Retranscription du bonus DVD de Dans les cordes
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Retranscription du bonus DVD de Dans les cordes
Retranscription du bonus DVD de Dans les cordes Le casting : Magaly Richard-Serrano a été championne de France de Boxe française. Elle est née dans la boxe. Sa mère avait été l’entraineur du coach du film. Maria de Mederos a été surprise par l’incroyable authenticité des personnages. Richard Anconina a fait deux films sur la boxe, et en a fait un peu. Louise Spindel (Angie) ne supportait pas le contact du gant sur la peau de l’autre, elle trouvait cela horrible. Heureux hasard, Stéphanie Sokolinski (Sandra) sortait de Million Dollar Baby quand elle a appris qu’elle était prise pour le film. Pour elle, les scènes de boxe étaient perçues comme un véritable épanouissement : « Ça m’éclate, ça me détresse » La préparation physique : Magaly Richard Serrano explique : « On s’est rendu compte qu’il était plus facile de rendre des comédiennes crédibles en boxeuses que le contraire ». Rudy, le coach sur le film ajoute : « Magaly voulait que ce soit crédible au niveau du jeu des filles et de leur gestuelle ». Les deux filles ont fait huit mois d’entraînement sans être payées. C’était difficile : l’une travaillait, tournait beaucoup, et n’avait pas toujours le temps. Louise Spindel a fait trois fois 2h30 de boxe par semaine de juillet 2005 à février-mars 2006 ; elle a trouvé cela très difficile, pénible : « La discipline imposée, se faire violence… C’est tout ce que je déteste ». Stéphanie Sokolinski, elle, confie : « Je n’avais jamais fait de sport de ma vie. J’étais dispensée depuis la cinquième. Je suis la fille la moins sportive du monde ». Magaly Richard Serrano explique : « Stéphanie n’avait pas de maîtrise de son corps. Tout partait dans tous les sens. Même sa langue pouvait partir dans tous les sens. En boxe, ce n’est pas possible ! Louise n’avait pas du tout ce problème. Elle avait un côté très compact. Elle avait fait beaucoup de course ; elle avait cette dynamique de course et d’apprentissage des postures ». La violence dans la boxe : Anconina explique que c’était violent parce que Magaly Richard-Serrano demandait aux boxeurs d’y aller à fond. « J’avais les bras meurtris, bleus, verts, noir, jaunes. Des hématomes énormes. » Bruno Putzulu pratiquait la boxe thaïe, donc c’était un peu plus facile. Stéphanie Sokolinski explique : « Moi je vis ça comme un jeu, vu que je ne porte pas les coups et que je ne fais pas de vrais combats. Tout ce qu’on fait est chorégraphié. Je n’arrive pas à le vivre comme quelque chose de violent, et quand je mets des coups ça me fait tellement de bien que je me dis juste que ça me libère. » Louise Spindel confie : « Quand les hommes se battent sur le ring ça me fout en larmes, et quand c’est les filles je trouve ça extrêmement moche ». Rudy, le coach, avoue : « J’ai du mal à concevoir la boxe comme un réel plaisir, un réel hobby quand on parle de combat. » Magaly Richard-Serrano analyse : « Pour moi ce sont les blessures psychologiques qui sont plus difficiles que les blessures physiques. Dans mon film il y a une vraie douleur puisque Angie se fait amocher sérieusement, mais ça se résorbe assez facilement. Ce n’est pas à ça qu’on s’intéresse. » Louise et Stéphanie : Pour Rudy, Stéphanie Sokolinski est une fonceuse ; Louise Spindel est introvertie, carrée, très rigoureuse dans la gestuelle. Magaly Richard-Serrano témoigne : « Stéphanie m’a bluffée. Elle a la capacité de prendre conscience de son corps. Elle a un regard sur les boxeurs : elle a observé ce mondelà. Elle l’a imité avec son petit grain de folie à elle. Ce que Louise a apporté au personnage d’Angie c’est quelqu’un qui est en souffrance, à fleur de peau. Elle a un regard très particulier et elle apporte une étrangeté au personnage, un décalage complet par rapport au monde de la boxe, par rapport à cette famille qui parle fort, qui parle avec les mains. » Richard Anconina : Magaly Richard-Serrano a été impressionnée par sa capacité à interpréter un personnage trouble, aveugle et touchant à la fois. Pour Louise Spindel, Richard Anconina était toujours là, qu’il soit ou non dans le champ. Il était concentré, sérieux. Pour Maria de Mederos, c’est un acteur généreux. Stéphanie Sokolinski a été particulièrement marquée par la scène où ils rentrent après le championnat et l’obtention de la coupe pour Sandra : ils chuchotent, ils veulent se dire des choses mais ils n’y arrivent pas. Magaly Richard-Serrano : Pour Stéphanie Sokolinski, elle a beaucoup travaillé, elle a préparé minutieusement son découpage. Le tournage est un combat, l’écriture est un marathon. Stéphanie Sokolinski ajoute : « C’est son film. Elle a passé une partie de sa vie dessus.»