la nation - Convention Pour Une Guadeloupe Nouvelle
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la nation - Convention Pour Une Guadeloupe Nouvelle
LA NATION QUOTIDIEN D'INFORMATION EN LIGNE FONDÉ LE 21 FEVRIER 2005 SEPTIÈME ANNÉE N° 565 DU 11 AU 13 MAI 2012 1801/2012 : 211e ANNÉE DE LA NATION GUADELOUPE NOUS VOUS SOUHAITONS UN BON WEEK END NOS CITATIONS DE LA SEMAINE « Pour enchaîner les peuples, on commence par les endormir. » Jean-Paul Marat « Ne les croyez pas, ne les craignez pas, ne leur demandez rien ». SOLJENITSYNE LE MAI DE LA GUADELOUPE 1802 / 2012 :210e ANNIVERSAIRE DE LA DÉFAITE DES PATRIOTES 1967 / 2012 : 45e ANNIVERSAIRE DU MASSACRE DE 1967 OUVERTURE DU CHANTIER DU SOCIAL 1 ÉDITORIAL CONSTRUIRE LES PILIERS SOCIAUX DE LA GUADELOUPE La plus grave erreur que les nationalistes et patriotes feraient serait de laisser les nouveaux dirigeants français et leurs alliés, les conservateurs socialistes qui contrôlent les structures coloniales du pouvoir français continuer à agir seul ou à faire semblant d'agir comme ils en ont pris l'habitude depuis trop longtemps . Une abstention de notre part ou un comportement de critique permanente serait préjudiciable au projet de se diriger soi même . Dire haut et fort ce que nous voulons et le mettre en œuvre est d'autant plus indispensable que les propositions des conservateurs socialistes de l'ordre colonial sont bien légères et ne présentent aucune originalité par rapport au passé ni en terme de procédure ni en terme de contenu . Nous savons tous ou nous avons appris tous à savoir qu'e l'application de la politique économique et sociale de la France adaptée éventuellement à la Guadeloupe est très insuffisante pour propulser notre pays sur la voie d'un développement économique et social durable et équitable .Bien insuffisant aussi la présence de quelques parlementaires au parlement français .Bien insuffisantes enfin les structures coloniales du pouvoir français qui font plus de la présence que de l'action sérieuse . Au contraire, c'est de la négociation entre les autorités coloniales et les forces sociales de la Guadeloupe que sortira une Guadeloupe qui ressemble à ce que nous souhaitons. Le social, dont on parle beaucoup aujourd'hui en raison de la grève générale reconductible actuelle, est un exemple concret de ce que devra être ce chantier essentiel dans la construction générale de notre pays .Le diagnostic de notre situation sociale est en effet inquiétant : une société inégale , maintenue par l'assistance aux plus démunis véritable trappe à pauvreté , gangrenée par un chômage durable engendré par une croissance fondée exclusivement sur les services non marchands c'est à dire les salaires des fonctionnaires , une gestion gestion des entreprises aux mains du capital qui contrôle le plus souvent le fonctionnement de notre économie. La société solidaire , juste et contrôlé par les guadeloupéens que nous souhaitons nécessite l'ouverture des chantiers qui suivent : des revenus distribués équitablement ; des emplois durables et correctement payés pour réduire le chômage , la pauvreté et les 2 inégalités ; un nouveau patage du pouvoir au sein des entreprises ;une protection sociale équitable et correctement financée ; une nouveau égime du licenciement économique et de liquidation des entreprises ; une profonde réforme de la justice du travail .Pour y arriver une procédure, l'ouverture de négociation en Guadeloupe sans aucun préalable et notamment le préalable des contraintes de lois françaises et conformément à la charte des nations unies qui définit le statut des territoires non autonomes . LA RÉDACTION AFFAIRES NATIONALES POLITIQUE POUR ELIE DOMOTA, IL FAUT OUVRIR LA NEGOCIATION DOMOTA le porte parole de LKP l'a encore déclaré tout au long de la dernière grève générale reconductible : nous avons deux objectifs fondamentaux : appliquer le protocole de mars 2009 et donc rouvrir les négociations pour finaliser un document qui attend de l'être ; appliquer à tous les salariés l'accord Bino et donc ouvrir les négociations de branches dans le domaine salarial . CONNAITRE POUR MIEUX COMBATTRE : LES CENTS PREMIERS JOURS DES NOUVEAUX DIRIGEANTS FRANÇAIS A peine le temps de fêter la victoire qu'il faut se remettre en campagne pour les législatives. Premier impératif: garder l'appareil du parti mobilisé, alors que Martine Aubry est appelée à intégrer le gouvernement. Harlem Désir, qui a assuré l'intérim, pourrait laisser la place à un poids lourd. Le nom de Pierre Moscovici est cité pour diriger les troupes et mener les dernières tractations avec les alliés, radicaux de gauche, Verts et communistes. 3 Ensuite, et surtout, François Hollande doit vite montrer aux électeurs qu'il concrétise son slogan "Le changement, c'est maintenant". Quitte à, d'emblée, gouverner par décrets. Chargé de la planification de la première année du mandat, Laurent Fabius a minutieusement veillé aux modalités pratiques: "Nous avons, en amont, consulté les textes de loi, détaillé les procédures, prérédigé les décrets et circulaires, tout est prêt." Dès le 16 mai, au premier Conseil des ministres, la baisse des salaires du président et des ministres de 30% sera actée. Une charte de déontologie et les déclarations d'intérêts des membres du gouvernement et de leurs cabinets seront publiées. Très emblématique aussi, la fixation d'un écart maximal de 1 à 20 des rémunérations dans les entreprises publiques devrait s'appliquer dès fin mai. Une rafale de mesures de pouvoir d'achat viendront immédiatement conforter l'état de grâce du nouveau président: le blocage pour trois mois (comme l'autorise le Code du commerce), au 1er juin, des marges des distributeurs de pétrole pour stabiliser le prix de l'essence; l'augmentation de 25% de l'allocation de rentrée scolaire (75 euros de plus par enfant, en moyenne) ; l'instauration d'une caution garantie par l'état pour faciliter l'accès à la location des moins de 25 ans... Après l'audit de la Cour des comptes, la nouvelle équipe proposera de partager l'effort entre réduction des dépenses et hausse des prélèvements. Après l'Espagne, la France sera-t-elle la prochaine sur la liste? François Hollande doit rapidement donner des gages de sérieux budgétaire pour éviter de se confronter au "mur de l'argent", en l'occurrence le marché de la dette française. La première étape -après l'inévitable visite à Angela Merkel sera la mise en place d'une "opération vérité" sur les finances publiques avec l'aide de la Cour des comptes. Sa feuille de route officielle ne mentionne que le rapport habituel de la Cour sur la situation et les perspectives des finances publiques, prévu pour fin juin, et les magistrats -selon nos informations- n'ont pas prévu à ce jour d'en rédiger un autre. Il devrait donc surtout s'agir d'une opération de communication. Il s'agit avant tout de faire le point sur l'exécution budgétaire en cours. Une sorte de droit d'inventaire destiné à détecter d'éventuels dérapages par rapport au projet de loi de 4 finances de septembre 2011, modifié à plusieurs reprises. En attendant le fameux audit de la Cour des comptes, le nouveau gouvernement gèlera 10% des dépenses de l'état. Un gage de bonne gestion qui permettra de redéployer des crédits si le budget de l'Emploi avait besoin d'une rallonge. D'ici à la fin juin, François Hollande va aussi lancer un "projet de refondation et de modernisation de l'action publique". A ne pas confondre avec la révision générale des politiques publiques (RGPP), orchestrée par son prédécesseur et dont les socialistes ont promis l'abandon. "La RGPP, c'est uniquement faire les mêmes missions avec moins de moyens. Là, il s'agit de réfléchir sur les missions que l'état doit assumer et celles qu'il doit abandonner." Le moment-clé des cent premiers jours aura lieu après les législatives avec l'ouverture de la session extraordinaire du Parlement, le 3 juillet. Au menu: la réforme fiscale et une nouvelle programmation budgétaire. Le président veut revenir sur la trajectoire de réduction du déficit de Nicolas Sarkozy. Le retour à l'équilibre est repoussé de 2016 à 2017 et l'effort de redressement est partagé à égalité entre baisses des dépenses et hausses des impôts, contre deux tiers-un tiers pour la droite. En revanche, pas de différence pour 2013: les deux candidats, qui tablaient sur une croissance de 1,7%, s'étaient engagés à ramener le déficit à 3% du PIB. "C'est une exigence juridique, fixée par le Conseil européen, en application du pacte de stabilité, et un gage de notre crédibilité. Pour l'instant, les socialistes ont détaillé une quarantaine de milliards d'euros de prélèvements supplémentaires. Une grande partie sera votée cet été grâce à une loi de finances rectificative et ciblera notamment les riches contribuables. Si les socialistes garderont le nouveau seuil d'entrée de l'ISF (1,3 million d'euros), ils comptent remettre en place l'ancien barème. Celui-ci pourrait s'appliquer dès cette année si le paiement de l'ISF était décalé de juin à septembre. Les mesures concernant l'impôt sur le revenu (IR), comme le plafonnement des niches fiscales à 10.000 euros par ménage et la création d'une tranche à 45% à partir de 150.000 euros par part, ne seront appliquées qu'en 2013. L'intégration des revenus du capital dans le barème de l'IR, plus délicate, pourrait même se faire en plusieurs étapes. Les débats les plus animés devraient porter sur la création d'une tranche d'imposition à 75% à partir de 1 million d'euros de revenus. La mesure-phare du candidat Hollande a un rendement limité à 300 millions, mais une charge symbolique qui lui assure une couverture médiatique maximale. Les modalités d'application sont encore floues. 5 C'est parti pour la lune de miel dans les relations avec les syndicats. Il n'empêche, les sujets qu'il devra aborder avec les partenaires sociaux sont loin d'être consensuels. Le nouveau président se gardera d'ailleurs bien d'être en première ligne. Ainsi laissera-t-il le soin à son Premier ministre d'animer la grande conférence sur l'emploi et la croissance. Au menu: la discussion sur la hausse du SMIC, mais aussi le contrat de génération, ou encore les emplois d'avenir... La forme de la réunion qui pourrait s'ouvrir dès le 4 juillet -la date n'est pas encore définitivement calée- reste à définir. Autre thème emblématique sur lequel le nouveau président a pris des engagements forts: la retraite. Il a en effet promis de revenir sur la réforme de 2010, de permettre aux salariés qui ont démarré tôt leur carrière de partir à 60 ans. Cette disposition-phare devrait être adoptée par décret dès juin. Reste que pour la négociation d'une nouvelle réforme des retraites qui aborde le montant des pensions, la prise en compte de la pénibilité, l'évolution du système promise pendant la campagne, les Français devront attendre l'automne, voire début 2013, comme prévu par la réforme de 2010. ÉCONOMIE, SOCIAL, SANTÉ 0% DE CROISSANCE AU DEUXIÈME TRIMESTRE SELON LA BANQUE DE FRANCE La France connaîtra une « croissance zéro » au deuxième trimestre 2012. La Banque de France a publié ses premières estimations ce matin. Selon son indicateur synthétique mensuel d’activité, le Produit intérieur brut restera « stable » au deuxième trimestre par rapport aux trois premiers mois de l’année. De son côté, l‘INSEE, plus optimiste, prévoyait une hausse de 0,2% entre le printemps et l’été. Pour 2012, la prévision de la Commission européenne s’établit à 0,4%, celle du FMI à 0,2%.La morosité économique s’explique par les mauvais résultats industriels : -0,9% en mars et -0,1% sur l’ensemble du premier trimestre, par rapport aux trois derniers mois de 2011 (INSEE). La fin de la vague de froid qui a ralenti le secteur de l’énergie est en partie la cause de ce recul. LE DROIT D' ALERTE ÉCONOMIQUE DU COMITÉ D'ENTREPRISE Véritable outil à la disposition des élus et encadré comme tel par le Code du travail, le droit d'alerte économique du comité d'entreprise reste pourtant méconnu et probablement sous-utilisé. Cette procédure d'apparence complexe, 6 qui ne doit être confondue ni avec les autres droits d'alerte (CHSCT, DP...) ni avec la procédure d'alerte du commissaire aux comptes, a pourtant un objectif simple : éclairer le CE « en cas de situation économique jugée préoccupante ». Une définition qui ouvre de nombreux champs d'investigation, d'autant que le CE est a priori seul juge de ce qu'il estime être « préoccupant », « même si l’entreprise peut se tourner vers le Tribunal pour demander un arbitrage ». Car, contrairement à certaines idées reçues, il n'est pas nécessaire que l'entreprise soit en redressement judiciaire ou même en pertes pour que le CE puisse déclencher un droit d'alerte. De nombreuses situations peuvent se prêter à l'exercice de cette prérogative : fermeture d'un site, incertitudes sur l'avenir d'une activité ou sur les conséquences d'une réorganisation... En cas de contestation de l’employeur, le tribunal peut être amené à trancher. Comment l’utiliser à bon escient ? Arnaud Pornin, directeur associé chez Secafi en charge des services financiers, souligne : « C'est un outil à utiliser avec discernement, pour creuser des sujets qui ne sont pas souvent analysés. Souvent, nous anticipons des situations économiques graves. Mais parfois aussi dans des registres tout autres, sur lesquels la direction trouve aussi son intérêt, notamment dans le cas de grands groupes internationaux au sein desquels la direction locale a peu de marges de manœuvre ». Une chose est sûre, la motivation du CE ou du CCE doit être claire, d'autant que le droit d'alerte n'est pas suspensif de projets en cours dans l'entreprise. « Il est important que les élus clarifient parfaitement en amont leurs attentes pour « réussir » leur droit d'alerte et également éviter tout sentiment de frustration en fin de procédure », insiste Mathieu Vermel, consultant Secafi qui connaît bien le secteur de la métallurgie. Pour lui, les raisons de déclencher un droit d'alerte peuvent se classer en trois grandes catégories : le besoin de compréhension (d'une stratégie, d'une situation complexe, d'une réorganisation...), la volonté d'être force de propositions et de travailler à des alternatives ou bien la recherche d'un rapport de force. Dans ce dernier cas, le droit d'alerte peut s'arrêter rapidement si une négociation fructueuse aboutit entre élus et direction. Selon quel timing ? Car l'une des particularités de cette procédure réside dans son phasage. Dans un premier temps, les élus inscrivent à l'ordre du jour d'une réunion de CE un certain nombre de questions « dans le but éventuel de déclencher un droit d'alerte ». Même si l'expert ne peut être désigné à ce stade, son travail a déjà commencé car il accompagne les élus dès la construction et la mise en forme de ces questions. Une étape déterminante car elle conditionne le champ de l'investigation et donc de l'expertise qui va éventuellement suivre. Une deuxième réunion est consacrée aux réponses circonstanciées de la direction ; si celles-ci ne lèvent pas les inquiétudes des élus, le droit d'alerte à proprement parler s'enclenche et l'expert peut être nommé. Si, au contraire, les élus estiment que ces éléments répondent parfaitement à leurs inquiétudes, ils peuvent arrêter le droit d'alerte. Quitte à en lancer un nouveau plus tard si la situation se dégrade, puisque le Code du travail ne limite pas le 7 nombre de droits d'alerte par an, mais uniquement le nombre d'expertise : une seule par exercice comptable. Pour quels premiers résultats ? À l'issue de ses investigations, l'expert rend un rapport au comité d'entreprise. Sur la base des conclusions de ce rapport, le CE peut décider de saisir les organes de gestion (le conseil d'administration par exemple). L'organe de gestion doit inscrire ce point à l'ordre du jour et faire une réponse motivée écrite. Mathieu Vermel souligne : « et donc, clarifier et officialiser une position. Cela permet au CE de « prendre date », ce qui n'est pas rien ». Si un conseil d'administration interpellé sur la pérennité d'un site répond qu'il n'y a aucune menace, puis annonce deux mois plus tard sa fermeture, les élus peuvent à juste titre s'appuyer sur cette mauvaise foi dans le cadre des négociations futures CULTURE , MUSIQUE, SCIENCE, TECHNOLOGIE ADMIRAL-T Par Edelyn DORISMOND Docteur en Philosophie Combien de fois nous est-il venu l'idée de consacrer une réflexion à cet artiste d'une fougue sans égal dans la Caraïbe francophone, et nous hésitons : un philosophe qui écrit sur le dance-hall : musique de jeune ! La résistance a été vaincue... Comment résister à celui qui a une conscience caribéenne, qui aimerait que la Caraïbe au moins une dernière fois se mette debout pour ouvrir ses yeux sur le délire du monde toujours colonial ; duquel délire elle est faite, il y a de cela cinq siècles. Admiral-T ! Pour nous, il n'y a de conscience contemporaine caribéenne plus populaire, mais plus claire, mais plus vive que ce chanteur d'un verbe acerbe, indigné, mais paisible, juste ! Nous avons bien sûr aux « Antilles » une certaine conscience par-delà les manipulations politiciennes qui instrumentalisent l'opinion publique contre les Haïtiens, les Dominicais et les Dominicains qui cherchent à sauver l'exigence ontologique de maintenir la vie contre le capitalisme prostitutionnel dans ces pays de soustraitance. Mais par-delà ce calcul macabre de politiciens sans vergogne qui procèdent selon les exigences de leur préoccupation électorale, il faut dire qu'une conscience antillaise francophone ourdit les chansons des différents groupes ; qu'ils soient du « Compas » ou du « Zouk », ou de l'éternelle « Kasav ». Par-delà la merderie politicienne, nous sommes certains que les Antilles que nous désignons de « francophones », parce qu'il n'y aurait de « français » que ce qui est de France métropolitaine, comportent une unité culturelle qu'il n'y a pas besoin d'aller chercher trop loin : aussi une conscience de la manipulation politique et de la misère économique, sociale instituée par les exploitations des politiques économiques rentières et mercantilistes. Les anthropologues et les historiens de la région nous ont habitués à certaines thématiques : pratiques magico-religieuses, l'expérience commune de l'esclavage et de la colonisation, la fragilité de l'espace, etc. Qu'il y ait quelqu'un pour susciter l'idée que la Caraïbe, par-delà la diversité des langues, est une, nous pensons qu'il y a dans cet acte un courage qu'il ne faut pas 8 laisser passer inaperçu et abandonner Admiral-T uniquement aux amateurs du dancehall (king), pour la simple et bonne raison que nous avons besoin de cette conscience d'habiter l'espace où l'on partage beaucoup d'occurrences culturelles, géographiques et historiques communes. C'est là un acte de résistance fondamentale, dans la mesure où la Caraïbe a été forgée selon la politique mercantiliste coloniale à partir d'un « exclusivisme » qu'il faut faire voler en éclats, si l'on veut exister vraiment face à cette machine globalisante du capitalisme. Nous admettons, par ailleurs, que cette conscience caribéenne doive être entretenue par une dialectique qui prend en charge l'articulation de son lieu d'enracinement et de son ouverture à tous les Caribéens : être chez soi comme on pourrait être chez tous les autres ! Admiral-T incarne une pédagogie dans l'avènement de cette Caraïbe vécue avec laquelle on a jusque-là qu'une relation spéculaire : nous regardons la Caraïbe selon la grille de l'autre : espace de soleil, de sexe et de mer. Voilà ce qu'il nous faudra défaire pour laisser advenir la Caraïbe dans sa nudité sociohistorique et culturelle : une terre de souffrances et de résistances, terres de la réification de l'homme, mais aussi et surtout terre où l'humanité s'est mise debout pour signifier son irréductible dignité fondamentale. En ce sens, Toucher l'horizon qui, pour nous, est le meilleur album de l'artiste, met en relief un ensemble de thématiques fondamentales à la fois pour penser le dedans et le dehors, penser sa société (la Guadeloupe) et la Caraïbe en même temps tout en étant ouvert au problème de nos « immigrés ». Certes, il lui a été reproché certaines chansons portant des messages anti-homosexuels. Ces reproches fondés ou non ne doivent aucunement nous interdire d'apprécier ce qu'il y a de grand, en tout cas, en ce qui concerne notre espace sémiotique de sens, la Caraïbe. Nous faisons référence à souhait à Toucher l'horizon qui porte un élan spirituel que nous rencontrons très rarement chez les artistes du dancehall, du raggamuffin ou du reggae, généralement présentés par l'imaginaire social comme d'expérimentés sniffeurs. Certes, nous ne saurions oublier l'inoubliable album Saël and Friend comportant des titres d'une force spirituelle fondamentale, particulièrement tchenbe rèd pa moli, et tout récemment certains tubes de BIC : Nou byen mal, Pwen Final et Yon ti kalkil, de Easy One (Zkot philosophie) : tous ces chanteurs d'une qualité exceptionnelle avec des orchestrations et des textes d'une composition artistique sans égal, mettent à notre disposition des réflexions qu'aucune philosophie élaborée dans la Caraïbe n'a su élaborer. C'est dire que la Caraïbe n'est pas seulement un espace de « plaisir » ou « jouissances » à deux sous pour touriste en marre d'une société de consommation qui a fini à l'arrivée par les réduire à des cons sommés en ration économique. Nous avons aussi en tête la fameuse Destiny de Buju Banton, Timoun de notre regretté Master DJ, celui qui a tracé cette voie musicale en Haïti. Revenons à celui qui est le sujet d'inspiration de ce texte. Revenons à Toucher l'horizon le titre premier de l'album éponyme. Histoire d'une conscience aigue de l'effort, de la force, conscience de sa culture comme lieu de son « soi », de son identité ; dénonciation de l'assistanat comme condition de l' « oisiveté ». Bref, c'est la voix qu'il accorde à ces jeunes Antillais abandonnés par une politique de l'assistanat les maintenant dans l'attentisme d'une intervention qui n'apporte aucune possibilité de se défaire de la dépendance, de se faire comme dignité, de vivre sa capabilité, son être capable. Mais... Mais la conscience de soi, de sa 9 culture comme créativité fondamentale doit nous maintenir dans l'être et résister contre les spoliations. Face à cette politique de l'assistanat, posons notre regard face à l'horizon, lieu du ressourcement où l'on est en mesure de se déterminer et de dire à quiconque notre valeur. C'est aussi la patience de prendre le chemin vers l'horizon avec notre « sac » contenant de ce que nous possédons, l'essentiel : la culture grâce à laquelle nous serons en mesure d'affirmer que nous n'habitons pas le monde sans enracinement. Cet enracinement qui lui porte à la prise en compte des forces du pays par-delà les religions. Qu'il soit clair que ce morceau, fos an peyi la, n'est pas seulement la conscience de ce que possède la Guadeloupe comme compétences compétitives au niveau international (boxeur, entrepreneur, footballeur, etc.), il y a dans cette pièce musicale en plus cette synthèse réussie de Gwoka et de ragamuffin, comment pourrait-il être autrement avec la participation de l'incontournable maître Jacob Devarieux et avec la présence de Jocelyne Beroard qui ont fait avec le groupe Kasav ce que nous savons tous. Cette pièce est une réussite, par-delà ce Gwoka-dance elle est un hymne à la Caraïbe comme lieu de Créolisation. En ce sens, « nous sommes tous les forces du pays » ne doit pas être seulement dans le sens du Guadeloupéen qui est parvenu à la conscience de soi en détachement d'une métropole toujours coloniale, mais comme une conscience caribéenne où la performance présentée par le Guadeloupéen est cumulable à ce que présentent l'Haïtien, le Dominicais, le Cubain, le Jamaïcain le Dominicain, le Trinidadien, etc. Nous sommes les forces du pays par-delà la mer. Par-delà la diversité : pêcheur, cultivateur, musicien, chercheur ou universitaire, etc., nous sommes les forces de la Caraïbe. La mer ne saurait nous séparer. Malgré que la mer nous sépare, nous connaissons bien ce que nous sommes. Par-delà la mer nous nous unissons, par-delà la mer nous constituons une unité diverselle, une unité tendue. C'est cette unité diverselle qui représente la force du pays, la force de la Caraïbe. Amiral-T ! Cette voix dans la brume des injustices antillaises, voix de ces jeunes qui sont aux abois contre toutes les discriminations épidermiques, sociales, etc. Voix jeune qui est en avance sur beaucoup de ces ratiocinations des intellectuels antillais qui s'abreuvent des théories exotiques occultant la « misère » sociale des jeunes, d'une population asphyxiée. Admiral-T ! Il dénonce la monstruosité d'une politique qui ne tient en rien compte de l'émancipation des Antillais qui s'engouffrent dans le « paradis artificiel », ivre de désespoir. Admiral-T ! La voix qui reprend le soleil et dit à chacun de nous l'amour reste la voie de résistance. Il faut une grandeur d'âme pour transfigurer la violence du système socio-historique, la violence de l'autre en amour et en jovialité, telle que témoigne la musique de ce raggaman. La Caraïbe prend chair dans la figure de cette « fille » caribéenne » dont AdmiralT et Wyclef, dans une autre pièce ont chanté les exceptionnelles qualités. Cette île caribéenne qui nous force à entreprendre l'autre retour, l'interminable retour que nous sommes appelés à entreprendre tous... Dans les pas de Césaire, sans être négritudien...Retour au pays natal... C'est dire que la Caraïbe est une chair, une alma mater qui nous a offert sa chair : nous sommes la chair de la Caraïbe faite de fragilité, de la résistance que nous livrons à la vie à la gueule du volcan Pelée ou Soufrière au séisme infernal du 12 janvier 2010, aux cyclones David, Hugo, etc. C'est le Fruit du cyclone : 10 nous sommes toujours debout dans le tremblement de la terre, dans la mise au feu de la terre... Et c'est la danse... Une ambiance chaude, chaleureuse !!! Encore une fois, nous sommes très éloignés des clichés d'une Caraïbe-cartepostale faite pour les touristes fatigués, épuisés d'une « civilisation » qui les a fragilisés pour la consommation et qui donne à voir la Caraïbe comme dépotoir de leur érection facile, de leur endurance molle...La Caraïbe est la mère : amour et souffrance, souffrance et espoir ; dureté et résistance. C'est pour cette raison que, malgré la fragilité, nous osons déclarer : dansons, dansons...Rentrons dans la danse... tournoyons-nous selon le kwaze lewit, selon le lewoz oublions le prochain cyclone, oublions le prochain séisme, occupons-nous de l'instant de la danse. C'est bien cette attention au présent qui nous donne la conscience aigue du tragique, de la dérision... C'est cette conscience de la domination qui nous porte à nous moquer de la vie dans un verre de rhum où nous rencontrons l'histoire de nos ancêtres, leurs efforts, leur sueur qui nous transmet la compréhension que l'union est la force, mais avant tout il faut vivre, marronner dans le coeur de la domination. Ceux-là qui se stressent de leur force de domination sont fascinés par ce qu'ils désignent notre « nonchalance », notre « frivolité »... Ils sont vraiment incapables de comprendre qu'une île qui se meurt, qu'une société qui a fait le pari de la vie ne saurait se perdre dans des calculs mortifères et ascétiques, qu'une terre cuite de manipulations, de dominations capitalistiques et secouée ou ravager par les séismes et les cyclones ne peut miser que sur la vie à vivre pleinement chaque jour. RUBRIQUE ANIMÉE PAR LA RÉDACTION AFFAIRES INTERNATIONALES ORIENT HOLLANDE ET L'IRAN Selon l'entourage de François Hollande, le déplacement de Michel Rocard en Iran est une « initiative personnelle ».L'ancien Premier ministre socialiste Michel Rocard, en visite pour quelques jours à Téhéran, « n'est porteur d'aucun message ni investi d'aucune mission » par le président élu François Hollande, a indiqué samedi à l'AFP son entourage chargé de la diplomatie.« Il s'agit d'un déplacement privé, d'une initiative personnelle. Il n'est porteur d'aucun message ni investi d'aucune mission », a-t-on souligné de même source.« La position de François Hollande au sujet du programme nucléaire iranien est connue. L'Iran doit se conformer à ses obligations internationales et respecter les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies en cessant ses activités nu11 cléaires sans finalité civile crédible », a-t-on ajouté dans l'entourage du président élu qui sera investi mardi.« L'Iran doit coopérer pleinement avec l'Agence internationale de l'énergie atomique » (AIEA), a-t-on conclu de même source.Michel Rocard est arrivé vendredi soir à Téhéran pour une visite privée de trois jours durant laquelle il devait rencontrer plusieurs responsables iraniens, avait-on appris vendredi de source diplomatique. Il pourrait notamment rencontrer le ministre iranien des affaires étrangères Ali Akbar Salehi, ainsi que le négociateur iranien pour les questions nucléaires Saïd Jalili, selon le quotidien Le Figaro citant son entourage.L'ex-Premier ministre doit également donner une conférence et rencontrer des universitaires iraniens.Les grandes puissances occidentales soupçonnent l'Iran de vouloir acquérir la bombe nucléaire sous couvert d'un programme civil, ce que Téhéran dément. La visite de l'ancien responsable socialiste, qui aura 82 ans en août et qui a aujourd'hui dans ses attributions les fonctions d'ambassadeur chargé des régions polaires, survient une semaine avant un G8 au cours duquel le dossier iranien sera abordé. Elle intervient aussi à la veille lundi d'une reprise à Vienne de discussions entre Téhéran et l'AIEA, et une dizaine de jours avant de nouvelles discussions entre l'Iran et les grandes puissances programmées à Bagdad. Rien d'étonnant :De gauche ou de droite l'Occident reste l'Occident. AMÉRIQUE LATINE ET CARAÏBE LA CRISE ÉCONOMIQUE DE L'OCCIDENT EST UNE CHANCE POUR L' INTÉGRATION DE L' AMÉRIQUE LATINE ET DE LA CARAÏBE « La crise financière qui frappe le monde depuis 2008, et qui touche principalement les Etats-Unis et l’Europe, offre la possibilité à l’Amérique Latine de consolider ses marchés intérieurs et de développer une économie intégrée », a expliqué Faustino Cobarrubia, spécialiste du Centre de Recherche sur l’ Economie Mondiale de Cuba. Le chercheur cubain a indiqué que la région commencera à ressentir les effets de la crise mondiale cette année, et qu’elle devra « se tourner vers elle-même » et renforcer les mécanismes d’intégration comme l’Alliance Bolivarienne pour les Peuples de Notre Amérique (ALBA), le Marché Commun du Sud (Mercosur) et la monnaie virtuelle Sucre. L’économiste cubain a précisé que l’Amérique Latine a connu jusqu’à présent une conjoncture favorable, car les prix des matières premières exportées se sont maintenus à la hausse et la Chine est devenue le premier importateur de ces produits. Faustino Cobarrubia a cependant relevé que le rythme de « l’économie chinoise pourrait ralentir, tout comme les économies de l’Inde, de Russie et du Brésil » car ces pays ont amorti la crise de 2008 à 2010 et sont en train d’être frappés par l’inflation. Il a souligné les points faibles des économies latinoaméricaines : « Normalement, pour s’insérer dans le marché mondial, l’économie d’un pays doit diversifier ses produits exportables, elle ne doit pas exporter uniquement des matières premières, elle doit exporter d’autres produits, des produits manufacturés. L’Amérique Latine continue de dépendre de la vente des mêmes produits ». « L’intégration néolibérale a échoué, il faut donc nous tourner vers-nous même et chercher une intégration plus équilibrée, avec des principes comme la solidarité » a ajouté l’économiste cubain, qui a relevé la dimension politique des changements en cours en Amérique Latine : l’ALBA, 12 le Mercosur, l’Unasur et la Communauté des Etats Latino-américains et Caribéens (CELAC) prouvent que « nous vivons une nouvelle étape de l’intégration, qui n’est plus simplement économique, mais aussi politique ».Malgré leur situation économique critique, les Etats-Unis et l’Europe continuent d’exercer une forte influence en Amérique Latine sur le plan financier, politique et militaire. Si les Traités de Libre Commerce et la ZLEA soutenus par Washington, ne sont plus viables, certains pays comme la Colombie ou le Panama continuent d’appliquer ce type de mesures néolibérales ; c’est ce qui fait dire à Faustino Cobarrubia qu’il existe encore des obstacles à l’intégration. Parmi ces obstacles, l’économiste du Centre de Recherche sur l’économie Mondiale a mentionné le pouvoir militaire du Pentagone et le coup d’état de 2009 au Honduras. La crise économique mondiale peut donc être une chance pour l’intégration latino-américaine, mais en temps de crise, la droite peut profiter d’un moment de confusion pour imposer ses mesures anti-populaires. AFRIQUE ALGÉRIE : VICTOIRE DU FLN Avec 220 des 462 sièges de la nouvelle Assemblée populaire nationale algérienne, le Front de libération nationale (FLN) devance le Rassemblement national démocratique (RND), 68 sièges, et les islamistes de l’Alliance de l'Algérie verte (AAV), 48 sièges, selon les résultats provisoires officiels publiés, vendredi 11 mai. Les résultats définitifs seront connus "d'ici une dizaine de jours", a déclaré le ministre de l’Intérieur Ould Kabila. Le Front de Libération Nationale (FLN), parti de l'indépendance et ex-parti unique, est le grand vainqueur des élections législatives algériennes du 10 mai. Selon les résultats provisoires communiqués vendredi 11 mai par le ministre de l’Intérieur Ould Kabila, le FLN a remporté 220 des 462 sièges de la nouvelle Assemblée populaire nationale (APN), devant le Rassemblement national démocratique (RND) qui en obtient 68 et les islamistes de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV), qui n'arrivent donc qu'en troisième place avec 48 sièges. Le parti de la libération fait un retour en force, alors qu'on le disait finissant. En 2007, il n’avait obtenu que 136 sièges (sur 389 à l’époque). Les islamistes, qui avaient annoncé avant le scrutin être certains de leur victoire, subissent, quant à eux, un sérieux revers. Dans un communiqué, la coalition de l'AAV a d'aiileurs dénoncé des cas de fraude, estimant que les « vrais résultats des élections » avaient été « falsifiés ». Autre surprise du scrutin, le taux de participation a été plus élevé que prévu. Presque la moitié des 21 millions d'électeurs (42,36 %) ont voté. Un chiffre supérieur à celui enregistré en 2007, et conforme aux standards maghrébins : 45,4% de votants pour les législatives marocaines, le 25 novembre 2011, et 48,9 % pour l'élection constituante en Tunisie, le 23 octobre 2011. La progression du nombre de femmes présentes dans l'hémicycle sera une bonne raison de faire s'enorgueillir les Algériens. Sur 462 députés, il faut désormais compter sur 145 femmes, soit près d'un tiers de l'APN. RUBRIQUE ANIMÉE PAR JACQUES DAVILA 13 ÉTAT DES MARCHÉS ASIE Les incertitudes politiques qui persistent en Grèce et la perte de deux milliards de dollars annoncée par la banque JP Morgan font à nouveau reculer les marchés asiatiques. La barre des 9000 points du Nikkei a fini par céder. Sous la pression des craintes sur la Grèce, l’indice boursier, qui a perdu plus de 7% en près d’un mois, recule encore de 0,63% à 8953,31 points à la clôture. Sur les marchés chinois, le Hang Seng de Hong Kong est passé sous les 20.000 points, lâchant 1,18% à 19.989,54 points, alors que le CSI 300 de Shanghai affiche des pertes plus limités: -0,30% à 2649,14 points ETATS UNIS L'indice vedette de Wall Street, le Dow Jones Industrial Average, repartait en territoire négatif en cours de séance vendredi, les courtiers s'inquiétant de l'échec des dirigeants grecs à former un gouvernement de coalition, accentuant les craintes pour la zone euro. Vers 18H15 GMT, le Dow Jones Industrial Average cédait 0,06% à 12.847,74 points. L'indice, qui avait évolué en hausse jusque-là, a commencé à osciller autour de l'équilibre peu après l'annonce que le dirigeant socialiste grec Evangélos Vénizélos avait échoué à former un gouvernement de coalition en Grèce, après les tentatives avortées d'Alexis Tsipras, dirigeant du parti de Gauche radicale Syriza et d'Antonis Samaras, de la Nouvelle-Démocratie (droite). EUROPE Certaines places européennes repassaient dans le vert cet après-midi, essayant de se rassurer après un indice américain encourageant et dans l'espoir d'une issue à la crise politique à Athènes. Francfort grimpait de 0,7%, devant Londres (+0,4%), Milan et Zurich (+0,2%), mais Madrid perdait 0,8%. Sur les places d'Euronext, Amsterdam prenait 0,6%, Paris reculait de 0,2% Bruxelles de 0,3% et Lisbonne de 1,2%. Par comparaison, Wall Street gagnait 0,3%. Le moral des ménages américains s'est finalement redressé ce mois-ci, selon l'indice de confiance de l'Université du Michigan ('UMich') paru à 77,8. Les économistes tablaient en général sur un indicateur stable par rapport à avril (76,4). Cette nouvelle a aidé à se redresser des Bourses inquiétées par JP Morgan Chase, qui a annoncé à la SEC une perte sur son portefeuille d'obligation crédit, perte d'au mois deux milliards de dollars et qui pourrait encore grossir jusqu'à trois milliards. 14 MONNAIES L'euro repartait à la baisse face au dollar vendredi après l'échec d'une ultime tentative en Grèce pour former un gouvernement, ce qui semblait ouvrir la porte à de nouvelles élections dans ce pays, épicentre de la crise de la dette dans le Vieux Continent. Vers 18H15 GMT, l'euro valait 1,2923 dollar contre 1,2939 dollar jeudi vers 21H00 GMT, après être tombé vers 01H40 GMT vendredi à 1,2905 dollar, un plus bas depuis le 23 janvier. L'euro baissait toujours face à la devise nippone, à 103,22 yens contre 103,47 yens la veille. Le dollar aussi reculait face au yen à 79,87 yens contre 79,95 yens jeudi soir.Vers 18H15 GMT, la livre britannique baissait face à l'euro à 80,36 pence pour un euro, comme face au billet vert à 1,6078 dollar. La devise helvétique restait stable face à l'euro, à 1,2012 franc suisse pour un euro, comme face au billet vert à 0,9285 franc suisse pour un dollar. Le yuan chinois a fini à 6,3103 yuans pour un dollar contre 6,3142 yuans la veille. MATIÈRES PREMIÈRES Les cours du pétrole ont terminé en repli de près de 1% vendredi à New York, l'or noir ayant toutefois effacé une petite partie de ses pertes après qu'un indice de la confiance du consommateur à un plus haut de quatre ans a quelque peu atténué l'effet négatif d'une croissance industrielle mitigée en Chine. Sur le Nymex, le contrat juin sur le brut léger américain (WTI) CLc1 a fini sur une perte de 0,95 dollar, soit 0,98%, à 96,13 dollars le baril. Dans le même temps, le Brent LCOc1 cédait 0,51%, soit 0,58 dollar, à 112,15 dollars.Sur l'ensemble de la semaine, le West Texas Intermediate (WTI) accuse une baisse de 2,4%, accusant ainsi son deuxième repli consécutif. Le sentiment du consommateur américain est monté début mai à son niveau le plus élevé depuis janvier 2008 en raison de l'optimisme ambiant sur les perspectives du marché du travail, selon l'indice Thomson Reuters/Université du Michigan publié vendredi. L'économie chinoise s'est montrée hésitante en avril, avec des chiffres de production en-dessous des attentes, un ramollissement des ventes au détail et un fléchissement de l'inflation qui témoignent de conditions économiques plus difficiles que prévu. La Chine est le deuxième consommateur mondial de brut derrière les Etats-Unis. RUBRIQUE ANIMÉE PAR JOSÉ RADEGONDE 15 MANAGEMENT ET DROIT EN GUADELOUPE EN AMÉRIQUE LATINE ET DANS LA CARAÏBE LA REPRODUCTION INFIDÈLE DE LA MENTION MANUSCRITE DU CAUTIONNEMENT EST DANGEREUSE L’acte de cautionnement qui ne reproduit pas fidèlement les mentions manuscrites requises peut être entaché de nullité. C’est ce qu’a rappelé la chambre commerciale de la Cour de cassation dans un arrêt du 5 avril 2011 (pourvoi n°09-14358). Une banque obtient le cautionnement du gérant d’une société et de son épouse pour garantir le paiement des sommes dues par la banque. La société est placée en liquidation judiciaire. La banque assigne les cautions en paiement. Les cautions contestent leur engagement au motif que la mention manuscrite ne serait pas conforme aux articles L341-2 et L341-3 du Code de la consommation. La Cour d’appel de Caen a jugé que les engagements de caution étaient nuls en constatant que la mention manuscrite n’était pas identique aux mentions requises par les articles précités. La banque contestait cette décision et estimait que les mentions apposées sur l’acte se rapprochaient très largement des formules légales. Selon la banque, l’esprit des mentions manuscrites était respecté et avait valablement informé les cautions de la portée de leur engagement. La Cour de cassation rejette le pourvoi. Les mentions manuscrites sont prévues à peine de nullité. La Cour d’appel qui a constaté que les mentions manuscrites n’étaient pas conformes pouvait donc prononcer la nullité des cautionnements. Cette décision rappelle donc l’importance de la reproduction exacte des mentions manuscrites sous peine de nullité. Il conviendra donc pour les banques d’apporter la plus grande attention à cette mention manuscrite dont le formalisme peut au jour de la signature du contrat s’avérer bien fastidieux LE SOUTIEN ABUSIF AUX ASSOCIATIONS Constitue un soutien financier abusif de nature à engager la responsabilité de la collectivité, le fait pour une commune de continuer à subventionner une association dont l’activité est gravement déficitaire et de contribuer, ainsi, à masquer l’état de cessation de paiement de l’association. Une association sportive bénéficiant d’importantes subventions communales, est placée en redressement judiciaire. Le commissaire à l’exécution du plan demande à la commune le versement d’une somme provisionnelle de 1 322 987 euros en réparation du préjudice subi par l’association du chef de l’immixtion fautive de la commune dans la gestion de cette personne morale, de sa contribution à l’insuffisance d’actif et de la poursuite d’une activité déficitaire. Le tribunal administratif de Nice fait en partie droit à la demande du commissaire et condamne la commune à payer 843 404,43 euros à l’association. La commune relève appel du jugement en soulevant, à titre principal, l’incompétence des juridictions administratives et, à titre subsidiaire, l’absence de toute faute de sa part. La Cour administrative d’appel de Marseille confirme néanmoins le 16 jugement. "Si la recherche de la responsabilité civile de l’Etat ou d’autres personnes morales de droit public au titre de l’exercice d’une activité à caractère industriel ou commercial, sans qu’il y ait lieu de distinguer si la collectivité publique concernée a agi en qualité de dirigeant de droit ou de fait, relève de la compétence des tribunaux de l’ordre judiciaire, une telle action relève de la compétence des tribunaux de l’ordre administratif lorsque la responsabilité de l’état ou de la personne morale de droit public est recherchée au titre de l’exercice d’une mission de service public administratif". En l’espèce le club de handball assurait bien une mission de service public administratif. En effet : l’association a signé un contrat d’objectifs avec la commune par lequel elle s’était engagée à promouvoir et développer la pratique du handball auprès des jeunes de la commune, à dispenser une formation dans cette discipline allant de l’initiation à la compétition au plus haut niveau, à participer et représenter la commune au championnat de France national 1 de handball avec son équipe première masculine ; de telles actions étaient présentées comme d’intérêt communal, prises en faveur de la population de la commune, et comme complémentaires aux activités de celles-ci ; le siège social de l’association était un local mis gracieusement à sa disposition par la commune ; cette association bénéficiait de subventions de la commune depuis 1992, la part des dites subventions dans ses ressources s’élevant, selon les exercices, entre 80 % et 90 %. Ainsi c’est donc à bon droit que les premiers juges ont estimé que la juridiction administrative était compétente pour connaître de l’action intentée par la commissaire au plan de cession de l’association contre la commune. Pour retenir la responsabilité de la commune, les juges de la Cour administrative d’appel retiennent que la commune dirigeait en fait l’association et lui a procuré un soutien financier abusif, contribuant ainsi à masquer l’état de cessation de paiement de l’association. La commune dirigeait en fait l’association. En effet : l’essentiel des ressources de l’association provenait des subventions de la commune ; elle était formellement chargée de l’exécution d’une mission de service public administratif communal ; le président de l’association était un employé communal exerçant en réalité ses fonctions en liaison avec l’autorité municipale ; le conseiller municipal délégué aux sports, s’est directement immiscé dans la gestion de l’association. Les juges reprochent à la commune d’avoir continuer à subventionner l’association alors même qu’elle avait été alertée, dès la fin de l’année 1996 par un rapport de la mission d’inspection générale de l’administration communale, sur l’état de cessation de paiement de l’association avec un passif estimé à un million huit cent mille francs, et sur de nombreuses irrégularités dont : l’absence de commissaire aux comptes ; l’absence de convention de mise à disposition de locaux par la commune ; l’inscription de recettes non perçues au compte de résultat ; Ainsi seuls les documents comptables de l’année 1997 ont été certifiés par un commissaire aux comptes . Or "malgré cette absence d’organisation administrative et financière dans l’engagement de la dépense, son contrôle et son règlement (...) et les difficultés invoquées par la commune elle-même pour obtenir communication des documents comptables, la requérante a continué à verser des subventions à l’association et en a même accru le montant pendant la période considérée". Et les juges d’en conclure "que ces financements ont abouti à masquer l’état de cessation de paiement de l’association et contribué 17 à la poursuite d’une activité gravement déficitaire " et "qu’ainsi le lien de causalité entre les fautes de gestion commises par la commune et le préjudice allégué par le commissaire à l’exécution du plan de cession est établi"(Cour Administrative d’Appel de Marseille, 10 mars 2011, N° 09MA00119) RUBRIQUE ANIMÉE PAR Myriam ROMUALD-ELUTHER TABLEAU DE BORD ÉCONOMIQUE ET SOCIAL ÉLABORÉ PAR L'OBSERVATOIRE ÉCONOMIQUE CARAÏBE LE SMIC: Le montant du SMIC horaire brut est fixé, à partir du 1er janvier 2012 à 9,22 € soit 1398,37 € brut mensuel sur la base de la durée légale de travail de 35 heures hebdomadaire. INDICE DU COÛT DE LA CONSTRUCTION: L'indice du coût de la construction (ICC), s'élève au 4e trimestre 2011 à 1.638 points soit une augmentation annuelle de 6,85 %. Au quatrième trimestre 2011, l’indice des loyers commerciaux s’établit à 106,28. Sur un an, il est en hausse de 3,26 %. POPULATION POPULATION 2010: 407 205 habitants OFFRE PIB 2010 : 8,9 IMPORTATIONS 2010: 2,5 RESSOURCES TOTALES : 11,4 DEMANDE CONSOMMATION2010:10,3 INVESTISSEMENT2010 : 0,8 EXPORTATIONS2010 : 0,3 TOTAL : 11,4 PRIX MARS 18 2012 : 1,6 % SUR UN AN EMPLOI , CHÔMAGE DEMANDEURS D'EMPLOI EN MARS : 68.030 OFFRE D'EMPLOI EN MARS : NOMBRE D'ENTREPRISES CRÉES : 36577NOMBRE D'ENTREPRISES CRÉÉES MARS 2012 542 - -1,8 % LA NATION EST CONSULTABLE SUR LE SITE INTERNET DE LA CONVENTION POUR UNE GUADELOUPE NOUVELLE ET SUR FACEBOOK 19 LA NATION PUBLICATION DU GROUPE MEDIA CARAIBE : 22 BIS RUE ALEXANDRE ISAAC POINTE À PITRE GUADELOUPE INTERNET : SITE INTERNET : http//guadeloupeconvention.typepad.com ; FACE BOOK. REDACTION DIRECTEUR DE LA PUBLICATION ET RÉDACTEUR EN CHEF : ELUTHER JEAN PAUL COMITÉ DE RÉDACTION : Paul Noirte ; José Radegonde ; Alain Jeremy; Félix Valentin; Romuald Myriam ; Jacques Davila; ADMINISTRATION : PRESIDENT DU CONSEIL D ADMINISTRATION : Directeur ADMINISTRATIF: Abonnement : O690 40 42 55 ; Publicité : Régie Caraïbe de publicité 0690 40 42 55 ; Agence de presse : Media info 20 DIFFUSER LA NATION AUTOUR DE VOUS 21