TdR Evaluation finale - Version finale

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TdR Evaluation finale - Version finale
CARITAS
CARITAS
PROJET 2013-2015:« PROMOTION DU
RESPECT DES DROITS
DES MIGRANTS SUBSAHARIENS AU
MAROC »
ÉVALUATION FINALE
TERMES DE REFERENCE
Mai 2015
Ce projet est cofinancé par l'Union
européenne et la confédération Suisse
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CONTEXTE DU PROJET
Le phénomène de l’immigration vers le Maroc a substantiellement changé au cours de ces toutes dernières
années. Au-delà des chiffres qui pourraient lui être associés (à ce jour, il n’existe pas de données fiables
reflétant l’évolution de ces flux migratoires, son intensification ou sa diminution) ou du phénomène en tant
que tel (origines des migrants, routes, etc.), c’est surtout la manière d’aborder cette question par les parties
impliquées qui a évolué. Que cela soit du côté des autorités marocaines, de la société civile ou d’autres
instances internationales (principalement l’Union Européenne), le rôle et le positionnement des acteurs
concernés par l’immigration au Maroc ont significativement évolué depuis mi-2013, ainsi que leurs modalités
d’intervention auprès des populations migrantes. L’annonce à l‘automne 2013, pour la première fois dans la
région, de la mise en place d’une « politique migratoire » au Maroc est probablement l’un des principaux
symboles de ces mutations, et ces avancées sur le terrain politique doivent être reconnues.
Néanmoins, beaucoup reste à faire pour que les orientations de cette nouvelle étape se concrétisent
effectivement, dans un cadre législatif adapté. Parallèlement, les enjeux liés à l’intégration demandent à être
concrètement abordés pour assurer un accès effectif des migrants aux services publics, tout en faisant évoluer
les mentalités vers plus de respect des droits humains et une réduction progressive des violences et des
discriminations qui sévissent à leur encontre.
LES EVOLUTIONS DU CONTEXTE GEOPOLITIQUE DE LA MIGRATION VERS LE MAROC
La question de l’immigration au Maroc a en partie évolué ces dernières années sous les effets conjugués de
plusieurs facteurs géopolitiques intervenus dans l’espace méditerranéen et en Afrique subsaharienne.
Dans l’espace méditerranéen, la situation géopolitique de plusieurs pays s’est fortement dégradée depuis
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2013, notamment en Syrie et en Irak, sous l’emprise de l’organisation « Etat Islamique », (« DAECH » ), qui
s’impose dans la région par l’horreur et la barbarie.
De même, en Afrique subsaharienne, la République Centrafricaine et le Mali connaissent une instabilité
politique que la présence de forces internationales tente de maîtriser. Au Nord-Est du Nigéria, les djihadistes
de Boko Haram commettent des meurtres et des massacres sur les populations civiles. Ces offensives de
terreur s’étendent également aux pays riverains, Tchad, Cameroun, et Niger. Dans le reste du continent, de
nombreux pays sont en proie à des conflits larvés qui s’enlisent ou à des contextes socio-économiques qui
poussent nombre de leurs ressortissants à la fuite et à l’exil, comme c’est le cas en République Démocratique
du Congo, ou en Guinée.
Dans ce contexte, en 2014, l’immigration irrégulière à destination de l’Europe par la Méditerranée s’est élevée
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à 229 430 passages (Frontex ), en augmentation par rapport à la même période en 2013.
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Acronyme en arabe de l’expression « Etat Islamique en Irak et au Levant »
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http://frontex.europa.eu/trends-and-routes/migratory-routes-map
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De fait, les routes migratoires s’adaptent, en fonction de l’évolution des difficultés ou des facilités de passage.
Ainsi, la route Maroc- Espagne, par voie terrestre ou maritime, est devenue beaucoup plus difficile ces
dernières années du fait du renforcement des contrôles aux frontières extérieures de l’Europe en coopération
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avec les autorités marocaines. Le système sophistiqué de surveillance SIVE en Espagne et les clôtures
ceinturant Ceuta et Melilla ont rendu le passage de la frontière beaucoup plus difficile, coûteux et dangereux,
sans pour autant que le nombre de passage diminue.
Longtemps cantonné à l’image de pays émetteur de migration nationale vers l’Europe, le Maroc est devenu un
pays de transit entre les années 2000 et 2013 pour les migrants subsahariens. Depuis, il se présente aussi
comme pays de destination et de résidence pour un nombre croissant de migrants qui renoncent à l’Europe,
du moins à court terme, et qui n’envisagent pas non plus de retourner dans leur pays d’origine faute de
perspectives attractives, et souvent par honte de rentrer chez eux sans situation, ni argent.
LE CADRE DE LA NOUVELLE POLITIQUE MIGRATOIRE AU MAROC
Au-delà d’une réalité vécue par les migrants au Maroc qui évolue très lentement, le contexte politique se
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trouve à une étape de transition résultant de l’initiative du Roi Mohammed VI, annoncée à l’autonome 2013 ,
par la mise en place d’une « politique migratoire radicalement nouvelle suivant une approche humanitaire
conforme aux engagements internationaux du Maroc et respectueuse des droits et de la dignité des
immigrés ». Ce changement de cap a été présenté comme une réponse aux recommandations issues d’un
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rapport thématique du CNDH relatif à la situation des migrants au Maroc et rendu public en septembre 2013 .
Il est aussi intervenu parallèlement à l’ouverture de l’examen du rapport du Maroc sur l’application de la
Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur
famille, à Genève et quelques mois après la signature des accords de mobilité entre le Maroc et l’Union
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Européenne le 7 juin 2013 .
Cette nouvelle politique s’est traduite concrètement par l’ouverture de plusieurs chantiers importants :
-
La mise en place d’un dispositif national d’asile, conformément aux engagements internationaux du
Maroc, signataire de la Convention de Genève de 1951.
A cette fin, le Bureau des Réfugiés et Apatrides (BRA) lié au Ministère des Affaires étrangères et de la
Coopération a été rouvert et chargé de délivrer la carte marocaine de réfugié aux personnes reconnues par
la commission ad hoc à partir du 25 septembre 2014. Parallèlement des travaux de mise à niveau du cadre
juridique sur l’asile en vue d’une nouvelle loi ont été entamés par une commission interministérielle.
-
La mise en œuvre de l’opération exceptionnelle de régularisation administrative des étrangers en 2014.
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7
En espagnol : « Sistema Integrado de Vigilancia Exterior » (Système Intégré de Surveillance Extérieure »)
4
Communiqués du cabinet Royal des 9 et 10 septembre 2013
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http://www.ccdh.org.ma/sites/default/files/documents/Conclusions_et_recommandations_version_fr.pdf
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http://ec.europa.eu/dgs/home-affairs/what-is-new/news/news/2013/docs/20130607_declaration_conjointemaroc_eu_version_3_6_13_fr.pdf
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Le 11 novembre 2013 : une conférence de presse lance officiellement le dispositif de régularisation des étrangers en séjour irrégulier au
Maroc, suivi de la circulaire conjointe du Ministère de l’Intérieur et du Ministère chargé des marocains résidents à l’étranger et des affaires de
la migration n° 8303 du 16 décembre 2013 régissant l’opération exceptionnelle de régularisation de la situation de séjour des étrangers.
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Après élargissement des critères de régularisation à toutes les femmes migrantes (annoncée en juillet),
environ 28 000 demandes ont été déposées ; 18 000 cartes de séjour d’un an ont été délivrées, et 10 000
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recours déposés devant la Commission de recours prévue par la circulaire. En mars 2015, les conditions de
renouvellement de ces cartes ne sont pas encore uniformisées d’une préfecture à l’autre.
-
Une autre commission interministérielle a été chargée de la mise à jour du cadre juridique sur la traite des
êtres humains.
-
Enfin, l’élaboration d’une stratégie nationale d’intégration a été confiée au Ministère Chargé des
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Marocains Résidant à l’Etranger, qui a vu ses attributions étendues aux « affaires de la migration » .
Cette construction d’une politique nationale d’intégration des immigrés a donné lieu à plusieurs rencontres
officielles avec des acteurs de la société civile. Elle a aussi été l’occasion de lancer des appels à projet
s’adressant aux associations marocaines et de signer des conventions avec certains ministères sectoriels
(Education nationale, Jeunesse et Sports, Solidarité et famille, …) ou organismes parapublics (OFPPT, Croissant
rouge…) qui développeraient des projets en faveurs des migrants.
A ce jour, ces évolutions substantielles du contexte politique restent à concrétiser et à consolider pour devenir
une réalité vécue par les migrants. A cet égard, il est indéniable que la société civile a joué un rôle moteur dans
cette dynamique ; son engagement doit être soutenu et maintenu dans un rôle de médiation avec les
institutions publiques et pour que cette stratégie reste accompagnée par un monitoring indépendant.
CONDITIONS DE VIE ET PROFILS DES MIGRANTS AU MAROC
Suite aux évolutions politiques récentes, nombre de migrants ont obtenu au cours de l’année 2014 un titre de
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séjour temporaire au Maroc , leur ouvrant théoriquement l’accès au marché du travail et à d’autres droits
communs de base. Cependant, s’agissant d’une politique nouvelle et encore peu ancrée dans la réalité
marocaine (aussi bien pour les institutions que pour la société civile), avoir bénéficié de la régularisation n’est
pas synonyme d’un accès immédiat et facile aux services publics. Pour nombre de « régularisés », si le
sentiment de sécurité individuelle est renforcé et leur image face à la société marocaine adoucie, les conditions
de vie au quotidien ont rarement changé. L’accès effectif à ses droits est encore un lourd combat à mener,
auquel Caritas s’associe pleinement, en accompagnant ces personnes de manière ciblée.
L’irrégularité de leur situation administrative est un lourd fardeau pour les migrants qui n’ont pas bénéficié de
la régularisation (ne remplissant pas les critères ou nouvellement arrivés), qui accentue leur situation de
vulnérabilité. Les migrants en situation irrégulière vivent en marge de la société marocaine dans une précarité
absolue, sans accès aux droits humains élémentaires. C’est pour cela que Caritas porte une attention
particulière et spécifique à ces personnes marginalisées.
A ce jour, les conditions de vie des régularisés et des non régularisés restent proches :
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Informations délivrées par le CNDH lors d’une conférence de presse ayant eu lieu à Rabat le 7 février 2015.
http://www.cndh.org.ma/fr/communiques/le-bilan-de-loperation-exceptionnelle-de-regularisation-des-migrants-et-leur-integration
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Ministère désormais intitulé «Ministère Chargé des Marocains Résidants à l’Etranger et des Affaires de la Migration ».
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Parmi les 18000 personnes régularisées, sont comptabilisés ici aussi bien les migrants dits « vulnérables » que les étrangers qui résidaient au
Maroc en situation administrative irrégulière mais qui n’ont pas de liens avec la vulnérabilité (d’origine européenne, ou nord-américaine).
5
Santé : si l’accès aux soins de santé primaire (dans les centres de santé de proximité) est relativement
assuré peu importe la situation administrative du migrant, la question sanitaire demeure épineuse
pour les soins dits secondaires et tertiaires qui recouvrent les hospitalisations et interventions
spécialisées. A ce jour, les migrants ne peuvent bénéficier de la couverture médicale proposée aux
personnes vulnérables (RAMED). Il semble cependant qu’une solution pour intégrer les migrants
régularisés soit en cours d’élaboration, bien qu’elle laisse de côté les migrants dits « irréguliers ».
Logement : l’hébergement des migrants est caractérisé par des espaces exigus en sureffectif et aux
conditions insalubres. Sans contrat de bail, les migrants sont souvent à la merci du bon vouloir des
propriétaires et sujets à des loyers surévalués. De plus, la concentration de migrants dans des
quartiers populaires où ils sont logés dans des appartements de manière illégale peut générer de très
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fortes tensions avec les habitants marocains, comme cela a été le cas à Tanger à l’été 2014 .
Education : si depuis l’automne 2013, sous l’aval d’une circulaire du ministère de l’Education, les
écoles marocaines sont officiellement ouvertes aux enfants migrants, l’intégration effective de ces
enfants est un défi lourd (difficultés de la langue, discriminations, etc.) et l’accès à la formation
professionnelle pour les jeunes reste en suspens.
Accès au travail : Un certain nombre de migrants trouve un travail occasionnel dans les secteurs
informels, tels que les services domestiques, le petit commerce ou la construction, mais souvent dans
des conditions d’exploitation ou du moins abusives (salaires faibles et sans garantie de paiement,
aucune protection sociale, etc.).
A ces difficultés concrètes posées à l’insertion des migrants au Maroc s’ajoute un climat social encore difficile,
caractérisé par une acceptation mitigée de l’arrivée de nouveaux étrangers par une partie de l’opinion publique
marocaine.
En dehors des associations formées par les communautés subsahariennes elles-mêmes, les rares points
d’accueil et d’écoute « officiels » dont les migrants bénéficient sont les organisations de la société civile basées
dans certaines grandes villes (généralement Casablanca, Rabat, Tanger, Oujda), qui jouent un rôle vital par
leurs actions de terrain. Mais ces relais sont inégalement représentés sur le territoire et la réalité des migrants
basés dans les autres régions est malheureusement peu visible (Sud Marocain, Fès-Meknès, villes moyennes,
monde rural).
L’EXPERIENCE DE CARITAS DANS LE DOMAINE DE LA MIGRATION AU MAROC
Caritas a ouvert son premier centre d’accueil pour les migrants en 2005 à Rabat. En 10 ans de travail, plus de
20 000 migrants subsahariens en situation irrégulière ont été accueillis et accompagnés dans les trois centres
de Rabat, Casablanca et Tanger, dont 18 000 pour le seul centre de Rabat. Cette expérience acquise au cours de
ces années représente une réelle valeur ajoutée qui s’est enrichie au fil du temps grâce à des équipes
multiculturelles et pluridisciplinaires de professionnels salariés et bénévoles. Les centres d’accueil ont été
précurseurs dans l’approche globale de la prise en charge des migrants, faisant de Caritas un acteur de
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Conflits dans le quartier Boukhalef - http://www.rfi.fr/afrique/20140901-vive-tension-tanger-entre-marocains-migrants-subsahariens/
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référence pour l’accompagnement psycho-social des migrants au Maroc reconnu par les autres acteurs
impliqués dans le domaine :
-
Le « Centre d'Accueil pour Migrants » à Rabat a été ouvert en janvier 2005. Avec 18 000 personnes prises
en charge 10 ans plus tard, le CAM est devenu aujourd’hui une « référence » à la fois pour les migrants et
pour les organismes partenaires.
-
Le « Service d'Accueil des Migrantes » à Casablanca est la principale structure apportant une aide
spécifique aux migrantes sur cette région. Le SAM accueille et accompagne en priorité femmes et enfants
depuis 2008.
-
« Tanger Accueil Migrants » est un centre dédié à la population migrante présente dans le nord du Maroc.
Etant donnée la très faible couverture de besoins des migrants dans cette région, le TAM est déjà amené à
répondre à un grand nombre de demandes depuis son ouverture en novembre 2011.
LOGIQUE D’INTERVENTION DU PROJET 2013-2015 « PROMOTION DU RESPECT DES
DROITS DES MIGRANTS SUBSAHARIENS AU MAROC »
Ces trois centres ont renforcé leur travail en réseau dans le cadre du projet triennal unique d’envergure
nationale qui s’achèvera fin 2015 pour la « Promotion du respect des droits des migrants subsahariens au
Maroc ». Ce projet, est financé principalement par l’Union européenne et la Coopération Suisse. En
complément, plusieurs Caritas européennes (Caritas France, Allemagne, Espagne et Italie) et la congrégation
des sœurs franciscaines soutiennent de façon significative notamment le volet des aides directes aux
personnes vulnérables.
La logique d’intervention de ce projet s’articule autour des objectifs, résultats escomptés et activités suivants :
Objectif global : Contribuer à la promotion du respect des droits des migrants subsahariens dans les régions de
Rabat, Tanger et Casablanca
Objectif spécifique 1 : Améliorer l’accompagnement des migrants et réduire le niveau de risque de grande
exclusion des groupes les plus vulnérables.
Objectif spécifique 2 : Renforcer les capacités des structures d’accueil et d’accompagnement de migrants et
sensibiliser l’opinion publique aux droits des migrants.
Résultats escomptés
R1: La prise en charge d’environ 4500 migrants les plus vulnérables est assurée par 3 centres d’accueil de
référence.
R2 : Les capacités professionnelles des 3 centres d’accueil sont renforcées.
R3 : Le travail en réseau dans le domaine de la migration au niveau national (entre 3 centres d’accueil et inter
association) est renforcé.
R4 : Les droits des migrants sont connus et respectés par les partenaires institutionnels et l’opinion publique
marocaine.
Activités à mener
R1A1 : Assurer les besoins de base aux migrants les plus vulnérables dans 3 centres d’accueil.
R1A2 : Intégrer les femmes et les enfants migrants dans un programme d’éducation et de formation
professionnelle.
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R1A3 : Orienter les migrants vers les structures médico-sociales, éducatives et juridiques compétentes.
R2A1 : Former et renforcer le personnel des 3 centres d’accueil.
R3A1 : Organiser des échanges d’expériences entre les 3 centres et entre les acteurs travaillant avec les
migrants.
R3A2 : Développer une représentation et un plaidoyer communs entre les 3 centres.
R4A1 : Sensibiliser et former les partenaires institutionnels sur les problématiques et la prise en charge
spécifiques aux migrants et renforcer leurs capacités.
R4A2 : Sensibiliser l’opinion publique à la situation des migrants.
R4A3 : Participer à l’élaboration de politiques publiques via la plate-forme d’ONG.
OBJECTIFS DE L’EVALUATION FINALE
Objectifs de l’évaluation
Cette évaluation finale, prévue dans les dispositions techniques et administratives des différentes conventions
de financement du projet, doit permettre de fournir à Caritas Maroc, aux principaux bailleurs de fonds (l'Union
Européenne, la Coopération Suisse, Caritas Espagne, Caritas Allemagne, Caritas Italie, les sœurs franciscaines)
ainsi qu’au ‘partenaire technique’ (Secours Catholique/Caritas France) une information qui leur permettra :
a. D’apprécier globalement et de manière indépendante la qualité de la méthodologie, la mise en œuvre
du projet et les résultats du projet, en s'attachant plus particulièrement à l'impact des actions menées
par rapport aux objectifs visés;
b.
De tirer les principaux enseignements de l'intervention et formuler des recommandations pratiques
concernant son suivi et de suggérer des évolutions à prendre en compte pour alimenter la réflexion
sur la méthodologie et la place de Caritas dans le contexte migratoire marocain pour une nouvelle
phase de projet après 2015.
CRITERES D’EVALUATION FINALE
Cette évaluation doit porter plus spécifiquement sur les forces et faiblesses du projet et en tirer des
recommandations concrètes à prendre en compte dans le prochain programme, notamment au regard des cinq
critères d’évaluation suivants :
1) Pertinence : L’action menée dans le cadre de ce projet a-t-elle correspondu aux attentes des
bénéficiaires finaux (migrants, partenaires institutionnels, organisation de la société civile, centres
d’accueil de Caritas) et s’est-elle ajustée aux évolutions du contexte ? Ce point nous permettra de tenir
compte des résultats de l’évaluation en fin de projet en vue de mieux cerner les activités et d’améliorer
la méthodologie dans une nouvelle phase du projet (après 2015).
2) Efficacité : Les objectifs fixés par le projet ont-ils été atteints ?
3) Efficience : Est-ce que les ressources humaines et matérielles mobilisées ont été optimisées au regard
des résultats obtenus ?
4) Durabilité : Les conditions d’implantation et d’organisation mises en place sont-elles favorables à la
poursuite d’un programme migrants de Caritas au niveau national ?
5) Impact : Quels sont les changements durables produits par l’action, résultant de la combinaison d’effets
significatifs qui peuvent être en partie attribués à l’action menée dans le cadre de ce projet ? Ce point
nous permettra d’évaluer les liens entre les partenaires locaux, Caritas, le programme et les instances
gouvernementales.
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QUESTIONS EVALUATIVES
Questions évaluatives
Critères
d’évaluation
Pertinence
L’action menée dans le cadre de ce projet a-t-elle correspondu aux attentes des bénéficiaires finaux (migrants, partenaires institutionnels) ?
Les actions proposées sont-elles adaptées au contexte migratoire du Maroc ? Des actions ont-elles été réalisées pour saisir l'opportunité des
changements importants survenus au niveau politique sur la question migratoire au Maroc à partir de fin 2013 ?
Est-il nécessaire de prévoir une nouvelle analyse du contexte ? Et si oui, sur quels aspects du projet ?
Quelles réorientations éventuelles devraient être envisagées pour tenir compte des évolutions du contexte politique dans le domaine de la migration
au Maroc ?
Quelles sont les activités qui seraient à renforcer, ou au contraire à réduire, à réorienter ?
Quelles seraient les actions à mener pour cela ?
Les activités ont-elles été menées en coordination/coopération avec d’autres acteurs agissant sur la problématique des migrants subsahariens, à
l'échelle locale, nationale et internationale ?
Les actions liées au renforcement des capacités des partenaires sont-elles adaptées et le choix des acteurs à renforcer en cohérence avec les objectifs
du projet ?
Efficacité
Efficience
Quelles synergies pourraient-elles être renforcées avec d’autres acteurs locaux ?
Le projet a-t-il atteint ses objectifs (cf. cadre logique) ?
Y a-t-il des activités encore insuffisamment développées et des résultats inférieurs aux attentes ? Pourquoi ?
Ce(s) retard(s) ont-ils été préjudiciables au bon déroulement du projet ?
Quelles pourraient être les mesures pour éviter à l’avenir de telles différences ?
Est-ce que par les choix géographiques et par sa méthodologie, le projet a touché les migrants les plus dans le besoin ?
Est-ce que la méthodologie permet d’identifier clairement les problèmes des migrants du début à la fin de l’appui ?
Est-ce que l’appui favorise la responsabilisation des migrants ? Si non, quelles sont les limites de notre méthodologie ?
Les ressources humaines affectées sont-elles justifiées en proportion de l'activité effectivement menée, globalement et au niveau de chacun des
centres ? Quelles réaffectations des moyens humains et financiers du projet devraient être envisagées pour améliorer le résultat de certaines activités ?
Est-ce qu’elles permettent de répondre aux besoins et d’atteindre les résultats d’activité ?
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Les actions de formation et les échanges entre centres ont-ils concrètement amélioré concrètement la qualité de certaines actions menées par les
centres ? Lesquelles en particulier ?
L'organisation des équipes dans chacun des trois centres (découlant pour deux d'entre eux d'une réorganisation importante en début de projet) reposet-elle sur un organigramme et des fiches de poste clairs, ajustés à la réalité des tâches et responsabilités de chacun ? Permettent-ils le bon
fonctionnement du centre ? Quelles évolutions ou clarifications de l'organigramme ont été entreprises et pourraient être envisagées à l’avenir pour
améliorer le fonctionnement de tel ou tel centre ?
La politique de rémunération est-elle équilibrée (en tenant compte des responsabilités, des compétences et/ou de l’ancienneté des personnes, des
autres services du Diocèse de Rabat, …) ?
Durabilité
Les instances et les circuits de prise de décision, mises en place dans le cadre de ce projet permettent-ils d'assurer la bonne gouvernance du projet et
de remplir les engagements de Caritas Maroc vis-à-vis de ses bailleurs ?
Dans la perspective d’une prolongation du programme, quelles améliorations pourraient être apportées dans la composition, le fonctionnement et les
attributions des différentes instances de décisions ?
Caritas dispose-t-elle d’une stratégie dans le domaine de la migration qui tienne compte des évolutions du contexte et permette d’envisager une
prolongation de ce programme de façon réaliste et pertinente ?
Les acteurs du projet (bailleurs, intervenants, bénéficiaires finaux, partenaires) ont-ils été associés à l’élaboration de cette stratégie ?
Les acteurs du projet font ils preuve de capacités d’adaptation suffisantes pour accompagner les changements envisagés dans le cadre du prochain
programme ?
Impact
La capitalisation des activités et des résultats de l’action est-elle optimale ?
Les outils de collecte de données (informatique et papier) apportent-ils une information fiable et complète sur les activités menées et les résultats de
l'action ?
Est-ce que les indicateurs nous permettent d’identifier les changements dans la situation individuelle de chaque individu ?
Le travail en réseau et le travail de coordination assurés par Caritas :
Quels mécanismes de travail en réseau et de coordination sont nécessaires pour que le réseau devienne plus efficace ? indépendant ?
De façon globale sur la situation des migrants au Maroc et plus spécifiquement concernant leur accès aux soins, à l’état civil, au séjour régulier, au
logement, à l’insertion économique, à l’éducation et à la formation :
- Quels sont les principaux résultats liés directement à l’action menée ?
- Quels sont les effets significatifs (positifs ou négatifs) qu’il est possible de relier en partie à l’action, dans le contexte donné ?
- A quels changements durables (positifs ou négatifs) l’action a-t-elle contribué ?
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METHODOLOGIE ET ETAPES DE L’EVALUATION
-
Réunion de préparation avec le comité d’évaluation, analyse bibliographique, préparation des visites
terrain (le consultant présentera alors une note de travail spécifiant plus en détail les objectifs, objet
et méthodologie d’évaluation)
-
Investigation et entretiens individuels et collectifs : Rencontres avec le staff des centres pour présenter
la mission d’évaluation en début de mission, entretiens avec les membres de Caritas (Casablanca,
Rabat, Tanger), visites terrain, focus groupe, questionnaires, rencontres avec d’autres structures et
personnes ressources
-
Rédaction du rapport d’évaluation (draft1) : Feedback aux équipes de Caritas à la fin de mission,
rédaction d’un rapport draft et soumission au comité d’évaluation
-
Le rapport final sera fourni en (3) exemplaires au plus tard 2 mois après le lancement de l’évaluation.
-
Une présentation des conclusions sera faite au comité d’évaluation et aux partenaires
SOURCES D’INFORMATION DISPONIBLES :
-
Contrat de projet du Secours Catholique avec l’Union Européenne et Contrat de Projet du Secours
Catholique avec Caritas Maroc ;
-
Contrats de projet entre Caritas Maroc et les autres bailleurs, r
-
rapports financiers et narratifs des années 2013 et 2014 ;
-
rapports narratifs trimestriels et semestriels, documents de suivi financier ;
-
rapport d’évaluation intermédiaire,
-
compte rendu des réunions internes des centres et du projet ;
-
compte rendu de réunion avec les partenaires...
INTERLOCUTEURS :
-
Archevêques de Tanger et Rabat, Directeur de Caritas Rabat, Directeur de Caritas Tanger, Déléguée
diocésaine de Tanger
-
Coordinatrice du projet et Responsable administratif et financier du projet
-
Responsables des trois centres
-
Membres des équipes des trois centres
-
Représentants de bailleurs (interviews par téléphone) : Secours Catholique, Caritas Espagne (et/ou
DCV), et sur place : Coopération Suisse, Délégation de l’UE au Maroc
-
Représentants de partenaires locaux
-
Migrants bénéficiaires
LIEUX
Rabat : CAM: 3 rue Aït Affane, Aviation, Rabat.
Siège : 13 avenue Al Alaouyine, quartier Hassan, Rabat
Tanger : TAM, Sidi Bouabid, 55 Tanger – Maroc
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Casablanca : SAM, 25 – rue Faidi Khalifa. Quartier Lafayette Foncière – Casablanca
CALENDRIER
La durée de la consultation sera de 25 jours ouvrables, de début octobre à fin novembre 2015.
DATE LIMITE DE REMISE DE L’OFFRE
L'offre devra être remise au plus tard le 31 juillet 2015, par courrier: Caritas Maroc, BP 258 RP, 10001 Rabat; ou
par courriel: [email protected]
Elle comportera :
•
les compétences de l'évaluateur
•
autant que possible un exemple de travaux d'évaluation réalisés
•
une note méthodologique pourra être jointe à partir des éléments présentés ce document
•
une proposition financière incluant toutes les charges
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