Note mensuelle de conjoncture (Résumé)

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Note mensuelle de conjoncture (Résumé)
Note mensuelle de conjoncture (Résumé)
Par : Direction de la Prévision et des Etudes Economiques
Publication : 2008
30 pages
L'activité économique mondiale s'est légèrement contractée en 2007, affichant une croissance
estimée à 5,2% contre 5,4% en 2006. La conjoncture internationale a été confrontée à des défis en
termes de maintien du rythme d'expansion observé durant ces dernières années. Le frein majeur à
cette expansion économique mondiale provient du ralentissement de l'économie américaine, lié à la
crise financière et immobilière, communément appelé la crise du « subprime», qui s'est soldée par
une baisse marquée du crédit et ses conséquences sur l'ensemble du système financier mondial.
S'agissant des échanges commerciaux, en termes de volume et de valeur en dollar, le commerce
mondial de biens et services en 2007 a été moins vigoureux que durant le cycle ascendant qui a
commencé en 2001 et qui a été tiré par les pays développés et l'Asie. L'évolution du commerce
international en 2007 s'est située en dessous des tendances récentes, aussi bien pour la croissance
des exportations que pour celle des importations.
En ce qui concerne les prix à la consommation, malgré la hausse exercée par la flambée des prix des
matières premières énergétiques et alimentaires, l'inflation mondiale reste relativement faible. La
désinflation dans les pays avancés, intervenue dans la seconde moitié de 2007, a atténué la pression
des prix à la consommation et ramené leur taux à 2,1 % contre 2,3 % en 2006.
Sur le marché des matières premières, l'année 2007 s'est caractérisée par une fermeté historique des
cours des produits énergétiques et agricoles. La flambée des prix du pétrole a été surtout exacerbée
par l'évolution des tensions observées sur le marché depuis le début de l'année.
Sur le marché des matières agricoles, les tensions inflationnistes sont surtout aggravées par la
progression des cours des produits alimentaires, amorcée depuis la mi-2006, pour des raisons, à la
fois, conjoncturelles et structurelles, portant sur les mauvaises conditions climatiques qui ont
fortement affecté l'offre, sur la demande qui progresse et sur la diminution des surfaces destinées à
l'alimentation au profit de la production de biocarburants pour faire face à la cherté de l'énergie.
La situation économique interne est marquée, au niveau du secteur primaire, par la baisse des
prévisions de récoltes de la campagne agricole 2007/2008 et une bonne tenue des activités dans les
secteurs secondaire et tertiaire.
Au niveau du secteur agricole, les derniers résultats disponibles de la campagne 2007/2008 font état
d'une baisse globale de la production, comparée à la campagne précédente. En effet, la production
de céréales a baissé de 12%, du fait principalement de la chute de 27% de la production de mil.
S’agissant de l’arachide, la baisse de la production est estimée à 7,0%. Quant à la campagne de
commercialisation, elle est caractérisée par la faiblesse des niveaux de collecte dans le circuit
officiel, avec un taux de réalisation de 10% pour l'arachide par rapport aux objectifs et de 6% par
rapport à la production. Pour le coton, le taux de réalisation est de 17%. Concernant l'élevage, la
production de viande contrôlée a atteint 1460 tonnes en décembre 2007, soit une baisse de 22,3% en
variation mensuelle et de 11,9% en glissement annuel. Cependant, la production annuelle de 2007
est en hausse de 10,2% comparativement à celle de 2006. S'agissant du sous secteur de la pêche, les
débarquements au mois de décembre 2007 sont estimés à 35 126 tonnes contre 31 222 tonnes au
mois précédent, soit une hausse de 12,5%. Par contre, en glissement annuel, une baisse de 0,6% est
notée. Les débarquements cumulés en 2007 ont augmenté de 8,2%, comparativement à l'année
2006.
Le secteur secondaire a enregistré au mois de décembre 2007, une légère progression de 1,9% du
chiffre d'affaires par rapport au mois précédent, essentiellement portée par le sous secteur des
bâtiments et des travaux publics (8,7%). En glissement annuel, le chiffre d'affaires a augmenté de
30,0%. Ce résultat est consécutif aux performances relevées dans les sous secteurs de l'industrie
(26,9%) et des bâtiments et travaux publics (51,3%). La moyenne annuelle de 2007 a affiché une
hausse de 10,6% par rapport à celle de 2006, grâce aux résultats appréciables enregistrés aussi bien
dans le sous secteur de l'industrie (9,6%) que celui des bâtiments et travaux publics (17,7%).
Les activités du secteur tertiaire, durant le mois de décembre 2007 se sont plus ou moins bien
comportées par rapport au mois précédent. Le chiffre d'affaires du commerce a connu une hausse de
11,3%, imputable au commerce de carburant et au commerce de gros. Quant aux services, il a été
relevé une légère hausse de 0,9%. Cette décélération du rythme de croissance est due à la contre
performance notée au niveau des postes et télécommunications. En glissement annuel, le commerce
est en hausse de 10,6% et les services de 18,7%. Pour la moyenne annuelle de 2007 par rapport à
celle de 2006, le chiffre d'affaires des services a évolué de 14,7% et celui du commerce de 10%.
L'indice harmonisé des prix à la consommation au mois de décembre 2007 a enregistré un repli
mensuel de 0,8%, imputable essentiellement aux produits alimentaires, boissons non alcoolisées (2,2%). En glissement annuel, les prix à la consommation ont augmenté de 6,2% et de 5,9% en
moyenne sur les douze mois de 2007. Cette hausse serait tirée par les produits locaux, qui
contribueraient pour 77% contre 23% pour les produits importés. Quant à l'inflation sous jacente,
mesurée par l'évolution des prix hors produits frais et énergie, elle se situe à 0,2% en rythme
mensuel et à 6,9% en glissement annuel.
Dans les autres pays de l'UEMOA, l'inflation est négative au Togo (-0,2%), en deçà de 1% au Niger
et au Burkina Faso et inférieure à 3% au Bénin (1,4%), au Mali (1,4%) et en Côte d'Ivoire (1,9%).
Elle est par contre supérieure à 3% en Guinée Bissau (4,3%). Au total l'inflation dans l'UEMOA est
estimée en moyenne à 2,1 % en 2007.
La baisse de 0,8% des prix intérieurs à la consommation observée au mois de décembre 2007 a
entraîné des gains de compétitivité de 1,5% par rapport au mois précédent. Ces gains s'expliquent
par un différentiel d'inflation favorable combiné à la dépréciation du franc CFA de vis-à-vis de la
monnaie des pays partenaires commerciaux. Toutefois l'économie a enregistré des pertes de
compétitivité estimées à 3% en glissement annuel, et à 4,2% en moyenne sur l'année 2007.
Les échanges commerciaux au mois de décembre 2007 sont marqués par une contraction des
exportations de 16,0% et une hausse des importations de 33,0% comparativement au mois
précédent. En conséquence, le déficit de la balance commerciale est passé de 103,9 milliards en
novembre à 168,8 milliards en décembre 2007. Vis-à-vis des pays de l'UEMOA, elle est
excédentaire de 17,0 milliards au mois de décembre 2007 contre 17,2 milliards au mois précédent.
La situation cumulée sur l'année 2007 ressort avec un niveau de 702,3 milliards pour les
exportations et de 2130,2 milliards pour les importations, soit un déficit commercial de 1427,8
milliards contre 1055,3 milliards en 2006. Rapporté au PIB nominal, le déficit commercial est
estimé à 26,7% en 2007 contre 22% en 2006.
La gestion budgétaire en 2007 a été marquée par un bon niveau de recouvrement des recettes
budgétaires qui ont progressé de 140,2 milliards, s'établissant à 1102,8 milliards, grâce notamment
aux recettes fiscales pour 123,9 milliards. Les dépenses totales et prêts nets, avec une augmentation
de 105,5 milliards sont estimés, à fin décembre 2007, à 1436,5 milliards contre 1331 milliards à la
même période de l'année précédente et sont caractérisés par une bonne tenue de l'investissement sur
ressources propres, une progression des charges courantes et une atténuation des charges sur la
dette. Ainsi, le déficit budgétaire dons compris est estimé à 240,7 milli ards à fin décembre 2007,
con tre 278,8 milliards à la même période en 2006. Le solde budgétaire de base (y compris les
dépenses PPTE et IADM), est estimé déficitaire de 180,3 milliards à fin décembre 2007, soit 3,4%
du PIB.
La situation estimée des institutions monétaires est marquée à fin décembre 2007, par une baisse de
39,3 milliards des avoirs extérieurs nets qui s'établiraient à 843,8 milliards, une augmentation de
47,6 milliards du crédit intérieur estimé à 1280,2 milliards. Quant à la masse monétaire, elle devrait
atteindre 1958,6 milliards, soit une expansion de 8,3 milliards par rapport à fin décembre 2006. La
hausse de 3,9% du crédit intérieur à fin décembre 2007 serait imputable aux créances nettes du
système bancaire à l'Etat et aux crédits accordés au secteur privé. Ces derniers sont évalués à 1182,4
milliards, dont 896,3 milliards de crédits à court terme, contre 345,7 milliards à moyen terme et
38,4 milliards à long terme. Les activités dans le secteur des hôtels-bars-restaurants, seraient les
plus financées par le secteur bancaire avec 313,2 milliards dont 251 milliards de crédits à court
terme, 58,8 milliards de crédits à moyen terme et 3,5 milliards de crédits à long terme. Les
industries manufacturières suivraient pour un montant évalué à 307,7 milliards constitués de 242
milliards de crédits à court terme et 65,7 milliards de crédits à moyen terme. Quant aux « services
collectivités », le financement ressortirait à 262,4 milliards composés de 134,4 milliards de crédits à
court terme, de 96,8 milliards de crédits à moyen terme et de 31,1 milliards de crédits à long terme.
Au total, les évolutions des différents secteurs durant l'année 2007 laissent entrevoir une croissance
économique de 5% en 2007.
Descripteurs :
aspects économiques ; inflation ; compétitivité ; finances publiques ;
commerce extérieur
Contact :
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