L`école de la République en Pays Gapençais, 1870-1940

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L`école de la République en Pays Gapençais, 1870-1940
L’école de la République
en Pays Gapençais
1870-1940
www.patrimoine.pays-gapencais.com
Introduction
Qu’est-ce que l’école ? N’est-ce qu’un bâtiment conçu en tout point pour être un parfait temple de
la transmission du savoir et la représentation physique des idéaux républicains ? Si l’on s’en tient
à l’aspect matériel c’est cela en effet, mais c’est l’homme qui fait vivre ce lieu, les élèves, le maître.
Toute l’Institution, tous les enjeux qui en découlent forment l’école et cela est toujours valable de nos
jours.
Cette maison de l’instruction n’apparut pas en cette fin de XIXe siècle, son histoire est bien plus
longue et se perd dans les annales, alors qu’est ce qui a changé sous Jules Ferry ? Entre 1881 et 1882,
l’École publique primaire élémentaire devint gratuite puis obligatoire et laïque pour les enfants en
âge d’être instruits (entre 6 ans et 13 ans). Elle se fait ainsi le fer de lance d’un régime déterminé à
prendre en main la formation des jeunes esprits dont il avait la gouverne. La lutte contre le manque
d’alphabétisation trouve là son antidote et la patrie de loyaux citoyens.
Cependant dans nos montagnes, les changements ne sont pas radicaux, la fréquentation de l’école
par les enfants du Pays Gapençais n’augmente pas drastiquement. C’est au niveau de l’assiduité que
les changements sont perceptibles et cela se vérifie également au niveau national. L’idée des zones
rurales frustes et abritant une population peu ou pas éduquée reste un mythe. Le département luimême peut se targuer d’avoir été le lieu d’émergence de la première école d’instituteur : à Briançon
en 1804, bien avant la loi Guizot de 1833. Le directeur et les professeurs de l’école secondaire de la
ville avaient constitué une sorte d’Ecole normale d’instituteur et prodiguaient des leçons élémentaires
aux personnes se destinant à enseigner, permettant ainsi de doter le département de maîtres d’école
compétents. L’attachement de notre pays à l’instruction est donc bien enraciné.
Sous la IIIe République, l’institution scolaire se généralise, tendant à permettre aux garçons et aux
filles de faire des études plus longues quelque soit leur milieu social ou leur situation géographique.
Les diplômes octroyés aux élèves méritants étaient la garantie de nouvelles générations ayant des
chances égales de se faire une place dans la société et de croire en l’adage républicain
présent sur les frontons des institutions publiques :
« Liberté, Égalité, Fraternité ».
Le cursus scolaire de l’école primaire publique se déclinait en
trois cycles : l’école primaire élémentaire, l’école primaire
supérieure et l’école normale d’instituteurs/institutrices.
Chacun de ces échelons était présent dans le Pays
Gapençais conformément aux lois qui les avaient institués
pour chaque département. Un enfant pouvait ainsi, à la
mesure de ses capacités et de ses ambitions, effectuer
une scolarité complète de l’âge de 6 ans jusqu’à ses 18
ans, voir ses 21 ans, tout en restant dans l’enseignement
primaire.
L’exposition que vous propose le Pays Gapençais est
le fruit d’un long travail d’inventaire, de dépouillage
de fonds d’archives et de synthèse réalisé par
Mathieu Saboureau, chargé de mission patrimoine
et Alicia Colménéro, stagiaire. Elle est constituée de
10 panneaux retraçant le cursus scolaire primaire
d’un enfant sous la IIIe République.
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Outre ces panneaux, plusieurs outils sont mis à votre disposition pour approfondir vos connaissances
sur l’école et son histoire au niveau local : le catalogue de l’exposition ci-présent et le site internet
consacré au patrimoine bâti du Pays Gapençais (www.patrimoine.pays-gapencais.com). En flashant le
QR code à l’aide de votre Smartphone, vous serez directement dirigé sur le site web.
En flashant le QR code ci-présent, vous serez redirigé sur le site internet dédié
au patrimoine bâti du Pays Gapençais. Là vous trouverez des informations
complémentaires sur l’histoire locale des écoles de votre commune et bien plus encore.
Un petit pictogramme vous signalera quand vous connecter.
Temps
d’apprentissage
Ecole primaire
élémentaire
Cours élémentaire de 2 ans
(à partir de 6 ans)
Cours MOYEN de 2 ans
Diplôme(s)
Certificat d’études
primaires élémentaires
(à partir de 11 ans)
Cours supérieur de 2 ans
Brevet élémentaire / Certificat de capacité à
l’enseignement de second ordre
(à partir de 16 ans)
Ecole primaire
supérieure et
Cours complémentaires
École Primaire Supérieure
de 2 à 4 années
Cours complémentaires : 1 an
Certificat d’études primaires supérieures
(à partir de 15 ans)
Concours des bourses de l’enseignement
primaire supérieur (chaque année)
Concours d’entrée dans les écoles
normales supérieures
Brevet supérieur (à partir de 18 ans)
Certificat d’études primaires supérieures
(à partir de 15 ans)
Ecole primaire normale
d’instituteurs / institutrices
1ÈRE ANNÉE
Brevet supérieur / Certificat de capacité à
l’enseignement primaire de premier ordre
(à partir de 18 ans)
2ÈME ANNÉE
Examen de fin d’études normales
(fin de la troisième année)
3ÈME ANNÉE
Certificat d’aptitude pédagogique
(délivré après un stage et un examen
à partir de 21 ans)
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Ecole élémentaire
Présentation
Contexte
Avec les lois Ferry, l’école primaire élémentaire devint obligatoire, gratuite et laïque pour les enfants
de 6 à 13 ans. Tout un système uniforme se mit en place pour donner à chaque écolier les mêmes
chances. La formation des instituteurs était assurée par des écoles publiques, ils représentaient les
valeurs de la République et étaient donc des figures d’autorité tant pour les parents que pour les
enfants. Dans cet univers dédié au savoir, les élèves faisaient l’apprentissage de la vie en communauté :
ils disposaient d’un matériel de travail personnel, d’une tenue appropriée (la blouse) et de temps de
récréation qui leur permettaient de créer des liens et de vivre une véritable enfance. La motivation
ne devait cependant pas faillir, et la discipline était de mise avec le système des « bons points » et
des punitions. Pour un temps loin des champs, loin des travaux domestiques, même si parfois le trajet
jusqu’à l’école était long et éprouvant, les enfants se forgeaient un avenir meilleur.
Les lois Ferry ont engendré une véritable vague de construction de maisons d’école dans tout le Pays
Gapençais. Jusque dans le plus petit hameau français, la République plante son étendard. L’État
abonde les communes en subvention et surveille de près les projets des municipalités. Les écoles
devaient répondre à des normes sanitaires strictes et le bâtiment devait être défini en fonction du
nombre d’élèves. Chaque élève disposait d’un nombre de mètre cube d’air prédéfini, l’espace entre les
rangées était codifié, la lumière devait être abondante et la façade principale exposée au midi. Les
toilettes se trouvaient au fond de la cour de récréation. Généralement, le logement de l’instituteur
ou de l’institutrice occupait le premier étage et lui aussi était normé. Il devait posséder une cuisine,
trois chambres à feu (c’est-à-dire avec cheminée) des toilettes et une cave ou bûcher. Par ailleurs, à
l’extérieur, une parcelle de terre lui était réservée.
Ecole d’Orcières
Jusqu’à la construction de ce groupe scolaire, la
municipalité d’Orcières louait ses locaux scolaires.
En outre, il existait quatre écoles temporaires aux
hameaux des Estaris, des Marches, des Veyers
et des Plantus. La construction démarre en 1882
pour s’achever cinq ans plus tard. Les plans sont
signés Louis Chaudier, architecte du département.
Les travaux sont l’œuvre d’un entrepreneur de
Champoléon, Joseph Baille.
Ecole de Veynes
Construite en 1905 par Léon Richier, entrepreneur
à Marseille, suivant les plans d’Aimé Lambert,
agent-voyer en retraite, le bâtiment devait servir à
la fois d’école élémentaire de filles et d’école
maternelle. Aujourd’hui, le bâtiment sert encore
d’école primaire.
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Ecole de Théüs
Le 20 février 1895, Louis Chaudier, architecte
du département, signe un projet de construction
d’une école mixte pour 40 garçons et 40 filles. Le
14 avril 1895, le Conseil municipal approuve le
projet. Le 30 mai 1897, la commune fait l’achat d’un
terrain appartenant à Ludovic Gaudemard et à sa
tante, Victorine David, pour y édifier l’école. Le 1er
juillet 1899, l’adjudication des travaux revient à un
entrepreneur de Savines, Frédéric Pavie. Les travaux
s’achèvent en 1900, mais l’année suivante, le maire
se plaint que le transfert des écoles dans le nouveau
bâtiment n’est pas encore effectué. Il s’avère qu’il y
a des malfaçons ; ces dernières seront corrigées et
les travaux réceptionnés en 1902.
Ecole de La Saulce
Le cas de l’école de La Saulce est particulier.
Il ne s’agit pas d’une construction ex-nihilo,
mais de l’appropriation d’un bâtiment déjà
existant. En effet, la municipalité à acquis
l’immeuble Béranger pour en faire une école
mixte comprenant : une salle de classe pour
45 garçons, une salle de classe pour 45 filles,
une salle de classe enfantine pour 45 enfants
et le logement de l’instituteur et de ses
adjoints. La salle enfantine se situant dans un
bâtiment construit pour l’occasion. Les plans
sont dressés par l’architecte départemental,
Louis Chaudier, et les travaux exécutés en
1887, par Jules Basset, maçon à Gap.
Ecole de Gap
Le 7 août 1876, M. Garnier, architecte, rédige
un projet pour établir trois maisons d’école
mixte dans les hameaux de Chauvet, La Garde
et Sainte-Marguerite ; celui-ci n’aboutit pas.
Quatre ans plus tard, le 14 avril 1880, M.
Puissant, architecte voyer de Gap, dresse un
autre projet pour la construction de quatre
écoles mixtes (Chauvet, La Garde, SainteMarguerite et Saint-Jean). Chacune de ces
écoles possède le même plan et les mêmes
matériaux de construction. Les écoles sont
l’œuvre de Gustave Barret, entrepreneur
embrunais qui remporte le marché le 6 mai
1880.
Ecole de La Cluse
Le village de la Cluse disposait d’une école
mixte annuelle (qui servait aussi de mairie) et
d’une école enfantine temporaire de 7 mois.
Le 5 juillet 1907, le Conseil municipal décide
de faire construire un bâtiment spécial pour
l’installation de la classe enfantine. Jusque
là, ces enfants en bas âge font classe dans un
local fort dégradé et humide qui ne répond
pas du tout aux normes d’hygiène prescrites
par le ministère de l’Instruction publique.
Ce local appartient à un propriétaire privé
et la commune paie un loyer, jugé d’ailleurs
exorbitant. Le 20 décembre 1907, M. Galle,
agent voyer en chef, rédige les plans et devis
de la future école. Le marché est remporté
par un entrepreneur de Lus-la-Croix-Haute,
Augustin Pellissier. Le procès verbal de
réception définitive des travaux est rédigé le
17 octobre 1916.
Ecole de Romette
L’école de Romette fut construite entre 1880 et
1884, par Barthélémy Simonet, entrepreneur
de la commune, suivant les plans de Louis
Chaudier, architecte départemental. Cette
dernière comprenait au rez-de-chaussée, une
salle centrale pour la mairie et deux salles de
classe, l’une pour les garçons, l’autre pour
les filles. L’étage étant réservé au logement
de l’instituteur et de l’institutrice.
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Ecole élémentaire
Maître & Élèves
L’instituteur
Toujours vêtu sobrement le maître d’école était une figure d’autorité. Trônant sur une estrade au
dessus du niveau des élèves, son regard pouvait embrasser la classe entière et assurer une discipline
stricte. Le 30 juin 1886 est établit la loi sur la laïcité du personnel enseignant primaire ; les enseignants
représentent alors les préceptes et les valeurs de la République auprès de leurs jeunes disciples par
un enseignement toujours empreint d’une moralité et d’une laïcité sans faille.
Avant chaque journée de classe l’instituteur devait prendre soin de préparer les leçons du jour,
les ouvrages à utiliser pour illustrer ses propos, les textes à faire lire, etc. Il disposait pour cela
d’un « journal de classe » lui permettant d’inscrire la préparation écrite de ses prochains cours. Ce
journal était un instrument important dans la fonction du maître. Fournit par la commune, il devait
se transmettre d’un titulaire à l’autre. Obligatoire depuis 1866, ce document devait être validé par le
directeur chaque matin avant la classe afin de vérifier la cohérence des cours envisagés avec l’emploi
du temps et le programme obligatoire.
• Des conditions d’exercice difficiles en milieu rural et montagnard
Le pays Gapençais étant un milieu à dominance rurale les conditions d’exercice des instituteurs
étaient soumises à certaines particularités. Selon Jules Ferry « l’épreuve de l’instituteur rural c’est
l’isolement ». Les jeunes gens ayant fraîchement obtenu leur diplôme et se retrouvant dans de petits
villages avaient sans doute une joyeuse volonté à la prise de leur poste, mais en peu de temps, la
solitude intellectuelle pouvait faire des ravages. Cependant en 1880, la République, toujours sous la
parole de son Ministre de l’Instruction Primaire et des Beaux-arts, enjoint les inspecteurs académiques
locaux à remotiver leur « troupe » : « En insistant sur les côtés difficiles de la profession, je marque
en même temps, messieurs, ce qui en fait la noblesse, car s’il n’était pas un peu méritoire d’être
instituteur de campagne, ce ne serait ni si honorable ni si honoré ».
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épreuve. Elle protégeait les vêtements
plus fragiles portés en dessous et
son faible coût permettait à tous les
parents de s’en procurer pour leurs
enfants. L’uniformité des tenues effaçait
les inégalités sociales et renforçait le
sentiment d’unicité de la classe face
aux enseignements prodigués. Le tout
était complété par le port du sabot ou
de galoche et par celui d’un cartable ou
sacoche assez grand pour contenir les ouvrages scolaires du jour et les instruments indispensables
comme le plumier, l’ardoise, les cahiers et bien sûr, les billes pour les récréations...
Les élèves venant de loin amenaient en plus leur repas du midi qu’ils pouvaient parfois faire réchauffer
sur le poêle de la classe. Il faudra attendre l’arrivée du Front Populaire en 1936 pour que la construction
des réfectoires soit systématique dans les écoles.
• Les conditions d’enseignement
Durant la classe, les enfants étaient installés sur des pupitres à deux places disposés en rangée afin
qu’ils soient face à l’estrade du maître et que celui-ci puisse circuler entre eux. La disposition des
fenêtres, du mobilier et des portes devaient optimiser les capacités de concentration des élèves durant
les leçons. Dans les écoles mixtes, filles et garçons étaient séparés de part et d’autre de la salle, deux
portes distinctes leur permettaient de sortir en récréation au sein de deux cours différentes.
Trois types de cahier accompagnaient les écoliers durant leur scolarité : un cahier journalier qui
recueillait leurs exercices quotidiens, un cahier mensuel où était inscrit les progrès de l’élève et qui
servait également de cahier de correspondance avec les parents et un cahier de « roulement » qui
passait d’enfant en enfant pour y noter les exercices vus en classe.
• La récréation
Avant l’accession de Victor Duruy au poste de Ministre de l’Instruction Publique en 1866, rien n’était
prescrit en matière de coupure de la journée scolaire par des pauses et bien souvent les élèves
sortaient se dégourdir les jambes à tour de rôle. Jules Ferry décida d’inscrire cette pratique dans la
législation scolaire sous le titre de « récréation ». Une quinzaine de minutes furent ainsi accordées
aux enfants dans le cours de la matinée et de l’après-midi. Durant ces temps de détentes les enfants
pouvaient se dépenser en pratiquant des jeux comme saute-mouton, colin maillard, les billes, les
gendarmes et le voleur, la marelle, la corde à sauter et bien d’autres encore.
• La fréquentation scolaire
Bien que devenu obligatoire, la présence des enfants sur les bancs de l’école n’allait pas toujours de
soit. Dans les zones rurales comme les Hautes-Alpes, la vie des enfants étaient, comme celle de leurs
parents, soumise aux exigences agricoles qui ponctuaient les saisons. Très tôt aux champs pour aider
à l’exploitation familiale ou pour la garde des troupeaux, les enfants pouvaient manquer une grande
partie de l’année scolaire et ce malgré la mise en place par l’État de mesures de dispense d’obligation
de douze semaines (hors vacances scolaires) pour les travaux agricoles.
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Ecole élémentaire
Enseignements & Diplômes
Les enseignements
Dans le cadre de la loi du 28 mars 1882 sur l’enseignement primaire obligatoire et laïc, les matières obligatoirement étudiées étaient
les suivantes :
• L’instruction morale et civique
L’enseignement moral visait à inculquer aux jeunes esprits des valeurs morales, telles que, le respect de soi-même et de ses aînés, la
famille, l’honneur, l’altruisme, la patrie, etc. Le but étant d’en faire de futurs citoyens aux actes raisonnés. Les leçons se faisaient sous
forme de rédactions, de dictées et de copies journalières d’une maxime morale dans leurs cahiers. L’instruction civique permettait aux
écoliers d’appréhender le fonctionnement général de la politique administrative et judiciaire de la France afin d’une part de souligner
la grandeur de la patrie et d’autre part de leur donner une vision d’unité nationale, au delà de leur région d’origine.
• La lecture et l’écriture
Le point d’honneur de l’école élémentaire est la généralisation de l’alphabétisation et l’apprentissage de la langue française nationale.
En effet les patois en usage dans les différentes régions du pays ne facilitaient pas cet apprentissage à la maison. La lecture et
l’écriture en français à l’école devaient alors mettre l’élève dans une optique d’unité avec le reste de la France.
• La langue et les éléments de la littérature française
La maîtrise de la langue se faisait par des dictées essentiellement et la lecture de textes sélectionnés. Les élèves pouvaient ainsi aborder
l’orthographe et la grammaire tout en découvrant les écrivains classiques de la littérature française. Les bibliothèques scolaires étaient
un outil précieux dans le cadre de cette instruction.
• La géographie et l’Histoire,
particulièrement celle de la France
Globes et cartes murales étaient les instruments scolaires utilisés en
classe pour l’enseignement de la géographie qui portait essentiellement
sur l’étude de la France. En histoire les élèves apprenaient les grandes
dates de l’histoire de leur pays mais étudiaient également les événements
qui faisaient l’actualité comme la colonisation qui marqua la fin du XIXe
siècle et le début du XXe.
• Quelques notions usuelles de droit et
d’économie politique
• Les éléments des sciences naturelles, physiques et mathématiques
Les méthodes d’apprentissage des sciences ne suivaient pas un schéma allant du théorique au pratique, il s’agissait plutôt d’intéresser
les élèves à des phénomènes concrets, réels, avant de leur fournir une explication raisonnée. Des expériences simples étaient ensuite
menées pour appuyer les propos du maître. Les enfants abordaient les mathématiques avec différents instruments comme le boulier qui
leur permettait l’apprentissage des chiffres et du calcul, c’était aussi l’occasion de connaître les unités de mesures légales instituées
dans le pays depuis 1801. Ces connaissances étaient mises en relation avec leurs principales applications à l’agriculture, l’hygiène, aux
arts industriels, travaux manuels et à l’usage des outils des principaux métiers.
• Les éléments du dessin, les travaux manuels et la musique
Le dessin était un exercice d’observation qui obligeait l’élève à contempler le monde sous différents aspects et donc à élargir sa vision
des choses, les cahiers furent le support de divers dessins de broderie ou d’observation. Les travaux manuels quant à eux étaient
l’occasion pour les écoliers qui ne continueraient pas au-delà des études élémentaires de se former à certains aspects de la vie
professionnelle avec l’enseignement de la menuiserie, du jardinage, du travail de différentes matières comme le métal, etc.
• La gymnastique
Les filles et les garçons suivaient obligatoirement ce cours mais avec des ajustements pour les deux sexes. La santé physique était le
but véritable des différents exercices que les élèves pratiquaient en fonction des infrastructures disponibles.
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• Pour les garçons : les exercices militaires
Dans une fin de siècle marquée par la guerre, la mise en place de cette instruction n’était pas un hasard. En apprenant à défiler au pas
et à manier un faux fusil, cet enseignement visait à promouvoir le patriotisme auprès des jeunes générations. En 1882, des bataillons
scolaires sont créés dans le pays entier.
• Pour les filles : les travaux à l’aiguille
Les demoiselles devaient apprendre à tenir une maison. Cette matière leur permettait de savoir repriser et confectionner des vêtements
pour leur future vie domestique.
Le Certificat d’études primaires élémentaires
Avant les lois Jules Ferry seules deux circulaires de 1866 mentionnent l’utilité qu’il y aurait à mettre en place un examen final ainsi
qu’un diplôme pour « couronner » la fin du cycle de l’école primaire élémentaire. Même si ces recommandations ont alors été prises
en compte, aucune réglementation précise ne venait organiser les examens et l’obtention du diplôme de manière uniforme et chaque
département menait les choses à sa façon avec plus ou moins d’épreuves de nature parfois différentes d’un département à l’autre.
En 1880, Jules Ferry Ministre de l’Instruction Publique et des Beaux-arts saisi le Conseil Supérieur de l’Instruction Publique afin
de mettre en place des bases communes quant à la tenue et aux exigences découlant de cet examen de fin d’études primaires
élémentaires. Il en ressort un arrêté qui fixe quelques règles générales tout en laissant aux autorités locales compétentes le loisir d’en
adapter l’application. Seuls les diplômes délivrés par des institutions d’État et dans les conditions instituées par l’article 1er de l’arrêté
du 16 juin 1880 sont valables, les écoles libres ne peuvent prétendre en délivrer à leurs élèves à cette date.
Dans l’esprit de Jules Ferry le certificat d’études
primaires élémentaire était alors destiné « à devenir
très général, à être recherché et obtenu par tout
élève qui aura fait de sept à quatorze ans des études
primaires régulières et complètes. Dans un temps qui
n’est pas trop éloigné, je l’espère, à chaque enfant
qui se présentera pour entrer en apprentissage le
patron demandera son certificat d’études comme
la garantie ordinaire d’une intelligence et d’une
instruction moyenne ».
Cet enthousiasme était déjà présent dans notre
département comme on peut le voir dans une
circulaire de l’Inspecteur d’académie au préfet des
Hautes-Alpes en 1879 : « Pour prendre part au
mouvement général et relever, chez nous, le niveau
des études, nous devons d’abord obtenir des élèves
une fréquentation plus longue et plus assidue de
l’école et, pour cela, combattre l’insouciance des
parents, exciter l’émulation des enfants. Je compte
beaucoup sur la délivrance du certificat d’études
pour arriver à ces résultats. Faites comprendre à
ceux de vos élèves qui vont définitivement quitter
l’école que ce certificat, qui leur est offert […]
est un véritable diplôme d’honneur qui, tout en
flattant leur amour propre, pourra, dans bien des
circonstances, leur être très utile ».
Dans les Hautes-Alpes, les premiers examens
pour ce diplôme ont été mit en place le 21 janvier
1879 pour les garçons. Le Conseil Général du
département décidera le 8 juin 1880 d’octroyer
ce droit aux demoiselles sur la demande de
l’inspection académique. Tous les candidats
devaient obligatoirement avoir au moins 11 ans
et se faire inscrire sur un registre par leurs
instituteurs, institutrices, auprès de l’Inspecteur
primaire de leur circonscription.
Le certificat d’études primaires élémentaires
devait pouvoir armer la grande majorité des
enfants à entrer directement dans le monde
du travail. Cependant une minorité d’écoliers
continuaient leurs études en intégrant l’école
primaire supérieure, se destinant ainsi à des
carrières plus « audacieuses ».
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Ecole primaire supérieure
Présentation
Contexte
L’école primaire supérieure forme le pont
entre l’école élémentaire d’où les élèves
sortent à 12 ans et l’école normale où les
conditions d’admission sont fixées à l’âge de
16 ans. Cet établissement avait pour vocation
de donner l’instruction complémentaire
indispensable pour le passage des écoliers
à l’échelon supérieur. L’accroissement des
écoles en cette fin de XIXe siècle amenant
à une hausse des besoins en personnels
enseignants, l’école primaire supérieure
devait fournir les candidats nécessaires pour
combler le manque. Outre l’entrée à l’école
normale d’instituteurs, les élèves pouvaient
également tenter de passer le brevet
élémentaire ou brevet de second ordre
et devenir ainsi directement instituteurs
dans les écoles primaires élémentaires. Le
passage du certificat d’études supérieures
sanctionnait la fin de la scolarité normale au
sein de ce cycle. Selon leur âge et leur niveau,
les élèves pouvaient également se présenter
au Brevet supérieur qui permettait aussi
d’embrasser une carrière d’enseignant(e).
Deux types d’établissement existaient : l’école primaire supérieure et les cours complémentaires.
Selon la loi « L’établissement prend le nom de cours complémentaire, s’il est annexé à une école
primaire élémentaire et placé sous la même direction ; il prend le nom d’école primaire supérieure, s’il
est installé dans un local distinct et sous une direction différente de celle de l’école élémentaire1 »,
la présence des deux établissements dans un même groupe scolaire était possible, mais devait être
autorisée par le ministre sur « l’avis motivé du conseil départemental ».
La durée des cours est au moins de 2 ans. Une école proposant 3 années ou plus est dite de « plein
exercice2 ».
Le suivi des cours complémentaires se faisait en une année et n’ouvrait droit qu’au passage du
certificat d’études primaires supérieures. Seule la scolarité au sein d’une école primaire supérieure
permettait, entre autres, la présentation au diplôme du brevet élémentaire et supérieur ainsi que le
passage de nombreux concours pour intégrer des administrations, d’autres écoles ou bien encore de
suivre des sections spéciales commerciales, industrielles, hôtelières ou agricoles.
Les programmes et le niveau obtenu à la sortie de ces deux institutions différaient, mais les cours
complémentaires avaient pour avantage d’être plus nombreux sur le territoire et donc accessibles aux
élèves. Les places des internats en École Primaire Supérieure étaient limitées et ne pouvaient pas
toujours répondre à toutes les demandes et il est à noter que les besoins du département des HautesAlpes étaient importants.
Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-arts Décrets et arrêtés délibérés par le conseil supérieur de l’instruction publique (session de 1884
et session de 1885) ; Enseignement primaire. Troisième fascicule (août 1885).
(1)
10
(2)
Décret du 18 janvier 1887, modifié par le décret du 21 janvier 1893, art. 1er.
L’école primaire supérieure de garçons de Gap
Le 1er octobre 1927, une école supérieure
de Garçons annexée au Lycée de Gap
ouvre ses portes remplaçant de ce fait
les cours complémentaires qui y étaient
déjà dispensés et dont les effectifs
étaient trop importants.
C’est le proviseur du Lycée qui prit,
en plus de ses propres charges, celle
de Directeur de cette école. Un nouvel
enseignant ainsi que du matériel
approprié font leur entrée dans
l’établissement, mais pour autant les
élèves du cycle primaire étaient soumis
aux mêmes traitements que leurs
camarades du Lycée. Ils dormaient dans le même dortoir, fréquentaient la même cour et partageaient,
la plupart du temps, les professeurs dans les matières qui leur étaient communes.
Mais la vocation de cette école annexe n’était pas à priori la poursuite de longues études menant à
des carrières libérales d’avocat ou de médecin. Les élèves étaient en priorité destinés à des postes
techniques dans les milieux de l’industrie, du commerce et des administrations.
Les élèves du secondaire et du primaire disposaient d’une passerelle entre leurs deux établissements.
Ceux qui souhaitaient s’orienter vers des professions libérales pouvaient continuer leurs scolarités
dans le secondaire et ceux qui désiraient suivre une section commerciale ou industrielle pouvaient
intégrer l’école primaire supérieure annexée.
L’école primaire supérieure de filles de Gap
L’école primaire supérieure de jeunes
filles de Gap ouvre le 2 octobre 1905
pour, là encore, palier ou sureffectif
dans lequel se trouvaient les cours
complémentaires de la ville. La création
d’un tel établissement permettait aux
jeunes filles d’envisager des carrières
bien plus variées qu’au sein des cours
complémentaires. Dans une lettre
d’octobre 1909, l’Inspecteur d’Académie
qui s’adresse au Préfet de Gap, confirme
bien que les écoles primaires supérieures,
comme celle de Gap, devaient permettre
aux
élèves
d’envisager
d’autres
perspectives que celle de l’enseignement, et ce, en adaptant les enseignements prodigués aux besoins
de la région et de la société contemporaine. Elles proposaient en effet des enseignements pratiques
permettant de tenir une comptabilité commerciale, une ferme, de garder des enfants en bas âge, du
droit commercial et rural, des rudiments de médecine usuelle pour combler le manque de médecins
de proximité dans le département, etc.
Très vite l’établissement est victime de son propre succès, les places viennent à manquer et les
conditions d’hygiène se dégradent rapidement. Dès 1906 le conseil municipal de la ville décide
de commencer des travaux pour adapter les infrastructures au nombre d’élèves et du même coup
améliorer les conditions de vie et d’études.
11
Ecole primaire supérieure
Maître & Élèves
Personnel enseignant
Pour enseigner dans les écoles primaires supérieures et dans les écoles normales, les professeurs
devaient obligatoirement être pourvus du Certificat d’Aptitude au Professorat délivré dans les Écoles
normales et les Écoles primaires Supérieures.
Les candidats à l’examen de ce diplôme devaient être âgés de vingt et un an révolus au moment de
leur inscription, être pourvus du brevet supérieur ou de l’un des baccalauréats ou (pour les femmes)
du diplôme de fin d’études. En outre, il fallait justifier de deux ans d’exercice au moins dans les écoles
publiques ou privées (Décret du 18 janvier 1887, art. 109, modifié par le décret du 26 mars 1887).
Le temps passé dans les écoles normales supérieures de Fontenay-aux-Roses et de Saint-Cloud
comptait comme années de stage. (Même décret, art. 115.)
Deux commissions siégeant à Paris, l’une pour l’ordre des sciences, l’autre pour l’ordre des lettres,
étaient nommées chaque année par le ministre de l’instruction publique pour examiner les candidats.
Les enseignants voulant dispenser des matières comme les langues vivantes, le travail manuel, la
gymnastique, le chant, les travaux de couture, les exercices militaires, la comptabilité ou l’enseignement
agricole dans le degré élémentaire ou supérieur devaient, être en possession d’un certificat d’aptitude
spécifique à l’enseignement en question. À titre d’exemple, il existait un certificat d’aptitude à
l’enseignement élémentaire des travaux de couture ou à l’enseignement des langues vivantes.
Le personnel des cours complémentaires quant à lui est composé d’instituteurs ou d’institutrices en
possession du brevet supérieur seulement (Décret du 18 janvier, art. 31.).
Elèves
• Les conditions d’admission
L’accession à l’école primaire supérieure nécessite pour tous les élèves d’être pourvu du certificat
d’études primaires élémentaires à leur entrée et du suivi d’au moins une année du cours supérieur de
l’école primaire élémentaire. La sélection ne s’arrêtait pas là, puisqu’un concours d’entrée à l’école
était organisé. Interrogé en sciences et en littérature, le candidat était ensuite, selon ses résultats,
admis dans une des années de cours de l’établissement.
• L’internat
En fonction de l’éloignement des établissements vis-à-vis de leurs domiciles familiaux, les élèves
pouvaient être amenés à suivre leurs études au sein d’un internat, en demi-pension ou en externat.
Dans le cas d’un internat, la vie en communauté, les dortoirs, les repas pris en commun deviennent
alors leur quotidien. Les jeunes gens arrivaient avec un « trousseau » composé d’un certain nombre de
vêtements et d’objets de toilette en plus de leur matériel scolaire habituel. Des surveillants d’internat
veillaient à la discipline des couloirs et des dortoirs afin que l’établissement ne se transforme pas en
colonie de vacances, mais reste un lieu d’études avant tout.
12
• Les conditions d’admission
L’accession à l’école primaire supérieure nécessite pour tous les élèves d’être pourvu du certificat
d’études primaires élémentaires à leur entrée et du suivi d’au moins une année du cours supérieur de
l’école primaire élémentaire. La sélection ne s’arrêtait pas là, puisqu’un concours d’entrée à l’école
était organisé. Interrogé en sciences et en littérature le candidat était ensuite, selon ses résultats,
admis dans une des années de cours de l’établissement.
• Les maladies
Cette vie communautaire permettait une meilleure concentration des enfants vis-à-vis de leurs
études, mais parfois la promiscuité due à des infrastructures inadaptées pouvait poser des problèmes.
Des épidémies de grippe, de diphtérie et de rougeole sont déclarées pratiquement chaque année,
entraînant parfois la fermeture de l’école pour plusieurs jours.
Contrairement à l’école primaire supérieure de jeunes filles de Gap, les infrastructures qui accueillaient
les garçons étaient bien plus salubres et adaptées à l’accueil des pensionnaires. Comme le laisse voir
une correspondance régulière entre le proviseur du Lycée adressée à l’inspecteur d’Académie, les
épidémies n’y étaient pas inexistantes, mais bien moins fréquentes.
En ce début de XXe siècle la désinfection régulière des salles et les gargarismes quotidiens d’eau de
Labaraque, un produit pharmaceutique désinfectant à base de javel diluée, étaient vus comme les
moyens les plus efficaces de se prémunir des infections contagieuses.
Le conseil de discipline : sanctions et récompenses
Les conseils de discipline des écoles primaires supérieures ont été institués par le décret du 26 juillet
1909, leur fonctionnement se calquait sur ceux des lycées et des collèges en vigueur depuis le décret
du 5 juillet 1890. Ils servaient, de manière large, à maintenir une discipline en adéquation avec les
exigences du milieu scolaire.
Dans le cas d’un comportement contraire aux règlements et aux bonnes mœurs de la part d’un élève, le
conseil de discipline intervenait pour juger les faits reprochés. Diverses sanctions étaient envisagées
comme l’avertissement, le blâme simple, et le blâme avec avertissement préalable à l’exclusion.
À contrario les élèves ayant fait preuve d’une tenue et d’un travail exemplaire pouvaient recevoir
plusieurs sortes de récompenses à la fin de chaque trimestre. Chacune venait enrichir le dossier
scolaire de l’élève en apparaissant sur les relevés de notes : encouragement du conseil de classe ;
tableau d’honneur ; félicitation du conseil de discipline ; blâme du conseil de discipline, blâme du
conseil de classe.
• Les bourses d’études
Contrairement aux écoles primaires élémentaires réparties le plus équitablement possible dans le
département, l’on comptait peu d’écoles supérieures. Cela contraignait la majorité des élèves à opter
pour le pensionnat ou à effectuer des trajets conséquents pour se rendre en classe. Ces frais ne
pouvant généralement pas être couverts par les familles modestes, les bourses d’études nationales
ou départementales étaient l’unique moyen d’assurer la scolarité de leurs enfants.
13
Ecole primaire supérieure
Enseignements
& Diplômes
Programmes et enseignements
Dans les écoles publiques, l’emploi du temps et les programmes détaillés étaient fixés par le directeur
et les professeurs, sous réserve de l’approbation de l’Inspecteur d’Académie.
En plus des matières générales, il existait des sections spécialisées comme la section commerciale,
agricole ou industrielle. Ces enseignements de type professionnel nécessitaient des infrastructures
spécifiques annexées à l’école, comme un champ d’expérimentation pour la section agricole et un
atelier de travail accompagné d’une salle de dessin aménagée pour la section industrielle.
Au sein de l’école primaire supérieure de filles de Gap, l’enseignement pratique a été institué en
février 1907. Il n’existait pas alors de véritable section, mais des cours spécialisés dans le commerce
et l’hôtellerie notamment, que les élèves pouvaient fréquenter selon leurs aspirations. Les sections
agricoles n’existaient que dans les écoles primaires supérieures de garçons.
Dans un premier temps, les enseignements pratiques font le scepticisme des parents qui voient dans
le brevet supérieur la seule consécration valable des études de leurs enfants. Pourtant, la mise en
place des sections professionnelles attira bien vite l’intérêt des élèves qui les suivaient parfois en
plus de leurs matières obligatoires. L’engouement des élèves et par là même des familles s’est fait
progressivement à mesure que ces enseignements ont paru donner de véritables outils d’avenir.
L’Inspecteur d’Académie voulait que les écoles primaires supérieures permettent aux élèves d’envisager
d’autres perspectives que celle de l’enseignement, et ce, en adaptant les enseignements prodigués
aux besoins de la région et de la société contemporaine. Il proposait des enseignements pratiques
permettant de tenir une comptabilité commerciale, une ferme, de garder des enfants en bas âge, du
droit commercial et rural, des rudiments de médecine usuelle pour combler le manque de médecins
de proximité dans le département, etc.
Les élèves assistaient en moyenne à 6 heures de classe par jour, le dimanche et le jeudi exceptés.
Chaque semaine de cours devait consacrer au moins neuf heures à l’enseignement littéraire, neuf
heures à l’enseignement scientifique, quatre heures aux langues vivantes, trois heures de dessin,
quatre heures aux travaux manuels, et une heure de musique. Les exercices militaires et la gymnastique
avaient lieu en dehors des heures normales de chaque classe.
14
les élèves.
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Les diplômes
Les écoles primaires supérieures préparaient aux diplômes suivants :
• Certificat d’études primaires supérieures ;
• Brevet élémentaire ;
• Concours des bourses de l’enseignement primaire supérieur ;
• Concours d’entrée dans les écoles normales d’instituteurs et d’institutrices ;
• Brevet supérieur.
Chacun de ces diplômes était soumis à un examen public que les élèves pouvaient passer en
s’inscrivant auprès de l’inspection académique par le biais de leurs instituteurs respectifs. Les seules
exigences pour la présentation sont relatives à l’âge et au niveau d’instruction, qui est déterminé par
l’enseignant. Ainsi, le Brevet supérieur qui peut être passé à l’École normale est également accessible
aux élèves des écoles primaires supérieures. Mais il ne faut pas perdre de vue que les écoles primaires
supérieures avaient pour principal objectif de préparer au certificat d’études primaires supérieures et
au brevet élémentaire.
• Certificat d’études primaires supérieures (à partir de 15 ans)
La multiplicité des voies offertes aux élèves fréquentant ce cycle fait oublier que pour les autorités
scolaires, c’est le certificat d’études primaires supérieures qui fait figure de véritable sanction d’études.
En conjuguant des qualifications intellectuelles et manuelles, ce diplôme devait permettre aux élèves
de justifier de capacités spécialisées leur permettant l’entrée dans divers secteurs professionnels,
comme le commerce ou l’industrie, mais également dans le cas des jeunes filles de devenir de bonnes
maîtresses de maison.
Les épreuves de ce diplôme mêlaient donc des matières générales et manuelles, en fonction des
enseignements suivis par les élèves au sein des sections ou des cours spéciaux. Ceux ayant suivi des
cours d’enseignement commercial se présentaient ainsi à des examens de droit commercial, de sténodactylographie, d’arithmétique ou bien encore d’anglais commercial. Les jeunes filles ayant suivi des
cours de « coupes et confections » devaient reproduire des modèles de broderie. Tout cela en plus
des épreuves des cours du programme général.
Pour les élèves ne se destinant pas à une carrière dans l’enseignement, ce diplôme, associé à des
cours ou des sections spécialisées, permettait d’intégrer des carrières dans les administrations d’État,
dans le commerce, le milieu industriel, les chemins de fer, l’hôtellerie, etc. Il permettait également de
passer des concours comme celui de La Poste.
• Brevet élémentaire (à partir de 16 ans)
Aussi appelé brevet de second ordre, ce certificat de capacité à l’enseignement primaire permettait
d’exercer la profession d’instituteur primaire dans des établissements primaires public ou libre.
Pour espérer être titularisés un jour les candidats devaient, en plus, songer à passer leur certificat
d’aptitude pédagogique.
Les examens se déroulaient en trois séries au cours desquelles les aspirants et aspirantes devaient
se mesurer à plusieurs épreuves : une première série intellectuelle composée d’une dictée, d’une
page d’écriture, d’exercices mathématiques, etc. ; une série orale comprenant des questions sur la
géographie et l’histoire de France, des questions de sciences, de solfège, d’arithmétique, etc., et enfin
une série plus manuelle avec entre autres des épreuves de dessin, de gymnastique et, pour les filles
uniquement, des travaux d’aiguille.
Durant tous les oraux, le jury prenait soin d’insérer aux moments opportuns des questions relatives
aux méthodes d’enseignements et aux matières comprises dans le programme obligatoire.
15
Ecole normale
Présentation
Contexte
L’école normale primaire poursuivait un dessein simple et complexe à la fois : celui de former des
instituteurs et des institutrices. À la sortie de l’école ceux-ci devaient être aptes à transmettre des
connaissances tout autant que des valeurs morales. La nécessité de pourvoir les écoles primaires de
la France entière en personnel qualifié et représentatif des préceptes de leur temps a présidé à la
création et à la réglementation de ces écoles, dès le début du XIXe siècle. Les instituteurs fraîchement
diplômés pouvaient intégrer des écoles maternelles, des écoles primaires élémentaires et des écoles
primaires supérieures (en tant qu’adjoint) dans le milieu public ou privé.
L’article 11 de la loi de 1833 proclame que « tout département sera tenu d’entretenir une école normale
primaire, soit par lui-même, soit en se réunissant à un ou plusieurs départements voisins ». À la suite
de cette directive gouvernementale, les Hautes-Alpes furent parmi les premiers départements à se
doter d’une école normale primaire d’instituteurs. Mais il fallut près de 50 ans pour que tous les
départements du pays suivent le chemin déjà tracé par d’autres.
La loi du 9 août 1879 finit par rendre obligatoire la présence d’une école normale d’instituteurs et
d’une école normale d’institutrices par département en donnant un délai de quatre années pour
exécuter ladite loi. Le but était d’assurer à chaque département un nombre suffisant d’instituteurs
et d’institutrices communaux. À cette date près de 3 483 élèves fréquentent les écoles normales.
Le département des Hautes-Alpes est en avance sur son temps puisqu’il dispose déjà de ces deux
établissements.
Le décret et l’arrêté du 4 août 1905 fortifia la vocation professionnelle des écoles normales : « Il nous
a paru que la fonction essentielle de nos écoles normales consistait moins à préparer des brevetés
qu’à former par une culture spéciale les futurs éducateurs de la démocratie ». Ces textes établissent
que la préparation au brevet supérieur pouvait se faire en deux années seulement, donnant ainsi à
la troisième et dernière année un programme plus axé sur les réalités professionnelles, auxquelles
les élèves se confronteraient au cours de leurs futures carrières. Méthode pédagogique et exercices
pratiques faisaient alors l’objet de dispositions particulières intégrées dans le fonctionnement de
l’école.
L’administration des écoles normales était assumée par un directeur ou une directrice et un conseil
d’administration composé de l’inspecteur d’académie, d’un président, de quatre membres désignés
par le recteur, et de deux conseillers généraux, élu par leurs collègues1.
Chaque école normale devait avoir une école annexe. Cet établissement devait permettre aux élèves
de s’exercer dans des conditions réelles au métier de l’enseignement et confronter leur formation
aux réalités d’une classe. Les élèves de première année pouvaient assister à ces classes, ceux de
deuxième année remplir le poste d’instituteurs, institutrices adjointes et enfin les élèves de troisième
année pouvaient parfois en prendre la direction. Cette organisation était pensée pour permettre à
chacun de bénéficier d’au moins une vingtaine d’heures par an d’enseignement réel dans ces écoles
annexes. Des écoles primaires publiques non annexées, mais désignées par l’inspecteur d’Académie
pouvaient également servir aux mêmes usages.
Le personnel des écoles maternelles étant exclusivement féminin, un décret du 18 janvier 1887 rend
obligatoire l’annexion d’un de ces établissements à chaque école normale d’institutrices. Ces écoles
annexes étaient dirigées par des enseignants des écoles normales.
(1)
16
Loi du 19 juillet 1889, art. 47 ; Décret du 29 mars 1890, art. 1er.
L’école normale d’institutrices
Le 31 août 1839, le Conseil général des Hautes-Alpes décide
de la création d’un Cours Normal d’institutrices. Le Cours
Normal est placé sous la responsabilité des sœurs de SaintJoseph et dirigé à l’origine par sœur Marie-Céleste. Les
cours quant à eux sont assurés par Madame Charbonnel
(jusqu’en 1853), puis par Mademoiselle Hélène Thoumazon.
Le Cours Normal d’institutrices connaît un certain succès.
Par la loi du 1er août 1879, l’Etat oblige chaque département
à disposer d’une école normale d’institutrices. Ces
établissements sont à la charge du département et celui-ci
est déjà grevé financièrement par la construction de l’école
normale d’instituteur. Malgré tout, en août 1880, le Conseil
général décide faire construire une école normale primaire
de filles. Dans sa session du 18 août 1880, ce dernier décide que la future construction sera implantée sur les propriétés
de Madame Moulezin et Monsieur Artemale, au quartier de Puy-Maure. Le 12 juillet 1880, Louis Chaudier, architecte
départemental, signe les plans et devis. Les travaux sont mis en adjudication le 2 septembre 1882. Le marché est remporté
par Justin Bayle, entrepreneur de travaux publics demeurant à Apt (84), mais faisant élection de domicile à Gap. Les
travaux se déroulant sans encombre, l’école ouvre ses portes à ses premières élèves-maîtresses, en octobre 1885.
Le 12 juillet 1906, dans son rapport annuel, la Directrice de l’école normale explique que pour répondre aux besoins du
département, il lui faut 15 élèves supplémentaires pour la rentrée prochaine, or la place manque. De fait, le 10 août 1906,
Louis Chaudier rédige les plans et devis pour l’exhaussement d’un pavillon annexe en vue d’en faire un dortoir. Le 30 mai
1907, le préfet des Hautes-Alpes, conclu un marché de gré à gré avec l’entrepreneur gapençais, Henri Isnard.
Du 2 au 5 août 1914, les bâtiments de l’école servent au cantonnement des troupes. Dans les années 1938 et 1939,
d’importants travaux d’aménagements et de réparations sont réalisés. Par décret du 18 septembre 1840, l’école normale
d’institutrices de Gap ferme ses portes.
L’école normale d’instituteurs
• Du cours normal à l’école normale
(1832-1873)
Le premier cours normal d’instituteurs du département des
Hautes-Alpes est fondé le 1er septembre 1832, sous l’impulsion
du préfet, M. Reynaud. À sa tête est placé M. Farnaud,
secrétaire général de la Préfecture. Le département loue le
local à des propriétaires privés. Les conditions sanitaires
déplorables entrainent régulièrement des épidémies, ce qui
pousse le conseil général à décider le transfert de l’école à
plusieurs reprises dans de nouveaux locaux.
• La construction d’un bâtiment spécial (1873-1876)
Cette fâcheuse situation pousse le département à chercher des solutions au début de l’année 1873. Le mauvais état du
bâtiment, s’ajoutant aux prétentions financières toujours croissantes du bailleur, décident le Conseil général, dans sa
session d’avril 1873, à voter en principe la construction d’un bâtiment spécial destiné à l’école normale ; il est convenu
d’acheter un terrain appartenant à Mme Berthelot, près de la pépinière départementale. M. Bousquet, architecte
départemental, est chargé de dresser les plans définitifs du projet. Le 16 janvier 1875, les travaux sont adjugés à Maurice
Soulet, entrepreneur à Serres. Les travaux sont exécutés dans les temps et l’école peut ouvrir ses portes à la rentrée
d’octobre 1876.
• La fermeture de l’école (1940)
L’école normale d’instituteurs de Gap forma de nombreux maîtres d’école durant 64 ans, mais le 18 septembre 1940, un
décret du Maréchal Pétain, oblige les départements à fermer les Ecoles normales.
• De l’école normale d’instituteurs au groupe scolaire de la Pépinière (1959-2014)
En 1959, la Ville de Gap rachète au Conseil général les bâtiments de l’école normale pour 360 000 francs. Elle deviendra
un groupe scolaire, toujours en activité aujourd’hui.
17
Ecole normale
Maître & Élèves
Personnel enseignant
Tout comme les enseignants des écoles primaires supérieures, ceux des écoles normales devaient
justifier du Certificat d’Aptitude au Professorat dans les écoles normales (loi du 30 octobre 1886,
articles 24 et 28 ; décret du 18 janvier 1887, articles 62 et 65). Ce certificat créé le 5 juin 1880, donnait
aux lauréats le titre de professeur et visait à fournir aux écoles normales un personnel qualifié apte
à former efficacement de nouveaux enseignants. Dès 1882, son obtention est obligatoire pour les
directeurs et directrices de ces écoles qui sont tenus de dispenser eux-aussi des cours aux élèves de
dernière année.
A la suite d’une scolarité réussit au sein d’école normale primaire, la préparation à ce diplôme pouvait
être faîte dans les écoles normales supérieures de Fontenay-aux-Roses et de Saint-Cloud ou le temps
de formation comptait comme temps de stage obligatoire pour l’obtention du certificat d’aptitude
pédagogique indispensable à la titularisation.
Tous les professeurs enseignants étaient nommés par le ministre ou par ses représentants. Dans ce
dernier cas, leurs embauches se faisaient sous le titre de maîtres adjoints et pouvaient s’étendre aux
possesseurs du brevet supérieur et du certificat d’aptitude pédagogique.
Les enseignements spéciaux étaient dispensés par des maîtres ou des professeurs justifiants du
certificat de capacité correspondant à leur matière (enseignement des langues vivantes, du dessin,
du chant, de la gymnastique et des travaux manuels).
Dans les écoles normales d’instituteurs, les professeurs, sauf autorisation spéciale, ne logent pas
dans l’établissement. Dans les écoles normales d’institutrices, au contraire, les professeurs, ainsi que
le reste du personnel, ne peuvent habiter à l’extérieur sans l’autorisation du recteur. Le personnel
féminin de ces établissements étant majoritairement célibataire, il aurait été mal venu, à l’époque, de
leur laisser une indépendance sujette à tous les ragots.
Leur formation ne se faisant pas dans le département, les professeurs des écoles normales primaires de
Gap pouvaient venir des quatre coins de la France. La vie montagnarde due aux conditions climatiques
et aux difficultés de circulation pouvait parfois surprendre. Certains comme Madame Roxane Durant,
ancien professeur de l’école normale de Gap (1938-1940), eurent l’impression de changer de pays
à leur arrivée « Pour une Parisienne, être parachutée dans les Hautes-Alpes en octobre 1938 afin
d’y prendre mon premier poste de professeur à l’École Normale d’institutrice de Gap, relevait de
l’aventure en terre lointaine et inconnue, et cette réalité si familière aux Alpins avait les couleurs
et le parfum de l’exotisme. […] Ainsi ma nomination à l’E.N de Gap fut une chose merveilleuse en
me donnant des élèves pleines d’appétit, ouvertes, sérieuses, qui m’ont conquise dès mon arrivée1 ».
L’histoire des écoles normales était aussi et avant tout une histoire humaine.
Selon la circulaire du 5 février 1884, les professeurs des écoles normales n’étaient pas tenus de la
surveillance des élèves. Cependant, ils ou elles, se devaient d’être disponibles pour leurs élèves en
étant attentifs à leur éducation et aux divers problèmes qu’ils pouvaient rencontrer au cours de leurs
études. L’influence des professeurs devait être constante et y compris en dehors des classes, en se
faisant la conscience toujours présente et bienveillante des jeunes gens dont-ils avaient la garde
intellectuelle et morale.
(1)
18
Alice ALLOUIS, Si les Écoles Normales haut-alpines nous étaient contées, un siècle d’existence et de souvenir, club des retraités de la M.G.E.N, 1994.
Elèves
L’instauration de la gratuité de l’enseignement permis aux élèves les plus modestes d’avoir une chance
d’intégrer les écoles normales. Ainsi quelque soit leur taux d’aisance sociale, seuls les jeunes gens les
plus dignes pouvaient prétendre suivre les enseignements de ces établissements. La sélection de ces
éléments se faisait par le biais d’un concours d’entrée. Après proposition du recteur et avis du Conseil
départemental, le ministre fixait les conditions de passage et d’obtention dudit concours.
L’âge d’admission des élèves était établi à 16 ans au 1er octobre de l’année de présentation. Ils devaient
obligatoirement être pourvus du brevet élémentaire et s’engager pendant dix ans dans l’enseignement
public. Cet engagement décennal astreignait tous les élèves-maîtres à travailler pour le ministère de
l’Instruction publique durant 10 années à compter de leur prise de poste effective2.
Cet engagement visait à rembourser l’investissement de l’État qui pourvoyait durant toute leur
scolarité aux frais d’entretien des élèves (nourriture, blanchissage, fournitures classiques). Si l’un
d’eux décidait de quitter subitement l’école ou échouait en cours d’études, il devait rembourser ses
frais de scolarité à l’État.
Après étude du dossier des candidats et une
enquête, le recteur dressait une liste de ceux qui
étaient admis à passer le concours. Deux séries
permettaient de définir l’admissibilité et enfin
l’admission définitive des élèves maîtres et élèves
maîtresses. L’objectif étant de s’assurer que tous
avaient les capacités de suivre et de réussir le
cursus des écoles normales. Les jeunes gens admis
étaient ensuite classés par ordre de mérite et
intégrés dans les établissements en fonction de
leur classement et des places disponibles.
Une fois dans l’établissement les jeunes gens
prenaient le titre d’élèves maîtres ou élèves
maîtresses sur le papier, mais s’appelaient entre
eux les normaliens ou normaliennes.
Ils étaient tenus de passer le brevet supérieur en
fin de deuxième année et l’examen de fin d’études
normales en fin de troisième année. Le passage
d’une année à l’autre était autorisé par le directeur,
secondé par le conseil des professeurs. Le recteur
ainsi que l’inspecteur d’Académie devaient
également donner leur aval. Les élèves dont le
niveau était jugé insuffisant pouvaient faire l’objet
d’une exclusion et devaient alors rembourser leurs
frais d’études.
Tous les élèves maîtres ou élèves maîtresses sanctionnant les trois ans d’études de l’école normale
primaire avec succès se voyaient octroyer le premier poste se trouvant vacant au sein du département.
Certains pouvaient choisir de suivre une quatrième année de préparation afin d’intégrer les écoles
normales supérieures d’enseignement primaire et devenir eux-mêmes professeurs dans les écoles
normales ou supérieures primaires.
(2)
Instruction du 30 décembre 1890, appliquant le décret du 29 mars 1890.
19
Ecole normale
Enseignements & Diplômes
Programme scolaire et professionnel
La loi du 30 octobre 1886, le décret et l’arrêté du 18 janvier 1887 ainsi que l’arrêté et le décret
du 4 août 1905, établirent, en autres, de façon stable, les programmes que devaient respecter les
enseignants au sein de chaque année scolaire. Ceux-ci étaient associés à un ensemble d’instructions
générales visant à fournir aux professeurs les méthodes pour les mettre en application.
La préparation au brevet était bien sûr un des objectifs poursuivis, mais il ne faut pas oublier que
la formation de l’école normale était avant tout professionnelle, il s’agissait de rendre les élèves
opérationnels, et ce, dans les meilleurs délais. Ils devaient acquérir ou développer les qualités qui
feraient d’eux de bons instituteurs et spécialement en troisième année. Une circulaire du 7 octobre
1905, précise « Nous estimons que l’enseignement de l’école ne doit jamais perdre de vue, comme
pôle dirigeant, l’apprentissage de la vie ». Les deux premières années préparaient au brevet tandis
que la troisième année axait ses enseignements sur les méthodes d’enseignements théoriques et
pratiques.
Outre l’enseignement pratique dispensé par le biais des écoles annexes, les élèves étaient sans cesse
encouragés à prendre la parole en public. Ils pouvaient être amenés à participer brièvement à une
conférence ou dispenser un cours sur le sujet de leur choix à leurs camarades. Chacune de ces
prises de paroles était ensuite commentée par les professeurs et les autres élèves afin de les rendre
constructives.
Les matières générales étudiées durant les trois années scolaires des écoles normales étaient fixées
par l’article 1er du décret du 4 août 1905 :
• L’instruction morale et civique ;
• Les éléments des sciences physiques et des sciences
naturelles ;
• La lecture ;
• L’écriture ;
• La langue et les éléments de la littérature française ;
• L’histoire de France et la géographie ;
• L’arithmétique, l’algèbre, le système métrique et la
géométrie ;
• Le dessin ;
• Le chant et la musique ;
• La gymnastique ;
• La pédagogie et l’étude d’une langue étrangère.
Certains enseignements étaient spécifiques aux
élèves maîtres :
• L’arpentage et le nivellement ;
• L’agriculture et l’horticulture ;
• Les exercices militaires ;
• Les travaux manuels.
Et d’autres aux élèves maîtresses :
20
• L’économie domestique ;
• Les travaux à l’aiguille.
Examens et diplômes
En fin de deuxième année, les élèves devaient
passer les examens du brevet supérieur. Une affiche
annonçant la tenue de l’examen de ce brevet de
capacité à l’enseignement primaire d’école normale
dans les Hautes-Alpes, 1e session de 1880, nous
permet de savoir à quelles épreuves les candidats
devaient alors se mesurer. >>>
Les élèves diplômés pouvaient enseigner dans des
écoles publiques ou libres. Les meilleurs éléments
passaient le concours d’entrée pour les écoles
normales supérieures comme leurs professeurs.
• Examen de fin d’études normales
La fin de la troisième année donnait lieu à un examen
certifiant que les enseignements professionnels
abordés durant cette dernière année étaient
correctement assimilés.
Exemple de sujet d’examen1 :
« Pédagogie : L’éducation physique.
Son importance. Soins qu’elle exige.
Part qu’il convient de faire aux exercices physiques proprement dits
dans les écoles rurales et dans les écoles urbaines. »
• Certificat d’aptitude pédagogique
Selon l’article 23 de la loi du 30 octobre 1886, « nul ne peut être nommé instituteur titulaire s’il n’est
pourvu du certificat d’aptitude pédagogique ».
Seuls les élèves suivant le cursus de l’école normale se préparaient directement à l’indispensable
brevet supérieur et intégraient ensuite des stages dans le but d’obtenir le certificat d’aptitude
pédagogique. Le temps passé dans les écoles normales comptait comme stage à partir de 18 ans pour
les élèves maîtres et 17 pour les élèves maîtresses, sachant que pour passer l’examen il fallait avoir
au moins 21 ans.
L’article 7 de l’arrêté du 4 août 1905, précise que « les candidats au certificat d’aptitude pédagogique
qui ont subi avec succès l’examen de fin d’études normales sont dispensés des épreuves autres que
l’épreuve pratique ». Conformément à ces dispositions, les élèves maîtres ou élèves maîtresses pourvus
du certificat de fin d’études normales, et qui réunissaient, l’année même de leur sortie de l’école, les
conditions d’âge et de stage requises, étaient admis à subir dès leur sortie l’épreuve pratique du
certificat d’aptitude pédagogique. En cas de réussite ils pouvaient immédiatement prétendre à un
poste d’instituteur ou d’institutrice.
Les épreuves de ce certificat étaient écrites, pratiques et orales. Le candidat devait justifier de sa
capacité à tenir une classe tant sur le plan pédagogique, que sur le respect et la transmission des
connaissances contenues dans les programmes scolaires obligatoires. Ce diplôme était l’assurance
que le futur enseignant ou la future enseignante savaient tout simplement enseigner.
(1)
Copie d’examen, épreuve de pédagogie, certificat de fin d’étude normale de 1906, Hautes-Alpes.
21
Annexes
Bibliographie & Sitographie
> Ouvrages de la bibliothèque des archives
• Jean Marie Mayeur, J.M. : Les début de la IIIe république, 1871-1898 , nouvelle histoire de la France contemporaine.
• OURY, B., ESCARRAT, R. : Histoire du collège et du lycée de garçons de Gap, 1576-1986 , éditeur lycée Dominique Villars, Gap, 1987.
• THIVOT, H. : La vie publique dans les Hautes-Alpes au XIXe siècle, édition de la librairie des Hautes-Alpes, Gap, pp.232-292, 1995.
> Ouvrages personnels
• ALLOUIS, A. Si les Écoles Normales haut-alpines nous étaient contées, un siècle d’existence et de souvenir, Club des retraités de la M.G.E.N, Gap,
1994.
> Ouvrage de la bibliothèque universitaire du pôle universitaire de Gap
• ESCALLIER, J., LOMBARD, A. Saint-Michel de Chaillol, notre pays d’une millénaire à l’autre, édition ThoT, 2005.
> Sitographie
• http://www.inrp.fr/edition-electronique/lodel/dictionnaire-ferdinand-buisson/
« Site de l’Institut national de Recherches Pédagogiques, édition électronique du Dictionnaire de pédagogie de Ferdinand Buisson, édition de 1887
et de 1911, sur les réformes scolaires entamées sous Jules Ferry en 1880 et sous la IIIe République » 14/05/2014
• https://inventaire.poitou-charentes.fr/operations/les-monuments-aux-morts/104-expositions
« Présentation de l’exposition itinérante sur les allégories de la République présentes sur les monuments aux morts de la Première Guerre Mondiale »
28/05/2014
• http://www.le-temps-des-instituteurs.fr
« Site complet sur la scolarité publique primaire et secondaire sous la IIIe République » 20/04/2014
> Articles
• Ozouf, J., Ozouf M. : La République des instituteurs. Revue française de science politique, 43, pp.343-344, 1993.
• Furet, F., et Ozouf, J. : Lire et écrire : L’alphabétisation des Français de Calvin à Jules Ferry. Revue française de pédagogie, 46, pp.73-75, 1979.
• Barral, P. : Jules Ferry et l’école rurale. Tréma, pp.12-16, 1997.
> Article de journal, coupure de presse
• Le courrier des Alpes, 7.03.1932, « Bulletin de l’Enseignement primaire de mars d’un inspecteur en visite ».
> Introduction
• A.D. Hautes-Alpes. Série 1T, liasse 1020. Extrait du registre des délibérations de la séance du Conseil Départemental des Hautes-Alpes du 24 août
1888 portant sur le classement général des écoles du département suite à la circulaire ministérielle du 16 mai 1887, rapport de la commission écrit
par le Secrétaire Général, 24 août 1888.
• A.D. Hautes-Alpes. Série1T, carton 16, liasse 9/1. Règlement pour les écoles primaires publiques du département, Hautes-Alpes, 12 janvier 1889. .
• A.D. Hautes-Alpes. Série1T, liasse 1020. Classement général des écoles du département : Extrait du registre des Délibérations du Conseil
Départemental de l’Enseignement primaire, séance du 6 août 1887, du 27 mai 1888 et des 12 et 13 novembre 1888 pour l’exécution de la circulaire
ministérielle du 16 mai 1887, 6 août 1887, 27 mai 1888, 12 et 13 novembre 1888.
> Les écoles primaires élémentaires
• A.D. Hautes-Alpes. Série1T, carton 71. Lettre du ministre de l’instruction publique et des beaux-arts à Monsieur le Préfet des Hautes-Alpes au sujet
de la fréquentation scolaire, le 3 octobre 1927 .
• A.D. Hautes-Alpes. Série1T, carton 71. Le préfet des Hautes-Alpes à MM. Les Maires, au sujet de la fréquentation scolaire, le 18 octobre 1927.
• A.D. Hautes-Alpes. Série1T, carton 71. Lettre du ministre de l’instruction publique et des beaux-arts à Monsieur le Préfet des Hautes-Alpes, au sujet
de la fréquentation scolaire, le 3 octobre 1927.
• A.D. Hautes-Alpes. Série1T, carton 71.Texte de loi du 11 août 1936. Modifiant les lois des 28 mars 1882 et du 30 octobre 186 quant aux sanctions de
l’obligation scolaires (J.O. Du 13 Août 1936, p. 8706 (I), 11 août 1936.
• A.D. Hautes-Alpes. Série1T, carton 71. Manuel général de l’instruction primaire, n°8, Partie administrative, textes officiels. Prolongation de l’âge
scolaire, 14 novembre 1936.
• A.D. Hautes-Alpes. Série1T carton 75 liasse 198/1. Extrait de la circulaire relative au certificat d’études primaires, Paris, du Président du Conseil,
Ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, Jules Ferry, au recteur d’académie des Hautes-Alpes,1880 .
• A.D. Hautes-Alpes. Série1T, liasse 843/3. Bulletin de l’instruction primaire, Circulaire relative aux examens du certificat d’études primaires, de M.
l’Inspecteur d’académie au préfet des Hautes-Alpes, 29 janvier 1979.
22
• A.D. Hautes-Alpes. Série1T, liasse 843/3. Extrait du Bulletin de l’instruction publique – janvier 1979 : Arrêté et règlement provenant de l’académie
de Grenoble pour le département des Hautes-Alpes sur les conditions d’examen du certificat d’études primaires, le préfet des Hautes-Alpes O. Vernet
pour l’arrêté et l’inspecteur d’académie Fernand Fauré pour le règlement, 1879.
• A.D. Hautes-Alpes. Série F, 1 Fi 100. Diplôme du certificat d’études primaires élémentaires, académie de Grenoble, département des Hautes-Alpes,
21 juin 1921.
• A.D. Hautes-Alpes. Série1T, liasse 202/9.Lettre de l’inspecteur d’Académie à Monsieur le préfet des Hautes-A1pes au sujet des ouvrages recommandés
pour l’instruction dans les écoles primaires publiques du département, 21 octobre 1895.
• A.D. Hautes-Alpes. Série1T, liasse 202/9. Circulaire du 2 mars 1887 insérée au sein du Bulletin Ministériel réglementant l’achat des livres scolaires
par les instituteurs/institutrices des écoles primaires publiques, 2 mars 1887.
• A.D. Hautes-Alpes. Série1T, liasse 202/9. Extrait des délibérations au sujet des ouvrages scolaires recommandés, session d’avril 1904, Conseil
Général des Hautes-Alpes, écrit par le secrétaire général, avril 1904.
• A.D. Hautes-Alpes. Série1T, liasse 202/9. Revue mensuelle « revue des animaux illustrés », numéro 17, organe de la ligue pour la défense des
animaux, 15 mai 1905.
• A.D. Hautes-Alpes. Série1T, liasse 202/9. Lettre du ministre de l’instruction publique et des beaux-arts à M. le Préfet des Hautes-Alpes, relative à
l’organisation de la remise des prix aux élèves en fin d’année, 21 juin 1909.
• A.D. Hautes-Alpes. Série1T, liasse 453. Notices annuelles de l’école primaire supérieure de filles de Gap de 1907 à 1917.
> Les écoles primaires supérieures
• A.D. Hautes-Alpes. Série1T, liasse 1052. Une lettre du ministère de l’éducation nationale à la directrice de l’école primaire supérieure de Gap,
autorisant les élèves de l’école primaire supérieure de gap à effectuer un voyage de fin d’étude, juillet 1936.
• A.D. Hautes-Alpes. Série1T, liasse 1065. Lettre du proviseur du lycée de Gap à Monsieur le Recteur d’Académie de Grenoble au sujet des effectifs
de l’école primaire supérieure de garçons annexée au Lycée de Gap, 24 octobre 1927.
• A.D. Hautes-Alpes. Série1T, liasse 1065. Séances ordinaire du conseil de discipline du lycée de Gap et école primaire supérieure annexée, 18 mars
1929.
• A.D. Hautes-Alpes. Série1T, liasse 1052. Série de lettres anonymes adressées au recteur d’Académie au sujet du mauvais comportement en classe
de certaines institutrices, 1912.
• A.D. Hautes-Alpes. Série1T, liasse 1052. Rapport du commissariat de police de la ville de Gap, juin 1913.
• A.D. Hautes-Alpes. Série1T, liasse 1052. Lettre de l’Inspecteur d’Académie des Hautes-Alpes au Recteur d’Académie de Grenoble au sujet de l’utilité
de la section commerciale de l’école primaire supérieure de fille de Gap, 29 août 1909.
• A.D. Hautes-Alpes. Série1T, liasse 1052. Une lettre de l’inspecteur d’Académie au recteur d’académie de Grenoble, liste les enseignements pratiques
dispensés aux élèves de l’école primaire supérieure de filles, 7 octobre 1920.
• A.D. Hautes-Alpes. Série1T, carton 75, liasse 198/1. Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-arts Décrets et arrêtés délibérés par le conseil
supérieur de l’instruction publique (session de 1884 et session de 1885) ; Enseignement primaire. Troisième fascicule, août 1885.
• A.D. Hautes-Alpes. Série1T, liasse1052. Lettre émanant du Ministère de l’Instruction Publique et adressée au recteur de l’académie de Grenoble à
propos de l’ouverture de l’école primaire supérieure de fille et à son rapide succès, 1906,
• A.D. Hautes-Alpes. Série1T, liasse1052. Lettre de l’Inspecteur d’Académie au Préfet de Gap au sujet de l’accueil des enseignements pratiques
dispensés à l’école primaire supérieure de fille de Gap, octobre 1909.
• A.D. Hautes-Alpes. Série1T, liasse1052. Rapport de l’Inspecteur d’académie des Hautes-Alpes à Monsieur le recteur d’académie de Grenoble
concernant l’état sanitaire de l’EPS de jeunes filles de Gap, 1924.
• A.D. Hautes-Alpes. Série1T, liasse 1617. Diplôme du certificat d’études primaires supérieures, académie de Grenoble, département des HautesAlpes, 11 août 1917.
• A.D. Hautes-Alpes. Série1T, liasse 1617. Diplôme du brevet de capacité pour l’enseignement primaire, brevet élémentaire d’institutrice, 1er octobre
1917.
• A.D. Hautes-Alpes. Série1T, liasse 262. Copies d’examen du certificat d’études primaires supérieures, épreuve de broderie, modèle 12 – 10 – 15,
1906.
• A.D. Hautes-Alpes. Série1T, liasse 269 Copies d’examen du brevet élémentaire, épreuves de dictée, d’arithmétique et de composition française, 1901.
• A.D. Hautes-Alpes. Série1T, carton 77, liasse 402. Manuel général 1935 – 1936 – n°4 Partie administrative – Textes officiels - Régime des boursiers
d’EPS, arrêté du 23 juillet 1935.
• A.D. Hautes-Alpes. Série1T, carton 77, liasse 402. Ministère de l’instruction publique et des beaux-arts – direction de l’enseignement primaire à
Monsieur le Préfet du département des Hautes-Alpes au sujet des différentes bourses nationales, le 26 août 1902.
• A.D. Hautes-Alpes. Série1T, A.D Hautes-Alpes. Série1T, carton 77, liasse 402. Correspondance du ministère de l’instruction publique des beaux arts
et des cultes au préfet des Hautes-Alpes au sujet de la nature des cours complémentaires, 7 septembre 1895.
• A.D. Hautes-Alpes. Série1T, Ministère de l’Instruction publique et des beaux-arts – Direction de l’enseignement primaire - Instruction du 10 juin
1899 sur les bourses nationales d’enseignement primaire supérieur.
> Les Écoles normales
• A.D. Hautes-Alpes. Série1T, carton 75, liasse 198/1. Un livret intitulé : ministère de l’Instruction publique et des Beaux-arts, Décrets et arrêtés
délibérés par le conseil supérieur de l’instruction publique (session de 1884 et session de 1885), Enseignement primaire. Troisième fascicule (août
1885) , nous permettent de connaître les matières qui étaient alors enseignées dans les écoles normales de Gap.
• A.D. Hautes-Alpes. Série1T, carton 75, liasse 198/1. Une affiche annonçant la tenue de l’examen de ce brevet de capacité à l’enseignement primaire
d’école normale dans les Hautes-Alpes, 1re cession et 2e cession de 1880, nous permet de savoir à quelles épreuves les candidats devaient alors se
mesure.
• A.D. Hautes-Alpes. Série1T, liasse 266. Copie d’examen, épreuve de pédagogie, certificat de fin d’étude normale de 1906, Hautes-Alpes, 1906.
• A.D. Hautes-Alpes. Série1T, liasse 1617. Diplôme du brevet de capacité pour l’enseignement primaire, brevet supérieur, académie de Grenoble,
département des Hautes-Alpes, 16 mars 1940.
• A.D. Hautes-Alpes. Série1T, liasse 269. Copies d’examen du brevet supérieur, session 2, épreuve de géométrie appliquée et sciences, académie de
Grenoble, département des Hautes-Alpes, 1906.
• A.D. Hautes-Alpes. Série1T, liasse 269. Copies d’examen du brevet supérieur, session 2, épreuve de dictée musicale, académie de Grenoble,
département des Hautes-Alpes, 1906.
• A.D. Hautes-Alpes. Série1T, liasse 1649. Album photo de l’école normale d’institutrices de Gap, 1913.
• A.D. Hautes-Alpes. Série1T, liasse 1569/3. Emploi du temps de l’école normale d’instituteurs de Gap, année scolaire 1939-1940.
23
L’école de la République
en Pays Gapençais
1870-1940
Remerciements
Nous adressons nos remerciements à toutes les personnes qui, de près ou de loin,
ont collaboré à la réalisation de cette exposition : les partenaires financiers sans qui
ce projet n’aurait pu voir le jour, le Pays Gapençais, les collectivités membres
du Pays Gapençais et les Archives Départementales des Hautes-Alpes pour
la mise à disposition de leurs fonds documentaires.
Exposition conçue par le Pays Gapençais : Mathieu Saboureau, Alicia Colmenero
Crédits photographiques : Mathieu Saboureau / Conception graphique & Impression :