Lire l`article
Transcription
Lire l`article
Fraude fiscale Mercred i 08 janvier 2014 P Début d’an 'année noire pour la famille royale espagnole François Musseau L’infante Cristina avec son époux Iñaki Urdangarin. (Reuters) Trois ans après l’inculpation de son époux Iñaki Urdangarin, la fille du roi Juan Carlos a été mise en examen par un juge pour fraude fiscale et blanchiment de capitaux présumés Les liens L’infante Cristina de Bourbon va s’installer à Genève (01.08.2013) La corruption a gangrené tous les étages (13.04.2013) L’image souillée de la famille royale (12.12.2011) Publicité Après trois années de déboires qui ont durement entamé sa crédibilité, la famille royale a été touchée en plein cœur mardi: le juge José Castro a mis en examen la fille du roi Juan Carlos, l’infante Cristina, pour «fraude fiscale et blanchiment de capitaux»; la cadette du souverain sera convoquée le 8 mars au Tribunal de Palma de Majorque, aux Baléares, pour répondre de ces chefs d’accusation. L’infante, âgée de 48 ans, risque six ans de prison pour le délit fiscal, et cinq en ce qui concerne l’évasion de capitaux. Première esquive Sur la liste des scandales dans lesquels se débat la monarchie depuis 2011, celui-ci est certainement le plus grave: jamais, jusqu’alors, un membre direct de la famille royale n’avait officiellement été mis en examen. Il y a trois ans, la justice avait inculpé l’époux de l’infante, l’ancien champion de handball Iñaki Urdangarin, pour avoir détourné – entre 2004 et 2006 – 6,2 millions d’euros de fonds publics vers Noos, une fondation qu’il présidait à but prétendument non lucratif. Juan Carlos, et toute la famille royale, n’ont depuis lors cessé de marteler que l’épouse d’Iñaki Urdangarin, bien que membre de la direction de Noos, «ne savait rien des activités de la fondation». Or, l’opiniâtre juge José Castro, qui se concentre sur ce dossier depuis un an, est persuadé du contraire. En avril 2013, il avait déjà convoqué l’infante Cristina pour y voir plus clair, mais celle-ci s’en était tirée à bon compte grâce à un recours du parquet et des avocats de la fille du roi. Le gouvernement de Mariano Rajoy, par le biais du fisc, avait tenté de lui porter secours en publiant des factures qui la disculpaient: hier, circonstance aggravante, le juge a estimé que ces factures étaient «fausses». En réalité, aux yeux de José Castro, l’infante Cristina aurait joué un rôle clé dans les malversations financières de son mari. Au moins un million d’euros d’argent public aurait transité via la société Aizoon, dont ils étaient copropriétaires. Ce pactole, jamais déclaré au fisc, serait passé par divers paradis fiscaux, et aurait principalement servi à financer la réhabilitation de leur luxueux palais de Pedralbes, sur les hauteurs de Barcelone.