Reconstruction et interprétation paléoclimatique des fluctuations

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Reconstruction et interprétation paléoclimatique des fluctuations
Reconstruction et interprétation
paléoclimatique des fluctuations glaciaires
dans les Andes intertropicales
au cours du dernier millénaire
(RECONSTRUCTION AND PLAEOCLIMATIC
INTERPRETATION OF GLACIAL VARIATIONS IN THE
INTER-TROPICAL ANDES OVER THE LAST MILLENIUM)
Antoine RABATEL* & Vincent JOMELLI**
RÉSUMÉ – L’usage des méthodes de datation classiques en géomorphologie (radiocarbone, lichenométrie, sédiments lacustres) a permis de reconstruire l’évolution de
glaciers des Andes intertropicales (du Venezuela à la Bolivie) au cours du dernier
millénaire. Une première avancée glaciaire aux 13ème/14ème siècles a été documentée
sur certains glaciers. Cependant, la période d’extension maximale (PEM) est plus
tardive. Elle date de la période 1630-1680 AD pour la zone intertropicale externe et
d’environ 1730 AD pour la zone interne. Suite à ce maximum, un retrait glaciaire est
observé pour l’ensemble de la zone, entrecoupé de quelques périodes de stagnation des
fronts, ou de réavancées n’ayant cependant jamais eu une ampleur similaire à la PEM.
L’interprétation paléoclimatique des résultats, construite à partir d’une modélisation
climat/glacier, montre que la PEM serait la conséquence de conditions plus froides et
humides que l’actuel. Le retrait glaciaire suivant la PEM serait d’abord associé à des
conditions plus sèches (depuis mi-18ème s.), puis à une hausse des températures (depuis
mi-19ème s.).
Mots-clés : Petit Age Glaciaire, fluctuations glaciaires, reconstruction climatique,
Andes intertropicales.
ABSTRACT – The use of dating methods typically used in geomorphology (radiocarbon, lichenometry, lake sediments) allowed to reconstruct the evolution of glaciers
in the inter-tropical Andes (Venezuela to Bolivia) over the last millennium. A first
glacial advance from the 13th century has been documented on some glaciers. However,
the maximum glacial extent (MGE) occurred later. It dates from the period AD 16301680 for the outer-tropics and from about 1730 AD for the inner-tropics. Consecutively
* Laboratoire de Glaciologie et Géophysique de l’Environnement (UMR 5183 CNRS-U. J.
Fourier Grenoble 1), 54 rue Molière – BP96, 38402 Saint Martin d’Hères, France,
[email protected]
** Laboratoire de Géographie Physique (UMR 8591 CNRS-Université Panthéon-Sorbonne
Paris 1), 1 place Aristide Briand – 92195 Meudon Cedex, France, [email protected]
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to the MGE a glacial retreat is observed throughout the area, interrupted by periods of
stagnation or even small re-advance of glacier fronts, however, never having a similar
magnitude to the MGE. The paleoclimatic interpretation of these results, built from a
climate/glacier modelling shows that the MGE would be the consequence of colder and
wetter conditions than today. The glacial retreat following the MGE is initially
associated with drier conditions (from the mid-18th century) and an increase in
temperature (from the mid-19th century).
Key-words: Little Ice Age, glacial fluctuations, climate reconstruction, inter-tropical
Andes
1. Introduction
Les glaciers sont connus pour constituer de bons indicateurs climatiques
[ Francou et Vincent, 2007]. Reconstruire leurs fluctuations passées permet
d’estimer l’évolution des conditions climatiques à l’origine de celles-ci. Ceci
est d’autant plus intéressant quand les glaciers sont situés en zone de
montagnes où les indicateurs climatiques sont rares. Les moraines sont un bon
indicateur pour dater les fluctuations glaciaires et reconstruire les paramètres
glaciologiques (surface, volume, altitude de la ligne d’équilibre). Ces
paramètres peuvent ensuite être utilisés pour quantifier l’évolution du climat au
cours des siècles passés.
Les fluctuations glaciaires en zone intertropicale au cours des derniers
siècles sont restées jusqu’à présent peu documentées, notamment en raison de
la faible efficacité des datations au radio-carbone pour cette période [Reimer &
al., 2004]. Récemment, l’usage de la lichenométrie et de sources historiques ont
permis d’établir des chronologies de référence dans les principaux massifs des
Andes intertropicales [Jomelli & al., 2009] : en Équateur [Jomelli & al., 2007a], au
Pérou [Solomina & al., 2007 ; Jomelli & al., 2008] et en Bolivie [Rabatel & al., 2005,
2006, 2008]. Au Venezuela, la chronologie des avancées glaciaires a été établie
à partir de carottages de sédiments lacustres [Polissar & al., 2006].
Les études glaciologiques menées depuis les années 1990 sur les glaciers de
la zone intertropicale [Francou &t al., 1995, 2003, 2004 ; Wagnon & al., 1999 ; Favier
& al., 2004 ; Sicart & al., 2005] ont permis de comprendre le rôle des paramètres
climatiques contrôlant les processus d’accumulation et d’ablation à la surface
des glaciers. Ceci rend possible l’utilisation des fluctuations glaciaires comme
indicateur paléoclimatique.
Cet article présente une synthèse des récents travaux réalisés dans les Andes
intertropicales pour dater, reconstruire et interpréter paléoclimatiquement les
fluctuations glaciaires au cours des derniers siècles.
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2. Zone d’étude
90 glaciers localisés dans la zone intertropicale interne (cordillères Est et
Ouest d’Equateur, Cordillère de Merida au Venezuela) et externe (cordillères
Blanche et de Vilcanota au Pérou et cordillères Royale et de Quimsa Cruz en
Bolivie) ont été sélectionnés pour cette étude (Fig. 1). La taille de ces glaciers
varie de 0,2 km2 à 4,5 km2. La plupart d’entre eux sont situés entre 4500 et
6300 m d’altitude.
Figure 1 - Localisation des massifs étudiés
Location map of the studied areas
En zone intertropicale, les fluctuations saisonnières de température sont
faibles et la saisonnalité climatique est d’abord liée aux variations de
l’humidité de l’air et des précipitations. Par conséquent, les changements de
précipitation (et plus généralement d’humidité) expliquent une part importante
des fluctuations de volume sur les glaciers intertropicaux [Wagnon & al., 1999 ;
Sicart & al., 2005]. Ainsi, le bilan de masse glaciaire est fortement relié aux
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précipitions annuelles (cumul, fréquence et distribution). Cette relation est
particulièrement claire pour les glaciers de la zone intertropicale externe où les
précipitations liquides sont extrêmement rares à leur surface. Dans la zone
interne, la température joue aussi un rôle non négligeable en influençant la
phase des précipitations à la surface des glaciers [Favier & al., 2004].
3. Méthodes et données
3.1. Datation des fluctuations glaciaires
Les stades morainiques ont été datés principalement par lichenométrie en
appliquant une nouvelle méthode de traitement des données permettant
notamment de calculer un intervalle de confiance sur les datations [cf. Cooley &
al., 2006 ; Naveau & al., 2007 ; Jomelli & al., 2007b].
En Equateur, des sources historiques ont également été utilisées pour
reconstruire la chronologie de l’évolution des fronts glaciaires et de l’altitude
de la ligne de neige. Les plus anciennes datent du milieu du 17ème siècle. Ce
sont généralement des rapports de mesures géodésiques, des croquis,
peintures/gravures ou récits d’expéditions réalisés lors de missions
scientifiques [cf. Francou, 2004 pour une synthèse sur ces documents].
3.2. Reconstruction des stades glaciaires et interprétation paléoclimatique
Sur chaque marge proglaciaire au moins 10 cordons morainiques ont été
cartographiés, soit par photogrammétrie [Rabatel & al., 2006], soit à partir de
mesures au GPS différentiel [Jomelli & al., 2008]. Les orthophotoplans issus des
restitutions photogrammétriques (au 1/10000 avec un intervalle de 10 m. entre
les courbes de niveau) ont servi à quantifier les variations de surface, volume et
d’altitude de la ligne d’équilibre des glaciers qui sont les paramètres glaciaires
utilisés pour réaliser une interprétation paléoclimatique.
L’altitude de la ligne d’équilibre pour chaque stade morainique a été
calculée à partir de la méthode de l’AAR (Accumulation Area Ration) qui
stipule que lorsque le glacier est à l’état d’équilibre, le rapport entre sa zone
d’accumulation et sa zone d’ablation est de 2 pour 1 [Gross & al., 1978]. Le
volume des glaciers (reconstitué uniquement pour certains glaciers boliviens,
cf. Rabatel & al., 2006) a été obtenu par reconstruction des courbes de niveau à
partir de la hauteur des moraines latéraux-frontales et de la forme de la marge
proglaciaire. La variation du volume entre deux stades morainiques permet de
calculer le bilan de masse moyen sur la période délimitée par ces deux stades.
L’interprétation paléoclimatique est fondée sur une reconstruction de
variations de température, de bilan radiatif et de précipitation à partir des
fluctuations de la ELA et une analyse de sensibilité du bilan de masse glaciaire
[cf. Rabatel & al., 2008].
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4. Résultats et discussion
4.1. Datation des fluctuations glaciaires Chronologie régionale des
fluctuations glaciaires
La période d’extension maximale (PEM) des glaciers au cours du dernier
millénaire, correspondant au maximum du Petit Age Glaciaire, est définie dans
ce travail comme l’extension la plus importante enregistrée de façon synchrone
par la majorité des glaciers d’un massif donné. Elle date globalement des 17ème
et 18ème siècles (cf. ci-après). Cependant, on peut observer sur certaines marges
proglaciaires en Cordillère Blanche (Pérou) et quelques cas en Cordillère
Royale (Bolivie) un cordon morainique situé entre 4100 et 4300 m. d’altitude.
Celui-ci a été daté par lichenométrie du milieu du 14ème siècle [Jomelli & al.,
2008, 2009]. La taille des lichens sur cette moraine, de diamètre largement
supérieur à celui des lichens mesurés sur les moraines plus en amont, révèle
une coupure très nette entre ce cordon et ceux plus récents, suggérant l'absence
d'extension glaciaire d'intensité comparable pendant plusieurs siècles.
Toutefois, les glaciers présentant ce stade morainique sont rares et, le cas
échéant, la distance qui sépare cette moraine de celle correspondant à la PEM
est faible (de 10 à 30 m.). Ainsi, ce stade précoce a sans doute existé pour
l’ensemble des glaciers mais il a été effacé par la PEM pour la majorité d’entre
eux. Cette avancée glaciaire du début du millénaire est aussi attestée par les
enregistrements sédimentaires utilisés par Polissar et al. [ 2 0 0 6 ] pour
reconstruite les fluctuations glaciaires en Cordillère de Merida au Venezuela ;
elle y est datée entre 1180 et 1350 AD.
La PEM dans la zone intertropicale externe est datée du 17ème siècle, les
dates variant légèrement d’un massif à l’autre. Les datations lichenométriques
la situent autours de 1630 ± 27 AD au Pérou [Solomina & al., 2007 ; Jomelli & al.,
2008], et entre 1657 ± 24 AD et 1686 ± 26 AD en Bolivie [Rabatel & al., 2005,
2008]. Dans la zone intertropicale interne, la PEM est survenue à deux périodes
distinctes [Jomelli & al., 2007a, 2009]. Pour les glaciers ayant une altitude
maximale supérieure à 5700 m., elle date du début du 18ème siècle (1730 ± 14
AD). Pour ceux dont l’altitude maximale est plus basse, la PEM date du début
du 19ème s. (1830 ± 11 AD). Au Venezuela, après le stade datant du début du
millénaire, Polissar et al. [2006] ont identifiés deux autres périodes d’avancée
glaciaire datées de 1640 – 1730 AD et 1800 – 1820 AD, sans pouvoir dire
laquelle fut la plus importante.
Suite à la PEM, l'évolution des glaciers des tropiques interne et externe est
remarquablement homogène. Un retrait lent est observé durant la fin du 17ème
et au cours de la première moitié du 18ème siècle. A partir de 1840 le retrait est
plus marqué et s’accélère à la fin du 19ème siècle.
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Figure 2 - Comparaison des stades glaciaires datés par lichenométrie et à partir de
sédiments lacustres (Venezuela) avec d’autres indicateurs attestant de la variation
climatique (périodes humides/sèches) au cours des derniers siècles. On remarque que
les stades glaciaires et principalement la PEM coïncident avec une période d’accumulation
excédentaire. Le ratio P/A dans la carotte du Sajama représente le changement relatif d’abondance entre
deux espèces polliniques (Poaceae et Asteraceae) et est utilisé comme indicateur de l’humidité sur
l’Altiplano.
Comparison of glacial stages dated by lichenometry and from lake sediments
(Venezuela) with other proxys of climate variations (wet/dry periods) in recent
centuries. Note that the glacial stages and mainly the MEP match with a period of increased
accumulation. The P/A ratio in the Sajama ice core represents the relative change in the abundance
between two pollen species (Poaceae and Asteraceae) and is used as a proxy of moisture on the
Altiplano
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En Equateur, pour les glaciers dont l’altitude maximale est élevés (> 5700
m) deux réavancées ont été enregistrées en 1748 ± 8 AD et 1786 ± 9 AD. Ces
moraines sont proches du stade de la PEM suggérant un retrait lent au cours du
18ème siècle (11 ± 4 % de leur longueur totale). Au 19ème siècle, une avancée
glaciaire concomitante pour l’ensemble des glaciers (haute et basse altitude) est
datée de 1830 ± 11 AD. Cette dernière correspond à l’extension maximale pour
les glaciers de basse altitude. Après cette date, l’ensemble des glaciers
équatoriens affiche une tendance identique, avec un recul lent jusqu’à mi19ème, puis accéléré entre 1870 et le début du 20ème siècle. Pour la zone
intertropicale externe, les glaciers montrent deux réavancées mineures aux
alentours de 1730 AD et 1800 AD.
Le retrait post-PEM et l’absence de réavancée majeure au 19ème siècle
(d’ampleur équivalente à la PEM) au sein de l’ensemble de la zone
intertropicale sont les principales différences observables par rapport à
l’évolution des glaciers des latitudes tempérées de l’hémisphère Nord. En
Bolivie, Rabatel & al. [2006] ont observé qu’entre le milieu du 17ème à la fin du
19ème siècle, les glaciers se sont retirés d'environ 1000 m. Exprimée en valeurs
moyennes annuelles pour l’ensemble des glaciers, la perte de surface entre la
PEM et la fin du 19ème s. est de 0,15 % a-1. Cette valeur est équivalente pour les
glaciers péruviens.
4.2. Qu’apprend-on d’un point de vue paléoclimatique ? (Figure 2)
On a vu précédemment que la variabilité inter-annuelle du bilan de masse
des glaciers intertropicaux dépend principalement de la variabilité des chutes
de neige pendant la saison des pluies (octobre-avril). En plus de
l’accumulation, la variabilité des précipitations contrôle l’albédo de surface des
glaciers, donc son bilan radiatif et ainsi le taux d’ablation [Wagnon & al., 1999 ;
Sicart et al., 2005]. De ce fait, la mise en place des moraines vers 4200 m durant
la PEM nécessite que le bilan de masse spécifique en zone d'accumulation ait
été très positif, générant un important transfert de glace vers l’aval du glacier
pour compenser les taux d’ablation élevés à basse altitude. Des conditions plus
humides qu’aujourd'hui, en lien avec un décalage de la zone de convergence
intertropicale pourraient expliquer l'avancée glaciaire observée et le caractère
asynchrone de la PEM. Ainsi, en Équateur, des conditions plus sèches au 17ème
siècle qu'au début du 18ème siècle pourraient expliquer le décalage de la PEM à
l'égard des tropiques externes. Cette hypothèse est en accord avec d’autres
indicateurs. Par exemple, dans plusieurs carottes glaciaires [Thompson & al.,
2006], une nette diminution du δ18O est observée à grandes échelles de temps
au cours du dernier millénaire (entre la fin du 16ème et le début du 19ème siècle).
Le minimum de δ18O entre 1650 AD et 1750 AD est synchrone avec la PEM
[Jomelli & al., 2007a]. La période de retrait qui a suivi, associée à des conditions
plus sèches, est corroborée par l’analyse des paléo-niveaux lacustres sur
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l’altiplano péruviano-bolivien [Chepstow-Lusty & al., 2003]. Ce changement vers
des conditions plus sèches entre début 18ème et fin 19ème siècle, est aussi avéré
par des analyses polliniques dans la région du Sajama en Bolivie [Liu & al.,
2005].
Quantitativement, l’application des modèles climat/glacier (cf. 3.3.) a permis
de mettre en évidence que :
- Au Venezuela, pour la période AD 1250 – 1820, la température
moyenne de l’air aurait été de 3,2 ± 1,4°C plus fraîche et les précipitations
plus élevées d’environ 22% qu'à l'actuel.
- En Équateur, des températures inférieures de 0,8 à 1,1°C à celle
d'aujourd'hui, et une accumulation excédentaire de 25 à 35% semblent avoir
eu lieu au 18ème siècle, suivi d'une courte période plus froide mais plus
sèche au début du 19ème siècle.
- En Bolivie, la PEM pourrait être la conséquence d'une diminution de la
température de 1,1 à 1,2°C, et d’une augmentation de 20 à 30% de
l’accumulation.
5. Conclusion
Les recherches menées récemment aussi bien sur la dynamique actuelle des
glaciers tropicaux que sur leur évolution au cours des derniers siècles ont
montré un comportement spécifique remarquable de ces glaciers au cours du
dernier millénaire par rapport aux glaciers des latitudes tempérées. Un seul et
unique maximum est clairement identifié suivi d’un retrait régulier même s’il
fut entrecoupé de périodes de stagnation des fronts, voire de légères
réavancées. Si le phénomène du PAG à l’échelle globale résulte d’un forçage
commun dont l’origine reste encore mal connue (variation de l’irrandiance
solaire, changement de la circulation thermohaline), les variations à l’échelle
régionale dans la chronologie des fluctuations glaciaires sont principalement
les causes de forçages climatiques locaux liés vraisemblablement à des
phénomènes comme l’ENSO dans le cas des Andes intertropicales. Pour aller
plus loin dans les reconstructions paléoclimatiques, il s’agit à présent de
combiner les informations fournies par différents indicateurs permettant de
travailler à plus haute résolution temporelle. A cet égard, la dendrochronologie
et les enregistrements des carottes glaciaires sont très prometteurs.
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