INCARNATION DU PERSONNAGE DANS LE COMBAT

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INCARNATION DU PERSONNAGE DANS LE COMBAT
INCARNATION
DU PERSONNAGE DANS LE COMBAT
Pourquoi ce titre :
L’objectif premier de ce stage destiné au comédien est de jouer tout en combattant.
« Il faut déjà savoir « jouer de l’épée » avant de jouer avec l’épée »…
C’est pour cela que le stage est conçu comme une chorégraphie de duel avec l’objectif final
de s’incarner dans le jeu.
Je me suis très souvent heurté au problème de comédiens qui n’ayant jamais pratiqué
l’escrime devaient dans un temps très court, apprendre à se battre et incarner un personnage.
Pour cela, il faut travailler avec un minimum d’acquis.
L’objectif de ce stage est de vous les donner.
Voici les professionnels qui vous accompagneront durant ce stage :
Pierre Pradinas est notre metteur en scène.
Il travaillera avec les comédiens sur les diverses interprétations possibles à partir de la
chorégraphie présentée.
Graviteront autour de la formation d’escrime scénique des artistes comme Canon Ball,
spécialiste de catch, Khosrow Helly, instructeur de Systema, spécialiste de couteau et de self
défense, Jean-François Gilles, maître de sabre, Laurent Bienaimé, circassien qui travaillera
l’équilibre et l’acrobatie au sol, et Claire Vialon, praticienne de la méthode Feldenkrais.
LE PROGRAMME
« Chez moi, c’est l’action qui crée en quelque sorte, les personnages »
En une phrase, Alexandre Dumas a résumé la construction des personnages à travers l’action.
Ses personnages sont en état d’urgence, le comédien doit être à l’écoute, gérer son émotivité
et garder le contrôle de ses sentiments.
Apprendre à travailler notamment avec des armes, jouer avec elles, se jouer d’elles.
Les techniques de combats et le jeu d’acteur sont étroitement liés
L’escrime et le combat adaptés au spectacle sont avant tout Art de l'illusion, mais pour faire
illusion il faut être authentique.
Pour les comédiens stagiaires, l’objectif est de maîtriser un texte, une situation, une arme à la
main. Pour ce faire, il s’agit de maîtriser les techniques du comédien alliées aux techniques de
combats.
1/ Les Outils
Nous travaillerons le bâton, la canne, la double canne, le sabre, la dague et la rapière, l’épée
de cour, le poignard, le combat à main nues, et un apprentissage de techniques spécifiques qui
permettront de rendre spectaculaire des désarmements, des esquives et des chutes.
Pour posséder ces différentes techniques, nous commencerons par la canne, arme d’initiation
qui va donner aux stagiaires les bases indispensables pour aborder l’étude de la rapière. Elle
permet aussi d’appréhender la notion spécifique de l’espace.
2/ La Méthode
Le travail sera progressif dans l’apprentissage des outils « armes », car nous partons du
principe fondamental avec lequel nous devons être sans ambiguïté :
La sécurité
Pas question de protection au théâtre, au cinéma. Les armes bien qu'émoussées restent des
outils potentiellement dangereux.
La complicité avec l'autre est essentielle : on se bat avec son partenaire, jamais contre.
Il faut apprendre à maîtriser les outils.
Comment ?
1 - Le sens de la distance, l'écoute intuitive de l'autre, le plaisir du jeu sont autant d'éléments
qui permettent au comédien-escrimeur de ressentir l'action.
2 - Dans l'apprentissage d'une technique précise.
L'apprentissage de la technique ne doit jamais être séparée du « ressenti », mais la répétition
de gestes précis doit se faire consciemment.
Par exemple, il existe un angle dit de sécurité que le combattant ne doit jamais transgresser.
Au sabre, à la rapière, à la canne, au bâton, cet angle est le même. Il y a un cercle autour du
visage qu'aucune lame ne doit jamais traverser.
Le regard comme celui de l'acrobate, doit toujours précéder l'action.
Ce travail physique est lié avec le mental, le comédien doit impérativement dominer ses
émotions, apprendre à gérer cette émotivité et garder le contrôle de ses sentiments, quelle que
soit la situation dramatique. Cette distanciation est un élément essentiel de notre formation.
3 - Dans la mise en pratique de ces éléments
Ne jamais perdre de vue que le jeu de l’acteur est le moteur de ce stage.
Après trois semaines de travail, la chorégraphie (avec texte) doit être prête. Le travail peut
commencer avec Pierre Pradinas.
L’enseignement du stage est toujours étroitement lié à la mise en scène de combat.
BIO DES INTERVENANTS :
FRANÇOIS ROSTAIN
François va former les comédiens à l’escrime
scénique.
Créer une chorégraphie où chacun proposera un
texte de son choix.
Comédien, Maître d’armes diplômé d’État 2ème degré, Chorégraphe de combats.
François enseigne l’escrime et le combat de spectacle au Conservatoire National Supérieur
d’Art Dramatique depuis 1987 ainsi que dans sa salle d'armes à Paris.
Dernièrement, il a chorégraphié le duel final des « Liaisons dangereuses » dans la mise
en scène d’Anne-Marie Philippe au Théâtre du Chêne Noir à Avignon, les combats du film
« The Royal Rascal » pour Singin’ in the Rain dans une mise en scène de Robert Carsen au
Théâtre du Châtelet, le Grand Salut et le Maping au Grand Palais à Paris pour le Centenaire
de la Fédération Internationale d’Escrime.
Il a également travaillé avec Georges Lavaudant dans Cyrano de Bergerac créée au
Festival de Fourvière et chorégraphié le duel final des Liaisons dangereuses dans la mise en
scène de John Malkovich au Théâtre de l’Atelier.
Chorégraphe de combats pour la Comédie Française depuis 1986, il a travaillé avec les
metteurs en scène les plus prestigieux du théâtre français.
Il intervient également pour l’Opéra, en France et à l’étranger.
Sa formation première est celle de comédien, même si l’escrime l’accompagne depuis
plus de cinquante ans.
Au Théâtre, il a joué dans de nombreuses pièces, mais également écrit et monté ses
propres créations.
Au cinéma, il a interprété le personnage d'Edgard Degas dans « Degas » réalisé par
Nelson Castro et le même personnage sous la direction de Woody Allen dans "Midnight In
Paris" ainsi que le rôle du Réalisateur dans un « Un été brulant » de Philippe Garrel.
PIERRE PRADINAS
Les techniques et la pratique du combat scénique
ont toujours été présentes dans le parcours
artistique de Pierre Pradinas, un goût partagé avec
l’auteur et comédien Gabor Rassov à travers
plusieurs créations et ce depuis longtemps avec la
précieuse collaboration de Patrice Camboni.
Dans ses mises en scène, il met l’accent sur la
crédibilité des personnages dans l’orchestration des
combats (Les guerres Picrocholines, La cave de
l’effroi, Richard 3, Néron, Fantômas revient,
Embrassons-nous Folleville…).
Metteur en scène, auteur, Pierre Pradinas crée la Compagnie du Chapeau Rouge en
1978 à Avignon avec un groupe de comédiens et choisit, organise et met en scène les pièces
qu’elle produit...
De 1985 à 1987, il dirige le Centre Dramatique Régional de Picardie, puis il est
en résidence au Théâtre La Piscine de Chatenay-Malabry de 1993 à 2000.
De 2002 à 2014, il dirige le Théâtre de l’Union, Centre Dramatique National du
Limousin.
Depuis 2005, il a notamment mis en scène Fantômas revient et L’Enfer de Gabor
Rassov, Maldoror de Lautréamont, Le Mariage forcé de Molière au Studio de la Comédie
Française, 29 degrés à l’ombre et Embrassons-nous, Folleville ! d’Eugène Labiche, Les Amis
du placard de Gabor Rassov, Les Amis du président d’Alain Gautré, Ubu Roi d’Alfred
Jarry, Des biens et des personnes de Marc Dugowson et dernièrement Oncle Vania d’Anton
Tchekhov...
Passionné par le travail avec les comédiens, Pierre Pradinas s’investit également dans la
transmission. Il est ainsi à l’origine de la création de l’école du Passage avec Niels Arestrup
en 1990.
De 1995 à 1997, il enseigne l’art dramatique à l’École Nationale Supérieure des Arts et
Techniques du Théâtre (ENSATT), et de 2002 à 2014, il dirige l’Académie, École Supérieure
Professionnelle de Théâtre du Limousin.
PASCAL ALIAS CANON BALL
Canon Ball a crée la lutte scénique
dans les années 1998, catcheur
professionnel, il a adapté son art à la
scène, ceci dans le but de transmettre
une meilleur perception des sens et de
mieux anticiper les réactions du
partenaire.
Pascal, passionné de bande dessinée depuis son plus jeune âge, comme Marvel ou
celles de Lecureux « Rahan » et admirateur du groupe de rock théâtral « Kiss », il prépare,
sans vraiment le savoir, le terrain sur lequel il bâtira son personnage
Pratiquant le judo puis le football américain, la force athlétique et le nunchaku
(période Bruce Lee oblige !), c’est en 1991 que son destin bascule lors d’une compétition de
bras de fer.
Durant ce championnat du monde de bras de fer au Palais Omnisport de Paris Bercy
(POPB), il est recruté pour devenir catcheur pro, il invente alors le gimmick et le nom son
personnage Canon Ball (qui le suit encore aujourd’hui) et monte sur le ring.
Cette même année, ce fut la rencontre avec le metteur en scène Pierre Pradinas et
l’équipe du Chapeau Rouge pour la pièce de théâtre « Les Guerres Picrocholines », d’autres
pièces dont « La cave de l’effroi » (photo).
Parallèlement, le cinéma fait appel à lui dans « La totale » de Claude Zidi ou « Ma
femme me quitte » de Didier Kaminka.
En 1998, il adapte le catch à la demande de plusieurs compagnies artistiques, il créé
alors « La Lutte Scénique », c’est à dire la capacité d’analyser le mouvement et le jeu tout en
combattant.
Les premiers pas de cet Art revisité a lieu à la Salle d’Armes de la Tour d’Auvergne
avec ses amis et maîtres d’armes François Rostain et Patrice Camboni à la fin des années
1990.
Depuis, Pascal, alias Canon Ball, a exporté la lutte scénique sur la côte ouest des EtatsUnis et poursuit ses activités artistiques nombreuses et variées, comme plasticien performer
(dernière exposition au Musée des Art Modeste de la ville de Sète pendant 6 mois) tout en
dispensant son Art et participant à des tournage de spot tv, etc…
KHOSROW HELLY
Instructeur de Systema.
Spécialiste de bâtons et d’armes
blanches.
Il travaille en particulier les techniques
de gestion de stress, le conditionnement
physique, ainsi que diverses techniques
pieds poings.
Né à Téhéran. Il consacre sa vie aux Arts Martiaux.
Formation de : AïKido-Aïkibudo, Jujitsu et Kungfu – Wing Chun – Boxe Française – Judo –
Karaté et Arts Martiaux Phillippins. Formation de Reiki et de Shiatsu.
Le Systema est un art lié à la compréhension de l’humain et à l’utilisation de cette
compréhension pour augmenter ses capacités physiques et émotionnelles. Il a pour vocation
de développer la résilience de l’individu. Puisqu’il permet de s’améliorer, il est une pratique
adaptée à n’importe qui, des enfants aux personnes âgées.
Le Systema est un art martial où le calme, l’économie de mouvement et la mobilité
sont des éléments primordiaux. D’un point de vue extérieur, il peut comporter quelques
similitudes relatives à l’aïkido, au close-combat ou aux arts martiaux internes. En réalité il
revêt un aspect très différent en fonction de la psychologie du pratiquant, de son passé sportif,
de sa morphologie…
L’entraînement se fait en groupe. Il n’est pas constitué de techniques à apprendre mais
est basé sur l’acquisition de principes de développement corporel : exercices respiratoires,
biomécanique, analyse des tensions musculaires, adaptabilité et improvisation. Contrairement
aux autres arts martiaux, le travail se fait sans tapis ni protection. Les coups sont portés
réellement et les roulades se font sur un sol dur. Le corps se détend, il apprend à se protéger et
à construire ses propres défenses. Il peut alors faire face à de multiples situations.
Une grande importance est apportée à l’étude anatomique du corps humain, à la santé
et aux massages. Tout le groupe travaille ensemble, indépendamment des niveaux de chacun,
ce qui permet aux nouveaux de progresser rapidement et aux anciens de mettre à l’épreuve
leurs connaissances.
Depuis 2004, il travaille en collaboration avec François Rostain et Patrice Camboni à
la Salle d’Armes.
JEAN-FRANÇOIS GILLES
Jean-François va mettre en pratique les
techniques acquises par la pratique de l’assaut.
L’assaut permet de ressentir, d’improviser, de
lâcher prise, de s’amuser comme un enfant.
L’assaut se joue à deux, être avec l’autre et
non pas contre l’autre.
C’est le fondement du travail.
Prévôt d'Etat.
Enseignant d'escrime (épée et sabre) à la Salle d'Armes de la Tour d'Auvergne.
Responsable pédagogique de la section « escrime ancienne ».
Jean-François fait partie des élèves fondateurs de la Salle d’Armes du spectacle crée
en 1992.
Formé par Patrice Camboni et François Rostain, il est devenu un des piliers de l’enseignement
de l’escrime. Professeur de mathématiques, il allie sa science de la logique avec l’escrime, en
particulier au sabre.
Jean-François est spécialiste d’escrime à l’ancienne, c’est-à-dire qu’il travaille sur
l’histoire de l’escrime, traduit les traités anciens et reconstitue les techniques de combat.
Il entraîne également le groupe de compétition en escrime ancienne de la Tour d’Auvergne.
Il est le créateur du site « escrime-ancienne.eu » et de la bibliothèque d’escrime en ligne.
LAURENT BIENAIMÉ
La recherche de l’équilibre est une nécessité pour la vie,
Laurent en a fait un Art, en lançant un défi à son propre
corps et aux lois de la gravité.
L’équilibre devient alors émotion, tant il paraît
fragile, improbable, dépouillé et humble.
C’est son expérience que Laurent va vous
transmettre lors de ce stage.
Issu des plus grandes écoles du cirque, Laurent Bienaimé est un artiste polyvalent
sollicité dans le monde entier (Europe, Asie, Etats Unis...) pour ses talents d’artiste de variétés
et pour ses différents numéros d’équilibriste.
Au cours de ses expériences, il a travaillé aux côtés des plus grands comme Charles Aznavour
ou Placido Domingo.
Parmi ses numéros phares :
Le groom : numéro d’équilibriste en tenue de groom inspiré d’un personnage de
Bande Dessinée
L’Homme de Bronze : numéro pendant lequel Laurent campe une statue en bronze et
réalise des performances athlétiques époustouflantes.
Dernièrement au printemps 2011, il a été sélectionné pour offrir aux spectateurs du
Tour de France un spectacle inédit : 24 spectacles dans 24 villes, plusieurs milliers de
kilomètres parcourus pour un nombre infini de sourires reçus.
Avide de sensations fortes et porté par le dépassement perpétuel de lui même, Laurent
se plaît à exécuter ses acrobaties dans des lieux insolites. Il a déjà traversé les Vosges en
équilibre sur un bras au dessus d’une Montgolfière, à 600 mètres d’altitude. Cette prestation
n’a pas été entérinée officiellement par le Guiness Book des records.
En 2000, il obtient le record du monde d’équilibre sur la tête. Ce record s’est déroulé sur la
Grande roue du jardin des Tuileries à une hauteur de 55 mètres.
CLAIRE VIALON
Les leçons Feldenkrais ne seront pas à
proprement parler un échauffement, elles sont un
éveil profond de l'attention par des mouvements
lents permettant l'apprentissage : une prise de
conscience du déroulement structurel du geste.
En
rapport
avec
l'escrime,
nous
travaillerons ici plus précisément le port des bras
et leur articulation en rapport avec l'axe du corps,
l'orientation du regard portant l'intention ainsi que
les appuis au sol.
Claire Vialon est marionnettiste, pédagogue et praticienne certifiée de la
méthode Feldenkrais™.
D'abord diplômée de l'école des Arts Décoratifs de Paris, elle se passionne pour le théâtre
et suit les cours du LEM (Laboratoire d'Etude du Mouvement) de l'École Jacques Lecoq.
Elle découvre l'art de la marionnette avec Alain Recoing avec qui elle collabore durant
9 ans.
Elle donne régulièrement des stages de la Méthode Feldenkrais destinés aux artistes ou
aux sportifs et sa pédagogie artistique s'imprègne de cette technique.
Cette méthode fut développée par Mosche Feldenkrais, docteur en physique et premiere
ceinture noire de Jiu Jitsu en Europe. Elle propose un apprentissage par le corps (ou éducation
somatique) qui améliore la qualité de notre fonctionnement, en permettant de prendre
conscience de nos schémas gestuels. Cette méthode permet d'élargir le répertoire de nos
possibilités d'action au delà de nos habitudes, apprises ou imposées et de nous faire
redéployer un potentiel oublié.
À travers le mouvement corporel guidé par le praticien, s'établit un dialogue avec le
système nerveux de l'élève. Il en résulte une meilleure coordination, un équilibre plus souple
et une orientation corporelle maitrisée. Celui-ci retrouve par le jeu et la lenteur, la manière la
plus appropriée pour articuler le mouvement, du bras, de la jambe, du dos... en rapport et en
synergie avec le reste du corps dans son ensemble et au service de l'intention qui décide de ce
mouvement.
La Méthode : permettre l'apprentissage pour que ce qui était impossible devienne
possible, ce qui était possible devienne agréable et ce qui était impensable devient
envisageable.
Les cours collectifs autrement appelés PCM, Prise de Conscience par le Mouvement durent
une heure. La position allongée permettant une plus grande disponibilité, les élèves seront
invités à s'étendre sur un tapis pour mieux percevoir leurs sensations. La voix de l'enseignant
guidera alors l'attention des élèves et leur indiquera la suite des mouvements à faire, elle
stimulera la curiosité vers la découverte de nouvelles possibilités.
La méthode créera les conditions d'une meilleure coordination et d'un équilibre mobile
facilitant la rapidité et la précision d'exécution.