La perspective du prochain bazooka de Mario Draghi fait remonter

Transcription

La perspective du prochain bazooka de Mario Draghi fait remonter
La perspective du prochain bazooka de Mario
Draghi fait remonter les marchés
Forte remontée des marchés cette semaine. L’incertitude demeure toutefois sur le fait de
savoir si avec un niveau d’inflation et des taux d’intérêts aussi bas nous ne sommes pas tout
simplement entré dans une phase de stagnation qui risque de durer.
La croissance mondiale par rapport aux moyennes historiques, sera en effet faible aux Etats Unis
(autour de 2%), ralentira en Chine (entre 5 et 6%) et restera anémique en Europe (1 à 2%)
En Europe, on assiste à un nouveau recul inquiétant des prix en zone euro. Les forces de
la déflation sont puissantes alors que le QE européen mesuré par les achats d’obligations
souveraines par rapport à l’offre des Etats est plus important qu’aux Etats Unis et au Japon
Pratiquement tout le monde attend le prochain « bazooka de Mario Draghi », c’est à dire
la nouvelle injection de liquidités qui comme on le sait n’est plus efficace. La demande pour le
LTRO diminue. Ce sont des prêts ciblés à long terme que la BCE accorde à uniquement aux
banques prêtant à leur tour aux entreprises. Pour Lord Mervyn King ancien gouverneur de la
Banque d’Angleterre, le fait de jeter des liquidités (12 300 Md$ depuis la faillite de Lehman)
chaque fois qu’il y a un début de panique financière ne peut que mener vers la nouvelle crise.
Dans son dernier livre qui a du succès « The end of Alchemy » Il explique clairement qu’il ne faut
pas s’occuper uniquement de la liquidité des marchés mais surtout de la solvabilité des débiteurs.
La dette publique des pays développés a augmenté de 40 points de PIB pour dépasser très
largement 100% de la richesse produite chaque année. Une partie importante de ces dettes ne
pourra pas être remboursée. Cela donnera des défauts en cascade.
En France, l’Etat actionnaire est aussi mauvais que l’Etat stratège
Dans la série des contre-performances de l’Etats actionnaire, après Areva, EDF, Engie
(ex GDF Suez), EDF vient d’annoncer de très mauvais résultats. Depuis sa sortie du CAC 40 la
société est le symbole du déclassement du secteur public français. Elle ne capitalise plus que
21Md€ avec 37,5 Md€ de dettes. Le total de ses engagements identifiés à ce jour s’élève à
environ 120Md€, dont 56Md€ pour le démantèlement progressif des centrales nucléaires
existantes, 25Md€ pour le projet d’enfouissement des déchets nucléaires, 24,5Md€ pour l’EPR de
« Hinkley Point » vendu aux britanniques, 2,5Md€ pour le rachat de la branche réacteurs
nucléaires d’Areva. Il faut y ajouter au moins 8Md€ pour la fermeture de Fessenheim réclamée à
tout prix par l’Allemagne. Saluons la démission du directeur financier d’EDF, Thomas Piquemal. Il
a voulu marquer notamment son opposition au projet de construction de deux EPR sur un site
britannique, qu’il juge trop risqué industriellement et financièrement.
La SNCF vient d’annoncer ensuite 12 Md€ de pertes. Obligée d’appliquer les normes IFRS comme
toute les entreprises privées, il a été nécessaire de déprécier 9,6Md€ pour le réseau, 2,2Md€ pour
les rames de TGV et 450M€ pour les gares. Pour son président Guillaume Pepy ces chiffres ne
sont que des écritures comptables. Certes mais il faudrait prendre en compte le fait que notre
économie ne pourra pas se redresser sans la mise à plat de tout le secteur public inefficace et
beaucoup trop coûteux. Malheureusement c’est le socle électoral de François Hollande et d’une
grande partie de la classe politique. Dans la série des contre-performances de l’Etat stratège
industriel Alstom est en train de devenir un véritable fiasco. L’alliance entre le fabricant de
turbines intervenue en 2014 devait être équilibrée puisqu’elle avait été conduite par Arnaud
Montebourg ex ministre de l’Économie, du Redressement productif et du Numérique. Deux ans
après l’ex branche énergie de la société française a annoncé la suppression de 6500 emplois
Dans cet environnement on voit bien que l’emploi est la pièce manquante de la reprise. Les
réductions nettes d’emploi concernent surtout les grands groupes.
Plus que jamais nous sommes dans une France coupée en trois : 1/ une France du secteur
privé qui vit dans la mondialisation, qui accepte l’économie de marché et qui a confiance dans
l’avenir. Toutes les enquêtes d’opinion se recoupent pour estimer que cela représente environ un
tiers des français. 2/ une France qui vit protégée par l’État à l’ombre de statuts particuliers, de
subventions et d’allocations diverses. Ce qui ne représente pas moins de 20M de français. 3/ enfin
il y a la France des exclus de tout et de tous les exclus. Cette France qui compte désormais 25M
de personnes est la honte de « ce modèle social que le monde nous envie » comme François
Mitterrand et Jacques Chirac l’ont seriné pendant des années dans un même aveuglement
coupable…
L’Allemagne qui réalise sous la direction d’Angela Merkel un parcours économique
impeccable avec une croissance qui résiste bien, un endettement de l’État qui diminue, un
excédent budgétaire et un très important excédent commercial et un chômage au plus bas. Sur
le plan politique la chancelière pourrait être déstabilisée par les problèmes d’immigration et la
négociation avec la Turquie.
La Suède a un taux de croissance de 4% mais l’endettement ne cesse de progresser…Lors de la
dernière bulle immobilière des années 90 les pread sont passés de 100bp à 500 bp en quelques
mois.
Aux Etats Unis, la situation politique devient compliquée
Les dernières statistiques sur l’emploi sont bonnes même si certains font remarquer que
sur les douze derniers mois, il a été créé 360 000 emplois de serveurs contre 12 000 postes dans
l’industrie…Le sujet aujourd’hui est d’anticiper ce qui pourrait se passer si Donald Trump était le
prochain président des États Unis. La hausse des droits de douane sur les produits importés de
Chine, la suppression de l’accord de libre échange pour l’Amérique du Nord et le refus de signer le
« Trans-Pacific Partnership free-trade accord » serait profondément déstabilisants pour le
commerce international. Il n’est pas du tout sûr que l’élite républicaine soit prête à perdre la
présidence pour saboter le candidat Trump.
En Chine la croissance a besoin de réformes structurelles pour rester au-dessus de 5% .
L’économie ralentit mais on ne connaît pas le plancher. Un avenir à la japonaise n’est pas
impossible si les réformes structurelles indispensables ne sont pas mises en place.
Les banques américaines sont en position de force
Les douze premières banques européennes ont une rentabilité de leurs actifs inférieure à
celle des six premières banques américaines (0,18% contre 0,92%)
Les bénéfices des banques ont été laminés par les taux zéro qui créent des marges négatives sur
l’activité de crédit, les nouvelles régulations et les amendes.
Les banques européennes n’ont été ni restructurées ni capitalisées.
Le champ libre est laissé maintenant aux banques américaines pour capter la partie la plus
rentable des opérations.
Toutes les compagnies de forage pétrolier ne vont pas faire faillite. Parmi les sociétés
américaines qui sont bien positionnées pour profiter d’une reprise des forages dans le courant de
2017 figurent : Seadrill, Diamond Offshore Drilling, Ensco, Noble, Transocean, Rowan.
En France le gouvernement attire tout le monde
de la passivité vers la révolte
Les risques de baisse des marchés ne manquent pas : la chute des matières premières, les
tensions géopolitiques, la baisse de la croissance chinoise, la sortie du Royaume Uni de l’Union
Européenne, l’afflux de migrants incontrôlé, l’endettement dans le monde qui croit deux fois plus
vite que la croissance, le volume du commerce mondial qui se trouve à un niveau de crise….sont
autant de raisons de diminuer l’exposition d’un portefeuille aux actions. D’ailleurs les Fonds
souverains ont retiré 46,5Md$ chez leurs différents gérants en 2015
Les taux d’intérêts négatifs intéressent en ce moment beaucoup les commentateurs. Ils
déstabilisent toutes les classes d’actif en créant des bulles. On ne peut plus faire de calcul
d’actualisation. On ne peut plus calculer la valeur future d’un actif. Tout cela est exact et nous le
répétons depuis de nombreux mois, mais ce qui est important c’est que le niveau des taux
d’intérêts soient inférieur au taux de croissance de l’économie. Si ce n’est pas le cas on assiste à
une sorte de « grève de l’investissement » qui ne permet pas d’évoluer vers l’économie de
demain.
L’économie de service, c’est moins de matières premières et de délocalisations. Le problème
c’est qu’avec ce type de croissance on crée peu d’emplois très bien payés et beaucoup d’emplois
peu payés ce qui accroit les inégalités.
François Hollande est entrain de faire basculer la société française de la passivité à la
révolte en se mettant progressivement à dos tous les acteurs de l’économie française.
Son gouvernement avait déjà contre lui les médecins. Maintenant ce sont les cliniques qui
réalisent des « bénéfices déraisonnables » qui sont pointées du doigt. Si elles ont été bien gérées,
elles devront rendre une partie des fonds publics dont elles ont bénéficié. Le même phénomène
s’était déjà produit avec les universités qui avaient réalisé des efforts de gestion. Le
gouvernement avait décidé de pratiquer un système de péréquation pour assurer de la
redistribution !
Le régime d’indemnisation du chômage doit être « sauvé » par les partenaires sociaux. La
dette dépassera 35Md€ en 2018. Les dernières statistiques publiées avec 28 000 demandes
d’emploi en moins ne sont pas crédibles puisque même le ministère du travail dit que le recul est
« inexpliqué » !
Pour les intermittents du spectacle la Cour des Comptes ne cesse de fustiger « la dérive » du
régime mais aucune mesure n’est prise….
Cela n’empêche pas Martine Aubry, « la dame des 35 heures » qui devrait être disqualifiée à tout
jamais pour s’exprimer sur le sujet du chômage de prendre la tête du « socialisme d’indignation »
La création de treize grandes régions dotées de nouvelles compétences devait selon le
gouvernement permettre des économies substantielles. C’est le contraire qui se produira avec le
développement des nouvelles couches du millefeuille territorial…
Le RSA qui avait été mis par l’Etat à la charge des départements va être « renationalisé »
Le budget sera très difficile à boucler car il ne sera pas possible de prendre une fois de plus Ie
budget de la défense comme bouc émissaire. Depuis 2014 c’est celui qui a subi 60% des
suppressions de postes de l’Etat. L’Etat providence empêche bien l’Etat régalien de remplir son
rôle….
Heureusement, beaucoup de résultats annoncés par les sociétés françaises ont été
supérieurs aux attentes des analystes : Atos, Axa, Bouygues, Danone, Peugeot, SEB.
Pour toutes ces sociétés très exposées à l’exportation il faut rappeler que le pourcentage de leur
capital détenu par des actionnaires ne payant pas l’impôt en France est passé de 10% en 1980 à
environ 50% aujourd’hui.
Les déceptions proviennent essentiellement de Areva, EDF, Engie où le rôle de l’Etat
actionnaire est plus que défaillant. Il faut ajouter à cette liste Zodiac Aerospace qui est
probablement la société du secteur qui communique le plus mal avec le marché.
La faible croissance européenne est très fragile
En Europe, malgré la baisse du pétrole et la politique très accommodante de la BCE la légère
reprise de l’économie semble très fragile. Comme d’habitude, les marchés attendent les
prochaines décisions de la BCE le 10 mars prochain.
L’Allemagne affiche un excédent public pour la deuxième année consécutive, mais l’inquiétude
augmente dans l’industrie. Même si c’est la bonne tenue des investissements qui a sauvé la
croissance au quatrième trimestre, la confiance des chefs d’entreprise allemands se détériore. En
Grande Bretagne, The Economist a lancé la campagne anti-brexit en montrant bien que en cas
de sortie de l’Union Européenne tout le monde serait perdant, surtout la Grande Bretagne. En
Italie, malgré les mesures courageuses prises, on assiste à une baisse de la production
industrielle
Aux Etats Unis, la croissance reste médiocre, La confiance des consommateurs se détériore.
Les introductions en bourse, ces derniers mois, ont été dans la plupart des cas un échec avec
notamment GoPro -48%, CBS Outdoor -32%, Lending Club -41%, Santander Consumer -58%
Les sociétés offrant un bilan solide vont continuer à surperformer.
La Chine Juste après la réunion du G20, a baissé le taux pivot autour duquel le Renminbi peut
évoluer par rapport au dollar US. La nouvelle parité est en baisse de 0,17% par rapport à la
précédente. Il n’y a pas de quoi, comme le font beaucoup de commentateurs, parler de
dévaluation. La stratégie pour les autorités monétaires semble toujours d’aller en direction d’une
monnaie dont le cours est de plus en plus fixé par référence au marché et de moins en moins par
la banque centrale de Chine (PBOC)
Le pays n’est pas en déflation en dehors du prix des matières premières
La cyber sécurité a encore de beaux jours devant elle
Les sociétés américaines spécialisées dans la cyber-sécurité sont en baisse d’environ 20%
depuis le début de l’année, comme si la demande allait ralentir. Ce ne devrait pas être le cas car
elles sont évidemment très bien placées pour profiter de la multiplication des opérations de
piratage. Depuis deux ans on peut estimer que les dépenses mondiales dans ce domaine ont
représenté 150 Md$.
Palo Alto Networks est une société qui a un chiffre d’affaires en hausse de 50% chaque
trimestre. Elle est en train de prendre des parts de marché à Cisco Systems et Juniper
Networks, car elle propose de plus en plus des services de maintenance sur lesquels les marges
sont plus élevées que sur les logiciels.
Fortinet qui a débuté dans les logiciels de sécurité low cost (firewalls)proposés aux sociétés
moyennes et petites. Elle est désormais en train de s’attaquer aux gros comptes.
Check Point est une société israélienne mature qui a les plus fortes marges du secteur. Son
produit phare est une plateforme intégrée qui permet de gérer des systèmes de sécurité
complexes de façon très intégrée.
Le mal n’est plus dans la finance mais dans la
politique
Le monde de la finance semble être de plus en plus capable de reconnaître ses
erreurs. Adam Parker stratégiste de Morgan Stanley a ainsi admis que ses clients auraient
mieux fait de faire le contraire de ce qu’il avait recommandé au début de l’année !
Après la forte baisse des marchés intervenues depuis le début de l’année, le baril de pétrole a
regagné 3% cette semaine, ce qui a permis à l’Europe de progresser de 8%, l’Asie de 4% en
moyenne avec +8% pour le Japon, +7% pour les sociétés chinoises offshore, +4% pour la Corée
du Sud et +3% pour l’Inde…
Le monde de la politique n’en est pas encore là. Les banques centrales nous entrainent
dans un engrenage infernal avec des taux d’intérêts négatifs qui sont assez inefficaces pour faire
repartir la croissance. Ce dont on est sûr, c’est que ces politiques tuent l’assurance et les
retraites. Ceux qui subiront l’essentiel des pertes ce sont les épargnants. Ils ont bien compris que
« l’euthanasie » des rentiers était en marche. Rien n’est entrepris pour enrayer ce mouvement
qui mène tout droit aux populismes…
L’OCDE a jeté un froid sur l’économie mondiale en annonçant que la croissance de
décollera pas cette année, surtout en France. On aurait presque envie de penser le contraire, car
dans l’histoire économique, on n’a encore jamais vu de récession déclenchée par une forte baisse
du prix du pétrole. Il faut donc conserver un portefeuille équilibré. L’exposition action doit être
« protégée » par une allocation en cash, obligations et un peu d’or.
En France, l’opération de rafistolage gouvernemental est un échec
Rappelons que le taux de pression fiscale en France est de 66,6% si l’on prend en compte
l’ensemble des dispositifs. Au palmarès de la fiscalité, nous occupons la neuvième place derrière
des pays dont l’économie va mal ou très mal, comme l’Argentine (137% d’imposition pour 100%
de revenus !), Bolivie, Tadjikistan, Colombie, Algérie, Mauritanie, Brésil et Guinée. Cela devrait
inciter à la réflexion. François Hollande en taxant le capital comme le travail s’est comporté en
bon marxiste en ne reconnaissant aucun mérite aux apporteurs de capital et en considérant que
la plus value réalisée quand elle se produisait, revenait en quasi totalité « aux ouvriers » …
La situation financière de l’assurance chômage se détériore rapidement. C’est l’une des
plus généreuse mais aussi une des plus chère. Il y a très peu de suivi des chômeurs
En Espagne les réformes ont permis de doper les embauches en CDI
Le droit du travail est complètement obsolète. Il y a un pré-projet de loi préparé par
Myriam El Khomri la ministre du travail. Il a pour objectif de modifier la législation en profondeur.
Alors que certains points vont dans la bonne direction le document de 180 pages se heurte déjà à
l’opposition d’une grande partie de la gauche et des syndicats. Cela rappelle 1986 avec Henri
Krasuki secrétaire général de la CGT qui disait « La régression sociale ne se négocie pas, elle se
combat ». C’est ce jusqu’au-boutisme syndical qui a largement contribué au déclin de l’industrie
française. Il faudrait, comme tout le monde le sait, que l’Etat cesse d’aider ces organisations en
pratiquant notamment le « détachement » de fonctionnaires qui ne sont juridiquement que des
emplois fictifs. Il faut enfin reconnaître que la gestion paritaire est une fausse bonne idée qui
fonctionne dans une grande opacité pour le plus grand bénéfice de syndicats considérés comme
« représentatifs ». A tout cela s’ajoute les nombreuses irrégularités commises par les comités
d’entreprise de grandes entreprises publiques….
Pour Laurent Berger numéro un de la CFDT « le texte est très déséquilibré »
Il faudrait pourtant réfléchir rapidement sur la fin d’une partie du salariat pour donner leur chance
aux travailleurs indépendants. Il faudrait aussi faire accepter dans la société française l’idée qu’il
est plus intéressant de travailler que de vivre de minima sociaux…
Concernant la crise agricole qui frappe les producteurs de lait et de viande, Stéphane Le Foll
est revenu bredouille de Bruxelles où conformément à la tradition, il était allé demander des
passe droits et de l’aide de l’Europe..
En Allemagne le dernier indice ZEW sur les attentes des entrepreneurs est stable.
La Grande Bretagne se met en ordre de bataille pour le « Brexit ».
Pour le moment les sondages indiquent que 36% des britanniques sont favorables à
une sortie de l’UE contre 34% pour un maintien. Dans le camp des « In », David Cameron le
Premier Ministre est en train de « sanctuariser » le statut spécial de son pays. Dans le camp des
« Out », le choix de Boris Johnson le maire de Londres est en train de transformer le référendum
sur l’UE en primaire pour les élections pour le leadership du parti conservateur.
Pour que le camp du « Out » l’emporte il faudrait que les concepts de souveraineté et de
patriotisme l’emportent sur les perspectives de croissance économique et de création d’emplois
dans l’industrie et les services. La peur des incertitudes devrait l’emporter sur l’idéalisme
romantique de la sortie de l’Europe. C’était ce qui s’était déjà passé en 2014 sur le référendum
sur l’indépendance de l’Ecosse.
La croissance des salaires est toujours faible mais les ventes de détail pour le mois de janvier ont
été plutôt bonnes. Une prochaine hausse des taux par la Banque d’Angleterre est peu probable.
Le déficit budgétaire continue à se réduire. C’est peut être le moment d’augmenter les positions
en valeurs anglaises pour profiter du cours attractif de la Livre Sterling
En Europe, la baisse des marchés pèse sur le niveau de confiance. La balance des paiements
courants est toujours excédentaire et joue en faveur de l’Euro contre le dollar. Il en est d’ailleurs
de même pour le Yen et le Renminbi.
La hausse du dollar n’a pas eu lieu
Aux Etats Unis, la hausse du dollar que de nombreux investisseurs attendaient ne s’est pas
produite. Depuis la première hausse de ses taux par la Fed le 16 décembre dernier, le dollar a
baissé de 6,5% contre le Yen et de 1,9% contre l’Euro. Les chiffres sur la production industrielle
sont toujours décevants et les résultats des sociétés américaines seront moyens.
Les perspectives d’inflation remontent. En dehors de l’alimentation et de l’énergie, les prix ont
progressé de 2,2% sur un an, rythme qui se compare aux 1,6% de la fin 2014.
La perspective d’une récession est faible mais elle existe toujours. La rentabilité du capital investi
dans le secteur privé reste encore supérieure au coût du capital.
En Chine la surcapacité de production nourrit la déflation. Le problème du moment est d’enrayer
la fuite des capitaux car depuis dix huit mois on peut estimer que 1000 Md$ sont sortis du pays.
Même si le niveau de réserves de change par la Banque Centrale Chinois est encore confortable,
les autorités ont besoin d’enrayer ce mouvement. Ensuite il faut prendre des décisions
courageuses pour diminuer les pertes des entreprises étatiques qui ne sont pas rentables. Depuis
quelques mois les autorités ont laissé certaines d’entre elles faire faillite. Cela a été le cas de
Chaori (panneaux solaires), Baoding Tianwei (équipements électriques) et Hidili Industry
International (conglomérat côté à Hong Kong)
Au Japon, la banque Centrale a annoncé quelle allait désormais acheter des ETF sur le marché. Il
faudra que ces trackers soient investis dans des sociétés qui procèdent à des investissements
productifs. On ne peut pas dire que les décisions de la Banque du Japon aient été très efficaces
jusqu’à maintenant. Le panier représentatif de ces valeurs a progressé de 8% depuis le début de
l’année.
La bataille des cocos fait rage
Coco signifie dans le monde des acronymes de la finance « Contingent Convertible Bond ».
C’est un instrument qui a été imaginé pour renforcer les fonds propres des banques à la suite de
la crise des subprimes de 2007-2008. Pour attirer des investisseurs il fallait promettre des
rendements attractifs. Cela a été le cas en 2015, puisque les coupons versés ont offert autour de
8% de rendement. Le problème est que les banques émettrices de ce type de papier peuvent
interrompre le paiement de leur coupon à tout moment, sans faire forcément faillite. Elles
peuvent également forcer la conversion du porteur d’obligations en actions. Les événements qui
étaient censés ne pas se produire pourraient bien avoir lieu. C’est pourquoi depuis le début de
l’année, les Cocos émis par la Deutsche Bank ont baissé de 17%, Unicredit -15%, Banco
Popular Espanol – 14%, Banco do Brasil – 12%, BBVA – 8%….
La situation des banques doit être comme toujours surveillée de près, mais deux classes
d’actif sont en train d’évoluer : le dollar mesuré contre un panier de devises étrangères (indice
ICE US Dollar Index) est en train d’entrer en territoire négatif pour la première fois depuis l’été
2014. Cela ne correspond pas du tout aux prévisions de la grande majorité des économistes au
début de l’année. L’indice des matières premières (CRB Raw Industrials Sub-Index USD) est
en train de remonter depuis plusieurs semaines. Ce qui n’est pas le signe d’un monde en train
d’exploser.
La vraie bataille n’est pourtant pas celle des banques classiques , mais celle des banques
de données, sujet sur lequel l’Europe n’a aucune vision, car le numérique fait disparaître les
frontières. La liste des secteurs dérégulés par internet ne cesse de s’allonger tous les jours. Au
lieu d’essayer d’anticiper l’Europe essaye de résister maladroitement à la transformation.
Les Etats Unis conduisent et dominent cette mutation. Ils sont en train de passer de
l’hyperpuissance à la cyberpuissance. Dès qu’il y a une innovation, aux Etats Unis on en fait un
business, en Chine on copie et en Europe on régule, on fait du bricolage…
Quant au gouvernement français, il apparaît sur ce sujet désemparé comme le montre son
incapacité à résoudre le problème des taxis.
En France, tout a été dit sur le dernier remaniement ministériel de François Hollande. Le
fait de choisir Emmanuelle Cosse ex responsable de « Europe Ecologie Les Verts » pour Ministre
du Logement, afin de continuer le travail de déconstruction de l’immobilier de Cécile Duflot,
montre à quel point les petits calculs pour les présidentielles passent avant tout et surtout la
situation du secteur du bâtiment et de l’immobilier. A noter également la position d’Emmanuel
Macron dans ce gouvernement : la treizième place entre Emmanuelle Cosse et Audrey Azoulay, la
nouvelle ministre de la culture !
Plus Hollande avance dans son mandat plus il ressemble à Louis XVI qui hésitait sans
arrêt entre deux de ses ministres. L’un, Turgot prônait une évolution de la monarchie vers un
libéralisme économique qui enrichirait la France et lui éviterait une crise politique majeure.
L’autre, Necker, héritier de Colbert penchait pour une intervention accrue de l’Etat dans la vie
économique. Tous les deux ont tenté d’imposer leurs thèses auprès de Louis XVI mais l’indécis
monarque, après leur avoir promis de les soutenir dans leurs projets de réformes d’une
monarchie au bord de la ruine, les désavoua tous les deux. Pas longtemps après c’était la
Révolution Française…
Toute cette agitation évite de parler des vrais sujets. Pas un mot sur le niveau de l’endettement
public, sur l’échec de toutes les mesures censées favoriser l’emploi notamment les contrats de
génération qui était une des mesures phares du candidat Hollande. Pas un mot sur la fiscalité du
capital qui relève du suicide économique, sur la situation de l’Education Nationale, sur la crise
agricole, sur la rupture des transports en Ile de France…
Aux Etats Unis, les investisseurs privilégient la solidité des bilans
Le thème d’investissement « Total Cash Return » a été très populaire parmi les
investisseurs. Il n’était que l’effet d’opportunité pour de nombreuses sociétés de préférer
emprunter à taux zéro pour racheter leurs propres actions en bourse plutôt que de réaliser de
nouveaux investissements. Le Total Cash Return consiste à additionner le dividende distribué et
les actions dans le marché pour calculer un rendement total. On arrivait grâce à ce calcul à des
niveaux de rentabilité particulièrement élevés : 31% pour Motorola Solutions, 28,4% pour KLATencor Corp, 17,1% pour Navient Corp, 13,7% pour Valero Energy et 13,5% pour Macy’s…
Aujourd’hui c’est le thème d’investissement « Bilans solides » qui l’a remplacé. Parmi les
valeurs qui peuvent appartenir à cet univers d’investissement figurent notamment : Facebook,
Linear Technology, Intuitive Surgical, Regeneron Pharmaceuticals, Chipotle Mexican
Grill, Monster Beverage, 3M.
Parmi les sociétés qui présentent un bilan vulnérable figurent notamment : Verisign, HP,
Symantec, Automatic Data Processing, Aetna, Amgen, Thermo Fisher
Scientific, Goodyear Tire and Rubber, Kraft Heinz, Chesapeake Energy.
Pourquoi il faut sortir du sur place Européen
Les Banques centrales ont essayé de prendre le contrôle des économies mondiales. Depuis sept
ans, la Federal Reserve américaine a imposé des taux d’intérêts autour de 0%. La Banque
Centrale Européenne et la Banque du Japon ont adopté la même stratégie. Toutes ont échoué
dans leurs objectifs qui consistaient à faire repartir nettement les économies de leurs zones
respectives. Au lieu de profiter à l’économie réelle par l’effet du multiplicateur bancaire en
distribuant des crédits à l’économie, les sommes astronomiques injectées n’ont servi pour
l’essentiel qu’à développer des bulles dans pratiquement toutes les clases d’actifs…
La forte baisse des banques en bourse traduit bien le dysfonctionnement des banques. Personne
et probablement pas les régulateurs et les différents autorités de contrôle des banques n’est en
mesure de connaître les véritables engagements des banques sur les marchés dérivés. Personne
ne peut prétendre connaître précisément ce qui se passe dans les « Darkpools », les « Swap
Execution Facilities », les « High Frequency Trading Platform » …Les marchés ont très peur d’être
confrontés à de très mauvaises nouvelles. Après l’Italie où le gouvernement a du mettre en
place un plan pour alléger de 350Md€ les bilans des banques de leurs engagements douteux, cela
pourrait être le tour des banques allemandes. La chute de la Deutsche Bank de 9% dans la
journée montre que les investisseurs commencent à se poser des questions….
Les suppressions de postes de postes se multiplient dans de grands groupes. Rien que pour cette
semaine, 10 000 chez Shell, 7000 chez BP, 4000 au Crédit Suisse, 600 chez Sanofi, 200 chez
Lafarge Holcim..
Les réserves de change ont baissé en Chine de 99 Md$ en janvier et de 513Md$ en 2015. En
Russie, la baisse des réserves de change s’est stabilisée (après avoir baissé de 140Md$ entre
septembre 2014 et janvier 2015) grâce à la baisse du Rouble. Il va devenir nécessaire de
privatiser toute une série de sociétés contrôlées par le gouvernement russe. Le Venezuela est au
bord de la faillite. La Grèce pourrait être de nouveau confrontée au mur de la dette…
Toutes les activités traditionnelles sont menacées par l’irruption du numérique. On voit bien que
les progrès de la robotique, du numérique et de la biologie vont déboucher sur une quatrième
révolution industrielle qui mettra de côté tous ceux qui ne sauront pas ou ne pourront pas
s’adapter…
Les risques s’accentuent sur la reprise en Europe
En France, l’indemnisation du chômage devient trop coûteuse au point que le gouvernement
chercherait à baisser le niveau de l’indemnisation et sa durée. Bruxelles lance une nouvelle
alerte sur le déficit public de la France. Plus personne ne pense que la France soit capable de
revenir à un déficit sous les 3% en 2017.
Le commerce extérieur s’est réduit en 2015, mais c’est une amélioration en trompe l’œil due
pour l’essentiel à la baisse de 14,6Md€ de la facture pétrolière.
Les départements sont asphyxiés par l’explosion des dépenses sociales de solidarité. On espère
que le gouvernement a enfin compris avec l’expérience du RSA, que lorsque les revenus des
prestations sociales deviennent équivalents à ceux du travail on perd toute chance de gagner un
jour la bataille de l’emploi…
En Grande Bretagne, Donald Tusk a rendu publiques ses propositions pour une adhésion
renouvelée du Royaume-Uni à l’Union européenne. Cette base de discussion va continuer d’être
négociée. Si un accord est trouvé au sommet européen de la mi-février, la date du référendum
pourrait être annoncée début mars. Le 23 juin est une éventualité, pas une certitude.
L’Espagne n’arrive toujours pas à constituer un gouvernement. Arrivé en tête lors des dernières
élections législatives de décembre dernier, le Parti Populaire de Mariano Rajoy n’a obtenu que
123 sièges. Pour obtenir une majorité à la Chambre basse un parti doit obtenir 176 des 350
sièges. Le PSOE est arrivé second (90 députés) suivi par Podemos (69) et Ciudadanos (40)
En Europe, les ventes de détail progressent (+1,4% d’une année sur l’autre en décembre) mais
le PMI manufacturier ralentit. La BCE est inquiète des pressions déflationnistes qui se multiplient
avec la baisse des matières premières.
Les signaux en provenance des indicateurs publiés cette semaine sont pourtant encourageants :
les ventes au détail dans la zone euro ont accéléré en décembre après le trou d’air de la fin de
l’été. Le taux de chômage poursuit sa baisse tirée par les pays de la périphérie. La semaine
prochaine nous permettra de mieux connaître l’état de l’économie européenne en fin d’année
2015 grâce aux premières estimations du PIB dans la zone euro, en Allemagne et en Italie.
Aux Etats Unis, on assiste à une augmentation du taux d’épargne ce qui n’est pas une bonne
nouvelle car la consommation était jusqu’à maintenant le seul moteur de croissance qui restait
allumé.
La productivité baisse et les couts unitaires de production qui montent entament les marges
bénéficiaires des entreprises.
Le trafic ferroviaire baisse (-12% pour le charbon, -9,7% pour le pétrole, -3,4% pour les céréales)
L’ISM non manufacturier ralentit ce qui montre que le monde des services n’est pas en grande
forme.
Le marché automobile est le seul à se porter bien grâce à la baisse du prix de l’essence
En Chine, le « Madoff chinois » a été arrêté en Chine. Il aurait détourné pas moins de 7Md€ au
près de 900 000 victimes. On a toujours beaucoup de mal à apprécier l’ampleur du « shadow
banking ».
Le gouvernement a pris des mesures pour rendre plus facile l’acquisition d’immobilier pour les
primo accédants. L’objectif est de résorber le stock de biens invendus.
Les marchés chinois sont mal orientés en ce début d’année. Et ce n’est pas sans incidence sur les
bourses mondiales et les devises émergentes. La croissance n’a pourtant ralenti que très
modestement durant les trois derniers mois de 2015. Sans grande surprise. Plusieurs points
interrogent, toutefois. Les marges de manœuvre de Pékin semblent s’amenuiser, et le risque de
hard landing d’apparaître bien réel.
Les grands échecs de l’Etat français stratège
industriel…
Le débouclage des positions de produits dérivés sur les matières premières est le vrai
sujet du moment. Selon les quelques hedge funds qui suivent de près la situation le montant de
l’encours serait de 4000 Md$ sur un encours total de 12 000 Md$. Pour bien comprendre
l’importance de ces chiffres, il faut se rappeler qu’en 2008-2009 au moment de la crise des
subprimes une perte nominale de 500Md$ sur le marché des mortgages avait eu pour effet avec
les produits dérivés de se traduire en 28 000Md$ de perte sur le marché des actions !
Le pire n’est bien évidemment jamais certain mais cela constitue une incitation de plus à
construire un « bar-bell portfolio » qui va en cas de forte dégradation de la croissance détiendra
des Bons du Trésor à 30 ans en dollar, des obligations d’Etat japonaises (JGB), du cash en dollar et
de l’or ; et dans l’hypothèse où la croissance repart des actions européennes, japonaises,
coréennes. Ceux qui souhaitent prendre plus de risques pourront commencer à acheter du pétrole
ainsi que du Brésil, de la Chine, du High Yield et de la dette émergente….
Bercy défend « sa bonne gestion » alors que la France a de moins bons résultats que
ses voisins européens.
En France, L’incertitude grandissante pourrait stopper une reprise encore fragile (
progression de 0,4% du PIB au T4 2015). En plus d’être le seul pays européen où le niveau de
chômage ne baisse pas, la France est obligée d’étaler au grand jour les échecs de sa stratégie
industrielle.
Areva, dans le nucléaire, dossier piloté depuis l’Elysée devait être un des grands succès
industriels de l’Etat qui font la gloire de l’Etat stratège. Il va falloir remettre 5Md€ dans la société
après la très mauvaise gestion d’Anne Lauvergeon. Cela n’empêche pas Philippe Varin d’être très
satisfait alors que les actionnaires minoritaires ont perdu la quasi totalité de leur investissement.
Le sauvetage de Vallourec nécessitera également une augmentation de capital de 1 Md€.
Curieusement on trouve dans les deux cas des conflits d’intérêt préoccupants.
Philippe Crouzet, le président de Vallourec est l’époux de Sylvie Hubac ancienne directrice du
cabinet du Président de la République….
Olivier Fric, négociant, consultant et intermédiaire sur l’affaire Uramin est l’époux à la ville d’Anne
Lauvergeon ancienne président d’Areva….
Air France qui devrait comme toutes les compagnies aériennes du monde, profiter de la baisse
du prix du pétrole et voir ses marges bénéficiaires augmenter ne sera pas en mesure de le faire.
Les syndicats sont là pour l’en empêcher avec la complicité d’un Etat actionnaire qui n’a pas le
courage de prendre les bonnes décisions.
En Italie, le chômage recule depuis un an. La récession est terminée. Rappelons une fois de plus
que cela est le résultat de décisions courageuses prises et appliquées par Matteo Renzi le
Président du Conseil.
L’Europe en général est prise dans un irrésistible processus de faiblesse et de lâcheté,
pratiquement dans tous les domaines. Le denier indice PMI composite est en baisse pour janvier.
La situation des banques est contrastée
Les banques américaines l’air d’aller mieux. Des analystes comme Mike Mayo de CLSA
commencent à redevenir positif sur le secteur. Les grandes banques et les banques régionales
ont beaucoup baissé de puis le début de l’année : Citigroup -22%, Bank of America -19,6%,
JPMorgan Chase -13,3%. Comme elles ont désormais des bilans solides, ces valeurs pourraient
remonter d’environ 20%…
Les banques européennes sont en recul de 17% depuis le début de l’année. Celles qui ont
particulièrement souffert sont les banques italiennes car elles portent encore 350Md€ de
créances douteuses ce qui représente 22% du PIB italien. Le plan de sauvetage mis en place par
le gouvernement a été difficile à mettre en place car l’Europe a refusé à l’Italie ce qu’elle avait
accordé à l’Espagne et à l’Irlande. Il s’agit d’un exemple de plus du dysfonctionnement de la
machine européenne…
Parmi les banques italiennes concernées figurent : Banca Monte dei Paschi di
Siena,Unicredit,Intesa San Paolo,Banco Popolare Emilia Romagnia,UBI Banca,Banca
Popolare di Milano,Banco Popolare Emilia Romagna,Banca Carige, Banca Popolare di
Vicenza…
Les banques chinoises seraient aussi selon certains hedge funds à la veille d’une crise. Le
niveau de créances douteuses serait astronomique alors que les banques chinoises sont
massivement sous capitalisées. Compte tenu des montants très importants empruntés en dollar,
une poursuite de la dévaluation du Yuan les mettrait dans une situation intenable. Parmi les
banques chinoises concernées figurent : ICBC, Bank of China, Agricultural Bank of
China,Bank of Communications, Citic Bank, China Minsheng Banking Group.
La performance d’Emmanuel Macron à Davos
Le 46 ème Forum Economique Mondial (WEF) à Davos a une fois de plus été un moment
important pour comprendre un peu mieux les contours de « La quatrième révolution industrielle »,
titre choisi cette année pour la réunion suisse la plus célèbre du monde.
Les robots ont été au centre de l’attention de nombreux participants. ABB veut devenir le leader
du marché des robots en usine où il réalise déjà 60% de son chiffre d’affaires. Il ne faut pas voir
les robots uniquement comme une menace. Les robots ne remplaceront pas les humains mais il
faudra former les travailleurs aux nouvelles technologies.
La Cybersécurité a été un sujet d’affrontement entre les américains et les européens sur deux
visions opposées. Les américains estiment qu’il faut faire confiance aux entreprises. Les
européens ne veulent pas du « safe harbor » à l’américaine et refusent de voir les flux de
données de leurs citoyens traverser l’Atlantique. En matière de sécurité l’armée suisse avait
mobilisé 5000 hommes et femmes pour 2500 participants !
Les Matières premières vont en Suisse bientôt faire l’objet d’une votation le 28/02/2016 sur
l’initiative « Pas de spéculation sur les matières premières ». Elle risque de déclencher dans le
trading de matières premières le même effet négatif que la votation sur le secret bancaire a eu
sur les banques suisses. Le texte représente un danger si la votation est adoptée pour les
sociétés suivantes toutes présentes en Suisse : Cargill Investments, Louis Dreyfus
Comodities, Bunge, Ecom Agro Industrial, Sucafina, Walter Matter,Webcor, Scipio,
Ifaco, Noble Agri, Wilmar Sugar
Une baisse du prix du pétrole signifie habituellement une stimulation pour l’économie. Le
problème est que la chute du prix du baril affecte en ce moment tous les pays du Golfe. Les
budgets sont dans le rouge, les soldes courants dévissent et les bourses reculent (- 35% pour
l’Arabie Saoudite depuis le début de l’année). La chute de la Russie se poursuit. A Davos aucun
dirigeant russe important n’a pris la parole en séance plénière. Même si le prix du pétrole est loin
d’être représentatif de l’activité mondiale son cours est devenu une véritable obsession pour les
investisseurs. Le vrai problème se situe au niveau de l’endettement des sociétés du secteur.
L’ensemble des sociétés nord américaine ont accumulé une dette de 353Md$ dont 75% sont
désormais classés par les agences de notation dans la catégorie « junk ». Le marché du « High
Yield US » (obligations à haut rendement) est dans une situation préoccupante depuis la faillite de
Third Avenue, un fonds de « junk bonds »…
Le mot entrepreneur est en train de redevenir un mot français grâce à Emmanuel Macron. Quand
il déclare que « la vie d’un entrepreneur est plus dure que celle d’un salarié » il déstabilise toutes
les troupes de gauche. Il donne une idée de la France qui voudrait en découdre avec la modernité
et embrasser son époque. A Davos, il a multiplié les interviews avec les grandes chaines
d’information anglo saxonnes (CNN, CNBC, Bloomberg, BBC …) comme quelqu’un qui penserait
beaucoup à la prochaine élection présidentielle. Pour le moment, il ne suffit pas d’annoncer des
réformes pour qu’elles se produisent. François Hollande a jusqu’à maintenant utilisé Emmanuel
Macron pour enlever de l’air à Manuel Valls. Cette partie de sa stratégie a parfaitement réussi.
Pour le reste le gouvernement se contente de détricoter lentement la Loi Alur portée par Cécile
Duflot. Cette semaine il enterre la « Garantie Universelle des Loyers ».
La Loi sur les 35 heures de Martine Aubry est aussi progressivement démantelée. On va en faire
autant avec le Code du Travail tout en marchant allègrement vers les 60% du PIB en dépenses
publiques !
La période où on vous expliquait que « il n’y a pas d’alternative à l’investissement en actions
en période de taux bas ou négatifs » semble bien révolue. Est ce que le marché connaît quelque
chose que nous ne connaissons pas ? C’est la question que l’on doit toujours se poser quand les
marchés baissent comme une pierre. Si on veut bien accepter que « le marché ne pense pas »,
mais ne fait que refléter les espoirs et les angoisses à un moment donné des investisseurs, il faut
se souvenir que tout investisseur aime bien que le marché se trompe, car cela lui fournit des
points d’entrée particulièrement attractifs. Ce sont les Fonds souverains qui ont été les plus gros
vendeurs d’actions depuis le début de l’année. Il faut attendre la fin de leurs ventes avant de
sortir de la période de marchés baissiers que nous traversons. En attendant, les investisseurs
devraient prendre le maximum de précautions pour protéger leur portefeuille…
Le reste du Monde ne donne pas beaucoup de signes positifs
Les réductions d’effectifs et les fermetures d’usines se poursuivent presque partout. Parmi
les annonces de la semaine on peut retenir : Johnson & Johnson qui supprime 3000 postes soit
2,5% de ses effectifs. Barclays qui élimine 1200 emplois dans son activité de banque
d’investissement. Alstom désormais partie de General Electric qui supprime 1300 postes en
Suisse.
En Europe, les exportations européennes ont encore progressé. On assiste au redressement du
marché de la construction en Allemagne et en Italie mais pas en France ! Même si Mario Draghi le
président de la BCE nous annonce qu’il est prêt à agir « sans limites » on voit bien que les options
qu’il a à sa disposition sont limitées.
Aux Etats Unis, la production industrielle et les ventes de détail ont baissé en décembre.
Les mises en chantier de maison neuves reculent. Ce ne sont pas des indicateurs très
encourageants sur la vigueur de l’économie américaine.
La Chine n’est pas responsable de tout ce qui se passe dans le reste du monde. Le sujet
particulièrement préoccupant est celui de l’endettement des sociétés chinoises en dollar. Il
atteindrait directement et indirectement les 3000 Md$.
A suivre de près
La salle de shoot mondiale est devenue
incontrôlable.
La prochaine crise sera pire que les précédentes. Elle ne viendra pas des banques mais de
toutes les structures qui ont été créées pour échapper à la régulation bancaire pour réaliser des
transactions « hors la vue du marché » et lancer des « produits structurés » qui pour la plupart
seront illiquides.
La régulation renforcée des banques a en effet diminué en grande partie le risque systémique
qu’elles portent. Pour acheter une action Nestlé il leur est demandé de constituer dans leurs
réserves 40% du montant acheté, puisque l’achat d’actions comporte des risques !
Les régulateurs semblent s’être penchés assez peu sur les prochains risques qui se
profilent à l’horizon. Le premier risque est celui des nombreuses plateformes échappant à la
surveillance d’un marché centralisé. Aucune information sur leur activité n’est accessible
facilement à la plupart des investisseurs et au grand public
Les « Darkpools » qui sont des plateformes qui permettent aux investisseurs institutionnels
d’échanger des blocs de titres à des cours différents de ceux qui sont pratiqués par les marchés
officiels. Parmi les plateformes les plus actives existent : BOA Merrill Lynch Instinct, Morgan
Stanley MS Pool, Goldman Sachs Sigma X, Credit Suisse Cross Finder, Deutsche Bank
SuperX, BATS Global Markets, UBS , IEX, ITG Posit….
Les « Swap Execution Facilities » (SEF) qui sont des plateformes d’échange de produits dérivés
dont les principales sont : ICAP, BGC, Bloomberg, Tullett Prebon, Nasdaq OMX
Group,CBOE,ICE
Les « High Frequency Trading platforms » qui sont des plateformes d’échange de titres à haute
fréquence. Les plus actives étant : CBOE, CME, ICE, Virtu.
Le deuxième risque est celui des taux zéro pratiqués par les banques centrales. C’est
comme si nous vivions sur une planète sans gravité. Les banques centrales ne savent pas en
sortir. Les états encore moins. Ce qui est clair est que celui qui paiera sera l’épargnant.
Le troisième risque est celui de la déflation. C’est une situation où les prix baissent plus vite
que la baisse des taux d’intérêt. C’est bien ce que l’on constate en ce moment sous les effets de
la baisse des matières premières, de la mondialisation et de la géopolitique. Le meilleur exemple
est celui du prix du pétrole en baisse de -73% depuis le cours de 110$ atteint pendant l’été 2014.
Le cours n’a plus rien à voir avec l’offre et la demande mais avec la rivalité entre l’Arabie
Saoudite et l’Iran….
La dépense publique fait son grand retour en France
En France, les 500 000 formations annoncées par François Hollande ne sont que du
« traitement statistique du chômage », façon élégante de décrire une opération de maquillage de
chiffres. Tout le monde comprend bien que le Président de la République veut faire baisser le
chômage par tous les moyens pour pouvoir se représenter aux prochaines élections
présidentielles.
En terme de dépenses publiques, on va allègrement vers un niveau qui dépassera les 60% du PIB.
L’endettement de 2100Md€ devant bientôt dépasser les 100% du PIB…
L’Europe sera touchée par la diminution de la croissance en Chine
Environ 3,5M d’emplois directs et indirects seraient impactés selon l’ « Economic Policy
Institute », ce qui représenterait 2 points de PIB au niveau européen. La France serait le
quatrième pays le plus touché en Europe. L’Italie qui a fait un réel effort de réformes est toujours
confrontée au problème des créances douteuses de ses banques qui représentent 18% de leur
encours soit 350 Md€. En Espagne, la croissance était sur une pente à 4,2% en rythme annuel
au dernier trimestre de 2015. Malheureusement la pression pour l’indépendance de la Catalogne
assombrit le climat politique. En Grande Bretagne, la production industrielle est toujours
médiocre. Elle est encore en dessous de son niveau de 1997 malgré une Livre Sterling qui a
baissé de 4,95% depuis la mi décembre. C’est un plus bas depuis cinq ans et demi. Dans cet
environnement difficile, l’Allemagne affiche un excédent budgétaire de 12Md€, une croissance
de 1,7% et un chômage réduit de moitié en dix ans…
L’économie américaine est à la fin de son cycle
Dans les semaines qui viennent on risque de moins parler de la Chine et du prix du
pétrole que des Etats Unis. Les dernières statistiques sur l’emploi sont bonnes ce qui constitue un
soutien de la consommation, mais une pression sur les marges des entreprises. La production
industrielle est en revanche en recul de 1,2% sur les douze derniers mois. Le recul ne touche pas
uniquement l’industrie du pétrole et des services pétroliers. Le nombre de faillites qui pourraient
se produire va évidemment toucher le marché du crédit. Tout rebond de l’inflation pourrait aussi
inciter la Fed à augmenter plus rapidement ses taux d’intérêt.
Au Japon, la baisse du yen a peu d’effet sur la croissance des exportations. Comme de nombreux
pays se sont lancés en même temps dans des dévaluations compétitives l’effet d’une dévaluation
semble beaucoup moins efficace qu’auparavant.
En, Russie, l’économie s’enfonce inexorablement dans la récession. Le pays se classe au
quatrième rang des pires performances économiques attendues pour 2016.
En Inde, le pays a l’air d’aller bien mais il semble que comme en Chine les chiffres économiques
manquent beaucoup de fiabilité.