L`école de la République en Pays Gapençais, 1870-1940
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L`école de la République en Pays Gapençais, 1870-1940
L’école de la République en Pays Gapençais 1870-1940 www.patrimoine.pays-gapencais.com Introduction Qu’est-ce que l’école ? N’est-ce qu’un bâtiment conçu en tout point pour être un parfait temple de la transmission du savoir et la représentation physique des idéaux républicains ? Si l’on s’en tient à l’aspect matériel c’est cela en effet, mais c’est l’homme qui fait vivre ce lieu, les élèves, le maître. Toute l’Institution, tous les enjeux qui en découlent forment l’école et cela est toujours valable de nos jours. Cette maison de l’instruction n’apparut pas en cette fin de XIXe siècle, son histoire est bien plus longue et se perd dans les annales, alors qu’est ce qui a changé sous Jules Ferry ? Entre 1881 et 1882, l’École publique primaire élémentaire devint gratuite puis obligatoire et laïque pour les enfants en âge d’être instruits (entre 6 ans et 13 ans). Elle se fait ainsi le fer de lance d’un régime déterminé à prendre en main la formation des jeunes esprits dont il avait la gouverne. La lutte contre le manque d’alphabétisation trouve là son antidote et la patrie de loyaux citoyens. Cependant dans nos montagnes, les changements ne sont pas radicaux, la fréquentation de l’école par les enfants du Pays Gapençais n’augmente pas drastiquement. C’est au niveau de l’assiduité que les changements sont perceptibles et cela se vérifie également au niveau national. L’idée des zones rurales frustes et abritant une population peu ou pas éduquée reste un mythe. Le département luimême peut se targuer d’avoir été le lieu d’émergence de la première école d’instituteur : à Briançon en 1804, bien avant la loi Guizot de 1833. Le directeur et les professeurs de l’école secondaire de la ville avaient constitué une sorte d’Ecole normale d’instituteur et prodiguaient des leçons élémentaires aux personnes se destinant à enseigner, permettant ainsi de doter le département de maîtres d’école compétents. L’attachement de notre pays à l’instruction est donc bien enraciné. Sous la IIIe République, l’institution scolaire se généralise, tendant à permettre aux garçons et aux filles de faire des études plus longues quelque soit leur milieu social ou leur situation géographique. Les diplômes octroyés aux élèves méritants étaient la garantie de nouvelles générations ayant des chances égales de se faire une place dans la société et de croire en l’adage républicain présent sur les frontons des institutions publiques : « Liberté, Égalité, Fraternité ». Le cursus scolaire de l’école primaire publique se déclinait en trois cycles : l’école primaire élémentaire, l’école primaire supérieure et l’école normale d’instituteurs/institutrices. Chacun de ces échelons était présent dans le Pays Gapençais conformément aux lois qui les avaient institués pour chaque département. Un enfant pouvait ainsi, à la mesure de ses capacités et de ses ambitions, effectuer une scolarité complète de l’âge de 6 ans jusqu’à ses 18 ans, voir ses 21 ans, tout en restant dans l’enseignement primaire. L’exposition que vous propose le Pays Gapençais est le fruit d’un long travail d’inventaire, de dépouillage de fonds d’archives et de synthèse réalisé par Mathieu Saboureau, chargé de mission patrimoine et Alicia Colménéro, stagiaire. Elle est constituée de 10 panneaux retraçant le cursus scolaire primaire d’un enfant sous la IIIe République. 2 Outre ces panneaux, plusieurs outils sont mis à votre disposition pour approfondir vos connaissances sur l’école et son histoire au niveau local : le catalogue de l’exposition ci-présent et le site internet consacré au patrimoine bâti du Pays Gapençais (www.patrimoine.pays-gapencais.com). En flashant le QR code à l’aide de votre Smartphone, vous serez directement dirigé sur le site web. En flashant le QR code ci-présent, vous serez redirigé sur le site internet dédié au patrimoine bâti du Pays Gapençais. Là vous trouverez des informations complémentaires sur l’histoire locale des écoles de votre commune et bien plus encore. Un petit pictogramme vous signalera quand vous connecter. Temps d’apprentissage Ecole primaire élémentaire Cours élémentaire de 2 ans (à partir de 6 ans) Cours MOYEN de 2 ans Diplôme(s) Certificat d’études primaires élémentaires (à partir de 11 ans) Cours supérieur de 2 ans Brevet élémentaire / Certificat de capacité à l’enseignement de second ordre (à partir de 16 ans) Ecole primaire supérieure et Cours complémentaires École Primaire Supérieure de 2 à 4 années Cours complémentaires : 1 an Certificat d’études primaires supérieures (à partir de 15 ans) Concours des bourses de l’enseignement primaire supérieur (chaque année) Concours d’entrée dans les écoles normales supérieures Brevet supérieur (à partir de 18 ans) Certificat d’études primaires supérieures (à partir de 15 ans) Ecole primaire normale d’instituteurs / institutrices 1ÈRE ANNÉE Brevet supérieur / Certificat de capacité à l’enseignement primaire de premier ordre (à partir de 18 ans) 2ÈME ANNÉE Examen de fin d’études normales (fin de la troisième année) 3ÈME ANNÉE Certificat d’aptitude pédagogique (délivré après un stage et un examen à partir de 21 ans) 3 Ecole élémentaire Présentation Contexte Avec les lois Ferry, l’école primaire élémentaire devint obligatoire, gratuite et laïque pour les enfants de 6 à 13 ans. Tout un système uniforme se mit en place pour donner à chaque écolier les mêmes chances. La formation des instituteurs était assurée par des écoles publiques, ils représentaient les valeurs de la République et étaient donc des figures d’autorité tant pour les parents que pour les enfants. Dans cet univers dédié au savoir, les élèves faisaient l’apprentissage de la vie en communauté : ils disposaient d’un matériel de travail personnel, d’une tenue appropriée (la blouse) et de temps de récréation qui leur permettaient de créer des liens et de vivre une véritable enfance. La motivation ne devait cependant pas faillir, et la discipline était de mise avec le système des « bons points » et des punitions. Pour un temps loin des champs, loin des travaux domestiques, même si parfois le trajet jusqu’à l’école était long et éprouvant, les enfants se forgeaient un avenir meilleur. Les lois Ferry ont engendré une véritable vague de construction de maisons d’école dans tout le Pays Gapençais. Jusque dans le plus petit hameau français, la République plante son étendard. L’État abonde les communes en subvention et surveille de près les projets des municipalités. Les écoles devaient répondre à des normes sanitaires strictes et le bâtiment devait être défini en fonction du nombre d’élèves. Chaque élève disposait d’un nombre de mètre cube d’air prédéfini, l’espace entre les rangées était codifié, la lumière devait être abondante et la façade principale exposée au midi. Les toilettes se trouvaient au fond de la cour de récréation. Généralement, le logement de l’instituteur ou de l’institutrice occupait le premier étage et lui aussi était normé. Il devait posséder une cuisine, trois chambres à feu (c’est-à-dire avec cheminée) des toilettes et une cave ou bûcher. Par ailleurs, à l’extérieur, une parcelle de terre lui était réservée. Ecole d’Orcières Jusqu’à la construction de ce groupe scolaire, la municipalité d’Orcières louait ses locaux scolaires. En outre, il existait quatre écoles temporaires aux hameaux des Estaris, des Marches, des Veyers et des Plantus. La construction démarre en 1882 pour s’achever cinq ans plus tard. Les plans sont signés Louis Chaudier, architecte du département. Les travaux sont l’œuvre d’un entrepreneur de Champoléon, Joseph Baille. Ecole de Veynes Construite en 1905 par Léon Richier, entrepreneur à Marseille, suivant les plans d’Aimé Lambert, agent-voyer en retraite, le bâtiment devait servir à la fois d’école élémentaire de filles et d’école maternelle. Aujourd’hui, le bâtiment sert encore d’école primaire. 4 Ecole de Théüs Le 20 février 1895, Louis Chaudier, architecte du département, signe un projet de construction d’une école mixte pour 40 garçons et 40 filles. Le 14 avril 1895, le Conseil municipal approuve le projet. Le 30 mai 1897, la commune fait l’achat d’un terrain appartenant à Ludovic Gaudemard et à sa tante, Victorine David, pour y édifier l’école. Le 1er juillet 1899, l’adjudication des travaux revient à un entrepreneur de Savines, Frédéric Pavie. Les travaux s’achèvent en 1900, mais l’année suivante, le maire se plaint que le transfert des écoles dans le nouveau bâtiment n’est pas encore effectué. Il s’avère qu’il y a des malfaçons ; ces dernières seront corrigées et les travaux réceptionnés en 1902. Ecole de La Saulce Le cas de l’école de La Saulce est particulier. Il ne s’agit pas d’une construction ex-nihilo, mais de l’appropriation d’un bâtiment déjà existant. En effet, la municipalité à acquis l’immeuble Béranger pour en faire une école mixte comprenant : une salle de classe pour 45 garçons, une salle de classe pour 45 filles, une salle de classe enfantine pour 45 enfants et le logement de l’instituteur et de ses adjoints. La salle enfantine se situant dans un bâtiment construit pour l’occasion. Les plans sont dressés par l’architecte départemental, Louis Chaudier, et les travaux exécutés en 1887, par Jules Basset, maçon à Gap. Ecole de Gap Le 7 août 1876, M. Garnier, architecte, rédige un projet pour établir trois maisons d’école mixte dans les hameaux de Chauvet, La Garde et Sainte-Marguerite ; celui-ci n’aboutit pas. Quatre ans plus tard, le 14 avril 1880, M. Puissant, architecte voyer de Gap, dresse un autre projet pour la construction de quatre écoles mixtes (Chauvet, La Garde, SainteMarguerite et Saint-Jean). Chacune de ces écoles possède le même plan et les mêmes matériaux de construction. Les écoles sont l’œuvre de Gustave Barret, entrepreneur embrunais qui remporte le marché le 6 mai 1880. Ecole de La Cluse Le village de la Cluse disposait d’une école mixte annuelle (qui servait aussi de mairie) et d’une école enfantine temporaire de 7 mois. Le 5 juillet 1907, le Conseil municipal décide de faire construire un bâtiment spécial pour l’installation de la classe enfantine. Jusque là, ces enfants en bas âge font classe dans un local fort dégradé et humide qui ne répond pas du tout aux normes d’hygiène prescrites par le ministère de l’Instruction publique. Ce local appartient à un propriétaire privé et la commune paie un loyer, jugé d’ailleurs exorbitant. Le 20 décembre 1907, M. Galle, agent voyer en chef, rédige les plans et devis de la future école. Le marché est remporté par un entrepreneur de Lus-la-Croix-Haute, Augustin Pellissier. Le procès verbal de réception définitive des travaux est rédigé le 17 octobre 1916. Ecole de Romette L’école de Romette fut construite entre 1880 et 1884, par Barthélémy Simonet, entrepreneur de la commune, suivant les plans de Louis Chaudier, architecte départemental. Cette dernière comprenait au rez-de-chaussée, une salle centrale pour la mairie et deux salles de classe, l’une pour les garçons, l’autre pour les filles. L’étage étant réservé au logement de l’instituteur et de l’institutrice. 5 Ecole élémentaire Maître & Élèves L’instituteur Toujours vêtu sobrement le maître d’école était une figure d’autorité. Trônant sur une estrade au dessus du niveau des élèves, son regard pouvait embrasser la classe entière et assurer une discipline stricte. Le 30 juin 1886 est établit la loi sur la laïcité du personnel enseignant primaire ; les enseignants représentent alors les préceptes et les valeurs de la République auprès de leurs jeunes disciples par un enseignement toujours empreint d’une moralité et d’une laïcité sans faille. Avant chaque journée de classe l’instituteur devait prendre soin de préparer les leçons du jour, les ouvrages à utiliser pour illustrer ses propos, les textes à faire lire, etc. Il disposait pour cela d’un « journal de classe » lui permettant d’inscrire la préparation écrite de ses prochains cours. Ce journal était un instrument important dans la fonction du maître. Fournit par la commune, il devait se transmettre d’un titulaire à l’autre. Obligatoire depuis 1866, ce document devait être validé par le directeur chaque matin avant la classe afin de vérifier la cohérence des cours envisagés avec l’emploi du temps et le programme obligatoire. • Des conditions d’exercice difficiles en milieu rural et montagnard Le pays Gapençais étant un milieu à dominance rurale les conditions d’exercice des instituteurs étaient soumises à certaines particularités. Selon Jules Ferry « l’épreuve de l’instituteur rural c’est l’isolement ». Les jeunes gens ayant fraîchement obtenu leur diplôme et se retrouvant dans de petits villages avaient sans doute une joyeuse volonté à la prise de leur poste, mais en peu de temps, la solitude intellectuelle pouvait faire des ravages. Cependant en 1880, la République, toujours sous la parole de son Ministre de l’Instruction Primaire et des Beaux-arts, enjoint les inspecteurs académiques locaux à remotiver leur « troupe » : « En insistant sur les côtés difficiles de la profession, je marque en même temps, messieurs, ce qui en fait la noblesse, car s’il n’était pas un peu méritoire d’être instituteur de campagne, ce ne serait ni si honorable ni si honoré ». la vallée. Bourguet rs l’Orient, verrouille ve i, qu te ux ige ne e d du cirqu songer à quelque con perdues dans le fon de légende qui fait e is ett nn su iso je ma et e tite ntr Des écoles existent pe , frappe, j’e cabanes... une école tres en miniature. Je s nê trè fe rit ux sp de l’e e, à Casset, un groupe de ss et ba ves bien vivants aume, une porte ch élè s de t de toi e, un ss , ître ult de Perra une vraie ma e vraie classe avec dans la classe, un déluré ma foi ! moiselle ? u, si c’était nt, descendre un pe dans ce poste, Made me us ge vo an zch n ise mo pla ir us - Vo s bien obten ce simple mot ! comme espoir dans teur, mais je voudrai ec ttre sp me l’In ut r pe ieu ’on ns qu Mo - Oui, n senti ce in il visite une école ! Jamais je n’ai si bie Continuant son chem » dre en rs. re sc jou De tou e. de ibl ss litu po . La so Rif-du-Sap ? Pauv prends mademoiselle ns. Connaissez-vous ivo arr s nou et e Comme je vous com rch ma vallée. Une heure de rocailles. . La salle de plus avant dans la la montagne, dans les de nc fla au s, les toits de chaume i ère rm mi pa au ch me de au ch ion en rat agglomé une institutrice à s, un toit stitutrice, car il y a semblable aux autre l’in ne s ba lle ca e d’e e Un ne ? l’u e de L’Écol ; au bout la neige et pas encor voûtée, deux tables s, depuis longtemps, hor e de nc et Fra id la fro de as classe ? Une cave rep rs une carte : des conserves, un pétrole, sur les mu à pe lam tite pe Rif-du-sap, déjeune e un dans , un énorme crochet, t. C’est tout ce que, le soleil. À la voûte gle, un lit et c’est tou e ! (...] an ss un ître ns ma Da ne is. jeu bo offrir à une ons uv po tracée au charbon de s nou ez e, nc eri ng , vous so beau pays de Fra un poste convenable ns da un département du d an qu ... es is, us am neige teurs, mes ards vers les cimes Institutrices et Institu u-Sap, portez vos reg -d Rif z ue oq év re, à vous plaind jours le bonheur.. on n’y trouve pas tou 6 teur des écoles de mars d’un inspec gnement primaire gaudemar. Val du lée val la Bulletin de l’Ensei de dans les hameaux mars 1932. 17 – 7 03 publiques en visite » - N°4 Courrier des Alpes Le « s dan u par Article Les élèves Tout comme leur maître, les élèves étaient vêtus simplement. Ils portaient tous une blouse à la coupe et à la teinte simple dont la solidité était à toute épreuve. Elle protégeait les vêtements plus fragiles portés en dessous et son faible coût permettait à tous les parents de s’en procurer pour leurs enfants. L’uniformité des tenues effaçait les inégalités sociales et renforçait le sentiment d’unicité de la classe face aux enseignements prodigués. Le tout était complété par le port du sabot ou de galoche et par celui d’un cartable ou sacoche assez grand pour contenir les ouvrages scolaires du jour et les instruments indispensables comme le plumier, l’ardoise, les cahiers et bien sûr, les billes pour les récréations... Les élèves venant de loin amenaient en plus leur repas du midi qu’ils pouvaient parfois faire réchauffer sur le poêle de la classe. Il faudra attendre l’arrivée du Front Populaire en 1936 pour que la construction des réfectoires soit systématique dans les écoles. • Les conditions d’enseignement Durant la classe, les enfants étaient installés sur des pupitres à deux places disposés en rangée afin qu’ils soient face à l’estrade du maître et que celui-ci puisse circuler entre eux. La disposition des fenêtres, du mobilier et des portes devaient optimiser les capacités de concentration des élèves durant les leçons. Dans les écoles mixtes, filles et garçons étaient séparés de part et d’autre de la salle, deux portes distinctes leur permettaient de sortir en récréation au sein de deux cours différentes. Trois types de cahier accompagnaient les écoliers durant leur scolarité : un cahier journalier qui recueillait leurs exercices quotidiens, un cahier mensuel où était inscrit les progrès de l’élève et qui servait également de cahier de correspondance avec les parents et un cahier de « roulement » qui passait d’enfant en enfant pour y noter les exercices vus en classe. • La récréation Avant l’accession de Victor Duruy au poste de Ministre de l’Instruction Publique en 1866, rien n’était prescrit en matière de coupure de la journée scolaire par des pauses et bien souvent les élèves sortaient se dégourdir les jambes à tour de rôle. Jules Ferry décida d’inscrire cette pratique dans la législation scolaire sous le titre de « récréation ». Une quinzaine de minutes furent ainsi accordées aux enfants dans le cours de la matinée et de l’après-midi. Durant ces temps de détentes les enfants pouvaient se dépenser en pratiquant des jeux comme saute-mouton, colin maillard, les billes, les gendarmes et le voleur, la marelle, la corde à sauter et bien d’autres encore. • La fréquentation scolaire Bien que devenu obligatoire, la présence des enfants sur les bancs de l’école n’allait pas toujours de soit. Dans les zones rurales comme les Hautes-Alpes, la vie des enfants étaient, comme celle de leurs parents, soumise aux exigences agricoles qui ponctuaient les saisons. Très tôt aux champs pour aider à l’exploitation familiale ou pour la garde des troupeaux, les enfants pouvaient manquer une grande partie de l’année scolaire et ce malgré la mise en place par l’État de mesures de dispense d’obligation de douze semaines (hors vacances scolaires) pour les travaux agricoles. 7 Ecole élémentaire Enseignements & Diplômes Les enseignements Dans le cadre de la loi du 28 mars 1882 sur l’enseignement primaire obligatoire et laïc, les matières obligatoirement étudiées étaient les suivantes : • L’instruction morale et civique L’enseignement moral visait à inculquer aux jeunes esprits des valeurs morales, telles que, le respect de soi-même et de ses aînés, la famille, l’honneur, l’altruisme, la patrie, etc. Le but étant d’en faire de futurs citoyens aux actes raisonnés. Les leçons se faisaient sous forme de rédactions, de dictées et de copies journalières d’une maxime morale dans leurs cahiers. L’instruction civique permettait aux écoliers d’appréhender le fonctionnement général de la politique administrative et judiciaire de la France afin d’une part de souligner la grandeur de la patrie et d’autre part de leur donner une vision d’unité nationale, au delà de leur région d’origine. • La lecture et l’écriture Le point d’honneur de l’école élémentaire est la généralisation de l’alphabétisation et l’apprentissage de la langue française nationale. En effet les patois en usage dans les différentes régions du pays ne facilitaient pas cet apprentissage à la maison. La lecture et l’écriture en français à l’école devaient alors mettre l’élève dans une optique d’unité avec le reste de la France. • La langue et les éléments de la littérature française La maîtrise de la langue se faisait par des dictées essentiellement et la lecture de textes sélectionnés. Les élèves pouvaient ainsi aborder l’orthographe et la grammaire tout en découvrant les écrivains classiques de la littérature française. Les bibliothèques scolaires étaient un outil précieux dans le cadre de cette instruction. • La géographie et l’Histoire, particulièrement celle de la France Globes et cartes murales étaient les instruments scolaires utilisés en classe pour l’enseignement de la géographie qui portait essentiellement sur l’étude de la France. En histoire les élèves apprenaient les grandes dates de l’histoire de leur pays mais étudiaient également les événements qui faisaient l’actualité comme la colonisation qui marqua la fin du XIXe siècle et le début du XXe. • Quelques notions usuelles de droit et d’économie politique • Les éléments des sciences naturelles, physiques et mathématiques Les méthodes d’apprentissage des sciences ne suivaient pas un schéma allant du théorique au pratique, il s’agissait plutôt d’intéresser les élèves à des phénomènes concrets, réels, avant de leur fournir une explication raisonnée. Des expériences simples étaient ensuite menées pour appuyer les propos du maître. Les enfants abordaient les mathématiques avec différents instruments comme le boulier qui leur permettait l’apprentissage des chiffres et du calcul, c’était aussi l’occasion de connaître les unités de mesures légales instituées dans le pays depuis 1801. Ces connaissances étaient mises en relation avec leurs principales applications à l’agriculture, l’hygiène, aux arts industriels, travaux manuels et à l’usage des outils des principaux métiers. • Les éléments du dessin, les travaux manuels et la musique Le dessin était un exercice d’observation qui obligeait l’élève à contempler le monde sous différents aspects et donc à élargir sa vision des choses, les cahiers furent le support de divers dessins de broderie ou d’observation. Les travaux manuels quant à eux étaient l’occasion pour les écoliers qui ne continueraient pas au-delà des études élémentaires de se former à certains aspects de la vie professionnelle avec l’enseignement de la menuiserie, du jardinage, du travail de différentes matières comme le métal, etc. • La gymnastique Les filles et les garçons suivaient obligatoirement ce cours mais avec des ajustements pour les deux sexes. La santé physique était le but véritable des différents exercices que les élèves pratiquaient en fonction des infrastructures disponibles. 8 • Pour les garçons : les exercices militaires Dans une fin de siècle marquée par la guerre, la mise en place de cette instruction n’était pas un hasard. En apprenant à défiler au pas et à manier un faux fusil, cet enseignement visait à promouvoir le patriotisme auprès des jeunes générations. En 1882, des bataillons scolaires sont créés dans le pays entier. • Pour les filles : les travaux à l’aiguille Les demoiselles devaient apprendre à tenir une maison. Cette matière leur permettait de savoir repriser et confectionner des vêtements pour leur future vie domestique. Le Certificat d’études primaires élémentaires Avant les lois Jules Ferry seules deux circulaires de 1866 mentionnent l’utilité qu’il y aurait à mettre en place un examen final ainsi qu’un diplôme pour « couronner » la fin du cycle de l’école primaire élémentaire. Même si ces recommandations ont alors été prises en compte, aucune réglementation précise ne venait organiser les examens et l’obtention du diplôme de manière uniforme et chaque département menait les choses à sa façon avec plus ou moins d’épreuves de nature parfois différentes d’un département à l’autre. En 1880, Jules Ferry Ministre de l’Instruction Publique et des Beaux-arts saisi le Conseil Supérieur de l’Instruction Publique afin de mettre en place des bases communes quant à la tenue et aux exigences découlant de cet examen de fin d’études primaires élémentaires. Il en ressort un arrêté qui fixe quelques règles générales tout en laissant aux autorités locales compétentes le loisir d’en adapter l’application. Seuls les diplômes délivrés par des institutions d’État et dans les conditions instituées par l’article 1er de l’arrêté du 16 juin 1880 sont valables, les écoles libres ne peuvent prétendre en délivrer à leurs élèves à cette date. Dans l’esprit de Jules Ferry le certificat d’études primaires élémentaire était alors destiné « à devenir très général, à être recherché et obtenu par tout élève qui aura fait de sept à quatorze ans des études primaires régulières et complètes. Dans un temps qui n’est pas trop éloigné, je l’espère, à chaque enfant qui se présentera pour entrer en apprentissage le patron demandera son certificat d’études comme la garantie ordinaire d’une intelligence et d’une instruction moyenne ». Cet enthousiasme était déjà présent dans notre département comme on peut le voir dans une circulaire de l’Inspecteur d’académie au préfet des Hautes-Alpes en 1879 : « Pour prendre part au mouvement général et relever, chez nous, le niveau des études, nous devons d’abord obtenir des élèves une fréquentation plus longue et plus assidue de l’école et, pour cela, combattre l’insouciance des parents, exciter l’émulation des enfants. Je compte beaucoup sur la délivrance du certificat d’études pour arriver à ces résultats. Faites comprendre à ceux de vos élèves qui vont définitivement quitter l’école que ce certificat, qui leur est offert […] est un véritable diplôme d’honneur qui, tout en flattant leur amour propre, pourra, dans bien des circonstances, leur être très utile ». Dans les Hautes-Alpes, les premiers examens pour ce diplôme ont été mit en place le 21 janvier 1879 pour les garçons. Le Conseil Général du département décidera le 8 juin 1880 d’octroyer ce droit aux demoiselles sur la demande de l’inspection académique. Tous les candidats devaient obligatoirement avoir au moins 11 ans et se faire inscrire sur un registre par leurs instituteurs, institutrices, auprès de l’Inspecteur primaire de leur circonscription. Le certificat d’études primaires élémentaires devait pouvoir armer la grande majorité des enfants à entrer directement dans le monde du travail. Cependant une minorité d’écoliers continuaient leurs études en intégrant l’école primaire supérieure, se destinant ainsi à des carrières plus « audacieuses ». 9 Ecole primaire supérieure Présentation Contexte L’école primaire supérieure forme le pont entre l’école élémentaire d’où les élèves sortent à 12 ans et l’école normale où les conditions d’admission sont fixées à l’âge de 16 ans. Cet établissement avait pour vocation de donner l’instruction complémentaire indispensable pour le passage des écoliers à l’échelon supérieur. L’accroissement des écoles en cette fin de XIXe siècle amenant à une hausse des besoins en personnels enseignants, l’école primaire supérieure devait fournir les candidats nécessaires pour combler le manque. Outre l’entrée à l’école normale d’instituteurs, les élèves pouvaient également tenter de passer le brevet élémentaire ou brevet de second ordre et devenir ainsi directement instituteurs dans les écoles primaires élémentaires. Le passage du certificat d’études supérieures sanctionnait la fin de la scolarité normale au sein de ce cycle. Selon leur âge et leur niveau, les élèves pouvaient également se présenter au Brevet supérieur qui permettait aussi d’embrasser une carrière d’enseignant(e). Deux types d’établissement existaient : l’école primaire supérieure et les cours complémentaires. Selon la loi « L’établissement prend le nom de cours complémentaire, s’il est annexé à une école primaire élémentaire et placé sous la même direction ; il prend le nom d’école primaire supérieure, s’il est installé dans un local distinct et sous une direction différente de celle de l’école élémentaire1 », la présence des deux établissements dans un même groupe scolaire était possible, mais devait être autorisée par le ministre sur « l’avis motivé du conseil départemental ». La durée des cours est au moins de 2 ans. Une école proposant 3 années ou plus est dite de « plein exercice2 ». Le suivi des cours complémentaires se faisait en une année et n’ouvrait droit qu’au passage du certificat d’études primaires supérieures. Seule la scolarité au sein d’une école primaire supérieure permettait, entre autres, la présentation au diplôme du brevet élémentaire et supérieur ainsi que le passage de nombreux concours pour intégrer des administrations, d’autres écoles ou bien encore de suivre des sections spéciales commerciales, industrielles, hôtelières ou agricoles. Les programmes et le niveau obtenu à la sortie de ces deux institutions différaient, mais les cours complémentaires avaient pour avantage d’être plus nombreux sur le territoire et donc accessibles aux élèves. Les places des internats en École Primaire Supérieure étaient limitées et ne pouvaient pas toujours répondre à toutes les demandes et il est à noter que les besoins du département des HautesAlpes étaient importants. Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-arts Décrets et arrêtés délibérés par le conseil supérieur de l’instruction publique (session de 1884 et session de 1885) ; Enseignement primaire. Troisième fascicule (août 1885). (1) 10 (2) Décret du 18 janvier 1887, modifié par le décret du 21 janvier 1893, art. 1er. L’école primaire supérieure de garçons de Gap Le 1er octobre 1927, une école supérieure de Garçons annexée au Lycée de Gap ouvre ses portes remplaçant de ce fait les cours complémentaires qui y étaient déjà dispensés et dont les effectifs étaient trop importants. C’est le proviseur du Lycée qui prit, en plus de ses propres charges, celle de Directeur de cette école. Un nouvel enseignant ainsi que du matériel approprié font leur entrée dans l’établissement, mais pour autant les élèves du cycle primaire étaient soumis aux mêmes traitements que leurs camarades du Lycée. Ils dormaient dans le même dortoir, fréquentaient la même cour et partageaient, la plupart du temps, les professeurs dans les matières qui leur étaient communes. Mais la vocation de cette école annexe n’était pas à priori la poursuite de longues études menant à des carrières libérales d’avocat ou de médecin. Les élèves étaient en priorité destinés à des postes techniques dans les milieux de l’industrie, du commerce et des administrations. Les élèves du secondaire et du primaire disposaient d’une passerelle entre leurs deux établissements. Ceux qui souhaitaient s’orienter vers des professions libérales pouvaient continuer leurs scolarités dans le secondaire et ceux qui désiraient suivre une section commerciale ou industrielle pouvaient intégrer l’école primaire supérieure annexée. L’école primaire supérieure de filles de Gap L’école primaire supérieure de jeunes filles de Gap ouvre le 2 octobre 1905 pour, là encore, palier ou sureffectif dans lequel se trouvaient les cours complémentaires de la ville. La création d’un tel établissement permettait aux jeunes filles d’envisager des carrières bien plus variées qu’au sein des cours complémentaires. Dans une lettre d’octobre 1909, l’Inspecteur d’Académie qui s’adresse au Préfet de Gap, confirme bien que les écoles primaires supérieures, comme celle de Gap, devaient permettre aux élèves d’envisager d’autres perspectives que celle de l’enseignement, et ce, en adaptant les enseignements prodigués aux besoins de la région et de la société contemporaine. Elles proposaient en effet des enseignements pratiques permettant de tenir une comptabilité commerciale, une ferme, de garder des enfants en bas âge, du droit commercial et rural, des rudiments de médecine usuelle pour combler le manque de médecins de proximité dans le département, etc. Très vite l’établissement est victime de son propre succès, les places viennent à manquer et les conditions d’hygiène se dégradent rapidement. Dès 1906 le conseil municipal de la ville décide de commencer des travaux pour adapter les infrastructures au nombre d’élèves et du même coup améliorer les conditions de vie et d’études. 11 Ecole primaire supérieure Maître & Élèves Personnel enseignant Pour enseigner dans les écoles primaires supérieures et dans les écoles normales, les professeurs devaient obligatoirement être pourvus du Certificat d’Aptitude au Professorat délivré dans les Écoles normales et les Écoles primaires Supérieures. Les candidats à l’examen de ce diplôme devaient être âgés de vingt et un an révolus au moment de leur inscription, être pourvus du brevet supérieur ou de l’un des baccalauréats ou (pour les femmes) du diplôme de fin d’études. En outre, il fallait justifier de deux ans d’exercice au moins dans les écoles publiques ou privées (Décret du 18 janvier 1887, art. 109, modifié par le décret du 26 mars 1887). Le temps passé dans les écoles normales supérieures de Fontenay-aux-Roses et de Saint-Cloud comptait comme années de stage. (Même décret, art. 115.) Deux commissions siégeant à Paris, l’une pour l’ordre des sciences, l’autre pour l’ordre des lettres, étaient nommées chaque année par le ministre de l’instruction publique pour examiner les candidats. Les enseignants voulant dispenser des matières comme les langues vivantes, le travail manuel, la gymnastique, le chant, les travaux de couture, les exercices militaires, la comptabilité ou l’enseignement agricole dans le degré élémentaire ou supérieur devaient, être en possession d’un certificat d’aptitude spécifique à l’enseignement en question. À titre d’exemple, il existait un certificat d’aptitude à l’enseignement élémentaire des travaux de couture ou à l’enseignement des langues vivantes. Le personnel des cours complémentaires quant à lui est composé d’instituteurs ou d’institutrices en possession du brevet supérieur seulement (Décret du 18 janvier, art. 31.). Elèves • Les conditions d’admission L’accession à l’école primaire supérieure nécessite pour tous les élèves d’être pourvu du certificat d’études primaires élémentaires à leur entrée et du suivi d’au moins une année du cours supérieur de l’école primaire élémentaire. La sélection ne s’arrêtait pas là, puisqu’un concours d’entrée à l’école était organisé. Interrogé en sciences et en littérature, le candidat était ensuite, selon ses résultats, admis dans une des années de cours de l’établissement. • L’internat En fonction de l’éloignement des établissements vis-à-vis de leurs domiciles familiaux, les élèves pouvaient être amenés à suivre leurs études au sein d’un internat, en demi-pension ou en externat. Dans le cas d’un internat, la vie en communauté, les dortoirs, les repas pris en commun deviennent alors leur quotidien. Les jeunes gens arrivaient avec un « trousseau » composé d’un certain nombre de vêtements et d’objets de toilette en plus de leur matériel scolaire habituel. Des surveillants d’internat veillaient à la discipline des couloirs et des dortoirs afin que l’établissement ne se transforme pas en colonie de vacances, mais reste un lieu d’études avant tout. 12 • Les conditions d’admission L’accession à l’école primaire supérieure nécessite pour tous les élèves d’être pourvu du certificat d’études primaires élémentaires à leur entrée et du suivi d’au moins une année du cours supérieur de l’école primaire élémentaire. La sélection ne s’arrêtait pas là, puisqu’un concours d’entrée à l’école était organisé. Interrogé en sciences et en littérature le candidat était ensuite, selon ses résultats, admis dans une des années de cours de l’établissement. • Les maladies Cette vie communautaire permettait une meilleure concentration des enfants vis-à-vis de leurs études, mais parfois la promiscuité due à des infrastructures inadaptées pouvait poser des problèmes. Des épidémies de grippe, de diphtérie et de rougeole sont déclarées pratiquement chaque année, entraînant parfois la fermeture de l’école pour plusieurs jours. Contrairement à l’école primaire supérieure de jeunes filles de Gap, les infrastructures qui accueillaient les garçons étaient bien plus salubres et adaptées à l’accueil des pensionnaires. Comme le laisse voir une correspondance régulière entre le proviseur du Lycée adressée à l’inspecteur d’Académie, les épidémies n’y étaient pas inexistantes, mais bien moins fréquentes. En ce début de XXe siècle la désinfection régulière des salles et les gargarismes quotidiens d’eau de Labaraque, un produit pharmaceutique désinfectant à base de javel diluée, étaient vus comme les moyens les plus efficaces de se prémunir des infections contagieuses. Le conseil de discipline : sanctions et récompenses Les conseils de discipline des écoles primaires supérieures ont été institués par le décret du 26 juillet 1909, leur fonctionnement se calquait sur ceux des lycées et des collèges en vigueur depuis le décret du 5 juillet 1890. Ils servaient, de manière large, à maintenir une discipline en adéquation avec les exigences du milieu scolaire. Dans le cas d’un comportement contraire aux règlements et aux bonnes mœurs de la part d’un élève, le conseil de discipline intervenait pour juger les faits reprochés. Diverses sanctions étaient envisagées comme l’avertissement, le blâme simple, et le blâme avec avertissement préalable à l’exclusion. À contrario les élèves ayant fait preuve d’une tenue et d’un travail exemplaire pouvaient recevoir plusieurs sortes de récompenses à la fin de chaque trimestre. Chacune venait enrichir le dossier scolaire de l’élève en apparaissant sur les relevés de notes : encouragement du conseil de classe ; tableau d’honneur ; félicitation du conseil de discipline ; blâme du conseil de discipline, blâme du conseil de classe. • Les bourses d’études Contrairement aux écoles primaires élémentaires réparties le plus équitablement possible dans le département, l’on comptait peu d’écoles supérieures. Cela contraignait la majorité des élèves à opter pour le pensionnat ou à effectuer des trajets conséquents pour se rendre en classe. Ces frais ne pouvant généralement pas être couverts par les familles modestes, les bourses d’études nationales ou départementales étaient l’unique moyen d’assurer la scolarité de leurs enfants. 13 Ecole primaire supérieure Enseignements & Diplômes Programmes et enseignements Dans les écoles publiques, l’emploi du temps et les programmes détaillés étaient fixés par le directeur et les professeurs, sous réserve de l’approbation de l’Inspecteur d’Académie. En plus des matières générales, il existait des sections spécialisées comme la section commerciale, agricole ou industrielle. Ces enseignements de type professionnel nécessitaient des infrastructures spécifiques annexées à l’école, comme un champ d’expérimentation pour la section agricole et un atelier de travail accompagné d’une salle de dessin aménagée pour la section industrielle. Au sein de l’école primaire supérieure de filles de Gap, l’enseignement pratique a été institué en février 1907. Il n’existait pas alors de véritable section, mais des cours spécialisés dans le commerce et l’hôtellerie notamment, que les élèves pouvaient fréquenter selon leurs aspirations. Les sections agricoles n’existaient que dans les écoles primaires supérieures de garçons. Dans un premier temps, les enseignements pratiques font le scepticisme des parents qui voient dans le brevet supérieur la seule consécration valable des études de leurs enfants. Pourtant, la mise en place des sections professionnelles attira bien vite l’intérêt des élèves qui les suivaient parfois en plus de leurs matières obligatoires. L’engouement des élèves et par là même des familles s’est fait progressivement à mesure que ces enseignements ont paru donner de véritables outils d’avenir. L’Inspecteur d’Académie voulait que les écoles primaires supérieures permettent aux élèves d’envisager d’autres perspectives que celle de l’enseignement, et ce, en adaptant les enseignements prodigués aux besoins de la région et de la société contemporaine. Il proposait des enseignements pratiques permettant de tenir une comptabilité commerciale, une ferme, de garder des enfants en bas âge, du droit commercial et rural, des rudiments de médecine usuelle pour combler le manque de médecins de proximité dans le département, etc. Les élèves assistaient en moyenne à 6 heures de classe par jour, le dimanche et le jeudi exceptés. Chaque semaine de cours devait consacrer au moins neuf heures à l’enseignement littéraire, neuf heures à l’enseignement scientifique, quatre heures aux langues vivantes, trois heures de dessin, quatre heures aux travaux manuels, et une heure de musique. Les exercices militaires et la gymnastique avaient lieu en dehors des heures normales de chaque classe. 14 les élèves. ent accueillies par em bl ra vo fa s trè é euse façon la plus heur « Ces cours ont ét la de – r fie di mo encé à chant la Ils ont aussi comm ité des familles tou jor ma de an gr la re font de filles. Bon nomb – l’idée que ce es ur rie pé su s re s primai t avoir destination des école ces écoles peuven e qu nt na te in ma nnent Brevets » de parents soupço ion intensive aux « at ar ép pr la e qu re êt pour la d’autres raisons d’ importe grandement, Il t. en em gn ei ns l’e rrière de ducation des qui donne accès à la ca Gap, et la cause de l’é de e ur rie pé su re se ai im ns » se confirment et ço prospérité de l’école pr up so « s ce e qu , es-Alpes tout à fait jeunes filles des Haut l’enseignement est de re iè rr ca La . tude en transforment en certi es filles qui, brevet un je s le nt so es us encombrée ; nombre cité. » ement le poste solli in va t en nd te at , in ma fet de Gap en d’Académie au Pré re de l’Inspecteur élèves de l’école Extrait d’une lett ux proposés aux cia spé rs cou et des suj au 9, 190 e octobr de filles de Gap. primaire supérieure Les diplômes Les écoles primaires supérieures préparaient aux diplômes suivants : • Certificat d’études primaires supérieures ; • Brevet élémentaire ; • Concours des bourses de l’enseignement primaire supérieur ; • Concours d’entrée dans les écoles normales d’instituteurs et d’institutrices ; • Brevet supérieur. Chacun de ces diplômes était soumis à un examen public que les élèves pouvaient passer en s’inscrivant auprès de l’inspection académique par le biais de leurs instituteurs respectifs. Les seules exigences pour la présentation sont relatives à l’âge et au niveau d’instruction, qui est déterminé par l’enseignant. Ainsi, le Brevet supérieur qui peut être passé à l’École normale est également accessible aux élèves des écoles primaires supérieures. Mais il ne faut pas perdre de vue que les écoles primaires supérieures avaient pour principal objectif de préparer au certificat d’études primaires supérieures et au brevet élémentaire. • Certificat d’études primaires supérieures (à partir de 15 ans) La multiplicité des voies offertes aux élèves fréquentant ce cycle fait oublier que pour les autorités scolaires, c’est le certificat d’études primaires supérieures qui fait figure de véritable sanction d’études. En conjuguant des qualifications intellectuelles et manuelles, ce diplôme devait permettre aux élèves de justifier de capacités spécialisées leur permettant l’entrée dans divers secteurs professionnels, comme le commerce ou l’industrie, mais également dans le cas des jeunes filles de devenir de bonnes maîtresses de maison. Les épreuves de ce diplôme mêlaient donc des matières générales et manuelles, en fonction des enseignements suivis par les élèves au sein des sections ou des cours spéciaux. Ceux ayant suivi des cours d’enseignement commercial se présentaient ainsi à des examens de droit commercial, de sténodactylographie, d’arithmétique ou bien encore d’anglais commercial. Les jeunes filles ayant suivi des cours de « coupes et confections » devaient reproduire des modèles de broderie. Tout cela en plus des épreuves des cours du programme général. Pour les élèves ne se destinant pas à une carrière dans l’enseignement, ce diplôme, associé à des cours ou des sections spécialisées, permettait d’intégrer des carrières dans les administrations d’État, dans le commerce, le milieu industriel, les chemins de fer, l’hôtellerie, etc. Il permettait également de passer des concours comme celui de La Poste. • Brevet élémentaire (à partir de 16 ans) Aussi appelé brevet de second ordre, ce certificat de capacité à l’enseignement primaire permettait d’exercer la profession d’instituteur primaire dans des établissements primaires public ou libre. Pour espérer être titularisés un jour les candidats devaient, en plus, songer à passer leur certificat d’aptitude pédagogique. Les examens se déroulaient en trois séries au cours desquelles les aspirants et aspirantes devaient se mesurer à plusieurs épreuves : une première série intellectuelle composée d’une dictée, d’une page d’écriture, d’exercices mathématiques, etc. ; une série orale comprenant des questions sur la géographie et l’histoire de France, des questions de sciences, de solfège, d’arithmétique, etc., et enfin une série plus manuelle avec entre autres des épreuves de dessin, de gymnastique et, pour les filles uniquement, des travaux d’aiguille. Durant tous les oraux, le jury prenait soin d’insérer aux moments opportuns des questions relatives aux méthodes d’enseignements et aux matières comprises dans le programme obligatoire. 15 Ecole normale Présentation Contexte L’école normale primaire poursuivait un dessein simple et complexe à la fois : celui de former des instituteurs et des institutrices. À la sortie de l’école ceux-ci devaient être aptes à transmettre des connaissances tout autant que des valeurs morales. La nécessité de pourvoir les écoles primaires de la France entière en personnel qualifié et représentatif des préceptes de leur temps a présidé à la création et à la réglementation de ces écoles, dès le début du XIXe siècle. Les instituteurs fraîchement diplômés pouvaient intégrer des écoles maternelles, des écoles primaires élémentaires et des écoles primaires supérieures (en tant qu’adjoint) dans le milieu public ou privé. L’article 11 de la loi de 1833 proclame que « tout département sera tenu d’entretenir une école normale primaire, soit par lui-même, soit en se réunissant à un ou plusieurs départements voisins ». À la suite de cette directive gouvernementale, les Hautes-Alpes furent parmi les premiers départements à se doter d’une école normale primaire d’instituteurs. Mais il fallut près de 50 ans pour que tous les départements du pays suivent le chemin déjà tracé par d’autres. La loi du 9 août 1879 finit par rendre obligatoire la présence d’une école normale d’instituteurs et d’une école normale d’institutrices par département en donnant un délai de quatre années pour exécuter ladite loi. Le but était d’assurer à chaque département un nombre suffisant d’instituteurs et d’institutrices communaux. À cette date près de 3 483 élèves fréquentent les écoles normales. Le département des Hautes-Alpes est en avance sur son temps puisqu’il dispose déjà de ces deux établissements. Le décret et l’arrêté du 4 août 1905 fortifia la vocation professionnelle des écoles normales : « Il nous a paru que la fonction essentielle de nos écoles normales consistait moins à préparer des brevetés qu’à former par une culture spéciale les futurs éducateurs de la démocratie ». Ces textes établissent que la préparation au brevet supérieur pouvait se faire en deux années seulement, donnant ainsi à la troisième et dernière année un programme plus axé sur les réalités professionnelles, auxquelles les élèves se confronteraient au cours de leurs futures carrières. Méthode pédagogique et exercices pratiques faisaient alors l’objet de dispositions particulières intégrées dans le fonctionnement de l’école. L’administration des écoles normales était assumée par un directeur ou une directrice et un conseil d’administration composé de l’inspecteur d’académie, d’un président, de quatre membres désignés par le recteur, et de deux conseillers généraux, élu par leurs collègues1. Chaque école normale devait avoir une école annexe. Cet établissement devait permettre aux élèves de s’exercer dans des conditions réelles au métier de l’enseignement et confronter leur formation aux réalités d’une classe. Les élèves de première année pouvaient assister à ces classes, ceux de deuxième année remplir le poste d’instituteurs, institutrices adjointes et enfin les élèves de troisième année pouvaient parfois en prendre la direction. Cette organisation était pensée pour permettre à chacun de bénéficier d’au moins une vingtaine d’heures par an d’enseignement réel dans ces écoles annexes. Des écoles primaires publiques non annexées, mais désignées par l’inspecteur d’Académie pouvaient également servir aux mêmes usages. Le personnel des écoles maternelles étant exclusivement féminin, un décret du 18 janvier 1887 rend obligatoire l’annexion d’un de ces établissements à chaque école normale d’institutrices. Ces écoles annexes étaient dirigées par des enseignants des écoles normales. (1) 16 Loi du 19 juillet 1889, art. 47 ; Décret du 29 mars 1890, art. 1er. L’école normale d’institutrices Le 31 août 1839, le Conseil général des Hautes-Alpes décide de la création d’un Cours Normal d’institutrices. Le Cours Normal est placé sous la responsabilité des sœurs de SaintJoseph et dirigé à l’origine par sœur Marie-Céleste. Les cours quant à eux sont assurés par Madame Charbonnel (jusqu’en 1853), puis par Mademoiselle Hélène Thoumazon. Le Cours Normal d’institutrices connaît un certain succès. Par la loi du 1er août 1879, l’Etat oblige chaque département à disposer d’une école normale d’institutrices. Ces établissements sont à la charge du département et celui-ci est déjà grevé financièrement par la construction de l’école normale d’instituteur. Malgré tout, en août 1880, le Conseil général décide faire construire une école normale primaire de filles. Dans sa session du 18 août 1880, ce dernier décide que la future construction sera implantée sur les propriétés de Madame Moulezin et Monsieur Artemale, au quartier de Puy-Maure. Le 12 juillet 1880, Louis Chaudier, architecte départemental, signe les plans et devis. Les travaux sont mis en adjudication le 2 septembre 1882. Le marché est remporté par Justin Bayle, entrepreneur de travaux publics demeurant à Apt (84), mais faisant élection de domicile à Gap. Les travaux se déroulant sans encombre, l’école ouvre ses portes à ses premières élèves-maîtresses, en octobre 1885. Le 12 juillet 1906, dans son rapport annuel, la Directrice de l’école normale explique que pour répondre aux besoins du département, il lui faut 15 élèves supplémentaires pour la rentrée prochaine, or la place manque. De fait, le 10 août 1906, Louis Chaudier rédige les plans et devis pour l’exhaussement d’un pavillon annexe en vue d’en faire un dortoir. Le 30 mai 1907, le préfet des Hautes-Alpes, conclu un marché de gré à gré avec l’entrepreneur gapençais, Henri Isnard. Du 2 au 5 août 1914, les bâtiments de l’école servent au cantonnement des troupes. Dans les années 1938 et 1939, d’importants travaux d’aménagements et de réparations sont réalisés. Par décret du 18 septembre 1840, l’école normale d’institutrices de Gap ferme ses portes. L’école normale d’instituteurs • Du cours normal à l’école normale (1832-1873) Le premier cours normal d’instituteurs du département des Hautes-Alpes est fondé le 1er septembre 1832, sous l’impulsion du préfet, M. Reynaud. À sa tête est placé M. Farnaud, secrétaire général de la Préfecture. Le département loue le local à des propriétaires privés. Les conditions sanitaires déplorables entrainent régulièrement des épidémies, ce qui pousse le conseil général à décider le transfert de l’école à plusieurs reprises dans de nouveaux locaux. • La construction d’un bâtiment spécial (1873-1876) Cette fâcheuse situation pousse le département à chercher des solutions au début de l’année 1873. Le mauvais état du bâtiment, s’ajoutant aux prétentions financières toujours croissantes du bailleur, décident le Conseil général, dans sa session d’avril 1873, à voter en principe la construction d’un bâtiment spécial destiné à l’école normale ; il est convenu d’acheter un terrain appartenant à Mme Berthelot, près de la pépinière départementale. M. Bousquet, architecte départemental, est chargé de dresser les plans définitifs du projet. Le 16 janvier 1875, les travaux sont adjugés à Maurice Soulet, entrepreneur à Serres. Les travaux sont exécutés dans les temps et l’école peut ouvrir ses portes à la rentrée d’octobre 1876. • La fermeture de l’école (1940) L’école normale d’instituteurs de Gap forma de nombreux maîtres d’école durant 64 ans, mais le 18 septembre 1940, un décret du Maréchal Pétain, oblige les départements à fermer les Ecoles normales. • De l’école normale d’instituteurs au groupe scolaire de la Pépinière (1959-2014) En 1959, la Ville de Gap rachète au Conseil général les bâtiments de l’école normale pour 360 000 francs. Elle deviendra un groupe scolaire, toujours en activité aujourd’hui. 17 Ecole normale Maître & Élèves Personnel enseignant Tout comme les enseignants des écoles primaires supérieures, ceux des écoles normales devaient justifier du Certificat d’Aptitude au Professorat dans les écoles normales (loi du 30 octobre 1886, articles 24 et 28 ; décret du 18 janvier 1887, articles 62 et 65). Ce certificat créé le 5 juin 1880, donnait aux lauréats le titre de professeur et visait à fournir aux écoles normales un personnel qualifié apte à former efficacement de nouveaux enseignants. Dès 1882, son obtention est obligatoire pour les directeurs et directrices de ces écoles qui sont tenus de dispenser eux-aussi des cours aux élèves de dernière année. A la suite d’une scolarité réussit au sein d’école normale primaire, la préparation à ce diplôme pouvait être faîte dans les écoles normales supérieures de Fontenay-aux-Roses et de Saint-Cloud ou le temps de formation comptait comme temps de stage obligatoire pour l’obtention du certificat d’aptitude pédagogique indispensable à la titularisation. Tous les professeurs enseignants étaient nommés par le ministre ou par ses représentants. Dans ce dernier cas, leurs embauches se faisaient sous le titre de maîtres adjoints et pouvaient s’étendre aux possesseurs du brevet supérieur et du certificat d’aptitude pédagogique. Les enseignements spéciaux étaient dispensés par des maîtres ou des professeurs justifiants du certificat de capacité correspondant à leur matière (enseignement des langues vivantes, du dessin, du chant, de la gymnastique et des travaux manuels). Dans les écoles normales d’instituteurs, les professeurs, sauf autorisation spéciale, ne logent pas dans l’établissement. Dans les écoles normales d’institutrices, au contraire, les professeurs, ainsi que le reste du personnel, ne peuvent habiter à l’extérieur sans l’autorisation du recteur. Le personnel féminin de ces établissements étant majoritairement célibataire, il aurait été mal venu, à l’époque, de leur laisser une indépendance sujette à tous les ragots. Leur formation ne se faisant pas dans le département, les professeurs des écoles normales primaires de Gap pouvaient venir des quatre coins de la France. La vie montagnarde due aux conditions climatiques et aux difficultés de circulation pouvait parfois surprendre. Certains comme Madame Roxane Durant, ancien professeur de l’école normale de Gap (1938-1940), eurent l’impression de changer de pays à leur arrivée « Pour une Parisienne, être parachutée dans les Hautes-Alpes en octobre 1938 afin d’y prendre mon premier poste de professeur à l’École Normale d’institutrice de Gap, relevait de l’aventure en terre lointaine et inconnue, et cette réalité si familière aux Alpins avait les couleurs et le parfum de l’exotisme. […] Ainsi ma nomination à l’E.N de Gap fut une chose merveilleuse en me donnant des élèves pleines d’appétit, ouvertes, sérieuses, qui m’ont conquise dès mon arrivée1 ». L’histoire des écoles normales était aussi et avant tout une histoire humaine. Selon la circulaire du 5 février 1884, les professeurs des écoles normales n’étaient pas tenus de la surveillance des élèves. Cependant, ils ou elles, se devaient d’être disponibles pour leurs élèves en étant attentifs à leur éducation et aux divers problèmes qu’ils pouvaient rencontrer au cours de leurs études. L’influence des professeurs devait être constante et y compris en dehors des classes, en se faisant la conscience toujours présente et bienveillante des jeunes gens dont-ils avaient la garde intellectuelle et morale. (1) 18 Alice ALLOUIS, Si les Écoles Normales haut-alpines nous étaient contées, un siècle d’existence et de souvenir, club des retraités de la M.G.E.N, 1994. Elèves L’instauration de la gratuité de l’enseignement permis aux élèves les plus modestes d’avoir une chance d’intégrer les écoles normales. Ainsi quelque soit leur taux d’aisance sociale, seuls les jeunes gens les plus dignes pouvaient prétendre suivre les enseignements de ces établissements. La sélection de ces éléments se faisait par le biais d’un concours d’entrée. Après proposition du recteur et avis du Conseil départemental, le ministre fixait les conditions de passage et d’obtention dudit concours. L’âge d’admission des élèves était établi à 16 ans au 1er octobre de l’année de présentation. Ils devaient obligatoirement être pourvus du brevet élémentaire et s’engager pendant dix ans dans l’enseignement public. Cet engagement décennal astreignait tous les élèves-maîtres à travailler pour le ministère de l’Instruction publique durant 10 années à compter de leur prise de poste effective2. Cet engagement visait à rembourser l’investissement de l’État qui pourvoyait durant toute leur scolarité aux frais d’entretien des élèves (nourriture, blanchissage, fournitures classiques). Si l’un d’eux décidait de quitter subitement l’école ou échouait en cours d’études, il devait rembourser ses frais de scolarité à l’État. Après étude du dossier des candidats et une enquête, le recteur dressait une liste de ceux qui étaient admis à passer le concours. Deux séries permettaient de définir l’admissibilité et enfin l’admission définitive des élèves maîtres et élèves maîtresses. L’objectif étant de s’assurer que tous avaient les capacités de suivre et de réussir le cursus des écoles normales. Les jeunes gens admis étaient ensuite classés par ordre de mérite et intégrés dans les établissements en fonction de leur classement et des places disponibles. Une fois dans l’établissement les jeunes gens prenaient le titre d’élèves maîtres ou élèves maîtresses sur le papier, mais s’appelaient entre eux les normaliens ou normaliennes. Ils étaient tenus de passer le brevet supérieur en fin de deuxième année et l’examen de fin d’études normales en fin de troisième année. Le passage d’une année à l’autre était autorisé par le directeur, secondé par le conseil des professeurs. Le recteur ainsi que l’inspecteur d’Académie devaient également donner leur aval. Les élèves dont le niveau était jugé insuffisant pouvaient faire l’objet d’une exclusion et devaient alors rembourser leurs frais d’études. Tous les élèves maîtres ou élèves maîtresses sanctionnant les trois ans d’études de l’école normale primaire avec succès se voyaient octroyer le premier poste se trouvant vacant au sein du département. Certains pouvaient choisir de suivre une quatrième année de préparation afin d’intégrer les écoles normales supérieures d’enseignement primaire et devenir eux-mêmes professeurs dans les écoles normales ou supérieures primaires. (2) Instruction du 30 décembre 1890, appliquant le décret du 29 mars 1890. 19 Ecole normale Enseignements & Diplômes Programme scolaire et professionnel La loi du 30 octobre 1886, le décret et l’arrêté du 18 janvier 1887 ainsi que l’arrêté et le décret du 4 août 1905, établirent, en autres, de façon stable, les programmes que devaient respecter les enseignants au sein de chaque année scolaire. Ceux-ci étaient associés à un ensemble d’instructions générales visant à fournir aux professeurs les méthodes pour les mettre en application. La préparation au brevet était bien sûr un des objectifs poursuivis, mais il ne faut pas oublier que la formation de l’école normale était avant tout professionnelle, il s’agissait de rendre les élèves opérationnels, et ce, dans les meilleurs délais. Ils devaient acquérir ou développer les qualités qui feraient d’eux de bons instituteurs et spécialement en troisième année. Une circulaire du 7 octobre 1905, précise « Nous estimons que l’enseignement de l’école ne doit jamais perdre de vue, comme pôle dirigeant, l’apprentissage de la vie ». Les deux premières années préparaient au brevet tandis que la troisième année axait ses enseignements sur les méthodes d’enseignements théoriques et pratiques. Outre l’enseignement pratique dispensé par le biais des écoles annexes, les élèves étaient sans cesse encouragés à prendre la parole en public. Ils pouvaient être amenés à participer brièvement à une conférence ou dispenser un cours sur le sujet de leur choix à leurs camarades. Chacune de ces prises de paroles était ensuite commentée par les professeurs et les autres élèves afin de les rendre constructives. Les matières générales étudiées durant les trois années scolaires des écoles normales étaient fixées par l’article 1er du décret du 4 août 1905 : • L’instruction morale et civique ; • Les éléments des sciences physiques et des sciences naturelles ; • La lecture ; • L’écriture ; • La langue et les éléments de la littérature française ; • L’histoire de France et la géographie ; • L’arithmétique, l’algèbre, le système métrique et la géométrie ; • Le dessin ; • Le chant et la musique ; • La gymnastique ; • La pédagogie et l’étude d’une langue étrangère. Certains enseignements étaient spécifiques aux élèves maîtres : • L’arpentage et le nivellement ; • L’agriculture et l’horticulture ; • Les exercices militaires ; • Les travaux manuels. Et d’autres aux élèves maîtresses : 20 • L’économie domestique ; • Les travaux à l’aiguille. Examens et diplômes En fin de deuxième année, les élèves devaient passer les examens du brevet supérieur. Une affiche annonçant la tenue de l’examen de ce brevet de capacité à l’enseignement primaire d’école normale dans les Hautes-Alpes, 1e session de 1880, nous permet de savoir à quelles épreuves les candidats devaient alors se mesurer. >>> Les élèves diplômés pouvaient enseigner dans des écoles publiques ou libres. Les meilleurs éléments passaient le concours d’entrée pour les écoles normales supérieures comme leurs professeurs. • Examen de fin d’études normales La fin de la troisième année donnait lieu à un examen certifiant que les enseignements professionnels abordés durant cette dernière année étaient correctement assimilés. Exemple de sujet d’examen1 : « Pédagogie : L’éducation physique. Son importance. Soins qu’elle exige. Part qu’il convient de faire aux exercices physiques proprement dits dans les écoles rurales et dans les écoles urbaines. » • Certificat d’aptitude pédagogique Selon l’article 23 de la loi du 30 octobre 1886, « nul ne peut être nommé instituteur titulaire s’il n’est pourvu du certificat d’aptitude pédagogique ». Seuls les élèves suivant le cursus de l’école normale se préparaient directement à l’indispensable brevet supérieur et intégraient ensuite des stages dans le but d’obtenir le certificat d’aptitude pédagogique. Le temps passé dans les écoles normales comptait comme stage à partir de 18 ans pour les élèves maîtres et 17 pour les élèves maîtresses, sachant que pour passer l’examen il fallait avoir au moins 21 ans. L’article 7 de l’arrêté du 4 août 1905, précise que « les candidats au certificat d’aptitude pédagogique qui ont subi avec succès l’examen de fin d’études normales sont dispensés des épreuves autres que l’épreuve pratique ». Conformément à ces dispositions, les élèves maîtres ou élèves maîtresses pourvus du certificat de fin d’études normales, et qui réunissaient, l’année même de leur sortie de l’école, les conditions d’âge et de stage requises, étaient admis à subir dès leur sortie l’épreuve pratique du certificat d’aptitude pédagogique. En cas de réussite ils pouvaient immédiatement prétendre à un poste d’instituteur ou d’institutrice. Les épreuves de ce certificat étaient écrites, pratiques et orales. Le candidat devait justifier de sa capacité à tenir une classe tant sur le plan pédagogique, que sur le respect et la transmission des connaissances contenues dans les programmes scolaires obligatoires. Ce diplôme était l’assurance que le futur enseignant ou la future enseignante savaient tout simplement enseigner. (1) Copie d’examen, épreuve de pédagogie, certificat de fin d’étude normale de 1906, Hautes-Alpes. 21 Annexes Bibliographie & Sitographie > Ouvrages de la bibliothèque des archives • Jean Marie Mayeur, J.M. : Les début de la IIIe république, 1871-1898 , nouvelle histoire de la France contemporaine. • OURY, B., ESCARRAT, R. : Histoire du collège et du lycée de garçons de Gap, 1576-1986 , éditeur lycée Dominique Villars, Gap, 1987. • THIVOT, H. : La vie publique dans les Hautes-Alpes au XIXe siècle, édition de la librairie des Hautes-Alpes, Gap, pp.232-292, 1995. > Ouvrages personnels • ALLOUIS, A. Si les Écoles Normales haut-alpines nous étaient contées, un siècle d’existence et de souvenir, Club des retraités de la M.G.E.N, Gap, 1994. > Ouvrage de la bibliothèque universitaire du pôle universitaire de Gap • ESCALLIER, J., LOMBARD, A. Saint-Michel de Chaillol, notre pays d’une millénaire à l’autre, édition ThoT, 2005. > Sitographie • http://www.inrp.fr/edition-electronique/lodel/dictionnaire-ferdinand-buisson/ « Site de l’Institut national de Recherches Pédagogiques, édition électronique du Dictionnaire de pédagogie de Ferdinand Buisson, édition de 1887 et de 1911, sur les réformes scolaires entamées sous Jules Ferry en 1880 et sous la IIIe République » 14/05/2014 • https://inventaire.poitou-charentes.fr/operations/les-monuments-aux-morts/104-expositions « Présentation de l’exposition itinérante sur les allégories de la République présentes sur les monuments aux morts de la Première Guerre Mondiale » 28/05/2014 • http://www.le-temps-des-instituteurs.fr « Site complet sur la scolarité publique primaire et secondaire sous la IIIe République » 20/04/2014 > Articles • Ozouf, J., Ozouf M. : La République des instituteurs. Revue française de science politique, 43, pp.343-344, 1993. • Furet, F., et Ozouf, J. : Lire et écrire : L’alphabétisation des Français de Calvin à Jules Ferry. Revue française de pédagogie, 46, pp.73-75, 1979. • Barral, P. : Jules Ferry et l’école rurale. Tréma, pp.12-16, 1997. > Article de journal, coupure de presse • Le courrier des Alpes, 7.03.1932, « Bulletin de l’Enseignement primaire de mars d’un inspecteur en visite ». > Introduction • A.D. Hautes-Alpes. Série 1T, liasse 1020. Extrait du registre des délibérations de la séance du Conseil Départemental des Hautes-Alpes du 24 août 1888 portant sur le classement général des écoles du département suite à la circulaire ministérielle du 16 mai 1887, rapport de la commission écrit par le Secrétaire Général, 24 août 1888. • A.D. Hautes-Alpes. Série1T, carton 16, liasse 9/1. Règlement pour les écoles primaires publiques du département, Hautes-Alpes, 12 janvier 1889. . • A.D. Hautes-Alpes. Série1T, liasse 1020. Classement général des écoles du département : Extrait du registre des Délibérations du Conseil Départemental de l’Enseignement primaire, séance du 6 août 1887, du 27 mai 1888 et des 12 et 13 novembre 1888 pour l’exécution de la circulaire ministérielle du 16 mai 1887, 6 août 1887, 27 mai 1888, 12 et 13 novembre 1888. > Les écoles primaires élémentaires • A.D. Hautes-Alpes. Série1T, carton 71. Lettre du ministre de l’instruction publique et des beaux-arts à Monsieur le Préfet des Hautes-Alpes au sujet de la fréquentation scolaire, le 3 octobre 1927 . • A.D. Hautes-Alpes. Série1T, carton 71. Le préfet des Hautes-Alpes à MM. Les Maires, au sujet de la fréquentation scolaire, le 18 octobre 1927. • A.D. Hautes-Alpes. Série1T, carton 71. Lettre du ministre de l’instruction publique et des beaux-arts à Monsieur le Préfet des Hautes-Alpes, au sujet de la fréquentation scolaire, le 3 octobre 1927. • A.D. Hautes-Alpes. Série1T, carton 71.Texte de loi du 11 août 1936. Modifiant les lois des 28 mars 1882 et du 30 octobre 186 quant aux sanctions de l’obligation scolaires (J.O. Du 13 Août 1936, p. 8706 (I), 11 août 1936. • A.D. Hautes-Alpes. Série1T, carton 71. Manuel général de l’instruction primaire, n°8, Partie administrative, textes officiels. Prolongation de l’âge scolaire, 14 novembre 1936. • A.D. Hautes-Alpes. Série1T carton 75 liasse 198/1. Extrait de la circulaire relative au certificat d’études primaires, Paris, du Président du Conseil, Ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, Jules Ferry, au recteur d’académie des Hautes-Alpes,1880 . • A.D. Hautes-Alpes. Série1T, liasse 843/3. Bulletin de l’instruction primaire, Circulaire relative aux examens du certificat d’études primaires, de M. l’Inspecteur d’académie au préfet des Hautes-Alpes, 29 janvier 1979. 22 • A.D. Hautes-Alpes. Série1T, liasse 843/3. Extrait du Bulletin de l’instruction publique – janvier 1979 : Arrêté et règlement provenant de l’académie de Grenoble pour le département des Hautes-Alpes sur les conditions d’examen du certificat d’études primaires, le préfet des Hautes-Alpes O. Vernet pour l’arrêté et l’inspecteur d’académie Fernand Fauré pour le règlement, 1879. • A.D. Hautes-Alpes. Série F, 1 Fi 100. Diplôme du certificat d’études primaires élémentaires, académie de Grenoble, département des Hautes-Alpes, 21 juin 1921. • A.D. Hautes-Alpes. Série1T, liasse 202/9.Lettre de l’inspecteur d’Académie à Monsieur le préfet des Hautes-A1pes au sujet des ouvrages recommandés pour l’instruction dans les écoles primaires publiques du département, 21 octobre 1895. • A.D. Hautes-Alpes. Série1T, liasse 202/9. Circulaire du 2 mars 1887 insérée au sein du Bulletin Ministériel réglementant l’achat des livres scolaires par les instituteurs/institutrices des écoles primaires publiques, 2 mars 1887. • A.D. Hautes-Alpes. Série1T, liasse 202/9. Extrait des délibérations au sujet des ouvrages scolaires recommandés, session d’avril 1904, Conseil Général des Hautes-Alpes, écrit par le secrétaire général, avril 1904. • A.D. Hautes-Alpes. Série1T, liasse 202/9. Revue mensuelle « revue des animaux illustrés », numéro 17, organe de la ligue pour la défense des animaux, 15 mai 1905. • A.D. Hautes-Alpes. Série1T, liasse 202/9. Lettre du ministre de l’instruction publique et des beaux-arts à M. le Préfet des Hautes-Alpes, relative à l’organisation de la remise des prix aux élèves en fin d’année, 21 juin 1909. • A.D. Hautes-Alpes. Série1T, liasse 453. Notices annuelles de l’école primaire supérieure de filles de Gap de 1907 à 1917. > Les écoles primaires supérieures • A.D. Hautes-Alpes. Série1T, liasse 1052. Une lettre du ministère de l’éducation nationale à la directrice de l’école primaire supérieure de Gap, autorisant les élèves de l’école primaire supérieure de gap à effectuer un voyage de fin d’étude, juillet 1936. • A.D. Hautes-Alpes. Série1T, liasse 1065. Lettre du proviseur du lycée de Gap à Monsieur le Recteur d’Académie de Grenoble au sujet des effectifs de l’école primaire supérieure de garçons annexée au Lycée de Gap, 24 octobre 1927. • A.D. Hautes-Alpes. Série1T, liasse 1065. Séances ordinaire du conseil de discipline du lycée de Gap et école primaire supérieure annexée, 18 mars 1929. • A.D. Hautes-Alpes. Série1T, liasse 1052. Série de lettres anonymes adressées au recteur d’Académie au sujet du mauvais comportement en classe de certaines institutrices, 1912. • A.D. Hautes-Alpes. Série1T, liasse 1052. Rapport du commissariat de police de la ville de Gap, juin 1913. • A.D. Hautes-Alpes. Série1T, liasse 1052. Lettre de l’Inspecteur d’Académie des Hautes-Alpes au Recteur d’Académie de Grenoble au sujet de l’utilité de la section commerciale de l’école primaire supérieure de fille de Gap, 29 août 1909. • A.D. Hautes-Alpes. Série1T, liasse 1052. Une lettre de l’inspecteur d’Académie au recteur d’académie de Grenoble, liste les enseignements pratiques dispensés aux élèves de l’école primaire supérieure de filles, 7 octobre 1920. • A.D. Hautes-Alpes. Série1T, carton 75, liasse 198/1. Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-arts Décrets et arrêtés délibérés par le conseil supérieur de l’instruction publique (session de 1884 et session de 1885) ; Enseignement primaire. Troisième fascicule, août 1885. • A.D. Hautes-Alpes. Série1T, liasse1052. Lettre émanant du Ministère de l’Instruction Publique et adressée au recteur de l’académie de Grenoble à propos de l’ouverture de l’école primaire supérieure de fille et à son rapide succès, 1906, • A.D. Hautes-Alpes. Série1T, liasse1052. Lettre de l’Inspecteur d’Académie au Préfet de Gap au sujet de l’accueil des enseignements pratiques dispensés à l’école primaire supérieure de fille de Gap, octobre 1909. • A.D. Hautes-Alpes. Série1T, liasse1052. Rapport de l’Inspecteur d’académie des Hautes-Alpes à Monsieur le recteur d’académie de Grenoble concernant l’état sanitaire de l’EPS de jeunes filles de Gap, 1924. • A.D. Hautes-Alpes. Série1T, liasse 1617. Diplôme du certificat d’études primaires supérieures, académie de Grenoble, département des HautesAlpes, 11 août 1917. • A.D. Hautes-Alpes. Série1T, liasse 1617. Diplôme du brevet de capacité pour l’enseignement primaire, brevet élémentaire d’institutrice, 1er octobre 1917. • A.D. Hautes-Alpes. Série1T, liasse 262. Copies d’examen du certificat d’études primaires supérieures, épreuve de broderie, modèle 12 – 10 – 15, 1906. • A.D. Hautes-Alpes. Série1T, liasse 269 Copies d’examen du brevet élémentaire, épreuves de dictée, d’arithmétique et de composition française, 1901. • A.D. Hautes-Alpes. Série1T, carton 77, liasse 402. Manuel général 1935 – 1936 – n°4 Partie administrative – Textes officiels - Régime des boursiers d’EPS, arrêté du 23 juillet 1935. • A.D. Hautes-Alpes. Série1T, carton 77, liasse 402. Ministère de l’instruction publique et des beaux-arts – direction de l’enseignement primaire à Monsieur le Préfet du département des Hautes-Alpes au sujet des différentes bourses nationales, le 26 août 1902. • A.D. Hautes-Alpes. Série1T, A.D Hautes-Alpes. Série1T, carton 77, liasse 402. Correspondance du ministère de l’instruction publique des beaux arts et des cultes au préfet des Hautes-Alpes au sujet de la nature des cours complémentaires, 7 septembre 1895. • A.D. Hautes-Alpes. Série1T, Ministère de l’Instruction publique et des beaux-arts – Direction de l’enseignement primaire - Instruction du 10 juin 1899 sur les bourses nationales d’enseignement primaire supérieur. > Les Écoles normales • A.D. Hautes-Alpes. Série1T, carton 75, liasse 198/1. Un livret intitulé : ministère de l’Instruction publique et des Beaux-arts, Décrets et arrêtés délibérés par le conseil supérieur de l’instruction publique (session de 1884 et session de 1885), Enseignement primaire. Troisième fascicule (août 1885) , nous permettent de connaître les matières qui étaient alors enseignées dans les écoles normales de Gap. • A.D. Hautes-Alpes. Série1T, carton 75, liasse 198/1. Une affiche annonçant la tenue de l’examen de ce brevet de capacité à l’enseignement primaire d’école normale dans les Hautes-Alpes, 1re cession et 2e cession de 1880, nous permet de savoir à quelles épreuves les candidats devaient alors se mesure. • A.D. Hautes-Alpes. Série1T, liasse 266. Copie d’examen, épreuve de pédagogie, certificat de fin d’étude normale de 1906, Hautes-Alpes, 1906. • A.D. Hautes-Alpes. Série1T, liasse 1617. Diplôme du brevet de capacité pour l’enseignement primaire, brevet supérieur, académie de Grenoble, département des Hautes-Alpes, 16 mars 1940. • A.D. Hautes-Alpes. Série1T, liasse 269. Copies d’examen du brevet supérieur, session 2, épreuve de géométrie appliquée et sciences, académie de Grenoble, département des Hautes-Alpes, 1906. • A.D. Hautes-Alpes. Série1T, liasse 269. Copies d’examen du brevet supérieur, session 2, épreuve de dictée musicale, académie de Grenoble, département des Hautes-Alpes, 1906. • A.D. Hautes-Alpes. Série1T, liasse 1649. Album photo de l’école normale d’institutrices de Gap, 1913. • A.D. Hautes-Alpes. Série1T, liasse 1569/3. Emploi du temps de l’école normale d’instituteurs de Gap, année scolaire 1939-1940. 23 L’école de la République en Pays Gapençais 1870-1940 Remerciements Nous adressons nos remerciements à toutes les personnes qui, de près ou de loin, ont collaboré à la réalisation de cette exposition : les partenaires financiers sans qui ce projet n’aurait pu voir le jour, le Pays Gapençais, les collectivités membres du Pays Gapençais et les Archives Départementales des Hautes-Alpes pour la mise à disposition de leurs fonds documentaires. Exposition conçue par le Pays Gapençais : Mathieu Saboureau, Alicia Colmenero Crédits photographiques : Mathieu Saboureau / Conception graphique & Impression :