Le gaz de schiste en Algérie - Manifestations Univ Ouargla

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Le gaz de schiste en Algérie - Manifestations Univ Ouargla
Le gaz de schiste en Algérie : Quels enjeux et quels impacts pour notre territoire ?
KHIER Nacira1, RABIA Mimouna2, BOUDER Abdelmadjid3
1 : Doctorante en Aménagement du Territoire, FST-GAT/ USTHB, [email protected]
[email protected]
2 : Doctorante en Aménagement du Territoire, FST-GAT/ USTHB [email protected]
3: MCA, FST-GAT/ USTHB, [email protected], [email protected]
Thème II : Gaz de schiste : défis et perspectives
Résumé
Depuis la révolution industrielle au XIXème siècle, l’énergie est au cœur de la politique
mondiale. Avec l’épuisement de ressources énergétiques fossiles conventionnelles des nouvelles
stratégies énergétiques sont mise en lumière, tel que le développement des énergies renouvelables et
l’exploitation des énergies fossiles non conventionnels.
L’Algérie est parmi les pays riches en énergies fossiles (conventionnels et non
conventionnelles) et les énergies renouvelables. Elle est le 18ème producteur mondial de pétrole. Elle
occupe la 15ème place mondiale en matière de réserves pétrolières. Dans son rapport mondial
réactualisé sur les réserves de gaz et de pétrole de schiste de 42 pays, le département américain de
l'Énergie propulse l'Algérie à la 3ème place mondiale par ses réserves de gaz de schiste, avec 22 500
milliards de m3.
La politique énergétique que l’Algérie adapte pour l’ère poste-pétrolière se repose sur deux
volets contradictoires, le premier est celui du développement des énergies renouvelables et propres
dites amie de l’environnement, le second volet est l’exploitation de gaz de schiste qui est une véritable
source de pollution.
L’objectif principal de ce travail est de déterminer si le projet d’exploration et d’exploitation des gaz
de schiste en Algérie peut s’inscrire dans la vision du développement durable que s’est fixée la
province.
Mots clés : énergie fossile conventionnel, énergie fossile non conventionnel, épuisement, exploitation
de gaz de schiste, pollution.
Introduction
Depuis la révolution industrielle au XIXème siècle, l’énergie est au cœur de la politique
mondiale. Avec l’épuisement de ressources énergétiques fossiles conventionnelles des nouvelles
stratégies énergétiques sont mise en lumière, tel que le développement des énergies renouvelables et
l’exploitation des énergies fossiles non conventionnels.
Le département américain de l’énergie estime les réserves algériennes techniquement
récupérables de gaz de schiste à 19800 milliards de m3. L’Algérie est classée au troisième rang
mondial, devancée par la chine (31 220 milliards de m3) et l’Argentine (22 500 milliards de m3).
La politique énergétique que l’Algérie adapte pour l’ère poste-pétrolière se repose sur deux volets
contradictoires, le premier est celui du développement des énergies renouvelables et propres dites amie
de l’environnement, le second volet est l’exploitation de gaz de schiste qui est une véritable source de
pollution.
I. Qu’elle est la différence entre hydrocarbures conventionnel et hydrocarbures non
conventionnel ?
Physiquement et chimiquement, rien ne différencie un hydrocarbure non conventionnel d’un
hydrocarbure conventionnel : il s’agit toujours de pétrole (hydrocarbure liquide) ou de gaz (gaz
naturel, principalement composé de méthane CH4). Le classement d’un hydrocarbure dans l’une ou
l’autre catégorie tient aux conditions d’accumulation de cet hydrocarbure dans le sous-sol et aux types
de technologies à mettre en œuvre pour l’en extraire.
L’industrie pétrolière nomme conventionnels les gisements contenus dans des roches poreuse et
perméables et dont l’exploitation est relativement facile ; elle nomme non conventionnels tous les
autres, la limite entre les deux notions évoluant cependant au cours du temps avec les progrès de la
technologie : dans toutes les industries, ce qui était hier technologie de pointe peut être aujourd’hui
méthode de routine.
Figure 1: Les différents types de gaz conventionnels et gaz non conventionnels
II. Qu’est ce qu’un gaz de schiste
Le gaz de schiste est un gaz naturel contenu dans des roches sédimentaires argileuses, situées entre
1 et 3 kilomètres de profondeur, qui sont à la fois compactes et imperméables. Il y est emprisonné en
petite quantité et dispersé sur de grandes surfaces, dans un volume de roches conséquent.
III. La répartition géographique du gaz de schiste
1. Le gaz de schiste dans le monde
Les réserves de gaz de schiste sont réparties dans tous les continents. Les seuls pays qui exploitent le
gaz de schiste sont les états Unis et le Canada.
Tableau 1: Réserves des gaz de schiste dans le monde (en milliards de m3)
Pays
Chine Argentine Algérie États-Unis Canada Mexique Australie
Afrique
Russie
du Sud
Monde
Réserves
non
prouvées
32000 23000
11000
207000
20000
19000
16000
15000
12000
8000
Source : Rapport AIE 2013.
Figure 2: Répartition mondiale par type de gaz
2. Le gaz de schiste en Algérie
Les réserves de gaz de schiste identifiées en Algérie se situent dans sept (7) bassins : Mouydir, Ahnet,
Berkine Ghadamès, Illizi, Timimoune, Reggane et Tindouf. L'objectif annoncé du gouvernement, une
production de 60 milliards m3/an qui se traduirait par le forage de 12.000 puits sur une durée de 50
ans.
Figure 3: Gisements de gaz de schiste identifiés en Algérie
IV. L’extraction de gaz de schiste
Deux technologies permettent d’obtenir des productions viables :
1. Le forage horizontal qui augmente la section productrice de chaque puits (par rapport à un
forage vertical)
2. La fracturation hydraulique contrôlée qui permet d’améliorer la perméabilité de la roche
Ces techniques sont connues de l’industrie et également utilisées en production conventionnelle.
Les quantités de gaz extraites de chaque puits sont limitées, nécessitant un nombre important de puits
pour une production significative
V.
1.
2.
3.
Figure 4: Schéma de la fracturation hydraulique
Source : http://www.connaissancedesenergies.org/
Les impacts de l’extraction de gaz de schiste
Pollution de l’eau et des nappes phréatiques : Le principal problème de l’exploitation des gaz
de schiste tient dans la consommation d’eau, mais aussi dans les risques de pollution.
Un puits de gaz de schiste, c'est 20000 m3 d'eau douce par fracturation. Un même puits peut
être "fracté" plus de 10 fois, soit au moins 100000 m3 pour certains. Il faut retenir que pour
avoir un milliard m3 de gaz, un million de m3 d'eau est définitivement perdu et plein de
contaminants (600 produits chimiques) qui arrivent d'une façon ou d'une autre à la nappe
phréatique. L'Algérie dispose, d'une nappe phréatique millénaire de plus de 45000 milliards
m3. Toutes les oasis du Sud vivent de cette source et on contaminerait toute vie au Sahara qui
est un écosystème.
Pollution de l’air : Outre la pollution de l’eau, les techniques d’extraction des gaz de schiste
ont aussi un impact sur l’atmosphère, parce que les eaux de forages récupérées et stockées
dans des bassins de récupération à ciel ouvert favorisent l’évaporation de composés
organiques volatils qui entrent en contact avec l’air. Ces émissions entrainent une pollution
chimique qui pourrait être dommageable pour la santé des populations.
Pollution de paysage : Les puits s’épuisant rapidement (productivité en forte décroissance à
l’issue de la 1ère année de forage), il faut régulièrement en forer de nouveaux.
Conclusion
Nombreux sont les impacts de l’extraction de gaz de schiste, sur la nappe phréatique et l’eau, sur l’air,
sur le paysage, sur la santé ….
L’exploitation durable des carburants fossiles non conventionnels (gaz de schiste) est impossible
puisqu’ils ne durent pas, par définition.
Le gaz de schiste est loin d’être sans conséquences ! Pourtant, les industriels considèrent cette
nouvelle ressource comme une solution face à la crise énergétique. Mais les dommages ne prendrontils pas le dessus sur les bénéfices ?