Séquence 3 Texte n°1 : l`Ecole des femmes de Molière Dominante
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Séquence 3 Texte n°1 : l`Ecole des femmes de Molière Dominante
Texte n°1 : l’Ecole des femmes de Molière manuel p. 98-99 Lire une scène comique Séquence 3 Dominante : lecture Objectif : Recherches préliminaires : 1. 2. 3. 4. 5. Qui est Molière ? A quelles dates a-t-il vécu ? Quel est son principal métier ? Dans quel genre littéraire s’est-il le plus illustré ? Comment meurt-il ? De quoi parle l’Ecole des femmes ? Personnages : ARNOLPHE, ALAIN, paysan, valet d'Arnolphe. GEORGETTE, paysanne, servante d'Arnolphe. La scène est dans une place de ville. Acte I, Scène II Alain, Georgette, Arnolphe ALAIN Qui heurte1 ? ARNOLPHE Ouvrez. (A part) On aura, que je pense, Grande joie à me voir après dix jours d'absence. ALAIN Qui va là ? ARNOLPHE Moi. ALAIN Georgette ! GEORGETTE Hé bien ? ALAIN Ouvre là−bas. GEORGETTE Vas-y, toi. ALAIN Vas-y, toi. GEORGETTE Ma foi, je n'irai pas. ALAIN 1 Heurter : frapper. 5 Je n'irai pas aussi2. ARNOLPHE Belle cérémonie, Pour me laisser dehors ! Holà ho, je vous prie. GEORGETTE Qui frappe ? ARNOLPHE Votre maître. GEORGETTE Alain ! ALAIN Quoi ? GEORGETTE C'est Monsieur. Ouvre vite. ALAIN Ouvre, toi. GEORGETTE Je souffle notre feu. ALAIN J'empêche, peur du chat, que mon moineau ne sorte. 10 ARNOLPHE Quiconque de vous deux n'ouvrira pas la porte N'aura point à manger de plus de quatre jours. Ha ! GEORGETTE Par3 quelle raison y venir, quand j'y cours ? ALAIN Pourquoi plutôt que moi ? Le plaisant stratagème ! GEORGETTE Ote-toi donc de là. ALAIN Non, ôte-toi, toi-même. 15 GEORGETTE Je veux ouvrir la porte. ALAIN Et je veux l'ouvrir, moi. GEORGETTE Tu ne l'ouvriras pas. 2 3 Aussi : non plus. Par : ici, pour. ALAIN Ni toi non plus. GEORGETTE Ni toi. ARNOLPHE Il faut que j'aie ici l'âme bien patiente ! ALAIN Au moins, c'est moi, Monsieur. GEORGETTE Je suis votre servante, C'est moi. ALAIN Sans le respect de Monsieur que voilà, 20 Je te... ARNOLPHE, recevant un coup d'Alain. Peste ! ALAIN Pardon. ARNOLPHE Voyez ce lourdaud-là ! ALAIN C'est elle aussi, Monsieur... ARNOLPHE Que tous deux on se taise, Songez à me répondre, et laissons la fadaise4. Hé bien, Alain, comment se porte-t-on ici ? 25 ALAIN Monsieur, nous nous... Monsieur, nous nous por... Dieu merci, Nous nous... (Arnolphe ôte par trois fois le chapeau de dessus la tête d'Alain.) ARNOLPHE Qui vous apprend, impertinente bête, A parler devant moi le chapeau sur la tête ? ALAIN Vous faites bien, j'ai tort. Molière, Ecole des Femmes, Acte I, scène 2, 1662. 4 Laissons la fadaise : cessons de plaisanter. Séquence 3 Dominante : lecture Objectif : Texte n°1 : l’Ecole des femmes de Molière manuel p. 98-99 Lire une scène comique Le rythme du dialogue 1. A quoi voit-on qu’il s’agit d’une pièce écrite en vers ? 2. Comptez les syllabes dans le vers 2. Quel type de vers Molière a-t-il choisi ? 3. a) Donnez le numéro d’un vers réparti sur plusieurs répliques. b) Quel est l’effet produit par un tel vers sur le spectateur qui ne voit pas le texte mais l’entend ? 4. Cet extrait comporte-t-il une longue tirade ? 5. Compte tenu de vos réponses aux questions 3 et 4, qualifiez le rythme du dialogue dans cette scène. La situation et les personnages : un enjeu d’autorité 6. a) Quel personnage utilise le plus grand nombre de vers complets ? b) Que peut-on déduire sur les relations de ce personnage avec les autres, et sur sa place dans la société ? c) Les premières paroles que ce personnage prononce-telle ces déductions ? 7. a) Observez les vers 3 à 6 : pour quelle raison peut-on supposer qu’Alain et Georgette n’ouvrent pas ? b) Observez les vers 7 à 9 : que nous apprend ce passage sur les relations entre Arnolphe et les deux autres personnages ? 8. Qu’est-ce-qui provoque le changement d’attitude d’Alain et Georgette ? 9. Quel personnage prononce le plus de phrases impératives ? Le comique et la mise en scène 10. Quels gestes ou jeux de scène peuvent accomplir les répliques du vers 18 ? 11. Quels sont les différents procédés comiques utilisés par Molière dans cette scène ? relevez un exemple au moins pour chaque procédé. 12. De quoi, de qui se moque-t-on dans cette scène ? Séquence 3 Dominante : lecture Objectif : Texte n°2 : Andromaque de Racine manuel p. 101-102 Lire une scène tragique Recherches préliminaires 1. 2. 3. 4. Qui est Racine ? A quelles dates a-t-il vécu ? Quels sont les titres de ses principales œuvres ? Dans quel genre littéraire s’est-il le plus illustré ? De quoi parle Andromaque ? Pyrrhus aime Andromaque, sa captive. Oreste, ambassadeur de la confédération grecque, arrive à Buthrote au palais de Pyrrhus. Il avoue à son ami Pylade que son véritable but est de chercher Hermione, sa cousine, dont il est extrêmement amoureux. Pylade de son côté lui révèle qu'Hermione est extrêmement dépitée et jalouse à cause de l'amour de Pyrrhus pour Andromaque. Oreste se présente à Pyrrhus et lui réclame Astyanax, le fils d'Andromaque, au nom de la confédération grecque. Pyrrhus refuse catégoriquement mais permet à Oreste de voir Hermione. Cette scène est la scène de clôture de l'acte d'exposition. SCÈNE IV - PYRRHUS, ANDROMAQUE, CÉPHISE PYRRHUS Me cherchiez-vous, Madame ? Un espoir si charmant me serait-il permis ? 5 ANDROMAQUE Je passais jusqu'aux lieux où l'on garde mon fils. Puisqu'une fois le jour vous souffrez5 que je voie Le seul bien6 qui me reste et d'Hector et de Troie, J'allais, Seigneur, pleurer un moment avec lui : Je ne l'ai point encore embrassé d'aujourd'hui. PYRRHUS Ah, Madame ! les Grecs, si j'en crois leurs alarmes, Vous donneront bientôt d'autres sujets de larmes7. 10 ANDROMAQUE Et quelle est cette peur dont leur cœur est frappé, Seigneur ? Quelque Troyen vous est-il échappé ? PYRRHUS Leur haine pour Hector n'est pas encore éteinte. Ils redoutent son fils. ANDROMAQUE Digne objet de leur crainte ! Un enfant malheureux qui ne sait pas encor Que Pyrrhus est son maître, et qu'il est fils d'Hector. 15 PYRRHUS Tel qu'il est, tous les Grecs demandent qu'il périsse. Le fils d'Agamemnon8 vient hâter son supplice. 5 Souffrir : ici, permettre Un bien : une richesse, un héritage. 7 D’autres sujets de larmes : d’autres raisons de pleurer. 8 Le fils d’Agamemnon : Oreste. 6 20 25 30 35 40 45 50 ANDROMAQUE Et vous prononcerez un arrêt9 si cruel ? Est-ce mon intérêt10 qui le rend criminel ? Hélas ! on ne craint point qu'il venge un jour son père ; On craint qu'il n'essuyât les larmes de sa mère. Il m'aurait tenu lieu d'un père et d'un époux ; Mais il me faut tout perdre, et toujours par vos coups. PYRRHUS Madame, mes refus ont prévenu11 vos larmes. Tous les Grecs m'ont déjà menacé de leurs armes, Mais dussent-ils encore, en repassant les eaux12, Demander votre fils avec mille vaisseaux, Coutât-il tout le sang qu'Hélène13 a fait répandre, Dussé-je après dix ans voir mon palais en cendre, Je ne balance14 point, je vole à son secours. Je défendrai sa vie aux dépens de mes jours. Mais parmi ces périls où je cours pour vous plaire, Me refuserez-vous un regard moins sévère ? Haï de tous les Grecs, pressé de tous côtés, Me faudra-t-il combattre encor vos cruautés ? Je vous offre mon bras15. Puis−je espérer encore Que vous accepterez un cœur qui vous adore ? En combattant pour vous, me sera-t-il permis De ne vous point compter parmi mes ennemis ? ANDROMAQUE Seigneur, que faites-vous, et que dira la Grèce ? Faut-il qu'un si grand cœur montre tant de faiblesse ? Voulez-vous qu'un dessein16 si beau, si généreux, Passe pour le transport17 d'un esprit amoureux ? Captive, toujours triste, importune à moi−même, Pouvez-vous souhaiter qu'Andromaque vous aime ? Quels charmes ont pour vous des yeux infortunés Qu'à des pleurs éternels vous avez condamnés ? Non, non ; d'un ennemi respecter la misère18, Sauver des malheureux, rendre un fils à sa mère, De cent peuples pour lui combattre la rigueur, Sans me faire payer son salut19 de mon cœur, Malgré moi, s'il le faut, lui donner un asile20 : Seigneur, voilà des soins21 dignes du fils d'Achille. Racine, Andromaque, acte I, scène 4 9 Un arrêt : un verdict. Mon intérêt : l’intérêt que je lui porte. 11 Prévenir : devancer, répondre d’avance. 12 En repassant les eaux : en venant par la mer. 13 Hélène : reine grecque qui lorsqu’elle fut enlevée par Pâris, prince troyen, fut à l’origine de la guerre de Troie. 14 Balancer : hésiter. 15 Mon bras : mon aide, ma protection. 16 Un dessein : une intention, une résolution. 17 Un transport : une vive émotion, un élan de passion. 18 La misère : le malheur. 19 Le salut : la délivrance le fait d’échapper à la mort. 20 Un asile : un refuge, un lieu à l’écart du monde. 21 Des soins : des préoccupations, des responsabilités. 10 Séquence 3 Dominante : lecture Objectif : Texte n°2 : Andromaque de Racine manuel p. 101-102 Lire une scène tragique Une entrevue improvisée 1. Observez le type de phrases dans les deux premiers vers : quel procédé Pyrrhus emploie-t-il pour qu’Andromaque s’arrête et lui parle ? 2. Où Andromaque se rend-elle au moment où Pyrrhus l’arrête ? 3. Observez les répliques : pourquoi sont-elles de plus en plus longues ? 4. Comptez les syllabes du deuxième vers et du dernier. Quel type de vers Racine emploie-t-il ? 5. En tenant compte de vos réponses, qualifiez le rythme du dialogue dans cet extrait de tragédie classique. La qualité des personnages 6. Dans sa première réplique, Andromaque s’exprime-t-elle comme mère d’Astyanax ou comme veuve d’Hector ? Justifiez votre réponse. 7. Comptez les syllabes des vers 6 et 7. Observez la ponctuation et dites si le rythme est le même dans ces deux vers. Quel sentiment est ainsi mis en valeur ? 8. Relevez les quatre emplois du mot « cœur ». A quel moment désigne-t-il une qualité morale, à quel moment désigne-t-il le sentiment amoureux ? Le dilemme tragique 9. Quelle décision Pyrrhus a-t-il prise au sujet d’Astyanax ? Quels vers l’indiquent ? 10. Quelle proposition Pyrrhus fait-il à Andromaque ? Relevez la phrase simple qui l’exprime. Le fait que la phrase soit simple et courte donne-t-il de l’importance à cette proposition ? Justifiez votre réponse. 11. Quel est le choix offert à Andromaque ? reformulez-le en utilisant la structure de phrase suivante : Si Andromaque………………………………………………., alors…………………………………………………………………………….., mais si Andromaque………………………………………………………………………., alors………………………………………………………………………………… 12. Quel choix Andromaque fait-elle ? Quels sont ses arguments ? Citez-en deux. 13. D’après vos réponses aux questions précédentes précisez en quoi la tragédie est différente de la comédie et ce qu’est le tragique. Séquence 3 Dominante : lecture Objectif : Texte n°3 : Roméo et Juliette de Shakespeare Lire une scène dramatique Recherches préliminaires 5. 6. 7. 8. 5 10 15 20 25 30 35 Qui est Shakespeare ? A quelles dates a-t-il vécu ? Quels sont les titres de ses principales œuvres ? Dans quel genre littéraire s’est-il le plus illustré ? De quoi parle Roméo et Juliette ? JULIETTE. - Oh ! plutôt que d'épouser Pâris, ordonne-moi de m'élancer des créneaux de cette tour là-bas, ou d'errer sur les chemins avec des bandits ; ordonne-moi de me glisser où rampent des serpents ; enchaîne-moi avec des ours rugissants ; enferme moi, la nuit, dans un charnier, sous un monceau d'os de morts qui s'entrechoquent, de tibias pourris et de crânes jaunes et décharnés ; dis-moi d'entrer, dans une tombe fraîche remuée, pour m'enfouir sous le linceul avec un mort ; ordonne moi des choses dont le seul récit me faisait trembler et je les ferai sans crainte, sans hésitation, pour rester l'épouse sans tache de mon doux bien-aimé. FRERE22 LAURENT. - Écoute alors. Rentre à la maison, aie l'air gai et dis que tu consens à épouser Pâris. C'est demain mercredi ; demain soir, fais en sorte de coucher seule ; que ta nourrice ne couche pas dans ta chambre ; une fois au lit, prends cette fiole et avale la liqueur qui y est distillée. Aussitôt dans toutes tes veines se répandra une froide et léthargique23 humeur24 : le pouls suspendra son mouvement naturel et cessera de battre ; ni chaleur ni souffle n'attesteront que tu vis. Les roses de tes lèvres et de tes joues seront flétries et ternes comme la cendre ; les fenêtres de tes yeux seront closes, comme si la mort les avait fermées au jour de la vie. Chaque partie de ton être, privée de souplesse et d'action, sera raide, inflexible et froide comme la mort. Dans cet état apparent de cadavre tu resteras juste quarante-deux heures, et alors tu t'éveilleras comme d'un doux sommeil. Le matin, quand le fiancé arrivera pour hâter ton lever il te trouvera morte dans ton lit. Alors, selon l'usage de notre pays, vêtue de ta plus belle parure, et placée dans un cercueil découvert, tu seras transportée à l'ancien caveau où repose toute la famille des Capulets. 22 Frère, père : dans la religion chrétienne, on emploie ces mots pour désigner les religieux. Léthargique : qui apporte le sommeil. 24 Une humeur : une substance liquide. 23 40 45 50 Cependant, avant que tu sois éveillée, Roméo, instruit de notre plan par mes lettres, arrivera ; lui et moi nous épierons ton réveil, et cette nuit-là même Roméo t'emmènera à Mantoue25. Et ainsi tu seras sauvée d'un déshonneur imminent, si nul caprice futile, nulle frayeur féminine n'abat ton courage au moment de l'exécution. JULIETTE. - Donne ! Eh ! Donne ! Ne me parle pas de frayeur. LAURENCE, lui remettant la fiole. - Tiens, pars ! Sois forte et sois heureuse dans ta résolution. Je vais dépêcher un religieux à Mantoue avec un message pour ton mari. JULIETTE. - Amour donne-moi ta force, et cette force me sauvera. Adieu, mon père ! (Ils se séparent.) William Shakespeare, Roméo et Juliette, Acte IV, scène 1, vers 77 à 126 25 Mantoue : ville située à une trentaine de kilomètres au Sud de Vérone. Séquence 3 Dominante : lecture Objectif : Texte n°3 : Roméo et Juliette de Shakespeare Lire une scène dramatique Un portrait en paroles 1. a) Observez les répliques de Juliette. Quel est le type de phrases le plus fréquent ? b) Qu’est-ce-que ces répliques révèlent du caractère et des sentiments de la jeunefille ? 2. Juliette hésite-t-elle à suivre le plan proposé ? par frère Laurent ? Citez le texte pour justifier votre réponse. 3. Relevez l’expression qui prouve que Juliette n’a pas toujours été insensible à la peur ? Qu’est-ce-qui l’a changée ? Une situation surprenante 4. a) Frère Laurent hésite-t-il à conseiller Juliette ? b) Prend-il le parti des parents ou des jeunes gens ? c) Est-ce un personnage sympathique ? Justifiez votre réponse. 5. Résumez les différentes étapes du plan de Frère Laurent en relevant les indices de temps. 6. Quel temps verbal domine dans la tirade de Frère Laurent ? Doute-t-il de la réussite du plan ? Un jeu avec la mort 7. La solution proposée par Frère Laurent correspond-elle à un des souhaits exprimés par Juliette ? 8. Relevez le champ lexical de la mort dans la tirade de Juliette. 9. a) Relevez, dans la tirade de Frère Laurent, les champs lexicaux du sommeil et du réveil. b) Quelle figure de style est employée à deux reprises dans les vers 25 et 26 ? Que met-elle en valeur ici ? c) Le sommeil est-il présenté comme un repos ou une fausse mort ? 10. Qu’est-ce-qui rassure le spectateur dans cette scène ? Qu’est-ce-qui le rassure ? Qu’est-ce-qui l’amuse ? 11. Quelles sont d’après vos réponses aux questions précédentes les caractéristiques d’un drame au théâtre ?