référer. L’organe formellement en charge de la surveillance de la mise en œuvre de la Loi sur l’accès à l’information est le Conseil du Trésor du Canada, qui renseigne l’administration fédérale canadienne sur la manière d’implémenter la loi. Le Commissaire à l’information est un ombudsman qui émet des recommandations aux institutions fédérales sans qu’ils soient obligés de les appliquer. Le 96% des plaintes sont résolues à la satisfaction des plaignants à travers ce travail de médiation et de négociation. Le Commissariat à l’information constitue le pendant du Commissariat à la protection de la vie privée du Canada (CPVP)123, qui a la responsabilité de surveiller le respect de la Loi sur la protection des renseignements personnels (pour les pratiques de traitement des renseignements personnels utilisés par les ministères et organismes fédéraux)124 et de la Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques (pour les organismes privés)125. Jusqu’à 2005 les deux institutions partageaient certains services (comme les Ressources humaines ou les Finances) tout en gardant leur indépendance dans l’exercice de leurs responsabilités. Depuis, chacune d’entre elle possède et gère ses propres services. Le Commissariat se trouve dans une phase de profonde réorganisation. D’une part, sa scission du CPVP l’a contraint à entamer une réorganisation interne des aspects qui étaient pris en charge de manière conjointe, dont l’organisation de la tenue des documents fait partie. D’autre part, la Loi sur l’accès à l’information a désormais 25 ans et c’est l’occasion pour le 122 Puisque notre chapitre se concentre sur les dossiers d’enquête uniquement, pour plus de détails nous renvoyons le lecteur intéressé à l’Annexe 8. 123 Se référer au site Internet du Commissariat à la protection de la vie privée du Canada (http://www.privcom.gc.ca). 124 Loi sur la protection des renseignements personnels (L.R., 1985, ch. P-21). 125 Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques (2000, ch. 5). 64 DONNEES DU COMMISSARIAT A L’INFORMATION Commissariat de faire le point sur l’état de l’accès à l’information au Canada et de renforcer sa position, notamment en modernisant les outils informatiques utilisés, en rendant les processus internes plus efficaces, en renforçant la communication à l’externe. Avec ses 78 employés, le Commissariat à l’information est une institution fédérale de petite taille qui travaille de manière totalement indépendante et neutre. Il n’entretient que des collaborations ponctuelles, concernant des projets déterminés : la création d’une politique interne de gestion des documents – qui implique la collaboration avec Bibliothèque et Archives Canada ainsi que l’appui d’une société privée de consultants (KPMG) – en est un exemple. 4.2.1.5 Bases légales L’entrée en vigueur de la Loi fédérale sur la responsabilité (2006, ch. 9) a apporté des changements importants à la Loi sur l’accès à l’information126. L’une des modifications concerne la définition de « institution fédérale », qui a été élargie notamment aux hauts fonctionnaires du Parlement et aux sociétés d’Etats : depuis le 1er avril 2007, environ 250 institutions sont désormais assujetties à la Loi sur l’accès à l’information (environ 70 institutions en plus), dont le Commissariat lui-même. Celui-ci a donc dû faire face à une importante augmentation de la charge de travail et, en même temps, mettre en place à l’interne les outils nécessaires à répondre lui-même au droit d’accès : en particulier, afin d’éviter les conflits d’intérêt, nommer un Commissaire à l’information ad hoc qui se charge des plaintes déposée contre le Commissariat. Le Commissariat a en outre mis en place un processus d’accès à l’information et de protection des renseignements personnels. Cette nouvelle donnée met le Commissariat à l’information encore plus qu’auparavant sous la loupe des médias, du gouvernement et du public en général. Dans ce contexte, son investissement actuel dans la création et mise en place d’une politique de tenue des documents – qui se fonde également sur la Loi sur la protection des renseignements personnels et la Loi sur la Bibliothèque et les Archives du Canada (2004, ch. 11) – n’est pas anodin. A moyen terme, un autre changement important pourrait avoir lieu : l’évolution tout au long de ce dernier quart de siècle dans le domaine de la technologie de l’information a entraîné des changements fondamentaux et permanents dans les pratiques de gestion des documents des institutions publiques : le régime d’accès à l’information a donc besoin d’une réforme profonde. Parmi les éléments à considérer figurent le renouvellement des investissements relatifs à la gestion des documents dans le secteur public, l’encouragement d’une communication spontanée et obligatoire de l’information (appelée divulgation proactive), la prise en considération des défis posés par les nouvelles technologies (par exemple par messagerie électronique) et l’accès à l’information pour tous (et non seulement pour les Canadiens ou les résidents permanents)127. Plus spécifiquement concernant la création, la gestion et la tenue des documents au sein du Commissariat à l’information, plusieurs lois en constituent la base légale. En plus de la Loi sur l’accès à l’information, de la Loi sur la Bibliothèque et les Archives du Canada et de la Loi sur la protection des renseignements personnels, il convient de citer encore la Loi de crédits (L.R., 1899, ch. Z-01), la Loi sur la gestion des finances publiques (L.R., 1985, ch. F11), la Loi sur l’emploi dans la fonction publique (2003, ch. 22, art. 12 et 13). 126 Se référer au Rapport annuel 07-08, pp. 50-51. Se référer à Murray Rankin, La Loi sur l’accès à l’information 25 ans plus tard : vers une nouvelle génération de droits d’accès au Canada, 10 juin 2008 (accessible en ligne à l’adresse http://www.ppforum.ca/fr/events/details.asp?id=259&theme=all&year=u2008). 127 DONNEES DU COMMISSARIAT A L’INFORMATION 65 4.2.1.6 Coûts Le financement du Commissariat à l’information provient annuellement du Conseil du Trésor. Son budget annuel tourne autour des 7,665 millions dollars canadiens. En 2007-2008, le nombre de plaintes a augmenté de 80% par rapport à l’année précédente : le Commissariat a reçu presque 2400 plaintes. 4.2.2 Etude du processus de mémorisation Suivant notre concept d’analyse, l’étude du processus de mémorisation et – à un niveau abstrait – des ressources qui en sont le fondement permet de comprendre les processus qui mènent à la préservation ou à la destruction des informations contenues dans les dossiers d’enquête du Commissariat à l’information du Canada. Alors que jusqu’à présent le processus de mémorisation aboutissait à la préservation de toutes les informations contenues dans les dossiers et à l’ensemble des dossiers d’enquête, la mise en place de la politique interne de tenue des documents permettra de compiler les dossiers sur une base uniforme d’indications très précises et, après un délai établi de commun accord avec Bibliothèque et Archives Canada, de détruire les dossiers qu’il ne convient plus de préserver. 4.2.2.1 Mémorisabilité Nous avons désigné avec le terme de « mémorisabilité » la possibilité de fixer une information sur un support et de l’y maintenir, ce qui présuppose l’existence préalable d’un langage ou code commun (ressource « langage »). Au sein du Commissariat à l’information la question de la mémorisabilité ne pose pas de difficulté particulière. Toutes les actions entreprises par les enquêteurs du Commissariat à l’information dans le cadre d’une enquête, qu’elle soit formelle ou informelle, sont mémorisables : même s’il s’agit d’échanges verbaux comme lors d’une réunion, d’une rencontre ou d’une discussion téléphonique, l’enquêteur fixe les informations essentielles qu’il a récoltées sous forme de notes et enregistre l’action et son contenu au moyen des outils informatiques IIA et RDIMS. Les seules informations que les enquêteurs sont susceptibles de ne pas mémoriser sont celles récoltées lors de petites recherches préalables – par exemple via Internet – afin de se mettre au courant d’un thème, d’une problématique ou pour trouver des informations de base. Le critère qui permet à l’enquêteur de décider s’il convient de mémoriser une information en la fixant sur un support ou non est la pertinence pour résoudre une affaire. En plus des règles d’éthique professionnelle, la soumission à la loi exclut la mémorisation d’informations qui ne sont pas pertinentes. Les choses se compliquent considérablement si l’on oriente la réflexion sur la mémorisabilité des informations au sein des institutions gouvernementales, suivant les obligations de la Loi sur l’accès à l’information. Même si cette réflexion déborde du sujet de ce chapitre, elle constitue un enjeu majeur pour que le Commissariat à l’information puisse remplir son mandat en cas de plainte. Le développement de la société et des technologies de l’information constitue un défi pour le Commissariat, car l’utilisation et l’emmagasinage des données électroniques posent des difficultés en termes de mémorisabilité. Le Rapport annuel 07-08, qui contient le résumé de quelques affaires particulièrement intéressantes, fourni un exemple représentatif à ce sujet. En vertu de la loi, une personne a demandé d’accéder à tous les messages poste à poste envoyés par BlackBerry (non enregistrés ailleurs) entre deux hauts fonctionnaires fédéraux pendant une période déterminée. Puisque les institutions gouvernementales concernées ont répondu qu’aucun document n’existait, la personne s’en est plainte auprès du Commissariat. Celui-ci a pu déterminer que les politiques pertinentes en 66 DONNEES DU COMMISSARIAT A L’INFORMATION termes de tenue de dossiers reliés aux messages de BlackBerry (distinction entre documents transitoires, qui peuvent être détruits, et documents de valeur durable, qui doivent être fixés dans un compte de courrier électronique) existaient auprès des institutions en question et en a déduit que la plainte n’était pas fondée. En effet, il n’est pas possible de déterminer si des messages de valeur durable ont effectivement existé et ont été éliminés à mauvais escient128. Cette problématique dérive du fait que les nouvelles technologies donnent la possibilité de communiquer en tout temps et en tout lieu avec des outils extrêmement souples qui – si leurs utilisateurs ne se tiennent pas à une discipline rigoureuse – échappent facilement aux processus de mémorisabilité. L’exemple cité et l’étude de cas du Commissariat à l’information montre que la mémorisabilité – en particulier pour ce qui concerne les nouveaux outils des technologies d’information comme le BlackBerry, très utilisés par les cadres de l’administration fédérale canadienne – est principalement régulée au sein des institutions fédérales elles-mêmes et non pas suivant une politique générale129. Les enquêteurs du Commissariat sont particulièrement attentifs à la mémorisation de toutes les actions en lien avec une plainte qu’ils entreprennent. Les outils informatiques qu’ils ont à disposition pour assurer le suivi de la résolution d’une affaire font office de ressource « langage ». 4.2.2.2 Dignité à la mémorisation La dignité à la mémorisation renvoie à l’évaluation de la valeur d’une information et de son support ; elle dépend de la possibilité de réaliser une sélection raisonnée sur la base des connaissances substantielles du domaine concerné (ressource « raison »). Dans le travail concret des enquêteurs, la dignité à la mémorisation d’une information correspond à son introduction dans le dossier d’enquête. Le critère appliqué, en plus de celui de la pertinence de l’information pour résoudre l’affaire, dont nous avons déjà parlé, est son utilité pour reconstituer les différentes étapes de l’enquête. Les enquêteurs eux-mêmes sont donc les seuls aptes à juger de ce qui est digne d’être mémorisé. Comme expliqué, depuis la création du Commissariat et jusqu’à présent, tous les documents produits lors du processus de résolution des plaintes ont été conservés : en l’absence d’une politique formelle de tenue des documents, d’un Protocole d’entente rédigé de commun accord avec BAC et de la signature des Autorisations de disposer des documents, tous les dossiers d’enquête ont toujours été conservés une fois les affaires résolues. Désormais, le Commissariat bénéficiera d’une Autorisation pluriinstitutionnelle de disposer des documents (APDD) proposant une période de conservation de 2 ans (ou d’une durée plus longue, comme expliqué) après laquelle les dossiers d’enquête (papier et informatiques) sont détruits. Depuis que le Commissariat lui-même est soumis à la Loi sur l’accès à l’information, il est particulièrement important que les dossiers qui sont susceptibles d’être demandés en vertu de la loi ne contiennent pas des documents dont le Commissariat n’a pas la responsabilité, même s’ils sont protégés. Des résumés sans informations personnelles des cas les plus intéressants seront publiés sur le site Internet du Commissariat à l’information. Ces textes ont un intérêt historique et seront conservés sur le long terme, de même que les informations nécessaires à réaliser des statistiques. Les dossiers des affaires d’enquête qui deviennent des affaires légales sont insérés dans les dossiers légaux et commencent un nouveau cycle de vie beaucoup plus long, soumis aux 128 129 Rapport annuel, doc. cit., pp. 38-39. Ibid., p. 39. DONNEES DU COMMISSARIAT A L’INFORMATION 67 règles de conservation mises en œuvre dans les courts. La dignité à la mémorisation de ces informations trouve ainsi une nouvelle raison d’être. Nous constatons ainsi que, par ces démarches centrées sur une nouvelle politique de tenue des documents, le Commissariat à l’information mettra en place de nouvelles règles concernant la dignité à la mémorisation et basées sur une réflexion approfondie de ce qu’il convient conserver à long terme. Ces règles tiennent compte de la ressource « raison » et ne prônent la préservation que des informations qui méritent réellement d’être sauvegardées. 4.2.2.3 Mémorisation réelle La mémorisation réelle désigne toutes les actions contribuant à l’organisation et à la préservation des documents ; celle-ci est possible grâce à la ressource que nous désignons par les termes « espace et temps ». Les enquêteurs de la Direction Règlement des plaintes et respect de la loi assurent le suivi des affaires, des documents et des informations avec des outils informatiques (IIA pour la gestion des affaires et RDIMS pour la gestion des documents et des informations électroniques). Chaque action entreprise et chaque document produit sont enregistrés dans le système et sont ainsi stockés. Les documents produits à l’interne sont ainsi doublement conservés, sur support électronique et sur support papier. Le lien entre les informations électroniques et les dossiers papier est assuré grâce à une double numérotation comprenant le numéro d’investigation (qui est utilisé uniquement à l’interne) et le numéro de plainte. La mémorisation réelle des informations et des dossiers est assurée à l’intérieur de la Direction de manière uniforme. Les enquêteurs sont responsables des plaintes et des dossiers correspondants qui leur sont confiés, qui pendant leur période active de vie sont stockés dans leurs propres bureaux, sous clé. C’est de leur responsabilité de s’assurer la place et le temps nécessaires à la qualité des informations récoltées et des dossiers compilés. Une fois que ceux-ci ont terminé leur cycle de vie, ils sont stockés dans des locaux sécurisés. 4.2.2.4 Accessibilité L’accessibilité renvoie à tous les éléments qu’il convient de considérer au sujet de l’accès à l’information sur la base de la ressource « espace public ». Suivant l’art. 35.(1) de la Loi sur l’accès à l’information, les enquêtes sur les plaintes menées par le Commissariat sont secrètes. Tous les dossiers d’enquête du Commissariat sont conservés de manière sécurisée et personne d’autre que les enquêteurs directement concernés ou le Commissaire à l’information ne peuvent y accéder. Dans le cas d’une demande d’accès, les dossiers qui contiennent des informations protégées (art. 19.(1) et suivants de la loi) et les red files (art. 16.1(1) et 16.2(1)) ne peuvent pas être communiqués. Les règles d’accès sont donc précisément déterminées par la loi. 4.2.3 Commentaires Les descriptions et les réflexions contenues dans ces pages dédiées au Commissariat à l’information du Canada ont été réalisées sur la base de la lecture des bases légales, de documents publiés et internes, des rubriques du site Internet de l’institution, ainsi que grâce aux informations recueillies lors d’un long entretien avec Mme. Marey Gregory et Mme. Nadine Welter. Cette étude de cas nous permet de mettre en évidence les éléments suivants : (1) L’exemple du Commissariat à l’information confirme le fait que la création d’une politique interne de tenue des documents présuppose impérativement la 68 DONNEES DU COMMISSARIAT A L’INFORMATION connaissance approfondie du programme d’activités et du suivi des affaires ; le Commissariat a procédé à l’analyse de son propre fonctionnement grâce aux compétences d’employés désignés, des archivistes responsables du secteur auprès de BAC et de consultant externes. Sur cette base, il a été possible ensuite d’établir quels sont les groupes de documents et d’informations produits, quel est leur rôle et quelles sont les nécessités en termes de préservation. (2) La mise en place concrète d’une politique de tenue des documents, qui constitue la prochaine étape à affronter par le Commissariat, nécessite des compétences spécifiques et un suivi constant, c’est-à-dire de disposer à l’interne d’une personne compétente et responsable en la matière. (3) Alors qu’il est vrai que la création et la mise en place d’une telle politique demande à court terme un investissement significatif de la part de l’institution concernée, qui doit en premier lieu assurer son mandat, un bon suivi des affaires, des documents et des informations permet à long terme d’obtenir un meilleur rendement (en termes de travail, mais aussi en termes de ressources financières, humaines, infrastructurelles). (4) Pour une institution comme le Commissariat à l’information, qui doit veilleur à une correcte interprétation de la loi tout en y étant elle-même soumise, il est fondamental d’éviter que les employés ne séparent les documents liés à un dossier d’enquête en créant des tiroirs personnels. Une politique de tenue de document doublée d’outils informatiques adéquats permet de conserver le lien entre les actions d’enquête et les documents correspondants. (5) La scission d’un organisme en deux institutions séparées et les changements technologiques constituent autant de facteurs qui augmentent le risque de perdre la mémoire corporative d’une institution. Les politiques et les outils qu’on crée doivent être suffisamment souples pour supporter de tels changements. (6) La soumission d’une institution à la législation concernant la transparence et l’accès à l’information a visiblement un impact très important sur la manière dont la documentation et l’information produites à l’interne sont tenues, gérées et préservées. 4.3 Données météorologiques et climatologiques [Etat en décembre 2008] Ce chapitre est consacré aux données météorologiques et climatologiques du Service météorologique du Canada (SMC)130. Celui-ci est responsable sur le plan national de l’information météorologique qui – comme nous l’avions constaté dans l’étude de cas dédiée à MétéoSuisse – constitue un service indispensable au bon fonctionnement de la nation131. Parmi ses tâches principales on peut citer la surveillance du niveau des eaux, la mise à 130 Se référer au site Internet du Service météorologique du Canada (http://www.msc-smc.ec.gc.ca), consulté le 02.12.08. De nombreuses informations relatées dans ce chapitre ont été tirées de ce site Internet. 131 Il est significatif de noter en ce sens que, d’après le Rapport annuel 2006, p.3 du Service météorologique, le Site Internet de celui-ci est le plus populaire du gouvernement, avec en moyenne 540'000 visites par jour en 2006. DONNEES METEOROLOGIQUES ET CLIMATOLOGIQUES 69 disposition d’information et la réalisation de recherches en climatologie, en sciences de l’atmosphère, dans le domaine de la qualité de l’air, des glaces et dans d’autres champs environnementaux. Les informations contenues dans ce texte, rédigées sur la base du Questionnaire memopolicy (orientation données) présenté à l’Annexe 7, peuvent être comparées au chapitre 4.1 de l’Etude principale I132, consacré aux données météorologiques et climatologiques produites par l’Office fédéral de météorologie et de climatologie en Suisse. 4.3.1 Présentation des données En 2003, le Service météorologique du Canada a mis en place un important programme visant à moderniser ses opérations et à améliorer ses services. Dans ce cadre, la gestion et la préservation des données constituent des enjeux fondamentaux : le SMC vise à les rendre plus efficaces, notamment en comprenant mieux les mécanismes qui caractérisent le cycle de vie des informations produites en relation aux différentes fonctions du Service météorologique, à uniformiser leur production, leur traitement et leur archivage en fonction des usages, à renforcer leur mise à disposition. Afin d’atteindre ces objectifs, une nouvelle politique de gestion des données (Data Management Initiative) est en train d’être créée. Celle-ci n’est pas considérée comme étant un changement radical, mais comme l’évolution et l’amélioration des pratiques existantes. 4.3.1.1 Choix des données à étudier Le Service météorologique du Canada produit différents types de données dont la récolte, le traitement et la préservation sont faites à différents niveaux (national ou provincial) et par différents services. La préservation à long terme est prise en charge par des archives d’informations environnementales contenant entre autres des données climatologiques passées, des données sur l’hydrologie et les glaces, des informations sur les conditions actuelles (comme la qualité de l’air, les niveaux d’eau, la température, l’humidité, les précipitations), ainsi que des prévisions environnementales. Les données reliées à l’information météorologique et climatologique produites par le SMC peuvent être distinguées en quatre grands groupes 133 : • les données de relevés (systematic monitoring data) atmosphériques ; • les données relevant de calculs informatiques (computer generated results) ; • les données des prévisions (forecast data) ; • les données de recherche (research data). Ces quatre groupes de données sont conservés à long terme. Les Archives nationales d’information et de données climatologiques (Archives climatiques nationales)134, qui se trouvent à Toronto, s’occupent de préserver les relevés atmosphériques, c’est-à-dire les données découlant des observations climatiques et météorologiques officielles du Canada. Les 132 Peter Knoepfel / Mirta Olgiati, Politique de la mémoire nationale. Etude principale I, IDHEAP, Chavannesprès-Renens, juin 2007, pp. 17-30. 133 Nous n’aborderons pas dans ce chapitre les données concernant le fonctionnement du Service météorologique du Canada, comme par exemple les données ou dossiers administratifs ou concernant le personnel. 134 Se référer au site Internet des Archives nationales d’information et de données climatologiques (http://climate.weatheroffice.ec.gc.ca), consulté le 01.12.08. 70 DONNEES METEOROLOGIQUES ET CLIMATOLOGIQUES données appartenant aux trois autres groupes identifiés sont produites sur la base des relevés atmosphériques et sont préservées par des services d’Archives basées à Montréal135. Les données de relevés atmosphériques sont fondamentales, car elles constituent la base pour la production de tous les autres types de données (prévisions, surveillance de la météo, du climat et du niveau des eaux, recherche) et – tout comme les données météorologiques et climatologiques produites par MétéoSuisse – se trouvent au cœur du mandat du Service météorologique. En outre, elles constituent un outil fondamental pour le bon fonctionnement d’une multitude d’acteurs publics et privés, ainsi que pour tout individu au Canada. C’est donc sur ce groupe spécifique de données que les descriptions et les analyses de ce texte se concentrent. 4.3.1.2 Contenu Les relevés atmosphériques sont produits par la Direction générale Surveillance météorologique et environnementale grâce à un réseau national d’observation du climat et de la météorologie (stations). En termes de préservation, l’un des enjeux pour ce type de données est le fait qu’elles peuvent être produites et exploitées à des moments différents. Les données produites et exploitées immédiatement (par exemple pour les prévisions) sont des données en temps réel (real time data) et ne sont pas organisées pour l’archivage ; les données qui sont exploitées plus tard (par exemple pour les analyses climatologiques) sont des données en temps non réel (non real time data) et doivent être organisées pour l’archivage, dans le sens qu’elles doivent être utilisables et disponibles à long terme. Le processus allant de la récolte à l’archivage des données en temps non réel se déroule actuellement parallèlement au processus de traitement et d’analyse des données. De manière simplifiée, il peut être résumé ainsi (Figure 15) : A. les données brutes en temps réel (relevés) sont recueillies par le réseau d’instruments de mesure disséminés dans les différentes régions du pays (stations de surveillance des conditions atmosphériques, hydrographiques, océanographiques et terrestres). B. des enregistreurs automatiques de données consignent les informations récoltées ; C. ces informations sont envoyées via la ligne téléphonique ou le réseau Internet dans des Centres locaux de collecte ; D. ceux-ci envoient les données au Centre national de distribution à Montréal, qui les centralise ; E. le Centre national de distribution fournit les données à tous les utilisateurs du Service météorologique du Canada qui en ont besoin ; F. les Archives nationales d’information et de données climatologiques constituent l’un des utilisateurs. Les données brutes sont archivées telles quelles dans une base de données appelée Raw data base. En parallèle, ces mêmes données sont contrôlées automatiquement par des logiciels informatiques pour en détecter les erreurs : s’ils en trouvent, des techniciens les vérifient individuellement et les corrigent. Les données corrigées sont archivées dans une autre base de données 135 Les données concernant la qualité de l’eau et de l’air sont essentiellement de la responsabilité des gouvernements provinciaux, exception faite pour les données de la surveillance de base, qui sont de la responsabilité du gouvernement fédéral. DONNEES METEOROLOGIQUES ET CLIMATOLOGIQUES 71 appelée Quality controlled data base. Les données sont archivées dans deux bases de données indépendantes à des intervalles de quinze minutes, d’une heure, d’un jour ou d’un mois suivant un format standard. Chaque enregistrement comporte l’indicatif de la station, la date et le numéro d’élément ainsi que les données pour chaque intervalle de temps. Les fichiers d’archives sont organisés par répertoires : - observations météorologiques horaires ; taux de précipitations ; données climatologiques quotidiennes ; données climatologiques mensuelles ; insolation effective ; rayonnement solaire ; température du sol ; données des bacs d’évaporation ; vents ; données des précipitations ; données aérologiques en altitude. G. les Archives climatiques nationales entendent désormais fusionner les deux bases de données et en créer une nouvelle qui permette de distinguer différents niveaux d’élaboration des données et différents produits : les données brutes, un premier, deuxième, troisième, quatrième et cinquième niveau de contrôle de qualité et jusqu’aux données traitées (produites à partir d’un processus de calcul). La création d’une base de données unique distinguant les niveaux d’élaboration et les produits permet de maintenir le contrôle des démarches de traitement effectués (contrôle de la qualité et analyse), de renforcer la constitution de métadonnées et de développer une gestion intégrée des données qui permette de les associer à d’autres groupes de données. Ces changements sont introduits suivant un Modèle de plan de projet axé sur les résultats136, qui vise à garantir l’archivage et l’accessibilité de toutes les données et métadonnées météorologiques, climatologiques, hydrométriques et sur la qualité de l’air. Ils font partie des mesures de réorganisation du SMC et s’insèrent dans une initiative pluriannuelle appelée Cadre de gestion des données (Data management initiative)137, qui constitue en fait le projet de création d’une nouvelle politique interne de gestion des données. La nécessité de gérer les données d’une nouvelle manière découle principalement de la quantité de données à gérer – toujours en augmentation – et des coûts de leur mise à disposition. Le projet s’appuie sur la conviction que la gestion des données contribue à la prise de décision et potentialise l’aboutissement des résultats des utilisateurs. 136 Service météorologique du Canada, Modèle de plan de projet axé sur les résultats [document interne], version du 22 avril 2005. 137 Service météorologique du Canada, MSC Data Management Initiative. Draft Road Map [document interne], draft, August 12, 2008. 72 DONNEES METEOROLOGIQUES ET CLIMATOLOGIQUES A. Réseau de mesure E. Données brutes Utilisateur SMC Utilisateur SMC C. B. Enregistreurs automatiques de données Données brutes Centres locaux de collecte D. Centre national de distribution Données brutes Données brutes Utilisateur SMC F. G. Utilisateur SMC: Archives nationales d’information et de données climatologiques Données brutes Contrôles Données corrigées Données Données brutes Situation actuelle Situation à venir Fig. 15: Processus de production, de récolte et d’archivage des données atmosphériques au sein du Service météorologique du Canada. La stratégie de création de cette nouvelle politique, qui aboutira concrètement à la mise en place d’un Système de gestion des données (Data Management System), se déroule suivant trois niveaux, du général au particulier : la création d’un cadre stratégique, la mise en place des systèmes nécessaires et la gestion concrète des données. Les éléments qui caractériseront le cadre stratégique du Système de gestion des données seront notamment les suivants : • une politique d’accès et d’utilisation basée sur une analyse de la gestion des affaires et permettant de prioriser les exigences en termes de gestion et préservation des données ; • un archivage intégré permettant de disposer à un moment déterminé de données officielles uniques, en dépassant notamment la distinction entre les données en temps réel et les données en temps non réel ; • la certification ISO du système ; • un vocabulaire contrôlé ; • des standards pour l’échange des données ; • une taxonomie ; • une structure de gouvernance qui permette de connaître les rôles et les responsabilités pour les différents groupes de données produites ; • des métadonnées ; • des directives qui permettent d’être à même de gérer l’ensemble du cycle de vie de la gestion des données (identification des besoins ; acquisition ; organisation ; protection ; récupération ; analyse et utilisation ; dissémination et communication ; stockage, archivage et préservation ; mise à disposition ; évaluation et compte rendu). A terme, le nouveau Système de gestion des données permettra au Service météorologique de se positionner encore mieux au niveau international et de renforcer ultérieurement l’échange de données météorologiques et climatologiques. DONNEES METEOROLOGIQUES ET CLIMATOLOGIQUES 73 4.3.1.3 Supports Les Archives climatologiques nationales conservent des données remontant jusqu’à 1839. Les données les plus anciennes sont conservées sur papier et sur microfilm. Ces supports, dont les volumes n’augmentent plus depuis 2007, sont stockés dans un local et sont soigneusement conservés. Lorsque les Archives possèderont les moyens nécessaires, ces informations seront numérisées et pourront ainsi être gérées comme les autres données numériques. La plupart des données atmosphériques archivées sont en effet numériques : les Archives nationales d’information et de données climatologiques en stockent actuellement 5 Terabytes. Leur augmentation annuelle est d’environ 1 Terabyte. Depuis 2005 les Archives climatologiques nationales archivent également tous les fichiers radar de base, qui sont produits tous les 10 minutes et qui permettent de créer une vaste gamme d’images, très utilisées par les médias. Ces données sont extrêmement nombreuses et augmentent considérablement d’une année à l’autre : alors que les Archives en possèdent environ 1 Terabyte, ce qui correspond à 5 ans de données archivées, à l’heure actuelle l’augmentation s’élève à 1 Terabyte par année. Toutes ces données sont stockées pour archivage sur un serveur informatique géré par les Archives elles-mêmes. Il existe deux autres copies d’au moins une partie de ces données: la première copie est opérationnelle et permet à tous les utilisateurs du SMC d’avoir accès aux données ; l’autre est une copie faite pour le développement et ne contient qu’un choix de données utilisées par les chercheurs du SMC en fonction des besoins et des programmes en cours. La question de la place de stockage pour toutes ces données n’est pas considérée par les Archives comme étant un défi. Les données sur papier et microfilm n’augmentent plus, les données numériques peuvent être stockées et conservées à un coût limité. 4.3.1.4 Organe compétent Le Service météorologique du Canada est dirigé par un sous-ministre et fait partie depuis 1971 du ministère Environnement Canada. Il a été créé en 1871. Son organigramme comporte quatre Directions générales138 (Figure 16) : 138 • la Direction Surveillance météorologique et environnementale, qui est basée à Toronto, est responsable de la capacité de conception et de maintien des réseaux de collecte, d’assurance de la qualité, de diffusion et d’archivage des données. C’est au sein de cette direction, qui génère les relevés, que les Archives nationales d’information et de données climatologiques et les responsables du Cadre de gestion des données se trouvent ; • la Direction Prévisions et services météorologiques et environnementaux, qui est basée à Montréal et possède des antennes à Ottawa et dans les régions, est responsable de la production et la diffusion des services et des prévisions environnementales, de mener des activités de sensibilisation et de mobilisation auprès de la population et de groupes issus de secteurs économiques et de répondre aux besoins de clients importants ; • la Direction Opérations météorologiques et environnementales, qui se trouve dans les cinq régions du SMC (Pacifique et Yukon ; Prairies et Nord ; Se référer à Service météorologique, Rapport annuel 2006, doc. cit., p. 5. 74 DONNEES METEOROLOGIQUES ET CLIMATOLOGIQUES Ontario ; Québec ; Atlantique), s’assure que les bureaux régionaux disposent de la capacité nécessaire à l’exécution des programmes de surveillance, de prévision et de services dans les cinq régions d’Environnement Canada ; • la Direction Politiques de l’entreprise, à Ottawa, est chargée de la mesure de la performance et de la gestion des activités, de la gestion des partenariats nationaux et internationaux et du dialogue auprès des autres institutions du ministère et des organismes centraux pour ce qui a trait aux politiques, à la planification et à l’établissement des rapports. Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada Direction du dirigeant principal de l’information IT IM Environnement Canada Service météorologique du Canada (SMC) Surveillance météorologique et environnementale Prévisions et services météorologiques et environnementaux Opérations météorologiques et environnementales Politiques de l’entreprise Toronto Montréal 5 régions Ottawa Archives nationales d’information et de données climatologiques Fig. 16: Organigramme du Service météorologique du Canada et positionnement des Archives nationales d’information et de données climatologiques. Parmi les environ 6000 employés du ministère Environnement Canada, presque 2000 travaillent au SMC. Le personnel des Archives nationales d’informations et de données climatologiques est composé de 40 personnes, dont la moitié sont des informaticiens et l’autre moitié des techniciens scientifiques dans le domaine de la météorologie ou la climatologie. Le Service météorologique du Canada entretient de très nombreuses collaborations et partenariats au niveau provincial, national et international, notamment avec le milieu universitaire, les médias, le secteur privé et le secteur public. Au niveau national, le SMC travaille en collaboration avec le secteur météorologique privé du Canada, qui est constitué de plus de 50 entreprises139. Au niveau international, les collaborations les plus significatives se font avec : 139 • l’Organisation météorologique mondiale (OMM)140 ; • la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA)141 aux EtatsUnis et d’autres services météorologiques nationaux, en particulier dans les domaines des projets scientifiques et de développement de modèles, la gestion des données, l’échange de données (global data exchange) et le développement de standards ; • le Consortium NinJo, dont le but est la création de la prochaine génération de workstations pour la météorologie142. La participation du SMC au La liste de ces entreprises est disponible sur le site Internet de la Société canadienne de météorologie et d’océanographie (SCMO) (http://www.cmos.ca/Privatesector/indexe.html), consultée le 01.12.08. 140 Se référer au site Internet de l’Organisation météorologique mondiale (http://www.wmo.int). 141 Se référer au site Internet de la National Oceanic and Atmospheric Administration (http://www.noaa.gov). 142 Se référer au site Internet du Consortium NinJo (http://www.ninjo-workstation.com). DONNEES METEOROLOGIQUES ET CLIMATOLOGIQUES 75 Consortium depuis 2003 joue d’ailleurs un rôle moteur pour la mise en place d’une politique de gestion de données, car elle exige de disposer de données d’excellente qualité tout au long de leur cycle de vie. 4.3.1.5 Bases légales La base légale du mandat du Service météorologique canadien est la Loi canadienne sur la protection de l’environnement (1999, ch. 33) qui, concernant la météorologie, spécifie uniquement qu’elle est du ressort du ministère Environnement Canada. Les prévisions météo pour l’aviation sont de la responsabilité de NAV CANADA, qui gère le système aéronautique canadien sous la surveillance du ministère Transports Canada143. Pour ce faire, celle-ci a engagé des contrats avec le Service météorologique du Canada. D’après les personnes interviewées, il n’y a aucune base légale, règlement ou document officiel qui donne l’obligation au SMC d’entretenir des Archives : il s’agit plutôt d’une décision interne liée à une nécessité. Néanmoins, les politiques de gestion de l’information du Conseil du Trésor et sa présence ou collaboration au sein d’organismes internationaux (OMM, NinJo, NOAA) l’obligent à une gestion transparente des données et à leur préservation en vue d’un échange équitable d’informations. 4.3.1.6 Coûts Le SMC est géré suivant un programme quinquennal (dont le nouveau a commencé en 2008-2009). Le budget annuel du Service météorologique du Canada est de 160 millions de dollars canadiens environ, auxquels il faut rajouter environ 30 millions pour les contrats avec NAV CANADA et entre 15 et 20 millions pour les contrats avec les provinces dans le domaine de l’hydrométrie. Le budget des Archives nationales d’informations et de données climatologiques est de 750'000 dollars canadiens par année pour les opérations et l’infrastructure et environ 4 millions de dollars pour les salaires. Ces chiffres ne comprennent pas les autres Archives du SMC. 4.3.2 Etude du processus de mémorisation Suivant notre concept d’analyse, l’étude du processus de mémorisation permet de passer en revue les différentes sélections que subissent les données destinées à être conservées à long terme en vue d’une mise à disposition. 4.3.2.1 Mémorisabilité Le terme de « mémorisabilité » désigne la possibilité de fixer une information sur un support et de l’y maintenir sur la base de l’existence préalable d’un langage ou code commun (ressource « langage »). Toutes les données qui sont produites par le Service météorologique du Canada suivant le processus expliqué (Figure 15) sont mémorisables : dès leur production, elles sont automatiquement introduites dans les systèmes d’enregistrement et collectées afin que le SMC puisse réaliser son mandat (établir les prévisions météorologiques) et, à plus long terme, pour réaliser des études climatologiques. Outre les données produites à l’interne, le SMC conserve 143 Se référer au site Internet de NAV CANADA (http://www.navcanada.ca). 76 DONNEES METEOROLOGIQUES ET CLIMATOLOGIQUES également des données produites par d’autres acteurs – comme par exemple NAV CANADA – et qu’il exploite également. Ces données ne sont mémorisables que sur la base d’accords formels. La mise en place d’accords, collaborations et échanges au niveau national et international renforce le développement de standards qui assurent la transmissibilité, la reproductibilité, la comparabilité et l’universalité des données (ressource « langage »). Les phénomènes météorologiques et climatologiques sont en effet analysés et interprétés toujours plus de manière globale, planétaire. 4.3.2.2 Dignité à la mémorisation La dignité à la mémorisation renvoie à l’évaluation de la valeur d’une information et de son support et dépend de la possibilité de réaliser une sélection raisonnée sur la base des connaissances substantielles du domaine concerné (ressource « raison »). Comme nous l’avions constaté dans l’étude de cas dédiée à MétéoSuisse, les Archives climatiques nationales n’opèrent pas de sélection et conservent toutes les données atmosphériques produites par le SMC (relevés), exception faite pour les données erronées, qui sont corrigées. Pour les Archives, l’enjeu n’est pas de sélectionner les données, car elles sont toutes considérées comme étant dignes d’être mémorisées. Il apparaît que le ressource « raison » joue un rôle moins important dans ce domaine, puisque aucune sélection n’est réalisée parmi les données atmosphériques à conserver. 4.3.2.3 Mémorisation réelle La mémorisation réelle désigne toutes les actions contribuant à l’organisation et à la préservation des données ; celle-ci est possible grâce à la ressource que nous désignons par les termes « espace et temps ». Pour les données atmosphériques, le véritable enjeu se situe au niveau de l’organisation des données et de la capacité de trouver les données requises. Concernant l’organisation des données, il apparaît fondamental de pouvoir distinguer les différents produits et niveaux de traitement. Jusqu’à présent, la distinction s’est faite en séparant les Archives (relevés atmosphériques, données de calcul, données des prévisions et données de recherche) et les bases de données (par exemple, pour les relevés atmosphériques, données brutes et données corrigées). A plus long terme, la distinction se fera en distinguant dans une même base de données le type d’information et le niveau de traitement. Concernant la capacité de trouver les données recherchées parmi toutes celles qui sont archivées, les deux éléments décisifs sont la présence des métadonnées nécessaires et l’existence d’une taxonomie, c’est-à-dire d’une structure qui permette de nommer et de classer les différents types de données, ceci indépendamment de la structure de l’institution. Les responsables de la création de la nouvelle politique interne de gestion des données ont essayé de trouver une taxonomie déjà prête et utilisée au sein d’une autre institution de météorologie, mais ils ne l’ont pas trouvée ; afin d’en créer une sur la base d’un modèle préexistant, ils se sont alors tournés vers le milieu bancaire, plus avancé dans ce domaine. Les données qui sont encore conservées sur papier ou microfilm ne pourront être considérées comme étant réellement mémorisées et exploitables qu’une fois numérisées et intégrées dans le système. DONNEES METEOROLOGIQUES ET CLIMATOLOGIQUES 77 4.3.2.4 Accessibilité L’accessibilité renvoie à tous les éléments qu’il convient de considérer au sujet de l’accès aux données sur la base de la ressource « espace public ». Le développement des nouvelles technologies et des réseaux permettant de partager l’information a constitué un énorme pas en avant pour le Service météorologique du Canada, qui se doit d’assurer sa mission sur toute l’étendue du pays. Dans ce contexte, l’accessibilité des données, des informations traitées et des produits météorologiques constituent la raison d’être du Service et, par conséquent, un des enjeux majeurs. Le site Internet des Archives climatiques nationales a d’ailleurs été désigné en 2006 par le Reader’s Digest comme étant l’un des meilleures sites Web. Toutes les données qui sont conservées par les Archives climatologiques nationales sont à disposition des employés du Service météorologique du Canada. Une grande partie d’entre elles sont en outre accessibles à tout utilisateur intéressé grâce aux services et aux bases de données en ligne, en particulier la base de données des valeurs climatiques et météorologiques144 et la base de données des normales et moyennes climatiques de 1961 à 1990 et de 1971 à 2000145. D’autres services spécifiques peuvent être obtenus sur demande suivant les règles de tarification des Archives. La mise à disposition et la diffusion des données, plus que leur préservation, sont considérées un défi, car elles sont très directement dépendantes des ressources financières à disposition (le coût des télécommunications étant élevé). Les données radar par exemple, sont très exploitées par les médias mais ne sont pas disponibles via Internet à cause de leur quantité et de leur volume excessif, qui en rendent le coût trop élevé. 4.3.3 Commentaires Les descriptions et les réflexions contenues dans ces pages dédiées aux données atmosphériques produites et conservées par les Archives nationales d’information et de données climatologiques ont été réalisées sur la base de documents publiés et internes ainsi que grâce aux informations recueillies lors des entretiens avec Mme. Tsoi Yip (ancienne Directrice intérimaire, Analyse et archives des données), M. Tony Colavecchia (Directeur intérimaire, Analyse et archives des données) et M. Michael Crowe (Directeur, Intégration stratégique). Cette étude de cas nous permet de mettre en évidence les éléments suivants : 144 145 (1) Les données atmosphériques conservées par les Archives climatologiques nationales ont une valeur à la fois patrimoniale, scientifique et économique. Leur caractère patrimonial disparaît lorsqu’elles sont à nouveau utilisées, par exemple dans le cadre de recherches sur les changements climatiques ou l’exploitation de nouvelles voies maritimes. (2) La conservation des données numériques n’est considérée comme un défi ni du point de vue technique ni du point de vue financier. Le SMC donne d’ores et déjà la priorité en termes de conservation aux données qui ne peuvent pas être reconstituées. Se référer à l’adresse Internet http://climate.weatheroffice.ec.gc.ca/climateData/canada_f.html. Se référer à l’adresse Internet http://climate.weatheroffice.ec.gc.ca/climate_normals/index_f.html. 78 DONNEES METEOROLOGIQUES ET CLIMATOLOGIQUES (3) Pour un pays vaste comme le Canada, la possibilité de mettre les données en réseau grâce à l’évolution des technologies de l’information est un énorme pas en avant et constitue un catalyseur pour la collaboration entre acteurs et la mise en place de standards augmentant les possibilités de comparer et associer les données. Dans ce contexte, la mise à disposition et la dissémination des données – qui nécessitent un investissement majeur en ressources financières et infrastructurelles – sont considérées au sein du SMC comme étant un enjeu et un défi majeur. (4) Les changements en termes de politique de gestion de données montrent que l’existence de ces réseaux de données nécessite un entretien et une mise à jour périodique. La modification des systèmes de gestion en place réduit les risques : par exemple, le risque de comparer des données obtenues sur des bases différentes (ce qui peut amener à des pertes économiques et à des affaires juridiques), le risque de mettre en péril la subsistance de données à cause du manque de ressources humaines ou financières. 5 Analyse comparative du matériel empirique Les politiques et les stratégies de gestion de l’information et du patrimoine documentaire ainsi que les deux études de cas axées sur la gestion des documents au sein d’administrations fédérales présentées dans ce document ont pour but de faire le point de la situation dans ce secteur au Canada et de disposer d’un point de comparaison pour la Suisse. Ceci devrait fournir des éléments susceptibles d’intéresser les acteurs principalement concernés (au Canada : Bibliothèque et Archives Canada; en Suisse : Archives fédérales suisses, Bibliothèque nationale suisse et Office fédéral de la culture). Cette cinquième partie dédiée à l’analyse comparative du matériel récolté se propose de mettre en relief les éléments les plus importants de ce rapport et de les comparer avec la situation helvétique. Elle sera structurée suivant la construction globale du rapport. 5.1 Organisation politique et administrative au niveau fédéral au Canada Le chapitre consacré à l’organisation politique et administrative au Canada nous a permis de confirmer le fait qu’une comparaison des politiques de gestion de l’information et du patrimoine documentaire entre le Canada et la Suisse146 est pertinente. Néanmoins, des différences notables caractérisent les deux pays. En termes de divisions politiques, développement économique et présence de différentes langues, cultures et religions, il est apparu que les deux nations sont tout à fait comparables en dépit d’une étendue territoriale se situant aux extrêmes, ce qui – étant donné le développement des technologies de l’information et de la communication – nous ne semble pas constituer un empêchement à la comparaison. En termes de régime politique, certaines caractéristiques notables différencient sensiblement le fonctionnement des deux pays et sont susceptibles d’avoir un impact dans les politiques de gestion de l’information et du patrimoine. En effet, alors qu’il s’agit dans les deux cas de fédérations (avec trois niveaux administratifs), nous constatons des compétences et un pouvoir gouvernementaux plus étendus au niveau fédéral au Canada, puisque en Suisse les tâches qui ne sont pas expressément attribuées à la Confédération sont du ressort des cantons. Aussi, il apparaît que la hiérarchie politique (en particulier, suivant un système de dominance politique d’un seul parti, le Premier ministre et le Cabinet) bénéficie au Canada d’une plus grande liberté de manœuvre, ce qui se différencie fortement du système de démocratie directe caractérisant la Suisse et attribuant de nombreux droits au peuple (entre autres, le droit d’élire ses représentants, de voter sur des objets, de déposer une initiative ou de lancer un référendum), ainsi que des règles de collégialité et de concordance pratiquées par les membres du Conseil fédéral. Au niveau de l’organisation des administrations fédérales, l’existence au Canada de divers statuts (agences centrales, offices fédéraux, agences, corporations de la couronne, ministères) attribuant des degrés plus ou moins élevés d’indépendance et de responsabilité 146 Pour plus de renseignements sur la Suisse, se référer à Confédération Suisse, La Confédération en bref 2008, Berne, Chancellerie fédérale, 2008 (accessible à l’adresse Internet de la Confédération Suisse, http://www.admin.ch/dokumentation/00104/index.html?lang=fr), consulté le 08.12.2008. 80 ANALYSE COMPARATIVE DU MATERIEL EMPIRIQUE aux acteurs politico-administratifs est comparable à l’organisation en quatre cercles des unités d’organisation fédérales en Suisse147. Néanmoins, dans ce domaine également on observe des différences remarquables entre les deux pays : l’existence au Canada d’un nombre de ministères et de ministres bien supérieur aux sept départements et Conseilleurs fédéraux suisses et, surtout, l’existence d’agences centrales responsables des politiques publiques institutionnelles, en particulier le Conseil du Trésor. Aucune institution gouvernementale en Suisse ne peut se prévaloir de la position hiérarchique, du pouvoir politique et des moyens d’une agence centrale, en dépit du fait que la Chancellerie fédérale148 et certains Départements possèdent le pouvoir de formuler et de mettre en œuvre des politiques institutionnelles valables pour toutes l’action publique de l’administration fédérale149. 5.2 Gestion du patrimoine documentaire et de l’information Le chapitre consacré à la gestion du patrimoine documentaire et de l’information au Canada nous a permis de comprendre de manière détaillée le paysage des acteurs politicoadministratifs en charge du patrimoine au niveau fédéral, les conditions ayant amené à la fusion de deux institutions patrimoniales et à la création de Bibliothèque et Archives Canada, les caractéristiques de la nouvelle institution, le cadre de gestion de l’information et de tenue des documents et les défis qu’il reste à relever dans ce domaine. Ce chapitre est source de nombreuses informations précieuses pour la création d’une politique de la mémoire en Suisse, car il fourni les éléments clés qu’il est nécessaire de considérer afin d’en concevoir la structure. Au Canada comme en Suisse, les acteurs politico-administratifs en charge du patrimoine sont reliés institutionnellement à une vision patrimoniale, historique et culturelle de l’information et aux supports à conserver à long terme. Bibliothèque et Archives Canada fait partie du Ministère du Patrimoine canadien. La Bibliothèque nationale suisse150 fait partie de l’Office fédéral de la culture151 au sein du Département fédéral de l’intérieur152. Les Archives fédérales suisses153 sont institutionnellement les plus affranchies de cette vision, car tout en faisant partie du même Département que la Bibliothèque nationale, elles ne font pas partie de l’Office fédérale de la culture. Le rattachement des établissements d’archivage à un ministère ou office patrimonial ou culturel découle de la compréhension de leur rôle au fil du temps et de l’évolution historique des institutions. A l’heure actuelle, leur assimilation à un organisme à forte connotation culturelle constitue à notre avis une limitation de leur fonction transversale. 147 Premier cercle : administration centrale ; deuxième cercle : unités administratives gérées par mandat de prestations et enveloppe budgétaire ; troisième cercle : entreprises et établissements ; quatrième cercle : entreprises d’économie mixte soutenues financièrement par la Confédération. 148 La Chancellerie fédérale constitue l’état-major du Conseil fédéral. 149 Par exemple, le Département fédéral des finances (dont font partie l’Office fédéral des constructions et de la logistique, Office fédéral de l'informatique et de la télécommunication, l’Office fédéral du personnel et l’Administration fédérale des finances), le Département fédéral de l’intérieur (dont font partie l’Office fédéral des statistiques et les Archives fédérales suisses) ou le Département fédéral de justice et police (dont fait partie l’Office fédéral de la justice). 150 Se référer au site Internet de la Bibliothèque nationale suisse (http://www.nb.admin.ch). 151 Se référer au site Internet de l’Office fédéral de la culture (http://www.bak.admin.ch). 152 Se référer au site Internet du Département fédéral de l’intérieur (http://www.edi.admin.ch). 153 Se référer au site Internet des Archives fédérales suisses (http://www.bar.admin.ch). ANALYSE 81 COMPARATIVE DU MATERIEL EMPIRIQUE Le paysage institutionnel dans lequel s’insère la gestion et préservation du patrimoine documentaire et de l’information au niveau fédéral en Suisse et au Canada présente des caractéristiques distinctes (Figure 17). AF Acteurs hors politiques publiques BAC Politique publ. substantielle de la culture / volet sauvegarde du patrimoine Politiques publiques substantielles Politique publique de gestion et préservation du patrimoine et de l’information Patrimoine documentaire Recordkeeping Lacune en termes de politiques publiques Périmètre des compétences et paysage des politiques publiques de gestion et préservation du patrimoine et de l’information au niveau fédéral en Suisse. Politiques publiques substantielles Périmètre des compétences et paysage des politiques publiques de gestion et préservation du patrimoine et de l’information au niveau fédéral au Canada. T Cour. Interm. Définitive BN & al. Politique publique institutionnelle d’archivage Périodes de vie d’une information: Acteurs hors politiques publiques Fig. 17 : Schéma comparatif du périmètre des compétences et paysage des politiques publiques de gestion et préservation du patrimoine et de l’information au niveau fédéral en Suisse et au Canada. [Pour la partie Suisse, se référer également à Peter Knoepfel / Mirta Olgiati, Politique de la mémoire nationale. Etude principale II, IDHEAP, Chavannes-près-Renens, 2008, pp. 1-7]. Au Canada, les politiques du patrimoine documentaire ont été fusionnées (ce qui correspond principalement à la fusion de la Bibliothèque nationale et des Archives nationales du Canada et à la création d’une loi unique) et ont assimilé la politique de tenue des documents (recordkeeping). En Suisse, la distinction entre les politiques patrimoniales des documents et informations publiés et la politique d’archivage est maintenue. Les régulations concernant la gestion de l’information et des documents sont prises en charge à travers la stratégie GEVER (Systèmes électroniques de gestion des affaires)154, mise en place par les Archives fédérales suisses et d’autres acteurs publics et privés appartenant essentiellement au secteur informatique. Ces régulations sont constituées essentiellement de normes, recommandations et outils informatiques que les administrations fédérales appliquent suivant leurs besoins. Dans ce contexte, la grande différence entre la démarche entreprise au Canada et celle entreprise en Suisse est que dans le premier cas, la création d’un recordkeeping s’est faite « par la grande porte », c’est-à-dire suite à une décision gouvernementale qui en a attribué les compétences à des acteurs centralisés. En Suisse, la création et la mise en place d’un système de gestion de l’information et des documents se fait par l’initiative et la collaboration de différents acteurs gouvernementaux et laisse une marge de manœuvre aux administrations qui doivent l’appliquer. Néanmoins, la structure qui est en train de voir le jour en Suisse suit les mêmes principes de transversalité de la politique de recordkeeping canadienne. 154 Se référer à la page Internet des Archives fédérales suisses consacrée à la stratégie GEVER (http://www.bar.admin.ch/themen/00532/00537/index.html?lang=fr), consultée le 12.12.2008. 82 ANALYSE COMPARATIVE DU MATERIEL EMPIRIQUE Le chapitre consacré à la fusion des Archives nationales et de la Bibliothèque nationale du Canada montre que ces institutions sont aussi anciennes que leurs pendants helvétiques : en effet, la création des Archives nationales du Canada (1872) précède celle des Archives nationales suisses (1914) ; la Bibliothèque nationale suisse (fondée en 1895) est plus ancienne de la Bibliothèque nationale du Canada (fondée en 1953), mais la fonction de cette dernière était auparavant en partie prise en charge par la Bibliothèque du Parlement, très ancienne (créée lors de l’union du Haut-Canada et du Bas-Canada en 1841 en fusionnant leurs deux bibliothèques législatives). Alors que le rôle des Bibliothèques nationales canadienne et helvétique est comparable, le mandat des Archives nationales du Canada a été dès le départ conçu de manière plus large (archives totales), tandis que les Archives fédérales suisses sont surtout des archives d’Etat. En outre, la fusion des Archives nationales et de la Bibliothèque nationale du Canada a été possible grâce à plusieurs facteurs, dont en particulier : • leur proximité ; • l’analyse approfondie de la part du gouvernement des politiques du patrimoine ; • le déclenchement d’une période de crise gouvernementale intimement liée à des questions de gestion des documents et de l’information ; • la mise en place d’une nouvelle politique institutionnelle imposant à chaque organisme gouvernemental l’identification de résultats stratégiques clairement définis et mesurables, la formulation d’une architecture des activités de programmes et la description de la structure de gouvernance inspirés par la Nouvelle Gestion Publique ; • et, enfin, une nouvelle définition de ce qu’est l’information (y compris le patrimoine documentaire). L’information courante, intermédiaire et définitive est désormais abordée comme étant une ressource unique, indépendamment des contenus, de la forme du support ou du type de document : cet ensemble est appelé en anglais information resources. Quoique la Bibliothèque nationale et les Archives fédérales suisses entretiennent des collaborations proches, que quelques affaires retentissantes en relations à des problèmes de gestion de documents et d’informations se soient déclenchées ces dernières années en Suisse et que des réflexions et des initiatives autour des défis posés par l’évolution de la société de l’information et du patrimoine documentaire ont lieu, les facteurs ayant amené à la création de Bibliothèque et Archives Canada ne sont pas réunis en Suisse. Le chapitre consacré à Bibliothèque et Archives Canada détaille ses caractéristiques fondamentales et ses choix stratégiques les plus importants. La situation de BAC et des établissements d’archivage au niveau fédéral en Suisse ne se laissent pas facilement comparer. On peut dire que ce qui rapproche BAC des établissements suisses est le désir d’aller de l’avant, c’est-à-dire de s’adapter aux changements notables qui caractérisent la production documentaire et informationnelle de notre société. Ce qui distingue principalement BAC des acteurs suisses sont l’esprit avant-gardiste, le leadership et le pouvoir institutionnel agrandis que l’institution – en tant qu’établissement unique et fort – est en train d’acquérir, en particulier dans le domaine du recordkeeping. BAC, institution du savoir, organe stratégique et opérationnel du patrimoine documentaire, de l’information et de la tenue des documents, vise et opère afin de devenir un acteur incontournable pour tout autre acteur public au niveau fédéral. Le chapitre dédié à la gestion de l’information gouvernementale a pour fonction de montrer le développement de ce domaine au Canada ainsi que les piliers de la politique mise en place. Nous ne pouvons pas réaliser ici une comparaison approfondie de la situation avec ANALYSE COMPARATIVE DU MATERIEL EMPIRIQUE 83 la Suisse, car dans le cadre de la suite des rapports consacrés à la politique de la mémoire nous n’avons pas réalisé d’analyse approfondie des régulations de gestion de l’information et des documents mis en place ces dernières années au sein de la Confédération. La comparaison ne se limitera donc qu’à des aspects généraux. Sur la base de nos connaissances, il apparaît que dans ce domaine la Confédération soit en train d’emprunter un chemin très similaire à celui du Canada. En effet, tout comme la Loi sur la Bibliothèque et les Archives du Canada (2004, ch. 11), la Loi fédérale sur l’archivage (Lar) du 26 juin 1998 (RS 152.1) n’attribue pas la compétence aux Archives fédérales d’imposer des obligations en termes de gestion de l’information et des documents au sein de l’administration publique. Par contre, l’Ordonnance sur l’organisation du gouvernement et de l’administration (OLOGA) du 25 novembre 1998 (RS 172.010.1) prévoit que les unités administratives de la Confédération consignent leurs activités en assurant la gestion systématique des dossiers par des mesures organisationnelles, administratives et techniques nécessaires suivant le travail de coordination, de contrôle et d’assistance des Archives fédérales et de l’Office fédéral de l’informatique et de la télécommunication (art. 22). Sur la base de cet article, le Département fédéral de l’intérieur a édicté des Instructions concernant la gestion des documents dans l’administration fédérale du 13 juillet 1999. Dans ce contexte, la stratégie GEVER fixe trois conditions-cadre contraignantes : des prescriptions en matière d’organisation (gestion exhaustive et systématique des documents), un système de classement (qui englobe l’ensemble des tâches d’une unité administrative) et la constitution de dossiers d’affaires (permettant de préserver le contexte de création des documents)155. De cette manière, trois domaines fonctionnels et opérationnels sont régulés : la gestion des documents, le contrôle des affaires et le pilotage des processus. La budgétisation et l’introduction de GEVER au sein des administrations publiques se fait suivant les domaines de compétence des départements et offices fédéraux : sont ainsi impliqués les principaux acteurs publics possédant des rôles transversaux, comme la Chancellerie fédérale156, les Archives fédérales suisses, l’Office fédéral de la construction et de la logistique157 et l’Office fédéral de l’informatique et de la télécommunication158, des organes tels que l’Unité de stratégie informatique de la Confédération159, ainsi que des associations comme eCH160, la Communauté d’intérêts Records Management161, etc. Ainsi, en l’absence d’une politique publique spécifiquement dédiée à la gestion des documents et explicitement appuyée par une législation formelle, les acteurs publics directement concernés ont – d’entente avec les organes gouvernementaux – créé et mis en place une série de régulations transversales visant à imposer des obligations et une certaine uniformité dans ce secteur, notamment en exploitant les possibilités fournies par les outils informatiques. Par conséquent, ce qui distingue actuellement la situation en Suisse par rapport au Canada dans le domaine de la gestion de l’information et des documents est essentiellement la moins bonne visibilité par rapport à une politique publique en bonne et due forme des régulations mises en place en Suisse ainsi que le nombre élevé d’acteurs publics et privés 155 Archives fédérales suisses, La gestion des documents. Clé de la gestion de l’information, Berne, Office fédéral des imprimés et du matériel, 1999. 156 Se référer au site Internet de la Chancellerie fédérale (http://www.bk.admin.ch). 157 Se référer au site Internet de l’Office fédéral de la construction et de la logistique (http://www.bbl.admin.ch). 158 Se référer au site Internet de l’Office fédéral de l’informatique et de la télécommunication (http://www.bit.admin.ch). 159 Se référer au site Internet de l’Unité de stratégie informatique de la Confédération (http://www.isb.admin.ch). 160 Se référer au site Internet de l’association eCH (http://www.ech.ch). 161 Se référer au site Internet de la Communauté d’intérêts Records Management (http://igrm.ch). 84 ANALYSE COMPARATIVE DU MATERIEL EMPIRIQUE impliqués dans le processus et partageant pouvoir et responsabilités. Ce qui rapproche les deux pays est que la mise en place de régulations dans ce domaine passe obligatoirement par d’autres réformes. Le chapitre consacré à l’évolution future du paysage institutionnel de la gestion de l’information, des documents et du patrimoine documentaire au Canada montre que les changements institutionnels importants prennent du temps et ne se font pas sans accrocs. En particulier, le rapprochement de corps de métier possédant chacun une tradition forte implique la création d’une nouvelle culture d’entreprise commune, ce qui requiert un effort considérable. A plus long terme, la tendance au niveau fédéral au Canada sera de se diriger vers des politiques du savoir et de l’information plutôt que des politiques du patrimoine et de la culture, où la gestion de l’information gouvernementale prendra de plus en plus de place. Enfin, il est à noter qu’au Canada, BAC n’intervient pas dans le politiques du patrimoine documentaire, ni de gestion de l’information et de tenue des documents des gouvernements provinciaux ou, d’autant moins, d’entreprises privées. L’institution s’est préfixée d’atteindre un niveau de visibilité et de leadership suffisamment élevés pour que les acteurs éventuellement intéressés soient au courant des choix entrepris. 5.3 Etudes de cas Les études de cas réalisées nous ont donnée la possibilité de mieux comprendre comment les choses fonctionnent dans les institutions choisies au niveau opérationnel. 5.3.1 Partie « Archives » de Bibliothèque et Archives Canada Tenant compte de l’écart temporel de 4 ans qui sépare les deux études – ce qui implique que des changements qui ne pourront pas être considérés ici ont certainement eu lieu entre temps – le chapitre dédié à la partie « Archives » de Bibliothèque et Archives Canada (BAC) peut être comparé au chapitre consacré aux Archives fédérales suisses (AF) dans l’Etude de base162. La partie des chapitres dédiée à la présentation des deux institutions montre qu’il existe des différences notables entre les deux Archives en termes de taille, de ressources à disposition, d’organisation interne, mais aussi en termes de mandat, règles de versement des archives et de pouvoir institutionnel : le mandat qui est attribué aux Archives de BAC est d’être des Archives totales, alors que les Archives fédérales sont des Archives d’Etat ; le délai de versement des archives de la part des institutions fédérales est fixé au cas par cas au Canada, tandis qu’en Suisse il est fixé à au plus tard 10 ans depuis la dernière modification d’un dossier ; les pouvoirs attribués à l’Archiviste et Bibliothécaire du Canada sont en outre très étendus. Nous avons pu constater que BAC étant une institution très récente, elle fournit un effort particulier en termes de communication interne (création d’une nouvelle culture d’entreprise) et externe (se faire connaître). Par contre, les Archives fédérales faisant partie du Département fédéral de l’intérieur, elles sont plus affranchies d’une vision culturelle et purement historiques des archives. En termes de collection, de données et de supports, nous avons pu constater que les données et documents numériques constituent un casse-tête pour les deux institutions. 162 Peter Knoepfel / Mirta Olgiati, Politique de la mémoire nationale. Etude de base, Chavannes-près-Renens, IDHEAP, 2005, pp. 62-77. ANALYSE COMPARATIVE DU MATERIEL EMPIRIQUE 85 L’étude du processus de mémorisation montre par contre beaucoup de similitudes. Pour ce qui concerne les archives gouvernementales, sont mémorisables les informations et les documents qui sont déclarés et qui entrent ainsi dans le processus de mémorisation, les autres demeurant inconnus probablement pour des raisons de méconnaissance des règles et de protectionnisme (sélections préalables « cachées »). Dans les deux cas, nous avons constaté qu’une relation de confiance est nécessaire entre les Archives et les acteurs publics producteurs d’informations : les Archives s’efforcent ainsi de se rapprocher des acteurs publics et d’influencer positivement les processus de production. L’existence au sein du gouvernement canadien de vocabulaires officiels contrôlés, dont BAC est le registraire, nous semble dans ce contexte particulièrement intéressant. Les deux Archives évaluent la dignité à la mémorisation suivant un processus différent, mais bien déterminé et sur la base de critères précis dans les deux cas ; pour faire face à l’ampleur de la tâche, BAC a développé la macroévaluation et l’analyse fonctionnelle appliquées aux administrations individuelles ; les AF ont développé des critères d’évaluation assez restrictifs, taillés sur mesure selon le type d’acteur et de documents. Quoi qu’il en soit, dans les deux cas les décisions se font en accord avec les producteurs ou les propriétaires des fonds et collections. Les deux Archives mettent bien sûr en œuvre tout ce qu’il faut pour garantir la mémorisation réelle des informations et des documents conservés ; BAC possède des infrastructures très modernes et une centralisation de compétences techniques qui n’existe pas en Suisse. L’accessibilité au public constitue le but ultime du travail des deux institutions. Enfin, les commentaires des chapitres dédiés l’un à la partie « Archives » de Bibliothèque et Archives Canada et l’autre aux Archives fédérales suisses nous permettent de constater que les défis qu’il s’agit d’affronter sont très similaires : la distinction entre les tâches régulatives et opérationnelles, l’élargissement de leur mandat, le désir de développer et faire évoluer les méthodes et critères d’évaluation, la prise en considération de tout le cycle de vie de l’information, la recherche d’une plus grande proximité avec l’administration productrice, la recherche de solution pour l’information et les documents numériques. 5.3.2 Données du Commissariat à l’information Le chapitre dédié aux données du Commissariat à l’information ne peut pas être comparé à une étude de cas sur le même sujet en Suisse. Cette étude de cas se révèle particulièrement intéressante, car elle montre comment se déroulent les différentes étapes de création et mise en oeuvre d’une politique de tenue des documents à l’intérieur d’une institution publique suivant le nouveau régime de la tenue des documents développé au Canada ; en outre, la démarche de création d’un standard de documentation pour le Commissariat à l’information joue le rôle de modèle pour les institutions fédérales de petite taille. Cette démarche s’appuie donc sur l’idée de base que certaines administrations possèdent des caractéristiques similaires et comparables et que, une fois développé pour celles-ci un modèle type du suivi des affaires et de la production d’information et de documents, il peut être réutilisé et adapté à d’autres institutions. En prenant en considération toutes les études de cas que nous avons réalisées dans le cadre du mandat sur la Politique de la mémoire nationale, il nous semble que celle qui a été dédiée à la Gestion de records liés à un produit d’assurance (AXA Winterthur) et celle concernant la Gestion de records liés à un produit bancaire (Crédit Suisse)163 présentent des similarités avec le cas des données du Commissariat à l’information. Dans tous ces cas en effet, le cycle 163 Peter Knoepfel / Mirta Olgiati, Politique de la mémoire nationale. Etude principale III, Chavannes-prèsRenens, IDHEAP, 2008, pp. 25-36 et 37-49. 86 ANALYSE COMPARATIVE DU MATERIEL EMPIRIQUE de vie d’une affaire ou d’un produit se caractérise par des actions qui en déterminent le début et la fin (ouverture et fermeture d’une enquête, vente ou résiliation d’un produit d’assurance, ouverture ou fermeture d’un compte). Ces actions se matérialisent par la création d’un dossier (dossier d’enquête, dossier de client) qui comporte des groupes d’informations distincts exigeant un traitement différent en termes de durée de conservation et de protection. L’introduction d’une information ou d’un document dans le dossier et dans les outils informatiques de gestion correspondent à son entrée dans un processus de mémorisation. 5.3.3 Données météorologiques et climatologiques Le chapitre consacré aux données météorologiques et climatologiques du Service météorologique du Canada (SMC) peut être comparé à son chapitre pendant, dédié aux données météorologiques et climatologiques de l’Office fédéral de météorologie (MétéoSuisse)164 et réalisé en mars 2007. La partie de présentation des données des deux chapitres montre que, quoique il s’agisse d’institutions de taille et ressources sensiblement différentes, les deux institutions considèrent les relevés atmosphériques comme se situant au cœur de leurs activités et permettant la réalisation de leur mandat ; ils présentent dans ce domaine de nombreuses similarités : première parmi d’autres, au moment où les deux études de cas ont été réalisées, les deux institutions se trouvaient dans une phase de questionnement et cherchaient des solutions adéquates pour une bonne gestion des données qu’elles produisent. Les caractéristiques principales des données météorologiques et climatologiques sont les suivantes : il s’agit de données numériques (ou numérisées), qui ne peuvent pas être reconstituées et qui ne constituent pas un ensemble uniforme, car elles sont le résultat d’un processus de contrôle et de traitement réalisé par couches successives et provenant de différents systèmes. Les données augmentent donc rapidement et posent des défis en termes d’organisation (par groupes dans différentes bases de données ou par couches dans une même base de données). La distinction entre les données en temps réel et les données en temps non réel pose également des défis, tout comme le besoin d’augmenter la quantité et la qualité des métadonnées qui leurs sont associées. L’étude du processus de numérisation montre que la grande question concernant la préservation des données météorologiques et climatologiques est constituée par le choix de ce qu’il convient de conserver, étant donné l’augmentation de plus en plus exponentielle de ce type d’information. En l’absence d’une réponse à cette question, les institutions conservent toutes les données dont elles se servent (y compris celles produites par d’autres acteurs, ceci sur la base d’accords formels), sauf les données erronées. Les commentaires en fin de chapitre mettent en relief en particulier la valeur utilitaire, scientifique, patrimoniale et historique de ces données ainsi leur gestion par des bases de données en réseau. Celles-ci, tout comme un réseau routier, facilitent la communication et abolissent les distances, mais nécessitent un entretien constant et une mise à jour périodique. 164 Peter Knoepfel / Mirta Olgiati, Politique de la mémoire nationale. Etude principale I, Chavannes-prèsRenens, IDHEAP, 2007, pp. 17-30. 6 Conclusion Les analyses et les descriptions réalisées dans ce rapport dédié à l’étude des politiques et des stratégies créées au Canada dans le domaine de la gestion du patrimoine documentaire et de l’information constituent un excellent point de comparaison pour la Suisse. En effet, le gouvernement Canadien a pris l’option d’affronter les changements qui caractérisent actuellement ce domaine en faisant une refonte complète des politiques publiques concernées : création d’une nouvelle loi, d’un nouvel acteur central, attribution des ressources, construction d’un nouveau régime de régulations. En observant la situation en Suisse, nous constatons que dans le domaine de la gestion de l’information et des documents les nombreux changements intervenus ces dernières années semblent suivre la même direction empruntée au Canada, mais de manière bien moins visible et identifiable. Ainsi, le travail de refonte global, du général au particulier, entrepris au Canada nous donne l’occasion d’identifier les éléments fondamentaux nécessaires soit à la construction d’une nouvelle politique de la mémoire ou, le cas échéant, très utiles pour l’identification des éventuelles lacunes du régime complexe et multi-actoriel actuellement en place en Suisse. Les éléments principaux que nous retenons de cette analyse sont les suivants : • l’identification d’un organe de régulation ayant une fonction fortement institutionnelle – c’est-à-dire transversale – et se trouvant à un niveau hiérarchique aussi élevé que possible ; • l’identification d’une ou plusieurs institutions responsables du développement de nouvelles stratégies et de la surveillance de la mise en œuvre des régulations développées ; • l’identification d’une politique ou d’instruments de réforme administrative imposant une structuration plus uniforme de la gestion des affaires et des buts poursuivis au sein de chaque administration sur laquelle il soit possible de greffer des processus de gestion de l’information et des documents ; • l’identification ou le développement de l’architecture d’instruments de politiques publiques (du général au particulier) pour tout le secteur de gestion du patrimoine documentaire, de l’information et des documents. Dans le Rapport final, qui conclura la série de rapports intermédiaires dédiés à la Politique de la mémoire nationale, nous présenterons les conclusions générales de nos travaux ainsi que nos recommandations pour la Suisse. 7 Références Les indications mentionnées ici constituent la source des informations contenues dans ce rapport. Les informations tirées d’entretiens ou de visites guidées ont été parfois complétées ou précisées par les renseignements acquis lors de réunions ou de discussions informelles. Les informations contenues dans ce rapport qui ne relèvent pas de l’analyse des auteurs ont été soumises aux personnes concernées, corrigées selon leurs indications et validées, sauf le chapitre sur la partie « Archives » de Bibliothèque et Archives Canada. 7.1 Entretiens Bibliothèque et Archives Canada se trouvant dans une phase de réorganisation, les fonctions indiquées en relation aux personnes interviewées se réfèrent à la date indiquée. Chapitre 3 – Gestion du patrimoine documentaire et de l’information M. Jean-Stéphen Piché, Directeur général, Direction des documents gouvernementaux. Gatineau, Bibliothèque et Archives Canada, le 10 juin 2008. M. Richard Brown, Conseiller principal, Direction des documents gouvernementaux. Gatineau, Bibliothèque et Archives Canada, le 17 juin 2008. M. Daniel Caron, Sous-ministre adjoint principal, Bibliothèque et Archives Canada, les 08 juillet et 23 septembre 2008. M. Ian E. Wilson, Bibliothécaire et Archiviste du Canada, Bibliothèque et Archives Canada, le 18 septembre 2008. Chapitre 4.1 – La partie « Archives » de Bibliothèque et Archives Canada Mme. Geneviève Allard, Directrice, Direction des documents gouvernementaux, Gatineau, Bibliothèque et Archives Canada, le 27 juin 2008. M. Marc Levene, Gérant intérimaire, Section Etat, militaire, affaires internationales et justice, Gatineau, Bibliothèque et Archives Canada, le 10 juillet 2008. M. Paul Marsden, Archiviste, Section Sécurité, affaires internationales, militaire et justice, Gatineau, Bibliothèque et Archives Canada, le 09 juillet 2008. Mme. Mireille Miniggio, Directrice, Division du patrimoine culturel, Gatineau, Bibliothèque et Archives Canada, les 21 et 25 août 2008. M. Peter DeLottinville, Directeur, Division du patrimoine politique et social, Gatineau, Bibliothèque et Archives Canada, le 10 juillet 2008. Mme. Candace Loewen, Directrice, Gestion de la collection, Gatineau, Bibliothèque et Archives Canada, le 18 septembre 2008. M. René Paquet, Gestionnaire, Préservation des médias numériques, Gatineau, Bibliothèque et Archives Canada, le 21 août 2008. Chapitre 4.2 – Commissariat à l’information Mme. Marey Gregory, Analyste principale des programmes et des politiques (Gestion de l’information et Politiques, communication et opérations), et Énquêteur 90 REFERENCES (Règlement des plaintes et respect de la loi), Commissariat à l’information du Canada, le 07 août 2008. Mme. Nadine Welter, Agente principale de la communication, Ottawa, Commissariat à l’information du Canada, le 07 août 2008. Chapitre 4.3 – Données météorologiques Mme. Tsoi Yip, ancienne Directrice intérimaire, Analyse et archives des données, Toronto, Service météorologique du Canada, le 18 août 2008. M. Tony Colavecchia, Directeur intérimaire, Analyse et archives des données, Toronto, Service météorologique du Canada, le 18 août 2008. M. Michael Crowe, Directeur, Intégration stratégique, Ottawa, Service météorologique du Canada, le 11 août 2008. 7.2 Visites guidées Chapitre 3 – Gestion du patrimoine documentaire et de l’information Visite guidée des bureaux administratifs de Bibliothèque et Archives Canada, Place de la Cité 550 à Gatineau, les 03 et 12 juin 2008. Visite guidée du Centre de préservation de Bibliothèque et Archives Canada, Boulevard du Carrefour 625 à Gatineau, le 03 juillet 2008. Visite guidée de la Bibliothèque du Parlement, Colline du Parlement, Ottawa, le 08 juillet 2008. Visite guidée des services aux clients et de programmation publique de Bibliothèque et Archives Canada, Rue Wellington 395 à Ottawa, le 15 juillet 2008. 7.3 Sites Internet Chapitre 2 – Organisation politique et administrative au niveau fédéral au Canada http://atlas.nrcan.gc.ca (Site Internet de l’Atlas du Canada) http://www.statcan.ca (Site Internet de Statistique canada) http://canada.gc.ca (Site Internet de Gouvernement du Canada) http://www.canadianheritage.gc.ca (Site Internet de Patrimoine canadien) http://www.gg.ca (Site Internet du Gouverneur général du Canada) http://www.parl.gc.ca (Site Internet du Parlement du Canada) http://www.pco-bcp.gc.ca (Site Internet du Bureau du Conseil privé) http://www.pm.gc.ca (Site Internet du Premier ministre) REFERENCES http://www.scc-csc.gc.ca (Site Internet de la Cour suprême du Canada) http://www.tbs-sct.gc.ca (Site Internet du Secrétariat du Conseil du Trésor) http://www.fin.gc.ca (Site Internet du Ministère des Finances Canada) http://www.psc-cfp.gc.ca (Site Internet de la Commission de la fonction publique du Canada) http://www.oag-bvg.gc.ca (Site Internet du Bureau du vérificateur général du Canada) http://www.ocol-clo.gc.ca (Site Internet du Commissariat aux langues officielles) http://www.infocom.gc.ca (Site Internet du Commissariat à l’information du Canada) http://www.privcom.gc.ca (Site Internet du Commissariat à la protection de la vie privée au Canada) http://www.crtc.gc.ca (Site Internet du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes) http://www.otc-cta.gc.ca (Site Internet de l’Office des transports du Canada) http://www.tpsgc-pwgsc.gc.ca (Site Internet de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada) Chapitre 3 – Gestion du patrimoine documentaire et de l’information http://www.canadianheritage.gc.ca (Site Internet de Patrimoine canadien) http://www.collectionscanada.gc.ca (Site Internet de Bibliothèque et Archives Canada) http://onf.ca (Site Internet de l’Office national du film du Canada) http://www.radio-canada.ca (Site Internet de Radio Canada) http://www.oag-bvg.gc.ca (Site Internet du Vérificateur général du Canada) http://www.tbs-sct.gc.ca (Site Internet du Secrétariat du Conseil du Trésor) Chapitre 4.1 – La partie « Archives » de Bibliothèque et Archives Canada http://www.collectionscanada.gc.ca (site Internet de Bibliothèque et Archives Canada) http://www.banq.qc.ca (site Internet de Bibliothèque et Archives nationales du Québec) http://www.thesaurus.gc.ca (site Internet du Thésaurus du gouvernement du Canada) http://www.netpreserve.org (site Internet de l’International Internet Preservation Consortium) http://bca.archives.ca (site Internet du Bureau canadien des archivistes) http://www.cdncouncilarchives.ca 91 92 REFERENCES (site Internet du Conseil canadien des archives) http://www.archives.gov (site Internet de la National Archives and Records Administration, Etats Unis) http://www.archivesnationales.culture.gouv.fr (site Internet des Archives nationales, France) http://www.naa.gov.au (site Internet des National Archives of Australia) http://www.archives.govt.nz. (site Internet des Archives New Zealand) Chapitre 4.2 – Commissariat à l’information http://www.infocom.gc.ca (site Internet du Commissariat à l’information du Canada) http://www.privcom.gc.ca (Site Internet du Commissariat à la protection de la vie privée du Canada) http://www.pm.gc.ca (Site Internet du Premier ministre) http://www.tbs-sct.gc.ca (Site Internet du Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada) Chapitre 4.3 – Données météorologiques http://www.msc-smc.ec.gc.ca (site Internet du Service météorologique du Canada) http://climate.weatheroffice.ec.gc.ca (site Internet des Archives nationales d’information et de données climatologiques) http://www.tbs-sct.gc.ca/cio-dpi/index-fra.asp (page Internet de la Direction du dirigeant principal de l’information, Secrétariat du Conseil du Trésor) http://www.cmos.ca (site Internet de la Société canadienne de météorologie et d’océanographie) http://www.wmo.int (site Internet de l’Organisation Météorologique Mondiale) http://www.noaa.gov (site Internet de la National Oceanic and Atmospheric Administration) http://www.navcanada.ca (site Internet de NAV CANADA) http://www.ninjo-workstation.com (site Internet du Consortium NinJo) Chapitre 5 – Analyse comparative du matériel empirique http://www.nb.admin.ch (site Internet de la Bibliothèque nationale suisse) http://www.bak.admin.ch (site Internet de l’Office fédéral de la culture) http://www.edi.admin.ch (site Internet du Département fédéral de l’intérieur) http://www.bar.admin.ch (site Internet des Archives fédérales suisses) REFERENCES 93 http://www.bk.admin.ch (site Internet de la Chancellerie fédérale) http://www.bbl.admin.ch (site Internet de l’Office fédéral de la construction et de la logistique) http://www.bit.admin.ch (site Internet de l’Office fédéral de l’informatique et de la télécommunication) http://www.isb.admin.ch (site Internet de l’Unité de stratégie informatique de la Confédération) http://www.ech.ch (site Internet de l’association eCH) http://igrm.ch (site Internet de la Communauté d’intérêts Records Management) 7.4 Références bibliographiques Knoepfel Peter / Olgiati Mirta, Politique de la mémoire nationale. 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Bibliothèque et Archives Canada, Rapport sur les plans et les priorités 2007-2008. Bibliothèque et Archives Canada, Rapport sur les plans et les priorités 2008-2009. Brochure Bibliothèque et Archives Canada (ses images, ses voix, ses écrits ; ses idées, ses valeurs et ses espoirs ; son passé, son présent, son avenir), Ottawa, [s.d.]. Lovering Cynthia, Archives nationales. Division des archives gouvernementales, Ottawa, Archives nationales du Canada, 1991. Chapitre 4.2 – Commissariat à l’information Commissariat à l’information du Canada, Rapport annuel 07-08. Une nouvelle direction, Ottawa, 2008. KPMG, Library and Archives. Documentation Standard – Small Federal Institution. Office of the Information Commissioner of Canada, Draft report, September 2, 2008. Library and Archives Canada, Creating Documentation Standards for Government Programs, Services and Results : A Developmental Framework and Guide for Business Managers and Information Resources Specialists, Corporate Management and Government Records Sector, Draft 3, 2008. Library and Archives Canada, Recordkeeping Assessment Projects. Project Charter. Documentation Standard for the Office of the Information Commissioner of Canada, ADM version 2, 4 January 2008. Murray Rankin, La Loi sur l’accès à l’information 25 ans plus tard : vers une nouvelle génération de droits d’accès au Canada, 10 juin 2008. Chapitre 4.3 – Données météorologiques Service météorologique du Canada, Modèle de plan de projet axé sur les résultats [document interne], version du 22 avril 2005. Service météorologique du Canada, MSC Data Management Initiative. Draft Road Map [document interne], draft, August 12, 2008. 96 REFERENCES Service météorologique du Canada, Rapport annuel 2006, Environnement canada, Ottawa. Chapitre 5 – Analyse comparative du matériel empirique Confédération Suisse, La Confédération en bref 2008, Berne, Chancellerie fédérale, 2008. Archives fédérales suisses, La gestion des documents. Clé de la gestion de l’information, Berne, Office fédéral des imprimés et du matériel, 1999. 7.5 Références législatives Acte de l’Amérique du Nord britannique de 1867. Loi constitutionnelle de 1982. Charte canadienne des droits et libertés. Loi sur la Bibliothèque et les Archives du Canada / Library and Archives of Canada Act (2004, ch. 11). Loi sur l'accès à l'information / Access to Information Act (L.R., 1985, ch. A-1). Loi sur le droit d'auteur / Copyright Act (L.R., 1985, ch. C-42). Loi sur la protection des renseignements personnels / Privacy Act (L.R., 1985, ch. P21). Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques (2000, ch. 5). Loi de l’impôt sur le revenu / Income Tax Act (1985, ch. 1). Loi fédérale sur la responsabilité / Federal Accountability Act (2006, ch. 9). Loi sur l’emploi dans la fonction publique / Public Service Employment Act (2003, ch. 22, art. 12 et 13). Loi sur la gestion des finances publiques / Financial Administration Act (R.S., 1985, c. F-11). Loi de crédits / Appropriations Act (L.R., 1899, ch. Z-01). Loi canadienne sur la protection de l’environnement / Canadian Environmental Protection Act (1999, ch. 33). MO, 17.02.09 8 Annexes Annexe 1 Conseil du Trésor du Canada, Politique sur la structure de gestion, des ressources et des résultats / Management, Resources, and Results Structure Policy, entrée en vigueur le 1er avril 2005. Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada | Treasury Board of Canada Secretariat Symbole du gouvernement du Canada | Symbol of the Government of Canada Politique sur la structure de gestion, des ressources et des résultats 1. Titre Politique sur la structure de gestion, des ressources et des résultats 2. Date d'entrée en vigueur La présente politique remplace le cadre politique sur la structure de planification, de rapport et de responsabilisation mis en place en 1996, et prend effet le 1er avril 20051. 3. Application La présente politique s'applique à tous les « ministères », tels que définis à l'article 2 de la Loi sur la gestion des finances publiques. Toute société d'État qui désire obtenir des crédits du Parlement doit discuter avec le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada (le Secrétariat) une application modifiée appropriée de la présente politique. 1. reflètent le mandat et la vision de l'organisme et qui sont reliés aux priorités générales et aux résultats escomptés du gouvernement; 2. servent de fondement à l'établissement de liens horizontaux entre les ministères ayant des résultats stratégiques semblables ou des regroupements naturels de ces résultats. 2. Une architecture des activités de programmes qui est formulée de manière assez concrète pour montrer comment un ministère alloue et gère les ressources sur lesquelles il exerce un contrôle pour atteindre les résultats visés, et qui : 1. regroupe des activités de programmes connexes et établit des liens logiques entre elles et les résultats stratégiques qu'elles soutiennent; 2. sert de cadre permettant d'établir un lien entre les allocations prévues et chaque activité à tous les niveaux par rapport auxquels les résultats financiers sont déclarés; 3. sert de cadre permettant d'établir un lien entre les résultats attendus, les mesures de rendement et chaque activité à tous les niveaux et par rapport auxquels les résultats réels sont déclarés; 4. fournit le cadre dans les limites duquel les personnes responsables des activités à chaque niveau peuvent préciser les résultats qu'elles comptent atteindre avec les ressources dont elles disposent et par rapport auxquels elles peuvent rendre compte au sein du ministère et à l'extérieur de celui-ci; 5. établit la structure de présentation des prévisions budgétaires, des comptes publics et des rapports au Parlement; 6. sert de fondement à l'affectation des ressources par le Parlement, le Conseil du Trésor et les gestionnaires ministériels; 7. sert de fondement à l'établissement de toute architecture horizontale des activités de programmes mettant en cause plus d'un ministère. 3. Une description de la structure actuelle de gouvernance, qui donne les grandes lignes des mécanismes décisionnels et des responsabilités du ministère. 7.2 Examen du Conseil du Trésor 4. Objectif de la politique Les projets de structure de gestion, des ressources et des résultats seront soumis au Conseil du Trésor. La Politique sur la structure de gestion, des ressources et des résultats appuie l'élaboration d'une approche pangouvernementale commune pour la collecte, la gestion et la déclaration de données financières et non-financières sur le rendement. En fournissant une base normalisée pour produire des rapports à l'intention des citoyens et du Parlement sur l'appariement des ressources, des activités de programme et des résultats, la politique réitère la promesse faite par le gouvernement de renforcer la gestion du secteur public et la reddition de comptes, conformément au Cadre de responsabilisation de gestion. La politique fournit aux ministères la marge de manœuvre et les pouvoirs discrétionnaires dont ils ont besoin pour concevoir et gérer leurs programmes d'une manière qui permet de mieux fournir des résultats pour les Canadiens et les Canadiennes. En examinant les projets présentés , le Conseil du Trésor : 5. Définitions 1. approuvera le niveau de l'architecture des activités de programmes auxquels il allouera et pour lesquels il contrôlera les ressources et le niveau des renseignements fournis à l'intention du Parlement dans les documents budgétaires et les Comptes publics. Le niveau d'affectation et de contrôle, le Conseil du Trésor demeurera au niveau ministériel, sauf s'il en décide autrement; 2. notera les autres niveaux de l'architecture des activités de programmes pour lesquels le ministère a accepté de fournir de l'information au Secrétariat afin d'alimenter le système d'information sur la gestion des dépenses du gouvernement; 3. pourra décider de conclure une entente de responsabilisation avec un ministère, en ce qui a trait à l'affectation des ressources, y compris les résultats réels par rapport aux résultats escomptés, pour une ou plusieurs activités de l'architecture des activités de programmes. Voir l'annexe A. 7.3 Changements à la structure de gestion, des ressources et des résultats 6.Énoncé de la politique Tous les ministères définis à l'article 3 de la Politique doivent avoir une structure de gestion, de ressources et de résultats qui soit à jour et conforme à la manière dont ils gèrent divers programmes et activités connexes, et allouer les ressources nécessaires pour atteindre les résultats escomptés. 7. Exigences de la politique 7.1 Structure de gestion, des ressources et des résultats 1. Conformément au paragraphe 7.2.1 qui précède, les changements qu'on envisage d'apporter aux niveaux suivants de l'architecture des activités de programmes ne seront faits qu'après avoir été approuvés par le Conseil du Trésor : 1. le ou les niveaux déjà approuvés par le Conseil du Trésor aux fins d'affectation et de contrôle; 2. le ou les niveaux déjà approuvés par le Conseil du Trésor afin de déterminer les renseignements à fournir au Parlement dans les documents budgétaires. 2. Conformément au paragraphe 7.2.2 qui précède, les ministères informeront le Secrétariat du Conseil du Trésor de tout changement notable qu'ils comptent apporter aux éléments de leur Structure de gestion, des ressources et des résultats (tel que défini à la section 7.1) déjà notés par le Conseil du Trésor à titre informatif. La Structure de gestion, des ressources et des résultats doit renfermer les trois éléments suivants : 7.4 Systèmes et rapports d'information de gestion 1. Des résultats stratégiques clairement définis et mesurables qui : La Structure de gestion, des ressources et des résultats servira d'outil de base pour fournir des renseignements au Parlement dans les documents budgétaires, les Comptes publics et tout autre document de déclaration parlementaire, de la manière et dans le format que définira le Conseil du Trésor ou son Secrétariat. Les ministères devront veiller à ce que leurs systèmes d'information, stratégies de mesure du rendement, rapports et structures de gouvernance soient conformes à leur structure de gestion, des ressources et des résultats et tiennent compte du mode de gestion et d'affectation des ressources en vigueur dans leur propre organisation. 7.5 Surveillance Le Secrétariat mènera une évaluation de la politique au cours des cinq années suivant son entrée en vigueur. 8. Références De plus amples renseignements Le Secrétariat tiendra à jour sur son site web (http://www.tbs-sct.gc.ca/pubs_pol/index_f.asp) des renseignements sur : sa stratégie actuelle pour mettre en œuvre la politique et la rendre opérationnelle; des données contextuelles; des conseils et des exemples de pratiques exemplaires. Législation La présente politique est publiée en vertu de l'alinéa 7(1)c) de la Loi sur la gestion des finances publiques. Publications connexes du Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada Des résultats pour les Canadiens et les Canadiennes : Un cadre de gestion pour le gouvernement du Canada Cadre de responsabilisation de gestion Renforcer la gestion du secteur public – Aperçu du plan d'action et des principales initiatives du gouvernement Publication connexe du Bureau du Conseil privé Guide du sous-ministre Gouverner de façon responsable : Le Guide du ministre et du ministre d'État 9. Demandes de renseignements Les demandes de renseignements sur la présente politique doivent être adressées à l'analyste du secteur de programmes chargé de votre ministère ou organisme au Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada. Annexe A – Définitions Activité (Activity) — Opération ou processus de travail interne à une organisation, visant à utiliser des intrants pour produire des extrants déterminés, comme la formation, la recherche, la construction, la négociation, les enquêtes, etc. Ministère (Department) — Tous les « ministères », tels que définis à l'article 2 de la Loi sur la gestion des finances publiques. Gouvernance (Governance) — Processus et structures dans le cadre desquels le pouvoir décisionnel est exercé, par ex. une structure de gouvernance efficace garantit que des personnes ou des groupes de personnes sont chargés d'établir les orientations stratégiques et les priorités, de prendre des décisions en matière de placement, de réaffecter les ressources et de concevoir des programmes. Programme (Program) — Groupe d'activités connexes qui sont conçues et gérées pour répondre à un besoin public précis et qui sont souvent traitées comme une unité budgétaire. Architecture des activités de programmes (Program Activity Architecture) — Répertoire de tous les programmes et de toutes les activités menées par un ministère ou un organisme. Ces programmes et activités sont présentés selon les liens logiques qui existent entre eux et leurs liens avec les résultats stratégiques auxquels ils contribuent. L'architecture des activités de programmes est le document initial qui sert à établir la structure de gestion, des ressources et des résultats. Résultat stratégique (Strategic Outcome) — Avantage à long terme et durable pour les Canadiens qui découle du mandat, de la vision ou des efforts d'un ministère ou organisme. Il s'agit de l'apport qu'un ministère ou organisme veut avoir dans la vie des Canadiens et il devrait être mesurable et s'inscrire dans le domaine d'influence du ministère. [1] Les renseignements exigés pour étayer la production de la Mise à jour annuelle des niveaux de référence de 2005-2006 et les prévisions budgétaires doivent être transmis au Secrétariat conformément à la présente politique. Annexe 2 Loi sur la Bibliothèque et les Archives du Canada / Library and Archives of Canada Act (2004, ch. 11). «ministre » "Minister" Loi sur la Bibliothèque et les Archives du Canada 2004, ch. 11 «ministre » Le membre du Conseil privé de la Reine pour le Canada chargé par le gouverneur en conseil de l'application de la présente loi. «patrimoine documentaire » "documentary heritage" «patrimoine documentaire » Les publications et les documents qui présentent un intérêt pour le Canada. L-7.7 [Sanctionnée le 22 avril 2004] Loi constituant Bibliothèque et Archives du Canada, modifiant la Loi sur le droit d’auteur et modifiant certaines lois en conséquence Préambule «publication » "publication" «publication » Article de bibliothèque mis à la disposition — quel que soit le média, la forme ou le support utilisé, notamment imprimé, enregistrement ou en ligne — du grand public ou d'un segment particulier du public, par abonnement ou autrement, en de multiples exemplaires ou à plusieurs endroits, à titre gratuit ou contre rémunération. 2004, ch. 11, art. 2; 2006, ch. 9, art. 179.1. Attendu qu'il est nécessaire : Application a) que le patrimoine documentaire du Canada soit préservé pour les générations présentes et futures; 3. La présente loi lie Sa Majesté du chef du Canada. b) que le Canada se dote d'une institution qui soit une source de savoir permanent accessible à tous et qui contribue à l'épanouissement culturel, social et économique de la société libre et démocratique que constitue le Canada; c) que cette institution puisse faciliter au Canada la concertation des divers milieux intéressés à l'acquisition, à la préservation et à la diffusion du savoir; d) que cette institution soit la mémoire permanente de l'administration fédérale et de ses institutions, CONSTITUTION ET ORGANISATION Constitution 4. Est constitué un secteur de l'administration publique fédérale appelé Bibliothèque et Archives du Canada placé sous l'autorité du ministre et dirigé par son administrateur général. 2004, ch. 11, art. 4 et 54(A). Sa Majesté, sur l'avis et avec le consentement du Sénat et de la Chambre des communes du Canada, édicte : TITRE ABRÉGÉ Titre abrégé Nomination et mandat 5. (1) L'administrateur général, dont le titre est «bibliothécaire et archiviste du Canada » , est nommé, à titre amovible, par le gouverneur en conseil et a rang et pouvoirs d'administrateur général de ministère. Intérim 1. Loi sur la Bibliothèque et les Archives du Canada. DÉFINITIONS ET CHAMP D'APPLICATION (2) En cas d'absence ou d'empêchement de l'administrateur général ou de vacance de son poste, le ministre peut désigner un intérimaire; la durée de l'intérim est, sauf prorogation approuvée par le gouverneur en conseil, limitée à six mois. Constitution d'un comité consultatif Définitions 2. Les définitions qui suivent s'appliquent à la présente loi. 6. Le ministre peut constituer un comité consultatif qu'il charge de conseiller l'administrateur général sur la façon de faire connaître le patrimoine documentaire aux Canadiens et à quiconque s'intéresse au Canada, et de le rendre accessible. «administrateur général » "French version only" «administrateur général » L'administrateur général nommé au titre du paragraphe 5(1). «document » "record" «document » Éléments d'information, quel qu'en soit le support; la présente définition ne vise pas les publications. MISSION ET ATTRIBUTIONS Mission 7. Bibliothèque et Archives du Canada a pour mission : a) de constituer et de préserver le patrimoine documentaire; «document fédéral » "government record" «document fédéral » Document qui relève d'une institution fédérale. «document ministériel » "ministerial record" «document ministériel » Document, afférent à sa qualité de ministre, d'un membre du Conseil privé de la Reine pour le Canada, à l'exclusion des documents personnels ou politiques et des documents fédéraux. «institution fédérale » "government institution" «institution fédérale » S’entend au sens de l’article 3 de la Loi sur l’accès à l’information ou de l’article 3 de la Loi sur la protection des renseignements personnels, ou d’une institution désignée par le gouverneur en conseil. b) de faire connaître ce patrimoine aux Canadiens et à quiconque s'intéresse au Canada, et de le rendre accessible; c) d'être le dépositaire permanent des publications des institutions fédérales, ainsi que des documents fédéraux et ministériels qui ont un intérêt historique ou archivistique; d) de faciliter la gestion de l'information par les institutions fédérales; e) d'assurer la coordination des services de bibliothèque des institutions fédérales; f) d'appuyer les milieux des archives et des bibliothèques. Attributions de l'administrateur général 8. (1) L'administrateur général peut prendre toute mesure qui concourt à la réalisation de la mission de Bibliothèque et Archives du Canada et, notamment : a) acquérir des publications et des documents ou en obtenir la possession, la garde ou la responsabilité; (4) Pour l'application du présent article, chaque édition, version ou forme d'une publication est considérée comme une publication distincte. b) prendre toute mesure de catalogage, de classement, de description, de protection et de restauration des publications et documents; c) compiler et maintenir des sources d'information et notamment une bibliographie et un catalogue collectif nationaux; d) fournir des services d'information, de consultation, de recherche et de prêt, ainsi que tous autres services permettant d'avoir accès au patrimoine documentaire; OBTENTION D'ENREGISTREMENTS DE QUALITÉ ARCHIVISTIQUE À DES FINS DE PRÉSERVATION Copie de qualité archivistique e) mettre en place des programmes visant à faire connaître et comprendre le patrimoine documentaire et encourager ou organiser des activités — notamment des expositions, des publications et des spectacles — à cette fin; 11. (1) L'administrateur général peut, par écrit, exiger que lui soit remis un exemplaire de tout enregistrement mis à la disposition du public au Canada qu'il estime présenter un intérêt historique ou archivistique justifiant sa préservation. La demande peut être adressée à quiconque est habilité à rendre l'enregistrement accessible et précise les modalités de la remise, y compris la forme et la qualité archivistique de l'exemplaire. f) conclure des accords avec d'autres bibliothèques, archives ou institutions au Canada ou à l'étranger; Enregistrement g) conseiller les institutions fédérales sur la gestion de l'information qu'elles produisent et utilisent et leur fournir des services à cette fin; (2) Constitue un enregistrement tout support d'information dont le contenu — notamment sons et images — n'est utilisable qu'au moyen d'une machine. h) déterminer les orientations des services bibliothécaires des institutions fédérales et, à cette fin, fixer des lignes directrices; Frais i) apporter un appui professionnel, technique et financier aux milieux chargés de promouvoir et de préserver le patrimoine documentaire et d'assurer l'accès à celui-ci; j) s'acquitter de toute autre fonction que lui confie le gouverneur en conseil. (3) L'administrateur général assume les coûts réels de réalisation de l'exemplaire. Il n'assume cependant pas ceux de Sa Majesté du chef du Canada ou de ses mandataires. Application (4) Le présent article lie Sa Majesté du chef d'une province. Réalisation d'échantillons à partir d'Internet Propriété (2) Pour l'application de l'alinéa (1)a), l'administrateur général peut, à des fins de préservation, constituer des échantillons représentatifs, selon les modalités de temps ou autres qu'il détermine, des éléments d'information présentant un intérêt pour le Canada et accessibles au public sans restriction dans Internet ou par tout autre média similaire. (5) Les exemplaires reçus au titre du présent article appartiennent à Sa Majesté et font partie du fonds de Bibliothèque et Archives du Canada. GESTION DES DOCUMENTS FÉDÉRAUX ET MINISTÉRIELS Élimination ou aliénation 9. (1) L'administrateur général peut aliéner ou éliminer les publications ou documents dont il a la responsabilité s'il estime que leur conservation n'est plus nécessaire. Réserve (2) L'aliénation ou l'élimination ne peuvent se faire que sous réserve des modalités afférentes à l'acquisition ou à l'obtention de ces publications ou documents. DÉPÔT LÉGAL Élimination et aliénation 12. (1) L'élimination ou l'aliénation des documents fédéraux ou ministériels, qu'il s'agisse ou non de biens de surplus, est subordonnée à l'autorisation écrite de l'administrateur général ou de la personne à qui il a délégué, par écrit, ce pouvoir. Accès aux documents (2) Par dérogation aux autres lois fédérales, l'administrateur général a accès aux documents visés par la demande d'autorisation. Exception Publications mises en circulation 10. (1) Sous réserve des règlements, l'éditeur d'une publication au Canada est tenu d'en remettre à ses frais deux exemplaires à l'administrateur général — qui en accuse réception —, soit dans les sept jours suivant la date de mise en circulation, soit, pour les publications faisant partie d'une catégorie visée à l'alinéa (2)d), dans les sept jours suivant la réception de la demande écrite de l'administrateur général, ou dans le délai supérieur que celui-ci peut préciser dans la demande. (3) L'accès est toutefois subordonné à l'autorisation du greffier du Conseil privé dans le cas des documents du Conseil privé de la Reine pour le Canada visés au paragraphe 69(1) de la Loi sur l'accès à l'information, et à celle du responsable de l'institution en cause dans le cas des documents fédéraux qui contiennent des renseignements dont la communication est restreinte au titre d'une disposition figurant à l'annexe II de cette loi. Accès aux documents Règlements (4) Par dérogation aux autres lois fédérales, les personnels des institutions fédérales sont habilités à permettre à l'administrateur général d'avoir accès aux documents visés par la demande d'autorisation. (2) Le ministre peut, par règlement, prendre les mesures d'application du présent article, et notamment : Normes de sécurité a) définir le terme «éditeur » ; b) régir les mesures à prendre pour permettre à l'administrateur général l'accès aux publications qui ne sont pas disponibles sur support papier et aux éléments d'information qu'elles contiennent; c) prévoir les catégories de publications pour lesquelles la remise d'un seul exemplaire suffit; d) prévoir les catégories de publications pour lesquelles la remise ne se fait qu'à la demande écrite de l'administrateur général. (5) L'administrateur général et les personnes agissant en son nom ou sur son ordre sont tenus, quant à l'accès aux documents visés par la demande, de satisfaire aux normes de sécurité applicables et de prêter les serments imposés à leurs usagers habituels. Transfert des documents 13. (1) Le transfert, sous la garde ou la responsabilité de l'administrateur général, des documents fédéraux ou ministériels qui, à son avis, présentent un intérêt historique ou archivistique s'effectue selon les accords convenus à cet effet entre lui-même et le responsable des documents. Propriété Règlement (3) Les publications reçues au titre du présent article appartiennent à Sa Majesté et font partie du fonds de Bibliothèque et Archives du Canada. (2) Le gouverneur en conseil peut, par règlement, fixer les modalités du transfert des documents. Publication distincte Documents menacés (3) L'administrateur général peut exiger le transfert, selon les modalités qu'il fixe, de tout document fédéral visé au paragraphe (1) s'il estime qu'il risque d'être détruit ou gravement endommagé. Anciennes institutions fédérales INFRACTIONS ET PEINES Infraction et peine (4) L'administrateur général a, sauf instruction contraire du gouverneur en conseil, la garde et la responsabilité des documents des institutions fédérales qui ont cessé leurs activités. Matériel de musée ou de bibliothèque 14. Les articles 12 et 13 ne s'appliquent pas aux documents qui sont du matériel de bibliothèque ou de musée conservé par une institution fédérale à des fins de consultation ou d'exposition. 20. (1) Quiconque contrevient au paragraphe 10(1) ou aux règlements ou omet de se conformer à la demande de l'administrateur général faite au titre du paragraphe 11(1) commet une infraction et est passible, sur déclaration de culpabilité par procédure sommaire : a) s'agissant d'une personne physique, de l'amende prévue au paragraphe 787(1) du Code criminel; b) s'agissant d'une personne morale, de l'amende prévue à l'alinéa 735(1)b) de cette loi. Accès aux documents du Conseil privé Exclusion de l'emprisonnement 15. L'administrateur général ne peut donner accès aux documents confidentiels du Conseil privé de la Reine pour le Canada visés au paragraphe 69(1) de la Loi sur l'accès à l'information qu'avec l'autorisation du greffier du Conseil privé. (2) La peine d'emprisonnement prévue par le paragraphe 787(2) du Code criminel ne peut être infligée en cas de non-paiement d'amende. Recherches sur l’opinion publique Recouvrement des amendes 15.1 Il incombe à tout ministère, au sens de l’article 2 de la Loi sur la gestion des finances publiques, de transmettre à l’administrateur général, dans les six mois suivant la fin de la collecte de données effectuée dans le cadre de toute recherche sur l’opinion publique réalisée à sa demande dans le cadre d’un marché et pour l’usage exclusif de Sa Majesté du chef du Canada, le rapport mentionné au paragraphe 40(2) de la Loi sur la gestion des finances publiques. (3) L'amende infligée constitue une créance de Sa Majesté du chef du Canada dont le recouvrement peut être poursuivi devant tout tribunal compétent ou effectué sous le régime d'une loi fédérale. MODIFICATION DE LA LOI SUR LE DROIT D'AUTEUR 21. [Modifications] 2006, ch. 9, art. 180. LOI SUR LES BIENS DE SURPLUS DE LA COURONNE MODIFICATIONS CORRÉLATIVES Publications surnuméraires LOI SUR L'ACCÈS À L'INFORMATION 16. Par dérogation à la Loi sur les biens de surplus de la Couronne, les publications en surnombre dont n'a plus besoin une institution fédérale sont placées sous la garde ou la responsabilité de l'administrateur général. 22. [Modification] Non-application 23. [Modification] 17. La Loi sur les biens de surplus de la Couronne ne s'applique pas aux publications et documents placés sous la garde ou la responsabilité de l'administrateur général. 24. [Modification] LOI SUR LE DROIT D'AUTEUR DISPOSITIONS FINANCIÈRES Compte 25. [Modification] 26. [Modification] 18. (1) Est ouvert, parmi les comptes du Canada, un compte intitulé «compte de Bibliothèque et Archives du Canada » , lequel est crédité des sommes que reçoit — notamment sous forme de don — Bibliothèque et Archives du Canada. LOI SUR LE MINISTÈRE DES ANCIENS COMBATTANTS 27. [Modification] Prélèvements sur le compte LOI SUR LA TAXE D'ACCISE (2) Les sommes nécessaires à l'application de la présente loi peuvent être prélevées sur le compte. Utilisation 28. [Modification] (3) Ces sommes sont utilisées conformément aux modalités dont est assortie leur remise. LOI SUR LA GESTION DES FINANCES PUBLIQUES DISPOSITION GÉNÉRALE Production d'une copie conforme 19. (1) S'il est tenu de produire un document ou une publication sous sa responsabilité, l'administrateur général peut en produire une copie qu'il a certifiée conforme, laquelle est admissible en preuve au même titre que l'original sans qu'il soit nécessaire de prouver l'authenticité de la signature qui y est apposée ni la qualité officielle du signataire. 29. [Modification] 30. [Modification] LOI SUR LES LIEUX ET MONUMENTS HISTORIQUES 31. [Modification] Production d'originaux (2) Si, dans une affaire, la production d'un document ou d'une publication peut être requise, il incombe à la juridiction ou l'autorité en cause, après avoir dûment pris en compte les risques associés à la production de l'original et la nécessité de préserver celui-ci tout en le gardant accessible au public, de veiller à ce que toutes les mesures voulues soient prises pour en garantir la sécurité et la préservation et à ce que l'original soit restitué à l'administrateur général dès qu'il n'est plus nécessaire pour les besoins de l'affaire. LOI DE L'IMPÔT SUR LE REVENU 32. [Modification] LOI D'INDEMNISATION DES MILITAIRES AYANT SUBI DES BLESSURES 33. [Modification] LOI CONCERNANT L'ACCORD SUR LES REVENDICATIONS TERRITORIALES DU NUNAVUT 34. [Modification] LOI SUR LE PARLEMENT DU CANADA Transfert des collections existantes (2) Les documents et publications qui constituaient les fonds des Archives nationales du Canada et de la Bibliothèque nationale à l'entrée en vigueur de l'article 55 sont transférés à l'administrateur général sous réserve des modalités dont était assortie leur remise. Maintien en poste du personnel 35. [Modification] LOI SUR LES PENSIONS (3) Les personnes qui étaient des employés des Archives nationales du Canada ou de la Bibliothèque nationale à l'entrée en vigueur de l'article 55 deviennent des employés de Bibliothèque et Archives du Canada. Crédits 36. [Modification] LOI SUR LA PROTECTION DES RENSEIGNEMENTS PERSONNELS 37. [Modifications] (4) Les sommes qui sont, parmi les comptes du Canada, au crédit du compte des Archives nationales du Canada et du compte spécial d'exploitation de la Bibliothèque nationale sont, à l'entrée en vigueur de l'article 55, portées au crédit du compte de Bibliothèque et Archives du Canada. Mentions 38. [Modification] (5) Sauf indication contraire du contexte, « Archives nationales du Canada » et « Bibliothèque nationale » sont remplacés par « Bibliothèque et Archives du Canada », avec les adaptations grammaticales nécessaires, dans : 39. [Modification] 40. [Modification] a) tout règlement, au sens de l'article 2 de la Loi sur les textes réglementaires, pris en vertu d'une loi fédérale; 41. [Modification] LOI SUR LE RECYCLAGE DES PRODUITS DE LA CRIMINALITÉ ET LE FINANCEMENT DES ACTIVITÉS TERRORISTES b) tout autre texte pris : (i) soit dans l'exercice d'un pouvoir conféré sous le régime d'une loi fédérale, (ii) soit par le gouverneur en conseil ou sous son autorité. 42. [Modification] Mentions LOI SUR LA RÉMUNÉRATION DU SECTEUR PUBLIC 43. [Modification] 44. [Modification] LOI SUR LES RELATIONS DE TRAVAIL DANS LA FONCTION PUBLIQUE (6) Sauf indication contraire du contexte, « archiviste », au sens de la Loi sur les archives nationales du Canada, et « administrateur général », au sens de la Loi sur la Bibliothèque nationale, sont remplacés par « bibliothécaire et archiviste du Canada » au sens de la présente loi, avec les adaptations grammaticales nécessaires, dans : a) tout règlement, au sens de l'article 2 de la Loi sur les textes réglementaires, pris en vertu d'une loi fédérale; b) tout autre texte pris : 45. [Modification] (i) soit dans l'exercice d'un pouvoir conféré sous le régime d'une loi fédérale, 46. [Modification] (ii) soit par le gouverneur en conseil ou sous son autorité. LOI SUR LES ALLOCATIONS AUX ANCIENS COMBATTANTS 47. [Modification] LOI SUR LE SYSTÈME DE JUSTICE PÉNALE POUR LES ADOLESCENTS 48. [Modification] Mentions (7) Sauf indication contraire du contexte, dans tout contrat, accord, entente, acte, instrument ou autre document, la mention de « Archives nationales du Canada » ou de « Bibliothèque nationale » vaut mention de « Bibliothèque et Archives du Canada », et la mention de « archiviste », au sens de la Loi sur les archives nationales du Canada, ou de « administrateur général », au sens de la Loi sur la Bibliothèque nationale, vaut mention de « bibliothécaire et archiviste du Canada » au sens de la présente loi. 49. [Modifications] LOI SUR LE RÈGLEMENT DES REVENDICATIONS TERRITORIALES DES PREMIÈRES NATIONS DU YUKON 50. [Modification] DISPOSITIONS DE COORDINATION 53. [Modification] 54. [Modifications] LOI SUR L'AUTONOMIE GOUVERNEMENTALE DES PREMIÈRES NATIONS DU YUKON 51. [Modification] ABROGATIONS 55. [Abrogation] DISPOSITIONS TRANSITOIRES 56. [Abrogation] Cessation de fonctions 52. (1) L'archiviste national et l'administrateur général de la Bibliothèque du Canada en fonctions à l'entrée en vigueur de l'article 55 cessent de l'être à l'entrée en vigueur du paragraphe 5(1). ENTRÉE EN VIGUEUR Décret *57. Exception faite des articles 21, 53 et 54, les dispositions de la présente loi entrent en vigueur à la date ou aux dates fixées par décret. * [Note : Articles 21, 53 et 54 en vigueur à la sanction le 22 avril 2004; loi, à l'exception des articles 21, 53 et 54, en vigueur le 21 mai 2004, voir TR/2004-58.] Annexe 3 Conseil du Trésor du Canada, Cadre stratégique sur l’information et la technologie entré en vigueur le 1er juillet 2007. Conseil du Trésor du Canada Cadre stratégique sur l'information et la technologie Conseil du Trésor du Canada Cadre stratégique sur l'information et la technologie Cadre stratégique sur l'information et la technologie 1. Date d'entrée en vigueur 1.1 Le présent cadre entrera en vigueur le 1er juillet 2007. (Also published in English as Policy Framework for Information and Technology) 2. Contexte Table des matières 2.1 L'information est la pierre angulaire d'un gouvernement démocratique, efficace et responsable. En conséquence, il faut bien gérer l'information pendant toute la durée de son cycle de vie, afin qu'existe un gouvernement efficace et réceptif. 2.2 La régie de l'information et de la technologie comprend la responsabilité financière de répondre aux besoins et aux attentes des clients, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du gouvernement. Il faut notamment s'assurer que les solutions techniques et les pratiques de gestion de l'information respectent la vie privée des personnes et que l'information est protégée contre un accès non autorisé. L'information et la technologie doivent être élaborées, déployées et gérées dans le cadre des formats et de la technologie appropriés. Ainsi, tous ceux qui accèdent aux services du gouvernement pourront le faire avec une plus grande aisance, y compris les personnes ayant un handicap. De plus, il est ainsi possible d'appuyer la prestation de services et de renseignements dans les deux langues officielles, tout en respectant les droits individuels et collectifs. 2.3 Le Cadre stratégique sur l'information et la technologie vient donner le contexte stratégique de la Politique sur la gestion de l'information et la Politique sur la gestion des technologies de l'information. Il tient aussi compte de la Politique sur la protection des renseignements personnels et des données, de la Politique sur l'accès à l'information et de la Politique du gouvernement sur la sécurité. Par ailleurs, il renferme des principes directeurs pour assurer de saines pratiques de gestion de l'information et de la technologie à l'échelle du gouvernement. Ces principes permettent également d'aider les particuliers et les fonctionnaires à exercer pleinement leurs droits et leurs obligations. 2.4 Le cadre s'inscrit dans une approche intégrée et uniforme à l'égard de la gestion de la fonction publique. Ainsi, il démontre son harmonisation et ses liens avec les principaux cadres stratégiques et les lois. 3. Principes 3.1 La gestion de l'information et des technologies connexes est dictée par l'engagement de respecter les principes suivants : 1. Date d'entrée en vigueur..............................................................................1 2. Contexte ........................................................................................................1 3. Principes .......................................................................................................1 4. Rôles et responsabilités ..............................................................................3 5. Lien avec d'autres cadres du Conseil du Trésor .......................................4 6. Planification des investissements, surveillance, établissement de rapports et évaluation du rendement .........................................................4 7. Conséquences..............................................................................................5 8. Demandes de renseignements....................................................................5 Annexe A – Définitions .......................................................................................6 Annexe B – Lois connexes.................................................................................7 1er juillet 2007 i 1er juillet 2007 1 Conseil du Trésor du Canada Cadre stratégique sur l'information et la technologie Conseil du Trésor du Canada Cadre stratégique sur l'information et la technologie L'information nécessaires, et assurer une protection adéquate des renseignements personnels, conformément à la loi qui s'applique. La technologie de l'information, en plus d'être un catalyseur clé en matière de saine gestion de l'information, représente également un élément essentiel afin de veiller à la protection de la vie privée. L'information détenue par les ministères du gouvernement fédéral consigne les mesures gouvernementales et celles visant à perpétuer l'histoire canadienne. Elle appuie une planification, l'établissement de rapports publics et un processus décisionnel rigoureux pour les gouvernements actuels et futurs. En tant que ressource précieuse, l'information doit être traitée comme telle, et cette responsabilité incombe à tous les employés. Sécurité Le fait d'assurer la confidentialité, l'intégrité et la disponibilité de l'information est essentiel au processus décisionnel du gouvernement et à la prestation de services. Une sécurité efficace de l'information exige une approche systématique qui vient cerner et catégoriser l'information et les biens connexes, qui évalue les risques qui se posent à leur égard, et qui permet de mettre en œuvre les mesures de protection qui s'imposent à l'égard des employés, du matériel et des TI. Technologie de l'information Des technologies efficientes, efficaces et novatrices représentent les principaux catalyseurs qui permettent l'obtention d'une information bien gérée qui appuie les politiques, les programmes et les services. Transparence Régie Les employés se chargent de documenter les mesures et les décisions servant à appuyer les programmes et les activités du gouvernement, et de conserver cette information de façon à ce qu'elle soit accessible à toute personne qui a le droit d'y accéder, y compris les personnes qui décident d'exercer leurs droits d'accès à l'information, en vertu de la Loi sur l'accès à l'information et de la Loi sur la protection des renseignements personnels. La gestion de l'information pour appuyer la transparence et la responsabilisation nécessite également l'établissement de rapports évidents sur le rendement, tant pour les Canadiens que le Parlement. Il faut gérer rigoureusement l'information pendant son cycle de vie, peu importe la forme ou le support utilisé, aussi longtemps qu'il est nécessaire de le faire pour que les ministères du gouvernement puissent satisfaire à leurs responsabilités opérationnelles et financières, de même qu'à leurs besoins et obligations juridiques. Il faut également s'assurer que des stratégies sont en place pour veiller à ce que l'information soit actuelle, complète et exacte. La technologie de l'information est un outil habilitant clé et elle doit être bien gérée selon une discipline stricte en matière d'analyse de rentabilisation et de gestion de projets. Une saine régie signifie que les besoins opérationnels déterminent les besoins et les processus, applications et technologies de l'information connexes. Langues officielles Approche pangouvernementale Une approche pangouvernementale signifie qu'il faut transcender les cloisonnements ministériels et intergouvernementaux pour assurer, en temps opportun, dans le cadre des paramètres imposés par la loi, un accès à une information homogène et intégrée. Il faut établir des cadres et des politiques, des normes, des pratiques, de même que des outils à l'échelle du gouvernement, afin de s'assurer de la qualité de l'information et de son intégration. Une intégration efficace est assurée lorsque les opérations, l'information et les technologies sont fiables et compatibles. Il faut normaliser les sources d'information en matière de données communes, réutiliser l'information et les solutions technologiques pour éliminer les chevauchements et la redondance, maximiser les investissements et minimiser les coûts, tout en respectant les droits à la vie privée des personnes qui accèdent aux services du gouvernement. Une approche pangouvernementale signifie surtout que, même si les personnes interagissent avec différents organismes, la communication se fait avec un seul gouvernement du Canada. Accès et respect de la vie privée La prestation de services relatifs à l'information et à la technologie au public et aux employés dans les deux langues officielles transmet des valeurs d'égalité et de respect. La prestation de services de qualité au public et aux employés est régie par le principe du bilinguisme institutionnel et par le biais d'un environnement de travail qui encourage l'utilisation des deux langues officielles dans les régions ayant été désignées comme étant bilingues, conformément à la Loi sur les langues officielles et aux instruments de politique connexes. 4. Rôles et responsabilités 4.1 Les administrateurs généraux rendent compte à leur ministre et au Conseil du Trésor : 4.1.1 De la gestion efficace de l'information et des technologies à l'échelle de leur ministère. 4.1.2 De la mise en œuvre efficace des décisions en matière d'investissements, en matière de gestion de l'information et de la technologie. 4.1.3 De la mesure soutenue du rendement, en ce qui a trait à la gestion de l'information et de la technologie. Le respect de la vie privée des particuliers s'applique, tout au long du cycle de vie de l'information. Le respect de la vie privée suppose qu'il faut limiter les interventions gouvernementales dans la vie privée des Canadiens et des Canadiennes à des fins légitimes et 1er juillet 2007 2 1er juillet 2007 3 Conseil du Trésor du Canada Cadre stratégique sur l'information et la technologie Conseil du Trésor du Canada Cadre stratégique sur l'information et la technologie 4.2 Le Secrétariat du Conseil du Trésor est chargé d'élaborer des directives, des normes, des lignes directrices et des outils pour aider les ministères à mettre en œuvre les politiques assujetties au présent cadre. 6.3 Le Cadre principal des politiques du Conseil du Trésor renferme des renseignements additionnels sur l'établissement de rapports et la surveillance dans le cadre des politiques du Conseil du Trésor. 4.3 Le Dirigeant principal de l'information du gouvernement du Canada a la responsabilité de diriger la quête d'excellence à l'échelle du gouvernement en matière de prestation de services, et de gestion de l'information et de la technologie, au Canada. 7. Conséquences 7.1 Le Cadre principal des politiques du Conseil du Trésor explique le rôle et l'imposition de conséquences dans le cadre des politiques du Conseil du Trésor. Les conséquences spécifiques de la non-conformité sont énoncées dans les politiques individuelles et les instruments de politique associés à ce cadre. 8. Demandes de renseignements 5. Lien avec d'autres cadres du Conseil du Trésor 5.1 Le Cadre stratégique sur l'information et la technologie, de même que ses instruments de politique connexes, ont été conçus de façon à ce qu'ils puissent s'intégrer aux autres cadres stratégiques, et ainsi contribuer à la gestion générale du gouvernement. 5.2 Le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada est responsable des instruments de politique à l'appui du présent cadre stratégique. Les principes régissant la gestion de l'information, la technologie, le respect de la vie privée et l'accès recoupent tous les cadres stratégiques du Conseil du Trésor. Voici certains liens avec d'autres politiques du CT : Veuillez adresser toute demande de renseignements aux coordonnées suivantes : la sécurité du gouvernement; Direction du dirigeant principal de l'information Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada Ottawa ON K1A 0R5 la structure de gestion des ressources et des résultats; les communications; les services; Courriel : [email protected] Téléphone : 613-952-2400 Télécopieur : 613-952-8536 les systèmes financiers; l'information financière et l'établissement de rapports; la gestion de projets; la planification des investissements les langues officielles. 6. Planification des investissements, surveillance, établissement de rapports et évaluation du rendement 6.1 Les politiques individuelles et les instruments de politique décrivent les indicateurs de rendement et les exigences spécifiques visant l'établissement de rapports et la surveillance qui s'imposent à l'égard des services gouvernementaux internes et externes qui appuient le présent cadre. 6.2 Le Secrétariat du Conseil du Trésor utilisera l'information recueillie lors de la surveillance des politiques et de l'établissement de rapports, et d'autres activités d'évaluation pour évaluer le rendement des ministères et la situation générale de la gestion de l'information et de la technologie au sein du gouvernement du Canada. 1er juillet 2007 4 1er juillet 2007 5 Conseil du Trésor du Canada Cadre stratégique sur l'information et la technologie Conseil du Trésor du Canada Cadre stratégique sur l'information et la technologie Annexe A – Définitions Annexe B – Lois connexes Gestion de l'information (Information management) : Discipline qui oriente et appuie une gestion efficace et efficiente de l'information au sein d'un organisme, depuis l'étape de la planification et de l'élaboration des systèmes jusqu'à celle de l'élimination de l'information ou de sa conservation à long terme. Loi sur l'accès à l'information Loi sur la Bibliothèque et les Archives du Canada Loi sur la preuve au Canada Loi sur la protection civile Loi sur la protection de l'information Loi sur la protection des renseignements personnels Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques (Partie 2) Loi sur la statistique Loi sur le casier judiciaire Loi sur le droit d'auteur Loi sur les langues officielles Technologie de l'information (Information technology) : Comprend tout équipement ou système qui sert à l'acquisition, le stockage, la manipulation, la gestion, le déplacement, le contrôle, l'affichage, la commutation, les échanges, la transmission ou la réception automatiques de données ou d'information. Elle englobe la conception, le développement, l'installation et la mise en œuvre de systèmes et d'applications informatiques visant à répondre à des besoins opérationnels. Ministère (Department) : Entité fédérale au sens de l'article 2 de la Loi sur la gestion des finances publiques, à moins d'en être exclue en vertu de certains lois, certains règlements ou certains décrets en conseil. 1er juillet 2007 6 1er juillet 2007 7 Annexe 4 Conseil du Trésor du Canada, Politique sur la gestion de l’information, entrée en vigueur le 1er juillet 2007. Treasury Board of Canada Secretariat Treasury Board of Canada Secretariat Politique sur l'accès à l'information Politique sur l'accès à l'information d'instruments politiques nécessaires à la mise en œuvre de la Loi et de son règlement. La Loi établit que les politiques et les lignes directrices constituent des moyens appropriés pour appuyer son application. Politique sur l'accès à l'information 3.4 Les responsables d'institutions fédérales sont chargés de l'application efficace, bien coordonnée et proactive de la Loi sur l'accès à l'information et du Règlement sur l'accès à l'information au sein de leurs institutions. 1. Date d'entrée en vigueur 1.1 La présente politique entre en vigueur le 1er avril 2008. 3.5 La présente politique est diffusée conformément à l'alinéa 70(1)c) de la Loi sur l'accès à l'information. Elle comprend également certains éléments qui relèvent des alinéas 70(1) b), c.1) et d) de la Loi. 1.2 Elle remplace la Politique sur l'accès à l'information publiée en 1993, et toutes les obligations politiques contenues dans les rapports de mise en œuvre diffusées jusqu'à la date d'entrée en vigueur de la présente politique. 3.6 La présente politique doit être lue de concert avec le Cadre stratégique sur l'information et la technologie et laPolitique sur la protection de la vie privée. 3.7 Le président du Conseil du Trésor établira des directives et des normes particulières à l'appui de la présente politique en ce qui concerne l'administration de la Loi sur l'accès à l'information, l'obligation de prêter assistance aux auteurs de demandes, les rapports annuels au Parlement, l'établissement de catégories de documents pour Info Source et les rapports statistiques. 2. Application 2.1 La présente politique s'applique aux institutions fédérales visées par l'article 3 de la Loi sur l'accès à l'information (la Loi), y compris toute société d'État mère ou filiale à cent pour cent d'une telle société. Elle ne s'applique pas à la Banque du Canada. 2.2 La présente politique ne s'applique pas aux renseignements exclus en vertu de la Loi. 4. Définitions 4.1 Les définitions à utiliser dans l'interprétation de la présente politique figurent à l'annexe A. Certains des termes sont définis dans la Loi sur l'accès à l'information et se retrouvent dans l'annexe A afin de faciliter la consultation. Certaines de ces définitions comportent des renseignements supplémentaires ne figurant pas dans le texte de la Loi. 3. Contexte 3.1 Le gouvernement du Canada reconnaît le droit du public à l'accès aux documents relevant des institutions fédérales comme un élément essentiel du régime démocratique du pays. Le gouvernement s'engage à la transparence en respectant l'esprit et les exigences de la Loi sur l'accès à l'information, de son règlement d'application et de ses instruments de politique connexes. 5. Énoncé de la politique 5.1 Objectifs 3.2 Les tribunaux ont reconnu le statut « quasi constitutionnelle » de la Loi sur l'accès à l'information. Ceci est en raison du rôle qu'elle joue, car elle : Ⴠ facilite la démocratie en donnant accès aux documents nécessaires à la participation au processus démocratique; Ⴠ assure la responsabilisation des titulaires de charge publique et des fonctionnaires. Le gouvernement du Canada reconnaît également l'importance de faciliter l'accès aux documents en obligeant les institutions fédérales de faire tous les efforts raisonnables pour prêter assistance aux auteurs de demande. Le gouvernement doit s'assurer d'une gestion de qualité par rapport aux documents relevant d'institutions fédérales. La saine gestion de l'information joue un rôle essentiel pour ce qui est de faciliter l'exercice du droit d'accès prévu à la Loi. Les objectifs de la présente politique sont les suivants : 5.1.1 Faciliter la conformité législative et règlementaire, ainsi que renforcer l'application efficace de la Loi sur l'accès à l'information et du Règlement par les institutions fédérales. 5.1.2 Assurer l'application uniforme de pratiques et procédures dans l'administration de la Loi et du Règlement afin que les auteurs des demandes obtiennent de l'aide tout au long du processus de demande. 5.2 Résultats escomptés La présente politique vise l'atteinte des résultats suivants : 3.3 Avec l'adoption de la Loi fédérale sur la responsabilité, le champ d'application de la Loi sur l'accès à l'information a été élargi et la Loi s'applique maintenant à plus de 200 institutions fédérales. En vertu de la Loi sur l'accès à l'information, le président du Conseil du Trésor est le ministre désigné responsable de la rédaction et la diffusion 5.2.1 Une saine gestion et une prise de décisions judicieuses dans le traitement de demandes, sans égard à l'identité des personnes exerçant leur droit d'accès aux documents 1 2 Treasury Board of Canada Secretariat Treasury Board of Canada Secretariat Politique sur l'accès à l'information Politique sur l'accès à l'information relevant d'une institution fédérale. Protection de l'identité de l'auteur de la demande 5.2.2 Des réponses précises, complètes et en temps utile aux demandes formulées aux termes de la Loi. 6.2.3 Veiller à ce que l'identité des requérants soit protégée, et à ce qu'elle ne soit divulguée qu'aux personnes ayant absolument besoin de la connaître dans l'exercice de leurs fonctions relatives à un programme ou à une activité légitime. 5.2.3 Des responsabilités claires en ce qui concerne la prise de décisions et l'administration efficace de la Loi sur l'accès à l'information et du Règlement sur l'accès à l'information. Prêter assistance 5.2.4 La présentation de rapports cohérents destinés au public sur l'application de la Loi par l'entremise de rapports annuels soumis au Parlement par les institutions fédérales, de rapports de statistiques et de la publication annuelle d'Info Source préparée par le Secrétariat du Conseil du Trésor (SCT). 6.2.4 Faire en sorte que l'on déploie tous les efforts raisonnables pour prêter assistance aux auteurs de demandes afin qu'ils reçoivent une réponse précise, complète et en temps utile, sur le support demandé, selon le Règlement et sans que l'on tienne compte de leur identité. Ceci comprend le développement et la mise en œuvre de procédures écrites et des pratiques qui aideront concrètement les auteurs de demandes. 6. Exigences de la politique Traitement des demandes d'accès 6.1 Les responsables des institutions fédérales assument les responsabilités suivantes : 6.2.5 Établir des processus et des systèmes efficaces pour répondre aux demandes d'accès et documenter les délibérations et les décisions prises au sujet de chaque demande reçue aux termes de la Loi. 6.2.6 Établir des processus visant à assurer : Ⴠ l'examen les documents demandés pour déterminer s'ils sont assujettis à la Loi et le cas échéant, déterminer s'ils peuvent faire l'objet d'une exception. Les exceptions au droit d'accès doivent être précises et limitées. Ⴠ l'application du principe de prélèvement; Ⴠ la tenue des consultations nécessaires pour le traitement des demandes présentées en vertu de la Loi soient complétées. Délégation en vertu de la Loi sur l'accès à l'information 6.1.1 Déterminer si leurs pouvoirs, attributions ou fonctions prévus par la Loi sur l'accès à l'information seront délégués en vertu de l'article 73 de la Loi. La pertinence de procéder ou non à une délégation devrait faire l'objet d'un examen attentif. Les dispositions de la Loi qui énoncent les pouvoirs, attributions ou fonctions qui peuvent être délégués figurent à l'annexe B. 6.1.2 Signer un arrêté de délégation, lorsque la décision de déléguer est prise, autorisant des cadres ou employés de l'institution qui occupent un poste de niveau approprié à exercer les pouvoirs, les attributions ou les fonctions mentionnés dans l'arrêté. Une fois l'arrêté signé, les pouvoirs, attributions ou fonctions qui ont été délégués ne peuvent être exercés que par le responsable de l'institution ou son représentant délégué. Les déléguées sont responsables des décisions qu'ils prennent. Cependant, la responsabilité finale incombe toujours au responsable de l'institution fédérale. 6.2 Les responsables des institutions fédérales ou leurs délégués assument les responsabilités suivantes : Renseignements confidentiels du Cabinet 6.2.7 Consulter le Bureau du Conseil privé selon les procédures établies avant d'exclure des renseignements confidentiels du Cabinet. 6.2.8 Obtenir selon les procédures établies et sur demande du Commissaire à l'information, une attestation que les renseignements exclus constituent des renseignements confidentiels du Conseil privé de la Reine pour le Canada. Contrats et ententes 6.2.9 Prendre des mesures visant à garantir que l'institution fédérale soit conforme à la Loi sur l'accès à l'information lors de la conclusion de contrats avec des organisations du secteur privé ou l'établissement d'accords ou d'ententes avec des organisations du secteur public. Exercice du pouvoir discrétionnaire 6.2.1 Exercer le pouvoir discrétionnaire en vertu de la Loi sur l'accès à l'information de manière équitable, raisonnable et impartiale en ce qui concerne les décisions prises relativement au traitement des demandes et à la résolution de plaintes présentées dans le cadre de la Loi et sujet aux conditions énoncées dans le Règlement. Répondre aux entraves au droit d'accès 6.2.10 Assurer la mise en œuvre de procédures adéquates en cas d'allégation d'entrave au droit d'accès de la Loi sur l'accès à l'information. Ces procédures doivent être en harmonie avec la Loi sur la protection des fonctionnaires divulgateurs d'actes répréhensibles. Entraver le droit d'accès est un acte criminel. 6.3 Exigences en matière de surveillance et de rapports Sensibilisation à l'accès à l'information 6.2.2 Faire connaître aux employés de l'institution fédérale les politiques, les procédures et leurs responsabilités légales aux termes de la Loi. 3 4 Treasury Board of Canada Secretariat Treasury Board of Canada Secretariat Politique sur l'accès à l'information Politique sur l'accès à l'information processus du CRG. 7.3 En fonction de l'analyse de la surveillance et de l'information reçue, le ministre désigné pourra faire des recommandations appropriées au responsable de l'institution fédérale. Ceci peut comprendre l'établissement d'exigences additionnelles en matière de rapports, conformément au paragraphe 7.1 de la présente politique. Au sein des institutions fédérales 6.3.1 Les responsables ou leurs délégués sont chargés de surveiller la conformité à la présente politique dans le cadre de l'application de la Loi sur l'accès à l'information. Par les institutions fédérales 6.3.2 En vertu de la Loi, le responsable ou ses délégués ont les responsabilités suivantes : Ⴠ préparer et déposer devant chaque chambre du Parlement un rapport annuel sur l'application de la Loi; Ⴠ mettre à jour le chapitre d'Info Source de l'institution fédérale; Ⴠ fournir au Secrétariat du Conseil du Trésor les documents suivants :un exemplaire du rapport annuel; Ⴠ une mise à jour du chapitre d'Info Source concernant leur institution; Ⴠ un rapport statistique sur l'administration de la Loi sur l'accès à l'information au sein de l'institution. Ⴠ À l'échelle du gouvernement 6.3.3 Le Secrétariat du Conseil du Trésor surveillera la conformité à tous les aspects de la présente politique en analysant et en examinant les rapports publics requis en vertu de la Loi sur l'accès à l'information et d'autres renseignements tel que les présentations au Conseil du Trésor, les rapports ministériels sur le rendement, les résultats des vérifications, des évaluations et des études, afin d'évaluer l'application de la Loi par l'institution fédérale. En ce qui concerne les institutions assujetties au Cadre de responsabilisation de gestion (CRG), les renseignements obtenus pour évaluer la conformité avec la présente politique seront utilisés dans les évaluations effectuées dans le cadre du CRG. 6.3.4 Le Secrétariat du Conseil du Trésor examinera la politique ainsi que ses directives, normes et lignes directrices connexes ainsi que leur efficacité cinq ans après l'entrée en vigueur de la politique. Si une analyse des risques le justifie, le SCT veillera également à ce qu'une évaluation soit réalisée. 7. Conséquences 7.1 Les institutions fédérales qui ne se conforment pas à la présente politique, à ses directives et à ses normes seront tenues de fournir, dans leur rapport annuel au Parlement, des renseignements supplémentaires concernant l'élaboration et la mise en œuvre de stratégies visant la conformité. La présentation de ces renseignements viendra s'ajouter aux autres exigences en matière de rapports et portera expressément sur les problèmes de conformité en question. 7.2 En ce qui concerne les institutions fédérales assujetties au CRG, l'inobservation, la conformité et le rendement exemplaire relativement à la présente politique et à ses directives et normes connexes seront signalés dans l'évaluation effectuée dans le cadre du 5 8. Rôles et responsabilités des organisations gouvernementales 8.1 Il incombe au Secrétariat du Conseil du Trésor (SCT) de fournir une orientation politique et des lignes directrices aux institutions fédérales concernant l'application de la Loi et l'interprétation de cette politique. Et à cette fin, le SCT : Ⴠ publie un répertoire annuel qui décrit les institutions fédérales ainsi que leurs responsabilités, programmes et fonds de renseignements; Ⴠ examine et publie les révisions aux chapitres d'Info Source concernant les institutions fédérales, établit les formulaires à utiliser dans l'administration de la Loi et détermine la forme et le fond des rapports au Parlement; Ⴠ avise tous les membres de la collectivité d'Accès à l'information et de la protection des renseignements personnels (AIPRP) des mises à jour apportées aux instruments politiques; Ⴠ travaille étroitement avec L'École de la fonction publique du Canada afin de déterminer dans quelle mesure les éléments de connaissance touchant la Politique sur l'accès à l'information seront intégrés aux cours de formation indispensable, aux programmes et aux instruments d'évaluations du savoir qui sont requis. 8.2 Le greffier du Conseil privé est responsable des politiques concernant la gestion des renseignements confidentiels du Conseil privé de la Reine pour le Canada et il détermine quelle information constitue des renseignements confidentiels du Conseil privé de la Reine pour le Canada. 8.3 Le commissaire à l'information du Canada est un haut fonctionnaire du Parlement qui est chargé de veiller au respect des droits et obligations établis dans la Loi sur l'accès à l'information. Le commissaire reçoit et mène des enquêtes indépendantes portant sur des plaintes d'auteurs de demande, ou de son propre initiative, sur toutes questions relatives à la demande et l'obtention de documents qui relèvent d'institutions fédérales. Le commissaire fait état de ses constatations et peut offrir des recommandations. Le commissaire peut également initier ou intervenir dans des procédures judiciaires. De plus, le commissaire présente au Parlement un rapport annuel de ses activités et peut, en tout temps, faire rapport sur toute question importante relevant de ses pouvoirs et fonctions. 8.4 Le ministère de la Justice fournit l'appui nécessaire au ministre de la Justice dans son rôle de ministre désigné chargé de l'application de dispositions précises de la Loi sur l'accès à l'information. Le ministre assume les responsabilités suivantes : Ⴠ désigner par décret le responsable d'une institution fédérale aux fins de la Loi; Ⴠ étendre par décret le droit d'accès; Ⴠ déterminer les organismes d'enquête et préciser les catégories d'enquêtes; Ⴠ modifier l'annexe I de la Loi. 6 Treasury Board of Canada Secretariat Treasury Board of Canada Secretariat Politique sur l'accès à l'information Politique sur l'accès à l'information 9. Références Annexe A : Définitions Autres lois et règlements pertinents : Nota : Certains termes peuvent contenir des extraits (en guillemet avec la référence citée) de la Loi sur l'accès à l'information (Loi). Loi sur la Bibliothèque et les Archives du Canada Loi sur la gestion des finances publiques Loi sur la preuve au Canada Loi sur la protection des fonctionnaires divulgateurs d'actes répréhensibles Loi sur la protection des renseignements personnels Loi sur les frais d'utilisation Loi sur les langues officielles Règlement sur la protection des renseignements personnels Auteur d'une demande (Applicant) - est un citoyen canadien, un résident permanent ou toute personne morale qui est présente au Canada et qui demande à avoir accès à des documents dans le cadre de la Loi. Commissaire à l'information (Information Commissioner) - est un haut fonctionnaire du Parlement qui est nommé par le gouverneur en conseil. Délégué (Delegate) - est un cadre ou employé d'une institution fédérale délégué pour exercer les pouvoirs, attributions et fonctions du responsable de l'institution en vertu de la Loi. Politiques et lignes directrices connexes : Cadre stratégique sur l'information et la technologie Lignes directrices sur la protection des renseignements personnels Lignes directrices sur l'accès à l'information Politique de communication du gouvernement Politique en matière d'apprentissage, de formation et de perfectionnement Politique sur la gestion de l'information Politique sur la gestion des technologies de l'information Politique sur la protection de la vie privée Politique sur la Sécurité Politique sur les normes de service pour les frais d'utilisation Demande d'accès (Access Request) - est une demande d'accès à un document en vertu de la Loi sur l'accès à l'information. Document (Record) - est tous les « Éléments d'information, quel qu'en soit le support. » (l'article 3 de la Loi) Exception (Exemption) - est une disposition obligatoire ou discrétionnaire en vertu de la Loi qui autorise au responsable d'une institution de refuser de communiquer des renseignements en réponse à une demande d'accès. Info Source (Info Source) - est une série de publications annuelles du Secrétariat du Conseil du Trésor dans lesquelles les institutions fédérales sont tenues de décrire leurs organisations, leurs responsabilités en matière de programmes et leurs fonds de renseignements, dont les catégories de documents qu'elles détiennent. Les renseignements doivent être suffisamment clairs et détaillés pour permettre au public d'exercer son droit d'accès en vertu de la Loi sur l'accès à l'information. Les publications Info Source présentent également les coordonnées des ministères et organismes fédéraux ainsi que des résumés des causes de la cour et des statistiques sur les demandes d'accès. 10. Demandes de renseignements Veuillez adresser les demandes de renseignements concernant la présente politique au coordonnateur de l'AIPRP de votre institution. Pour une interprétation de cette politique, le coordonnateur de l'AIPRP doit communiquer avec : La Division des politiques de l'information et de la protection des renseignements personnels Direction du dirigeant principal de l'information Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada 219, avenue Laurier Ouest, 14e étage Ottawa (Ontario) K1A 0R5 Institution fédérale (Government institution) - est « tout ministère ou département d'État relevant du gouvernement du Canada, ou tout organisme ou bureau figurant à l'annexe I»; « toute société d'État mère ou filiale de cette dernière, au sens de l'article 83 de la Loi sur la gestion des finances publiques » (article 3). Le terme « institutions fédérales » n'englobe pas les cabinets de ministre. Courriel : [email protected] Téléphone : 613- 946-4945 Télécopieur : 613-952-7287 Ministre désigné (Designated Minister) - est le président du Conseil du Trésor aux fins d'interprétation de cette politique. Plaignant (Complainant) - est une personne qui dépose une plainte auprès du commissaire à l'information en s'appuyant sur l'une ou l'autre des raisons prévues au paragraphe 30(1) de la Loi sur l'accès à l'information. 7 8 Treasury Board of Canada Secretariat Treasury Board of Canada Secretariat Politique sur l'accès à l'information Politique sur l'accès à l'information Prélèvements (Severability) - est le principe dans la Loi par lequel l'application d'exceptions doit être limitée aux documents ou aux parties de document que le responsable de l'institution fédérale est autorisé ou obligé de refuser la communication en vertu de la Loi. Le principe s'applique aux documents qui font l'objet d'une demande d'accès. Annexe B : Pouvoirs pouvant être délégués Rapport annuel (Annual Report) - est un rapport établit pour présentation au Parlement par le responsable de l'institution qui porte sur l'application de la Loi au sein de son institution au cours de l'exercice financier. En vertu de l'article 73 de la Loi sur l'accès à l'information, le responsable d'une institution fédérale peut, par arrêté, désigner des cadres ou employés de cette institution, s'ils occupent un poste de niveau approprié, afin qu'ils exercent les pouvoirs, attributions ou fonctions qu'il doit exercer conformément aux dispositions de la Loi et du Règlement sur l'accès à l'information mentionnées ci-dessous. Rapport de mise en œuvre (Implementation Report) - est un avis publiés par le Secrétariat du Conseil du Trésor pour orienter l'interprétation et l'application de la Loi sur l'accès à l'information et la politique, les directives, les normes et les lignes directrices connexes. Loi sur l'accès à l'information 4(2.1) Responsable de l'institution fédérale Rapport statistiques (Statistical report) - est le rapport statistiques annuel qui fourni des statistiques à jour sur l'application de la Loi. Le rapport permet au gouvernement de surveiller les tendances et de répondre aux demandes de renseignements provenant des députés, du public et des médias. Il constitue en outre la portion statistique du rapport annuel présenté au Parlement par les institutions fédérales. Les formulaires utilisés pour la préparation de ce rapport sont prescrits par le ministre désigné, selon l'alinéa 70(1)(b) et (d) de la Loi sur l'accès à l'information. 7a) Aviser l'auteur de la demande d'accès 7b) Autoriser l'accès à un document 8(1) Transmettre la demande à une autre institution 9 Prorogation du délai Renseignements exclus (Excluded information) - constituent tous renseignements non assujettis à l'application de la Loi tel qu'indiqué aux articles 68, 68.1, 68.2, 69, et 69.1. Responsable (Head) - est le ministre, dans le cas d'un ministère ou un département d'État. Dans tout autre cas, la personne désignée en vertu du Décret sur la désignation des responsables d'institutions fédérales (Loi sur l'accès à l'information), ou bien en l'absence d'une telle désignation, le premier dirigeant de l'institution, quel que soit son titre. 11(2), Frais (3), (4), supplémentaires (5), (6) 12(2)b) Langue de communication des renseignements 12(3)b) Accès aux renseignements sur un support de substitution 13 9 Exception – Renseignements obtenus à titre confidentiel 10 Treasury Board of Canada Secretariat Treasury Board of Canada Secretariat Politique sur l'accès à l'information Politique sur l'accès à l'information 14 15 16 16.5 Exception – Affaires internationales et défense Exception – Application de la loi et enquêtes Exception – Loi sur la protection des fonctionnaires divulgateurs d'actes répréhensibles 17 Exception – Sécurité des personnes 18 Exception – Intérêts économiques du Canada 18.1 Canada Inc. Canada Inc. Exception – Affaires fédéroprovinciales Exceptions – Intérêts économiques de la Société canadienne des postes, d'Exportation et développement Canada, de l'Office d'investissement des régimes de pensions du secteur public et de VIA Rail 19 Exception – Renseignements personnels 20 Exception – Renseignements de tiers 21 Exception – Activités du gouvernement 22 Exception – Procédures de vérification 22.1 Exception – Documents de travail relatifs à la vérification et ébauche des rapports de vérification 23 Exception – Secret professionnel des avocats 24 Exception – Interdictions réglementaires 25 Prélèvements 26 Exception – Renseignements devant être publiés 27(1), Avis aux tiers (4) 11 12 Treasury Board of Canada Secretariat Treasury Board of Canada Secretariat Politique sur l'accès à l'information Politique sur l'accès à l'information Avis aux tiers Parlement Parlement 28(1)b), (2), (4) Règlement sur l'accès à l'information 29(1) 33 Recommandation du Commissaire à l'information 6(1)Transmettre une demande Avis au Commissaire à l'information de la participation d'un tiers Frais liés à 7(2)la recherche et à la préparation Frais liés à 7(3)la production et aux programmes 35(2)b) Droit de présenter des observations 37(4) 43(1) 44(2) Accès accordé au plaignant 8 Avis au tiers (demande de révision par la Cour fédérale) Donner accès aux documents 8.1 Restrictions applicables au support Avis à l'auteur de la demande (demande de révision par la Cour fédérale, présentée par un tiers) Règles spéciales 52(2)b),concernant les (3) audiences 71(1) Salles publiques de consultation des manuels 72 Élaborer un rapport annuel à l'intention du 13 14 Annexe 5 Secrétariat du Conseil du Trésor, Directive sur les rôles et les responsabilités en matière de gestion de l’information entrée en vigueur le 8 octobre 2007. Secrétariat du Conseil du Trésor Directive sur les rôles et responsabilités en matière de gestion de l’information Secrétariat du Conseil du Trésor Directive sur les rôles et responsabilités en matière de gestion de l’information Directive sur les rôles et responsabilités en matière de gestion de l’information 1. Date d’entrée en vigueur 1.1 La présente directive entre en vigueur le 8 octobre 2007. (Also published in English as Directive on Information Management Roles and Responsibilities) 2. Application 2.1 La présente directive s’applique aux ministères au sens de l’article 2 de la Loi sur la gestion des finances publiques (LGFP), sauf si des lois, des règlements ou des décrets en conseil les en excluent. Table des matières 1. Date d’entrée en vigueur..............................................................................1 2. Application ....................................................................................................1 3. Contexte 3. Contexte ........................................................................................................1 3.1 4. Définitions .....................................................................................................1 5. Énoncé de la directive..................................................................................1 6. Exigences......................................................................................................2 Au sein d’un ministère, la gestion de l’information constitue une composante essentielle de la gestion efficace des opérations. L’utilisation et la gestion de l’information font partie intégrante des activités du gouvernement du Canada (GC). L’information est produite, recueillie, conservée et communiquée sous des formes et à des fins variées. La technologie de l’information (TI) est un élément clé qui fait en sorte que l’information est bien gérée à l’appui des politiques, des programmes et des services. 7. Surveillance ..................................................................................................5 3.2 8. Conséquences ..............................................................................................6 9. Rôles et responsabilités d’autres organismes publics .............................6 Grâce à l’établissement de modalités redditionnelles claires permettant d’exercer une gestion de l’information, cette dernière conserve son utilité au cours de la période où elle est requise dans le cadre des opérations de l’État. Les responsabilités associées à la gestion de l’information (GI) à l’intérieur des ministères incombent à l’administrateur général en application de la Politique sur la gestion de l’information. La directive définit les rôles et les responsabilités des employés ministériels en vue d’appuyer les administrateurs généraux dans la gestion de l’information au gouvernement du Canada. 3.3 La présente directive est émise en vertu de l’article 7 de la LGFP et de l’article 3.4 de la Politique sur la gestion de l’information. 3.4 La présente directive doit être lue de concert avec le Cadre stratégique sur l’information et la technologie, la Politique sur la gestion de l’information et les instruments de politique connexes. 4. Définitions 4.1 Les définitions servant à l’interprétation de cette directive figurent dans l’appendice. 5. Énoncé de la directive 5.1 Objectif 10. Documents de référence..............................................................................9 11. Demandes de renseignements..................................................................10 i 1 Secrétariat du Conseil du Trésor Directive sur les rôles et responsabilités en matière de gestion de l’information Secrétariat du Conseil du Trésor Directive sur les rôles et responsabilités en matière de gestion de l’information La présente directive a pour objet de déterminer les rôles et les responsabilités de tous les employés des ministères pour appuyer l’administrateur général dans la gestion efficace de l’information au sein de leur ministère. 6.1.5 s’assurer qu’il y ait en place une gouvernance et des structures de reddition des comptes appropriées dans tout le ministère et que les structures en matière de reddition des comptes sont clairement définies lorsque l’information est échangée avec d’autres ministères du gouvernement fédéral, d’autres gouvernements ou avec des organisations non gouvernementales; 6.1.6 coordonner les ressources et la mise en œuvre des activités ministérielles de gestion de l’information, y compris : la prestation des services, la mise au point interne des instruments de politique, la formation et le perfectionnement des employés ainsi que les efforts de sensibilisation des employés; 5.2.3. La gestion de l’information au sein des ministères appuie le programme sur la gestion de l’information du GC. 6.1.7 identifier, déterminer et exercer un regard sur les besoins entourant la gestion de l’information ministérielle pour ce qui est des ressources et de la formation; 6. Exigences 6.1.8 6.1 Cadres supérieurs désignés par l’administrateur général à titre de responsables de la gestion de l’information (GI) au sein de leur ministère Le cadre supérieur chargé de la GI désigné par l’administrateur général conformément à l’article 6.1.7 de la Politique sur la gestion de l’information assume le rôle central de coordonner, de promouvoir et d’orienter la gestion de l’information au sein du ministère. Ce cadre supérieur doit s’assurer que l’orientation de la gestion, les processus et les outils nécessaires sont en place pour gérer efficacement l’information qui relève du ministère pour soutenir les opérations et assurer la qualité de l’information tout au long de son cycle de vie. À ce titre, il doit : s’assurer que l’efficacité de la Politique sur la GI et de ses instruments est régulièrement évaluée en fonction des objectifs du ministère (p. ex., à tous les trois ans); 6.1.9 adopter, au besoin, des solutions gouvernementales relatives à la GI au sein du ministère; 5.2 Résultats attendus 5.2.1. Les structures de gouvernance au sein des ministères assurent une reddition des comptes rigoureuse relativement à la GI. 5.2.2. La gestion de l’information est un élément identifiable et constitue une partie intégrante des programmes et des services ministériels. 6.1.1 participer aux comités sur la GI au sein du GC et assurer la participation de son ministère dans l’élaboration et la mise en œuvre des instruments de politique à l’échelle du gouvernement; 6.1.2 veiller à ce que les exigences en matière de GI soient dûment prises en compte dans le cadre des travaux de planification stratégique de leur ministère; 6.1.3 conseiller le haut fonctionnaire désigné du ministère chargé de la technologie de l’information (TI) relativement aux exigences et aux objectifs en matière de gestion de l’information; 6.1.4 veiller à ce que les exigences en matière de GI soient dûment prises en compte à l’étape de la planification en vue de la conception des programmes et systèmes ministériels; 2 6.1.10 aviser le Secrétariat du Conseil du Trésor (SCT) de toute retombée potentielle des lois ou politiques nouvelles ou modifiées sur la GI du ministère. 6.2 Gestionnaires Les gestionnaires de tous les niveaux du ministère assument le rôle de la gestion des ressources, des outils et des processus en vue d’obtenir les livrables et les résultats souhaités. Les gestionnaires sont responsables de la gestion de l’information, laquelle fait partie intégrante de la prestation de leurs programmes et services et constitue une ressource stratégique. À ce titre, ils doivent : 6.2.1 analyser le processus opérationnel et communiquer les exigences aux spécialistes fonctionnels de la gestion de l’information, c’est-à-dire déterminer quelle information est nécessaire au processus opérationnel ainsi que celle qu’il doit produire, recueillir et stocker; qui a besoin d’y accéder, à quelle fin et pour combien de temps; intégrer des solutions au processus opérationnel; 6.2.2 mettre en application la politique, les normes, les procédures, les directives, les lignes directrices, les outils et les pratiques exemplaires de gestion de l’information dans l’exécution de leurs tâches pour assurer l’authenticité et l’intégrité de l’information; 3 Secrétariat du Conseil du Trésor Directive sur les rôles et responsabilités en matière de gestion de l’information 6.3 6.2.3 signaler les problèmes et les besoins en matière d’information aux spécialistes fonctionnels de la gestion de l’information afin de s’assurer que les processus et les systèmes prennent en compte ces problèmes et ces besoins; 6.2.4 veiller à ce que les employés possèdent les connaissances requises et exercent une gestion de l’information efficace dans le cadre des opérations courantes, et s’assurer que ces responsabilités fassent partie des objectifs de rendement; 6.2.5 6.2.6 la gestion efficace de l’information ministérielle tout au long de son cycle de vie. À ce titre, ils doivent : 6.4.1 mettre en œuvre les politiques, les directives et les normes à l’échelle gouvernementale; adopter les procédures, les directives, les pratiques exemplaires et les outils opportuns, et mettre au point des initiatives ministérielles en matière de gestion de l’information; s’assurer que les besoins en gestion de l’information font partie intégrante des conditions contractuelles pour les entrepreneurs et les autres parties dont les services sont retenus pour le compte du GC; 6.4.2 concevoir et offrir des services de gestion de l’information, des conseils en la matière ainsi que des séances de formation et de conscientisation à l’intention des employés ministériels de tous niveaux; s’assurer que des mesures appropriées sont mises en place en vue de la gestion de l’information provenant d’autres ministères et organismes fédéraux ainsi que de particuliers ou entités à l’extérieur du gouvernement fédéral (par exemple simples citoyens, secteur privé, autres juridictions). 6.4.3 appuyer l’intégration des exigences de GI aux stratégies, cadres et plans ministériels relatifs aux opérations et aux technologies de l’information; 6.4.4 collaborer avec les gestionnaires de programmes afin de combler les besoins rattachés au cycle de vie de l’information au chapitre de l’élaboration et de l’application de processus, de systèmes, de normes et d’outils en vue de répondre aux besoins en matière d’information opérationnelle; 6.4.5 analyser les incidences sur la GI des lois, politiques et normes nouvellement mises en vigueur ou modifiées. Employés du gouvernement du Canada Tous les employés sont responsables de gérer l’information qu’ils recueillent, créent et utilisent comme une ressource précieuse à l’appui non seulement des résultats des programmes et des services, mais aussi des responsabilités et des besoins opérationnels. À ce titre, ils doivent : 6.3.1 6.4 Secrétariat du Conseil du Trésor Directive sur les rôles et responsabilités en matière de gestion de l’information mettre en application la politique, les normes, les procédures, les directives, les lignes directrices, les outils et les pratiques exemplaires de gestion de l’information du gouvernement du Canada et du ministère, de manière à appuyer les opérations ministérielles, conformément à l’exécution exigée par leur ministère; 7. Surveillance 7.1 Au sein des ministères 7.1.1 6.3.2 documenter leurs activités et leurs décisions; 6.3.3 signaler les besoins et les enjeux liés à l’information à leur gestionnaire et, s’il y a lieu, aux spécialistes fonctionnels de la gestion de l’information; 6.3.4 gérer l’information ministérielle de manière à en faciliter l’accès tout en assurant le respect des exigences en matière de protection des renseignements personnels et de sécurité. 7.2 De la part des ministères 7.2.1 Spécialistes fonctionnels de la GI Les spécialistes fonctionnels de la gestion de l’information sont responsables d’appuyer 7.3 4 Les administrateurs généraux ont la responsabilité de surveiller le respect de la présente directive au sein de leur ministère respectif en conformité des dispositions de la Politique d’évaluation et de la Politique sur la vérification interne du Conseil du Trésor. Ils ont la responsabilité de veiller à ce que les mesures correctives qui s’imposent soient prises pour remédier à toute lacune au sein de leur ministère. Les administrateurs généraux informent le Secrétariat du Conseil du Trésor, en temps opportun, de toute préoccupation que soulèvent les rôles et les responsabilités en matière de la gestion de l’information. À l’échelle du gouvernement 5 Secrétariat du Conseil du Trésor Directive sur les rôles et responsabilités en matière de gestion de l’information 7.3.1 7.3.2 Secrétariat du Conseil du Trésor Directive sur les rôles et responsabilités en matière de gestion de l’information Le Secrétariat du Conseil du Trésor surveillera la conformité à tous les aspects de la présente directive et la réalisation des résultats escomptés de diverses façons, et notamment, mais non exclusivement, en procédant à des évaluations en vertu du Cadre de responsabilisation de gestion, en étudiant les présentations au Conseil du Trésor, les rapports ministériels sur le rendement et les résultats des vérifications, des évaluations et des études. Le SCT travaillera également directement avec les ministères. 9.1 Secrétariat du Conseil du Trésor 9.1.1 Offrir des conseils et des avis pour l’interprétation de la présente directive. 9.1.2 Élaborer et promouvoir, en consultation avec d’autres ministères fédéraux : o un programme et un cadre de gestion de l’information; o un modèle intégré d’architecture d’information englobant des principes, des méthodes, des processus et des normes, pour assurer une architecture d’information homogène dans des domaines comme les finances, les ressources humaines, etc.; o les normes, procédures, directives, lignes directrices, outils et pratiques exemplaires à adopter pour la réalisation des objectifs et des résultats escomptés de la présente directive. Le Secrétariat du Conseil du Trésor (par l’entremise du dirigeant principal de l’information) passera en revue la présente directive et son efficacité cinq ans après son entrée en vigueur (ou plus tôt si nécessaire). Lorsqu’une analyse des risques le justifie, la Direction du dirigeant principal de l’information veillera également à ce qu’une évaluation soit menée. 8. Conséquences 8.1 L’inobservation pourrait avoir comme conséquence, entre autres, des suivis informels et des demandes officieuses de la part du Secrétariat du Conseil du Trésor, par voie de vérifications externes ou de directives formelles sur les mesures correctives qui s’imposent. 8.2 Les conséquences d’une non-conformité à la présente directive peuvent comprendre toute mesure prescrite en vertu de la Loi sur la gestion des finances publiques que le Conseil du Trésor pourrait déterminer comme étant appropriée et acceptable, selon les circonstances. 9. Rôles et responsabilités d’autres organismes publics Nota : La présente section énumère d’autres ministères qui sont appelés à jouer un rôle en ce qui concerne la Directive sur les rôles et responsabilités en matière de gestion de l’information. Elle ne confère en soi aucun pouvoir. 6 9.2 9.1.3 Selon les besoins, promouvoir les collectivités fonctionnelles aux fins de la gestion de l’information pour appuyer les spécialistes fonctionnels en gestion de l’information. 9.1.4 Selon les besoins, élaborer des normes de compétences et d’autres normes professionnelles pour les spécialistes fonctionnels de la gestion de l’information. Bibliothèque et Archives Canada Bibliothèque et Archives Canada (BAC) est responsable d’appliquer la Loi sur la Bibliothèque et les Archives du Canada. Plus précisément, BAC est responsable de ce qui suit : 9.2.1 constituer et préserver le patrimoine documentaire du Canada, le faire connaître et le rendre accessible; 9.2.2 préserver les publications faisant partie du patrimoine de la nation et celles du gouvernement du Canada; 9.2.3 fournir aide et orientation pour la tenue des documents pour le gouvernement du Canada; 9.2.4 déterminer, sélectionner, acquérir et conserver les documents gouvernementaux ayant une valeur durable pour le Canada, conformément à la Loi sur la Bibliothèque et les Archives du Canada, à titre de patrimoine documentaire, quel que soit leur support; 7 Secrétariat du Conseil du Trésor Directive sur les rôles et responsabilités en matière de gestion de l’information 9.2.5 9.3 gérer et protéger les documents essentiels et les documents consultés moins souvent des ministères fédéraux; 9.2.7 aider les ministères fédéraux à faire en sorte que l’information qu’ils publient soit facilement accessible aux décideurs, et que cette dernière soit mise à la disposition du public. 10. Loi fédérale sur la responsabilité Loi sur l’accès à l’information Loi sur la Bibliothèque et les Archives du Canada Loi sur la preuve au Canada Loi sur la protection civile Loi sur la protection de l’information Loi sur la protection des renseignements personnels Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques (partie 2) Loi sur la statistique Loi sur le casier judiciaire Loi sur le droit d’auteur Loi sur les langues officielles collaborant avec les ministères fédéraux et en les aidant pour la collecte, la compilation, l’analyse et la publication de données statistiques, y compris des statistiques découlant des activités des ministères du gouvernement fédéral; Politiques du Conseil du Trésor Politique d’évaluation Politique de communication du gouvernement Politique en matière d’apprentissage, de formation et de perfectionnement Politique sur l’accès à l’information Politique sur l’autorisation et l’authentification électroniques Politique sur l’obligation de prendre des mesures d’adaptation pour les personnes handicapées dans la fonction publique fédérale Politique sur l’utilisation des langues officielles pour les communications avec le public et la prestation de services Politique sur la gestion de l’information Politique sur la gestion des technologies de l’information Politique sur la langue de travail Politique sur la sécurité Politique sur la structure de gestion, des ressources et des résultats Politique sur la vérification interne Politique sur les langues officielles pour la gestion des ressources humaines Politique sur les services* Politique sur les services communs Protection des renseignements personnels déterminant et saisissant les occasions qui permettent d’éviter le double emploi dans la collecte de données statistiques à l’échelle du gouvernement du Canada. Travaux publics et Services gouvernementaux Canada Travaux publics et Services gouvernementaux Canada est responsable des services gouvernementaux communs dans le domaine des technologies de l’information, notamment : 9.4.1 Documents de référence Lois Statistique Canada Statistique Canada est responsable d’appliquer la Loi sur la statistique, plus précisément en : 9.3.2 9.5 émettre des autorisations de disposition des documents, conformément à l’article 12 de la Loi sur la Bibliothèque et les Archives du Canada, pour permettre aux ministères d’exécuter leurs plans de conservation et d’élimination des documents; 9.2.6 9.3.1 9.4 Secrétariat du Conseil du Trésor Directive sur les rôles et responsabilités en matière de gestion de l’information la présentation de solutions en information de portée pangouvernementale concernant la gestion des documents, la gestion des contenus Web, la création de portails, la collaboration à travers les sites Web et la gestion de la recherche interne. École de la fonction publique du Canada L’École de la fonction publique du Canada est responsable du développement et de la prestation d’une stratégie et d’un programme d’apprentissage pangouvernemental de base pour tous les fonctionnaires qui prennent part à la gestion de l’information. Ces fonctions sont menées en consultation avec les centres d’autorité fonctionnels pertinents, et se conforment à la Politique en matière d’apprentissage, de formation et de perfectionnement. Autres publications * Les instruments de politique et les autres documents auxquels il est fait référence uniquement par le titre et qui ne comportent pas de lien sont présentement en cours d'élaboration et donc pas en vigueur. Ils paraîtront dès qu’ils seront approuvés. 8 9 Secrétariat du Conseil du Trésor Directive sur les rôles et responsabilités en matière de gestion de l’information Cadre de la gestion de l’information (CGI) Cadre de responsabilisation de gestion Directive sur la gouvernance de la technologie de l’information (en élaboration) Le cadre amélioré de la gestion 11. Demandes de renseignements Les demandes de renseignements au sujet de la présente directive doivent être faites à l’administration centrale du ministère. Aux fins de son interprétation, l’administration centrale doit communiquer avec : Division des stratégies de la gestion de l’information Direction du dirigeant principal de l’information Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada Ottawa (Ontario) K1A 0R5 Appendice – Définitions Remarque : Les définitions suivantes complémentent celles qui se trouvent dans la Politique sur la gestion de l’information. Cadre supérieur (senior executive) : Membre du personnel de direction désigné par l’administrateur général de l’institution pour fournir une orientation à l’échelle du portefeuille en matière de gestion de l’information. Cycle de vie de l’information (information life cycle) : Dans le domaine de la gestion de l’information, comprend les étapes suivantes : planification, collecte, production, réception et saisie, organisation, utilisation et diffusion, conservation, protection et préservation, élimination et évaluation de l’information. Spécialiste fonctionnel en gestion de l’information (information management functional specialist) : Employé qui effectue des rôles et responsabilités qui exigent des connaissances, des compétences et des qualités spécialisées dans les domaines relatifs à la gestion de l’information, notamment en ce qui a trait à la gestion des dossiers et des documents, aux services de bibliothèque, aux archives, à la gestion des données, à la gestion du contenu, aux renseignements opérationnels et au soutien décisionnel, à l’accès à l’information, la protection des renseignements personnels et les renseignements rattachés à la vie privée. Le spécialiste fonctionnel en gestion de l’information soutient les objectifs et les programmes ministériels en ayant recours à la planification, aux outils et aux services qui fournissent une information précise, fiable, à jour et complète aux personnes pertinentes, dans un format adéquat et en temps opportun. 10 Annexe 6 Questionnaire Memopolicy (orientation institution). QUESTIONNAIRE MEMOPOLITIQUE (INSTITUTION)| QUESTION PAPER MEMOPOLICY (INSTITUTION) 1.3.3 Commentaire éventuel. | Other comments. 1.4 1 INFORMATIONS GÉNÉRALES | GENERAL INFORMATION 1.1 BASES LÉGALES | LEGAL BASIS 1.1.1 Sur quelles bases légales repose votre institution ? | On which legal basis leans your 1.4.1 Quelles sont les données, les informations que l’institution s’occupe de récolter ? | What data, documents and information does the institution collect? 1.4.2 Quels sont les différents supports utilisés par votre institution pour conserver les données (donner la liste complète et détaillée)? | What are the different types of media institution on? used by LAC for preserving the data, documents and information (please provide the 1.1.2 Quelles sont les dernières modifications survenues concernant ces bases légales ? | What are the last changes introduced concerning the legal basis? 1.1.3 Y a-t-il des changements prévus dans un futur proche ? | Are there changes planned complete list)? 1.4.3 Y a-t-il un changement de supports récemment intervenu ou prévu pour les années à venir (par exemple grâce à l’avancée technologique)? | Has there been or is there a in the forseeable future? planned change in mediums in the foreseeable future (for instance, thanks to the Si oui, lesquels ? | If yes, which ones ? technological development)? 1.1.4 Pour quelles raisons et selon quels arguments les dernières modifications ou les éventuels changements prévus ont-ils été introduits ? | What are the reasons and the arguments supporting the last changes? Si oui, lequel ? Quand ? | If yes, which ones and when? 1.4.4 Quels sont les problèmes principaux associés aux supports utilisés actuellement (par exemple la place qu’ils occupent, leur durée de vie, leur capacité de mémorisation)? | 1.1.5 Commentaire éventuel concernant les bases légales (par exemple des lacunes, des What are the main problems associated with the media types currently being used (for problèmes d’application). | Other comments concerning the legal basis (for instance gaps, implementation problems). 1.2 COMPÉTENCES | COMPETENCES 1.2.1 De quel organe dépend votre institution ? | On which organization depends your institution? 1.2.2 A quelles autres institutions est-elle rattachée ? | Is it attached to any other institutions? 1.2.3 Quelles sont ses compétences ? | What are their competences? 1.2.4 Commentaire éventuel. | Other comments. DONNÉES ET SUPPORTS | DATA AND MEDIUMS instance their storage place, their lifecycle, their memorisation capacity)? 1.4.5 Commentaire éventuel.| Other comments. 1.5 COLLECTIONS | COLLECTIONS 1.5.1 Quelles sont les collections conservées par l’institution ? Lesquelles font partie du patrimoine national ? | What are the collections preserved by the institution? Which of these is part of the national heritage? 1.5.2 Quel est le volume des différentes collections (en mètres linéaires, unités, bytes ou autre entité de mesure) conservées actuellement par l’institution ? | What is the volume of each of these collections (linear meters, units, bytes or other measurement entity) actually preserved by the institution? 1.3 STRUCTURE | STRUCTURE 1.3.1 Quels sont les différents services de l’institution ? | What are the different services of the institution? 1.3.2 Combien de collaborateurs y travaillent ? | How many employees are working in each service areas? 1.5.3 Quel est l’accroissement des collections par année (estimation) ? | What is the yearly increase rate of the collection (estimate)? 1.5.4 Où sont conservées actuellement ces collections ? | Where are the collections preserved ? 1.5.5 Comment sont stockées les collections ? | How are the collections stored ? 1.5.6 Quelle est la capacité (m3) et la dimension (m2 au sol) des bâtiments à disposition ? | 2.1.4 Qui est responsable des décisions prises à ce sujet ? | Who is responsible about the What is the capacity (m3) and/or dimension (m2) of the storage buildings? 1.5.7 Pour combien de temps la place à disposition sera-t-elle suffisante ? | For how long decisions taken in this field ? 2.1.5 Est-ce que la situation a changé par rapport au passé (par exemple la conservation de nouvelles données grâce à l’amélioration des supports en termes de place) ? | Has the will be the storage space be sufficient? situation changeed in relation to the past (for exemple the preservation of new data 1.5.8 Y a-t-il un agrandissement des lieux prévu ? | Is an increase in storage space scheduled? thanks to the improving of the media in terms of space) Si oui, dans quelle mesure ? Pour quand ? | If yes, how important? For when? Quelle évolution prévoyez-vous pour le futur ? | Which evolution are you expecting in the future ? 1.5.9 Commentaire éventuel. | Other comments. 2.1.6 Commentaire éventuel sur la sélection des données. | Other comments about data 1.6 selection. COÛTS | COSTS 1.6.1 Quels sont et à quel montant sont estimés les coûts directs globaux que l’institution doit assumer ? Si possible, détaillez les différents montants entre 2004 et 2007. | What 2.2 are the global costs of the institution? If possible, give the total amounts between 2004 2.2.1 Quels sont les documents qui sont jugés dignes d’être conservés à long terme? and 2007. 1.6.2 Quels sont et à quel montant sont estimés les coûts indirects ? Si possible, détaillez SÉLECTION DES DOCUMENTS | DOCUMENTS SELECTION Lesquels ne le sont pas ? | Which documents are identifed for long-term preservation? Which ones are not? les différents montants entre 2004 et 2007. | What is the estimate of the indirects 2.2.2 A quel moment la sélection est-elle opérée ? | When is the selection done? costs? If possible, give the total amounts between 2004 and 2007. 2.2.3 Quel sont les critères appliqués pour faire cette sélection ? | What are the selection 1.6.3 Commentaire éventuel sur les coûts (par exemple leur évolution, les coupures, les changements de financement). | Additional comments about the costs (for exemple, their evolution, the budget cuts, the financing changes). criteria? 2.2.4 Qui applique ces critères dans l’institution ? | Who applies the criteria in the institution? 2.2.5 Y a-t-il dans les bases légales sur lesquelles l’institution s’appuie un article qui spécifie comment la sélection des documents doit être opérée ? | Is there in the legal 2 ETUDE DU PROCESSUS DE MÉMORISATION | basis of the institution an article that states how the documents selection has to be MEMORISATION PROCESS STUDY carried out? Si oui, lequel ? Si non, qui établit ces critères de sélection ? | If yes, what is the article? 2.1 SELECTION DES DONNEES | DATA SELECTION 2.1.1 De toutes les données que votre institution pourrait collecter (analogiques et numériques), lesquelles sont écartées d’emblée de votre activité de collectionnement et sont donc destinées à disparaître ? | Among all data (analogical or numerical) that your institution could collect, which are dismissed of your collection activity and are destined to or risk disappearing? 2.1.2 Pour quelles raisons ces données sont-elles écartées ? | Why are they dismissed? 2.1.3 Quels sont les critères de jugement appliqués pour décider qu’il ne faut pas les mémoriser ? | What are the criteria used to decide not to collect them? If no, who decide the selection criteria? 2.2.6 Quelle est la marge de manœuvre dans l’application des critères de sélection (par exemple suite aux différentes manières de les interpréter) ? | How much leeway is there in the application of the selection criteria (for instance the different ways to interpret them)? 2.2.7 Commentaire éventuel sur la sélection des documents (par exemple les changements des critères de sélection ou de leur application). | Other comments about documents selection (for instance changes of the selection’s criteria or the implementation). 2.4.1 Quels sont les documents accessibles au public ? | What are the documents accessible 2.3 CONSERVATION, RESTAURATION, CLASSEMENT, RÉPERTORIAGE to the users? | PRESERVATION, RESTORATION, CLASSIFICATION, INDEXING 2.4.2 Y a-t-il des documents pour lesquels l’accès au public est exclu ? | Are there documents for which the public acces is excluded? 2.3.1 Quels sont les procédés de conservation que les documents collectés par l’institution Si oui, lesquels ? Pour quelles raisons ? | If yes, which ones and why? nécessitent pour ne pas se dégrader ? | What are the preservation procedures for collected documents to ensure their stability? 2.4.3 Dans les bases légales sur lesquelles l’institution se fonde y a-t-il des articles qui concernent l’accessibilité des documents ? | In the legal basis or directives of your 2.3.2 Est-ce que les procédés de conservation demandent un transfert sur d’autres insititutions, are there articles concerning the accessibility of the documents? supports ? | Does the preservation procedure demand a transfert on other media? Si oui, lesquels ? | If yes, which ones? Si oui, lesquels ? | If yes, which ones ? 2.3.3 Quel est le pourcentage de documents conservés par l’institution qui nécessitent une 2.4.4 Y a-t-il des documents dont l’accès est réservé seulement à certains utilisateurs ? | Are there documents for which the acces is possible only for some users? restauration ? | What percent of the documents collected require restauration? Si oui, lesquels et à qui sont-ils accessibles ? Sous quelles conditions ? | If yes, which Quel est le pourcentage de documents effectivement restaurés ? | What percent of the ones and to who are they accessible? documents collected is actually restored? 2.3.4 Quelles sont les conditions de stockage nécessaires pour la conservation des 2.4.5 Y a-t-il des documents dont l’accès est payant (émoluments) ? | Are there documents for which there is a charge (fees)? documents (par exemple la protection contre la lumière, une température et une Si oui, quels sont les tarifs appliqués ? | If yes, what are the prices ? humidité spécifiques) ? | What are the storage conditions necessary to the preservation of the documents (for instance light protection, specific temperature and humidity)? 2.4.6 Qui sont les utilisateurs qui désirent prioritairement accéder aux documents (par exemple des acteurs publics, des privés, des chercheurs, etc.) ? | Who are the users 2.3.5 Quel est le système de classement appliqué ? | What is the classification system used? asking to have access to the documents (for instance, public actors, individual persons, 2.3.6 Quel est le système de répertoriage utilisé ? | What is the indexation system used? researchers, etc.)? 2.3.7 Dans quelle mesure toutes les dispositions de conservation, de restauration, de stockage, de classement et de répertoriage nécessaires à une bonne conservation et 2.4.7 Quelles sont les dispositions mises en place par l’institution pour informer le public ? | What are the measures in place to inform users? mise à disposition des documents sont effectivement appliquées ? | To what extent are the conservation, restoration, storage, classification and indexation dispositions 2.4.8 Commentaire éventuel sur l’accessibilité au public. | Other comments about the accessibility to the users. necessaries for a good documents preservation and disposition are actually applied? Où sont les lacunes, quels types de documents concernent-elles? | Where are the gaps, what kinds of documents are concerned? 3 Quelles sont les causes de ces lacunes ? | What are the reasons? 3.1 OBSERVATIONS FINALES | FINAL COMMENT Dans quelle mesure l’institution réussit effectivement à sauvegarder les données et 2.3.8 Quelles sont les mesures de sécurité et de protection mises en oeuvre pour les documents qu’elle aimerait conserver, notamment concernant le patrimoine sauvegarder les documents ? | What are the security and protection preservation national ? | To what extent is your institution able to actually preserve the data and measures implemented? documents, particulary data and documents concerning the national heritage? 2.3.9 Commentaire éventuel. | Other comments. 3.2 2.4 3.3 Quels sont les principaux problèmes auxquels l’institution est confrontée ? | What are the main problems that the institution has to resolve? ACCESSIBILITÉ AU PUBLIC | ACCESSIBILITY TO THE UNSERS Commentaire final. | Final comment. Annexe 7 Questionnaire Memopolicy (orientation données). QUESTIONNAIRE MEMOPOLITIQUE (DONNEES) | QUESTION PAPER MEMOPOLICY (DATA) Si oui, dans quelle mesure ? Pour quand ? | If yes, how important ? For when ? 1.2.10 Commentaire éventuel. | Other comments. 1.3 SUPPORTS | MEDIA 1 PRÉSENTATION DES DONNÉES | DATA PRESENTATION 1.3.1 Quels sont les différents supports utilisés par votre institution pour conserver ces données ? | What are the different media used to preserve the data? 1.1 CHOIX DES DONNÉES À ÉTUDIER | CHOICE OF THE DATA TO STUDY 1.3.2 Comment ces supports sont-ils gérés ? Où se trouvent-ils ? | How are these media managed? Where are they stored? 1.1.1 Quelles sont les différents types de données, d’informations ou de documents que l’institution produit et conserve / archive à long terme ? | What are the different types of data, information or documents that your institution produces and coserves / archives for a long time? 1.1.2 Quelles sont les données, informations ou documents qui ne suivent pas le parcours habituel d’archivage ? | What are the data, information or documents which doesn’t follow the usual archival process? 1.1.3 Commentaire éventuel. | Other comments. 1.2 CONTENU SUBSTANTIEL DES DONNÉES CHOISIES CONTENT OF THE CHOOSEN DATA | SUBSTANTIAL 1.2.1 Quelles sont les informations que ce type de données contient ? Quelles sont leurs caractéristiques ? Qui les produit ? | What are the different types of information that this kind of data holds? What are their characteristics? Who produces them? 1.2.2 Sont-elles structurées par couches ? | Are they structured by levels? Si oui, comment, lesquelles ? | If yes, how and which ones? 1.2.3 Pourquoi faut-il conserver ces données à long terme ? Dans quelle mesure fontelles partie du patrimoine national, dans quelle mesure sont-elles un bien commun ? | Why is it neccessary to retain these data for a long time? To what extent are they part of the national heritage, and to what extent are they a common good? 1.2.4 Quel est le volume des données actuellement sauvegardées (en mètres linéaires, unités, bytes ou autre entité de mesure) par votre institution ? | What is the volume (linear meters, units, bytes or other measurement entity) of the data retained by your institution? 1.2.5 Quel est l’accroissement de la masse de données par année (estimation) ? | What is the yearly increase of the data (estimate)? 1.3.3 Y a-t-il un changement de supports récemment intervenu ou prévu pour les années à venir (par exemple grâce à l’avancée technologique) ? | Has there been a change in medium recently or is a change planned in the forseable future (for instance, thanks to the technological development)? Si oui, lequel ? Quand ? | If yes, which one and when? 1.3.4 Quels sont les problèmes principaux associés aux supports utilisés actuellement (par exemple la place qu’ils occupent, leur durée de vie, leur capacité de mémorisation) ? | What are the principal problems associated to the media being currently used (for instance the storage place, the life lengh, their memorisation capacity)? 1.3.5 Commentaire éventuel concernant les supports. | Other comments. 1.4 ORGANE DE COMPÉTENCE | COMPETENCE ORGANISM 1.4.1 Quelles sont les compétences de votre institution pour ce qui concerne les données choisies ? | What are the competences of your institution about the data we are speaking of? 1.4.2 De quel organe dépend votre institution ? | On which organisations depend your institution? 1.4.3 Quels sont ses différents services ? | What are their different services? 1.4.4 Combien de collaborateurs y travaillent ? | How many employees work there? 1.4.5 A quelles autres institutions est-elle rattachée ? | Is it attached to other institutions? 1.4.6 Qui sont les autres producteurs de données dans le domaine concerné ? | Who are the other data producers in the same field? 1.4.7 Commentaire éventuel. | Other comments. 1.2.6 Où sont conservées actuellement ces données ? | Where are the data retained? 1.5 BASES LÉGALES | LEGAL BASIS 1.2.7 Comment sont-elles stockées ? | How are the data stored? 1.2.8 Pour combien de temps la place à disposition sera-t-elle suffisante ? | For how long will the storage space be sufficient? 1.2.9 Y a-t-il des changements prévus ? | Are changes scheduled ? 1.5.1 Sur quelles bases légales repose votre institution ? Sur quelles bases légales reposent les activités de conservation des données, des informations, des documents ? | On which legal basis leans your institution on? On which legal basis leans the retention and preservation activities of data, information, documents on? 1.5.2 Quelles sont les dernières modifications survenues concernant ces bases légales ? | What are the last changes introduced concerning the legal basis? 2.1.4 Qui est responsable des décisions prises à ce sujet ? | Who is responsible about the decisions taken in this field? 1.5.3 Y a-t-il des changements prévus dans un futur proche ? | Are there changes scheduled in the foreseable future? 2.1.5 Est-ce que la situation a changé par rapport au passé (par exemple la conservation de nouvelles données grâce à l’amélioration des supports en termes de place) ? | Has the situation changed in relation to the past (for exemple the preservation of new data thanks to the improving of the media in terms of space)? Si oui, lesquels ? | If yes, which ones? 1.5.4 Pour quelles raisons et selon quels arguments les dernières modifications ou les éventuels changements prévus ont-ils été introduits ? | What are the reasons and the arguments supporting the last changes? 1.5.5 Y a-t-il d’autres bases légales desquelles il faut tenir compte ? | Are ther other legal basis that you need to take in consideration? 1.5.6 Commentaire éventuel concernant les bases légales (par exemple des lacunes, des problèmes d’application). | Other comments concerning the legal basis (for instance gaps, implementation problems). 1.6 COÛTS | COSTS 1.6.1 Quels sont et à quel montant sont estimés les coûts directs globaux que l’institution doit assumer en rapport avec la conservation / l’archivage à long terme des données, des informations, des documents ? Si possible, détaillez les différents montants entre 2004 et 2007. | What are the global costs in relation to the retention or preservetion of data, information, documents that the institution has to assume? If possible, give the total amounts between 2004 and 2007. Quelle évolution prévoyez-vous pour le futur ? | What evolution do you expect in the forseeable future? 2.1.6 Commentaire éventuel sur la sélection des données. | Other comments about data selection. 2.2 SÉLECTION DES DOCUMENTS | DOCUMENTS SELECTION 2.2.1 Quels sont les données qui sont jugés dignes d’être conservés à long terme? Lesquelles ne le sont pas ? | Whic data are identified for long-term preservation?? Which not ? 2.2.2 A quel moment la sélection est-elle opérée ? | When is the selection decided? 2.2.3 Quel sont les critères appliqués pour faire cette sélection ? | What are the selection criteria ? 2.2.4 Qui applique ces critères dans l’institution ? | Who applies the criteria in the institution? 1.6.2 Quels sont et à quel montant sont estimés les coûts indirects ? Si possible, détaillez les différents montants entre 2004 et 2007. | What is the estimate of the indirects costs? If possible, give the total amounts between 2004 and 2007. 2.2.5 Y a-t-il dans les bases légales sur lesquelles l’institution s’appuie un article qui spécifie comment la sélection des données doit être opérée ? | Is there in the legal basis of the institution an article that states how the data selection has to be carried out? 1.6.3 Commentaire éventuel sur les coûts (par exemple leur évolution, les coupures, les changements de financement). | Other comments about the costs (for exemple, their evolution, the budget cuts, the financing changes). Si oui, lequel ? Si non, qui établit ces critères de sélection ? | If yes, which article? If no, who decides the selection criteria? 2 ETUDE DU PROCESSUS DE MÉMORISATION | MEMORISATION PROCESS STUDY 2.1 SÉLECTION DES DONNÉES | DATA SELECTION 2.1.1 De toutes les données que votre institution pourrait conserver parmi le type qui a été choisi (analogiques et numériques), lesquelles sont écartées d’emblée de votre activité de collectionnement et sont donc destinées à disparaître ? | Among all data (analogical or numerical) that your institution could preserve, which are dismissed of your retention activity and are destined to or risk disappearing? 2.1.2 Pour quelles raisons ces données sont-elles écartées ? | Why are these data dismissed? 2.1.3 Quels sont les critères de jugement appliqués pour décider qu’il ne faut pas les mémoriser ? | What are the retention criteria currently being used? 2.2.6 Quelle est la marge de manœuvre dans l’application des critères de sélection (par exemple suite aux différentes manières de les interpréter) ? | What is the leeway in the application of the selection criteria (for instance the different ways to interpret them)? 2.2.7 Commentaire éventuel sur la sélection des documents (par exemple les changements des critères de sélection ou de leur application). | Other comments about documents selection (for instance changes of the selection’s criteria or the implementation). 2.3 CONSERVATION, CLASSEMENT, RÉPERTORIAGE RESTORATION, CLASSIFICATION, INDEXING | PRESERVATION, 2.3.1 Quels sont les procédés de conservation que les données conservés par l’institution nécessitent pour ne pas se dégrader ou pour qu’elles soient effectivement sauvegardées à long terme ? | What are the retention procedures that your institution does to effectively preserve the data for a long time? 2.3.2 Est-ce que les procédés de conservation demandent un transfert sur d’autres supports ? | Does the preservation procedures demand a transfer on other media? 2.4.7 Commentaire éventuel sur l’accessibilité. | Other comments. Si oui, lesquels ? | If yes, which ones? 2.3.3 Quelles sont les conditions de stockage nécessaires pour la conservation des données ? | What are the storage conditions necessary for the retention or preservation of the data? 3 OBSERVATIONS FINALES | FINAL COMMENT 3.1 Dans quelle mesure l’institution réussit effectivement à sauvegarder les données et les documents qu’elle aimerait conserver ? Dans quelle mesure peuvent-ils être considérés comme étant partie du patrimoine national ? | To what extent is your institution able to actually preserve the data and documents? To what extent could they be considered like a part of the national heritage? 3.2 Quels sont les principaux problèmes auxquels l’institution est confrontée ? | What are the main issues that the institution has to resolve? 3.3 Commentaire final. | Final comment. 2.3.4 Quel est le système de classement appliqué ? | What is the classification system used? 2.3.5 Quel est le système de répertoriage utilisé ? What is the indexation system used? 2.3.6 Dans quelle mesure toutes les dispositions de conservation, de stockage, de classement et de répertoriage nécessaires à une bonne sauvegarde et mise à disposition des données sont effectivement appliquées ? | To what extent are the conservation, storage, classification and indexation dispositions necessaries for a good data retention or preservation and disposition are actually applied? Où sont les lacunes, quelles données concernent-elles? | Where are the gaps, which kinds of data are concerned? Quelles sont les causes de ces lacunes ? | What are the reasons? 2.3.7 Quelles sont les mesures de sécurité et de protection mises en oeuvre pour sauvegarder les données ? | Which security and protection measures are implemented to preserve the data? 2.3.8 Commentaire éventuel. | Other comments. 2.4 ACCESSIBILITÉ | ACCESSIBILITY 2.4.1 A qui sont accessibles ces données ? | To whom are the data accessible? 2.4.2 Dans les bases légales sur lesquelles l’institution se fonde y a-t-il des articles qui concernent l’accessibilité des données ? | In the legal basis or directives of your insititutions, are there articles concerning the accessibility of the data? Si oui, lesquels ? | If yes, which ones? 2.4.3 Y a-t-il des données dont l’accès est réservé seulement à certaines catégories d’utilisateurs ? | Are there data for which access is possible only for some users? Si oui, lesquels et à qui sont-ils accessibles ? Sous quelles conditions ? | If yes, which ones and to whom are they accessible to? 2.4.4 Y a-t-il des émoluments à payer pour y accéder ? | Are there charges to pays (fees)? Si oui, quels sont les tarifs appliqués ? | If yes, what are the prices? 2.4.5 Qui sont les utilisateurs qui désirent prioritairement accéder aux données (par exemple des acteurs publics, des privés, des chercheurs, etc.) ? | Who are the users asking to have access to the data (for instance, public actors, individual persons, researchers, etc.)? 2.4.6 Quelles sont les dispositions mises en place par l’institution pour informer le public ? | What are the means in place to inform the users? Annexe 8 KPMG, Library and Archives. Documentation Standard – Small Federal Institution. Office of the Information Commissioner of Canada, Draft report, September 2, 2008. [Publié avec la permission de Bibliothèque et Archives Canada et du Commissariat à l’information] Table of Contents Library and Archives Documentation Standard – Small Federal Institution Office of the Information Commissioner of Canada 1 INTRODUCTION..............................................................................................................................................1 2 BUSINESS CONTEXT FOR RECORDKEEPING .......................................................................................2 2.1 LEGISLATIVE CONTEXT FOR THE OIC.....................................................................................................2 2.2 LEGISLATION REQUIRING THE CREATION OF RECORDS IN SUPPORT OF BUSINESS ACTIVITIES .....2 2.3 BUSINESS CONTEXT ..................................................................................................................................3 3 PROGRAM ACTIVITY BUSINESS PROCESS............................................................................................4 3.1 COMPLAINT RESOLUTION PROCESS OVERVIEW....................................................................................4 3.2 COMPLAINT RESOLUTION BUSINESS PROCESS MODEL ........................................................................4 3.2.1 Future Enhancements to Process......................................................................................................6 3.3 COMPLAINT RESOLUTION BUSINESS RECORDS .....................................................................................7 3.3.1 Complaint Intake and Registration ...................................................................................................7 3.3.2 Investigation......................................................................................................................................8 3.3.3 Management Review .......................................................................................................................10 3.3.4 Complaint Closure Process ............................................................................................................10 3.4 SCOPE/SCALE OF RECORDKEEPING REACH .........................................................................................10 3.5 EXECUTIVE SUPPORT FUNCTIONS WITH RESPECT TO COMPLAINT RESOLUTIONS .........................11 3.6 COMPLAINT RESOLUTION AUDITING AND MONITORING OF RECORDS ............................................12 3.7 COMPLAINT RESOLUTION – DOCUMENTATION STANDARD APPROVAL ..........................................12 3.8 COMPLAINT RESOLUTION RECORDKEEPING OBSERVATIONS ...........................................................13 September 2, 2008 4 INTERNAL SERVICES BUSINESS PROCESSES .....................................................................................14 4.1 STRATEGIC PLANNING, PARLIAMENTARY AFFAIRS AND COMMUNICATIONS BUSINESS PROCESSES ...............................................................................................................................................14 4.1.1 Strategic Planning Business Process and Records.........................................................................14 4.1.2 Parliamentary Relations Business Process and Records................................................................17 Disclaimer KPMG's findings and report are confidential and are intended solely for internal use in this matter. This report is not intended for general use, circulation or publication and any use of KPMG's report for any purpose other than circulation within Library and Archive without KPMG's prior written permission in each specific instance is prohibited. KPMG assumes no responsibility or liability for any costs, damages, losses, liability or expenses incurred by anyone as a result of the circulation, reproduction or use of or reliance upon KPMG's reports, contrary to this paragraph. KPMG LLP Street, Suite 2000 Ottawa, ON K2P 2P8 160 Elgin KPMG and the KPMG logo are registered trademarks of KPMG International, a Swiss cooperative. © 2008 KPMG LLP, a Canadian limited liability partnership and a member firm of the KPMG network of independent member firms affiliated with KPMG International, a Swiss cooperative. All rights reserved. Printed Solly Patrontasch in Canada. Disclaimer KPMG's findings and report are confidential and are intended solely for internal use in this matter. This report is not intended for general use, circulation or publication and any use of KPMG's report for any purpose other than circulation within Library and Archive without KPMG's prior written permission in each specific instance is prohibited. KPMG assumes no responsibility or liability for any costs, damages, losses, liability or expenses incurred by anyone as a result of the circulation, reproduction or use of or reliance upon KPMG's reports, contrary to this paragraph. KPMG and the KPMG logo are registered trademarks of KPMG International, a Swiss cooperative. © 2008 KPMG LLP, a Canadian limited liability partnership and a member firm of the KPMG network of independent member firms affiliated with KPMG International, a Swiss cooperative. All rights reserved. Printed in Canada. (613) 212. 3723 [email protected] Final Report Page i Table of Contents Table of Contents 4.1.3 General Communications Business Process and Records..............................................................19 4.1.4 Policy Development Business Process and Records.......................................................................21 4.1.5 Scope/Scale of Recordkeeping Reach for Strategic Planning, Parliamentary Affairs and Communications .............................................................................................................................23 4.1.6 Strategic Planning, Parliamentary Affairs and Communications Auditing and Monitoring of Records ...........................................................................................................................................24 4.1.7 Strategic Planning, Parliamentary Affairs and Communications – Documentation Standard Approval..........................................................................................................................................24 4.2 FINANCE BUSINESS PROCESS AND RECORDS.......................................................................................25 4.2.1 Planning Process ............................................................................................................................26 4.2.2 Budget process................................................................................................................................26 4.2.3 Manage and Control process..........................................................................................................27 4.2.4 Measure ..........................................................................................................................................28 4.2.5 Scope/Scale of Recordkeeping Reach for Finance..........................................................................28 4.2.6 Finance Auditing and Monitoring of Records ................................................................................29 4.2.7 Finance – Documentation Standard Approval ...............................................................................29 4.2.8 Finance Recordkeeping Observations ............................................................................................29 4.3 HUMAN RESOURCES BUSINESS PROCESS AND RECORDS ...................................................................30 4.3.1 HR Planning Process......................................................................................................................30 4.3.2 Recruit/Staff Process.......................................................................................................................31 4.3.3 Develop Process..............................................................................................................................31 4.3.4 Retain ..............................................................................................................................................32 4.3.5 Performance Measurement.............................................................................................................32 4.3.6 Scope/Scale of Recordkeeping Reach for HR .................................................................................32 4.3.7 Human Resources Auditing and Monitoring of Records ................................................................33 4.3.8 Human Resources – Documentation Standard Approval ...............................................................33 4.4 INFORMATION MANAGEMENT BUSINESS PROCESS AND RECORDS ..................................................34 4.4.1 ATIP Business Process ...................................................................................................................34 4.4.2 IM/IT Support Services Business Processes ...................................................................................37 4.4.3 OIC Security Support......................................................................................................................37 4.4.4 Records Management......................................................................................................................37 4.4.5 Scope/Scale of Recordkeeping Reach for Information Management..............................................37 4.4.6 Information Management Auditing and Monitoring of Records.....................................................37 4.4.7 Information Management – Documentation Standard Approval ...................................................38 5 6 DOCUMENT STANDARDS - PROCESS AND PROCEDURES...............................................................40 6.1 PROCESS FOR BUSINESS CONTEXT FOR RECORDKEEPING .................................................................40 6.2 PROCESS FOR BUSINESS ACTIVITY DIAGRAM AND RECORDS ...........................................................40 7 LESSONS LEARNED .....................................................................................................................................42 APPENDICES A – INTERVIEW PARTICIPANTS B – HUMAN RESOURCE DOCUMENTS/CHECKLISTS C – LEGAL SERVICES TEMPLATES LEGAL SERVICES.........................................................................................................................................39 Final Report Page ii Final Report Page iii 1 Introduction 2 Business Context for Recordkeeping Library and Archives Canada (LAC) has undertaken an initiative to develop documentation standards in support of the development of organization recordkeeping within federal institutions. These documentation standards will provide the capacity to support the requirements of decision making, accountability, stewardship and performance within the administration of Canada’s public business. 2.1 Legislative Context for the OIC In support of LAC’s documentation standard initiative, a study was undertaken as the first step to develop the documentation standard for the Office of the Information Commissioner (OIC). The OIC is representative of a small institution focused on the Investigative function. It is envisioned that the eventual document standards developed for the investigative function for the OIC can also be ported to other small institutions with similar regulatory and investigative functions. The objectives of the study included: Establishing the business context for recordkeeping Analyzing business needs and specifying documentation requirements Identifying recordkeeping requirements for creating, capturing and managing business records, and Preparing a methodology guide for establishing documentation standards in small institutions. The scope of the study included both the Program Activity and Internal Services within the OIC. However, the breadth of the analysis was more detailed with regard to complaints resolution, where the business process is fairly mature and established. For the Internal Services, this study aimed to establish a baseline of the current state (at the time of the study) of processes and records. By establishing this baseline, it could eventually be integrated into broader document standards for internal services. Broader documentation standards for internal services are currently being developed by LAC and key stakeholders within the Government of Canada. The Access to Information Act (Canada’s freedom of information legislation) came into force in 1983, giving Canadians the broad legal right to information recorded in any form and controlled by most federal government institutions. Through section 54 of the Act, Parliament appoints the Information Commissioner as an ombudsman to investigate complaints that government has denied rights under the Access to Information Act. The Act provides government institutions with 30 days to respond to access requests. Extended time may be claimed if, for example, there are many records to examine, other government institutions are to be consulted, or third parties are to be notified. The requester must be notified of these extensions within the initial timeframe. Access rights are subject to specific and limited exemptions, balancing freedom of information against individual privacy, commercial confidentiality, national security, and the frank communications needed for effective policy making. The mandate of the OIC is to ensure that the rights conferred by the Access to Information Act are respected: that complainants, heads of federal government institutions and any affected third parties are given a reasonable opportunity to make representations to the Information Commissioner, to persuade federal government institutions to adopt information practices consistent with the objectives of the Access to Information Act, and to bring appropriate issues of interpretation of the Access to Information Act before the Federal Court. The primary function of the Commissioner is receiving and investigating complaints from persons, including corporations, who believe that their access to information rights as conferred by the Access to Information Act, have not been respected by government institutions. However, this role is expanding to include outreach to parliamentarians, government institutions and the public to advocate the ‘right to know’ and contribute to better stewardship of the Access to Information and Privacy (ATIP) system by government. The Commissioner has strong investigative powers. These powers are real incentives for government institutions to comply with the Act and respect applicants’ rights. As an ombudsman, the Commissioner may not order that a complaint be resolved in a particular way, relying upon persuasion to resolve disputes. A review by the Federal Court is requested if it is found that the government institution has not respected the rights of the requester and a negotiated solution has proved impossible. 2.2 Legislation Requiring the Creation of Records in Support of Business Activities The following are examples of the types of Acts and Policies which may require the creation of records for federal institutions. Legislation and Regulations Final Report Page 1 Access to Information Act and Regulations Appropriations Act Financial Administration Act Final Report Page 2 Library and Archives of Canada Act Privacy Act and Regulations Public Service Employment Act 3 Program Activity Business Process 3.1 Complaint Resolution Process Overview Treasury Board Secretariat Policies Access to Information Policy Communications Policy Electronic Authorization and Authentication Policy Evaluation Policy Policy on Information Management Management of Information Technology Policy Management, Resources and Results Structure Policy Policy on Delegation of Authorities Policy on the Use of Electronic Networks Privacy and Data Protection Policy Procurement Review Policy Government Security Policy The Office of the Information Commissioner (OIC) has the primary function of receiving and investigating complaints from persons, including corporations, who believe that their access to information rights as conferred by the Access to Information Act, have not been respected by government institutions. Access rights are not absolute and are subject to exemptions which require the balancing of freedom of information against individual privacy, commercial confidentiality, national security and communications needed for effective policy making. Dissatisfied applicants of access to information can turn to the Information Commissioner who investigates complaints concerning: A delay in providing a response The denial of information An extension of time A fee assessment An incomplete response Any other problem related to requesting or obtaining access to records under the Act. In support of this function, the primary program activity for the OIC is to assess, investigate, review, pursue judicial enforcement and provide advice with respect to complaints received. 2.3 Business context In addition to legislation, policies, and directives instructing the creation of records, the OIC Program Activity Architecture (PAA), which supports/facilitates the mandate of the OIC, will generate records. The OIC PAA is based on the following single Strategic Outcome and single Program Activity. 3.2 Complaint Resolution Business Process Model The Complaint Resolution process is the key business process which supports the OIC’s Program Activity. Figure 1 below depicts this detailed process. The OIC Complaint Resolution business process below was developed by the OIC and reviewed and validated with internal stakeholders during this study. Strategic Outcome – Requester’s rights under the Access to Information Act are safeguarded. Program Activity – Compliance with access to information obligations. Records are needed to support investigation standards to ensure accountability and transparency in the investigation and decision making process as well as to recommend the disclosure of information to complainants and respondents during investigations. In addition, the OIC may need to represent complainants or defend recommendations within the Federal Court and must ensure its records which are admissible as evidence, are reliable and authentic. In support of this program activity (assess, investigate, review, pursue judicial enforcement and provide advice with respect to complaints received) the OIC must maintain records (and in some cases chain of evidence) which have reliability, authenticity and integrity, and which enable and provide evidence of decision making, accountability, stewardship and performance with regard to the above program activity. The business context for internal services records is predicated on the services provided in support of the Program Activity as well as legislative and policy obligations of federal institutions (e.g. Financial Administration Act and Public Service Employment Act). Adequate records are needed to show evidence of decision making, accountability, stewardship and performance. Final Report Page 3 Final Report Page 4 Page 5 Through discussions with stakeholders it was determined that the difference between informal and formal investigations was the degree of escalation required to resolve a complaint. From a document standard perspective, the business process was simplified as depicted in Figure 2 below. Figure 2 – Complaint Resolution High Level Business Process Complaint Intake and Registration Management Review and Approval Investigation Report of Finding and Closure Figure 1 – THE OIC Complaint Resolution Business Process Final Report There are four major sub-processes within this process: Complaint Intake and Registration – This process is concerned with the initial receipt and registration of the complaint. Some review and resolution can occur during this process. Investigation – This is the more complex process of the four sub-processes and involves all of the investigative work, legal advice (as required) and analysis to prepare a recommendation regarding the complaint. Management Review – This process involves the approval process for recommendations of the various investigations. There may be several iterative interactions between the investigation and management review activities. Report of Finding and Closure of files – This process involves the delivery of the report of findings to the complainant and the closure of the investigation file. Each of the processes above generates records which need to be kept as part of the official record. The investigation process generates the majority of the records. Some of these records are standard but most are dependant on the nature of the complaint and the degree of escalation needed to resolve it. The investigator, through negotiation and mediation with the affected government institutions, resolves the vast majority of cases. A small percentage of investigations may be elevated to higher levels of management within the government institution which is the subject of the complaint and may result in a formal hearing at the OIC. 3.2.1 Future Enhancements to Process The OIC is currently reviewing its processes with a view to reducing the time taken to complete investigations and reduce the number of investigations which have a ‘backlog’ status. The current Complaint Intake and Registration process is being reviewed to: Prioritize and categorize complaints to streamline processing Resolve certain complaints early at this initial stage of the process, and Better prepare the file for the investigator by gathering the necessary information from complainants and government institutions. As a result of this review, additional records may be created. Where known today, these records have been highlighted in tables below. In general, the documents and records currently collected and created will continue to be required by the OIC. Final Report Page 6 3.3 Complaint Resolution Business Records ID # The following tables list the key records that are collected, created and updated/ maintained within each of the major activities of the Complaint Resolution process. The table identifies the primary owner (OPI) of the document/record. As well, the table indicates who, if required, must approve the document/record before it proceeds to the next step within the business process. The OIC approver is only indicated if it is someone other than the OPI or Key Owner of the document/record. If no approval is required, not applicable (N/A) is indicated. 7 Many of the records collected in this process are obtained from other government institutions. Due to the nature of the business process, not all of the records within the investigation process will be required for all complaint files. However, a paper file is generated for each complaint to be investigated and contains hard copies of all the records generated. This paper file and the records created within each activity are passed along to the next process. Document Name Create record in IIA - Investigation Module Create record by linking tombstone data related to investigation, complainant and institution (e.g. complainant name, address, telephone number, email address, institution contact, etc.) Date complaint received ID # 1 2 Document Name Letter of Complaint Complainant – pertinent records 3 3 Complainant – Letter of response from government institution 4 Create record in IIA – CCM (Correspondence Control Module) Register receipt OPI - Key Owner Collect/I nput Client Liaison / Investigator X Client Liaison / Investigator X Client Liaison / Investigator X Correspondence Clerk Create/ Output Update / Maintain OIC Approval Create/ Output Client Liaison X Update / Maintain OIC Approval Summary of Issues 8 Initial Investigation Summary Report Client Liaison X 9 Inquiry Report Client Liaison X 10 Physical File and labels Client Liaison X Intake & Resolution Unit X TBD 11 8 Future - Acknowledgement Letter of receipt of complaint and advising not assigned due to backlog/inventory. (IRU) N/A 12 Future - Acknowledgement Letter to complainant advising name of assigned investigator. IRU X TBD 13 Future – Letter of Early Resolution IRU X TBD 14 Future – Any documentation related to decisions made during prioritization and categorization of files IRU X TBD N/A N/A 3.3.2 Investigation X In addition to the records of the complaint intake and registration process, the following are the key records within the Investigation Process. The records which exist as a minimum for each file are highlighted in Bold. Tombstone data with regard to complaint letter (e.g. complainant name and address, nature of complaint, government institution which is subject of complaint, etc.) ID # 1 5 5 Letter of invalid complaint Client Liaison X 6 6 Acknowledgement Letter - receipt of complaint and provide name of assigned investigator. Client Liaison X Document Name IIA documented events OPI - Key Owner Collect/ Input Create/ Output Update / Maintain Investigator X X Investigator / Client Liaison X OIC Approval (all actions of investigative process including preliminary call to complainant for clarification/obtain representations, discussions with govt. institution, 3rd parties etc.) Capture any event or correspondence with complainant Final Report Collect/I nput File number 3.3.1 Complaint Intake and Registration The following are the key records within the Complaint Intake and Registration process. As mentioned above, not all the records are created for each complaint file. The records which exist as a minimum for each file are highlighted in Bold. The records which are anticipated to be created as part of the new complaint intake and registration process are highlighted as Future. OPI - Key Owner 2 Page 7 Cancellation Letter – sent prior to sending Section 32 notice Final Report Chief Page 8 ID # Document Name OPI - Key Owner Collect/ Input Create/ Output Update / Maintain OIC Approval Summary of Complaint (Section 32) sent to government institution Investigator Discontinuance Letter – can be sent anytime in the process after file has been assigned to an investigator and Section 32 notice has been issued Investigator Processing file (copy) of government institution Investigator 6 Subject records if required (copy) of government institution Investigator 7 Exemption Analysis Worksheet for exemption/exclusion files Investigator X 8 General Letters Investigator X 9 Notes to file Investigator X 10 Request for legal opinion Investigator X 11 Legal Opinions Legal X 12 Subpoena duces tecum (copy) Legal X 13 Affidavit for Service Document Legal X 14 Receipt for Service Document Legal X 15 Memo to Senior Management Investigator X Investigator 16 Pre Section 35 Letter to government institution Investigator X Director 17 Section 35 issued to government rd institution and 3 parties (requesting information) Investigator X Director 18 Letters to/from government institutions Investigator X X 19 Letters to/ from 3 parties Investigator X X 20 Investigation Report Investigator X Investigator & Management 21 Interim Investigation Report Investigator X Investigator & Management 22 Addendum to Investigation Report Investigator X Investigator & 23 Report of Finding Investigator X Management 24 Copies of external and internal email transmissions Investigator X 3 4 5 X X X Document Name Collect/ Input X Create/ Output Update / Maintain OIC Approval Transcript tape Investigator 32 Letter to Transcription Service to transcribe tape Clerical Support 33 Hearing Transcript Investigator 34 Chronology of events Investigator X 35 Notice of Adverse findings Investigator X Management 36 Section 37 letter issued to government institution (complaint is well founded) Investigator X Information Commissioner or delegated authority 37 Section 42 letter - Information Commissioner requests a review by Federal Court Investigator X Information Commissioner 38 Authorization letter to complainant to accept Section 42 rights Investigator 39 Authorization letters from complainant to allow lawyer or representative to act on their behalf. Investigator N/A N/A X X N/A or delegated authority X Information Commissioner or delegated authority X 3.3.3 Management Review In addition to the records of the previous processes, the following are the key additional records within the Management Review Process. The records which exist as a minimum for each file are highlighted in Bold. Document Name rd OPI - Key Owner 31 Chief N/A X ID # 1 Research Investigator 26 Letter of notification of hearing Investigator X Management 27 Order of Production of Records Legal X Legal 28 Order re Undertakings of Confidentiality Legal X Legal 29 Book of exhibits Investigator X N/A 30 Exhibits from complainants Investigator Final Report Collect/ Input Investigator Create/O utput Update / Maintain OIC Approval X 3.3.4 Complaint Closure Process In addition to the records of the previous processes, the following are the key additional records within the Complaint Closure Process. The records which exist as a minimum for each file are highlighted in Bold. Management 25 Documented Events print out OPI - Key Owner Document Name OPI - Key Owner Collect/ Input Create/O utput 1 Copy of signed Report of Finding Investigator X 2 Final Investigation Summary Report Investigator X Update / Maintain OIC Approval Management X X N/A Page 9 3.4 Scope/Scale of Recordkeeping Reach Currently all the records generated within the Complaint Resolution process are retained. The OIC is now subject to the LAC Act but has not yet established a retention policy or disposition schedule. Most of the records created within the OIC are stored electronically and the vast majority are also printed and stored in physical files. Electronic records are stored within the following systems: Final Report Page 10 IIA – Integrated Investigation Application RDIMS Local drives or LAN drives - Notes to file generated in Word (but not necessarily stored in RDIMS). Email systems Copies of the records which are collected from other government institutions to investigate an exemptions/exclusions complaint are referred to as the subject records and are kept in ‘red files’. These records belong to the government institution the originals of which are disposed of by that institution according to its own Record Disposal Authority. Until the OIC became subject to the LAC Act, the subject files were disposed of by the OIC upon the completion of the investigation. Currently, the OIC retains these records pending a policy to deal with their disposition. The records can be paper copies or stored on CD. These records are kept under lock and key within an investigator’s office. Lack of storage space is becoming an issue. Security of the records is a high priority for the OIC and therefore secure recordkeeping is essential to ensure: Secret/Top Secret files are maintained and stored within secure areas, and Risks to the business due to misplaced records are mitigated. Secure storage of Secret/Top Secret files Training of investigators with respect to their responsibilities of the files Secure safes, secure briefcases for the transport of documents Office security system All investigators have offices with locking doors, and Transport of the records in the office is done by hand. Proactive Disclosure – Travel and hospitality expenses of Executive. Information is obtained from travel claims which are also filed in Finance and is posted on the OIC website. Translation Requests – Includes copies of requests sent to the Translation Bureau, receipt of completed translation and reconciliation of invoices. Training - Registrations for the University of Alberta for Information Access and Protection of Privacy (IAPP) Certificate Program. This information is also kept in HR files. 3.6 Complaint Resolution Auditing and Monitoring of Records The OIC is just in the process of introducing an audit function within the organization. To date there have been no formal audits of the records kept in support of the Complaint Resolution process. A regular auditing process is envisioned once key performance indicators for the process have been established. Records are however monitored on a regular basis throughout the Complaint Resolution process. Investigators are responsible to ensure that investigation files are complete as per policy and procedures, however the Chiefs review files for completeness on a regular basis when files are sent through for approval and consultation. 3.7 Complaint Resolution – Documentation Standard Approval Some of the mitigation strategies that have been put in place to date include: The Assistant Commissioner, Complaints Resolution and Compliance, has been identified as having the responsibility for the approval of documentation standards for the Complaint Resolution process. 3.5 Executive Support Functions with respect to Complaint Resolutions A number of documents are created in the support of the Complaint Resolution Process which are mostly administrative in nature. These files are related to the management of the organization and its staff. They include: Travel files for employees (duplicates kept in Finance) Documentation of internal Branch meetings including, agendas, minutes and distributed documentation. A physical file is kept locally of these records. As well, most are stored in RDIMS unless the distributed documentation was created outside of RDIMS. Documentation pertaining to all the Information Commissioner Management Group (ICMG) meetings including, agendas, minutes and distributed documentation. Two physical files are kept locally of these records. One file is used primarily to provide information in response to ATIP requests. As well, most are stored in RDIMS unless the distributed documentation was created outside of RDIMS. Chronological files of correspondence sent regarding: – Reports of Finding – a copy also on investigation file – Section 35 and 37 letters – chronological files kept for each person who signs these letters, for example, the Information Commissioner or the Assistant Commissioner as well as by the government institution to which the letters are sent. A copy is also kept on the investigation file. Final Report Page 11 Final Report Page 12 4 Internal Services Business Processes 3.8 Complaint Resolution Recordkeeping Observations The following are some specific observations within the Complaint Resolution process which need to be addressed with regard to recordkeeping: A policy is needed with respect to the disposition of subject records or ‘red files’. These records belong to government institutions that have disposition policies which differ from those of the OIC. Keeping these records longer than the government institution which owns the records could introduce undue risk to the original owner of the records. Investigators generally print and keep relevant e-mails in physical files. From a records and lifecycle management perspective, there is a need to establish a formal policy with respect to the overall management of e-mail. Roles and responsibilities related to records need to be clarified with respect to the executive support services. Duplicate sets of the records appear to be kept by executive support services and other corporate support services such as Finance or HR. The Internal Services business processes were determined through one hour interviews with key stakeholders for each of the business processes. The focus of these interviews was limited to identifying priority processes and the key records associated with those processes. As a result, detailed information is not available for each process. 4.1 Strategic Planning, Parliamentary Affairs and Communications Business Processes The Strategic Planning, Parliamentary Affairs and Communications Division of the OIC is responsible for the following major business processes: Strategic Planning – including the preparation of all Treasury Board Secretariat (TBS) reporting documents such as Departmental Performance Report (DPR), and Report on Plans and Priorities (RPP) Parliamentary Relations General Communications (internal, external and Special events), and Policy Development. From a high level perspective, each of these business processes result in the preparation of communication material. The detailed activities within each business process will vary depending on the type of communication being prepared. In addition, the need for recordkeeping may vary within each business process. 4.1.1 Strategic Planning Business Process and Records The Strategic Planning process includes the preparation of all reporting documents including the OIC Annual Report, Departmental Performance Report (DPR), and Report on Plans and Priorities (RPP). Although the content of the reports differs, from a high level perspective, the process is depicted as follows. Figure 3 – High Level Strategic Planning Process ----- this chart has been amended – see original Minister of Justice Approval Parliamentary Planning Cycle (Triggering Event) Consult with Operations (Gather Pertinent Information) Submit to Parliament (Dissemination) Draft documents and reports Minister of Justice Signature Submit to Parliament Through TBS (Dissemination) ICMG Approval Final Report Page 13 Final Report Page 14 There are five major activities to the process: 4.1.1.3 Draft Documents and Reports Parliamentary Planning cycle, legislation or OIC priorities – are the events which trigger the need for the preparation of strategic planning documents. The following are the key records within the Draft Documents and Reports process: Consult with Operations – Operations are consulted to gather the pertinent information. There may be several consultations and reviews of the draft documents. ID # Draft documents and reports – can involve several iterations and multiple consultations with stakeholders but always ends with a final draft of the documents. 1 Final draft of document or report Director Approval/Signature – documents and reports are either approved by the Information Commissioner Management Group (ICMG) and/or simply sent for signature by the Minister of Justice. This process results in the approval of the documents to be forwarded or tabled as appropriate. 2 Submit to Parliament, to Parliament through TBS or for wider dissemination – the final approved documents and reports are submitted either electronically or in hard copy. Correspondence with organization to whom report being submitted Director The following tables list the key records that are collected, created and updated/ maintained for each step in the high level Strategic Planning process. The table identifies the primary owner (OPI) of the document/record. As well, the table indicates who, if required, must approve the document/record before it proceeds to the next step within the business process. The OIC approver is only indicated if it is someone other than the OPI or Key Owner of the document/record. If no approval is required, not applicable (N/A) is indicated. Please note that although records are created at each step of the process, only the records that are to be kept as part of OIC records are noted. ID # Document Name OPI - Key Owner Collect/ Input Create/ Output Update / Maintain OPI - Key Owner Collect/ Input Create/ Output Update / Maintain X X X OIC Approval appropriate delegated management authority X 4.1.1.4 Approval/Signature The following are the key records within the Approval/Signature process: ID # Document Name OPI - Key Owner 1 ICMG approval or Minister of Justice signature of document or report Director 2 Final copy of approved document or report Director 3 Correspondence with Minister of Justice Director 4.1.1.1 Parliamentary Planning Cycle (Triggering Event) The following are the key records within the Parliamentary Planning Cycle (Triggering Event) process. Document Name Collect/ Input Create/ Output Update / Maintain X ICMG X X OIC Approval X N/A X OIC Approval 1 Notice of reporting requirement Director X N/A 4.1.1.5 Submit to Parliament, to Parliament through TBS or Wider Dissemination 2 Templates supporting reporting requirement Director X N/A The following are the key records within the Submit to Parliament or to Parliament through TBS process: ID # Document Name OPI - Key Owner Collect/ Input 4.1.1.2 Consult with Operations (Gather Pertinent Information) 1 Submitted copy of approved document or report Director The following are the key records within the Consult with Operations (Gather Pertinent Information) process: 2 Translation of documents as required Director X ID # 3 Correspondence with TBS Director X Document Name OPI - Key Owner Collect/ Input Create/ Output Update / Maintain OIC Approval 1 Submissions from OIC Branches Director X N/A 2 Commented drafts of documents Director X N/A Final Report Page 15 Final Report Create/ Output X Update / Maintain OIC Approval N/A N/A X Page 16 4.1.2.2 Consult, Gather Pertinent Information 4.1.2 Parliamentary Relations Business Process and Records The following are the key records within the Consult, Gather Pertinent Information process: Within the Parliamentary Relations function there is periodically the need to respond to questions which have been posed by Parliamentary Committee or to appear before a Parliamentary Committee. A number of records are prepared in support of the Parliamentary Relations process. From a high level perspective, the process is depicted as follows. Figure 4 – High Level Parliamentary Relations Process Request from Parliamentary Committee (Triggering Event) Consult, Gather Pertinent Information Approval of Final of Communication Material Draft Communication Material Communicate to Parliamentary Committee (Dissemination) ID # Document Name OPI - Key Owner Collect/ Input Create/ Output Update / Maintain OIC Approval 1 Questions from Parliamentary Committee Director X N/A 2 Notes from discussions with legislative assistants to Members of Parliament. Director X 3 Submissions from OIC Branches Director X N/A 4 Commented drafts of documents Director X N/A X N/A There are five major activities to the process: Request from Parliamentary Committee (Triggering Event) or OIC proactive action – generally triggers the need to prepare materials. Consult, Gather Pertinent Information – Subject Matter Experts (SME) are consulted and pertinent information is gathered to be able to draft the communication material. Draft Material – can involve several iterations and several stakeholders (SMEs). This activity always ends with a final draft of the communication material. Approval of Final Communication Material – results in the approval of the final communication materials by the appropriate delegated authority, which could include: ICMG (Executive Group), the Information Commission, Assistant Commissioners, Legal Counsel, Director of Finance or Director of Human Resources. Communicate to Parliamentary Committee (Dissemination) – communications to Parliamentary Committees can vary from providing background documents to delivery of speeches. The following tables list the key records that are collected, created and updated/ maintained for each step in the high level process. The table indicates who within the business process, is the primary owner (OPI) of the document/record. As well, the table indicates who, if required, must approve the document/record before it proceeds to the next step within the business process. The OIC approver is only indicated if it is someone other than the OPI or Key Owner of the document/record. If no approval is required, not applicable (N/A) is indicated. Please note that although records are created at each step of the process, only the records that are to be kept as part of department records are noted. 4.1.2.3 Draft Communication Material The following are the key records within the Draft Communication Material process: ID # 6 7 Document Name OPI - Key Owner Collect/ Input Director X X Draft documents/publications supporting speech/Briefing book. Director X X Draft Questions and Answers Director X X 1 Request to appear before Parliamentary Committee OPI - Key Owner Collect/ Input Director Final Report X Create/ Output Update / Maintain OIC Approval OIC Approval 4.1.2.4 Approval of Final Communication Material The following are the key records within the Approval of Final Communication Material process: ID # Document Name OPI - Key Owner Collect/ Input Create/ Output Update / Maintain OIC Approval 1 Approved material Director X ICMG or appropriate delegated management authority 2 Minutes of ICMG meeting reflecting approval if applicable Director X ICMG The following are the key records within the Request from Parliamentary Committee process: Document Name Update / Maintain Draft Speech 4.1.2.1 Request from Parliamentary Committee ID # Create/ Output N/A Page 17 Final Report Page 18 4.1.2.5 Communicate to Parliamentary Committee The following are the key records within the Communicate to Parliamentary Committee (Dissemination) process: ID # 1 2 OPI - Key Owner Document Name Material as approved by ICMG or appropriate delegated management authority Director Translated documents sent to Parliamentary Committee: Director Collect/ Input Create/ Output Update / Maintain X OIC Approval of the document/record. As well, the table indicates who, if required, must approve the document/record before it proceeds to the next step within the business process. The OIC approver is only indicated if it is someone other than the OPI or Key Owner of the document/record. If no approval is required, not applicable (N/A) is indicated. Please note that although records are created at each step of the process, only records that are to be kept as part of department records are noted. 4.1.3.1 Triggering Event N/A The following are the key records within the Triggering Event Process. X ID # N/A 1 Speeches Document Name OPI - Key Owner Collect/ Input Create/ Output Update / Maintain OIC Approval Invitation or any event requiring communications action/advice Supporting Documentation 4.1.3.2 Research, Gather Pertinent Information The following are the key records within the Research, Gather Pertinent Information process: 4.1.3 General Communications Business Process and Records Document Name The general communications business process includes the following: Internal communications to employees (e.g. policy communication is generally disseminated via email. External communications to media, federal institutions and the general public (i.e. usually speeches, presentations, notices). A more rigorous approval process exists for external communication products. updates, Commissioner News). OPI - Key Owner 1 Meeting Notes Director 2 Background Research Director Collect/ Input Create/ Output Update / Maintain OIC Approval X X N/A This Although each form of communication is varied, at a high level, the communication business process can be depicted as follows: X N/A 4.1.3.3 Draft Communication Material The following are the key records within the Draft Communication process: Figure 5 – High Level General Communications Process Triggering Event Research Gather Pertinent Information Draft Communication Material Approval of Final of Communication Material Dissemination of Communication Material ID # 1 Document Name Working copies with record of decision when applicable (significant change in message) OPI - Key Owner Collect/ Input Create/ Output Update / Maintain OIC Approval Comm’ns X X X N/A Comm’ns X X X X X (internal/external communications) There are five major activities to the process: 2 Triggering Event – an event which triggers the need for communication. This can either be done proactively or in a reactive mode. Research, Gather Pertinent Information – information which provides background and context is gathered for the communication piece. Draft Communication Material – can involve several iterations and several stakeholders including Subject Matter Experts but always ends with a final draft. Approval of Final Communication Material – can be implicit or explicit but results in approval of final draft communication for dissemination. Dissemination of Communication Material – communications can be disseminated in various ways, e.g. electronically, verbally, paper copy, etc. Media Lines (external communications) 3 Final draft of Communication Material Comm’ns (internal/external communications) The following tables list the key records that are collected, created and updated/ maintained for each step in the high level process. The table indicates who within the business process, is the primary owner (OPI) Final Report Page 19 Final Report Page 20 ID # 4 Document Name Email, meeting notes, documents generated through discussions with subject matter experts (i.e. ATI working group) OPI - Key Owner Collect/ Input Comm’ns Create/ Output Update / Maintain X X OIC Approval There are five major activities to the process: Request for Comment/Triggering Event – a request for comment will generally be initiated external to the organization while a triggering event would be internal to the organization. The triggering event may result from either a proactive or a reactive action. Consult, Gather Pertinent Information – with external request for comment there is a generally a need to consult with SMEs or the Access to Information (ATI) working group. Draft Comments/Internal Policy – can involve several iterations and several stakeholders but always ends with a final draft of the comments or policy. Approval of Comments/Internal Policy – Results in approval of final draft of Comments/Internal Policy. Dissemination of Comments/Internal Policy – can be disseminated in various ways, e.g. electronically, or paper copy, etc. (internal/external communications) 4.1.3.4 Approval of Final Communication Material The following are the key records within the Approval of Final Communication Material process: ID # 1 Document Name Approved Final Communication Material OPI - Key Owner Collect/ Input Director Create/ Output Update / Maintain X OIC Approval ICMG or Comm’ns appropriate delegated management authority The following tables list the key records that are collected, created and updated/ maintained for each step in the high level process. The table indicates who within the business process, is the primary owner (OPI) of the document/record. As well, the table indicates who, if required, must approve the document/record before it proceeds to the next step within the business process. The OIC approver is only indicated if it is someone other than the OPI or Key Owner of the document/record. If no approval is required, not applicable (N/A) is indicated. Please note that although records are created at each step of the process, only the records that are to be kept as part of department records are noted. 4.1.3.5 Dissemination of Communication Material 4.1.4.1 Request for Comment/Triggering Event The following are the key records within the Communication Dissemination process: ID # Document Name OPI - Key Owner 1 Approved Final Communication Material Comm’ns 2 Speeches – Delivery speech if differs from final copy Comm’ns 3 Email including media lines Comm’ns 4 Translation of final Communication Material Comm’ns Collect/ Input Create/ Output Update / Maintain X X OIC Approval N/A X The following are the key records within the Triggering Event Process. ID # 1 Document Name Correspondence requesting comment on external policy OPI - Key Owner Collec t/Input Director Create/ Output Update / Maintain X OIC Approval N/A X X 4.1.4.2 Consult, Gather Pertinent Information X The following are the key records within the Consult, Gather Pertinent Information process: 4.1.4 Policy Development Business Process and Records ID # Document Name OPI - Key Owner The Policy Development business process could include either the development of internal policy documents or the provision of comments and advice on externally produced policy documents. Currently much of the workload focuses on the latter. 1 From a high level perspective, the Policy Development process is depicted as follows: 4.1.4.3 Draft Comments/Internal Policy Figure 6 – High Level Policy Development Process Request for Comment / Triggering Event Consult Gather Pertinent Information Draft Comments / Internal Policy Final Report Background material supporting comments or policy Collec t/Input Create/ Output X X Director Update / Maintain OIC Approval N/A The following are the key records within the Draft Comments/Internal Policy process: Approval of Comments / Internal Policy Dissemination of Comments / Internal Policy Page 21 ID # 1 Document Name Final draft of Comments on external policy statement OPI - Key Owner Collec t/Input Director Final Report Create/ Output X Update / Maintain OIC Approval ICMG or appropriate delegated management authority Page 22 ID # 2 3 Document Name OPI - Key Owner Email, meeting notes, documents generated through discussions with subject matter experts (i.e. ATI working group) Director Final draft of internal policy Director Collec t/Input Create/ Output X X Update / Maintain OIC Approval 4.1.6 Strategic Planning, Parliamentary Affairs and Communications Auditing and Monitoring of Records The OIC is just in the process of introducing an audit function within the organization. To date there have been no formal audits of the records kept in support of the Strategic Planning, Parliamentary Affairs and Communications processes. X ICMG or appropriate delegated authority 4.1.7 Strategic Planning, Parliamentary Affairs and Communications – Documentation Standard Approval The Assistant Commissioner, Policy, Communication and Operations, has been identified as having the responsibility for the approval of documentation standards for the Strategic Planning, Parliamentary Affairs and Communications processes. 4.1.4.4 Approval of Comments/Internal Policy The following are the key records within the Approval of Comments/Internal Policy process: ID # Document Name OPI - Key Owner Collec t/Input Create/ Output X 1 Approval of Comments for response to external policy Director X 2 Approval of Internal Policy Director X Update / Maintain OIC Approval ICMG ICMG 4.1.4.5 Dissemination of Comments/Internal Policy The following are the key records within the Dissemination of Comments/Internal Policy process: ID # Document Name OPI - Key Owner 1 Correspondence with Comments for response to external policy Director 2 Translated internal policy Director Collec t/Input Create/ Output Update / Maintain X OIC Approval ICMG or appropriate delegated management authority X 4.1.5 Scope/Scale of Recordkeeping Reach for Strategic Planning, Parliamentary Affairs and Communications The Strategic Planning, Parliamentary Affairs and Communications Division produces a number of the records to support policy development, decisions and official communications from the OIC. One of the key challenges facing the Division is the official storage of all final documents. These exist in both electronic and hard copy. In some instances, subject files are created. Generally, physical files are kept in local offices and electronic files stored on local drives. The Branch does not have access to RDIMS. As the Division, in many instances, undertakes a coordinating function, gathering input from other parts of the organization, there are often many copies of official documentation in circulation with ranging levels of security attached to each of the documents. From a records and information lifecycle management perspective, policies and processes are needed with respect to the maintenance, protection and preservation of the records, as well as their disposition. Final Report Page 23 Final Report Page 24 4.2 Finance Business Process and Records 4.2.1 Planning Process The Finance Branch supports the financial management of the annual budget of the OIC. The OIC complies with the Treasury Board Secretariat (TBS) and Public Works and Government Services (PWGSC) reporting requirements and must prepare yearly financial statements which are subject to yearly audit by to Office of the Auditor General (OAG). The following table lists the records found within the Finance Plan business process. ID # Document Name OPI - Key Owner Collect/ Input Director X Create/ Output Update / Maintain OIC Approval 1 From a high –level perspective, the financial management business processes can be depicted as follows: 2 TBS Templates for preparation of Reports on Plans and Priorities (Financial sections) 3 TBS Templates for preparation of Departmental Performance Reports (Financial sections) 4 OIC Main Estimate Submission 5 Supplementary Estimates submission Figure 7 – High Level Finance Business Process Planning Budget Manage and Control Measure N/A X X N/A Director X X Information Commissioner Minister of Justice Director, X X Information Commissioner Minister of Justice The four major sub-processes include: CFO Planning – determining how financial resources will be used to achieve the goals and objectives of the OIC. This process supports the yearly strategic planning exercise. From a Finance perspective, a major output of this process is the preparation of the OIC Estimates for submission to TBS. Budget – involves the assigning of financial resources to specific programs and activities. Free Balance is the main financial tool used to distribute the budget among the various responsibility centres within the OIC. Manage and Control – involves the executing, managing and controlling of financial resources through the processes of accounting, reconciliation, quality assurance and reporting. Measure – assessing Financial Management Performance. Finance & Administrati on CFO 6 Treasury Board Submissions for additional funds Director, X Information Commissioner Minister of Justice F&A CFO Each of the Finance sub-processes generate records which must be maintained to ensure that adequate financial management controls are in place pursuant to the Financial Administration Act (FAA) and legislative requirements for the OIC. For the purposes of this study, we have not identified specific records unless they were deemed to be particularly significant, but rather have identified categories of records that may be found in each process. The following tables list the key records that are collected, created and updated/ maintained within each of the major activities within the Finance Business process. The table indicates who within the business process, is the primary owner (OPI) of the document/record. As well, the table indicates who, if required, must approve the document/record before it proceeds to the next step within the business process. The OIC approver is only indicated if it is someone other than the OPI or Key Owner of the document/record. If no approval is required, not applicable (N/A) is indicated. Final Report Page 25 4.2.2 Budget process The following table lists the records found within the Budget business process. ID # 1 2 OPI - Key Owner Collect/ Input TBS Allotment for Vote 40 (salaries and operating) – Budget Allocation Director, Records within Freebalance financial system Director, Document Name Create/ Output Update / Maintain OIC Approval X X ICMG X X F&A F&A Final Report Page 26 4.2.3 Manage and Control process 4.2.4 Measure The following table lists the records found within the Manage and Control business process. The following table lists the records found within the Budget business process. ID # 1 2 OPI - Key Owner Collect/ Input Create/ Output Update / Maintain Delegation of Financial Signing Authorities Director, X X X Monthly Budget Reports Director, X X X Document Name (Includes budget, commitments, expenditures, balance) F&A OIC Approval ICMG/ Minister of Justice F&A ID # OPI - Key Owner Collect/ Input Create/ Output Update / Maintain OIC Approval Financial input to Reports on Plans and Priorities (RPP) and Departmental Performance Reporting (DPR) as requested from TBS Director X X X Chief Financial 2 Public Accounts for PWGSC Director, F&A X X X Information Commissioner 3 Financial Statements Director, F&A X X X Information Commissioner 4 Monthly reconciliations with PWGSC Director, F&A X X X 5 Yearly audits by OAG Director, F&A X X X 1 Document Name Officer 3 4 CFO Mid-year and other in-year Budget Reviews Director , X X X F&A 5 CFO 6 Procurement of goods and services (administrative function not related to Finance) Director, F&A X Proactive disclosure records for contracts over $10,000. Director , X Invoices from Vendors signed by appropriate signing authority for receipt of goods - Accounting Director, 10 Travel Advances/Claims Director, 11 Accounts Receivable – related to ATIP requests Director, F&A 12 T4 for Vendors and Individuals Director, 7 8 9 X X X X Information Commissioner CFO F&A X Responsibility Center Manager F&A X X X Responsibility Center Manager X X X N/A F&A X N/A F&A 4.2.5 Scope/Scale of Recordkeeping Reach for Finance The records generated within the Finance business process are generally well controlled as they are subject to the Financial Administration Act and yearly audits of financial statements. The records are retained by fiscal year. Once the fiscal year is complete and closed out, the records are sent to Records for storage. Financial records are generally kept for seven years. Currently, a disposition policy does not exist at the OIC. Many of the records created within Finance are stored electronically, however, the majority of operational files (i.e. invoices, travel claims, etc) exist in paper format. The Free Balance financial system stores the financial information however reports are printed for distribution to the management team. The financial planning documents although produced electronically are stored in paper format in binders for distribution to management. These paper files are updated as changes occur throughout the year. Electronic records within Finance are stored on three separate servers/systems including: Free Balance Financial system Internal LAN External LAN Many of the records are duplicated between both the internal and external LAN servers. The Finance Branch does not have access to RDIMS. Final Report Page 27 Final Report Page 28 4.2.6 Finance Auditing and Monitoring of Records 4.3 Human Resources Business Process and Records The OIC is just in the process of introducing an audit function within the organization. To date the audits conducted within Finance have been performed by the Auditor General of Canada. The OIC financial statements are audited on a yearly basis. The Human Resources (HR) Branch is responsible for providing services in support of the planning, staffing and compensation of resources within the OIC. They are subject to all rules and policies as set out by Treasury Board and the Public Service Commission. Currently the Branch is comprised of three human resource professionals, and a manager of compensation. 4.2.7 Finance – Documentation Standard Approval The Assistant Commissioner, Policy, Communication and Operations, has been identified as having the responsibility for the approval of documentation standards for the Finance processes. There are several processes within Human Resources however from a high - level generalized perspective, the processes can be depicted as follows: Figure 8 – High Level Human Resources Business Process 4.2.8 Finance Recordkeeping Observations HR Planning Recruit/Staff Develop Performance Measurement Retain The following are some specific observations within the Finance process which need to be addressed with regard to recordkeeping: The five major sub-processes include: Due to security concerns, Finance must store its records on two separate servers, one of which is connected to the internal network and the other to an external network. Many documents are duplicated on both of these servers which can introduce issues related to the versions of the records. This could pose a risk should an ATIP request occur for these documents as it may be difficult to ensure that all data and the most current version have been retrieved. HR Planning – defining human resource requirements in order to meet business objectives and goals. The OIC has just completed a Business Integrated HR Plan. Roles and responsibilities with regard to certain documents submitted to Treasury Board need to be clarified to ensure that only final copies of documents are kept as records. Currently many versions of these documents exist within Communications, Finance and Legal. Recruit/Staff – involves the activities involved in classifying positions, determining job competencies, and selecting appropriate staff for positions. Develop – involves activities related to developing staff through on the job experience or training. Retain – involves those activities concerned with compensation, health and safety, staff relations and release of employees. Performance Measurement – involves activities related to the measuring of staff performance against goals and objectives. Each of the HR sub-processes generates a large volume of records which must be maintained to support transparency in the HR processes and legislative requirements for the OIC. For the purposes of this study, we have not identified specific records unless they were deemed to be particularly significant, but rather have identified categories of records that may be found in each process. The following tables list the key records that are collected, created and updated/ maintained within each of the major activities within the HR business process. The table indicates who within the business process, is the primary owner (OPI) of the document/record. As well, the table indicates who, if required, must approve the document/record before it proceeds to the next step within the business process. The OIC approver is only indicated if it is someone other than the OPI or Key Owner of the document/record. If no approval is required, not applicable (N/A) is indicated. 4.3.1 HR Planning Process The following table lists the records found within the HR Planning business process. ID # Final Report Page 29 Document Name OPI - Key Owner Collect/ Input Create/ Output Update / Maintain OIC Approval ICMG 1 Business Integrated HR Plan Director HR X X 2 Quarter HR Plan updates Director HR X X Final Report Page 30 4.3.2 Recruit/Staff Process 4.3.4 Retain The following table lists categories of records found within the Recruit/Staff business process. These categories include a number of the mandatory records needed for recruitment and staffing within the public service. ID # 1 2 Document Name OPI - Key Owner Master Staffing Checklist (contains over 50 different templates for records which are created depending on the type of staffing undertaken). This checklist is included in Appendix B. Director HR Classification Checklist (refers to numerous records including organization charts, classification request forms and approvals needed to classify a position). This checklist is included in Appendix B. Director HR Collect/ Input Create/ Output Update / Maintain X OIC Approval Delegated Authority dependant on document X Delegated Authority dependant on document HRIS Records 4 Position files Director HR X X N/A 5 Policy documents Director HR X X ICMG N/A 4.3.3 Develop Process Document Name The following 5 files are kept for each individual at the OIC: Pay OPI - Key Owner Collect/ Input Create/ Output Update / Maintain OIC Approval Manager Compens ation X X X N/A Superannuation HR Personnel Leave 2 HRIS records 3 Health and Safety file Director HR X X N/A N/A 4 Staff Relations files Director HR X X N/A 5 EAP files Director HR X X N/A 6 Policy documents Director HR X X ICMG 4.3.5 Performance Measurement The following table lists the records found within the HR Develop business process. Document Name ID # 1 3 ID # The following table lists the records found within the HR Retain business process. OPI - Key Owner Collect/ Input Create/ Output The following table lists the records found within the HR Performance Measurement business process. Update / Maintain OIC Approval ID # Document Name OPI - Key Owner Collect/ Input Create/ Output Update / Maintain OIC Approval 1 Employee learning plans Director HR X Appropriate Manager 1 ICMG Training registrations Director HR X Delegated Authority Director HR X 2 Employee Performance Measurement policies 2 Director HR Director HR N/A Policy documents Employee Performance Measurement templates X 3 3 Employee Performance Measurement appraisals. Employee X X ICMG X Information Commissioner/ Assistant Commissioners 4.3.6 Scope/Scale of Recordkeeping Reach for HR The retention of records generated within HR is dependant on the type of document. For example, position files are retained for as long as a position exists, even if it is no longer staffed. Staffing files are kept 5 years from the last staffing audit. Individual pay records are kept for as long as an individual is an employee of the Federal Government and follows the employee from institution to institution. Disposition of other types of records should be reviewed. Much of the HR records are kept within the OIC’s Human Resource Information System (HRIS). However many of the records are also kept in hard copy in files (i.e. employee forms, payroll information, request for name change, benefit changes, signed copies of staffing requests/approvals, etc.). Final Report Page 31 Final Report Page 32 Currently most HR physical files are kept within Records due to space constraints. When the organization moves to its new facilities, the files will be kept within the HR Branch. Many documents are produced electronically and stored on local drives. However these documents are also printed and placed in physical files. HR does not have access to RDIMS. Sensitive HR records are kept under lock and key within the Director of HR’s office. 4.3.7 Human Resources Auditing and Monitoring of Records The OIC is just in the process of introducing an audit function within the organization. To date there have been no formal audits of the records kept in support of the Human Resources processes. 4.3.8 Human Resources – Documentation Standard Approval 4.4 Information Management Business Process and Records The Information Management Branch is responsible for providing services with respect to the following areas: ATIP – Access to Information and Privacy IM/IT support services Security, and Records Management. The records created within each of these business processes varies depending on the process. The ATIP business process is fairly robust and follows the general activities needed to ensure a response to a requester within the 30 days required by legislation. For the purposes of this document, this process was reviewed in greater detail than the IM/IT support services and records management business processes. The Director of Human Resources has been identified as having the responsibility for the approval of documentation standards for the Human Resources processes. 4.4.1 ATIP Business Process On April 1, 2007, the OIC became subject to the Access to Information Act and the Privacy Act, which requires that a response to a request under these acts must be provided within 30 days. Extensions of time can be taken to process a request made under the Access to Information Act where justification is shown. From a high level perspective, the ATIP business process is very similar to the OIC’s Complaint Resolution process. It is illustrated below: Figure 9 – High Level ATIP Business Process Receive Access Request Record Tasking Record Review Management Review and Approval Response to Requester There are five major sub-processes within this process: Receive Access Request – This process is concerned with the initial receipt and registration of the request at which time some initial analysis of the nature of the request will be undertaken. Record Tasking – Within this process, the Office(s) of Primary Interest (OPI) is requested to provide the responsive records (if any) and recommendations. Record Review – This is where the bulk of the activities take place. If records exist, they are reviewed to determine whether any information must be withheld. This may require internal consultations with OPIs and/or Legal Services, or consultations with other government institutions and/or third parties. Management Review and Approval – This process involves the approval process for the response to the requester. Response to the Requester – A letter of Response is issued to the requester that may or may not include the release of records. Each of the ATIP sub-processes generates records which must be maintained to support the ATIP process and any complaints that may arise regarding the processing of the request. The following tables list the key records that are collected, created and updated/ maintained within each of the major activities within the ATIP business process. The tables indicate who within the business process, is the primary (key) owner of the record. As well, the table indicates who, if required, must approve the record before it proceeds to the next step within the business process. The OIC approver is only indicated Final Report Page 33 Final Report Page 34 if it is someone other than the Key Owner of the record. If no approval is required, not applicable (N/A) is indicated. 4.4.1.1 Receive Access Request Process ID # 5 Scanned documents for review 6 Extension Letter sent to requester due to: The following table lists the records found within the Receive Access Request business process. The records which exist as a minimum for each file are highlighted in Bold. ID # Document Name Key Owner Collect/ Input Create/ Output 1 Access Request ATIP Officer 2 Physical file with appropriate labeling ATIP Officer X 3 Acknowledgement Letter ATIP Coordinator /Officer X X 4 Letter of Clarification to requester (request not clear or does not meet requirement under Act) ATIP Coordinator /Officer 5 Letter from requester with modified request ATIP Officer Update / Maintain X X Document Name OIC Approval 9(1)(a) – large number of records 9(1)(b) – consultation with government institution 9(1)(c) – 3 party consultation Key Owner Collect/ Input Create/ Output ATIP Officer X ATIP Coordinator X Update / Maintain OIC Approval N/A rd N/A 7 Memo for approval of release to ATIP Coordinator ATIP Officer X ATIP Coordinator N/A 8 Response Letter to requester for ATIP Coordinator sign-off ATIP Officer X ATIP Coordinator 4.4.1.3 Record Review Process The following table lists categories of records found within the Management Review and Approval business process. The records which exist as a minimum for each file are highlighted in Bold. ID # X 6 Acknowledgement Letter of revised request ATIP Coordinator /Officer X 7 Letter acknowledging abandonment of request ATIP Coordinator X Document Name Key Owner Collect/ Input Create/ Output Update / Maintain OIC Approval X ATIP Officer 1 Processing notes ATIP Officer X 2 Research material & Email exchange with OPIs ATIP Officer X 3 Records file which contains a copy of the records released as well as the "working copy" of the records indicating the exempted information ATIP Officer X 4.4.1.2 Record Tasking Process ATIP Officer X N/A The following table lists categories of records found within the ATIP business process. The records which exist as a minimum for each file are highlighted in Bold. 4.4.1.4 Management Review and Approval Process ID # The following table lists categories of records found within the Management Review and Approval business process. The records which exist as a minimum for each file are highlighted in Bold. Document Name Key Owner Collect/ Input Create/ Output Update / Maintain OIC Approval Memo tasking OPI with searching of records ATIP Officer X 2 Fee Estimate Letter to requester if large numbers of records involved ATIP Coordinator /Officer X 3 OPI response with recommendations for disclosure (copies of records) ATIP Coordinator /Officer X N/A 4 Request for legal advice ATIP Coordinator X N/A Legal advice Legal/ATIP Coordinator X 1 Final Report ID # ATIP Coordinator Page 35 1 Document Name Approval to release documents OPI - Key Owner Collect/ Input ATIP Coordinator X Final Report Create/ Output Update / Maintain OIC Approval ATIP Coordinator Page 36 4.4.1.5 Response to the Requester Process 4.4.7 Information Management – Documentation Standard Approval The following table lists the records found within the Release of Documents to Requester business process. The records which exist as a minimum for each file are highlighted in Bold. The Assistant Commissioner, Policy, Communication and Operations, has been identified as having the responsibility for the approval of documentation standards for the Information Management processes. ID # 1 Document Name Released documents OPI - Key Owner Collect/ Input Create/ Output Update / Maintain ATIP X N/A X ATIP Coordinator OIC Approval Coordinator 2 Signed Response Letter ATIP Coordinator 4.4.2 IM/IT Support Services Business Processes The IM/IT Support business processes were not investigated in detail. The organization is small and has limited capacity to provide IT services. Most of the services provided are limited to basic system maintenance and desktop support. The significant records within this area which need to be produced and maintained include: IT Annual Plan Annual Business Continuity Report Threat Risk Assessment (TRA) which is reviewed every second year Requests for support – these are generated through email. 4.4.3 OIC Security Support The Information Management Branch is also responsible for Security services for the OIC. This includes control of the physical building, employee ID cards, safes, and primary contact with the RCMP and CSIS. Records exist to control the employee ID cards and safes. Most correspondence is generated through email. All records are kept secured with the Information Management Branch. 4.4.4 Records Management Records Management is responsible for the OIC records. This area is currently under review and developing new policies to reflect the fact that they are now subject to the Library and Archives Canada (LAC) Act. 4.4.5 Scope/Scale of Recordkeeping Reach for Information Management The scope of the records created and collected within Information Management is dependant on the process involved. Within the ATIP function, records are fairly extensive and well managed. Currently there are few records within the IT Support Services area with most of these being created and collected within the email system. Currently there is no policy for their retention, management and overall disposition. 4.4.6 Information Management Auditing and Monitoring of Records The OIC is just in the process of introducing an audit function within the organization. To date there have been no formal audits of the records kept in support of the Information Management processes. Final Report Page 37 Final Report Page 38 5 Legal Services 6 Document Standards - Process and Procedures The Legal Services Branch provides legal support services to the Office of the Information Commissioner. These services include: The following provides an overview of the steps undertaken to collect and analyze the data contained within this report. Although some of these steps are unique to the Officer of the Information Commissioner (OIC), many can be applied to other small regulatory institutions. Given the size of the OIC many of the steps were conducted in parallel. Providing strategic advice, recommendations and information with legal implications of any matter pertaining to the administration of the Access to Information Act including related to investigations, litigation, jurisprudence, program, policy and legislation development, Representing the Information Commissioner before the Federal Court, Federal Court of Appeal and the Supreme Court of Canada as required, Conducting legal research into questions relevant to current investigations of complaints, proposed policies, including matters of procedures during the investigative process, Monitoring the legislative activities of Parliament regarding any matter relating to the Access to Information Act, and Review of the research for overall legislative and business context for recordkeeping conducted by accessing the OIC Annual Report (2006-2007) and the Access to Information Act. Representing, the Information Commissioner in dealing with the senior officials of the Department of Justice, representatives/counsel of complainants and respondents, academic groups, law societies, professional organizations and the media. Background research to gain a basic understanding of the mandate of the OIC by accessing the OIC Annual Report (2006-2007), Departmental Planning Report (2006-2007), and Management, Resources and Results Structure Report (2007). Initial interviews with project leader to provide an overview of the OIC organization, its mandate and major business process. All records created/collected by Legal Services are kept within the Legal Tracking System (LTS) which is a custom built system based on RDIMS. The LTS system also contains a large inventory of templates which can be used to render legal opinions and other legal documents including court documents. Appendix C contains a list of these templates. LTS is ten years old and the technology has become unreliable. As a result, LTS is mostly used to access templates, precedence files and search documents. Producing legal opinions, court documents and related correspondence and the versioning of documents is frequently done on local desktops and then saved to LTS once complete. 6.1 Process for Business Context for Recordkeeping The following steps were undertaken to establish the business context for recordkeeping. 6.2 Process for Business Activity Diagram and Records The following steps were undertaken to establish business activity diagrams and records for the OIC Program Activity - Complaint Resolution business process diagram and records. Both electronic and hard copy records are kept. Final copies of all legal opinions, court documents, comments on strategic plans and input to Parliamentary Committees on legislation activities are all kept within Legal Services as well as within other parts of the organization which may be the actual OPI for the information. The physical records produced by Legal are kept within a secure area in Legal Services and selected files (dependant on the type of file) are sent once a year to Records Management for safekeeping. All these records have been kept since there is no disposition authority as yet. Final Report Page 39 Background documents were collected and reviewed. These included: – Organization charts (dated 11-12-2007 and Feb 2008) – Complaints Resolution and Compliance Business Processes (dated 13-11-2007), and – Samples of records and files used to support the Complaint Resolution process. A preliminary interview was conducted with project authority to: – Establish an overall familiarity of the business activities, and – Identify the process for data collection – interviews, workshops and document review. A straw-model for the business process was established – as the OIC had recently revised its complaints resolution and compliance business process, this was used as a basis when conducting interviews. An interview questionnaire was developed which focused on identifying the specific information required – process validation, high level functions, records created/capture/compiled throughout the process, ownership of record, how records are managed and stored. Interviews were conducted with the primary stakeholders of the Complaints Resolution and Compliance business processes. The interviews usually involved more than one individual facilitating validation, clarification and agreement. The interviews focused on the following: – Review/validation of the existing Complaints Resolution and Compliance business model, – Records which were created/collected or compiled throughout the process, and – Identification of key points of decision making and the records required to support this activity. Following the first interview, the business process was updated to reflect the current state. Tables were developed to capture the required records for each major sub-process. At subsequent interviews, the updated business model and table of the records were used to refine the data collected to date. Final Report Page 40 A draft report outlining the business activity diagram and the records required to support the activity were validated with key stakeholders. The steps undertaken to establish business activity diagrams and the records for the Internal Services business processes were similar to the steps for Complaints Resolution. The review of the background documents for the Complaints Resolution process served as background as well for Internal Services. In addition, the following steps were undertaken: A preliminary interview was conducted with the project authority to establish an overall familiarity of the internal services business activities and identify who would be interviewed to enable data collection. An interview was conducted with the Assistant Commissioner, Policy, Communications and Operations to determine key areas of concern with regard to recordkeeping. In order to establish a straw-model for the internal services business processes research was conducted to determine high level business processes for Government wide services such as Human Resources Management and Finance. High level business processes for these functions were used as a basis for conducting interviews. In other cases, the high level business process was established during the interview with the stakeholder. An interview questionnaire was developed which focused on identifying at a high level the documents required to support the Internal Services business processes. One hour interviews were conducted with the primary stakeholder of each of the OIC Internal Service business processes. These interviews focused on priority processes within each function. The interviews usually involved more than one individual facilitating validation, clarification and agreement. The interviews focused on the following: – Review/validation of the appropriate high level Internal Service business model, – Identification of the priority sub-process within the service, – Identification of the records or category of records which were created/collected or complied in support of the process, and – Identification of any key points of decision making and the records required to support this activity. Tables were developed to capture the required records and categories of records for each the internal services business processes. A draft report outlining the business activity diagram and the records required to support the activity were validated with key stakeholders. 7 Lessons Learned The following “lessons learned” emerged during the course of this study: – Page 41 The kick-off meeting was instrumental in ensuring the alignment of expectations between OIC, LAC, and KPMG. Going into the meeting, the participants each had different outcomes in mind. Understanding the Program Activity Architecture for the Organization – Final Report “Kick –Off” meeting It was important to understand the strategic objectives of the Program Activity and its business context. Having a clear understanding of the mandate of the organization and its need for documentation standards to support its main Program Activities provided focus to the study. Knowledge/Expertise of Project Lead – It was critical to have a Project Lead who was knowledgeable of the Program Activity being reviewed. This allowed the team to obtain clarification as required and helped in keeping the study focused. – The Project Lead was also very engaged in the study, responding quickly and with substantive comments to the draft material provided. This meant that as the project progressed, the information gathered was constantly being validated. Target interviews – The ordering of interviews was important to the overall information gathering exercise. The first set of interviews was undertaken with the management staff directly responsible for the day to day operations of the Program Activity. This allowed the information gathering to quickly focus in on the key decision points and core activities involving records within the business process. – The second set of interviews was undertaken with staff more intimately involved with certain steps in the business process. – Group interviews were extremely beneficial as they provided the participants with the opportunity to build on each other’s contributions and to provide a more holistic and inclusive view of the business process being reviewed. The group interviews served to help data collection and validation. – Once the basic records needed to support the Program Activity were determined, these were continually validated throughout subsequent interviews. Interviews versus workshops – In a small organization, it was found that workshops were not required to gather and validate information. Group interviews were conducted and served the same purpose as a workshop. – Because the organization was small, individuals were generally aware of all aspects of the business process, not just their own piece. This was critical in linking the key activities that spanned the enterprise. Use of draft or ‘straw model’ high level business processes – In order to focus the discussion on the records created and used within a business process, it was helpful to start discussions with a draft or ‘straw model’ high level business process. In the case of the Program Activity, a business process diagram existed and was used to guide the overall discussion. Although it was recognized that the business process was being refined, the basic records were unlikely to change. – For Internal Services, we developed a draft of the high level business process for each of the service areas prior to the start of the formal data collection activities. This proved to be very valuable, as it helped to focus the discussions around the records of business value. The high level processes used during these interviews were aligned to the high level processes for internal services of the Government of Canada as a whole. Final Report Page 42 Appendix A – Interview Participants The following individuals were interviewed during this study: Complaints Resolution and Compliance Directorate Appendix A – Interview Participants Andrea Neill, Assistant Commissioner, Complaints Resolution and Compliance Carole Audette, Manager, Executive Services Julie Tremblay, Director, Complaints Resolution Eric Fraser, Chief, Complaints Resolution Sandra George, Chief, Complaints Resolution Sharon Nadeau, A/Director, Compliance Carmen Garrett, Chief, Compliance Dan O’Donnell, Chief, Compliance Eric Murphy, Client Liaison Officer Legal Services and General Counsel Daniel Brunet, Director Legal Services & General Counsel Patricia Boyd, Counsel Policy, Communications and Operations Suzanne Legault, Assistant Commissioner, Policy, Communications and Operations Josée Villeneuve, Director, Strategic Planning, Parliamentary Affairs and Communications Christian Picard, Director, Information Management Stephen Campbell, Director, Financial Services Human Resources Directorate Ginette Rochon, Director, Human Resources Private and Confidential — Final Report Final Report Page A.1 Appendix B – Human Resource Documents/Checklists Appendix B – Human Resource Documents/Checklists Final Report Final Report Page B.1 Final Report Page B.2 Final Report Page B.3 Appendix C – Legal Services Templates Final Report Final Report Page C.1