Expressions histoire antique pdf
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Expressions histoire antique pdf
Expressions tirées de l'histoire antique 4/ Etre laconique 1/ Catilinaire - Histoire : la Laconie est la région de Sparte. Or les Spartiates étaient connus pour leur peu de propension pour la parole et pour leurs discours concis, contrairement aux Athéniens. Une anecdote raconte que lorsque Philippe de Macédoine leur écrivit : « Si j’envahis la Laconie, vous serez chassés », ils répondirent : « Si ». - Histoire romaine et littérature : le patricien romain Catilina avait des ambitions politiques qu’il était prêt à satisfaire en utilisant des moyens peu légaux : extorsion de fonds, agitation politique, tentative de révolution… . Cicéron s’opposa à lui et le battit à l’élection pour le consulat de – 63, puis prononça contre lui quatre discours implacables, les Catilinaires, dans lesquels il exposait les exactions commises par Catilina. Celui-ci dut s’enfuir de Rome puis il fut battu à la tête de son armée et mourut en – 62. - Sens actuel : une catilinaire est un discours très dur et une attaque très vive. 2/ De bon augure - Histoire religieuse romaine: l’augure est le prêtre chargé de prendre les auspices, c’est-à-dire de lire les signes marquant la volonté des dieux en observant le vol des oiseaux ou l’appétit des poulets sacrés. On consulte la volonté des dieux par l’intermédiaire d’un augure avant chaque décision ou événement politique ou militaire important. - Sens actuel : cette expression signifie qu’une chose s’annonce bien et qu’elle semble favorisée par les dieux. 3/ Délices de Capoue - Histoire romaine : au cours de la seconde guerre punique (- 218 à - 202), le général carthaginois Hannibal remporta de nombreuses victoires contre les Romains, si bien qu’il semblait prêt à envahir Rome. Mais, pour des raisons inexpliquées, au lieu de marcher tout de suite sur Rome, il préféra rester à Capoue avec son armée. Pendant ce temps, Rome eut le temps de se ressaisir, de recruter de nouveaux hommes et ainsi de reprendre l’avantage. – Sens actuel : les délices de Capoue signifient le ramollissement causé par le luxe qui empêche toute action. Cela signifie également l’incapacité à exploiter sa victoire. Tite-Live en effet rapporte les paroles de Maharbal (le maître de la cavalerie punique) : « "Tu sais vaincre, Hannibal, mais tu ne sais pas profiter de ta victoire" (Histoire romaine). C’est ce qui expliquerait son échec. - Sens actuel : être laconique, c’est faire preuve d’une grande concision et éviter toute parole inutile. 5/ Etre sous les auspices de - Histoire religieuse romaine : à Rome, avant tout acte politique ou civil, il est indispensable de demander d’abord l’approbation des dieux. Pour connaître leurs volontés, il faut s’adresser à des prêtres, en particulier les augures, chargés d’observer le vol des oiseaux ou l’appétit des poulets sacrés. - Sens actuel : cette expression signifie qu’une chose se place sous la protection des dieux ou d’une autre puissance et en attend une influence positive. 6/ Epée de Damoclès - Histoire : Damoclès enviait le sort du tyran de Syracuse, Denys Ier l’Ancien (qui régna de –405 à – 367), et aurait bien voulu prendre sa place. Le tyran l’invita alors à un festin durant lequel Damoclès goûta les mets les plus délicieux et les vins les plus fins. A un moment, Denys lui demanda de lever la tête : alors Damoclès vit au-dessus de lui une épée suspendue par un crin de cheval, menaçant à tout instant de tomber sur lui. - Sens actuel : cette expression désigne un danger imminent, susceptible de se concrétiser à tout moment, mais aussi le caractère précaire du bonheur. 7/ Flèche du Parthe - Histoire : les Parthes (Asie occidentale) étaient célèbres pour leur cavalerie ; leurs cavaliers avaient la capacité de pouvoir tirer à l’arc en arrière, au moment où ils s’éloignaient de l’ennemi qui en était d’autant plus surpris et effrayé. - Sens actuel : envoyer la flèche du Parthe signifie contre-attaquer au moment où l’adversaire s’y attend le moins et croit s’en être tiré à bon compte. 8/ Franchir le Rubicon - Histoire romaine : en lutte contre son rival Pompée, César reçut l’ordre en – 49 de ne pas entrer avec son armée sur le territoire romain, délimité par le cours d’eau du Rubicon, entre la Gaule Cisalpine et l’Italie. Mais César savait que ses ennemis l’attendaient ; il décida de franchir le Rubicon avec ses soldats et, ce faisant, il transgressa les ordres du Sénat. Il se mit ainsi hors-la-loi. Ce fut le début de la guerre civile qui vit l’affrontement entre ses partisans et ceux de Pompée et le Sénat. C’est César qui remporta la victoire. - Sens actuel : franchir le Rubicon, c’est prendre une décision difficile et sur laquelle on ne pourra pas revenir. Il n’y aura pas de retour en arrière possible. D’ailleurs, on dit que César, en franchissant le Rubicon, aurait dit : « Alea jacta » ( « le sort en est jeté »). 9/ Garde prétorienne - Histoire romaine : sous la République, la garde (ou cohorte) prétorienne sert de garde du corps à un général. Sous l’empire, Auguste crée neuf cohortes pour protéger l’Italie, composées de vétérans qu’il connaît bien. Ce sont des troupes placées sous le commandement direct de l’empereur. Elles sont au côté de l’empereur et de sa famille, à Rome comme en voyage et sont très bien payées. Elles ont même pu jouer un rôle politique, en particulier dans le choix des empereurs. - Sens actuel : une garde prétorienne est un ensemble d’hommes qui n’ont de compte à rendre qu’ à celui qui les emploie ; ce sont des hommes de main, à la limite de la légalité. 10/ Huitième merveille du monde - Histoire : à l’époque alexandrine, on dressa la liste des sept réalisations les plus dignes d’admiration : les pyramides d’Egypte, les jardins suspendus de Babylone, le mausolée d’Halicarnasse, le temple d’Artémis à Ephèse, la statue de Zeus à Olympie, le colosse de Rhodes et le phare d’Alexandrie. - Sens actuel : cela désigne quelque chose d’exceptionnel, digne d’être admiré comme les Sept Merveilles du monde antique. Cette expression peut aussi être utilisée dans un sens ironique : « se prendre pour la huitième merveille du monde », c’est avoir une très haute opinion de soi. 11/ Loi draconienne - Histoire grecque : le législateur Dracon (le premier à avoir établi des lois écrites), en – 621, a donné à Athènes des lois particulièrement sévères : presque tous les délits étaient punis de la peine de mort. - Sens actuel : tout ce qui est draconien est très sévère et ne tolère aucune faiblesse : par exemple un régime draconien ne laisse place à aucun aménagement possible. 12/ Messaline - Histoire romaine : épouse de l’empereur Claude (-10 à + 54), Messaline était connue pour ses infidélités conjugales. - Sens actuel : une Messaline est une femme de moralité légère. 13/ Passer sous les fourches caudines - Histoire romaine : en – 321, après avoir été encerclée dans le défilé de Caudium à la suite d’une information trompeuse, l’armée romaine fut obligée de se rendre aux Samnites, dans les Abruzzes : les soldats et leurs consuls durent passer sous le joug dressé par les vainqueurs, en un défilé humiliant, d’où le nom de Fourches Caudines (Furculae Caudinae) donné par la suite à ce défilé. - Sens actuel : passer sous les fourches caudines signifie être obligé d’accepter des conditions humiliantes. 14/ Philippique - Histoire grecque : l’homme politique athénien Démosthène s’efforçait d’attirer l’attention de ses concitoyens sur le danger que représentaient pour eux les ambitions de Philippe de Macédoine qui peu à peu s’emparait de toute la Grèce. Pour cela il écrivit des discours violents contre Philippe : les Philippiques. L’influence de Démosthène sur tous les orateurs grecs et romains des générations suivantes fut telle que Cicéron appela Philippiques ses discours contre Antoine et que par la suite ce terme fut adopté pour désigner toute invective politique. - Sens actuel : encore aujourd’hui, une philippique, tout comme une catilinaire, est un discours implacable. 15/ Quadrature du cercle - Sciences antiques : le premier scientifique grec à s’intéresser à ce problème de géométrie a été Anaxagore de Clazomènes. Il s’agit de construire un carré de même aire qu’un cercle à l’aide d’une règle et d’un compas. (cf. http://fr.wikipedia.org/wiki/Quadrature_du_cercle ) – Sens actuel : cela désigne quelque chose d’impossible à réaliser car pendant longtemps ce problème de géométrie a été réputé insoluble.. 16/ Renvoyer aux calendes grecques - Histoire : les calendes grecques n’existent pas puisque les calendes appartiennent au calendrier romain. - Sens actuel : cela signifie une date qui n’existe pas. Renvoyer une chose aux calendes grecques, c’est la renvoyer à jamais. 17/ Riche comme Crésus - Histoire : dernier roi de Lydie, Crésus (- 560 à – 546) était d’une richesse proverbiale. - Sens actuel : être riche comme Crésus, c’est posséder une fortune comparable au roi de Lydie. sur eux, ils décidèrent de se retirer sur l’Aventin qui à cette époque était à l’extérieur de la muraille de la ville. Ménénius Agrippa, d’après Tite-live (Histoire romaine) prononça alors un célèbre discours (Apologue des membres et de l’estomac) pour convaincre la plèbe que chacun jouait un rôle dans un organisme tel qu’une ville et que les patriciens aussi étaient utiles à la communauté. Les plébéiens obtinrent leurs propres magistrats (tribuns et édiles) et leur assemblée. Mais il faudra longtemps encore pour que la plèbe acquière d’autres droits. - Sens actuel : se retirer sur l’Aventin signifie se retirer et renoncer à poursuivre des négociations. 21/ Toucher le pactole 18/ Rire homérique Géographie : le Pactole est un fleuve, en Lydie, dont le sable contenait de l’or. - Littérature grecque : cette expression fait allusion à la place du rire dans l’œuvre d’Homère. Par exemple, lors du banquet divin sur l’Olympe (Iliade, chant I), les dieux sont pris d’un fou rire incoercible en voyant Héphaïstos, le dieu boiteux qui leur sert d’échanson (il verse le vin dans les coupes), s’agiter devant eux. Le thème du rire revient avec une certaine constance dans l’œuvre car il accompagne la victoire et sert à humilier le vaincu. Sens actuel : toucher le pactole signifie devenir brusquement très riche. - Sens actuel : un rire homérique est un rire inextinguible, comme celui des dieux de l’Olympe. 19/ Se reposer sur ses lauriers - Histoire romaine : les généraux romains, lors de la cérémonie du triomphe (qui vient sanctionner une victoire décisive avec des pertes considérables pour l’ennemi), défilent à la tête de leurs troupes, suivis du butin et des prisonniers, le front couronné de lauriers. Le laurier symbolise donc la victoire. C’était déjà le cas en Grèce : aux Jeux de Pythiques de Delphes, les athlètes vainqueurs recevaient une couronne de lauriers. - Sens actuel : se reposer sur ses lauriers signifie ne pas continuer une carrière qui avait bien commencé, ne pas poursuivre ses efforts. 20/ Se retirer sur l’Aventin - Histoire romaine : l’Aventin est l’une des sept collines de Rome. Au début de la République, les plébéiens étaient en lutte contre les patriciens (la noblesse) pour obtenir les droits que ceux-ci leur refusaient. Se rendant compte que la survie économique de la Ville dépendait d’eux et non des patriciens, pour faire pression 22/ Trancher le nœud gordien - Histoire grecque et légende : d’après la légende, la ville de Gordion, en Phrygie, porte ce nom d’après le roi Gordios. Un oracle venait d’annoncer qu’un char allait amener le futur roi, capable d’apaiser les querelles civiles, lorsqu’un paysan arriva juste à ce moment sur son char. Il fut proclamé roi et consacra à Zeus son char et le joug auquel les bœufs avaient été attachés. Un autre oracle déclara que celui qui pourrait défaire le nœud du joug (beaucoup avaient essayé en vain) régnerait sur toute l’Asie. Quand Alexandre le Grand (- 356 à – 323) arriva à Gordion, il trancha le nœud d’un coup d’épée. Le fait est qu’il régna sur toute une partie de l’Asie… - Sens actuel : trancher le nœud gordien signifie choisir une solution expéditive et radicale mais efficace pour résoudre une difficulté. 23/ Une discussion byzantine - Histoire grecque : l’époque byzantine commence en 330 après J.C. pour s’achever à la chute de Byzance en 1453. C’est une période très riche sur le plan culturel et littéraire ; les savants byzantins étudiaient la grammaire, ils commentaient les œuvres du passé dans des ouvrages érudits, ils écrivaient des abrégés d’ouvrages classiques et jouèrent ainsi un grand rôle dans la transmission des auteurs anciens, mais cette période est parfois marquée aussi par des querelles de spécialistes. C’est ce dernier aspect qui est retenu dans l’expression « discussion (ou querelle) byzantine ». - Sens actuel : une discussion byzantine est une discussion sur un point de détail, sans aucun intérêt ; c’est déployer toutes les ressources de la rhétorique sur un thème qui n’en vaut pas la peine. 24/ Veni, vidi, vici (= je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu) - Histoire romaine : Jules César, en – 47, remporta une victoire éclair contre Pharnace, roi du Pont, à Zéla et, à cette occasion, il prononça sa célèbre phrase : « Veni, vidi vici » pour souligner l’extrême facilité de sa victoire. L’asyndète (absence de liens logiques entre les trois propositions, très rare en latin et toujours signifiante) renforce l’impression de rapidité et l’effet de crescendo (chaque verbe est plus fort que le précédent). - Sens actuel : cette expression désigne une action si rapide qu’on a l’impression qu’elle n’a été qu’une formalité. Sa concision extrême, son rythme ternaire et les assonances en i ont particulièrement marqué les esprits et cela explique que V. Hugo par exemple ait fait un jeu de mots à partir de cette formule : veni, vidi, vixi (= « je suis venu, j’ai vu, j’ai vécu »). Plus proche de nous, le Canard Enchaîné fait régulièrement des jeux de mots à partir de cette expression : par exemple il a fait dire à un homme politique de retour de Nouvelle – Calédonie : « Je suis venu, j’ai vu, je suis pas plus avançu », et à un homme politique d’extrême droite au lendemain d’élections : « veni, vidi, et bientôt si tout va bien … Vichy ». 25/ Victoire à la Pyrrhus - Histoire : le roi d’Epire (nord de la Grèce), Pyrrhus (- 319 à – 272), était venu avec ses éléphants, au secours de la ville grecque de Tarente, au sud de la botte italienne. Il remporta un certain nombre de victoires, mais après celle d’Asculum, en - 279, bien qu’ayant mis les Romains en déroute, ses pertes en hommes furent si importantes qu’il fut incapable de s’implanter en Italie. - Sens actuel : une victoire à la Pyrrhus est une victoire au cours de laquelle le vainqueur est presque aussi mal en point que le vaincu. On raconte qu’après sa victoire, Pyrrhus aurait dit : « Encore une victoire comme celle-ci et nous sommes perdus ».