Créer une école de devoirs

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Sommaire
1. Les devoirs
2. L'institution
3. L'équipe des animateurs
1. Les professionnels
2. Les bénévoles
4. Les heures d'ouverture
5. Plus que du scolaire
6. Les activités
7. Les autorisations
1. Assurance
2. Législation sociale
3. Incendie
8. Les aides
1. La Commune
2. La Province
3. La Communauté française
4. La Région
5. Le F.I.P.I.
6. L'AEDL
7. La Fédération Francophone des edds
9. L'alphabétisation
10. Les projets
1. L'aide aux nouvelles edds
2. Le centre de documentation
3. Les marraines
4. Le secondaire
5. L'alphabétisation des enfants
11. En conclusion
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file:///C|/Documents and Settings/Jean-Robert COLET/Mes documents/Mes sites Web/Créer une école de devoirs.htm (1 sur 10)09/11/2004 23:22:35
Les devoirs
Cela commence presque toujours comme ça. Dans un quartier, des animateurs, des parents se rendent
compte de la nécessité d'aider les enfants à faire leurs tâches scolaires. ils trouvent un local et y
reçoivent les gosses à des moments déterminés de commun accord.
Presque toujours aussi, cela commence par un ou deux jours par semaine. Parce que le ou les
créateurs de l'école de devoirs n'ont pas plus de temps disponible.
Et l'aventure commence, un peu folle mais combien chaleureuse car les gosses savent montrer leur
bonheur de comprendre et d'être aidés.
Enfin la plupart des edds commencent avec des enfants du primaire. Mais il y a de plus en plus d'edds
qui continuent et assument le soutien dans le secondaire. Car, sur le terrain, on constate que la
demande d'aide ne diminue pas lorsque les enfants passent d'un cycle à l'autre.
L'institution
Une école de devoirs s'inscrit souvent dans une institution existante. Maison de jeunes, atelier créatif,
paroisse, femmes prévoyantes, foyer culturel, CPAS... et c'est très bien ainsi. En effet, il est beaucoup
plus facile de s'insérer dans une structure existance que d'en créer une nouvelle.
Mais le cas existe là où il n'y a rien au préalable. Ainsi donc il existe des écoles de devoirs "pures"
c'est-à-dire non liées à une autre institution.
Souvent elles prennent la forme d'une ASBL ce qui leur confère une personnalité juridique et, par là,
une meilleure possibilité de reconnaissance.
Pour devenir une Association Sans But Lucratif (une ASBL), il faut faire une assemblée des membres
(qu'on appelle Assemblée Générale) et vous désigner une équipe responsable (qu'on appelle le
Conseil d'Administration: le C.A.), se donner des statuts définissant vos objectifs (des modèles
existent et nous pouvons vous en fournir), les envoyer au Moniteur Belge en demandant leur
publication (elle est payante:environ 5000 f). Ensuite, chaque année, il faut faire une Assemblée
générale des membres et envoyer la composition du nouveau Conseil d'Administration au Greffe du
Tribunal de 1ère instance de votre région.
Le Moniteur Belge
Rue de Louvain, 40
1000 BRUXELLES
02/512.00.26
Des brochures du type "comment créer une ASBL" existent dans le commerce.
L'équipe d'animateurs
Au départ, souvent, vous vous trouvez à un, ou deux ou trois... guère plus! Même si vous êtes dans
une autre institution qui vous ouvre ses portes, le rattrapage c'est à vous de l'organiser!
L'expérience nous encourage à dépasser cette situation. Il faut élargir l'équipe, trouver des
collaborations, répartir les responsabilités et les tâches.
Et ici, il y a deux voies possibles. Les professionnels et/ou les bénévoles.
Les professionnels
Certains créateurs d'edd ont consacré leur énergie à mettre en place une équipe de professionnels:
assistante sociale, instituteur, éducateur,... dont les traitements sont payés par voie de subvention
publique. Souvent aussi ce sont des statuts précaires: Prime, acs,... Actuellement, pour les "Prime", il
faut que l'employeur paie un pourcentage du traitement (entre 5 et 20%).
De plus, il y a d'autres statuts à éventuellement utiliser: FBI, ACS, Alpem,...
Il faut reconnaître que cette formule a pour elle la continuité dans le temps.
Les bénévoles
Il y a la voie du bénévolat. C'est la plus simple, la plus immédiate. Mais elle a de la difficulté à tenir
dans le temps. Car assumer un rôle dans une edd après ses heures de travail est assez lourd à porter au
long des années...(Heureusement il y a les pensionnés! Et, moins heureusement pour eux, les jeunes
sans emploi!)
Il semble que la plus belle formule soit un combiné des deux premières: un petit nombre de
professionnels qui forment le noyau continu de l'institution, entourés d'une équipe de bénévoles.
Ceci d'autant plus si l'edd envisage de prolonger son travail avec les ados du secondaire. En effet,
pour suivre ces jeunes, il faut des répétiteurs spécialisés dans les différentes branches du secondaire.
Cela implique forcément la participation de bénévoles (retraités, actifs ou étudiants).
Enfin il y a les stagiaires. En effet, de plus en plus maintenant, des écoles nous demandent de recevoir
des stagiaires: éducateurs, assistants sociaux, logopèdes,... C'est une aide précieuse qui a un double
effet: une aide pour notre institution (car le stagiaire participe au soutien scolaire) et une découverte
de l'edd pour l'étudiant lui-même. Le seul ennui est que la plupart des stagiaires quittent leur stage au
mois de mai, qui est pour nous un moment de travail intense. Rien n'est parfait.
Il ne faut donc pas hésiter à téléphoner aux écoles de votre région pour signaler votre demande en la
matière.
Contactez également le FOREM car maintenant il existe des pistes dans le cadre des stages
d'initiation aux professions.
Les heures d'ouverture
Lorsqu'on crée une edd à un ou à deux, il est assez normal de n'ouvrir qu'une fois par semaine. Mais
l'expérience a montré qu'il faut au moins deux ouvertures pour atteindre un résultat.
Et la plupart des edd ouvrent tous les jours de l'année scolaire. Lundi, mardi, jeudi et vendredi. Le
mercredi est spécial. Pas de devoirs en général. Donc rien ou bien ateliers de détente: jeux, sorties,
sports,...
Les heures: de 15h30 ou 16h à 17 ou 18h (ou même 19h s'il y a des plus grands).
Plus que du scolaire
Beaucoup de gens ne comprennent pas la différence entre une edd et une étude scolaire. Et pourtant
elle est énorme.
L'edd est distante, physiquement, de (des) écoles. Car en Belgique, il y a deux réseaux
d'enseignement en concurrence. Il ne faut pas se lier plus à l'un qu'à l'autre. Donc première raison de
marquer ses distances.
Ensuite l'edd est un lieu libre, l'enfant n'est pas obligé d'y venir. Et s'il y entre il y est reçu dans une
atmosphère chaleureuse, conviviale. Il ne travaillera que s'il le souhaite... Dans la limite où il
n'empêche pas les autres de travailler !
Et puis, tout bêtement, c'est un autre cadre. Quand on a passé 7 longues heures entre des murs, on a
envie de voir autre chose, fût-ce d'autres murs. Avec tout ce que cela accompagne: gens, couleurs,
bruits, végétation, mobilier,..
.
Attention une chose doit être refusée: installer l'edd dans une école!
Enfin l'évolution des edd a montré que le scolaire n'est que l'indicateur d'un malaise plus profond.
L'enfant a besoin de plus que des leçons de grammaire ou d'arithmétique. C'est tout l'univers culturel
qu'il faut lui apprendre et c'est dans un contexte affectif qu'il faut l'installer pour que tout se mette à
bien aller.
Ce fut notre plus grande surprise, nous les chevronnés des edd: apprendre que, finalement, c'est
quand les enfants sont "bien", affectivement, qu'ils se mettent à réussir à l'école. Dit comme ceci cela
paraît évident. Il nous a fallu des années pour le découvrir!
Les activités
Comme dit ci-dessus la plupart des edd ouvrent tous les jours de l'année scolaire.
Cela veut dire aussi que, en dehors de ces temps: week-ends et vacances, l'activité peut être ralentie
ou nulle. Elle est souvent nulle dans les edd "pures" et ralentie dans celle qui sont liées à des maisons
de jeunes ou foyers culturels.
Cela dépend aussi des forces de l'équipe. Et si cette dernière est surmenée, il est sans doute bon
qu'elle se repose pendant les vacances, comme les enseignants.
Mais beaucoup d'edd ouvrent le mercredi pour des ateliers créatifs, du sport ou même du rattrapage
pour certains grands.
Les autorisations
Assurance
Personnel et enfants doivent être assurés. Il y a des compagnies qui assurent des institutions comme
les nôtres à des tarifs préférentiels.
Législation sociale
Nous n'échappons en rien aux lois qui règlent la matière. Il nous faut donc respecter la législation.
Mais il y a des ASBL qui peuvent faire ce travail pour nous, moyennant une légère cotisation
annuelle.
Incendie
Les règlements contraignants ne s'appliquent qu'aux lieux où il y a plus de 50 personnes. Cependant
nous conseillons à toutes les edds de s'équiper d'un nombre raisonnable d'extincteurs.
Souvent aussi les pompiers acceptent de visiter les lieux et donnent leurs conseils d'équipement.
Les aides
Voilà sans doute le chapitre le plus attendu! Ne vous faites pourtant pas trop d'illusions, il va falloir
vous battre, ici aussi. En effet, non contents de devoir mener votre barque avec les difficultés des
enfants et de l'équipe d'animation, il faut aussi négocier les appuis extérieurs.
1) La commune
C'est le premier pouvoir à solliciter. La commune est proche de nous et même parfois certains
mandataires sont conscients des problèmes des jeunes: échec, décrochage, drogue, etc... Et ils sont
prêts à aider des gens qui travaillent dans le réel du problème.
Il faut donc rencontrer les responsables communaux et leur présenter vos demandes. Souvent la
Commune peut fournir un local, parfois même payer les charges, parfois plus encore: fournir un
animateur! Le rêve!
2) La province
Ce pouvoir a déjà aidé des edd par le passé. Pour l'instant, à notre connaissance, elle ne le fait plus.
Cependant elle peut détacher des animateurs pour des temps déterminés. Rien ne vous empêche, pour
vous faire aider au démarrage, de demander un animateur aux Services Culturels. Rue des Croisiers,
15 - 4000 Liège. Tél: 04/223.19.16
3) La communauté française
C'est évidemment le pouvoir le plus concerné par notre action. Mais hélas il n'y a pas encore de
décret permettant de subsidier les edd en tant que telles. Il faut donc se ranger dans une autre
catégorie d'actions.
La première chose à faire est de rencontrer l'inspecteur qui a votre arrondissement en charge. La liste
est jointe en annexe. Avec lui vous examinerez les procédures à suivre. Il y a deux grandes catégories
de reconnaissance:
1. L'éducation permanente
2. Les milieux multiculturels
A vous de voir avec l'inspecteur, selon votre implantation, votre public et les activités que vous
organisez, dans laquelle de ces deux catégories votre edd sera reprise. Peut-être dans les deux aussi.
Cela arrive.
Outre l'adresse de l'inspecteur, différente suivant les arrondissements, l'adresse générale de
l'administration de la Communauté française est:
Service de la Jeunesse
Boulevard Léopold II, 44
1080 Bruxelles
Tél: 02/413.23.11
4) La région
Elle ne pourrait être sollicitée que pour l'octroi de travailleurs PRIME.
De toute façon, officiellement du moins, il n'y a plus de PRIME disponible. Mais certains arrivent
encore à arracher un emploi à force de patience, de ténacité, de relations,...
5) Le F.I.P.I
C'est le Fonds d'Implusion pour la Politique de l'Immigration. Il est proche de la Communauté
française.
Si votre edd est dans un quartier à forte population d'immigrés, vous pouvez rentrer un dossier. Mais,
comme son nom l'indique, le FIPI ne fait que donner une impulsion. C'est tout de même bon à
prendre pour démarrer.
Le FIPI privilégie les actions en partenariat avec la Commune et d'autres institutions (par exemple,
d'autres edds).
Ecrire à
M. Cornil
Avenue des Arts, 19ad
1040 Bruxelles
Tél:02/233.06.11
6) L'A.E.D.L
Coucou, c'est nous!
Nous existons depuis plus de dix ans mais nous sommes en ASBL que depuis 4 ans avec l'aide du
FIPI.
Notre secrétariat est rue Stéphany, 7. Il est ouvert tous les jours de 9h à 12h et de 14h à 17h.
Notre secrétaire est à votre disposition pour tout renseignement et aussi pour répondre aux demandes.
De personnel et de matériel.
Notre animateur permanent peut également vous rendre visite, participer à vos réunions, préparations,
vous aiguiller dans votre parcours et même, dans certains cas approuvés par le C.A., prester des
temps de rattrapage avec votre équipe.
Nous organisons des réunions de travail. Réflexions-formations sur nos problèmes d'edd. Réunionsbourses aux animateurs. Déjeuner-Débats avec parfois conférenciers extérieurs. Le plus souvent le
jeudi matin, de 9h30 à 12h.
Nous groupons certaines demandes de subsides. Nous organisons les activités Eté-Jeunes,ouvertes à
toutes les edds.
Nous avons également une section Grands Voyages ouverte aux ados qui fréquentent les edds.
Enfin, toutes ces informations sont regroupées dans notre bulletin de liaison: "Les dernières
nouvelles des edds", qui paraît tous les mois et est envoyé gratuitement à tous les animateurs qui en
font la demande.
Nous avons également édité une plaquette présentant plus précisément l'AEDL.
Enfin, pour devenir edd membre de l'AEDL, il faut en faire la demande et payer sa cotisation de
500F/l'an. La première année est gratuite.
6) La Fédération Francophone des EDDS
Comme son nom l'indique elle regroupe les edds de la Communauté française et leurs coordinations.
Elle organise des formations pour animateurs d'edd, dialogue avec les Administrations, centralise et
répercute les informations.En fait, elle nous représente, nous l'ensemble des edd en Communauté
française, en face des institutions, des médias,...
Elle aussi édite un bulletin de liaison:"La filoche". Son secrétariat et son siège social sont rue Relis
Namurwès 1 à 5000Namur. Tél/fax 081/74 72 50
L'alphabétisation
Certaines écoles de devoirs ont une section alphabétisation des adultes en leurs locaux et en journée
le plus souvent.
En effet, l'edd n'ouvre ses portes qu'à 15h30 et les locaux sont donc libres en début de journée.
D'autre part l'activité d'alpha est proche de celle des edd et touche un même quartier. Il est donc assez
normal que ces deux activités coexistent dans les mêmes institutions.
L'alphabétisation ne touche pas seulement les adultes qui ne savent pas lire. Elle concerne également
ceux qui sont alphabétisés dans une autre langue que le français.
Les projets
La Société évolue très vite et l'école en subit les conséquences. Les écoles de devoirs ne jugent pas
l'institution scolaire: leur but est d'aider les jeunes, ici et maintenant, à réussir leur scolarité.
1. L'aide aux nouvelles EDDs
C'est devenu une de nos fonctions premières: aider les initiatives d'équipes qui veulent fonder une
edd dans leur quartier. Nous avons constaté en effet qu'il y a beaucoup de tentative en ce sens mais
qui si elles ne rencontrent pas une aide dans les premiers moments, leur viabilité est menacée. D'où la
présente plaquette. Dans notre province, il se crée une douzaine d'edd par an... L'AEDL compte à ce
jour 70 edds affiliées.
2. Le centre de documentation
Nous sommes occupés à le remettre à jour. C'est une banque de données où chacun peut savoir où
trouver quoi. Il suffit de passer rue Stéphany ou de téléphoner pour, en principe, recevoir la réponse à
ses questions.
3. Les marraines
Mme Onkelinckx, Ministre-Président de la Communauté française, a chargé l'AEDL d'organiser
l'activité "Marrainage" dans les écoles de devoirs qui le souhaiteraient. Six écoles de devoirs ont
répondu à l'appel. Être marraine consiste à s'occuper d'un gosse en particulier. Après une ou deux
séances de travail au sein de l'école de devoirs, après accord des parents et de l'enfant, la marraine
vient chercher ce dernierà l'école de devoirs pour aller faire ses devoirs chez elle, une fois par
semaine. Cela paraît être peu de chose ? Et bien les résultats sont surprenants. Des gosses réputés
difficiles, rétifs à l'école, brusquement deviennent de bons élèves. Tiens, tiens... bizarre...
4. Le secondaire
La plupart des écoles de devoirs ne travaillent qu'avec des enfants du primaire. Cependant les ados,
eux aussi demandent à être suivis, encouragés. Le problème est que les travailleurs sociaux des écoles
de devoirs ne peuvent pas les aider dans les matières, très spécifiques, de leurs cours.
Il faut donc mettre en place une équipe de répétiteurs, bénévoles, spécialisés en maths, langues,
français, sciences, informatique... et ce n'est pas simple.
5. L'alphabétisation des enfants
C'est un projet qui a été accepté par la Communauté française qui l'a présenté à l'UNESCO. Il s'agit
d'organiser des séances d'alphabétisation d'enfants dans les édds qui le demanderaient. Car le
problème des enfants qui ne progressent pas ou mal à cause de leur retard d'alphabétisme est
important et dépasse souvent les capacités remédiatrices des édds.
En conclusion
Il faut tenir le coup dans ces moments difficiles du début. N'hésitez pas à solliciter l'AEDL, elle est là
pour vous aider.
Il est important que vous mettiez au point une équipe soudée - l'âge importe peu - qui puisse
s'entraider, réfléchir à votre stratégie.
Dans un second temps, il vous faut aller vers les pouvoirs qui peuvent vous aider. Ils ne le feront que
s'ils voient que vous fonctionnez et que vous faites vos preuves. Bref que vous êtes crédibles. Et ils
ne le feront que si vous insistez.
C'est donc le début qui est le plus dur. Mais la création d'une école de devoirs signifie une chance
nouvelle pour les gosses qui franchiront votre porte... Et quand on sait cela on devient très fort!
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