Le Réveil postanesthésique
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Le Réveil postanesthésique
Le Réveil postanesthésique Décret n° 94-1050 du 5 décembre 1994 F. Sztark, Février 2011 • De la surveillance continue post-interventionnelle • • • • • • • Aspects réglementaires Les différents phases du réveil Les effets résiduels de l’anesthésie Prise en charge du patient en SSPI Les complications du réveil Critères de sortie de la SSPI Spécificités de l’ambulatoire – La surveillance continue post-interventionnelle a pour objet de contrôler les effets résiduels des médicaments anesthésiques et leur élimination et de faire face, en tenant compte de l'état de santé du patient, aux complications éventuelles liées à l'intervention ou à l'anesthésie. – Cette surveillance commence en salle, dès la fin de l'intervention et de l'anesthésie. – Elle ne s'interrompt pas pendant le transfert du patient. – Elle se poursuit jusqu'au retour et au maintien de l'autonomie respiratoire du patient, de son équilibre circulatoire et de sa récupération neurologique. Sztark F. DESAR 2011 – 1 Décret n° 94-1050 du 5 décembre 1994 • Sztark F. DESAR 2011 – 2 Les différentes phases du réveil La salle de surveillance post-interventionnelle est dotée de dispositifs • Réveil immédiat médicaux permettant pour chaque poste installé : a) L'arrivée de fluides médicaux et l'aspiration par le vide. b) Le contrôle continu du rythme cardiaque et l'affichage du tracé électrocardioscopique, par des appareils munis d'alarme, et le contrôle de la saturation du sang en oxygène. – Récupération de la conscience et des réflexes vitaux – Évaluation par des scores (Aldrete) – Sortie de SSPI c) La surveillance périodique de la pression artérielle. d) Les moyens nécessaires au retour à un équilibre thermique normal pour le patient. • La salle de surveillance post-interventionnelle est en outre équipée : – D'un dispositif d'alerte permettant de faire appel aux personnels nécessaires en cas de survenance de complications dans l'état d'un patient. – D'un dispositif d'assistance ventilatoire, muni d'alarmes de surpression et de • Réveil intermédiaire – Récupération psychomotrice (coordination sensorimotrice, station debout, marche …) – Tests psychomoteurs – Retour au domicile débranchement ainsi que d'arrêt de fonctionnement. • Les personnels exerçant dans cette salle doivent pourvoir accéder sans délai au matériel approprié permettant la défibrillation cardiaque des patients ainsi que l'appréciation du degré de leur éventuelle curarisation. Sztark F. DESAR 2011 – 3 • Réveil complet – Récupération intégrale des fonctions cognitives (mémoire, attention, raisonnement, planification …) – Vie de relation autonome, prise de décision, conduite automobile … – Évaluation par des tests cognitifs Sztark F. DESAR 2011 – 4 Effets résiduels des anesthésiques Élimination des anesthésiques intraveineux Propofol (µg/ml) 3 Dose Concentration Pharmacocinétique Effet Ceq Pharmacodynamie 2,5 C. plasmatique 2 1,5 propofol (ug/mL) 7 1/2 vie contextuelle Ceq /2 6 1 5 4 0,5 3 Propofol 2 0 0 1 0 0 10 20 30 40 50 Temps (min) 60 70 80 90 3 4 5 6 7 Temps (min) Concentration pour : Reprise de la respiration Extubation Reprise de la conscience … Sztark F. DESAR 2011 – 5 Sztark F. DESAR 2011 – 6 Effets résiduels des anesthésiques Demi-vie contextuelle Temps de demi-décroissance (min) • Effets neurologiques – sédation 120 Echelle de sédation • 0 : éveillé • 1 : somnolent par intermittence • 2 : éveillable par des stimulations verbales • 3 : éveillable par des stimulations tactiles • 4 : comateux fentanyl 90 alfentanil 60 sufentanil 30 • Effets respiratoires rémifentanil – voir complications 0 0 120 240 360 480 Durée d’administration (min) Hugues et al. Anesthesiology 1992. Bailey JM. Anesth Analg 1997. 600 • Effets circulatoires – hypotension +++ Sztark F. DESAR 2011 – 7 Sztark F. DESAR 2011 – 8 Durée d’action des agents anesthésiques • Objectif : décurarisation complète • Nombre d’injection ou durée de perfusion • Propriétés pharmacocinétiques des agents • 2 situations : – Agents à élimination rapide • • • • curarisation prolongée Propofol Desflurane, sévoflurane Rémifentanil, alfentanil Succinylcholine curarisation résiduelle • Curarisation prolongée – Agents à élimination intermédiaire – absence de récupération, même partielle, de la force musculaire en rapport avec une durée anormalement longue de l’action d'un curare • Isoflurane • Sufentanil • Curares N.D. sauf pancuronium – Agents à élimination longue • Fentanyl (en perfusion) • Pancuronium • Thiopental, midazolam (en perfusion) Curares et réveil Variabilité interindividuelle de la réponse aux myorelaxants Anomalies métaboliques : insuffisance rénale et hépatique Anomalie enzymatique (déficit en pseudocholinestérase et mivacurium) Autres causes (hypothermie, halogénés, ...) Sztark F. DESAR 2011 – 9 Curares et réveil Sztark F. DESAR 2011 – 10 Curarisation résiduelle Debaene et al. Anesthesiology 2003 • Curarisation résiduelle – Absence de restauration complète de la force musculaire de certains groupes de muscles après administration d'un curare – Fréquente (surtout avec pancuronium) – Dangereuse (12/25 décès secondaires à une dépression respiratoire postopératoire dans l’enquête INSERM) Obstruction des VAS (chute de la langue) Inhalation bronchique Diminution de la force inspiratoire et expiratoire maximale (volume courant peut être inchangé) Sztark F. DESAR 2011 – 11 37 Sztark F. DESAR 2011 – 12 Monitorage de la curarisation en SSPI Curarisation résiduelle Debaene et al. Anesthesiology 2003 • Tests cliniques – Lever de tête > 5s – Tirer la langue – Tests insuffisants • Décret n° 94-1050 : « Les personnels travaillant dans cette salle (SSPI) doivent pouvoir accéder sans délai au matériel approprié permettant … l'appréciation du degré de leur éventuelle curarisation » • Monitorage de la curarisation – TOF à l'adducteur du pouce, avec évaluation visuelle ou tactile de la réponse : 4 réponses identiques (insuffisant ) – DBS : 2 réponses identiques – Mesure du rapport T4/T1 (> 0,9) • Ex : Levé de tête 8s 4 réponses identiques TOF DBS T4/T1 (= 0,6) Sztark F. DESAR 2011 – 13 Sztark F. DESAR 2011 – 14 Décurarisation • Recommandée si la décurarisation complète ne peut être affirmée Prise en charge du patient en SSPI • Attendre d’obtenir 4 réponses au TOF • Néostigmine 40 µg.kg-1 (20 si T4/T1>0,4) + atropine 15 µg.kg-1 Néostigmine (Prostigmine®) : amp 1 ml à 0,5 mg 5 amp = 2,5 mg Atropine : amp 0,25, 0,5 ou 1 mg Sztark F. DESAR 2011 – 15 Sztark F. DESAR 2011 – 16 Prise en charge du patient en SSPI • Compte rendu : – – – – Protocole anesthésique Type de chirurgie Complications éventuelles Prescriptions postopératoires Effets résiduels des agents Suivi chirurgical (drain …) • • Oxygénothérapie Constantes vitales • La dépression respiratoire par obstruction des VAS et l’inhalation bronchique sont les plus fréquentes • Les causes de l’inhalation : par altération des mécanismes de protection trachéale • Les causes de l’obstruction : agents de l’anesthésie, morphiniques post op., poussées HTA, douleur, hypercapnie • Les signes cliniques de l’obstruction : ronflement, tirage, respiration paradoxale, apnée ( SFAR, 1998) – FC, PA, SpO2, FR, Vt – Température • Complications respiratoires lors de l’extubation Prise en charge des VA – Reprise RS – Extubation • • Prise en charge de la douleur Sortie de la SSPI Sztark F. DESAR 2011 – 17 Obstruction des Voies Aériennes Supérieures Autres causes Sztark F. DESAR 2011 – 18 Complications respiratoires associées à l’intubation ou à l’extubation trachéale - Le laryngospasme Réflexe protecteur secondaire à une irritation directe des cordes vocales. Il nécessite un traitement spécifique N=1005 Induction Extubation bloc Extubation SSPI - Les oedèmes pharyngo-laryngés * Par traumatisme de l'intubation surtout si elle a été difficile * Par traumatisme chirurgical : chirurgie endobuccale ou laryngée * Par gène au drainage veineux ou lymphatique - Chirurgie du cou - Hyperflexion de la tête en position assise - Hématome du cou - Sonde d'intubation de grand diamètre * Par allergie ou œdème angioneurotique Toux SpO2< 90 Laryngospasme VMD ID Obstruction VAS 1,5 % 1,1 % 0,4 % 1,4 % 0,8 % - 6,6 % 2,4 % 1,7 % 1,9 % 3,1 % 2,2 % 0,8 % 3,8 % - Paralysie et dysfonction des cordes vocales > 1 complication 4,6 % 12,5 % 9,5 % * Par traumatisme chirurgical des récurrents * Par compression du ballonnet * Par adduction paradoxale à l'inspiration Asai et Col BJA 1998 Sztark F. DESAR 2011 – 19 Sztark F. DESAR 2011 – 20 Facteurs Prédictifs de l'Extubation à Risque Facteurs Prédictifs de l'Extubation à Risque Les Circonstances Favorisantes La Chirurgie ORL - Thyroïde - Biopsies laryngées - Chirurgie du cou • Une ventilation au masque difficile • Une laryngoscopie difficile • Une intubation difficile La Chirurgie Maxillo-faciale - Blocage maxillaire • Une intubation “ impossible ” La Chirurgie du rachis cervical • Les incidents traumatiques constatés Autres Facteurs - La durée de l'intubation - Le remplissage per opératoire - La position déclive - L’obésité maladie - Les sondes d’IT de gros diamètre Sztark F. DESAR 2011 – 21 Sztark F. DESAR 2011 – 22 Extubation difficile après une intubation difficile (prévue ou non) Conduite Pratique Face à un échec d’extubation, non prévu • IMPERATIFS : Situation à risque maximum : Une ré-intubation est plus difficile qu'au moment de l'induction – oxygénation efficace en permanence et réintubation rapide • METHODE : • Les algorithmes de maintien des voies aériennes, doivent être appliqués : l’oxygénation du patient est la priorité (SFAR 2006) • La laryngoscopie d’évaluation fait le diagnostic de l’obstruction – dépister sur la filière un obstacle (sous et sus- glottique), un collapsus inspiratoire (test de fuite) • La place du masque laryngé est limitée compte tenu de la fréquence des obstructions des voies aériennes • Les techniques de ponction transtrachéale doivent permettre d'assurer l'oxygénation de secours • STRATEGIE : – extubation = ultime étape – minimiser le risque en tenant compte du niveau de conscience et de l’état respiratoire du patient, l’utilisation d’un GEC Sztark F. DESAR 2011 – 23 • Une fois l'oxygénation assurée, la ré-intubation peut être tentée • En solution ultime, la trachéotomie chirurgicale sera réalisée sous couvert d'une oxygénation correcte Sztark F. DESAR 2011 – 24 Technique conventionnelle Critères d’extubation • Critères Respiratoires respiration régulière pas de tirage volume courant > 6 ml.kg-1 fréquence respiratoire 12 à 25 c/min-1 pression inspiratoire négative < -20 à -30 cmH2O SpO2 >98 % en O2 pur • Patient réveillé • Levée du bloc neuromusculaire T4/T1 = 1 • Oxygénation en 100 % pendant quelques minutes • Aspirations bucco-pharyngées et bronchiques • La manœuvre se déroule en trois temps • 2 à 3 larges inspirations • dégonflage du ballonnet • retrait de la sonde en fin d’inspiration (prévention du laryngospasme par élévation du seuil réflexe d’adduction des cordes vocales +++) Sztark F. DESAR 2011 – 25 Sztark F. DESAR 2011 – 26 Stratégie Préventive : corticothérapie ? Le test de fuite • Il permet le dépistage d'un œdème de la région glottique • Il consiste à faire respirer le patient sonde trachéale bouchée et ballonnet dégonflé : • positif si la respiration est possible • négatif, prudence : réaliser une laryngoscopie directe (voire une fibroscopie) d'évaluation et utiliser un guide échangeur • Il est très sensible (peu de Faux Négatifs) mais peu spécifique (possibles Faux Positifs) Sztark F. DESAR 2011 – 27 - revue systématique de 251 études, seulement 7 incluses (3 adultes, 2 en néonatologie, 3 en pédiatrie) - dexaméthasone IV dose unique la plus utilisée - en néonatologie: taux réintubation réduit seulement chez patients à haut risque et après multiples injections - en pédiatrie: stridor réduit, réintubation inchangée - adultes: taux de stridor et réintubation inchangé ( Cochrane review, 2, 2001) Corticoides pour l’extubation en rea ? Sztark F. DESAR 2011 – 28 Stratégie préventive : Le Guide Echangeur Creux (GEC) Le Guide Echangeur Creux (GEC) • Le principe est simple : • Le GEC est un guide semi-rigide introduit dans la sonde d'intubation puis celle-ci est retirée Raccord amovible Luer lock • Le GEC permet : • d'oxygéner le patient • de faciliter une éventuelle ré-intubation • C’est une technique potentiellement dangereuse (barotraumatisme) nécessitant un apprentissage et une surveillance GEC semi-rigide Cook ® Sztark F. DESAR 2011 – 29 Synthèse : Conférence d’experts SFAR 2006 • Les complications respiratoires représentent la cause la plus fréquente des réintubations en postopératoire (grade C) • En anesthésie les complications de l’extubation sont liées le plus souvent à une obstruction mécanique des VAS ou à une dysfonction respiratoire (grade D) • L’obstruction mécanique peut être liée à une cause anesthésique (hypotonie résiduelle ) ou à un obstacle sur les VAS ( œdème, laryngospasme ..) (grade D) • Le risque d’obstruction peut être lié à l’acte chirurgical (chirurgie céphalique) (grade D) • Les situations à risque d’échec doivent faire anticiper une stratégie d’extubation pour limiter le risque de Sztark F. DESAR 2011 – 30 Prise en charge de la douleur postopératoire • Importance d’une prise en charge optimale de la douleur postopératoire dès la SSPI. • Un des critères de sortie de SSPI réintubation en urgence (grade E) • L’extubation à risque doit être réalisée en présence d’un médecin senior (grade E) • Les critères conventionnels d’extubation doivent être respectés, particulièrement un réveil complet (grade E) • L’extubation ne peut être envisagée que lorsque la décurarisation est complète (contrôlée par le monitorage du train-de-quatre qui doit être >90%) (grade D) • Le retrait de la sonde d’intubation doit se faire en fin d’inspiration en particulier chez l’enfant (grade D) • Le test de fuite avant l’extubation n’est pas justifié quand l’intubation a été de courte durée, il n’est pas • Evaluation de la douleur • Traitement spécifique (titration morphine …) prédictif d’une extubation à risque (grade D) • Un test de fuite positif associé à une situation d’extubation à risque doit inciter à mettre en œuvre une • La mise en place préventive d’un guide échangeur creux ne peut se justifier que si l’accès aux VAS est stratégie préventive (grade D) rendue difficile par l’acte opératoire (grade E) Sztark F. DESAR 2011 – 32 Douleur postopératoire Analgésie par voie générale Analgésie locorégionale Voie IV dont PCA, Puis relais par voie orale Blocs centraux Agents morphiniques Blocs périphériques - Morphine (titration puis PCA, …) - Tramadol Rachianesthésie Péridurale Association opiacés-AL Agents non-morphiniques - Paracétamol, - AINS - Néfopam Complications du réveil Anesthésiques locaux (bupivacaine, ropivacaine…) Blocs simples Cathéters périphériques Infiltrations Sztark F. DESAR 2011 – 34 Enquête SFAR INSERM mortalité anesthésique 1999 Complications du réveil • Réveil = période à haut risque • En 1999, près de 8 millions d'actes d'anesthésie ont été effectués – Effets d'une récupération incomplète de l'anesthésie – Conséquences de l'acte chirurgical contre 3,6 millions en 1980. • Le nombre de décès directement imputables à l'anesthésie en 1999 était de 53 (soit un pour 145 000 ou 7 décès par million d'anesthésie). • Enquête INSERM 1978-1982 • Celui des décès indirectement liés a été évalué à 366 (soit un cas – 198 103 anesthésies – Décès ou comas liés à l’anesthésie 1/8000(1/23000 chez le sujet ASA 1) pour 21 000 anesthésies). • La mortalité liée à l'anesthésie a diminué d'un facteur de l'ordre de 10 au cours des vingt dernières années. – 42% des accidents au cours du réveil (la moitié pendant la 1ère heure) Sztark F. DESAR 2011 – 35 Sztark F. DESAR 2011 – 36 Complications du réveil • Complications fréquentes : – NVPO (10%) – Hypothermie, frissons – Confusion, agitation • Complications graves – Respiratoires – Cardiocirculatoires – Complications neurologiques – Complications rénales Sztark F. DESAR 2011 – 37 Sztark F. DESAR 2011 – 38 Les complications respiratoires du réveil Complications du réveil • Complications neurologiques – Retard de réveil • Effet prolongé des anesthésiques, surdosage, hypothermie … • Utilisation des antagonistes les plus fréquentes : 50% environ des accidents postanesthésiques • les plus graves : décès dans 30% des cas – Dépression respiratoire (> 50%) – Inhalation du contenu gastrique (25%) Obstruction des voies aériennes – Coma : • Postanoxie • Métabolique • •… Chute de la langue en arrière Laryngospasme Œdème de la glotte Hématome compressif Hypoventilation alvéolaire • Complications rénales – Rétention urinaire (anesthésie rachidienne, prostate, chirurgie petit bassin) – Insuffisance rénale aiguë post-opératoire • Prévention : maintien de la volémie, éviction des produits néphrotoxiques Hypoxèmie postopératoire Sztark F. DESAR 2011 – 39 Dépression respiratoire par les anesthésiques Curarisation résiduelle Atélectasies Œdème pulmonaire (états de choc, remplissage massif …) Inhalation bronchique Embolie pulmonaire Sztark F. DESAR 2011 – 40 Les complications respiratoires du réveil (2) • Sujet âgé • Effets résiduels des anesthésiques : – Modifications physiologiques (mécanique et contrôle respiratoire) – Dépression des centres nerveux respiratoires – Sensibilité plus grande aux effets résiduels des anesthésiques – Atteinte du contrôle respiratoire de la réponse à l’hypoxie (hypnotiques) de la réponse à l’hypercapnie (morphiniques) Facteurs de risque de complications respiratoires • Sujet obèse, apnée du sommeil – Risque obstructif – Altération du contrôle des VAS et obstruction de la filière respiratoire – CRF diminué chez l’obèse • IRC – Altération du réflexe de déglutition (BZD) • Effets de la chirurgie • Effets résiduels des curares : – Chirurgie thoracique et abdominale – Obstruction des VAS Hypoxémie – Troubles de la déglutition Encombrement bronchique – du volume courant Atélectasies – de la force inspiratoire et expiratoire max. – Chirurgie cervicale : risque obstructif (hématome, œdème) Sztark F. DESAR 2011 – 41 Sztark F. DESAR 2011 – 42 Complications cardiovasculaires Surveillance respiratoire • Hypovolémie, Hypotension artérielle • Oxygénothérapie – Hémorragie – Systématique • Causes chirurgicales • Troubles de la coagulation • Surveillance clinique +++ Hémostase et emplissage vasculaire – Niveau de vigilance – Mode ventilatoire – Hypovolémie relative : • Effet vasoplégiant résiduel des agents anesthésiques ou d’une anesthésie rachidienne • Obstruction (ronflement, tirage) • Fréquence respiratoire • Effet vasodilatateur du réchauffement • Volume courant Vasoconstricteur (Ephedrine®) et remplissage • Surveillance instrumentale • Accidents cardiaques (ischémie, troubles du rythme …) • Oxymétrie de pouls • Capnographie Sztark F. DESAR 2011 – 43 Sztark F. DESAR 2011 – 44 Complications cardiaques • Surtout chez sujets ASA III ou IV • Augmentation de la demande en O2 au cours du réveil : frissons, douleur, • Hypertension artérielle tachycardie – Douleur, hypercapnie, hypoxie – HTA préexistante – Complications : infarctus, OAP, lâchage de sutures – TTT : inhibiteur calcique (nicardipine), bêta-bloquants (esmolol), alpha1-bloquant (urapidil) • Critères de sortie de la SSPI Troubles du rythme – Fréquents : tachycardie ou bradycardie sinusale – Graves : ESV, arythmies ventriculaires graves ( hypokaliémie, hypoxie …) • Ischémie myocardique – Souvent cliniquement silencieuse – Au cours des premiers jours (J2, J3 postop) – Complications : infarctus, troubles du rythme, insuffisance cardiaque – Prévention : normothermie, normoxie, stabilité tensionnelle Sztark F. DESAR 2011 – 45 Critères de sortie de la SSPI Sztark F. DESAR 2011 – 46 Le score d’Aldrete • Les buts du séjour en SSPI sont-ils atteints ? • Peut-on orienter le patient de manière sûre vers une unité de soins ou son domicile ? Score 2 1 0 Mobilise ses 4 membres Mobilise 2 membres Aucun mouvement Respiration 2 1 0 Grands mouvements respiratoires + toux Efforts respiratoires limités ou dyspnée Aucune activité respiratoire spontanée Circulation 2 1 0 PA systolique ± 20% valeur préop PA systolique ± 20-50% valeur préop PA systolique ± 50% valeur préop Conscience 2 1 0 Complètement réveillé Réveillé à l’appel de son nom Aucun réveil à l’appel 2 1 0 Normal ou rose SpO2 > 92% en air ambiant Coloration anormale O2 nécessaire pour maintenir SpO2>90 % Cyanose franche SpO2 < 90 % sous O2 • Critères de sécurité – Score d’Aldrete Coloration Saturation en oxygène • Critères de confort – Douleur – NVPO Signes cliniques Activité motrice Sortie SSPI si score = 9 ou 10 Sztark F. DESAR 2011 – 47 Score d’Aldrete modifié Sztark F. DESAR 2011 – 48 Le score KB SpO2 après 10 min sans O2 Un score à 0 est exigé pour la sortie NVPO > 95% < 95% EVA < 30 mm EVA > 30 mm Réveillé ou facilement réveillable Endormi ou difficilement réveillable Normale Anormale ou limitée < 20% > 20% > 36°C < 36°C Absents 0 1 0 1 0 1 0 1 0 1 0 1 0 Présents 1 fréquence cardiaque < 20% 0 > 20% 1 Respiration Normale, toux facile Dyspnée, toux limitée Absents Présents Absent Présent Absente Présente Absent Présent Absentes Présentes Non 0 1 0 1 0 1 0 1 0 1 0 1 0 Oui 1 Douleur postopératoire Conscience Motricité des mb inférieurs pression artérielle Température Frissons Saignement anormal Agitation Globe vésical Marbrures Morphine intrathécale Spécificités de l’Ambulatoire Sztark F. DESAR 2011 – 50 Anesthésie du patient ambulatoire Mêmes impératifs de sécurité, de confort et d’information que toute autre anesthésie Grande prévisibilité Sztark F. DESAR 2011 – 51 Chirurgie ambulatoire : Journée type • Proposée par le chirurgien (éventuellement à la demande du médecin traitant) • Confirmation par l’anesthésiste lors de la CPA • Informations données au patient +++ • Confirmation la veille par téléphone • Arrivée 1 heure avant : visite préanesthésique • Intervention • SSPI puis secteur de repos – critères de sortie • Autorisation de la sortie, consignes pour les 24h, ordonnance d’antalgique, RDV Chir … • Contact téléphonique le lendemain Sztark F. DESAR 2011 – 52 Les différentes phases du réveil postanesthésique (Stewart) Bloc Secteur de repos SSPI (phase I) Domicile (phase II) Réveil immédiat Critères de sortie de SSPI Réveil intermédiaire Réveil tardif Critères de sortie du centre Sztark F. DESAR 2011 – 53 Sztark F. DESAR 2011 – 55 Sztark F. DESAR 2011 – 54 Score PADSS (Postanesthetic Discharge Scoring System) de Chung Signes vitaux Les constantes vitales (fréquence cardiaque et pression artérielle) doivent être stables et en accord avec l’âge du patient et l’état préopératoire. - Variations < 20% par rapport au niveau préopératoire - Variations comprises entre 20 et 40% - Variations > 40% Facteurs retardant la sortie du patient après chirurgie ambulatoire 2 1 0 2 1 0 Déambulation Le patient doit être capable de marcher comme en préopératoire. - Démarche stable, sans étourdissement, ou comparable à l’état préopératoire - Marche avec aide - Marche impossible 2 1 0 Nausées et/ou vomissements Le patient ne doit avoir que des nausées ou vomissements minimes avant de sortir minimes : modérées : sévères (malgré un traitement) Douleurs Le patient ne doit pas être douloureux (ou faiblement) avant de sortir. Le niveau de douleur doit être acceptable par le patient ; la douleur doit être contrôlable par des analgésiques oraux Acceptabilité Oui Non 2 1 2 1 0 Saignement chirurgical Le saignement postopératoire doit correspondre à celui attendu pour la procédure chirurgicale réalisée. minime (pas de réfection du pansement) modéré (une à deux réfections du pansement) sévère La sortie est autorisée pour un score ≥ 9 Curr Opin Anaesthesiol 1997; 10: 445-50. Sztark F. DESAR 2011 – 57 Can J Anesth 2006 ; 53 : 858–872 Sztark F. DESAR 2011 – 58 Gestion des complications postopératoires • Incidence des symptômes observés après sortie du CA : – 45% : douleur – 17% / 8% : Nausées / Vomissements – 18 à 42% : somnolence, fatigue, vertige – 17% : Maux de tête Sztark F. DESAR 2011 – 59 Complications chirurgicales (70%) - Hématome, saignement, ... Complications anesthésiques - NVPO, céphalées, somnolence, vertiges, rétention urinaire Sztark F. DESAR 2011 – 60 Gestion des complications postopératoires Complications Solutions Précoces Graves Bénignes Hospitalisation Prolongation du séjour puis retour à domicile et suivi Tardives Graves Bénignes Hospitalisation Suivi téléphonique Suivi par le médecin traitant Consultation à l’hôpital Sztark F. DESAR 2011 – 61