Une star, la reine lavande

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Une star, la reine lavande
Pour ceux qui s’en souviennent, je concluais l’article du mois de
mai (lou nistoun n°60) intitulé « ya pas que la lavande dans la
vie » en proposant une page sur les lavandes, alors la voilà.
Reine de nos jardins l’été, de nos paysages et de nos espaces
verts, la lavande est surtout une reine de cartes postales, elle est à elle toute seule
(ou presque, accompagnée d’un vieux cabanon et d’un ou deux oliviers c’est parfait),
le symbole de la Provence.
En grande culture, c’est un spectacle, la
magie du rythme des lignes mauves à
l’infini, le bourdonnement des abeilles, le
parfum et l’espace. Au naturel un peu plus
haut, les stations d’aspic ou de lavande
vraie s’étendent plus simplement dans la
garrigue ouverte ou la lande rocailleuse,
spectacle où la star partage la scène.
Dans son milieu naturel toujours aride et
pauvre, on en rencontre en France trois
espèces, toutes de petits arbrisseaux (30 à
80 cm) qui prospèrent en sol sec à différentes altitudes.
Lavande stoechas c’est celle qui a un petit toupet de pétales en haut de l’épi.
On la trouve en milieu acide chez nous dans les Maures et l’Esterel, elle est
splendide mais n’apprécie ni notre sol souvent trop calcaire (elle finit par jaunir) ni
nos températures hivernales plus froides que celles de son aire d’origine, dommage !
Lavandula latifolia (à feuille large), c’est l’aspic, on la trouve entre 500 et 900 m,
elle a un port très aéré, des épis vert à violet pâle sur grandes tiges florales qui
partent en trois au bout, elle a un parfum puissant très camphré.
Lavandula angustifolia (à feuille étroite) la troisième espèce est aussi appelée
lavande fine ou lavande officinale ou lavande vraie, elle produit l’huile de lavande la
plus réputée et pousse entre 800 et 1500m d’altitude, ses tiges courtes et non
ramifiées portent des épis bleu mauve en début d’été.
Ces deux dernières se croisent donc souvent vers les 600/700m et ce qui doit arriver
arrive : elles s’hybrident naturellement et ça donne le lavandin !
La reine lavande est un homme !
Non non, la reine lavande est le plus souvent un lavandin! Celles des cartes
postales, du calendrier des PTT, du rond point et celles du bord de l’allée qui monte
au garage, toutes sont des lavandins. Lavandula x intermedia sous son petit nom
de lavandin se cache en fait un costaud, plus grand (80 cm 1m et plus), plus riche en
huiles essentielles (3 fois plus qu’une lavande vraie), robuste et résistant au froid,
appréciant les sols calcaires et secs, c’est carrément super lavande. Il en existe
plusieurs sélections dont « super », « gabert », « séguret » et le plus utilisé en
grande culture et en jardin le lavandin « grosso ».
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Son succès éclipse un peu la diversité du monde des lavandes, notamment les
nombreuses variétés de lavandes officinales (l’angustifolia) qui offrent de nombreux
coloris de bleu à pourpre parfois blanc ou rose. Ces lavandes ont souvent le port
plus compact de plantes de montagnes, elles sont sensibles à l’excès d’humidité, il
leur faut un bon emplacement très bien drainé.
La variété « edelweiss » est à fleurs blanches, la rose s’appelle « little lottie » ou
« pink rosea » et « hidcote blue » est la plus foncée des lavandes bleues que je
connaisse.
A vous d’essayer des associations de lavandes différentes en sachant quelle
lavande vous plantez. En bordure ou en massif, ce beau coussin gris s’associe à
plein d’autres méditerranéennes aussi peu exigeantes.
Alors bonne plantation.
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