Musée du Compagnonnage - Musées de la région Centre
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Musée du Compagnonnage - Musées de la région Centre
VILLE DE TOURS Musée du Compagnonnage Histoire, Coutumes, Chefs-d’œuvre et Outils des Compagnons du Tour de France Tél Fax 02.47.21.62.20 02.47.21.68.90 [email protected] Site Internet : www.tours.fr COMMUNIQUÉ DE PRESSE EXPOSITION « L’ORDRE RÈGNE CHEZ LES MAÇONS. Les cinq ordres d’architecture de Maître Jacques Vignole » 30 juin – 31 août 2008. Le thème : Jacques Vignole et son Traité. 1° Jacques Vignole. Giacomo Barozzi est né à Vignola, en Italie, dans le duché de Modène le 1er octobre 1507 et mort à Rome le 7 juillet 1573. On le connaît sous son nom francisé de Jacques Vignole. Cet architecte italien, dont on a fêté le 500e anniversaire de la naissance l’an dernier, est représentatif de la Renaissance. Il est l’auteur de la reconstruction de monuments antiques, de divers édifices religieux et civils, tels la basilique Sainte-Marie-des-Anges à Assise ou la villa du pape Jules III à Rome. Il succéda à Michel-Ange comme architecte de la basilique Saint-Pierre de Rome. Il réalisa aussi des travaux d’hydraulique (canaux et écluses de Milan et de Bologne). Sollicité par François Ier, il passa deux ans en France avec l’architecte Primatice, en 15411543. Il y réalisa une partie de la décoration des jardins de Fontainebleau et aurait fait un projet pour le château de Chambord. 2° Le Traité des cinq ordres d’architecture. Vignole est plus connu encore pour avoir redécouvert les principes de l’architecture antique et les avoir codifiés dans son Traité des cinq ordres d’architecture publié en 1563. Ces ordres (d’où le titre de l’exposition) sont le dorique, le ionique, le corinthien, le toscan et le composite. Ce Traité inspira un très grand nombre d’architectes dans l’Europe entière, non seulement de son temps mais jusqu’à nos jours. D’innombrables exemplaires composés de planches gravées furent imprimés. Des versions adaptées à l’usage des tailleurs de pierre, des maçons, des menuisiers et d’autres corps de métiers furent éditées durant cinq siècles. On finit même par désigner tout traité théorique ou tout manuel pratique sous le nom d’un Vignole. Il y eut même un « Vignole des mécaniciens » ! CLOîTRE SAINT-JULIEN - 8, Rue Nationale - 37000 TOURS - FRANCE 3° L’impact sur le Compagnonnage. Dès ses premières éditions françaises, le Traité des cinq ordres d’architecture devint le bréviaire des hommes du bâtiment. Des compagnons tailleurs de pierre l’ont utilisé : l’un des exemplaires présenté dans l’exposition, imprimé en 1644, comporte l’ex-libris de « Mathurin Paulmier dit l’Espérance le Tourangeau ». Ce maître-maçon de Tours y a laissé ce qui apparaît comme la plus ancienne mention manuscrite d’un compagnon tailleur de pierre. Il est émouvant de constater qu’après des tribulations diverses, son Traité revient dans la ville natale du compagnon plusieurs siècles après sa mort survenue en 1669. Les compagnons menuisiers et ébénistes étaient aussi des lecteurs du Vignole et Agricol Perdiguier, dit « Avignonnais la Vertu » (1805-1875) en recommande l’acquisition dans ses écrits, comme condition indispensable d’un bel ouvrage. En 1890, le poète occitan Frédéric Mistral, dans son conte « La grenouille de Narbonne », le fait citer par un compagnon menuisier au titre des références obligées. De leur côté, en 1720, les compagnons tailleurs de pierre de Chalon-surSaône utilisent pour en orner leur règlement un décor d’outils directement issu d’une édition du Traité imprimée en 1650. On ajoutera que tous les chefs-d’œuvre de menuiserie, d’ébénisterie, de taille de pierre ou de plâtrerie qui représentent des colonnes et des frontons n’auraient pas pu être conçus, jusqu’à nos jours, sans l’application des règles pour les cinq ordres d’architecture de Vignole. L’importance de cet architecte a donc été très grande auprès des compagnons et il est possible que le fondateur légendaire des compagnons du Devoir appelé Maître Jacques trouve son origine chez Maître Jacques Vignole. Le contenu de l’exposition. Quarante-deux éditions du Vignole sont présentées au public. Les plus anciennes datent du XVIIe siècle et sont les toutes premières diffusées en France (1620, 1644, 1650…). Elles sont ornées de planches gravées de toute beauté. L’un de ces exemplaires porte l’ex-libris du maître maçon de Tours Mathurin Paulmier dir « L’Espérance le Tourangeau », et malgré sa modestie, cette mention manuscrite constitue l’une des pièces les plus intéressantes de l’exposition. D’autres éditions, des XVIIIe et XIXe siècles, adaptent le traité aux besoins des techniciens et sont complétées d’autres matières : le « Vignole moderne ou traité élémentaire d’architecture » (1772), le « Vignole des ouvriers, des propriétaires et des artistes » (1826), le « Vignole de poche » (1832), le « Vignole des menuisiers » (1850), le « Vignole universel à l’usage du constructeur » (1853) ou encore le « Vignole des mécaniciens » (1863). Certaines des éditions présentées sont en langues étrangères (anglais, italien, allemand, polonais) et elles témoignent du succès du traité. Des gravures et autres documents complètent cette présentation. On y découvre notamment une gravure de la façade de l’église Saint-Gervais à Paris (XVIIe s.), un cahier de dessin d’un apprenti marbrier belge de 1917, des dessins d’architecture représentant les cinq ordres des colonnes (1930), des dessins du compagnon tailleur de pierre « La Tranquillité de Caux » (1840), un diplôme de franc-maçon illustré des trois ordres principaux (1904). Enfin, des chefs-d’œuvre de compagnons menuisiers et plâtriers, représentant des colonnes et portiques conçus selon les ordres doriques, ionique et corinthien complètent cet ensemble assorti de notices et d’une scénographie attractive. Conception. L’exposition a été conçue par Jean-Michel Mathonière, graphiste, éditeur et historien des compagnonnages à partir de sa collection et de celle de la Nef de Salomon, centre d’études des compagnonnages à Dieulefit (Drôme). Les compagnons menuisiers du Devoir de Liberté, les compagnons passants plâtriers du Devoir, les compagnons des Devoirs Unis et le musée du Compagnonnage de Tours ont participé à cette exposition en prêtant des chefsd’œuvre. Contacts. Laurent Bastard, directeur du musée du Compagnonnage (02 47 21 62 20) ou Géraldine Albert (même numéro). Dates et lieu de l’exposition. L’exposition est présentée dans la salle capitulaire des celliers Saint-Julien, au rezde-chaussée du musée du Compagnonnage (accès par le parvis de l’église SaintJulien). Elle est ouverte au public tours les jours (sauf le 14 juillet) à partir du lundi 30 juin et s’achèvera le dimanche 31 août 2008. Horaires : de 9 h à 12 h 15 et de 14 h à 18 h. Entrée gratuite. Vernissage : mardi 1er juillet, à 18 h 30.