Final 1
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Comment passer du papier à Internet ? PAO 99 Le salon professionnel de la pao, du pré-presse et du multimédia. Compte-rendu de la conférence du 9 février 1999 Animateur : Sylvain Renard. Intervenants : Bertrand Cocagne (Rosebud Technologies), Franck Gross, Ingénieur Développement (Adobe France), Nicolas Chaumely, Directeur Général (Projet Multimédia). Document réalisé par Sylvain Renard avec la collaboration de Marie-Claire Lhuillery [email protected] Intervention de Sylvain Renard. Le titre de la conférence peut recevoir deux acceptions différentes : • Comment publier sur Internet des documents papier ? • Comment passer de la fabrication de documents imprimés à la conception de sites ? C’est en fait aux deux questions que la conférence va s’efforcer de répondre même si c’est la deuxième acception qui sera traitée de manière plus approfondie. Le passage du « Print » à la conception de site peut se faire à trois conditions : Prendre nettement conscience des différences entre « Print » et Internet. • Il existe une différence profonde entre l’imprimé et le site. On passe d’un document imprimé conçu pour une lecture séquentielle, à des écrans organisés en une arborescence qui sera parcourue de mille manières différentes. • Le site permet l’interactivité (liens, JavaScript,…). • Il est multimédia, intégrant l’image animée, ne serait-ce que sous la forme de GIF animées, mais aussi le son. Il peut aussi intégrer des séquences Quicktime ou des animations flash. La dimension temporelle, absente de l’imprimé doit donc ici être prise en compte. • Alors que l’imprimé est figé après sa publication, le site devra constamment être mis à jour. Il est toujours en perpétuel devenir. Bref, l’imprimé et Internet sont deux univers radicalement différents. Prendre conscience des contraintes qu’Internet nous impose. • Des contraintes matérielles. Il s’agit bien entendu des problèmes de bande passante qui vont perdurer malgré les recherches en cours et qui nous obligent constamment à faire des compromis entre nos exigences de qualité et le poids des documents que nous pouvons mettre en ligne. Il s’agit aussi des problèmes de restitution de nos images sur des écrans différents qu’il s’agissse du gamma, de la résolution ou de la profondeur d’affichage. Certes, l’inclusion d’un profil ICC dans une image est une solution technique sérieuse pour obtenir une bonne restitution mais elle n’est pas mise en œuvre actuellement. • Des contraintes logicielles. Les langages et les technologies actuellement utilisés (HTML, Javascript,…) ont des limites contraignantes. Nous sommes tributaires des navigateurs qui interprètent différemment le même code. Dans le domaine des images, nous ne disposons que de deux formats couramment utilisés (GIF et JPEG), PNG se répand actuellement. On est bien loin des TIFF et EPS qui nous sont familiers en PAO. Connaître l’offre logicielle et choisir ses outils. • Il est possible d’utiliser les outils de PAO (Illustrator, Photoshop, Painter, FreeHand,…) pour faire des sites, mais ce ne sont plus les outils les plus efficaces. • Des logiciels spécialisés dans la préparation des images pour le web ont fait leur apparition mais il faut signaler qu’il n’y a pas actuellement de standard, qu’il s’agissse du traitement de l’image ou de la contruction des sites. On se retrouve dans la situation fluctuante qui prévalait aux débuts de la PAO. Image Ready Proposé par Adobe, il apparaît comme un outil de production efficace et utile qui est très abordable pour ceux qui viennent de la PAO car il utilise la même interface que Photoshop. DeBabelizer C’est un outil très professionnel et efficace en particulier pour le traitement par lots. Il est moins facile à aborder que le précédent et plus coûteux. Fireworks Proposé par Macromedia, il semble promis à un bel avenir. Il présente l’avantage de travailler à la fois en bitmap et en vectoriel. Il ne surprendra pas ceux qui sont habitués à travailler avec les produits Macromedia. ImageStyler Il s’agit d’un produit très récent proposé par Adobe. Il sera utile aux graphistes qui veulent rapidement créer des éléments de site (boutons, barres de navigation, images,…) et à ceux qui ont à assurer la maintenance de sites complexes sans maîtriser les logiciels graphiques. GifBuider Remaquable shareware d’Yves Piguet, il permet d’optimiser efficacement les GIF animées. Painter Très apprécié des graphistes qui l’ont abordé, il pouvait déja faire des GIF animées dans la version 5. Signalons l’arrivée de la version 5.5 spécial web qui permettra aux créateurs qui travaillent avec Painter de préparer la publication de leurs œuvres sur la web sans changer de logiciel. Ces différents logiciels sont souvent complémentaires et il ne faut pas oublier l’ensemble des logiciels Acrobat qui sera évoqué plus loin. Intervention de Franck Gross. (Adobe France) Retrouvez la présentation effectuée par M. Gross en téléchargeant sur ruses.com le document Acrobat qu’il a bien voulu nous confier. Nous nous contenterons ici de résumer brièvement son intervention. Avant la mise en ligne on dispose des mêmes éléments qu’en PAO mais le travail à faire sera différent en fonction des contraintes du web. Les formats seront différents, il faudra utiliser un éditeur de page HTML, de nouvelles sources apparaitront (Animation, rollover, vidéo, sons,…), des liens hypertextes devront être créés. Deux flux de production sont possibles : • L’utilisation des solutions PAO avec Acrobat. • Les solutions HTML. Des conseils utiles : • Concevoir la structure du site. • Préparer les contenus et organiser les dossiers et sous dossiers. • Anticiper la maintenance. • Vérifier les flux. • Vérifier par anticipation le bon comportement des fichiers. • Automatiser vos procédures. • Tenez compte du plus petit dénominateur commun. • Vérifier sur les deux plate-formes Mac/Win. • Choisir les outils adaptés dans la gamme des logiciels Adobe (ce conseil fut prodigué avec humour…). • Conserver vos logiciels auteurs et transformez vos fichiers en Pdf. • Utilisez Acrobat Capture pour intégrer les documents papier à votre site Web. • Pour les créations nouvelles, mettez en œuvre les logiciels adpatés PageMill ou GoLive, ImageReady, ImageStyler …ou pourquoi pas PageMaker ou FrameMaker. M. Gross présenta ensuite les solutions Adobe : pour la conversion directe de documents papier, Acrobat Capture; pour la préparation des sources, ImageReady; pour la mise en page, PageMill ou Adobe Cyberstudio; pour la mise en ligne de documents PAO, Adobe Acrobat, PageMaker ou FrameMaker; pour la maintenance graphique, ImageStyler et pour la maintenance de site PageMill (qui intègre SitMill) ou CyberStudio. Intervention de M. Bertrand Cocagne (Rosebud Technologies). Comment passer d’un document conçu dans XPress en PAO à un document en HTML ? Deux solutions sont possibles : • Modifier le processus de fabrication avec les contraintes que cela représente. • Ne rien changer au travail habituellement effectué avec XPress mais utiliser un logiciel qui permet de générer des pages HTML à partir des fichiers XPress. Le logiciel e-Gate proposé par Rosebud Technologies répond à ce besoin. Ce logiciel permet d’obtenir des pages HTML structurées pour un surcoût minime puisqu’il n’y a pas de modification du processus de fabrication. Pour qu’un site soit regardé, il faut qu’il ait un contenu informatif, qu’il propose des services et qu’il évolue constamment. Un document web est différent d’un document papier, c’est un nouveau média. Avec un logicel comme e-Gate, un magazine comme le Nouvel Observateur peut être mis en ligne en 3 heures. La solution semi-automatique utilisée est utile car il est rarement possible de se fier totalement aux feuilles de style utilisées dans le document. Une solution automatique ne pourra pas non plus relier une brêve à un article comme c’est souvent nécessaire. Elle permet en fait de décomposer le document et de le restructurer pour qu’il fonctionne selon la logique navigationnnelle de l’utilisateur web qui est différente de celle du lecteur du journal papier. La solution semi-automatique permet aussi de récupérer les photos et les infographies des documents pour les traiter correctement et les passer dans un format utilisable sur le web. Cela est impossible avec une récupération automatique qui ne prendrait en compte que les images à basse résolution. Le site du journal Libération est un bon exemple d’un site entièremmnt géré par e-Gate Intervenion de M. Chaumely (Projet Multimédia). M. Chaumely revient sur divers points abordés pour apporter des précisions et d’utiles compléments. • Quand on fabrique des documents imprimés, on cherche toujours à gagner en qualité et en résolution d’image. On n’hésite pas à augmenter le poids des fichiers. Sur Internet, c’est l’inverse, plus on économise en poids de fichier tout en gardant une restitution raisonnable, mieux ce sera. Faire beau et efficace avec une bande passante réduite, c’est à la fois une motivation et un challenge. • Sur Internet, on est tributaire des environnements de restitution. 95% des utilisateurs du net sont équipés de PC sous Windows. Il faut tenir compte des différences importantes de gamma. En fait, il y aura autant de visions différentes du résultat d’un site que de personnes connectées. Un travail important s’impose donc dès la conception du site ainsi qu’un tri des sources dont on dispose. • Les bons créateurs web sont ceux qui sont capables de fabriquer des sites visibles dans des environnements différents sans être « verrouillés » au pixel près. • La solution proposée par Rosebud s’inscrit dans une logique de rentabilisation de l’existant. De même pour une documentation technique, il est logique d’utiliser Acrobat. • FrontPage de Microsoft génère des fichiers « propriétaires » ce qui est contradictoire avec la philosophie du net. Un document HTML doit normalement pouvoir être rouvert avec d’autres applications. En outre les documents réalisés avec FrontPage sont mieux restitués sous Internet Explorer. • HTML est une norme qui évolue de version en version. Nous en sommes à la version 4.0. Un nombre non négligeable de navigateurs en est encore à la version antérieure. il est donc prudent d’utiliser la version 3.2. De même on se limitera à un format d’écran 640 x 480 car il n’y a que 20 à 25% des utilisateurs qui sont équipés d’écrans 800 x 600. • Depuis seulement un an, nous disposons d’outils professionnels pour le traitement des images et la réalisations des sites. Cyberstudio et DreamWeaver permettent d’aborder la mise en page et la conception de sites de manière sérieuse. Pour les photos, on utilise le format JPEG en s’en tenant, bien entendu, au RVB. Le travail est tout à fait différent de la préparation d’un document imprimé. • Les questions à poser lors de l’élaboration d’un site ne concernent pas le nombre de pages à réaliser mais la validité du projet en fonction de ses utilisateurs potentiels et des contraintes techniques au regard de la matière dont on dispose. On doit se demander pour qui l’on travaille, pour vendre quoi, il s’agit de concevoir un processus de communication. • Sur Internet on dispose en fait de deux polices : l’Arial et le Times. Si l’on veut un police particulière, il faudra que la machine de l’utilisateur en soit dotée car les polices ne sont pas encapsulées dans la page. Si ce n’est pas le cas, elle sera remplacée par une de deux polices existantes. • Papier et internet sont deux modes d’expression différents. Beaucoup de clients ont fait des sites en copiant des documents papier; ils comprennent ensuite qu’il faut tenir compte des contraintes de l’Internet, qu’il faut faire le tri entre ce qui est publiable et ce qui ne l’est pas.