Descente de Croix, Gaspard de Crayer

Transcription

Descente de Croix, Gaspard de Crayer
MILLAU (AVEYRON)
Descente de Croix, Gaspard de Crayer
NOTE COMPLEMENTAIRE
La Descente de Croix de Gaspard de
Crayer est conservée dans l’église SaintMartin
de Millau. Son
auteur est
le
peintre d'histoire anversois, Gaspard de
Crayer, né en 1584 et mort en 1669.
D'abord élève de Coexyen, à Bruxelles, il
devient le disciple de Rubens. Crayer
acquiert ensuite le titre de Doyen de la
guilde de Saint Luc en 1614-1615 et son
activité, auprès de la cour d'Espagne est
connue entre 1624 et 1641.
On compte 34 de ses œuvres en
France (Musée de Dijon, Grenoble, Paris
– Louvre-, Valenciennes, Douai), 14 en
Belgique, 2 en Hollande, 7 en Allemagne,
7 en Autriche, 2 en Russie.
Si la Descente de Croix n'est pas datée, elle appartient par ses origines au
Baroque flamand. Cependant, l'audace de composition n'est pas sans rappeler le
maniérisme italien, style que l'artiste a pu connaître par la gravure. Bien que la critique
reproche au peintre sa mollesse d'exécution, sa « hâtivité » et l'abus de clichés
émotionnels, elle lui reconnaît sa compréhension de la hardiesse de Rubens et de l'éclat
de ses coloris.
Cette œuvre semble provenir de Diepenbeek en Belgique. Elle a été acquise en
1820 par l'Abbé Gaston de Sambucy, maître du cérémonial de Napoléon Ier, aumônier de
Charles X ainsi que Chanoine honoraire de Saint-Denis. N’ayant pu la placer dans le
château paternel (hôtel Sambucy de Sorgues à Millau), il la fit porter et accrocher dans le
chœur de l’église St Martin vers 1830-18321.
1
Frayssenge (Jacques), notes manuscrites, Archives Municipales de Millau, n.d..
Aujourd’hui, le tableau est exposé dans le chœur l’église Saint-Martin de Millau,
église édifiée entre 1707 et 1709 par les Pénitents Blancs, confrérie créée en 1702.
Il est classé au titre des Monuments Historiques le 5 décembre 1908.
La Descente de Croix2 décrit un des moments les plus dramatiques et humains de
la Passion : Joseph d'Arimathie recueille le corps du Christ et le fait envelopper dans un
linceul.
Clef de voûte de la scène, le Christ est entouré des personnages traditionnels
positionnés selon des conventions de représentation. Joseph d'Arimathie, barbu, se tient
proche de la tête de Jésus pendant que saint Jean et Nicodème soutiennent son corps.
Marie Madeleine, s'abandonnant à l'humilité, évoque le salut par les oeuvres tandis que
la Vierge annonce plutôt celui obtenu par la douleur. Son regard au ciel montre qu'elle a
déjà rejoint son fils au-delà de la souffrance. L'amoncellement d'objets au premier plan :
le crâne, les instruments de la Passion et le plat de sang, forme un Memento Mori
(souviens toi que tu dois mourir) destiné à frapper l'imagination.
Privilégiée par la contre-Réforme, exaltée par un jeu théâtral et une composition
ample devant toucher le public, L'Eucharistie est le thème principal de la scène. Il s'agit
du rachat de l'humanité à la fois par la mort, symbolisée par le crâne, et par la
souffrance du Christ représentée par le plat de sang.
Bibliographie
Centre de Conservation et Restauration du Patrimoine Artistique, Rapport d’intervention
« collections municipale. Commune de Millau (Aveyron), 17 p. + annexes, 1998.
Centre de Conservation et Restauration du Patrimoine Artistique, Rapport d’intervention
« collections municipale: Peinture. Commune de Millau (Aveyron), Inventaire et état
sanitaire. 2 tomes, 181 et 54 pages, 1999.
Galés (F.), Frayssenge (J.), Nicolas (L.), Millau sous l’Ancien Régime, Itinéraire du
patrimoine n° 334, Millau, 2008, p. 69.
Françoise Galés
Chargée de mission
pour l’inventaire du patrimoine
2008
2
Dimensions : 4,5 m x 3,5 m environ