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FEDERATION DE LA METALLURGIE
Paris, le 22 mars 2010
Information du Président fédéral suite au communiqué de la CFTC Métallurgie
Cher(e)s Collègues,
Vous avez sans doute été interpellés par l’article des Echos du mardi 16 mars intitulé
« Métallurgie : la CFTC rompt les liens avec la CFE-CGC » suite à la publication,
la veille, d’un communiqué de presse de la fédération CFTC Métallurgie.
Cet article reprenant des propos de Joseph Crespo, leader de CFTC Métallurgie
laisse entendre que notre fédération aurait, au plus haut niveau, « lâché » de façon
cynique et calculée une organisation « amie de 30 ans ».
Qu’en est-il réellement ?
Au départ : une demande de Joseph Crespo à l’adresse de la section CFE-CGC
Eurocopter Marignane (établissement dont il est issu comme moi) pour que notre
organisation lui rétrocède via l’accord de protocole électoral, un nombre de voix
suffisant afin de lui assurer la représentativité dans cet établissement et en chaîne
dans la société et le groupe EADS.
La CFTC Métallurgie, organisation généraliste ne pèse à Eurocopter Marignane
qu’un peu plus de 6% des effectifs de l’ensemble du corps électoral. Pour passer la
barre des 10% à l’aune de la prochaine élection des IRP en octobre prochain, c’est
plus de 600 voix que la CFTC réclamait conjointement aux deux organisations FO et
CFE-CGC. Vous conviendrez que 300 voix abandonnées à nos collègues ne
pouvaient pas constituer « l’épaisseur du trait ».
Comme vous le savez, chaque voix gagnée ou perdue va compter dans la mesure
de la représentativité pour chaque organisation. La loi du 20 août 2008, que nous
n’avons pas voulue, additionne par strates successives les résultats de chaque
élection dans les établissements, les sociétés et groupes, puis dans les branches et
enfin les reventilent dans les « 4 piliers obligatoires» que sont : Industrie, Commerce,
Services et Construction. C’est donc bien de la représentativité globale de la CFECGC dont il s’agit.
Après avoir pris le temps nécessaire pour étudier les conséquences et autres
solutions alternatives, avec nos collègues militants, DSC, DS, élus CE, responsables
de section de cette société et du groupe nous sommes arrivés, de façon unanime à
la conclusion que nous ne pouvions répondre favorablement à la demande de nos
collègues de la CFTC Eurocopter Marignane.
De plus, il apparaît au vu des échanges que nous avons eus avec plusieurs
responsables fédéraux que c’est très probablement le même type de demande que
nous aurions eu dans d’autres filières telles que l’aéronautique, sidérurgie,
automobile, services de l’automobile, électronique etc. et ce sans contrepartie
tangible.
Nous ne pouvons « sauver le soldat CFTC Métallurgie », même si nous considérons
toujours la CFTC comme une organisation avec laquelle nous devons travailler.
Outre les conséquences des voix abandonnées, vous pouvez aisément imaginer
l’effet qu’aurait produit sur le terrain un «petit arrangement parisien entre amis » sur
l’équipe militante et plus largement sur notre électorat local.
Dès le mois de janvier 2009, Danielle Flecher et moi-même avions évoqué avec
Joseph Crespo et Fréderic Homez, secrétaire général de la fédération Métallurgie
Force Ouvrière, les difficultés auxquelles nous allions être tous confrontés. Je leur
avais déjà à cette époque signifié qu’il serait impossible d’envisager un accord global
au niveau de la branche avec par exemple la mise en place d’un système « de
compensation inter-établissements ou interentreprises» afin que les effets locaux
puissent ensuite se neutraliser au niveau de nos fédérations respectives.
De façon évidente, la CFTC Métallurgie est « sous-critique » dans un grand nombre
d’établissements et sociétés de notre branche.
Le 3 mars dernier s’est tenue Rue du Rocher une réunion du comité de réflexion et
de dialogue CDR avec les représentants de l’exécutif confédéral de la CFTC et de
notre organisation. Lors de cette réunion à laquelle j’ai participé, il a été convenu de
poursuivre nos échanges et d’élaborer un support commun dont un des chapitres
constituerait « des règles élémentaires de non agression » sur le terrain. Quelques
jours après cette réunion comment interpréter le communiqué de la CFTC
Métallurgie ?
Si je puis entendre Joseph Crespo dans sa volonté de tout mettre en œuvre pour
assurer la représentativité de sa fédération, je ne peux admettre qu’il considère la
CFE-CGC comme seule responsable des difficultés de son organisation.
Les règles du jeu étant les mêmes pour tous, je ne vois pas l’intérêt pour la CFTC
Métallurgie de prendre directement pour adversaires ceux avec lesquels elle travaille
depuis longtemps et qui lui apportent quoi qu’elle en pense un soutien, des voix et
des moyens dans un grand nombre d’entreprises et établissements. Il me semble
qu’elle a plus à perdre qu’à gagner par la réaction de son leader fédéral mais chacun
est responsable de ses choix et de ses actes.
Mon rôle est de nous permettre et de nous donner les moyens de passer la première
mesure de représentativité en 2013 dans le cadre que la loi a fixé.
En pratique :
a/ vous êtes dans un schéma de gestion de CE avec la CFTC,
rien ne change si les conditions préalables sur lesquelles vous vous étiez entendus
sont durablement respectées.
Dans le cas contraire n’hésitez pas à consulter le président de votre syndicat ou la
fédération en cas de doute.
b/ vous êtes sur le point de conclure un nouveau protocole électoral,
nous vous rappelons d’abord la position arrêtée par la fédération de ne pas faire de
liste d’alliance en CE au premier tour pour obtenir le maximum de voix pour atteindre
la représentativité dans la branche en 2013.
Les demandes pour toute exception éventuelle doivent être remontées à votre
syndicat, voire à la fédération si l’impact de cet accord dépasse le seul cadre de cet
établissement.
Les listes CE et DP doivent être impérativement et préalablement validées avant
dépôt par le syndicat responsable ou la fédération s’agissant de sociétés à multiples
établissements ou relevant de plusieurs syndicats.
c/ vous avez le moindre doute quant aux conséquences électorales pour la CFECGC d’une liste d’entente avec la CFTC ou autre, n’hésitez pas à contacter le
service juridique fédéral pour conseils.
Nous ne répondrons pas publiquement au communiqué de la CFTC Métallurgie.
Toutefois il m’a semblé important de vous donner ces explications pour que vous
puissiez replacer cet épiphénomène dans son contexte.
Je suis persuadé que beaucoup de militants CFTC Métallurgie ne comprennent pas
la position de leur leader. S’ils viennent à votre contact pour éclaircissements,
n’hésitez pas à les leur donner.
Je sais compter sur vous.
Syndicalement vôtre.
Gabriel Artero