ESTIME DE SOI

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ESTIME DE SOI
Estime de soi groupe maternelle Claudine SCOLAN rééducatrice novembre 2012
ESTIME DE SOI
L’école n’est pas une nécessité naturelle pour l’enfant mais il y
trouve une aide et une compréhension du monde qui l’entoure et des
réponses aux questions qui naissent en lui.
Cependant un enfant ignore parfois les ressources de ce lieu, ou pire, il
le craint ou le refuse .Il faut réveiller du désir chez un tel enfant pour
qu’il ait une demande, envie d’apprendre pour s’impliquer dans les
processus d’apprentissage.
« l’Estime de soi est la valeur qu’un individu s’accorde fondée sur la
conscience de sa propre valeur et de son importance inaliénable entant
qu’être humain ». Josiane de St Paul ( psychologue canadienne).
Quelques repères théoriques
La construction de l’estime de soi est un processus dynamique et
continu tout au long de la vie. Les liens privilégiés créés dans le contexte
familial et l’amour inconditionnel des parents constituent la base de
l’estime de soi.
C’est le regard des parents, le premier miroir de l’enfant, qui lui reflète
une image de lui plus ou moins favorable qu’il va progressivement
intérioriser.
Cependant, tout n’est pas encore joué à la fin de la petite enfance
puisqu’en grandissant l’enfant va élargir son champ de relations sociales,
notamment lors de l’entrée à l’école.
1) Apprentissage et estime de soi
L’estime de soi est l’idée que l’on se fait de soi-même.
L’appréciation que l’on se fait de sa propre valeur.
L’enfant peut avoir une image négative de lui-même ce qui peut se
traduire par un sentiment de gène, de honte et d’incompétence face à
soi-même alors qu’une image positive se manifestera par un sentiment
de fierté, de compétence et par la capacité d’explorer et d’apprendre.
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Estime de soi groupe maternelle Claudine SCOLAN rééducatrice novembre 2012
L’estime de soi se construit dès la petite enfance à partir du regard
positif et aimant que pose la famille et les adultes ayant autorité sur
l’enfant.
L’enfant peut alors se percevoir comme quelqu’un qui a de la valeur
quelqu’un digne d’être aimé .C’est la base de l’estime de soi.
Les composantes de l’estime de soi :
-l’amour de soiL’amour de soi est donné en majeure partie par notre famille. C’est
ce qui est appelé « le narcissisme « .Une partie est le narcissisme
primaire, archaïque qui est l’instinct de survie. On est né avec ça.
Très rapidement dans les premières semaines de la vie arrive le
« narcissisme secondaire » c’est l’amour qu’on se porte à soi-même,
parce que l’on est aimé.
Les carences d’estime de soi ayant leur origine à ce niveau sont les plus
difficiles à rattraper.
-la vision de soiC’est une appréciation subjective, l’important n’est pas la réalité
des choses mais la conviction que l’on a d’être porteur de qualités ou de
défauts, de potentialités ou de limitations.
-la confiance en soiLa confiance en soi s’applique à nos actes, on est capable d’agir de
manière adéquate dans des situations importantes. C’est aussi
pouvoir construire ou entreprendre ce que l’on n’est pas sur de réussir.
-la construction identitairePrendre conscience de soi, c’est devenir une personne qui sait qui
elle est, qui peut exprimer ce qu’elle ressent et ce qu’elle désire.
La construction de l’identité se construit par étapes, c’est un long
processus qui s’exprime de la naissance à l’adolescence.
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Estime de soi groupe maternelle Claudine SCOLAN rééducatrice novembre 2012
2) Approches psychanalytiques
-le corpsPour le bébé le corps est la base de son identification, il se
découvre lui-même au travers de ses perceptions mais aussi et cela est
primordial dans son rapport aux autres et dans le regard des autres.
-image de soiLa conscience de soi se structure petit à petit.
Stade du miroir, théorie psychanalytique /Jacques Lacan
Entre 6 et 18 mois l’enfant va reconnaître son image dans le miroir.
L’image du corps passe par celle imaginée dans le regard de l’autre. Ce
qui fait du regard un concept capital pour ce qui touche à ce que j’ai de
plus cher en moi et donc au plus narcissique.
Autrement dit « Regarde c’est toi et l’enfant comprend c’est moi »
il se découvre alors comme un individu séparé des autres.
Mélanie Klein met en relief l’importance de l’autre, pour que l’enfant
puisse se reconnaître :
« j ai besoin de l’autre pour me reconnaître car c’est toute la relation
que l’autre a avec lui-même qui va permettre à l’image de mon corps de
s’exprimer ou pas. C’est en ce sens que l’enfant peut avancer avec
enthousiasme vers l’autre »
Dolto définie une autre approche :
Le stade du miroir n’est pas un début du sujet s’inscrivant dans son
corps mais une fin. Dolto parle de narcissisme primordial.
L’enfant doit d’abord apprendre à se connaître avant de ce reconnaître
(Estime de soi).Ce processus se déroule lentement, depuis la
dépendance jusqu’à l’autonomie.
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Estime de soi groupe maternelle Claudine SCOLAN rééducatrice novembre 2012
3) Conscience de soi et découverte
Lorsque l’entourage est positif, à l’écoute, les jeunes enfants se
trouvent alors compétents , ils sont capables d’apprendre et d’envisager
de nouvelles expériences.
Certains enfants aux prises avec une image de soi négative se sentent
moins compétents, moins aptes et peuvent même renoncer.
L’arrivée à l’école est un moment important où le jeune enfant va passer
de la culture maternelle à la Culture bien commun à tous.
Il faut abandonner que le savoir est donné pour accepter l’effort
d’apprendre , il faut en effet pour être disponible aux apprentissages
accepter de ne pas tout savoirfaire le deuil de la toute puissance.
Pour certains enfants la séparation avec leur mère, leur milieu familial
vient réveiller des peurs qui les déstabilisent leur organisation
personnelle, leur fonctionnement psychique ne sont plus disponibles.
Il y a toujours le risque fantasmatique de perdre sa place et
cela ramène à des peurs archaïques.
Les enfants trop réservés, inhibés, les enfants turbulents trop actifs nous
disent à leur façon leur insécurité ; leur attitude difficile souvent à
supporter est le seul équilibre psychique qu’ils ont trouvé pour mettre à
distance leurs angoisses ou leurs peurs.
4) L’estime de soi et les apprentissages
Différentes observations révèlent que l’estime de soi influence le
comportement des enfants à l’école.
Les enfants ayant une bonne estime de soi sont capables de mettre en
place des ressources et des stratégies adaptées telles que l’anticipation
positive de l’avenir, la recherche de soutien sociale, la confrontation
active à la difficulté…
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Estime de soi groupe maternelle Claudine SCOLAN rééducatrice novembre 2012
Par contre, une estime de soi faible induit des attitudes négatives
qui peuvent se manifester par la tristesse, le fatalisme, une anticipation
négative, l’évitement, la nervosité et le déni. Ces enfants en manque
d’affirmation vivent la difficulté et l’échec comme une menace à leur
intégrité psychique.
Importance des conditions relationnelles :
Les conditions relationnelles constituent un élément important
permettant de créer des conditions d’enseignement favorable au
développement d’une estime de soi positive.
L’enseignant, en tant qu’interlocuteur privilégié de l’enfant, détient un
rôle stratégique. C’est à lui de créer un espace sécurisant qui aide
l’enfant à aborder de nouvelles situations dans une relation de confiance.
« Apprendre c’est changer, c’est se risquer, c’est avoir du pouvoir sur
nos apprentissages pour les définir comme siens et non comme
application d’un ordre extérieur. » Françoise HATCHUEL
Conclusion
« C’est bien agréable pour un enfant quand il est content de lui,
que la grande personne aussi soit contente de lui ; c’est une
épreuve pour lui quand il s’aperçoit qu’elle ne l’est pas »
Françoise DOLTO
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