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4 novembre 2008 Centre d’information sur les renseignements et le terrorisme au Centre d’études spéciales Société et politique dans la bande de Gaza : la da’wah, infrastructure civile du Hamas au secours du leadership du mouvement. Les nombreuses initiatives de la da’wah lors du dernier mois de Ramadan témoignent du rôle joué par cette infrastructure pour affermir le pouvoir du Hamas dans la bande de Gaza Introduction 1. En Judée, Samarie et dans la bande de Gaza, le Hamas a établi un vaste réseau d’institutions civiles (la da’wah) orchestré par des sociétés caritatives. La da’wah vient en aide aux populations locales, entre autres en matière d’assistance sociale, de santé, d’éducation et de services religieux. En retour, ces institutions soutiennent le terrorisme en venant en aide aux agents terroristes et leurs familles (y compris celles des morts, des blessés et des prisonniers). La da’wah joue un rôle primordial dans la propagande religieuse et les incitations au terrorisme et à la haine antijuive et anti-israélienne, gère un réseau éducatif indépendant et des mosquées où les Palestiniens sont soumis au lavage de cerveau de l’idéologie islamiste intégriste. 2. Les institutions de la da’wah fondées par le Hamas servent à renforcer l’influence politique et idéologique exercée par le mouvement sur la population locale. La da’wah consiste essentiellement en sociétés caritatives dont les principales sont Al-Salah, AlMujamma’ al-Islami et Al-Falah. Ces sociétés mettent à la disposition des habitants des institutions médicales, éducatives et religieuses dont les coûts sont énormes. Leurs activités sont exploitées pour affermir le pouvoir politique du Hamas et pour accroître la conscience religieuse de la population1 1 Dans la bande de Gaza, les activistes du Hamas distribuant dans les mosquées de l’argent et des bons d’achat de vivres. De la sorte, ils encouragent la population à prendre part aux prières dans les mosquées contrôlées par le Hamas. Le schéma est reproduit par les sociétés de bienfaisance et les mosquées affiliées au Jihad islamique palestinien. 2 A gauche : le cheikh Ahmed Yassin (à droite) et Abd Aziz Rantisi, deux leaders du Hamas tués par les forces irsaéliennes lors de raids ciblés, représentés en tant que fondateurs de l’institution Al-Mujamma’ al-Islami (site internet Al-Mujamma’ al-Islami, 28 octobre 2008). A droite : cérémonie de remise du prix décerné par le Centre de mémorisation du Coran d’Al-Mujamma’ al-Islami. À l’arrière, des affiches d’ Ahmed Yassin et de terroristes masqués (site internet Al-Mujamma’ al-Islami) 3. Les dernières années, les donations en provenance de fondations étrangères ont considérablement diminué, réduisant les sources de financement de la da’wah. Toutefois, malgré la diminution de ses revenus et les doléances concernant la situation économique prétendument désespérée de la bande de Gaza, aucun changement significatif n’est intervenu dans les activités des diverses sociétés caritatives depuis la prise de pouvoir par le Hamas. Au cours du dernier mois de ramadan (septembre 2008) et de l’Aïd elFitr qui marque la fin du jeûne, les sociétés caritatives n’ont pas renoncé à l’intensité de leurs activités extrêmement onéreuses menées comme elles l’ont fait les années précédentes : distribution de colis de nourriture, de vêtements et de cadeaux, allocations aux nécessiteux et financement de repas collectifs quotidiens de fin de jeûne dans les mosquées. A gauche, distribution d’argent par la société caritative Al-Falah aux habitants de Gaza pendant le mois de ramadan. A droite : repas de rupture du jeûne dans l’une des mosquées de la bande de Gaza 4. Les activités menées pendant le ramadan par des sociétés caritatives ont été organisées avec la collaboration étroite de l’administration Hamas, transformant ainsi la da’wah en une institution officielle. Une partie des activités a été financée, comme à l’ordinaire, par des donations en provenance de l’étranger, d’autres ont – à notre avis – été assumées 3 par le gouvernement Hamas à l’aide des fonds transférés clandestinement à travers les galeries souterraines creusées sous la frontière israélo-égyptienne. La da’wah qui, ces dernières années, s’est posée comme alternative aux services sociaux de l’Autorité palestinienne (et poursuit son projet en Judée-Samarie) est désormais une branche de facto du Hamas dans la bande de Gaza et, déployée au profit de la population civile, possédant ses propres rouages démocratiques, a mis en place un système d’aide sociale institutionnalisée qui étaye le soutien populaire au Hamas. 5. Les activités mises en place par la da’wah dans la bande de Gaza diffèrent totalement de celles établies en Judée-Samarie qui ont pour vocation de constituer un bastion d’opposition à l’Autorité palestinienne. C’est la raison pour laquelle les sociétés de bienfaisance, les mosquées, les institutions éducatives et financières du Hamas sont la cible des assauts des services palestiniens de sécurité de Judée-Samarie (tout particulièrement à Hébron ces derniers temps). Les opérations menées contre elles dans cette région ont pour objectif de porter atteinte à l’emprise du Hamas sur la population et d’éviter que se réitère en en Judée-Samarie le scénario de la prise de pouvoir du Hamas dans la bande de Gaza. 6. L’observation des sites internet des principales sociétés caritatives opérant dans la bande de Gaza révèle qu’elles continuent de bénéficier de dons en provenance de fonds et de fondations islamiques de l’étranger, en particulier de membres de l’Union of Good 2. Les fonds collectés aident le Hamas, par l’intermédiaire des institutions de la da’wah, à consolider son pouvoir dans la bande de Gaza. Par ailleurs, les fonds transférés aux institutions du Hamas en Judée-Samarie servent également à renforcer la campagne acharnée menée par le Hamas contre l’Autorité palestinienne. Réception en l’honneur de Ramadan Tanboura, directeur de la société caritative Al-Falah, à son retour d’une tournée de huit mois de collecte dans les pays du Golfe. Au nombre des participants, des responsables du Hamas. 2 L’ Union of Good chapeaute une cinquantaine de fonds et de fondations islamiques. Pour plus de détails consulter notre Bulletin du 8 juillet 2008 intitulé “The war on financing terrorism” sur le site http://www.terrorism-info.org.il/malam_multimedia/English/eng_n/pdf/financing_0708e.pdf Signalons qu’Ehud Barak, ministre israélien de la Défense, a signé un ordre de mise hors-la-loi de 36 fondations islamiques chapeautées par l’Union of Good qui collectent à l’étranger des fonds destinés aux institutions du Hamas dans les Territoires et permettent à cette organisation de se substituer à l’Autorité palestinienne et de soutenir le terrorisme (14 juillet 2008). 4 LLaa D Daa’’w waahh ddaannss llaa bbaannddee ddee G miinnaattiioonn Gaazzaa ssoouuss llaa ddoom dduu H Haam maass 7. Avec la prise de pouvoir du Hamas dans la bande de Gaza (en juin 2007), la da’wah n’a rien perdu de son rôle, de son impact et de son statut. Bien au contraire : sous la domination du Hamas, la da’wah s’est trouvée promue au rang de pilier fournissant au Hamas une proportion considérable des services sociaux destinés à la population de Gaza que le gouvernement Hamas n’était pas en mesure d’assumer à lui seul. 8. Sous le leadership du Hamas dans la bande de Gaza, la da’wah poursuit le développement de ses réseaux éducatifs indépendants, tandis que le Hamas s’efforce d’accroître son influence sur le système éducatif instauré par l’Autorité palestinienne. Les institutions éducatives de la da’wah procèdent systématiquement au lavage de cerveau de la jeune génération en lui inculquant l’idéologie du Hamas, les dogmes de la “résistance” (autrement dit du terrorisme anti-israélien) et de la haine d’Israël et des pays occidentaux. Encouragé par le Hamas, l’endoctrinement commence dès le jardin d’enfants et s’étend aux écoles élémentaires et secondaires. La da’wah organise également des colonies de vacances où enfants et adolescents sont non seulement imprégnés d’idéologie intégriste mais suivent des formations paramilitaires. L’été dernier, nombre de ces colonies ont été financées par l’Union of Good, dont 36 de ses institutions ont été déclarées hors-la-loi par Israël. En juillet 2008, le site internet de l’Union of Good rapportait avoir parrainé plus de 100 colonies de vacances dans la bande de Gaza.3 Les colonies de vacances de la da’wah en 2008. A guache : au camp d’été Dar al-Quran, des jeunes filles apprennent par coeur le Coran. Au centre, visite d’Ismaïl Haniya dans une colonie de Khan Yunis. A droite, le groupe Ismail Abu Shanab portant le nom d’un responsable du Hamas dans la bande de Gaza abattu par Israël en août 2003 ; ce groupe participe à un camp d’été géré par la Société islamique du Hamas.4 3 Pour plus de détails consulter notre Bulletin du 24 août 2008 intitulé “Summer camps in the Gaza Strip run by Hamas and other terrorist organizations inculcate youngsters with radical Islamic ideology and the culture of terrorism” at http://www.terrorism-info.org.il/malam_multimedia/English/eng_n/pdf/hamas_e004.pdf. 4 La société islamique Al-Jamiya al-Islamiyya, institution importante dans la bande de Gaza, est dirigée par le cheikh Dr Ahmed Bakher, vice-président actuel du Conseil législatif palestinien et appelé à succéder au président de l’Autorité palestinienne une fois achevé son mandat. Cette société s’occupe notamment de l’endoctrinement des jeunes et dirige un vaste réseau de jardins d’enfants. Malgré la clôture de ses bureaux par l’Autorité palestinienne fin 2002, cette société poursuit la gestion de ses institutions en se servant des donations en provenance de fonds islamiques de l’étranger. 5 C Coom mm meenntt lleess eennffaannttss ppaalleessttiinniieennss ssoonntt iinncciittééss àà ssee jjooiinnddrree aauu H miilliittaaiirree eett tteerrrroorriissttee Haam maass eett àà ssaa bbrraanncchhee m ((R Reeppoorrttaaggee ddee llaa cchhaaîînnee 1100 ddee llaa ttéélléévviissiioonn iissrraaéélliieennnnee m meennttiioonnnnéé ppaarr ll’’ééddiittiioonn dduu 2299 jjuuiilllleett 22000088 dduu qquuoottiiddiieenn iissrraaéélliieenn H Haaaarreettzz)) Question aux enfants “qui est votre armée ?” Réponse “les Brigades Izzedine] el-Qassam” (branche militaire et terroriste du Hamas). Question aux enfants : “comment s’appelle votre mouvement ?” Réponse : “Le Hamas” Question à un enfant participant à un camp d’été du Hamas : “Que feras-tu quand tu seras grand ?” Réponse : “Je veux être soldat, un combattant du Jihad, libérer cette terre qui nous appartient à nous et à nul autre” 9. Le genre d’“éducation” fournie par le Hamas transparaît lors de la cérémonie de fin d’année de la 29ème promotion des jardins d’enfants de la société caritative Al-Mujamma’ alIslami, l’une des plus grandes du Hamas5. Organisée le 31 mai 2007, la cérémonie a été retransmise par la chaîne Al-Aqsa du Hamas : défilé d’enfants revêtus d’uniformes – certains encagoulés – et portant des fusils et des épées en plastique. Simulant des combats, ils ont sauté, rampé et brandi leurs épées. En fond sonore des chants de louange au Hamas 5 Al-Mujamma’ al-Islami a été créée en 1973 par le cheikh Ahmed Yassin, fondateur du Hamas à la fin des années 80. Cette société se consacre à des activités “éducatives” et caritatives, à prêcher un islam extrémiste et à soutenir le Hamas depuis sa fondation. À l’heure actuelle, elle assure des services religieux, “culturels”, médicaux et éducatifs, outre sa gestion de jardins d’enfants fréquentés par quelque 800 enfants et d’écoles fréquentés par des centaines d’élèves. 6 rappelant que “le combattant du Hamas n’a pas peur de mourir”. Un des enfants a hurlé : “Quel est votre avenir ?”, réponse en choeur de ses pairs : “le Jihad” ; “Quelle est votre ambition ?” réponse : “le Hamas !”; “Quelle est votre armée ?”, réponse “El-Qassam” [les Brigades Izzedine el-Qassam]. Le même genre de scènes sont extraites de cérémonies de fin d’année de jardins d’enfants en 2001.6 Cérémonies de fin d’année dans les jardins d’enfants de la société Al-Mujamma’ al-Islami (chaîne Al-Aqsa, 31 mai 2007) 10. Qui plus est, les sociétés caritatives de la da’wah ont permis au gouvernement Hamas de saboter la grève du personnel médical et sanitaire décrétée par leur syndicat le 30 août 2008. En réaction, les cliniques et les dispensaires des sociétés caritatives (dont les prestations sont de relativement bonne qualité) ont redoublé d’activités, prétendant que cette grève avait des motivations politiques et était encouragée et soutenue par l’Autorité palestinienne de Ramallah. 11. Le gouvernement Hamas fournit des fonds destinés à financer ces activités de la da’wah (à notre avis, en se servant des sommes transférées clandestinement à travers les galeries souterraines). La da’wah bénéficie également de donations en provenance de l’étranger. Il s’ensuit que les institutions du Hamas peuvent continuer à fonctionner sans interruption, voire parviennent à multiplier leurs activités malgré la situation économique précaire de la bande de Gaza et le déclin des donations allouées par des fondations islamiques de l’étranger. 6 Pour plus de détails sur les cérémonies de fin d’année 2007 dans les jardins d’enfants, consulter notre Bulletin du 6 juin 2007 intitulé “Inculcating kindergarten children with radical Islamic ideology and the culture of anti-Israel terrorism” sur le site http://www.terrorism-info.org.il/malam_multimedia/English/eng_n/pdf/kindergarten_gaza060607.pdf.. 7 A gauche : donations du Comité de bienfaisance jordanien de secours aux Palestiniens, l’une des 36 sociétés caritatives de l’Union of Good qui, en tant que vecteur du réseau de collecte de fonds du Hamas a été proclamée hors-la-loi par Israël (site internet Al-Salah, 29 octobre 2008). A droite, projet de secours médical mis en place par l’Union of Good (site internet de la société caritative Al-Mujamma’ al-Islami, 28 octobre 2008) A gauche : contributions du comité britannique Interpal au profit du Hamas, l’une des principales institutions de l’Union of Good (site internet Al-Salah, 29 octobre 2008). A droite, équipements et produits de consommation offerts par le Comité français de bienfaisance et de secours aux Palestiniens (CBSP) proclamé hors-la-loi comme organisation terroriste du fait de ses contributions à la da’wah du Hamas (site internet Al-Salah, 29 octobre 2008)7 AAccttiivviittééss ddee llaa ddaa’’w maaddaann waahh ddaannss llaa bbaannddee ddee GGaazzaa ppeennddaanntt llee RRaam 12. Le mois de ramadan se distingue par des activités particulièrement intensives de la da’wah, notamment de projets spéciaux fort onéreux. Notoire cette année 2008 : la distribution d’aides à la population collaborant avec le Hamas. 13. Ci-dessous quelques exemples : i) le 8 septembre – distribution par la société caritative Al-Falah de 50 000 dollars à des orphelins et des nécessiteux. 7 Il pourrait s’agir d’une association du Hamas du nom de Comité de secours d’urgence qui s’est récemment mobilisée dans la région nord de la bande de Gaza au profit de victimes d’inondations comme l’a fait le gouvernement palestinien. 8 ii) e 13 septembre – l’Association d’aide économique du Hamas a versé des allocations à 2000 étudiants des universités de la bande de Gaza.8 iii) le 20 septembre – des députés du groupe Changement et Réforme du parlement palestinien ont procédé à la distribution de 100 colis de nourriture aux habitants des camps de réfugiés Al-Shati et Cheikh Radwan. iv) le 23 septembre – l’Institution Al-Shahid a débuté la distribution de 50 dollars et de vêtements à 500 familles nécessiteuses de la bande de Gaza. v) le 28 septembre – la société Nour al-Ma’rifa a distribué de l’argent et de l’aide humanitaire à 1200 familles nécessiteuses. vi) le 28 septembre – la société caritative Al-Rahma a distribué des colis de nourriture et de l’argent à 960 habitants nécessiteux de la ville de Gaza. 14. L’étendue et les coûts de ces contributions sont attestés par un rapport de la société caritative Al-Mujamma’ al-Islami datant du 6 octobre 2008 et portant sur l’aide fournie pendant le Ramadan : en l’occurrence, 1000 colis de nourriture, 300 sacs de farine, 400 repas et 5000 pitas, outre des centaines de repas de rupture du jeûne, des bons d’achat de 100 à 200 shekels distribués à 1700 habitants de la ville de Gaza ou versés en espèces, 150 dollars versés à 150 familles, 100 shekels pour l’achat de vêtements à 600 familles et une somme totale d’un demi-million de dollars répartie entre 2000 orphelins. Selon ce rapport, les contributions les plus généreuses étaient en provenance de l’Union of Good, fondation caritative du cheikh Qatari Eid ben Muhammad al-Thani, de l’Association mondiale des jeunes musulmans, du Groupe de soutien caritatif des Emirats, de l’Union des médecins arabes (Egypte), et la liste n’est pas exhaustive. 15. Les noms des associations de la da’wah ayant apporté une contribution notoire pendant le Ramadan dans toute la bande de Gaza figurent sur la carte ci-dessous. 8 Il s’agit peut-être d’une institution du Hamas du nom de Comité d’urgence et d’aide qui s’est récemment mobilisée au profit des victimes des inondations du nord de la bande de Gaza, à l’instar du gouvernement palestinien. 9 A An nn neexxee II Association islamique, Al-Falah, Comité de bienfaisance Jabaliya, Al-Salah. Beit Lahiya Jabaliya Beit Hanoun Gaza City Al-Mujamma’ al-Islami, Société islamique, Société caritative Filisteen, Société des jeunes musulmanes, Dar al-Qur’an al-Karim walSunna, Amis des malades, Association islamique de l’Université islamique, Association Al-Salah, Association Al-Rahma Société islamique, Comité de bienfaisance de Beit Hanoun Nuseirat Bureij Nour al-Ma’rifa Deir al-Balah Khan Yunis Bani Suhil Rafah Société islamique, AlMujamma’ al-Islami, Association Al-Rahma, Comité de bienfaisance du camp de réfugiés de Khan Yunis Société islamique, Comité de bienfaisance de Rafah, Société Ard alInsan, Société caritative Filisteen 10 A An nn neexxee IIII LLaa D Daa’’w waahh dduu H Haam maass ddaannss lleess tteerrrriittooiirreess aaddm miinniissttrrééss ppaarr ll’’A Auuttoorriittéé ppaalleessttiinniieennnnee 16. Le vaste réseau de la da’wah du Hamas est focalisé sur les sociétés caritatives. La da’wah poursuit deux objectifs essentiels : i) Le soutien aux populations civiles par le biais de l’éducation, de l’aide sociale, de services de santé, de services religieux et autres, le tout en exploitant le plus possible la faiblesse et l’impuissance de l’Autorité palestinienne. En retour, elle entend rallier le soutien populaire des fidèles musulmans à son idéologie politique et à ses opérations terroristes contre Israël. ii) Le soutien au terrorisme du Hamas par les moyens suivants : 1) l’aide aux agents terroristes du Hamas et à leurs familles (auteurs d’attentats suicide, blessés, agents incarcérés ou recherchés) en leur procurant une aide directe (de l’argent en l’occurrence) et indirecte ( services de santé, d’assistance sociale, d’éducation, services religieux et autres). 2) Pour ce qui est de l’“éducation” il s’agit en réalité de l’endoctrinement des esprits à l’idéologie islamique radicale et d’incitation aux attentats terroristes et à la haine d’Israël (et de l’Occident). Les institutions de la da’wah du Hamas gèrent leur propre réseau éducatif, exercent une influence notoire sur les mosquées dans les territoires administrés par l’Autorité palestinienne, et utilisent une variété de médias pour propager leur propagande et leur lavage de cerveau au sein de la société palestinienne (affiches, brochures, prospectus, etc.). 3) Soutien aux activités courantes du Hamas dans les territoires administrés par l’Autorité palestinienne, notamment le financement des activités politiques du Hamas, le coût des médias et des services de propagande, l’acheminement des donations en provenance de l’étranger (pays arabomusulmans et pays occidentaux) en direction des caisses du Hamas, fourniture de prestations financières, incluant quelquefois des détournements de fonds au profit des réseaux militaires et terroristes du Hamas. 11 4) Soutien aux activistes du Hamas dans les territoires administrés par l’Autorité palestinienne (y compris la création d’emplois pour les agents terroristes, voire pour les membres de leurs familles) au sein des nombreuses sociétés caritatives et institutions de la da’wah. Ce qui assure au Hamas la couverture légale de ses activités (même à l’endroit de l’Autorité palestinienne à laquelle certaines institutions de la da’wah sont juridiquement subordonnées). 17. L’Autorité palestinienne est parfaitement consciente de l’ampleur et des implications politiques des infrastructures civiles du Hamas sur son territoire, avec ses sociétés et ses comités de bienfaisance, ses jardins d’enfants et ses écoles, ses hôpitaux et ses dispensaires, ses mosquées, ses associations féminines et ouvrières, ses équipes de sport et ses institutions financières. Autant d’éléments qui renforcent l’emprise du Hamas sur les populations au détriment de l’Autorité palestinienne et contribuent à établir une entité Hamas qui risque de devenir une alternative islamique à l’Autorité palestinienne, ce qui s’est produit dans la bande de Gaza lors de la prise de pouvoir du Hamas le 13 juin 2007. 18. L’Autorité palestinienne a bien tenté à plusieurs reprises de contrôler les activités de la da’wah mais, à long terme, les mesures qu’elle a prises se sont avérées inefficaces par crainte d’affrontements directs avec le Hamas. Du coup, les mesures investies dans l’enthousiasme dans ce domaine ont vite tari. L’an dernier, le gouvernement de Salam Fayyad a fait des efforts notoires pour placer les institutions de la da’wah institutions en Judée-Samarie sous sa juridiction pour affaiblir l’impact du Hamas. Ces efforts se poursuivent, entre autres par le biais des opérations des forces de sécurité de l’Autorité palestinienne à Hébron. 19. Le financement de la da’wah exige du Hamas d’énormes ressources financières. Les fonds qui y pourvoient sont collectés à l’étranger par des sociétés caritatives islamiques qui oeuvrent au profit du Hamas dans le monde arabe et dans les pays occidentaux. Théoriquement, l’argent destiné à la population palestinienne va aux aides sociales, à l’éducation, à des prestations religieuses et humanitaires. En réalité, cet argent est consacré au renforcement des institutions du Hamas et contribue au financement de son projet : devenir une alternative islamique intégriste à l’Autorité palestinienne. C’est la raison pour laquelle les pays occidentaux ont pris au cours des dernières années, des mesures légales contre ces institutions et, dans certains cas, les ont interdites (comme c’est le cas aux Etats-Unis de la Holy Land Foundation dont le procès est toujours sub judice ; ou de la Fondation Al-Aqsa en Allemagne). Il reste que le transfert de fonds étrangers destinés à la Judée-Samarie et à la bande de Gaza n’a pas cessé, notamment ceux collectés sous l’égide de l’Union of Good.