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Le journal de
L’Arche
Arche a Reims
N°2 - Avril 2011 – Parution trimestrielle
Inauguration officielle de L’Arche à Reims le 3 février 2011. De gauche à droite : Marie Liesse DESCAMPS, Nicolas WITRY, Agnès PERSON. Catherine
VAUTRIN, Mgr JORDAN, Arnaud ROBINET, René-Paul SAVARY, Danièle GATE, Mireille WOJNAROSKI, Alexandre TUNC, Elisabeth LAURENT, Régine GRESLON,
Edito / Après l’inauguration : prendre racine
« Comment prendre racine ? », ce sera le thème de
notre premier week-end communautaire, au mois de mai. Le
jour de l’inauguration chaque personne admise depuis l’ouverture
a reçu une plante. Ces arbres fruitiers et ces rosiers sont
maintenant plantés et nous guettons les bourgeons et l’éclosion
des premières fleurs.
De quoi avons-nous besoin pour nous enraciner ?
Nous avons besoin de chacun de ceux présents
aujourd’hui dans la communauté, des voisins, des amis, des
partenaires, de tout ce réseau auquel L’Arche à Reims est reliée,
au niveau local, régional, national et international.
Nous avons besoin pour prendre racine de renouveler
chaque jour un regard de confiance sur chaque personne
rencontrée au quotidien. Confiance dans la capacité de croissance
de l’autre quelque soit son handicap visible ou caché. Ne dit-on
pas qu’on ne grandit que pour celui qui croit en vous ?
Nous avons aussi besoin de
bons soins pour devenir solides.
Aujourd’hui L’Arche à Reims est dans
une phase de fondation, Elle est
travaillée dans la fidélité aux valeurs de
l’Arche et aux lois de ces dernières
années qui replacent la personne au
cœur de son projet de vie.
Ce projet est travaillé en
équipe avec chaque personne. Cela prend du temps, et demande
de la constance. Le résultat de ce qui est semé n’est pas toujours
apparent. Parfois ce qui pousse est autre que ce qui était
attendu. Il faut aussi apprendre à se laisser surprendre.
S’enraciner c’est un processus de vie. Entrons dans ce
dynamisme alors que nous nous préparons à fêter Pâques, la fête
de la Vie!
Elisabeth LAURENT, directrice de L’Arche à Reims
1
Vie en societe
S’enraciner en terre Marnaise
Par Danièle GATE, Présidente de l’association L’Arche à Reims
Le 3 février 2011, L’Arche à Reims inaugurait officiellement ses foyers et son
Atelier. Ruban, discours, petits fours, cette cérémonie symbolique constitue un
envoi, et une invitation aussi : une invitation à porter du fruit.
E
n ce début d’année 2011, nous observons le ciel
rémois : pluie, vent, neige. Mais c’est sous un beau
soleil d’hiver que ce 3 février a eu lieu l’inauguration
des foyers de L’Arche à Reims. Rue de Sacy, René-Paul
SAVARY, Président du Conseil Général est entouré de
vice-présidents, de Monseigneur JORDAN, de députés, des
représentants de la mairie, de la MDPH et du Foyer Rémois. A 16
heures il coupe le ruban, fièrement tenu par Christelle MERIAUX
et Régine GRESLON. Le Conseil d’Administration et tous les
membres des foyers –résidents et personnels, sont heureux
d’accueillir les membres de L’Arche en France, de diverses
communautés de L’Arche, les autres associations médicosociales rémoises, les familles et quelques amis, sous un
magnifique chapiteau installé grâce au Foyer Rémois.
Au cours des différents discours officiels, chacun peut se réjouir
de cette toute nouvelle forme d’accueil dans la Marne. Dans ces
petites structures, assistants – salariés ou volontaires – et
personnes avec handicap partagent une vie simple et fraternelle.
Ensuite les vingt quatre personnes accueillies dans les foyers et à
L’Atelier (SAJ) depuis septembre 2010 sont à l’honneur. Des
mains d’Agnès Person, de Monseigneur Jordan et de Louis Pilote
(directeur de L’Arche en France), elles reçoivent chacune un
rosier ou un arbre fruitier qui seront plantés dans chacun de
leurs deux foyers.
Dès maintenant, tels ces jeunes arbres qui prennent racines dans
les jardins, nous souhaitons à cette jeune et dynamique
communauté de L’Arche à Reims de s’enraciner fermement dans
cette terre Marnaise et de porter beaucoup de fruits.
Un grand merci au Conseil Général, au Foyer Rémois et à toute la
communauté pour la préparation et la réussite de ce bel aprèsmidi.
Ils ont dit,
Les coulisses de l’inauguration
Ce matin du 3 février 2011, l’équipe du p’tit
journal se retrouve à son habitude pour
parler de l’actualité du monde, de la
communauté, de la pluie et du beau temps.
L’inauguration est dans tous les esprits !
- Ca va être la fête cet après midi. La dame va parler. La dame
ministre (Christelle MERIAUX).
- C’est quoi le truc blanc (la tente) ? C’est la kermesse ? (Sarah
DIONE).
- A mon avis on va avoir des badges ! On va prendre l’apéro
aussi et du coca (Nicolas WITRY).
- Sonia (notre cuisinière) va faire connaissance avec mon père
cet après midi, parce qu’elle ne le connait pas (Christelle).
- Quels parents viennent ? (Anne PERNOT).
- Jean-Marie va mettre sa cravate (Nicolas).
- Et Jean-Claude aussi, et Jonathan. Claude aussi va se faire
beau. Tout le monde fait la fête avec nous. Et Gisèle aussi
(Christelle).
- On va couper le ruban (Nicolas).
- C’est nous qui coupons le ruban. C’est elle (Régine) qui
coupera avec moi (Christelle).
- En fait vous le tenez, vous ne le coupez pas (Anne).
- C’est pas nous ?! Le ministre va dire que notre foyer est bien,
qu’il a gagné ! (Christelle).
- On va le faire visiter (Anne).
- Ma maman elle connait. Mon père aussi connait ma maison
(Christelle).
dans leurs discours…
« Nous sommes heureux de nous retrouver
ensemble : ça se voit sur vos visages ! ».
(Monsieur SAVARY, Président du Conseil
Général).
« Si une société se juge à la façon dont elle
se charge des plus petits, alors ce soir nous
sommes fiers de notre société. Merci à vous
tous ».
(Danièle GATE, Présidente de l’Association
L’Arche à Reims).
« Une communauté se juge aussi à la façon
dont elle se laisse transformer par ses plus
petits. Et je crois que c’est ce qu’on essaye
de vivre à L’Arche et c’est aussi ce qu’on a
envie d’irradier autour de nous ».
(Louis PILOTE, directeur de L’Arche en
France).
« Je vous souhaite en ces lieux de grands
moments de bonheur ».
(Christophe VILLERS, directeur du Foyer
Rémois, entreprise chargée de la
construction des deux foyers).
« L’amitié des pauvres et des petits dans
l’Evangile, est toujours guérissante ».
(Mgr Thierry JORDAN, archevêque du
diocèse de Reims).
2
Le Journal de L’Arche à Reims n°2
Vie en societe
Avril 2011
Les faibles au pays des forts
Par Michèle de MONTGOLFIER, bénévole à L’Atelier/SAJ
Sommaire
Michèle de MONTGOLFIER, bénévole au Service
d’Activités de Jour, s’est rendue les 19 et 20 février à
Lyon à un colloque organisé par L’Arche en France :
« Fragilités interdites ? ». Elle raconte.
Edito
Vie en société .................................................. p.2
S’enraciner en terre Marnaise
Les faibles au pays des forts
Vie communautaire ......................................... p.4
Week-end des délégués
Election du CVS, résultats
Le carême
Vie de foyer ..................................................... p.5
La Caravelle et Ménorah
Les foyers prennent de la hauteur
Vie de L’Atelier ................................................ p.6
Des bénévoles à L’Atelier
De Mardi Gras à Pâques
Agenda ............................................................ p.8
« Que faire des faibles au pays des forts ? ». Cette interrogation de Bruno
FRAPPAT lors du colloque est provocatrice. Tout est fragile, les medias sont là pour
nous le rappeler à longueur d’article ou d’émission : les alliances des grandes
puissances, les empires financiers, l’équilibre de notre planète et, plus proche de
nous, notre emploi, notre couple, nos jeunes, notre santé, etc. Ce n’est pas
nouveau mais cette fragilité est rendue plus visible aujourd’hui grâce aux multiples
informations que nous absorbons en permanence. La rencontre avec les différents
intervenants du colloque nous a permis de progresser dans la reconnaissance et
l’acceptation de ces fragilités, voir même de les accueillir comme une occasion de
nous ouvrir aux autres, de reconnaître que nous avons besoin d’eux. C’était le
message de la philosophe Michela MARZANO qui travaille sur la fragilité de la
condition humaine ; elle expose comment dans son propre cheminement, elle a
fait de ses failles le point de départ de ses richesses. C’est le message de Jean
VANIER, magnifiquement illustré par le petit film : « L’épreuve des mots » produit
par L’Arche en France : des questions sur l’amour, l’argent, le travail, la politique,
posées avec infiniment de délicatesse et de respect à des
personnes ayant une déficience intellectuelle. Leurs
réponses pleines de bon sens, de simplicité et d’humour
mettent en évidence que nous avons bien besoin des
faibles au pays des forts !
L’épreuve des mots
Le documentaire L’épreuve des mots, produit par
L’Arche en France et réalisé par Nicolas FAVREAU en
2008 a été primé à la Biennale du film d’action sociale
(février 2011), et est lauréat du trophée extraordinaire
2010 de la ville de Paris. Ce film incontournable de 26
minutes, est une mise en lumière d'hommes et de
femmes, tous déficients intellectuels, qui s'expriment
avec grandeur sur des thèmes de société: l’amour, la
mort, le travail, l’argent, la politique. Vous pouvez
commander le dvd sur le site :
http://www.lepreuvedesmots.org/dvd
Comité de rédaction
Perrine de CHAMISSO, Elisabeth LAURENT, Anna
MULLER, Anne PERNOT du BREUIL.
Merci à tous pour vos témoignages et votre
participation à la réalisation de ce numéro du
Journal de L’Arche à Reims.
Contact : [email protected]
Coordonnées de L’Arche à Reims
79bis, rue de Verdun
51100 Reims
Tèl. : 03 26 02 01 23
[email protected]
Merci
L'association a, une nouvelle fois cette année, accueilli
un petit tournoi de bridge amical, le dimanche 23
janvier, dans les locaux administratifs de L'Arche à Reims.
Cinquante-six joueurs, soit quatorze tables, se sont
retrouvés dans une ambiance amicale. Ce moment
sympathique s'est terminé avec le partage du verre de
l'amitié et l’arrivée de Joëlle MEUNIER et Marie-Liesse
DESCAMPS, venues « en voisins » depuis leur foyer
remettre les prix aux premiers comme aux derniers. Et le
mercredi des Cendres, à l'occasion de la messe des trois
e
paroisses du centre ville, et pour la 3 fois depuis la
création de l’association, la quête du partage a été faite
au profit de L'Arche à Reims, et a permis de collecter un
peu plus de 3100 €. Un grand merci à chacun, aux
Rémois pour leur soutien sans faille.
3
Vie COMMUNAUTAIRE
Week-end
délégués à Reims
Les 12 et 13 février, 39 délégués des communautés
de l'Arche de la région nord se sont réunis à Reims.
Deux fois par an, ces délégués se rencontrent dans
une des Arches de la région. C'est l'occasion de
présenter leur communauté, de faire connaissance
avec une autre communauté et aussi de faire un peu
de tourisme. Les délégués de L'Arche à Reims sont
Claude BARET et Anna MULLER pour le foyer de la
rue de Sacy, Lucile PROLA et Loïc LEMASSON pour le
SAJ et Régine GRESLON et Hélène SOURIS pour le
foyer de la rue de Verdun. A Reims les délégués ont
effectué une visite guidée de la cathédrale et des
caves Pommery. Lors de la soirée festive les tout
nouveaux délégués de Reims ont écouté
attentivement les conseils des délégués des
communautés plus anciennes pour vivre en
communauté. Et à leur tour ils leur ont donné leur
conseil : "entretenir chaque jour l'élan des
commencements !" Rendez-vous pour la prochaine
rencontre à l'Arche d'Aigrefoin à la Pentecôte.
Elections du CVS, résulats
Dans les établissements et services sociaux et
médico-sociaux, les représentants des professionnels
et des pensionnaires se réunissent plusieurs fois par
an pour discuter et faire des propositions sur la vie
sociale de l'établissement. Les délégués élus le
mercredi 23 mars pour le Conseil de Vie Sociale de
L’Arche à Reims, sont :
▪ Résidents : Titulaires : Jean-Claude GAUTARD et
Nicolas WITRY. Suppléants : Lucile PROLA et Hélène
DRACHE. ▪ Personnel : Titulaires : Loïc LEMASSON.
Suppléant : Romain PUECH. ▪ Parents : Titulaires :
Jean-Michel BOISSON et Elisabeth MERIAUX.
Suppléants : Daniel GRESLON et Anne WITRY.
Le carême
Par Claire LEMASSON
Claire LEMASSON est responsable de la commission
pastorale de L’Arche à Reims. Cette commission porte les
questions de spiritualité. A l’occasion des quarante jours
de carême qui précèdent Pâques, les membres de la
communauté sont invités à « revenir à l’essentiel ».
L
e Carême est un temps particulier pour les chrétiens, pendant lequel
nous essayons de revenir à l’essentiel, de nous ouvrir à Dieu et aux
autres. Pour cheminer à travers le temps de Carême, en route vers
Pâques, nous avons décidé de choisir un thème commun à tous les
membres de la communauté. Ainsi assistants, résidents, familles rattachées,
chacun dans son lieu de vie et de travail pourra vivre quelque chose en union avec
les autres membres de la communauté.
Pour cette première année de l’arche à Reims, nous avons choisi « Jésus crée sa
communauté », puisque nous aussi sommes en train de créer notre communauté.
Ce n’est pas toujours facile, nous sommes tous différents avec des histoires
différentes ; de même, Jésus au cours de sa vie s’est entouré de personnes très
différentes, d’origines différentes et ayant chacun une histoire qui leur était
propre. Nous allons cheminer aux côtés de Jésus et chaque semaine, prendre le
temps de rencontrer une personne en particulier. Une représentation de Jésus a
été accrochée dans notre salle communautaire, chaque semaine au cours de la
messe, un personnage prend place près de lui, afin qu’au cours de la Semaine
Sainte, Jésus soit entouré de ses amis, de sa communauté. Nous avons commencé
à rencontrer Simon-Pierre, Zachée, puis l’aveugle Bartimé, et la Samaritaine.
Les personnes de chaque foyer ont été invitées à prendre un temps pour réfléchir
à ce qu’elles aimeraient faire de particulier pendant ce temps de carême : repas en
silence, temps de prières ensemble, etc. Chaque membre de la communauté doit
pouvoir vivre au mieux selon ses croyances quelles qu’elles soient. Bien que nous
vivions une spiritualité essentiellement basée sur la tradition catholique, compte
tenu de la majorité des membres de la communauté, nous essayons et espérons
réussir à rester ouverts et respectueux des personnes d’autres croyances ou
athées.
SCOOP !
Caravelle et Ménorah
A l’occasion de la joyeuse visite de Jean VANIER, le
lundi 28 mars à Reims, les deux foyers ont annoncé
leurs nouveaux noms. Le foyer de la rue de Verdun
monte à bord de La Caravelle, ce navire à voiles sans
cesse en mouvement, et qui s’adapte à là où souffle
le vent. Le foyer de la rue de Sacy, en référence à la
lumière qui l’inonde de part son exposition
ensoleillée et ses grandes baies vitrées, s’appelle
désormais Ménorah, ce chandelier à sept branches
qui évoque la source intarissable d’une lumière
gratuite.
4
Florence
Florence GUERLET, présente son foyer Ménorah à
Jean VANIER, en visite à Reims
Le Journal de L’Arche à Reims n°2
Vie DE FOYER
Avril 2011
Les foyers prennent de la hauteur
Propos recueillis par Anne Pernot du Breuil
La considération d’une dimension humaine et spirituelle pour chaque personne conduit L’Arche à
proposer, tant pour les personnes avec un handicap que pour les volontaires et salariés, des
retraites et des formations. Régine GRESLON accompagnée de Danièle GATE, et Florence GUERLET,
accompagnée de Monika FÖRSTER ont vécu, en binôme, la retraite Arc en Ciel, sur le thème « Que
cherches-tu ? ». Anna MULLER et Hélène SOURIS ont bénéficié de la session « Découvrir qui je
suis », à la ferme de Trosly-Breuil.
«
Elle revient demain la copine Régine » (Christelle). « Ah,
cool ! » (Nicolas). A l’activité « p’tit journal », deux copines
manquent à l’appel : Régine et Florence. Elles sont parties
à la retraite Arc en Ciel, et on les attend avec impatience
ici ! « C’était merveilleux » raconte Régine à peine la porte passée. Le
Foyer de Charité du Courset, dans le Pas-de-Calais a
accueilli pendant une semaine une soixantaine de
personnes venues des six communautés de L’Arche
Nord. Liesbeth DRIEBEEK, responsable du foyer La
Caravelle, a participé à l’organisation de cette retraite :
« Durant les enseignements, Régine KERHUEL nous a
guidé sur les pas de Jésus, en les illustrant par des
anecdotes de sa propre communauté de L’Arche au
Honduras. Nous avons ainsi découvert la vie de
Marcia, qui grâce à l’accueil de L’Arche a vécu une
véritable renaissance : Cassée par la vie, elle est
aujourd’hui une femme rayonnante. » Cette retraite se
passe en silence, et si Régine G. n’a pas toujours réussi
à respecter cette consigne : « Ça va ? Ah non c’est vrai : il faut faire
silence », elle a bien profité des balades à la ferme avec Danièle. Des
ateliers continus de coloriage de Mandalas ou de décoration de croix
remises à chacun, aident à rester dans le silence, tout en se laissant
façonner par telle ou telle parole. Un instant fort pour nos rémoises
fut le mime du Baptême de Jésus avec des personnes de Foi et
Lumière de Caen : Lire, relire, gestuer, répéter, reprendre à nouveau
pour s’imprégner de cet événement de la vie de Jésus. Le silence est
parfois rompu par des temps de partage en petits groupes ou en
binôme. On y parle des moments où l’on prie, des moments qui nous
rendent heureux ou malheureux. Monika raconte son échange avec
Florence : « Je lui ai plutôt proposé des choix : ça ou ça ? Pour qu’elle
ne dise pas que …oui ». Au début de la retraite, Florence semblait
très timide, jusqu’à ce qu’elle attrape le micro du Père David (prêtre
de L’Arche en France), pour y dire un grand … « oui ! ».
« Découvrir qui je suis ». De leur côté Anna et Hélène ont choisi de
prendre le temps de faire le point : une semaine de prise de recul sur
elles-mêmes. Une équipe d’animation, guidée par la réflexion de
Gilles Le Cardinal (ancien professeur de communication à l’université
de Compiègne et membre de L’Arche), tente d’aider chacun où il en
est. « Le chemin EST le but » rapporte Anna, et
les participants sont invités à s’interroger sur
leur propre chemin. Savoir d’où l’on vient pour
discerner où l’on va : « On a réfléchi sur notre
patrimoine génétique, sur ce qui nous rendait
heureux, malheureux, sur nos rêves ; on a
appris à mettre des mots sur nos sentiments »,
explique-t-elle. « On est emmené en voyage
dans notre passé, présent et futur ». Certaines
méthodes très concrètes permettent de poser
un regard neuf sur la réalité du monde et sur
notre propre réalité. Par exemple : Regardez
l’image ci-dessous. Que voyez-vous ? Une vieille
femme ? Une jeune femme ? La réalité, c’est qu’on peut voir les
deux. Il vous faudra donc changer de regard, peut-être même vous
faire aider pour voir celle que vous ne voyez pas et ainsi accueillir la
complexité de cette réalité. « On est tous unique et défaillant », et on
a tous besoin de quelqu’un, enseigne Gilles Le Cardinal. Il faut bien
souvent en avoir conscience pour entrer dans la complexité de notre
être et répondre à ces questions existentielles : « Quel sens je donne
« On est emmené
en voyage dans
notre passé,
présent et futur.»
(Anna)
à mon être ? », « Qu’est ce qui donne sens à ma vie ? ».
En tant qu’accompagnatrice. « C’était un temps intensif en prière,
raconte Monika, avec la messe tous les jours. Je n’ai jamais vécu ça.
J’ai cru qu’un jour j’allais dire « là c’est un peu trop ! », mais ce jour
n’est jamais venu ».
Perles
A bonne école…
Liesbeth : « Demain Hélène passe un concours pour entrer à l’IRTS.
C’est la seule occasion où on a le droit de dire : merde. » Hélène S.
réexplique à Jean-Marie qui n’a pas bien entendu : « Demain je
passe un examen ; tu peux me dire bon courage ou …merde. »
« Ça ne va pas, non ?! » s’écrit Jean-Marie indigné.
Monika, volontaire allemande au foyer Ménorah demande : « Estce qu’on dit « le » ou « la » montre ? ». Jonathan répond :
« Ah, c’est comme on veut ».
Jeune femme ou vieille dame ? Il nous faut changer de regard pour
accueillir la complexité de la réalité.
5
Vie de
de L’ATELIER
L ATELIER
De Mardi Gras à Pâques
Par l’équipe du « p’tit journal » : Josine CLAIRE, Sarah DIONE, Christelle MERIAUX, Régine GRESLON, Florence
GUERLET, Alexandre GABRIEL, Nicolas WITRY. Mise en forme : Anne PERNOT du BREUIL.
L’activité « p’tit journal » de L’Atelier, que vous avez déjà rencontré dans notre premier numéro et
que vous retrouverez dans les suivants, consiste en une petite équipe qui aborde une multitude de
questions. La Communauté, lieu du pardon et de la fête titre Jean VANIER. L’équipe du « p’tit
journal » en sait quelque chose : de Mardi Gras à Pâques, chaque événement à son sens propre.
Derrière la naïveté apparente de ces propos, le lecteur est invité à accueillir l'authenticité de la
démarche.
M
ardi Gras. « Elle a un nouveau costume Marie, avec des
lunettes jaunes. Florence tu vas te déguiser en quoi ? Moi
en Spiderman, pour faire l’araignée » annonce Christelle.
« En clown ! » répond Florence. « Non c’est mon frère en clown »
prévient Nicolas. Et notre homme qui confond Mardi Gras avec
Halloween compte pour sa part se déguiser « en squelette ! ».
Mercredi des Cendres. « Hier on avait un truc sur le front à la messe
; ça s’appelle des Cendres » raconte Alexandre. « Ca veut dire
quoi ? » interroge Nicolas. « Ca veut dire qu’on fait le carême »
explique Alexandre. Et Sarah de préciser : « On met le truc noir, ça
veut dire qu’on est baptisé ». J’ajoute : « C’est aussi pour nous
rappeler qu’on était poussière avant de naître et qu’on redeviendra
poussière après notre mort ». « On ne peut pas vivre toujours ?
s’inquiète Alexandre. C’est triste. On ne peut pas, pourquoi ? ».
« Franchement je ne sais pas » avoue-je : être volontaire à L’Arche
ne procure malheureusement pas encore la connaissance absolue !
« On pourrait demander » soumet alors Alexandre, mais « à qui ? ».
Nicolas propose très naturellement d’interroger « Perrine ». Après
tout, elle est responsable de L’Atelier, elle doit bien en savoir
quelque chose ! « On n’a qu’une vie, c’est la vie, reprend notre
philosophe. C’est triste ». J’enquête alors auprès de l’équipe pour
savoir ce que chacun pense de la vie : « La vie : (pouce levé) » me
répond Sarah. « C’est top, oui » ajoute Jessica.
Le carême. Qu’est ce que c’est le carême ? « On ne mange pas
beaucoup de bonbons » semble regretter Christelle. Je tente de
justifier : « Le carême s’est surtout pour se recentrer sur ce qui est
vraiment important dans la vie : l’amour, le partage ». « Ouais
l’amour huuum… » rétorque Régine sceptique. « C’est important le
partage » réagit Sarah. Le partage, qu’est ce que cela implique
concrètement ? Il s’est passé à ce moment de la discussion, dans
notre petite équipe, quelque chose d’à la fois simple et très
profond : alors que Régine propose de « ne pas se battre », Nicolas
lui assure que « toi Régine tu n’es pas méchante ». Christelle
renchérie à son tour : « Moi je suis ta copine Régine ! ». Alors, pour
ouvrir le cercle des copains, Régine ajoute, tout en expliquant à
Josine avec des gestes, qu’elles sont amies aussi toutes les deux. Et
comme Régine n’oublie personne, vient le tour de Florence : « Et Flo
aussi, tu es ma copine ». Florence montre alors Christelle en disant
« copine ». La boucle de l’amitié est ainsi bouclée !
« Le bain de pied » (Régine). « Avant la croix, Jésus partage le pain »
explique Pierre PAGES. « Le dernier repas » précise Christelle. Qui
connait son nom ? « La fontaine ? » tente Régine. « La Seine ! »
corrige Christelle, notre Parisienne. « Oui mais ça ne s’écrit pas
pareil ! » prévient Pierre qui montre alors la différence entre la Cène
et la Seine avec des dessins. « Moi j’aime les bateaux mouches »
songe Régine. Pendant ce repas, Jésus « lave les pieds. (…) Pour dire
pardon, pour ne plus faire de bêtises» explique Christelle. Mais
Sarah, qui a déjà fait des bains de pieds à l’activité « filles » trouve
que cela sert plutôt « à relaxer, et faire un massage du pied ».
Communauté, lieu de la fête : Mardi Gras. Une princesse (Sarah DIONE),
Spiderman (Christelle MERIAUX), Grand-père (Jean- Claude GAUTARD),
Reinhard BOTHE et Hélène SOURIS, Harry Potter (Jory JEROME), Jeanne
BOISSON, un paysan (Pierre PAGES), et un clown (Julien WITRY) !
Pâques. Qu’est ce que ça veut dire Pâques ? « Ça veut dire chocolat !
» s’écrit Alexandre. « Les chocolats ça fait grossir » prévient Sarah.
Pourquoi mange-t-on du chocolat ? « Pour fêter « Joyeuse Pâques ».
Pour faire des repas en famille » affirme Sarah. « Parce que Jésus est
né » prétend Alexandre. « Non ça c’est à Noël ! » rectifie Sarah.
Alexandre désabusé : « Je ne sais pas pourquoi on mange du
chocolat moi ! Christelle ! Debout ! Je n’ai pas d’idée ! ». Christelle
qu’on n’entendait plus depuis un moment répond : « Parce que
Jésus est ressuscité ». Alexandre aimerait qu’elle précise :
« Pourquoi Jésus est ressuscité ? ». « Parce qu’il y avait la croix »
continue Christelle. Pourquoi Jésus est mort alors ?! « Il est mort sur
le signe de croix. Il a du mal à se lever » explique Sarah. Alors que
notre équipe du p’tit journal fatigue un peu, Sarah annonce
victorieuse : « Je sais pourquoi c’est Pâques ! Parce que la cloche
sonne et il y a des œufs dans le jardin ».
6
Vie de
de L’ATELIER
L ATELIER
Le Journal de L’Arche à Reims n°2
Avril 2011
Des bénévoles à L’Atelier
Par Perrine de CHAMISSO et son équipe
Aujourd’hui à L’Atelier, nous accueillons parmi nous quatre bénévoles : Michèle de
MONTGOLFIER, Florence PHILIPON, Marie DEPUYDT et Véronique TAUFOUR, ainsi que quatre
lycéens de Saint Joseph (Amaury, Loïc, Louis et Lucas). Michèle participe à l’activité Art et Nature,
Florence à l’activité Cuisine, Marie à l’activité Filles, Véronique à l’activité Piscine et nos quatre
jeunes aux activités Jardin et Jeux.
«
Tendresse,
présence
et
bienveillance ! », « discrétion », «
réel soutien », « touchants »,
« attendus », « ça fait du bien ! » :
c’est ainsi que l’équipe de L’Atelier évoque ce
que représente pour elle, la présence de
bénévoles dans leur quotidien et celui des
personnes ayant un handicap. Mais qu’est ce
que le bénévolat à l’Atelier?
S’ouvrir à la relation.
Etre bénévole à l’Atelier c’est avant tout s’ouvrir
à la relation avec les personnes handicapées,
c’est une expérience intéressante que l’on peut
rencontrer à tout âge, à tout moment de sa vie.
L’ « apprivoisement » mutuel.
L’Atelier accueille beaucoup de monde et il est
important de prendre le temps de rencontrer
les uns les autres, l’ « apprivoisement » mutuel
est une étape essentielle. Et cette entrée en
relation est progressive. Aujourd’hui une réelle
relation s’est créée entre les bénévoles et les
personnes en situation de handicap, des liens
tendres et bienveillants.
Partager des moments de convivialité.
Etre bénévole, c’est être au service de l’autre
dans le cadre d’une activité mais également
partager des moments de convivialité et comme le souligne l’équipe
de l’Atelier : « ça fait du bien ! ».
Travail en binôme.
Toute activité est conduite par un membre de l’équipe éducative,
qui en porte la responsabilité. Le travail en binôme crée des liens
d’amitié, des échanges. Les bénévoles apportent à l’équipe et aux
personnes accueillies, un regard, un souffle nouveau et parfois de
nouvelles recettes ! Participer à l’accompagnement de personnes en
situation de handicap peut soulever quelques interrogations et être
source de transformation.
« Un réel repère. »
Accueillir quelqu’un de nouveau à l’Atelier apporte beaucoup de
richesses à ceux qui s’y trouvent, ainsi qu’à celui qui arrive. Pour les
personnes accueillies, la présence des bénévoles est un repère dans
la semaine. Michèle, Florence, Marie, Véronique et nos quatre
jeunes sont très attendus et bien repérés par chacun.
« Un vrai soutien, une valeur ajoutée. »
Un bénévole est une personne qui se propose de donner de son
temps libre dans le but de contribuer à la mission de l’association, il
s’agit d’un don de temps, de compétences et aujourd’hui nous
sommes impressionnés et reconnaissant de toute l’importance qu’ils
accordent à ce qu’ils vivent ici et nous les en remercions. Ils sont
pour notre communauté une valeur ajoutée !
Notez que d’autres formes de bénévolat sont vécues et possibles
au sein de l’association (soutien technique, liens d’amitié avec les
foyers, travaux, etc.).
Contact : [email protected]
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Encore besoin de vous
Le 12 juillet 2010, après huit années de travail et le soutien de ses adhérents et
amis, « Mains Ouvertes » est devenue « L’Arche à Reims ». Dès septembre, les deux foyers de l’Arche se sont remplis. Vingt quatre personnes
y sont accueillies. Les demandes étant encore fort nombreuses, l’association réfléchit aux réponses à donner à ces attentes, et sous quelles
formes. Mais, dès maintenant, nous avons besoin de votre aide pour accompagner la vie des foyers. En effet, si dans ces foyers le quotidien
est subventionné par le Conseil Général, l’Arche s’engage en plus à permettre la croissance de chacun, assistant et personne avec handicap,
tant sur le plan humain que spirituel. C’est grâce à vous que nous pourrons financer pèlerinages, camps, rencontres, formations, retraites
spirituelles, etc.
Merci de votre confiance.
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Contrairement à ce qui avait été communiqué (2-3 juin) dans le numéro
Agenda
précédent : Du
Vendredi 6 mai, de 17h30 à 19h : Conseil de Vie
Sociale, au 79bis rue de Verdun.
Fin mai : Fête des voisins. Les foyers de La Caravelle et
Ménorah participeront à la fête des voisins dans leurs
quartiers respectifs.
Jeudi 19 mai, de 18h30 à 21h30 : Vente de vins par
L’Arche de la Rebellerie, au SAJ, rue Maison Blanche.
Jeudi 19 mai, à 20h30 à l’église Saint Nicaise : Récital de
piano-violoncelle avec Ysabel de DINECHIN et Catherine
WARNIER qui exécuteront des œuvres de Couperin,
Mendelssohn et Schubert. Participation libre.
27 mai (17h) au 29 mai (16h) : Week-end
communautaire pour les résidents et assistants,
à l’ermitage de St Walfroy
Lundi 6 juin, à 18h, à la Maison Saint Sixte : Assemblée
Générale de l’association, avec présentation de la
communauté, suivie d’un verre de l’amitié.
Samedi 11 et dimanche 12 juin : Week-end délégués, à
Aigrefoin.
Samedi 18 juin : Assemblée Générale de L’Arche en
France, à Paris.
Samedi 25 juin : Journée des parents, au 21 rue de
Sacy.
Joyeuses PAQUES
a tous nos lecteurs !
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Vous souhaitez aider l’association L’Arche à Reims par votre adhésion ou un don. Merci d’envoyer votre règlement par chèque
bancaire ou postal à l’ordre de l’Association L’Arche à Reims en le retournant avec ce coupon à « Association L’Arche à Reims »,
79 bis rue de Verdun, 51100 Reims » ou par virement bancaire sur le Crédit Mutuel :
Banque Guichet
N° compte
Clé
15629
08864
00094689741
56
Votre adhésion 2011 :
15€
20€
150€
Votre don :
60€
250€
100€
à votre convenance : ………€
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L’Association L’Arche à Reims est habilitée à délivrer des reçus fiscaux qui vous permettront, si vous êtes imposable, de déduire
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