en khâgne - Gustave Monod

Transcription

en khâgne - Gustave Monod
Lycée Gustave Monod
71, avenue de ceinture. 95880 Enghien les bains
01 39 89 32 41
www.lyc-monod.fr
Université Paris 13
99, avenue Jean-Baptiste Clément. 93340 Villetaneuse
01 49 40 30 00
www.univ-paris13.fr
Préparer l'entrée
en khâgne
Le mardi 3 septembre 2013 à 8h00, vous ferez
votre rentrée dans la khâgne partenariale du lycée
Gustave-Monod et de l'Université Paris 13. Quelle
que soit votre spécialité (Histoire-Géographie,
Lettres modernes ou Espagnol), il s'agira d'une
année brève et intense. Il faut donc s'y préparer
dès l'été. Les pages qui suivent ont été composées
dans cette perspective par les professeurs de
chaque discipline.
La khâgne…
Depuis 2011, l'élargissement du concours dit BEL (Banque d'épreuves de Lettres)
ouvre un accès direct, non plus seulement aux très sélectives Écoles Normales
Supérieures, mais aussi aux écoles de commerce et de management, de sciences
politiques, de communication, de journalisme et de traduction. Ce dispositif, qui
s'étend chaque année à de nouvelles écoles, augmente indéniablement les chances
d'intégrer, à l'issue de la khâgne, une grande école plus ou moins prestigieuse, selon
son choix et son classement.
La khâgne garantit également, pour les élèves qui souhaitent rejoindre l'université, et
notamment pour celles et ceux qui se destinent au métier d'enseignant, un solide
parcours d'étudiant.
…du lycée Gustave-Monod et de l'Université Paris 13
Une classe préparatoire « nouvelle génération. Depuis 2010, le lycée Gustave
Monod a établi un partenariat avec l'Université Paris 13 pour ses classes d'hypokhâgne
et de khâgne. Ce dispositif pionnier, qui se diffuse désormais dans d'autres
établissements, combine le meilleur des deux systèmes de l'enseignement supérieur :
• La poursuite des études dans plusieurs disciplines, l'importance du nombre d'heures
de cours hebdomadaires, la rigueur de l'encadrement par les professeurs (fréquence des
devoirs sur table, pratique de l'interrogation orale individuelle – dite « colle » – en
dehors des heures de cours) qui caractérisent les classes préparatoires ;
• Une partie des cours dispensés par des enseignants universitaires, au plus près des
avancées de la recherche.
De bonnes conditions de travail. Les cours ont lieu sur deux sites (Enghien /
Villetaneuse) ce qui rompt la monotonie de la semaine. Une salle est réservée aux
élèves sur chacun de ces deux sites. Ils peuvent ainsi profiter de la convivialité d'un
lycée situé dans un parc au bord de l'eau, mais aussi de la richesse du fonds
documentaire de la Bibliothèque universitaire, sans commune mesure avec celui d'un
CDI de lycée.
Des équipes attentives au parcours de chaque élève. Les effectifs raisonnables de la
classe (une vingtaine d'étudiants ces dernières années) permettent un suivi pédagogique
étroit de la part des professeurs, soucieux de préparer, non seulement aux concours les
plus prestigieux, mais aussi à des filières moins élitistes.
Des résultats encourageants. En 2012, l'une de nos étudiantes a été admise dans l'une
des plus prestigieuses et sélectives d'entre les grandes écoles, l'École Normale
Supérieure de Lyon. Chaque année, nous comptons, pour le concours de cette école
(ENS-BEL), un nombre conséquent de « sous-admissibles » (qui figurent donc dans le
quart de tête de l'ensemble des candidats en France). Par ailleurs, certains de nos
étudiants sont reçus dans différents IEP, écoles de écoles de commerce, de journalisme
et de traduction…
Les enseignements
Nos établissements proposent une khâgne-Lettres et Sciences humaines (préparant donc au
concours de l'ENS-LSH de Lyon) et trois enseignements de spécialités : Lettres modernes /
Histoire-Géographie / Espagnol
Les enseignements de la khâgne sont répartis entre les deux sites d'Enghien (à raison de trois
journées hebdomadaires) et de Villetaneuse (deux journées).
LE TRONC COMMUN
SITE D’ENGHIEN
Philosophie
4 heures
Histoire
2 heures
Géographie
2 heures
Français
5 heures
LVA Anglais / Allemand / Espagnol
3 heures
EPS
SITE DE VILLETANEUSE
2 heures
LA SPECIALITE
HISTOIRE-GEOGRAPHIE
Histoire
SITE D’ENGHIEN
Géographie
3 heures
Option* Espagnol LVA ou LVB
2 heures
SITE DE VILLETANEUSE
4 heures (un semestre/question)
Option* Anglais ou All. LVA ou LVB
1 heure
2 heures
Option* Latin ou Grec
2 heures
LA SPECIALITE
LETTRES MODERNES
SITE D’ENGHIEN
SITE DE VILLETANEUSE
Lettres modernes / Ecrit
4 heures
Lettres modernes / Oral
2 heures
Option* Espagnol LVA ou LVB
2 heures
Option* Anglais ou All. LVA ou LVB
2 heures
Option* Latin ou Grec
2 heures
LA SPECIALITE ESPAGNOL
SITE D’ENGHIEN
SITE DE VILLETANEUSE
Littérature
3 heures (1h par œuvre)
Thème
2 heures
Analyse presse
2 heures
Option* Anglais ou All. LVB
Option* Latin ou Grec
2 heures
2 heures
*Une seule option est obligatoire. Pour élargir l'éventail des concours, on peut toutefois en prendre deux.
Répertoire Khâgne
Coordination Gustave Monod :
Philippe Mangeot : [email protected]
et Claudine Rio : [email protected]
Coordination Paris 13 : Rim Latrache
[email protected]
Responsable Gustave Monod : Monique Chestakova, Proviseure et Isabelle Baroteaux, Proviseure-adjointe
[email protected]
Responsable Paris 13 : Michel Molin, Directeur de l'UFR LSHS (Lettres, Sciences de l'Homme et des Sociétés)
[email protected]
Secrétariat Gustave Monod : Anissa Mohamed : 01 39 89 32 41
Conseiller principal d'éducation CPGE Gustave Monod : Philippe Garnier
[email protected]
Services administratifs UFR LSHS Paris 13
Responsable : Patricia Danger / [email protected] / 01 49 40 31 67
Planning des salles : Maud Loubet / [email protected]
Scolarité : 01 49 40 38 04 / [email protected]
Service examens : Carolyne Pereira / [email protected]
Equipe pédagogique Gustave Monod (Enghien)
GEOGRAPHIE (Tronc commun et spécialité) : Cécile Gintrac
[email protected]
HISTOIRE (tronc commun) : Fabrice Lascar
[email protected]
FRANÇAIS : Philippe Mangeot
[email protected]
PHILOSOPHIE : Philippe Touchet
[email protected]
ALLEMAND (LVA tronc commun) : Petra Neuenhaus
[email protected]
ANGLAIS (LVA tronc commun) : Claudine Rio
[email protected]
ESPAGNOL (LVA tronc commun et option « Presse et civilisation ») : Magali Brieussel
[email protected]
LATIN : Aurélien Gentils
[email protected]
GREC : Anne Fillon
[email protected]
Equipe pédagogique Paris 13 (Villetaneuse)
HISTOIRE (Spécialité : « Le monde grec », 1er semestre) :
Jean-Yves Carrez-Maratray, [email protected]
HISTOIRE (Spécialité : « La société autour de l'an mil », 2e semestre) :
Andreas Sohn, [email protected]
Murielle Gaude-Ferragu, [email protected]
GÉOGRAPHIE (Spécialité) :
Frédéric Alexandre, [email protected] ; Boris Lebeau, [email protected]
Marie Redon, [email protected]
LETTRES MODERNES (Spécialité : « Textes post. 1600 ») :
Anne Coudreuse, [email protected]
Denis Pernot, [email protected]
LETTRES MODERNES (Oral : « Chevaliers romanesques ») : Pierre Zoberman
[email protected]
ESPAGNOL (Spécialité : littérature, Lope de Vega, 1er semestre) : Cécile Vincent-Cassy
[email protected]
ESPAGNOL (Spécialité : littérature, Bolaño 1er semestre) : X
ESPAGNOL (Spécialité : littérature, Cernuda, 2e semestre) : Daniel Lecler
[email protected]
ESPAGNOL (Spécialité : Thème toute l'année) : Sarah Pech
[email protected]
ALLEMAND (option « presse et civilisation ») : Carine Kleiber
[email protected]
ANGLAIS (option « presse et civilisation », 1er semestre : civ. américaine) : Rim Latrache
[email protected]
ANGLAIS (option « presse et civilisation », 2er semestre : civ. britannique) : X
SPORTS : Coordination Bruno Telleschi (Directeur du Dpt des Activités Physiques et Sportives [DAPS])
[email protected]
un été
de lectures
Les pages qui suivent comportent des pistes de
lectures pour cet été. Certaines sont
indispensables. D'autres sont seulement
conseillées. Ne vous laissez pas intimider par leur
nombre (nous savons bien sûr que vous ne pourrez
pas tout lire de ce qui est ici signalé).
Efforcez-vous toutefois d'adopter une discipline
quotidienne de lecture : ce n'est nullement
incompatible, bien au contraire, avec des vacances
riches et réussies.
tronc commun / Littérature
française (Philippe Mangeot)
Programme
Le programme de la session 2014 de l’épreuve commune de composition française des concours d’admission aux Écoles normales
supérieures est défini comme suit :
Axe 1 :
– Le théâtre.
Axe 2 :
– L’œuvre littéraire, ses propriétés, sa valeur.
– Littérature et morale.
Œuvres :
a) Théodore Agrippa d’Aubigné, Les Tragiques, Livres 5, 6 et 7, Les Fers, Vengeances, Jugement,
éd. F. Lestringant, Gallimard, coll. « Poésie », 1995, ISBN : 978-2070737246.
b) Voltaire, Le Siècle de Louis XIV, tome 1, Livre de Poche, coll. « Classiques », ISBN 978-2-253-08696-3.
c) Victor Hugo, Cromwell (et préface), éd. Anne Ubersfeld, GF, 1968, ISBN : 9782080701855.
d) Honoré de Balzac, Le Faiseur, éd. Philippe Berthier, GF, 2012, ISBN : 9782081238244.
e) Bernard-Marie Koltès, Dans la solitude des champs de coton, Ed. de Minuit, 1987, ISBN : 978-2-7073-1103-0.
Les éditions indiquées sont obligatoires. Elles ont été choisies par le jury et figurent à part entière dans l'intitulé du programme.
Rappel
Parmi les cinq épreuves écrites de tronc commun de la BEL (banque d'épreuves littéraires)
la « composition française » est la seule à être affectée, au concours de l'ENS-Lyon, d'un coefficient 2 : le
même que le coefficient total des épreuves écrites de spécialité. Par ailleurs, l'une des deux épreuves de
tronc commun de l'oral d'admission est l'explication d'un texte tiré de l'une des œuvres du programme.
Quelle que soit votre spécialité, un travail assidu sur le programme de littérature est donc indispensable.
Lectures estivales obligatoires
L’année de khâgne est courte : une première lecture des
cinq œuvres du programme pendant les vacances s'impose. Dès les premiers cours, vous devrez entretenir
avec elles une certaine familiarité.
La lecture des préfaces, des dossiers et des annexes de vos éditions (quand il y en a) est également requise.
Elles peuvent avoir été rédigées par des personnalités très proches du jury de l'ENS-LSH : les prendre dès
maintenant en notes vous sera sans nul doute utile.
Conseils et lectures conseillées
Je n'ignore pas ce que l'addition des propositions de
lecture rassemblées dans ce dossier, toutes disciplines confondues, peut avoir d'intimidant, sinon de
décourageant. Pour autant, je ne saurais trop vous conseiller de lire autour du programme, pour baliser le
terrain du travail de l'année, et commencer à approfondir votre réflexion. Les propositions qui suivent ne
visent qu'à vous donner des idées : à vous d'en grappiller quelques unes, au gré de votre temps et de vos
envies. Pour chaque œuvre, je suggère des lectures ou des expériences diverses, susceptibles de l'éclairer
ou de la prolonger, et de poser à son propos des jalons pour la réflexion sur les axes du programme.
Vous le constaterez, j'ai choisi, pour l'heure, de ne pas indiquer d'ouvrages critiques (sur les auteurs du
programme) ou théoriques (sur les axes) : mieux vaut commencer par étoffer votre culture générale.
Autour des Tragiques (livres 5, 6 et 7) d'Agrippa d'Aubigné
C'est l'œuvre dont la lecture vous semblera la plus ardue, tant elle requiert de connaissances linguistiques,
historiques et culturelles au sens large. Aussi vous conseillé-je de commencer par lire la préface de F.
Lestringant, avant de vous lancer dans les trois derniers livres de l'ouvrage : elle peut rendre désirable la
plongée dans le texte des Tragiques. Il vous faudra alors vous référer systématiquement à l'appareil de
notes et au glossaire situés à la fin de votre édition, sans hésiter à reporter dans les marges des vers les
indications utiles à leur intelligibilité : méthode fastidieuse, mais qui vous permettra de vous accrocher au
texte le temps de sa lecture.
Au cours de ce travail, vous aurez pressenti l'importance de l'inspiration biblique des Tragiques. Elle
s'exerce sur tous les plans : thématique, poétique, philosophique. Pour le huguenot qu'est d'Aubigné, la
Bible est, bien entendu, parole de vérité – or la question des rapports parole/vérité/duplicité etc., traverse
tout le programme (ses œuvres, mais aussi ses axes). Aussi pourrez-vous lire, dans la traduction de votre
choix, l'Apocalypse de Jean (le texte est assez bref et fulgurant pour que vous y preniez du plaisir). Vous
aurez tout intérêt à écouter (et à lire) les Psaumes tels qu'ils furent traduits (notamment par Clément Marot
et Théodore de Bèze) et chantés par les réformés au XVIe siècle : au choix, les Psaumes et chansons de la
Réforme (Ensemble Clément Janequin et Dominique Visse, Harmonia Mundi, 2000) ou Psaumes de la
Réforme (Ensemble Claude Goudimel, Naxos, 2006 – ce dernier album est intégralement disponible sur
youtube).
Pour un rappel aimable et sans effort du contexte politique des guerres de religion, regardez le film de
Patrice Chéreau, La reine Margot (1994). Mes collègues historiens le trouveront – à raison –
historiquement discutable, mais il est également intéressant, dans le cadre du programme, comme
adaptation de l'œuvre d'Alexandre Dumas : il permet d'éclairer la façon dont les romantiques pensent et
racontent l'Histoire – voir, au même titre, le Cromwell de Hugo. Or la question de l'écriture de l'Histoire
est l'un des fils rouges du programme.
Difficile de lire Les Tragiques sans interroger la représentation de la cruauté, dont vous aurez compris le
lien qu'elle entretient avec le bain de sang des guerres de religions. Pour approfondir cette question, allez
voir le bel essai de Montaigne (livre II, chap. 11), « De la cruauté ». Sans doute trouverez-vous également
un plaisir trouble à découvrir ces pièces de théâtre étranges de la fin du XVIe et du début du XVIIe
siècles, inquiétant répertoire de viols, de cœurs mangés et de nez coupés, qu'une équipe de chercheurs a
rassemblées sous le titre Théâtre de la cruauté et récits sanglants en France – Ed. Robert Laffont, coll.
« Bouquins », 2006) : la préface de Christian Biet – que nous rencontrerons par ailleurs souvent, parce
qu'il est l'une des grandes figures des études théâtrales aujourd'hui – est lumineuse, à la fois pour penser
les enjeux poétiques et éthiques de la représentation de la violence, pour mesurer combien l'esthétique
classique à occulté la production théâtrale française qui l'a précédée, mais aussi pour envisager la
théâtralité du poème d'Agrippa d'Aubigné, qui ne s'intitule pas Les Tragiques par hasard.
Je voudrais, enfin, que la lecture des Tragiques soit l'occasion pour nous de réfléchir à ce que tente et peut
(ou ne peut pas) la poésie pour dire, penser, répondre à la catastrophe historique. À ce titre, je vous
conseille la lecture du livre bref, insoutenable et extraordinaire du poète américain Charles Reznikoff,
Holocaust (paru aux États-Unis en 1975. Il en existe une traduction française, mais elle n'est plus
disponible ; son anglais est toutefois d'une lecture très aisée). Lisez ce cut up de paroles prélevées parmi
les témoignages de survivants du génocide juif en ayant en tête le livre de d'Aubigné : non pour les
rabattre l'un sur l'autre, mais pour les éclairer l'un par l'autre, en réfléchissant notamment sur l'absence de
la dimension de la transcendance dans le poème de Reznikoff (constante dans Les Tragiques) – cette
absence qui permet de comprendre, dans son sens le plus strictement étymologique, le mot désastre.
Autour du Siècle de Louis XIV (tome premier) de Voltaire
Pourvu que l'épaisseur du volume du livre de Voltaire ne vous effraie pas : la moitié seulement (!) est au
programme – soit tout de même les 561 premières pages. Reste que la lecture en est si aisée qu'elles
passeront, si j'ose dire, comme une lettre à la poste. Peut-être la littérarité du livre ne vous sautera-t-elle
pas immédiatement aux yeux – mais quoi de mieux que ce type de surprise pour questionner ce qui fait
qu'un texte est considéré comme « œuvre littéraire » (cf axe 2) ?
Demandez-vous, en confrontant Le Siècle de Louis XIV aux ouvrages d'historiens dont vos professeurs
vous conseillent la lecture (cf par exemple, dans ce livret, les indications bibliographiques de Fabrice
Lascar – et notamment le beau livre de Howard Zinn), quelles conceptions de l'Histoire et de l'homme sont
à l'œuvre dans le récit de Voltaire. Dans le prolongement de ce questionnement, regardez le film de
Roberto Rossellini, La Prise du pouvoir par Louis XIV (1966), qui traite de la même séquence historique
que le livre de Voltaire (mais dans une autre perspective, en vertu d'attendus très différents sur lesquels
s'attardent les excellents suppléments du DVD MK2 : la comparaison avec Voltaire n'en est que plus
passionnante). Réalisé pour le petit écran par un cinéaste qui envisage, au cœur les années 1960, la
télévision comme un espace d'expérimentation narrative et esthétique (si !, si!), le film vous paraitra peutêtre un peu aride, et bizarrement joué : n'hésitez pas à vous ennuyer un peu (si!, si!).
Allez à Versailles, pique-niquez dans le parc, visitez le château, en vous efforçant de faire abstraction des
flots de touristes : considérez l'architecture et le paysage comme de la pensée politique cristallisée.
Si vous jetez un œil (juste un) sur le deuxième tome du Siècle de Louis XIV, retranché in extremis du
programme, peut-être vous étonnerez-vous que ses concepteurs n'aient pas privilégié cette partie, à la fois
plus exotique dans sa conception de l'écriture de l'Histoire et plus directement centrée sur les rapports
entre contexte politique et production esthétique (et notamment théâtrale) : l'articulation du livre de
Voltaire avec le reste du programme (l'axe générique, mais aussi les œuvres) en eût été facilitée, tant pis !
Rassurez-vous, je ne vous demanderai pas de connaitre ces 600 pages (j'en parlerai rapidement en cours).
J'aimerais, en revanche, que vous étoffiez votre culture du théâtre classique – ce sera par ailleurs
indispensable pour comprendre, a contrario, les enjeux de Cromwell et de sa préface. À cet égard, et pour
ne choisir qu'un titre, la connaissance d'Horace de Corneille est précieuse. La pièce est précoce (en 1640,
Louis XIV n'a que deux ans : le récit voltairien commence juste après), mais il est passionnant de lire cette
histoire de re-fondation de Rome en ayant en tête la naissance de l'État moderne centralisé, dans sa version
absolutiste : celle dont Voltaire va raconter, justement, le développement.
Autour de Cromwell de Hugo
Les indications du jury sont sans ambiguïté : la préface rédigée par Hugo en 1827 fait partie du
programme au même titre que la pièce elle-même ; vous pourrez donc être interrogés, à l'oral, sur un
passage de cette préface, qu'il vous faut lire évidemment. Pour autant, je vous conseillerai de commencer
par la pièce, puis d'enchaîner avec la préface (en terminant avec l'introduction d'Anne Ubersfeld).
Cromwell constitue le cas (captivant pour une réflexion sur les propriétés et la valeur d'une œuvre
littéraire, cf. axe 2) d'une pièce historiquement écrasée par son paratexte : la pièce est peu lue, peu
commentée, peu jouée ; sa préface, elle, est un monument, l'un des événements du romantisme français,
une invitation à un renouvellement radical de l'écriture et des pratiques théâtrales. Inverser l'ordre de la
lecture permet de rendre à la pièce un peu de la lumière que sa préface a occultée. L'affaire est d'autant
plus nécessaire que le lien problématique entre Cromwell et sa préface, sur lequel vous pourriez
commencer à rêvasser, sera évidemment questionné lors du cours.
Il nous vous échappera pas, à la lecture de la pièce, qu'Hugo y pose – via le détour par l'Angleterre et la
distance temporelle – la question de la légitimité politique, cruciale dans la première moitié du XIXe
siècle. Quelle forme de souveraineté instaurer après le régicide ? demande Hugo. Pour documenter cette
enquête, commencez par aller voir l'exposition « Hugo politique » à la Maison de Victor Hugo (6, place
des Vosges – 75004 Paris / jusqu'au 25 aout).
Reste que Hugo pose cette question par les moyens de l'écriture dramatique, et que la rupture avec les
formes théâtrales instituées à laquelle il en appelle n'est pas sans rapport avec la problématique politique
de la pièce. À cet égard, qu'il ait produit une œuvre aussi manifestement et délibérément injouable,
relativement à l'esthétique de son temps, mais aussi, aujourd'hui encore, à l'économie de la production
théâtrale (trop de vers, trop de monde, trop de décors, etc.) doit vous interpeller. Pour sonder cette
question, je vous suggère de lire d'autres pièces où se nouent significativement l'expression d'une aporie
historico-politique et l'invention d'un théâtre peu compatible avec les formes esthétiques de la scène
contemporaine. Du côté du drame historique romantique, Lorenzaccio de Musset (dont la connaissance est
indispensable), La Mort de Danton de Georg Büchner (belle traduction aux éditions L'Arche). Mais aussi,
plus près de nous, et dans le contexte de la guerre d'Algérie, la pièce de Jean Genet, Les Paravents.
Difficile, enfin, de comprendre le geste hugolien sans connaître les héritages théâtraux dont il procède :
celui qu'il récuse (le théâtre classique français, et tout particulièrement Racine) ; celui qu'il revendique (le
théâtre de Shakespeare). Je vous donnerai à lire, l'an prochain, des extraits du Racine et Shakespeare de
Stendhal, qui précède de deux ans la pièce de Hugo. Pour l'heure, lisez Shakespeare (Le Roi Lear, par
exemple) ; et lisez Racine (Britannicus, notamment, s'il faut privilégier une thématique politique).
Cela tombe bien, Shakespeare est à l'honneur sur les scènes de la région parisienne l'an prochain, à
commencer par Macbeth mis en scène par Laurent Pelly (aux Amandiers de Nanterre à partir du 13
septembre). Votre professeur de littérature étant franchement nul pour l'organisation de sorties, je vous
conseille de prendre vous-mêmes des places ; voire des abonnements, tant qu'il en est encore temps
(faites-le dès maintenant, il y a partout des tarifs jeune ou étudiant). Au théâtre de la Ville, par exemple,
les deux Corneille politique (La Mort de Pompée et Sophonisbe) mis en scène par Brigitte Jacques, Le Roi
Lear (Shakespeare / Christian Schiaretti, avec l'immense Serge Merlin dans le rôle-titre… même si les
dates de représentation sont postérieures à l'écrit du concours) et Le Faiseur (Balzac / Emmanuel
Demarcy-Mota – mise en scène qui tombe d'autant mieux qu'elle précédera de quelques jours le concours),
pour ne citer que les spectacles les plus clairement liées au programme, pourront illuminer votre réflexion
sur le théâtre.
Autour du Faiseur de Balzac
Si vous lisez ce livret dès sa mise en ligne, peut-être aurez-vous le temps de réserver des places pour une
représentation, le 24 ou le 25 juin au théâtre de l'ENS (45 rue d’Ulm 75005 Paris), d'un spectacle de la
jeune compagnie « En carton », Spéculations, d'après Le Faiseur de Balzac (enrichi d’extraits des pièces
de Tchekhov, de lettres des Liaisons dangereuses, etc.. Pour réserver : [email protected] ).
Que la pièce de Balzac, par ailleurs peu jouée et largement méconnue, donne lieu cette année à deux
spectacles et soit inscrite au programme du concours n'a rien d'étonnant : le contexte économique des
dernières années a conféré une actualité saisissante à une pièce qui fictionne, sur le mode de la comédie, le
fonctionnement du capital financier ; une pièce qui met en scène une crise – par échauffement – du crédit,
c'est-à-dire de la croyance dans la valeur. Le bandeau de librairie des éditions GF (« L'affaire Madoff vue
par Balzac ») a beau être d'une élégance discutable, il n'est pas fallacieux : pourvu que la lecture du
Faiseur vous donne à voir l'un des aspects cruellement (mais intensément) comiques de ce qui nous
arrive !
À cet égard, et même si la logique du programme et des épreuves n'est pas rigoureusement thématique, il
est indispensable de connaître la grande pièce classique de la finance, référence évidente de Balzac :
Turcaret de Lesage. Sa lecture est d'autant plus intéressante qu'un événement historique déterminant
sépare ces deux comédies de l'argent moderne : la naissance de la Bourse, c'est-à-dire du lieu de la
cotation des valeurs.
Dans cette perspective, il peut être intéressant de prolonger votre lecture de la pièce par celle d'un bref
roman de l'argent, de ses fictions et de ses puissances, La Maison Nucingen, que Balzac rédige peu de
temps avant la toute première version du Faiseur. Questionnez à cette occasion ce qu'écritures théâtrale et
romanesque permettent respectivement de produire. Et puisque les hypokhâgneux de Monod ont étudié
cette année La Curée de Zola, je veux croire qu'ils souhaiteront en connaître une « suite », L'Argent, pour
y découvrir en Saccard une réécriture tardive et hyperbolique du Mercadet du Faiseur. Demandez-vous ce
qui se joue, pour des auteurs, dans le fait de mettre au centre de leur œuvre un autre faiseur de fiction,
l'homme d'argent, mais d'une fiction qui se présente, quant à elle, comme la vérité du monde.
Cela devrait permettre d'engager une réflexion, déjà esquissée ci-dessus à propos des Tragiques, sur la
valeur de la parole (celle de l'œuvre, celles que l'œuvre donne à lire et interroge : leurs rapports à la vérité,
leur fécondité, leurs puissances), où se nouent les questions relatives aux propriétés et à la valeur de
l'œuvre littéraire et celles qui concernent la relation littérature/morale. Il se pourrait bien que le théâtre ait
été, historiquement, l'un des genres privilégiés pour mener à bien ce questionnement. À ce titre, la lecture
du Tartuffe de Molière s'impose, si vous ne l'avez déjà faite (elle vous permettra de vérifier que Le Faiseur
reste, à bien des égards, une comédie moliéresque), mais peut-être aussi celle du Menteur, comédie
hilarante de Corneille.
Peut-être aurez-vous été surpris qu'une pièce de théâtre de Balzac ait été inscrite au programme : vous
ignoriez sans doute que l'auteur de la Comédie Humaine était aussi un dramaturge de talent. Je l'avoue :
c'était aussi mon cas. Faisons feu de tout bois : cette surprise est intéressante. C'est bien, aujourd'hui, la
pièce d'un romancier qu'il nous est donné à lire. À cet égard, et dans la perspective de la réflexion sur
« l'œuvre littéraire… », il faudra se demander dans quelle mesure la lecture de cette pièce est à la fois
orientée et empêchée par la production romanesque de son auteur. Pour les spécialistes de Balzac, son
théâtre est, sans doute, une dernière frontière : un terrain encore largement inexploré. En témoigne la tenue
d'une journée d'études, le 29 juin prochain à la maison de Balzac (47 Rue Raynouard, 75016 Paris),
intitulée « Splendeurs d'un parent pauvre ? Le théâtre de Balzac » (http://balzac.cerilac.univ-parisdiderot.fr/). Si vous voulez avoir une idée de ce qu'est un colloque de chercheurs en littérature, n'hésitez
pas. Quoi qu'il en soit, j'y serai, et vous communiquerai mes notes.
Enfin, il ne vous échappera pas que, dans Le Faiseur, les personnages passent leur temps à attendre un
nommé Godeau. S'il est peu probable que Beckett ait connu la pièce de Balzac, on peut parier que notre
lecture du Faiseur gagnera à ne pas négliger l'homonymie Godeau/Godot. Autant dire que la connaissance
d'en attendant Godot est bienvenue (elle est, par ailleurs, précieuse pour toute réflexion sérieuse sur le
théâtre). Se demander comment lire Le Faiseur avec et après En attendant Godot, c'est s'engager dans une
méditation sur les frontières de l'œuvre littéraire : sur la façon dont elles sont reconfigurées par celles qui
lui succèdent, et par les lectures historiques qui peuvent en être faites.
Autour de Dans la solitude des champs de coton de Koltès
Là encore, permettez-moi de vous suggérer un protocole de lecture, dont vous ferez ce que vous voudrez :
lisez ce livre à haute-voix, et peut-être même à deux voix, si d'aventure vous avez un futur khâgneux sous
la main : il est indispensable de faire physiquement l'expérience du rythme de la parole chez Koltès. Vous
pourriez-même, à mi-chemin, intervertir les rôles, en vous demandant ce qui, d'un point de vue strictement
poétique, rassemble et distingue le Client et le Dealer : ce qui, dans leurs voix respectives, les lie comme
ce qui les renvoie chacun à sa solitude.
Vous pourriez prolonger cette expérience en cherchant, dans une médiathèque (ils ne sont
malheureusement pas disponibles dans le commerce) : d'une part le documentaire de Stephane Metge,
Une autre solitude (1995), qui donne à voir les répétitions de l'acteur Pascal Greggory (le Client) et de son
metteur en scène Patrice Chéreau (le Dealer), à l'occasion de sa dernière mise en scène de la pièce de
Koltès ; d'autre part, la captation video, par Benoît Jacquot, de la deuxième mise en scène (en 1990) du
même Chéreau. Que ce dernier, qui fut le premier grand metteur en scène de Koltès, s'y soit repris à trois
fois entre 1987 et 1995, pour parvenir à une représentation qui le satisfasse enfin de Dans la Solitude…
alimentera, je l'espère, votre réflexion sur le caractère fondamentalement énigmatique d'une grande œuvre
littéraire : d'une énigme qui convoque (à la manière d'une bouteille à la mer), et qui exige une réponse
(quand bien même elle ne pourrait jamais être résorbée). Si vous ne trouvez pas ces documents, rendezvous sur le site de l'INA et tapez « Koltès » : vous y trouverez des extraits de représentations et des
entretiens avec l'auteur de la pièce.
L'édition « Minuit » de Dans la solitude… est dépourvue de toute introduction critique. Pour pallier cette
absence, vous pouvez lire le beau petit livre rassemblant les entretiens que Koltès a accordés à la presse
écrite, Une part de ma vie (Ed. de minuit, 2009). Il y parle, dans l'ordre de leur parution, de l'ensemble des
pièces qui ont émaillé sa courte carrière. Pourvu que cela vous donne envie de les connaître.
Vous y apprendrez, en tout cas, que Koltès n'a pas écrit Dans la solitude… pour le théâtre, quand bien
même il savait d'emblée que Chéreau s'en emparerait. Ce qu'il vise à l'époque, c'est un dialogue
philosophique. Il y a là pour nous matière à réflexion, dans le cadre de notre travail sur « le théâtre », sur
les frontières du genre : sur ce qui distingue un dialogue d'une pièce. À cet égard, il est intéressant de
consulter deux dialogues philosophiques essentiels, d'autant qu'ils sont également susceptibles d'éclairer
thématiquement la pièce de Koltès (sur la séduction, sur la parole dans sa double modalité – écrite et orale,
etc.) : le Phèdre de Platon, et Le Neveu de Rameau de Diderot.
Vous pouvez lire, ici encore, du théâtre classique, tant il est vrai que Koltès revisite, lui aussi, la
dramaturgie du « Grand-Siècle »1. Pour le coup, je vous orienterai plutôt vers Bérénice, pièce de la parole
pure (« Toute l'invention consiste à faire quelque chose de rien », écrit Racine dans la préface), proférée à
l'écart (de Rome, mais sous sa pression) et comme dans un intervalle.
Il peut-être également intéressant de faire un tour du côté des dramaturgies sans parole. Dans une lettre du
22 décembre 1985 – soit au moment où il travaille à Dans la solitude des champs de coton, Koltès écrit :
« Heureusement il y a la capoeira, qui est ma grande découverte de ce voyage : c'est un art martial, noir (je
ne savais pas qu'il en existait) qui date de l'esclavage où les Blacks n'avaient pas le droit de porter des
armes ; ça ressemble au karaté, mais les adversaires ne se touchent jamais. C'est délirant à voir, j'y passe
des heures. Je n'ai rien vu de plus beau depuis Bruce Lee. Je suis en train de me creuser la tête pour voir
comment je pourrais introduire ça dans une pièce ou dans un film… » Et si la pièce devait être pensée
comme un exercice littéraire de capoeira, ou à la lumière d'un film d'arts martiaux ? Vous savez ce qu'il
vous reste à voir…
… ou à écouter. Que Koltès ait rêvé son Dealer en bluesman, qu'il ait pu dire de ses propres racines
qu'elles étaient « au point de jonction entre la langue française et le blues » doit s'entendre comme une
invitation. Visitez les classiques (John Lee Hooker ?), les modernes (James Blood Ulmer ?) ; ou faites
comme Chéreau qui, pour sa troisième mise en scène, proposa un subtil déplacement de la référence au
blues en engageant les deux personnages à danser sur Karmacoma de Massive Attack.
Enfin, et pour penser la façon dont la pièce de Koltès permet de problématiser l'articulation
littérature/morale, la lecture du petit livre d'entretiens avec le philosophe Emmanuel Lévinas, Éthique et
infini (Le livre de poche, 1982), est lumineuse, et tout particulièrement les pages sur l'accès au visage
d'autrui, dans sa nudité, comme expérience éthique (chapitre 7), ainsi que celles qu'il consacre (au
chapitre 8) à la « relation intersubjective » comme relation « non-symétrique […] où je suis responsable
d'autrui sans attendre la réciproque, dût-il m'en coûter la vie. »
Pour conclure…
Je sais ce que programme de lectures a d'extravagant, dans les limites des deux mois de vos vacances. Je le
répète : seule la lecture des œuvres du programme est impérative. Quant au reste (et je m'adresse ici
particulièrement à ceux d'entre vous qui, ne me connaissant pas encore, ne sauraient pas lire entre les
lignes), je vous prie de l'envisager comme une série propositions, pas comme des coups sur la tête. Il
s'adresse à vous, bien sûr, mais aussi à moi-même : vos professeurs, après tout, découvrent le programme
avec juste un peu d'avance sur vous ; ils voient se dessiner des pistes, s'esquisser des liens, s'imposer des
désirs de lectures ou de relectures ; et ils construisent ainsi, par approximations successives, une sorte de
carte pour l'année à venir. Celle-ci doit beaucoup aux discussions que j'ai eues avec Sophie Pailloux-Riggi
et Alain Brunn, deux collègues des khâgnes de Joliot-Cury (Nanterre) et de La Bruyère (Versailles) : les
idées, cela nait toujours à plusieurs. Elle sera bien sûr reconfigurée, au fil des cours, par les nouvelles
lectures que j'aurais faites, mais aussi, je l'espère, par celles que vous apporterez (bis : les idées, cela naît
toujours à plusieurs). En d'autres termes, il s'agit d'une première étape : voilà où nous en sommes.
Je vous souhaite de bonnes vacances.
Philippe Mangeot / [email protected]
1 L'avez-vous remarqué ? Le programme de l'année, dans toutes ses dimensions, est comme construit autour d'un
centre absent : la littérature classique du « Siècle de Louis XIV ». Époque fondamentale du théâtre français, dont
héritent, fût-ce sur un mode polémique, tous les auteurs à venir ; grand moment de l'écriture moraliste (La
Rochefoucauld, La Bruyère, Molière, La Fontaine…) ; âge d'une poétique normative des œuvres ensuite mise à
bas. C'est dire comme il est difficile de penser les axes et les œuvres du programme sans sonder ce « centre ».
tronc commun / Histoire
(Fabrice Lascar)
LES ETATS-UNIS DE LINCOLN A TRUMAN :
politique et société (1860-1952)
Texte de présentation paru sur le site des ENS :
De l’élection de Lincoln, à la veille de la guerre de Sécession, à la fin du second mandat de
Truman, les États-Unis connaissent de nombreuses transformations tant au plan politique
qu’économique et social : suppression du système esclavagiste, extension de la frontière,
conquête et maîtrise du territoire, industrialisation et urbanisation, développement des
transports, construction de la citoyenneté dans une société multiculturelle, mais aussi
fascination pour le rêve américain et critique sociale sont autant de thématiques que les
candidats doivent intégrer à leurs réflexions. En près d’un siècle, la population passe de 35
millions à plus de 150 millions d’habitants et sa composition change beaucoup. Au cours de
ces années, la puissance agricole et plus encore industrielle, commerciale et financière des
États-Unis est démultipliée même si de fortes crises secouent le pays. Ces transformations
soumettent la société à des tensions entre consumérisme et identité puritaine. Le
rayonnement des États-Unis dans le monde est à la mesure de ces transformations et il
constitue un des aspects importants de la vie politique du pays. Devenus une grande
puissance, les États-Unis peuvent-ils se désintéresser de ce qui se passe dans le monde ? Les
tensions de la société américaine sont ainsi redoublées par les oppositions entre
interventionnisme et isolationnisme.
Le texte de présentation de notre question est exceptionnellement bref mais il suggère assez
que, du siècle qu’il s’agit d’étudier, toutes les grandes dimensions devront être prises en
compte et faire l’objet d’un examen approfondi.
1) Je vous conseille très fortement de consacrer prioritairement votre été à la lecture et à la
mise en fiches d’une histoire générale des Etats-Unis, en ne négligeant pas les chapitres
qui se rapportent à la guerre d’indépendance de la fin du XVIIIe et en insistant évidemment
sur la période au programme. Votre choix se portera sur l’une des trois références suivantes,
parmi les plus récentes, les plus complètes et accessibles :
-Jean-Michel LACROIX, Histoire des Etats-Unis, PUF, coll. « Premier cycle », 2006. La
synthèse la plus commode mais valable seulement pour une première approche.
-Bernard VINCENT (dir.), Histoire des Etats-Unis, Flammarion, coll. « Champs », 2008.
Remarque similaire à celle du livre précédent.
-Jacques PORTES, Histoire des Etats-Unis de 1776 à nos jours, Armand Colin, coll.U,
2010.
2) Vous pouvez agréablement compléter cette étude de fond par la lecture du petit livre de
Jacques PORTES, Le Paradoxe américain, Le Cavalier bleu, 2007 qui s’emploie à battre en
brèche les idées reçues les plus courantes à propos des Etats-Unis.
3) Efforcez-vous d’ores et déjà de parcourir parallèlement deux livres originaux et
passionnants, écrits par des auteurs américains et traduits en français, qui changent de
l’histoire traditionnelle en adoptant des angles d’approche atypiques, sollicitant notamment
des sources orales (Zinn) à même de restituer l’histoire des humbles ou explorant des
thèmes rarement abordés pr les manuels classiques (Boorstin) : les habitudes de
consommation, le jeu, le divorce, le développement d’un savoir statistique, etc):
-Howard ZINN, Histoire populaire des Etats-Unis de 1492 à nos jours, Agone, 2003
-Daniel BOORSTIN, Les Américains, éd. intégrale, Robert Laffont, « Bouquins », 1991.
L’un comme l’autre sont constitués de courts chapitres ordonnés chronologiquement mais
que l’on peut lire dans l’ordre de ses envies.
4) Profitez des vacances pour vous immerger dans la culture américaine, par la (re)lecture
d’au moins un roman (idéalement en anglais) ou la découverte d’un film présentant un
intérêt documentaire sur l’histoire américaine, en plus d’être une grande œuvre de l’esprit.
Quelques suggestions :
-Henry David THOREAU, The Maine Woods (1852)
-Edith WHARTON, The house of Mirth (Chez les heureux du monde) (1905)
-Sinclair LEWIS, Babbitt (1922)
-John Scott FITZGERALD, The Great Gatsby (1925)
-John DOS PASSOS, Manhattan Transfer (1925)
-William FAULKNER, Absalom!Absalom! (1938)
-John STEINBECK, The Grapes of Wrath (1939) Cf aussi la magnifique adaptation au
cinéma par John FORD (1940)
-Isaac BASHEVIS SINGER, Ombres sur l’Hudson (1957)
-James BALDWIN, Another Country (1962)
-Philip ROTH, The Plot against America (2006)
(id.), Indignation, (2008)
*
-Charles CHAPLIN, La Ruée vers l’or (1925, version muette) ou 1942 (version parlante)
-John FORD, La Chevauchée fantastique, (1939)
-Victor FLEMING, Autant en emporte le vent (1939)
-John HUSTON, Le Faucon maltais (1941)
-Orson WELLES, Citizen Kane (1941)
-Stanley KUBRICK, Les Sentiers de la gloire (1957)
-John FORD, L’Homme qui tua Liberty Valance (1962)
-Elia KAZAN, America America (1963)
-Brian de PALMA, Scarface (1983) / Les Incorruptibles (1987)
-Sergio LEONE, Il était une fois en Amérique (1983)
-Martin SCORSESE, Le Temps de l’innocence (1993)
-Terence MALICK, La Ligne rouge (1998)
5) Enfin, la municipalité de New-York vient de mettre en ligne plusieurs centaines de
milliers de photographies de la ville appartenant à plusieurs époques, dont beaucoup datent
des débuts du XXe siècle. http://nycma.lunaimaging.com/luna/servlet
tronc commun / Géographie
(Cécile Gintrac)
« L'Afrique australe
(Afrique du Sud, Namibie, Bostwana, Lesotho-Swaziland, Zimbabwe, Mozambique). »
Un ouvrage à lire impérativement et à ficher pour la rentrée
Afrique du Sud. Entre héritages et émergence, Philippe Gervais-Lambony
Collection Documentation photographique n° 8088
La Documentation française
64 pages, 11€
Vous pouvez le commander en ligne à cette adresse :
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/catalogue/3303331280880/index.shtml
Une colle devra être préparée pendant les vacances. Pour ceux qui n'auraient pas
choisi leur sujet avant les vacances, vous pouvez le faire en me contactant directement
par mail ([email protected]).
Cette colle comprend impérativement un CROQUIS sur le sujet, avec une légende
organisée.
Pour réaliser cette colle, vous pouvez utiliser :
• L’ouvrage ci-dessus
• Les guides touristiques (par exemple les guide du voyageur Gallimard ; les guides
Petit Futé) : tous ces guides sont disponibles dans le réseau des bibliothèques
municipales parisiennes. L’inscription est gratuite est vous pouvez emprunter les
documents pendant plusieurs semaines.
• En bibliothèque universitaire, vous pouvez consulter le Tome « Les Afriques au sud du
Sahara » de la Géographie universelle Belin-Reclus.
• Les ressources internet variées.
Films
• Triomf Michael Reaburn 2010
• Goodby Bafana Bille August 2007
• Le secret de Chanda Oliver Schmtiz 2010
• The Bang Bang Club Steven Siver 2011
Littérature
• Littératures d'Afrique du Sud, Sévry Jean, Karthala, 2007
Compte-rendu de l’ouvrage à cette adresse http://www.hartpon.info/ht/?p=56
• André Brink, J.M. Coetzee (Prix nobel 2003), Nadine Gordimer…
tronc commun / Philosophie
(Philippe Touchet)
`
L’art et la technique
Les indications qui suivent supposent un travail de lecture pendant l’été. Les ouvrages suivis d’un
astérisque [*] doivent être lus en priorité.
Axe n° 1 : de l’image au faire ; l’art et le savoir.
- Platon,
- République, Livre II
- [*] République Livre X
- [*] Le Sophiste et en particulier, 233b-241c et 260a-266c
- Le Banquet, en entier
- Le Phèdre en entier.
Commentaires :
- Gilson, les arts du beau, éditions Vrin, Paris 1963. Le chapitre 1, p. 13-29.
- Heidegger, Nietzsche, Tome 1, éditions Gallimard, Paris, 1971, p. 149-199.
- Grimaldi, Le statut de l’art chez Platon, Revue des études grecques, n° 2-1980, p.12-41.
- Aristote :
- [*] Physique, Livre II, chapitre I
- [*] Ethique à Nicomaque, Livre VI, chapitre IV
- Politique, Livre I, chapitres I à VI
Commentaires :
- Gadamer, Vérité et méthode, éditions du Seuil, Pairs, 1996, p. 146-152.
- Ricoeur, Temps et récit, éditions du seuil, Paris, 1983, p. 55-84.
- Cassirer, Ecrits sur l’art, éditions du cerf, Paris, 1985, article « forme et technique », p.61-100.
- Plotin,
[*] Les Ennéades, I, VI.
Commentaires :
- Plotin, Du beau, Ennéades, I. 6 et V, 8, éditions Presse-Pocket, traduction et commentaire de Paul
Mathias, Paris, 1991. les voies du silence.
- Gadamer, l’actualité du beau, édition Alinéa. Paris, 1992.
Axe n° 2. L’émergence de l’art hors du sensible : le goût et le plaisir esthétique.
- [*] Hume, Essais esthétiques, éditions Garnier Flammarion, Paris, 2000.
Le chapitre 1 : De la délicatesse du goût, Le chapitre III, De la naissance et du progrès
des arts. Le chapitre VI, De la norme du goût.
- [*] Kant, Critique de la faculté de juger, éditions Garnier Flammarion, Paris, 2000. Les
paragraphes 1 à 22 puis 30 à 54.
Commentaires :
- Cassirer, La philosophie des lumières, éditions Fayard, Paris 1966. Chapitre 7, les problèmes
fondamentaux de l’esthétique.
- Sherringham, Introduction à la philosophie de l’esthétique, éditions Payot, Paris 1992. L’introduction,
chapitres III et IV.
Axe 2 bis. L’émergence de l’artiste.
Romantisme et métaphysique ; l’humanisme dans l’art.
- Kant, Critique de la faculté de juger, opus cité,§ 46-50.
- Nietzsche
- La naissance de la tragédie, éditions Folio Gallimard, Paris 1977. La vision dionysiaque
du monde.
- [*] La volonté de puissance, éditions Tel Gallimard, tome 1, Paris 2007, chapitre la
physiologie de l’art.
- [*] Le livre du philosophe, éditions Flammarion, Paris 1991.chapitre 1 : considérations
sur le conflit de l’art et de la connaissance.
- Goethe, Ecrits sur l’art, éditions Garnier Flammarion, Paris 1997. Les beaux arts,
Shakespeare à n’en plus finir. L’introduction de Tzvetan Todorov.
Commentaires :
- Mathieu Kessler, Nietzsche ou le dépassement esthétique de la métaphysique, éditions PUF, Paris, 1999,
chapitre II : la rupture esthétiques des problèmes métaphysiques
- Eric Blondel, Nietzsche et l’art, [internet]
Axe n° 3 : L’art entre le corps et l’esprit. De la métaphysique à la phénoménologie.
- [*] Hegel, Esthétique, Tome 1, éditions Livre de Poche, trad. Bénard, Timmermans,
Paris, 1997. L’introduction et ses trois chapitres.
- Kant, Critique de la faculté de juger. § 23-29, sur le sublime.
- Merleau-Ponty
- Signes, le langage indirect et les voix du silence. Editions Folio Gallimard, Paris 1960.
- [*] L’oeil et l’esprit, en entier. Editions Folio Gallimard, Paris, 1964.
- [*] Heidegger, Chemins qui ne mènent nulle part, L’origine de l’oeuvre d’art.
Éditions tel Gallimard.
Commentaires, Supplément :
- Maldiney, Regards, parole, espace, éditions du cerf, Paris, 2013. Chapitre I, le faux dilemme de la
peinture, abstraction ou réalité.
Axe 3 bis : L’art à l’âge de la technique.
-Walter Benjamin, L’oeuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique. Éditions
Folio Gallimard, Folio plus Philosophie, Paris, 2008.
-Adorno, Théorie esthétique, éditions Klincksieck, Paris 1982.
Axe n° 4 La technique dans la culture et hors de la culture.
- [*] Simondon, Du mode d’existence des objets techniques. Editions Aubier,
Philosophie. Paris, 1989. Première partie, chapitre II, deuxième partie.
- Descartes, méditations métaphysiques, la V et la Vème.
- [*] Bergson, éditions Puf quadrige, L’évolution créatrice, le livre III.
- Heidegger, la question de la technique, in Essais et conférences, éditions Gallimard,
1958.
- Michel Henry, La barbarie, éditions Puf, quadrige, en entier.
Commentaires :
- Guenancia, lire Descartes, éditions Folio Gallimard, p. 320- 372.
- Arendt, Hannah, Condition de l’homme moderne, éditions Agora Poche, Le chapitre IV.
- Hans Jonas, Le principe responsabilité, éditions champs Flammarion, Chapitre I.
Axe N° 5 : l’art comme expérience ontologique.
- Gadamer, Vérité et méthode, éditions du Seuil, Paris, 1996. La première partie.
- Gadamer, La philosophie herméneutique, éditions Epiméthée, Puf, Paris, 2001.
Chapitre : Le mot et l’image, « autant de vérité, autant d’être ».
Annexes :
- Panovski, Idéa, éditions tel Gallimard, chapitre La renaissance.
- Daniel Arasse, On n’y voir rien, Descriptions, éditions Folio Gallimard, Paris 2000.
- Derrida, La vérité en peinture, éditions Champ Flammarion, Paris 1978, en particulier,
restitutions.
tronc commun / Allemand
LVA (Petra Neuenhaus)
Cette année destinée à la préparation des concours sera consacrée au commentaire et à la
version.
Pour préparer la rentrée, je vous demande de vous procurer les livres suivants:
❏ W.G. Sebald : Die Ausgewanderten. Vier lange Erzählungen, Fischer Verlag, Frankfurt am
Main, 2013. À lire pendant les vacances !
❏ Einführung in die Erzähltheorie de Matias Martinez et Michael Scheffel (C.H.Beck,
München, 2009) : lire le chapitre II (Das « Wie » : Darstellung).
❏ Littératures allemandes. Anthologie et méthodes d’approche des textes, Belletto,
Kauffmann, Millet ; Masson 1992 (pour réviser le vocabulaire du commentaire, mais aussi
pour feuilleter et lire quelques-uns des extraits présentés)
❏ Guide de la littérature allemande des origines à nos jours, sous la direction de Jean-Pierre
Demarche, Ellipses, Paris 2006.
Profitez également des vacances pour revoir dans la grammaire les points qui vous posent
régulièrement problème (déclinaisons, prépositions, …) et faire des exercices. Vous pouvez
travailler la grammaire de manière autonome à l’aide de la Nouvelle Grammaire appliquée de
l’allemand de Roger Niemann et Pierre Kuhn, éditions Sedes.
Vous aurez besoin du Duden, Universalwörterbuch, ISBN 978-3-411-05506-7
(le seul dictionnaire admis au concours de l’ENS), et d’un bon dictionnaire
bilingue (Langenscheidt, Larousse (Grappin) ou Harrap’s (Pons)).
Viel Spaβ beim Lesen und schöne Ferien !
tronc commun / Anglais
LVA (Claudine Rio)
Ouvrages nécessaires à avoir dès la rentrée :
Le Dictionnaire Unilingue : Concise Oxford Dictionary, OUP
L’explication de texte, Anglais Littérature. Méthode et Pratique (domaine anglais),
Eric Taane.
L’ouvrage : Anglais Khâgnes, Clés Concours, Collection Prépa, Editions Atlante.
Dans cet ouvrage je vous conseille de réviser la partie sur le commentaire pendant
les vacances.
Have a great vacation.
tronc commun / Espagnol
LVA (Magali Brieussel)
Livres à acquérir et lectures estivales :
DICTIONNAIRES ET GRAMMAIRE:
– Grand dictionnaire bilingue-Larousse
– Précis de grammaire espagnole – Gerboin et Pierre Le Roy – Editions Hachette
– Dictionnaire unilingue : CLAVE, diccionario del uso del español actual, Madrid
ediciones SM
– Vocabulaire thématique espagnol contemporain, de Marie Delporte et Janine
Martig, éditions Ellipses
– Larousse de la conjugación ou tout autre manuel de conjugaison espagnole.
A LIRE POUR LA RENTRÉE DE SEPTEMBRE:
Choisir un des deux ouvrages suivants:
“El túnel” de Ernesto Sábato
“La Barraca” de Vicente Blasco Ibáñez
Lire un certain nombre de poésies au choix dans le recueil suivant:
“Odas elementales” de Pablo Neruda
Il est conseillé aux étudiants ayant suivi en HK le cours d’espagnol LVB de se
renseigner sur les cours de LVA d’hypokhâgne et de lire en plus l'un des deux
ouvrages (ou les deux) étudiés en HK-LVA cette année,- à savoir :
“La zapatera prodigiosa” de Federico García Lorca
“Cuentos de locura , de amor y de muerte” de Horacio Quiroga.
spécialité Histoire-Géographie / Histoire
(Jean-Yves Carrez-Maratray / Histoire grecque)
Premier semestre
Le monde grec de 432 à 323
Une des meilleures initiations à l’histoire grecque consiste à lire les trois premiers
volumes Poche de la collection Nouvelle histoire de l’Antiquité (Points Histoire) :
• J.-Cl. Poursat, La Grèce préclassique des origines à la fin du VIe siècle, Paris 1995.
• Ed. Lévy, La Grèce au Ve siècle, de Clisthène à Socrate, Paris 1995.
• P. Carlier, Le IVe siècle grec, jusqu’à la mort d’Alexandre, Paris, 1995.
Ouvrages plus techniques et facultatifs (pour les amateurs d’institutions et de politique) :
• Lonis, R., La cité dans le monde grec, Nathan 1994.
• M.-Fr. Baslez, Histoire politique du monde grec antique, Paris 2001.
• P. Brun, Impérialisme et démocratie à Athènes : inscriptions de l'époque classique,
c. 500-317 av. J-C., Paris 2005.
spécialité Histoire-Géographie / Histoire
Andreas Sohn et Murielle Gaude-Ferragu / Histoire médiévale)
Deuxième semestre
La société autour de l'an mil (Occident chrétien, v.950 – v.1050)
Lectures obligatoires
• P. Bonassie et P. Toubert (dir.), Hommes et sociétés dans l'Europe de l'An Mil,
Toulouse, Université de Toulouse-le-Mirail, 2004.
• M. Bourin et M. Parisse, L’Europe de l’an mil, Paris, Le Livre de poche, 1999.
• G. Buhrer-Thierry et Th. Deswartes (dir.), Pouvoirs, Eglise et société. France,
Bourgogne, Germanie (888-XIIe siècle), Paris, SEDES, 2008.
• J.-P. Caillet, D. Gaborit-Chopin et E. Palazzo, L'Europe de l’an mil, Saint-LégerVauban, Zodiaque, 2001.
• F. Mazel, Féodalités (888-1180), Histoire de France, (dir. J. Cornette), Paris, Belin,
2010.
Lectures facultatives
• D. Barthélémy, L’An mil et la Paix de Dieu. La France chrétienne et féodale, Paris,
Fayard, 1999.
• P. Bonnassie, La Catalogne autour de l’an mil. Croissance et mutations d’une société,
Paris, Albin Michel, 1990.
• M. Parisse, Religieux et religieuses en Empire du Xe au XIIe siècle, Paris, Picard, coll.
Les médiévistes français, 2011.
• L. Feller, Eglise et société en Occident du début du VIIe au milieu du XIe siècle, Paris,
A. Colin, coll. U, 2003 (rééd., 2009).
• L. Feller, Paysans et Seigneurs au Moyen âge (VIIIe-XVe siècle), Paris, A. Colin, coll.
U, 2007.
• D. Iogna-Prat et J.-Ch. Picard (dir.), Religion et culture autour de l'an mil, Paris,
Picard, 1990.
• R. Le Jan, Histoire de la France : origines et premier essor, 480-1180, Paris, Hachette,
coll. Carré Histoire, 1996.
• J. Morsel, L'Aristocratie médiévale: la domination sociale en Occident (Ve-XVe
siècles), Paris, A. Colin, coll. U, 2004.
• P. Toubert, L’Europe dans sa première croissance : de Charlemagne à l’an mil, Paris,
Le Grand Livre du mois, 2004.
spécialité Histoire-Géographie / Géographie
(Cécile Gintrac, avec Frédéric Alexandre, Boris Lebeau et Marie Redon)
Sur les régions
BOYER J.-C et alii, La France, les 26 régions, Armand Colin, 2005
Toutes les émissions sur les régions sont par ailleurs recommandées pour découvrir
les paysages français : Des racines et des ailes, Thalassa voire le Tour de France !
Sur la géographie de la France
SMITS F., Géographie de la France, HATIER, Initial, 2011
ou
Reghezza-Zitt Magali, La France dans ses territoires, SEDES, 2011
Sur la technique du commentaire
TIFFOU J., Commenter la carte topographique, Armand Colin coll. U
spécialité Lettres modernes / écrit (Anne Coudreuse et Denis Pernot)
Étude littéraire stylistique
d'un texte français postérieur à 1600
Lectures conseillées :
La littérature française : dynamique et histoire, sous la direction de Jean-Yves Tadié,
t. I, à partir de la page 459, t. II, Folio-Essais, 2007.
Pierre Larthomas, Le Langage dramatique, 1972, PUF, Quadrige, 2005.
Bénédicte Louvat-Molozay, Le Théâtre, GF, Corpus, 2007.
Michèle Aquien, La Versification, PUF, Que sais-je, 1990.
Gérard Dessons, Introduction à l'analyse du poème, Armand Colin, 2005.
Hugues Marchal, La Poésie, GF, Corpus, 2007.
Anthologie de la poésie française du XXe siècle, 2 volumes, Poésie/Gallimard.
Dorrit Cohn, La transparence intérieure, Seuil, 1981.
Henri Coulet, Le Roman jusqu’à la Révolution, Armand Colin, 1968.
Bruno Blanckeman, Le Roman depuis la Révolution, PUF, 2011.
Henri Godard, Le Roman modes d’emploi, Folio Essais, 2006.
Vincent Jouve, La Poétique du roman, Sedes, 1997.
Geneviève Haroche-Bouzinac, L’épistolaire, Hachette, « Contours littéraires », 1995.
Pierre Glaudes et Jean-François Louette, L’Essai, Armand Colin, 1999 et 2011.
Philippe Lejeune, Le pacte autobiographique, Seuil, 1975.
Roland Barthes, Essais critiques, 1964, Points Essais.
Anne Herschberg-Pierrot, Stylistique de la prose, Belin, 2003.
spécialité Lettres modernes / oral (Pierre Zoberman)
Explication d'auteurs
Programme de l'épreuve orale d'admission :
Intitulé : Chevaliers romanesques
Œuvres :
a) Chrétien de Troyes, Erec et Enide
éd. Jean-Marie Fritz, Livre de Poche, « Lettres gothiques », 1992
ISBN : 978-2253054009.
b) Cervantès, L’Ingénieux hidalgo Don Quichotte de la Manche, 1ère partie
trad. Claude Allaigre, Jean Canavaggio et Michel Moner
Gallimard, « Folio Classique », 2010, ISBN : 978-2-07-043807-5.
Les éditions indiquées sont obligatoires.
Vous lirez pour la rentrée les œuvres du programme.
Vous lirez également, pour étayer votre réflexion, sur les œuvres et sur l'intitulé du
programme :
• Le Goff, Jacques, L’Imaginaire medieval, Paris, Gallimard, 1991 (on peut lire
autre chose que le chapitre sur Erec et Enide.) Si vous ne parvenez pas à le
trouver dans le commerce, rendez-vous en bibliothèque !
• Borges, Jorge-Luis, « Pierre Ménard, auteur du Quichotte », dans Fictions,
Paris, Gallimard, « Folio », p. 63-74.
• Cervantès, M. de, « Le Licencié de verre » (ou une autre des nouvelles
exemplaires, comme « La Petite Gitane »), dans Nouvelles exemplaires, Paris,
Gallimard, « Folio classique ». On a souvent souligné les parallèles entre « Le
Licencié de verre » et Don Quichotte.
spécialité Espagnol / Thème
(Sarah Pech-Pelletier)
Pour pratiquer dans de bonnes conditions l’exercice du thème, il vous est conseillé de vous
procurer :
• un dictionnaire bilingue et un dictionnaire unilingue,
• une grammaire espagnole,
• un précis de vocabulaire : Les 3500 mots essentiels d'Eric Freysselinard, Paris, Ophrys.
• le Bescherelle El arte de conjugar en español, Hatier.
Si vous ne possédez pas déjà un dictionnaire bilingue, choisissez le Grand dictionnaire
français-espagnol, Larousse, Collection Bilingue.
De même, si vous n’avez pas déjà un dictionnaire unilingue, quelques propositions :
• Diccionario de uso del español, María Moliner, Madrid, Gredos.
• Diccionario de lengua española, Real Academia Española.
• Diccionario del español actual, Manuel Seco, Madrid, Aguilar.
Conservez la grammaire espagnole que vous avez si elle vous convient, sinon choisissez l’une
des suivantes :
• Grammaire de l’espagnol moderne, Jean-Marc Bedel, PUF.
• Grammaire de l’espagnol contemporain, Pierre Gerboin et Christine Leroy, Hachette.
• Grammaire espagnole, Jean Bouzet, Belin.
• Grammaire explicative de l’espagnol, Bernard Pottier, Bernard Darbord et Patrick
Charaudeau, Armand Colin.
spécialité Espagnol / oral
Explication d'auteurs
(Cécile Vincent-Cassy / 1er semestre – Daniel Leclerc / 2e semestre)
Programme de l'épreuve orale d'admission :
a) Luis Cernuda, La realidad y el deseo, Miguel J. Flys (ed.), Madrid, Clásicos
Castalia, 1999.
b) Lope de Vega, Fuenteovejuna, ed. Juan María Marín, Madrid, Cátedra, Letras
hispánicas, n° 137, 2006, ISBN : 978-8437602738.
c) Roberto Bolaño, Nocturno de Chile, Anagrama, 2013, ISBN : 978-8433924643.
La lecture de ces œuvres avant le premier cours des semestres concernés est obligatoire.
Des lectures complémentaires sont vivement recommandées pour chacune de ces œuvres.
1/ Lectures conseillées pour l'œuvre de Lope de Vega (1er semestre)
• Ignacio Arellano, Historia del teatro español del siglo XVII, Madrid, Cátedra, 1995.
• Victor Dixon, « La comedia de corral de Lope como género visual », Edad de Oro, 5,
1986, p. 35-58.
• Germán Vega-Luengos et Héctor Urzáiz Tortajada (éd.), Cuatrocientos años del Arte
nuevo de hacer comedias de Lope de Vega, Valladolid, Universidad de Valladolid, 2010
(en particulier: María Luisa Castro Rodríguez, « La desacreditación del comendador
en Fuente Ovejuna y Peribáñez y el Comendador de Ocaña », CD rom joint, p. 359368).
• Bruce Wardropper (éd.), Historia y crítica de la literatura española (Francisco Rico
ed. gen.), 3, Siglos de Oro : Barroco, Barcelone, Crítica, 1983.
2/ Lectures conseillées pour l'œuvre de Bolaño (1er semestre)
• Roberto Bolaño, Amuleto, Anagrama, 1999, Barcelona, ISBN 84 339 1097 3
• Roberto Bolaño, 2666, Anagrama, 2004, Barcelona, ISBN 978 84 339 6867 8
• Fernando Moreno (coord.) : La memoria de la dictadura, Nocturno de Chile, Roberto
Bolaño. Interrupciones 2, Juan Gelman, Ellipses, 2006. ISBN 9782729830182
3/ Lectures conseillées pour l'oeuvre de Cernuda (2e semestre)
ÉTUDES :
• BARÓN PALMA Emilio, Luis Cernuda: vida y obra, Sevilla, Biblioteca Cultura
Andaluza, Alfar, 2002.
• HARRIS D, La poesía de Luis Cernuda, Grenade, Universidad de Granada, 1992.
• HARRIS D, Luis Cernuda. El escritor y la crítica, Madrid, Taurus, 1977.
• MARTÍNEZ DE CASTILLA N. et VALENDER J. (ed.), 100 años de Luis Cernuda,
Actas del Simposio internacional celebrado en mayo de 2002 en la Residencia de
Estudiantes de Madrid y en el paraninfo de la Universidad de Sevilla, Madrid, Publ. de
la Residencia de Estudiantes, 2005.
• MATAS CABALLERO J, MARTÍNEZ FERNÁNDEZ J.E et TRABADO CABADO
J.M (ed.), Nostalgia de una patria imposible: estudios sobre la obra de Luis Cernuda,
Actas del Congreso Luis Cernuda en su centenario, 1902-2002, León, 8, 9 et 10 mai
2002, Tres Cantos, Akal, 2005.
• RODRÍGUEZ LÁZARO N, L’écriture de l’exil Dans l’œuvre poétique de Luis
Cernuda, thèse (inédite), Université de Paris-Sorbonne, 2001.
OUVRAGES CRITIQUES :
• DOMÍNGUEZ CAPARRÓS J., Diccionario de métrica española, Madrid, Alianza
Editorial, 1999.
• MARCHESE A. et FORADELLAS J., Diccionario de retórica, crítica y terminología
literaria, Ariel, Barcelona, 2000.
toutes spécialités / Allemand
(option) (Carine Kleiber)
Outre les inévitables exercices de révision de grammaire, nous travaillerons la
spontanéité orale, la traduction et, surtout, l’analyse et le commentaire d’articles de
presse.
Il serait vraiment très souhaitable que vous acquériez l’ouvrage :
• Christoph Klessmann, Jens Gieseke : Allgemeinbildung. Vom Ende des Zweiten
Weltkrieges bis heute. Deutsche Geschichte ab 1945, Editions Arena, Würzburg,
2009. Il coûte 16,95€. Vous y trouverez une langue journalistique simple et les
connaissances dont vous ne pouvez vous passer.
Deux autres ouvrages peuvent vous être très utiles :
• Fakten in Akten. Les dossiers classés de la presse germanophone, Elipses, Paris,
2006. 2 tomes. Environ 9 Euros chacun. Les dossiers datent un peu parfois, mais
pour le lexique du commentaire et des thèmes de société, c’est parfait.
• Le célèbre Du tac au Tac, de Jean-Pierre Demarche, Ellipses, Paris, 1999. Cela
existe pour d’autres langues. Vous avez plus de 1000 expressions courantes
françaises avec leur traduction. Si vous arrivez à faire tous les jours 1 ou 2 pages,
vous progresserez très vite : apprendre des expressions est plus facile et utile que
des listes de mots !
Bonnes vacances ensoleillées ( ?) et studieuses ( !).
toutes spécialités / Anglais
(option)
(civilisation américaine : Rim Latrache / civilisation britannique : enseignant à confrmer)
Lire régulièrement (au moins une fois par mois) l’hebdomadaire britannique The
Economist et/ou l’hebdomadaire américain Time Magazine. Lire tout particulièrement
les articles et les éditoriaux sur le Royaume-Uni et les États-Unis (politique,
économie, culture)
Ecouter régulièrement BBC Radio 4 (http://www.bbc.co.uk > radio > radio 4
[attention : pas ‘radio 4 extra’] > listen live. Consulter « schedule » pour les
programmes. Radio 4 est une station où on parle 24/24 (actualités, débats,
magazines…). Ecouter au moins trois fois un quart d’heure par semaine, garder les
mêmes tranches horaires si possible ; on est un peu perdu les premiers jours, en trois
mois on devient quasi-bilingue. On peut télécharger les podcasts : Radio 4 Best of
Today offre une mine de sujets d'actualité variés, ainsi que NPR pour les Etats-Unis :
http://www.npr.org/ (possibilité de télécharger à la fois interventions des journalistes
et scripts).
Consulter régulièrement le site de CNN et regarder les vidéos: http://www.cnn.com/
Consulter le site de la Maison Blanche, regarder les vidéos des discours du président
sur des thèmes clés (immigration, économie, sécurité…). La transcription des
discours est disponible sur le site, ce qui peut vous aider au début :
http://www.whitehouse.gov/
Regarder régulièrement films/DVD en VO anglais.
toutes spécialités / Espagnol
(option) (Magali Brieussel)
Consacrées à l'analyse de presse, ces deux heures sont obligatoires pour les
spécialistes Espagnol, et optionnelles pour les spécialistes Histoire-Géographie ou
Lettres modernes.
Pour l'été, on conseille la lecture régulière de la presse espagnole sur Internet,
elpais.com ou elmundo.es, afin de se tenir au courant des principaux événements de
l’actualité sociale et politique en Espagne et en Amérique latine.
La lecture de Courrier International est également conseillée.
toutes spécialités / Langues
anciennes (options)
Latin (Aurélien Gentils)
Grec (Anne Fillon)
Autour du thème « Expériences et représentations de l’espace »…
L’épreuve orale de l’ENS Lyon consiste en une traduction et un commentaire d’un texte
d’une douzaine de lignes sur le thème abordé dès l’hypokhâgne (1 heure de préparation
avec dictionnaire – 30 mn de passage avec une introduction, une lecture expressive, une
traduction par groupe de mots, annonce de la problématique puis commentaire linéaire ou
composé. Reprise avec le jury (c’est une aide !)).
Pour bien vous préparer à cette épreuve, vous devez avoir connaissance d’un ensemble de
textes autour du thème. Pour les lectures suggérées ci-dessous, ayez soin de vous interroger
sur le lien entre le thème et l'œuvre.
Lectures proposées pour l'option latin :
• Sénèque, les tragédies. Vous pouvez lire la nouvelle traduction de Florence
Dupont : Sénèque, Théâtre complet, Actes Sud, 2012 (29€)
• Lucrèce, De rerum natura (en particulier les livres V et VI) (édition bilingue GF)
• Cicéron, De republica (en particulier « le songe de Scipion »)
• Tacite, De la Germanie (en traduction et en poche chez Arléa)
• Tite Live, Histoire romaine, livres I à V (collection GF)
• Virgile, L’Enéide (en particulier le livre VI, déjà lu cette année)
• Apulée, L’Ane d’or ou les Métamorphoses, traduction de Pierre Grimal (Folio)
• Ovide, Tristes Pontiques (traduit par Marie Darrieussecq chez P.O.L)
Lectures proposées pour l'option grec :
• Homère, L’Odyssée (dans la traduction de Philippe Jacottet, par exemple, édition
La Découverte)
• Eschyle, Tragédies (en particulier Les Perses et Prométhée enchaîné)
• Sophocle, Œdipe à Colonne, Philoctète
• Hérodote, L’Enquête (en particulier le prologue et le livre II) (Folio)
• Platon, La République (en GF)
• Lucien, Histoire véritable (à lire avec Longus, Daphnis et Chloé en Folio)
La mention des traductions est simplement indicative. Vous trouverez aussi des traductions
plus anciennes et libres de droit sur internet.
tronc commun (oral) / Approches
des sciences humaines
L'oral d'admission au concours de l'École Normale Supérieure de Lyon comporte une
épreuve dite « Approche des sciences humaines », dont le point de départ est un extrait
d'une œuvre inscrite au programme indiqué ci-dessous. Tous les cours que vous recevrez
cette année, quelle que soit la discipline, peuvent étayer la réflexion que vous serez appelés
à mener dans le cadre de cette épreuve. Par ailleurs, des exercices spécifiques sur les
œuvres du programme seront proposés entre les écrits et les oraux des concours.
Pour le concours 2013, les six ouvrages retenus sont :
ARASSE, Daniel, Histoires de peintures
BEAUVOIR, Simone de, Le deuxième sexe
BOURDIEU, Pierre, Langage et pouvoir symbolique
SAÏD, Edward W., L'Orientalisme
STAROBINSKI, Jean, Le remède dans le mal
VERNANT, Jean-Pierre, Les origines de la pensée grecque
Les éditions sont laissées au choix des candidats.
Vous devrez vous procurer et lire ces ouvrages au cours de l'année.
Nous vous conseillons de commencer dès l'été par la lecture de l'un au moins de ces
ouvrages.
Enghien-les-bains, le lac vu depuis le lycée Gustave Monod
Bonnes vacances à tous