Moi et ma bouche - Compagnie en attendant

Transcription

Moi et ma bouche - Compagnie en attendant
Moi et ma bouche
De Denis Lachaud – Actes Sud
Tout public à partir de 9 ans
Mise en scène Jean-Philippe Naas Jeu Mathilde Arnaud, Julien Colombet, Isabelle Gilbert
Musique Jérôme Laferrière Scénographie Jean-Philippe Naas Costumes Juliette Barbier
Vidéos Laurent Pernot Lumières Nicolas Cointot Construction Jean-Claude Champanay
Production Cécile Henny
Avec l’aide de la ville de Dijon, du Conseil général de Côte d’Or, du Conseil régional de
Bourgogne et de la DRAC Bourgogne
“Moi et ma bouche” est une commande de France Culture.
compagnie en attendant… - 16 rue du général Delaborde - 21000 Dijon
03 80 48 07 61 / 06 64 21 46 97
[email protected] / www.compagnie-en-attendant.fr
Le spectacle
Pourquoi je pleure quand je suis triste ?
Pourquoi je ris quand je suis heureuse ?
Et quand je pleure de rire ?
Et pourquoi... ? ...
Derrière le filtre de ses paupières closes, Pauline entame un voyage intérieur à la recherche
des réponses aux questions qui la bouleversent. Sortie de l’enfance.
Durant cette épopée drôle, ludique, mêlant rêves et souvenirs, elle va interroger ses yeux, ses
oreilles, sa bouche et son cerveau pour comprendre, faire naître des émotions. Une rencontre
avec elle-même pour passer un cap et remonter à la surface.
Tiraillée entre ses questionnements du dedans et les appels du dehors, Pauline va tout
doucement revenir au monde, retrouver ses parents, son amie Océane et faire plus attention à
l’avenir...
Suite à un accident de scooter survenu quelques mois plus tôt, Pauline est plongée dans le
coma. Rien ne répond, les connexions ne se font plus. Ce qui m’a intéressé dans ce texte de
Denis Lachaud est moins la situation que cette quête des origines autorisée par cet entre-deux,
ce monde cotonneux où toutes les questions sont possibles. Je suis qui ? Je suis faite
comment ? Mes rêves, de quoi sont-ils faits ? Et mes souvenirs, enfouis ou remontés des
profondeurs, que me disent-ils ? Si je ris, si j’ai envie de rire, d’où ça vient ? Est-ce que j’ai
appris à rire, et quand ?
Sur une bande scénique étroite, évoluent trois comédiens. Une comédienne joue le rôle de
“Moi” et deux comédiens interprètent le cerveau, les yeux, la bouche, les oreilles… Mais
aussi Madonna, Océane, le père, la mère… Jubilation du jeu théâtral où tous les rôles sont
permis ! Un écran ferme le fond de scène, sorte de voile qui sépare Pauline du monde, et qui
laisse le champ aux circonvolutions de “Moi”. Le monde est filtré, ne lui reviennent que des
bribes. La chambre d’hôpital est hors-champ et l’extérieur n’est évoqué que par quelques sons
et de la musique.
Jean-Philippe Naas
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Note d’intentions
Je cherchais un texte qui permette la jubilation du jeu. Je voulais retrouver ce plaisir rencontré
lors de la création de mon premier spectacle ANI-maux, (d’après Quand les pensées gelaient
dans l’air d’Alberto de Moravia) où les comédiens pouvaient alterner conte et personnage
avec souplesse et rapidité. Retrouver le rire, sortir de la gravité.
Curieusement, le texte de Denis Lachaud commence plutôt mal, la situation est dramatique,
accident de scooter, coma, hôpital. Mais au fil des scènes, on se rend bien compte que c’est
l’humour et l’espoir qui prédominent. Qu’il s’agisse du premier souvenir, la scène du ski avec
les parents ou la scène de Madonna, le rire s’invite à la lecture. Le dénouement s’annonce
heureux.
Dans Moi et ma bouche, l’auteur passe allègrement d’un monde à l’autre. Il y a Pauline clouée
sur son lit d’hôpital. Il y a “Moi” enfermé dans ce corps qui ne répond plus, mais qui dialogue
avec le cerveau, les oreilles, la bouche et les yeux de Pauline. Il y a le monde extérieur
composé de l’univers médical, de ses parents, de son amie Océane qui lui rend visite. Mais, il
y a aussi, les rêves de Pauline, ses souvenirs. Les scènes se succèdent, parfois avec rapidité.
Mon parti pris de mise en scène a été de distribuer l’ensemble des rôles à trois comédiens et
de situer le spectateur à l’intérieur de Pauline. Quoi de plus surprenant que de demander à un
comédien de jouer une bouche et dans l’instant qui suit de se transformer en œil, en oreille.
Pas besoin de maquillage, de costumation lourde, une simple transformation de la posture
permet de passer du cerveau à une oreille. Il faut faire confiance au plaisir du jeu. Ce plaisir
commun à l’enfant et au théâtre. Sur une bande scénique étroite, j’ai installé les trois
comédiens. Une comédienne joue le rôle de “Moi” et deux comédiens interprètent le cerveau,
les yeux, la bouche, les oreilles… Mais aussi Madonna, Océane, le père, la mère… Un écran
ferme le fond de scène, sorte de voile qui sépare Pauline du monde, et qui laisse le champ aux
circonvolutions de “Moi”. Le monde est filtré, ne lui reviennent que des bribes. La chambre
d’hôpital est hors-champ et l’extérieur n’est évoqué que par quelques sons et de la musique.
Avec Moi et ma bouche, je prolonge ma recherche sur la construction de l’individu et la place
de l’autre dans cette construction. Je propose aux enfants de prendre conscience de la richesse
de leur monde intérieur et de leur capacité à décider de leur vie.
Jean-Philippe Naas
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Place de ce projet dans l’itinéraire de la compagnie
Mes spectacles se suivent et se répondent. Ils progressent par ricochets. Et derrière
l’apparente diversité des formes, le corps, la construction de soi et la place de l’autre dans
cette construction constituent la colonne vertébrale de mon travail. Depuis mes débuts,
j’essaie de rendre visible le langage du corps, la force de l’expressivité des visages, des
regards, tout ce que l’on peut dire sans les mots. Je trouve l’origine de ce désir dans une
expérience maintes fois vécue au cours de stages de danse contemporaine, comme ces
moments d’improvisation où l’on approche l’autre au plus profond sans se parler, juste les
corps.
Cet attachement au corps est aussi ce qui me relie à l’enfance. L'enfant au cours de son
développement part à la rencontre du monde avec son corps, c'est son premier moyen
d'échange et de communication avec l'autre. Et pourtant, ce corps, on l’oublie, on le nie même
dès que l’enfant franchit les portes de l’école. On l’assied derrière un bureau pour ne plus
s’adresser qu’à son cerveau. La terrible rupture entre ressentir et comprendre !
Pourtant, dans son ouvrage l’erreur de Descartes, Antonio Damasio affirme que la perception
des émotions fait partie des mécanismes de la faculté de raisonnement. Exprimer et ressentir
des émotions n’est pas un luxe. Cela nous permet de nous orienter par rapport à nos
dispositions internes, et nous aide à communiquer des indices qui peuvent aiguiller les autres
dans leur interaction avec nous. La perception des émotions se manifeste en premier au cours
du développement, puis garde une prééminence qui imprègne subtilement notre vie mentale.
Avec Même pas mort !, cette recherche sur le corps et les émotions exigeait sans doute ce
passage où le travail a pris une tournure plus radicale, jusqu’à supprimer le texte. Peut-être
aussi pour en éprouver le manque. Avec Moi et ma bouche, je renoue avec mon envie de faire
entendre des textes, des écritures fortes (Moravia, Yourcenar…). C’est aussi pour moi
l’occasion de mettre des mots sur un certain nombre de questionnements qui traversent tous
mes spectacles et qui ont trait à la construction de l’individu. Car c’est bien de cela dont il
s’agit dans Moi et ma bouche. L’histoire d’une adolescente consciente de tous les
bouleversements liés à la transformation de son corps. D’autant plus consciente et capable de
s’interroger qu’elle est inconsciente, repliée à l’intérieur d’elle-même. C’est un récit de
naissance, la naissance du Moi. Un Moi dynamique bien décider à sortir de l’ennui dans
lequel il est plongé.
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Les vidéos
Faire le choix de traiter les souvenirs et les rêves de Pauline par la vidéo, me permet de
renouer avec une recherche laissée de côté avec Même pas mort ! Depuis Comment Wang Fô
fut sauvé, je suis sensible à l’image projetée, à l’ombre. Dans Acorps, cette ombre était aussi
une sorte de double de soi-même.
La vidéo s’est imposée à moi comme prolongement de ce travail. Bien évidemment, nous
nous sommes méfiés de la place trop importante que pouvait prendre l’image. Avec Laurent
Pernot (vidéaste) nous avons assez vite identifié les chausses trappes dans lesquelles nous ne
souhaitions pas tomber. Les images ont une double fonction, une sorte de décor (en relais
avec la lumière et le son) et l’évocation de moments du passé. Pas de réalisme à chercher de
ce côté-là, ce n’est pas l’univers de Laurent ni le mien. Mais plutôt à nouveau un travail de
suggestion, d’évocation, de mystère. Faire confiance à l’imaginaire des enfants.
“L’essentiel du texte de Denis Lachaud repose sur la capacité du lecteur ou de l’auditeur à
faire appel à un imaginaire sans cesse réinventé, en dévoilant l’espace mental d’une jeune
fille (Pauline) enlisée dans sa propre inconscience, et traversée par de nombreuses émotions.
Par la fantaisie de la mise en scène, par l’évocation de souvenirs fragiles, par le rêve et les
voyages imaginaires, par la présence de la musique et par la richesse des apparitions
suscitées par un monde réel et vaporeux et perçu par intermittence, la projection d’images
lumineuses est envisagée avec une certaine sensibilité et interactivité avec les comédiens.
Métaphoriquement, l’écran de la projection vidéo est une sorte de membrane qui sépare réel
et inconscient, en servant à la fois de support à la projection des souvenirs de Pauline, des
sensations que ses yeux (œil droit, œil gauche) retiennent de la chambre d’hôpital, des décors
à ses rêveries et cauchemars, d’effets miroir et peut être même de faisceau lumineux propice
au théâtre d’ombre.
En intervenant de façon discrète et immersive, je m’intéresse particulièrement à la dimension
poétique et virtuelle des images et j’envisage de produire une vidéo qui fait appel au dessin, à
des images d’archives (super 8 etc…) à la vidéo (filmage avec les comédiens etc…) ainsi qu’à
des univers 3D.
Parfois abstraite, parfois figurative, parfois contemplative, parfois discrète, parfois
merveilleuse ou spectaculaire, la vidéo sera un moyen d’approfondir l’espace scénique des
actions et des émotions, mais également d’offrir au public un spectacle où se mêlent avec
fantaisie les images d’un monde réel incertain et douloureux, et celles d’un monde imaginaire
riche, apaisant et réjouissant.”
Laurent Pernot – vidéaste
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Les sons
“Comment agencer la dimension sonore de la trame narrative afin de afin redonner sur scène
toute son importante ?
De tous ses sens, seule l’ouie de Pauline la rattache encore à la vie.
Par des mots et des bruits, captés, presque inaudibles, si proches et pourtant si lointains, elle
est ce fil vital, tendu vers le monde extérieur – prêt à rompre.
Nous avons décidé de bousculer les repères sonores et d’adopter le parti pris d’une écoute
subjective en nous plongeant en Pauline.
Dès lors, le travail s’est orienté vers la recherche d’une partition musicale intérieure avec ses
rythmes et ses timbres propres, son temps déformé et ses sons transformés.
Nous avons développé ainsi les spécificités d’un point d’écoute subjectif semblable à
l’écriture d’un point de vue intérieur.
Cette proposition vise une musique organique et réminescente. Les sons, passés par le filtre
de la mémoire se doivent tout d’abord de refléter toutes les charges émotionnelles qui
traversent le corps de Pauline.
Parallèlement ils peuvent agir en vecteurs d’informations du monde extérieur.
Dès lors, sur le plan pratique, mon travail s’est orienté vers l’enregistrement d’instruments
acoustiques et la recherche d’un son organique.
La trame sonore se veut volontairement étirée et épouse les courbes d’un temps dilaté et les
formes d’un espace éthéré.
Puis l’ensemble a été modulé informatiquement par l’agencement de filtres et d’effets afin
d’obtenir la musique intérieure recherchée.”
Jérôme Laferrière – compositeur
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Extraits
(...)
Moi - Ma bouche ?
Ma bouche - Oui ?
Moi - Tu dors ?
Ma bouche - Non, pas tout à fait.
Moi - Je peux te poser une question ?
Ma bouche - Une question, oui, pourquoi pas, pose-moi donc une question.
Moi - Est-ce que ça te manque de ne plus rire ?
Ma bouche - Par tous les saints, quelle question ! Est-ce que ça me manque de ne plus rire...
Moi - Oui c’est ma question. La question que je me pose. Je te la pose.
Ma bouche - Ma foi non, il ne me semble pas, comment dire, je n’en ai pas le sentiment.
Moi - Tu ne t’ennuies pas ?
Ma bouche - Non. Je ne m’ennuie pas. Je me repose. Je me détends. Je fais un break. Une bouche ne s’ennuie
pas. (...)
(...)
Moi - Pourquoi je pleure quand je suis triste ? Quand tout fonctionne je veux dire.
Mes yeux - Ordre de la chef.
Mes yeux, mes oreilles et ma bouche - Nous sommes tous aux ordres de la chef.
Moi - Mon cerveau ?
Mon cerveau - C’est compliqué. Pourquoi telle manifestation physique est reliée à telle émotion. Moi, je ne
peux pas le dire. Je suis plus spécialisée dans le comment que dans le pourquoi. Je ne contiens pas l’histoire
humaine.
Ça doit venir de loin. Ce que je peux dire c’est que les émotions, les mouvements et la pensée son liés. Ils se
mélangent en moi, ils s’influencent. Ils s’appuient sur l’ensemble de tes connaissances, toutes les informations
que j’ai stockées depuis ta naissance. (...)
(...)
5. Musique douce et lente. Pauline rêve.
Madonna (accent américain) - Quelle jolie plage.
Moi - Ça ressemble à la Bretagne.
Madonna - La Californie ça ressemble à la Bretagne.
Moi - A quel âge tu as commencé à chanter ?
Madonna - J’ai toujours chanté et toi ?
Moi - Moi aussi. Et comment tu as fait pour devenir chanteuse ?
Madonna - Je ne sais pas. Beaucoup de travail, beaucoup d’exigence, je suis curieuse, ambitieuse. Viens il faut
que je me prépare pour le concert.
Ambiance salle de concert, agitation, essais
d’instruments, guitares électriques.
Madonna - Tu veux bien m’aider à fermer ma robe ? Le téléphone sonne.
Madonna - Yes, What ? Oh shit ! OK. Don’t panic. Hold on. Pauline je suis dans la merde. Une de mes
choristes a perdu la voix. Tu veux bien la remplacer ?
Moi - Mais je ne sais pas ce qu’il faut faire.
Madonna - Je te présente DeeDee, tu chantes avec elle, tu fais comme elle, c’est pas compliqué.
Tu vois la lumière ? C’est la scène avec tous les gens.
Moi - Mais je ne sais pas toutes les paroles !
Madonna - Il faut y aller. Pauline. I need you. Don’t let me down.
Moi - Bon. Il faut y aller.
Madonna - Allez on y va les filles. Enjoy !
Début de concert. Ovation du public.
Ma bouche - Chanteuse, c’est une bonne idée.
(...)
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La compagnie en attendant…
Depuis ses débuts en 2001, la compagnie en attendant… ambitionne de créer un théâtre qui
sollicite l’imaginaire du spectateur. Le moyen choisi est de limiter l’information, d’adopter à
tous les niveaux, une attitude minimaliste. Quelques gestes essentiels, quelques notes et
respirations choisies, le plateau est presque nu. Silence et lenteur permettent à chaque
spectateur de se poser des questions, trouver ses réponses et de se raconter sa propre histoire.
Les spectacles se suivent et se répondent. Ils progressent par ricochets. Et derrière l’apparente
diversité des formes, la construction de soi et la place de l’autre dans cette construction
constituent la colonne vertébrale du travail de la compagnie.
Etiqueter “jeune public” la compagnie pourrait paraître une évidence. Sept créations – ANImaux, Comment Wang-Fô fut sauvé, L’ombre d’Emma, Acorps, Là où souffle le vent, Des
jours plus vastes et plus intenses, Même pas mort ! –, des ateliers et des résidences en milieu
scolaire, une reconnaissance par les scènes labellisées “jeune public”, jusqu’à Montréal : le
travail de Jean-Philippe Naas témoigne de son intérêt pour les jeunes spectateurs.
Mais il refuse de se laisser enfermer. Il a monté par ailleurs Derniers remords avant l’oubli et
l’apprentissage de Jean-Luc Lagarce et Le dire troublé des choses de Patrick Lerch. Un
travail complémentaire. Ses spectacles pour enfants sont nourris de l’univers des adultes et
son travail en direction du jeune public influence sa façon de faire du théâtre “pour adultes”,
particulièrement la nécessaire prise en compte du spectateur.
En quête de “son théâtre”, il explore des univers artistiques différents : jeu d’acteurs sur des
textes littéraires – Alberto Moravia pour ANI-maux, Marguerite Yourcenar pour Comment
Wang-Fô fut sauvé -, travail sur les ombres, avec les marionnettes, puis la danse. Petit à petit,
il trouve sa voie. Une approche sensible, émotionnelle du théâtre où le corps est vecteur de
sens.
La compagnie a ouvert un nouveau chantier sur les rapports entre les hommes et les femmes.
Les premières étapes de travail ont lieu dans le cadre d’une résidence de trois années au lycée
Louis Aragon d’Héricourt en Haute-Saône et lors d’une résidence de quatre mois au sein de
l’école Toulouse Lautrec à Villeneuve d’Ascq.
Le chantier de réflexion se poursuit dans le cadre avec des résidences dans le cadre d'un vaste
projet de sensibilisation à destination des adolescents intitulé Et moi émois - Portraits
d'Adolescences dans trois collèges de Côte d'Or et dans un collège de Mulhouse.
Avec ces projets, la compagnie poursuit son compagnonnage avec la Rose des Vents, scène
nationale de Villeneuve d’Ascq, l'ABC de Dijon et entame un partenariat fort avec la Filature,
scène nationale de Mulhouse.
Deux spectacles sont également à venir Les grands plateaux, commande d’écriture passée à
Denis Lachaud, et Pop Up, spectacle pour les tous petits.
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L’équipe artistique.
Jean-Philippe Naas, metteur en scène
Après un bac scientifique et des études d’histoire de l’art à l’école du Louvre à Paris, JeanPhilippe Naas change une deuxième fois de cap en venant suivre la formation de gestion de la
culture dispensée par le tout récent IUP Denis Diderot de Dijon. Ses stages de fin d’études le
conduisent dans le Nord de la France, où il va s’intéresser plus particulièrement aux
dispositifs d’éducation artistique (sous la direction de Françoise Bauer à la Drac Nord-Pas-deCalais). Premier jalon d’une carrière menée dans la proximité de l’enfance et nourrie par la
problématique de l’accès à l’art et à la culture.
Tout jeune diplômé, il fait ses premiers pas comme chargé des relations publiques responsable
du milieu scolaire, au Théâtre Granit, scène nationale de Belfort. Trop à l’étroit, il quitte ses
fonctions au bout d’une année et devient programmateur de spectacles pour les jeunes publics
au sein du réseau Côté Cour en Franche-Comté, structure animée par la ligue de
l’enseignement. C’est à cette occasion qu’il rencontre Christian Duchange et le travail de la
compagnie l’artifice.
Il suit la création de “Crasse-Tignasse”, spectacle pré-acheté par Côté Cour. Très vite,
Christian Duchange l’invite à rejoindre l’artifice pour y occuper les fonctions
d’administrateur, conscient de la nécessité de structurer la compagnie. Deux années de forte
complicité entre les deux hommes. A l’occasion d’une commande d’écriture passée à
Christophe Honoré, Jean-Philippe Naas devient assistant à la mise en scène sur le spectacle
“le pire du troupeau”. Sa pratique de la danse contemporaine (auprès d’Odile Duboc,
Nathalie Pernette, Jean Gaudin et bien d’autres) et du yoga, lui serviront de point d’appui
pour la direction d’acteurs. Troisième changement de cap.
Impossible d’en rester là, la rupture avec ses anciennes fonctions est inévitable. En attendant
d’y voir plus clair, Jean-Philippe Naas créé un premier spectacle à partir de contes d’Alberto
Moravia. “ANI-maux” voit le jour en décembre 2001. Ce coup d’essai est assez vite repéré
par quelques professionnels et l’aventure de la compagnie en attendant… peut commencer.
Un an plus tard, c’est l’adaptation d’une nouvelle de Marguerite Yourcenar : “Comment
Wang-Fô fut sauvé”, un spectacle qui mêle le théâtre d’ombres à un travail théâtral
profondément lié au corps. Très vite suivent “L’ombre d’Emma” et “Acorps”, où s’affirme la
recherche de passerelles entre théâtre, danse et théâtre d’ombres. Dans la continuité de son
travail, en 2006, il crée “Même pas mort !” et “des jours plus vastes et plus intenses”.
Denis Lachaud – auteur
Né à Paris en 1964, Denis Lachaud est écrivain, comédien et metteur en scène.
Il suit des études d’anglais et d’allemand et séjourne en Allemagne à l’occasion d’une bourse
universitaire. Il y fait du théâtre et s’engage dans cette voie à son retour en France. Il fonde la
compagnie Le Téatralala, dans laquelle il s'investit comme auteur, metteur en scène et
comédien. Il écrit plusieurs romans publiés chez Actes Sud “J’apprends l’allemand”, “La
Forme profonde”, “Comme personne” et “Le vrai est au coffre”, ainsi que des textes pour le
théâtre, “Hétéro”, “Ma forêt fantôme”, “Le lion qui rit et la femme en boîte…” et y explore
de manière récurrente des thèmes tels que la mort, la quête d’identité et l’enfance.
Il met en scène “Ma Forêt fantôme” à l’occasion d’une résidence à la Fonderie (Le Mans).
Auteur associé au CDN d’Orléans, Denis Lachaud rédige le journal des répétitions de trois
mises en scène d'Arthur Nauyzyciel: “Oh les beaux jours” de Samuel Beckett et “Place des
héros” de Thomas Bernhard, spectacle qui marque l'entrée de Thomas Bernhard au répertoire
de la Comédie- Française et “Ordet”, créé pour le festival d’Avignon.
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Pour France Culture, Denis Lachaud écrit deux pièces radiophoniques : “Sans voir” et “Moi
et ma bouche”.
La rencontre avec Jean-Philippe Naas et l'univers de la compagnie en attendant… va
déboucher sur une première collaboration artistique à l'occasion de la mise en scène de “Moi
et ma bouche” à la rentrée 2008.
Très impliqué dans le projet, l'auteur accompagne la compagnie tout au long du processus de
création, et sera présent durant les deux semaines de répétitions au lycée Louis Aragon
d'Héricourt (Haute-Saône – 70) où la compagnie séjourne en résidence en mars 2008.
Cette période de travail permettra également d'ébaucher l'écriture de “Les grands plateaux”,
commande passée à l'auteur par la compagnie en attendant…pour la saison 2010/11.
Mathilde Arnaud – comédienne
Née aux premières fraises en 1984 à Guilherand-Granges (Ardèche), elle découvre le théâtre à
travers Sophocle, Racine et Shakespeare au sein du théâtre du Sycomore à Tournon avec qui
elle participe à plusieurs festivals internationaux de jeune théâtre amateur et fonde le Festival
Shakespeare au château de Tournon sur Rhône en 2000.
Arrivée à Lille fin 2003, elle rencontre Enrique Vargas et le Teatro de los sentidos de
Barcelone et participe aux créations de City and the Shadow et Viajes Sentidos : entre puertas
en 2008 et 2009. Elle suit en parallèle la classe d’art dramatique de Jean Marc Popower du
Conservatoire à Rayonnement Régional de Lille où elle travaillera le théâtre musical avec
l’Interlude T/O et la danse/théâtre avec Dominique Dessessart.
En 2006, elle commence son parcours professionnel par la création de Sorcière, La faute aux
femmes, par le théâtre du Labyrinthe et Opholie, un monologue écrit et mis en scène par
Mounya Boudiaf. S’ensuit différents projets artistiques et culturels...
Souhaitant expérimenter plusieurs formes artistiques interdisciplinaires, intimistes et
sensorielles, elle fonde la compagnie I.R.E.A.L avec qui elle créé : Lili – objet théâtral,
sonore et vidéo, Pomme d’Amour - conte sensoriel et gourmand pour une personne, et mène
différents projets de création chez l’habitant.
Comédienne en vadrouille, elle atterrit début 2011 à Dijon où elle découvre le théâtre forum
avec Les Comédiens Associés et rencontre l’équipe de la compagnie en attendant… à suivre.
Juliette Barbier – plasticienne
Juliette Barbier, plasticienne diplômée des Arts Appliqués Duperré explore les qualités
plastiques d’objets, d’espaces, de signes dans un plaisir conceptuel et concret, basé sur une
déformation incurable liée à ses études textiles : celle de l’association visuelle, du parallèle
graphique, du marabout (bout de ficelle) plastique. Elle se prend au jeu des correspondances
(texture, texte, couleur, environnement, motif...). Dans des recherches/productions diverses
liées au monde du textile, du patrimoine, de l’édition, ou du spectacle vivant, pour lequel elle
assure la cohérence visuelle de spectacles (Charlie Windelschmidt ou Julie Bérès) ou prenant
en charge les costumes (création de costumes in-situ avec Julie Desprairies, chorégraphe).
Elle travaille pour la première fois en destination des enfants avec son livre “en ville, je peux”
réalisé avec le poète Jacques Jouet aux éditions Passage Piétons.
Nicolas Cointot – régisseur lumière
Musicien amateur depuis 15 ans et depuis toujors attiré par le monde de la musique et du
spectacle vivant, Nicolas intègre l'équipe du bistrot de la scène en 2006 en tant que technicien
lumière. Il se forme sur le terrain grâce à l'appui de personnes expérimentées qui
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l'accompagne dans son apprentissage. Depuis 2007, il travaille avec différentes compagnies
régionales avec lesquels il crée la lumière des spectacles : Théâtre de la mère folle, compagnie
les Esquimots, Cirkon'flex, compagnie les CréaXX Elles. Il fait également la régie lumière
des groupes Bibéo et Kalach Bik Bande.
Il rejoint la compagnie en attendant… en 2010 en reprenant la régie du spectacle Moi et ma
bouche de Denis Lachaud.
Julien Colombet – comédien
D’abord comédien au théâtre Universitaire de Bourgogne de 1999 à 2005, où il participera à
neuf créations (dont La Tempête, Ubu Roi, Macbeth, Faust….), Julien Colombet suit
parallèlement la formation du Conservatoire d’Art Dramatique Jean-Philippe Rameau de
Dijon, dans la classe d’E. Lewinson. Durant sa formation, il joue dans L’Annonce faite à
Marie et L’Amour de Phèdre, de S. Kane. Depuis sa sortie du conservatoire, il a travaillé avec
plusieurs compagnie dont Les dés à cordes, la cie Préface, les 26 000 Couverts, la cie Askell
Gwenn, la cie Vu d’Ici (collectif R.A.S), et le Théâtre de Ume. Depuis 2003, il est intervenant
au Lycée Le Castel de Dijon, dans le cadre de l’option facultative "théâtre". Depuis 2004, il
anime également un atelier théâtre à l’IME Saint-Anne de Dijon avec de jeunes adultes
handicapés.
Isabelle Gilbert –comédienne
Issue du cinéma documentaire et diplômée de l' ESEC à Paris, Isabelle aime créer à partir du
réel, de ce qui se trouve là, à porter de main. C'est vers le théâtre qu'elle décide de se tourner
ensuite. Elle devient comédienne et membre permanent du Théâtre des Minuits de 2003 à
2008 dans le Loiret. Aujourd'hui Isabelle revient aux sources et continue de raconter des
histoires, dans son expression la plus simple, l'écriture. Sa passion pour la culture écossaise et
ses expériences hétéroclites la conduisent en 2009 à réaliser le texte des Clichés Ecossés dans
lequel elle interroge et réconcilie le réel et l'imaginaire. En 2010 elle crée et dirige Les
Rapporteuses, association artistique au service des œuvres de narration. Elle rencontre la
compagnie en attendant… avec laquelle elle co-anime les ateliers théâtre dans les collèges de
Dijon dans le cadre du projet Et moi émois – Portraits d'adolescences.
Jérôme Laferrière – compositeur
Jérôme Laferrière est né en 1978. A trois ans, il excelle dans la destruction méthodique et
minutieuse des vinyls paternels signant ainsi avec Boulez (Le Marteau sans Maître...) la fin de
la musique tonale... A neuf ans, il n’a toujours pas réussi à boucher correctement les trous de
sa flûte à bec malgré la persévérance de sa maîtresse. Il expérimente durant cette période, la
théorie des musiques aléatoires et les limites de la patience... A douze ans demi, il fabrique
son premier instrument de musique : un kazou (avec un bout de tuyau d’arrosage et de papier
calque), découvre les musiques monotones et prend conscience de la difficile réception des
musiques contemporaines auprès d’un public non-initié... Depuis, 2000, il fait partie de
l’équipe de Radio Campus où il a réalisé pendant 2 ans une émission de création
radiophonique, Le 7e imaginaire, avec Christophe Barruet alias Mister B. En 2002, avec Glue
Trax, il participe à la musique de la pièce L’Autodévoilement de l’Ange (sur Hervé Guibert)
par la Compagnie Clair de Plume dirigée par Patricia Louot. Dans une grande économie de
moyens, Jérôme Laferrière crée des musiques sensibles, des musiques qui ouvrent des
espaces, dilatent le temps.
compagnie en attendant… - 16 rue du général Delaborde - 21000 Dijon
03 80 48 07 61 / 06 64 21 46 97
[email protected] / www.compagnie-en-attendant.fr
Laurent Pernot – vidéaste
Après une maîtrise de photographie et multimédia à l’université de Paris VIII, Laurent Pernot
est admis au Fresnoy studio national des arts contemporains, Tourcoing. Depuis sa sortie de
l’école en 2004, il enchaîne les résidences (Allemagne, Italie, Canada, Japon…) et les
expositions. Son travail actuel est basé sur la représentation de l’être humain, en ceci qu'il
expose une fragilité, laquelle suppose à la fois le caractère tragique et merveilleux de la vie.
Par ailleurs, en exploitant le caractère illusoire des images, il essaie d'éveiller l’attention sur
les interactions extraordinaires de l’homme, de son histoire, et de son environnement naturel,
afin de rétablir un sentiment de fascination pour la vie ; un réenchantement. Sa démarche
repose ainsi sur l'exploration des ambiguïtés profondes de l'existence, par une approche
sensible, et recentre l'attention sur une question essentielle : qu'est-ce que la vie ? L’univers
de Laurent Pernot est peuplé de présences intermittentes, de corps que l’on ne peut saisir
puisqu’ils ne sont que des particules de lumière. La projection (vidéo ou diapositives) les rend
visibles, faisant alors de nous les témoins émerveillés de leur apparition. Mais à peine
sommes-nous touchés par leur présence qu’ils disparaissent à nouveau, rendus à l’obscurité.
Ils laissent parfois leur place à d’autres qui, à leur tour, nous interpellent puis disparaissent.
Comme le dit Laurent Pernot, “ils clignotent entre la vie et la mort”.
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