Garde-temps à la russe, Gemme

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Garde-temps à la russe
Par Benjamin Quenelle | 31/10 | 00:19
Il n'y a pas que la vodka et les chapkas en Russie. Avec la
relance de l'usine Raketa, renaissent les montres made in
Russia.
« Redonner une chance
à une marque russe
oubliée ! » Tel est le
pari de Jacques von
Polier, ce Français qui
oeuvre pour relancer
une
vielle
usine
soviétique de montres,
Raketa. Avec
pour
ambition : créer un
produit haut de gamme,
symbole d'une Russie
moderne mais fière de
son passé. « La France
a
Louis
Vuitton,
l'Angleterre Burberry…
Et la Russie ? Rien,
sauf la Kalachnikov et
de la vodka qu'elle ne
sait pas bien exporter »,
regrette Jacques von
Polier qui, avec ses
partenaires, a racheté
en 2009 l'usine de
Saint-Pétersbourg et,
depuis, investi près de
sept millions d'euros.
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novembre 2013
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Le site, fondé sous
Pierre le Grand, a
toujours été réputé pour
son travail de précision,
dans la bijouterie avant
de se mettre aux
montres. Avec la marque Raketa (« fusée »), ainsi nommée en l'honneur du premier vol
dans l'espace de Youri Gagarine.
Entre bricolage et modernité
La production est repartie, avec 70 ouvriers et une capacité de quelque 30.000 montres
par an. A la belle époque, Raketa en produisait cinq millions et comptait jusqu'à 8.000
employés. Mais perestroïka, chute de l'URSS et chaos postcommuniste ont ruiné une
industrie qui, alors, avait ses atouts sur la scène mondiale de l'horlogerie. « Cela aurait
été plus simple de fermer l'usine, vendre le bâtiment, développer une vraie-fausse
marque russe avec des montres fabriquées en Chine », confie Jacques von Polier.
« Mais nous avons tenu à faire du réel made in Russia. Nous avons gardé l'usine, osé
le coûteux pari de continuer à tout produire sur place de A à Z. »
Du coup, visiter aujourd'hui cette usine, c'est à la fois un saut en arrière dans la période
soviétique et un bon en avant dans la nouvelle Russie. Les vieilles machines « made in
URSS » constituent la majorité de l'équipement. Certaines ont été modernisées.
D'autres sont intactes, noircies par le temps, recouvertes d'huile coulant depuis des
décennies. Avec ces petits mais astucieux ajouts qui, bricolés, font toujours le charme
de la Russie : ici, un morceau de ficelle pour relier deux éléments indispensables au
bon fonctionnement d'un outil de montage ; là, une brosse à dents attachée en bout de
mécanisme pour dépoussiérer les micro-pièces produites à la chaîne.
Au milieu, sont apparues des machines occidentales. « Dans vingt ans, ici, il n'y aura
que du matériel suisse et japonais ! », lance Anatolï Tcherdantsev, le directeur de
l'usine. Plusieurs experts suisses, ayant travaillé pour Rolex, Breguet ou Piaget, sont
venus l'aider. Notamment pour améliorer le contrôle qualité, l'un des points faibles de
toute industrie post-soviétique. Un exemple parmi d'autres : par le passé, afin d'assurer
la conformité d'une pièce produite par rapport au modèle, la vérification se faisait avec
du papier-calque ; aujourd'hui, tout s'opère avec précision sur ordinateur, un large écran
Acer entouré de machines soviétiques. Cette modernisation a permis, l'an passé, de
relancer la production de modèles manuels. D'ici à la fin de l'année, l'usine doit sortir la
collection de montres automatiques. « Nous serons alors au niveau d'Omega », promet
Jacques von Polier.
Benjamin Quénelle
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