rapport final d`activites
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rapport final d`activites
Lotissement CICES Lot 58 A- BP : 249 – Dakar , Tel. : (221) 33 827.74.53 – Fax: (221) 33 827 70 88 [email protected] Site web: www.cncr.org e-mail : Projet GCP/RAF/410/ITA « Appui aux acteurs et leurs organisations pour le développement d’unités semi industrielles de transformation agro alimentaires pour la réduction de la pauvreté et de l’insécurité alimentaire ». RAPPORT FINAL D’ACTIVITES CNCR 1 Sommaire 1. INTRODUCTION ............................................................................................................................... 3 2. MONTAGE INSTITUTIONNEL ........................................................................................................... 3 2.1. Le CNCR ................................................................................................................................... 4 2.2. Les OP bénéficiaires du projet ................................................................................................. 4 2.2.1. Unité de Ross Béthio ....................................................................................................... 4 2.2.2. Unité de Richard TOLL ..................................................................................................... 6 2.2.3. Unité de Dakar ................................................................................................................. 7 2.2.4. Unité de Koutal ................................................................................................................ 9 2.3. 3. Le comité de concertation multi-acteur ................................................................................ 10 STRATEGIE DE MISE EN ŒUVRE .................................................................................................... 11 3.1. Planification opérationnelle du projet .................................................................................. 11 3.1.1 Etat des lieux des unités crées et gérées par les OP : ................................................... 11 3.1.2. Rencontre nationale de restitution et de validation des choix portés sur les unités ......... 12 3.1.3. Elaboration des plans d’affaire (plans d’actions) et les propositions d’appui : .................. 12 3.1.4. Mission régionale d’approfondissement ............................................................................. 12 3.1.5. Elaboration d’un document régional de planification......................................................... 12 3.2. La mise en œuvre effective du projet ................................................................................... 12 3.2.1. Etude de faisabilité et de rentabilité sur les unités. ...................................................... 12 3.2.2. Mise en œuvre des activités de formation au sein des unités. ..................................... 13 3.2.3. Accompagnement des unités et suivi des activités ....................................................... 15 3.2.4. Appui des unités concernées dans l’acquisition de matériels....................................... 15 3.2.5. Organisation d’un atelier de partage des résultats ....................................................... 16 3.2.6. Participation à l’atelier régional bilan de partage du projet ......................................... 17 4. LES RESULTATS OBTENUS .............................................................................................................. 20 5. DIFFICULTES RENCONTREES .......................................................................................................... 21 6. LECONS APPRISES ET PERSPECTIVES ............................................................................................. 21 7. ANNEXES ........................................................................................................................................ 23 7.1. Rapport de l’atelier national de partage des résultats du projet. ......................................... 23 2 1. INTRODUCTION Le ROPPA a négocié et obtenu en 2007 de la FAO et de la Coopération italienne un appui technique et financier pour le développement d’unités semi industrielles de transformation agroalimentaire pour la réduction de la pauvreté et de l’insécurité alimentaire. Le projet GCP/RAF/410/ITA répond à une attente forte que les membres du ROPPA avaient exprimée lors de la 4ème Convention Ordinaire organisée à Saint Louis en 2006. En effet, les membres avaient demandé à ce que leur réseau s’investisse davantage en faveur de la modernisation des exploitations familiales et la valorisation de leurs productions. Le Projet GCP/RAF/410/ITA vient en complémentarité de diverses initiatives prises par le ROPPA à cet effet, notamment l’opération de promotion de la transformation agroalimentaire développée en partenariat avec le Groupe d’Appui (GA) des ONG Italiennes et Colderetti1. Il s’agit de soutenir les initiatives de transformation agroalimentaire au sein des exploitations familiales et/ou des Organisations Paysannes dans 7 pays en Afrique de l’Ouest. , et ce autour de produits agricoles pressentis au regard de leurs importance économique et sociale pour les paysans. Les initiatives de transformation sont portées dans la plupart des cas par les femmes et portent sur le Riz, le poisson, les fruits et le lait. . Le Projet GCP/RAF/410/ITA vise à créer les conditions de base garantissant la réussite des unités de transformation agroalimentaire qui seront développées et/ou renforcées. Il est mis en œuvre dans 5 pays de l’Afrique de l’Ouest : Burkina Faso, Mali, Niger, Sénégal, Togo. L’objectif visé est de renforcer les capacités technique, économique et organisationnelle des promotrices d’initiatives de transformation agroalimentaire afin d’accroître et diversifier leurs offres de produits, améliorer la qualité de leurs produits et la productivité des unités de transformation. Les plates-formes paysannes nationales, membres ou associées au ROPPA sont responsables de la mise en œuvre du programme au niveau de chaque pays. Au Sénégal, c’est le Conseil National de Concertation et de Coopération des Ruraux (CNCR) qui est responsable de la mise en œuvre du programme. Il travaille en étroite collaboration avec les autres partenaires du projet et en coordination directe avec la FAO et le ROPPA. 2. MONTAGE INSTITUTIONNEL Le Projet GCP/RAF/410/ITA rompt avec l’approche classique où les structures extérieures sont souvent au cœur du processus. Ici, les Organisations de Producteurs (OP) sont les acteurs principaux dans la mise en œuvre du projet avec un appui financier et un accompagnement méthodologique par d’autres structures impliquées dans le processus. Cette volonté de responsabilisation des OP s’est traduite au niveau du montage institutionnel et du dispositif de pilotage. 1 Fédération d’Organisations Paysannes d’Italie 3 Comité de concertation (CISV, ROPPA ENDA GRAFT, GRET, ME, CNCR) CNCR FAO 2.1. UTL bénéficiaires Le CNCR Le CNCR occupe une place incontournable dans l’armature institutionnelle, car il est chargé d’accompagner directement les bénéficiaires dans la mise en œuvre des activités. Il a participé à toutes les rencontres qui ont précédé la mise en œuvre du projet. Ainsi, les analyses et recommandations paysannes, à l’échelle régionale et nationales, ont été le point de départ des orientations du projet. Il a piloté tout le processus de mise en œuvre du projet depuis la phase de diagnostic des initiatives et de la planification jusqu’à la phase de mise en œuvre effective. Il a appuyé les OP dans l’identification et l’analyse des besoins en renforcement des capacités, le suivi, la capitalisation ainsi que la consolidation des relations avec les autres acteurs à travers le comité de concertation. 2.2. Les OP bénéficiaires du projet Les organisations paysannes bénéficiaires sont des GIE basés au niveau local et composés essentiellement de femmes dont l’élevage est la source de revenu principale. Il s’agit de quatre unités de transformation laitières localisées dans la région de Saint louis (unités de Ross Bethio et celle de Richard toll ), de Kaolack (unité de Koutal) et dans la région de Dakar (unité de Dakar). 2.2.1. Unité de Ross Béthio En 1999, suite au jumelage entre le Conseil Régional de St-Louis et le Conseil Régional de Rhône Alpes, la Maison des Eleveurs de Saint Louis a conduite des démarches, auprès de partenaires de la coopération décentralisée, pour appuyer la filière élevage dans la Région. 4 Au début de ces activités, le GIE a mis en place un système de petit crédit au profit des membres et à partir d’un fonds de roulement constitué des cotisations de 500F/membre. En 2005 les activités de l'UTL ont démarré avec l'appui de la Fédération des Alpages d'Isère et pendant 4 ans l’unité a été logée sur la route nationale. En 2009, l'UTL a dû déménager dans l'actuel bâtiment à coté de la gare routière. Nom de l’entreprise : Unité de transformation des femmes éleveurs de Ross Béthio Date de création : 27 Mai 2004 Forme juridique/Statut : GIE Récépissé : Oui N° SN.STL.2004.C/145 Existence d’un compte : Bancaire: non IMF: Oui prés de la Taak gagne. Activité principale : Transformation et commercialisation du lait Adresse/ Contact: Ross Béthio, près de la Gendarmerie, tel. +221/775121162 Localisation : Ross Béthio Commune de : Ross Béthio Département : Dagana Région : Saint Louis Nombre de membres du GIE: 51 Effectif (qui travaille à la laiterie): L'UTL travaille seulement sur commande avec 2 personnes, plus 2 superviseurs du GIE comme bénévoles Démarrage des activités : 2005 Autorisation FRA : Oui en 2004 N° 78/2006/FRA Registre de commerce : Non Produits : - lait frais Sur commande - fromage - lait caillé nature Sur commande - huile de beurre - lait caillé sucré Sur commande - autres (lait) - yaourt - autres - thiakry Nom / Slogan : Kossam Nldimam (en français : lait noble, en poular correct : « Kossam Ndimam ») Jour de production par an (ou par semaine) : - saison sèche : environ 150 jours sur 270 (9 mois) Litres/jours travaillés : - saison sèche : de 1 à 5 l - saison des pluies : environ 75 jours sur 90 (3 mois) - saison des pluies : 20 litres 5 2.2.2. Unité de Richard TOLL Le Groupement de Promotion Féminine (GPF) des femmes éleveurs de Pathé Badjo est promoteur de l‘unité de transformation du lait local implanté au quartier Khouma Peulh à Richard Toll et connu sous le nom de « Thierno Mountaga Ba », avec comme slogan « Kosam Naye Modiam ». « Thierno Mountaga Ba » est un grand érudit de la commune de Richard Toll, très connu et très engagé pour la cause des femmes. L’UTL a été acquise en 2005 à travers l'appui de la Fédération des Alpages d'Isère (FAI) et grâce à la Maison des éleveurs (MDE) de Saint Louis, suite au Jumelage entre le Conseil Régional de St-Louis et le Conseil Régional de Rhône Alpes. Le GIE/UTL s'est constitué en 2004 et il est membre du Directoire Régional des Femmes de l’Elevage de Saint/Louis (DIRFEL). En 2009, le partenariat entre le Directoire National des Femmes de L’élevage (DINFEL) et le Fonds UNOPS de la coopération italienne a permis le renforcement des capacités matérielles de l’unité avec un renouvellement du matériel de collecte, de transformation et de conservation des produits laitiers. Nom de l’entreprise : GIE Thierno Mountaga Ba Date de création : Forme juridique/Statut : 2004 G.I.E. Groupement d’Intérêt Economique Récépissé : Existence d’un compte : N° SN STL 2004 C26/5 du 8 décembre 2004 bancaire : OUI Banque : CNCAS depuis 2006 (compte du GIE/UTL) IMF : PAMECAS (compte du GIE/UTL) Activité principale : Elevage et production animale: transformation, conservation et commercialisation de lait Capital social : 3 457 750 F CFA En 2009 une partie du fond a été utilisée pour acheter du matériel (chaises, bassines, etc.) Adresse/ Contact: Khouma Peul, Richard Toll - +221/77 568 35 58 / 33 963 34 60 [email protected] Localisation : Commune de : Quartier Khouma Peulh Richard Toll Département : Région : Dagana Saint/Louis Nombre de membres : Effectif (qui travaille à la laiterie): 50 Pendant l’hivernage : 4 transformatrices à 10.000 F chacune et 1 superviseur (bénévole) et 10 vendeuses qui étaient auparavant 20 Pendant la saison sèche : 2 transformatrices et 5-6 vendeuses 2006 Début des activités avec l’appui de la Fédération des Alpages de l’Isère et de la MDE de St-Louis Démarrage des activités : 6 Autorisation FRA : Registre de commerce : Produits : Non, démarche entreprise Oui: SN/STL/2004 C - lait frais x - fromage - lait caillé nature x - huile de beurre (en hivernage) - lait caillé sucré x - autres (lait) - yaourt x - beurre de vache - thiakry Nom / Slogan : Kossam Nayé Modiam en français : « du bon lait de vache » Jour de production par an (ou par semaine) : - saison sèche (8 mois) : 7 jours sur 7 - saison des pluies (4 mois) : 7 jours sur 7 Litres/jours travaillés : - saison sèche : 35 l - saison des pluies : 50 l 2.2.3. Unité de Dakar Le GIE a démarré ses activités en 1994 avec un système de petit crédit en faveur des membres du DIRFEL. L'UTL a démarré ses activités en 2003 avec l'appui du Ministère de l'emploi (projet action plus) et entre 2003 et 2005 l’unité de transformation était installée au niveau de l’Inspection Régionale des Services Vétérinaires de Dakar qui abritait également le DIRFEL et le DINFEL. Pendant cette période, l'UTL s’approvisionnait directement à partir du rayon laitier mis en place par Nestlé dans la zone sylvopastorale du Ferlo avec 10 centres de collecte équipés de tanks de réfrigération et cédé par la suite à l’UPRAL. En hivernage l'approvisionnement était d'environ 1.800 l/semaine et en saison sèche d'environ 500 l/semaine, à raison de 300 F/litre. Le lait d'abord été vendu frais et ensuite, après la formation sur la transformation reçue en 2004, pasteurisé. Entre 2005 et 2007, l'UTL s’approvisionnait à partir de la ferme de Wayembam avec 100 l/j à raison de 500 à 600 FCFA /litre et le DIRFEL a acheté 14 kiosques en 2005 à Dakar répartis dans les quartiers ci-après : Maristes (2), Point E, Cambérène, Dieppeul, Yarakh, Castor, Keur Massar, Stade Demba DIOP, Pikine, DIREL, HAMO, CTO. Cette stratégie de commercialisation n’a pas connu de succès à cause de problèmes de rentabilité pour les raisons suivantes: – – – – Formule ‘dépôt-vente’, non incitatifs et les non-vendus étaient des pertes pour l’unité ; Coûts de transport élevés (taxis) ; Non respect des contrats par certaines vendeuses; Manque de formation de certaines vendeuses. 7 Depuis 2007, l'approvisionnement à partir de la ferme de Wayembam située dans la zone des Niayes (près du lac rose) et les produits ont été commercialisés sur commande dans les écoles et à travers le réseau de 5 kiosques restants (Cambérène, Maryste, Colobane, Yarakh et Mbao). La laiterie a cessé les activités depuis 2009, suite à différentes difficultés surtout d’ordre organisationnelles. Actuellement (année 2010), il y a deux kiosques qui fonctionnent, géré par des femmes individuelles membre du DIRFEL et qui travaille pour leur propre compte. Du point de vue organisationnel, en 2010 le GIE a procédé à un renouvellement de son bureau exécutif. Nom de l’entreprise : Unité de transformation de DIRFEL Dakar Date de création : Forme juridique/Statut : 19/07/94 GIE (Groupement d'Intérêt Economique) Récépissé : Existence d’un compte : Oui N° 94.B.689 bancaire IMF : CMS (Crédit Mutuel du Sénégal) Activité principale : Achat, transformation, conservation et commercialisation des produits laitiers et élevage petits ruminants et volaille Adresse/ Contact: Centre National d'Aviculture de Mbao, km 21 route de Rufisque – Tel. +221/338360486 - +221/775740830 E-mail: [email protected] – [email protected] Localisation : Commune de : Mbao Dakar Département : Région : Dakar Dakar Nombre de membres : Effectifs (qui travail à la laiterie): 270 (donnée de 1994 à la création) Actuellement les activités sont arrêtées mais bien tôt il seront au moins 7: 1gestionnaire, 2 transformatrices, 1 gardien, 2 Distributeurs, 1 femme de ménage. Démarrage des activités : Autorisation FRA : 2003 Oui N° 101/2004/FRA Registre de commerce : Produits : Oui - lait frais x - fromage - lait caillé nature x - huile de beurre - lait caillé sucré x - autres (lait) - yaourt x - autres - thiakry Nom / Slogan : Kossam DIRFEL (lait DIRFEL) 8 2.2.4. Unité de Koutal Le Directoire Régional des Femmes en Élevage (DIRFEL) de Kaolack a été créé en octobre 1998 suite au Forum national des éleveurs organisé à Thiès dans le cadre de la restructuration des organisations de producteurs. Il comptait 300 membres au début mais actuellement le DIRFEL compte plus de 2500 membres répartis dans les 34 collectivités locales dans la région de Kaolack et l’actuelle région de Kaffrine. Depuis sa création, en plus des activités telles que: l’aviculture, l’embouche bovine et ovine, les membres du DIRFEL mènent des actions allant dans le sens de renforcer la filière laitière et d’améliorer les conditions de vie de ses membres. Le tableau qui suit présente quelques réalisations majeures de l’organisation au cours des trois années. Année Réalisation 1 Réalisation 2 Réalisation 3 2006 Formation des Leaders Participation aux Formation différents forums et management Foires 2007 Formation des femmes sur les Mise en place d’une Unité Voyage d’étude Nord de pasteurisation et de /Sud techniques et la qualité du lait transformation du lait local 2008 Construction d’une Unité de Visite d’échanges dans les régions limitrophes et au transformation laitière Mali en A partir de 2007, le DIRFEL Kaolack a bien voulu valoriser le lait local à travers des actions de transformation et renforcer entrepreneuriat de ses femmes membres et pour ce faire elle a mise en place en 2007 la mini laiterie de Koutal. Nom de l’entreprise : UTL du Directoire Régional des Femmes en Elevage de Kaolack Date de création : Le DIRFEL KL crée en 1998 a renouvelé ses instances le 25/03/2005 avec une nouvelle équipe GIE qui a donné un nouvel élan. Forme juridique/Statut de l'UTL: GIE Récépissé : Existence d’un compte : Non, processus en cours Bancaire : ECOBANK, depuis 2008 (pour la DIRFEL) IMF : Mutuelle de la chambre de commerce (pour l'UTL) Activité principale : Commerce et activités élevage : transformation, conservation et commercialisation du lait (Lait frais (20%), caillé (20%) et Yaourt (60%) Adresse/ Contact: 77 571 47 71 / 77 525 86 72 [email protected] /[email protected] 9 Localisation : Communauté rurale : Koutal Ndiaffatt Département : Région : Kaolack Kaolack Nombre de membres : Effectif (qui travaille à la laiterie): 2500 membres (DIRFEL) En hivernage et saison sèche : 01 Gestionnaire, 02 transformateurs, 01 superviseur, 8 vendeuses, 1 resp. commercialisation, 1 gardien, 1 femme de ménage. Début des activités 2007 sur Fonds propre et avec un appui de l’AFDI pour la formation Démarrage des activités : Autorisation FRA : Registre de commerce : Oui (obtenue en Août 2010) Non Produits : - lait frais x - fromage x - lait caillé nature x - huile de beurre x - lait caillé su cré x - beurre de lait de vache - yaourt arôme vanille x - autres - thiakry Nom / Slogan : Kossam Rewbe salum (Lait des femmes du saloum) Jour de production par an (ou par semaine) : - saison sèche : (6 ou 7) - saison des pluies : (6 ou 7) Litres/jours travaillés : - saison sèche : 70 l - saison des pluies : 100 l Le CNCR a retenu comme option de ne pas appuyer de nouveaux projets mais plutôt de renforcer des initiatives déjà existantes. Ce principe est sous tendu par plusieurs justifications. D’une part, elle est en cohérence avec l’option méthodologique du projet qui consiste à partir de solutions locales dans l’accompagnement des stratégies de réduction de la pauvreté et d’autre part, il traduit le souci de garantir une durabilité des acquis du projet en inscrivant sa démarche dans une consolidation d’initiatives en cours. 2.3. Le comité de concertation multi-acteur La concertation a été un aspect important du projet. Faut t-il le rappeler ce projet est né d’un processus régional de concertation multi-acteurs et son dispositif institutionnel traduit l’engagement à promouvoir ce principe. Toutes les orientations retenues dans le cadre de ce projet ont faits l’objet de concertation avec les autres acteurs du secteur agroalimentaire. Ainsi, depuis le choix de la personne ressource devant renforcer les capacités jusqu’ à la spécification technique des équipements destinés aux unités, une dynamique de concertation a été maintenue durant toute la mise en œuvre du projet à travers un comité mis en place à cet effet. Ce comité est composé d’ONG (CISV, ENDA GRAF, GRET), d’organisations de producteurs (CNCR, FENAFILS, Collège des femmes du 10 CNCR, Unités laitières concernées) et de structures étatiques (Ministère de l’Elevage à travers le Bureau du Lait). En plus de cet organe de promotion de la concertation, les OP bénéficiaires ont développé des partenariats avec diverses institutions comme les ONG, les projets nationaux, la tutelle, etc. 3. STRATEGIE DE MISE EN ŒUVRE Le Projet GCP/RAF/410/ITA a été mis en œuvre en deux phases : une phase de planification opérationnelle et une phase de mise en œuvre effective. 3.1. Planification opérationnelle du projet L’objectif était d’élaborer de manière participative un plan opérationnel d’action et un plan de financement pour la mise en œuvre du Projet. Pour cela les activités suivantes ont été réalisées : 3.1.1 Etat des lieux des unités crées et gérées par les OP : Il a consisté à une collecte d’informations qui a permis de disposer de connaissances documentées plus approfondies sur les différents types de transformation agroalimentaires crées et gérés par les OP. Il a permis de faire ressortir entre autres (i) Les enjeux et le rôle/fonction des différents types d’unités dans les stratégies des exploitations familiales ou des organisations paysannes qui en sont promotrices. (ii) Une analyse de la pertinence économique et sociale de ces unités et leur potentiel de développement. (iii) Une évaluation des opportunités créées (ou apports) par ces différentes unités et de leur dynamique. (iv) Une caractérisation de l’environnement institutionnel immédiat économique, juridique et règlementaire dans lequel les unités de transformation identifiées évoluent. Ce travail a relevé que malgré des résultats d’exploitation encore à la limite de la rentabilité en raison des efforts considérables et du temps nécessaires pour l’utilisation de ce type de pasteurisateur artisanale (7 à 8 heures de temps pour pasteuriser 100 litres de lait au lieu d’une heure avec des équipements plus performants), les femmes arrivent tant bien que mal à assurer un équilibre de leur compte d’exploitation. Des orientations sur le type d’appui attendu du projet ont été déclinées. Elles portaient sur : - La construction d’un local pour 2 unités ; - L’équipement de toutes ces unités en pasteurisateurs polyvalents et automatiques dont 2 de 100 litres et 2 de 300 litres avec la possibilité de diversification avec la production de jus de fruits ; - Le renforcement des capacités des équipes de gestion des unités en comptabilité, gestion financière, gestion technique, sanitaire et en marketing et qualité ; - Le renforcement des capacités des organes de dirigeantes des DIRFEL en gestion administrative et financières de leur association 11 3.1.2. Rencontre nationale de restitution et de validation des choix portés sur les unités : En présence des unités visitées et de la presse qui a consacré deux articles sur cette activité, cette rencontre, à la suite de la restitution du diagnostic réalisé par le consultant et des échanges qui s’en sont suivis, a permis de : (i) faire la proposition définitive des unités à appuyer (ii) définir les partenariats à développer et/ou à renforcer et enfin (iii) définir les rôles et responsabilités des différentes parties dans la mise en œuvre. 3.1.3. Elaboration des plans d’affaire (plans d’actions) et les propositions d’appui : Les unités choisies ont bénéficié d’un appui dans l’élaboration de plan d’affaire et une proposition une stratégie d’intervention pour la mise en œuvre du projet. En effet, sur la base des contraintes identifiées dans l’étude diagnostique, et de l’analyse technique et commerciale des UTL, des actions ont été préconisées pour renforcer le niveau de performance de chaque unité unités. 3.1.4. Mission régionale d’approfondissement : Sur la base des résultats obtenus, une mission sous régionale d’appui technique FAO-ROPPA-Groupe d’Appui italien a été menée pour approfondir le diagnostic et analyser les unités retenues par le CNCR en relation avec les grandes orientations d’accompagnement du projet. 3.1.5. Elaboration d’un document régional de planification : La mission régionale a été suivie d’un atelier régional de planification qui s’est tenu à Ouagadougou les 28 et 29 Mai 2009. Cet atelier a permis de valider le choix des unités retenues pour être appuyées et de planifier les activités du projet compte tenu des ressources financières disponibles. (cf. rapport atelier de planification à Ouagadougou) Cette rencontre a permis de s’accorder sur un certain compromis et qui portait sur un certain nombre de points notamment : (i) la tenue de rencontre nationale de partage et validation des propositions (ii) l’approfondissement des études pays par des études complémentaires (étude de rentabilité et étude de marché) à partir des observations qui sont formulées (iii) la définition d’un système/outil pour le suivi et la capitalisation des expériences et (iv) le réaménagement des montants alloués aux lignes budgétaires avec un accent particulier sur les rubriques ayant trait aux équipements et au renforcement des capacités des unités de transformation. 3.2. La mise en œuvre effective du projet 3.2.1. Etude de faisabilité et de rentabilité sur les unités. La mise en œuvre effective du projet a démarré par une étude de faisabilité et de rentabilité sur les unités en complément du diagnostic réalisé lors de la phase de planification. Elle a été réalisée par la 12 CISV en collaboration avec le CNCR. L’étude a permis d’analyser la pertinence économique et sociale des unités et leur potentiel de développement. (cf. rapport Capochini) L’étude a relevé dans ses conclusions que le renforcement des capacités était le point fondamental pour pouvoir viser la viabilité des UTL. Cela s’est concrétisé dans la formation et l’accompagnement des unités dans les domaines de la gestion, de la technique de transformation et de la commercialisation. La dynamique organisationnelle des unités, la mesure du niveau de capacité des personnes travaillant dans ces unités, les équipements nécessaires, le petit matériel et outillage ainsi que les besoins en roulement de ces unités ont été passé en revue. Ce travail a été partagé au cours d’un atelier de restitution avec le CNCR et les représentants desdites unités. L’étude a fait ressortir également des difficultés liées à l’approvisionnement en lait. Le CNCR a mis un stagiaire qui a travaillé sur cette question notamment sur les conditions nécessaires de mise en place d’une offre de collecte de lait dans le but de démontrer l’intérêt que pourrait avoir un groupe d’éleveurs, un opérateur privé ou une coopérative à s’impliquer et à investir dans ce secteur. Au stade actuel, il travaille sur la mise en place d’un appui contrôle au niveau des unités de Dakar et de Koutal dans le but de les aider à créer et à maintenir une gestion rigoureuse et transparente de leurs unités. De ce point de vue, il travaille dans la simplification des outils de gestion, dans la clarification des rôles et responsabilités et dans la mise en place d’un système de contrôle permanent. 3.2.2. Mise en œuvre des activités de formation au sein des unités. Un appel à proposition restreint a été lancé par le CNCR pour la sélection de consultants pour la réalisation des sessions de formation dans les domaines retenus à l’issue de l’étude de faisabilité. Un comité composé du CISV, d’ENDA GRAFT/GRET et du CNCR a été mis en place pour étudier les offres soumises. Le comité, après s’être accordé sur la méthode de sélection et sur la grille de notation a porté son choix sur le consultant présentant le meilleur profil pour mener à bien le renforcement des capacités des UTL. (cf. PV de sélection) 3.2.2.1. Renforcement en technique de transformation qualité Avec l’objectif de disposer d’une masse critique à former, deux groupes ont été constitués. Un premier groupe qui a regroupé les unités de Dakar et de Kaolack et un deuxième groupe constitué par les unités de Ross Béthio et de Richard Toll. La formation s’est déroulée en deux phases : Une phase théorique et une phase pratique. La phase théorique a consisté en des présentations en salle suivie de discussions et échanges entre et avec les participants. Cela a permis de partager et échanger les expériences des femmes transformatrices mais également d’évaluer leurs limites. La phase pratique, quant à elle, s’est déroulée d’abord en salle pour montrer les différents tests suivis d’une démonstration par le formateur ensuite au niveau des laiteries où tout le processus de transformation a été revue depuis la réception jusqu’au 13 nettoyage du local en passant par la pasteurisation ; le conditionnement le stockage avec les difficultés notées à chaque étape critique. Au total, quarante (40) personnes ont été formées à la technique de transformation-qualité notamment sur les bonnes pratiques d’hygiène de production et de transformation laitière et sur la maîtrise des procédés de fabrication du lait caillé, du yahourt et du lait pasteurisé. Il semble important de relever les points suivants : 1. La présence de jeunes filles parmi les bénéficiaires témoigne de la vision et de l’esprit d’ouverture des OP vers la nouvelle génération qui du reste sera en mesure de bien maitriser les techniques de production (test ph/acidité, quantité des matières premières, respect des étapes, etc.) et de les respecter pour avoir un véritable produit naturel de qualité. 2. La démarche pédagogique et l’organisation des ateliers en résidence ont favorisé un esprit de groupe et de solidarité entre les unités laitières. C’est un aspect très important surtout si on pense qu’au-delà de la filière lait, elles peuvent être porteuses d’innovation dans d’autres domaines. Comme toute organisation, le DINFEL est une structure qui a difficilement le temps et les moyens de se déplacer vers les membres, pour discuter et interroger la base. Ces formations peuvent renforcer le DINFEL en matière de compétences et de dynamisme. 3. le fait que le formateur connaissait déjà le groupe et la situation de la laiterie de Koutal a permis de bien caler la formation pratique du deuxième et du troisième jour. Il connaissait les équipements et les faiblesses du personnel ce qui a fait que la formation et l’analyse étaient basées sur des cas concrets pour permettre à tout le monde de s’y mettre et essayer d’apporter des solutions. 4. La présence d’autorité locale lors des ouvertures et clôtures des sessions témoigne de l’importance accordée par ces institutions à ce projet. 3.2.2.2. Renforcement en technique de gestion Cette session a été mise à profit pour aborder, entre autres, les questions suivantes : 1) Présentation des Unités de Transformation laitière et des enjeux de leur gestion au quotidien, 2) Les documents dont doit disposer l’unité laitière, 3) Les éléments de la structure de l’unité laitière, 4) La prévision de trésorerie, 5) L’organisation du travail dans la laiterie, 6) La comptabilité et les documents comptables 7) Distinction entre entreprise et famille. La formation a concerné au total 20 personnes. Cinq (5) personnes faisant partie de l’équipe de gestion (gérants et comité de gestion) au niveau de chaque unité ont été formées sur les techniques de gestions des petites et moyennes entreprises. Toutes ces personnes ont été outillées pour 14 prendre des décisions en fonctions d’objectifs et en tenant compte des contraintes liées à leur environnement. Là aussi, elle s’est déroulée en deux phases. La première s’est tenue en salle et la deuxième dans l’enceinte de l’unité pour montrer les différents outils de gestion. Les femmes ont pu appliquer ce qu’elles ont appris en théorie. Cette étape, bien saluée par les participantes leur a permis de s’imprégner de la réalité de la gestion. Elles ont rempli des fiches de collecte et de vente ainsi que le journal de caisse. En outre, cette formation a permis aux unités de disposer d’outils et d’éléments d’analyses de la fonction financière adaptés à leur réalité. 3.2.2.3. Renforcement en commercialisation Cette session à été l’occasion pour les personnels des unités, en particulier les responsables commerciaux des unités et les vendeurs, d’échanger sur des expériences compte tenu des différences de marché des unités présentes. Ces discussions ont été suivies par un exercice pratique pour les femmes consistant à faire des enquêtes sur le marché de Kaolack en vue de l’élaboration d’un plan de marketing pour la laiterie de Koutal. Cette partie a aussi été l’occasion pour les participants d’apprendre comment exploiter les données d’enquêtes de marché et de les transformer en un plan de marketing. Elle a permis d’outiller les participants dans l’élaboration de stratégies commerciales opérationnelles sur la base des résultats du diagnostic. Des outils pertinents de négociation et de prises de décisions ont été procurés aux quinze (15) participants venus des unités de Richard Toll, de Dakar et de Kaolack qui leur permettront d’orienter durablement et de façon autonome leurs choix de stratégies commerciales. 3.2.3. Accompagnement des unités et suivi des activités Afin d’optimiser l’accompagnement des unités et le suivi des activités, il a été désigné au sein du CNCR un point focal du projet pour l’accompagnement des unités et le suivi des activités. Il a coordonné les activités durant tout le processus ainsi que les échanges avec la FAO et le ROPPA. Le collège des femmes a également été impliqué dans le suivi en participant à toutes les étapes du projet. 3.2.4. Appui des unités concernées dans l’acquisition de matériels Sur la base des besoins répertoriés à l’issue de l’étude de faisabilité, la CISV, sur demande du CNCR a travaillé sur les spécifications techniques des équipements qui ont été soumis à la FAO pour déclencher le processus d’achat. Aujourd’hui, ce processus est presque à terme. A la date du 25 Octobre 2012, les commandes ont été transmises aux fournisseurs désignés à l’issue du processus d’appel d’offre. La livraison a commencé avec la réception au niveau du CNCR des équipements et outillages avant d’être acheminés vers les unités. En effet, le CNCR a souhaité d’abord rencontré les responsables des unités pour échanger et s’accorder sur les modalités d’entretien des équipements 15 acquis dans la cadre de ce projet. Des protocoles d’entretien ont été élaborés et signés entre le CNCR et chaque unité pour veiller à l’entretien et à l’amortissement des équipements afin que les unités puissent rentabiliser et renouveler les équipements dans la durée. Ces dits protocoles sont annexés à ce document (cf. annexe 2). Il faut relever un grand retard entre la transmission des spécifications techniques et le déclenchement de la procédure d’achat des équipements pour des raisons dont on ignore les explications. En tout état de cause, les OP ont démontré leur capacité à exécuter dans les délais les activités et qu’elles devraient responsabiliser dans la gestion de cette composante pour éviter ces retards. 3.2.5. Organisation d’un atelier de partage des résultats L’atelier de partage s’est tenu le Lundi 27 Août 2012 dans les locaux du CNCR (cf. annexe 1). Il a réuni plus d’une trentaine de personnes composées essentiellement du représentant de la FAO, du Ministère de l’Elevage par le biais du bureau du lait, des responsables d’ONG comme le CISV, le GRET, ENDA GRAF, le CECI, des représentants des unités bénéficiaires, des élus du CNCR et de son coordonateur, du Directeur de l’ASPRODEB et des appuis techniques du CNCR. Le motif de l’atelier était de partager et d’analyser les activités du projet, la stratégie de mise en œuvre, les contraintes/difficultés et les acquis et résultats afin de tirer les enseignements. L’atelier a été aussi l’occasion de dynamiser la concertation et la collaboration des différents acteurs pour la promotion de la transformation agroalimentaire au Sénégal. Il a permis d’échanger sur la récurrente question de la collecte qui s’est révélée, en cours d’exécution du projet, comme étant un facteur limitant de la dynamique enclenchée par le projet au sein des unités. En effet, sur la base des résultats de l’étude de faisabilité, il a été établi que les 4 UTL ont des difficultés d'approvisionnement posant ainsi en toile de fonds la question relative à la problématique de la sécurisation de l’approvisionnement des unités laitières par conséquent de leur viabilité. Les discussions franches ont permis d’apprécier la mise en œuvre du projet non sans soulever un certain nombre de considérations que le projet devait prendre en charge. Les principaux aspects sur lesquels les discussions ont porté peuvent être résumés à travers les points suivants : - - Retard des équipements Dispositif suivi-évaluation Lenteur dans l’exécution du projet Décalage entre formation et pratique professionnelle Problèmes organisationnels et de gestion Contrôle de la gestion au sein des unités Fonds de roulement Accès au lait o Collecte/fidélisation o Producteur/collecteur/ transformateur/distributeur o Concurrence /prix /marchés Commercialisation 16 - o Equipements (boutiques/conservation produits finis), transport Prix du lait Accès des jeunes au cheptel Subvention aliment Approvisionnement des éleveurs en aliment de bétail par les UTL Stockage/production par les UTL Analyse globale de la chaine de valeur/ filière Professionnalisation des UTL. Il a été aussi question de réfléchir au cours de l’atelier sur la problématique de la collecte et la viabilité des UTL. A cet effet, deux groupes de travail ont été constitués et ont échangé sur les conditions essentielles à assurer pour garantir la viabilité des UTL. Ces conditions tournent essentiellement autour de trois points à savoir : l’accès facile et durable à la matière première (collecte), la gouvernance et le management des UTL et enfin la commercialisation. L’accès facile et durable à la matière première peut être assuré en instaurant un partenariat gagnantgagnant claire entre les UTL et les éleveurs. Il s’agira notamment de garantir aux éleveurs une offre sérieuse d’achat de lait sur toute l’année à un prix rémunérateur fixé d’un commun accord à travers des concertations entre les différentes parties. Pour plus d’efficacité, les UTL doivent se professionnaliser en se dotant d’un système de gestion rigoureux et transparent. Des outils de gestion qui garantissent la traçabilité des opérations sont mis en place lors des sessions de renforcement de capacités mais restent à être appliqués en même temps qu’un système d’évaluation et de suivi-contrôle. Une organisation interne efficace permettra de faire une répartition claire des mandats et responsabiliser le personnel des UTL. Elle peut être consignée dans un manuel de procédures qui est adoptée par l’organe compétent et partagée avec le personnel de l’UTL. L’accès au marché de façon durable constitue une condition déterminante pour la viabilité des UTL. Pour cette raison, il est essentiel de mieux connaitre les opportunités à travers des études approfondies de marché. Cela permettra de développer des stratégies marketing pour un mieux répondre à la demande de la clientèle et définir un circuit de distribution adéquat en partenariat avec les revendeurs (boutiques, kiosques, restaurants, etc.). Ces notions ont été abordées au cours des sessions de formation sur la commercialisation. Il reste à trouver les moyens pour appuyer ces unités dans leur matérialisation. C’est pourquoi, d’ailleurs, l’atelier a recommandé de mettre en place un plan d'action concret que l'ASPRODEB ou d’autres partenaires pourrait appuyer afin de rendre viable les UTL. Mais aussi que les unités soient appuyées et accompagnées dans la mise en œuvre de ce plan. C’est sur ces exhortations du modérateur, qui a aussi demandé à ce que toutes les préoccupations évoquées soient notifiées lors de l’atelier sous régional de capitalisation, qu’a pris fin cette rencontre. 3.2.6. Participation à l’atelier régional bilan de partage du projet Sur convocation du ROPPA il a été organisé les 18, 19 et 20 septembre 2012 à l’hôtel Pacific de Ouagadougou, le CNCR a participé à l’atelier régional de bilan du projet d’appui aux unités de 17 transformation agroalimentaire promues par les OP (Projet GCP/RAF/410/ITA). L’atelier a regroupé trente huit (38) participants venus des plateformes bénéficiaires du projet (Mali, Burkina, Niger, Togo, Sénégal), des représentants de la FAO/Rome et FAO/Burkina, des ONG membres du groupe d’appui (CISV et COSPE), des représentants d’institutions partenaires (AFDI et GRET), et des membres du ROPPA (Collège des femmes). L’atelier avait pour objectif d’établir un bilan partagé de la mise en œuvre. 1. La cérémonie d’ouverture a été marqué par les allocutions du Président de la CPF, représentant le président du ROPPA et du représentant résident de la FAO qui a procédé à l’ouverture des travaux. 2. Les travaux se sont déroulés en plénières et en commissions intercalés par une visite auprès de la COPSA, une coopérative bénéficiaire du projet basée à Fouzan. 3. Les échanges et discussions faits sur la base des communications et des résultats des travaux de groupes ont abouti aux conclusions et recommandations ci-après : 4. En ce qui concerne les communications sur le processus de mise en œuvre du projet : i. ii. iii. iv. 5. Le niveau d’avancement du projet diffère d’un pays à l’autre. Le matériel n’est pas encore mis en place dans toutes les organisations bénéficiaires. Il en est de même que l’atelier de capitalisation qui n’est pas encore réalisé dans toutes les plateformes nationales. La pertinence du projet a été largement appréciée. Il intervient dans un contexte où le développement du marché régional devient un enjeu crucial pour les OP. Les organisations des femmes ont également développé une capacité dans la transformation agroalimentaire. Les procédures d’acquisition du matériel a été porté essentiellement par les représentations nationales de la FAO avec une faible participation des plateformes nationales et des OP bénéficiaires. Il est demandé aux plateformes nationales de travailler avec les représentations nationales de la FAO avec l’appui de FAO AGS pour vérifier la conformité du matériel livré (quantité et qualité) avec les contrats. En outre il est demandé de suivre les fournisseurs afin qu’ils assurent l’installation du matériel et les formations prévues à l’intention des bénéficiaires pour leur utilisation. L’ensemble des acteurs, partie prenante du projet, souhaitent continuer la collaboration pour finaliser la mise en œuvre du projet et développer des stratégies collectives pour assurer la durabilité et le partage des acquis. La visite de terrain a permis d’apprécier la dynamique d’une OP bénéficiaire du projet. Des difficultés ont été mises en exergue et doivent constituer un point d’attention pour la suite du projet. Il s’agit notamment de l’ampleur des problèmes de commercialisation et d’approvisionnement, la divergence entre les différentes parties prenantes en ce qui concerne la propriété du matériel. Cet échange avec la COPSA a été l’occasion de partage de nombreuses expériences sur la valorisation des sous produits, l’approvisionnement, le marketing… 18 6. Les travaux ont relevé les principales difficultés et les acquis majeurs ci-dessous : Pour ce qui concerne les acquis : a) La mise en œuvre d’une grande partie des activités du projet ; b) Le développement d’une expertise au niveau des OP, des plateformes et du ROPPA ; c) Les produits tels que les études qui constituent des ressources très importantes pour les OP, les plateformes nationales et le ROPPA ; d) Le renforcement des capacités de gestion des unités de transformation à travers les appuis conseils et l’organisation des visites d’échange et les sessions de formation; e) Le lancement d’une dynamique de collaboration entre acteurs (recherche, équipementiers, autres transformatrices, marchés potentiels, etc.) grâce à la participation aux fora, au visite d’échange. Pour ce qui concerne les difficultés : a) Le déficit de communication et de partage d’information entre les parties prenantes au projet à tous les niveaux (ROPPA, plate formes nationales, la FAO Rome et les FAO nationales) b) La faible implication des plateformes nationales et des bénéficiaires par les FAO nationales dans le processus d’identification des prestataires, d’acquisition des équipements ; c) Le faible respect des engagements par les parties et l’insuffisant suivi de la mise en œuvre des contrats des prestataires par la FAO ; d) Les problèmes de capacité des plateformes nationales et du ROPPA pour assurer un suivi efficace et un rapportage selon les contrats ; e) Un retard dans l’acquisition et l’installation des équipements 7. En ce qui concerne la capitalisation, les participants se sont mis d’accord sur les grandes orientations présentées par l’atelier performances. Deux niveaux de suivi, coordination et validation sont retenus : le niveau national (plateformes et ONG) et le niveau régional (ROPPA, FAO, GA). Les plateformes nationales s’engagent à finaliser les activités selon la feuille de route adoptée et de produits les rapports d’activités et de capitalisation du projet au plus tard la fin octobre. Ces documents viendront compléter le stock documentaire remis à performance. Performance apportera continuellement un appui technique et méthodologique à travers le ROPPA et/ou les points focaux. Il doit terminer son mandat au plus tard la fin novembre 2012. L’utilisation d’un langage accessible aux paysans et la diffusion ont été des points de préoccupation. 8. Au terme des échanges les recommandations suivantes ont été faites : 1. Au ROPPA De faciliter les échanges entre les unités de transformation promues par les OP dans les différents pays membres ; 19 D’améliorer la coordination du projet au niveau des pays ; D’approfondir les réflexions pour pérenniser les acquis du projet ; Accompagner le processus de capitalisation et diffusion des produits, Meilleure appropriation du projet par le collège des femmes du ROPPA 2. A la FAO Veiller au respect des engagements pris par les prestataires à travers un suivi des contrats ; Contribuer à la mobilisation de ressources pour pérenniser les acquis et étendre les expériences ; 3. A la plateforme et OP bénéficiaires Poursuivre le suivi de proximité des unités pour garantir la pérennité du projet ; Finaliser les activités restantes dans le cadre du projet ; Accompagner le processus de mise en marché des produits ; Exploiter au maximum, les études de faisabilité pays et les actualiser au besoin ; Transmettre au ROPPA, tous les rapports et documents produits dans le cadre de ce projet pour capitalisation ; Définir au moins deux (02) unités pouvant faire l’objet de capitalisation dans le cadre de ce projet Capitaliser et diffuser les acquis du projet. 4. LES RESULTATS OBTENUS Des résultats probants ont été obtenus dans ce projet. Il reste à les valoriser et les partager avec les autres membres de la fédération bénéficiaire et aux autres membres du CNCR. On peut les résumer ainsi : Les UTL disposent d’une masse critique de compétences composées de gestionnaires, de transformatrices, de vendeuses et de productrices (75 au total). Les unités ont été relancées et ont vu leurs capacités renforcées. Le projet a été l’élément déclencheur de la dynamique d’interconnexion entre les unités appuyées. Amélioration de la visibilité dans la gestion des unités. Dynamique fonctionnelle de concertation entre les acteurs. Les UTL disposent d’équipements et d’outillages pour leur fonctionnement. Les enseignements sur le projet sont tirés et les perspectives dégagées. 20 5. DIFFICULTES RENCONTREES Cependant, la mise en œuvre du projet n’a pas manqué de noter des difficultés que le CNCR que l’ensemble des parties prenantes gagnerait à analyser et méditer pour que pareilles situations ne soient plus notées dans la mise en œuvre d’autres initiatives. Ces difficultés sont : Lenteur dans l’exécution du projet Retard accusé dans le processus d’achat des équipements Décalage entre formation et pratique professionnelle Problèmes organisationnels et de gestion Contrôle de la gestion au sein des unités Fonds de roulement Accès au lait Mécanisme de coordination des activités entre FAO/AGS-FAO Nat.- CNCR. (lourdeur) 6. LECONS APPRISES ET PERSPECTIVES Le mécanisme d’échange multi-acteur mis en place a été déterminant dans l’orientation des actions et dans le renforcement du processus méthodologique mis en œuvre dans le cadre de ce projet. Les expériences d’implication des autorités locales et les services techniques décentralisés sont à saluer. La collaboration tissée par les OP (DINFEL) avec ces acteurs ont permis à ces derniers de s’engager dans l’appui et le soutien des UTL. Cet engagement se manifeste par leur participation. Le partage continu de l’information et des rapports d’activités avec ces acteurs et le maintien de leur implication dans le projet sont les conditions pour que cet engagement soit effectif. L’expérience a montré que lorsque l’accompagnement est souple, bâti sur la demande, et s’appuyant sur des pratiques existantes des unités, il permet à celles-ci d’acquérir assez rapidement les capacités complémentaires nécessaires pour un fonctionnement plus efficace. Pour être pérennisés, les acquis techniques et méthodologiques doivent être consolidés par la sécurisation de la collecte pour rendre les unités plus viables. On perçoit donc toute l’importance de poursuivre les efforts, à travers d’autres projets, avant leur mise à l’échelle. Cette dernière doit être facilitée par un partage des acquis de ce projet au-delà des sphères locales; ce qui suppose une bonne stratégie de capitalisation et de diffusion. Dans cette perspective de viabilisation, le CNCR a déjà entamé une réflexion faisant suite aux recommandations de l’atelier national de partage, sur un plan d’action global pour ces unités pour les rendre plus performantes. 21 Ce plan s’articule autour de trois axes: 1. L’accès facile et durable à la matière première (collecte) en, o Mettant en place une structure coopérative qui regroupe les Transformateurs, les collecteurs et les producteurs (Négociation sur les prix, dialogue, information, sensibilisation) o Aidant à la spécialisation des segments de la chaîne de valeur o Plaidant pour une subvention de l’aliment de bétail par l’Etat 2. La gouvernance et le management des UTL par : o Appui conseil dans la gestion des laiteries (accompagnement et suivi). o La mise en place un de fond de roulement sécurisé (prêt remboursable via une structure de financement) 3. La commercialisation en : o Mettant en place une politique de distribution (création de points de vente, regroupement des produits des laiteries) o Tenant compte de la saison et des zones pour la fixation du prix o Promouvant le lait local (Communication, Information, fidélisation des consommateurs) o Respectant des bonnes pratiques d’hygiène et de fabrication o Tendant vers une labellisation 22 7. ANNEXES 7.1. Rapport de l’atelier national de partage des résultats du projet. RAPPORT DE L’ATELIER DE CAPITALISATION DU PROJET GCP/RAF/410/ITA Date : 27 Août 2012 Lieu : CNCR Objet Atelier de partage et de capitalisation des résultats du projet d’appui aux unités de transformations laitières Objectifs de l’Atelier L’objectif de l’atelier était de partager et d’analyser les activités du projet, la stratégie de mise en œuvre, les contraintes/difficultés et les acquis et résultats afin de tirer les enseignements. L’atelier visait également à encourager la dynamique de concertation et de collaboration des différents acteurs pour la promotion de la transformation agroalimentaire au Sénégal. De manière spécifique, il s’est agi de : - Partager les résultats du projet ; Réfléchir sur les conditions de mise en place d’une offre de lait pérenne et durable aux unités de transformations laitières ; Réfléchir sur les mécanismes permettant de mieux asseoir la concertation, la collaboration et la synergie entre les différents acteurs du secteur de la transformation agroalimentaire ; Remarques particulières Cet atelier de capitalisation a été mis à profit pour échanger sur la récurrente question de la collecte qui s’est révélée, en cours d’exécution du projet, comme étant un facteur limitant de la dynamique enclenchée par le projet au sein des unités. L’atelier se devait de permettre au CNCR et au ROPPA de construire les argumentaires leur permettant de plaider en faveur de la modernisation des exploitations familiales et de la valorisation de la production. La cérémonie d’ouverture a été présidée par M. Baba Ngom, Secrétaire général du CNCR qui a souhaité la bienvenue aux participants. Il est revenu sur l’origine du projet qui est partie de la conviction du CNCR qu’il est possible d’accroître le taux de couverture des besoins en lait de la population par la 23 production locale et contribuer ainsi à l’amélioration des revenus des ruraux et à la réduction de la pauvreté. Il a aussi fait part des attentes du CNCR en initiant cette rencontre non pas sans remercier les partenaires qui ont rendu possible la mise en œuvre de ce projet en particulier la FAO, le ROPPA, le Ministère de l’Elevage, la CISV, Le GRET, Le CECI et ENDA. Par la suite, le coordonnateur de la Cellule d’Appui Technique du CNCR, M. Marius Dia, est revenu sur le montage institutionnel du projet bâti sur un partenariat multipartite aussi bien qu’au niveau régional qu’au niveau national et qui a été déterminant dans la mise en œuvre du projet. Il a aussi exhorté les unités à bien mettre à profit les appuis et à pérenniser les acquis et du rôle qu’elles doivent jouer en tant que bénéficiaires de cette phase pilote. Nous rappelons que l’atelier a été déroulé sous la modération du Directeur National de l’ASPRODEB. Après un rappel du contexte global du projet au niveau national, par M. Moussa Djiagoudi de la représentation nationale de la FAO, le point focal du projet M. Thioye a présenté les résultats obtenus par le projet. Les discussions franches qui ont suivies les présentations ont permis d’apprécier la mise en œuvre du projet non sans soulever un certain nombre de considérations que le projet devait prendre en charge notamment les risques et les difficultés rencontrées au cours de la mise en œuvre du projet. Les principaux aspects sur lesquels les discussions ont porté peuvent être résumés à travers les points suivants : - - Retard des équipements Dispositif suivi-évaluation Lenteur dans l’exécution du projet Décalage entre formation et pratique professionnelle Problèmes organisationnels et de gestion Contrôle de la gestion au sein des unités Fonds de roulement Accès au lait o Collecte/fidélisation o Producteur/collecteur/ transformateur/distributeur o Concurrence /prix /marchés Commercialisation o Equipements (boutiques/conservation produits finis), transport Prix du lait Accès des jeunes au cheptel Subvention aliment Approvisionnement des éleveurs en aliment de bétail par les UTL Stockage/production par les UTL Analyse globale de la chaine de valeur/ filière Professionnalisation des UTL. Il a été aussi question de réfléchir au cours de l’atelier sur la problématique de la collecte et la viabilité des UTL. A cet effet, deux groupes de travail ont été constitués et ont échangé sur les conditions 24 essentielles à assurer pour garantir la viabilité des UTL. Ces conditions tournent essentiellement autour de trois points à savoir : l’accès facile et durable à la matière première (collecte), la gouvernance et le management des UTL et enfin la commercialisation. L’accès facile et durable à la matière première peut être assuré en instaurant un partenariat gagnantgagnant claire entre les UTL et les éleveurs. Il s’agira notamment de garantir aux éleveurs une offre sérieuse d’achat de lait sur toute l’année à un prix rémunérateur fixé d’un commun accord à travers des concertations entre les différentes parties. Pour plus d’efficacité, les UTL doivent se professionnaliser en se dotant d’un système de gestion rigoureux et transparent. Des outils de gestion qui garantissent la traçabilité des opérations sont mis en place lors des sessions de renforcement de capacités mais restent à être appliqués en même temps qu’un système d’évaluation et de suivi-contrôle. Une organisation interne efficace permettra de faire une répartition claire des mandats et responsabiliser le personnel des UTL. Elle peut être consignée dans un manuel de procédures qui est adoptée par l’organe compétent et partagée avec le personnel de l’UTL. L’accès au marché de façon durable constitue une condition déterminante pour la viabilité des UTL. Pour cette raison, il est essentiel de mieux connaitre les opportunités à travers des études approfondies de marché. Cela permettra de développer des stratégies marketing pour un mieux répondre à la demande de la clientèle et définir un circuit de distribution adéquat en partenariat avec les revendeurs (boutiques, kiosques, restaurants, etc.). Ces notions ont été abordées au cours des sessions de formation sur la commercialisation. Il reste à trouver les moyens pour appuyer ces unités dans leur matérialisation. C’est pourquoi, d’ailleurs, l’atelier a recommandé de mettre en place un plan d'action concret que l'ASPRODEB ou d’autres partenaires pourrait appuyer afin de rendre viable les UTL. Mais aussi que les unités soient appuyées et accompagnées dans la mise en œuvre de ce plan. C’est sur ces exhortations du modérateur, qui a aussi demandé à ce que toutes les préoccupations évoquées soient notifiées lors de l’atelier sous régional de capitalisation, qu’a pris fin cette rencontre. Pièces jointes Mot de bienvenue du SG Les présentations relatives au contexte (FAO) et aux résultats du projet (Sénégal) Accusé de réception Merci de nous retourner la copie jointe datée, Date Nom du signataire - Visa signée et revêtue de votre cachet oui - Date limite de retour : non Etabli par Date Yoro Idrissa THIOYE 31 / 08 / 2012 Visa Vérifié/Approuvé par Date Visa 25