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---Étude de la problématique des étudiants néerlandais apprenant le français langue étrangère---
A.L.Chr. van Veen (0335215)
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
-MÉMOIRE DE MASTERFranse taal en cultuur - educatie & communicatie
« L’ACQUISITION DU GENRE GRAMMATICAL EN FRANÇAIS (LE) »
ÉTUDE DE LA PROBLÉMATIQUE DES ÉTUDIANTS NÉERLANDAIS
APPRENANT LE FRANÇAIS LANGUE ÉTRANGÈRE
A.L.Chr. van Veen (0335215)
SOUS LA DIRECTION DE:
Dr. F.A.C. Drijkoningen
Prof. Dr. H. E. de Swart
2
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
TABLE DES MATIÈRES
Table des matières
p. 3
Préface
p. 5
Introduction
p. 6
I.
II.
III.
IV.
V.
VI.
Le genre grammatical
1.1 : Définition
p. 8
1.2 : Plusieurs genres
p. 10
1.3 : L’origine et la fonction du genre grammatical
p. 19
1.4 : Les classes lexicales avec lesquelles le nom peut s’accorder
p. 20
1.5 : Présence et absence dans des langues différentes
p. 25
1.6 : Résumé
p. 26
De ou le ?
2.1 : Le genre grammatical en français
p. 27
2.2 : Le genre grammatical en néerlandais
p. 31
2.3 : Correspondances entre le français et le néerlandais
p. 35
2.4 : Différences entre le français et le néerlandais
p. 36
2.5 : Quelles différences sont-elles problématiques pour l’apprenant du français L2 ?
p. 38
L’acquisition du genre grammatical
3.1 : L’acquisition du genre grammatical en L1
p. 41
3.2 : L’acquisition du genre grammatical en L2
p. 44
3.3 : Correspondances et différences
p. 46
Apprendre le genre grammatical en L2
4.1 : Les différentes méthodes de français langue étrangère
p. 48
4.2 : Comparaison
p. 59
4.3 : Régularités
p. 59
4.4 : Performance des étudiants
p. 60
Recherche
5.1: Intérêt scientifique
p. 61
5.2: Participants
p. 61
5.3: Méthode et matériel
p. 62
5.4: Hypothèses
p. 66
Résultats
6.1: Résultats de la recherche
p. 67
6.2 : Comparaison
p. 68
3
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
VII.
6.3 : Régularités
p. 69
6.4 : Analyse
p. 70
Vers une nouvelle méthode?
7.1 : Contenu et structure de la nouvelle méthode
p. 75
7.2 : Décoration de la nouvelle méthode
p. 75
7.3 : Vers une nouvelle méthode ?
p. 76
Conclusion
p. 77
Résumé en néerlandais
p. 80
Bibliographie
p. 81
Annexes
p. 84
4
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
PRÉFACE
Afin de pouvoir terminer la première année de mes études de Master - Franse taal en cultuur :
educatie en communicatie, il m’a fallu écrire un mémoire ayant pour sujet la position du
français langue étrangère dans l’enseignement secondaire aux Pays-Bas.
Comme je m’intéresse énormément au sujet du genre grammatical, j’ai décidé de regarder la
manière dont le genre grammatical est présent dans les méthodes de français dans l’enseignement
secondaire. Je vais regarder dans cette étude si on donne de l’information suffisante par rapport au
genre grammatical. La question centrale est de savoir si on doit donner plus d’attention au sujet et, par
conséquent, si une méthode dans laquelle il y a plus d’attention pour le sujet (par exemple par la
présence de règles pratiques) est plus efficace que la méthode actuelle. Les réponses aux questions
formulées ci-dessus sont importantes pour moi parce qu’elles pourront me donner une idée de quelle
manière je dois traiter le genre grammatical en français dans mes propres cours en tant que professeur
de français.
Dans cette préface, j’aimerais saisir l’occasion de remercier quelques personnes qui m’ont aidé
pendant le développement de cette étude. Tout d’abord je voudrais témoigner ma gratitude
successivement à Mme M. Breut, M. M. van Buuren, M. L. Dijkstra, M. F. Drijkoningen, Mme M.C.
Foux, Mme M.C. Kok Escalle, Mme F. Melka, M. M. Rus, M. R. Stuip et Mme H. de Swart de
l’Université d’Utrecht et Mme E. van der Linden et Mme P. Sleeman de l’Université d’Amsterdam
comme ils ont stimulé mon intérêt pour la langue et la culture française. Puis, j’aimerais remercier
Leendert van den Dool et Frits Wiersma (directeurs du Greijdanuscollege à Enschede), qui m’ont
permis d’exécuter l’expérience à leur école. Ensuite, je voudrais remercier Evelien Otten, Anja
Timmer, Ries de Vries et Willem van Gent pour les interviews. Ayant procuré les frais et les matériels
pour réaliser cette étude, je finis par remercier mes parents.
Cependant, je témoigne la plupart de ma gratitude à M. F. Drijkoningen et à Mme H. de Swart.
Dans cette préface, je voudrais les remercier pour leur assistance excellente et leur bonne volonté de
m’aider. Je finis en les remerciant pour le bon contact et les réactions rapides par mél. Grâce à eux, le
mémoire est devenu pour ce qu’il est maintenant.
Arnold van Veen
Amersfoort, juin 2007
5
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
INTRODUCTION
Depuis toujours les professeurs de français se plaignent du fait que leurs étudiants font
beaucoup d’erreurs de genre, et cela aussi bien dans leur expression écrite que dans leur expression
orale. Plus généralement, les professeurs de langues affirment que de nombreux étudiants ont de
sérieux problèmes avec l’apprentissage des genres grammaticaux dans une langue autre que la langue
maternelle. Ils remarquent par exemple dans la pratique que les étudiants ne comprennent pas
pourquoi un certain mot est masculin et un autre féminin ou neutre, et ceci se traduit logiquement par
des problèmes.
Vu qu’une maîtrise imparfaite du genre grammatical dans une langue étrangère peut
compliquer les entretiens entre un étudiant et un native-speaker de la langue en question, il va de soi
que la manière dont l’acquisition du genre grammatical est guidée doit être efficace, mais
malheureusement cela n’est pas toujours le cas.
Dans cette étude nous allons regarder la problématique que rencontrent les étudiants
néerlandais en apprenant le genre grammatical en français langue étrangère. Comme nous l’avons
mentionné, beaucoup de professeurs de français langue étrangère remarquent que leurs étudiants ont
des problèmes avec la distinction entre le masculin et le féminin.
Premièrement, nous allons examiner si la problématique est due aux différences entre le
français et le néerlandais en ce qui concerne l’attribution du genre (chapitre 1 et 2). Ensuite, nous
allons regarder comment le genre grammatical est généralement acquis dans la langue maternelle
(chapitre 3) et s’il y a des différences entre les enfants français et les enfants néerlandais. Ce chapitre
sera suivi d’un chapitre dans lequel nous allons examiner les manières dont le genre grammatical est
offert dans les méthodes de français langue étrangère. À cet effet, trois méthodes sont examinées à la
loupe. Les résultats de cette petite recherche nous donneront une idée sur l’efficacité des manières
traditionnelles. Après, nous allons faire quelques tests avec un groupe d’étudiants néerlandais
apprenant le français comme langue étrangère pour vérifier si la problématique esquissée est
effectivement tellement grande. Ensuite, pour regarder si la manière actuelle doit être adaptée ou
rendue plus claire, nous allons faire une recherche dans laquelle nous allons comparer une méthode
actuelle (Carte Orange 2 hv – livre de textes) avec une nouvelle méthode qui est plus détaillée et qui
contient des règles pratiques pouvant faciliter l’acquisition du genre grammatical. La question centrale
dans ce cadre est de savoir si une méthode qui est plus détaillée par la présence de règles pratiques
mènera à un meilleur résultat d’apprentissage dans l’acquisition du genre grammatical en français
langue étrangère.
La recherche sera faite avec une trentaine d’étudiants néerlandais (du Greijdanuscollege –
Enschede) du cinquième (2 hv). Quinze d’entre eux feront usage de la méthode actuelle (c’est-à-dire
avec l’information qui est donnée dans leur manuel) et les autres 15 étudiants travailleront avec la
6
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
nouvelle méthode. Nous allons faire 8 tests avec les sujets (1 prétest pour mesurer les connaissances
préalables, 5 tests pour mesurer le développement pendant la recherche et 2 posttests pour mesurer le
progrès après la recherche et la rétention des règles à long terme (2 mois après la recherche)). Nous
allons commencer notre recherche avec la supposition que la nouvelle méthode (avec les règles
pratiques) sera plus efficace et provoquera moins de problèmes avec l’attribution du genre. À l’aide
des résultats de la recherche nous voulons regarder si la nouvelle méthode peut être efficace dans le
processus de l’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère. Si cela semble être le
cas, nous pourrons conseiller cette nouvelle méthode aux professeurs de français.
7
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
I. LE GENRE GRAMMATICAL
Avant d’aborder toutes nos questions concernant l’acquisition du genre grammatical en
français langue étrangère, il faut d’abord qu’il soit clair ce qu’on entend exactement par « le genre
grammatical ». C’est le but de ce chapitre de donner plus de clarté sur la notion du genre grammatical.
Nous allons commencer par donner une définition de la notion. Puis, nous allons nous plonger dans les
différents genres qu’un substantif peut avoir. Ensuite, nous allons expliquer avec quelles classes
lexicales le substantif peut s’accorder et nous allons finir ce chapitre en discutant la présence ou
l’absence du genre grammatical dans des langues différentes.
1.1 : Définition
Comme le dit (1), nous entendons en grammaire et en linguistique par le genre un trait
grammatical qui permet de répartir certaines classes lexicales (telles que les substantifs, les adjectifs et
les participes etc.) en un nombre fermé de catégories dont dans les langues indo-européennes les plus
courantes sont formées par le genre masculin, le genre féminin et le genre neutre :
(1).
‘…What is gender ? The simple answer is that it is the classification of nouns as masculine,
feminine and neuter…’ 1
La répartition des genres est souvent arbitraire et non motivée. Si le mot eau est féminin dans
les langues romanes, il est neutre en néerlandais (het water), en allemand (das Wasser) et en grec
moderne (το νερό). De même, rien dans la réalité ne justifie que le mot crayon soit masculin et le mot
montre féminin : le signifié de ces mots n’est en effet aucunement lié avec la masculinité ou la
féminité. 2
Il est cependant bien possible que le genre d’un mot représente grammaticalement le genre
naturel du référent. En français par exemple, les mots fils et bouc appartiennent au groupe des
substantifs masculins parce qu’ils renvoient à des référents masculins. De même, les mots fille et
chèvre sont féminins parce qu’ils renvoient à des référents féminins. Bien que le genre naturel de l’être
animé donne dans de nombreux cas une indication pour le genre grammatical du référent, il existe pas
mal de mots dont le genre naturel et le genre grammatical ne correspondent pas (2). Pour cette raison,
certains linguistes posent que le genre des mots est complètement arbitraire:
1
Surridge, M. (1995). P. 1
[S.A.], (2006). Information publiée sur Internet – http://fr.wikipedia.org/wiki/Genre_grammatical, p. 2. Pour
illustrer l’exemple, nous avons pris d’autres substantifs.
2
8
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
(2).
(a) la sentinelle (mot féminin)
-
sexe du référent dans la vie réelle : ♂
(b) la victime (mot féminin)
-
sexe du référent dans la vie réelle : ♂ / ♀
(c) la personne (mot féminin)
-
sexe du référent dans la vie réelle : ♂ / ♀
(d) le professeur (mot masculin)
-
sexe du référent dans la vie réelle : ♂ / ♀
(e) le médecin (mot masculin)
-
sexe du référent dans la vie réelle : ♂ / ♀
-
sexe du référent dans la vie réelle : ♀
(g) het meisje (mot neutre)
-
sexe du référent dans la vie réelle : ♀
(h) το κορίτσι (mot neutre)
-
sexe du référent dans la vie réelle : ♀
(i) το αγόρι (mot neutre)
-
sexe du référent dans la vie réelle : ♂
(f) das Mädchen (mot neutre)
3
Figure 1 : Le genre grammatical et le genre naturel ne correspondent pas toujours
Vu que le genre des substantifs est plus ou moins arbitraire, les locuteurs d’une langue ont à
apprendre le genre grammatical de chaque mot. Bien que cela se passe avec une grande précision dans
l’acquisition de la langue primaire, il est souvent difficile pour l’apprenant d’une langue étrangère
d’apprendre le genre de chaque mot. Nous allons voir cela plus tard dans cette étude.
3
La traduction des exemples : das Mädchen – la fille ; το κορίτσι - la fille ; το αγόρι - le garçon
9
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
Féminin
Meisje
Genre sémantique +
référent désignent une
personne féminine
=
Traits grammaticaux
(le mot est neutre à
Nom neutre (Nneutre) bien que le
genre naturel soit
féminin
cause
du
suffixe
diminutif) – la règle
grammaticale est plus
importante que
la connaissance
sémantique.
Figure 2 : Le genre grammatical et le genre naturel ne correspondent pas toujours
1.2 : Plusieurs genres
Comme nous l’avons dit dans le paragraphe précédent, il existe plusieurs genres grammaticaux
dans les langues différentes. La plupart des langues indo-européennes (telles que l’allemand, le latin
et le grec moderne)
4
en connaissent trois, à savoir le genre masculin, le genre féminin et le genre
neutre :
Genre grammatical :
Latin :
Allemand :
Grec moderne :
Traduction
française:
Masculin
Taurus
der Stier
ο ταύρος
le taureau (m.)
Féminin
Dea
die Göttin
η θεά
la déesse (f.)
Neutre
Lumen
das Licht
το φως
la lumière (f.)
Contrairement à l’allemand, au latin et au grec moderne, la plupart des langues romanes
disposent de deux genres : masculin
5
et féminin. Dans quelques langues germaniques (néerlandais,
danois, suédois) la distinction traditionnelle entre le genre masculin et féminin a disparu. Dans ces
4
Voyez pour les genres grammaticaux en latin et en grec moderne Kleine Latijnse grammatica de Paul Brand
(latin) et Επικοινωνήστε ελληνικά 1 (Communiquez en grec) pour le grec moderne.
5
Autrefois, les langues romanes possédaient trois genres grammaticaux, à savoir le masculin, le féminin et le
neutre. Mais au jour d’aujourd’hui la transition vers un système à deux genres s’est largement accomplie (le
genre neutre et le genre masculin se sont plus ou moins unis).
10
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
langues, il existe à côte du genre neutre, un genre « non-neutre » dans lequel les mots masculins et
féminins sont unis. 6
Quant au genre grammatical, les langues slaves (telles que le slovène (4 genres) et le polonais
(5 genres)) sont assez particulières parce qu’elles subdivisent le genre masculin en plusieurs genres, à
savoir le genre masculin animé qui est relié aux êtres masculins ayant un sexe, le genre masculin
inanimé qui est relié aux choses sans sexe et le masculin impersonnel. Finalement, il existe aussi des
langues (telles que l’anglais, l’hongrois, le turc, l’estonien et le finnois) qui ne connaissent pas de
genre grammatical.
En ce qui concerne le genre grammatical des substantifs, la distinction entre « animé » et
« inanimé » semble vraiment importante. Non seulement parce que la distinction entre ces deux peut
résulter dans un autre genre grammatical dans certaines langues (telles que le polonais et le slovène),
mais encore parce que le fait qu’un nom appartient aux « animés » ou non peut donner une indication
pour le genre grammatical du substantif en question. Comme la dichotomie entre « animé » et
« inanimé » est tellement importante, nous allons y donner plus d’attention dans le paragraphe suivant.
1.2.1 : Animé ou inanimé ?
(3).
‘…If we are to understand how gender functions […], we must first separate the gender of
animate nouns (in which there are definite reflections of ‘real gender’) from that of inanimate
nouns (which works primarily as a system for simply classifying nouns).That is to say that it
groups words according to the way they behave in a sentence rather than telling us anything
about their meaning…’ 7
Comme le dit la citation en (3), nous pouvons subdiviser les substantifs en deux groupes
(« animates » et « inanimates ») sur la base de traits définis. Surridge (1995) fait la distinction entre les
noms animés (parmi lesquels les êtres ayant un sexe sont comptés) et les noms inanimés (parmi
lesquels les autres noms sont comptés) en mettant l’accent sur la présence ou l’absence d’un genre
naturel ou sémantique 8 :
Substantif :
+/- Animé :
Traits :
(a) fils (m.)
+genre sémantique (masculin) [+genre
sémantique
(+sexe
( signifie ici : donc / masculin)] résulte pratiquement
6
Alkema, Marsman et Westra-Lankamp (1993)
Surridge, M. (1995). P. 10
8
Surridge (1995) décrit le genre sémantique (qui est nommé parfois « genre naturel ») comme un type de genre
dans lequel il y a un rapport évident entre le sexe et le genre (garçon – masculin vs. fille – féminin) : « …
Semantic gender […] (at one time called ‘natural gender’) (is a) type of gender, in which we see a clear link
between sex and gender… » (p. 10).
7
11
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
conséquence logique) +animé
(b) mère (f.)
toujours en substantif masculin
+genre sémantique (féminin) [+genre
sémantique
masculin)]
+animé
(-sexe
résulte pratiquement
toujours en substantif féminin
(c) cheval (m.)
+genre
sémantique
(mais [+genre sémantique (+inconnu ou
inconnu
ou impertinent) impertinent) =
+animé
Ø genre] généralement masculin dans des
(Ø genre) – forme générique langues sans forme neutre le
qui peut être subdivisée en une cheval / il cavallo / o cavalo
forme masculine (l’étalon) et etc.
une forme féminine (la jument).
(d) enfant (m.)
+genre
sémantique
(mais [+genre sémantique (+inconnu ou
inconnu
ou impertinent) impertinent) =
+animé
Ø genre] généralement masculin dans des
(Ø genre) – forme générique langues sans forme neutre.
qui peut être subdivisée en une
forme masculine (le garçon) et
une forme féminine (la fille).
(e) meisje (n.)
+ genre sémantique (féminin) [+genre
sémantique
+ animé
mais
masculin)]
(-sexe
substantif
neutre. Le genre sémantique (le
fait que nous savons qu’une
fille est féminine dans la réalité
par le rapport entre le sexe et le
genre) et le genre grammatical
ne correspondent pas genre
naturel ≠ genre grammatical.
En
néerlandais,
neutre
à
diminutif
cause
–je
meisje
du
est
suffixe
(genre
morphologique)
(f) pied (m.)
-genre sémantique -animé
[-genre sémantique] genre du
substantif ? Pas d’indication –
ARBITRAIRE (masculin)
(g) main (f.)
-genre sémantique -animé
[-genre sémantique] genre du
12
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
substantif ? Pas d’indication –
ARBITRAIRE (féminin)
(h) sentinelle (f.)
+genre sémantique +animé
[+genre
masculin)]
sémantique
(+sexe
substantif féminin
EXCEPTION
(i) personne (f.)
+genre
sémantique
(mais [+genre
inconnu
ou impertinent) masculin) ou (-Ø masculin)] +animé
(Ø
sémantique
(+
Ø
substantif féminin
genre) – forme générique EXCEPTION
qui peut être subdivisée en une
forme masculine (l’homme) et
une forme féminine (la femme).
(j) nicht (n-n.) –
SENS +genre sémantique +animé
[+genre
sémantique
(-sexe
AMBIGU (le sens est soit
masculin)]
résulte pratiquement
féminin (pour désigner la fille
toujours en substantif féminin.
d’une oncle et d’une tante), soit
Pourtant, si le sens change, il
masculin (pour désigner un
est possible que le genre naturel
homosexuel).
et le genre sémantique ne
correspondent plus:
Nicht : la fille d’un oncle et
d’une tante – correspondance
entre
genre
naturel
et
sémantique.
Nicht :
un
homosexuel
correspondance
–
plus
problématique entre le genre
naturel
et
sémantique
–
dépendant du sens
Dans le schéma, nous pouvons voir que les mots fils, cheval, mère et enfant sont animés parce
qu’ils disposent du trait « +genre sémantique ». De même, les substantifs pied et main sont inanimés
parce qu’ils ne disposent pas du trait « +genre sémantique ».
Bien qu’il existe plusieurs correspondances entre le genre naturel et le genre sémantique,
comme nous pouvons le lire dans Surridge (1995 : 10), il y a cependant quelques différences entre ces
deux, ce que nous pouvons voir dans la figure à la page suivante :
13
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
[GENRE NATUREL]
SIGNIFIANT
[/mejsjə/] Neutre
RÉFÉRENT
SIGNIFIÉ
L’idée d’une fille
dans le monde réel
[GENRE SÉMANTIQUE]
Comme le schéma ci-dessus le montre bien, le genre sémantique correspond plus ou moins
avec le signifié du mot, tandis que le genre naturel correspond davantage avec le référent du mot en
question. Dans la vie réelle nous pouvons voir le genre naturel d’un animé au sexe. Cependant, cela ne
vaut pas pour le genre sémantique, car celui-ci correspond plus avec l’idée du mot que nous avons
dans notre tête. Nous pouvons dire que nous entendons par le genre sémantique le genre que nous
donnons à un mot sur la base de l’idée (et des connaissances intralinguistiques) que nous avons dans
notre tête par rapport à ce mot. Le genre naturel est plutôt l’exemplaire modèle dans le monde réel
convenant à l’idée que nous avons dans notre tête. Il est évident que la différence entre ces deux n’est
pas très grande et, pour cette raison, il n’est pas remarquable que qu’on puisse trouver les deux termes
parfois sous le même dénominateur dans la littérature.
Quoique le genre sémantique et le genre naturel correspondent presque toujours, il existe
cependant des cas problématiques (tels que les mots avec un sens ambigu (j)). En néerlandais le mot
nicht indique par exemple une personne féminine. Aussi bien le signifié que le référent indiquent
quelqu’un avec le sexe féminin. Pour désigner la fille d’un oncle ou une tante, il n’y a pas de
problèmes (dans le signifié on entend par nicht une femme et il en va de même pour le référent). Par
contre, en néerlandais, le mot nicht peut être aussi un synonyme pour le mot homoseksueel
(homosexuel). Dans la vie réelle les homosexuels (sans parler des lesbiennes) ont le genre masculin et
leur genre naturel est masculin. En néerlandais, le sens du mot nicht est donc ambigu : si nous voulons
indiquer la fille d’un oncle ou une tante le genre sémantique et le genre naturel correspondent. Ce n’est
pas le cas si nous voulons désigner un homosexuel. En entendant le mot nicht, nous penserons
probablement initialement à une femme dans notre tête (c’est que les nièces sont généralement
féminines ; en outre, nous savons de nos connaissances extralinguistiques que dans la pratique le mot
nicht désigne plus souvent une personne féminine). Si, par contre, quelqu’un parle d’un homosexuel,
ces connaissances ne semblent plus correspondre : le genre sémantique du mot nièce (qui est féminin
dans la plupart des cas, mais ici masculin) ne correspond pas bien avec le genre naturel du référent
(masculin). Dans de tels cas, le contexte (qui détermine le sens pertinent du mot) est donc
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A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
indispensable pour comprendre le contenu de ce que dit le locuteur. Quoique le genre sémantique (le
genre du mot dans notre tête) et le genre naturel (le genre du mot dans la vie réelle) correspondent
souvent, il existe donc à travers les langues des mots problématiques tels que nicht en néerlandais et
αδελφή en grec moderne (les deux signifient homosexuel) où le genre sémantique et le genre naturel
diffèrent l’un de l’autre.
Comme le schéma l’a bien montré, le lien entre le sexe et genre grammatical est dans la
plupart des cas évident (a-b). Si un substantif dispose par exemple du trait « +genre naturel (+sexe
masculin) », son genre grammatical sera masculin dans la plupart des cas. De même, si un substantif
dispose du trait « +genre naturel (-sexe masculin) », il fera pratiquement toujours partie du groupe des
noms féminins. Pour ce qui est des formes génériques, c’est-à-dire des formes qu’on peut subdiviser
en une variante masculine et une variante féminine, (enfant est une forme générique parce qu’on peut
subdiviser ce mot en une variante masculine (le garçon) et une variante féminine (la fille)), il existe
cependant quelques exceptions (pas de correspondance entre le genre naturel et le genre grammatical
ou pas de correspondance entre le genre naturel et le genre sémantique) comme le montrent (h-j). Pour
cette raison, certains linguistes posent que le genre des mots est complètement arbitraire et qu’il faut
apprendre le genre grammatical de chaque nom animé.
(4).
‘…For those who find it strange that the relationship between sex and gender is neither simple
nor constant, the gender of inanimate words presents an apparently much more difficult
dilemma…’ 9
Comme nous venons de le voir, le nom qui dispose du trait « +genre naturel (+sexe
masculin) » n’a pas automatiquement le genre masculin. Pourtant, bien que la relation entre le sexe
masculin et le genre masculin ne soit pas toujours constante, le sexe et le genre correspondent dans
une large mesure. Ce n’est pas le cas avec les noms inanimés. Pourquoi le genre des mots fauteuil,
pied et citron est-il par exemple associé au masculin, tandis que les mots table, main et cerise sont
associés au genre féminin ? Pendant des années, des linguistes, des grammairiens et des étudiants de
langue se sont vainement penchés sur la relation entre les caractéristiques (la largeur de l’objet,
l’attitude envers l’objet, etc.), des substantifs inanimés et leur genre. Par conséquent, au jour
d’aujourd’hui, nous ne savons pas grand-chose sur la relation entre le caractère d’un nom inanimé et
son genre grammatical : sans aucune raison un nom inanimé peut être masculin, féminin ou neutre.
Pour cette raison, le genre grammatical des noms inanimés semble beaucoup plus arbitraire que celui
des noms animés et cela aussi bien en français qu’en néerlandais.
Bien que les notions « animés », « inanimés » et « genre naturel » puissent donner des
indications pour le genre grammatical de certains substantifs, le genre grammatical de pas mal de
9
Surridge, M. (1995). P. 12
15
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
substantifs reste arbitraire. Nous avons par exemple vu que le nom qui dispose du trait « +genre
naturel (-sexe masculin) » n’est pas automatiquement féminin. À travers les langues, il existe des cas
dans lesquels les noms ayant les traits « +genre naturel (+sexe masculin) » ne sont pas masculins mais
féminins (2a) ou neutres (2i). Pour cette raison, plusieurs linguistes sont d’avis que le genre de chaque
substantif est arbitraire.
1.2.3 : Genre lexical ou morphologique ?
Nous avons vu en (2i) que le mot meisje est neutre quoique le mot désigne un être féminin. Il
est évident que le genre du mot a changé sur la base d’une règle morphologique (le suffixe diminutif
peut rendre le mot neutre – figure 2).
10
Aussi bien en néerlandais qu’en français, nous pouvons
trouver des mots dont le genre change sur la base de règles morphologiques. En parlant des genres
grammaticaux, la distinction entre le genre lexical et le genre morphologique est très importante. Pour
cette raison, nous allons en donner plus d’attention dans les paragraphes ci-dessous.
1.2.3.1 : Genre lexical ou grammatical 11
Comme nous l’avons vu antérieurement, les langues peuvent avoir des genres différents. Nous
avons vu que beaucoup de langues disposent de trois genres grammaticaux, à savoir le masculin, le
féminin et le neutre. Or, la classification des genres peut correspondre avec la distinction des sexes
dans la réalité (correspondance entre genre grammatical et genre naturel), mais comme nous l’avons
vu en (2), ce n’est pas toujours le cas. L’attribution du genre à un nom peut dépendre de deux sortes
d’information sur le nom, à savoir du signifié (la partie sémantique dont Surridge (1995 :10) dit que le
rapport entre le sexe et le genre naturel peut donner une indication pour le genre grammatical) et du
signifiant (la forme du mot : un mot qui termine par le suffixe féminin –tion est féminin).
L’information sur la forme peut à son tour être subdivisée dans deux catégories : 1. la structure du mot
(dérivation (voir aussi 1.2.3.2)) et 2. la phonologie.
Comme le dit Corbett (1991), les langues peuvent utiliser des combinaisons différentes et
permettent parfois des exceptions (en français faim et main sont féminins, quoique 99% des mots
terminant par le son ɛ ̃ soient masculins). Tous les systèmes de genre peuvent être considérés comme
sémantiques vu qu’il existe toujours un noyau sémantique dans l’attribution de genres. Dans quelques
langues les facteurs sémantiques sont suffisants pour l’attribution de genres (les dits systèmes
strictement sémantiques) ; d’autres langues permettent cependant des exceptions.
10
Il faut admettre que le mot meisje (fille) n’est pas un bon exemple de cette règle, comme le néerlandais ne
connaît pas le mot meis-. Un mot qui illustre mieux ce qui a été écrit ci-dessus est le mot hondje (petit chien). En
fait, le genre du mot hond (chien) est masculin. L’addition du suffixe diminutif –je (hondje) a rendu le mot
neutre.
11
Dans l’opposition genre naturel et genre grammatical, les termes genre grammatical et genre lexical peuvent
être considérés comme des synonymes. Par contre, si le genre d’un mot change sur la base de certaines règles
grammaticales, on parle plutôt d’un genre grammatical qu’un genre lexical.
16
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
Comme le démontre Van Ginkel (2006) avec la citation de Zonneveld (1992), le néerlandais
est une langue particulière dans ce cadre, étant donné que l’attribution de genres est en majeure partie
totalement arbitraire (sans parler des noms qui désignent des êtres humains ; ceux-ci sont pratiquement
toujours non-neutres (exceptions : het meisje (la fille) et het wijf (la femme – vulgaire)). Comme nous
le verrons plus bas, ce n’est pas le cas dans le genre morphologique, dans lequel le suffixe (p/t)-je rend
le genre grammatical neutre sans exception. En néerlandais, il est impossible de déterminer le genre
d’un mot sur la base de l’information du signifié des mots (sans donc parler des mots désignant un être
humain, voir ci-dessus). En plus, contrairement au français, il est aussi impossible en néerlandais de
prédire le genre sur la base de caractéristiques phonologiques :
(5.) a. de garnaal
b.
12
[xαrna :l]
(non-neutre)
(la crevette)
de zaal
[za:l]
(non-neutre)
(la salle)
het kabaal
[kaba:l]
(neutre)
(le bruit)
het kanaal
[kana:l]
(neutre)
(le canal)
le parfum
[parfõe]
(masculin)
l’emprunt
[ɛp̃ rõe]
(masculin)
de geit
[xejt]
(non-neutre)
(la chèvre)
de tijd
[tejt]
(non-neutre)
(le temps)
de realiteit
[realitejt]
(non-neutre)
(la réalité)
het beleid
[bəlejt]
(neutre)
(la direction)
het respijt
[rεspejt]
(neutre)
(le répit)
la blouse
[bluz]
(féminin)
l’église
[egliz]
(féminin)
la framboise
[frɑ̃bwaz]
(féminin)
la phrase
[fraz]
(féminin)
la cerise
[səriz]
(féminin)
En néerlandais le son
[-a :l] est soit neutre, soit non-neutre
En français le son
[-õe]
est toujours masculin
En néerlandais le son
[-ejt]
est soit neutre, soit non-neutre
En français le son
[-z]
est féminin (90% des cas) 12
Surridge, M. (1995). P. 20
17
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
Sur la base de ces informations, nous pouvons conclure qu’en néerlandais, il est souvent
impossible de déduire le genre du mot sur la base du son final. Cependant, en français, le son final
donne souvent une indication pour le genre du mot en question. Dans l’attribution du genre
grammatical sur la base de règles phonologiques, le néerlandais et le français diffèrent donc l’un de
l’autre.
1.2.3.2 : Genre morphologique
Le néerlandais ainsi que le français connaissent des accords syntaxiques. Cela veut dire que
dans les deux langues, le genre du substantif peut changer sur la base de règles morphologiques. Le
néerlandais connaît par exemple beaucoup de diminutifs tels que doekje et hondje qui sélectionnent le
genre neutre quoique la forme normale de ces mots puisse être non-neutre (de doek – de hond). Le
suffixe diminutif (-(t)/(p)je) peut donc déterminer la catégorie grammaticale du mot formé et avec cela
le genre morphologique du mot ciblé. Du fait que l’addition de morphèmes peut donner lieu à un
changement de genre, nous pouvons déduire que les règles morphologiques prévalent les règles
sémantiques. Après tout, comme nous pouvons le voir dans l’exemple en (6), en néerlandais un mot
non-neutre ne reste pas non-neutre si nous y attribuons un suffixe diminutif. Contrairement au
néerlandais, le genre des substantifs français ne change pas si nous y attribuons des diminutifs (7) :
(6).
De zang-
(le chant)
(mot non-neutre)
De zang-er
(le chanteur)
(mot non-neutre – masculin)
De zang-er-es
(la chanteuse)
(mot non-neutre - féminin)
De zang-er-s
(les chanteurs)
(mot non-neutre – masculin)
De zang-er-es-sen
(les chanteuses)
(mot non-neutre – féminin)
Het zang-er-tje
(le petit chanteur)
(mot neutre – le suffixe diminutif rend
changement de genre
la forme masculine neutre)
(la petite chanteuse)
(mot neutre – le suffixe diminutif rend
changement de genre
la forme féminine neutre)
De zang-er-tje-s
(les petits chanteurs)
(mot non-neutre – masculin)
De zang-er-es-je-s
(les petites chanteuses)
(mot non-neutre – féminin)
Het zang-er-es-je
(7).
La cuisine-
(mot féminin)
Le cuisin-ier
(mot masculin – personne masculine)
La cuisin-ièr-e
(mot féminin – personne féminine)
Les cuisin-ier-s
(malgré le suffixe du pluriel (s), la
forme reste masculin)
Les cuisin-ièr-e-s
(malgré le suffixe du pluriel (s), la
forme reste féminin)
18
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
Le petit- cuisin-ier
(l’insertion du diminutif n’a pas
d’influence sur le genre du mot)
La petit-e cuisin-ièr-e
(l’insertion du diminutif n’a pas
d’influence sur le genre du mot)
Les petit-s cuisin-ier-s
(l’insertion du diminutif n’a pas
d’influence sur le genre du mot)
Les petit-e-s cuisin-ièr-e-s
(l’insertion du diminutif n’a pas
d’influence sur le genre du mot)
Comme nous pouvons le voir en (6) et (7), il existe une grande différence entre le français et le
néerlandais au niveau de l’attribution de genres grammaticaux sur la base de suffixes. En néerlandais,
la présence des suffixes diminutifs (comme –tje en (6)) peut donner lieu à un changement de genre
(zanger = non-neutre ; zangertje = neutre). En français il est impossible qu’un mot masculin devienne
féminin après qu’on y a attribué un diminutif.
Dans ce cadre, il faut savoir que dans les deux langues, le genre des mots peut changer en
fonction de la présence d’affixes de dérivation. En néerlandais, le mot raad, qui est non-neutre devient
neutre si nous y ajoutons le préfixe be- (beraad est neutre). De même, en français, le mot ami est
masculin. Cependant, si nous ajoutons le suffixe -tié au mot ami, le mot est devenu féminin.
Tout bien considéré, nous pouvons conclure que le genre de quelques substantifs peut changer
sur la base de règles morphologiques et cela aussi bien en français qu’en néerlandais.
1.3 : L’origine et la fonction du genre grammatical
Quoiqu’ils n’aient pas de certitude, plusieurs linguistes pensent que la présence du genre
grammatical dans des langues différentes trouve son origine dans le souhait de diviser la réalité en
certaines catégories. Dans les cultures différentes, le caractère de ces catégories peut différer, ce qui se
traduit logiquement par des nombres et des types de genres différents. 13
Pour les langues indo-européennes, le linguiste Eduard Prokosch pose dans A comparative
Germanic grammar (1966) que le genre masculin renvoie aux individus tandis que le genre féminin
renvoie plutôt aux noms avec un caractère collectif. Ainsi, le mot vache est féminin, parce qu’il est
dérivé d’un mot indo-européen qu’on utilisait pour désigner du bétail. 14
Comme le dit (8), plusieurs linguistes pensent que les morphèmes qui peuvent exprimer le
genre grammatical d’un substantif sont la conséquence d’une grammaticalisation de ce qu’on appelle
les « classifiers ». Nous entendons par cela des particules de classification qui trouvent leur origine
dans les substantifs :
13
[S.A.], 2006. Geslacht (taalkunde). Information publiée sur internet :
http://nl.wikipedia.org/wiki/Grammaticaal_geslacht. P. 2
Pour en savoir plus, nous référons au livre A comparative Germanic grammar de PROKOSCH, E. (1966).
14
Idem
19
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
(8).
‘…De morfemen die geslachtskenmerken uitdrukken zijn in veel gevallen door
grammaticalisatie ontstaan uit zgn. classifiers (klassificatiepartikels; vergelijkbaar met
woorden als berg en stuks in een berg zand en twee stuks vee), die zelf weer van oorsprong
zelfstandige naamwoorden zijn…’ 15
(...Les morphèmes qui expriment des traits de genre sont la conséquence d’une
grammaticalisation de ce que l’on appelle « les dits classifiers » (des particules de
classification) qui trouvent leur origine dans les substantifs…)
Comme nous l’avons dit antérieurement, plusieurs linguistes pensent que le genre grammatical
sert à subdiviser les substantifs sur la base de propriétés définies (telles que le genre naturel). Les mots
vache, fille et brebis sont par exemple féminin, parce qu’ils partagent tous la même caractéristique : le
sexe féminin. De même, les mots taureau, fils et bélier sont masculins, parce qu’ils partagent la
propriété d’être un être masculin. Une certaine caractéristique peut donc donner une indication pour un
genre. Pourtant, il existe pas mal d’exceptions, comme nous l’avons vu en (2). Pour cette raison, nous
ne pouvons pas immédiatement accepter que quelqu’un avec le sexe masculin appartient au groupe des
noms qui sont grammaticalement masculins. En plus, pour les substantifs inanimés il est difficile de
faire une subdivision sur la base de propriétés définies. C’est pourquoi certains linguistes sont d’avis
que le genre grammatical des substantifs est arbitraire.
1.4 : Les classes lexicales avec lesquelles le nom peut s’accorder
En grammaire et en linguistique, il peuvent y avoir des accords entre les substantifs et les mots
avec lesquels (de plusieurs classes lexicales) ils sont combinés. En fonction de la présence d’un
accord, il est parfois possible de déduire le genre du mot en question. 16 Dans cette section, nous allons
regarder quatre classes lexicales avec lesquelles le substantif peut s’accorder : le déterminant,
l’adjectif, le verbe (le participe) et (la terminaison) du substantif même.
1.4.1 : Le déterminant
Premièrement, dans de nombreuses langues, il peut y avoir un accord entre le nom et le
déterminant. Ce déterminant peut être un article (soit défini, soit indéfini), un pronom démonstratif, un
pronom possessif ou un numéral. Quelques langues telles que le portugais (illustré dans le schéma à la
page suivante) disposent de déterminants ayant tous une forme distincte. Comme il n’y a pas
d’ambiguïtés dans les formes, les déterminants rendent le genre grammatical bien visible en portugais.
15
[S.A.], 2006. Geslacht (taalkunde). Information publiée sur internet :
http://nl.wikipedia.org/wiki/Grammaticaal_geslacht. P. 2
16
Regardez la combinaison suivante : des voitures françaises – Si on ne connait pas le genre du mot voiture,
mais on sait cependant que l’adjectif françaises est féminin (pluriel), on peut déduire le genre du mot voiture de
cette donnée, parce qu’il y a un accord entre voitures et françaises.
20
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
Mais ce n’est pas toujours le cas. En allemand par exemple, l’article défini pluriel (die) peut être
combiné avec un mot masculin (die Tage), un mot féminin (die Kühe) et un mot neutre (die Kinder).
Comme il est impossible de déduire le genre du nom de l’article, il faut utiliser le contexte ou, si
possible, d’autres classes lexicales (comme les adjectifs) pour deviner le genre du mot en question.
Bien que le déterminant puisse indiquer le genre dans certaines situations, il ne l’indique pas
forcément. En cas d’ambiguïtés, il faut donc toujours bien regarder le contexte.
PORTUGAIS
Genre masculin :
Genre féminin :
Article défini (singulier)
O
A
Article défini (pluriel)
Os
As
Article indéfini (singulier)
Um
Uma
Article indéfini (pluriel)
Uns
Umas
Articles démonstratifs
Este
Esta
(singulier)
Esse
Essa
Aquele
Aquela
Estes
Estas
Esses
Essas
Aqueles
Aquelas
(O) meu
(A) minha
(O) teu
(A) tua
(O) seu
(A) sua
(O) nosso
(A) nossa
(O) vosso
(A) vossa
(Os) meus
(As) minhas
(Os) teus
(As) tuas
(Os) seus
(As) suas
(Os) nossos
(As) nossas
(Os) vossos
(As) vossas
Articles démonstratifs (pluriel)
Pronoms possessifs (singulier)
Pronoms possessifs (pluriel)
1.4.2 : L’adjectif
Dans le paragraphe 1.4.1, nous avons vu que, dans certaines langues, il peut y avoir un accord
entre le nom et le déterminant avec lequel il est combiné. Dans ce paragraphe, nous allons voir qu’il
peut aussi y avoir un accord entre le nom et l’adjectif. Dans plusieurs langues, nous voyons par
exemple que l’adjectif peut avoir des formes différentes (l’adjectif s’accorde) en fonction du genre
grammatical du mot avec lequel il est combiné (9a-g) . En grec moderne par exemple, l’adjectif
µικρός (petit, la variante masculine au singulier) peut être combiné avec un substantif masculin au
21
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
singulier, l’adjectif µικρή (la variante féminine de µικρός) peut être seulement combiné avec un
substantif féminin au singulier et l’adjectif µικρό (la variante neutre de µικρός) seulement avec un
substantif neutre au singulier.
(9).
(a) ein- 17 alter Mann
(article, adjectif et substantif masculin)
(b) eine weisse Rose
(article, adjectif et substantif féminin)
(c) ein- kleines Mädchen
(article, adjectif et substantif neutre)
(d) le beau garçon
(article, adjectif et substantif masculin)
(e) la belle fille
(article, adjectif et substantif féminin)
(f) ο µικρός φάκελος
(article, adjectif et substantif masculin)
(g) η µικρή οµπρέλα
(article, adjectif et substantif féminin)
(h) το µικρό σπίτι
(article, adjectif et substantif neutre) 18
Dans la plupart des cas nous pouvons bien découvrir le genre du substantif à l’aide de
l’adjectif. Mais cela n’est pas toujours le cas, car plusieurs langues connaissent des adjectifs qui ne
rendent pas visible le genre du mot en question. Ces adjectifs (tels que « énorme », « rouge » et
« moderne » en français et µπλε (bleu) et ροζ (rose) en grec moderne) restent invariables en
combinaison avec un substantif féminin.
Avant de constituer un groupe nominal correct, il est évident que le genre du nom et de
l’adjectif doivent correspondre (figure 3). Si les traits des substantifs et des adjectifs ne correspondent
pas, nous aurons des groupes nominaux qui sont incorrects (10b et 10d et schéma (b)):
(10). √ (a) la [-pluriel, -masculin]
langue [-pluriel, -masculin]
grecque [- pluriel, -masculin]
* (b) la [-pluriel, -masculin]
langue [-pluriel, -masculin]
grec [-pluriel, +masculin]
√ (c) un [-pluriel, +masculin]
œuf [-pluriel, +masculin]
frais [-pluriel, +masculin]
* (d) un [-pluriel, +masculin]
œuf [-pluriel, +masculin]
fraîche [-pluriel, -masculin
17
En allemand, l’article indéfini masculin et l’article indéfini neutre correspondent au nominatif (ein). Quoique
l’article indéfini ein puisse être masculin ou neutre, il est masculin dans cet exemple.
18
La traduction des exemples allemands : ein alter Mann = un homme vieux, eine weisse Rose = une rose blache
et ein kleines Mädchen = une petite fille.
La traduction des exemples grecs : ο µικρός φάκελος = la petite enveloppe, η µικρή οµπρέλα = la petite
parapluie et το µικρό σπίτι = la petite maison
22
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
√
*
NP
D
N
[-pl, +m.]
[-pl, +m.]
Un
arbre
A
[-pl, +m.]
vert
(a) √ Groupe nominal correct
NP
D
N
[-pl, +m.]
[-pl, +m.]
Un
arbre
A
[-pl, -m.]
verte
(b) * Groupe nominal incorrect
Correspondance entre toutes les
Pas de correspondance entre toutes
classes lexicales
les classes lexicales
Figure 3 : Avant de constituer un groupe nominal correct, le genre du substantif
et de l’adjectif doivent correspondre.
23
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
Si un adjectif a donc une forme distincte dans un groupe nominal correct, il est généralement
bien possible de déduire le genre grammatical du mot avec lequel il est combiné. Pourtant, quoique
l’adjectif puisse indiquer le genre du substantif dans certaines situations, il ne l’indique pas
nécessairement. Car, comme nous l’avons dit antérieurement, il existe un bon nombre d’adjectifs
invariables. Avant de tirer des conclusions concernant le genre du substantif en question, il faut donc
bien regarder le contexte s’il y a d’autres indications pour le genre.
1.4.3 : Le verbe (participe)
Dans certaines langues, il peut y avoir aussi un accord entre le nom et une forme du verbe. En
arabe, les mots masculins ont par exemple une autre conjugaison verbale que les mots féminins. Dans
ce cas, c’est la forme verbale qui peut donner l’indication pour le genre.
Nous pouvons retrouver le même phénomène en français et en italien. Dans ces langues, le participe
passé du verbe peut montrer de quel genre il est question :
Langue :
Phrase :
Français
Hier, elle est partie. – le suffixe « e » indique le genre féminin
Tu vois cette photo ? Je l’ai prise en Italie. – accord avec le c.o.d. féminin
Italien
Ieri, (lei) è partita. – le suffixe « a » indique le genre féminin
Vedi questa foto ? L’ho presa in Italia. - accord avec le c.o.d. féminin
1.4.4 : Le suffixe du substantif
Dans les paragraphes précédents, nous avons vu qu’il est souvent possible de déduire le genre
grammatical d’un mot à l’aide de l’accord avec le déterminant, l’adjectif ou la forme du verbe. Dans
certains cas, il est aussi possible de déduire le genre grammatical de la forme du substantif même.
Dans plusieurs langues, il existe des noms ayant des suffixes qui indiquent le genre du substantif. En
néerlandais par exemple, le suffixe diminutif « –je » rend le substantif toujours neutre, quoique la
forme normale du substantif puisse être non-neutre (11) :
(11).
(a) de hond
(forme non-neutre)
(le chien)
(b) het hondje
(le diminutif rend la forme neutre)
(le petit chien)
(c) le déménagement
(suffixe masculin)
(d) la présentation
(suffixe féminin)
Tout comme le néerlandais, le français connaît des suffixes qui rendent visibles le genre du
mot. En français, les noms qui disposent des suffixes « -ment » ou « -age » sont par exemple
pratiquement toujours masculins (11c). De même, les substantifs disposant des suffixes « -té », « ation » et «-ière » sont féminins (11d). Pourtant, bien qu’un suffixe puisse donner une indication pour
24
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
le genre grammatical du nom, il ne l’indique pas forcément. C’est qu’il existe toutes sortes
d’exceptions par rapport aux suffixes. Contrairement à la règle, les substantifs « cage », « plage » et
« image » sont par exemple féminins en français 19. De même, quoique le suffixe « -ière » rende le
substantif presque toujours féminin, le mot « cimetière » est masculin. Si le suffixe d’un mot ne suffit
pas pour déterminer le genre d’un mot, il faut regarder pour d’autres indications.
Comme nous l’avons vu, il existe plusieurs classes lexicales (déterminants, adjectifs, verbes
etc.) qui peuvent rendre visible le genre grammatical du mot en question. Quoiqu’il y ait de
nombreuses langues dans lesquelles le genre grammatical est visible à l’aide de ces classes lexicales, il
y a aussi des langues qui ne connaissent pas de genre grammatical. Nous allons voir cela dans le
paragraphe suivant.
1.5 : Présence et absence dans des langues différentes
Dans les paragraphes précédents, nous avons dit qu’il existe un genre grammatical dans
beaucoup de langues (indo-européennes). Cela est par exemple le cas dans les langues romanes et les
langues slaves. Les langues germaniques connaissent aussi un genre grammatical. Bien que la
répartition du genre masculin, féminin et neutre soit encore très présente en allemand et en islandais, le
néerlandais, le danois et le suédois
20
ne disposent que de deux genres : le genre neutre et le genre
commun. Pour ce qui est de la langue anglaise : l’anglais ne connaît pas vraiment une distinction de
genres quant aux substantifs. Pourtant, comme c’est le cas dans de nombreuses autres langues, en
anglais le genre et le sexe du référent peuvent être rendus visibles par l’emploi des pronoms
personnels (he/she).
Contrairement aux langues qui viennent d’être nommées, il existe aussi des langues qui ne
connaissent aucune distinction de genre en ce qui concerne les substantifs. Le turc, le finnois,
l’estonien et le hongrois 21 par exemple ne connaissent pas de genre grammatical. Les locuteurs de ces
langues utilisent le contexte pour fixer le genre du référent (12). À côté du turc et des langues finnoougriennes, il existe encore plusieurs langues asiatiques telles que le chinois et l’arménien qui ne
connaissent pas de genre. Comme il y a toutes sortes de constructions lexicales (par exemple le fait
qu’un prénom ou un mot indiquant une personne avec un certain sexe est nommé auparavant, (12a-d))
qui peuvent expliquer le genre et le sexe du référent dans ces langues, l’absence du genre grammatical
ne se traduit pas automatiquement par des problèmes.
19
Il faut admettre qu’il ne s’agit pas de suffixes dans ces mots. Pour cette raison, le genre du mot n’a pas besoin
de répondre à la règle.
20
Alkema, Marsman et Westra-Lankamp (1993)
21
On peut trouver une liste de langues sans genre grammatical sur le site web :
http://en.wikipedia.org/wiki/Noun_class#Languages_without_noun_classes_or_grammatical_genders.
25
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
(12)
(a)
(Ben) o kızı görüyorum. (Ben) onu görüyorum. (görmek = voir)
[turc] 22
(Je) ce/cette fille –acc vois. (Je) le/la-acc vois (prés).
Je vois la fille. Je la vois.
(b)
(Ben) o adamı görüyorum. (Ben) onu görüyorum.
(Je) ce/cet(te) homme–acc vois (prés). (Je) le/la-acc vois (prés).
Je vois l’homme. Je le vois.
(c)
Szeretek téged. (szeretni = aimer)
[hongrois]
Aimer (1e p.s.) toi.
Je t’aime.
(d)
Emese ? Igen, szeretem őt.
Emese? Oui, (je) aimer la (őt = remplacement de la 3e personne - accusatif).
Emese ? Oui, je l’aime - (référent féminin).
Peter ? Igen, szeretem őt.
Peter ? Oui, (je) aimer le (őt = remplacement de la 3e personne - accusatif).
Peter ? Oui, je l’aime – (référent masculin).
Maintenant que nous savons plus sur le genre grammatical en général, nous pouvons nous
plonger dans la présence du genre grammatical en français et en néerlandais. C’est ce que nous allons
faire dans le chapitre suivant.
1.6 : Résumé
Dans ce chapitre nous avons pu voir que le genre grammatical est un sujet complexe. Dans les
langues différentes, le genre grammatical peut être présent d’une autre manière. Nous avons vu que les
langues indo-européennes connaissent pratiquement toutes des genres grammaticaux. Cependant, en
Europe, il y a aussi des langues qui ne connaissent pas de distinction de genre. Dans les langues qui
connaissent un système de genre, il peut y avoir toutes sortes d’accords entre les substantifs et les
classes lexicales avec lesquelles ils sont combinés.
Dans ce chapitre nous avons utilisé des exemples de beaucoup de langues pour expliquer les
termes qui ont à voir avec la notion du genre grammatical et pour démontrer les différences entre les
langues différentes. Bien que cette étude porte en premier lieu sur le Néerlandais qui apprend le
français, il est toutefois important de savoir davantage sur la présence du genre grammatical dans des
langues différentes. C’est que ces connaissances peuvent aider à comprendre la problématique que les
apprenants d’une langue étrangère peuvent avoir généralement avec l’apprentissage du genre
grammatical dans une langue X.
22
Bien que l’anglais connaisse une différence entre le masculin et le féminin en ce qui concerne les pronoms
personnels, le turc (o) et les langues finno-ougriennes (telles que le hongrois (ő)) ont une seule forme pour la
troisième personne au singulier. Dans ces langues, le contexte semble donc plus important pour déduire le genre
de la personne en question.
26
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
II. DE OU LE?
Dans le chapitre précédent, nous avons vu que beaucoup de langues parlées en Europe
connaissent un genre grammatical. Nous avons vu également que ce genre peut être exprimé par
plusieurs classes lexicales au moyen des accords. Comme cette étude porte avant tout sur l’acquisition
du genre grammatical en français par des apprenants néerlandais, il est intéressant de savoir davantage
sur la présence du genre grammatical dans ces deux langues. Pour cette raison, nous donnons dans ce
chapitre une description du genre grammatical en français et en néerlandais. Après avoir expliqué les
règles concernant le genre grammatical dans les deux langues, nous allons nous plonger dans les
correspondances et les différences entre le français et le néerlandais. Nous allons finir ce chapitre en
discutant la problématique par rapport au genre grammatical que rencontre l’étudiant néerlandais
apprenant le français langue étrangère.
2.1 : Le genre grammatical en français
Le français tout comme le néerlandais distingue deux classes nominales en fonction du genre
grammatical du substantif. Comme la plupart des langues romanes, le français distingue des mots
masculins et des mots féminins. Bien que certains d’entre nous tendent à croire que 50% des mots
français sont masculins et 50% féminins, les études de Tucker, Rigault & Lambert (1970) démontrent
que la proportion des noms masculin (61%) est supérieure à celle des noms féminins. Comme il existe
plus de substantifs masculins que de substantifs féminins, la répartition en genres n’est pas équilibrée
en français. Plus tard, nous allons voir que cela vaut aussi pour le néerlandais (plus de mots-de que de
mots-het).
Quoiqu’il existe quelques exceptions (2a), comme nous l’avons vu antérieurement, le genre
grammatical et le genre sémantique (naturel) correspondent dans une très large mesure. Ainsi, si un
être ou substantif animé a le sexe masculin, il est très probable que le genre grammatical de ce
substantif est aussi masculin. De même, si un substantif animé a le sexe féminin, il est probable que le
genre de ce substantif est aussi féminin (12) :
(12).
(a) le garçon (m.)
la fille (f.)
(b) le père (m.)
la mère (f.)
(c) le bélier (m.)
la brébis (f.)
(d) le taureau (m.)
la vache (f.)
27
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
Comme nous l’avons dit antérieurement, plusieurs linguistes posent que le genre grammatical
(de surtout) les inanimés est arbitraire. Bien que cela soit effectivement le cas, il existe pourtant toutes
sortes de règles pratiques qui peuvent déterminer le genre grammatical d’un inanimé.
Premièrement, il y a quelques règles qui fixent le genre grammatical d’un certain groupe qui
dispose de caractéristiques semblables. En français, il existe par exemple une règle qui détermine que
le genre grammatical des arbres est toujours masculin (13a-c). Il en va de même pour les noms qui se
rapportent au système métrique et pour les unités monétaires : ceux-ci sont aussi masculins (13d-f). 23
De plus, tous les métaux sont masculins (13g), ce qui vaut aussi pour les jours de la semaine (13h), les
mois (13i), les saisons (13j) et les langues (13k-l):
(13).
(a) le chêne (m.)
(b) le saule (m.)
(c) le mélèze (m.)
(d) le litre (m.)
(e) le centimètre (m.)
(f) le franc (m.)
(g) le fer (m.)
(h) le jeudi (m.)
(i) le (mois de) juillet (m.)
(j) le printemps (m.)
(k) le suédois (m.)
(l) le français (m.)
Il va de soi qu’il existe aussi des règles semblables pour le genre féminin. En français, la plupart des
fleurs et des fruits sont féminins (14a-b). 24 Cela vaut aussi pour les pays européens (14c-d) : 25
(14).
(a) la rose (f.)
(b) la pomme (f.)
(c) la Grèce (f.)
(d) la France (f.)
Deuxièmement, il est possible de déduire le genre grammatical de l’inanimé du son final du
substantif. Si en français un nom termine par exemple par le son [õe], [ɛ]̃ ou [α], il est pratiquement
23
Malheureusement, il existe quelques exceptions à cette règle : livre est par exemple féminin.
Idem : coquelicot, dahlia, raisin et citron appartiennent au groupe des substantifs masculins.
25
Il existe quelques exceptions : le Danemark, le Portugal et le Luxembourg. Les Pays-Bas n’est pas non plus un
pays féminin, mais ce pays se trouve toujours au pluriel.
24
28
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
toujours masculin (respectivement dans 100%, 99% et 99% des cas), comme nous pouvons le voir en
(15a-f):26
De même, si un substantif termine par le son [z], [i] ou [õ], il y a une grande chance pour qu’il
soit féminin (respectivement dans 90%, 83% et 70% des cas) (15g-j) : 27
(15).
(a) le parfum (m.)
[parfõe]
(b) l’ emprunt (m.)
[ɛp̃ rõe]
(c) le pain (m.)
[pɛ]̃
(d) le bain (m.)
[bɛ]̃
(e) le champ (m.)
[sjɑ̃]
(f) le banc (m.)
[bɑ̃]
(g) la phrase (f.)
[fraz]
(h) la surprise (f.)
[syrpriz]
(i) la mélodie (f.)
[melodi]
(j) la chanson (f.)
[sjɑ̃sõ]
Finalement, comme nous allons le voir aussi dans le paragraphe suivant (2.1.1), il existe des
structures à l’intérieur des mots qui peuvent indiquer le genre grammatical. En français, les
morphèmes liés (en forme de suffixes) peuvent donner une indication pour le genre grammatical d’un
substantif inanimé. Si un nom inanimé termine par –ment (bâtiment / déménagement), il est masculin.
De même, si un nom termine par –té (beauté), il est probable qu’il est féminin. Nous y reviendrons
ultérieurement.
Bien que le genre des inanimés soit arbitraire, il existe donc toutes sortes de règles qui peuvent
aider l’apprenant du français L1 ou L2 à déterminer le genre grammatical d’un inanimé.
2.1.1: Substantif et accord
En français, il peut y avoir un accord entre un nom et beaucoup de classes lexicales. Comme la
figure à la page 31 le montre bien, il peut y avoir un accord avec les déterminants, les adjectifs, les
formes du participe ou les structures à l’intérieur d’un mot (le suffixe).
Généralement, la distinction entre le genre masculin et féminin est bien visible au niveau des
déterminants. C’est qu’au singulier, la plupart des déterminants connaissent des formes différentes (le
/ la, son / sa) pour le masculin et le féminin. Au pluriel en revanche, quelques déterminants
correspondent (les, des, mes) et peuvent être combinés avec aussi bien des mots masculins que des
mots féminins. Comme les déterminants au pluriel connaissent quelques ambiguïtés, nous devons
regarder s’il y a d’autres indications par rapport au genre grammatical du nom en question.
26
27
Surridge, M. (1995). P. 16 – À cette page, nous pouvons trouver une liste plus détaillée.
Idem, p. 20
29
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
La distinction entre le genre masculin et le genre féminin est aussi rendue visible par la plupart
des adjectifs. Comme nous pouvons le voir dans le schéma, l’adjectif change en fonction du genre
grammatical du mot avec lequel il est combiné. Cela vaut pour le singulier ainsi que pour le pluriel. Il
faut cependant mentionner qu’il existe quelques adjectifs invariables. Aussi bien au singulier qu’au
pluriel la forme masculine et la forme féminine peuvent correspondre (des groupes populaires
(masculin) vs. des voitures populaires (féminin). En cas d’ambiguïtés de l’adjectif, il faut donc bien
regarder s’il y d’autres indications concernant le genre du substantif avec lequel l’adjectif est combiné.
Puis, dans certaines situations, l’accord entre le nom et la forme d’un verbe peut donner une
indication pour le genre grammatical du nom en question. Comme nous pouvons le voir dans le
tableau, le participe passé d’un verbe peut indiquer le genre grammatical de son antécédent. Si nous
voulons mettre un verbe qui est conjugué avec l’auxiliaire « être » au passé composé, il faut toujours
faire un accord entre le sujet (l’antécédent) et la forme du participe passé. Ainsi, le participe passé
reçoit un « e » supplémentaire quand il est question d’un sujet féminin au singulier. Si nous ne savons
donc pas le genre du sujet, nous pouvons voir s’il y a une forme du verbe qui donne une indication
pour le genre grammatical du sujet. Dans certaines situations, la forme du verbe peut donc aider à
déterminer le genre du substantif en question.
En français, la distinction entre masculin et féminin peut finalement être exprimée par des
suffixes. Comme nous l’avons mentionné antérieurement, il existe des suffixes qui sont toujours liés
au genre masculin (-ment, -ail, -oir, etc.) ou au genre féminin (-ion, té, etc.). Ainsi, la présence d’un
suffixe à l’intérieur d’un nom peut aider à déterminer le genre grammatical du substantif.
CLASSE LEXICALE :
GENRE MASCULIN :
GENRE FÉMININ :
Déterminants :
Article défini (singulier)
Le (l’)
La (l’)
Article défini (pluriel)
Les
Les
Article indéfini (singulier)
Un
Une
Article indéfini (pluriel)
Des
Des
Article démonstratif (singulier)
Ce (cet)
Cette
Article démonstratif (pluriel)
Ces
Ces
Pronoms possessifs (singulier)
Mon / ton / son / notre / votre /
Ma / ta / sa / notre / votre / leur
leur
Pronoms possessifs (pluriel)
Mes / tes / ses / nos / vos / leurs
Mes / tes / ses / nos / vos / leurs
Adjectifs :
Adjectif (singulier) – régulier
Petit
Petite
Adjectif (pluriel) – régulier
Petits
Petites
Adjectif (singulier) – irrégulier
Grec
Grecque
30
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
Adjectif (pluriel) – irrégulier
Grecs
Grecques
Formes du verbe :
Participe passé – type I
Hier, Jean (il) est parti- pour la
Hier, Marie (elle) est partie
(singulier)
Grèce.
pour la Grèce.
Participe passé – type I
Hier, Jean et Pierre (ils) sont
Hier, Marie et Julie (elles) sont
(pluriel)
partis pour la Grèce.
parties pour la Grèce.
Participe passé – type II
Tu vois le bonnet que j’ai
Tu vois la photo que j’ai prise
(singulier)
acheté- en Espagne ?
en Italie?
Participe passé – type II
Tu vois les bonnets que j’ai
Tu vois les photos que j’ai
(pluriel)
achetés en Espagne ?
prises en Italie ?
Structures à l’intérieur d’un mot (suffixes) :
Plusieurs suffixes
Entre autres :
Entre autres :
•
-age, -al, -ail
•
-ade, -ance, -ence
•
-eau, -eu, -er
•
-elle, -esse, -ée
•
-ment, -ou, -oir
•
-ise, -ie, -ise, -ière
•
-(at)ion, -aison, tié 28
Figure 4 : Les classes lexicales qui peuvent exprimer le genre grammatical en français
2.2 : Le genre grammatical en néerlandais
Comme le français, le néerlandais distingue deux classes nominales en fonction du genre
grammatical du substantif. Contrairement au français, le néerlandais fait une distinction entre le genre
neutre (qui n’existe pas en français) et le genre non-neutre qui est souvent appelé « genre commun ».
Autrefois, le néerlandais possédait trois genres (le masculin, le féminin et le neutre), mais au jour
d’aujourd’hui la transition vers un système à deux genres (neutre et non-neutre) s’est largement
accomplie.29 Pour cette raison, nous décrivons le néerlandais dans cette étude comme une langue à
deux genres.
Comme c’est le cas en français, la présence des deux genres n’est pas équilibrée en
néerlandais. Déjà en 1992, Zonneveld démontre que les noms non-neutres sont beaucoup plus
fréquents en néerlandais que les noms neutres. Il est évident que la cause pour ce le fait réside dans le
fait que le genre masculin et le genre féminin se sont unis dans le genre commun.
Comme le français, le genre grammatical et le genre sémantique (naturel) correspondent en
néerlandais dans une très large mesure. En néerlandais, les êtres animés appartiennent pratiquement
28
On peut trouver une liste de suffixes masculins et féminins dans Vive la grammaire d’Odile Peytavin (2003) et
dans Lexicon van de Franse taal de Saskia Koch et Geneviève Mazairac (2001), p. 120-121
29
Velde, M. van der (2004), p. 18
31
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
toujours au genre non-neutre. Aussi bien l’être animé avec le sexe masculin que celui avec le sexe
féminin sont non-neutres et reçoivent pour cette raison l’article non-neutre de (« mots-de ») sans parler
de quelques exceptions (16e-f) :
(16).
(a) de man (non-neutre)
de vrouw (non-neutre)
(b) de vader (non-neutre)
de moeder (non-neutre)
(c) de ram (non-neutre)
de ooi (non-neutre)
(d) de stier (non-neutre)
de koe (non-neutre)
(e) het meisje
(neutre, malgré le sexe féminin)
(f) het wijf
(neutre, malgré le sexe féminin)
Quoique le genre grammatical des noms inanimés soit souvent arbitraire, il existe en
néerlandais toutes sortes de règles qui fixent le genre grammatical d’un être animé ou inanimé. En
premier lieu, il y a des règles qui déterminent le genre grammatical d’un certain groupe sur la base de
caractéristiques semblables (par exemple le fait d’avoir tous le sexe masculin / féminin). En
néerlandais, le genre grammatical d’arbres est toujours non-neutre (17a-c). Il en va de même pour les
noms qui se rapportent au système métrique et pour les unités monétaires : ceux sont aussi
pratiquement toujours non-neutres (17d-f) 30, ce qui vaut aussi pour les jours de la semaine (17g-h), les
mois (17i), les saisons (17j), les fruits (17k-l), les radicaux substantifiés d’un verbe (17m), les astres
(17n-o) etc.:
(17).
(a) de eik
(b) de berk
(c) de lariks
(d) de meter
(e) de kilo
(f) de euro
(g) de maandag
(h) de vrijdag
(i) de decembermaand / de (maand) december (van 1984)…
(j) de winter
(k) de aardbei
(l) de druif
(m) de groei
(n) de maan
30
Il existe quelques exceptions à cette règle : pond est par exemple neutre.
32
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
(o) de ster
Comme le montre la figure 5, le néerlandais connaît une longue liste de suffixes qui sont
toujours associés avec le genre non-neutre :
SUFFIXES ASSOCIÉS AVEC LE GENRE NON-NEUTRE :
Autrefois associés avec le genre masculin :
Autrefois associés avec le genre féminin :
-aar
-heid, -nis, -schap
-aard
- de, -te –ij, -erij, -arij, -enij, -ing, -st
-er
-ie, -tie, -logie, -sofie, -agogie, -iek, -ica
-erd
-theek, -teit, -iteit
-tuur, -suur, -ade, -ide, -ode, -ude
-age, -ine, -se, -sis, -xis, -tis 31
Figure 5 : Les suffixes associés avec le genre non-neutre
En néerlandais, il existe aussi des groupes de substantifs qui sont toujours associées avec le
genre neutre. Cela vaut par exemple pour les diminutifs (18a-c), les radicaux de verbes qui comment
par les préfixes –be, -ge et –ont. (18d-f), les langues (18g-h), la plupart des métaux (18i-j) et les noms
propres d’entreprises (18k):
(18).
(a) het huisje
(b) het boompje
(c) het katje
(d) het beraad
(e) het gedrag
(f) het ontslag
(g) het Grieks
(h) het Turks
(i) het ijzer
(j) het goud
(k) het Vitality B.V.32
Bien qu’il y ait quelques préfixes qui indiquent le genre neutre (-be, -ge, -ont), il n’y a pas de
suffixes (sans parler du suffixe diminutif) qui indiquent le genre neutre.
31
[S.A.] Taal en Stijl – H5 / V6. On peut également trouver des exemples de mots avec ces suffixes sur le site
web http://nl.wikipedia.org/wiki/Grammaticaal_geslacht. P. 2
32
Cet exemple est donné sur le site web : http://nl.wikipedia.org/wiki/Grammaticaal_geslacht. P. 2
33
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
2.2.1: Substantif et accord
Comme le français, le substantif néerlandais peut s’accorder de plusieurs classes lexicales. Il
est évident que ces accords peuvent donner une indication pour le genre grammatical du substantif en
question. Dans la figure 6 à la page suivante, nous pouvons voir qu’en néerlandais le genre
grammatical peut s’accorder avec les déterminants, les adjectifs, les formes du verbe ou les structures
à l’intérieur d’un mot (préfixes et suffixes).
Contrairement au français, la distinction entre le genre non-neutre et le genre neutre n’est pas
bien visible au niveau des déterminants. Au singulier beaucoup de déterminants sont compatibles avec
aussi bien le genre neutre que le genre non-neutre et au pluriel tous les déterminants correspondent les
uns avec les autres. Comme les déterminants en néerlandais connaissent quelques ambiguïtés, nous
devons regarder pour d’autres indications par rapport au genre grammatical du nom en question.
La distinction entre le genre neutre et le genre non-neutre peut aussi être rendue visible par des
adjectifs. Comme nous pouvons le voir dans le schéma, l’adjectif change en fonction du genre
grammatical du mot avec lequel il est combiné. Mais cela vaut seulement pour le singulier. Au pluriel,
toutes les formes sont les mêmes.
Contrairement au français, il est impossible en néerlandais de déduire le genre d’un nom d’une
forme du verbe. Les préfixes et les suffixes peuvent cependant bien indiquer le genre d’un substantif
néerlandais, comme nous l’avons déjà mentionné dans le paragraphe précédent (2.1).
CLASSE LEXICALE :
GENRE NON-NEUTRE:
GENRE NEUTRE :
Déterminants :
Article défini (singulier)
De
Het
Article défini (pluriel)
De
De
Article indéfini (singulier)
Een
Een
Article indéfini (pluriel)
* absent ≈ enkele
* absent ≈ enkele
Article démonstratif (singulier)
Die (deze)
Dit (dat)
Article démonstratif (pluriel)
Die (deze)
Die (deze)
Pronoms possessifs (singulier)
Mijn / jouw / zijn / haar / onze /
Mijn / jouw / zijn / haar / ons /
jullie / hun
jullie / hun
Mijn / jouw / zijn / haar / onze /
Mijn / jouw / zijn / haar / onze /
jullie / hun
jullie / hun
Pronoms possessifs (pluriel)
Adjectifs :
Adjectif (singulier, défini)
(de) grote (hond)
(het) grote (huis)
Adjectif (pluriel, défini)
(de) grote (honden)
(de) grote (huizen)
Adjectif (singulier, indéfini)
(een) grote (hond)
(een) groot (huis)
Adjectif (pluriel, indéfini)
(enkele) grote (honden)
(enkele) grote (huizen)
34
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
Formes du participe :
En néerlandais, les formes du
De verkochte auto
Het verkochte huis
verbe ne donnent généralement
De verkochte auto’s
De verkochte huizen
pas d’indication pour le genre
Een verkochte auto
Een verkocht huis
grammatical du substantif. Par
Enkele verkochte auto’s
Enkele verkochte huizen
il y a bien un accord entre la
Ici, le participe se comporte
Ici, le participe se comporte
forme du verbe et le genre du
donc de la même façon que l’
donc de la même façon que l’
substantif avec lequel elle est
adjectif.
adjectif.
contre, s’il s’agit d’un participe,
combinée.
Structures à l’intérieur d’un mot (préfixes ou suffixes) :
Plusieurs suffixes
Entre autres :
•
-aar, -aard, -er, -erd
•
-heid, - nis, - schap,
•
-de, -te, -sis, -xis, tis,
•
-ade, -ide, -ode, ude
•
-teit, -age, -tuur, -suur
•
etc.
Entre autres :
•
-je, -tje, -pje (pour
former le diminutif)
•
Préfixes : -be, -ge et –
ont
Figure 6 : Les classes lexicales qui peuvent exprimer le genre grammatical en néerlandais
2.3 : Correspondances entre le français et le néerlandais
Bien que le néerlandais et le français soient des langues différentes, il existe pourtant quelques
correspondances entre ces deux langues au niveau du genre grammatical. La première correspondance
est formée par le fait qu’aussi bien le français que le néerlandais sont des langues à deux genres
grammaticaux. Deuxièmement, dans les deux langues, les genres grammaticaux peuvent être rendus
visibles par plusieurs classes lexicales. Puis, dans les deux langues, le genre naturel et le genre
grammatical correspondent dans la plupart des situations. Ayant le sexe masculin, le mot « taureau »
est donc masculin en français ainsi qu’en néerlandais. Ensuite, les deux langues disposent de règles
qui fixent le genre grammatical d’un groupe avec les mêmes caractéristiques. Aussi bien en français
qu’en néerlandais il existe par exemple une règle qui détermine que les arbres appartiennent à un
certain genre grammatical (en français au genre masculin et en néerlandais au genre non-neutre). Dans
les deux langues, il y a des substantifs dont les affixes (dans la plupart des cas les suffixes) indiquent
le genre grammatical.
35
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
Quoiqu’il existe pas mal de correspondances entre le français et le néerlandais au niveau du
genre grammatical, il y a aussi quelques différences entre les deux langues, comme nous allons le voir
dans le paragraphe suivant.
2.4 : Différences entre le français et le néerlandais
Quoique le néerlandais et le français disposent de deux genres grammaticaux, il y a cependant
quelques différences entre les deux langues au niveau du genre grammatical. Là, où le français fait une
distinction entre le masculin et le féminin, le néerlandais fait une distinction entre le genre non-neutre
(dans lequel le genre masculin et féminin se sont unis) et le genre neutre. Bien qu’il y ait quelques
différences entre le masculin et le féminin, ils appartiennent grammaticalement au même genre. En
français au contraire, le masculin et le féminin sont strictement séparés. C’est donc une grande
différence entre le français et le néerlandais.
Si nous regardons les schémas qui montrent les classes lexicales qui peuvent exprimer le genre
grammatical dans les deux langues, nous pouvons remarquer une autre différence. En français, la
distinction entre les deux genres est mieux visible qu’en néerlandais au niveau des déterminants et des
adjectifs. Là, où les formes pour le masculin et le féminin diffèrent largement en français, il y a
beaucoup plus d’ambiguïtés en néerlandais. Seulement dans quelques situations, la distinction entre le
non-neutre et le neutre est bien visible. Dans la plupart des cas, il est cependant impossible de déduire
le genre d’un mot sur la base d’une classe lexicale.
Nous avons dit antérieurement qu’aussi bien en français qu’en néerlandais le genre naturel et
le genre grammatical correspondent dans la plupart des situations. Bien que cela soit effectivement le
cas, il existe toutefois quelques différences entre les deux langues par rapport aux professions. En
français, le genre de beaucoup de professions prestigieuses (telles que médecin et professeur etc.) est
associé au masculin, parce que ces professions étaient autrefois exercées uniquement par des hommes.
Au jour d’aujourd’hui, la situation est tout à fait autrement : de plus en plus de femmes sont bien
éduquées et exercent donc une profession qui autrefois était réservée aux hommes. Quoique le cri pour
des équivalents féminins soit de plus en plus évident parmi les féministes, une féminisation
linguistique conséquente (19d-e) de certaines professions tarde à venir. Pour cette raison, le genre de
quelques métiers est devenu ambigu, c’est-à-dire qu’ils peuvent être exercés aussi bien par des
hommes que par des femmes (2d-e –ici repris en 19a-b):
(19).
(a) le professeur (mot masculin)
-
sexe du référent dans la vie réelle : ♂ / ♀
(b) le médecin (mot masculin)
-
sexe du référent dans la vie réelle : ♂ / ♀
(c) le peintre (mot masculin)
-
sexe du référent dans la vie réelle : ♂ / ♀
? (d) la professeur-e (mot féminin)
-
sexe du référent dans la vie réelle : ♀
? (e) la peintre (mot féminin)
-
sexe du référent dans la vie réelle : ♀
(f) le directeur (mot masculin)
-
sexe du référent dans la vie réelle : ♂
36
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
(g) la directrice (mot féminin)
-
sexe du référent dans la vie réelle : ♀
Bien que les professions en néerlandais connaissent également quelques ambiguïtés, la plupart
des professions en néerlandais ont aussi bien une forme masculine qu’une forme féminine qui est
souvent formée à l’aide de suffixes (20) :
(20).
(a) de docent (mot non-neutre)
-
sexe du référent dans la vie réelle : ♂ 33
(b) de docent-e (mot non-neutre)
-
sexe du référent dans la vie réelle : ♀
(c) de schilder (mot non-neutre)
-
sexe du référent dans la vie réelle : ♂
(d) de schilder-es (mot non-neutre)
-
sexe du référent dans la vie réelle : ♀
(e) de directeur (mot non-neutre)
-
sexe du référent dans la vie réelle : ♂
(f) de direc-trice (mot non-neutre)
-
sexe du référent dans la vie réelle : ♀
Même en cas d’ambiguïtés, il n’y a pas de problèmes pour le genre grammatical, car, comme
nous pouvons le voir, le genre grammatical de la forme féminine ne change pas : elle reste non-neutre
dans toutes les circonstances. Comme nous pouvons le voir, ce n’est pas encore le cas en français. Là,
il y a soit une forme féminine (et donc un changement du genre grammatical- 19g), soit une forme
ambiguë (19a-c). Vu que le genre grammatical ne change pas en néerlandais, la féminisation des
professions semble plus constante qu’en français. Quoique le genre naturel et le genre grammatical
correspondent dans la plupart des situations et professions en français ainsi qu’en néerlandais, il existe
bien quelques différences entre les deux langues.
Finalement, ce qui remarquable, c’est le fait que les suffixes indiquent en néerlandais presque
toujours le genre non-neutre. Il existe très peu de suffixes (seulement les suffixes –(p/t)je pour la
formation du diminutif) qui indiquent le genre neutre. Il y a bien quelques préfixes qui indiquent le
genre neutre, mais leur nombre n’est pas nombreux. Contrairement au néerlandais, il y a beaucoup de
suffixes pour chaque genre grammatical en français. Comme nous pouvons le voir dans les schémas
présentés plus haut, le nombre des suffixes pour le genre masculin est environ comparable à celui pour
le genre féminin. Cela signifie que la présence d’un suffixe ne donne pas immédiatement lieu à un
certain genre grammatical, ce qui est bien souvent le cas en néerlandais : si en néerlandais un suffixe
autre que le suffixe diminutif est présent, le substantif dont le suffixe fait partie est pratiquement
toujours non-neutre.
33
Il faut savoir qu’il y a aussi en néerlandais quelques exceptions. Pour certaines professions (prestigieuses), la
forme masculine est aussi compatible pour les femmes qui exercent la profession. Quoiqu’une forme féminine
soit présente, on a la tendance d’employer la forme masculine. Dans ces cas, le caractère de la profession est plus
générique et donc compatible avec aussi bien les femmes que les hommes. Dans l’exemple ci-dessous docent
peut se rapporter aux hommes et aux femmes :
√ Mevrouw Jansen is universitair docent
√ Mevrouw Jansen is universitair docente
37
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
Si nous comparons le genre grammatical en français avec celui en néerlandais, nous pouvons
conclure qu’il y a aussi bien des correspondances que des différences dans les deux langues.
Maintenant que nous avons conclu qu’il y a des différences entre le néerlandais et le français au niveau
du genre, il est bien sûr intéressant de savoir lesquelles de ces différences peuvent être problématiques
pour le Néerlandais qui apprend le français comme langue seconde ou langue étrangère. C’est ce que
nous allons faire dans le paragraphe suivant.
2.5: Quelles différences sont-elles problématiques pour le Néerlandais apprenant le français en
L2 ?
Comme nous l’avons déjà dit dans l’introduction, les apprenants du français L2 ont souvent
pas mal de problèmes avec le genre grammatical en français. Aussi bien dans l’expression orale que
dans l’expression écrite, les professeurs du français L2 remarquent qu’il est difficile pour les
apprenants de bien appliquer toutes les règles concernant le genre grammatical (faire l’accord entre le
genre du substantif et le genre de l’adjectif etc.). Comme cette étude porte surtout sur la problématique
que rencontre le Néerlandais en apprenant la langue française, nous nous limiterons ici aux difficultés
pour le Néerlandais apprenant le français comme langue seconde ou langue étrangère.
(21).
‘…Het probleem dat leerlingen hebben met het grammaticale geslacht in het Frans, ligt in het
feit dat ze het op de een of andere manier gewoon ‘niet zien’. Hoe vaak je het ook uitlegt, ze
begrijpen gewoon niet waarom het ene woord mannelijk is en het andere woord vrouwelijk…
(‘…La problématique que les étudiants néerlandais ont avec le genre grammatical en français
trouve ses origines dans le fait que l’information n’est pas claire pour eux. On peut
l’expliquer de dizaines de fois, mais ils ne comprennent pas pourquoi mot X est masculin, mais
mot Y est féminin…’)
‘… Ik merk dat ze de geslachten gewoon niet weten. Voor hun blijft de combinatie van een
zelfstandig naamwoord en een lidwoord een gok. Het is dus echt ‘natte vingerwerk’ voor
hun…’
(‘…Dans mes cours, je remarque que les étudiants ne savent pas les genres. Pour eux, il n’y a
pas de relation claire entre la combinaison d’un substantif et un article. S’ils doivent choisir
l’article correct qui appartient au nom en question, ils le font au petit bonheur…’)
Comme nous pouvons le déduire des citations en (21), il semble que les étudiants de français
langue étrangère trouvent très difficile de comprendre que certains mots sont masculins et certains
féminins. Il est possible que la distinction entre masculin et féminin soit difficile pour eux parce que le
38
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
néerlandais ne connaît plus vraiment de mots masculins ou féminins, comme nous le verrons dans le
chapitre 3. De fait, le néerlandais connaît une forme neutre et une forme non-neutre. En néerlandais,
l’article het est moins présent que l’article de. Comme de est compatible dans la plupart des cas en
néerlandais, il est possible que les étudiants aient également une préférence pour un certain article (le
ou la) en français.
(22).
‘…Omdat er niet zoveel informatie over geslachten in de boeken staat, geef ik meestal zelf een
aantal regels. Ik geef bijvoorbeeld de vuistregel dat zo’n 80% van de woorden die op een ‘e’
eindigen vrouwelijk zijn. Soms zeg ik ook dat woorden die eindigen op ‘-tion’ vrouwelijk zijn…
(‘…Vu qu’il n’y a pas beaucoup d’information sur les genres grammaticaux dans les manuels
de français langue étrangère, je donne souvent des règles pratiques moi-même. Je donne par
exemple la règle pratique qui prédit que 80% terminant par la voyelle ‘e’ sont féminins.
Parfois je dis aussi que tous les mots qui terminent par le suffixe -‘tion’ sont féminins. ’)
Comme nous pouvons le déduire des citations (21 et 22) de Ries de Vries, professeur de
français au Greijdanus-college à Zwolle, les étudiants de français langue étrangère ont souvent des
problèmes avec le genre grammatical, parce qu’ils ne connaissent pas les règles pratiques relatives au
genre grammatical. Cela est probablement dû au fait qu’il n’y a pratiquement pas d’information sur le
genre grammatical dans les manuels de français. Vu qu’ il n’y a pas beaucoup d’attention sur le sujet,
il va de soi que les étudiants ne peuvent pas savoir toutes les règles et que le genre des mots qu’ils
doivent apprendre reste totalement arbitraire pour eux.
Comme nous le verrons aussi dans le chapitre 4, il s’avère aussi que les manuels de français ne
donnent pas beaucoup d’attention aux suffixes. Dans aucun manuel, les suffixes qui appartiennent à un
certain genre ne sont mentionnés. Pour cette raison, il est évident que les étudiants ne peuvent pas
savoir que la terminaison –tion appartient par exemple au genre féminin.
Une dernière cause pour la problématique réside dans les différences typologiques entre le
néerlandais et le français. Comme nous l’avons dit antérieurement, le français est une langue dans
laquelle le genre du mot ne change pas au diminutif. Le mot garçon par exemple reste masculin au
pluriel (les garçons) et au diminutif (le petit garçon). Étant donné qu’en néerlandais le genre du mot
peut changer au diminutif, cette langue a une place spéciale dans ce cadre. En néerlandais le genre du
mot hond (non-neutre ou genre commun) change par exemple au diminutif (het hondje – neutre). Il est
bien possible que les étudiants néerlandais apprenant le français langue étrangère aient des problèmes
avec le système de genres en français, parce qu’il est tout autre que celui du néerlandais (dans lequel
les genres peuvent varier selon la largeur (taille normale ou diminutive). Afin de vérifier cette idée, on
aurait besoin de faire plusieurs recherches dans ce cadre.
Cependant, sur la base des citations en (21 et 22), nous pouvons nous attendre à ce que
les étudiants néerlandais aient des difficultés avec le système de genre en français. Plus tard (dans les
39
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
chapitres 4-7), nous verrons que c’est effectivement le cas. Dans le tableau dans le chapitre 6, nous
verrons par exemple que les étudiants connaissent le genre de seulement ± 15% des noms testés.
40
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
III. L’ACQUISITION DU GENRE GRAMMATICAL
Avant de nous plonger dans l’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère, il
est intéressant de savoir plus sur l’acquisition du genre grammatical en français L1. C’est que cette
connaissance nous aidera à comprendre les correspondances et les différences entre l’acquisition du
genre grammatical en L1 ou en L2. Nous allons commencer ce chapitre avec une brève description de
l’acquisition du genre grammatical en français L1. Puis, nous allons nous plonger brièvement dans
l’acquisition du genre grammatical en français L2. Ce paragraphe sera suivi d’une partie portant sur
les différences et les correspondances entre l’acquisition du genre grammatical en français L1 et L2.
3.1 : L’acquisition du genre grammatical en L1 - français versus néerlandais
Dans « Brein-communicatie = grammatica », Wijnen (1996) a posé que les étapes que
parcourent les enfants en acquérant leur langue maternelle sont uniformes dans une très grande
mesure. D’après Wijnen, l’ordre dans lequel la langue maternelle est acquise par les enfants est à peu
près déterminé dès la naissance. Il pose pour cette raison que les étapes les plus importantes dans le
processus de l’acquisition de la langue sont atteintes au même âge par tous les enfants (pourvu qu’ils
reçoivent de l’input et que leurs sens fonctionnent bien). Si nous devons croire cette conception, les
enfants néerlandais et les enfants français atteindront donc les étapes les plus importantes (parmi
lesquelles l’acquisition du genre grammatical) au même âge. La conception de Wijnen (1996) n’est
pas soutenue par tous les linguistes. Lléo & Démuth (1999), Chierchia et al. (2001) Bassano & Eme
(2001), Van der Velde (2004) et Van Veen (2006)
34
ont par exemple démontré que les enfants
français acquièrent les articles beaucoup plus rapidement que les enfants néerlandais. Van der Velde
(2004) démontre que cela vaut également pour l’acquisition du genre grammatical. Les résultats de
Van der Velde sont confirmés par l’étude de Van Veen (2007). Van Veen (2007) démontre qu’à l’âge
de 4 ans, les enfants français ne font pratiquement plus de fautes (6%) avec les genres de substantifs.
Cela ne vaut pas pour les enfants néerlandais. Van Veen (2007) démontre qu’à l’âge de 5 ans, 26% des
combinaisons (genre de l’article + genre du substantif) sont encore incorrectes. Selon Van der Velde
(2004), le fait que les enfants français acquièrent les articles plus rapidement que les enfants
néerlandais peut être expliqué en termes d’input. Le néerlandais est une langue dans laquelle les
substantifs peuvent être combinés avec un déterminant ou rester vides. Cela signifie que l’input auquel
les enfants néerlandais ont accès contient aussi bien des noms nus (op school) que des noms qui sont
précédés d’un déterminant (in het huis). Van der Velde (2004) pose que le fait que les enfants
34
Dans « L’acquisition des déterminants en français et en néerlandais : une étude sur un enfant francophone et
un enfant néerlandophone », Van Veen (2006) démontre qu’à l’âge de 2 :6, l’enfant français omet les articles
encore dans 6% des situations obligatoires. L’enfant néerlandais par contre omet les articles dans 71% des cas.
C’est donc une grande différence.
41
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
néerlandais doivent apprendre dans quelles situations les noms sont précédés d’un déterminant et dans
quelles situations ils peuvent rester nus, ralentit logiquement la maîtrise des déterminants. Si nous
comparons l’input des enfants avec celui des enfants français, nous pourrons voir que l’input auquel
les enfants français ont accès est de ce point beaucoup plus uniforme dans la mesure où il ne contient
que des noms précédés d’un déterminant (Longobardi, 2000) 35 :
(23). (a) Maria drinkt elke morgen ∆ koffie.
-
(nom massif)
-
(pluriel générique)
-
(pluriel existentiel)
Maria boit chaque matin ∆ café.
« Maria boit du café chaque matin ».
(Mais : Maria drinkt de koffie uit dat kopje).
(b) ∆ Beren zijn ∆ gevaarlijke dieren.
∆ Ours sont ∆ dangereux animaux.
« Les ours sont des animaux dangereux »
(Mais : De beren in de dierentuin zijn bruin).
(c) ∆ Leraren hebben het gebouw bezet.
∆ Professeurs ont le bâtiment occupé.
« Des professeurs ont occupé le bâtiment. »
(Mais : De leraren staken).
Comme nous pouvons le voir en (23), le néerlandais est une langue dans laquelle les noms
peuvent être nus (avec des noms massifs, avec des pluriels génériques et avec des pluriels existentiels)
ou être précédés d’un déterminant. En français au contraire les noms nus sont généralement
impossibles 36 et l’input de cette langue est dans ce sens plus uniforme que celui du néerlandais. Cela
explique la raison pour laquelle les enfants néerlandais ont besoin de plus de temps pour atteindre un
emploi des déterminants comparable à celui des adultes.
Van der Velde (2004) et Van Veen (2007) ont observé également que les enfants néerlandais
commettent un bon nombre d’erreurs, contrairement aux enfants français. Van der Velde pose que le
fait que les enfants néerlandais font des erreurs de genre est dû à la spécification lexicale des
déterminants en néerlandais. Comme nous pouvons le voir en (24), l’article défini neutre (« het ») est
plus spécifié (et connaît un emploi plus restreint) que l’article défini non-neutre (« de ») en néerlandais
et par conséquent, ce dernier est considéré comme la forme défaut ou « elsewhere » :37
35
Longobardi, G. (2000) : French is a language with no ‘bare nouns.’
Comme les constructions à vélo, en prison, à pied etc. le montrent, le français connaît bien des noms nus.
Cependant, leur nombre n’est pas très grand. De plus, dans le schéma en (23), nous voyons qu’en français le nom
est pratiquement toujours (obligatoirement) rempli. Pour cette raison, nous avons dit dans cette étude que les
noms nus sont généralement impossibles en français.
37
Il est important de savoir que le français ne connaît pas de forme défaut. Bien que l’article « la » soit moins
présent en français que l’article « le », nous ne pouvons pas dire que « le » est la forme défaut. C’est que l’article
« le » ne peut pas être combiné avec les mots qui se trouvent au pluriel. L’article « le » ne convient pas dans les
36
42
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
(24).
contenu phonologique:
contexte d’insertion:
trait:
Le / l’
[+ défini, - pluriel, - féminin]
« masculin »
La / l’
[+ défini, - pluriel, + féminin]
« féminin »
Les
[+ défini, + pluriel]
« pluriel » m. / f.
De
[+ défini, + pluriel]
« elsewhere »
[+ défini, - pluriel, - neutre]
[+ défini, - pluriel, + neutre]
Het
« neutre »
Conséquence : Si en néerlandais un nom n’est pas neutre, il faut utiliser la forme
« elsewhere» (pour l’article défini). C’est que cette forme convient dans toutes les autres
situations – la forme « elsewhere » est beaucoup plus présente dans l’input 38 auquel l’enfant
néerlandais a accès. Étant donné que la forme « elsewhere » est moins spécifiée que l’article
défini neutre et que la forme « elsewhere » est plus présente en néerlandais, il n’est pas
remarquable que les enfants néerlandais fassent des erreurs de genre. Comme nous pouvons
le voir dans le schéma, le français ne connaît pas de forme « elsewhere ».
Si nous adoptons l’hypothèse selon laquelle les formes « elsewhere » sont acquises avant les
formes spécifiques (comme c’est le cas avec le genre neutre en néerlandais), nous pouvons proposer
que les enfants néerlandophones emploient surtout la forme « elsewhere » avant de maîtriser la forme
spécifique « het ».39 Pour les enfants néerlandais, une surgénéralisation des « mots-de » n’est donc pas
un phénomène illogique.
Plus haut, nous avons dit que les enfants français ne commettent pratiquement pas de fautes.
Nous pourrions trouver la cause pour cela dans le fait que le français ne connaît pas de forme
« elsewhere ». Le français ne connaît pas deux formes pour la définitude (le, la, l’, les – les articles
défini) des noms comme le néerlandais (de, het – les articles définis). En français, il y a trois (ou
même quatre si l’on compte l’article « l’ » comme un article) articles définis et il n’y a donc pas de
forme « elsewhere ». Vu qu’il y a une forme « elsewhere » (de) et une forme d’un emploi plus restreint
(het) en néerlandais, il serait plus logique que les enfants néerlandais fassent plus de fautes de genre
que les enfants français.
Comme nous l’avons vu, l’input auquel l’enfant français a accès ne contient pratiquement pas
de noms nus. Cela signifie que l’enfant français entendra toujours des combinaisons d’un déterminant
situations où l’article « la » ne convient pas non plus. C’est bien le cas en néerlandais : on peut utiliser l’article
« het » seulement dans une situation (défini, neutre, singulier). Dans toutes les autres situations, l’article « de »
convient (donc aussi au pluriel). Pour cette raison, nous ne pouvons pas comparer l’article français « le » avec
l’article néerlandais « de » (qui est donc bien une forme défaut). Voir aussi : VELDE, MARLIES V.D. (2004).
38
ZONNEVELD, W. (1992).
39
VELDE, MARLIES V.D. (2004). « L’acquisition des articles définis en L1. Etude comparative entre le
français et le néerlandais ». AILE, 21, p. 40
43
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
et un nom. Vu que les déterminants et les noms correspondent les uns avec les autres en genre, l’enfant
français aura plus d’accès à de bonnes combinaisons pour ce qui est de l’input. Cela explique le fait
que les enfants français acquièrent rapidement (vers 30 mois) le genre grammatical. Contrairement au
français, le néerlandais est une langue dans laquelle aussi bien des noms remplis que des noms nus
sont permis. En comparant l’input français avec l’input néerlandais, nous pouvons dire que l’input
français contient plus de déterminants et donc plus de bonnes combinaisons au point de vue
grammatical que le néerlandais. Ajoutez à cela le fait qu’en néerlandais l’article de est beaucoup plus
présent (3 :1) que l’article het et nous comprenons que l’enfant néerlandais a besoin de plus de temps
(vers 5 ans) avant d’acquérir le genre grammatical.
Tout bien considéré, nous pouvons conclure que les différences dans l’acquisition du genre
grammatical par les enfants français et néerlandais sont dues à une différence typologique entre le
français qui comme nous l’avons dit antérieurement est une langue romane et le néerlandais qui est
une langue germanique. Pour cette raison, nous n’adaptons pas l’idée de Wijnen (1996) dans cette
étude.
3.2 : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
(25).
‘… Francophone children, once beyond babyhood, rarely make gender errors. It is particularly
irritating for students of French to observe that tiny children only just able to form a sentence
normally use the appropriate gender for a noun…’ 40
Comme nous pouvons le déduire de la citation ci-dessus, il est problématique de comparer
l’acquisition du genre grammatical en français L1 avec celle de français L2. Premièrement, parce que
l’acquisition de la langue maternelle va de pair avec le développement cognitif d’un enfant. Dans les
premières années de vie, c’est non seulement le développement langagier qui a lieu, mais encore le
développement cognitif : l’enfant se rend compte qu’il n’est pas seul au monde. Dans le
développement général de l’enfant, l’acquisition de la langue maternelle se déroule sans problèmes
(pourvu que l’enfant reçoive de l’input et que ses sens fonctionnent bien). Cela veut dire que le genre
grammatical est acquis aussi de façon automatique. Il est intéressant de savoir que les adultes français
ont la tendance à corriger les erreurs de genre que leurs enfants commettent (figure 7) dans leur output.
Surridge (1995) déclare que les adultes francophones simplement n’acceptent pas les erreurs de leurs
enfants. Très tôt, les enfants français apprennent donc dans quelle mesure de bonnes combinaisons
(Déterminant + Nom) sont importantes. Ajoutez à cela que l’input français comprend toujours une
combinaison (Déterminant + Nom), comme nous le voyions dans 3.1, et nous comprenons que les
enfants français font de moins en moins de fautes de genre au fur et à mesure qu’ils grandissent.
40
Surridge, M. (1995). P. 3
44
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
Malheureusement, cela ne vaut pas pour l’étudiant (néerlandais) apprenant le français comme L2.
Même après des années d’instruction, l’étudiant néerlandais qui apprend le français comme L2 ou
langue étrangère commettra des erreurs de genre.
Avant de savoir les erreurs que les Néerlandais commettent avec le genre grammatical en
français, il est bien sur intéressant d’examiner de quelle façon les étudiants néerlandais acquièrent le
genre
Figure 7 : Les Français ont tendance à corriger les erreurs de genre que commettent les enfants.
grammatical en français langue étrangère. Or, comme nous le verrons dans le chapitre suivant, on
traite le genre grammatical souvent dans de petits paragraphes dans les livres d’apprentissage. À l’aide
de brèves informations et d’exercices, on essaie de faire acquérir le genre grammatical. Dans
l’acquisition de la langue guidée, on introduit le sujet à l’aide de brefs paragraphes portant sur le genre
grammatical. Les connaissances de l’étudiant sont testées à l’aide d’exercices. Dans l’acquisition de la
langue étrangère, on essaie de faire revenir le sujet à plusieurs moment pour répéter les connaissances.
Finalement, le sujet du genre grammatical est expliqué plusieurs fois par le professeur. Tous ces
moyens doivent rendre clair pour l’étudiant qu’il y a un système de genres en français.
Généralement, les livres d’apprentissage ne donnent pas beaucoup d’attention au sujet du
genre grammatical. Il est évident que manière dont on donne de l’attention au sujet peut influencer
l’output des étudiants. Une méthode dans laquelle il y a peu d’attention pour le genre grammatical
peut avoir logiquement des effets négatifs en ce qui concerne l’emploi de la langue cible (voyez le
tableau à la page suivante – il est évident que le score des sujets dans le prétest (annexes, p. 93) est dû
au fait que leur méthode ne mentionne pas les règles pratiques qui peuvent aider à déterminer le genre
45
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
du nom en question). Vu que les professeurs de français langue étrangère se plaignent beaucoup de
l’absence de connaissances par rapport au genre grammatical, il est donc intéressant de savoir si une
méthode plus étendue pourrait influencer positivement l’output des étudiants néerlandais apprenant le
français langue étrangère. C’est donc ce que nous allons examiner dans cette étude.
Sujet:
Prétest (36):
Sujet:
Prétest (36):
N1 / (N1A)
6
N16 / (N1B)
7
N2
3
N17
5
N3
4
N18
5
N4
5
N19
5
N5
5
N20
6
N6
5
N21
5
N7
6
N22
8
N8
6
N23
6
N9
2
N24
6
N10
4
N25
5
N11
2
N26
9
N12
5
N27
6
N13
1
N28
6
N14
5
N29
6
N15
7
N30
8
--Total: 156 / 1080 x 100% = 14,4 % (réponses correctes – données par les sujets)--
(Si nous regardons les résultats dans le schéma ci-dessus (voir aussi: chapitre 6), nous
pouvons voir que les 30 sujets (qui utilisent la méthode Carte Orange dans laquelle on donne
peu d’attention au genre grammatical) ne connaissent pas bien les règles pratiques
concernant le genre grammatical. Comme leur méthode ne mentionne pas les règles pratiques,
il n’est pas étonnant qu’ils aient fait si beaucoup de fautes (qui sont dues surtout à la nonmaîtrise des règles pratiques : la chêne (il est évident que les sujets ne savent pas la règle
pratique qui prédit que tous les arbres sont masculins). La manière dont on donne de
l’attention au sujet peut donc influencer les résultats des étudiants).
3.3 : Correspondances et différences
Il est évident que l’acquisition du genre grammatical en français L1 ne se déroule pas de la
même façon que l’acquisition du genre grammatical en français L2. Comme nous l’avons dit
antérieurement, l’acquisition du genre grammatical en français L1 se déroule de façon automatique
avec le développement cognitif de l’enfant francophone. Par contre, l’acquisition du genre
grammatical en français L2 ne va pas de pair avec le développement cognitif. Souvent, l’étudiant
néerlandais commence à apprendre le français L2 ou LE à l’âge de 12 ans et il possède donc déjà une
autre langue comme L1 (le néerlandais). De plus, son développement cognitif s’est déjà accompli et
46
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
l’acquisition du genre grammatical en français LE ne peut plus aller de pair avec cela. Ajoutons à cela
le fait qu’à 12 ans, l’âge critique a dépassé et nous comprenons que l’enfant doit apprendre le genre
grammatical par l’acquisition de la langue guidée. Concrètement dit, cela veut dire que l’enfant doit
apprendre et acquérir le genre grammatical sur la base de règles. En outre, l’enfant doit apprendre le
genre de chaque nouveau mot qu’il apprend. Cela peut être vraiment difficile. Surtout quand nous
comparons ce processus avec la facilité avec laquelle les enfants français apprennent le genre de
chaque mot.
Il va de soi qu’il y a toutefois une correspondance entre l’acquisition du genre grammatical en
français L1 et en L2. Dans les deux acquisitions c’est le système grammatical du français qu’il est
appris. Bien que les processus ne se déroulent pas de manière semblable, c’est pourtant la même
langue qui est apprise.
47
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
IV. APPRENDRE LE GENRE GRAMMATICAL EN L2
Dans le chapitre précédent, nous avons mentionné que l’acquisition du genre grammatical en
français L2 se déroule de façon structurée. Au moyen de toutes sortes d’informations et d’exercices,
l’étudiant peut se familiariser avec la différence entre le genre masculin et féminin. Pourtant, comme
nous le verrons dans la paragraphe 4.4 de ce chapitre, l’acquisition du genre grammatical laisse à
désirer. Il s’avère que les étudiants ont de sérieux problèmes avec la distinction entre le masculin et le
féminin. En plus, ils ne connaissent pas les règles pratiques qui peuvent aider dans l’acquisition du
genre grammatical en français L2. Avant de savoir comment nous pouvons changer ce phénomène, il
faut savoir premièrement comment les manuels de français LE donnent de l’attention au sujet du genre
grammatical. C’est ce que nous allons faire dans ce chapitre. Nous allons examiner dans le détail la
manière dont on donne de l’attention au genre grammatical dans 3 méthodes d’apprentissage de
français LE (Carte Orange, Ça roule et Superchouette). Afin de regarder si la façon dont on a donné
de l’attention au genre grammatical est efficace, nous allons finir ce chapitre avec les résultats d’un
test qui a été exécuté à une école à l’occasion de l’information sur le genre grammatical telle qu’elle
est présentée dans les manuels différents.
4.1 : Les différentes méthodes de français langue étrangère
4.1.1 : Carte Orange – livre de textes et cahier d’exercices 2hv – Thieme-Meulenhoff
Le premier livre que nous allons examiner est Carte Orange – livre de textes 2hv de ThiemeMeulenhoff. Carte Orange est une méthode d’apprentissage destinée aux élèves du cinquième (havo /
vwo). Il y a un livre de textes et un cahier d’exercices. Le livre de texte est construit comme suit : il y a
9 chapitres ayant tous leur propre thème (de l’argent, des boulots, sortir, la santé, sport, vacances
etc.). Dans chaque chapitre, l’étudiant apprend un nouveau sujet de la grammaire française
(conjugaison des verbes réguliers et irréguliers, la négation, imparfait et passé composé, nombres
cardinaux, constructions lexicales etc.). Dans le cahier d’exercices il y a toutes sortes d’exercices avec
lesquelles l’étudiant peut exercer ses connaissances. Il y a environ 30 exercices par chapitre. Ces
exercices portent non seulement sur (l’application de) la grammaire, mais ils se concentrent aussi sur
d’autres capacités (compréhension écrite et orale, expression écrite et orale).
Le thème du chapitre est introduit à l’aide d’un aperçu. Cet aperçu est suivi d’une page de
mots pratiques et un petit texte. Après, il y a un roman-photo, quelques dialogues et un texte plus long.
Comme nous l’avons dit, il y a aussi de l’attention pour la grammaire dans chaque chapitre. Cette
grammaire se trouve à la fin du livre et elle est répétée dans le résumé de la grammaire.
48
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
Nous avons présenté la table des matières de la grammaire à cette page. Quoiqu’il y ait au
moins trois paragraphes qui parlent du sujet, l’information sur le genre grammatical reste assez
superficielle. De plus, le sujet genre grammatical n’est mentionné nulle part. Il y a bien quelques
autres paragraphes qui ont un peu à voir avec le genre grammatical (tels que (delend) lidwoord,
bijvoeglijk naamwoord, voorzetsels met landennamen, aanwijzende- en bezittelijke voornaamwoorden
etc). Comme nous pouvons le voir dans les tableaux à la page 50, on mentionne brièvement qu’il y a
des mots masculins et des mots féminins, mais on n’explique pas quels mots sont masculins ou
féminin. Nous n’avons pas pu trouver des règles concernant la distinction de genre. Apparemment, on
part du principe que l’étudiant sait quels mots sont masculins et quels mots sont féminins. 41
Inhoudsopgave
Il est évident que cette idée ne
correspond pas avec la
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
10.
11.
12.
13.
14.
15.
16.
17.
18.
19.
20.
21.
22.
23.
24.
25.
26.
27.
28.
29.
Lidwoord
De en à + lidwoord
Delend lidwoord
Zelfstandig naamwoord
Bijvoeglijk naamwoord
Bijvoeglijk naamwoord, bijzondere gevallen
Vergrotende trap
Bezittelijk voornaamwoord
Aanwijzend voornaamwoord
Persoonlijk voornaamwoord: le, la, l’, les, lui
Voorzetsels bij landen- en stedennamen
Ontkenning
De (d’) na ontkenning
Il y a
Il faut
Getallen
Rangtelwoorden
Dagen van de week en extra
Leeftijd
De klok
Het weer
Tegenwoordige tijd van de werkwoorden op -er
Wederkerende werkwoorden (tegenwoordige
tijd)
Voltooide tijd van de werkwoorden op -er
Voltooide tijd van être en avoir
Imparfait
Futur proche
Onregelmatige werkwoorden
Alfabet
pratique. Nous allons voir cela
ultérieurement.
À la page 50, nous pouvons voir
les paragraphes qui ont à voir
avec le genre grammatical. Quoiqu’on
ne donne pas d’attention aux règles, il
est évident qu’on mentionne qu’il y a
des genres en français.
La grammaire qui est traitée dans un
certain chapitre du livre revient
dans les
exercices.
De cette façon, les étudiants
peuvent appliquer leurs
connaissances du sujet.
41
Dans le manuel, il y a bien une liste de vocabulaire. Dans cette liste, chaque mot est pourvu du bon genre
grammatical (protection, f). Cependant, comme il n’y a pas de règles pratiques, ce n’est pas clair pour l’étudiant
pourquoi ce mot est féminin. C’est que la règle qui dit que tous les noms qui terminent par ‘-tion’ sont féminins
n’est mentionnée nulle part. Pour cette raison, le genre des mots à apprendre peut rester arbitraire pour l’étudiant.
49
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
1 Het lidwoord
A
3 Delend lidwoord
enkelvoud
C’est un copain de David.
Paris est une ville.
Le train de Paris à Lille.
Sophie est dans la classe
de David.
Het is een vriend van
David.
Parijs is een stad.
De trein van Parijs
naar Lille.
Sophie zit in de klas
Van David.
De vetgedrukte woorden zijn lidwoorden.
Het Frans kent mannelijke en vrouwelijke woorden.
Die hebben verschillende lidwoorden.
Bij mannelijke woorden vertaal je het lidwoord een door
un.
Bij vrouwelijke woorden vertaal je het lidwoord een door
une.
Bij mannelijke woorden vertaal je het lidwoord de of het
door le.
Bij vrouwelijke woorden vertaal je het lidwoord de of het
door la.
Let op!
Le en la veranderen in l’ voor een klinker (a, e, i, o, u).
De h spreek je in het Frans nooit uit, daarom krijg je ook
bijna altijd l’ voor een woord dat begint met een h.
L’océan
L’hôtel
de oceaan
het hotel
11 Voorzetsels bij landennamen
Om in en naar te vertalen bij vrouwelijke landennamen (die
eindigen altijd op een –e) gebruik je en.
Om in of naar te vertalen bij mannelijke enkelvoudige
landennamen (die eindigen bijna nooit op een –e) gebruik
je au.
Bij meervoudige landennamen gebruik je aux. Bij namen
van steden en dorpen gebruik je à.
Une salade avec du riz
et des poivrons.
On mange de la viande
et on boit de l’eau.
Een salade met rijst
en paprika’s.
We eten vlees en we
drinken water.
De vetgedrukte vormen in deze zinnen noem je delend
lidwoorden. Een delend lidwoord gebruik je meestal als
er in het Nederlands helemaal geen lidwoord gebruikt
wordt.
Er zijn vier vormen:
Du
De la
De l’
Des
voor mannelijke woorden in het enkelvoud
voor vrouwelijke woorden in het enkelvoud
voor woorden in het enkelvoud die beginnen met
een klinker of een stomme h
voor woorden in het meervoud
5 Het bijvoeglijk naamwoord
C’est mon grand rêve.
J’ai des parents sportifs.
Nous avons une voiture
française.
J’ai deux petites soeurs.
Het is mijn grote
droom.
Ik heb sportieve
ouders.
Wij hebben een
Franse auto.
Ik heb twee kleine
zusjes.
De vetgedrukte woorden hierboven zijn bijvoeglijk
naamwoorden. Ze zeggen iets over een zelfstandig
naamwoord, of over een persoon. Bijvoeglijke
naamwoorden passen zich aan aan het woord waar ze
bij horen.
Een bijvoeglijk naamwoord dat hoort bij een mannelijk
woord in het meervoud krijgt een s.
Een bijvoeglijk naamwoord dat hoort bij een vrouwelijk
woord in het enkelvoud krijgt een e.
Een bijvoeglijk naamwoord dat hoort bij een vrouwelijk
woord in het meervoud krijgt es.
50
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
4.1.2 : Ça bouge ! – livre de textes et cahier d’exercices 3hv – Meulenhoff Educatief
Le deuxième livre que nous allons examiner est Ça bouge – livre de textes 3hv de Meulenhoff
Educatief. Ça bouge ! est une méthode d’apprentissage destinée aux élèves du quatrième (havo / vwo).
Il y a un livre de textes et un cahier d’exercices. Le livre de texte est construit comme suit : il y a 12
chapitres ayant tous leur propre thème (sport, la santé, l’Internet, profession, amour etc.). Dans
chaque chapitre, l’étudiant apprend un nouveau sujet de la grammaire française (conjugaison des
verbes réguliers et irréguliers, la négation, imparfait et passé composé, constructions lexicales,
adverbes, futur etc.). Dans le cahier d’exercices il y a une dizaine d’exercices avec lesquelles les
étudiants peuvent exercer leurs connaissances. Ces exercices portent non seulement sur (l’application
de) la grammaire, mais ils se concentrent aussi sur d’autres capacités (compréhension écrite et orale,
expression écrite et orale).
Le thème du chapitre est introduit à l’aide d’une affiche. Cette affiche est suivie de quelques
(petits) textes. Comme nous l’avons dit, il y a aussi de l’attention pour la grammaire dans chaque
chapitre. Cette grammaire se trouve à la fin du livre et elle est répétée dans le résume de la grammaire.
La grammaire est surtout présente dans le cahier des exercices. Dans les chapitres eux-mêmes, il n’y a
pas de tableaux dans lesquels la grammaire soit décrite.
Nous avons présenté la table des matières de la grammaire au bas de cette page. Nous pouvons
voir qu’il y a peu d’attention pour le sujet. Le terme genre grammatical n’est mentionné nulle part. Il y
a bien quelques paragraphes qui ont à voir avec le genre grammatical (tels que ((on)-bepaald)
lidwoord, bijvoeglijk naamwoord, voorzetsel, landennamen, aanwijzende voornaamwoorden etc).
Comme nous pouvons le voir dans les tableaux à la page 53, on mentionne brièvement qu’il y a des
mots masculins et des mots féminins, mais on n’explique pas quels mots sont masculins et quels sont
féminins et pourquoi ils reçoivent soit le genre masculin, soit le genre féminin. En plus, nous n’avons
pas pu trouver des règles concernant la distinction de genre. Apparemment, on part du principe que
l’étudiant sait quels mots sont masculins et quels mots sont féminins. 42 Dans la réalité, cela ne semble
pas être le cas.
42
Dans le manuel, il y a bien une liste de vocabulaire. Dans cette liste, chaque mot est pourvu du bon genre
grammatical (protection, f). Cependant, comme il n’y a pas de règles pratiques, ce n’est pas clair pour l’étudiant
pourquoi ce mot est féminin. C’est que la règle qui dit que tous les noms qui terminent par ‘-tion’ sont féminins
n’est mentionnée nulle part. Pour cette raison, le genre des mots à apprendre peut rester arbitraire pour l’étudiant.
51
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
De taalregels
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
10.
11.
12.
13.
Het bepaald lidwoord 76
Het meervoud van het bepaald lidwoord en het zelfstandig naamwoord 76
Het onbepaald lidwoord 76
Tu t’appelles comment? – Je m’appelle Stanislas 76
De vragende zin 77
Het bezittelijk voornaamwoord 77
Het voorzetsel à + bepaald lidwoord 78
De rangtelwoorden 78
De ontkenning 78
Het delend lidwoord / de na de ontkenning 78
Het bijvoeglijk naamwoord / het bijwoord 79
Quel / quelle 80
De werkwoorden + bepaald lidwoord 80
14.
15.
16.
17.
18.
19.
20.
21.
22.
23.
24.
25.
26.
27.
28.
29.
30.
31.
32.
33.
34.
35.
36.
37.
38.
39.
De werkwoorden + het hele werkwoord 80
De gebiedende wijs 81
De woorden van hoeveelheid 81
De voltooid tegenwoordige tijd (passé composé) 81
Het aanwijzend voornaamwoord ce/cet/cette/ces 82
Namen van landen 82
Il faut 82
De vergrotende en overtreffende trap 83
Vervangingswoorden: y, en, celui-ci en celui-là, le, la en les 83
De persoonlijke voornaamwoorden me, te, lui, leur 84
De persoonlijke voornaamwoorden moi, toi, eux 85
Ne…que (slechts, maar) 85
Werkwoorden met een vast voorzetsel 85
Onvoltooid verleden tijd (imparfait) 85
Data 86
De onvoltooid toekomende tijd (futur) 86
Toekomende verleden tijd (futur du passé) 86
Het betrekkelijk voornaamwoord (qui, que) 86
Het wederkerend werkwoord 87
Venir de +infinitif 87
De gérondif 87
Het vragend voornaamwoord (qui, que, qu’est-ce qui?) 87
Werkwoorden op –er : envoyer – zenden, (ver)sturen 88
Werkwoorden op –re: apprendre – leren 88
Werkwoorden op –ir: tenir – (vast)houden 88
Werkwoorden 89
Ci-dessous et à la page 53, nous pouvons voir quelques paragraphes qui ont à voir avec le
genre grammatical. Quoiqu’on ne donne pas d’attention aux règles, il est évident qu’on mentionne
qu’il y a des genres en français. La grammaire qui est traitée dans un certain chapitre du manuel
revient dans les exercices. De cette façon, les étudiants peuvent travailler de façon pratique avec leurs
connaissances concernant le sujet.
52
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
1 Het bepaald lidwoord deel I unité I
Bij mannelijke woorden (le-woorden) hoort le of l: le collège, l’âge.
Bij vrouwelijke woorden (la-woorden) hoort la of l’: la classe, l’année.
L’ gebruik je voor een mannelijk of vrouwelijk woord dat met een klinker (a, e, i, o, u) begint.
Of een woord mannelijk (le) of vrouwelijk (la) is, moet je leren: daar bestaan geen regels
voor.
3 Het onbepaald lidwoord deel I unité 2
Un gebruik je bij mannelijke woorden (le-woorden).
Une gebruik je bij vrouwelijk woorden (la-woorden).
10 Het delend lidwoord / de na ontkenning
deel I unité 5
Als je iets wilt zeggen zonder een precieze hoeveelheid te noemen gebruik je du, de la, de l’,
des.
* du café – koffie
* de l’eau – water
On mange des spaghettis ce soir.
* de la tarte – taart
* des glaces – ijsjes
We eten vanavond spaghetti.
Na een ontkenning gebruik je steeds de in plaats van deze woorden.
Du café pour toi?
-
Koffie voor jou?
Non merci, je ne prends pas de café.
Nee bedankt, ik neem geen koffie.
Je ne mange pas de viande.
Ik eet geen vlees.
12 Quel / quelle deel I unité 6
Quel / quelle betekent ‘welke?’
* quel jour?
-
welke dag ?
* quelle séance ?
-
welke voorstelling ?
53
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
Quel wordt gebruikt bij le-woorden. Quelle wordt gebruikt bij la-woorden.
* Quels sont les avantages à être amoureux plutôt qu’amis?
Wat zijn de voordelen om verliefd te zijn boven met elkaar bevriend te zijn ?
Quel(le) krijgt in het meervoud een –s erbij.
19 Namen van landen deel 2 unité 1
De namen van landen hebben in het Frans een lidwoord.
* la France
-
Frankrijk
* l’Espagne (la)
-
Spanje
* l’Allemagne (la)
-
Duitsland
* le Danemark
-
Denemarken
* les Pays-Bas
-
Nederland
In of naar een land :
En voor de la-landen / au voor de le-landen / aux voor de les-landen.
4.1.3 : Superchouette ! – livre de textes et cahier d’exercices 1vmbl-t/havo/vwo – Nijgh Versluys
Le troisième et dernier livre que nous allons examiner est Superchouette – livre de textes
1vmbl-t/havo/vwo de Nijgh Versluys (Baarn). Superchouette ! est une méthode d’apprentissage
destinée aux élèves du cinquième. Il y a un livre de textes et un cahier d’exercices. Comme les deux
autres méthodes, le livre de texte est construit comme suit : il y a quelques chapitres avec leur propre
thème. Dans chaque chapitre, l’étudiant apprend un nouveau sujet de la grammaire française. Dans le
cahier d’exercices il y a beaucoup d’exercices avec lesquelles l’ étudiant peut exercer ses
connaissances.
Comme c’était le cas avec les deux autres méthodes, les thèmes du chapitre sont introduits à
l’aide d’une affiche. Cette affiche est suivie de quelques (petits) textes. Comme nous l’avons dit, il y a
aussi de l’attention pour la grammaire dans chaque chapitre. Cette grammaire se trouve à la fin du
livre et elle est répétée dans le résume de la grammaire. La grammaire est surtout présente dans le
cahier des exercices. Dans les chapitres eux-mêmes, il n’y a pas de tableaux dans lesquels la
grammaire soit décrite.
Nous avons présenté la table des matières de la grammaire à la page 55. Bien que les
informations sur le genre grammatical ne soient pas trop détaillées, il est clair qu’il existe quelques
paragraphes qui ont à voir avec le sujet. Comme nous pouvons le voir dans les tableaux à la page 57,
54
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
on mentionne brièvement qu’il y a des mots masculins et des mots féminins, mais on n’explique pas
quels mots sont masculins et quels sont féminins. Nous n’avons pas pu trouver des règles concernant
la distinction de genre. Apparemment, on part du principe que l’étudiant sait quels mots sont
masculins et quels mots sont féminins et aussi pourquoi les mots sont masculins ou féminins 43.
À la page 57, nous pouvons voir les paragraphes qui ont à voir avec le genre grammatical.
Quoiqu’on ne donne pas d’attention aux règles, il est évident qu’on mentionne qu’il y a des genres en
français. La grammaire qui est traitée dans un certain chapitre du livre revient dans les exercices. De
cette façon, les étudiants peuvent appliquer leurs connaissances par rapport au sujet.
43
Comme c’était le cas dans les deux autres méthodes, il y a une liste de vocabulaire dans ce manuel. Dans cette
liste, chaque mot est pourvu du bon genre grammatical (protection, f). Cependant, comme il n’y a pas de règles
pratiques, ce n’est pas clair pour l’étudiant pourquoi ce mot est féminin. C’est que la règle qui dit que tous les
noms qui terminent par ‘-tion’ sont féminins n’est mentionnée nulle part. Pour cette raison, le genre des mots à
apprendre peut rester arbitraire pour l’étudiant.
55
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
Grammatica
Inhoud
1.
Lidwoord
74
2.
Zelfstandig naamwoord
77
3.
Bijvoeglijk naamwoord
78
4.
Bijwoord
80
5.
Telwoorden
a
Hoofdtelwoorden
b
Rangtelwoorden
81
81
82
6.
Persoonlijk voornaamwoord
a
Het persoonlijk voornaamwoord als onderwerp
b
Vormen van het persoonlijk voornaamwoord met nadruk
83
83
84
7.
Bezittelijk voornaamwoord
a
Enkelvoud
b
Meervoud
85
85
86
8.
Vragend voornaamwoord en andere vraagwoorden
87
9.
Onbepaalde voornaamwoorden
87
10.
Ontkenningen
88
11.
Voegwoorden
89
12.
Voorzetsels
90
13.
Regelmatige werkwoorden op –er
a
De tegenwoordige tijd (présent)
b
De toekomende tijd
c
De gebiedende wijs
92
92
93
94
14.
Onregelmatige werkwoorden
95
15.
Enkele bijzonderheden bij werkwoorden
Onpersoonlijke werkwoorden
99
99
16.
Woordvolgorde
Vraagzinnen
100
100
56
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
1
Lidwoord
1
un sac
une valise
een tas
een koffer
Regel
Un / une = een
Een woord met un ervoor is een mannelijk woord.
Een woord met une ervoor is een vrouwelijk woord.
2
le chien
la tortue
les chiens
les tortues
de hond
de schildpad
de honden
de schildpadden
Regel
Het en de is le bij een mannelijk woord enkelvoud.
Het en de is la bij een vrouwelijk woord enkelvoud.
De is altijd les bij een woord in het meervoud.
3
l’agent
l’hôpital
de agent
het ziekenhuis
Regel
Voor een woord dat met een klinker of met een h begint,
veranderen le en la in l’.
4
Sur la table il y a du poisson.
On mange souvent de la salade.
Tu veux de l’eau ?
Il y a des fraises.
Op de tafel staat vis.
We eten dikwijls sla.
Wil je water ?
Er zijn aardbeien.
Regel
du, de la, de l’, des vertaal je niet in het Nederlands als het om een onbekend aantal
of om een onbekende hoeveelheid gaat.
57
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
3
Bijvoeglijk naamwoord
1
Günther est gentil.
Les Anglais sont gentils.
La banane est verte.
Günther is aardig.
De Engelsen zijn aardig.
De banaan is groen.
La torture est adorable
Les vacances sont épatantes.
Les surprises sont formidables
De schildpad is schattig.
De vakantie is verbluffend goed.
De verrassingen zijn geweldig.
Regel
In het vrouwelijk enkelvoud krijgt het bijvoeglijk naamwoord een e, behalve als het
bijvoeglijk al op een stomme e eindigt. In het mannelijk meervoud krijgt het bijvoeglijk
naamwoord een s en in het vrouwelijk meervoud es.
Van sommige bijvoeglijke naamwoorden is de vrouwelijke vorm niet regelmatig.
2
Ton caméscope est cher.
Ma mobylette est très chère.
Jouw videocamera is duur.
Mijn brommer is heel duur.
C’est un très bon livre.
C’est une bonne idée.
Het is een heel goed boek.
Dat is een goed idee.
Il est trop gros.
Elle n’est pas grosse.
Hij is te dik.
Zij is niet dik.
Le chien a un collier blanc.
C’est ta jupe blanche?
De hond heeft een witte
halsband.
Is dat je witte rok?
Il est un peu fou.
C’est une idee folle.
Hij is een beetje gek.
Het is een gek idee.
Cher
chère
Bon
bonne
Gros
grosse
Blanc
blanche
58
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
4.2 : Comparaison - (explication dans le paragraphe 4.3)
Caractéristique :
Carte Orange
Ça bouge !
Superchouette
√/*
√/*
*
*
*
*
bien √ / *
√/*
√/*
√/*
√/*
√/*
1. Information sur le √ / *
genre grammatical
2. Présence de règles *
pratiques
Suffixes *
3.
mentionnés ?
4.
Information
ordonnée ?
Jugement :
√
=
oui / bien / présent / clair
*
=
non / mauvais / absent / problématique
√/*
=
ça va / l’information est présente, mais non pas de façon claire
4.3 : Régularités
Quand nous regardons le tableau ci-dessus, nous pouvons voir que la manière dont les
différentes méthodes de français langue étrangère offrent le genre grammatical laisse à désirer. Bien
qu’on nomme qu’il y a un genre masculin (ou des mots masculins) et un genre féminin (ou des mots
féminins) en français, l’information sur le sujet lui-même reste assez restreinte et vague (comme nous
l’avons vu plus tôt dans ce chapitre). C’est pourquoi toutes les méthodes ont reçu le jugement √ / *
pour ce critère.
Nous pouvons remarquer également qu’aucune des méthodes ne donne des règles pratiques ni
des règles relatives aux suffixes. Bien que cela puisse probablement faciliter l’apprentissage du sujet
(si nous devons croire les résultats du posttest du groupe B dans le chapitre 6), ces règles ne sont pas
présentes. Pour cette raison, toutes les méthodes ont reçu le jugement *.
Finalement, dans la plupart des manuels, les informations concernant le genre grammatical ne
sont pas bien ordonnées. Souvent, on dit quelque chose sur le sujet dans le paragraphe 1 du résumé de
la grammaire. Puis, il y a quelques informations sur le sujet dans le paragraphe 4, 5 ou 7. Étant donné
que les informations sur le sujet se trouvent souvent à travers les livres, il n’y a donc pas de structure
logique ou chronologique.
Pour toutes ces raisons il serait bien sûr intéressant de savoir si la manière actuelle dont on
offre le genre grammatical dans les méthodes de français est bien efficace ou qu’une autre manière
d’offrir l’information serait plus efficace et désirable. Nous allons y revenir plus tard.
59
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
4.4 : Performance des étudiants (tests)
Afin de savoir dans quelle mesure la manière actuelle est efficace, nous avons donné un test à
une trentaine d’étudiants du Greijdanuscollege à Enschede pour tester les connaissances par rapport au
genre grammatical. Les résultats de ce test peuvent être consultés dans les chapitres 3 et 6.
Des réponses du groupe testé, il ressort clairement que les étudiants ne connaissent guère les règles
relatives au genre grammatical. Il est évident qu’il ne savent pas les règles pratiques ni les
informations qu’on peut déduire de la présence de suffixes. Au fond, ils ne connaissent que la règle
qui prédit qu’un être animé avec un sexe masculin ou féminin a également le genre masculin ou
féminin. Il va de soi que nous ne pouvons pas reprocher aux étudiants qu’ils ne connaissent pas toutes
les règles concernant le genre grammatical, car, après tout, les étudiants ne peuvent pas les apprendre
parce qu’elles ne sont pas mentionnées et présentes dans leur livre. Comme ils ne connaissent pas les
règles importantes et ne comprennent pas la différence entre le masculin et le féminin, il est évident
qu’ils auront des problèmes avec le genre grammatical. Pour les étudiants testés, la méthode actuelle
(Carte Orange) ne semble pas très efficace. Aussi serait-il intéressant de savoir ce qui va se passer
avec leur performance s’ils vont apprendre avec une autre méthode qui est plus détaillée. C’est ce que
nous allons examiner dans les chapitres suivants.
60
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
V. RECHERCHE
Dans le chapitre précédent, nous avons regardé la manière dont le genre grammatical est offert
dans les différentes manuels de français langue étrangère dans l’enseignement secondaire aux PaysBas. Nous avons vu qu’il n’y a pas beaucoup d’attention pour le genre grammatical. Généralement, on
ne donne que de l’attention au genre grammatical des « animés ». Le genre grammatical des
« inanimés » n’est pratiquement pas traité. En plus, les règles pratiques qui peuvent aider à déterminer
le genre grammatical des « animés » ainsi que des « inanimés » ne sont nommées nulle part. Plus haut,
nous avons vu que la manière actuelle dont le genre grammatical est offert dans les manuels de
français n’est pas vraiment efficace. Dans le chapitre 4 nous avons vu que les étudiants de français
font beaucoup de fautes avec l’attribution du genre grammatical. Dans ce chapitre nous allons
rechercher si les problèmes que rencontrent les élèves de français avec le genre grammatical peuvent
être résolus avec une nouvelle méthode d’apprentissage.
5.1 : Intérêt scientifique
Avant de lire comment nous avons exécuté la recherche, il est bien sûr intéressant de savoir
pourquoi cette étude est importante. Or, comme nous avons pu le lire plus haut dans cette étude, il
s’avère que la manière dont le genre grammatical est actuellement offerte dans les manuels de français
langue étrangère ne semble pas vraiment efficace. Pour cette raison, il va de soi qu’il est intéressant de
savoir si une autre manière pourrait bien diminuer les problèmes que rencontrent les élèves néerlandais
apprenant le français langue étrangère. Après tout, une telle manière serait utile aussi bien pour les
professeurs de français que pour les élèves de français langue étrangère. Si la nouvelle manière (qui est
à tester dans cette recherche) semble être plus efficace que la manière actuelle, nous pourrons donc
conseiller les professeurs de français d’employer la nouvelle manière dans leurs cours.
5.2 : Participants
Trente élèves néerlandais participent à notre expérience. Ces élèves fréquentent tous le
Greijdanus-college à Enschede. Ce lycée est une dépendance du Greijdanuscollege à Zwolle. Les
élèves se trouvent en cinquième classe (2 havo / vwo) et ont déjà eu une année de français. Le manuel
qu’ils utilisent dans les cours de français est Carte Orange 2hv. L’âge des élèves se situe entre 13 et
14 ans. Les élèves sont tous monolingues : ils ne parlent que le néerlandais. Nous avons choisi ces
élèves comme groupe cible parce qu’ils ont déjà quelques connaissances du genre grammatical. Vu
que les sujets ont déjà quelques connaissances sur le genre grammatical, il est plus facile à mesurer le
progrès qu’ils ont fait après la recherche.
61
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
5.3: Méthode et matériel
Comme nous l’avons mentionné plusieurs fois, c’est le but de cette étude d’examiner si la
manière actuelle dont on offre le genre grammatical dans les manuels de français langue étrangère est
efficace ou qu’une méthode dans laquelle il y a plus d’attention pour le sujet (au moyen de règles
pratiques et des informations sur les suffixes qui appartiennent à un certain genre) est plus efficace.
Afin de dire quelque chose sur l’efficacité des deux manières, il faut bien sûr comparer les deux
méthodes. C’est ce qui va passer dans la recherche.
Dans le paragraphe 5.2, nous avons mentionné que 30 sujets participent à notre recherche.
Quinze d’entre eux (choisis au hasard) font usage de la méthode actuelle (c’est-à-dire avec
l’information sur le genre grammatical qui est présent dans leur manuel (Carte Orange 2hv – livre de
textes - Thieme-Meulenhoff), voir p. 50) et les autres 15 étudiants travaillent avec la nouvelle méthode
qui peut être consultée aux pages 63-65. Avant de participer à la recherche, les sujets ont fait un
prétest (annexes, p. 93). Pendant la recherche les sujets ont fait 5 petits tests (annexes, p. 95 etc.).
Après, les sujets ont fait un posttest (annexes, p. 101) pour savoir avec quelle méthode on a le plus de
succès et ils ont aussi rempli un questionnaire (annexes, p. 104) dans lequel nous avons demandé
l’opinion des sujets par rapport à la manière dont ils ont appris. Chaque petit test était précédé d’une
lecture (ou moment d’apprentissage) de cinq minutes de l’information dans les manuels (groupe A) ou
une lecture des règles pratiques (groupe B). Nous avons demandé aux sujets du groupe A d’utiliser
toutes les informations qui étaient disponibles sur le genre grammatical dans leurs manuels, mais nous
avons demandé aux sujets du groupe B d’utiliser le matériel (p. 63-65) qu’ils avaient reçu de nous.
Nous avons demandé aux sujets de apprendre le plus possible (dans les cinq minutes) sur le genre
grammatical des noms français avec le matériel qu’ils devaient utiliser dans la recherche. Après
chaque moment d’apprentissage (5x), les sujets devaient faire un petit test avec lequel ils pouvaient
exercer les informations qu’ils venaient d’apprendre.
Les deux groupes étaient assis dans des lieux différents dans la classe et les sujets ne
pouvaient pas délibérer avec les membres de l’autre groupe. Dans les petits tests (annexes), nous
avons demandé le genre de certains mots. À l’aide des règles, les sujets du groupe B ont pu savoir le
genre de chaque mot demandé, comme les mots en question répondaient à certaines règles qui étaient
nommées dans le matériel. Comme les règles pratiques ne se trouvaient pas dans le manuel, nous nous
sommes attendus à ce que les sujets du groupe A ne puissent pas savoir le genre de la plupart des mots
dans les petits tests. D’autres hypothèses peuvent être consultées dans le paragraphe 5.4 à la page 66.
62
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
1 Zelfstandige naamwoorden en hun geslachten (1)
Net zoals alle talen, hebben het Frans en het Nederlands zelfstandige naamwoorden. In het Nederlands zijn sommige
van die zelfstandige naamwoorden onzijdig (dit zijn de woorden waar je het lidwoord het voor zet) en sommige nietonzijdig (dit zijn de woorden waar je de voor zet). Als we praten over zelfstandige naamwoorden is het begrip geslacht
erg belangrijk. Op grond van dit begrip worden de zelfstandige naamwoorden namelijk ingedeeld. De woorden waar
we het voor zetten noemen we ook wel woorden van het onzijdig geslacht. Woorden waar je de voor zet, zijn echter
niet-onzijdig van geslacht. Je hebt vast wel eens gemerkt dat in het Nederlands veel meer de-woorden zijn dan hetwoorden. Dit komt doordat vroeger de woorden van het niet-onzijdige geslacht onderverdeeld waren in woorden van
het mannelijk en van het vrouwelijk geslacht. Net zoals het Nederlands kent het Frans ook geslachten. In het Frans
is er geen onzijdig geslacht. Er zijn wel twee andere geslachten, het mannelijke geslacht en het vrouwelijke geslacht.
In het Frans is ongeveer 60% van de woorden mannelijk (dit zijn de le-woorden) en 40% vrouwelijk (dit zijn de lawoorden) Van veel woorden moet je het geslacht (dus of een woord mannelijk of vrouwelijk is) uit je hoofd leren.
Gelukkig is er een aantal vuistregels dat je hierbij kan helpen. Sommige woorden (of woordgroepen) hebben namelijk
altijd een vast geslacht. We zullen deze regels hieronder uitleggen en bespreken:
Van het mannelijk geslacht zijn:
(le-woorden of l’-woorden – l’ als het woord begint met een klinker of stomme h)
1. Namen van mannelijke personen en dieren (die dus ook het mannelijk geslacht hebben)
Le boulanger (de bakker)
Le garçon (de jongen)
le taureau (de stier)
l’étalon (de hengst)
le frère (de broer)
le professeur (de leraar)
Het woord la sentinelle (de schildwacht) vormt een uitzondering op deze regel
2. Generieke vormen (hoofdvorm voor mannelijke en – vrouwelijke woorden)
Hieronder rekenen we woorden die onderverdeeld kunnen worden in een mannetje en een vrouwtje. Paard is
bijvoorbeeld een generieke vorm omdat je hem kunt onderverdelen in een mannetje (hengst) en een vrouwtje
(merrie). Zo kan ook kind onderverdeeld worden in jongen en meisje.
Le cheval (het paard)
Le cochon (het varken)
le chat (de kat)
l’enfant (het kind)
le boeuf (het rund)
le chien (de hond)
De woorden la victime (het slachtoffer), la vedette (de ster) en la personne (de persoon) vormen een
uitzondering op deze regel. Ze zijn namelijk vrouwelijk.
3. Namen van metalen
Le fer (het ijzer)
l’argent (het zilver)
le plomb (het lood)
63
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
1 Zelfstandige naamwoorden en hun geslachten (2)
1 Zelfstandige naamwoorden en hun geslachten (2)
1 Zelfstandige naamwoorden en hun geslachten (2)
1 Zelfstandige naamwoorden en hun geslachten (2)
4. Namen uit het metrieke stelsel en munteenheden
Le mètre (de meter)
L’euro (de euro)
5.
le centimètre (de centimeter)
le rouble (de roebel)
Namen van bomen
Le chêne (de eik)
Le hêtre (de beuk)
le saule (de wilg)
le mélèze (de lariks)
6. Namen van dagen, maanden of seizoenen
Le vendredi (de vrijdag)
Le juillet (de maand juli)
le printemps (de lente / het voorjaar)
l’hiver (de winter)
7. Talen
Le grec (het Grieks)
L’anglais (het Engels)
le néerlandais (het Nederlands)
le français (het Frans)
8. Woorden die eindigen op de achtervoegsels – AGE, -AIL, -AL, -EAU, -ER, EU, -MENT, -OIR, -OU en
zelfstandige naamwoorden op –EUR die zijn afgeleid van een werkwoord
le nettoyage (de schoonmaak)
le cheveu (de haar)
le caillou (de kiezelsteen)
le compteur (de teller)
le bateau (de boot)
le travail (het werk)
le rasoir (het scheermesje)
le capital (het kapitaal)
le clocher (de klokkentoren)
le bâtiment (het gebouw)
Let op! Een woord dat op –age of –eau eindigt, hoeft niet per se mannelijk te zijn. Het is belangrijk om te
weten dat het om een achtervoegsel gaat. In woorden als l’eau (het water), la plage (het strand), l’image (het
plaatje) zijn de uitgangen –age en –eau geen achtervoegsels. Sommige woorden op –age en –eau kunnen
dus vrouwelijk zijn.
9. Vrijwel alle woorden die eindigen op neusklanken (behalve õ)
L’emprunt (de ontlening)
le pain (het brood)
le parfum (het parfum)
64
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
1 Zelfstandige naamwoorden en hun geslachten (3)
Van het vrouwelijk geslacht zijn:
(la-woorden of l’-woorden – l’ als het woord begint met een klinker of stomme h)
1. Namen van vrouwelijke personen en dieren (die dus het vrouwelijk geslacht hebben)
La mère (de moeder)
La jument (de merrie)
la déesse (de godin)
la vache (de koe)
la reine (de koningin)
la fille (het meisje)
Let op ! Sommige beroepen hebben geen vrouwelijke variant, hoewel het wel door een vrouw uitgevoerd kan
worden : le professeur (de docent(e)), le peintre (de schilder(es)), le médecin (de arts).
2. Vrijwel alle bloemen en fruitsoorten (enkele uitzonderingen)
La rose (de roos)
La banane (de banaan)
la tulipe (de tulp)
la fraise (de aardbei)
3. Alle Europese landen behalve Denemarken (le Danemark), Portugal (le Portugal),
Luxemburg (le Luxembourg) en Nederland (les Pays-Bas)
La Grèce (Griekenland)
L’Islande (IJsland)
la Bulgarie (Bulgarije)
la Suède (Zweden)
4. Woorden met een achtervoegsel dat eindigt op een stomme e, zoals
-ADE, -ANCE, -ELLE, -ENCE, ESSE, ÉE, IE, IÈRE, -ISE, -URE (enkele uitzonderingen)
La parade (de parade)
La maladie (de ziekte)
La ruelle (het steegje)
La richesse (de rijkdom)
la poignée (de handvol)
l’assurance (de verzekering)
la théière (de theepot)
la préférence (de voorkeur)
5. Woorden die eindigen op – EUR die NIET zijn afgeleid van een werkwoord en woorden met een
achtervoegsel dat eindigt op -ATION, -AISON, -ION en –TIÉ
La présentation (de presentation)
l’amitié (de vriendschap)
la combinaison (de combinatie)
65
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
5.4 : Question centrale et hypothèses
Dans l’introduction, nous avons dit que nous aimerions savoir si les méthodes de français
doivent donner plus d’attention au sujet du genre grammatical et, par conséquent, si une nouvelle
méthode est plus efficace que les méthodes traditionnelles dans lesquelles (comme nous l’avons vu
dans le chapitre 4) manquent les règles pratiques. Comme nous l’avons mentionné dans les chapitres
précédents, les étudiants néerlandais apprenant le français comme langue étrangère ont pas mal de
problèmes avec la distinction entre le masculin et le féminin. Vu que la manière actuelle dont le sujet
est offert ne suffit pas pour les étudiants, il serait donc intéressant de savoir dans quelle mesure une
nouvelle manière pourrait faciliter le compréhension du sujet. Pour cette raison, notre question centrale
est la suivante :
Est-ce qu’une méthode qui est plus détaillée par la présence de règles pratiques mène à
un meilleur résultat d’apprentissage dans l’acquisition du genre grammatical en français
langue étrangère?
Dans les chapitres 3 et 4 nous avons vu dans le test que les étudiants ont fait beaucoup de
fautes parce qu’ils ne connaissaient pas les règles pratiques (vu que celles ne sont pas nommées dans
leur manuel). Étant donné que les étudiants ont fait tellement de fautes, nous sommes d’avis que la
manière actuelle dont le genre grammatical est offert dans leur manuel n’est pas efficace. Pour cette
raison, nous nous attendons premièrement dans cette étude à ce que notre nouvelle méthode (avec
laquelle le groupe B va apprendre) dans laquelle il y a plus d’attention pour le sujet (au moyen de
règles pratiques et de plus d’exemples) mènera a des meilleurs résultats d’apprentissage dans
l’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère. Deuxièmement, nous nous attendons
à ce que les professeurs et les étudiants apprécieront la nouvelle méthode, parce qu’elle est plus
détaillée, plus claire et plus efficace. Comme nous pensons que les étudiants et les professeurs vont
apprécier la nouvelle méthode, nous nous attendons donc aussi à ce que les étudiants (et les
professeurs) veuillent désormais utiliser la nouvelle méthode dans les cours de français.
66
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
VI. RÉSULTATS
Dans le chapitre précédent, nous avons exposé notre méthode de recherche et nos hypothèses
là-dessus. Ce chapitre donne un panorama des résultats de la recherche.
6.1 : Résultats de la recherche
Les tableaux suivants donnent les résultats de la recherche. Le nombre sous prétest réfère au
nombre de bonnes réponses dans le test initial. Le nombre 6 du premier sujet veut dire que sujet 1 a
donné 6 bonnes réponses dans le prétest. À côté du score du prétest, il y a les scores des cinq tests
(« oefentesten »), les scores du posttest (qui était donné une journée après le cinquième test) et les
scores du test qui était donné deux mois après la recherche. Nous avons donné ce test parce que nous
avons voulu mesurer la rétention des règles pratiques par les sujets du groupe B.
Dans les différents tableaux, nous avons non seulement fait une distinction entre le groupe A
(les 15 étudiants qui ont travaillé avec le livre) et le groupe B (les 15 étudiants qui ont travaillé avec la
nouvelle méthode), mais aussi entre le total des deux groupes. Le titre de chaque tableau indique de
quel groupe et de quelle partie du test il s’agit. Afin de pouvoir comparer les différents résultats, toutes
les données ont été calculées en pourcentages. Ainsi, il est possible de comparer directement les scores
initiaux au scores des tests et ceux du tests finals.
6.1.1 : Résultats des élèves qui ont travaillé avec le livre (méthode traditionnelle) :
Sujet:
Prétest
(36):
Test 1
(12):
Test 2
(12):
Test 3
(12):
Test 4
(12):
Test 5
(12):
Score
final
(36):
N1A
N2A
N3A
N4A
N5A
N6A
N7A
N8A
N9A
N10A
N11A
N12A
N13A
N14A
N15A
Total (15)
Pourcentage
6
3
4
5
5
5
6
6
2
4
2
5
1
5
7
66/540
12, 2%
4
2
1
3
4
3
4
3
3
3
0
1
2
3
4
40/180
22,2%
2
2
1
0
2
2
2
0
2
1
1
1
1
2
19/168
11,3%
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
3
2
2
2
31/180
17,2%
3
2
2
3
3
3
3
3
3
3
3
4
0
3
3
41/180
22,8%
4
4
3
4
3
4
4
3
3
4
4
5
2
4
4
55/180
30,6%
9
6
7
9
9
12
13
14
8
9
9
9
8
9
8
139/540
25,7%
Score
après ±
2 mois
(36):
9
9
6
8
9
8
12
9
8
9
9
8
7
9
9
129/540
23,9%
67
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
6.1.2 : Résultats des élèves ayant travaillé avec les règles (méthode novatrice) :
Sujet:
Prétest
(36):
Test 1
(12):
Test 2
(12):
Test 3
(12):
Test 4
(12):
N1B
N2B
N3B
N4B
N5B
N6B
N7B
N8B
N9B
N10B
N11B
N12B
N13B
N14B
N15B
Total (15)
Pourcentage
7
5
5
5
6
5
8
6
6
5
9
6
6
6
8
93/540
17,2%
8
3
8
7
9
9
9
8
8
11
10
8
98/144
68,1%
11
8
12
9
11
12
8
9
12
10
12
12
10
12
148/168
88,1%
11
5
12
12
11
12
9
5
11
10
6
7
12
7
130/168
77,4%
11
9
11
12
11
11
12
11
11
12
11
10
8
10
11
161/180
89,4%
Test 5
(12):
Score
Score
final
après ± 2
(36): (36): mois (36):
12
33
30
10
28
22
11
30
20
11
32
30
12
33
26
12
32
24
11
33
26
12
30
31
10
29
30
11
35
34
12
30
31
11
30
28
8
26
23
11
31
25
10
28
29
164/180 460/540 409/540
91,1% 85,2%
75,7%
Comme nous pouvons le voir dans les schémas, les sujets ont dû répondre à 36 questions dans
le prétest et dans le posttest. Vu qu’il y a 15 sujets par groupe, le nombre de réponses s’élève à (15 x
36=) 540 réponses. Nous pouvons voir dans le tableau que le total des réponses correctes du groupe A
s’élève à 66 dans le prétest. Pour obtenir le pourcentage, il faut diviser ce nombre par le nombre des
réponses correctes possibles (540) : 66 : 540 x 100% = 12, 2. Il en va de même pour les autres
nombres et pourcentages. S’il y a un trait dans le schéma, cela veut dire que le sujet en question était
absent / malade.
6.2 : Comparaison
TEST :
GROUPE A :
GROUPE B :
PRÉTEST
12,2% (réponses correctes)
17,2%
TEST 1
22,2%
68,1%
TEST 2
11,3%
88,1%
TEST 3
17,2%
77,4%
TEST 4
22,8%
89,4%
TEST 5
30,6%
91,1%
POSTTEST
25,7%
85,2%
PROGRÈS MOYEN EN %
13, 5%
68,0%
RÉTENTION EN %
11,7%
58,5%
68
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
Prétest
Posttest
Test après 2 mois
Groupe A
Groupe B
Figure 8 : Panorama montrant les pourcentages des deux groupes
70
60
50
40
Progrès
30
20
10
0
Groupe A
Groupe B
Figure 9 : Panorama montrant les progrès des deux groupes
6.3 : Régularités
Quand nous regardons les résultats, nous pouvons voir que pratiquement tous les sujets ont fait
du progrès après avoir participé à la recherche. Dans les schémas, nous pouvons voir que les résultats
du groupe A restent environ les mêmes dans les cinq tests, tandis que ceux du groupe B semblent
augmenter peu à peu. Les résultats démontrent ensuite que le groupe A ainsi que groupe B ont en
moyenne fait du progrès après toute la recherche.
Dans les tableaux nous pouvons voir que le groupe B a les scores les plus élevés. Pour cette
raison, il n’est pas étrange que ce groupe ait fait le plus de progrès (68,0% du groupe B contre 13,5%
du groupe A). Le fait que le groupe B a fait le plus de progrès correspond avec l’hypothèse que nous
avons formulée dans le chapitre précédent. Comme le recours aux règles pratiques relatives à
l’acquisition du genre grammatical a mené à de meilleurs résultats, il y a effectivement des indications
pour accepter l’idée que plus d’informations sur le masculin et le féminin peuvent
faciliter l’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère. Dans le questionnaire qui
était rempli après la recherche, cela est affirmé par les sujets eux-mêmes. Nous allons y revenir dans le
paragraphe suivant.
69
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
Dans les schémas, nous pouvons non seulement voir les progrès de deux groupes pendant la
recherche, mais encore la rétention (en pourcentage) des règles pratiques après deux mois. Comme
nous avons voulu savoir si les sujets (du groupe B) retiennent bien les règles qu’ils ont apprises, nous
avons donné encore un test deux mois après la recherche. Dans les tableaux nous pouvons voir que les
sujets ont assez bien retenu les règles. Nous pouvons déduire de leur score (75,7% - réponses
correctes) que même deux mois après la recherche, ils connaissent encore beaucoup de règles. Il va de
soi que cette donnée peut être intéressant pour aussi bien les professeurs que pour les étudiants euxmêmes. Cependant, pour pouvoir dire plus sur la relation entre l’apprentissage par des règles pratiques
et la rétention de ces règles, il faudrait faire plus de recherches dans ce cadre.
6.4 : Analyse
Dans le paragraphe suivant, nous avons constaté que tous les sujets ont fait du progrès après la
recherche. Pourtant, nous avons également vu que les sujets qui ont travaillé avec la méthode plus
détaillée ont fait le plus de progrès. Dans le questionnaire qui était rempli après la recherche, tous les
sujets ont indiqué qu’à leur avis, la nouvelle manière était plus facile et efficace. Dans ce paragraphe,
nous allons donner une brève analyse de ces deux phénomènes. Nous allons regarder également le
facteur « motivation ».
6.4.1 : Les progrès
La première chose que nous avons pu déduire des résultats illustrés dans les schémas au début
de ce chapitre, c’était le fait que tous les sujets ont fait du progrès après la recherches. Ce phénomène
n’est pas illogique. Après quelques tests, il est possible que les sujets commencent à comprendre qu’il
peut y avoir un système dans l’attribution des genres. Dans les petits tests (annexes), nous pouvons
voir que nous avons demandé dans chaque test au moins une fois le genre d’un certain arbre. Quoique
nous n’ayons jamais donné du feed-back aux deux groupes, il est possible que certains sujets du
groupe A commencent à supposer que les arbres ont un genre fixe en français. Le groupe B connaît
déjà la règle que tous les arbres sont masculins.
Bien que les deux groupes aient fait des progrès au bout de la recherche, il ressort clairement
des résultats que le groupe B a remporté le plus de succès (85,2% pour le groupe B contre 25,7% pour
le groupe A). Mais comment se fait-il exactement que le groupe B ait réussi tellement bien à la
recherche ? Or, pour répondre à cette question, il faudrait puiser dans les résultats des schémas.
Comme nous pouvons le voir dans les schémas, les deux groupes avaient déjà des
connaissances préalables (ils savaient par exemple déjà que les personnes et les animaux avec le sexe
masculin sont pratiquement toujours masculins). Nous pouvons voir que le groupe B qui avait un peu
plus de connaissances préalables (17,2%) que le groupe A (12,2%). Il est évident que cette différence
n’est pas la cause pour les grandes différences dans les scores finals des deux groupes. Vu les grandes
différences dans les tests mutuels, tout porte à croire que la manière dont les sujets ont appris a
70
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
influencé les résultats. Pour cette raison, nous (et les sujets avec nous) pensent qu’il y a une corrélation
entre la manière dont on a appris et les scores finals (posttest et test après deux mois).
6.4.2 : La motivation
Deuxièmement, à l’occasion des résultats et des réactions des sujets (du groupe B) pendant la
recherche, nous avons remarqué que la motivation peut être un facteur important dans l’apprentissage
de la grammaire d’une nouvelle langue. Si les étudiants doivent apprendre toujours de la même façon
et que les informations à apprendre soient offertes toujours de la même façon, ils ne seront plus
motivés à un certain moment donné. Cela veut dire que le professeur de langue doit recourir à la
variation dans ses cours. Cette variation peut être réalisée au moyen de l’emploi des activités
différentes pendant le cours ou par l’utilisation de matériel supplémentaire (tel que les feuilles que
nous avons utilisées dans notre expérience).
Le fait que les sujets du groupe B ont fait le plus de progrès ne nous étonne pas. Par
expérience nous pouvons dire que les sujets du groupe B étaient plus motivés que les sujets du groupe
A. Si nous regardons les résultats des deux groupes, nous pensons aussi que les sujets du groupe B ont
pris la recherche plus au sérieux. Étant donné que le recours aux feuilles supplémentaires leur a donné
la possibilité d’apprendre d’une façon plus claire et facile (par la présence des règles pratiques) et avec
du matériel bien décoré (par la présence des couleurs et des images), nous croyons que les sujets du
groupe B ont mieux travaillé que les sujets ayant appris à l’aide de leur manuel.
Dans Théories de l’apprentissage des langues, Elisabeth van der Linden démontre que le
niveau qu’atteint l’apprenant de L2 (LE) dépend entre autres de ses efforts. Si nous appliquons cette
idée aux résultats de notre recherche, les sujets du groupe B devront logiquement avoir les meilleurs
résultats parce qu’ils ont pris plus d’efforts de bien participer aux recherches. Comme nous venons de
le dire, nous pensons donc que cela est entre autres dû au fait que la nouvelle méthode a motivé les
sujets plus que la méthode traditionnelle. Il est évident que la différence dans la motivation de bien
participer à la recherche peut influencer les résultats des sujets. Cependant, il va de soi que pour mieux
mesurer la mesure dans laquelle la motivation a influencé les résultats, il faudrait faire plus de
recherche dans ce cadre.
Toutefois, en ce moment, nous voulons conseiller la nouvelle méthode aux professeurs de
français parce que nous avons remarqué que les étudiants sont plus motivés par la nouvelle méthode
que par la méthode traditionnelle.
6.4.3 : L’efficacité des méthodes différentes selon les sujets
(26).
‘…In het boek staan geen regels waardoor je een vrouwelijk woord bijv. kunt herkennen…’
[Sujet N5A]
71
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
(‘…Dans le livre, il n’y a pas de règles qui disent comment on peut reconnaître un mot
masculin ou féminin…’)
[Sujet N5A]
‘…Qua uitleg is het boek nogal onduidelijk. Door de regels leer je zeker meer en doordat er
plaatjes, duidelijkere regels en voorbeelden bij staan, onthoud je het makkelijker…’
[Sujet N13B]
(‘…L’explication qui est donnée dans le livre n’est pas très claire. Je pense qu’on apprend
plus avec les règles. En plus, la présence d’images, de règles claires et d’exemples peut aider
à retenir les informations…’)
[Sujet N13B]
‘…De aanvullende informatie met de regels is makkelijker. In het boek staat niet welk soort
woorden mannelijk of vrouwelijk zijn. Dat is bij de regels wel zo…’
[Sujet N14B]
(‘…Travailler avec la méthode plus détaillée est plus facile. Dans le livre, on ne mentionne
pas quels mots sont masculins ou féminins et pourquoi. C’est bien le cas avec la nouvelle
méthode…’)
[Sujet N14B]
‘…In het boek staat te weinig over het onderwerp vind ik…’
[Sujet N14A]
(‘…À mon avis, il y a trop peu d’information sur le sujet…’)
[Sujet N14A]
‘…De regels zijn heel handig. Ik heb veel geleerd en was sneller klaar met die testen…’
[Sujet N5B]
(‘…Les règles pratiques sont très utiles. J’ai appris beaucoup et j’ai pu faire les tests plus
rapidement….’
[Sujet N5B]
‘…In het boek staat alles door elkaar. Bij de regels is het overzichtelijker en duidelijker
uitgelegd…’
[Sujet N1B]
72
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
(‘…Dans le livre, l’information n’est pas structurée de façon logique. Les règles sont
expliquées plus clairement…’)
[Sujet N1B]
‘…Met die regels leren lijkt me makkelijker, want als je dan nieuwe woorden leert, dan weet
je vaak al wat het geslacht daarvan is…’
[Sujet N1A]
(‘…Je pense qu’il est plus facile d’apprendre avec ces règles pratiques. Car, si on doit
apprendre de nouveaux mots, on peut déjà deviner le genre de ces mots sur la base de ces
règles…’)
[Sujet N1A]
En (26), nous pouvons lire quelques réactions des sujets par rapport à la manière dont ils ont
appris. Il est clair que les sujets du groupe A ne sont pas très contents avec leur livre d’apprentissage.
À leur avis, leur manuel contient trop peu d’information sur le genre grammatical. Le manque des
règles pratiques provoque selon eux qu’on a à apprendre les règles de chaque mot tandis que l’on n’en
a pas automatiquement besoin, si on connaît les règles. Selon les sujets, le manuel n’est pas très
pratique en ce qui concerne le genre grammatical. La faible quantité d’information qui est donnée
n’est pas bien ordonnée et structurée ce qui rend l’apprentissage du sujet plus difficile et
problématique. En plus, d’après les sujets, l’information qui est donnée n’est pas répétée suffisamment
de sorte qu’on peut oublier facilement ce qu’on a dû apprendre. La manière dont le groupe A a appris,
ne semble donc pas vraiment efficace.
Contrairement aux méthodes traditionnelles, les sujets sont très enthousiastes sur la nouvelle
manière. Les sujets du groupe A ainsi que ceux du groupe B sont d’avis que la nouvelle méthode est
mieux que la méthode actuelle. La plupart des sujets trouvent que la nouvelle méthode est plus claire,
plus utile mais surtout moins ennuyeuse. Certains sujets ont dit que les images étaient aussi utiles. Le
fait que les images aient stimulé leur mémoire visuelle leur a aidé à retenir quelques règles. À travers
les années, on a exécuté des recherches pour examiner les effets des images dans l’acquisition des
mots ou des règles. Bien que quelques recherches aient approuvé que les images peuvent avoir des
effets positifs (Paivio, Van den Brug, 2006, Hamers, 2006, Van Veen, Hoekerd & Timmer 2006 et van
Veen, 2006 et 2007) sur l’acquisition de nouveaux mots et de nouvelles règles, il est évident que dans
cette étude la présence des images n’est pas responsable de la grande différence entre les deux
groupes. Nous pouvons dire que les effets des images sont présents, mais que c’est surtout la présence
des règles pratiques qui a fait la différence. En tout cas, c’est ce que tous les sujets ont dit dans le
questionnaire.
73
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
Finalement, les sujets ont indiqué que la nouvelle méthode était plus efficace parce qu’avec les
règles, on n’a plus besoin d’apprendre le genre de chaque mot. Le fait qu’un règle dit que tous les
arbres sont masculins facilite l’apprentissage de l’article et du genre de chaque sorte d’arbre. 44
Généralement, les sujets sont d’avis que la nouvelle méthode est plus efficace étant donné
qu’il est possible de déduire le genre de beaucoup de substantif sur la base de règles pratiques.
Évidemment cette facilitation rend l’apprentissage des genres des mots plus efficace.
En jugeant les scores du groupe A pendant la recherche et les réponses des sujets, nous
pouvons conclure que la manière actuelle laisse à désirer et doit être étendue pour rendre l’acquisition
du genre grammatical plus facile pour les étudiants. En jugeant les scores du groupe B, nous pouvons
conclure que la nouvelle manière est considérée comme utile et efficace. Les sujets indiquent qu’ils
sont très contents de cette manière et que leur apprentissage est facilité par la nouvelle méthode. Pour
cette raison, nous pouvons donc conseiller la nouvelle manière aux professeurs de français
langue étrangère.
44
Il va sans dire que cela vaut seulement si on est capable d’appliquer les règles pratiques.
74
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
VII. VERS UNE NOUVELLE MÉTHODE?
Dans les chapitres précédents, nous avons vu qu’une méthode dans laquelle il y a plus
d’attention pour le genre grammatical est effectivement appréciée par les étudiants. Ils disent non
seulement que la nouvelle méthode est mieux ordonnée mais encore qu’elle est plus efficace que la
méthode actuelle. Dans ce chapitre nous allons présenter la nouvelle méthode. Nous allons décrire
exactement ce qui se trouve ou doit se trouver dans la nouvelle méthode. Comme elle est vraiment
appréciée par les étudiants, nous recommandons la nouvelle méthode (qui peut être consultée aux
pages 67-69) aux professeurs de français langue étrangère.
7. 1 : Contenu et structure de la nouvelle manière
Nous pouvons déduire des réponses des sujets que la manière actuelle dont on offre le genre
grammatical dans les manuels est trop restreinte. Selon les sujets, on donne trop peu d’information et
trop peu d’exemples par rapport au sujet. Puis, on ne donne pas de règles pratiques quoique cela puisse
rendre l’apprentissage du genre grammatical en français langue étrangère plus clair. De plus, les sujets
indiquent que l’information qui est donnée dans leur manuel n’est pas bien ordonnée. À travers le
manuel on peut bien trouver des paragraphes concernant le sujet, mais l’ordre de ces paragraphes n’est
pas très logique ni pratique.
Afin de prendre soin que les étudiants peuvent apprendre le genre grammatical le plus
efficacement, il faut donc que le manuel donne assez d’information sur le sujet. En deuxième lieu il est
important que les informations sur le sujet soient pourvues de bons exemples et que les informations
soient bien ordonnées.
Comme nous pouvons le voir (p. 63-65), aussi bien le contenu que la structure sont présents
dans la nouvelle méthode. Dans la nouvelle méthode nous avons fait la distinction entre le genre
masculin et le genre féminin. De cette façon il est clair qu’il y a deux genres en français ayant tous les
deux leurs propres règles. Les informations sur le sujet sont bien ordonnées. Étant donné que le genre
masculin est plus présent en français,
45
nous avons consacré deux pages au genre masculin et une
page au genre féminin. Sous chaque genre nous avons présenté les règles qui y sont attachées. Ainsi,
on peut facilement réviser les règles qui appartiennent à un certain genre.
7.2: Décoration de la nouvelle manière
Bien qu’il soit important que le contenu et la structure soient clairs, il est évident que la
manière dont les informations sont offertes doit être aussi attirante. Si les informations sur le sujet sont
présentées d’une façon ennuyeuse ou non-attirante, il est possible que l’étudiant ne veuille pas
45
TUCKER, RIGAUT & LAMBERT (1970). Voir aussi : 2.1
75
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
apprendre parce que les informations ne sont pas intéressantes ou attirantes pour lui. Pour éviter cela,
on pourrait pourvoir les informations de couleurs voyantes et d’illustrations ou images. L’avantage de
la présence des images, c’est que les images peuvent aider à retenir certaines règles pratiques. Dans le
questionnaire, quelques sujets ont indiqué qu’ils ont trouvé les images très utiles parce qu’elles leur
ont aidé à retenir une certaine règle pratique. Comme les couleurs et les images peuvent
éventuellement stimuler la mémoire visuelle, nous trouvons donc important que les informations
soient pourvues d’images et de couleurs voyantes. Pour cette raison, nous avons décidé de revenir les
règles dans notre méthode. C’est que nous avons pu déduire des réponses des sujets dans le
questionnaire que les sujets ont apprécié la manière dont les informations étaient décorées.
7.3: Vers une nouvelle méthode?
Maintenant la question la plus importante reste de savoir si on devrait appliquer la nouvelle
manière dans les cours de français langue étrangère. Or, quand nous regardons les résultats de la
recherche et les réponses des étudiants dans le questionnaire, nous pouvons conclure qu’on devrait
effectivement appliquer la nouvelle manière. Non seulement parce qu’elle est plus pratique et efficace,
mais encore parce qu’elle présente les informations de façon claire, structurée et plus attirante. Pour
cette raison, nous conseillons la nouvelle manière non seulement aux professeurs de français, mais
aussi aux maisons d’édition éducatives. C’est que ces dernières pourraient délibérer sur le fait s’il est
nécessaire d’enregistrer la nouvelle méthode dans les manuels de français langue étrangère. Vu que les
étudiants étaient ravis de la nouvelle manière dont ils ont appris, nous sommes convaincus du fait qu’il
faut y avoir plus d’attention sur le genre grammatical dans les manuels. C’est qu’avec plus
d’informations, l’acquisition du genre grammatical se passera plus facilement et cela est bien sûr
intéressant aussi bien pour les étudiants que pour les professeurs de français!
--La manière ou méthode que nous recommandons peut être consultée aux pages 63-65.--
76
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
CONCLUSION
Plusieurs études (sous lesquelles l’étude actuelle) ont démontré que l’acquisition du genre
grammatical dans une langue autre que la langue maternelle peut mener à des problèmes. Beaucoup de
professeurs de langues affirment également que les étudiants ont des difficultés avec l’acquisition des
genres grammaticaux dans une langue qui n’est pas la langue maternelle. Ils remarquent par exemple
dans la pratique que leurs étudiants font beaucoup de fautes de genre. Vu qu’une maîtrise imparfaite
du genre grammatical dans une langue étrangère peut compliquer un entretien entre un étudiant et un
native-speaker de la langue en question, il est important que la manière dont l’acquisition du genre
grammatical est guidée soit efficace. Nous avons vu que cela n’est pas toujours le cas.
Dans cette étude nous avons regardé la problématique que rencontrent les étudiants
néerlandais en apprenant le genre grammatical en français langue étrangère. Beaucoup de professeurs
de français langue étrangère remarquent que leurs étudiants ont des problèmes avec la distinction entre
le masculin et le féminin. Nous avons vu que cette problématique peut être due aux différences entre le
français et le néerlandais en ce qui concerne l’attribution du genre. Une autre partie de la
problématique semble être due à l’ignorance par rapport aux règles pratiques. Dans le chapitre 2, nous
avons mentionné qu’il existe toutes sortes de règles en français qui peuvent prédire le genre
grammatical d’un mot. Les résultats de plusieurs petites recherches ont démontré que les étudiants
néerlandais ne sont pas familiers avec ces règles. Il va de soi qu’il est important que la manière dont
on donne de l’attention au sujet du genre grammatical dans l’acquisition guidée du français soit
efficace.
Dans cette étude, nous avons regardé si la manière dont cela se passe actuellement est bien
efficace. Afin de faire cela, nous avons examiné à la loupe trois méthodes de français langue étrangère
dans l’enseignement secondaire aux Pays-Bas. Après, nous avons fait quelques tests avec un grand
groupe d’étudiants néerlandais apprenant le français comme langue étrangère pour vérifier si la
problématique esquissée est effectivement tellement grande. Ensuite, pour regarder si la manière
actuelle doit être adaptée ou rendue plus claire, nous avons fait une recherche dans laquelle nous avons
comparé la méthode actuelle avec une nouvelle méthode qui est plus détaillée et qui contient des
règles pratiques qui peuvent faciliter l’acquisition du genre grammatical. La question centrale était de
savoir si une méthode qui était plus détaillée par la présence de règles pratiques mènerait à un meilleur
résultat d’apprentissage dans l’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère.
La recherche a été faite avec une trentaine d’étudiants néerlandais du cinquième (2 hv).
Quinze d’entre eux (choisis au hasard) ont fait usage de la méthode actuelle et les autres 15 étudiants
ont travaillé avec la nouvelle méthode. Nous avons fait 8 tests avec les sujets (1 prétest pour mesurer
les connaissances préalables, 5 tests pour mesurer le développement pendant la recherche, 1 posttest
77
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
pour mesurer les progrès et 1 test pour mesurer la rétention des règles pratiques deux mois après la
recherche). Nous avons commencé notre recherche avec la supposition que la nouvelle méthode (avec
les règles pratiques) mènerait effectivement à un meilleur résultat d’apprentissage et provoquerait
moins de problèmes avec l’attribution du genre. Des résultats de la recherche nous avons pu déduire
que la nouvelle méthode peut effectivement être efficace dans le processus de l’acquisition du genre
grammatical en français langue étrangère. Les résultats dans le chapitre 6 démontrent clairement que
les étudiants qui ont travaillé avec la nouvelle méthode ont fait plus de progrès que les étudiants qui
ont travaillé avec la méthode plus ou moins traditionnelle. L’hypothèse que nous avons formulée dans
le chapitre 5.4 (qui disait que la nouvelle méthode mènerait à de meilleurs résultats d’apprentissage)
semble donc être affirmée.
Après la recherche, nous avons demandé à nos sujets ce qui était leur opinion par rapport à la
nouvelle méthode. La plupart des sujets ont admis que la nouvelle méthode pourrait être efficace pour
eux. En fait, la nouvelle méthode est vraiment appréciée par la majorité de tous les sujets et ceci
correspond bien avec notre deuxième hypothèse. Pour cette raison, nous conseillons aux professeurs
de français langue étrangère d’utiliser cette nouvelle méthode dans leurs cours pour donner plus de
clarté par rapport au sujet du genre grammatical.
Cependant, dans ce cadre, il est bien sûr aussi important de savoir où les professeurs de
français peuvent utiliser notre nouvelle méthode détaillée. Car, après tout, l’acquisition du français ne
comprend que l’acquisition du genre grammatical. Nous avons demandé aux professeurs que nous
avons interrogés où ils pensent que la nouvelle méthode peut être efficace et ils ont tous dit que la
nouvelle méthode peut être notamment efficace dans les plus hautes classes de l’enseignement
secondaire (bovenbouw) parce qu’en sixième et en cinquième, les étudiants doivent généralement
s’habituer à la langue française qui pour la plupart des étudiants est une langue complètement
nouvelle. Pour cette raison, nous voulons conseiller la nouvelle méthode notamment aux professeurs et
aux étudiants des plus hautes classes dans l’enseignement secondaire.
Dans cette conclusion il nous reste encore quelques recommandations à faire au cas où
d’autres chercheurs s’intéresseraient au même sujet de recherche. Alors, il est évident que le groupe
cible pourrait être étendu. Malheureusement nous n’avons pas eu le temps ni les moyens d’élargir le
nombre de sujets. Aussi serait-il intéressant de savoir si une recherche plus étendue fournirait les
mêmes résultats. Puis, il serait intéressant de savoir dans quelle mesure les sujets retiennent les règles
pratiques. Dans le chapitre 6 nous avons vu qu’après deux mois les sujets qui ont travaillé avec la
nouvelle méthode savent encore bien les règles pratiques. Cependant, pour pouvoir dire plus sur la
relation entre l’apprentissage par des règles pratiques et la rétention de ces règles, il faudrait faire plus
de recherches dans ce cadre.
En ce qui concerne le facteur temps que nous venons de nommer (avec la rétention), il va sans
dire qu’il serait aussi intéressant de savoir si la quantité de temps qu’on utilise dans la recherche pour
apprendre les règles peut influencer les résultats. Dans notre recherche nous avons utilisé cinq minutes
78
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
pour apprendre les règles. Il serait bien sûr intéressant de savoir si un redoublement du temps
fournirait les mêmes résultats ou des résultats tout à fait différents.
Ensuite, il serait intéressant de savoir si les observations par rapport à l’acquisition du genre
grammatical ne valent que pour le français ou également pour d’autres langues étrangères connaissant
un système de genre (allemand, espagnol, russe). Afin de regarder si la problématique en ce qui
concerne le genre grammatical englobe plusieurs langues étrangères dans l’enseignement secondaire,
on pourrait faire une recherche semblable avec l’allemand ou l’espagnol. Si les résultats d’une telle
recherche démontrent à leur tour aussi que la méthode actuelle n’est pas efficace, nous pourrons
admettre qu’il est nécessaire de donner plus d’attention au genre grammatical dans une langue X (dans
l’enseignement secondaire) et de réécrire les paragraphes portant sur ce sujet.
Il est évident qu’il serait aussi intéressant de rechercher si un changement du groupe cible
pourrait influencer les résultats. Dans cette étude, nous avons seulement regardé un groupe d’étudiants
néerlandais apprenant le français langue étrangère. Il va de soi qu’il est intéressant de savoir si un
groupe d’étudiants portugais apprenant le français langue étrangère aurait la même problématique que
les étudiants néerlandais. Vu que le néerlandais est une langue germanique, mais le portugais une
langue romane (comme le français), il est très bien possible que l’acquisition du genre grammatical en
français langue étrangère se passe beaucoup plus facilement en portugais qu’en néerlandais et que les
Portugais n’aient pas non plus besoin de règles pratiques. Il serait donc vraiment intéressant de savoir
dans quelle mesure la langue primaire peut influencer la nécessité d’apprendre par des règles
pratiques.
Ensuite, pour mieux interpréter l’influence de la motivation, il serait aussi intéressant de
distribuer plusieurs questionnaires dans lesquels les sujets peuvent noter leurs sentiments et leur
propre motivation par rapport à la recherche. C’est qu’avec ces informations, on est mieux capable de
dire quelque chose sur la mesure dans laquelle la motivation a influencé les résultats des sujets.
Il va de soi que chaque recherche qu’on fait dans ce cadre a besoin d’être bien organisé. Il faut
prendre soin que les deux groupes ne peuvent pas délibérer sur le sujet. Sinon, les résultats peuvent
être influencés. Pour éviter cela, on pourrait faire les tests dans des salles différentes. Finalement,
comme la non-volonté et la démotivation des sujets peuvent négativement influencer les résultats, il
peut être utile de récompenser la participation des sujets.
79
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
RÉSUMÉ EN NÉERLANDAIS
Verschillende onderzoeken hebben aangetoond dat het verwerven van het systeem van
grammaticale geslachten in een taal die niet de moedertaal is nogal eens voor problemen kan zorgen.
Ook talendocenten bevestigen dat hun leerlingen vaak moeite hebben met de verwerving van de
grammaticale geslachten in een taal die niet de moedertaal is. In de praktijk merken zij dat leerlingen
veel fouten maken met het verschil tussen de geslachten. Daar het niet goed beheersen van de regels
omtrent het grammaticaal geslacht in een vreemde taal nog wel eens tot problemen kan leiden in een
gesprek tussen een student en een native speaker van de taal in kwestie, is het van belang dat de
manier waarop de verwerving van het grammaticaal geslacht gestuurd wordt, efficiënt is. In veel
lesmethodes blijkt dit echter niet altijd het geval te zijn.
In deze studie staat de problematiek centraal die Nederlandse studenten hebben bij het
aanleren van het grammaticaal geslacht in het Frans als vreemde taal. Docenten Frans merken in de
praktijk dat hun leerlingen veel moeite hebben met het verschil tussen het mannelijke en het
vrouwelijke geslacht. Het ziet er naar uit dat deze problematiek te wijten valt aan de verschillen tussen
de geslachtstoekenning in het Nederlands en in het Frans en de onbekendheid van vuistregels (die niet
in de lesmethodes van Frans aanwezig zijn) die het leren van het geslacht van nieuwe woorden kunnen
vergemakkelijken. Het spreekt voor zich dat het belangrijk is dat in gestuurde taalverwerving van het
Frans op een goede manier aandacht besteed wordt aan de verwerving van het grammaticale geslacht.
In deze studie gaan we kijken of de huidige manier waarop dit gebeurt, wel zo efficiënt is. Hiertoe
wordt een aantal lesmethodes Frans onder de loep genomen en worden er testen gedaan om te kijken
of de problematiek onder Nederlandse studenten wel echt zo groot is. Vervolgens wordt er een
onderzoek gedaan naar de effecten van de huidige manier van aanbod en een nieuw gemaakte
lesmethode van het grammaticale geslacht waarin een aantal vuistregels is opgenomen. Het onderzoek
wordt gedaan bij een 30-tal tweedeklassers (havo/vwo) van het voortgezet onderwijs. De helft van de
proefpersonen gebruikt in het onderzoek de min of meer traditionele methode waarbij niet veel
aandacht wordt besteed aan het grammaticaal geslacht en de andere groep krijgt de nieuwe lesmethode
voorgeschoteld waarin de vuistregels opgenomen zijn. Met de proefpersonen wordt een achttal testen
gedaan. Eén daarvan is een prétest, één een posttest en één een retentietest (uitgevoerd na 2 maanden).
Het onderzoek wordt gestart vanuit de veronderstelling dat de nieuwe lesmethode waarin
vuistregels zijn opgenomen is, effectiever zal zijn dan de traditionele manier waarop het grammaticaal
geslacht aangeleerd wordt. Uit de resultaten van het onderzoek blijkt dat de nieuwe leermethode
inderdaad handig kan zijn bij de bepaling van het geslacht van nieuw te verwerven woorden in de
Franse taal. De huidige studie beveelt deze nieuwe methode die gekleurd is met vuistregels dan ook
aan aan docenten Frans en educatieve uitgeverijen.
80
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
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Images :
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Figure 1 : SURRIDGE, M.E. (1995). Le ou la ? – The gender of French nouns. Multilingual
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Figure 3: SURRIDGE, M.E. (1995). Le ou la ? – The gender of French nouns. Multilingual
Matters LTD – Clevedon, Philadelphia et Adelaide, p. 56.
•
Figure 7: SURRIDGE, M.E. (1995). Le ou la ? – The gender of French nouns. Multilingual
Matters LTD – Clevedon, Philadelphia et Adelaide, p. 2.
83
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
ANNEXES
Interview avec Evelien Otten
p. 85
Interview avec Anja Timmer
p. 87
Interview avec Ries de Vries
p. 89
Interview avec Willem van Gent
p. 91
Tests de la recherche
p. 93
Prétest
p. 93
Test 1
p. 95
Test 2
p. 96
Test 3
p. 97
Test 4
p. 98
Test 5
p. 99
Posttest
p. 100
Test de répétition (après 2 mois)
p. 102
Questionnaire
p. 104
84
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
INTERVIEW AVEC EVELIEN OTTEN, PROFESSEUR DE FRANÇAIS
DATE: LE 27 MARS 2007
Goedendag ! Zou je je eerst even voor kunnen stellen ?
Natuurlijk. Mijn naam is Evelien Otten. Ik ben sinds enige jaren werkzaam als docente Frans aan het
Greijdanuscollege. Ik geef zowel aan de vestiging in Hardenberg als aan de vestiging in Enschede
lessen Frans.
Bedankt! In het kader van mijn eindwerkstuk Franse taal en cultuur doe ik een onderzoek naar
de manier waarop het grammaticale geslacht in lesmethodes Frans aan Nederlandse studenten
aangeboden wordt. Aangezien jij als docente Frans werkzaam bent, dacht ik dat je mij daar
misschien wat meer over zou kunnen vertellen. Mag ik je hier dan ook wat vragen over stellen?
Ja, natuurlijk!
Oké ! Mijn eerste vraag aan je is: Merk je dat je leerlingen problemen hebben met de geslachten
in het Frans?
Ja. Het lijkt wel of de leerlingen het op de een of andere manier gewoon ‘niet zien’. Hoe vaak je het
ook uitlegt, ze begrijpen gewoon niet waarom het ene woord mannelijk is en het andere woord
vrouwelijk.
In het Nederlands heb je ook geslachten. De meeste leerlingen denken hier niet over na en
gebruiken op de automatische piloot ‘de’ of ‘het’ bij een woord. Denk je dat als er meer aandacht
zou worden besteed aan geslachten in het Nederlands, dit ten goede zou komen aan het begrip over
de geslachten in een vreemde taal als het Frans?
Dat is een moeilijke vraag. Feit is wel dat als er meer aandacht wordt besteed aan geslachten in de
moedertaal (Nederlands dus), leerlingen misschien beter gaan begrijpen dat er een onderscheid is in
woorden.
Wat vind je van de huidige manier waarop het grammaticale geslacht in lesmethodes Frans
aangeboden wordt?
85
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
Hoewel er niet heel veel aandacht aan besteed wordt, vind ik de huidige manier niet per definitie
slecht. Er moet voor de docent namelijk ook ruimte blijven om het een en ander te vertellen over de
geslachten.
Je zegt dat er weinig aandacht aan het grammaticale geslacht besteed wordt, maar dat er ruimte
over moet blijven voor de eigen invulling van de docent wat dit punt betreft. Hoe zie je dit voor je?
Je kunt bij de bespreking van nieuwe woorden steeds weer aandacht geven aan het verschil tussen
mannelijke en vrouwelijke woorden. Bij een woord dat een vrouwelijk persoon aanwijst, kun je
bijvoorbeeld uitleggen dat dat woord vrouwelijk is omdat het een persoon aanduidt dat van het
vrouwelijk geslacht is.
Oké. Naast het voorbeeld dat je net geeft, is er natuurlijk ook een aantal vuistregels dat het geslacht
van woorden bepaalt. Vind je dat lesmethodes meer aandacht moeten geven aan deze vuistregels?
Voor de leerlingen zou dat misschien wel makkelijk zijn, ja. Op dit moment is die kennis er namelijk
helemaal niet. Het nadeel kan dan echter wel weer zijn dat er misschien te veel aandacht aan het hele
onderwerp besteed wordt; hierdoor kan de eigen invulling van de docent misschien in gevaar komen.
Toch zou ik het niet beschouwen als een overbodige luxe, want ik denk wel dat het voor de leerlingen
makkelijker wordt om het geslacht van woorden te leren aan de hand van bepaalde regels.
Oké, ik weet genoeg! Bedankt voor dit interview. Je antwoorden hebben me erg geholpen.
Graag gedaan!
86
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
INTERVIEW AVEC ANJA TIMMER, PROFESSEUR DE FRANÇAIS
DATE: LE 19 AVRIL 2007
Goedendag ! Zou je je eerst even voor kunnen stellen ?
Natuurlijk. Mijn naam is Anja Timmer. Afgelopen jaar ben ik begonnen met mijn baan als docente
Frans aan het Witsiuscollege in Barneveld. Ik geef daar les aan de tweede klassen.
Bedankt! In het kader van mijn eindwerkstuk Franse taal en cultuur doe ik een onderzoek naar
de manier waarop het grammaticale geslacht in lesmethodes Frans aan Nederlandse studenten
aangeboden wordt. Aangezien jij als docente Frans werkzaam bent, dacht ik dat je mij daar
misschien wat meer over zou kunnen vertellen. Mag ik je hier dan ook wat vragen over stellen?
Ja, natuurlijk!
Oké ! Mijn eerste vraag aan je is: Merk je dat je leerlingen problemen hebben met de geslachten
in het Frans?
Ja. Ik merk dit vooral aan de antwoorden bij opdrachten waarbij ze zinnetjes moeten vertalen.
Wat merk je precies?
Ik merk dat ze de geslachten gewoon niet weten. Voor hun blijft de combinatie van een zelfstandig
naamwoord en een lidwoord een gok. Het is dus echt ‘natte vingerwerk’ voor hun.
Wat vind je van de huidige manier waarop het grammaticale geslacht in lesmethodes Frans
aangeboden wordt?
Ik zie en vind dat er weinig aandacht aan het onderwerp besteed wordt. Misschien zou dit wat
uitgebreider moeten. Maar dat zou ik dan alleen willen voor de bovenbouw. De lagere klas krijgt al
zoveel informatie over zich heen, dat het misschien slimmer is om dit voor hun nog niet te doen. Voor
de bovenbouw zou het misschien erg handig zijn.
Vind je dat lesmethodes meer aandacht moeten geven aan vuistregels bij het aanleren van het
grammaticaal geslacht?
Voor de leerlingen van de bovenbouw zou dat misschien wel makkelijk zijn, ja.
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A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
Dan kunnen ze namelijk nazoeken waarom een bepaald woord een bepaald geslacht met zich mee
krijgt.
Hoe denk je dat de problematiek met geslachten het beste opgelost kan worden?
Misschien door ze gewoon veel te laten stampen. Ik denk dat je moet zorgen dat de leerlingen het
juiste lidwoord bij het juiste woord leren. Op deze manier kunnen ze zich bewust worden van het feit
dat er bij een bepaald woord een bepaald lidwoord hoort.
Oké, ik weet genoeg! Bedankt voor dit interview. Je antwoorden hebben me erg geholpen.
Graag gedaan!
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A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
INTERVIEW AVEC RIES DE VRIES, PROFESSEUR DE FRANÇAIS
DATE: LE 23 AVRIL 2007
Goedendag ! Zou je je eerst even voor kunnen stellen ?
Natuurlijk. Mijn naam is Ries de Vries. Ik ben sinds enige jaren werkzaam als docent Frans aan het
Greijdanuscollege te Zwolle.
Bedankt! In het kader van mijn eindwerkstuk Franse taal en cultuur doe ik een onderzoek naar
de manier waarop het grammaticale geslacht in lesmethodes Frans aan Nederlandse studenten
aangeboden wordt. Aangezien jij als docent Frans werkzaam bent, dacht ik dat je mij daar
misschien wat meer over zou kunnen vertellen. Mag ik je hier dan ook wat vragen over stellen?
Ja, natuurlijk!
Oké ! Mijn eerste vraag aan je is: Merk je dat je leerlingen problemen hebben met de geslachten
in het Frans?
Ja, absoluut. Ik merk bij de leesvaardigheid dat de leerlingen heel vaak voor het gemak ‘une’ [yn]
zeggen i.p.v. ‘un’ [õe]. Ik denk dat dat komt doordat ‘une’ geen neusklank heeft en dus misschien
makkelijk voor hun is. Bovendien gokken de leerlingen vaak bij het gebruik van een bepaald woord (le
/ la / un / une). Ze hebben dan, denken ze, 50% kans op een goed antwoord.
Welke problematiek merk je precies?
Sowieso wat ik hierboven al gezegd heb. Verder merk ik dat leerlingen het moeilijk vinden om de
geslachten te onthouden bij woorden. Daarom zeggen ze dus ook vaak ‘une’ i.p.v. ‘un’. Zo’n 30% van
de leerlingen doet dit.
Wat vind je van de huidige manier waarop het grammaticaal geslacht aangeboden wordt in de
lesmethodes van Frans?
Omdat er niet zoveel informatie over geslachten in de boeken staat, geef ik meestal zelf een aantal
regels. Ik geef bijvoorbeeld de vuistregel dat zo’n 80% van de woorden die op een ‘e’ eindigen
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A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
vrouwelijk zijn. Soms zeg ik ook dat woorden die eindigen op ‘-tion’ vrouwelijk zijn. Ongeveer vanaf
de vierde klas geef ik rijtjes over geslachten en daar zijn leerlingen erg in geïnteresseerd.
Oké, je geeft dus wel een aantal vuistregels. Vind je dan ook dat er meer aandacht in de boeken
moet komen voor vuistregels die het geslacht bepalen bij woorden?
Ja, dat zou ik wel graag zien. Over het algemeen zijn deze namelijk handig. Toch vind ik dan wel dat
ze duidelijk moeten zijn en beknopt, want de leerlingen mogen er niet te veel gedachtesprongen over
krijgen.
Hoe denk je dat de problematiek van de studenten rondom de geslachten het beste opgelost kan
worden?
Ik denk dat je de problematiek een stuk kunt verminderen door meteen in het begin al een paar
vuistregels te geven. Het laten terugkomen van goede vuistregels is belangrijk omdat leerlingen dan
enerzijds bewust worden van het verschil tussen mannelijk en vrouwelijk, maar anderzijds in hun boek
na kunnen zoeken hoe het soms ook al weer zat. Verder is herhaling ook heel erg belangrijk. Sommige
informatie kan er namelijk langzamerhand ‘uitslijpen’. Door middel van een lesplan waarin het
onderwerp van de geslachten gewaarborgd blijft, wordt de leerling er ook steeds mee in aanmerking
gebracht. Dit kan handig zijn voor de leerlingen bij het onthouden.
Oké, ik weet genoeg! Bedankt voor dit interview. Je antwoorden hebben me erg geholpen.
Graag gedaan!
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A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
INTERVIEW AVEC WILLEM VAN GENT, PROFESSEUR DE FRANÇAIS
DATE: LE 2 MAI 2007
Goedendag ! Zou je je eerst even voor kunnen stellen ?
Natuurlijk. Mijn naam is Willem van Gent. Ik ben sinds een paar jaar werkzaam als docent Frans aan
het Witsiuscollege te Barneveld.
Bedankt! In het kader van mijn eindwerkstuk Franse taal en cultuur doe ik een onderzoek naar
de manier waarop het grammaticale geslacht in lesmethodes Frans aan Nederlandse studenten
aangeboden wordt. Aangezien jij als docent Frans werkzaam bent, dacht ik dat je mij daar
misschien wat meer over zou kunnen vertellen. Mag ik je hier dan ook wat vragen over stellen?
Ja, natuurlijk!
Oké ! Mijn eerste vraag aan je is: Merk je dat je leerlingen problemen hebben met de geslachten
in het Frans?
Ja. Het erbij leren van het geslacht is een van de moeilijkste dingen van het vak. Het komt ook op
verschillende manieren terug: bijv. bijvoeglijk naamwoord, verbindingen met à of de. Hiermee worden
veel fouten gemaakt; het helpt wel om te zeggen dat ze het gewoon moeten leren.
Wat vind je van de huidige manier waarop het grammaticaal geslacht aangeboden wordt in de
lesmethodes van Frans?
Redelijk. Er wordt behoorlijk geoefend, omdat het in iedere zin terugkomt. De basis voor deze
oefeningen is het vocabulaire dat aangeleerd is. Er wordt m.i. nog niet voldoende “gespeeld” met:
wat gebeurt er nu als er i.p.v. een mannelijk een vrouwelijk woord wordt genomen.
Vind je ook dat er meer aandacht in de boeken moet komen voor vuistregels die het geslacht
bepalen bij woorden?
Lijkt me een erg goed idee. Ik geef er af en toe eentje en merk dat de leerlingen daar blij mee zijn.
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A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
Hoe denk je dat de problematiek van de studenten rondom de geslachten het beste opgelost kan
worden?
Door een aantal dingen:
•
•
•
Het belang van het geslacht voor de Franse taal nog beter benadrukken
Meer spelen met wijzigingen van woorden in vertaalzinnen
Oefeningen op papier of digitaal als aanvulling op methode en ter inslijping van vuistregels.
Oké, ik weet genoeg! Bedankt voor dit interview. Je antwoorden hebben me erg geholpen.
Graag gedaan!
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A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
TESTS DE LA RECHERCHE
I. PRÉTEST
Naam :
Leeftijd :
Geslacht :
Klas :
Opdracht :
Kruis het geslacht aan van de onderstaande woorden en schrijf op waarom jij
denkt dat een woord dat geslacht heeft. Als je een antwoord gokt en geen idee hebt
waarom het woord mannelijk of vrouwelijk is, zet dan in het vak onder ‘motivatie’ een
kruis.
Voorbeeld:
Het woord ‘garçon’ (jongen) is mannelijk omdat het een persoon van het mannelijk
geslacht aanduidt.
Woord:
1. Sentinelle
(schildwacht)
Mannelijk:
2. Chêne (eik)
3. Rasoir (scheermesje)
X
X
Vrouwelijk:
X
4. Beauté (schoonheid)
X
5. Vedette (ster)
X
6. Professeur (lerares)
X
7. Nièce (nicht)
8. Vendredi (vrijdag)
9. Plomb (lood)
10. Bâtiment (gebouw)
X
X
X
X
11. Personne (persoon)
12. Parfum (parfum)
X
X
13. Bulgarie
(Bulgarije)
X
14. Théière (theepot)
X
15. Poire (peer)
X
Motivatie:
Ondanks mannelijk
geslacht vrouwelijk –
uitzondering
Bomen zijn mannelijk
Suffix –oir maakt
mannelijk
Suffix – té maakt
vrouwelijk
Uitzondering bij de
generieke vormen
Ondanks vrouwelijk
persoon mannelijk
(prestigieus beroep
houdt mannelijk
lidwoord)
Duidt vrouwelijk
persoon aan
Dagen zijn mannelijk
Metalen zijn mannelijk
Suffix – ment maakt
mannelijk
Uitzondering bij de
generieke vormen
Neusklank õe maakt
mannelijk
Op drie na zijn alle
Europese landen
vrouwelijk
Suffix – ière maakt
vrouwelijk
Veel fruitsoorten zijn
93
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
16. Peintre (schilderes)
X
17. Taureau (stier)
X
18. Richesse (rijkdom)
X
19. Information
(informatie)
20. Nettoyage
(schoonmaak)
21. Litre (liter)
X
X
X
22. Souricière
(muizenval)
23. Sirène
(zeemeermin)
24. Suède (Zweden)
X
X
X
25. Bain (bad)
X
26. Érable (esdoorn)
27. Jument (merrie)
X
X
28. Rose (roos)
X
29. Printemps (lente)
X
30. Facteur (postbode)
X
31. Cheval (paard)
X
32. Portugal (Portugal)
X
33. Chienne (teef)
34. Finnois (Fins)
35. Euro (euro)
36. Victime
(slachtoffer)
X
X
X
X
vrouwelijk
Ondanks vrouwelijk
persoon mannelijk –
beroep met maar een
mannelijke vorm
Duidt mannelijk dier
aan
Suffix – esse maakt
vrouwelijk
Suffix –ion maakt
vrouwelijk
Suffix – age maakt
mannelijk
Metrieke stelsel –
mannelijk
Suffix – ière maakt
vrouwelijk
Duidt vrouwelijk
persoon aan
Op drie na zijn alle
Europese landen
vrouwelijk
Neusklank –ain maakt
mannelijk
Bomen zijn mannelijk
Duidt vrouwelijk dier
aan
Veel bloemen zijn
vrouwelijk
Seizoenen zijn
mannelijk
Duidt mannelijk
persoon aan
Generieke vorm van
hengst en merrie –
mannelijk
Een van de drie
mannelijke Europese
landen
Duidt vrouwelijk dier
aan
Talen zijn mannelijk
Munteenheden zijn
mannelijk
Uitzondering bij de
generieke vormen
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A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
TEST 1:
Naam :
Kruis het geslacht aan van de volgende woorden. Motiveer je antwoord steeds:
Woord:
Mannelijk:
1. tilleul (lindeboom)
X
2. mercredi (woensdag) X
3. Finlande (Finland)
X
4. grec (Grieks)
5. boulangère (bakster)
X
X
6. boucher (slager)
X
7. bâtiment (gebouw)
X
8. maçon (metselaar)
X
9. franc (frank)
X
10. banane (banaan)
11. chat (kat)
12. chèvre (geit)
Vrouwelijk:
X
X
X
Motivatie:
Bomen zijn mannelijk
Dagen zijn mannelijk
Op drie na zijn alle
Europese landen
vrouwelijk
Talen zijn mannelijk
Duidt een persoon met
vrouwelijk geslacht
aan
Duidt een persoon met
mannelijk geslacht aan
Suffix – ment maakt
mannelijk
Duidt persoon met
mannelijk geslacht aan
Munteenheden zijn
mannelijk
Vrijwel alle
fruitsoorten zijn
vrouwelijk
Generieke vorm van
kater en poes –
mannelijk
Duidt dier met
vrouwelijk geslacht
aan
95
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
TEST 2 :
Naam:
Kruis het geslacht aan van de volgende woorden. Motiveer je antwoord steeds:
Woord:
1. vache (koe)
Mannelijk:
2. centimètre (cm)
X
3. bouc (bok)
X
4. Suède (Zweden)
5. espagnol (Spaans)
6. caillou (kiezelsteen)
X
X
X
7. personne (persoon)
X
8. euro (euro)
X
9. serbe (Servisch)
10. bouleau (berk)
11. pomme (appel)
X
X
12. rose (roos)
Vrouwelijk:
X
X
X
Motivatie:
Duidt dier aan met
vrouwelijk geslacht
Metrieke stelsel –
mannelijk
Duidt dier aan met
mannelijk geslacht
Op drie na zijn alle
Europese landen
vrouwelijk
Talen zijn mannelijk
Suffix – ou maakt
mannelijk
Uitzondering op de
generieke vormen
Munteenheden zijn
mannelijk
Talen zijn mannelijk
Bomen zijn mannelijk
Meeste fruitsoorten
zijn vrouwelijk
Meeste bloemen zijn
vrouwelijk
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A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
TEST 3 :
Naam:
Kruis het geslacht aan van de volgende woorden. Motiveer je antwoord steeds:
Woord:
1. islandais (IJslands)
2. Portugal (Portugal)
Mannelijk:
X
X
3. érable (esdoorn)
4. bouchère (slageres)
X
5. infirmière
(verpleegster)
6. clocher
(klokkentoren)
7. genou (knie)
X
X
X
X
8. philosophie
(filosofie)
9. ruelle (straatje)
10. kilomètre (km)
11. présentation
(presentatie)
12. chien (hond)
Vrouwelijk:
X
X
X
X
X
Motivatie:
Talen zijn mannelijk
Een van de drie
mannelijke Europese
landen
Bomen zijn mannelijk
Duidt persoon aan van
het vrouwelijk geslacht
Duidt persoon aan van
het vrouwelijk geslacht
Suffix – er maakt
mannelijk
Suffix –ou maakt
mannelijk
Suffix – ie maakt
vrouwelijk
Suffix –elle maakt
vrouwelijk
Metrieke stelsel –
mannelijk
Suffix – ion maakt
vrouwelijk
Generieke vorm van
reu en teef – mannelijk
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A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
TEST 4:
Naam:
Kruis het geslacht aan van de volgende woorden. Motiveer je antwoord steeds:
Woord:
1. reine (koningin)
Mannelijk:
2. travail (werk)
X
3. fer (ijzer)
4. prince (prins)
X
X
5. fraise (aardbei)
6. allemand (Duits)
7. France (Frankrijk)
Vrouwelijk:
X
X
X
X
8. maladie (ziekte)
X
9. culture (cultuur)
X
10. Danemark
(Denemarken)
X
11. hêtre (beuk)
12. déesse (godin)
X
X
Motivatie:
Duidt persoon aan van
vrouwelijk geslacht
Suffix – ail maakt
mannelijk
Metalen zijn mannelijk
Duidt persoon aan van
mannelijk geslacht
Meeste fruitsoorten
zijn vrouwelijk
Talen zijn mannelijk
Op drie na zijn alle
Europese landen
vrouwelijk
Suffix – ie maakt
vrouwelijk
Suffix – ure maakt
vrouwelijk
Een van de drie
mannelijke Europese
landen
Bomen zijn mannelijk
Duidt een vrouwelijke
persoon aan.
98
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
TEST 5:
Naam:
Kruis het geslacht aan van de volgende woorden. Motiveer je antwoord steeds:
Woord:
1. marin (zeeman)
Mannelijk:
X
2. portugais
(Portugees)
3. nettoyage
(schoonmaak)
4. polonais (Pools)
5. Lettonie (Letland)
X
6. chêne (eik)
7. yen (yen)
X
X
X
X
X
8. pêche (perzik)
9. dieu (god)
Vrouwelijk:
X
X
10. princesse (prinses)
X
11. jonquille (narcis)
X
12. chanteuse
(zangeres)
X
Motivatie:
Duidt mannelijk
persoon aan
Talen zijn mannelijk
Suffix – age maakt
mannelijk
Talen zijn mannelijk
Op drie na zijn alle
Europese landen
vrouwelijk
Bomen zijn mannelijk
Munteenheden zijn
mannelijk
Veel fruitsoorten zijn
vrouwelijk
Duidt mannelijk
persoon aan
Duidt vrouwelijk
persoon aan
Veel bloemen zijn
vrouwelijk
Duidt vrouwelijk
persoon aan
99
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
POSTTEST:
Naam :
Leeftijd :
Geslacht :
Klas :
Opdracht :
Kruis het geslacht aan van de onderstaande woorden en schrijf op waarom jij
denkt dat een woord dat geslacht heeft. Als je een antwoord gokt en geen idee hebt
waarom het woord mannelijk of vrouwelijk is, zet dan in het vak onder ‘motivatie’ een
kruis.
Voorbeeld:
Het woord ‘garçon’ (jongen) is mannelijk omdat het een persoon van het mannelijk
geslacht aanduidt.
Woord:
1. chanteur (zanger)
Mannelijk:
X
2. turc (Turks)
3. mangue (mango)
X
4. prince (prins)
X
X
5. Croatie (Kroatië)
X
6. saule (wilg)
7. euro (euro)
X
X
8. recyclage (recycling)
X
9. bélier (ram)
X
10. tulipe (tulp)
11. millimètre (mm)
X
X
12. Norvège
(Noorwegen)
X
13. chêne (eik)
14. cheval (paard)
X
X
15. slovène (Sloveens)
16. directrice
(directrice)
17. rouble (roebel)
X
X
X
18. rappeuse (rapster)
19. emprunt
(ontlening)
20. nation (natie)
Vrouwelijk:
X
X
X
Motivatie:
Duidt mannelijk
persoon aan
Talen zijn mannelijk
Veel fruitsoorten zijn
vrouwelijk
Duidt mannelijk
persoon aan
Op drie na zijn alle
Europese landen
vrouwelijk
Bomen zijn mannelijk
Munteenheden zijn
mannelijk
Suffix – age maakt
mannelijk
Duidt mannelijk dier
aan
Veel bloemen zijn
vrouwelijk
Metrieke stelsel –
mannelijk
Op drie na zijn alle
Europese landen
vrouwelijk
Bomen zijn mannelijk
Generieke vorm van
hengst en merrie
Talen zijn mannelijk
Duidt vrouwelijk
persoon aan
Munteenheden zijn
mannelijk
Duidt vrouwelijk
persoon aan
Neusklank op õe is
mannelijk
Suffix – ion maakt
100
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
21. plomb (lood)
22. bateau (boot)
X
X
23. soeur (zus)
X
24. théière (theepot)
X
25. maîtresse
(minnares)
26. amitié
(vriendschap)
27. français (Frans)
X
28. amitié
(vriendschap)
29. combinaison
(combinatie)
30. pin (denneboom)
X
31. danseuse (danseres)
X
32. arrosoir (gieter)
33. orange
(sinaasappel)
34. paysan (boer)
X
X
X
X
X
X
35. Lituanie
(Litouwen)
36. détail (detail)
X
X
X
vrouwelijk
Metalen zijn mannelijk
Suffix – eau maakt
mannelijk
Duidt vrouwelijk
persoon aan
Suffix –ière maakt
vrouwelijk
Duidt vrouwelijk
persoon aan
Suffix – tié maakt
vrouwelijk
Talen zijn mannelijk
Suffix – tié maakt
vrouwelijk
Suffix –aison maakt
vrouwelijk
Bomen zijn mannelijk
Duidt vrouwelijk
persoon aan
Suffix – oir maakt
mannelijk
Veel vruchten zijn
vrouwelijk
Duidt mannelijk
persoon aan
Op drie na zijn alle
Europese landen
vrouwelijk
Suffix – ail maakt
mannelijk
101
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
TEST DE RÉPÉTITION (APRÈS DEUX MOIS):
Naam :
Leeftijd :
Geslacht :
Klas :
Opdracht :
Kruis het geslacht aan van de onderstaande woorden en schrijf op waarom jij
denkt dat een woord dat geslacht heeft. Als je een antwoord gokt en geen idee hebt
waarom het woord mannelijk of vrouwelijk is, zet dan in het vak onder ‘motivatie’ een
kruis.
Voorbeeld:
Het woord ‘garçon’ (jongen) is mannelijk omdat het een persoon van het mannelijk
geslacht aanduidt.
Woord:
1. boulanger (bakker)
Mannelijk:
X
2. allemand (Duits)
3. banane (banaan)
X
Vrouwelijk:
X
4. princesse (prinses)
X
5. Belgique (België)
X
6. chêne (eik)
7. dollar (dollar)
X
X
8. nettoyage
(schoonmaak)
9. taureau (stier)
X
X
10. jacinthe (hyacint)
X
11. kilomètre (km)
X
12. Portugal (Portugal)
X
13. hêtre (beuk)
14. enfant (kind)
X
X
15. russe (Russisch)
16. directeur
(directeur)
17. chanteuse
(zangeres)
18. présentation
(presentatie)
X
X
X
X
Motivatie:
Duidt mannelijk
persoon aan
Talen zijn mannelijk
De meeste fruitsoorten
zijn vrouwelijk
Duidt vrouwelijk
persoon aan
Op 3 na zijn alle
landen in Europa
vrouwelijk
Bomen zijn mannelijk
Munteenheden zijn
mannelijk
Suffix –age maakt
mannelijk
Duidt mannelijk dier
aan
De meeste bloemen
zijn vrouwelijk
Woorden van het
metrieke stelsel zijn
mannelijk
Een van de
uitzondering op de
regel dat alle Europese
landen vrouwelijk zijn
Bomen zijn mannelijk
Generieke vormen zijn
mannelijk
Talen zijn mannelijk
Duidt mannelijk
persoon aan
Duidt vrouwelijk
persoon aan
Suffix – tion maaakt
vrouwelijk
102
A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
19. parfum (parfum)
X
20. nation (natie)
21. argent (zilver)
22. bâtiment (gebouw)
X
X
X
23. soeur (zus)
24. euro (euro)
X
X
25. maîtresse
(minnares)
26. abattoir (slachthuis) X
27. norvégien (Noors)
28. amitié
(vriendschap)
29. combinaison
(combinatie)
30. sapin (spar)
31. louve (wolvin)
32. arrosoir (gieter)
X
X
X
X
X
X
X
33. pomme (appel)
X
34. agriculteur
(landbouwer)
35. Lettonie (Letland)
X
36. travail (werk)
X
X
Neusklank op õe maakt
mannelijk
Suffix – tion maakt
vrouwelijk
Metalen zijn mannelijk
Suffix – ment maakt
mannelijk
Duidt vrouwelijk
persoon aan
Munteenheden zijn
mannelijk
Duidt vrouwelijk
persoon aan
Suffix – oir maakt
mannelijk
Talen zijn mannelijk
Suffix – tié maakt
vrouwelijk
Suffix – aison maakt
vrouwelijk
Bomen zijn mannelijk
Duidt vrouwelijk dier
aan
Suffix – oir maakt
mannelijk
De meeste fruitsoorten
zijn vrouwelijk
Duidt mannelijk
persoon aan
De meeste Europese
landen zijn vrouwelijk
Suffix – ail maakt
mannelijk
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A.L.Chr. van Veen (0335215) : L’acquisition du genre grammatical en français langue étrangère
QUESTIONNAIRE
1. Vind je dat het boek meer informatie moet geven over het verschil tussen mannelijke en
vrouwelijke woorden? (Vind je bijv. dat in het boek vuistregels opgenomen moeten worden
die het geslacht van een bepaald woord vermelden?)
2. Op welke manier denk je meer te kunnen leren over het verschil tussen mannelijke en
vrouwelijk woorden? Door middel van het boek of door de aanvullende informatie van mij
met de regels? Leg uit waarom je dat vindt?
3. Wat vond je van de manier waarop je geleerd hebt. Vond je die saai, handig, etc.? Leg je
antwoord uit.
4. Denk je dat je als je de regels zou weten van een bepaald geslacht dat je dan makkelijker
nieuwe Franse woorden zou kunnen leren in de toekomst?
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