Etude d`approvisionnement et de développement des énergies
Transcription
Etude d`approvisionnement et de développement des énergies
Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis Partie 2 Gisements en énergies renouvelables mobilisables SM SCOT GRAND DOUAISIS MARS 2014 Etude cofinancée par l’Ademe et la Région Nord Pas de Calais dans le cadre du FRAMEE Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis 1 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis D. LES GISEMENTS EN ENERGIES RENOUVELABLES MOBILISABLES .............................................................. 3 Potentiel solaire ............................................................................................................................................................................... 3 Solaire thermique ........................................................................................................................................................................... 9 Bois énergie .................................................................................................................................................................................... 11 Géothermie ..................................................................................................................................................................................... 17 Eolien ................................................................................................................................................................................................ 23 Biogaz ............................................................................................................................................................................................... 31 Récupération de chaleur sur eaux usées ............................................................................................................................. 51 Micro-hydroélectricité ............................................................................................................................................................... 55 Energies fatales ............................................................................................................................................................................. 59 Cogénération.................................................................................................................................................................................. 63 E. SYNTHESE DES PROJECTIONS DE PRODUCTION D’ENERGIES RENOUVELABLES A 2020/2050 ................. 65 2 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis D. Les gisements en énergies renouvelables mobilisables Potentiel solaire Gisement Brut L’ensoleillement moyen sur le Nord-Pas-de-Calais est de 845h, soit un potentiel solaire de 1 000 kWh/m2.an. Sur le SCOT, le gisement solaire est considéré identique. Ensoleillement annuel moyen du NPdC (kWh/m².an)– Etude Axenne 2009 La question réside dans la manière et la possibilité d’exploiter ce gisement. Qui investit dans le photovoltaïque, qui et où accueillir les panneaux? La surface des toitures sur le territoire du Grand Douaisis a été estimée à 11 103 520 m² répartis comme suit : 3 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis Logement individuel : 8 598 800 m21 pour 85 988 logements Logement collectif: 694 163 m22 pour 18 511 logements Commerce/industrie: 1 810 557 m² Pour les toitures de grands bâtiments présents dans les principales zones d’activités, une estimation plus fine a été réalisée par le pôle climat (réalisée à partir de la base OccSol, calcul de surfaces approximatives des principaux bâtiments ayant une toiture importante, à partir de la vue aérienne) Les surfaces actuelles de toitures de ces zones sont estimées à 1 583 682 m². Gisement Net Le calcul du gisement net du solaire a été établi sur la base de données sur les gisements d'énergies renouvelables issue de l'étude préalable au SRCAE menée par le bureau d'étude Axenne pour le compte de l'ADEME et du Conseil Régional Nord-Pas-de-Calais en association avec la DREAL NordPas-de-Calais, repris en annexe. Nous avons extrait de ce tableau les communes du Grand Douaisis qui nous donnent les résultats suivants pour le photovoltaïque : Gisement toitures 2020 2050 logements indiv existant 1 987 5 450 logements coll existants 1 331 3 650 équipements sportifs 104 290 zones activités et commerciales3 5 806 15 910 toitures agricoles 3 989 10 930 ombrage parking 2 323 6 370 Total production Photovoltaïque 15 540 42 600 (MWh) Projections du gisement Net de production d’électricité par Panneaux Photovoltaïques des communes du Grand Douaisis pour 2020-2050. (Source étude Axenne pour le compte de l'ADEME et du Conseil Régional Nord-Pas-de-Calais en association avec la DREAL Nord-Pas-de-Calais) 1 Insee données 2010 (résidences principales, secondaires, vacance tout compris) pour Grand Douaisis (arrondissement Douai + Emerchicourt) : 85 988 logements individuels et 18 511 collectifs La valeur retenue est de 100m2 de toiture par logement de 88m2 Shon en moyenne 2 La valeur retenue est de 300m2 de toiture pour 8 logements 3 Le chiffre de l’étude Axenne est sous estimé. 4 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis A l’échelle du Grand Douaisis on peut donc estimer le gisement net de production d’électricité par panneaux Photovoltaïques à 15,54 GWh/an à horizon 2020 et 42,6 GWh/an à horizon 2050. Ces chiffres paraissent réalistes pour le territoire du Grand Douaisis et proches du scénario tendanciel du SRCAE. Particularité des zones d’activités : gisement important de photovoltaïque Concernant les zones d’activités, nous conserverons le chiffre de l’étude Axenne pour plus d’homogénéité et pour la vision prospective à 2020 -2050. Cependant aux vues de l’étude plus fine réalisée, le chiffre de photovoltaïque mobilisable en toiture sur zones d’activités est sous-estimé. Pour calculer le potentiel en MWh de photovoltaïque mobilisable de ces toitures nous avons utilisé la méthode de calcul de l’étude régionale d’Axenne à savoir : Surface toiture x (77%) x (40%) = potentiel PV mobilisable en MWh On obtient alors un gisement net total pour les zones d’activités et commerciales suivant : PV sur bâtiments actuels : 42,44 Gwh PV potentiel sur bâtiments pouvant être encore construits sur la zone (du fait du foncier encore mobilisable4) ou en projet : 23,34 Gwh Cela nous fait donc un gisement total de 74,12 GWh de photovoltaïque sur zones d’activités et commerciales existantes en 2014 sur le Grand Douaisis. 4 Nous avons pris une hypothèse basse en considérant qu’un bâtiment a une emprise minimum de 30% de la surface d’un terrain constructible (s’y ajoutent parking, voirie, espaces verts). 5 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis Le tableau et la carte suivante récapitule le potentiel solaire de ces principales zones d’activités et de commerces présents sur le territoire. 6 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis POTENTIEL PHOTOVOLTAIQUE DES PRINCIPALES ZONES ACTIVITE ET COMMERCIALES PV en 2011 potentiel PV sur potentiel PV sur Total gisement bâti actuel zone restante net Nom de la zone en GWh En GWh en GWH en GWH ZAC des Tuileries Zone des Arbousiers Zone Renault Zone Renault - parking ZAC de la Haute Rive ZAC de la Brayelle ZAC du Luc ZAC Espace Gare ZAC de Dorignies et Fort de Scarpe Quartier Vauban Zone Sébastopole ZAC des Fauvettes ZAC des Prés Loribes ZAC ST René Zone Bonnel ZAC de l'Ermitage ZAC de Lauwin Planque Pôle commercial de Masny La carrière dorée (Orchies) ZAC de la Brasserie ZAC de Belleforière ZAC du Chevalement ZAC Dentressangle Centre commercial Auchan Pôle commercial de Somain ZAC Barrois ZAC de la Renaissance (90ha) zone RD ZAC du Bas Terroir 0 0 0 7,40 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0,07 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0,04 0,46 11,90 0,33 1,34 3,44 1,37 1,78 0,90 0,00 0,59 2,09 0,32 0,61 0,28 10,65 0,38 1,08 0,12 0,21 0,14 0,00 0,75 0,38 0,00 0,86 0,25 0,06 2,34 0,00 0,00 0,00 0,00 0,34 2,06 0,63 0,00 0,00 0,32 0,00 0,63 0,00 0,22 0,38 2,49 0,00 0,00 0,13 0,03 0,20 0,20 0,00 0,00 7,23 3,70 0,00 2,26 2,38 0,46 11,90 7,40 0,33 1,68 5,50 2,00 1,78 0,90 0,32 0,59 2,73 0,32 0,90 0,66 14,02 0,38 1,08 0,25 0,24 0,34 0,20 0,75 0,38 7,23 4,56 0,25 2,32 Total principales zones 8 40 23 72 toutes zones activités et commerciales 8,34 42,44 23,34 74,12 (Source : Base de données estimation du potentiel PV des zones d’activités -SM SCoT Grand Douaisis – Mars 2014) 7 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis 8 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis Solaire thermique Comme pour le solaire photovoltaïque, le calcul du gisement net du solaire thermique a été établi sur la base de données sur les gisements d'énergies renouvelables issue de l'étude préalable au SRCAE menée par le bureau d'étude Axenne pour le compte de l'ADEME et du Conseil Régional Nord-Pasde-Calais en association avec la DREAL Nord-Pas-de-Calais, repris en annexe. Nous avons extrait de ce tableau les communes du Grand Douaisis qui nous donnent les résultats suivants pour le solaire thermique: GISEMENT thermique toiture (MWh) 2020 2050 Solaire thermique hab. indiv. 33 902 75 610 Solaire thermique hab. collectif 699 1 560 Solaire thermique tertiaire 311 700 Solaire thermique piscine 104 240 Total MWh/an chaleur solaire thermique 35 016 78 110 (base SRCAE sur-estimée) Projections du gisement Net de production de chaleur par panneaux solaires thermiques des communes du Grand Douaisis pour 2020-2050. (Source étude Axenne pour le compte de l'ADEME et du Conseil Régional Nord-Pas-de-Calais en association avec la DREAL Nord-Pas-de-Calais) A l’échelle du Grand Douaisis on peut donc estimer le gisement net de production de chaleur par panneaux solaires thermiques de 35,01 GWh/an à horizon 2020 (90 756m2) et 78,11 GWh/an à horizon 2050 (202 483m2). Ces chiffres paraissent irréalistes pour le territoire, c’est pourquoi nous avons décidé de nous rapprocher du scénario tendanciel du SRCAE qui nous paraît plus réaliste en prenant un gisement net de production de chaleur par panneaux solaires thermiques de 1,17 GWh/an à horizon 2020 (3 033m2) et 2,62 GWh/an à horizon 2050 (6 792m2), soit environ 0,75% de la production estimée au niveau régional. 9 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis Installations importantes de solaire thermique sur le territoire du grand Douaisis à échéance 2020-2050 (Source Technicity/Scot grand Douaisis) 10 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis Bois énergie Gisement Brut La ressource en bois énergie provient des déchets banaux industriel (DBI), de la ressource forestière et bocagère. Les données disponibles ne nous permettent pas à ce stade d’intégrer les DBI. La surface forestière du Grand Douaisis est de 5 694,27 ha, déclinée comme suit : 2 211,36 ha de forêt publique (39%) : forêt d’Etat (13 massifs) et forêts communales (48 forêts) soumises au régime forestier ainsi que des organismes publics qui gèrent moins de 4ha (libre choix du gestionnaire) 3 482,91 ha de forêt privée (61%) pour 6 610 propriétaires. Le bocage représente moins de 5% de la surface de forêt du territoire (soit environ 285 ha), ce qui nous permet de l’intégrer dans nos calculs en l’assimilant à la surface forestière sans impact majeur sur le résultat. Estimation théorique de la ressource en bois énergie brute (hors bocages et DBI) dans le Grand Douaisis est de 5 694 ha (56 940 map). 1 map5 de bois équivaut à un volume de 0,4m3. On peut donc estimer un gisement Brut à l’échelle du Grand Douaisis de 36,44 GWh (36 441 MWh) 5 1 m bois plein à 30 % d'humidité : 1,6 MWh/m3 – www.infoenergie.org 3 11 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis 12 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis Gisement Net Pour le calcul du gisement net, nous nous sommes basés sur le calcul de l’étude préalable du volet biomasse dans le cadre du SRCAE de la région Languedoc Roussillon, pour deux raisons principales : il n’était pas possible d’utiliser de manière pertinente les données disponibles sur le territoire du ScoT pour le calcul issu de l’étude Axenne. Il nous paraît intéressant d’utiliser un mode de calcul basé sur le gisement forestier et non sur les modes d’utilisations de la ressource bois. De plus, tout en étant conscient que la région Languedoc Roussillon possède une maitrise de sa ressource bien supérieure à celle de notre région, les chiffres avancés dans notre calcul feront ressortir un vision de la filière et d’une utilisation « maitrisée » de la ressource bois. Les hypothèses prises par la région pour calculer le gisement net : Gisement net = Gisement brut moins Propriétés privées < à 4ha et difficilement mobilisables (37%) Bois Économiquement non rentable en BE (16%) Autres utilisations (20%) Nous avons pris le parti de ne pas pondérer ces chiffres, tout en étant conscient de leur rapport étroit à la région de production des bois. La difficulté pour le ScoT du Grand Douaisis est bien la forte proportion de bois < 4Ha, difficilement mobilisables, mais pour lesquels la volonté de mobilisation est forte, notamment via la mise en place d’une étude PNR/stratégie bois Une étude plus poussée pourrait affiner ces données ultérieurement. En appliquant ces ratios au gisement brut du Grand Douaisis, nous obtenons un gisement net total de 10,21 GWh/an, soit 28% du gisement net global. Projections du gisement Net de production de chaleur par biomasse sur les communes du Grand Douaisis pour 2020-2050. (Source Technicity) 13 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis Pour les projections, nous avons pondéré les chiffres du SRCAE pour tendre vers une mobilisation d’1/3 du gisement net soit 3,36 GWh/an (33%) en 2020 2/3 du gisement net, soit 6,73 GWh/an (66%) en 2050 Projets de chaufferies utilisant du bois énergie sur le territoire du Grand Douaisis à échéance 2020-2050 (Source Technicity/SMScot grand Douaisis) 14 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis Comme nous l’avons constaté ci dessous, les projections se rapprochent des chiffres théoriques avancés par le CRPF lors d’entretiens avec le ScoT sur le sujet en 2013 (encart ci-dessous). Estimation du gisement de la filière bois sur le Grand Douaisis par le CRPF 1map correspond à 0,4 m3 de bois brut donc le besoin est estimé à 160 m3/an. L'accroissement naturel Bois d'Industrie et Bois Energie est de 4m3 /ha/an (toutes essences confondues), votre besoin s'évaluant à 160m3 donc la surface requise pour assurer un approvisionnement sur le long terme est de 40ha. Le calcul du BIBE est le suivant : une peupleraie produit 10m3 grume/ha/an (valorisation bois d’œuvre), la proportion de BIBE est de 1/3 du volume grume soit 3m3/ha/an (approximativement 10 map/ha/an). un peuplement feuillus produit 6m3/ha/an de bois d’œuvre en sachant que le volume BIBE équivaut à la moitié voir les 2/3 , la production BIBE est donc de 4m3/ha/an (approximativement 10 map/ha/an). Ainsi pour être auto-suffisant sur le long terme, le besoin est évalué à 40 ha de peuplement toutes essences confondue en ne valorisant que les produits BIBE, étant donné qu'on exploite l'accroissement naturel annuel la gestion est pérenne et durable et la grume est valorisé indépendamment en bois d’œuvre. La contractualisation d'un contrat d'approvisionnement avec un gestionnaire forestier est nécessaire afin d'assurer la sécurité de l’approvisionnement. Pour rappel (selon un besoin moyen estimé de 200 t/an par chaufferie sur un rayon de 25 km autour de Douai) : Surface forestière privée : 10 000 ha soit 250 chaufferies Surface forestière publique : 1 130 ha soit 30 chaufferies Ces chiffres sont théoriques et issus du cadastre 2009, on peut cependant évaluer la ressource mobilisable à raison de 1/3 de la ressource théorique. 15 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis ZOOM : Le réseau de chaleur et chaufferie biomasse Rénovation espace du centre de Roost Warendin Après avoir réalisé une étude pour le remplacement de ses chaufferies vétustes, la commune de Roost-Warendin a souhaité s’engager dans une démarche plus globale afin de réduire ses consommations et dépenses énergétiques. Ce projet s’inscrit dans la volonté de la commune de réduire de 38% ses consommations énergétiques à l’horizon 2020. Pour y parvenir, la municipalité a souhaité agir sur la performance thermique des bâtiments et viser le niveau BBC rénovation. Cette rénovation s’accompagne également d’une extension répondant aux critères de la Haute Qualité Environnementale (HQE®). La commune a également fait le choix de centraliser sa production de chauffage par la réalisation d’un réseau de chaleur alimenté par une chaufferie biomasse. Le réseau de chaleur d’une longueur de 691 m alimente 9 bâtiments et la chaufferie installée permet de substituer 6 chaufferies avec 7 chaudières gaz par 1 chaufferie avec 2 chaudières : une alimentée par de la plaquette forestière et une autre par le gaz naturel. La puissance de la chaufferie est de 250 Kw. Une plateforme bois est en cours d’étude pour alimenter en bois local cette chaufferie et d’autres installations à venir sur le territoire. Chiffres clés : Diminution de 41% de la facture énergétique estimée Baisse de 33% des dépenses d’énergie pour le chauffage Temps de retour estimé à 12 ans par rapport à une solution de référence (gaz sans réseau) Consommation annuelle estimée de 200 tonnes de plaquettes forestières Baisse de 67% des émissions de GES 16 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis Géothermie La géothermie est l’exploitation de la chaleur du sous-sol. Utilisée à l'origine à des fins thermales, l'énergie du sous-sol peut servir à de multiples usages : le chauffage de l'habitat, la production d'électricité mais aussi le rafraîchissement, la production de froid... Via l’intermédiaire d’une pompe à chaleur, la géothermie représente en France une énergie encore peu développée au regard du nombre d’installations connues mais présente de nombreuses perspectives. Ses applications sont nombreuses. La principale concerne le chauffage des bâtiments, soit de façon centralisée par le biais de réseaux de chaleur soit de façon plus individuelle par le biais de pompes à chaleur couplées à des capteurs enterrés. Tous les systèmes géothermiques (échangeurs horizontaux, verticaux, sur nappe…) peuvent : Chauffer un bâtiment avec une pompe à chaleur géothermique classique Rafraîchir un bâtiment avec une pompe à chaleur géothermique réversible Produire l’eau chaude sanitaire avec une pompe à chaleur géothermique haute température ou un chauffe-eau thermodynamique géothermique Ces différents usages peuvent être réalisés par un seul et même appareil: la pompe à chaleur Illustrations pour l’habitat individuel (source BRGM) Puits bioclimatique, ou puits canadien ou provençal Avantage : préchauffage à coût très bas adapté à la maison individuelle possédant un terrain; bien adapté dans le cadre d'une construction Inconvénient : adapté au préchauffage, ne permet pas d'être couplé à une pompe à chaleur en raison du débit d'air incompatible entre les deux systèmes Pompe à chaleur sur échangeurs horizontaux Avantage : investissement réduit, production possible de chauffage, eau chaude sanitaire et rafraîchissement ; bien adapté dans le cadre d'une construction Inconvénient : nécessite un terrain d'une superficie équivalente ou supérieur à la superficie du bâtiment à chauffer, libre de construction et d'arbres à racines. Pompe à chaleur sur échangeurs compacts Avantage : pas de cout de forage, emprise au sol de quelques mètres carrés, production possible de chauffage, eau chaude sanitaire et rafraîchissement; adapté à la rénovation Inconvénient : technologie émergente 17 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis Pompe à chaleur sur échangeurs verticaux, également appelés sondes géothermiques Avantage : emprise au sol de quelques dizaines de centimètres carrés, système le plus performant, parfaitement adapté à la rénovation et aux bâtiments classés ou similaires Inconvénient : coût de forage, soumis au code minier. Pompe à chaleur sur eaux grises Avantage : réutilisation des calories perdues des eaux sanitaires (cuisine, salle de bains) Inconvénient : compétences professionnelles émergentes Illustrations pour l’habitat collectif et les bâtiments à usage tertiaire (source BRGM) Pompe à chaleur sur eaux usées ou grises Avantage : pas de cout de forage, parfaitement adapté au contexte urbain. Inconvénient : nécessite des canalisations permettant l'intégration d'échangeurs, situées à proximité avec un diamètre suffisant pour l'exploitation et un débit permanent suffisant. Pompe à chaleur sur fondations thermoactives, également appelées pieux géothermiques Avantage : investissement limité car intégration complète aux fondations du bâtiment Inconvénient : rendement énergétique limité Pompe à chaleur sur aquifère ou eau libre Avantage : rendement énergétique le plus performant Inconvénient : dépendant des contraintes hydrogéologiques du site (disponibilité, et qualité), coût non négligeable de pompage et de traitement de l'eau, soumis à la loi sur l'eau et au code minier. Pompe à chaleur sur champ de sondes Avantage : rendement énergétique stable, rafraichissement gratuit et direct, maintenance réduite Inconvénient : coût de forage non négligeable, soumis au code minier 18 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis Gisement Brut Le BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières) a établi une carte des ressources géothermiques sur aquifère superficiel en France. (cf www.geothermie-perspective.fr). Les données ne sont pas disponibles pour calculer un potentiel exact géothermique à 2020 - 2050. Le SM SCoT Grand Douaisis disposera d’ici juillet 2014 les données cartographiques de la géothermie basse température du territoire. Ce potentiel se calcule en fonction de l’emplacement des projets et donc par projet. L’atlas géothermique du BRGM permet de détailler l’emplacement de la nappe mobilisable et son potentiel géothermique. La cartographie ci-après permet d’indiquer les secteurs propices à l’utilisation de la géothermie sur aquifère. Pour le calcul des gisements, nous nous sommes donc basés sur l’étude Axenne pour le SRCAE qui traite de la géothermie par une entrée logements et ceux en priorité actuellement chauffés au fioul. Les hypothèses retenues pour les gisements bruts sont les suivantes: Habitat existant : uniquement de la géothermie verticale 100% des logements chauffés au fioul ou gaz propane, 7 827 logements Habitat neuf : uniquement de la géothermie horizontale 100% des logements neufs soit 700 logements/an 19 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis Potentiel géothermie sur base des données BRGM sur le territoire du Grand Douaisis à échéance 2020-2050 (Source BRGM/SMScoT grand Douaisis) Gisement Net Toujours sur base de l’étude Axenne pour le SRCAE, les hypothèses retenues pour les gisements nets sont les suivantes: 20 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis Habitat existant : uniquement de la géothermie verticale 31% + 70% du gisement brut soit 1 698*0,05 = 85 installations/an6 (1 037 MWh/an) Habitat neuf : uniquement de la géothermie horizontale 31% + 69% du gisement brut soit 150 installations7 (1 827,7MWh/an) Installations géothermie Gisements nets hors contraintes (Patrimoniales et techniques) Capteurs Horizontaux Capteurs Verticaux Total 2020 Existant Neuf Total 2020 Nombre /an : 5 MWh/an : 61 Nombre /an : 15 MWh/an : 183 MWh/an : 183 61 244 2050 Existant Neuf Total 2050 Nombre /an : 2 MWh/an : 24 Nombre /an : 4 MWh/an : 49 MWh/an : 49 24 73 Projections du gisement Net de Géothermie sur les communes du Grand Douaisis pour 2020-2050- (Source Technicity 2014) En appliquant les évolutions de l’étude Axenne au gisement brut du Grand Douaisis, nous obtenons un gisement net de 0,24 GWh/an en 2020. Pour la projection 2050, nous obtenons un gisement net de 0,07 GWh/an. Au regard de ce que nous avons dit sur la difficulté à avoir des données consolidées à l’échelle d’un territoire, le gisement est sous estimé. 6 7 1 installation = 12,2 MWh.an 1 installation = 12,2 MWh.an 21 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis Installations géothermique en projet ou créées sur le territoire du Grand Douaisis (Source Technicity/SMScot grand Douaisis) 22 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis Eolien Une éolienne est une machine tournante permettant de convertir l'énergie cinétique du vent en énergie cinétique de rotation, exploitable pour produire de l'électricité. Il existe deux grandes familles d'éoliennes : les machines à axe vertical et les machines à axe horizontal qui se déclinent en trois gammes de puissance : le "petit éolien", pour les machines de puissance inférieure à 36 kW le "moyen éolien", pour les machines entre 36 kW et 350 kW le "grand éolien" (puissance supérieure à 350 kW), pour lequel on utilise des machines à axe horizontal munies, dans la plupart des applications, d'un rotor tripale. Concernant le petit éolien aucune donnée de potentiel à l’échelle territoriale et même communale n’est possible. En effet, pour ce type d’installation des études de vent doivent être effectuée directement sur le site d’implantation. Le gisement éolien en milieu urbain est fortement limité. Les zones situées au-dessus des toits sont des zones perturbées, où la vitesse de vent moyenne est la plus faible et où il y a de fortes fluctuations de vitesse du vent, les villes étant généralement bâties dans des sites abrités des vents. Le rendement de toute éolienne qui n’est pas placée à une hauteur importante est donc médiocre et incertain. Le seul lieu en milieu urbain intéressant pour ces installations serait le toit des immeubles de grande taille mais ce lieu reste très hostile surtout pour les éoliennes sur axe horizontal. Concernant les éoliennes à axe vertical nous avons très peu de retours d’expériences. (cf « L’éolien dans l’urbain – état de l’art. www.areneif.org) Aux vues des retours que nous avons sur des projets menés, le fait est que, sauf exception (en zone littorale concernée par des cycles quotidiens vent de terre / vent de mer, ou en zone de mistral par exemple en France), le vent urbain perturbé diminue les performances des éoliennes. Comme pour les parcs éoliens, il est nécessaire de disposer de vents réguliers et suffisamment forts. Pour cela, il faut un site dégagé, notamment dans la direction des vents dominants. L’implantation en secteur rural peut donc être possible, notamment dans des sites isolés, sans contraintes physiques diminuant un apport régulier de vent. Nous n’étudierons ci-après que le grand éolien. 23 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis Gisement Brut Secteurs favorables au développement éolien (DREAL Nord-Pas-De-Calais / Bocage / Burgeap- juin 2010) 24 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis Le cadre existant au niveau de la région affiche un objectif potentiel pour 2020 se situant entre 1 026 et 1 361 MW. Le SRCAE retient une puissance plausible de 1 100 MW pour 2020 en offshore et 1 100 MW en offshore et à l’horizon 2050 un potentiel en offshore de 3 000 MW. Plusieurs projets d’éoliennes sur le Grand Douaisis étaient contraints ces dernières années par des servitudes liées essentiellement liées: A la défense nationale : radar militaire de Cambrai A l’aviation civile (radar catégorie T7) Cependant en raison de la réforme de la Défense et de la fermeture de la base de Cambrai, les plans de servitude aéronautiques ont été levés et la servitude du radar et celle liée au réseau TBA seront levées d’ici fin 2014, lors du transfert du radar militaire de Cambrai à Doulens. Servitudes techniques (Schéma régional éolien – 2010) Dans le cas du Grand Douaisis, nous avons uniquement retenu les gisements nets, issus de deux études poussées sur la CAD et le Cœur d’Ostrevent. 25 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis Gisement Net Il nous paraît difficile d’extrapoler ces chiffres sur les deux autres EPCI, c’est pourquoi nous retiendrons une gisement net « pessimiste » basé sur les chiffres des études du potentiel éolien de la communauté d’agglomération du douaisis et de la communauté de communes Cœur d’Ostrevent, (études menées sur le gisement ZDE et supérieurs à 5MW). Etude spécifique éolien de Cœur d’Ostrevent Cette étude a proposé 13 sites dont 4 sont potentiellement viables, à des échelles de temps différentes, à savoir : 2020: Emerchicourt-Monchecourt : 12 MW8 Emerchicourt-Auberchicourt : 10MW Montigny-Lallaing : 10MW 2050 Erre-Fenain-Hornaing : 6MW P o t e (extrait schéma éolien territorial 8 nous avons retenu pour ces sites les fourchettes hautes de puissance 26 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis Etude spécifique éolien CAD Potentiel éolien CAD (Vents du Nord – 2007) Potentiel en nombre éoliennes de 2MW (Vents du Nord -2005) Suite à ce schéma éolien, la CAD a réalisé une étude complémentaire (effectuée par le bureau d’étude Airele) pour sélectionner les zones propices à un dépôt de dossier ZDE (zone de développement de l’éolien, dossier obligatoire pour bénéficier des tarifs de rachat. Ce cadre a été supprimé en 2013). 27 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis Projets de dossiers de demande de ZDE sur la CAD (AIRELE - 2008) Cette étude a mis en avant 5 sites potentiels dont deux seraient prêts pour 2020 et 3 pour 2050. 2020 Lauwin planque : 12MW Dechy : 18 MW 2050 Hamel Lauwin planque : 20MW Fressain – Marcq en Ostrevent : 40MW Potentiel éolien Communauté de commune Coeur de Pévèle Un site a été identifié sur ce territoire à savoir le site de la Montagne de Douai pour 15 MW (Orchies). Le dossier ZDE a été déposé mais le permis de construire n’a pas été délivré. 28 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis Potentiel éolien à échéance 2020 et 2050.9 Puissance en MW Production d’énergie en MWh/an Total GWh/an 2020 Cœur d'Ostrevent Emerchicourt-Monchecourt 12 23 412 23,41 Emerchicourt-Auberchicourt 10 19 510 19,51 Montigny-Lallaing 10 19 510 19,51 Lauwin planque 12 23 412 23,41 Dechy 18 35 118,00 35,12 Total 2020 62 120 962 120,96 6 11 706 11,71 Lauwin planque 20 39 020 39,02 Fressain - Marcq en Ostrevent 40 78 040 78,04 Orchies 15 29 265,00 29,27 Total 2050 81 158 031 158,03 CAD 2050 Cœur d'Ostrevent Erre-Fenain-Hornaing CAD Pévèle A l’échelle du Grand Douaisis on peut donc estimer le gisement net de production d’électricité éolienne de 126,8 GWh/an à horizon 2020 et 158,03 GWh/an à horizon 2050. 9 1MW = 1951MWh/an – source bilan RTE 29 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis Potentiel éolien sur le territoire du Grand Douaisis à échéance 2020-2050 (Source Technicity/SMScot Grand Douaisis) 30 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis Biogaz Sources documentaires : Inventaire du gisement biomasse en Nord Pas de Calais - Fédération Régionale des Coopératives de la Région Nord - Juillet 2010 www.nord-pas-de-calais.developpement-durable.gouv.fr/?Energies-renouvelables,5896 Estimation des gisements potentiels de substrats utilisables en méthanisation – avril 2013 Ademe Champs des matières méthanisables Il existe 4 secteurs favorables au développement de la méthanisation : agricole, industriel, déchets ménagers, boues urbaines Toute la matière organique est susceptible d’être ainsi décomposée (excepté des composés très stables comme la lignine) et de produire du biogaz, avec un potentiel méthanogène toutefois très variable. La méthanisation convient particulièrement aux substrats riches en eau, contenant de la matière organique facilement dégradable, et facilement pompables pour permettre un fonctionnement en continu. Les déchets méthanisés peuvent être d’origine : agro-industrielle : abattoirs, caves vinicoles, laiteries, fromageries, ou autres industries agro-alimentaires, industries chimiques et pharmaceutiques, etc … agricole : déjections animales, résidus de récolte (pailles, spathes de maïs …), eaux de salle de traite, etc … municipale : tontes de gazon, fraction fermentescible des ordures ménagères, boues et graisses de station d’épuration, matières de vidange, etc … Ainsi nous nous concentrerons sur les matières des domaines suivants : Industries agroalimentaires (coproduits et déchets) Agriculture (effluents d’élevage, résidus de cultures, cultures intermédiaires) Déchets organiques domestiques et des gros producteurs Déchets verts Assainissement La méthanisation se situe au carrefour de plusieurs réflexions : une gestion territoriale de la matière organique d’une part, une dynamique de territoire qui permet d’associer différents acteurs d’autre part. Elle est simultanément une filière de production d’énergie renouvelable et une filière alternative de traitement de déchets Modes de valorisation du biogaz (source Ademe) Production de chaleur : l’efficacité énergétique est intéressante si le besoin en chaleur des débouchés est assez important pour permettre de valoriser le maximum de l’énergie disponible. Cela nécessite également des débouchés à proximité pour limiter le transport coûteux de la chaleur ou du biogaz. Production d’électricité : l’efficacité énergétique est plus faible (- 37 %) du fait du rendement énergétique de l’électricité se limitant, pour des moteurs, au environ de 33% : l’efficacité 31 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis énergétique est plus faible (- 37 %) du fait du rendement énergétique de l’électricité se limitant, pour des moteurs, au environ de 33%. Production combinée d’électricité et chaleur : la chaleur des gaz chauds issu de la production d’électricité peut être récupérée pour produire de la chaleur. L’efficacité énergétique est intéressante car cette valorisation permet de valoriser l’excédent d’énergie éventuel mais, nécessite pour la chaleur un débouché à proximité. Ce cas est encouragé par une prime à l’efficacité énergétique présente dans le tarif d’achat d’électricité. Carburant Véhicule : pour être utilisé en tant que carburant Véhicule, le biogaz suit une série d’étapes d’épuration/compression. Cette valorisation s’est principalement développée en Suède et en Suisse. En France, l’opération pionnière de Lille permettra de mieux évaluer les aspects environnementaux de cette filière et les difficultés de mise en œuvre que ce soit d’ordre technique, économique, juridique. Elle peut être envisagée dans le cadre d’une flotte captive de véhicule (bus, bennes déchets, …). Injection du biogaz épuré dans le réseau de gaz naturel : Dans certains pays européens, l’injection du biométhane dans des réseaux dédiés ou non est plus usuelle : Suède, Allemagne, Suisse, Pays Bas, … Méthodologie générale sur la méthanisation10 La méthode proposée pour l’ensemble des substrats est dans un premier temps d’évaluer un gisement brut de production à partir des données structurelles du domaine d’activité (cheptel, assolement, nombre de salarié nombre d’habitants, etc.) en appliquant un ratio de production de matières. Une fois le gisement brut de production évalué, il s’agit d’appliquer dans un premier temps un taux de réduction et un taux de valorisation produit pour obtenir le gisement brut disponible. Le gisement net disponible est ensuite évalué à partir d’un taux de mobilisation estimé selon des critères technico, socio-économiques. Le gisement mobilisable est un gisement d’objectif qui peut être fixé selon les enjeux de développement de la filière méthanisation au regard des autres filières de traitement envisageables et des avantages offerts par la méthanisation. Un taux de pénétration de la méthanisation est alors précisé en termes d’objectif prospectif. GBP : gisement brut de production GBD : gisement brut disponible GND : gisement net disponible GM : gisement mobilisable 10 Estimation des gisements potentiels de substrats utilisables en méthanisation – avril 2013 Ademe 32 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis Potentiel méthanogène Les Gisements bruts Les Déchets ménagers Les objectifs du Grenelle sont de viser un taux de valorisation matière de 35% à 2012 et de 45% à 2015. La valorisation matière recouvre la récupération, la réutilisation, la régénération, le recyclage et la transformation des matériaux extraits des déchets et des produits en fin de vie. Les matières valorisables sont : les OMR, le tri sélectif, le verre, les déchets verts, les encombrants et les déchets des déchetteries (hors déchets verts et encombrants). Actuellement pour la CAD le taux global de valorisation de la matière atteint 49,39% (en 2012). Les déchets valorisés à 100% sont le verre et déchets verres ; les encombrants à 20%, les autres déchets des déchetteries à 96%, le tri sélectif à 77% et les OMR à 1%. La valorisation énergétique consiste à récupérer le pouvoir calorifique des déchets et à le transformer en électricité et/ou en chaleur. Cette valorisation se fait principalement par l'incinération de déchets ménagers et industriels, mais également par la méthanisation et le stockage des déchets, qui permettent de produire de l'énergie à partir du biogaz. La valorisation énergétique des déchets ménagers et industriels banals est issue de différents procédés. 33 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis La valorisation biologique consiste à transformer la part fermentiscible des déchets en amendement organique et en énergie renouvelable en contribuant directement à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Les déchets fermentescibles aptes à la valorisation sont collectés directement auprès des producteurs : collecte sélective de biodéchets auprès des particuliers, des restaurateurs et des industriels de l’agroalimentaire ; collecte des boues de stations d’épuration ; collecte auprès de l’industrie papetière ; collecte sélective des déchets verts, etc. La fraction fermentescible des ordures ménagères peut également être isolée après une séparation mécanique au sein d’un centre de tri mécano biologique Gisement Brut déchets ménagers On utilise fréquemment le terme FFOM : Fraction Fermentescible des Ordures Ménagères, qui désigne la fraction putrescible des ordures ménagères (déchets de cuisine et la part des déchets verts des ménages jetés avec les ordures dans la poubelle) et éventuellement les papiers-cartons. Le terme biodéchets est également utilisé, notamment dès lors qu’une collecte sélective est mise en place (on ne peut alors plus à proprement parler d’une fraction des ordures ménagères). Les Ordures Ménagères Résiduelles sont la part des déchets qui restent après que les usagers aient trié leurs déchets recyclables ou encombrants. La collecte s'effectue dans tous les cas en porte à porte, le plus souvent une fois par semaine Fraction Fermentescible des Ordures Ménagères (FFOM) : Déchets ménagers putrescibles qui peuvent être compostés : déchets de cuisine, certains déchets verts, papiers-cartons et textiles sanitaires. Potentiel de valorisation organique Selon SYMEVAD, la part de déchets putrescibles type déchets de cuisine est de 45% de nos OMR. on peut aller jusqu’à plus de 50% si on y ajoute papiers/cartons...(cas du projet de TVME) Le potentiel maximal de valorisation organique des OMR a été estimé par l'ADEME à 52 %, soit environ 166,9 kg par an et par habitant : 10,3 % pour les papiers ; 5,7 % pour les cartons ; 36 % pour les biodéchets dont, rapportés à la totalité des OMR, 22,8 % de déchets alimentaires (déchets de cuisine), 4,72 % de déchets de jardin et 8,91 % de « fines », éléments inférieurs à 20 mm qui ne sont pas triés mais dont la teneur en matière organique est mesurée. La part méthanogène des ordures ménagères est de 30% environ, ce qui donnerait en potentiel brut sur le territoire : 19 795,8 t d’OMR méthanisables par an, pour un potentiel annuel brut de 43,55 GWh à l’échelle du SCOT, réparti comme suit : 34 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis Total production OMR OMR (t/an) (kg/an) /hab Dont matière méthanogène (30% OMR) t/an Potentiel annuel mobilisable (Mwh)11 CAD 40 730 263 12 219 26 881 ,80 CCCO 18 990 259,5 5 697 12 533,40 CCEP 3 429 260 1 028,7 2 263,14 CCCP 2 837 260 851,1 1 872,42 Total 43 550,76 Potentiel énergétique ordures ménagères pour le Grand Douaisis (source Symevad, SIAVED, Symideme) 11 Le pouvoir calorifique d’une tonne d’OMR est estimé à 2,2MWh - Source http://www.senat.fr/rap/o98-415/o9841516.html 35 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis ZOOM Le projet TVME du Symevad à Evin Le Syndicat Mixte d’Elimination et de Valorisation des Déchets (SYMEVAD) est un établissement public créé le 1er janvier 2007 par trois intercommunalités (la Communauté d’Agglomération Hénin-Carvin, Osartis et la Communauté d’Agglomération du Douaisis) qui lui ont transféré la compétence « traitement des déchets ménagers et assimilés ». La compétence « collecte » est quant à elle restée du domaine des agglomérations. Le SYMEVAD rassemble 82 communes (310 000 habitants) L’usine sera en mesure de traiter 100 000 tonnes par an alors que le gisement actuel est de 110 800 tonnes de déchets produits en 2011 mais son dimensionnement a volontairement été limité pour correspondre à l’ambition de réduction des déchets et à la politique de prévention menée par le syndicat sur son territoire. Elle privilégie le principe d’une unité de Tri Valorisation Matière Energie (TVME) au lieu de la filière incinération. Ce processus novateur et unique en France permet la récupération en vue du recyclage, la méthanisation et la production d’un Combustible Solide de Récupération (CSR). Les technologies sont éprouvées et maîtrisées depuis 7 ans en Allemagne (Bade Wurtemberg) par le syndicat de traitement ZAK. La nouvelle usine sera réceptionnée en octobre 2015. Son bilan net de production énergétique (valorisation énergétique du biogaz réinjecté dans le réseau GRDF et les combustibles CSR en cimenteries, à laquelle on déduit les consommations énergétiques du site) se chiffrera 128 000 MW/an. Elle produira également 1 490 kWh par tonne de déchet entrante, soit 30 x plus que l’enfouissement. le bilan matière de l’équipement sera tout aussi remarquable puisque au global, le taux de diversion sera supérieur à 76 % (85 % pour les OMR)… ce qui signifie que seuls 24 % des déchets seront enfouis ou incinérés. Les tonnages de déchets enfouis ou incinérés diminueront de 50 % tandis qu’à 60 %, le taux de recyclage général dépassera les 45 % fixés par le Grenelle de l’environnement. - Méthanisation sous forme liquide - 27600 tonnes de CSR de qualité cimentière, produits chaque année (taux de chlore < 0,5 % quel que soit le déchet). - Plus de 3 millions Nm3 de biogaz représentant 22 000 MWh / an de biométhane réinjecté sur le réseau GRDF. - 1128 m2 de membrane photovoltaïque produisant 63 MWh / an. Gisement Brut déchets verts (Données déchets des 3 syndicats de traitement présents sur le territoire) La production de déchets verts est très saisonnière : beaucoup plus importante au printemps et en été, elle est sensiblement réduite en période hivernale. Par ailleurs, les déchets générés en hiver sont plus ligneux (élagages) qu’en été (tontes). La fréquence d’entretien des espaces verts est conditionnée par la température et l’eau dont dispose la plante pour sa croissance (arrosage, pluie). 36 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis Les déchets verts entrent dans la catégorie des déchets municipaux lorsqu’ils sont produits par les particuliers ou les collectivités. Ces dernières en assurent alors le traitement. En revanche, les entreprises du paysage produisent des déchets végétaux dont l’évacuation fait partie du service rendu au client. A ce titre, les déchets verts des entreprises du paysage appartiennent à la catégorie des déchets des activités économiques et leur élimination incombe à l’entreprise Le ratio moyen proposé pour les déchets des espaces verts est de 5 t DV/ha, Le potentiel méthanisable des déchets verts est évalué comme suit Communauté de commune Coeur Ostrevent (via SIAVED) Les tonnages collectés en 2012 sur le territoire Cœur d'Ostrevent (73 351 hab) sont les suivants : 92,30 kg/habitant/an pour les déchets verts, soit 6 770,3 T/an. On estime la part méthanogène des déchets verts de 40% environ, soit 2 708,1T/an, qui donne 5 957,82MWh annuels mobilisables. Communauté d’agglomération du Douaisis (via SYMEVAD) Le centre de compostage de Sin le Noble collecte 2/3 du territoire Symevad: On estime la part méthanogène des déchets verts de 40% environ, soit 5 278,4/an, qui donne 11612,48MWh annuels mobilisables. Le centre de compostage de déchets verts traitera la totalité du gisement de déchets verts du Symevad en 2015. L’usine d’incinération ordures ménagères Henin Beaumont : traite 60 000 t/an. Du fait de l’absence de valorisation énergétique des déchets de cette unité, elle sera remplacée par le projet TVME (tri de valorisation matière énergie) avec production de Combustible fossile de récupération (CSR). Le TVME a pour vocation de valoriser 76 000 t ordures ménagères résiduelles, 20 t d’encombrants non valorisables, 4 000 t de refus de tri. Capacité sous dimensionnée par rapport au gisement actuel. Puis production de biogaz avec injection du biométhane dans réseau Communauté de communes Coeur de Pévèle et Communauté de commune Espace en Pévèle (via SYMIDEME) Les données du Symideme sont sur la totalité leur territoire. Ces communautés des communes représentent 20,27% en population du Symideme. Les biodéchets et déchets verts collectés en porte-à-porte sont valorisés soit par compostage soit par méthanisation. En 2012, 19 852 tonnes de biodéchets et déchets verts ont été collectées en porte-àporte et ont été compostées ou méthanisées, soit près de 161 kg/hab (11917 tonnes en compostage et 7935 tonnes en méthanisation). 37 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis En 2012, 60 % déchets organiques ont été compostés et 40 % méthanisés. La méthanisation des biodéchets a permis la production de plus 70 000 m3 de biogaz soit 385MWh.12 Total production OMR (t/an) OMR/hab Dont matière méthanogène Potentiel annuel mobilisable (30% OMR) t/an (Mwh)13 CAD 40 730 263 12 219 26 881 ,80 CCCO 18 990 259,5 5 697 12 533,40 CCEP 3 429 260 1 028,7 2 263,14 CCCP 2 837 260 851,1 1 872,42 (kg/an) Total Déchets verts Grand Douaisis CAD Tonnage annuel/habitant (kg) 43 550,76 CCCO CCEP CCCP 92,3 161 Tonnage annuel total (T) 27 901,3 13 196 6 770,3 7 935 Taux de méthanisation (%) 40 40 40 40 11 160,52 5 278,4 2 708,1 70 000 17 955,3 11 612 5 957 385 Tonnage méthanisation (m3 ou Tonne) Production d’énergie répartis en 40% électricité - 60% chaleur (MWh annuels) Gisement brut de méthanisation liée aux déchets vert pour le Grand Douaisis A l’échelle du Grand Douaisis on peut donc estimer le gisement brut de méthanisation liée aux déchets verts à 17,95 GWh/an. 12 PCI moyen estimé à 0,0055 MWh/m3 et 2,2 MWh/Tonne. Source Sinoe.org. Le pouvoir calorifique d’une tonne d’OMR est estimé à 2,2MWh - Source http://www.senat.fr/rap/o98-415/o9841516.html 13 38 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis Gisement Brut déchets agricoles Sources documentaires : Guide pratique « méthanisation à la ferme » Ademe/Solagro – sept 2011 : Etude «Estimation des gisements potentiels de substrats utilisables en méthanisation » Ademe 2013 Les déchets organiques des élevages sont : sous forme solide : le fumier sous forme liquide : le lisier La nature et les quantités des déjections d’élevages sont directement liées au type d’animal, à la nature du bâtiment d’élevage, ainsi qu’au temps passé à l’intérieur par les animaux. Les quantités de lisiers et fumiers produites par animaux vont différer selon qu’il s’agisse de vaches laitières, de porcs charcutiers ou encore de poules pondeuses. Sur le Grand Douaisis, l’élevage est essentiellement bovin. Calcul du gisement Brut Les déjections animales ne sont pas systématiquement récupérées car près de la moitié sont émises au champ. Le gisement brut de production des effluents d’élevage comprend essentiellement des tonnages captables pour la méthanisation, il n’intègre pas les déjections émises aux champs. La quasi totalité de ce gisement de déjections animales est aujourd’hui épandu. L’aspect diffus d’une partie de ce gisement peut rendre difficile sa mobilisation, notamment dans le cas de petits élevages isolés. La mobilisation des déjections animales pour la méthanisation n’est confronté a priori à aucune limite théorique ni contre-indications. Les facteurs limitants sont uniquement liés à la contrainte de disposer de quantités minimales pour un projet de méthanisation. L’évaluation du gisement en effluent élevage a été faite à partir des données Climagri® Grand Douaisis (Chambre Agriculture Nord Pas de Calais 2013). Nord Pas de Calais Moyenne cantonale du Nord 5 200 000 50 000 Potentiel énergétique (MWh/an)* 1 500 000 15 400 Production d’électricité (Mwh/an) 450 000 4 600 Equivalence de chauffage (nb de logts, 82 500 770 Ressources en effluents d’élevage (tonnes/an) 1 maison = 10 MWh) (Source Etude « Estimation des gisements potentiels de substrats utilisables en méthanisation » Ademe 2013) *(Hypothèses : rendement électrique est de 30%, le rendement chaleur est de 50% et l’énergie méthane est de 10 kwh/m3) 39 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis Une étude nationale sur la méthanisation de l’Ademe considère que : 5% du gisement de production ne pourrait être mobilisé par une unité de méthanisation pour des raisons de risques sanitaires liés à une épidémie de paratuberculose ou brucellose Aux vues des pratiques actuelles, retenu pour les déjections animales les taux de mobilisation suivants à 2030 sont : Fumier : 60 % du gisement net disponible et Lisier : 50 % du gisement brut. Ces taux prennent en compte le taux d’adhésion des éleveurs à un projet individuel ou collectif. 40 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis 41 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis Estimation du gisement brut d’effluents d’élevage sur le Grand Douaisis - 2013 Catégorie de cheptel Fermentation entérique Gestion des déjections animales Total des émissions de méthane % tCH4/an tCH4/an % tCH4/an % Bovins lait 52% 882 128 53 1 010 52% Bovins viande 46% 784 98 41 882 45% Sous total Bovin 97% 1 667 226 94 1 893 97% Caprins 0% 0 0 0% 0 0% Ovins 0% 6 1 0% 7 0% Porcins 0% 2 13 5% 16 1% Volailles et lapins 0% 6 0 0% 6 0% Chevaux, autres… 2% 29 0 0% 29 1% Total 100% 1 711 240 100 1 951 100% (Source : Chambre d’agriculture du Nord Pas de Calais 2011 dans le cadre de Climagri® Grand Douaisis) Gisement brut de production effluents élevage Le total des déjections animales s’élève à 240 t CH4/an soit 240 000 kg CH4/an soit 168 000 m3 CH4/an. L'étude Climagri® établit un gisement de 96 000 tonnes d'effluents dans les exploitations présentes sur le Territoire du Grand Douaisis. Selon le tableau 6.5 de l’étude Climagri® au niveau régional, dans les cantons du Nord, 1 Tonne d’effluent = 0,308 MWh.an. A l’échelle du Grand Douaisis on peut donc estimer le gisement brut de méthanisation liée aux déchets verts à 29 568 MWh.an14. Les autres ressources agricoles n’ont pas été évaluées (Résidus de cultures, Paille...) 14 Rendements 30% électricité, 50% chaleur, 10%méthane 42 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis ZOOM L’unité de méthanisation agricole de Somain Le projet est né en 2006 suite à une volonté familiale d'améliorer l'exploitation agricole tournée vers l’élevage bovin. En effet, la ferme étant en ville et proche des habitations, le principe de la méthanisation a été retenu pour valoriser les lisiers, fumiers de l’exploitation. L’installation de méthanisation a été délocalisée et un nouveau bâtiment pour les vaches à une distance réglementaire des habitations a été construit. Le principe : le lisier, les fumiers, des co-produits agroalimentaires et des tontes de pelouses sont incorporés en continu dans une cuve. La fermentation est réalisée en milieu fermé, liquide, anaérobie et mésotherme (38°C). C’est cette fermentation bactérienne qui permet la production de méthane. Le biogaz est récupéré pour alimenter un cogénérateur produisant de l’électricité pour EDF. Le cogénérateur dégage également une forte quantité de chaleur qui peut être valorisée par un réseau de chaleur alimentant notamment à quelques centaines de mètres la piscine municipale de Somain. L’installation de méthanisation se compose d’un digesteur (cuve chauffée en béton couvert d’une membrane) dans lequel est réalisée la fermentation et d’une cuve de stockage (elle aussi couverte par une membrane pour récupérer le gaz résiduel). Mis en service pendant l'été 2011, le cogénérateur de 122 kWh injecte une partie de sa production dans le réseau ERDF qui alimente le quartier voisin. La production de chaleur est actuellement valorisée en partie pour les besoins de l’exploitation. Gisement Brut boues stations épurations On entend par résidus de l’assainissement mobilisable pour la méthanisation : Les sous-produits des stations d’épuration urbaines sur le réseau d’assainissement collectif (STEU) : les boues urbaines et les graisses issues du dégraisseur ; Les résidus de l’assainissement non collectif : les matières de vidange. L'aptitude des boues à être méthanisées dépend de plusieurs facteurs : leur teneur en matière organique (ou matières volatiles) et leur origine. Les boues primaires sont plus aptes à la méthanisation. Pour des boues mixtes, l'abattement en matière sèche est de l'ordre de 40%. L'abattement en matières volatiles est de l'ordre de 55%. La production de méthane est, en moyenne, de 550 litres par kg de matières volatiles dégradées. Le gisement des sous-produits de l’assainissement est mobilisé par : La méthanisation de boues urbaines sur stations d’épuration transformées en biogaz des boues urbaines restantes, des graisses, refus de dégrillage et matières de vidange On ne traitera ici que des boues épuration des STEP NB : Equivalent Habitant : L’équivalent habitant (ou EqHab) est la pollution quotidienne engendrée par un individu censé utiliser 200 à 300 litres d’eau par jour et donc produire le même volume de pollution. L’équivalent habitant exprime la charge polluante contenue dans 180 litres d’eau usée, c’est-à-dire la production d’un habitant pour un jour. 43 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis Cycle épuration et de valorisation La valorisation des boues urbaines en méthanisation peut s’inscrire soit dans le cadre du traitement des boues sur le site de la station d’épuration urbaine, soit comme co-substrat à une unité de méthanisation existante (co-digestion). La digestion anaérobie des boues de station d’épuration (STEP) est largement appliquée sur les stations de grandes capacités (> 50 000 EH) mais reste marginale pour les stations de plus faible capacité. En effet, dans ce cas, la rentabilité économique du procédé de méthanisation est souvent insuffisante par rapport à d’autres techniques de traitement des boues. Pour autant, dans un contexte de développement de la production d’énergie renouvelable et locale et de prise en compte du développement durable dans les politiques publiques au niveau des territoires, la question de la méthanisation se pose également pour les territoires urbains et périurbains de tailles intermédiaires munis de station d’épuration de 15 000 à 30 000 EH. Pour ces « petites » stations, l’ajout de co-substrats organiques est une alternative intéressante afin de lever les freins économiques. Une station d’épuration est caractérisée par le volume d’eaux usées qu’elle est en mesure de traiter. Cette capacité est exprimée en équivalent-habitants (EH), sachant qu’un équivalent-habitant représente en moyenne 18 kg de MS/an, soit environ 370 kg/an de boue (à 5% de siccité). Les boues de Station d’épuration des eaux sont produites lors du traitement des effluents agro alimentaires et des eaux usées des collectivités et des particuliers. Elles peuvent être de trois types en fonction du système de traitement : liquides, pâteuses ou solides. Le rôle d’une STEP est de réduire la pollution de ces effluents par des traitements aérobies ou anaérobies. Il en résulte d’une part une eau épurée et d’autre part des boues résiduelles 44 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis Nord Pas de Calais (tonnes par an) Ressources en boues de STEp (tonnes par an) 2 800 000 Potentiel énergétique (MWh)* 1 960 000 Production d’électricité (MWh/an) 600 000 Equivalence chauffage (en nb de logements) 980 000 Gisement de boues de STEP pour le Nord Pas de Calais (Source : Etude « Estimation des gisements potentiels de substrats utilisables en méthanisation » Ademe 2013) *(Hypothèses : rendement électrique est de 30%, le rendement chaleur est de 50% et l’énergie méthane est de 10 kwh/m3) Estimations pour Grand Douaisis Méthode de calcul Le gisement brut produit correspond à l’intégralité des boues urbaines Le gisement brut disponible correspond aux boues techniquement mobilisables, c’est à dire sur des stations d’épurations équipées d’une technologie de traitement des boues (stockage, filtre-bande, centrifugation). Cela correspond généralement aux STEU de capacité supérieure à 5 000 EH. En effet, en-dessous de cette capacité, les STEU sont généralement équipées de dispositifs alternatifs (type lits plantés de roseaux, lagunage) pour lesquels les boues ne peuvent être prélevées pour la méthanisation.Le gisement Net Disponible correspond au Gisement Brut Disponible auquel est déduit le gisement de sous-produits de l’assainissement déjà méthanisés. Ce gisement correspond donc aux STEU de plus de 5 000 EH et non équipées de digesteurs en 2012. Les ratios de mobilisation Le gisement mobilisable prend en compte un taux de pénétration de la méthanisation sur les stations non équipées. Pour les STEU de plus de 100 000 EH, l’hypothèse a été prise que 50 % des boues produites pourront être mobilisées via la construction d’unité de digestion anaérobie in situ. Pour les STEU de moins de 100 000 EH, l’hypothèse a été prise que 15 % des boues produites pourront être mobilisées via des installations de méthanisation territoriales. Potentiel énergétique 4,5MWh/t de MS (source « optimisation énergétique des stations épuration –Degrémont-Suez Environnement – déc 2008) 45 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis Evaluation du gisement brut disponible (STEU sup à 5 000 EH) Douai Capacité de traitement de l’unité (en Equivalents habitants) 162127 Arleux 5812 80 14 361 Sin le Noble 34033 379 11 1706 Flines 9933 46 5 207 Auby 7594 39 5 176 196160 2757 14 12407 Auberchicourt 31379 429 14 1931 Somain 29600 275 9 1238 Marchiennes 6917 84 12 378 Pecquencourt 6966 89 13 401 74862 877 12 3947 Orchies 6546 94 14 423 Beuvry 9500 26 3 117 16046 120 540 Grand Douaisis 3754 16 894 Unités de traitement CAD total CCCO total Pévèle total Matière sèche (en tonne) Matière sèche par équivalent habitant et par an (en tonne) Potentiel énergétique en MWh (coef de 4,5MWh/t MS) 2213 14 9959 A l’échelle du Grand Douaisis on peut donc estimer le gisement brut de méthanisation liée aux STEP à 16,89 GWh/an. Le tableau ci-dessous présente la synthèse des gisements bruts méthanisables de déchets agricoles, déchets ménagers, STEP et déchets verts. Type de collecte Gisement Brut méthanisation (MWh/an) Déchets ménagers 43 550 Déchets verts 17 955 Déchets agricoles 29 568 STEP 16 894 TOTAL 107 967 Estimation du gisement brut de méthanisation sur le ScoT du Grand Douaisis 46 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis A l’échelle du Grand Douaisis on peut donc estimer le gisement brut de méthanisation liée aux déchets agricoles, déchets ménagers, STEP et déchets verts à 107,96 GWh/an. Deux gisements ne seront pas évalués dans cette étude mais sont présentés ci-dessous : les déchets issus des marchés, de la restauration, de la distribution, commerces 47 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis Gisement Brut des déchets issus des marchés, de la restauration, de la distribution et des commerces Depuis le 1er janvier 2012 (Article L 541-21-1 du Code de l’environnement), les producteurs ou détenteurs de quantités importantes de déchets composés majoritairement de biodéchets (c'est-àdire + de 50% de la masse des déchets considérés) sont tenus de mettre en place : • un tri à la source et une valorisation organique, • ou lorsqu’elle n’est pas effectuée par un tiers, une collecte sélective de ces déchets pour en permettre la valorisation de la matière de manière à limiter les émissions de gaz à effet de serre et à favoriser le retour au sol. Du fait du niveau élevé des seuils de production pour les biodéchets autres que les huiles lors des deux premières années (120 t/an en 2012 et 80 t/an en 2013), les hypermarchés seront alors quasiment les seules catégories d’établissements concernés, mais l’impact sur les commerces de taille inférieure et sur la restauration collective sera significatif dès 2013 et surtout à partir de 2014. La valeur de ces seuils en 2016 (10 t/an de biodéchets et 60 l/an de déchets d’huiles alimentaires) correspond à cette date à une activité telle que l’obligation de tri des biodéchets concernera alors un nombre élevé d’entreprises : on estime en effet que les moyennes surfaces alimentaires seront alors dans le cas général tenues de trier et de valoriser leurs biodéchets, de même que les restaurants servant plus de 70 000 repas dans l’année. Gisement Brut des déchets issus d’industries agro-alimentaires (IAA) La seule information que nous avons pu récupérer est la liste des industries agro-alimentaires du Grand Douaisis. Aucune autre information source, ne nous permet de récupérer des données de déchets sortants, de la nature de ces déchets et de leur destination de valorisation actuelle (incinération ou autre) Pour le territoire de la CAD, les déchets IAA ne sont pas collectés par la CAD (collecteurs privés) et ne sont pas valorisés par Symevad. Les industries agro-alimentaires du Grand Douaisis (source Ademe régionale 2014) Aux 2 moulins (Roost Warendin) Delehedde Xavier (Faumont) Douaisienne d’abattage (Douai) Fournil St Pierre (Douai) Lactalis Nestlé Ultra Frais Marques (Cuincy) Leroux SA (Orchies) Mondial viande service SA (Douai) Nordesosse (Douai) Poiteau Oblin Daniele (Marchiennes) Proffinter (Beuvry la Forêt) SA Epicea (Cuincy) SAS Rubis (Flers en Escrebieux) 48 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis Sofedis (Féchain) Spécialistes de la volaille maison Tual (Douai) Brasseurs de Gayant Gisement Net de biogaz Après débat sur les projections de l’étude Axenne pour le SRCAE (2020 = 2,6% gisement brut, doublement en 2050), et au regard du fort développement du biogaz sur le territoire du Grand Douaisis, les hypothèses retenues pour les gisements nets sont les suivantes: 2020 = 20% gisement brut avec 40% production d’électricité et 60% chaleur 2050 = 30% gisement brut avec 40% production d’électricité et 60% chaleur 2020 2050 Type de collecte Gisement Brut méthanisation (MWh/an) Gisement Net méthanisation (MWh/an) Production d'électricité (MWh/an) Production de chaleur (MWh/an) Gisement Net méthanisation (MWh/an) Production d'électricité (MWh/an) Production de chaleur (MWh/an) Déchets ménagers 43 550 8 710 3 484 5 226 13 065 3 484 5 226 Dechets verts 17 955 3 591 1 436 2 155 5 387 1 436 2 155 Déchets agricoles 29 568 5 914 2 365 3 548 8 870 2 365 3 548 STEP 16 894 3 379 1 352 2 027 5 068 1 352 2 027 TOTAL 107 967 21 593 8 637 12 956 32 390 8 637 12 956 Estimation du gisement net de méthanisation sur le Grand Douaisis En adaptant les évolutions de l’étude Axenne au potentiel gisement méthanisable brut du Grand Douaisis, nous obtenons un gisement net de 21,59 GWh/an en 2020. Pour la projection 2050, nous obtenons un gisement net de 32,39 GWh/an. 49 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis Projets d’installation biogaz sur le Grand Douaisis en 2014 50 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis Récupération de chaleur sur eaux usées Le principe est simple : les eaux usées des salles de bains et des appareils électroménagers ont une température moyenne comprise entre 11° et 17°. Dès lors, pourquoi ne pas récupérer les calories de ces eaux pour le chauffage de logements et de bureaux ? Le système repose sur un échangeur placé au fond des canalisations des réseaux d’assainissement. Il comprend un circuit de canalisation en boucle fermée qui transporte de l’eau. Celle-ci est chauffée par la chaleur des eaux usées pour alimenter ensuite une pompe à chaleur (PAC) qui va permettre d’élever la température d’eau à un niveau exploitable (entre 50 et 70° C). Elle s’achemine ensuite vers une chaufferie centrale qui alimente un réseau de plusieurs bâtiments. Gisement Brut La première phase du diagnostic réalisé en 2009 par BPR pour la mise en place de la récupération de chaleur sur les eaux usées de la Communauté d’Agglomération du Douaisis a permis de ressortir les éléments suivants : 5 zones ont pu être ciblées dans un premier temps comme étant des zones à fort potentiel : Zone Zone Zone Zone Zone Cuincy Rue Charles Bourseul IUFM Résidences Gayant Rue Saint-Sulpice 60 bâtiments ont été questionnés concernant leur mode de chauffage. Sur ces 60 bâtiments : 21 ont été rejetés suite au retour des questionnaires, 17 ont été écartés de cette phase 1 par manque d’informations sur les sites, 22 sites ont été approfondis par des visites et études spécifiques des besoins. Par manque de bâtiments et de besoins énergétiques, les zones Rue Charles Bourseul et IUFM ont été écartées de l’étude pour le gisement net. Gisement Net Les hypothèses prises pour les gisements nets sont considérées comme basses car elles ne couvrent pas la totalité des Unités territoriales à ce jour. Concernant les zones de Cuincy, Résidences Gayant et Rue Saint-Sulpice, les besoins énergétiques des bâtiments ont été estimés plus précisément, donnant respectivement : Cuincy : Résidences Gayant : 543 MWh/an 2 011 MWh/an 51 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis Rue Saint-Sulpice : 737 MWh/an mais abandonné car non rentable Concernant ces mêmes zones, 3 procédés ont été décrits : Cuincy : Echangeurs de chaleur sur eaux usées couplés à plusieurs PAC situées dans des chaufferies différentes. Aucun réseau de chaleur créé. Résidences Gayant : Echangeurs de chaleur sur eaux usées couplés à une seule PAC située dans une unique chaufferie. Aucun réseau de chaleur créé. Rue Saint-Sulpice : Echangeurs de chaleur sur eaux usées couplés à une seule PAC située dans une unique chaufferie et création d’un réseau de chaleur pour le chauffage des bâtiments. Ont été ajoutés deux autres sites potentiels dans la phase 2 de cette étude : Résidence d’Aoust : 253 MWh/an Piscine des Glacis : 1 741 MWh/an Nous avons estimé le gisement Net à ce jour à 4 548 MWh/an à échéance 2020, incluant les 4 sites (Cuincy, Gayant, Aoust et les Glacis) Pour les projections 2050, nous avons pris en compte l’ensemble des sites écartés dans l’étude (Saint Sulpice, IUFL et Bourseul) , émettant l’hypothèse que d’ici 2050, ils seraient devenus rentables, soit un gisement Net à ce jour à 5 685 MWh/an. Bourseul (estimation non présentée dans l’étude) : 250 MWh/an IUFM (estimation non présentée dans l’étude) : 150 MWh/an Saint Sulpice : 737 MWh/an Soit un total supplémentaire de 1 137 MWh/an 52 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis Potentiel de production de chaleur sur eaux usées, sur le territoire du grand Douaisis à échéance 2020-2050 53 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis ZOOM Nouveau système de chauffage pour la résidence Gayant et la Piscine des Glacis à Douai La ville de Douai et Norevie, bailleur social, ont décidé d’installer un procédé innovant de récupération d’énergie thermique des réseaux d’assainissement. Cette initiative fait suite à l’étude de faisabilité menée par la CAD pour la mise en place de ce type de procédé. Il est destiné dans ce projet à chauffer la piscine des Glacis et la résidence Gayant (Norevie). La ville de Douai et Norevie ont confié aux Eaux du Nord l’installation de ce système pour récupérer les calories des ces eaux usées (système Degrés Bleu®). Une grande partie des eaux usées provient des eaux des salles de bains et des appareils ménagers et présentent naturellement une température comprise entre 10° et 15°. Les ¾ de la chaleur des eaux sont rejetés à l’égout. Le système fonctionne grâce à un échangeur de chaleur placé dans une canalisation d’eaux usées et à deux pompes à chaleur installées dans les bâtiments concernés. Ce système permet de réaliser jusqu’à 90% de gains par rapport à d’autres sources d’énergie et évite jusqu’à 70% des émissions de gaz à effet de serre. 53% des besoins en énergie seront couverts avec ce procédé pour la piscine des Glacis et 34 % pour la résidence Gayant. 54 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis Micro-hydroélectricité Gisement Brut La production d’hydroélectricité sur notre territoire ne peut reposer que sur des installations de type « fil de l’eau » (type écluses de canaux ou parties non navigables). Calculer le potentiel en micro-hydroélectricité d’un territoire demande donc des études fines. 1 seule étude a été réalisée à ce jour sur le Grand Douaisis et couvre le territoire de la CAD. L’étude réalisée sur le territoire de la CAD par la société Vents du Nord définit un gisement brut de 1,93 GWH/an répartis sur 8 sites potentiels. Le calcul ci-dessous prend en compte la hauteur de chute de chacun des sites, ainsi que leur débit moyen, leur débit de pointe et le débit réservé (10% selon la loi), et permet de déterminer pour chacune des écluses la puissance de la turbine à installer, ainsi que la production annuelle de chacun des sites : Comparaison entre les revenus annuels et les investissements permet de définir un taux de retour sur investissement en années (Etude Vents du Nord) Gisement Net Sur ces 8 sites de la CAD, deux seulement ont été retenus par cette étude comme potentiellement viables (techniquement et financièrement), ce qui porte à 0,66 GWh/an le gisement net sur le territoire du Grand Douaisis à échéance 2020. Conclusions de l’étude Vents du Nord : Le site de l’écluse des Augustins est le plus favorable. Ce site disposant de plus d’une installation existante (mais hors service), il ne nécessitera qu’un niveau d’investissement réduit (estimé à 238 000 €). Après vérification auprès des services juridiques des VNF, nous sommes arrivés à deux conclusions : o Le droit d’eau pour ce site n’est plus valable. Un dossier complet devra donc être présenté en préfecture pour pouvoir bénéficier des tarifs de rachat. 55 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis o Ce site étant hors service depuis plusieurs années, les tarifs de rachat définis dans l’arrêté du 1er mars 2007 s’appliqueront à l’intégralité des kWh produits. L’écluse de Couteau est un site aussi intéressant pour l’installation d’une micro-centrale hydraulique. Les travaux prévus en 2009 pourraient être combiné avec les travaux de génie civil d’une micro-centrale hydraulique afin de réduire les investissements nécessaires. Lors du Comité de Pilotage du 18 décembre 2009, les services des VNF ont informé les représentants de la CAD qu’une telle éventualité serait difficilement envisageable. L’écluse de Lambres-lez-Douai est difficilement envisageable pour un investisseur privé (aux limites de la rentabilité, le temps de retour sur investissement étant de pratiquement 15 ans). Les autres sites ne sont pas recommandés pour l’installation d’une micro-centrale hydraulique (temps de retour sur investissement bien trop important). Nous avons pris l’hypothèse que le site de Lambres-les-Douai serait rendu exploitable et/ou rentable d’ici 30 ans, ce qui portera la production de chaleur micro-hydraulique à 0,87 GWh/an en 2050. 56 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis Potentiel en micro-hydroélectricité sur le territoire du grand Douaisis à échéance 2020-2050 57 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis 58 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis Energies fatales Gisement Brut L’étude réalisée dans le cadre du SRCAE sur les énergies fatales définit un gisement brut de 35 000 GWH/an répartis sur plusieurs sites potentiels, dont plusieurs sites présents sur le Grand Douaisis à hauteur de 20 MWh/an (incluant le site Stora Enzo, hors périmètre du Grand Douaisis, mais dont nous ne connaissons pas la quantité d’énergie perdue). BASSIN ENERGIE PERDUE EN MWh ARRAS 105 691 BETHUNE 313 499 BOULOGNE SUR MER 7 565 CALAIS 119 211 CAMBRAI 69 597 DOUAI 53 530 DUNKERQUE 6 342 620 GRAVELINES 21 780 036 LENS 452 203 LILLE R T 133 614 MAUBEUGE 2 256 330 SAINT OMER 171 411 VALENCIENNES 1 338 577 Autres 1 882 296 Total général 35 025 581 Tableau des résultats énergétiques (Extrait de «l’étude des potentialités de récupération d’énergies fatales perdues en nord pas de calais » Ademe 2011) Les entités qui ont été étudiées sur le bassin de Douai sont : Renault ( Cuincy) Lactalis (Cuincy) Nyrstar (Auby) Stora Enso (Corbehem) Les données recueillies par site n’ont pas pu nous être communiquées par l’Ademe. 59 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis 60 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis Gisement Net Le rapport avancé dans l’étude du SRCAE entre le gisement brut et le gisement net est de 0,07, qui donne pour la région un gisement net à échelle 2020 de 2 400 GWh/an. Aucune information n’est avancée pour l’évolution de ce gisement à échéance 2050 à l’échelle régionale. En appliquant ces évolutions au gisement brut de récupération des énergies fatales du ScoT, nous obtenons un gisement net de 1,37 GWh/an en 2020. Pas de projection souhaitée pour 2050, car difficilement fiable. 61 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis Sites de fort potentiel de valorisation d’énergie fatale sur le territoire du grand Douaisis à échéance 2020-2050 62 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis Cogénération Gisement Brut N’étant pas considérée comme énergie renouvelable dans le cadre du SRCAE, nous avons néanmoins proposé de calculer le potentiel lié à la cogénération, notamment vis à vis d’informations nous indiquant l’arrêt possible de la cogénération sur plusieurs sites en 2015 (Sin le Noble et le centre Hospitalier). Il nous paraissait important de présenter également la proportion de celle-ci qui est aujourd’hui plus présente que l’ensemble des EnR sur le territoire du ScoT (23,6GWh/an en 2011 pour 20,74 GWh/an d’EnR). Gisement Net En prenant comme hypothèse une représentation constante de la cogénération sur le ScoT par rapport à la région, que nous diviserons par deux par sécurité quant à nos informations (de 0,893 à 0,446%), nous obtenons un gisement net de 18 GWh/an en 2020. Pour la projection 2050, nous obtenons un gisement net de 26,10 GWh/an. Cogénération sur le territoire du grand Douaisis à échéance 2020-2050 63 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis 64 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis E. Synthèse des projections de production d’énergies renouvelables à 2020/2050 Le tableau suivant reprend l’ensemble des projections 2020/2050 de production d’énergie à base de renouvelables. Projections de production sur le territoire du Grand Douaisis (GWh) Production 2011 Production 2020 Evolution Evolution / 2011 Production 2050 Cogénération 23,6 20 -15% 10 -50% Eolien Négligeable 120,96 nc 158,03 +31% Photovoltaïque 3,3 15,54 +371% 42,6 +174% Microhydro. Négligeable 0,66 nc 0,87 +32% Géothermie 0,1312 0,24 +83% 0,07 -71% Bois énergie 2,213 3,36 +52% 6,73 +100% Thermique 0,253 1,17 +362% 2,62 +124% Biogaz 15,84 21,59 +36% 32,39 +50% Récup. Eaux usées 0 4,54 nc 5,68 +25% Energie Fatale NC 1,34 nc NC nc TOTAL 44,34 189,4 258,99 Dont EnR 21,73 169,4 248,99 Type d’EnR / 2020 Projection de la production d’EnR sur le territoire du SCOT 2011-2050, scénario retenu Ce tableau nous permet de mettre en évidence les 5 principales sources énergétiques à développer sur le territoire du ScoT du Grand Douaisis à court terme (2020), à savoir (par ordre décroissant) : 1. L’éolien 2. Biogaz 3. Le solaire photovoltaïque 65 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis 4. La récupération des eaux usées 5. Le bois énergie On remarque que mis à part le solaire photovoltaïque, l’ensemble de ces énergies fait à ce jour l’objet d’études poussées, par au moins l’un des 4 EPCI constituant le Grand Douaisis. L’implication politique et technique du territoire sur ces énergies se voient récompensées, notamment sur l’éolien, la filière bois, récupération de chaleur sur eaux usées et Biogaz (déchets et agricole). Il est à noter que malgré les études poussées sur la micro-hydroélectricité, le faible potentiel du territoire permet d’en exploiter une partie importante, sans pour autant la rendre significative dans le mix énergétique. Seul le potentiel éolien du Grand Douaisis sera effectivement utilisé à court terme, de par le déblocage du principal frein à ce jour (radar militaire et civil de Cambrai). A plus longue échéance (2050), on constate que les 5 énergies à fort potentiel de développement demeurent sensiblement identiques, avec un maintien de la « locomotive » éolienne, et un doublement du photovoltaïque. Le biogaz trouve quant à lui son rythme de croisière, tout comme la récupération de chaleur sur eaux usées. Le bois énergie devient moins présent, le positionnant au niveau de la récupération de chaleur sur eaux usées 1. 2. 3. 4. 5. L’éolien Le solaire photovoltaïque Biogaz Le bois énergie La récupération des eaux usées 300 Nrj Fatale 250 Récupération Chal EU Biogaz 200 Solaire Thermique Bois-Energie 150 Géothermie 100 Hydro-électricité Photovoltaïque 50 0 2011 Eolien Cogénération 2020 2050 Projection de la production d’EnR sur le territoire 2011-2050, scénario plausible (Technicity) 66 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis La part de la production d’énergies renouvelables sur le territoire du Grand Douaisis devient quant à elle significative, représentant en 2011, 0,60% des consommations de Gaz et d’électricité du territoire. Cette part passe en 2020 à 5% pour atteindre 14,2% en 2050. 67 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis Projections de la couverture des consommations d’énergie par les énergies renouvelables Pour certains pôles de centralité, les projections montrent une couverture des consommations énergétiques par les énergies renouvelables allant jusqu’à 13% dès 2020 (pôle de MontignyPecquencourt et pôle de Somain) et jusqu’à 107% pour le pôle de Cantin-Arleux en 2050. Nous sommes effectivement en deçà des objectifs régionaux (production d’EnR = 12% consommations totales d’énergie de la région) en 2020. Comme nous l’avons vu plus haut, la baisse des consommations de 9% en 2020 puis 52% en 2050 joue également un rôle prépondérant dans la mise en place de ces énergies, mais devient également un frein à leur développement, car les demandes en énergies vont de fait se réduire, d’où le ralentissement significatif de la production annuelle en 2050 par rapport à 2020. En 2020 (Gwh) CantinArleux Douai FlinesMarchiennes MontignyPecquencourt Orchésis SomainAniche Consommation 151 2168 210 184 212 391 Production EnR 2,84 76,54 2,86 24,27 9,96 51,03 167,51 théorique 1,88 3,53 1,36 13,16 4,7 13,04 5,05 hors RTE 2 6 1 13 5 13 7 Couverture conso EnR (%) En 2050 (GWh) CantinArleux Douai Consommation 80 1 144 111 97 Production EnR 85,45 75,28 6,98 théorique 107 % 6,58% hors RTE 107% 13% Couverture conso EnR (%) FlinesMontignyOrchésis Marchiennes Pecquencourt Total SomainAniche Total 112 207 1 752 3,10 41,92 30,68 243,56 6,29% 3,18% 37,46% 14,85% 13,90% 12% 6% 72% 29% 27% En enlevant les consommations des grosses unités (les gros sites industriels alimentés directement par RTE), nous atteignons une part d’énergies renouvelables recouvrant 7% des consommations en 2020 et 28% en 2050. 68 Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis Répartition de la production d’EnR sur le territoire du SCOT 2011-2050, scénario plausible Production d'EnR en 2011 Microhydro. 0% Eaux usées 0% Géothermie 1% Bois 10% Solaire Thermique 1% Biogaz 73% Nrj Fatale 0% Eolien 0% PV 15% En 2011, la part d’énergies renouvelables est dominée par le biogaz à 73%. Aucune installation d’éoliennes ou de récupération de chaleurs que ce soit au niveau des eaux usées ou des énergies fatales d’activités n’existent. La part du bois est estimée à 10% même si de nombreuses installations indfividuelles ne peuvent être comptabilisées. 69 Projection d'EnR 2020 PV 9% Biogaz 13% Microhydro. 0% Géothermie 0% Eaux usées 3% Bois 2% Solaire Thermique 1% Eolien 71% Nrj Fatale 1% Projection d'EnR 2050 PV 17% Biogaz 13% Microhydro. 0% Géothermie 0% Eaux usées 2% Bois 3% Solaire Thermique 1% Eolien 63% Nrj Fatale 1% Les projections de 2020 montrent que la part de production d’énergie à partir de renouvelable est largement dominée par les installations d’éoliennes (71%). Le biogaz ne représentant alors plus « que » 13 % de la production à base d’EnR. La microhydroélectricité représente moins d’1% de la production tout comme la géothermie. Les projections de 2050 montrent que l’éolien reste prépondérant dans les nouvelles installations de production d’énergie à partir de renouvelable (63%). Le photovoltaique quant a lui progresse (17%) et le biogaz reste à une part de 13%. La géothermie et la microhydroélectricité représentent toujours moins d’1% respectivement de la production. Etude d’approvisionnement et de développement des énergies renouvelables sur le Grand Douaisis Scénario Tendanciel SRCAE Scénario réaliste Gd Douaisis Comparatif de la projection de la production d’EnR sur le territoire du Grand Douaisis 2011-2050, Scénario SRCAE/Scénario plausible Grand Douaisis (Technicity) 1