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dossier puissance huit 17 © ad’hoc © ad’hoc Le vélo dans l’agglomération Pistes et bandes cyclables, liaisons avec les passerelles, modernisation du stationnement deux-roues, installations de signalitiques spécifiques… Pour conforter la place du vélo et favoriser sa pratique, la Communauté urbaine du Mans réalise chaque année de nouveaux aménagements. Sur l’ensemble de l’agglomération mancelle, le cycliste doit pouvoir se déplacer en toute sécurité. 20 CUMinfo + dossier puissance huit > Perspective Quelle est la place du vélo dans l’agglomération ? Mans commence également à moderniser ses parcs de stationnement. Rue Barbier au Mans, elle a expérimenté un abri couvert, face à la salle des concerts, et devrait en installer bientôt un autre au gymnase de la Madeleine. Si, pour les inconditionnels du vélo, les aménagements paraissent encore trop peu nombreux dans l’aggloméra- 21 tion par rapport à d’autres villes ou à nos voisins européens, le nombre de chantiers réalisés et prévus (voir page suivante) montre néanmoins la réelle volonté de la collectivité de combler ce déficit. ■ En à peine dix ans, l’itinéraire cyclable est passé, sur l’agglomération, de 20 km à 97 km, le parc de stationnement deux-roues de 500 à 1 700 places. Une progression importante qui montre la volonté de la Communauté urbaine du Mans d’améliorer le déplacement et la pratique du vélo. © ad’hoc L’agglomération mancelle compte aujourd’hui 97 km de pistes et de bandes cyclables et 1 700 places de stationnement deux-roues. a Communauté urbaine du Mans continue à participer au développement de l’usage du vélo dans l’agglomération. Chaque année, elle y consacre plus de 150 000 euros. Cela se traduit par de nombreux parcs à vélos et de nouveaux kilomètres d’itinéraires cyclables. Aujourd’hui, l’agglomération mancelle compte 97 km de pistes et bandes cyclables contre 20 km en 1994, 1 700 places de stationnement sécurisées (arceaux et parc de stationnement) contre seulement 500 avant 1998. L Relier les itinéraires cyclables Le grand acteur de ce résultat : le comité de pilotage vélo, créé en 1994. Cette structure, qui regroupe des élus, des techniciens de la Communauté urbaine du Mans et des représentants de l’association Cyclamaine, de la Setram et de la police, encourage l’inscription d’aménagements cyclables, notamment dans le plan de déplacement urbain (voir encadré), et la prise en compte du vélo dans les projets de voirie, de sécurité routière ou d’urbanisme. Cet engagement commun s’est d’ailleurs matérialisé par la création d’un schéma directeur vélo en 1997. L’objectif : favoriser l’usage de la bicyclette en ville, en reliant le maximum d’itinéraires. “Le comité de pilotage s’est attaché dans une premier temps à créer de nouveaux itinéraires dès que cela s’avérait pos- sible et sans que cela pose de difficultés techniques majeures”, précise Dominique Niederkorn, vice-présidente de la Cum aux transports et réseaux cyclables,“et à prolonger les itinéraires existants en les reliant entre eux”. Parallèlement, des aménagements cyclables sont réalisés à chaque création ou réfection de voirie. Selon le contexte, il peut s’agir d’une bande ou d’une piste cyclable. “En règle générale, la piste cyclable est indispensable sur les grands axes de circulation où la vitesse dépasse 50 km/h. Elle est alors, séparée de la chaussée”, souligne Patrick Dejust du service Déplacement - Eclairage public. Pour des coûts moindres, la bande cyclable située sur la chaussée est matérialisée par une bande de couleur, blanche et verte.“Elle est souvent plus adaptée en ville.” Si l’axe s’y prête, les pistes ou bandes en contresens de la circulation automobile peuvent être aménagées. “Cette solution peut être efficace, comme c’est le cas rue d’Eichtal au Mans.” Certains couloirs de bus sont également ouverts aux bicyclettes. © Kid © ad’hoc Les objectifs pour favoriser l’usage du vélo sur l’agglomération : relier les itinéraires cyclables et moderniser les parcs à vélos. 3 questions à Privilégier les modes doux de transport En 2001, la Communauté urbaine du Mans a adopté un Plan de déplacement urbain (PDU) afin d’améliorer les conditions de déplacement et de préserver la qualité de vie dans l’agglomération. L’objectif est de tendre vers un équilibre entre les déplacements en voiture et les autres modes doux de transport (transport en commun, marche, vélo, etc.), c’est-à-dire de privilégier les modes de transport alternatifs à la voiture et d’encourager les habitants de l’agglomération à y recourir plus souvent. Pour l’atteindre, le PDU prévoit, en dehors de l’amélioration du réseau de transports en commun (notamment par le projet du tramway), de poursuivre le développement du réseau cyclable, d’aménager de nouvelles bandes et pistes cyclables, de créer des itinéraires continus, de renforcer les dispositifs de stationnement, d’installer des signalétiques spécifiques, de sécuriser les cheminements, etc. Claude Picault Conseiller communautaire, chargé de la voirie, de la circulation et du stationnement prenant en compte tous les modes de déplacement. L’objectif est aussi d’avoir, à terme, un réseau cyclable cohérent à l’échelle de l’agglomération. Il s’agit notamment d’assurer une continuité entre les différents trajets existants et de les relier entre eux. Quel est l’exemple le plus caractéristique de cette volonté ? Moderniser les parcs à vélo En ce qui concerne le stationnement des vélos, l’agglomération est assez bien équipée aujourd’hui. Devant les lieux publics, l’usager peut garer sa bicyclette en toute sécurité. Les arceaux hauts en forme de U renversé, les plus appropriés en ville, et les unités installées en série sont particulièrement répandus sur l’agglomération. La Communauté urbaine du Le Plan de déplacement urbain Quelle est la politique de la Communauté urbaine du Mans concernant la place du vélo en ville ? Le réflexe est, à chaque nouvelle opération de voirie, d’aménager une piste ou une bande cyclable. Ce n’est pas toujours possible. Il faut trouver un juste équilibre, en Actuellement, les services, en relation avec le comité de pilotage, travaillent par exemple sur une liaison entre Allonnes et Coulaines. Elle passerait par le boulevard Pierre-Lefaucheux, où des pistes cyclables viennent d’être aménagées dans les contre allées, puis le bd Demorieux pour rejoindre le quai Louis-Blanc. L’urgence est de traiter les grands axes de circulation où la vitesse dépasse les 70 km/heure. Ce n’est pas seulement une question de confort mais aussi de sécurité. Quelles sont les autres grandes orientations ? Les aménagements vélos vont se poursuivre. La collectivité mettra en place les accompagnements nécessaires afin que le vélo devienne un moyen de déplacement, comme un autre, que les usagers n’hésiteront plus à pratiquer. Dans le cadre de l’aménagement de la gare Nord entre autres, les aménagements seront particulièrement soignés, avec parc à vélo et cheminements cyclables. L’idée est aussi de mettre en place des moyens plus modernes de garer son vélo : aires de stationnement couvertes. Pourquoi pas à la carte ? Pour cela, la collectivité peut s’inspirer d’expériences d’autres villes, comme Rennes. Dans beaucoup de quartiers et communes de l’agglomération, les passerelles, qui enjambent nos deux rivières, sont également des structures qu’il faut utiliser pour relier le réseau cyclable. ■ crédit photo ad’hoc 22 CUMinfo + dossier puissance huit 23 La rue, un territoire à se partager © Co.cli.co > Eclairage Les réalisations 2002 et les projets 2003 L’automobiliste et le conducteur de poids lourds doivent comprendre qu’ils partagent avec d’autres un espace qui ne leur est pas spécialement réservé. Ils doivent adapter leur conduite en conséquence. - Respecter les limitations de vitesse. - Ne pas stationner sur les bandes cyclables. - Manifester ses intentions longtemps à l’avance. - Éviter de conduire en serrant de près. La loi prévoit de laisser un écart d’un mètre, en ville, pour dépasser un cycliste ou un motocycliste, d’un mètre cinquante en campagne. - Faire attention à l’ouverture d’une portière, en particulier côté circulation. Pistes ou bandes cyclables, parcs de stationnement vélo, le réseau cyclable de l’agglomération mancelle ne cesse d’évoluer. Retour sur les réalisations de 2002 et regard sur les projets prévus en 2003. Comme prévu dans le projet initial, un cheminement “piétons-cycles” sera aménagé sous le passage à niveau de l’avenue Rubillard au Mans. soit environ 500 m. Elle sera ensuite prolongée vers les Sablons et Pontlieue, en longeant les bords de l’Huisne. Rue Voltaire, une bande cyclable permettra de connecter le pont Yssoir, sur près de cinq cents mètres, au quartier de la Chasse Royale. D’autre part, une bande cyclable de 270 mètres sera aménagée sous le tunnel des Quatre saisons, côté montant. © ad’hoc Au programme des réalisations 2003 : une bande cyclable sera aménagée, côté montant, le long du tunnel au Mans. © ad’hoc Parmi les aménagements qui ont vu le jour sur l’agglomération : une piste de 2 km à Allonnes. ur Allonnes, la Communauté urbaine du Mans et le Conseil général de la Sarthe ont réalisé plus de 2 km de pistes cyclables dans les deux sens de circulation depuis le giratoire de la zone du Monné jusqu’à l’entrée de l’entreprise NTN. A Arnage, des pistes cyclables ont été aménagées le long des contre-allées du boulevard Pierre-Lefaucheux, soit 2,150 km dans les deux sens. Le Mans poursuit ses liaisons de l’avenue du Docteur Zamenhof à la rue de Belgrade, et du boulevard Demorieux avec l’aménagement d’un tronçon sur trottoir de la rue des Frères Renault à la piste cyclable de la rocade. Comme prévu dans le projet initial, un cheminement “piétons-cycles” va passer sous le PN 109, qui sera ensuite rac- S Des bandes cyclables seront également tracées rue de St-Aubin, à hauteur de la rue de la Teillaie, route de Bonnétable vers le centre Leclerc, rue du Sergent Lebouc (à contre-sens) et rue du cirque. A Coulaines, les aménagements cyclables des boulevards Saint-Germain et Saint-Nicolas seront prolongés. cordé à des bandes cyclables jusqu’à l’université. La route de Beaugé a été élargie pour y créer, à hauteur de la ZAC du Chardonneret, une bande cyclable sur 340 mètres. Aux Atlantides, une piste cyclable de 520 m, à double sens, a été créée pour desservir le centre. D’autre part, une passerelle, accessible aux piétons et aux cyclistes, sera construite au-dessus de l’Huisne pour rejoindre les Sablons. En 2003, de nombreux autres quartiers et communes de l’agglomération bénéficieront de pistes ou bandes cyclables, en plus des aménagements intégrés aux nouveaux travaux. Une piste cyclable sera réalisée le long de la route de Changé, entre la rue des Tennis et l’abbaye de l’Epau, Le cycliste ou le motocycliste doit voir et comprendre ce que vont faire les automobilistes, mais aussi être vu et compris, donc manifester ses intentions, par le regard comme par les gestes. Usager de la voirie à part entière, il a les mêmes droits que les autres et donc les mêmes obligations. - Prévenir d’un changement de direction longtemps à l’avance. - Ne pas rouler sur le trottoir, respecter le piéton, il est toujours prioritaire. - Regarder derrière soi pour vérifier le trafic, déterminer sa marge de sécurité. - Rester à droite de la chaussée même dans les rues à sens unique. - Adapter sa vitesse selon la zone traversée. En zone piétonne, être particulièrement attentifs aux piétons. Cyclomotoriste ! Pour une raison de sécurité, ne pas rouler sur les bandes et pistes cyclables. N’utiliser les couloirs de bus que s’ils sont autorisés. Piste d’éducation routière d’Arnage L’école de la route réée en 1994, la piste d’éducation routière d’Arnage accueille, chaque année, des milliers d’élèves : des enfants de CM1 et CM2, des classes découvertes des collèges de France ou des centres de loisirs ainsi que des candidats au brevet de sécurité routière (BSR). Encadrés par des officiers de la CRS 10 ou un moniteur d’auto-école, ils apprennent, sur 3 500 m2, le code de la route et suivent une formation de sécurité routière. A pied, à vélo ou à mobylette, ils sont confrontés à toutes les difficultés de la circulation que C l’on peut rencontrer, un jour ou l’autre, sur la route. La piste d’éducation routière d’Arnage fait aujourd’hui école à l’échelle départementale et même nationale. L’opération est aussi exemplaire de par les nombreux partenaires financiers qu’elle rassemble : Ville d’Arnage, Communauté urbaine du Mans, Conseil général de la Sarthe, Prévention Maif, Prévention routière et Education nationale. © ad’hoc info CUMinfo cum 24 :-) dossier puissance huit 25 Les ancêtres de la bicyclette > Historique La bicyclette, “petite reine” des années 60 Années 60, le vélo est encore “Roi” de la cité au Mans. Si l’image du Mans est très liée à l’automobile et à la course des 24 Heures, il ne faut pas oublier qu’à une époque le vélo a connu son heure de gloire. C’était, il y a plus de quarante ans. Coup d’œil dans le rétro. e Mans, au début des années 60. A cette époque, le Général Chanzy trône encore au centre de la place de la République, la rue des Minimes laisse passer les voitures - en sens unique - et les trolleys-bus roulent toujours sur les derniers vestiges du tramway de l’après-guerre. Ici et là, quelques tronçons de rails subsistent : témoins d’une autre histoire, d’une autre manière de se déplacer en ville. L Monique, 67 ans, se souvient. En famille, elle arrive de Paris. Elle connaît les embouteillages, les voitures pare-chocs contre pare-chocs. “Mais, ici, rien de tout cela ! La circulation était beaucoup moins dense.” Il y avait également moins de monde dans les rues.“A 7 heures du matin, vous pouviez traverser Le Mans sans voir âme qui vive. Le Mans, c’était la ville à la campagne.” Une campagne, toute proche, soli- dement ancrée aussi dans les mentalités. La course en ville Moyen de transport autonome mais aussi symbole de liberté, le vélo a été “Roi” en la cité du Mans. Dans les années 60, la “petite reine” menait son monde à bon port et emportait, avec elle, ses plus fervents supporters dans des courses de quartiers, des compétitions inter-clubs. La plus ancienne d'entre elles reste aujourd'hui "le Prix Henri-Lefeuvre" disputé, chaque année et depuis 1946, dans le quartier du Maroc. Une "classique mancelle" qui en rappelle une autre : la course de côte sur le dénivelé de Gazonfier. Une épreuve que Gérald Feuvrier, président du comité d'organisation du circuit cycliste de la Sarthe Pays de la Loire, connaît mieux que quiconque pour détenir, toujours aujourd'hui, le record Un jour de braderie, place de la République au Mans, il y a quarante ans. 1817 : Deux-roues pour © Archives CUM assurer l’équilibre, une direction... et les jambes pour avancer, le premier vélocipède est né : la Draisienne, machine à courir, inventée par un allemand, le baron Drais. © Archives CUM de la montée la plus rapide : 50 secondes et 4 centièmes sur 340 mètres. Le bruit de la dynamo Pour André (71 ans), les années 60,“c’était l’époque de la bicyclette.” Le souvenir de ces journées qui débutaient par une petite dizaine de kilomètres parcourus sur un vélo “sans âge (…). Un vieux cadre un peu grinçant”, avec lequel il empruntait les rues de la ville endormie, très tôt le matin. “5 h 30 - 6 h, il n’y avait pas un chat. Avec les copains, on pouvait même rouler de front à plusieurs.” Direction l’avenue Pierre- Piffault et la Régie. L’usine Renault et son armée d’employés qui, tous les matins, débarquait pour aller travailler. “Une drôle d’impression”, pour André.“L’entrée se faisait un peu dans le silence. Il y avait moins de voitures qu’aujourd’hui et on entendait bien le bruit sourd que faisait le contact de la dynamo sur le pneu.” Combien étaient-ils à venir embaucher, chaque jour, sur leur vélo ? Impossible de le chiffrer. Seule certitude pour l’ancien ouvrier de la Régie, “il y en avait un paquet !” Les voitures, “on voyait pas mal de 4L et de R8”. Les mobylettes et les bicyclettes, si chères à Yves Montand, se disputaient le pavé “sans qu’il y ait vraiment à redire. On ne parlait pas non plus de pollution, de pistes cyclables et des dangers de la circulation.” Chacun à sa place, dans la ville… André, aujourd’hui, a remisé aux clous son vieux vélo. Il emprunte surtout les transports en commun. “Le bus arrive devant ma porte.” Avait-il une voiture dans les années 60 ? “Bien sûr, une Renault ! Mais, c’était pour le week-end en famille.” © Musée du Mans 1865 : Le vélo “Michaux”, du nom de ses inventeurs, est le premier vélocipède à circuler dans les rues du Mans. Ses particularités : avoir un cadre diagonal. Les poignées, les moyeux et les rayons sont en bois comme la roue, recouverte d’un cerclage de fer. © KID © Archives CUM Dans les années 60, place des Jacobins, la circulation, beaucoup moins dense qu'aujourd'hui, se faisait dans les deux sens. 2003 : Il existe aujourd’hui autant de types de bicyclettes que de modes d’utilisation. Et, si l’invention du dérailleur reste, sans nul doute, l’étape la plus importante de son histoire, de nombreuses recherches continuent à faire évoluer la bicyclette et à en améliorer l’efficacité. © Archives CUM Boulevard René-Levasseur, il y a plus de quarante ans, le trolley-bus avait succédé au tramway de l'après-guerre.