LETTRES : PROGRAMME 4 L`abbé Prévost, Histoire d`une grecque

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LETTRES : PROGRAMME 4 L`abbé Prévost, Histoire d`une grecque
D. Guillaume
LETTRES : PROGRAMME 4
L’abbé Prévost,
Histoire d’une grecque moderne (1740)
Dates
1) Mardi 15 mars
Mercredi 16 mars
Jeudi 17 mars
2) Mardi 22 mars
Mercredi 23 mars
Jeudi 24 mars
3) Mardi 29 mars
Mercredi 30 mars
Jeudi 31 mars
Samedi 2 avril
4) Mardi 5 avril
Mercredi 6 avril
Jeudi 7 avril
5) Semaine du 11 avril
6) Semaine du 18 avril
7) Semaine du 9 mai
Cours
Explication 0 : « Avertissement » pp.
51-2 et LI pp. 55-56.
Résumés
Intro. 1
Intro. 2
Explication 1 : pp. 60-61, « Après
quelques politesses… un retour digne
de leurs sentiments. »
Thème
1 :L’espace-temps
romanesque
Explication 2 : pp. 87-88, « J’étais
dans cette situation… si conforme à
mes inclinations ? »
Explication 3 : pp. 134-135, « Mais
continuant de la voir immobile, …
frappés subitement de quelque
maladie. »
Thème 2 : L’amour et la morale
Citations
Thème 3 : L’orient et l’occident
Problématique
Explication 4 : pp. 142-143, « Quoi ?
vous avez besoin… ou feignez-vous
de ne pas m’entendre ? »
Explication 5 : pp. 177-178, « Le
trouble où je trouvai encore… eût
encore flatté ma tendresse. »
DS 3
Thème 4 : La représentation de la
femme
Explication 6 : « Son habillement…
de la cruelle agitation où j’étais. »
Corrigé DS 3
CB
CB : DS 4
Corrigé du CB : du DS 4
Intervenants
—
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—
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LETTRES : PROGRAMME 4
L’abbé Prévost,
Histoire d’une grecque moderne (1740)
Bibliographie
— 1) Sur le roman :
. Colette BECKER (dir.) : Le roman, Bréal, « Grand amphi », 1996
. Jean SGARD : Le roman français à l’âge classique, Librairie générale, 2000
. Anne HERSCHBERG PIERROT : Stylistique de la prose, Belin, 1993
— 2) Sur Prévost
+ Ouvrages généraux :
. Jean SGARD, Prévost romancier, José Corti, 1989 (1968)
L’abbé Prévost, Labyrinthes de la mémoire, PUF, « Écrivains », 1986
. Jeanne Ruth MONTY, Les romans de l’abbé Prévost, Institut et musée Voltaire, 1970
. Jean-Paul SERMAIN, Rhétorique et roman au 18e siècle : l’exemple de Prévost et de Marivaux, The
Voltaire fondation, 1985
. Alan J. SINGERMAN, L’abbé Prévost, L’amour et la morale, Droz, 1987
+ Articles et recueils d’articles abordant l’Histoire d’une grecque moderne :
. Jean ROUSSET, Narcisse romancier. Essais sur la première personne dans le roman, Corti, 1973
. Erik LEBORGNE et Jean-Paul SERMAIN, Les expériences romanesques de Prévost après 1740,
Peeters, 2003
. Erik LEBORGNE, « L’Orient vu par Prévost dans l’HGM : l’ambassadeur et l’eunuque », Dixhuitième siècle, n°29, 1997, pp. 449-64.
. Dominique ORSINI, « Les enjeux de la narration dans l’HGM », L’abbé Prévost au tournant du siècle,
Studies on Voltaire, 2000/11, pp. 209-18.
+ Éditions du roman de Prévost :
. Robert MAUZI, Histoire d’une grecque moderne, UGE, 10x18, 1965
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RÉSUMÉ
L’abbé Prévost,
Histoire d’une grecque moderne (1740)
Avertissement
e
[supprimé ds 2 édition de 1740 < amis de Charlotte-Elisabeth Aïssé =Haïdée,
achetée par conte de Ferriol sur marché d’esclave à Constantinople,
puis ramenée en Fr à 4 ans 1698]
— Prétéritions et affirmations contournées
+ [51] Pas besoin de préface, ms usage : < pas de clés sur noms et faits, lecteur aura rien de plus que ce qu’il
comprend.
. ms. parmi papier d’un h connu ds monde ; revêtu d’un style supportable : tendresse, honneur et vertu.
+ Ms : prix double pour ceux qui auront infops en plus.
. Ms héroïne ≠ admirable circassienne connue et estimée
+ [52] Retranché étalage d’érudition turque
Livre premier
— I. TH à Constantinople
+ 1) Nart. se présente comme amant de la belle grecque dont entreprends l’histoire [55].> doutes sur sa
sincérité ? Quelle fidélité d’une plume conduite par l’amour ?
. A lgts aimé, et pê pas aussi remis qu’aimerait à s’en persuader. Ms a connu que rigueur ; rebuté et
trahi, si s’en fie aux apparences, que laisse le lecteur juger.
— ms estimé, écouté comme un père, maître, ami > amertume : doit-on attendre de lui
flatteries [56] d’une ingrate qui a fait le tourment de sa vie.
+ Employé aux affaires du roi à Constantinople [56].
. confiance des locaux < maîtrise de la langue + marquait goût pour coutumes et mœurs de la nation ; on
a même cru qu’il était ouvert à leur religion.
+ Projet et possibilité de se partager entre affaires sérieuses et plaisirs.
. Crainte de n’accéder facilement aux femmes < contraintes où les turcs les tiennent.
. [57] Fréquentait les tiurces les plus délicats ds choix de leur sérail, ms parlaient jamais des femmes ;
s’en tint à cette réserve, qui était une forme d’épreuve.
+ 2) Rencontre de la jeune grecque.
. Estime d’un ancien bacha, riche et retiré des affaires : N en connaissait tous les quartiers sf celui des
femmes. N garde réserve habituelle, jusqu’à ce que bacha lui en déclare admiration. [58] N dit seult respecter ses
usages, ce qui le distingue d’autres français. Bacha lui offre de voir ses femmes, lieu ordonné, description inutile.
. 22 femmes occupées séparément : peindre des fleurs, broder, coudre, selon talents et inclinations ;
robes uniformes ms coiffures variées ; foules de servantes et eunuques, se retirent quand N et B arrivent ; fs
attendent ordre et explication ;[59] âge inégaux, entre 30 et 16-17.
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. Bacha Chériber les prie d’approcher, fait présentation et demande amusement de l’hôte ; musique et
danse, 1h+ ; selon CH, force de l’éducation et de l’habitude rend soumises et tranquilles les pus belles Turques ≠
autres nations ; plupart de ces fs = esclaves achetées ss distinction, dont une grecque qu’il a depuis 65 mois, d’on
ne sait quelles mains, juste < charme ; or aussi contente de son sort que les autres ; s’en étonne, [60] ms pense
que dû à force de l’ex. et habitude ; N peut lui parler : elle a le plus grand mérite (> fortune et affaires en
Europe).
+ Entretien de N / jne grecque [60]
. Elle peint ; la loue pour les qualités qui la font aimer et sa rapidité d’adaptation ; elle dit ne pouvoir
vouloir mieux que bonh de son mari ; émotion pour ce dévouement, chez une fille de 16 ans > regrette qu’elle
n’ait pas sort que lui réserverait son mérite en Europe : lui parle de l’infortune des pays chrétiens, où femmes
règnent ss partage, [61] hs ne demandant que douceur et vertu, presque tj. trompés ; elle écoute avidt, il lui parle
du bonh d’un mari français trouvant vertus que les fs turques donnent ss retour ; CH interrompt cet entretien
devenu chaleureux, ms lui promet renvler ce spectacle si y a trouvé du plaisir.
+ 3) Lt° de la jne grecque : le billet et l’intervention du sélictar
. N l’évite qq temps pour que pas soupçon, ms CH lui rend visite, et un esclave remet billet à un de ses
gens, apporté mystérst par valet de chambre ; en grec > doit appeler son maître, honnête chrétien de réputation,
lui dit que tombé dessus par hasard, et l’autre lui en écrit trad. : < jne grecque, [62] surprise : plainte sur sa
condition + qu’il fasse tout son possible pour la tirer des mains de CH.
. L’admirait simplement, et contraire à ses principes de s’engager ds une aventure où plus de trouble à
craindre que de plaisir à espérer ; après ce qu’il lui avait dit, ne doutait pas qu’elle cherchait intrigue amoureuse
— ms désir de secourir f aimable l lui fait chercher libération par voies honnêtes : payer sa rançon.
. Lié avec le sélictar [= porte-épée du sultan, son capitaine des gardes] : lui expliquer sa volonté
d’acheter une des f de CH, et que le SL s’en charge comme pour lui-même ; SL accepte, et CH aussi (<
considération pour rang du SL) : [63] parole du SL le jour même, et prix de 1000 écus ;
. Joie, ms interro sur devenir de l’esclave : pb. de l’établir ds sa maison, si elle le désire < bienséances /
domestiques + que CH l’apprenne ; grand embarras, et se demande si va pas s’en ouvrir à CH lui-même, amitié
peut le dispenser ss grossièreté de satisfaire les caprices d’une f ; ms CH l’informe d’entrée que SL lui a acheté
une esclave ; CH pas affligé [64] et suite confirmera que pas passion des fs. < âge, sérail surtt par vanité ; N
délivré de tt scrupule.
— embarras de CH < a pas encore annoncé vente à l’esclave ; emmène N qui en attend
agrément : douleur de voir sa servitude s’accroître, et ne pouvoir la manifester (N avait fait
que des réponses assez vagues). On la fait venir ; [65] trouble manifeste ; CH annonce
nvelle > regard de reproches, et ne détrompe pas CH qui croit que regrets de le quitter ; N
les console : SL son ami, et donc la laissera maîtresse de son destin ; [66] elle comprend ;
Ch se retire avec elle 1/4 d’h pour dernières tendresses, dont N dit que l’affectent pas.
. N va payer SL, qui lui demande secret de son aventure : N l’expose, et SL doute de sa seule générosité,
ms N lui expose son embarras.
+ SL s’interpose.
. N et SL convenus de la remise de l’esclave le soir ; N envoie voiture à 21h, SL le recevra le
lendemain ; [67] N s’inquiète pas, et réfléchit : ne veut pas en faire ouvertement sa maîtresse ; a mis maître des
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langues ds confidence : sa f doit recevoir l’esclave des mains du valet de chambre du N > ira lui demander ce
qu’elle désire encore de lui.
. SL lendemain, embarrassé > rappelant au N ses propos, se dit le plus heureux < pas de concurrence ds
sa propre passion pour l’esclave de CH ; raconte coup de foudre, après 1h avec elle ; [68] ne peut plus vivre ss
elle ; rien ds le cœur du N ne le fait souffrir d’une infidélité, ms se révolte contre idée de donner à la gcque nveau
maître ; SL s’offusque des désirs d’une esclve / N lui dit qu’elle l’est plus depuis qu’achetée par lui à CH > SL
consterné, ms N li dit qu’il consentira à tte solution volontaire.
. Ils appellent lagcque ; [69] N lui expose situation, SL lui promet 1er rang ds son sérail ; elle veut qu’il
la mette en état de profiter de ses bienfaits : il la déclare libre (grande différence de considération des Turcs entre
fs libres et esclaves) > joie ms contenance, dignité, modestie et décence nvelle ds le maintien ; [70] silence
chagriné du SL ; N la conduit jusqu’à porte de l’appartement et un de ses gens :ordre de la conduire secrètement
jusque chez maître des langues ; étonnante tranquillité du SL, qui admire désintéressement du N : demande
comme seule grâce qu’elle ne puisse s’éloigner de Constantinople ss sa participiation, et précisera ses intentions
ds 4 js.
. [71] Pendant jnée, N voit par hasard CH, qui lui dit que SL se loue de sa nvlle esclave et de lui ; cœur
et It° de N tranquilles ;
+ 4) Entrevue du N et de la jne gcque, qui raconte son histoire [71]
. Elle a changé son N de Zara en Théophée, et l’attend avec impatience ; se jette à se genoux en larmes,
soupirs, il est son libérateur, père, Dieu ; lui-même ému jusqu’aux larmes, et il perd la force de repousser ses
caresses ; [72] plus calmement renvlle remerciement, prière au ciel pour le N, elle ne veut vivre que pour être
digne de ses bienfaits ; lui veut seult savoir comment elle a perdu sa liberté ; se doit de dire que pas d’autre
sentiment que compassion, délicatesse naturelle l’a retenu de plus de tendresse, / mérite ext fréquent chez les
turcques.
. [73] Premiers souvenirs de Morée, où son père étranger, et lui a tj caché lieu de sa naissance : son seul
témoignage la fait gcque ; pvreté ms pas misère ; à 6 ans à Patras, abondance ; père attaché alors au gvneur turc
< attrait pour TH et engagement du gvneur à la nourrir avec son pmère à condition qu’elle lui serait livrée quand
âge possible ; père obtient aussi petit emploi ; elle élevée par esclave du gvneur, qui aavant 10 ans lui parle du
bonh qu’elle a de plaire au gvneur ; [74] elle en se représente plus la fortune qu’ainsi, et son impatience excitée
par éclat de plusieurs fs du sérail ; père promet même chose au fils du gvneur, qui se prend de passion pour elle,
et s’impatiente : elle lui est livrée alors même qu’elle ignore différence des sexes. Née donc ds plaisir ; ni remors
ni passsion : habitude.
. Père comptait à tort sur mort du gvneur, fier et cruel > tente de s’enfuir en secret ; [75] ils sont arrêtés ;
pas torture car pas esclave ms violent reproche au père ; fille enfermée le jour même au sérail > annonce la nuit
suivante qu’elle serait parmi fs de son maître : le reçoit comme faveur ; qd conduite chez lui, on annonce son
fils ; hs se retirent ds cabinet intérieur, bruit, fils ressort l’air égaré et veut la faire fuir avec lui, puis sort seul ;
esclaves à qui fils avait dit que maître voualit rester seul 1/4 d’h reviennent, [76] trouvent TH troublée, puis ds
cabinet maître étendu ds son sg, mort de 2 coups poignard.
. Fils accusé, et en fuite ; ts se croyant ss maître pillent le sérail et s’échappent ; elle sort, tombe sur le
fils et lui apprend mort du père ; douleur : avait dû se défendre de la colère de son père apprenant leur liaison ;
[77] on reconnaît le fils et l’arrête, elle laissée libre, retourne chez son père ; il veut tout rassembler et quitter
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Patras ; en mer, lui fait promettre qu’elle ne se conduira que selon ses conseils — réticences, d’après son exp.
des hs (pas d’attirance pour fils du gouv, alors que pour d’autres : souhaite agrément de son propre choix), ms se
soumet au joug paternel.
. Ils arrivent à Constantinople, on la met au goût de la capitale ; elle a 15 ans au plus ; père lui promet
fortune ss précision ; [78] suivi jusqu’à domicile et arrêté par unn h qu’il crut reconnaître, traité de traître, lâche ;
se laisse mener jusqu’au cadi [juge ordinaire] ; elle se voile et les suit, assiste au jugement et à la sentance : il a
séduit la f d’un seigneur grec dont était l’intendant, a enlevé leur fille de 2 ans + des biens ; lui accuse la mère du
vol, elle et fille seraient mortes ; [79] condamné au supplice ; père parle en secret au cadi, ce qui au moins diffère
le châtiment ; TH veut rentrer chez elle, ms foule se saisit déjà de leur biens, comme usage pour criminel ; elle
demande protection d’une gcque à qui elle s’explique, qui regarde son visage et l’abrite chez son mari ; ils font
valoir ce service, et lui apprennent bientôt exécution du père.
. Désespoir de TH, qui réfléchit : [80] 2 principes = hs seule source de bonh des fs + empire des fs sur
eux par leurs caresses ; mort de son père lui a pas fait perdre ce qu’il lui avait dit qu’elle tenait de la nature ;
pense exposer ses projets à se protecteurs ; [81] y avaient déjà songé, seul motif de leur aide : plan qu’expose la
f, après questions = l’adresser à un négociant fort passionné de fs, qui en a 10, moins belles qu’elle ; pas assez
élevé pour TH, ce qui blesses ses hôtes, d’ailleurs déjà décidé ; [82] demande nuit pour réfléchir : s’enfuit ds
rues de Const., avec dessein de confier son sort à une pers. de condition ; pb. pour y accéder ; passe par hasard
près d’un marché d’esclave ; [83] se place au bout de la ligne des fs à vendre, espérant être distinguée ; on l’a pas
remarquée, ms sensation quand dévoile sa figure ; on lui demande à qui elle est, et elle, qui veut l’acheter, foule
redouble ; elle rejettent les offres pas assez dignes et élevées ; elle se jette sur fs qui porte aliments ; [84] elle
accepte, étonnt gal : compassion, curiosité, désir, lui donnent confiance.
. Paraît l’intendant du bacha CH ; elle lui dit à l’oreille qu’aimerait lui être présentée ; l’emmène en
voiture, avec questions sur son sort, jne gcque maîtresse d’elle-même ; invente histoire où transparaît sa naïveté ;
[85] joie fait perdre à TH perspective de l’intérêt, elle accepte de dire qu’il l’a achetée à marchand d’esclaves,
condition pour ses bons offices ; accueil conforme à ses espoirs de bonh, bonh d’It° (instructions, ms
soumissions à ses désirs et caprices) ; âge >modération ds désirs du bacha, qui la voyait tt de même plusieurs fois
le jour ; 2 mois les plus heureux de sa vie ; mais s’accoutume, plus rien n’éveille ses sens, lasse d’être obéie, [86]
plus rien à commander, or et diamants insensibles ; se croit malade et le dit au bacha, qui la fait passer ds
appartement commun des fs ; réanimation passagère, que de petites préoccupations ; 4 mois ss vraiment prendre
part, quoique fidèle à ses devoirs ; goût du bacha pour elle se relâche ; lui semble que ses sentiments excèdent
[87] ses connaissances, désir d’un bien dont elle a pas idée ; cherche nouveaux plaisirs, peint.
. Th ds ses dispositions quand arrive N, qui la trouble car faveur exceptionnelle ; grade rêverie quand
danse ; puis discours de N comme révélation : comprend de suite sens d’honneur et vertu, dont dépendrait sort
des fs, et si conformes à ses aspirations ; [88] quand Ch les a interrompus, profondes rêveries sur ce pays au
bonh singulier ; veut s’ouvrir à l’intendant, espérant que sa condition particulière lui ouvre portes du sérail ; [89]
elle découvre alors sa trahison : dureté, elle sera tj esclave, qu’elle se taise ; illusions se dissipe, ne voit plus son
passé que comme honte ; fermeté nvelle ; pense à s’adresser à N ; [90] demande à une esclave qui offre
l’entremise de son frère, qui peut sortir > lettre ; une de ses compagnes croit l’avoir devinée, et lui confie sa
liaison fort dangereuse avec jne turc qu’elle reçoit ds sérail : que TH le cache pendant qqs js ds son appartt ; [91]
TH accepte, et dès nuit suivante, cache le turc ds cabinet à clé ; ms il s’est mis à l’aimer, le manifeste, l’autre f se
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venge en le poussant par la fenêtre d’où il sortait, et se tua ; [92] ms a entraîné échelle de corde > lendemain,
enquête ds le sérail, ss fruit, ms intendant s’apprête à interroger esclaves de TH >lui avoue son projet ; [93]
intendant l’aidera, pour motifs à élucider.
+ Commentaires et réactions du N.
. Admire ordre et philosophie du récit de TH, ss autre maître que la nature ; outre dehors touchant > fille
extraordinaire ; tels pères dénaturés fréquents en Turquie ; [94] soupçons sur sa conversion, ironie sur bonne foi
grecque : espérant un meilleur sort, elle dû vouloir le toucher par son côté sensible + être touché par son aspect
plus avantageux que celui du vieux CH, seule explication de son enthousiasme, à moins de faire intervenir le
Ciel ; [95] flatté de ce désir, ms pensée des bras dont elle vient lui sert de préservatif > curieux : à quoi elle se
destine, ms ne l’éclaircit pas ; adieux fougueux tard la nuit ; lui, revoit tt cela même en songe ; [96] moins de
répugnance à sa flétrissure, et à commerce de plaisir avec elle ; songe en outre qu’elle n’a pas encore connu
l’amour, et espère lui en avoir fait éprouver qqch > se lève ds dispositions ttes nvelles.
+ 5) Intrigue du SL et enquête sur les origines de TH.
. Celui-ci demande nvelles, [97] et finit par se faire dire lieu où est TH = chez maître de langues ; SL lui
dit jamais avoir éprouvé pareille inclination, et pour cela l’a rendu vite au N ; arrive CH, très agité ; jette mille
écus du N = vol de l’intendant, que des supplices ont fait avouer ; un valer deCH s’était aperçu que l’eunuque du
SL avait compté beaucoup d’argent > jure silence à l’intendant après lui avoir fait dire prix > dit tout à CH, qui
fait avouer intendant qu’il a lui-même demandé 1000 écus alors que Ch voulait faire cadeau > [99] a fait avouer
ses autres forfaits : celui sur Th, personne libre, pê le pire : l’aurait accueillie et aidée comme personne de son
rang ; N moins étonné que le SL, qui comprend que N veut toujours discrétion ; intendant vient raconter son
histoire, puis sera exécuté ; SL récupère argent, qu’il fait porter au N le lendemain ; s’interroge sur son origine ;
[100] < bne éducation ; N pense ss lui dire à l’enlèvement de la dame gcque avec enfant de 2 ans, qu’elle peut
être.
. Seul valet du N au courant, et N veut garder secret ; se rend chez elle db. nuit : un fort beau Turc était
passé et avait demandé Zara, qui refusa de le recevoir, et cassette et billet, que maître de langue ML remet au N,
qui les ouvre en présence de TH ; [101] = galanterie que N devine du SL, dont N rappelle amour à TH
indifférente, qui lui répond avec ton et habileté d’une parisienne pour éteindre amour ; N touché ds son amourpropre > songe à ses propres intérêts ; [102] TH développe méditations nvelles + questions > N doit rester +
grave que le voudrait ; lui exprime pourtant doute et pose Q / origines : elle dit ne pas connaître sa mère, [103] N
insiste : est-elle pas cette fille de 2 ans enlevée avec sa mère dame gcque ; elle rougit, finit par dire avoir pensé
comme N qu’elle était fille de ce seigneur gc auquel on avait enlevé jne enfant ; elle pleure, il la console et la
presse de se rappeler tt le possible ; [104] au procès, n’a pas entendu nommer la dame > lui se renseignera auprès
du cadi ;
. N se reproche en sortant d’avoir gardé tant de mesure avec femme sortie du sérail + se sent prêt à
l’entretenir ; n’a qu’à le lui proposer ; tt ce qu’il découvre l’attire plus, sans la rendre moins propre à ses
desseins ; encore loin de l’amour donc. Va voir le cadi, [105] qui lui apprend que seingneur gc = Paniota
Condoidi, qui avait lui-même reconnu le ravisseur ds la rue, lequel affirme que mère et fille mortes, alors que les
faire paraître aurait pu lui sauver la vie ; ms exécution suspendue < criminel avait offert en échange de son salut
de livrer fille gcque au sérail du cadi ; ms ttes recherches pour la trouver = vaines > nvelle infamie qui fait hâter
sa mort ; [106] N l’encourage à approfondir enquête, comme en France.
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. N a su aussi ainsi que seigneur = d’une petite ville de Morée, Acade > contacter bacha de cette
province [= historiquement pbmatique, au db. 18e < vénitiens ont récupéré max Péloponnèse entre 1687 et
1714] ; ms marchands d’esclaves de ce pays lui apprenne que PC. n’a pas quitté Const. depuis plus d’un an > un
marchand donne à N adresse : maison et figure de PC pas d’un grand lustre ; noblesse surtt ds fierté, et
abaissement sous les Turcs ; [107] PC = « bon gentilhomme campagnard », reçoit civilement N ; à ses questions,
répond qu’à perdu f et fille il y a 14-15 ans = colle / TH ; serait-il pas content de revoir sa fille ? ms temps a
guéri sa douleur, et surtt a plusieurs fils, à qui héritage suffirait à peine pour soutenir honneur de leur naissance ;
en outre fille élevée parmi Turcs = ss doute pas digne de reparaître ds sa famille ; N veut autant que possible
réveiller les sentiments de la nature ; oppose à PC que sa fille vit ; ne peut répondre de sa vertu, [108] ms elle a
esprit et charme ; lui laisse nom du maître de langue, comme adresse où peut la retrouver.
. N confiant ds l’impulsion de la nature. Th ne venant pas, va la trouver et lui révèle fruit de son
enquête ; elle surtout soulagé de ne plus devoir nom de père à celui qui l’avait ainsi traité, et le doit au N qui lui
donné nvlle vie ; N lui propose d’aller chez PC, selon dts de la nature : rencontre fera tendresse de PC ; [109]
craintes de TH, qui préfèrerait rester cachée, et N la force presque à l’accompagner ; ils arrivent tard, obscurité,
PC pas rentré ms peuvent parler aux trois fils ; froideur, surtt de l’aîné ; quand TH lève son voile, cadet de 18 ans
max et qui ressemble beaucoup à TH se jette ds ses bras, [110] l’embrasse tendrt ; ses frères l’arrachent et le
menacent de l’indignation du père ; père rentre ms sort aussitôt, et faire dire au N que ne veut recevoir une fille
qu’il ne reconnaît pas ; N prend Th par main et lui dit que sa naissance dépend pas / caprice de son père ; TH
affligée ; [111] N la console, elle ne manquera de rien.
+ 6) Fuite de TH > intrigue du N pour se l’approprier
. N se réjouit, car perfections et taches de TH se compensent pour le rendre propre à ses projets ; ms sur
les 9h, maître de langue annonce que TH partie ds voiture amenée par un inconnu : N lui reproche de pas l’en
avoir empêchée, et de pas avoir donc mieux compris sens de ses ordres ; [112] elle-même ignorait à quoi elle
allait s’exposer ; N ne sait exactement ce qui lui échauffe le sang ; enjoint ML ; se dit qu’inconnu = messager de
PC ou du SL > que ML aille quérir info vagues chez l’un, précises chez l’autre ; ML apprend quasi rien > ds sa
fureur, soupçons du N > aveu face aux menaces : [113] Th la veille, peu après que N l’a quitté, l’a fait venir pour
l’aider ds résolution absolue : quitter Const. pour trouver asile ds qq famille chrétienne en Europe < elle a
obligation et estime et donc honte / N ; ML la conduit à l’aube au port, où elle veut profiter d’un vaisseau
messinois pour gagner la Sicile ; elle doit être sur bateau ou ds hôtellerie gcque du port ; que ML reparaisse pas
ss elle, avant midi ; [114] pas confiance > N l’accompagne.
. Si TH sincère, N l’aiderait ds sa résolution ; ms périls multiples, dès le voyage : pourquoi alors laisser
jouir un autre de ce qui lui échappe ? TH encore ds hôtel, ms avec jne h qu’elle a fait appeler sur le port ; se sont
reconnus et enfermés ; [115] N se dit vouloir en savoir plus par curiosité ; se fait annoncer par ML ; trouble de
TH ; le jne h = cadet des C, ce qui tranquillise qq peu N ; pas conscient encore de ses sentiments, la regarde avec
goût et même avidité jamais sentie ; craint de plus en plus de la perdre ; dit à Th sa douleur ; [116] elle pleure ms
se défend d’ingratitude, et reprend argtt° rapportée parML, et cadet lui apporte nvelle raison : PC convaincu
qu’elle est sa fille, ms veut pas la reconnaître, voire fomente noirs projets ; cadet s’offre à l’accompagner ds
voyage.
. N fait tout céder à son envie de la retenir ; [117] N la presse de lui laisser le temps de trouver meilleure
occasion de départ ; prendra chez lui jne C ; elle cède, après que ML lui parle à l’oreille ; rentré chez ML, N se
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dit que ne doit pas différer d’exposer ses vues ; contraint à rester vague, car jne C reste ; ms TH aperçoit ss doute
source du chgt ; N laisse son valet chez ML, sous prétexte que TH en manque < en fait pour la surveiller, [118]
en attendant de trouver pour ça un esclave de chaque sexe ; ramène JC chez lui, et l’habille à la française ; qu’il
soit servi comme N même, qui engage maîtres pour lui ; le fait parler de sa famille ; père descend d’un gal du
dernier empereur gc, qui avait fat trembler Mahomet II ds derniers js avant prise de Const. [note / origine du nom
chez Prév.] ; tenait la campagne et décida de sacrifier sa vie pour sauver empire d’orient ; proposa à cent de ses +
braves officiers de le suivre ds chemin la nuit ; [119] veut tuer Mahomet ds sa tente ; entre ds tente de son
équipage ms une f l’entend > doit s’enfuir, ne perd que 2 hommes ; perdit la vie glorieusement deux js après ; ses
enfants S des turcs et l’un d’eux s’établit en Morée ; enfin ne reste que ceux de Const. + évêque gc ds ville
d’Arménie ; biens = deux villages rapportant mille écus, propriété passant à l’aîné par privilège rare ds État du
Grand Seigneur ; autre ch. motive leur dureté pour TH : [120] riche parent gc promet de leur laisser ts ses biens
si Église ne peut leur faire aucun reproche / religion et liberté ; et patriarche et suffragans de l’Église serait
d’autant + sévères que substitué à la famille si le moindre pb. > objections dès enlèvement femme et fille PC >
acharnement sur le criminel, afin que leur sort sombre ds l’oubli, pense que TH aurait du mal à se faire
reconnaître après mort de l’intendant ; [121] JC craint même quelque noir projet du père ; Th rentrera donc pas
ds dt de nature, ms N se flatte de la défendre ; que JC aille informer son père de l’accueil de N, qui engage deux
esclaves pour nvelles dispositions qu’il a hâte d’entamer.
. Messager su sélictar venu avec présents, entretien avec le ML : [122] ML avoue qu’a convaincu TH de
pouvoir garder présents pour lui ; N exprime sa rage, à tort ; arrivée des 2 esclaves : f gcque de sérails, [123] h
égyptien ; N expose seul son projet à TH ; gêne et timidité ; lui offre la loger ds maison à l’écart de la ville ;
[124] sera plus heureuse qu’avec vieillard ds sérail ; inquiet sur sa lenteur à répondre : elle consent que
campagne + agréable pour attendre occasion de quitter Turquie, lui trop heureux de cette acceptation ; 9h,
s’apprête à partir pour souper et heureuse nuit ; [125] ML informe que SL avec 2 esclaves demande à voir TH ;
N va le recevoir, qui redit en badinant son amour, et veut faire propositions à TH ; [126] elle embarrassée de sa
proposition d’une maison sur le Bosphore, elle aurait 30 esclaves e diamants ; [127] N craint car ressemblance
avec sa prop. ; TH sensible, et demande 24h pour se décider ; fureur de jalousie de N, qui croit voir qu’elle aime
SL ; [128] N doit supporter encore 1h d’entretien avec SL, qui avoue cadeaux passés + rappelle sentiments
officiels du N ; qui décide de combattre son amour ; [129] esclave Jazir venu le chercher de la part de TH ;
trouble d’y retourner atténué par prétexte de sa montre ; TH riante lui dit que pas d’autre moyen de se délivrer du
SL, et qu’il faut partir avant la nuit ; [130] elle se méfie du ML ; N craint surtout SL, à qui après tout n’a pas
promis qu’aucun sentiment ne changerait ; [131] TH écrit au SL pour le désespérer, mais dit au ML à qui remet
lettre que c’est pour le remercier avant de partir ; reproches de N au ML, [132] et qu’il dise au SL que N le verra
incessamment.
. N emmène TH ds sa chaise prête ss déguiser sa passion ; échange de baiser et soupir ; tendresse, feu,
bienséances, [133] défense courtoise et modérée de TH.
— II. La maison d’Oru
+ 1) Arrivée ds la maison > clarifications + instauration d’un ordre domestique vertueux
. Vers minuit, près du village d’Oru ; elle veut repos plus que nourriture = impatience d’être avec N ?
domestiques l’avaient vu organiser plus d’une partie d’amour, et préparent appart. ; [134] N exhorte esclave
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Bema à préparer TH au plus vite ; ne pense plus à couvrir ses espérances, et pense vivre transport d’un
libertinage éclairé ; ms voyant que valet commence à déshabiller N, elle repousse esclave et devient rêveuse ; N
badine sur attente ; [135] TH pleure et veut parler seule à N ; ne peut rien lui refuser ms ne s’y attendait pas ;
abattement des deux ; N retient sa main ; [136] elle pleure ms N doute de sa sincérité ; dit que ses désirs sont
naturels, ms cœur pas libre ; lui demande que faire pour pas la chagriner ; [137] lui demande nuit tranquille et
livrera ses réflexions demain ; N veut pas devoir son cœur à son autorité ;
. [138] dépit et confusion de N, qui rougit de s’être livré ainsi à l’amour, rage contre cette coquette qui
veut le duper ; [139] après ses injures qui le soulagent, se rappelle aussi ses penchants à discussions sérieuse, et
lui doit s’honorer de cette conversion ; [140] se flatte d’en faire f aussi vertueuse que charmante ; délicieux
sommeil ; brûle de la revoir ; [141] TH troublée car pas prête ; lui dit ne veut d’une f rien que de volontaire, elle
suivra ses propres vues qq soient ; elle pleure, disc. de N fait son malh ; [142] ne peut-elle que se livrer aux
désirs du N ou SL, alors que tt en elle les condamne ; a voulu partir ; [143] N la replonge ds précipice d’où l’a
tirée, maître de vertu la replonge ds vice, elle reste attachée aux premiers principes ; N charmé de tant de vertu ;
[144] Th l’a humilié de ses plaintes, se reproche plus d’admiration que d’estime ; sa vertu ne vient que d’elle ;
ms qu’elle parte pas ; [145] vice partt ds monde ; sa maison lui sera sanctuaire ; ms elle sera trop près de ceux
qui lui rappelleront son passé ; N ds transport lui dit que fautes passées pas volontaires ; [146] il parachèvera son
ouvrage ; elle pourra le fuir et le haïr ; son ordre règnera ; lui apprendra français et la fera lire ; N s’interroge pas
sur cette chaleur, ni TH qui accepte.
. [147] N la quitte sans même baise-main ; va à Const. pour lui procurer le nécess. et lui laisser le temps
d’instaurer son ordre ; esclave BM parle seule à N : il connaît mal caractère des fs d’ici ; elle doit être soumise à
esclave fidèle ; N choisit tempérament : [148] BM ss autorité, ms qu’elle ouvre l’œil ; joie presque suspecte si
pas recommandations ;
+ 2) N à Constantinople > SL et SN à Oru.
. N tranquille / TH : pb. = le SL ; invoquer pour refus de TH surtt crainte du père ; [149] va chez SL :
motif rejet = penchant pour vertus inconnus en Turquie, SL l’aidera sûrt en ce sens ; admiration de ce dernier >
aller voir TH : oui, si elle est d’acord ; [150] cherche peintre qui apprenne à TH dessein et portrait ; puis pensée
qu’il a combattu ms qui s’impose : loger jne Condoidi à Oru < croit qu’est frère ; même si empêcherait solitude
avec TH ; [151] Synèse apprend projet avec joie, et N le fait partir jour même ; père le remercie, ms refuse de
reconnaître fille élevée ds sérail.
. N retourne à Oru lendemain ; accorde espèce de liberté à son cœur ; trouve SN [152] avec TH ; BM
reste piquée de ne pas avoir empire sur TH ; moins occupé par son emploi > prétexte de la belle saison fait rester
N à la campagne qqs semaines ; passe jnées avec TH, qui fait progrès de langue ; [153] lui fait entrevoir ce
qu’elle lira ; analyse de la sublimation amoureuse ; parfois troubles par visites du SL ; [154] elle le reçoit
poliment, et SL témoigne modestie énigmatique ; elle se retire pour exercices avec SN, et N doit écouter amour
de SL ; N se croit plus heureux ms découverte fâcheuse.
. [155] N depuis 6 semaines à O ; SN tj avec TH, comme lui ; vint lui dire qu’il ne peut se persuader
être son frère, car mille circ. qu’il a entendu raconter rendent impossible qu’elle soit fille de CD ; [156] >
soupçons de N, qui dit à SN de partir le soir même ; [157] SN proteste de ses sentiments éternels pour TH :
abattement de N ? qui craint que TH soit amoureuse aussi ; le congédie, le reverra tantôt ; [158] fait appeler BM,
qui affecte de ne comprend rien à ses questions ; puis parle à TH : tristesse, puis colère quand apprend que SN
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l’aime > N frémit [159] au détail de ce que TH a accordé à SN, sous prétexte de liens fraternels : main, bouche,
sein ; N explose que se fait violence mortelle, et mourra si elle s’accorde à un autre ; ignorance et innocence de
TH, que N trouve indifférente >
+ Révolution de palais à Constantinople > SL à Oru
. [160] N va se délivrer de SN, ds ses appartements, ms par un exprès reçoit nvelles alarmantes pour ses
amis de Const. : aga des janissaires arrêtés pour soupçons concernant vie du Grand-Seigneur, voire SL et
bostangi bachi [cf. rév. du 3 juillet 1703 où Mustapha II déposé en faveur de son cadet Ahmet III < révolte des
janissaires] ; conjectures du secrétaire : bost. épargné, ms danger / SL, CH, Dély Azet, Mahmout Perga, Montel
Olizun + autres seigneurs que connaît N ; N peut seult solliciter pour eux grand-vizir [= tête des ministres] ; peu
de chance d’efficace car intérêt d’État ; peut faire comme son prédecesseur / Mahmet Ostun = les recevoir secrètt
pour protéger ; [161] veut d’abord voir cq se passe à Const..
. SN l’attend, se jette à gnx et jure de nveau reconnaître sa sœur : N dit que vaine rétractation, le traite
de lâche ; [162] = ressentiment > qu’un h le conduise à Const. sans même qu’il revoie TH ; le confie à ses gens.
. Crime du chef des jan. (aga) = a vu ds sa prison Achmet, un frère du sultan Mustapha, et soupçon
qu’aidé par bost. ; mal avec le grand-vizir, qui ne le ménagerait pas ; N triste car CH arrêté avec Dély Azet ; N
veut d’abord voir le SL, avant d’agir ; ms un esclave lui apprend que SL [163] ss doute prépare sa fuite ; N offre
retraite ds sa maison d’Oru si de nuit et ss suite ; de même bacha Réjanto avait abrité prince Démétrius Cantemir.
. Aga a avoué ds supplices + étranglé parmuets ; N va voir grand vizir et défend ses amis, sauf si
coupables ; GV défend justice du sultan ; [164] GV rit en apprenant à N que SL s’est rendu nuit précédente à sa
maison d’Oru ; ne le pourchassera pas, ms que N lui dise pas ; SL allé voir TH ? vives alarmes ; [165] arrive
chez lui et interroge premier domestique, qui ignorait tt / SL, ms avait trahi / SN : les deux chez N pendant
plusieurs js et en savait rien ; SN a acheté laquais, et feinte de départ ; [166] BM piquée > a offert ses services au
SL / TH, et pense que TH cèdera par goût du plaisir ; [167] peu avancé, ms SL presse d’autant + BM que se
demande si fuira pas chez chrétiens ; BM lui offre sa chambre, à côté de TH = folie de l’amour, ms crainte pour
sa vie ; fierté des Turcs disparaît avec disgrâce de leur maître ; [168] ms N dit pas à TH ses inquiétude à son
retour, et se retient de dire sa tendresse ; souhaite qu’elle en vienne à l’amour.
Livre second
— I. Drames à Oru
+ 1) Dénouement de l’intrigue politique
. [171] Belle saison, promenade N et TH ds jardin après souper ; aperçoit figure d’un h, mvt de
feuillage ; BM les suit avec autre esclve ; N se croit écouté ; [172] va voir près de la porte, grille de fer, h vient,
N lui ordonne en vain de s’arrêter ; appelle ses 7 domestiques : trahison du SL ? avec TH ? [173] d’abord
comprendre intentions du SL > le guette en vain à la porte ; BM l’a fait se cacher ; jour suivant triste, d’autant
que CH en danger > que N parle au GV ; aurait voulu monter garde ms doit servir devoir avant passion : essayer
de rentrer avant nuit ?
. [174] Seul recours = BM : livre autorité à sa perfidie ; comprendra qu’erreur = de pas la lui donner tj ;
GV a envoyé officiers chez N, augure mal / 2 bachas CH et DA ; GV lui apprend que justice les a frappés car
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coupables ; [175] quel crime ? aga Aurisan Muley irrité de sa baisse de pouvoir > veut introniser Achmet, 2e
frère Sultan, qu’il avait élevé, et qui en prison pour railleries / frère ; intrigue non élucidée de AM avec lui, que
torture fera pas dénoncer CH et DA, anciens bachas d’Egypte et liés à l’aga > divan les arrête : riche et crédit en
Egypte > ss doute fondements du complot : aveu avant la torture, à leur âge ; passeraient en Egypte avec Achm
si échec ; torturés malgré aveu < [176] savoir complices ni bost. ni SL accusés ; dernier entretien avec GV il y a
4h, et ordre d’exécution du sultan ; que SL reparaisse pas avant d’avoir justifié absence, ms N proteste que pas
chez lui et GV préfère le croire plutôt que ses espions.
+ 2) Dénouement des intrigues amoureuses de SL et SN à Oru
. N heureux de pouvoir rentrer vite ; ms à sa maison de Const., valet lui apprend que [177] SN mourant
d’une blessure du SL ; TH id par frayeur ; accuse BM ; n’a osé arrêter le SL ss ordre du N, qui doit rentrer ; avec
4 domestiques armés ; trouve gde confusion à Oru ; cris de SN a attirés domestiques ds appt. de TH : SN l’a
blessé au poignard, soutenu par BM ; séparés ; [178] SL s’échappe, SN ds son sg, TH supplie qu’on cherche N ;
accueille N avec joie, il lui demande sincérité ; TH jure qu’elle ne comprend pas mieux ; BM lui a parlé [179] de
galanterie ; puis, SN se glisse avec bougie ; se plaint ; arrive BM avec SL, qu’elle excite contre lui ; se battent
aux poignards ; [180] TH effrayée, N l’innocente, émotion sensuelle ms résolu à son syst. ;
. N interroge BM, qui invoque hasard / SL, [181] et sa propre volonté de défendre honneur maison ; ms
se confesse qd N évoque supplice ; trouve à présent que SL plutôt à plaindre de sa mauvaise fortune ; BM lui dit
que ss doute retourné ds chambre de N ; [182] qu’il y reste jusqu’à avoir faim ; BM ignore comment arrivé SN,
dont N fait soigner grave blessure : N pense mettre père à l’épreuve en feignant vouloir marier TH et SN ; N
revend BM à moitié prix ; [183]
. SL ne voyant pas revenir BM sort la nuit et tombe sur valet de N, qui le conduit jusqu’à son maître, au
lit ; N feint surprise ; qu’il épargne raillerie au SL, qui a frappé SN par un zèle erroné ; [184] SL reconnaît que
force de l’occasion l’emporta sur la vertu ; N l’informe de Const., et l’incite à passer par sa maison de campagne,
comme si revenu des magasins et arsenaux de la mer Noire ; N l’accompagnera avec TH, [185] et d’abord chez
TH, dont très sûr depuis leur dernière entrevue ; N sûr de son triomphe ; arrivent le soir ds maison de SL, centre
de ses plaisirs ; spectacle supérieur à tout de Fr [186] et Ital. ; pas décrit car languissant ; SL en offre empire à
TH, N en rougit ; TH refuse en invoquant principe qu’elle doit à N ; [187] SL aussi affligé que N se croit
heureux ; TH triste qd montre sérail ;
+ 3) Histoire de Maria Rezati
. Lendemain, elle parle aux fs. et entraîne N ds promenade au jardin ; [188] a parlé à des esclaves du SL,
plupart circassiennes habituées, ms une étrangère habituée : de Sicile, son père fils d’une libertine, et marié à une
idem après apparences de vertus > a promis que si a une fille, rachèterait honneur de la famille par éducation
vertueuse ; elle donc enfermée ds château avec 2 vieilles vertueuses ; [189] vie innocente jusqu’à 17 ans, sans
usage de miroir ; gvnantes introduisent alors marchand de bijoux, qui lui donne secrètement miroir ; [190]
douceur à se regarder > pense à l’effet sur les autres.
. Marchand excite curiosité d’un chevalier de Malte aux vœux récents et peu convaincus > remet
secrètement miroir avec portrait du chevalier derrière + lettre ; ms mise en garde par éducation, fille lui
demande si mariage, il fait tte promesse et trompe vigilance de tous, [191] ms ne peut cacher lgtps à la sicilienne
son état ; ms vrai amour > décision d’aller ds pays dépendant des Turcs ; partent sur vaisseau vénitien, attaqué
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par Turcs ds l’Adriatique > venus séparément comme esclaves ds un port de Morée ; elle défigurée par larmes
achetée par vieille sicilienne ; [192] supplice des soins pour augmenter ses charmes > vendue cher au SL ;
. TH étonnée, et de l’indifférence relative du N, habitué et qui remarque que la sicilienne, elle, engagée
par faute volontaire ; TH ex. unique de faute innocente, ms suggère à N de la libérer ; [193] SL accepte, pensant
que nouvel engagement pour N de le servir auprès de TH ; SL lui dit que passion de la fille pour un esclave qui a
fait pénétrer lettre ; [194] joie de Th fait espérer N ; il n’informe pas tt de suite Maria Rezati, dite Molène au
sérail ; que TH lui suggère seult bonh..
. Nouvelles rassurantes + N rappelé à la ville pour ses affaires > que TH et lui repartent à Oru ; SL veut
les accompagner, + chevalier sicilien les attends à la porte > [195] se jette à la portière de la calèche, MR
évanouie ; N fait arrêter, et chevalier lui parle, touchant : [196] SL fait demander au maître du jne h, Nady Emir
qu’il consente à le laisser aller à Oru chez N, qui explique tt à SL, qui promet d’intercéder en faveur du
chevalier, qui demande aussitôt à pouvoir changer d’habit [197] et embrasser MR ; malgré présence du SL, N
croit que vertu et seule obstacle ds cœur de TH ; N presse le départ de tous, SL et chevalier, à qui ne veut tt de
même pas permettre commerce si libre, car malgré galanterie ordinaire, [198] frein de la morale et des
bienséances ; chevalier veut se rendre en Sicile pour se relever de ses vœux > épouser MR ; SL obtient
facilement chevalier de Nady Emir ; N sûr d’être remboursé lui offre 1000 sequins + hésite pas désormais à
envoyer sicilien auprès de MR pour repos de qqs js à Oru.
+ 4) Mise au point entre N et TH = intrigue de MR pour SN
. L’y retrouve 2 js après : a changé d’avis < [199] difficultés avec ordre et famille MR, revient à idée de
s’installer en Turquie ; ouvertures agréables en Morée et épouserait quand même MR ; touchera forte somme
pour lettre de change laissée à Raguse > remboursera N, en outre MR fille d’un riche qui vivra pas tj. ; étonnt N
devant ce système, dont apprendra qu’il vient de SN : ont fait connaissance, et SN pensait trouver ainsi ses
propres avantages : lui offre retraite sur terre de son père, [200] espérant que TH les y suivrait par tendresse ou
intérêt, avec appui ds conviction de MR ; N se défie pas de SN > s ‘oppose pas au projet du chevalier de Malte
CM ; N brûle de revoir TH, et confus de lui sentir tant d’empire sur son cœur ;
. N trouve TH avec MR, qui croit à leur amour ; [201] TH la détrompe, ms interrompt N dont disc. le
dévoile > ds cabinet de TH, N rédige aveu ; [202] le soulage ; demande à TH de passer ds son cabinet, dont elle
ressort fort sérieuse et lui dit d’y retourner : elle ne pense mériter que pitié et se reconnaît donc pas ds sentiment
que N exprime, qui (après passage de TH qui retourne avec MR) fait beau portrait d’elle pour ser ce qu’il aime ;
[203] elle veut plus de temps pour lire réponse ; N déchiré entre respect de la vertu et élan de la passion ; [204]
ne demandera pas + que ce qu’elle veut ; TH embarrassée ; lendemain, esclave apporte lettre cachetée, qui
mériterait d’être reproduite = condamnation absolue de N : seul à pouvoir la faire fléchir, ms au nom de cet
amour même doit l’aider ds vertu, [205] et jamais renvler aveu ; si ne le peut, qu’il la laisse à son projet de
départ ; N avoue à son âge qu’alors pas tiré d’abord vers la vertu, face à ce qu’il éprouve comme sa misère =
éducateur à la vertu alors que livré aux plaisirs, et pensait tt de même pas l’éloigner même d’un amour honnête ;
[206] elle a trop pris à la lettre livres de morale, Essais de Nicole, Logique de Port-Royal ; songe à lui faire lire
romans, poésie et théâtre de meilleure composition / amour ; ne lui parle donc qu’avec modération, [207] et de
la nécessité de la sienne propre :elle a donc retrouvé son père, et l’embrasse ; N s’émeut de tant de vertus qu’il
veut pervertir, par Cléopâtre, PCl… : elle retombera sur Art de penser Nicole ; [208] N voit pas d’issu à sa
torture, combat perpétuel ds sa propre maison.
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. SN [209] exprime sa soumission à N, qui va le voir ; prêt à reconnaître TH comme sœur ms pas sûr et
donc prêt à l’épouser : pas ss bien du côté de sa mère, même si tout héritage paternel ira à l’aîné ; [210] explique
ses projets en Morée (avec MR) ; N lui dit que puéril vu question de la naissance, qu’il tentera d’élucider auprès
du père : pense plutôt aux avantages pour TH ; que SN fasse donc venir père, qqs js plus tard ; [211] père destine
autre parti à son fils, et peut s’assurer de lui ; N apprend d’un de ses gens par père à Const. que fils enfermé en
Morée ; CM entreprend de délivrer SN sous prétexte de se rendre à Raguse.
. [212] TH affligé de son père, mais grâce à N n’en manquera pas, et ne la détrompe pas ; attaqué par
fièvre contagieuse, se retire donc ds pavillon du jardin, où TH va le voir et tombe malade ; SL vient le voir après
rétablissement, [213] et lui reproche de l’avoir dupé sur ses sentiments ; ms générosité était bien le premier ;
[214] ms à présent lui aussi l’aime en vain ; SL lui rappelle qu’il a sacrifié amour au devoir de l’amitié, et espère
que N fera valoir différence des mœurs fr. ; N s’interroge, [215] ms prend parti de rire de son chagrin pour
soulager le sien ; évoque en badinant cette entrevue à TH, à qui MR, comprenant sentiments du N, présente ts
avantages d’un mariage heureux, avec impatience d’un accueil froid ; [216] MR embarrassée de cette
négociation > fit prévenir N par caloger d’une église proche d’Oru, à qui N dit que rendrait justice à TH si cœur
pouvait suivre ses mvts. ; [217] N redoute solitude avec TH, qui d’ailleurs la fuit aussi ; va voir avec elle le CL,
vx curé de 70 ans, qui a bibliothèque ms vante surtt vieille chaise, inusité depuis 35 ans qu’il occupe son emploi ;
[218] livres pas moins poussiéreux ; CL marié 3x, quoique secondes noces interdites aux ecclésiastiques gcs, car
a obtenu dispense car pas d’enfant des 2 premiers lits, ms pas non plus d’enfant de la 3e ; chefs grossiers de cette
église ; N las des artifices de MR, et finit par dire à TH [219] que son cœur changerait pas d’inclination ;
. Six semaine après départ du CM, lettre de celui-ci informant MR que SN prêt à les accueillir ds partie
de son héritage maternel ; CM et SN à Acade tranquilles seult par indulgence du gouverneur ; SN ds tour du
château paternel ; [220] CM pas assez riche pour corrompre les qqs garde ; arrive seul ; après qqs js, brûle solive
à l’aide d’un fer rougi au réchaud ; ouverture donne sur chambre SN, avec qui communique, ttes nuits ; SN
répand bruit qu’un génie familier l’informe de tt ce qui se passe ds empire ; > [221] compte ainsi sur faveur des
Turcs, superstitieux ; gvneur admiratif ms inflexible ; > CM fait passer épée à SN + se lie avec qqs domestiques
> les deux s’échappent par violence ; publient imprudemment leur victoire, ms gvneur ferme les yx, trouvant
rigueur du père excessive ; écrivent alors à MR et s’apprêtent à partir à Raguse ; lettre mesurée que MR montre à
N, et reparle à TH [222] qui n’a de goût que pour pats chrétiens ; ms N se laisse injustt emporter et traite projet
de partie de libertinage, trahison et ingratitude de SN ms aussi de TH ; > haine de MR ; [223] ms TH trouve
projet invraisemblable, éloignée du projet SN et indifférente au refus de son père ; calme N ; craignant MR, prie
de capitaine d’un vaisseau en partance pour Lépante d’emmener dame en Morée ; froideur de ts ds séparation ;
+ 5) Mariages vains et insensés : SL et N / TH, CM / MR
. Paix comme pas depuis lgtps pour N ; SL a renoncé : plus ami, car pas revenu à Oru depuis maladie N,
[224] et froid à Const. ; se plaint de N : a dû sacrifié sa tendresse à celle du N, que celui-ci confirme pas
heureuse ; s’il veut bonh de TH, SL veut l’épouser, et père la reconnaîtra à cette condition ; [225] ms atteint par
maximes fr., et veut donc pas contraindre TH si elle aime N ; ms pas sinon ; N effondré, manifeste embarras ;
rappelle que TH est chrétienne, fréquente un CL ; selon SL, père même de TH la croit musulmane ; [226] N prêt
à sacrifier son bonh à celui de TH, qui serait ainsi une des premières fs de l’empire ; présente offre à TH, qui la
rejette froidt. ; [227] N valorise offre, ms TH veut juste vivre tranquille sous sa protection ; SL vient le soir, N lui
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expose situation, et lui conseille parler à TH, jouissant d’avance d’humilier ainsi son rival ; [228] TH le rejette
nett, de dont moins triste qu’irrité, de cette folie ; que N reste son ami, qui le plaint ;
. et supplie TH de s’expliquer sur ce refus extraordinaire ; [229] elle redit même but, n’aspire qu’à la
sagesse car c’est le seul bien ; [230] N pénétré de respect et d’admiration > veut l’épouser ; respecte bienséances
> mariage ds ses murs ; [231] espère d’elle un peu d’amour, et craint pas même refus que SL, pour mêmes
raisons ; va lui parler une ap-midi, quand lui glace le sang pensée que SL avait au moins cherché à assurer
naissance TH auprès de son père, [232] dont fallait obtenir même engagement de reconnaissance que SL ; ms ne
veut plus tarder de lui exposer passion qui lui donnera mari et rendra père ; [233] lui expose tt avec chaleur >
tristesse et abatt, elle pleure à ses genoux + discours mortifiant pour elle et valorisant pour lui ; [234] accuse
fortune de ruiner même repos de son bienfaiteur > menaces : si N se contente pas d’être protecteur et ami, elle
partira ; va se remettre ds cabinet voisin ; N pétrifié d’étonnt et confusion ; [235] ses gens s’inquiètent de sa
santé ; passe 1h ds son appart, convaincu que cœur de TH à l’épreuve des efforts humains, unique ; va la
retrouver et lui promet de se borner à amitié la plus tendre ; soupçons lecteurs / vertu de TH, ms aussi /
témoignage du N, qui doit combattre sa passion, [236] sa jalousie ; ms aussi sincère ds ses doutes que ds ses
éloges ;
. N a eu nvelles de MR par guide qu’il lui avait donné : passion du capitaine vaisseau > MR se confie à
lui et capitaine la convainc de retourner en Sicile où veut l’épouser ; s’en assure les dts avant d’arriver à
Messine, où persuade le père en se faisant passer pour italien bien né, guide de N [237] sert aussi de caution en
montrant intérêt de N ; guide revient qu’après mariage, avec lettre de remerciement du père ;
. Six semaines + tard, N apprend de Const. retour du CM qui sait tout par TH ; N le trouve consterné, lui
reprochant même d’avoir laissé partir sa maîtresse, ms N le dispose à faire paix avec famille et ordre ; raconte
que SN et lui avaient récupéré argent des lettres de change à Raguse > entamèrent établisst ; [238] SN avec lui à
Const. pour influencer TH, jusque par violence ; son propre échec lui fait voir projet de SN moins favorablt ; ne
rien dire à TH ; SN comptait profiter d’une absence de N, [239] qui lui fait dire que connaît son plan ; N le
recommande au grand-maître de Malte et vice-roi de Naples, qui pardonnèrent erreur de jeunesse ; ms revoient
MR et 4 mois ap. son départ, écrit à TH qu’ils sont en Turquie et en peuvent que vivre ensemble, ds cette folie ;
[240] qu’elle intercède pour eux auprès du N, qui par TH refuse faveur et protection ; ms rendent visite à TH qd
N à Const. ; [241] CM espèrent encore convaincre N ;
+ 6) La fête et ses suites
. N en bne relation avec grand-vizir Calaïli, et considération auprès des Turcs ; nvisage fête du roi
magnifique, ds sa maison de Galata, faubourg de Const. ; la veille, retourné à Oru apprend [242] visite du CM et
de SN pour convaincre TH : pense que pas ss suite, ms elle sera avec lui à Const. ; ms apprend en outre que GV
Calaïli déposé et remplacé par Choruli, que N connaît pas ; il pourrait arrêter la fête ; envisage de négliger chgt
puis décide demander nvlle permission ; apprend lendemain que son h a pas pu lui parler > y va lui-même, ms
GV au galibe divan ; [243] > renonce à nvelle permission et le soir commence illumination ; GV informé,
contrarié, et envoie officier la faire interrompre, sous peine de faire intervenir détachement de janissaire ; N
s’échauffe, et fera sauter sa maison avec ts ses convives ; invités consternés et N hors de lui ; [244] N fait
décharger une partie de ses + 50 canons ; son secrétaire fait éteindre une partie des flambeaux pour calmer GV ;
des convives fuient, que N traite de lâche ; Cris de fs signalent alors que SN et CM avec 2 gcs enlèvent TH ; hs
du N se jettent sur eux : 2 gcs tombent morts, CM blessé, et SN rend son épée ; l’aurait fait arrêter, [245] ms on
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annonce que GV satisfait par apparence de soumission ; N s’apaise ; faut cacher mort des gcs ; congédie SN et
fait panser CM ;
. Ordre du roi qu’il rentre > à quelles conditions TH l’accompagnera : amitié de N et liberté de vivre
chez lui comme jusqu’alors ; N y jure fidélité ; N peut tj rien obtenir du père de TH ; [246] SN obtient de faire
plusieurs fois adieux à celle qu’il appelle sa sœur > le supplie de le prendre avec lui et de lui servir à lui aussi de
père ; consulte TH qui le supplie de lui épargner cet embarras ; [247] TH très active avant son départ (matière
d’un volume) ; avec aide de marchands d’esclaves, a voulu faire délivrer des esclaves des sérails les mieux
remplis ; vend ses bijx de CH et demande à N d’y joindre du sien > plusieurs filles fort aimables chez N, [248]
que TH renvoie ds leurs pays : N se divertit de leurs aventures, qu’il consigne pour ne pas oublier ;
— II. Le retour en France
+ 1) Le voyage
. Quittent Const. sur vaisseau marseillais, dont capitaine prévient qu’escale de qs semaines à Livourne, à
la joie du N ; incognito > N loge ds auberge où TH passe pour sa fille ; jne fr. de 25 ans fort attiré par TH : comte
de MQ, ce qui rappelle rien à N ; N se méfie pas de cette galanterie ordinaire, ni de laisser TH avec une f de sa
nation qui la sert ; ms en moins de 8j, chgt ds [249] son humeur ; embarras de TH, ms N ignore qu’elle passe
avec MQ tt le temps que N visite curiosité ; air sombre de TH, clins d’œil et sourire à table avec MQ ; ms N
pénétré de la vertu de TH, et pense qu’elle étudie MQ comme modèle ;
. [250] encore 8j avant que N soupçonne : tombe ds chambre de TH sur MQ à ses genoux : comme vue
d’un serpent ; se retire ss avoir été vu, et n’entend à la porte rien d’inconvenant ; lutte contre jalousie, piqué que
sagesse apparente si aisément démentie ; [251] interprète retenue de MQ comme repos d’un amant satisfait ; se
ménage entretien de la suivante, gcq remplaçant BM, en vain ; N quitte pas TH reste du j ; MQ veut passer avec
eux reste de la jnée ; raconte aventures galantes, tendresse et constance ; [252] vrai ou faux, a aimé qu’une
romaine, d’où Italie, à jamais si mari de la dame ne leur avait fait boire poison dont f morte, lui rétabli ms va se
présenter en victime au mari, ms errance vivante pire des vengeance > cherche à oublier ds commerce des fs,
[253] ms tristesse le défend contre amour > N s’attend à ce que TH soit exception à cette tristesse guère visible,
elle sensible à ces récits ;
. Le soir, N surveille chambre de TH à côté de la sienne, quoique remords, d’autant que rien tte le nuit ;
écoute à la porte, croit entendre léger mvt, jusqu’à ce que TH sorte (par cette chaleur, va prendre l’air ds jardin
sur la mer) ; [254] clé sur porte, N entre et voit ds chambre autre porte sur escalier dérobé = conduit à une cour,
porte fermée alors ; lit défait lui inspire tortueuse réflexions : chaleur ? ; [255] baise ses traces et s’endort ;
pendant ce temps elle au jardin, où rencontre le conte comme beaucoup de monde car usage de se rafraîchir là ;
par hasard : aussi capitaine d’un vaisseau fr. là depuis la veille avec passagers de Naples ; parlent du N, dont ses
matelots ont dit emploi, et s’étonnent de ne pas le savoir à Livourne > identifie N ; [256] pousse MQ à demander
main de TH qu’il croit sa fille, sur-le champ, ce qui prolonge promenade ; embarras de TH, qui comprend cause
de cette demande soudaine, que MQ va faire à N ; trouvent MQ endormi sur lit de TH ; [257] frayeur et
confusion de TH ; N tente de tourner au badinage ; silence et embarras de TH ; comte comprend, et prend congé
du N ; qui se sent contraint d’avouer ses défiances à TH ; elle se dit outragée de ses soupçons ; indignation du N,
[258] qui lui reproche durement ttes les avances de MQ ; TH proteste de son innocence, ms avoue aussi que MQ
l’aime, et sa propre inclination pour lui, violente > rentrer ds les dts ordinaires d’une f d’honneur et vertu ; [259]
16
ms elle a scrupules en voyant son comportement liée à croyance que fille de N ; celui-ci irrité de l’indifférence à
ses propres sentiments, et honteux ; ms surtout déchiré par jalousie exprime doute qt à sincérité de MQ, qui ne
pouvait croire que sa fille, [260] et elle le savait, a juste cédé à l’attrait ; ms TH désavoue nett ; procès inachevé ;
au dîner, point de MQ à table, parti par chaise de poste ; [261] N apprend du capitaine causes du départ de MQ :
cap. apprit à MQ que N ss enfant et jamais marié > MQ la pense sa maîtresse > part ss la revoir ; N va chez TH,
[262] effondrée qui fait effort de composition, et à qui apprend peu de passion de MQ ; capitaine de leur vaisseau
les presse, ms ne partiront dc que le lendemain ; elle se met au lit jusqu’à Marseille,ce qui refroidit sentiments de
N;
. [263] N se sent le cœur plus libre, cf. calme de + de 8js qui les arrête vers entrée mer de Gênes ; hs
voulaient s’emparer du navire après avoir tué capitaine et officiers : 5 italiens et 3 provençaux, qui se sont liés
aux matelots, et pensaient se défaire de N et de ses gens sur rivages écartés de Corse + les dépouiller ; hasard de
la Providence : un valet de chambre de N s’endort sur pont et entend projets ; [264] vers minuit ; valet va trouver
capitaine, ds chambre voisine de N ; a pas vu les mutins, environ 12 ; N intrépide notoire ; [265] sort avec ses hs
et flambeaux, rassemble alliés ; mutins effrayés et s’en vont en ramant ds chaloupes, on les laisse ; TH perçoit tt
cela, qui accroît son malh > fièvre, pas mieux à Mslle, pas transportable ; N la soigne avec zèle, [266] pas par
amour, comme à son propre ouvrage ;
. Se rétablit peu à peu ms sa beauté perd en teint et vivacité ; ms elle a inspiré tendresse au jne Mr de
S… destiné à grosse fortune ; lui expose penchant, qu’elle décline et demande à N de l’en délivrer ; effet
paradoxal, [267] MS se voyant délivré de tte concurrence avec N ; veut dissiper sa tristesse par fêtes et concerts ;
MS fils de marchant et parle jamais de mariage, ce que N mentionne, [268] nott pour qu’on le soupçonne pas à
Paris d’une liaison avec TH ; MS criant disgrâce de son père : demande donc à N mariage secret, ce que N
rejette ; [269] TH dit en outre se sentir réticente à l’état du mariage > reste de dépit de N, qui lui rappelle ses
espérance / MQ ; malgré trouble elle lui rappelle son projet de vertu protégée par lui ; TH annonce son arrêt à
MS, qui les suit pourtant jusqu’à Lyon ds chaise de poste suivant berline, et confie qu’ira ensuite à Ps (< veut
obtenir consentement de sa famille)
+ 2) Épilogue parisien
. [270] Affaires N lui permettent plus de suivre ttes démarches de TH qu’il loge chez lui comme
convenu ; ts ses amis le croient mieux qu’il n’est avec elle, public juge diversement : esclve achetée et qu’il aime
assez pour l’éduquer ; on raconte même aux Tuileries que Gd-Seigeur avait voulu l’avoir d’où différend ; [271]
N aurait défiguré partie de ses charmes avec eau de sa composition ; ou enlèvement au sérail lui aurait coûté son
emploi ;
. N reçoit tt cela tranquillt, et TH entouré d’adorateurs, dont N lui conseil méfiance ; rien de blessant
jusqu’à arrivée de MS, qui finit après plusieurs semaines à se plaindre à N : [272] au lieu de froide, lui trouve
plusieurs amants déclarés, et attention pour Mr. de R et jne comte de…[d’abord chevalier D pour Daydie, amant
d’Aïssé > réaction de celle-ci à ces clés], qu’elle voit partt ailleurs que chez N ; qui va donc approfondir une
intrigue qu’il ignore : parle à la vieille veuve qu’il lui a donné pour compagne ; [273] elle réagit tranquillement,
et dit que MS importune TH de ses disc. et lettres ; tourne au jeu ; elle amuse TH selon ordres de N, en tte
innocence ; N tranquillise MS, qui se trompe pas tt à fait : veuve de 60 ans jouée par un des amis qui feint de
l’aimer > elle ne voit que ce qui la concerne, croit-elle ; ms témoignage de MS [274] n’aurait jamais persuadé N.
17
. MS conjure N de se rendre avec lui en carosse ; TH et VV devaient finir ds jardins de St-Cloud
promenade avec MR et JC ; déjà là ; MS et N les écoutent à travers cercle de verdure, derrière charmille ; tourne
au badinage, [275] railleries concertées pour VV ; JC se ménage ainsi intermèdes sérieux avec TH, à la gde
agitation de MS ; rien de très condamnable, ms chagrine N ; MR et VV viennent vers eux ; [276] JC et TH
ailleurs > N décide de se découvrir et de dire que les retrouve par hasard ; demande à parler aux dames ds leur
carosse ; remet la morale pour Ps, et flatte VV, TH [277] souriant ; en arrivant, MS lui prenant la main, elle
ordonne adieu : cette rudesse inspirée par autre passion ?
. N doit prendre ses repas ds ses appartements à cause de ses infirmités, ne vit pas avec sa famille ; se
rend ds chambre TH qd elle se retire ; [278] elle s’altère ms l’écoute attentivement ; pourquoi cherche-t-elle à StCloud des plaisirs si étrangers à ses principes ? ; TH lui rappelle qu’il faut s’accommoder aux faiblesses
d’autrui ; [279] VV amie de N, et elle la ménage ; N croit comprendre amas d’illusion ds ce quatuor : crédule par
infirmités ; embrasse TH et l’affranchira demain de VV, pour une autre mieux appropriée ; nuit, N en robe de
chambre et TH charmante et vertueuse > [280] honnêteté même rallume feu ; ds sa chambre, honte ms jalousie,
qu’au autre cueille ce qu’il aurait pu obtenir en insistant ; lui demande seult. de venir souvent ds sa chambre, où
la douleur le retient parfois semaines entières ; sa nvelle compagne l’accepterait aussi avec douceur ; [281]
sommeil tranquille ;
. Ms N troublé par demande faite par TH un matin : permission de se retirer ds un couvent ; N lui dit
que veut lui offrir mêmes avantages chezlui, ms elle insiste, et N s’étonne qu’elle ne regrette pas de ne plus le
voir alors qu’elle se plaint d’en être privée par maladie ; [282] elle s’en tire par politesses, ce dont N mortifié et
s’oppose donc à ce projet, fait même prévenir nvelle compagne, veuve pvre d’un avocat ; habitant près elle
arrive alors, TH se soumet ; malgré douleur, plaisir N de cette douce compagnie ; les encourage au spectacle ou
promenade ;
. [283] ms VV revient jeter soupçons, N abandonnant jugt au lecteur = JC voit tj TH, lui a inspiré de
l’amour, et se voient la nuit chez TH même ; N abattu ms d’abord innocente TH, presque jamais ailleurs ; [284]
le quitte tard la nuit, et vive le matin ; VV légère ; habite encore chez N, qui demande secret et vérifications ;
[285] soir du 3e j, VV entre 1/2h ap départ de TH pour dire que N peut surprendre TH avec son amant ;
préparation lente, VV porte bougie, JC a pas pu partir car pas de bruit de porte ; frappent ; suivante les fait
attendre puis ouvre ; N pose questions ms refuse de faire irruption car pas d’issue ; [286] suivante dit que TH
endormie ; qqs bruits font impatience de VV ; au bruit, appelle inutilt f de chambre puis ouvre : habillée légèrt,
lumière, crainte et embarras suspects ; N fouille cabinet, sous le lit, sort ss un mot [287] en craignant avoir
commis injustice ; VV dit que JC s’est échappé, puisqu’elle l’a vu monter escalier et entrer ds apt ; épouvante et
confusion de N, qui se recouche ; va faire rassurer TH, qui pleure, ms il désespère de la trouver innocente ;
. [288] N veut aller la trouver lendemain matin pour savoir, ms elle le précède ; N exprime accusation ;
elle pleure ; [289] N doit pas croire haine de VV ; qu’elle l’éclaire : MR a écrit depuis son renvoi billet assez
dure à VV, qui comprend son rôle humiliant et croit que TH mieux avec son amant que VV avec le sien, d’où
désir de vengeance ; la persécute de sa surveillance ; [290] tente débaucher f de chambre, et saisit lettre
respectueuse du JC ; que N la délivre de cette persécution, et l’autorise au couvent ; N ne sait ce qu’il aurait
répondu, car entre VV, qui accuse durt TH, [291] qui s’évanouit ; N voit seult opposition des témoignages ;
ordonne silence et oubli de cet épisode pénible ; TH et VV (qui peut seult subsister ainsi) vivront
irréprochablement sous son toit ; force du mal et de cette scène ont guéri N de l’amour ; ne sait pas si TH s’est
18
livrée à d’autres amants, ce que public saura d’eux alors ; infirmités ; N n’ a appris mort de TH que plusieurs
mois après, [292] car sa famille lui a dissimulé ; a décidé alors de recueillir svnir, et permettre au public de juger
si estime et tendresse mal placées.
19
INTRODUCTION
L’abbé Prévost (1697-1663),
Histoire d’une grecque moderne (1740)
I. De Louis XIV à Louis XV : des contrastes jusqu’aux Lumières
— 1) De l’âge classique finissant au moment libertin
+ a) Une triste fin de règne
. Force d’un État et d’une administration de plus en plus fortement centralisée moins
bien supportée (roi ne s’installe ds Versailles et son rituel qu’en 1682) <
— a1> Durcissement religieux, cour dévote : règne de Mme de Maintenon
(épousé morganatiquement en 1684) + volonté d’apparaître comme grand
roi catholique / empereur Leopold de Habsbourg seul vainqueur des Turcs
en 1683
* > persécution de jansénistes : . cf. Port-Royal détruit 1709 +
affaire de la bulle Unigenitus (1713) : condamnation par le Pape
Clément XI de nouvelles proposition janséniste (oratorien Quesnel) >
lutte jansénistes clergé et parlement / jésuites et monarchie
* et révocation de l’Édit de Nantes 1685.
— a2> Difficultés économiques et sociales ds pays épuisé par effort de guerre
(ligue d’Augsbourg puis succession d’Espagne) dont résultats en outre plus
contestables et donc moins acceptés :
* mauvaises récoltes 1693-4, grand hiver 1609 (> émeutes de la faim) ;
* crise du système monétaire (> 1ères tentatives de papier monnaie
1689), nécessité des emprunts et des créations d’impôts [intervention
des fermiers généraux] (auxquelles résistes noblesse et clergé…)
+ b) Avatars d’une libération : La Régence 1715-23 et Louis XV (1723-74)
. Cf. représentation critique du pvr in HGM.
. b1> Une ouverture
— La Régence 1715-23 (Philippe d’Orléans, neveu de Louis XIV < L 15 trop
jeune) puis Louis XV (1723-74) [succède à son arrière grand-père < duc de
Bourgogne < Grand Dauphin]
20
— Changement d’ambiance et d’esthétique : branche cadette des Bourbons
s’efforce de faire pièce à l’absolutisme.
* Philippe d’Orléans a beaucoup apprécié Fénelon (précepteur du père
L15) : anti-absolutiste ; s’est entouré au Palais-Royal d’écrivains et
d’artistes aux goûts opposés à la cour versaillaise : peinture flamande, de
« genre », rococo, opéra [≠ grand pompe classique]
— Nouveau moment de rigorisme sous Cal Fleury (1726-43) [ancien
précepteur de LXV] = retour en grâce des jésuites et de nveau persécution
des jansénistes :
* Poursuite des convulsionnaire de St. Médard, sur tombeau du diacre
janséniste Pâris (1727-32).
. = recueille l’héritage du grand siècle, qu’ils font d’abord fructifier :
— administration en place : intendants en partic. (application intelligente de la
politique d’un gvt central svent mal informé ; défense des intérêts locaux
aussi) ; tradition se maintient de grands serviteurs de l’État (Colbert 17e >
18e : Dubois sous la Régence > sous Louis XV : cal Fleury 1726-43).
. b2> Les fragilité du régime : cf. crises à la tête de l’État < recherche continue, par la
noblesse autant que par les parlementaires, d’une revanche sur l’absolutisme royal.
Celui-ci ≠ arbitre qui finit par imposer raison d’État / jeu des intérêts particuliers (de
classes), ms confisqué au service d’un groupe (après Fleury : plus jamais de vrai
Premier ministre > roi ds le jeu des clans).
— Cadre absolutiste inchangé : > « C’est légal parce que je le veux » L 16,
limité seulement par « lois fondamentales du royaume » + « privilèges » et
libertés (tt cela, vague).
* Ds contexte d’intrigue : roi veut assurer pvr par maîtrise du secret
(Cabinet noir ouvrant correspondances privées ; Secret du Roi = diplomatie
parallèle…)
— À la mort de Louis XIV, Ph d’Orléans fait casser par le Parlt son testament,
qui limitait le pvr du régent > rétablit dt de remontrance du Parlt (refus de
dispositions royales) + remplace secrétaires d’État (≠ ministres et
conseillers ; nommés ; svent bgeois) par plusieurs Conseils, où siégeaient
des nobles = Polysynodie (1715-18), exp. désastreuse < incompétence de la
noblesse d’épée.
21
— Cour devient lieu de coteries et d’intrigues : famille nobles tendent à
monopoliser le pouvoir, des Parlements (gdes familles anoblies dont Ns
traversent tt l’AR : Lamoignon, Fouquet, Argenson) aux hautes sphères
gvnementales (princes de sang premier ministres sous Louis 15 : ex-Régent
+ duc de Bourbon ; gds noms aux Secrétariats d’État (Choiseul).
— Contestation croissante du roi (< jeu d’intérêts + sa vie privée et ses
dépenses) > attentat de Damiens (5 janvier 1757).
— 2) Une société mouvante
+ a) Mutations de la noblesse
. Crise des valeurs fondant privilèges aristocratiques
. Triomphe des financiers sous deux dernières guerres L14 (= chgt de logique sociale :
ordres trad. > distinction financière [cf. fermiers gx = amants de Manon])
— Inflexion déjà ancienne : position < fortune terrienne, nom, charges ou
grades ds l’armée = parvenus de la noblesse « de robe », achetant offices >
puissance de la rente foncière + représentants de l’État.
. Alliance entre ancienne et nvelle noblesse (mariages), adhésion
enthousiaste des parvenus aux valeurs archaïque (valeur de la « naissance »
et du « sang », de « l’honneur ») — en tension avec critique des Lumière,
issue de leur milieu d’origine.
. Intervention ds économie : ; revenu de la rente foncière > investissement
ds affaires (= s’enrichir ss déroger [travailler]) : commerce colonial +
industrie naissante (concessions minières, compagnie charbonnière,
industrie chimique) : cf. influence de la maquise de Pompadour (ptte
bourgeoise anoblie) 1744-64 [après Mme de Châteauroux et avant Mme du
Barry : moins politiques et brillantes] = très liée au milieu de la finance,
dont intérêts ainsi défendus au sein de l’État.
— Symptôme de cette inflexion financière et affairiste : « système » de Law
1716-20.
. Émission, avec appui de l’État, de billets notamment
gagés sur
compagnies commerciales.
. Groupe allant de la noblesse traditionnelle aux roturiers fortunés (également gds
propriétaires terriens : « seigneurs » [gentilshommes pauvres à l’écart : ms cf. par ex. fermiers
22
généraux : perçoit impôts indirects + distribue salaire à des employés de l’État]) = confisque
écrasante part de la richesse + des rouages du pouvoir (partlts, bénéfices ecclésiastiques,
hautes fct° ds marine et armée).
+ b) Morale et marges du tiers état
. Oppose une morale plus sévère au dispendieux libertinage des grands :
— Vertus de travail et d’économie, pas insensible au jansénisme ; montée au
fil du siècle d’un mode de vie plus simple et réglée, d’une atm. plus
familiale.
— Par mobilité sociale = diffuse ses valeurs ds sphère supérieure de la société
(critique des Lumières / tte tradition et superstition)
. Dans cette société mobile, développement des gpes marginaux : cf. pers. errants de
Manon Lescaut (1736) + fréquentations de LP.
— Bohème artiste, jusque vers milieu du siècle : celle de Diderot et du Neveu
de Rameau (cafés, jardins et places) : artistes, comédiens, courtisanes de
haut vol.
* En province, véritables communautés alternatives : chambrées,
compagnonnages de jeunesse ; loges de francs-maçons…
— Monde de la délinquance et du vice : prostitution, bandits de grand chemin
parfois héros de complaintes populaires (Cartouche, Mandrin) [cf. frère de
Manon = joueur et tricheur professionnel, =/- proxénète…].
+ c) Oppositions et glissements du clergé
. Haut clergé s’éloigne du bas clergé
— Anoblissement de cet ordre, qui perçoit revenu principal de la dîme
(« portion congrue » reversée au bas clergé)
* Évêques de + en + exclusivement aristocrates.
* Vie des ordres réguliers se relâchent : abbaye peuplées souvent de qqs
religieux nobles jouissant ainsi de larges revenus faciles
— Humiliation et ressentiment du bas clergé, dont fidèles des campagnes
comme critique de l’église déplore pauvreté et faibles capacités spirituelles.
. Opposition doctrinale et politique entre jansénistes et jésuites
— Soutien des parlementaires aux jansénistes + position gallicane (outre
moyen de lutte pour leurs propres privilèges) = façon de contester
23
absolutisme royal, autoritarisme héritée de la Contre Réforme + morale
trop « facile » des jésuites.
— Participe d’une crise doctrinale : thèse des Lumières pénètrent bas et haut
clergé, dont certains sont anticléricaux voire « philosophes » notoires.
— > déchristianisation : religiosité superficielle voire conversion à la
philosophie.
— 3) La politique étrangère : le contrepoids du Levant
+ a) La France et l’Europe en guerre
. a1> Louis XIV : des conquêtes à la défensives[contexte historique fiction HGM].
— Période glorieuse > 1684 :
* Guerre de dévolution (ou de Flandre : 1667-8 < récupérer pour sa femme
Marie-Thérèse une partie de la succession d’Espagne) puis de Hollande
(1672-8, traité de Nimègue < ambition territoriale et éco.), politique
d’annexion jusqu’à guerre contre Espagne (1683-4, trêve de Ratisbonne) :
agrandissement au nord (Lille) et est (Franche-Comté, Strasbourg)
* Période de magnificence : opération de prestige aux yeux de toute la
chrétienté > 1664 = aide empereur en Hongrie contre les Turcs (victoire du
Saint-Gothard)
* En 1683-4, refuse au contraire d’aider l’empereur alors que Sultan aux
pieds de Vienne < peut mener plus librement les opérations sur sa propre
frontière est.
* Relation avec le Levant = stratégique ms aussi et avant tout
commerciale :
— tradition depuis François 1er : alliance / Turcs contre Charles Quint +
« capitulations » commerciales 1535 (à Constantinople nott = dt.
payant et renouvelable de commercer
certains endroits : Pera,
faubourg de Const. ; conversion du système des « Échelles » du
Levant = concession gracieuse ; en outre, statut juridique
particulier : citoyen français soumis seult à loi française +
inviolabilité du domicile) ; ap. Venise, Fr. privilégiée jusqu’à la fin
du 16e, puis même concessions / Angleterre et Provinces Unies.
24
— Importance ds dispositif colbertiste (encouragement et protection du
commerce ext. par l’État) : création par Colbert de la Compagnie
des Indes orientales et occidentales (1664), puis de la Cie du Levant
(1670) [capitulations de 1673 > France = protectrice des chrétiens
l’Empire Ottoman].
— Période des épreuves :
* Évt. lourd de conséquence : Rév. anglaise de 1688 > à la place des Stuart
francophiles et catholiques, Guillaume d’Orange, pire ennemi de L14 ; en
outre : souci de faire pièce aux conquêtes françaises d’Amérique du nord
(proclamation de la Louisiane française, 1682 : cf. lieu d’exil de Manon)
* 1689-97 = guerre de la Ligue d’Augsbourg (enjeux territoriaux +
solidarité protestante) > concessions, mal comprises du peuple.
* 1702-1713 = guerre de succession d’Espagne (> Charles II d’Espagne
lègue trône à Philippe duc D’Anjou, petit-fils de L14 ; or L14 maintient dts
à la succession de France de Ph V, qui apparaît ds dépendance de la France
[1701 donne asiento, monopole de la traite négrière]
— > Guerre / Angleterre, Autriche, Portugal = revient aux frontières
— en outre : soulèvement des camisards protestants des Cévennes
1702
— L14 conserve avantage territoriaux ms cède des colonies (au
Canada) et doit reconnaître succession protestante.
. a2> La Régence et Louis XV : de la paix aux catastrophes.
— Régence (1715-23) = période globalement pacifique
* territoire agrandi par guerres sanglantes de L 14.
* Paix en Europe : inversion des alliances trad. par Cal Dubois, aux Conseil
des Affaires étrangères du Régent : avec l’Angleterre, les Provinces Unies
puis l’Autriche (1716-18) [> même guerre contre Philippe V d’Esp.] >
changement aussi des échanges culturels (ouverture à l’Angleterre)
— Louis XV (1723-74) = de l’habileté diplomatique aux désastres guerriers.
* Guerre de succession de Pologne (1733-38) : L XV défend son beau-père
Stanislas Leszczynski (reine = Marie … ka) / Autriche et Russie ;
— Fleury négocie diversion turque / Russie, + secrètement / Autriche >
obtient finalement Lorraine pour Stanislas (> France, à sa mort).
25
— Rôle de la France ds guerre entre Russie (1736) et Autriche (1737)
alliées, et Porte : < renégat français Bonneval a réorganisé armée
turque + ambassadeur de France à Constantinople, marquis de
Villeneuve,
négocie
restitution
de
Belgrade
(1739) ;
>
renouvellement des capitulations (1740).
* Guerre de succession d’Autriche (1740-48) [Paix d’Aix-la-Chapelle] :
volonté de ruiner puissance de la maison d’Autriche (< souvenirs et enjeux
du siècle précédent : G de succession d’Espagne).
— Angleterre en pouvait laisser cela < pas laisser France se retourner
entièrement contre elle ds compétition coloniale (commerciale)
[nott. : commerce du Levant florissant] > lance jeu d’alliances en
Europe ; au lieu de les contrer diplomatiquement, parti noble lance
Fr. ds série de bataille où elle est battue et humiliée partout en
Europe.
* Guerre de Sept Ans (1756-63) : motivée essentiellement par concurrence
coloniale entre France et Angleterre > renversement d’alliances :
Angleterre + Prusse / France-Autriche (guerre sur mer, ds colonie et en
Allemagne).
— Traité de Paris (fonde puissance coloniale anglaise + prémisse d’une
revanche à prendre lors de la guerre d’indépendance des EU 1778
[inervention fr.]) : Choiseul cède à l’Angl. Canada (« quelques
arpents de glace » Volt.) pour conserver Antilles (surtt. StDomingue [Haïti]) ; perd la Louisiane + des comptoirs aux Indes.
Ms défaite grave surtt < ruine crédit international.
+ b) Éléments d’histoire de l’empire ottoman
. b1> Origine et expansion
— Pples turcs originaires de l’Altaï > avancée vers l’W (Oguz ou Turcomans
= turcs d’Europe), contact avec l’Islam notamment devant invasion
mongole (XIIe) > brassage de tribus en Anatolie : l’une d’elle = Osmanli (>
Ottomans), dynastie d’Osman 1er [probablement < nord Irak].
— Osman 1er (1281-1326) = inaugure politique d’expansion, nott. au détriment
de l’empire byzantin, en Europe et en Asie.
26
* Dates importantes : 1388 = victoire du sultan Mourat 1er à Kosovo (= fin
des royaumes serbes et albanais) ; 1453 Mehmet II s’empare de
Constantinople et en fait sa capitale [fin du MA].
— Apogée : règne de Soliman le magnifique (1520-1566), souverain le plus
puissant de l’époque.
* Dépendance des côtes sud et est de la Méditerranée (Algérie, Tunisie,
Egypte, Syrie), Grèce et Balkans + Hongrie et Transylvanie ; rivages de l
mer noire (Moldavie, Crimée) ; Irak et frontières perses (Georgie,
Azerbaïdjan).
. b2> Organisation
— Développement liée à la force et subtilité des institutions : cf.
reconnaissance purement formelle des dépendance comme Algérie et
Tunisie + nombreuse population chrétienne en Europe.
* Pas d’assimilation forcée (cf. développement de l’église grecque ds
l’ensemble des Balkans) ; imposition, ms justice efficace et tranquillité.
* Brassage < enlèvement de force de garçons chrétiens pour les intégrer à
l’administration et à l’armée, razzias + corsaires ramènent artisans et
nvelles techniques, renégats attirés à Const. par hauts salaires et poste
prestigieux.
— Succession problématique du sultan (= empereur, chef religieux et militaire
[ottomans héritent du califat àp 1517 ; calife = chef suprême de l’Islam,
successeur de Mahomet]) :
* Polygamie > pas de règle de succession et, après Soliman 1er, plus
d’épouse légitime > chaque avènement marqué par massacre de princes :
sultan = fils d’esclave…
— harem (/ sérail : palais royal) = [< ar. harim = sacré, défendu] :
partie d’une demeure musulmane exclusivement réservée aux
femmes ; dvlppt seult / hauts dignitaires et riches (avec gd nbre de
femmes, intendants et eunuques) ; chez ottomans, avant Soliman :
mariage avec femme libre, et stricte hiérarchie parmi les autres (4
privilégiées,
dont
la
« favorite »
éventuellement
concubines inférieures = « odalisques »).
27
« mère » ;
— Alimenté notamment par esclaves (< « slaves » : haut MA = pple
slaves
non
christianisés
vendus
par
européens) :
femme
circassiennes (Caucase), réputées pour leur beauté.
— Hiérarchie politique, militaire et religieuse
* Sultan assisté par un divan de 4 ministres, dont le principal = grand vizir
* Empire divisé en sandjaks, chacun dirigé par un bey ; fonctionnaires tj.
menacés de révocation et de mort (> + efficaces et honnêtes qu’en
Europe) ; > pacha (« bacha » = désignation polie : cf. sir, senor…) =
gouverneur de province, puis titulaires d’autres grandes ds hiérarchie civile
et militaire.
* Armée = surtt janissaires, dirigés par un aga ; sont élevés et payés par
l’état : infanterie professionnelle permanente, redoutable par son fanatisme
et sa discipline, au départ formée d’enfants chrétiens (enlevés ou tributs) ;
décadence fin 17e, qd recrutement aussi turc et enfant de janissaires.
* Autorité religieuse : exercée par grand mufti + ulémas (interprètent le
coran)
. b3> Déclin : à partir de la fin du 17e siècle
— Causes internes :
* Faiblesse du personnel et du système politique : sultan absorbé par harem
ou médiocres, instabilité des vizirs : janissaires font régner la terreur,
défont les padishas avec ulemas.
* Affaiblissement de l’administration : charges deviennent vénales et
héréditaires ; tarissement du flux d’esclaves et renégats.
* Tendance à laisser le commerce aux juifs, arméniens et grecs (phanariotes
de Constantinople db. 18e > influence jusque ds gvt.)
* Extension même des territoires rend leur contrôle difficile (dynamique
d’expansion plus que gestion stable ?) > gouverneurs ou pachas se rendent i
indépendants, lointaines montagnes se peuplent d’insurgés… = faiblesse
qui attire convoitise.
— Causes externes :
* Développement européen : progrès scientifique et technique + expansion
commerciale (installation des européens [portugais, français] aux Indes
ruine commerce de l’Egypte et de la Syrie).
28
— Chronologie :
* 1683 = échec devant Vienne > perte de la Hongrie (1699 : traité de
Carlowitz)
* Perte de la Morée (= Péloponnèse) / Venise : 1699-1718…
* Malgré traité de Belgrade, siècle = surtout série de défaite : Catherine II
s’empare de la Crimée 1782, Napoléon en Egypte 1798…
* > démembrement à la fin 1e GM ; Turquie moderne : 1923
II. Aventures et œuvres romanesques
d’Antoine-François Prévost, dit l’abbé ou Prévost d’Exiles
— 1> De l’enfance à la réclusion
+ a) Enfance et adolescence
. a1> Famille
— Naît en 1697 à Hesdin, ds une famille de magistrat : père avocat au
Parlement, conseiller du roi et procureur ; oncle curé doyen de la paroisse.
* Conflit avec ce père rigoureux et autoritaire, / initiatives de Prévost :
conflit apparent ds l’œuvre (bonheur des fils seult si échappent au père) ;
n’assistera pas à son enterrement et n’héritera pas de lui (ms de son oncle).
— Enfance heureuse qui s’achève sur accident tragique : perd en 1711 sa mère
et sa sœur de 13 ans (> cf. importance de ce type de relation, comme idéal
d’innocence originel : cf. TH et SN in HGM).
. a2> La tentation militaire
— Fin 1712 : s’engage à 16 ans à peine, lorsque guerre de succession
d’Espagne revient aux frontières françaises ; idem db.. 1719, contre
Espagne > occasion d’une fuite en Hollande, puis à Paris en pleine folie de
la Régence, où a pu commettre quelques indélicatesse…
* Deux campagnes = échecs, notamment seconde : désorganisation,
immoralité, trahisons…
+ b> Des vœux de circonstances
. b1> Le noviciat
29
— AP destiné à carrière ecclésiastique < frère aîné héritera de la charge
paternelle.
— Noviciat à Hesdin avant 1711, puis au collège de La Flèche 1717-18 ;
malgré conflit, marque profonde :
* Maîtrise (excessive) de la rhétorique, goût du roman moral ; espoir d’une
conciliation possible entre nature et religion, tradition et Lumières.
* Univers imaginaire : cf. exploration romanesque de la politique Louis
14ienne et des terres de mission jésuites (Amérique, Turquie).
. b2> Le cloître
— 1720 : entre chez les bénédictins de l’abbaye de Jumièges = probablement
pour fuir la justice ; prononce vœux en 1721.
* Cf. lettre de 1731 : « de malheureuses affaires m’avaient conduit au noviciat comme
ds un asile […] forcé par la nécessité, je ne prononçai la formule de mes vœux qu’avec ttes
les restrictions intérieures qui pouvaient m’autoriser à les rompre. »
* duel, vol, dettes, escroqueries complexes comme en connaîtra un certain
nbre : cf. complices de Cartouche trouvent refuge (temporaire) à la Trappe ;
ss doute membre d’une bande comme Des Grieux (réputation d’avoir été
« bandit »).
— Haine de la réclusion > choisit la voie de la prêtrise : doit accomplir trois
années de théologie, en Normandie, pour recevoir la prêtrise (1726
finalement) : or, rappelé ds un couvent (Blancs-Manteaux), ss doute pour
rappel disciplinaire.
* Engagé ds travail d’érudition, qui lui donne passion de l’histoire =
traduction de L’historia sui temporis de M. de Thou ; critique.
* Goût pour les auteurs satiriques, jansénistes et gallicans, à l’époque où
supérieur de l’ordre des bénédictins essaie d’imposer à ts ses religieux
acceptation de Constitution Unigenitus .
* 1724 = publie Les Aventures de Pomponius, chevalier romain : tableau
libertin de la Régence (avec portrait plutôt admiratif de Philippe
d’Orléans).
— Position contradictoire > crise…
— 2> Les débuts romanesques et les crises de 1728-1733
+ a) Un homme libre ?
30
. Exigence d’indépendance < essor de sa carrière littéraire, à partir de 1728 (précipite
sa rupture / bénédictins).
. a1> L’évasion
— Fin 1728 : intrigue pour quitter rigoureuse abbaye de St. Germain, où se
trouve alors : à la fois auprès des jésuites (« constitutionnaires » =
acceptant la bulle ou constitution Unigenitus), et des protestants ;
* > quitte son abbaye en octobre 1728 (= défroque) > lettre de cachet
demandée par les bénédictins .
— > s’enfuit en Angleterre, où se fait anglican (mais garde essentiellement
liberté d’esprit — très proche d’une « religion naturelle »philosophique) :
* cf. exil de Voltaire en Angleterre (< insulte au chevalier de Rohan) :
1726-29 > Lettre philosophiques ou anglaises, 1734.
. a2> Aléas de la liberté
— En Angleterre, apprend l’anglais, s’intéresse au théâtre, voyage et observe
les mœurs (fréquente le beau monde).
* Vit comme précepteur d’une grande famille : / fils de Sir John Eyle ; mais
semble que promesse de mariage secret avec sa fille > on la marie
d’urgence et il doit partir : nvel abîme.
— Fin 1729, passe en Hollande, où pense pouvoir vivre de sa plume.
* Y rencontre « Lenki » (Hélène Eckart) : femme très dépensière
(« sangsue »…) > ruiné
* Fuit la Hollande où criblé de dettes > 1733 en Angleterre où lance une
revue (Le Pour et le Contre : attitude très détaché, de juges / lettres et
mœurs, alors que ds situation de précarité extrême : dble jeu) + fait usage
de faux billets au nom de son ancien élève, Francis Eyle : incarcéré et
risque peine de mort ms libéré sur demande de sa victime.
. Toute vicissitudes s’expliquent largement par recherche d’indépendance pour
pouvoir pratiquer littérature, sous formes diverses, ms principalement romanesque.
+ b) Généalogies et situation du roman français vers 1730.
. a1> Romans et nouvelles : une double ascendance pour quatre genres
— Origine lointaine et prestigieuse : épopée, Odyssée d’Homère [grand
voyage
méditerranéen,
aventures :
tempêtes,
naufrages,
mauvaises
rencontres, exagérations sublimes…] > romans grecs, alexandrins :
31
Théagène et Chariclée (III, Héliodore), Daphnis et Chloé (IV, Longin)
[idem, ms forme s’assouplit : enchâssements + recombinaisons de topoï
répétitifs : déguisement, lettre volée, confidence surprise, portrait
retrouvée… ; consommation de l’amour est la fin du roman / jne gens
vertueux affrontant parents injustes, marchands, pirates] [à bien des
égards : HGM = roman grec moderne]
* > roman pastoral : amour de bergers et de bergères ds cadre idyllique =
cf. Aminta du Tasse (1572) > Astrée d’Honorée d’Urfée (1607-1627)
[berger Céladon ; déguisement, enchâssement, amour courtois / libertin] :
in HGM = rêveries d’amour pur (pê TH db. > N — surtout convention du
lge amoureux — ; db. scène du jardin II, retrait à la campagne…).
* > roman héroïque : élts du roman alexandrin ms surtout renouvellement
par roman de chevalerie médiéval (matière de Bretagne : légendes du
Graal, cf. Chrétien de Troyes 12e > Continuations du Graal en prose 13e) >
romans héroïques = aussi amour et voyage ms surtt gds exploits : Amadis
de Gaule de l’esp. Montalvo 1508 (trad. fr. 1540) + Roland furieux de
l’Arioste, 1532 > fr. Madeleine de Scudéry, roman précieux (glisse vers
vraisemblance et analyse) : Artamène ou le Grand Cyrus, 1549-53 ; cf.
prétentions héroïques (voire folie) du N in HGM (élts d’un DQ, perdu ds
ses visions ?).
* > accompagné comme son ombre par « anti-roman », qui en démonte les
conventions (logique parodique et satirique) : Satiricon de Pétrone (proche
/+ / Néron, I) > roman picaresque espagnole : Lazarillo de Tormes (1554 >
fr. 1601) et surtout DonQuichotte de Cervantès (1601-1605) ; en fr. (>
fabliau + Rabelais), cf. Sorel, Histoire comique de Francion (1623-33 :
libertin) ; composante de critique sociale, et esthétique déceptive in HGM.
— Origine plus récente et plus humble : la nouvelle ; ≠ extraordinaire et
merveilleux (mythe et tradition), mais proche du récit minimal :
transmission d’information neuve (proche du fait divers > « art de la fausse
nouvelle » Sgard) [autre rapport à l’histoire : par l’anecdote, que transmet
témoin contemporain] ; évolution du genre :
* Récit cadre et nouvelles enchâssées : Decameron de Boccace (1352) >
Heptameron de Marguerite de Navarre (1542-49) ; suppression de celui-ci :
Nouvelles exemplaires de Cervantès (1613).
32
* Forme française se veut très vite (≠ italienne), plus sobre et rigoureuse :
fidélité à l’histoire ds genre des « histoires tragiques » db. 17e (< horreur
des
guerres
de
religion :
Histoires
tragiques
de
Rosset
1614,
L’Amphithéâtre sanglant de Camus 1630 — Sorel plus sobre) > sobriété
stylistique et recherche de la vraisemblance : cf. 1678 Princesse de Clèves,
de Mme de Lafayette : rapport à l’anecdote historique et densité in HGM.
— Nouveau brassage de ces formes au 18e siècle, après querelle des anciens et
des modernes (1687-1715).
. a2> Le moment critique de la Régence : nouvelles fonctions du roman
— Révolution anglaise (1688) // révocation de l’édit de Nantes + permanence
du jansénisme, opposition à la politique étrangère de L14 > développement
d’un esprit d’opposition en Europe : presse et littérature.
* Littérature : Télémaque de Fénelon (1699), destiné au duc de Bourgogne,
petit fils de L14 = roman pédagogique démarqué de l’Odyssée > apparaît
comme ouvrage d’opposition + comme bréviaire des rois au 18e ; style
sensible et soumission de la politique à la morale : très apprécié de Prévost
(un de ses modèles récurrents).
— en outre : comme prémisses des Lumières, multiplication des
utopies
* Presse : changement d’orientation politique (alliance anglaise) et de goût
à la cour après 1715 > faveur des genres mineurs : commedia dell’arte,
romans grecs, et surtout journalisme personnel venu d’Angleterre.
— cf. Spectator d’Addison > Spectateur français (1721-24) puis
Cabinet du philosophe de Marivaux : nouveaux types de narrateurs,
plus proche de ses lecteurs, empruntant identité usurpée pour
critique politique, des goûts et des mœurs ; AP s’y adonnera.
* > contemporain de divers positionnement malicieux des narrateurs, et
recherche d’une nouvelle lucidité par dispositifs inédits :
— Diable boiteux de Lesage (1707) = effraction > Asmodée montre
désordre du monde en soulevant toits de Madrid.
— Lettres persanes de Montesquieu (1721) = polyphonie rococo alliant
critique sociale [> imitation ds la presse pendant 50 ans] et
33
romanesque oriental avec confrontation des pts de vue (Usbek trad.
/ Rica ouvert).
. a3> Les années 30 : libertinage et analyse
— Évolution du roman le rapproche du public (on en écrit et en lit 3x plus)
mais exacerbe un « dilemme » (cf. G. May, 1954) : rehausser un genre sans
tradition classique (> accusation rationaliste d’invraisemblance, ou
mondaine, d’ennui) / renouvellement par proximité avec époque et ses
intérêts (> accusation [docte voire mondaine…] de mauvais goût et
d’immoralité).
* Philosophie nouvelle (cartésianisme 17e + empirisme anglais [Locke
1690 ; tendance au matérialisme : expliquer mvts de l’âme par cause
physique] + esprit d’examen de Bayle et Fontenelle [fin 17e]) > romans
libertins.
— cf. Crébillon fils, chez qui emprunte d’abord dehors (ou décor) des
contes orientaux (> allégorie politique : pb. / L15…) : Le Sylphe
1730, Le Sopha, 1740 ; exotisme ds roman < faveur du conte
comme forme d’abord mondaine (+ qu’enfantine) et moderne
(alternative / mythes gréco-latin) depuis Perrault (Contes 1696) et
traduction des Mille et une nuits par Galland 1702 ; contes comme
forme critique > cf. Volt. àp. 1740.
— > formes plus licencieuses, +/- alliées à subversion philosophique
* > réaction du pouvoir : avec Fleury, retour du parti jésuite et forme
d’ordre moral àp 1735 > 1737 = interdiction / publication des romans
(accusation d’immoralité + plainte des grandes familles, qui voient leur vie
privée romancée…)
— Effet relatif ; publication clandestine en France ; svent en Hollande
(cf. AP. désavoue ses romans en 1736 et cesse d’en écrire pour un
temps)
— Polymorphisme du roman > ambition croissante, qui intègre exigence
classique et philosophique de rationalité : devient récit de vie
(apprentissage > formation : Gœthe, Wilhelm 1796).
* Exigence de vraisemblance + évolution des sensibilités : intérêt pour
histoire + pour point de vue subjectif [vers écriture à la P1, à l’époque PCl.
34
1678] > développement des correspondances fictives (Guillerague, Lettres
d’une religieuse portugaise, 1669) et des mémoires apocryphes (Courtilz
de Sandras, Mémoires de M. d’Artagnan, 1700 ; Mémoire de la vie du
comte de Gramont, de Hamilton, 1713 = libertin > Crébillon Égarements
1736-8), en des œuvres + courtes que les grands romans baroques.
— > exigence d’analyse + un certain réalisme social chez
Marivaux : Vie de Marianne (1731-42) et Paysan parvenu
(1734) ; se caractérise nott. par style d’une particulière
subtilité et complexité (nouvelle préciosité, « néologie »),
dont Prévost dénonce excès mais auquel il doit beaucoup.
+ c) Les Mémoires et aventures d’un homme de qualité (1728-31)
. b1> Des aventures anachroniques
— Malgré forme apparente (mémoire), dans contexte (romans mémoires
courts + astuces narratives des « modernes » : génération sceptique et
intellectualiste) = apparaît démodé : fait revivre romans héroïque à
multiples rebondissements et grands sentiments, avec récits enchâssés
(temps des « chapeaux pointus » : Louis XIII) ; gds romans sont décriés ms
lus.
* I-II : Marquis de Renoncour écrit ses mémoires < souffre encore / mort de
Sélima, son grand amour (deuil et passion destructrice > tonalité noire qui
frappe les contemporains) : relate leur rencontre en Turquie (> bonheur >
Italie) ; > tomes III-VI : devient à la fois témoin moraliste et agent (comme
mentor) / vertueux Rosemont / Diana, puis Nadine, nièce du N (+ max.
aventures intercalées).
. b2> Un roman pédagogique ?
— Souvenir du Télémaque de Fénelon : N devient maître des jnes pers. +
cherche à dégager leçon morale : assez pessimiste (outre 1er épisode,
idéal :amour et vertu) < jnesse vit ds l’amour, maturité ds l’absence de ce
sentiment, modération et recherche du salut.
. b3> Un chef-d’œuvre rapporté : Histoire du Chevalier Des Grieux et de Manon Lescaut
— = tome VII des Mémoires, ajouté assez artificiellement : Renoncourt
rencontre Des Grieux (chevalier de Malte), qui lui raconte son histoire =
jne passionné expose son histoire (pires avanie < énigmatiques Manon) :
35
sentiment d’innocence + expose avec candeur ses malheurs et ses fautes
(conversion à la vertu : seulement après mort de Manon, en Louisiane).
— Morale et fantasme
* Vision tragique et noire de la passion comme nature, destructrice : roman
perçu comme janséniste.
* Mythologie personnelle : âge d’innocence où surgit l’amour >
malédiction paternelle + conjuration des vieillards libidineux (fermier
général, vieux G.M.) [cf. ambassadeur HGM] > transgression.
— Métamorphose de la nouvelle :
* AP reprend forme pratiquée pour peinture d’une réalité concrète (cf ;
Décaméron > Sorel) et souvent violente (histoires tragiques db. 17e) [ici :
bas-fonds de la Régence] > l’anoblit par narration lyrique et méditation
morale [rapport à la PCl…] : cf. restes ds HGM. [anecdotes historicomondaine + analyse]
* Selon Sgard : AP a peu recouru à cette forme (Manon + HGM) < pour lui
= celle du réel, qu’il cherche précisément à dépasser : opte galt pour le
romanesque.
— 3> Des développements romanesques à la crise de 1740
. Deux sommes romanesques traversent séjours anglais, hollandais et parisien jusqu’à
l’ultime crise de 1740.
+ a> Cleveland ou Le Philosophe anglais(1731-1738) : l’ambition héroïque
— Dernier « grand » roman à connaître le succès.
— Beaucoup plus grande unité et cohésion de l’œuvre :
* Mémoire fictif d’un personnage unique (édité par Renoncour, qui certifie
longuement vérité historique…) : Cleveland, fils de Cromwell (de nouveau
père menaçant) > récit de ses aventures (Ang., Amq., France…) [cf.
ternaire in HGM] mais surtout de ses amours, avec analyse des sentiments.
* But double, qui fait unité : narrateur veut émouvoir (unité de ton
larmoyant) + recherche d’une philosophie (religion et morale) [> txt.
décisif pour Rss.]
— Roman montre un difficile parcours philosophique et moral :
36
* Du héros : stoïcisme résiste pas à l’épreuve des passions > recherche
d’une religion naturelle, qui ne contredise pas la raison > conversion pour
le moins ambigu à l’anglicanisme.
* AP ne parvient pas à trancher entre double aspect de la religion chez lui,
et de la « preuve du sentiment » : évidence d’un jugement (homme pas seul
> religion comme ordre transcendant et répressif : pessimisme des
moralistes classiques) + aspiration de l’âme à l’infini (cf. « métaphysique
du sentiment » fréquente ds romans fin 17e et liée à philosophie de
Malebranche : appréhension de l’infini divin à travers sentiment sans O,
inquiétude qui tend à l’amour… ; > cf. optimisme des Lumières :
appréhension naturel de D et de la vertu).
+ b) Le Doyen de Killerin (1735-1740) : l’ambition morale
— De nouveau mémoires fictifs, ms narrateur = avant tout en position de juge
(ni acteur ni vraiment mentor).
* = catholique irlandais, aîné d’une famille irlandaise qui doit guider sa
sœur et ses deux frères ds leur vie, et nott. (ms pas seulement) choix
amoureux ; gdes violences d’actions déterminées par passion.
* Instance morale pbmatique : religieux rachitique et bossu, avec deux
grosses verrues au-dessus des yeux [de nveau forme de monstruosité de
l’instance qui juge : cf. vieux in Manon > narrateur HGM]
— Parcours moral ne parvient qu’à un dénouement ambigu, relativiste : fin de
la grandeur tragique d’une passion confrontée au réel + retrait de l’horizon
divin (morale de + en + profane ; religion comme nostalgie).
* Un des frères (Georges) = libertin, instance active qui fait contrepoids au
doyen > recherche d’un compromis (rigueur > casuistique) qui n’advient
pas entre morale mondaine et religieuse.
* Avant tout, société (française) apparaît injuste : > retrait religieux ou
transgression libertine comme réponses [> pers. de l’exilé in HGM].
* AB et son œuvre déchiré entre pensée nouvelle qui dit vérité de la nature
(déterminisme > mécanique du sentiment : admire Crébillon) ms ne suffit
pas à fonder une morale (liberté de pensée, ms libertinage tj. triste : ne
comble pas désir d’infini), tandis que Dieu se retire ds une distance
énigmatique (Providence = indéchiffrable).
37
+ c) Un homme à la rue : la crise de 1740
. c1> Une réhabilitation mitigée
— 1734 : obtient rémission de ses fautes par le Pape Clément XII.
* cherche à renouer avec se protecteurs jésuites, ms se brouille avec eux +
paraît suspect au pouvoir.
* > 1735 : second noviciat, forcé, auprès des bénédictins, près d’Evreux :
grande amertume ; en 1736, désavoue ses romans et se présente comme
historien (cesse d’en publier : cf. aussi contexte politique).
. c2> Ambiguïtés d’une carrière mondaine
— 1736, revient à Paris : aumônier auprès du Prince de Conti (libertin, athée
notoire) = charge (et protection) légère > avant tout carrière littéraire et
mondaine, et surtout ne garantit pas de revenu.
* Trois visages : abbé de parade [ménage le clan catholique < éviter les
déboires], philosophe mondain(fréquente les salons — cf. Mme du
Châtelet, Voltaire [comme lui : favorable à l’empirisme, libéral en éco et
tolérant en religion ; ms proximité seult sous l’anonymat, pas d’amitié :
« nage entre deux eaux »], matérialistes, athées, libertins, francs-maçons),
aventurier (> publications diverses et tentatives d’affaires en Hollande).
* Sympathie pour la franc-maçonnerie : déisme + solidarité secrète
. c3> De fâcheuses affaires
— 1738-40 = ruine progressive, bq. publie beaucoup :
* pê < a retrouvé Lenki, sous le N de Mme de Chester, qu’il finira par doter
et marier en 1741 > Mme Dumas.
* fin 1739 : Voltaire lui obtient place de libraire auprès de FII de Prusse,
ms trop endetté pour entreprendre le voyage ; db. 1740 : AP lui propose
d’écrire une défense de ses ouvrages contre 50 louis < rembourser dettes ; refus
poli.
— 1741 : menacé d’arrestation <
* octobre 1739 : dirige une gazette scandaleuse pour le compte d’un ami,
Dominique-François Gautier, espion de la police : bulletins de renseignt >
rentabilise en en faisant journaux scandaleux / galanteries du grand monde
parisien > grands personnages prennent mal la divulgation de leurs
secrets…
38
— doit s’exiler en Belgique puis à Francfort ; ne revient à Ps qu’en
1742.
* proximité de ce type d’écrits avec les romans de 1740, et nott. HGM :
chronique scandaleuse (libertinage, clés…)
+ d) De nouvelles expériences romanesques
. Ds contexte où besoin pressant d’argent > fièvre d’écriture ms aussi manque de
temps, qui se ressent sur certains textes.
. d1> Les histoires héroïques
— Écrit vers 1738 : Histoire de Marguerite d’Anjou et Histoire de Guillaume
le conquérant ; cf. lettre de l’époque = aspire à pouvoir sortir de « ce
labyrinthe de bagatelles » où l’état de sa fortune le contraint de rester
malgré lui.
— Glissement du roman(mythe) à l’histoire sensible à l’int. même de ses
romans : vers une vision réaliste de la cond. h + acte de foi ds le progrès
des Lumières.
* histoire apparaît comme chaos éclairé de loin en loin par grands esprit
que guident la raison, ms qui doivent lutter contre leurs propres passions (tt
héroïsme = tragique).
. d2> Les vies d’exilés
— Prévost écrit en 1740-41 trois romans dont héros sont des pers. arrivés à
maturité, indépendant financièrement et familialement (≠ pobmatiques
familiales précédentes), exilés et qui choisissent le compromis et
l’imposture. Outre HGM =
* Mémoire pour servir à l’histoire de Malte, 1741 : chevalier de l’ordre de
Malte raconte son parcours, avec pt. de vue détaché et cynique = a aimé
passionnément sa maîtresse Helena, qui devient prisonnière du roi du
Maroc ; après sa libération : attrape la petite vérole > déclin de l’amour,
remplacé par l’ambition (nvelle passion) = en respectant apparences
qu’exige la soc., devient ambassadeur et commandeur de l’ordre.
* Les Campagnes philosophique ou les Mémoires de Monsieur de Moncal,
1741 : campagnes militaires et amours d’un égocentrique détaché.
— Cohérence des œuvres de 1740 = confrontation des héros au désordres du
monde > opposition :
39
* pôle de l’espérance, stoïcisme héroïque et foi ds les lumière = ds textes
historiques : héros conquiert et ordonne le monde.
* cynisme désespéré de la défaite = ds romans, qui montre des vaincus, des
médiocres qui s’accommodent du désordre et du non sens.
* > roman apparaît comme l’envers de l’histoire : cf. Relation du Parnasse,
1739.
— histoire = cohérence et continuité du récit, orienté vers « une fin
générale », et qui montre « union » des faits > composition
idéalisante
— Roman = « histoire agréable » + « imagination » > « maximes
morales » : > ds romans de 1740, histoire = seulement matériau
d’une démonstration > décomposition analytique : oublier l’histoire
pour montrer les impostures humaines qu’elle recèle > vision du
doute (≠ unité de la tragédie ou de l’épopée)
. d3> Histoire d’une grecque moderne
* Sources : synthèse romancée de plusieurs personnages et plusieurs anecdotes.
— Narrateur = (reconnu par tous les contemporains) Charles-Louis-Augustin,
marquis d’Argental, comte de Ferriol [> jalousie possessive, aux frontières
de la folie] : ambassadeur de France à Constantinople (1699-1710) ; avant :
combat (mousquetaire, capitaine de dragons) à plusieurs reprises aux côtés
du Sultan : succession d’Augsbourg, et dernières campagnes turques avant
perte de la Hongrie.
* Notamment < crises de folie, qui lui ont valu fin de sa carrière
diplomatique : querelles de préséances (refus d’enlever son épée en
présence du Sultan = db. de son ambassade) + 1703 fête à l’occasion de la
naissance du petit-fils du roi, duc de Bretagne > comportement aberrant
(menace de faire sauter maison), incident diplomatique grave [mais rappel
< querelle avec gentilhomme fr. lors promenade à cheval : délire,
enfermement, rappel]
— fait rapportés par Ferriol lui-même : Explication des cent estampes
(1715) + récit de voyages (Tournefort, La Motraye) + Histoire de
l’empire ottoman de Démétrius Cantemir (1734 en anglais + Prévost
en traduit des extraits ds son journal Pour en contre qd écrit HGM).
40
* Autre modèle = comte de Bonneval [> exil, extérieur et intérieur] :
général de Louis XIV, passé au service de l’empereur (< brouille avec
ministre de la guerre) > en Turquie : tj. moralement fidèle au roi de Fr., se
fait musulman pour éviter extradition, aide à modernisation de l’armée
turque (> pacha à trois queue : gvneur de province) + vit riche et heureux
ds exil rustique ; considéré par certains comme un « nouveau Sénèque » ms
attaqué comme renégat à travers Mémoires apocryphe (1737, 1738).
— Certains passages de ce texte > échos ds HGM : une histoire
malheureuse se raconte au fr. et fait appel à sa vertu pour la libérer
(cf. TH) ; attaque de corsaires turcs > jne fille se retrouve au sérail
(MR) ; vieille servante essaie de convaincre jne fille de céder à son
maître (BM)…
— Zara > Théophée : jne circassienne, Charlotte-Elisabeth Aïssé = achetée par
Ferriol sur un marché d’esclaves > amenée en France à 4 ans, 1698 ; la
confie à sa belle-sœur, f. du financier Ferriol (et sœur aînée de Mme du
Tencin : femme de lettres tenant salon important, maîtresse de Ph.
d’Orléans ; écrit romans influencés par Pévost) ; F. revient en Fr. 13 ans
plus tard et fait d’Aïssé sa maîtresse (bq. : 64 / 18 ans et très belle) =
« secret de polichinelle » des salons parisiens 1735-40.
* Complexité du personnage (et de sa réputation) : rumeur que
maîtresse du Régent puis du marquis d’Argenson (lieutenant gal de
police) > vers 1720, grand amour avec jne chevalier de Malte, BlaiseMarie d’Aydie = abandonne vie de roué pour devenir amant fidèle ; fille
en 1721 ; mort de Ferriol en 1722 ms Aïssé refuse mariage ; 1730 =
tuberculeuse > retrait, repentir et pratiques religieuses jusqu’à sa mort
1733.
— > 1741 = marquis Duchâtel fait jouer d’après roman de
Prévost Zaïde ou la grecque moderne = pers. féminin
vertueux et larmoyant ; 1787 (en circulation dès 1757) =
parution d’une correspondance (+/- apocryphe selon Sgard)
d’Aïsse / son amant = repentir et amour vertueux pour le
chevalier > fixe image de la grecque (cf. article Ste Beuve
41
1846), qui continue de fasciner : cf. livres et romans au 20e
(le dernier = …)
— > relative liberté de Prévost, ds affabulation (/ pers. et
histoire) < pers. morts, ms tt de même pression d’un milieu
bien vivant : AP a dû lire son roman aux proches d’Aïssé
avant publication + faire certains chgts (cf. dernier soupirant
de TH : « comte de… » < « Chevalier D »).
* Second modèle de TH = Lucie-Charlotte de Fontana, autre jne fille,
arménienne, que Ferriol appelait sa fille d’âme et que médisance
nommait sa fille de corps, et qui le tenait par la main jusque ds la rue
(La Motraye).
— après son retour en 1711 = la conserve encore une dizaine
d’années comme maîtresse, avant de la doter et marier.
* Singularités :
— 4> Une sagesse de lumière et d’ombre
+ a) Une apparente tranquillité
. a1> Chaillot : 1746-1753
— Parvient à vivre de son travail (traduction, travaux historiques,
compilations diverses) ; se retire en compagnie de sa gouvernante ; petite
coterie d’amis choisis (philosophes, libertins, jnaliste…)
. a2> Chantilly : 1754-1763
— S’installe à St-Firmin, près des archives du château de Chantilly < prince
de Conti lui demande écrire histoire de la maison de Condé et de Conti.
— Meurt d’apoplexie en forêt de Chantilly, allant visiter des bénédictins du
voisinage.
+ b) Des tableaux inachevés
. b1> Mémoires d’un honnête homme (1745)
— Retour du narrateur vertueux et philosophe (jne h. vertueux ds milieu du
vice, construit petite société idéale de la vertu sensible : intrigue > finir par
apparaître coupable aux yeux de ts) : cherche à construire une morale à
partir d’une étude de mœurs (observation de tt un gpe : libertins).
. b2> Le Monde moral (1760)
42
— Même principe, ms en traversant ttes classes de la société : permanence des
mêmes analyses (/ fsses apparences, déterminisme [mercantilisme], vertu
sensible [choix d’un principe de vie]…)
+ c) La filiation sensible
. c1> Âme sensible et vertu : Rousseau et Richardson
— Cleveland = lecture décisive pour Rss. (vertu sensible), qui rencontre AP
vers 1750.
— AP devient traducteur de celui qui a introduit en France de façon décisive
littérature du réel et de la sensibilité = Richardson, qu’il tend cpdt à vouloir
rendre plus élégant (Clarisse Harlow 1751) [a trouvé Pamela vulgaire]
* influence de Rich. = svent celle de Prévost, dont on ne lit plus roman
récent : = vers 1760
. c2> Des pinceaux trempés dans le Styx : Sade
— Reconnaît sa dette et apprécie : le place au-dessus de Marivaux et Crébillon
(froids) ; « fables implexes » > « effet sublime » ; auteur « énergique ».
43
INTRODUCTION
L’abbé Prévost (1697-1663),
Histoire d’une grecque moderne (1740)
I. De Louis XIV à Louis XV : des contrastes jusqu’aux Lumières
— 1) De l’âge classique finissant au moment libertin
+ a) Une triste fin de règne
. a1> Durcissement religieux
. a2> Difficultés économiques et sociales
+ b) Avatars d’une libération : La Régence 1715-23 et Louis XV (1723-74)
. b1> Une ouverture
. b2> Les fragilité du régime
— 2) Une société mouvante
+ a) Mutations de la noblesse
. a1> Crise des valeurs fondant privilèges aristocratiques
. a2> Un groupe privilégié
+ b) Morale et marges du tiers état
. b1> Un certain rigorisme
. b2> Des gpes marginaux :
+ c) Oppositions et glissements du clergé
. c1> Haut et bas clergé
. c2> Jésuites et jansénistes
— 3) La politique étrangère : le contrepoids du Levant
+ a) La France et l’Europe en guerre
. a1> Louis XIV : des conquêtes à la défensive
. a2> La Régence et Louis XV : de la paix aux catastrophes.
+ b) Éléments d’histoire de l’empire ottoman
. b1> Origine et expansion
. b2> Organisation
. b3> Déclin : à partir de la fin du 17e siècle
II. Aventures et œuvres romanesques
d’Antoine-François Prévost, dit l’abbé ou Prévost d’Exiles
— 1> De l’enfance à la réclusion
+ a) Enfance et adolescence
. a1> Famille
. a2> La tentation militaire
+ b> Des vœux de circonstances
. b1> Le noviciat ; Hesdin avant 1711, La Flèche 1717-18
. b2> Le cloître ; 1720 Jumièges ; 1723L’historia sui temporis de M. de Thou ; 1724 Les Aventures de
Pomponius, chevalier romain
— 2> Les débuts romanesques et les crises de 1728-1733
+ a) Un homme libre ?
. a1> L’évasion
. a2> Aléas de la liberté ; Sir John Eyle ; « Lenki » (Hélène Eckart)
+ b) Généalogies et situation du roman français vers 1730.
. a1> Romans et nouvelles : une double ascendance pour quatre genres
—
—
Théagène et Chariclée (III, Héliodore), Daphnis et Chloé (IV, Longin)
* Aminta du Tasse (1572) > Astrée d’Honorée d’Urfée (1607-1627)
* Amadis de Gaule de l’esp. Montalvo 1508 (trad. fr. 1540) + Roland furieux de l’Arioste, 1532 > fr. Madeleine
de Scudéry, Artamène ou le Grand Cyrus, 1549-53
* Satiricon de Pétrone (I) > Lazarillo de Tormes (1554 > fr. 1601) et surtout DonQuichotte de Cervantès (16011605) ; Sorel, Histoire comique de Francion (1623-33).
« art de la fausse nouvelle » (Sgard)
* Decameron de Boccace (1352) > Heptameron de Marguerite de Navarre (1542-49) ; Nouvelles exemplaires de
Cervantès (1613).
* Histoires tragiques de Rosset 1614, L’Amphithéâtre sanglant de Camus 1630 > 1678 Princesse de Clèves, de
Mme de Lafayette
. a2> Le moment critique de la Régence : nouvelles fonctions du roman
44
* Littérature : Télémaque de Fénelon (1699)
* Spectator d’Addison > Spectateur français (1721-24) puis Cabinet du philosophe (1734) de Marivaux.
* Diable boiteux de Lesage (1707) ; Lettres persanes de Montesquieu (1721)
. a3> Les années 30 : libertinage et analyse
* Crébillon fils : Le Sylphe 1730, Le Sopha, 1740 ; Perrault (Contes 1696) et Mille et une nuits par Galland 1702
* Guillerague, Lettres portugaises, 1669 ; Courtilz de Sandras, Mémoires de M. d’Artagnan, 1700 ; Marivaux :
Vie de Marianne (1731-42) et Paysan parvenu (1734)
+ c) Les Mémoires et aventures d’un homme de qualité (1728-31)
. b1> Des aventures anachroniques
. b2> Un roman pédagogique ?
. b3> Un chef-d’œuvre rapporté : Histoire du Chevalier Des Grieux et de Manon Lescaut
— 3> Des développements romanesques à la crise de 1740
+ a> Cleveland ou Le Philosophe anglais(1731-1738) : l’ambition héroïque
+ b) Le Doyen de Killerin (1735-1740) : l’ambition morale
+ c) Un homme à la rue : la crise de 1740
. c1> Une réhabilitation mitigée
. c2> Ambiguïtés d’une carrière mondaine
. c3> De fâcheuses affaires
+ d) De nouvelles expériences romanesques
. d1> Les histoires héroïques ; vers 1738 : Histoire de Marguerite d’Anjou et Histoire de Guillaume le conquérant
. d2> Les vies d’exilés ; 1740-41 Mémoire pour servir à l’histoire de Malte et Les Campagnes philosophique ou les
Mémoires de Monsieur de Moncal ; Relation du Parnasse, 1739
. d3> Histoire d’une grecque moderne
* Charles-Louis-Augustin, marquis d’Argental, comte de Ferriol ; Explication des cent
estampes (1715) + récit de voyages (Tournefort, La Motraye) + Histoire de l’empire ottoman
de Démétrius Cantemir (1734 en anglais)
* Comte de Bonneval ; Mémoires apocryphe (1737, 1738).
* Charlotte-Elisabeth Aïssé ; Mme du Tencin ; Régent puis marquis d’Argenson ; Blaise-Marie
d’Aydie ; 1741 : marquis Duchâtel, Zaïde ou la grecque moderne ; Sainte Beuve 1846 ; Pierre
Gascard, Aïssé 1998.
* Lucie-Charlotte de Fontana
— 4> Une sagesse de lumière et d’ombre
+ a) Une apparente tranquillité
. a1> Chaillot : 1746-1753
. a2> Chantilly : 1754-1763
+ b) Des tableaux inachevés
. b1> Mémoires d’un honnête homme (1745)
. b2> Le Monde moral (1760)
+ c) La filiation sensible
. c1> Âme sensible et vertu : Rousseau et Richardson
. c2> Des pinceaux trempés dans le Styx : Sade
45
L’ESPACE-TEMPS ROMANESQUE
L’abbé Prévost (1697-1663),
Histoire d’une grecque moderne (1740)
— Introduction
+ Espace-temps
. ≠ théorie de la relativité, ms les considérer comme deux dimensions liées :
— cf. pt. de vue physique : tout mvt., fréquent ds fiction époque.
— Caractère indissociable des deux d’un point de vue historique et culturel (>
pour aborder une œuvre)
. = matériau d’une écriture, d’une invention (d’un imaginaire et d’un sens)
+ Romanesque
. Traitement de cette dimension = envisagée comme littéraire + lié à un genre.
— Pt. de vue littéraire, de l’écriture romanesque > narratologie : cf. relations
entre histoire, narration et récit (ordre, durée, fréquence) + dimension
spatiale.
— Relation (thématique) à l’histoire du genre : cf. amplitude et fiction / roman
(héroïque), brièveté et réalisme / nvelle [même temps : mode du conte, de
la relation journalistique, de l’introspection (croisement de la nouvelle et du
roman)…]
+ > pbmatique et plan
. Ds quelle mesure traitement de l’espace-temps permet de spécifier écriture
romanesque de HGM ?
— Pts. de vue : I de la relation au réel (histoire), II de l’invention d’une fiction
séduisante, III pour l’approfondissement d’une écriture de la subjectivité.
— I. Fonds de l’Histoire
+ 1> La mémoire du réel
. a) Un roman français de 1740
46
. b) Un cadre historique
+ 2> Du romanesque en puissance
. a) Les dessous de l’histoire
. b) La confrontation des mondes
— II. Matières de rêve
+ 1> Démultiplications
. a) Mille et un lieux
. b) Mille et un temps
. c) L’impossible ubiquité
+ 2> Dramatisations
. a) Hasards
47
. b) Scènes
. c) Obstacles
— III. Parcours des âmes
+ 1> Vaines distances
. a) Lointains
. b) Retours
. c) Projections
+ 2> L’irrémissible enfermement
. a) Doubles fonds
. b) Usure
48
. c) Prisons
49
L’ESPACE-TEMPS ROMANESQUE
L’abbé Prévost (1697-1663),
Histoire d’une grecque moderne (1740)
— I. Fonds de l’Histoire
+ 1> La mémoire du réel
. a) Un roman français de 1740
. b) Un cadre historique
+ 2> Du romanesque en puissance
. a) Les dessous de l’histoire
. b) La confrontation des mondes
— II. Matières de rêve
+ 1> Démultiplications
. a) Mille et un lieux
. b) Mille et un temps
. c) L’impossible ubiquité
+ 2> Dramatisations
. a) Hasards
. b) Scènes
. c) Obstacles
— III. Parcours des âmes
+ 1> Vaines distances
. a) Lointains
. b) Retours
. c) Projections
+ 2> L’irrémissible enfermement
. a) Doubles fonds
. b) Usure
. c) Prisons
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L’AMOUR ET LA MORALE
L’abbé Prévost (1697-1663),
Histoire d’une grecque moderne (1740)
— Introduction
+ L’amour
. Dans contexte d’écriture du roman, plusieurs valeurs (interprétation) prédominantes
de l’amour peuvent fonder une thématique, une construction, une dynamique romanesque :
— Tradition idéalisante de l’amour : Platon et néoplatonisme de la
Renaissance (amour comme voie d’accès à l’idée, par perception de la
beauté sensible > intelligible) + un aspect de la tradition courtoise (« amour
de loin » Jaufré Rudel, 13e > romans courtois Tristan de Thomas + Chrétien
de Troyes 12-13e) = intensité de la passion + cour faite à la Dame (sur
modèle vassalité) > plus tard « amour platonique » : vertu (voire absence)
comme preuve, condition et moyen de l’amour.
* Cf. Rss. in NH : Platon = « le philosophe des amants »
* Inclut aussi représentation violente, extrême de la passion (mieux
acceptée que ds poésie antique : amour maladie).
— Approche libertine : remise en cause des dogmes et de la morale chrétienne
par philosophie critique, de tendance matérialiste (Padoue, Pomponazzi db.
16e) : détermination physique des sentiments > moralisation de l’amour =
hypocrisie ; réduction au désir et à sa satisfaction ; cf. Crébillon Nuit et
moment (1755) : « L’amour est un besoin que l’on se plaît à exagérer. »
— Approche de l’amour à travers les Évangiles : Dieu d’amour dont fils se fait
homme et se sacrifie pour le salut de l’humanité = valeur extrême et
cardinale : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. »
* Amour ds relation entre Dieu et les hommes > pensée du divertissement
chez Pascal + de l’inquiétude de l’âme chez Malebranche.
* > relation à la sexualité : disjonction forte (idéal du mariage même =
chasteté librement consentie, comme préparation au salut) ; sexualité
comme mal nécessaire liée à la Chute [cf. concupiscence chez Augustin >
51
jansénistes] et à la condition corporelle (dévalorisation aussi ds pensée
gréco-latin dont hérite le MA) > ds mariage, préoccupation d’hygiène et
procréation(+ certaine tolérance pour sexualité hors mariage pour les
hommes).
. = tension forte entre transgression et accomplissement d’une moralité.
+ La morale
. Théorie du comportement humain, ds la recherche du bien (analyse et prescription) >
conformité à des règles (lois) dont respect est un devoir ; entre réflexion abstraite et
comportements concrets.
— primauté du bien et de sa définition : cf. souverain bien chez Arist. /
morales épicurienne / stoïcienne > méditations humanistes et classiques : >
possible morale libertine comme conformation à la nature, et en particulier
celle de l’homme : bien = ds satisfaction des désirs.
— Tension forte / morale chrétienne (alliance possible aussi : cf. stoïcisme et
un certain mépris des biens de ce monde, voire épicurisme et ascèse ds le
plaisir) : recherche de conformité à la loi divine = soit ordre du monde
(thomisme — aristotélicien : ≠ rationaliste), soit paroles explicites de Dieu
ds Bible.
* ds ts les cas : limitation du désir et mépris du corps = question nodale <
péché originel = excès du désir (et erreur sur son O).
+ Pbmatique
. Roman = parle à l’imagination (en cela, proche du corps) et amour = son domaine
thématique privilégié pour l’époque (cf. définition Pierre Daniel Huet, 1670 : « Ce qu’on
appelle proprement roman sont des fictions d’aventures amoureuses, écrites en prose avec art
pour le plaisir et l’instruction des lecteurs. ») > question (également politique : cf. agacement
des grands devant publication de leurs mœurs) de la morale amoureuse particulièrement
sensible.
— d’autant que justification des œuvres d’imagination (théâtre, comme
roman ; voire poésie) = édification morale : depuis Arist.
* roman = genre pbmatique < pas de codification traditionnelle, ni antique
ni moderne (17e).
— œuvre de AP = déceptive / certaines codifications romanesques (=
inventive sur le plan générique), notamment par son resserrement sur la
52
dimension morale : exploratoire plus que prescriptive : cf. auteur comme
narrateur laisse le lecteur « sans lumière » et même lui en demande : appel
initial et final du protagoniste à notre jugement.
* pb. / « la morale de l’histoire » : légitimité ou non du désir de possession,
de l’amertume, des soupçons / possibilité ou non d’une conversion à la
vertu
. > Le traitement romanesque de l’amour ds cette œuvre permet-il d’en dégager
une pensée morale de l’auteur ?
— envisager pt. de vue proprement romanesque, autour du drame central (I) >
hypothèse d’une conversion morale (II : miracle du bien ds monde du mal
= pt. de vue chrétien) > irréductibilité de la forme romanesque à une pensée
abstraite sur l’homme (III. Monde de désirs + parcours de lecture : txt. se
dérobe à toute leçon).
53
— I. Histoire d’une confrontation ?
+ 1> Deux univers
. a) Une séductrice innocente ?
. b) Un conquérant ridicule ?
+ 2> Deux stratégies
. a) L’homme et ses systèmes
. b) La femme et ses raisons
— II. Histoire d’une conversion ?
+ 1> L’amour moral
. a) L’inquiétude morale (Pascal + Malebranche)
. b) La révélation
+ 2> Les morales de l’amour
. a) L’enfer du libertin (posture + enfermement hypocrite)
. b) « La bonne foi grecque » (sensualité orientale : cf. appris à user des hs)
54
— III. Histoires de cœurs modernes
+ 1> Les crimes de l’amour
. a) L’excès généralisé (voir aussi avidité des serviteurs, pouvoir des grands)
. b) Un fond d’indifférence (CH, TH, vx N)
+ 2> L’empire des sens
. a) Libido sciendi
. b) Le procès du lecteur (gén. subj. et obj.)
55
L’AMOUR ET LA MORALE
L’abbé Prévost (1697-1663),
Histoire d’une grecque moderne (1740)
— I. Histoire d’une confrontation
+ 1> Deux univers
. a) Une séductrice innocente ?
. b) Un conquérant ridicule ?
+ 2> Deux stratégies
. a) L’homme et ses systèmes
. b) La femme et ses raisons
— II. Histoire d’une conversion ?
+ 1> L’amour moral
. a) L’inquiétude
. b) La révélation
+ 2> Les morales de l’amour
. a) L’enfer du libertin
. b) « La bonne foi grecque »
— III. Histoires de cœurs modernes
+ 1> Les crimes de l’amour
. a) L’excès généralisé
. b) Un fond d’indifférence
+ 2> L’empire des sens
. a) Libido sciendi
. b) Le procès du lecteur
56
L’ORIENT ET L’OCCIDENT
L’abbé Prévost (1697-1663),
Histoire d’une grecque moderne (1740)
— Introduction
+ Sujet à comprendre à partir du titre du roman :
. Histoire d’une grecque : or, surtout d’un ambassadeur, qui relate son amour et y
réfléchit, s’interrogeant sur pers. féminin (grecque = oriental) en lui prêtant sa voix : effort de
décentrage, culturel et sexuel ?
. Grecque moderne < perception de la Grèce, ds sa situation au 18e, entre orient et
occident :
— Orient [ascension du soleil], par Bible et antiquité grecque : origine
(naissance / nature : vie luxuriante) pour civilisation occidentale [chute de
la lumière] (altérité intime).
* cf. « paradis » 11e < persan paradaisa = « enclos du seigneur, parc » [>
parvis des cathédrale] ; Eden ds Bible = en orient ; une source y alimente le
Tigre et l’Euphrate… ; lieu du paradis terrestre et du péché originel…
* cf. présence de l’Islam (musulman) comme repoussoir ds récits
médiévaux tirés des croisades (cf. sarrasins ds Chanson de Roland 1066 et
autres chansons de gestes) > élaboration fantastique chez Marco Polo
(1298) + fascination [cf. rôle spécifique ds litt. fr. db. 18e] et
progressivement développement d’une littérature scientifique (articles de
l’Encyclopédie)
— Grèce = prestige de l’origine + décadence ds subordination, dp. fin de la
civilisation alexandrine (> Rome, Byzance, Francs, Venise, Turcs dp.
1453…) : soumission à l’orient musulman…
— > dble valeur de « moderne » :
* = fait signe vers décadence de la Grèce [≠ antiquité], et fait du
personnage une ottomane, orientale.
57
* = oppose nouvelle civilisation à l’ancienne : occident chrétien > des
Lumières (avec tension entre les deux ≠ allusion aux querelles littéraires :
anciens / moderne)…
+ Pbmatique
. Écrivant sur une grecque moderne, occidental s’interroge sur origine profonde
devenue altérité inquiétante : remise en cause de son identité (dialectique du même et de
l’autre) + question de la nature, ds roman comme effort moral d’articulation de la pensée
philosophique et de la tradition religieuse.
— relation orient / occident : matériau romanesque (rêveries exotique) + enjeu
de l’effort philosophique et moral (orient = autre de l’occident comme
nature = autre de la culture : à nuancer, dialectiser).
— > comment cette relation permet que s’opère, ds HGM, effort de
pensée et de moralisation de la rêverie romanesque ?
* orient comme image d’une nature (libre espace des instincts, amoureux et
politiques) > support de la recherche morale > moyen d’une interrogation
sur la possibilité d’un regard lucide / autre et soi.
— I. L’empire de la nature
+ 1> Le désir
. a) L’orient de l’amour (polygamie, éducation) [le désir occidental est transgressif /
l’oriental est institutionnalisé]
. b) « Un libertinage éclairé » (A comme bacha ; amants occidentaux)
+ 2> La force
. a) Autorité (peur, prison, justice)
. b) Violence (intrigues, soumission, supplice)
58
— II. Une recherche morale
+ 1> Labyrinthes de la politesse
. a) Raffinement
. b) Hypocrisie
+ 2> Mission de la vertu
. a) Le porteur de lumière (amant civilisateur)
. b) L’affranchie (vertu comme arme défensive)
— III. L’impossible regard
+ 1> Perspectives de l’aveugle
. a) L’exilé (un sujet sans contexte ; quasi musulman)
. b) L’obsédé (point de vue du N ; jugement variable / orient en fonction de l’intrigue
amoureuse)
+ 2> Un voyage abstrait
. a) Le degré zéro de l’exotisme (pas de pittoresque : linéaments du romanesque)
. b) Géographie d’une aporie (nature [Lumières] / vertu [religion])
59
60
L’ORIENT ET L’OCCIDENT
L’abbé Prévost (1697-1663),
Histoire d’une grecque moderne (1740)
— I. L’empire de la nature
+ 1> Le désir
. a) L’orient de l’amour
. b) « Un libertinage éclairé »
+ 2> La force
. a) Autorité
. b) Violence
— II. Une recherche morale
+ 1> Labyrinthes des âmes
. a) Raffinements orientaux
. b) Hypocrisie bien partagée
+ 2> Mission de la vertu
. a) Le porteur de lumière
. b) L’affranchie
— III. L’impossible regard
+ 1> Perspectives de l’aveugle
. a) Exil
. b) Obsessions
+ 2> Un voyage abstrait
. a) Le degré zéro de l’exotisme ?
. b) Géographie d’une aporie
61
SUJETS DE DISSERTATION
L’abbé Prévost (1697-1663),
Histoire d’une grecque moderne (1740)
1> L’abbé Prévost affirme dans sa préface à L’Histoire du Chevalier es grieux et de Manon
Lescaut (1731) : « L’ouvrage tout entier est un traité de morale réduit agréablement en exercice. »
2> Selon Guillaume Ansart, dans Réflexion utopique et pratique romanesque au siècle des Lumières
(Minard, 1999), « Bien plus qu’une simple formule narrative, le romanesque tragique de Prévost est […] une
véritable vision de l’homme et du monde […] ».
3> Selon Jean Sgard, chez Prévost romancier (Corti, 1968), « c’est en profondeur, au niveau des
instincts, que se livre le vrai combat des ombres et des lumières. »
4> Dans Rhétorique et roman au dix-huitième siècle (SVE, 1985), Jean-Paul Sermain caractérise ainsi
l’Histoire d’une grecque moderne : « Le roman décrit une relation amoureuse qui en reste au stade du désir
[…] ».
5> Selon Jean-Paul Sermain, dans sa postface aux Études sur les expériences romanesques de Prévost
après 1740 (Peeters, 2003), le narrateur de l’Histoire d’une grecque moderne « prend à peine ses distances avec
le passé […] parce qu’il n’y a rien […] qui donne une épaisseur à cet espace, qui permette un surplomb, ou tout
au moins la formation d’un projet, d’une intention rhétorique ou poétique. »
***
Dans quelle mesure ces assertions vous semblent-elles pouvoir éclairer l’Histoire d’une grecque
moderne ?
62
SUJETS DE DISSERTATION :
PROBLEMATIQUES
L’abbé Prévost (1697-1663),
Histoire d’une grecque moderne (1740)
1> Dans quelle mesure la composition littéraire de l’HGM fait-elle de ce roman l’illustration pratique
séduisante d’une pensée morale ?
2> Dans quelle mesure les contradictions et la gravité propres à un roman comme l’HGM permettentelles de dépasser le simple accomplissement d’un genre, pour proposer la cohérence singulière d’un imaginaire
voire d’une pensée ?
3> Dans le monde d’apparences énigmatiques que propose l’HGM, le drame intellectuel et moral,
philosophique et religieux, tient-il à la nature même des passions ?
4> Dans quelle mesure le développement du récit, dans l’HGM, se réduit-il à l’analyse d’une passion
inassouvie ?
5> À travers le personnage de l’ambassadeur, dans quelle mesure l’HGM montre-t-elle que la difficulté
de l’acte narratif tient à celle d’un sujet déterminé par son histoire, et qui peine à s’en libérer par un récit clair,
agréable et convainquant ?
63
DS 3
L’abbé Prévost (1697-1763),
Histoire d’une grecque moderne (1740)
— Intro.
+ Analyse du sujet : destinateur
. Prendre garde à la source : citation indirecte = ds ouvrage proposant lecture du
« coup de foudre moral » = hypothèse de TH ayant révélation (grâce), entendant « parole de la
vérité » > garder distance critique, esprit d’examen.
. Malebranche = philosophe classique : opposition raison / passion, ms aussi penseur
du je ne sais quoi, du désir d’infini, aspiration vers Dieu que peut manifester le trouble
amoureux.
+ Il faut que les sens et les passions se taisent = proposition principale
. = prescription normative allant dans un sens ascétique (cf. morale chrétienne ou
antique [Plat., stoïcisme, voire épicurisme…] : classicisme ≠ morale des Lumières, en train de
prendre forme, ≠ esthétique du roman (appel aux émotions et à l’It°, condamné par tous les
moralistes, cf. interdiction de 1737) > devoir ≠ illustration simple de la citation.
. sens ≠ passions (malgré, bien sûr, mise en relation par Descartes) : perception ≠
sentiments >pose questions des espèces d’amour : désir physique (fondement du sentiment
selon analyses matérialistes > libertins), amour passion (cf. Phèdre > Des Grieux), ms existe
aussi amour vertueux : cf. platonisme, courtoisie > Céladon, Clèves, Julie / Saint Preux…
— point commun : S affecté indépendamment de sa volonté + élan vers
l’autre : désir (sens large et fort, souvent, ds poésie amoureuse : cf. Scève et
Renaiss.).
+ Si l’on veut entendre la parole de la vérité = proposition subordonnée hypothétique
. la parole de la vérité : tournure de style chrétien < cf. bonne parole, parole du Christ,
Evangile comme bonne nvelle (qui profère cette bonne parole : Dieu et ses messagers) =
connotation morale / « vérité » ; composante intellectuelle et morale.
. Vérité
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— comme évidence (vérité se manifeste d’elle-même) : foi, idée claire et
distincte (Desc.), « dévoilement » (sens grec, repris par Heidegger) ; cf.
relation / vérité comme contemplation chez Plat. comme Arist. >
* évidence sensible chez les empiristes (toute connaissance vient des
sens : présent aussi chez matérialistes antiques ; > rôle de sens ds formation de
la pensée scientifique : méthode expérimentale, vérification [> « objectivité » =
ds protocole particulier : « vrai » en fonction d’un dispositif]— présent ds
esprit des Lumières : Locke > Voltaire)
* évidence de la conscience, intellectuelle et morale chez les moralistes
et idéalistes : cf. tendance Voltaire, parfois Did. et surtt. Rss. / évidence du bien
et du mal ; ≠ analyses pessimistes des moralistes classiques et des matérialistes
les plus radicaux (= prédominance de l’intérêt + inconscience des motivations
réelles ; d’Holbach, Sade > Fd.)
— comme adéquation de la pensée réel (et réciproquement) :
* ds l’ordre factuel (réalité empirique) : vérité / mensonge (fiction),
erreur
* ds l’ordre intellectuel (réalité intelligible, pensée) : cohérence logique,
adéquation aux idées (> le vrai bien, nott.)
— ds tous les cas, « vérité » (définition pragmatiste possible) = permet accord
d’une communauté / certaines affirmations.
* > diverses significations, interprétations, peuvent devenir des
« vérités ».
. Importance du « on » et du « si » hypothétique : le veut-on, et qui le veut ?
— Sujet = porte sur un roman > lecteur de roman recherche « divertissement »
plutôt que vérité (intellectuelle et morale) > effort moral du roman = faire
parvenir au vrai par le faux, au bien par le mal.
— = point de vue du genre / celui de la narration et de l’histoire.
+ > Pbmatique :
Dans quelle mesure le roman propose-t-il le dévoilement intellectuel et moral
d’une évidence que dissimulerait par ailleurs la représentation du désir amoureux ?
. I. Recherche de la vérité par-delà la représentation du désir amoureux
. II. Subversion (détournement) de cette recherche par cette représentation
. III. Représentation romanesque du désir propose état aporétique de la vérité
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+ Pbmatique :
Dans quelle mesure le roman propose-t-il le dévoilement intellectuel et moral
d’une évidence que dissimulerait par ailleurs la représentation du désir amoureux ?
— I. L’obsession de la vérité
+ 1> Un projet narratif
. a) La face cachée de l’histoire
. b) Une instruction
+ 2> Révélations de l’héroïne
. a) Les secrets du harem
. b) L’incroyable conversion
+ 3> Des sentiers qui bifurquent
. a) Des naissances mystérieuses (y compris MR à elle-même)
. b) Enquêtes recommencées (analepses)
— II. Les perversions du vrai
66
+ 1> Machinations sincères
. a) Des mensonges passionnés
. b) L’ombre des Lumières
+ 2> L’habile vertu
. a) Évolution de la vérité (discours)
. b) Vraies actions d’une passion
+ 3> Pulsions romanesques
. a) Séduire
. b) Surprendre
— III. Une disharmonie morale
+ 1> Pluralité du roman
. a) Le tragique
. b) Le multiple (récits et phrases)
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+ 2> La volonté du lecteur
. a) Herméneutes passionnés
. b) L’impossible pacte
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LA REPRÉSENTATION DE LA FEMME
L’abbé Prévost (1697-1763),
Histoire d’une grecque moderne (1740)
— Intro.
+ Représentation = acte majeure qu’accomplissent les œuvres litt. selon pensée dominant la
tradition occidentale (Aristote) :
. fonction = vraisemblance > purgation des passions : accès au vrai + fonction morale.
. caractère philosophique de cette démarche < détour de la fiction + singularité du
roman, non pensé au départ de cette tradition :
— époque de Prévost : accusation d’invraisemblance et d’immoralité, contre
laquelle tout roman de l’époque doit lutter.
— Accusation particulièrement fondée < roman séduit par représentation de
l’amour : appel à l’imagination > incitation au dérèglement (au contraire :
rendre attirante des règles de vertu) = grande thématique complétant
l’autre, de cette tradition : exploits héroïques imaginaires (≠ hauts faits de
l’épopée, dilemme politiques et moraux : tragédie).
+ La femme :
. À comprendre abstraitement : chercher à une vérité et une moralité du féminin, à
travers sa représentation ds une intrigue amoureuse = visée morale gale (voire
anthropologique : comprendre l’humain ds sa dualité), qui met en jeu aussi identité masculine
< auteur et narrateur sont masculins [identité en crise aussi < celle de l’AR : vertu militaire de
la noblesse, spirituelle du clergé lié à l’abstinence et au célibat].
— > ne pas se contenter de la protagoniste, malgré titre du roman et même si
génitif subjectif permet de mettre accent sur représentation du personnage
féminin par lui-même.
* héroïne = centre (focal) d’un dispositif.
— « représentation » selon Arist. = d’action, ≠ de caractères : ne pas s’en tenir
à une approche descriptive, c’est le roman dans son ensemble (progression,
organisation, dialogue, style), qui représente la femme.
* Voir et Os et modalités de cette représentation.
69
. À voir à travers tradition chrétienne (Eve / religieuse, sainte), réflexion philosophique
(pouvoir des sens + émancipation de l’esprit), et imagerie romanesque / orientaliste.
+ Pbmatique :
En quoi les personnages féminins de l’HGM contribuent à la cohérence et au sens
du projet romanesque et moral ?
— I. Le roman du désir
+ 1> Paradis masculin
. a) Femmes offertes
. b) Beautés suggérées
+ 2> Fruits défendus
. a) Les prisons du désir
. b) Citadelles morales
— II. L’indicible féminin
+ 1> La femme démultipliée
. a) Troupes et structures
. b) Kaléidoscopes
+ 2> La femme et le verbe
. a) Une révélation
70
. b) Des discours
— III. Une violence sans fin ?
+ 1> Les femmes et la force
. a) Une résistance centrale
. b) Déchaînements périphériques
+ 2> L’impossible armistice
. a) L’abyme de la lecture
. b) Le tombeau du corps
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LA REPRÉSENTATION DE LA FEMME
L’abbé Prévost (1697-1763),
Histoire d’une grecque moderne (1740)
— I. Le roman du désir
+ 1> Paradis masculin
. a) Femmes offertes
. b) Beautés suggérées
+ 2> Fruits défendus
. a) Les prisons du désir
. b) Citadelles morales
— II. L’indicible féminin
+ 1> La femme démultipliée
. a) Troupes et structures
. b) Kaléidoscopes
+ 2> La femme et le verbe
. a) Une révélation
. b) Des discours
— III. Une violence sans fin ?
+ 1> Les femmes et la force
. a) Résistance centrale
. b) Déchaînements périphériques
+ 2> L’impossible armistice
. a) L’abyme de la lecture
. b) Le tombeau du corps
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DS 3
L’abbé Prévost (1797-1763),
Histoire d’une grecque moderne (1740)
Dans L’Abbé Prévost, L’amour et la morale (Droz, 1987), Alan J. Singerman cite Malebranche affirmant : « Il faut
que les sens et les passions se taisent, si l’on veut entendre la parole de la vérité. » Dans quelle mesure cette affirmation d’un
philosophe classique vous semble-t-elle pouvoir éclairer la lecture de l’Histoire d’une grecque moderne, de l’Abbé Prévost ?
Dans quelle mesure le roman propose-t-il le dévoilement intellectuel et moral d’une évidence que
dissimulerait par ailleurs la représentation du désir amoureux ?
— I. L’obsession de la vérité
+ 1> Un projet narratif
. a) La face cachée de l’histoire
. b) Une instruction
+ 2> Révélations de l’héroïne
. a) Les secrets du harem
. b) L’incroyable conversion
+ 3> Des sentiers qui bifurquent
. a) Des naissances mystérieuses
. b) Enquêtes recommencées
— II. Les perversions du vrai
+ 1> Machinations sincères
. a) Des mensonges passionnés
. b) L’ombre des Lumières
+ 2> L’habile vertu
. a) Évolution de la vérité
. b) Vraies actions d’une passion
+ 3> Pulsions romanesques
. a) Séduire
. b) Surprendre
— III. Une disharmonie morale
+ 1> Pluralité du roman
. a) Le tragique
. b) Le multiple
+ 2> La volonté du lecteur
. a) Herméneutes passionnés
. b) L’impossible pacte
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DS 4
L’abbé Prévost (1697-1763),
Histoire d’une grecque moderne (1740)
Dans l’exorde du Monde moral, son dernier roman (1760), Prévost affirme que son but
en tant que romancier est de « pénétrer le cœur, qui passe pour impénétrable ! Oui, si malgré
le préjugés commun, des routes secrètes, ménagées par la nature, en ouvrent l’accès à ceux
qui peuvent les découvrir. »
Dans quelle mesure ces considérations vous semblent-elles pouvoir éclairer le roman
qu’il publie en 1740, Histoire d’une grecque moderne ?
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DS 4
L’abbé Prévost (1697-1763),
Histoire d’une grecque moderne (1740)
— Intro.
+ Analyse du sujet :
. Destinateur : romancier lui-même > faire sa part à la stratégie, à l’auto-promotion, à
la recherche par l’auteur de sa propre vérité.
— contexte : Lumières en plein essor, montée de la sensibilité (Clarisse
Harlow trad. par AP 1751 [Pamela 1740] ; NH de Rousseau 1761) + AP passé de mode >
nécessité de se valoriser, et en particulier sur le terrain de l’apport d’une connaissance
. Structure > méthode : citation plus longue > tenir compte de la structure sxque
(seconde phrase = subordonnée / première) ms surtout regroupements sémantiques et
logiques.
+ Pôle du « préjugé commun », qui croit le cœur « impénétrable »
. Renvoie au social (mondain), au croyances communes (imagination) : à des schèmes
explicatifs précédant toute expérience (préjugés = mots des philosophes).
. > positionnement paradoxale de la critique : = contre pessimisme religieux ou
philosophique (< affirme optimisme des Lumières [à pbmatiser] : cf. travaux d’érudition au
couvent, romans historiques + Histoire générale des voyages, 1746-59, 15 tomes).
— cœur humain inaccessible : moralistes classiques (pentes jansénistes) <
aveuglement par amour propre (Pascal, La Rochefoucault) ; > cœur
accessible à la raison éclairée par la foi = préjugé religieux.
— mais critique peut aussi viser analyse philosophique de la psychologie
humaine = préjugé philosophe, mondain de l’époque : rationalisme
déterministe dont conclusions proches parfois de celles des moralistes
classiques / prédominance de l’intérêt, du désir qui se voile ses buts de
belles fausses raison (cf. Crébillon) ; cf. aussi refus des spéculations
métaphysiques chez un Voltaire (vanité de la métaphysique du cœur : désir
d’infini, etc.).
75
— point de vue = celui de l’empirisme et de l’intuition (≠ foi et raison
abstraite).
+ Pôle du « cœur » et de la « nature », où l’on peut « pénétrer » par des « routes secrètes »
qu’elle « ménage », en tt cas à certains qui « peuvent les découvrir ».
. Mise en relation du cœur et de la nature : point de vue religieux ou philosophique.
— tend à tirer du côté des sentiments envisagés comme passions, déterminées
par nature de l’homme : physique (sens) et/ou pécheresse > déterminisme
ou chute, péché originel.
— Cœur passif = aussi sensible > importance de la sensibilité, de l’intuition,
dans ce qui le révèle : à lui-même (évidence morale) et aux autres (routes
que la nature ménage : à toute analyste, écrivain ou lecteur).
. Tire l’aveuglement du côté de l’artifice et de la raison
— subtilité d’un positionnement de l’art (roman, dont se réclame AP) qui doit
être (intuitivement, herméneutiquement) guidé par la nature même —
position intermédiaire, « entre deux eaux » (cf. Pascal : esprit de finesse ≠
de géométrie).
— C’est la raison abstraite, autant que le dogmatisme religieux, qui sont du
côté des préjugés : lumières particulières de l’art : religion méconnaît la
nature (possibilité de connaissance empirique), et philosophie se limite à la
connaissance positive (= néglige sensibilité + dimension d’infini, religieuse
pour AP — notamment fonction régulatrice / morale).
. Jouer sur spatialité des termes (transposition en termes d’intrigue + fonction
[dramatique et symbolique] de l’espace ds roman) : cf. AP « labyrinthe de bagatelles » =
Sgard (ici : pénétrer, routes, accès ; imagination et pensée comme parcours aventureux).
+ Problématique : Dans quelle mesure l’art du roman, dans l’HGM, vise-t-il à dépasser
les représentations ordinaires de l’âme, en faisant découvrir la véritable nature des
passions ?
. I. Visée pbmatique d’un dévoilement du cœur
. II. Interroger la vérité supposée de la nature
. III. Vers un suspens de la connaissance
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— I. Les routes secrètes du cœur
+ 1> Une écriture de la confession
. a) Le dévoilement d’une âme
. b) L’analyse d’une révélation
+ 2> La vérité du secret
. a) Un univers du masque
. b) Le voile du roman
— II. Mille et un détours de la nature
+ 1> Une herméneutique de la nature : mensonge et déchiffrage
. a) Lire le corps
. b) Dire et faire : le désir
+ 2> Un art secret ? Appâts de la lecture
. a) Des voies bien connues
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. b) Le jeu de la déception
— III. Le retrait de l’explorateur
+ 1> Montrer l’obscur
. a) Le je ne sais quoi
. b) L’innommable
+ 2> Jeux de miroirs
. a) Points de vue
. b) Rétention (narration + nature = pas tout)
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DS 4
L’abbé Prévost (1697-1763),
Histoire d’une grecque moderne (1740)
Dans l’exorde du Monde moral, son dernier roman (1760), Prévost affirme que son but en tant que
romancier est de « pénétrer le cœur, qui passe pour impénétrable ! Oui, si malgré le préjugés commun, des routes
secrètes, ménagées par la nature, en ouvrent l’accès à ceux qui peuvent les découvrir. »
Dans quelle mesure ces considérations vous semblent-elles pouvoir éclairer le roman qu’il publie en
1740, Histoire d’une grecque moderne ?
Dans quelle mesure l’art du roman, dans l’HGM, vise-t-il à dépasser les représentations
ordinaires de l’âme, en faisant découvrir la véritable nature des passions ?
— I. Les routes secrètes du cœur
+ 1> Une écriture de la confession
. a) Le dévoilement d’une âme
. b) L’analyse d’une révélation
+ 2> La vérité du secret
. a) Un univers du masque
. b) Le voile du roman
— II. Les mille et un détours de la nature
+ 1> Une herméneutique de la nature : mensonge et déchiffrage
. a) Lire le corps
. b) Dire et faire : le désir
+ 2> Un art secret ? Appâts de la lecture
. a) Des voies bien connues
. b) Le jeu de la déception
— III. Le retrait de l’explorateur
+ 1> Montrer l’obscur
. a) Le « je ne sais quoi »
. b) L’innommable
+ 2> Jeux de miroirs
. a) Points de vue
. b) Rétention
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